DEDICACE
A
Ma défunte mère BALLA MINSI OLIVE,
Tonton ETOUNDI BALLA FRANCOIS et tantine NGA AGHATE FLORENCE,
vous vous êtes toujours battus pour m'éduquer et m'apporter tout
le soutien possible.
Veuillez trouver dans ce travail un début
d'accomplissement de vos oeuvres !
II
REMERCIEMMENT
La recherche scientifique, dans sa pratique, est un construit
collectif qui nécessite humilité et reconnaissance des efforts et
du travail des autres. Ainsi pour la bonne réalisation de ce
mémoire, des personnes nous ont soutenues, nous ont tenues la main, du
fond du coeur, à leur exprimer notre profonde gratitude.
- Au Pr YOUTA HAPPI JOSEPH, qui a toujours eu
du temps à m'accorder pendant mes recherches et à toujours
répondre à mes préoccupations via WhatsApp et par
rendez-vous.
- Au Doctorant Mopi Fabrice qui nous a toujours aider lors des
enquêtes sur le terrain.
- A tous les enseignants du Département de
Géographie de Yaoundé 1 qui ont participé avec rigueur,
à notre formation à travers leurs enseignements et leurs
conseils.
- A Mr le Sous-préfet de l'Arrondissement de Bafia - A Mr
le Maire de la commune de Bafia
Qui nous a facilité la rencontre avec les agriculteurs
et nous accordé une accueille chaleureuse venant d'eux.
- A tous les chefs Traditionnels et Patriarches qui ont
été nos personnes ressources pour leur contribution.
- A tous mes camarades de Master 2 de Géographie de
matricule 2014, avec qui nous avons passé des années
mémorables. Nous leurs disons merci pour leur collaboration et leur
solidarité dont ils ont fait preuve à notre égard.
- Au Dr Harold, Onambele Tsimi Alain Joseph, Ndji Jeanne,
Christel Boukak, Jacob, Jasmain, Noutanewo pany, Possa Pauline pour leur
assistance, leurs conseils, leurs soutiens, leurs encouragements et leur
disponibilité à notre écoute qui nous ont boostés
dans la réalisation de ce travail.S
Que tous ceux qui, de près ou de loin, ont
participé à la réalisation de ce travail trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
III
RESUME
L'implantation des arbres dans les champs des savanes autour
de la ville de Bafia demeure une alternative aussi bien pour les populations,
que pour le milieu naturel. Cette étude a été menée
dans le but de déterminer la contribution des cultures extensives
à la transformation des savanes. La plupart des travaux qui attestent
qu'une mise en valeur agricole conduit à une mise à nu des sols,
voire à la désertification. Nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle les mises à valeur agricole entrainent
le recul des savanes et l'expansion des agro forêts. La démarche
hypothético-déductive a été choisie comme
démarche méthodologique. Nous avons eu recours aux images
satellites de 1984 et 2019 pour l'analyse de l'évolution de l'occupation
des sols. Le bilan montre que la savane a reculé de -4166,708 ha entre
1984 et 2019 et les agro forêts ont augmenté de +3374,179 ha.
Dans les détails, les analyses diachroniques
révèlent que le recul des savanes et de la forêt galerie
s'est fait au profit des zones de cultures, et des agro forêts.
En effet, l'implantation des arbres dans les savanes est
favorisée par un climat qui est humide, un sol ferralitique profond et
une population active.
De même, l'agriculture qui autrefois était
destinée à l'autoconsommation est devenue spéculative,
d'où une conquête accrue des terres. L'introduction ou la
conservation des arbres (fruitiers ou essences à bois précieux)
met en place des conditions qui favorise le recrutement des arbres de la
forêt dans les champs. Ainsi la mise en jachère des parcelles
contenant des arbres conduit à l'augmentation du taux de boisement, de
l'accroissement de la capacité de stockage du CO2, et la conservation
relative de la biodiversité des arbres et arbustes.
Mots clés : Cultures extensives, agro
forêts, feux de brousse, savane, Bafia
iv
ABSTRACT
The establishment of trees in savannah fields around the town
of Bafia remains an alternative both for the populations, and for the natural
environment. This study was carried out with the aim of determining the
contribution of extensive crops to the transformation of savannas. Most studies
show that agricultural development leads to the exposure of soils or land. We
started from the hypothesis according to which agricultural development leads
to the retreat of savannas and the expansion of agroforests. The
hypothetico-deductive approach was chosen as a methodological approach. We used
the 1984 and 2019 satellite images to analyze the evolution of land use. The
results show that the savannah shrank by -4166, 708 ha between 1984 and 2019
and agroforests increased by +3374, 179 ha.
In detail, the diachronic analyzes reveal that the decline of
savannas and gallery forest has been donr to the benefit of crop area and agro
forests.
Indeed, the establishment of trees in savannas is favored by a
climate which is humid, a deep ferralitic soil and an active population.
Likewise, agriculture which in the past was intended for
self-consumption, has become specultative, hence an increased conquest of land.
The introduction or conservation of precious wood trees (fruit trees or
species) creates conditions which favor the recruitment of forest trees into
the fields.
Thus, the fallowing of plots containing the trees leads to an
increase in the afforestation rate, the increase in the storage capacity of
CO2, and the relative conservation of the biodiversity of trees and shubs.
Keywords: Extensive crops, Agroforest, Bush fires,
Savannah, Bafia
DEDICACE i
REMERCIEMMENT ii
RESUME iii
ABSTRAT iv
SOMMAIRE v
LISTE DES FIGURES vi
TABLEAUX vii
PHOTOS ET PLANCHES viii
ACRONYMES ix
INTRODUCTION GENERALE 1
I ERE PARTIE : 35
ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS A BAFIA 35
CHAPITRE 1 : 36
LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE
EN
PLACE DES AGRO FORETS. 36
CHAPITRE 2 : 57
LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE EN
VALEUR
AGRICOLE DES SAVANES 57
IIème PARTIE : 95
LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS
ECOLOGIQUES,
SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE L'AGROFORESTERIE 95
CHAPITRE 3 : 96
LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES
DONNEES
DE TELEDETECTION ET LES RELEVES 96
CHAPITRE 4 : 105
LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELS
DE
L'AGROFORESTERIE 105
CONCCLUSION GENERALE 120
BIBLIOGRAPHIE 119
ANNEXES 119
TABLE DES MATIERES 119
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de Bafia
5
Figure 2: Schéma de la démarche
hypothético-déductive 24
Figure 3 : Une saison sèche parfois étendue sur
4 mois, mais des précipitations qui restent
bien réparties dans l'année. 40
Figure 4 : Courbe ombrothermique de la région de Bafia
42
Figure 5: Diagrammes texturaux des sols de Biabegoura (BER) et
de Doguem (MAN). 45
Figure 6: Les sols de la région autour de Bafia 49
Figure 7: Perception de présence de boisement par la
population 50
Figure 8: Le pourcentage des populations en fonction
d'utilisation des parcelles 71
Figure 9: Feu de brousse comme facteur premier de
dégradation du milieu à Bafia 76
Figure 10 : Les revenus annuels moyens des chefs de
ménage impliqués 90
Figure 11: revenus moyens tirés de la conservation du
tek 91
Figure 12: Contribution du genre au développement local
92
Figure 13: Les usages du genre tek 92
Figure 14: Evolution spatiale de l'occupation des sols entre
1984 et 2019 97
Figure 15: Bilan chiffré de l'évolution de
l'occupation du sol entre 1984 et 2019 98
Figure 16: Tendance de l'évolution entre 1984 et 2020
99
Figure 17: Dégradation des terres 107
Figure 18: Utilisation des terres 108
Figure 19 : Climat et précipitation 109
Figure 20: Paysage agroforestier avec ombrage et sans ombrage
110
Figure 21: Un échantillon agroforestier de deux
essences (avocatier et safoutier) dans une
parcelle 113
vii
TABLEAUX
Tableau 1 : Les outils utilisés, leurs fonctions et
résultats obtenus dans le cadre de notre
recherche 27
Tableau 2: Tableau de ménages susceptibles de faire
l'Objet d'enquête. 28
Tableau 3: Superficie des sites étudiés. 30
Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE 34
Tableau 5: précipitations de la station
météorologie de la région de Bafia (moyenne sur 23 ans)
41
Tableau 6: La production vivrière de l'Arrondissement
de Bafia 51
Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs selon
les villages 52
Tableau 8 : Marchés de Bafia 54
Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao
amélioré 54
Tableau 10: Différents étapes des techniques
locales et leurs fonctions 63
Tableau 11: le pourcentage des populations 71
Tableau 12: Principales essences épargnées ou
plantées dans les champs 81
Tableau 13: Principales espèces fruitières
exotiques ou indigènes à Bafia 82
Tableau 14 : La densité des arbres associés aux
champs 87
Tableau 15 : Superficie de chaque classe d'occupation du sol
en 1984 et 2019 au niveau de
l'ensemble de paysage de la commune de Bafia 98 Tableau 16:
Evolution de l'occupation des sols en (ha) entre 1984 et 2019 dans
l'Arrondissement de Bafia 101 Tableau 17: Composition
chimique du bois en fonction des essences et de leur pourcentage
114
Tableau 18: Taux de stockage de carbone en fonction des
milieux 115
Tableau 19: Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie
et une parcelle sans
agroforesterie 115
VIII
PHOTOS ET PLANCHES
Photo 1: Les bayam selam au grand marché de Djoumba
53
Photo 2: Une parcelle défrichée en attendant
d'être brulée 59
Photo 3: Un champ ayant subi un brûlis en attendant son
nettoyage 60
Photo 4: Un champ en plein nettoyage 61
Photo 5: Etape du semis 63
Photo 6: un champ d'arachide 65
Photo 7: Un champ de haricot 66
Photo 8: Un champ de maïs 67
Photo 9: un champ de manioc 68
Photo 10: Mise en feu d'une parcelle de savane 70
Photo 11: une parcelle laissée au repos en
jachère 78
Photo 12: un manguier (Mangifera indica) associé aux
cultures dans un champ 80
Photo 13: Un avocatier au milieu d'un champ 83
Photo 14: Un champ de maïs avec un faible taux de
recouvrement 86
Photo 15: Un tas de bois lors du nettoyage du champ 89
Photo 16: Arbre isolé et écorcé dans une
jachère 103
Photo 17 : Une parcelle avec agroforesterie 117
Photo 18: Une parcelle sans agroforesterie. 118
Planche photographique 1 : Labour non
précédé de feu : cultures de bas-fonds 62
Planche photographique 2: deux champs d'ananas 69
Planche photographique 3: feux de brousses observés
dans les plantations privées à Bafia 76
ix
ACRONYMES
AIB : Agriculture sur brulis
BUCREP : Bureau Camerounaise de Recensement et
d'Etude de la population
CIRAD : Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
FAO : Food and Agriculture Organisation
GIC : Groupes d'Initiative Commune
GRET : Groupe de Recherches et d'Echanges
Technologiques
INS : Institut Nationale de la Statistique
IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le
Développement
MINFOF : Ministère des forets, et de la
faune
MINADER : Ministère de l'Agriculture et
du Développement Rural
MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire
MINRESI : Ministère de la Recherche
Scientifique et de l'Innovation
OAL : Organisme d'Appui Local
ONG : Organisation non gouvernementale
PCD : Plan Communal de Développement
PNPD : Programme National de
Développement Participatif
PUGT : Plan d'Utilisation et gestions des
Terres
Redd+ : Réduction des émissions
issues de la déforestation et la dégradation des forets, +
gestion durable des forêts et conservation des forêts et
augmentation des stocks de carbone
II
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat.
INTRODUCTION GENERALE
I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET
Dans le contexte de l'exploitation agricole des
écosystèmes de forêts et de savanes tropicales, de
très nombreuses études évoquent la mise à nu des
sols ou de la désertification comme implications :
Selleron, (1993) ; Tonye et al. (1997) ; Zapfack et al. (1997)
accordent une large place au système agraire, au déboisement et
à l'agriculture intensive, principales causes de la
déforestation. La forêt est détruite par les
défrichements, l'abatage des arbres et les brûlis successifs de
parcelles de terre pour l'établissement des champs vivriers et des
plantations pérennes.
D'après Zapfack et al, (1997), l'agriculture sur brulis
est la principale cause de déforestation au Cameroun. Cependant, c'est
l'agriculture qui en est la cause la plus importante. En effet, la mise en
culture récurrente des terres forestières, en plus de
réduire l'extension spatiale de la forêt dense et des savanes, a
un double effet sur le peuplement de la végétation. Elle provoque
une diminution quantitative des essences forestières et leur
remplacement par de nouvelles espèces et, fait inhérent à
ce premier problème, elle cause une élimination qualitative de
ces essences.
Pour Fometé et al. (1998), les grandes plantations
industrielles et l'agriculture commerciale contribuent énormément
à la destruction de la végétation. Les cultures
itinérantes, les défrichements répétés et la
rotation des courtes et longues jachères pratiquées favorisent la
destruction des forêts sub-montagnardes en installant les formations
secondaires.
D'après un rapport de la FAO datant de 1996, aux Etas
unies, l'agriculture est dénoncée comme `'un facteur
décisif de la destruction croissante des sols agricoles, de
l'érosion, de la désertification et de l'appauvrissement
généralisé des pays et des régions où elle
se pratique c'est à dire l'une des plus grandes sources de
déforestations». Ces chercheurs, à l'instar
d'Aubréville (1949) invoquaient une origine anthropique de la savane
dans ces régions. Les agriculteurs coupaient la forêt pour
cultiver et se nourrir, et le retour fréquent des cultures sur les
mêmes espaces à l'origine forestier, combiné à
l'usage du feu, entrainait un processus de savanisation. Aujourd'hui les
écologues expliquent la présence de ces îlots de savane ou
de
2
mosaïques forêt-savane par les périodes
sèches antérieures en particulier durant l'holocène (4000
et 2000 ans avant notre époque). Ces savanes se sont maintenues ensuite
malgré une pluviométrie plus abondante dans les situations de
sols pauvres, cuirassés ou sableux, et lorsque les feux favorisés
par la présence d'une biomasse importante de graminées se
répétaient quasiment chaque année.
Hors de nos jours, dans un contexte des savanes et même
des zones arides, nous constatons une association des arbres aux cultures dans
les champs. Ce qui pourrait avoir à long terme un aspect positif pour la
conservation des écosystèmes.
Pour Williams en 1997, Il est donc conseillé
d'implanter les parcelles agroforestières dans les sols fertiles
plutôt que dans les sols pauvres.
Michel Baumer (1955), pense qu'on a commencé de mettre
au point des systèmes artificiels, utilisant des techniques
agroforestières, par exemple au Nord des Monts Kapsiki au Cameroun, avec
des brises vent à plusieurs étages composés de ligneux
à usages multiples.
Bon nombre d'experts considèrent les agriculteurs comme
les acteurs principaux de cette mise en valeur agricole tant qu'ils
maintiendront la pratique d'abattis brûlis associée aux cultures
vivrières. Ce schéma théorique et simplificateur sur le
caractère dégradant des pratiques paysannes proposé
dès 1949 par Aubréville, sert encore aujourd'hui d'argumentaire
aux experts qui prônent des politiques "conversationnistes" de la
forêt (Comité national français du changement global,
2006).
Dans le domaine forestier non permanent, le
défrichement en vue d'une mise en valeur agricole est
toléré, à condition de respecter les droits
traditionnels.
Après de grandes sècheresses des années
1970-1973, l'Etat camerounais développa dans le nord du pays une
politique de `'lutte contre la désertification» qui incluait une
protection accrue des arbres de parc. De nombreux parcs
péri-villageoises de la région du Nord Cameroun sont devenus
clairsemés et vieillissants (Raison, 19988 ; Gautier et al, 2002 a),
comme celui du territoire villageois de Tokombéré : 06 arbres/ha
et diamètre moyen de 60 cm à hauteur de poitrine (Libert et
Eyog-Matig, 1996). Cependant, ces mêmes auteurs montraient, dès
1990, l'existence de parcs beaucoup plus jeunes et beaucoup plus denses (40
arbres/ha, diamètre moyen 34 cm), développés
ponctuellement par quelques agriculteurs.
En 1996, le projet GAO-DOSSO, testé au Niger
était une méthode pour encourager les agriculteurs à
conserver et à protéger la régénération
naturelle arborée dans les champs. Grace à une campagne
d'information et de versement de primes d'un montant très modeste (moins
de
3
0,1 euro par arbre conservé et protégé
pendant 3 ans), mais néanmoins incitatives, ce projet a permis en dix
ans de faire passer la densité en Faidherbia albida, de 5
à 35 pieds par ha, sur un territoire de 15 000 ha (Montagne, 1996).
Depuis les années 1970 de nombreux travaux ont
montré la progression du peuplement arboré dans bien des
régions de contact forêt savane d'Afrique subsaharienne comme par
le centre de la Côte d'Ivoire (Avenard et al. 1973 ; Blanc-Pamard et
Spichiger, 1973 ; Blanc-Pamard et Peltre, 1987). Les agriculteurs ont
joué un rôle important dans la « reforestation » de ces
milieux notamment en développant des cultures extensives comme le
manioc, l'arachide et le maïs. Ces pratiques ont été
étudiées en Guinée et au Cameroun par des agronomes et des
ethnoécologues (Dounias, et Hlandik, 1996 ;
Filipski. et al. 2007 ; Jagoret et al.
2011 ;
Correia. et al. 2010). Dans la plupart
de ces situations les plantations ont pris la forme de systèmes
agroforestiers complexes dénommés « agroforêt »
dans ce texte. Ces études ont mis en évidence le processus
d'extension des agroforêts à base de culture extensives sur la
savane sans pour autant localiser, quantifier et expliquer les processus
spatiaux et les facteurs socio-économiques qui les sous-tendent. Il
parait nécessaire d'apporter une contribution nouvelle dans la
compréhension de la dynamique des systèmes agraires à zone
de mosaïque forêt-savane.
II DELIMITATION DU SUJET
II.1 Délimitation thématique
La thématique que nous abordons a déjà eu
à faire l'objet de plusieurs études par certains auteurs mais pas
dans les mêmes objectifs. Dans le cadre de notre étude, cette
thématique est abordée sur une approche environnementale,
c'est-à-dire que nous nous limiterons à étudier la
contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée
des agro forêts.
II.2 Délimitation temporelle
Ce sujet s'inscrit dans le thème général
de la spécialité « dynamique de l'environnement et des
risques » du cycle de Master en Géographie de l'Université
de Yaoundé I. Face au phénomène d'aménagement
agricole favorisant une augmentation du taux de boisement, un meilleur
recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de
stockage de carbone. Les arbres peuvent être laissés dans les
champs pour plusieurs raisons : pharmaceutique, d'ornement, d'ombrage, de
fertilisation d'alimentation, de bois de
4
chauffage..... A Bafia, la mise en valeur agricole favorise
une meilleure implication écologique de l'agroforesterie et une
conservation de la biodiversité. Telles sont les raisons qui justifient
cette étude autour du thème « Les mises en valeur agricole
et la dynamique des agroforêts dans les savanes autour d Bafia,
Centre-Cameroun ».
II.3 Délimitation spatiale
Une notion d'échelle d'analyse existe parce que chaque
site a des réalités différentes de l'autre, nous
travaillons sur la commune de Bafia qui est le chef-lieu du département
du Mbam et Inoubou, région du centre Cameroun. L'arrondissement dont la
ville porte le nom, s'étend sur la rive Sud du fleuve Mbam, en bordure
occidentale du plateau central Camerounais. Il couvre une superficie d'environ
370 km2 et occupe la brèche de terre, coincée entre 4°
37» et 4°46' de latitude Nord, 11°6' et 11°18' de longitude
Est. Bafia est distant de Yaoundé, la capitale du Cameroun de 120
kilomètres. L'arrondissement de Bafia est limité au Nord par le
fleuve Mbam, limite naturelle avec les communes de Deuk et de Ngoro, au
Nord-Ouest par la commune de KonYambetta, à l'Est et au Sud par la
commune d'Ombessa, à l'Ouest par la commune de Kilki (Figure
1). Sa population est estimée à 56 506 habitants en 2005
selon le PCD de Bafia, une densité de la population de 158,61 habitants
/km2, son nombre de village est de 32 dont 4 villages dans l'espace
urbain (selon le PCD de Bafia de 2005)
5
Source : INC fond de carte topographique Yaoundé,
1/200 000
Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de
Bafia
6
III. PROBLEMATIQUE
Contrairement à ceux que pensent certains auteurs, les
mises en valeur agricole ne conduisent pas systématiquement à la
désertification et à la dégradation des terres. A Bafia,
ces aménagements agricoles favorisent plus tôt une augmentation du
taux de boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une
augmentation du potentiel de stockage de carbone. (Beer ; 2004) pense que
l'introduction d'une diversité végétale dans un agro
écosystème peut profondément modifier le micro climat ; la
présence d'arbres associés à une culture tamponne la
température de l'air et du sol et diminue la vitesse des vents et la
quantité et la qualité de lumière transmise et augmente
surtout l'humidité relative de l'air et l'humidité des sols dans
le sous-étage. Les plantations, la vitesse des vents peuvent être
réduite de 72% du fait de la présence d'arbres en association
avec les caféiers (Pezzopaane ; 2010). (Weiner ; 2001) pense que dans
les zones où les arbres d'ombrages sont en faible densité, la
diminution de la compétition interspécifiques en plus de
l'augmentation des ressources abiotiques permettent une meilleure nutrition et
donc un meilleur développement des plantes s'installant sur ces zones.
Les arbres peuvent être laissés dans les champs par défaut,
c'est-à-dire que leur présence n'est pas particulièrement
souhaitée mais la dureté de leur bois (Conkin, 1957 ; Dove, 1985
; Dounias, 1993 ; Rosler, 1997), la grosseur de leur tronc, le manque de
main-d'oeuvre ou encore des contraintes de calendrier liées aux
aléas climatiques (Dounias, 1993) conduisent le cultivateur à
prendre la décision de ne pas les couper. D'autres vont meme
jusqu'à parler (Carrière, obs. Pers), pour certaines populations
de savane (Les Dupa et les Tikar), du caractère harassant et
pénible de l'abattage « dont on se passerait volontiers »
(Garine, 1995 ; Dounias, sous presse), qui sert de prétexte pour
éviter ce travail d'abattage (De wachter, 1997). D'autres personnes vont
enfin évoquer sans discernement (Carrière,obs.pers.) , la paresse
et la fainéantise pour expliquer la présence d'arbres dans les
champs.
Les paysans tropicaux associent toujours certains arbres
à une amélioration de la fertilité du sol (Roussel, 1992)
grâce à leurs propriétés fixatrices d'azote (Garine,
1995), à la chute de ses feuilles ou de ses fruits (Mapongmetsem et al,
1998) et de l'eau contenue dans le sol, les arbres étant laissés
pour leur ombrage (Belshaw et Bolton, 1993 ; Dounias, 1993), à la
prévention contre l'érosion (Dounias, 1993 ; Garine, 1995).
D'ailleurs, même les arbres coupés ou brulés ne sont jamais
dessouchés (Bahuchet, 1997) et ainsi ils participent à la
protection des sols et à la régénération du couvert
forestier parfois grâce aux rejets de souche.
7
La mise en valeur agricole favorise une meilleure implication
écologique de l'agroforesterie sur l'exploitation (amélioration
de la couverture du sol, réduction de l'érosion), sur le paysage
(la réduction de la dégradation et de la sédimentation,
l'augmentation de la disponibilité de l'eau), et sur le plan national
(l'amélioration de la biodiversité, l'arrêt et l'inversion
de la dégradation des terres). De plus une meilleure implication
socio-culturelle de l'agroforesterie sur l'exploitation (l'amélioration
de connaissance sur la conservation, la réduction de la pression sur les
forêts), sur le paysage (l'augmentation de la sensibilité à
la santé environnementale, à la réduction de la
déforestation), et sur le plan national (la protection des ressources
nationales et naturelles pour les générations futures, le
patrimoine). Et enfin une
meilleure implication économique de l'agroforesterie
sur l'exploitation (la création des revenus en espèces
additionnels), sur le paysage (la réduction des dégâts sur
l'infrastructure hors-site, la création d'emplois) et sur le plan
national (l'amélioration des moyens d'existence et du
bien-être).
La mise en valeur agricole favorise une conservation relative
de la biodiversité des arbres et arbustes. Les agriculteurs de Bafia
défrichent les savanes pour mettre des cultures. Ce défrichement
est sélectif, ces cultivateurs conservent les arbres peu gênants
ou utiles. Parfois, ils introduisent de nouvelles espèces ou conservent
une partie de la régénération naturelle. Les
administrations protègent les arbres situés dans les champs et
les formations naturelles, en interdisant la coupe. Nous devons
sécurisés les droits de l'arbre. Ces arbres laissés dans
les champs ou plantés sont des besoins alimentaires, pharmaceutique,
cosmétique, d'ombrage, de bois de chauffage et d'appropriation.
Plusieurs mesures sont à prendre à compte pour conserver la
biodiversité exemple l'élaboration des stratégies pour
l'utilisation durable, la planification et aussi nous devons adopter des moyens
pour une bonne conservation en créant des parcs nationaux, des
réserves, aménager le territoire et contrôler l'occupation
du sol.
Au regard de ce qui précède, il y'a une sorte de
contradiction dans les résultats de la recherche scientifique en ce qui
concerne la mise à nu des sols ou de la désertification comme
augmentation du taux de boisement et comme une conservation relative de la
biodiversité.
8
IV. QUESTIONS DE RECHERCHE
IV.1 Question principale
De quelles manières et selon quels ampleurs les mises en
valeur agricole contribuent-elles au recul des savanes et à l'extension
des agro forêts ?
IV.2 Questions secondaires
QS1 : Quelles sont les conditions
écologiques et humaines favorables à l'avancée des agro
forêts sur les savanes ?
QS2 : Quels sont les outils et les techniques de
mise en valeur agricole des savanes ?
QS3 : Quels sont le bilan et les
mécanismes d'évolution des savanes autour de la ville de Bafia
?
QS4 : Quelles sont les implications
écologiques, économiques et socio-culturelles de l'agroforesterie
?
V. OBJECTIFS DE RECHERCHE
Notre étude poursuit deux types d'objectifs : un objectif
principal et des objectifs secondaires :
V.1 Objectif principal
De manière générale, il s'agit de
déterminer la contribution des cultures extensives au recul des savanes
et l'avancée des agro forêts.
V.2 Objectifs secondaires
OS1 : Préciser les conditions
écologiques et humaines favorables à la mise en valeur agricole
des savanes.
OS2 : Recenser les techniques locales de la mise
en valeur agricole des savanes.
OS3 : Etablir le bilan qualitatif et quantitatif
de la dynamique des savanes basé sur les données de
télédétection et les relevés.
QS4 : Donner les implications
écologiques, économiques et socio-culturelles de
l'agroforesterie
- Elle cherche à évaluer le taux de participation
de toutes les couches sociales des populations ainsi que les retombées
de gestion.
9
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Dans le cadre de notre recherche, nous distinguons
l'hypothèse principale et les hypothèses secondaires :
VI.1 Hypothèse principale
Les mises en valeur agricole entraînent le recul des
savanes et l'extension des agro forêts à moyen et à long
termes.
VI.2 Hypothèses secondaires
HS1 : Les conditions écologiques
actuelles sont favorables à la mise en place des agro forêts.
HS2 : La mise en valeur des savanes se fait
au moyen des outils et des techniques locales précises.
HS3 : Le bilan de la dynamique de
l'occupation des sols établit un recul de la savane au profil des agro
forêts et donc, une augmentation du taux de boisement.
HS4 : Les implications écologiques,
économiques et socio-culturelles sont reparties en trois niveaux :
l'exploitation, le paysage et le national.
VII- INTERETS DE RECHERCHE
Ce travail de recherche a pour objet l'étude de la
contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée
des agro forêts à Bafia. Il revêt plusieurs
intérêts notamment :
VII.1 Intérêts socio-économiques Notre
travail vise à :
- Attirer l'attention des différents acteurs
impliqués à mieux travailler ensemble dans la protection de la
nature. Sa protection sur la localité facilitera le développement
de l'agriculture et l'élevage, la production du commerce sur les vastes
marchés et le développement des infrastructures en facilitant
leur niveau de vie et en réduisant la pauvreté.
10
VII.2 Intérêts scientifiques
- Cette étude vise une meilleure connaissance de la
gestion des ressources naturelles à l'échelle locale et
régionale
- Il s'agit de préciser les conséquences positives
et négatives de la dynamique des peuplements.
- Le travail vise à restituer les implications de
l'utilisation du milieu et les effets induits tels que la recomposition de la
biodiversité et la dynamique des paysages.
- La recherche vise aussi à évaluer l'impact des
cultures extensives sur l'évolution des savanes.
VII.3 Intérêt académique
Notre étude est un travail de recherche qui vise
à contribuer aux banques de données portant sur les relations qui
existent entre les cultures extensives et la dynamique des savanes.
VIII- REVUE DE LA LITTERATURE
Notre recherche documentaire a permis de ressortir deux approches
ayant fait l'objet des travaux à savoir :
VIII.1 Approche sur la mise en valeur agricole comme
facteur de dégradation
De nombreux auteurs ont traité de la question nous pouvons
citer :
SIAKEU J., TCHAWA P. et al. (1998) montrent que la
localité de Bana connait une dégradation du sol par
l'activité érosive causant ainsi la baisse de la fertilité
du sol. Les activités agropastorales inadaptées et
désorganisées concourent à l'érosion et la
dégradation du sol. Pour ces auteurs, l'érosion est très
intense dans cette zone entrainant la pauvreté chimique des sols et les
mouvements de masse. Les auteurs insistent sur le fait que cette érosion
est plus aggravée par les activités humaines. De plus, l'emprise
spatiale des cultures exotiques (Eucalyptus et caféier)
introduit en 1920 et 1950 respectivement, dégrade aussi le milieu.
Aussi, le manque de terre pousse
11
certaines personnes à un défrichement et mise en
valeur des zones écologiquement fragile.
Dans la même logique, FOTSING J.M et TCHAWA P.
(1994)1 montrent que les aménagements agricoles
récentes et les reboisements à Eucalyptus à Bana
réduisent les espaces pastoraux et ne semblent pas porteur d'espoir. Les
auteurs insistent sur le fait que les boisements à Eucalyptus
présentent dans ces zones entrainent plutôt une
dégradation du milieu car n'offrent que très peu de
possibilité d'alimentation du bétail, entrainent la
pauvreté des sols du sous-bois, ainsi que le mécontentement des
Bororos qui s'opposent aux forestiers.
TCHAWA (2002) complète en montrant que la
dégradation du milieu à Bana est aussi liée aux boisements
mal intégrés à l'espace rural qui modifient la
configuration de l'espace rural ou le schéma traditionnel de
l'occupation de l'espace.
DONGMO (1981) dans son ouvrage a montré que la pression
démographique a un impact sur la mutation du système agraire.
Cette pression entraine la surexploitation des sols et l'insuffisance des
terres. De plus ces pratiques ont favorisé l'extension des savanes au
détriment des forêts.
Par la suite, PATRICE JEBKALBE (2010) a montré que
l'évolution des populations entraine une dégradation rapide des
écosystèmes, épuise les ressources naturelles,
dégrade les pâturages. Toujours dans la même lancée,
la pratique des feux de brousse répétée et tardive, la
conquête des surfaces de cultures et le surpâturage ont
contribué à l'appauvrissement de la composition floristique.
GREENLAND et NYE (1960) ont montré que dans le cas des
cultures extensives sur brûlis, l'effet du défrichement sur les
caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des sols a
largement été traité dans le fait de dire que la
destruction de la couverture ligneuse provoquée par
l'essartage2 perturbe l'équilibre biologique des sols.
SCHLIPPE (1956) quant à lui montre que les cultures
extensives sur brûlis ont longtemps été
considérées comme dévastatrice.
1 FOTSING, J.M., et TCHAWA, P.,
(1994) Pastoralisme et dégradation/conservation des sols des terroirs
d'altitude du Cameroun de l'Ouest. Réseau Érosion, Bulletin,
n°14, pp. 359-373.
2 C'est le fait de couper et de bruler
12
Pour ramener ces différentes idées des auteurs
dans notre thème, nous pouvons dire que les cultures extensives sur
brulis jouent un rôle dévastateur sur les peuplements.
VIII.2. L'agriculture comme facteur de recomposition de la
biodiversité
Malgré la pratique de la mise en valeur agricole comme
facteur de dégradation, elle a aussi des aspects positifs comme celle de
permettre la recomposition de la biodiversité.
D'où OLIVIER et CHAUVET (1993) pensent que
l'agriculture extensive sur brûlis dans les conditions de faible
densité de population est considérée comme un
système stable et durable d'un point de vue écologique
GUILLEMIN (1956) montre que les cultures extensives ne sont
forcément pas un facteur de dégradation du milieu naturel, dans
la mesure où certaines conditions sont réunies : très
faible population, souvent liée à une longue amplitude de la
phase de repos des sols et pratique d'une agriculture de subsistance.
RUTHENBERG (1974) après ces études montre que
les plantes cultivées utilisent pour leur croissance les
éléments présents dans le sol, ceci est une
caractéristique des systèmes itinérants qui fonctionnent
grâce à une longue période de jachère au cours de
laquelle s'effectue la reconstitution du stock d'éléments
minéraux.
MOUTTAPA (1974) pense à son tour que l'érosion
du sol est généralement faible dans les systèmes
traditionnels.
CAMARA (1989) montre que sur les trois espèces
cultivées (riz, arachide et manioc), la perte en terres diffèrent
suivant la culture et varient pour une même culture au cours de
l'année. Elles sont liées à la couverture
végétale mais aussi à la hauteur de la dernière
couche de végétation interceptant les gouttes de pluie.
L'arachide est l'espèce qui couvre le mieux. Par ordre
décroissant d'efficacité de la couverture végétale,
nous trouvons ensuite le riz et enfin le manioc. Les pertes en terre sont les
plus fortes en début de cycle végétatif, alors que la
saison des pluies est déjà bien avancée et que
l'espèce cultivée ne protège pas suffisamment le sol, ou
enfin de cycle après la récolte comme l'arachide.
13
Pour VAN OERS (1988) les germinations de ligneux de savane,
dont les parties antérieures sont détruites chaque année
au moment des feux peuvent rejeter.
BAHUCHET (1997) pense que la mise en jachère pendant
laquelle la fertilité du sol sera restaurée, est une condition
sine qua non au bon fonctionnement de l'agriculture itinérante
simultanément lorsque les terres sont défrichées et
d'autres se régénèrent afin d'être utilisées
ultérieurement.
CESAR (1964) pense qu'au moment de l'abandon des champs, la
jachère est formée d'une mosaïque de petites parcelles ayant
subi un nombre d'années de culture et des traitements différents,
la végétation n'est plus sarclée mais les feux annuels
persistent en saison sèche, les ligneux présents sous forme de
rejets ou de germination, vont donc être soumis à des conditions
écologiques différentes et vont croitre plus ou moins rapidement
en compétition avec la végétation herbacée.
MOREL et QUANTIN (1964) ont montré que, dans les
savanes centrafricaines comparables à celles de Bafia, que la vitesse
d'apparition des stades successifs de reconstitution de la jachère
dépend de l'état structural initial du sol et de sa
fertilité, car pour lui ce sont les pratiques des feux de brousses et la
densité des populations. La progression des forets est stoppée
sur les lisières par un double-feu constitué par les peuplements
de zingiberaceaet de chromolalnaodorata. Cette espèce
il y'a 30ans comporte de façon offensive en savane, élimine les
graminées et favorise l'évolution de genres pionniers de foret :
comme Albizia l'action de cette espèce accélère
la progression forestière. D'où si rien n'est fait pour le
perturbé cela va permettre à la forêt de gagner plus de
territoire : d'où l'avancée des forets sur les savanes.
Pour ramener ces idées sur notre thème, nous
pouvons dire que la mise en jachère pendant laquelle la fertilité
du sol sera restaurée, est une condition sine qua non au bon
fonctionnement de l'agriculture itinérante simultanément lorsque
les terres sont défrichées et d'autres se
régénèrent afin d'être utilisées
ultérieurement.
S'agissant de notre point de vue, nous pouvons dire que la
mise en valeur n'a pas que pour but de dégrader le milieu, elle aussi
grâce à l'implantation des arbres dans les champs augmentent le
taux de boisement dans les milieux et de la biodiversité par
l'apparition de nouvelles espèces.
14
IX- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
IX.1. Cadre conceptuel de l'étude
Pour éviter tout mal attendu qui ne se trouve pas dans
mon champ de travail, nous proposons de définir certains concepts
clés dont le but est de permettre aux lecteurs de mieux saisir nos
propos et de les interpréter dans le contexte qui est celui de cette
étude.
Ainsi nous pouvons citer : les concepts de culture
extensive, agro forêts, feux de brousse, savane, Bafia.
IX.1.1. Concept de `' cultures extensives`'
Selon la rousse, Les cultures sont un
ensemble des plantes de l'espèce cultivées sur une parcelle, un
terroir
Alors que l'extensif c'est ce qui
s'étend ou qui fait l'effort pour étendre. Elle ne demande pas
beaucoup d'effort physique, mais il y'a coupure d'arbre abusivement.
D'où la composante des deux se définit comme
étant l'ensemble des plantes cultivées qui s'étendent sur
une parcelle ou sur un terroir bien délimité.
Selon le dictionnaire Larousse (2000), les cultures
extensives comme étant les cultures qu'on produit dans les
grands espaces ou les grandes superficies pour un petit rendement. Ce sont des
cultures qu'on n'utilise pas d'engrais chimiques à l'instar du cacao
à Bafia. Ce sont également des cultures qui sont destinées
à la consommation et non à l'exportation ou à la
commercialisation.
Selon le FAO (2000), l'agriculture extensive ou les
cultures extensives est un système de production agricole qui
ne maximise pas la productivité à court terme du sol en ne
faisant pas appel à des intrants chimiques, à l'arrosage ou au
drainage, mais plutôt aux ressources naturelles présentent sur
place. Pratiquées généralement sur de vastes
étendus, elle se caractérise par des rendements à
l'hectare relativement faible et par un plus grand nombre d'emplois par
quantité produite, mais avec des revenus parfois très bas, dans
les pays pauvres notamment mais aussi en France.
Nous distinguons plusieurs formes d'agriculture extensive :
15
? Une forme traditionnelle : rencontrée dans les pays
du tiers monde, qui utilise des moyens techniques limités et une
main-d'oeuvre relativement nombreuse, du fait de ce faible niveau de
mécanisation. Son type extrême est l'agriculture
itinérante, encore courante en Afrique et en Amérique du Sud.
? Une forme moderne : très mécanisée,
propre aux pays industrialisés « neufs » qui disposent
d'immenses étendues, notamment en Amérique du Nord ou en Asie
centrale. La main d'oeuvre est limitée, dans ce cas le caractère
extensif ne se rapporte qu'au sol, la productivité de la main-d'oeuvre
est très élevée.
? Une agriculture visant la protection voire la restauration
de la biodiversité et cherchant notamment pour cela à limiter
l'eutrophisation du sol et de l'eau.
IX.1.2 Concept de `' agro forêt»
Le centre International de recherche en agroforesterie
(ICRAF : International Centre for Research in
Agroforestry) connu aujourd'hui sous le nom de World
Agroforestry Centre, définit l'agroforesterie comme un terme
collectif pour des systèmes et des technologies d'utilisations des
terres où des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux
sous arbrisseaux et par assimilation palmiers et bambous) sont cultivés
délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs
pour la culture et /ou l'élevage dans un arrangement spatial ou
temporel, et où existent des interactions à la fois
écologiques et économiques entre les ligneux et les autres
composantes du système.
NAIR (1989) : « L'agroforesterie est un système de
mise en valeur du sol qui fait intervenir une intégration
sociologiquement et écologiquement acceptable d'arbres avec des cultures
et/ou des animaux, de façon simultanée ou séquentielle, de
façon à produire plus et d'une manière durable, surtout
dans des conditions de technologie à faibles intrants et de terres
marginales. »
ALEXANDRE (1983) : « L'agroforesterie est la discipline
scientifique qui vise à étudier, créer et enseigner des
systèmes agricoles permanents, à rendement optimisé par
l'intégration d'espèces forestières à
l'agroécosystème, lequel comprend l'homme et ses traditions.
»
SOMARRIBA, (1992) présente une réflexion plus
poussée sur ce sujet. Se basant sur les critères de plusieurs
spécialistes en agroforesterie, l'auteur réussit à faire
ressortir trois idées généralement
considérées comme fondamentales dans la définition de
l'agroforesterie :
16
- Au moins une des composantes est une espèce
ligneuse et pérenne ;
- Présence d'au moins deux espèces
végétales qui ont des interactions biologiques significatives
;
- Au moins une des espèces est
utilisée pour produire du fourrage ou obtenir des produits agricoles
provenant d'espèces pérennes ou annuelles.
L'agroforesterie : ce terme vocal
utilisé par les spécialistes de l'agronomie et de la foresterie
se comprend comme étant « l'ensemble de techniques
d'aménagement des terres, impliquant la combinaison d'arbres forestiers,
soit avec les cultures, soit avec les pâturages, soit même avec les
deux. La combinaison peut être simultanée ou
échelonnée dans le temps et dans l'espace ». COMBE et
BUDOWSKI (1978), GORDON et NEWMAN (1997), définissent l'agroforesterie
comme étant un « mode d'utilisation du sol qui introduit des arbres
dans les systèmes de culture et qui permet la production d'arbres et de
cultures de vente ou de bétail sur la même parcelle ».
OLIVIER (2001), définit tout simplement comme un système
dynamique de gestion des ressources qui, par l'intégration des arbres
dans un paysage, vise une production durable et diversifiée, de
façon à procurer aux exploitants agricoles des
bénéfices sociaux, économiques et environnementaux
accrus.
de Foresta, Michon, 1996 ; 1997), l'agroforesterie se
définit comme l'association d'une ou de plusieurs cultures
pérennes (caféier, cacaoyer, colatier, fruitiers) avec un grand
nombre de composants végétaux (arbres, arbustes, lianes,
herbacées) aux usages multiples.
(Torquebiau, 2007) définit l'agrofosterie comme un
système de gestion durable de la terre qui augmente la production
totale, et associe des cultures, des arbres, des plantes forestières
parfois avec des animaux d'élevage, simultanément ou en
séquence.
L'agro foresterie : c'est l'association, sur
une même surface, d'arbres et de productions agricoles, cultures
(agrosylviculture) ou pâturages (sylvopastoralisme). Les systèmes
agro forestiers dont les haies peuvent prendre de multiples formes en fonction
des objectifs de l'agriculteur (production de bois d'oeuvre, diversification,
arbres mellifères, aspect paysager, bien-être animal, protection
intégrée des cultures, intérêt pour la chasse...) et
des conditions pédoclimatiques locales.
17
L'agro foresterie : désigne les
milieux où les populations indigènes vivent d'un mélange
d'agriculture, de jardinage et de cueillette forestière,
pratiquées sous la canopée ou plus souvent dans de petites
clairières, sur brûlis avec des pratiques qui ménagent une
partie de la biodiversité et lui permettent de se reconstituer
rapidement.
L'agro foresterie : est un mode d'utilisation
des terres où des arbres sont délibérément
associés aux cultures ou à la production animale pour former une
même unité. L'interaction biologique et physique entre les
cultures et l'élevage est modifiée pour améliorer la
production agricole des terres.
Ce terme est utilisé pour les spécialistes de
l'agronomie et de la foresterie se comprend comme étant «
l'ensemble de techniques d'aménagement des terres, impliquant la
combinaison d'arbres forestiers, soit avec les cultures, soit avec les
pâturages, soit même avec les deux. La combinaison peut être
simultanée ou échelonnée dans le temps et dans l'espace
». Combe et Budowski (1978), Gordon et Newman (1997) définissent
l'agroforesterie comme étant un « mode d'utilisation du sol qui
introduit des arbres dans les systèmes de culture et qui permet la
production d'arbres et de cultures de vente ou de bétail sur la
même parcelle ». Selon Olivier (2001), elle est tout simplement un
système dynamique de gestion des ressources qui, pour
l'intégration des arbres dans le paysage, vise une production durable et
diversifiée, de façon à procurer aux exploitants agricoles
des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux
accrus. Mais, la définition de référence de ce terme reste
celle du CAFM selon laquelle, « l'agroforesterie est un système
dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fondements
écologiques qui intègre des arbres dans les exploitations
agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et de maintenir la
production afin d'améliorer les conditions sociales, économiques
et environnementales de l'ensemble des utilisateurs de la terre ».
IX.1.3. Concept de `' feux de brousses»
Selon Armand Koidane, Un feu de brousse est
un feu que l'homme allume dans les forêts pour défricher les
terres ou les champs ou pour chasser le gibier. Ces feux de brousses
s'utilisent pour nettoyer le milieu afin de favoriser la culture des terres, la
chasse, la pratique et l'élevage.
Selon encore Armand Koidane, les feux de brousses ont des
conséquences négatives telles que : La savanisation, la perte de
matières organiques du sol, l'insolation trop forte, l'épuisement
des réserves d'humidités, l'évaporation intense, le
réchauffement de la
18
température de l'atmosphère, la destruction du
couvert végétal. De même, ces feux de brousses contribuent
à l'augmentation du ruissèlement, à l'érosion du
sol et au lessivage du sol.
Pour lutter contre les effets négatifs de ces feux de
brousses il faut éviter d'allumer les feux tardifs, en saison
sèche, il faut faire des feux de brousses pendant la saison humide (feux
précoces), il faut dresser un réseau de coupes feux.
Pour prévenir les problèmes liés aux feux
de brousse : il faut réglementer les feux de brousse, il faut tenir
compte et faire respecter la saison des feux
IX.1.4. Concept de `'savane»
Selon le dictionnaire, la savane est une
formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminées
mesurant, en fin de saison de végétation, au moins 80 cm de
hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les
chaumes, des herbes et plantes herbacées de moindre taille. Ces herbes
sont ordinairement brulées chaque année, sur un tapis
graminéen, se rencontrent en général arbres et arbustes,
qui dessinent une savane boisée.
La savane est également une formation
végétale propre aux régions chaudes à longue saison
sèche et dominée par les plantes herbacées de la famille
des Poacées (Graminées). C'est encore une formation
végétale à hautes herbes avec des arbres et des arbustes
caractéristiques des régions chaudes à longue saison
sèche.
Pour Cole (1986), la savane se présente comme une
formation végétale dans laquelle domine la strate
herbacée, avec des espèces de graminées gazonnières
et qui se caractérisent par un recouvrement du sol supérieur
à 75%.
Lors de la conférence de Yangambi en 1956 la savane a
été définie comme étant une formation herbeuse
comportant un tapis de grandes herbes graminéennes mesurant, enfin de
saison de végétation, au moins 80 cm de hauteur, avec des
feuilles planes disposées à la base ou sur les chaumes, le tout
associé à des herbes et plantes herbacées de moindre
taille.
Selon la classification classique, la savane est une formation
de tapis herbacé continu, sans répartition saisonnière
bien définie, couvrant uniformément le sol de graminées
vivaces haute (de 2 à 3m), coriaces, au milieu desquelles se
détachent les gens Imperata, Aristida, Pennisetum, Andropogon,
Themeda, et Eragrostis(Demangeot,1976) ...
19
Selon Letouzey (1968) celle couramment utilisée en
Afrique Centrale, la savane est un peuplement continu de plantes
herbacées parsemé d'arbuste et/ou d'arbres.
Dupuy (1998), définit la savane comme étant une
formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminéennes
mesurant au moins, en fin de saison de végétation, 80cm de
hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les
chaumes, et des herbes et plantes herbacées de moindre taille. Ces
herbes sont ordinairement brulées chaque année.
Parmi ce tapis graminéen se rencontrent des arbres et
arbustes. La savane boisée (les arbres et arbustes forment un couvert
clair laissant largement passer la lumière), la savane arborée
(les arbres et arbustes sont disséminés parmi le tapis
graminéen), la savane arbustive (elle est composée uniquement
d'arbustes dispersés parmi un tapis graminéen), la savane
herbeuse (les arbres et les arbustes sont absents, seul le tapis
graminéen subsiste).
Selon certains auteurs, les savanes arborées
ou boisées sont des formations
végétales issues de la dégradation des forets claires et,
bien souvent, maintenues en l'état par les feux de brousse et laissant
passer largement la lumière. Elles sont caractérisées par
une strate continue de graminées héliophiles parsemée par
une strate ligneuse ouverte.
Selon Trochain (1957), la savane boisée
est un peuplement arborescent ouvert marqué par la
présence d'un tapis graminéen continu.
Dans le monde, il existe plusieurs types de savanes mais en
Afrique et plus particulièrement au Cameroun, les scientifiques ont
répertorié trois types de savane : les savanes herbeuses, les
savanes arbustives et les savanes arborées ou boisées.
Selon Letouzey (1968), une savane herbeuse
est un peuplement continu de plantes herbacées dans lequel on
note une absence d'arbustes et d'arbres. Si on ne trouve que des arbustes
éparpillés sans arbres ou avec très peu d'arbres, on
parlera de Savane arbustive. Si on détecte une
dispersion homogène des arbres et des arbustes, on parlera alors de
savane arborée ou de savane
boisée. Dans la région de Bafia, rencontre uniquement
les savanes arbustives sur les versants.
IX.1.5 Terme `'Bafia `'
Bafia est une ville du centre Cameroun,
troisième ville la plus grande de la région du centre
après Yaoundé et Mbalmayo. C'est une langue bantoue parlée
par les Bafias au Cameroun. Selon le PCD de 2005, elle a une superficie de 370
km2, regorgeant 32 villages.
20
IX.2 Cadre théorique de la recherche
Le cadre théorique peut être défini comme
étant le modèle à utiliser servant à expliquer les
faits dans un domaine précis. C'est-à-dire la façon pour
laquelle nous analysons nos données ou des phénomènes
à étudier.
IX.2.1. La théorie de la diffusion de
l'innovation
La théorie de la diffusion de l'innovation
proposée par Everett Rogers a été
appliquée en 1962 autant sur le plan individuel que sur le plan
organisationnel. Bien que ne concernant pas uniquement les technologies
informatiques, elle offre un cadre conceptuel au concept d'acceptabilité
car son but est d'expliquer comment une innovation technologie évolue du
stade d'invention à celui d'utilisation élargie. Cette
théorie présente cinq facteurs principaux qui déterminent
l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Il s'agit de
l'avantage relatif, la complexité, la comptabilité, la
testabilité et l'observation. Mais selon Rogers,
une combinaison de ces facteurs a plus d'impacts positifs sur
l'adoption des technologies. Cette théorie d'adoption de technologie
s'applique aussi bien au domaine agricole dont les technologies de conservation
des eaux et des sols.
Ramenons cette théorie à notre thème,
nous pouvons dire la théorie de la diffusion de l'innovation dans le
processus des mises en valeur agricole favorisent une augmentation du taux de
boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et même une
augmentation du potentiel de stockage de carbone. Pour une bonne augmentation
du taux de boisement, l'introduction de nouvelles technologies visent à
améliorer ce taux. Ces technologies sont internes (les techniques d'agro
foresteries).
IX.2.2. La théorie des besoins
Les travaux de Maslow en 1954, permettent de
classer les besoins humains par ordre d'importance en 5 niveaux. Ce classement
correspond à l'ordre dans lequel ils apparaissent à l'individu ;
la satisfaction des besoins d'un niveau engendrant les besoins du niveau
suivant :
21
1. Les besoins physiologiques :
Ces besoins sont directement liés à la survie
de l'individu ou de l'espace. Ce sont typiquement des besoins concrets tels
manger, boire, se vêtir, se reproduire, dormir....
2. Les besoins de sécurité :
Ils proviennent de l'aspiration de chacun d'entre nous
à être protégé physiquement et moralement. Ce sont
des besoins complexes dans la mesure où ils recouvrent une part
objective, notre sécurité et celle de notre famille et une part
subjective liée à nos craintes, nos peurs et nos anticipations
qu'elles soient rationnelles ou non.
· Sécurité d'un abri
· Sécurité des revenus et des ressources
· Sécurité morale
3. Les besoins d'appartenances :
Elles correspondent aux besoins d'amour et de relation des
personnes :
· Besoin d'aimer et d'être aimé
· Avoir des amis
· Avoir des relations intimes
· Se sentir acceptée
4. Les besoins d'estimes :
Elles correspondent aux besoins de considération, de
réputation et de reconnaissance, de gloire, c'est aussi un besoin de
respect de soi-même et de confiance en soi.
5. Les besoins d'auto-accomplissement :
Correspondent au besoin de se réaliser, d'exploiter et
de mettre en valeur son potentiel personnel dans tous les domaines de la vie.
Pour certains, c'est le besoin d'étudier, d'en apprendre toujours plus,
de développer ses compétences et ses connaissances personnelles.
Pour d'autres c'est le besoin de créer, d'inventer, de faire et c'est
également le sentiment qu'à une personne de faire quelque chose
de sa vie.
En essayant de décrypter cette théorie, nous
comprenons que le manque d'une de ces nécessités ; pousse parfois
l'homme à agir pour satisfaire ses besoins essentiels. Dans le cas de
cette étude, la pauvreté, le manque de bois d'oeuvre et de
chauffage et d'autres contraintes,
22
pourraient pousser l'homme à mener les activités
telles que le défrichage, le braconnage, la pratique de l'agriculture
(vivrière ou exploitation) qui pourront à la longue satisfaire
leurs besoins et contribuer à la fois à une amélioration
du cadre de vie ou à une détérioration de celui-ci
d'où son impact dans la transformation du milieu.
IX.2.3 La théorie de l'avancée du
désert de Lamprey
Selon Lamprey en 1975, sa théorie lie
à l'observation de variations de couvert végétal dues
à la variabilité climatique, a depuis évolué vers
une approche d'un phénomène peu diffus. Ce
phénomène a lieu dans des zones arides, semi-arides et subhumides
sèches, à l'exclusion des déserts (zone hyper arides). La
désertification constitue une catastrophe naturelle à long terme.
La désertification est amplifiée par le réchauffement de
la planète et par l'extension des activités humaines telles que
l'agriculture intensive. Ses effets, qui résultent d'une
dégradation lente des terres, sont souvent confondus avec ceux des
sécheresses, avec lesquelles elle interagit.
La sécheresse, la déforestation, les changements
climatiques et l'utilisation des techniques agricoles sont
généralement en cause de la désertification. Nous
dénotons aussi l'appauvrissement de la population, l'agriculture de
survivance et la pression économique. Ce phénomène n'a
rien d'irréversible. La sécheresse est due à des pratiques
agricoles inadaptées, à la déforestation et au
surpâturage. Il existe de nombreuses solutions simples et peu couteuses.
Planter des arbres par exemple, permet de fixer les sols, de fournir de
l'ombrage aux cultures et de retenir l'humidité.
Ramenons cette théorie à notre thème,
nous pouvons dire qu'à Bafia, l'implantation ou l'extension des arbres
dans les champs, augmente le taux de boisement, empêche la
dégradation des sols, empêche la désertification,
empêche-le sèchement des terres, permet de fixer les sols, permet
de fournir de l'ombre aux cultures et enfin permet de retenir
l'humidité.
X- CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La démarche à suivre pour la réalisation
de ce mémoire est une démarche
hypothético-déductive car nous avons formulé des
hypothèses, des théories ou des modèles, qu'il nous
a) La démarche
hypothético-déductive
23
restera de démontrer et de vérifier sur le
terrain pour voir si elles sont fondées ou pas. Selon Gumuchian H
(2000), cette méthode passe par la démonstration et l'explication
qui est le point de départ d'une hypothèse. Il s'agit de faire
une argumentation de formulation d'une hypothèse. De ce fait, Notre
recherche s'est appuyée sur une étude comparative des images de
deux périodes différentes sur une échelle de 30 ans
(1988-2018) et après traitement des cartes, en localisant les cultures
vivrières et du couvert végétal des savanes pour observer,
analyser et interpréter l'évolution du couvert
végétal de savanes. Nous avons à faire à plusieurs
démarches ou analyses : diachronique, synchronique et taxonomique.
L'analyse diachronique qui est la comparaison d'images satellitales prises
à deux dates différentes de 1984-2019, l'analyse synchronique qui
s'appuie sur les relevés ethnobotaniques des individus en langues
locales par un agriculteur maitrisant ces espèces
végétales et la traduction scientifique. De plus notre
méthodologie est basée sur les enquêtes humaines, les
relevés de terrain sur les transects et les placettes et les traitements
des données. Egalement sur les recherches documentaires, les
enquêtes de terrain sur la base d'une fiche d'enquête, les
documents écrits, les documents statistiques et les documents
cartographiques.
EXPERIMENTATION1-
24
Cette démarche peut être résumée par
un modèle schématique ci-dessous :
Formuler un PROBLEME
|
Emettre une ou plusieurs HYPOTHESES
Prévoir (pour chacune) les CONSEQUENCES OBSERVABLES
|
TESTER chacune des hypothèses
|
Conception du protocole expérimental Réalisation
pratique
Recueil des résultat-Mesures
Analyse et interprétation
|
CONFRONTATION
?
Résultats
CONFORMES aux prévues
Résultats NON
CONFORMES aux prévues
Cette démarche s'articule autour de deux axes principaux
de collecte de données à savoir :
Hypothèse rejetée
(Validée et confortée), certitude
|
Hypothèse conservée Certitude 100%
|
Source : Annie Bessot, équipe MeTAH,
Laboratoire LIG, Université Joseph Fourier, 2012 Figure 2:
Schéma de la démarche
hypothético-déductive
25
b) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES
SECONDAIRES
Ce sont des données recueillies lors de la documentation,
les archives, les revues et autres.
- La recherche documentaire
Avant notre descente sur le terrain, des données
secondaires ont été collectées à Yaoundé.
Après définition du sujet de recherche et la méthodologie
à employer sur le terrain, une recherche documentaire a
été réalisée dans le but d'avoir une idée
précise sur les travaux antérieurs déjà
effectués ayant un lien avec notre étude. A cet effet, pour bien
appréhender notre sujet afin de mieux cerner les différentes
interrogations qui se soulèvent, nous avons parcouru plusieurs
bibliothèques. Nous avons consulté dans nos multiples
investigations les centres de documentations du Cameroun à savoir :
A l'Université de Yaoundé I, nous avons
consulté la bibliothèque centrale de l'Université, la
bibliothèque des mémoires et thèses du décanat de
l'Université, la bibliothèque du Département de
Géographie, la bibliothèque du MINRESI et la bibliothèque
du centre-ville de Bafia dans le but de recenser les différents auteurs
qui ont déjà travaillé sur le sujet et voir ensuite
comment ils ont abordé la question des cultures extensives. Nous avons
consulté plusieurs articles, ouvrages, rapports et publications en
rapport avec notre sujet.
En ce qui concerne les données statistiques et
cartographiques il en ressort que :
- Les données cartographiques ou les outils
Nous sommes allé à l'INC pour voir certaines
personnes qui ont mis sur pieds le fonds des cartes de plusieurs aspects de
notre thème d'étude on peut avoir les cartes topographiques de
Bafia au 1/200 000 et le plan de guide de Bafia au 1/150 000, ça nous a
permis de délimiter la zone d'étude de la commune de Bafia.
- Les données statistiques
Elles concernent la population de la ville de Bafia, ces
données ont été recueillies auprès du BUCREP pour
les dénombrements statistiques des populations et à la
délégation Département des forêts du Mbam et Inoubou
et du centre pour les statistiques concernant une parcelle d'agroforesterie.
c) 26
LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES
Après les données secondaires, il a
été question pour nous de procéder à la collecte
des données primaires qui sont issues des investigations sur le terrain.
Cela s'est fait à travers : - La
pré-enquête
Nous avons pris contact avec le personnel et tous les
services intervenants dans notre thème d'étude.
- L'observation et l'exploration
Etant rendu sur le terrain, nous avons utilisé le
premier outil du Géographe qui est `' l'observation» qui
participante et de plus nous avons utilisé d'autres outils tels qu'un
bloc note pour relever les données du terrain, un stylo, un appareil
photo.
- Les concertations directes ou entretiens
Un entretien avec le délégué
départemental des forets du Mbam et Inoubou, Nous avons aussi fait des
entretiens avec des responsables de services administratifs tels que
sous-préfet, maire, chef de village, chefferie traditionnelle, les ONG,
les associations locales (GIC, coopératives...). Entretien avec les
chefs des villages pour avoir une idée sur l'histoire de la destruction
des savanes, de même avec certains habitants du village pour leur grande
connaissance des savanes de leur localité. Avec ces entretiens ont a
fait le choix de sites devant servir de cadre aux relevés botaniques.
Nous avons également utilisé des questionnaires lors de nos
enquêtes, et nous avons fait des entretiens avec des personnes
sources.
d) Les outils de recherche
Sur le terrain nous avons besoin d'un matériel essentiel
tel que :
· Une machette : pour se créer un chemin en
savane, délimiter les placettes et écorchés les arbres ou
herbes identifiés.
· Un mètre ruban : pour mesurer la
circonférence des arbres (herbes)
· Un décamètre : pour mesurer les
distances entre les pieds d'arbres et d'arbustes
· Une ficelle étalonnée à 10 m
· Une boussole : pour donner une orientation
précise et absolument droite ou rectiligne aux tracés des
placettes et des transects.
· Un appareil photo : pour filmer
· Un lexique utilisé par le botaniste pour
déterminer le nom scientifique de chaque individu
27
? Une grille millimétrique : pour indiquer et
préciser la position de chaque individu relevé sur le terrain
? Un GPS : pour indiquer les coordonnées des parcelles
et des individus relevés (si nécessaire pour les individus
échantillonnés)
? Autres matériels (couteau, herbier, piquets en bois,
ficelle, sac plastique) nécessaire pour prendre des notes et pour
dessiner...
? Adobe Illustrator, pour la réalisation de nos cartes
? Excel, pour le traitement de nos données primaires
récoltées sur le terrain. Il faut noter ici que seules les
questions à réponse fermée ont été
traitées par ledit logiciel de traitement statistique des données
d'enquête.
Tableau 1 : Les outils utilisés, leurs fonctions
et résultats obtenus dans le cadre de notre recherche
Outils
|
Fonctions
|
Résultats obtenus
|
Livres, mémoires, thèses, rapports, articles
scientifiques, internet...
|
Littérature
|
Données secondaires
|
Questionnaires, fiches d'enquêtes, guides d'entretiens
|
Enquêtes de terrains
|
Données primaires
|
Arc Gis
|
Géo référencement et spatialisation
|
Cartes
|
Excel
|
Traitement statistiques
|
Tableaux et graphiques
|
Logiciel SPSS
|
Dépouillement et analyse de données
collectées
|
Diagrammes, tableaux
|
Appareil photo
|
Prise de vue sur le terrain
|
Images/photos
|
Dictaphone /magnétophone
|
Enregistrement et
reproduction des données (sons)
|
Archivage des entretiens / interviews
|
Blocs notes et stylos
|
Note de certaines informations
|
Archivage des informations utiles
|
Adobe Photoshop, Adobe flash
Player, et Picasa.
|
Traitements photographiques
|
Planches photographiques
|
Source : Ntsama Christine, 2019
28
TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE DE LA POPULATION
Avant la réalisation des inventaires de notre travail,
il était nécessaire d'établir un plan
d'échantillonnage. Il s'agit de l'échantillonnage
aléatoire simple, où les populations sont interrogées de
manière aléatoire sur l'ensemble des cinq villages, c'est
à, dire que nous n'avons pas eu besoins de catégoriser une
certaine cible, tout le monde était susceptible de répondre aux
questionnaires en absence un chef de ménage. Cette technique
d'échantillonnage choisie pour la sélection des répondants
permet de limiter les différentes erreurs. Nous avons ensuite choisi un
nombre d'unités statistiques pour constituer la taille de
l'échantillon. Et de même un échantillon des ménages
sera aussi tiré de la même manière. Quand nous parlons de
taille de l'échantillon, il y'a plusieurs méthodes pour la
calculer. Mais dans le cadre de cette étude nous utiliserons la
méthode la plus simple celle de NWAMA (1982), qui consiste à
prélever 10% de la population lorsque nous travaillons en milieu urbain
et 20% lorsque nous travaillons en zone rurale. Par conséquent nous
avons pris le cas de notre zone d'étude qui est la commune de Bafia et
calculer la taille de l'échantillon dans le tableau 2
ci-après.
Tableau 2: Tableau de ménages susceptibles de
faire l'Objet d'enquête.
VILLAGES
|
NOMBRE DE MENAGE (N)
|
NOMBRE DE MENAGE A ENQUETE (n)
|
PAS DE
L'ENQUETE : N/n
|
1 Biabegoura
|
200
|
40
|
5
|
2 Doguem
|
173
|
35
|
5
|
3 Gah-Dang
|
296
|
60
|
5
|
4 Nyouka I
|
147
|
30
|
5
|
5 Nyouka II
|
342
|
68
|
5
|
TOTAL
|
1158
|
233 fiches
|
5
|
SOURCE : Enquête sur le terrain
(BUCREP), recensement 2005
Le tableau ci-dessus nous montre le nombre de ménages
enquêté dans chaque village et le nombre de ménage à
sauter après le premier ménage pour enquêter le second
ainsi de suite. Cependant pour y arriver nous avons procédé comme
suite.
- Nombre total de ménage par village
(N)
- Nombre de ménage à enquêter (n)
est égale au : n=Nx20%/100% - Le pas
(p) est égale au : p=N/n
29
*Les choix des villages
La présente étude a été
réalisée à une distance de 120 km de la capitale du
Cameroun (Yaoundé), dans les communes des savanes et de contact
foret-savane. Au Nord de Bafia, nous avons les savanes boisées,
arborées, arbustives et herbeuses. Ce domaine a pour limite
méridionale les savanes guinéennes et les forêts denses
semi-décidues. Au nord de cette limite, toute savane
intégralement protégée devient une forêt galerie et
un agro forêt. Au Sud de cette limite, toute savane
protégée de la même façon devient une forêt
galerie.
La disponibilité des outils cartographiques et des
données de télédétection : cartes topographiques
IGN à moyenne échelle (1/50 000 et 1/200 000), cartes
géologiques de la Direction des mines au 1 /500 000, photographies
aériennes sur émulsion panchromatique de 1950-1952 (AEF, M. 30,
32 et 33) et 1993 (Afrique Aérophoto/ORSTOM), images satellitales de
1984 (Landsat TM), de 1989 et 1991 (Spot XS). Il s'agit respectivement des
sites suivants
:
- Biabegoura au sein de la savane incluse située entre
Gah-Dang et Doguem au sud de la zone de mosaïque forêt-savane
(4°42'30»N et 11°12'30» E),
- Doguem au coeur des forets galeries située entre
Biabetom et Nyouka I (5°10' et 5 °30' N et 11°10e t 11°30'
E),
- Gah-Dah situé dans le rentrant des savanes entre
Nyouka I et Rionong au sud-ouest (4°15' et 4°30' N et 13°30' et
14° 54' E).
- Nyouka I et Nyouka II situées entre Doguem et
Biabegoura, ont les mêmes coordonnées que Gah-Dah.
Ces cinq sites couvrent une superficie de 109 123 hectares,
soit 109 km2 (Tableau 3). Par rapport à la superficie de
Bafia qui est de 370 km2, cela donne un rapport d'environ 1 /300 et,
par rapport à l'ensemble de la zone de mosaïque forêt-savane
qui occupe une surface de (3274 km2) soit 3274, 616 ha, un rapport
de 1/100 environ (Tableau 3).
30
Tableau 3: Superficie des sites
étudiés.
Sites
|
|
Superficie (en ha)
|
Biabegoura
|
21
|
090
|
Doguem
|
30
|
567
|
Gag-Dah
|
16
|
980
|
Nyouka I
|
20
|
456
|
Nyouka II
|
20
|
030
|
Superficie totale étudiée
|
109 123 ha (109 km2)
|
Source : Enquête de terrain, Octobre
2020
*Collecte des données Inventaire floristique et
dendrométrique
Dans la présente étude, deux techniques de
relevés de terrain complémentaires ont été
utilisée pour la collecte des données. Il s'agit du relevé
de surface. Le relevé de surface a consisté à
délimiter deux parcelles, une parcelle avec agroforesterie et une
parcelle sans agroforesterie. Dans la parcelle avec agroforesterie, nous avons
collecté dans quinze (15) champs de 15 agriculteurs et dans la parcelle
sans agroforesterie, nous avons collecté sur deux (02) parcelles
naturelles bien délimitées. Une fois les placettes
délimitées, leurs coordonnées géographiques sont
enregistrées à l'aide du récepteur GPS. A
l'intérieur de ces placettes, la présence de toutes les
espèces rencontrées a été notée. En ce qui
concerne les espèces arborescentes dont le Diamètre à
Hauteur de Poitrine est supérieur à 2,5 cm, le nombre d'individus
a été compté et les circonférences ont
été également mesurées. Le choix d'un DBH minimum
de 2,5 cm permet de maximiser la diversité des espèces
végétales. Des relevés itinérants ont
été réalisés dans tous les espaces
inventoriés. Ce relevé a permis de recenser les espèces
non rencontrées dans les relevés de surface afin de
compléter la liste floristique générale (Voir
l'annexe).
31
*Enquête ethnobotanique
Dans les villages les plus proches des sites d'inventaire, des
interviews auprès de personnes-ressources ont été
réalisées pour appréhender l'importance culturelle des
espèces végétales. Ces personnes ressources étaient
principalement composées de tradithérapeutes, de paysans et de
féticheurs. Des questionnaires ont été soumis aux
communautés locales afin de collecter des données sur
l'utilisation des espèces dans divers domaines traditionnels. Cet aspect
du travail est important d'autant plus que le mode d'utilisation des
espèces par les populations locales est un facteur de destruction des
peuplements sauvages mais aussi un moyen de conservation de certaines
espèces (Ouattara et al. 2016). En effet, les différents domaines
d'utilisation, les types d'usages et le type d'organe utilisé des
espèces ont été renseignés. Au total 233 personnes
ont été interviewées dans les villages visités que
sont Biabegoura, Doguem, Gah-Dah, Nyouka I et Nyouka II.
RESULTATS
*Types de végétation du site
d'étude
Les observations faites sur le terrain ont permis de
déterminer les principaux types de formations végétales
présents sur le périmètre sujet à l'étude.
Il s'agit des formations typiques du domaine guinéen : des savanes
arborées, des savanes arbustives, des savanes herbeuses, des galeries
forestières ainsi que des formations végétales
anthropisées à savoir des jachères de différents
âges et des sites de cultures annuelles et/ou pérennes.
*Richesse et composition floristiques
L'étude de la flore a permis de recenser pour une
parcelle avec agroforesterie cent quatre-vingt-deux (182) espèces de
plantes et pour une parcelle sans agroforesterie vingt (20) espèces.
La parcelle avec agroforesterie compte 182 individus pour huit
(08) espèces appartenant à 08 familles par contre pour une
parcelle sans agroforesterie nous avons 20 individus pour deux (02)
espèces appartenant à 02 familles. Pour une parcelle avec
agroforesterie, les individus les plus représentées sont : Le
palmier à huile (67 individus), le cacaoyer (44 individus), le manguier
(26 individus), le tek (18 individus) et l'avocatier (18 individus),
équivaut à cinq (05) espèces les plus
représentées. Chaque espèce correspond à une
famille, et les espèces les moins représentées sont le
citronnier (Citrus limon), le rônier (Borassus aethiopium)
et le safoutier (Dacryodesedulis). Il existe également les
familles comme Anacardiaceae, Burseraceae, Lauraceae, Rutaceae, et
32
Palmaceae. Pour une parcelle sans agroforesterie, les
individus présentent sont le rônier (Borassus aethiopium)
(15 individus) et le tek (Tectona grandis) (5 individus).
*Domaines d'utilisation : usages locaux et types
d'organes utilisés des espèces
végétales
Ce sont au total 233 personnes qui ont été
interrogées lors des enquêtes. Le nombre de ménage à
enquêter varie d'un village à un autre. La plupart des personnes
interviewées sont des autochtones senoufos. Sur l'ensemble des personnes
enquêtées, on a enregistré 48% de femmes et 52% d'hommes.
La moyenne d'âge des personnes enquêtées est de 38,9 #177;
10,4 ans. Le niveau d'instruction des personnes enquêtées varie
d'une localité à une autre. Ainsi la proportion des
enquêtés non scolarisés est de 54% ; ce qui revient
à seulement 46% de personnes lettrées. Dans les localités
visitées, les personnes mariées sont été les plus
abondantes. Sur l'ensemble des 182 espèces inventoriées,
plusieurs sont prélevées par les populations pour divers usages.
Les principaux domaines d'utilisation sont l'alimentation, la médecine
traditionnelle, l'artisanat, le bois de chauffage, pour des raisons d'ombrages,
pour des raisons d'appropriation, pour des raisons culturelles et la
construction. Ainsi, 06 espèces sont comestibles (manguier, tek,
avocatier, citronnier, rônier, safoutier) et les organes les plus
consommés sont les fruits, les rhizomes, la tige. On n'enregistre que 03
espèces qui sont utilisées dans le traitement de diverses
pathologies (manguier, citronnier, cacaoyer), le palmier à huile sert
à la consommation de son huile, de son vin blanc et de ses termites.
(02) espèces (rônier, tek) servent à la construction,
l'artisanat et l'ornementation.
LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les obstacles rencontrés dans la réalisation de
ce travail sont multiples. Ils reposent en premier sur les comportements
répulsifs de certains chefs de ménages et personnes ressources au
cours des enquêtes de terrain. A titre illustratif, après avoir
soumis la demande d'entretien avec un responsable, il nous a servi une fin de
non-recevoir. Il a fallu user de stratagèmes et jouer sur le
relationnel.
Il y'a en second les attitudes suspicieuses de certains
résidents craignant les représailles de la commune de Bafia et
les autorités administratives. Ces personnes par leurs agissements
exprimaient implicitement le caractère illégal de leur
implantation. Un accès très limité nous a
été accordé aux archives de la mairie de Bafia. Aussi,
pendant les enquêtes de terrain, certaines informations nous
étaient volontairement données faussement par certains
résidents.
33
Il faut également relever les difficultés de se
faire comprendre par certains interlocuteurs (barrière linguistique et
niveau d'instruction). Parfois, il était difficile d'attester de la
compréhension des questions par certains enquêtés de faible
niveau scolaire ou d'expression d'une autre ethnie. Enfin, des insuffisances
financières pour acquérir certaines données importantes
qui auraient pu renforcer la pertinence des résultats de cette
étude.
34
Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
I ERE PARTIE :
ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS
A
BAFIA
|
36
CHAPITRE 1 :
LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA
MISE EN PLACE DES AGRO FORETS.
Introduction
Le climat de Bafia, est caractérisé par une
grande saison de pluie qui dure 9 à 10 mois. Ce climat humide favorise
l'implantation des arbres car nous notons une abondance de
précipitations, les sols ferralitiques profonds favorisent aussi
l'implantation ou l'installation des arbres. Ces avantages sont très
largement exploités par les agriculteurs de l'Arrondissement. Dans ce
chapitre nous allons décrire le climat, décrire le type de sol et
présenter la population de Bafia.
I-1 Le climat humide actuel
Le climat de Bafia est situé dans une zone de
transition entre la forêt équatoriale et la savane. Ce qui la
place d'emblée dans la zone des climats subéquatoriaux
guinéens forestiers. La région est caractérisée par
l'abondance des précipitations. La pluviométrie annuelle est de
l'ordre de 1455 millimètres3 et la température moyenne
est de 24,9°C, la température minimale est de 23,8°C
observée en Aout. Ce climat a quatre saisons qui rythment les
activités humaines :
- La grande saison des pluies est la plus longue, elle va de
mi-Aout à mi-Novembre qui dure 3 mois: cette période correspond
à la mise en veilleuse des activités agricoles. C'est le moment
de récolter le cacao, une des principales cultures d'exportations de la
région.
- La petite saison de pluie va de mi-Mars à mi-Juin qui
dure 3 mois : qui correspond à la période des semailles et de
l'entretien des champs.
- La grande saison sèche qui va de mi-Novembre à
mi-Mars : qui correspond à la période des grands travaux de
préparation des champs.
- La petite saison sèche qui va de mi-Juin à
mi-Aout : c'est la période pendant
laquelle les cultures céréalières et
oléagineuses sont récoltées puis engrangées. C'est
aussi une période de la campagne céréalière.
3 Pour Aubreville (1948), un mois est dit pluvieux lorsqu'il
totalise en moyenne plus de 274 mm de pluies et inversement c'est-à-dire
lorsque le total mensuel est compris entre 235 et 274.
37
Les déficits locaux de pluviométrie ont
été évoqués pour expliquer la présence des
savanes du "V Baoulé" au centre de la Côte-d'Ivoire, le
tracé des isohyètes décrivant un infléchissement
vers le sud. Les savanes reçoivent 1100 à 1200 mm de pluie par an
alors que les secteurs en forêt enregistrent plus de 1300 mm (Eldin,
1971). Ce serait aussi le cas, au Cameroun, des principaux secteurs
dominés par la savane tels que la région du confluent entre le
Mbam et la Sanaga ( Yangben, Bokito, Yambassa) à l'ouest de la zone, de
la moyenne vallée de la Sanaga (Mbadjock, Ntui) au centre et du bassin
de la Kadéi à l'est qui enregistrent une moyenne annuelle de
pluie comprise entre 1350 et 1400 mm (Suchel, 1972, 1988 ; Zogning, 1979). Ces
mêmes localités connaîtraient un faible taux de convection
de nuages à sommets froids, générateurs de fortes pluies
au mois de mars, signe de leur déficit potentiel en humidité
relative (Tsalefac et al, 1996).
Pourtant, au centre de la Côte-d'Ivoire, dans les
mêmes conditions de pluviométrie, la forêt et la savane
coexistent. Au Centre-Cameroun, plusieurs stations enregistrant les mêmes
totaux annuels de pluies que celles situées en savane portent la
forêt comme Doumé (1425 mm), Saa (1350 mm) ou Ayos (1430 mm). De
plus, Bertoua (1584 mm), Nanga Eboko (1601 mm), Bafia (1480 mm) et Yoko (1633
mm), situées dans des régions où les savanes
prédominent, enregistrent des moyennes pluviométriques annuelles
situées bien au-dessus de 1400 mm.
Face à une absence de relation entre la
pluviosité et la répartition des formations
végétales dans le centre de la Côte-d'Ivoire, Avenard
(1969) observe qu'une hauteur de pluie considérable n'est pas
indispensable pour entretenir la forêt. Il suffit que l'humidité
atmosphérique demeure élevée et que la saison sèche
soit de courte durée. Autrement dit, la saison considérée
comme écologiquement sèche (précipitations mensuelle <
50 mm) ne doit pas dépasser 3 à 4 mois pour que la forêt se
maintienne. Pour Rougerie (1960) « Le total annuel des pluies peut
jouer comme facteur limitant, mais il faut considérer la
répartition des pluies... L'humidité de l'air peut compenser la
carence des précipitations à certains moments de l'année
». Cependant en Côte-d'Ivoire, Tricart et Cailleux (1974),
constatant que « les schistes birrimiens, qui donnent des
altérites argileuses où l'infiltration est moindre, portent la
forêt pour des totaux de 1200 mm, alors que les altérites plus
poreuses des granites l'admettent seulement au-dessus de 1500 mm
»,
38
La variabilité inter annuelle et
saisonnière des précipitations :
affirment qu'il importe, dans le même contexte, que les
sols aient une bonne capacité de rétention en eau pour entretenir
la forêt.
Un climat chaud et humide favorable à la conquête
de la forêt dans les régions de savanes dominantes, les diagrammes
ombrothermique établis selon le modèle de Walker rectifié
de celui proposé par Gaussen (cités par White, 1986), associent
température et pluies et donnent un aperçu des variations au
cours de l'année. En l'absence des données sur l'ETP, le principe
suppose qu'une période relativement aride se traduit par le passage de
la courbe des précipitations au-dessous de la courbe des
températures, et qu'une période est relativement humide lorsque
la courbe des précipitations passe au-dessus de celle de la
température. La zone enregistre en moyenne plus de 1400 à 1600 mm
de pluies par an. La moyenne annuelle de température est de 24,5° C
avec une amplitude thermique annuelle de moins de 3°, très
caractéristique des climats équatoriaux. Durant la période
la plus chaude qui correspond à la fin de la saison sèche et au
début des pluies (février mars), la moyenne d'humidité
relative varie entre 65 et 70% et oscille au-dessus de 80% durant le reste de
l'année. L'évaporation, mesurée au moyen de
l'évaporomètre de Piche, varie du nord au sud entre 750 et 500 mm
par an (Suchel, 1988), ce qui donne un excédent annuel d'eau
précipitée compris entre 900 et 800 mm
La répartition annuelle des pluies :
Le nombre moyen de jours de pluie varie de 120 à 140
jours, mais peut descendre localement à près de 100 autour du
confluent du Mbam et de la Sanaga et autour de la ville d'Akonolinga
située en forêt. Mais tout comme le reste de la zone, cette
région, dont Bafia est la station de référence,
connaît une saison sèche (nombre de mois enregistrant moins de 50
mm de pluies) de 3 mois (décembre-janvier-février), selon une
moyenne en 40 ans. Les mois de juillet et août présentent un
léger fléchissement des pluies, mais celles-ci restent largement
supérieures à 50 mm pour chacun de ces mois. Au total, 9 mois (de
mars à novembre) consécutifs enregistrent plus de 50 mm et
forment la saison humide. Toutefois, la prise en compte de la
répartition doit être associée à celle de la
variabilité inter annuelle des précipitations.
39
Selon le bilan des observations sur 40 ans (période
1951-1990), le régime des pluies est marqué par
l'irrégularité inter annuelle et saisonnière, comme le
montrent les données de deux stations situées au centre (Bafia)
et à l'est (Bertoua) de la zone. Ces stations de référence
présentent des variations inter annuelles de la durée et de la
quantité des précipitations. La comparaison montre qu'une phase
humide est en cours à Bertoua dès 1951 et se poursuit jusqu'en
1978. A Bafia, la période 1951-1963 est caractérisée par
un pic humide culminant en 1956 et une régression progressive jusqu'en
1963. A partir de 1964, Bafia rejoint Bertoua dans sa longue séquence
humide qui va s'étendre jusqu'en 1978. A partir de 1980, les deux
stations sont caractérisées par une période
déficitaire par rapport à la moyenne en 40 ans qui se poursuit
jusqu'en 1990.
Cette décroissance des apports de pluies qui par
ailleurs, caractérise aussi bien les stations des régions
à savanes dominantes que celles des secteurs sous forêt, rend
compte d'un phénomène climatique général reconnu
dans toute la zone équatoriale d'Afrique. En effet, ces dernières
années sont marquées par un déficit de la
pluviosité inter annuelle de 10 à 20% par rapport à la
moyenne normale (Mahé et Olivry, 1995) et une baisse des débits
des cours d'eau dont celle du fleuve Congo est de l'ordre de 19% (Mahé,
1993). Cette réduction des précipitations serait à relier
à la dernière sécheresse qui a affecté la zone
sahélienne et dont l'extension lors des paroxysmes déficitaires,
notamment ceux des années 1972-1973 et 1983-1984 s'est fait sentir
jusqu'aux zones équatoriales (Sircoulon, 1986 ; Borgne, 1990).
Certaines années déficitaires sont
marquées par une prolongation de la saison sèche sur 4 mois,
c'est-à-dire de décembre à mars ou de novembre à
février. De 1951 à 1990, le nombre d'années à
saison sèche prolongée sur 4 mois est de 3 à Bertoua
(1959, 1970, 1990) et de 12 à Bafia (1957, 1960, 1964, 1970, 1971, 1972,
1973, 1981, 1982, 1984, 1987, 1990) avec en plus deux années qui ont
enregistré une durée de saison sèche de 5 mois (1977 et
1983).
40
Figure 3 : Une saison sèche parfois étendue
sur 4 mois, mais des précipitations qui restent bien réparties
dans l'année.
Ainsi, une saison sèche prolongée sur 4 mois
intervient en moyenne tous les 7 ans à Bertoua et tous les 3 ans
à peu près à Bafia. Mais même dans ce cas, la
croissance des végétaux n'est pas considérablement
compromise étant donné que, les mêmes années,
l'humidité atmosphérique est demeurée assez
élevée, c'est-à-dire une moyenne supérieure
à 70 % (Suchel, 1988). La variabilité saisonnière est tout
de même plus sensible à Bafia où de plus, les années
1977 et 1983 ont enregistrée une saison sèche étendue sur
5 mois consécutifs. Le mois de mars qui marque ordinairement le
début de la saison sèche n'a reçu que 20 mm en 1977 et 2
mm en 1983. Les mêmes années, le mois de novembre qui correspond
à la fin de la saison des pluies n'a reçu que 10 et 48 mm
Ces années déficitaires se caractérisent
donc par un début tardif et/ou par une fin précoce de la saison
des pluies, ce qui présente le risque d'un assèchement
poussé du couvert végétal, en général et,
celui des lisières, en particulier. D'après les observations sur
le terrain en 1994 l'année qui a connu un début tardif des
pluies, un développement plus important des feux de brousse s'est
opéré dans les savanes. Les feux se sont sensiblement
avancés localement sur les lisières où ils rencontraient
des peuplements végétaux plus asséchés
qu'habituellement. Ces lisières comportant un couvert peu touffu ont
été grignotées sur quelques mètres. A Bafia, le
fait a été observé principalement sur des points où
la végétation de lisière s'était
développée sur un sol mince au-dessus des cuirasses
ferrugineuses. Autrement dit, la variabilité saisonnière des
pluies n'exerce une action limitante à la progression de la forêt
que lorsqu'elle s'allie
41
localement à des conditions pédologiques
défavorables. Mais ces cas extrêmes, n'interviennent que
très rarement, soit en moyenne une fois tous les vingt ans pour le cas
de Bafia.
(Selon le Plan Communal de Développement de Bafia de
2005) Le climat de Bafia est caractérisé par une chaleur et une
humidité constante, nous avons une disponibilité des
données statistiques. Les mois les plus pluvieux sont respectivement 235
et 274 millimètres de pluies par an. L'humidité relative reste
très importante au cours de l'année. Le strict minima est
enregistré au cours du mois de février, soit un taux
d'humidité de 69%. Le mois de janvier et mars connaissent aussi de
faible taux, soit 76% pour chacun. Le taux d'humidité des autres mois
tourne autour de 80% sauf juillet et aout qui connaissent le maxima avec un
taux de 86% pour chacun d'eux. Le caractère humide est affirmé
aussi par une moyenne annuelle d'évaporation justement, cela de 934 mm.
Si on fait le bilan des pluies de 559 mm qui sont conservée en moyenne
par an dans la zone (Tableau 5). Le climat humide favorise
l'implantation des arbres parce que nous avons l'abondance des
précipitations, qui favorise aussi une altération chimique.
Tableau 5: précipitations de la station
météorologie de la région de Bafia (moyenne sur 23
ans)
Mois
|
Jan v
|
fev
|
Mar s
|
avr il
|
Ma i
|
jui n
|
Jui l
|
Ao ut
|
sep t
|
oct
|
No v
|
dec
|
Moy
Annue lle
|
T (°C)
|
25,3
|
26,6
|
26,5
|
25,
9
|
25,
4
|
24, 7
|
23,
9
|
23, 9
|
24, 4
|
24,
5
|
24, 9
|
25,
3
|
25,1
|
Pluie (mm)
|
12
|
33
|
117
|
16 3
|
18 2
|
14 0
|
10 2
|
136
|
23 1
|
28 0
|
86
|
11
|
1493
|
H%
|
74
|
69
|
74
|
80
|
82
|
84
|
86
|
86
|
85
|
84
|
81
|
79
|
80
|
Evaporati on
|
107, 1
|
124, 3
|
110,
6
|
78, 9
|
69,
5
|
60,
6
|
53, 8
|
54, 4
|
57,
7
|
62,
8
|
69, 2
|
85,
4
|
934
|
Source : J.C OLIVY.1986, Fleuves et
rivières du Cameroun. Actualiser p 300
42
Precipitations (mm)
300
250
200
150
100
50
0
janv fev Mars avril Mai juin Juil Aout sept oct nov Dec
Pluie (mm) T (°C)
27
26,5
26
25,5
25
24,5
24
23,5
23
22,5
Temperature ( T°C)
Figure 4 : Courbe ombrothermique de la région de
Bafia
I-2 Les sols ferralitiques profonds
Le sol est latéritique, le manteau d'altération
est peu épais et donne naissance à des sols caillouteux sur les
versants. Toutes les formations géologiques de Bafia appartiennent au
socle ancien. La combinaison des facteurs climatiques, géologiques et
géomorphologiques a contribué à la formation des sols
ferralitiques rouges, jaunes et ocre à Bafia. Ces sols se
caractérisent par une grande épaisseur des profils car le climat
équatorial et sa pluviométrie constante, associés au
couvert végétal forestier favorisant leurs altérations.
L'altération ici est chimique, puisqu'il les sols sont humides, cela est
due à l'abondance des précipitations. Nous rencontrons ces types
de sol le long des cours d'eaux, où ils forment d'ailleurs des
marécages peu propices à l'agriculture car ici le sol ne
s'assèche jamais et par conséquent sont favorables à
l'implantation des arbres, le milieu est toujours humide. La topographie plane
y favorise des conditions de stagnation saisonnière des eaux, qui sont
conditions très contraignantes pour une grande majorité des
espèces ligneuses.
Les sols ferralitiques se trouvent dans le climat tropical
humide (figure 5). Ces sols sont remplis d'eau de la nappe
phréatique jusqu'à la surface. Lorsque les sols sont remplis
d'eaux, les arbres ont la possibilité de pousser sans problème. A
côté des versants et le long des petites rivières
tributaires du fleuve, quand les pentes s'adoucissent, les sols ferralitiques
typiques cèdent la place à une association de sols ferralitique
et de sols hydro morphes. Ces sols jaunes qui se caractérisent entre
autres par leur texture sableuse, un horizon humifère réduit (3
à 10
43
cm), une sensibilité à l'érosion sur les
pentes servent à la pratique des cultures de contre saison (PCD de
Bafia, 2005).
Les sols ferralitiques profonds également propices pour
l'implantation des agro forets :
A l'exception des bas-fonds plats et mal drainés des
secteurs peu accidentés où ils sont en association avec des sols
hydromorphes et, dans une moindre mesure, des dômes rocheux et des dalles
massives de cuirasses ferrugineuses portant respectivement des sols
minéraux bruts et des sols peu évolués, les sols
ferralitiques occupent plus de 90% du Centre-Cameroun. Sur le site de
Biabegoura, ces sols sont couverts à la fois par la forêt et la
savane. Ils sont profonds de plus de 3 m, et comportent, par endroits, des
horizons indurés aussi bien sous savane que sous forêt. Les
analyses sur les transects de Biabegoura et de Doguem montrent que tant au
point de vue physique que chimique, il est difficile d'établir des
classes de sols ferralitiques dits de savane ou de forêt. Si, sur tous
les points de prélèvements, la proportion des limons est faible
et varie peu des horizons supérieurs vers la profondeur, en revanche,
les profils de sols présentent une différence des teneurs en
argiles et en sables. Cette différence est plus sensible localement
entre sols de savane et sols sous forêt que d'une région à
l'autre, comme les analyses sur les transects pédologiques de Doguem et
de Biabegoura vont le montrer.
- Les données de l'analyse chimique :
Les sols des deux transects sont, dans l'ensemble, des sols
désaturés de couleur rouges (Martin, 1967) et acides. En surface,
le pH varie entre 6 et 5 et, en profondeur, entre 5 et 4. Le rapport C/N est en
moyenne plus important en savane soumise aux feux annuels, soit une moyenne de
17 en surface et de 12 à 13 en profondeur, qu'en forêt où
la moyenne est de 10 à 12 tout le long des profils. La différence
tient probablement à une décomposition plus rapide de la
matière organique sous la forêt où la micro et la macro
faune du sol est plus active. Indépendamment du couvert
végétal, le pourcentage des matières organiques varie
entre 4 et 5 % en surface et 0,5 et 1 % en profondeur. Le carbone organique
varie, aussi bien sous savane que sous forêt, entre 27 et 30 mg/g en
surface à 2 et 5 mg/g en profondeur. Cette
homogénéité des sols qui apparaît sans relation
évidente avec le couvert végétal semble également
caractériser la texture, sauf celle des horizons de surfaces.
44
- La texture en relation avec la capacité hydrique
des sols :
Les limons fins et les limons grossiers gardent tout à
fait les mêmes proportions le long de chacun des profils et ne
constituent qu'une partie relativement faible de l'ensemble (moins de 20 % de
la fraction totale). En revanche, les proportions d'argiles et de sables qui
constituent environ 80 % du total, varient sensiblement, mais essentiellement
dans les horizons supérieurs. Les analyses permettent d'établir
une relative discrimination entre sols de savanes et sols de forêts sur
les sites étudiés.
Le sol sous savane :
Ils se singularisent relativement par une texture sableuse des
horizons supérieurs. Les sables constituent 40 à 42% de la
fraction totale à Biabegoura, entre 0 et 20 cm. A 40 cm de profondeur,
le pourcentage de sables se situe à 20% alors que les argiles
représentent 60% de la fraction totale. A Doguem, l'allure est à
peu près la même, sauf que les sables dominent jusqu'à 40
cm de profondeur (plus de 53 %) et ne baissent sensiblement qu'entre 75 et 85
cm où ils ne représentent plus qu'environ 40 % de la fraction
totale contre 48% pour les argiles.
Le sol sous forêt :
En forêt, le sol situé en lisière se
distingue de celui de la forêt profonde. Les horizons de surface à
la hauteur de la lisière contiennent 39 et 60 % de sables,
respectivement à Biabegoura et à Doguem, c'est-à-dire, par
rapport aux sols de savane, une très faible augmentation du taux
d'argiles de l'ordre de 5 %. Par ailleurs, les pourcentages des sables
diminuent plus vite avec la profondeur. Les argiles dominent nettement à
partir de 15-20 cm à Biabegoura et à Doguem avec un peu plus de
50% de la fraction totale. Plus loin dans la forêt, c'est-à-dire
à 50-60 m de la lisière, les argiles représentent
près de la moitié du total dès la surface sur les deux
sites. A une centaine de mètres des lisières, les argiles
dominent en proportion à Biabegoura (57%) et ne représentent que
le quart de la fraction totale à Doguem (25%) . La même teneur en
argile est toutefois enregistrée à partir de 20 cm de profondeur
sur les deux sites, c'est-à-dire près de 60 %.
45
Cependant, l'échantillon 16 de Doguem est très
particulier, aussi bien par rapport aux autres profils du site de Biabegoura
que de ceux du même site, puisqu'il se caractérise par une texture
franchement sableuse (60 % de la fraction totale) du haut jusqu'en bas du
profil.
Comparaison entre les sols sous forêt et les
sols sous savane :
Une projection des échantillons de sols
prélevés respectivement dans les niveaux 0-5, 15-20, 45-50 et
75-85 cm (soit un profil de savane, un de lisière et deux de la
forêt profonde pour chacun des transects) sur un diagramme textural
montre que les différences entre les deux sites sont minimes (fig. 42) .
Le transect de Biabegoura apparaît plus homogène avec des sols
argilo-sableux à argileux. Les sols de Doguem se répartissent en
deux classes : un groupe argilo-sableux identique aux sols de Biabegoura et un
groupe sableux. Il faut également remarquer que la teneur en argiles
granulométriques augmente de haut en bas dans les sols de savanes ; ce
phénomène est relativement sensible au niveau de la
lisière et l'est peu sous forêt.
Argiles Argiles
Sables Limons Sables Limons
Transect BER Transect MAN
Figure 5: Diagrammes texturaux des sols de Biabegoura
(BER) et de Doguem (MAN).
Sol de forêt Sol de lisière Sol de savane
46
Dans d'autres régions de la zone de mosaïque
forêt-savane du Centre-Cameroun, cette organisation de la texture des
sols a été observée. A Bafia, la proportion des argiles
dans les horizons de surface (0-20 cm) varie entre 30 et 36 % sous savane et de
40 à 60 % sous forêt. Entre 20-120 cm de profondeur, la teneur en
argile varie entre 50 et 80 % autant sous savane que sous forêt (Martin,
1973). Dans la région du confluent du Mbam et de la Sanaga, les analyses
de Vallerie (1973) ont montré que par rapport aux sols de forêts,
les sols de savanes sont dans l'ensemble plus pauvres en argiles dans les
horizons de surface. Au Centre et à l'Ouest de la Côte-d'Ivoire,
une distribution semblable de la texture des sols dans le domaine de la
mosaïque forêt-savane a été constatée
(Bonvallot, 1968 ; Avenard et al, 1974 ; Latham et Dugerdil, 1975). Les auteurs
se demandaient si la texture sableuse des horizons de surface des sols de
savanes était une conséquence du couvert ou le contraire.
La pauvreté relative en argile des horizons
supérieurs des sols de savanes semble donc être une constante,
tant aussi bien dans le domaine de la mosaïque forêt-savane du
Cameroun que de celui de la Côte-d'Ivoire. En se plaçant dans le
contexte de la dynamique des contacts forêt-savane, il semble bien que
les sols de savane, moins couverts par la végétation, sont soumis
à une perte d'argile par érosion superficielle, due au
ruissellement des eaux au moment des premières pluies, lorsque le
couvert herbacé est complètement dégagé
après le passage des feux. Lorsque la forêt progresse aux
dépens de la savane, l'érosion du sol est stoppée du fait
de la mise en place d'un couvert fermé qui oppose un écran
presque hermétique à la chute des gouttes d'eaux de pluie. Sous
forêt, la texture plus argileuse des horizons de surface s'expliquerait
par l'existence d'un écran végétal fermé qui
protège le sol contre l'érosion superficielle. En
Côte-d'Ivoire, les travaux de Roose (1977) montrent que, dans de telles
conditions de recouvrement du sol, le coefficient de ruissellement est
inférieur à 5 %.
Le maintien d'une texture sablo-argileuse à la
lisière, dans les horizons de surface apparaît alors comme un
héritage des savanes. Mais la forêt, en avançant sur la
savane, stabilise progressivement les éléments minéraux du
sol et parviendrait même, par néoformation de la silice, à
augmenter le taux d'argiles par le biais d'un recyclage biologique,
c'est-à-dire une minéralisation de la litière par
l'activité microbienne. En effet, il est prouvé que, dans les
sols ferralitiques sous forêt d'Amazonie Centrale, la quantité de
silicium recyclée par la litière est de 40 à 50 kg par
hectare et par an (Chauvel et al, 1989 ;
47
Lucas et al, 1993). La forêt assure donc en même
temps une conservation et une formation d'argiles in situ. Cette
augmentation des argiles dans les horizons de surface en forêt pourrait
être également liée aux remontées par la macrofaune
du sol dont le nombre et la diversité semble de loin plus importante
qu'en savane. En Amazonie brésilienne dans la région de Salitre,
les termites et les fourmis remontent des profondeurs --parfois depuis 4 m de
profondeur-- des produits fins en creusant leurs galeries et en construisant
leurs édifices. La vitesse d'une telle accumulation en surface est
estimée à environ 0,20 mm par an (Boulet, 1995).
Autrement dit, la granulométrie de ces sols qui
sont passées récemment sous couvert forestier après avoir
été exposés saisonnièrement à la battante
des eaux de pluies et au ruissellement superficiel, garde tout comme les
isotopes stables des matières organiques, la trace d'un couvert
herbacé qui a favorisé dans le passé l'appauvrissement en
argile des horizons de surface.
Mais ce constat d'ordre général n'exclut pas les
exceptions. Localement sur les deux transects, des sols situés dans la
forêt présentent des horizons de surface à forte proportion
de sable ; à Doguem, le profil MAN 16 situé à 250 m dans
la forêt présente 74 à 77 % de sables de haut en bas du
profil. Deux hypothèses peuvent être évoquées :
d'une part, une influence de la topographie, car la teneur en argile
décroît du haut de pente vers le talweg comme il a
été constaté dans toute la région autour de Bertoua
(Chujo, 1986) et, d'autre part, que l'échantillon MAN 16 aurait
été prélevé au niveau d'un point de la forêt
où était implantée, jusqu'à une date
récente, un îlot de savane --ce qui signifierait que cet
échantillon garde un héritage d'une savane préexistante.
Toutefois, en d'autres points, aussi bien sous forêt que sous savane, les
sols sont sableux, gravillonnaires en surface, parfois des épandages
démantelée.
L'action limitante des cuirasses ferrugineuses
:
Dans toute la zone toute, la topographie de collines est
marquée par des altitudes quasi constantes qui suggèrent
l'existence d'un niveau d'aplanissement ancien fortement dégradé
dont la conservation jusqu'à ce jour est assurée par la
présence dans les sols évoluant actuellement comme des sols
forestiers, d'une cuirasse ferrugineuse massive. Sa
48
mise à l'affleurement, et parfois même, la
formation de micro corniches, est un témoignage de conditions
morphoclimatiques certainement différentes des celles qui règnent
actuellement. Dans la partie du territoire située entre Batouri et
Akonolinga, cette cuirasse jalonne en liseré plus ou moins continu, les
ruptures de pente à une altitude presque constante de 635-640 m. Cette
disposition se remarque sur les pistes carrossables de l'ensemble de la zone,
même si l'affleurement de la cuirasse s'opère à des
altitudes différentes. Il n'y a pas, sauf rares exceptions, de corniche
franche constituée par la cuirasse et les affleurements se rencontrent
indifféremment en forêt et en savane. A Biabegoura, la cuirasse
est présente sur l'interfluve sous 4 à 5 m de formations
superficielles. En revanche, en direction du talweg, elle se
démantèle en libérant des blocs, cailloux et nodules
ferrugineux et des gravillons de quartz, témoins de son ancienne
extension en surface.
Les dalles de cuirasses affleurantes sont
généralement nues ou recouvertes de mousses et de lichens.
Lorsqu'elles portent un sol très mince (environ 5 cm), quelques
Cyperaceae s'y accrochent. Lorsque l'épaisseur du sol au-dessus atteint
10 à 15 cm, elles sont occupées, soit par des herbacées,
soit par un peuplement de forêt d'un faciès particulier à
Mallotus oppositifolius. Cette plante, plus fréquemment
rencontrée sur les rochers (Letouzey, op cit.) semble y exploiter de
nombreuses fissures pour enfoncer ses racines. Néanmoins, la vitesse de
progression de la forêt au-dessus de tels sols peu épais est plus
lente qu'ailleurs. C'est aussi sur ces points où le peuplement forestier
de lisières est moins dense que les feux de brousse sont plus
mordants.
A Bafia, l'abondance des pluies détermine en outre
l'apparition des caractéristiques physico-chimiques :
capacité d'échange faible, qu'elle soit mesurée
sur l'argile ou sur le sol total, en raison des constitutions kaoliniques et
des sesquioxydes ; quantité de bases échangeables faible ;
degré de saturation variable, mais généralement faible.
? Valeur agricole : les sols ferralitiques
à Bafia ont une valeur agricole élevée, dans tout le
territoire, toute la population vit des rendements de ces sols. Ces sols
favorisent l'implantation des arbres dans les champs Puisque nous les cultures
rencontrées sont le maïs, le manioc, l'arachide, les ignames, le
palmier à huile, le taro...
? Contrainte de mise en valeur : Dans cette
zone de Bafia, les principales contraintes sont dues à la faible teneur
en matière organique et en éléments minéraux et aux
risques de dessèchement des horizons des surfaces. (PCD de Bafia,
2005)
49
Figure 6: Les sols de la région autour de
Bafia
I-3 Une population active majoritairement occupée
par les activités agricoles
I-3-1 Historique de la ville de Bafia.
Jusqu'au XIX siècle, époque qui consacre la
dernière vague des migrations, l'exercice `'BAFIA»
désignant les populations qui habitent l'aire géographique qui
abrite la ville actuelle est inexistante. En effet, les occupants de ces
contrés des groupements ethniques BEKKE et
BEKPAK, sont tous venus du Noun lors des grandes migrations
Bantou. Bien que le terme BAFIA soit utilisé aujourd'hui pour
désigner les populations qui occupent cette région, il date de la
période précoloniale.
50
Les natifs de la région s'accordent à dire que
le terme `'BAFIA», qui désigne aujourd'hui les
peuples originellement connus sous le nom de BEKKE et de
BEKPAK, fit son apparition au début de la colonisation
Allemande et résulte d'une articulation maladroite du conquérant
allemand, du nom d'un vieillard autochtone nommé `' Bofia `' en langue
locale, nom qu'il donna aux terres environnantes de la région.
I.3.2 la population
Le rôle de la population reste mitigé dans le
processus de boisement et de sa conservation dans la localité. Rare sont
ceux qui maitrisent le rôle que peut jouer l'arbre dans la conservation
du milieu.
Notre étude sur le terrain nous fait comprendre que la
population locale a une perception variée des plantations. Il existe un
conflit entre la conservation et la non conservation du bois. Les idées
quant à sa présence dans la zone s'avèrent
contradictoires. Certains pensent que sa présence est une bonne chose et
qu'il faut assurer sa pérennité. À contrario, d'autres
pensent qu'il est un arbre très délicat et dont sa
présence est une source de problèmes divers sur le plan
économique, social, culturel et environnemental. La figure 11 ci-dessous
nous montre la perception que la population de Bafia a des boisements. Selon
les enquêtes, 69,40 % de la population est pour la
présence des boisements et 30,60% de la population
contre sa présence.
40 ,00%
80 ,00%
70 ,00%
60 ,00%
50 ,00%
30 ,00%
20 ,00%
10 ,00%
0 ,00%
Pour la conservation Contre la conservation
69 ,40%
Contre la conservation
Pour la conservation
30 ,60%
Enquête de terrain , septembre 2020
Figure 7: Perception de présence de boisement par
la population
51
Au regard des données recueillies lors du recensement
des populations de 2005 (PCD de Bafia, 2005), la population de Bafia est
estimée à près de 70 000 habitants pour la Mairie,
à 73 147 habitants dont 33 786 hommes et 39 361 femmes selon les
données recueillies dans les villages et à 58 698 habitants dont
29 263 hommes et 29 435 femmes suivant les données de recensement de
2005 revues en 2010 et actualisées sur la base d'un taux de croissance
annuel de 2,6%. Quant à la population urbaine, celle-ci est
estimée à 23 882 habitants dont 12 101 hommes et 11 781 femmes et
représente 40,7% des effectifs totales.
I.3.3 L'agriculture
L'agriculture paysanne occupe la majeure partie des surfaces
cultivées. La superficie cultivée. La superficie cultivée
par exploitant est d'environ 2 ha en moyenne dont :
- 1,06 ha pour les cultures d'exportations
- 0,94 ha pour les cultures vivrières
On pratique plusieurs cultures vivrières telles que :
arachides, maïs, manioc, macabo, igname, plantain, banane...
Le tableau ci-dessous donne la production vivrière de
l'Arrondissement de Bafia.
Tableau 6: La production vivrière de
l'Arrondissement de Bafia
|
Arachide
|
Maïs
|
Manioc
|
Macabo
|
Igname
|
Plantain
|
Banane
|
Production
|
1715
|
7778
|
60989
|
3937
|
92729
|
6667
|
1928
|
Rendement
|
0,5 à 1,5
|
1,5 à 3
|
15 à 28
|
0,8 à 1,5
|
Nc
|
2 à 4,5
|
Nc
|
|
ha
|
T/ha
|
T/ha
|
T/ha
|
|
T/ha
|
|
Source : Archives de la commune
Commentaire : L'igname est le produit le plus
répandu, alors que l'arachide est le moins produit. Plus la production
de l'igname est importante, plus son rendement se fait sur de vastes hectares.
L'arachide a également un rendement faible voir 0,5 à 1,5 ha.
A Bafia, le problème qui est influençant est
celui de la baisse de la production agricole, pour y remédier nous
devons améliorer la production agricole locale, en construisant et en
créant des équipements de 13 postes agricoles et aussi
l'affectation de 13 chefs de poste agricole. Nous
52
devons formés 235 agriculteurs locaux et les
recyclés et organisés des séminaires et ateliers de
recyclage et de remise à niveau de agriculteurs. (Tableau
7)
Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs
selon les villages
Noms des villages
|
Nombres d'agriculteurs
|
Biabegoura
|
20
|
Doguem
|
30
|
Nyouka I
|
20
|
Ribouati
|
75
|
Biatsola
|
20
|
Bisseuh
|
15
|
Rigama
|
20
|
Bigna 2
|
10
|
Nlo'oh
|
10
|
Biabezock
|
20
|
Bigna 1
|
20
|
Rionong
|
20
|
Nyamsong 3
|
20
|
Sanam
|
5
|
Egona 1
|
5
|
Donenkeng 2
|
10
|
Goufan 1
|
10
|
Donenkeng 1
|
5
|
TOTAL : 17 villages
|
235
|
Source : Enquête de terrain, Novembre
2020
1.3.3.4 Le commerce
Le tissu économique et commercial est fortement
marqué par le secteur du commerce général. Il existe
à Bafia un centre commercial animé par des commerçants
dont les plus nombreux sont les vendeurs de produits vivriers (photo 1)
et de première nécessité.
La commune de Bafia compte plusieurs marchés dont le
plus important est le marché de Djoumba qui a la particularité
d'être en même périodique (tous les vendredis) et
journalier. Le
53
marché se tient tous les jours de la semaine sauf le
dimanche où les activités sont réduites sur les
marchés. Il existe divers marchés périodiques dans les
villages environnants où les résidents de la ville de Bafia
peuvent aller se ravitailler en vivre (tableau 5). Mais le plus souvent, le
circuit dde commercialisation des cultures vivrières est
contrôlé par les `'bayam Selam», qui se ravitaillent bord
champ auprès des producteurs et les revendent en vile, plus chers.
La vente de ces produits ne se fait pas sur les comptoirs
aménagés, et le plus souvent à même le sol. C'est
cette partie du marché qui produit l'essentiel des déchets. La
commune dispose aussi des comptoirs aménagés dans les
marchés Djoumba et du Centre commercial, et qu'elle loue aux
commerçants. On estime environ à 4000, le nombre de
commerçants présent dans les marchés de Bafia ; toutefois,
cet effectif peut tripler les vendredis, jour du grand marché Djoumba.
(PCD de la ville de Bafia, 2005)
Cliché, Ntsama christine Septembre 2020
Photo 1: Les bayam selam au grand marché de
Djoumba
Cette photo l'abondance des produits vivriers et des acheteurs
qui sont venus acheter les vivres pour la consommation familiale, soit
allée les revendre dans les autres villes. Ce grand marché est
rempli tous les vendredis et on y trouve tout genre de personnes.
54
Tableau 8 : Marchés de Bafia
Marché
|
Distance (Km
Bafia)
|
Etat de route
|
Jour du marché
|
Principaux
produits proposés
|
Djoumba
|
0
|
Bon
|
Tous les jours et Vendredi pour le grand marché
|
Produits vivriers,
produits de
première nécessité
|
Ouatéla (marché du centre)
|
0
|
Bon
|
Tous les jours et Dimanche pour le grand marché
|
Produits vivriers et manufacturés
|
« Jeudi »
|
0
|
Bon
|
Tous les Jeudis
|
Produits vivriers,
produits de
première nécessité
|
Source : PCD de la ville de Bafia , 2005
Commentaire : ce tableau nous montre le nombre
de marché présent à Bafia, la distance que ces
marchés ont avec la ville, le jour du marché et enfin les
principaux produits proposés.
1.3.5 L'économie locale
Bafia a une faible promotion des activités
économiques, d'où nous devons booster l'économie locale
par le biais de projets concrets et porteurs, en augmentant le taux de
croissance des activités économiques locales, en créant et
en légalisant des exploitations du sable et de pierre et en accroissant
le potentiel touristique. Pour améliorer la production agricole en
quantité et en qualité, une fourniture de plants de cacao
amélioré et une aménagement d'une pépinière
de cacao amélioré ont été distribué à
certains villages (tableau 9).
Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao
amélioré
Noms du village
|
Fourniture de plants de cacao
amélioré
|
Aménagement d'une
pépinière de cacao
amélioré
|
Egona
|
30
|
000
|
|
Taro
|
40
|
000
|
|
Goufaan 1
|
40
|
000
|
|
Nyamsong3
|
50
|
000
|
|
Biatsota
|
10
|
000
|
|
55
Nyamsong 2
|
10 000
|
30 000
|
Nyamsong 1
|
10 000
|
|
Bisseuh
|
|
30 000
|
Ngomo
|
|
30 000
|
Donenkeng
|
|
30 000
|
Bigna 2
|
|
10 000
|
Bigna 1
|
|
10 000
|
TOTAL
|
190 000 plants
|
140 0000 plants
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2020
Conclusion : Les conditions
écologiques et humaines actuelles influencent, non pas la
répartition ponctuelle de la végétation, mais le rythme de
l'implantation des agroforêts sur la savane. A l'échelle locale,
le facteur pédologique commande en premier lieu la vitesse de la
progression des agroforêts sur la savane. A ce titre, les surfaces
à cuirasses ferrugineuses affleurantes et les sols engorgés
constituent un des facteurs limitants. Ce facteur n'est très
déterminant que lorsqu'il s'associe aux feux de saison sèche qui,
par temps d'Harmattan, rencontrent à de tels endroits un couvert
végétal desséché. A l'échelle
régionale également, cette vitesse semble être en relation
avec la fréquence des feux. Les régions qui connaissent des
pressions anthropiques relativement importantes --cas de la région
située au centre du cameroun-- subissent une plus grande
fréquence des feux et, par conséquent une faible vitesse de la
progression de la forêt. Les faibles déficits locaux de la moyenne
annuelle des pluies peuvent tout de même expliquer la lenteur de
l'avancée de la forêt. Par exemple, la proportion de savanes est
plus importante sur le confluent du Mbam et de la Sanaga où la moyenne
annuelle est comprise entre 1350 et 1400 mm. En plus, une moins bonne
répartition des pluies au cours de l'année n'est probablement pas
étrangère au maintien de ces savanes, ainsi que celles du nord de
la ville de Bafia, la station pluviométrique de Bafia qui est la plus
proche des savanes enregistre également environ 1350 mm par an. D'autre
part, alors que l'ensemble de la zone enregistre plus de 100 jours de pluies
par an, la même station (Bafia) enregistre seulement 83. Il en est de
même de la région du confluent du Mbam et de la Sanaga dont la
majorité des stations (Yangben, Bokito, Ombessa) enregistrent 80
à 90 jours de pluies par an.
Mais au-delà des autres facteurs du milieu, le climat
humide régnant actuellement sur l'ensemble de la zone explique en
premier lieu la progression quasi généralisée de la
forêt. Ponctuellement, l'homme qui est l'auteur des feux participe
à cette dynamique lorsqu'il met en
56
défens certaines parcelles de la savane.
Immédiatement derrière les habitations à Biabegoura du
côté nord, l'envahissement de la savane par la forêt a
été très important du fait d'une mise en culture
temporaire qui a entraîné la mise en défens de parcelles de
savanes et de lisières durant la période de cultures. Ce
phénomène, qui a été décrit en
Côte-d'Ivoire (Blanc-Pamard et Spichiger, 1973), est aussi observé
autour des autres groupements originellement implantés en savane. Les
habitants du village de Doguem, par exemple, affirment que les collines qui
étaient autrefois visibles tout autour du village ne le sont plus
à cause de la croissance spontanée des arbres qui aujourd'hui
barrent la vue. Les observations et les enquêtes montrent qu'ils ont
introduit des espèces d'arbres et d'arbustes fruitiers et ornementaux
dont l'ombrage a, avec le temps, pratiquement éliminé les
Gramineae tout en favorisant la germination et la croissance des espèces
de forêt. Ceci dans un contexte où les arbres des abords des
villages ne sont pas très régulièrement entretenus. La
figure 43 montre également que même à la
périphérie d'une ville de près de 80 000 habitants comme
Bertoua, le faciès de la forêt colonisatrice se détecte
à moins de 5 km de ses marges au nord et à l'est, ce qui signifie
que même à la marge des grandes agglomérations, la
forêt s'étend malgré le passage fréquent des feux.
La présence d'une espèce exotique comme Chromolaena odorata
n'est pas étrangère à cela. En effet, depuis son
introduction sur le territoire camerounais à la veille des années
60, elle a connu une très forte expansion, envahissant à la fois
les espaces cultivés, les parcours bovins ou les abords des voies de
communication. Elle est également présente sur les limites
forêt-savane où elle s'est intercalée en zone tampon entre
le couvert graminéen et la lisière. Sa présence à
ces endroits où elle joue un rôle de pare feu contribue activement
à la progression de la forêt sur la savane
57
CHAPITRE 2 :
LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA
MISE EN VALEUR AGRICOLE DES SAVANES
|
Introduction
Ce chapitre va nous permettre de reconstituer les techniques
locales de la mise en valeur agricole des savanes des agro forêts
à Bafia, en décrivant les différentes étapes des
techniques locales de donner le rôle des feux et le rôle de la
jachère sur ces cultures et enfin de parler de l'association des arbres
dans les champs.
II.1 Les différentes étapes des
techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes II.1.1 Le
défrichement
Le défrichement initial d'une zone de
végétation» naturelle» est manuel et a lieu d'aout
à décembre, c'est-à-dire en fin de saison des pluies ou en
début de la saison sèche. Les herbacées sont
coupées et couchées sur le sol. Les ligneux que l'on veut
supprimer peuvent être abattus ou une partie du tronc de 50cm à 1m
de haut peut être conservée. Dans les parcelles destinées
à la culture de l'igname, il arrive que l'on maintienne de nombreux
petits arbres, alors que sur le reste de la superficie du champ, quelques
grands ligneux seulement sont laissés en place : Dannielle olivera,
Parkia biglobosa, Ficus platyphylla.
A Bafia, lors de nos enquêtes sur le terrain, le
défrichement consiste à débarrasser une surface des
arbres, souches, broussailles, pierres et autres obstacles pour augmenter la
superficie cultivable d'une ferme existante ou pour aménager le terrain
d'une nouvelle exploitation agricole. La terre récemment
défrichée doit être prête pour la culture, et elle a
notamment été chaulée et nivelée suffisamment pour
permettre d'atteindre des buts acceptables en matière de rotation
culturale et de conservation du sol. Ces défrichements ne doivent pas
être faits sur les terrains ayant une pente supérieure à
10%. La terre défrichée près d'un champ existant ne doit
pas augmenter la longueur générale du rang produit dans ce champ,
à moins d'appliquer les mesures de conservation du sol requises pour
empêcher tout accroissement de l'érosion du sol
58
causée par la zone défrichée. Ils ne
peuvent pas défricher la terre située à moins de 30
mètres d'un coup d'eau, à moins d'y être autorisé
par un permis de modification de cours d'eau du ministère de
l'Environnement. Il faut complètement éliminer les pousses
d'arbres, les souches, les grosses pierres et tout autre obstacle à
l'utilisation normale de l'équipement agricole. La méthode de
défrichement permet de limiter les terres arables dans une zone
défrichée. Les tas de débris doivent aussi être
exempts de boues et de terre. Les débris doivent être
empilés et brûlés, ou transportés à un lieu
même aux alentours des champs ou bien ces débris vont
sécher et seront plus tard enfouie dans le sol lors du semis. Les
débris ne doivent pas être jetés dans les zones adjacentes
du champ défriché.
Cette zone défrichée, protégée
volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est
brûlée fin février juste avant les cultures pour
éviter la prolifération des adventices4
Immédiatement après le brûlis, les petites branches des
arbres abattus sont rassemblées au pied de certains autres ligneux
toujours en place ou à l'intérieur des termitières de
Macrotermes que l'on veut détruire et le feu est
rallumé. De nombreux troncs et branches trop gros pour être
consumés par le feu sont débités au fur et à mesure
des besoins et parfois ramenés au village pour être
utilisés comme bois de chauffe ou vendus.
Les paysans détruisent la plupart des
termitières5 présentes dans les champs ; ils
s'attachent surtout à éliminer les Macrotermes bellicosus
qui sont des termites lignivores.
Le champ, ainsi défriché (photo 2)
et tardivement brûlé, est prêt pour l'installation
des cultures. Les années suivantes, un brûlis sera aussi
effectué à la même période sur la totalité du
champ. Les populations de Bafia défrichent le champ, pour
préparer les semailles. Ils défrichent ces champs à l'aide
des machettes, et ce travail est généralement fait pour les
hommes. Après avoir défriché, ils brûlent la
parcelle.
4 Sigaut (1975). Rappelons que c'est pour lutter
contre les adventices que la jachère a été
réintroduite sur l'essai « Broadbalk » de Rothamsted en 1924,
à raison d'une année sur cinq.
5 C'est une foule ou une ruche de termites.
59
Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Novembre 2019
Photo 2: Une parcelle défrichée en
attendant d'être brulée
Cette photo nous montre une parcelle de champs qui a
été défriché en attendant d'être
brulée ou bien en attendant que ces herbes sèchent pour
être enfouie dans le sol lors du semis.
II.1.2 Le séchage
A Bafia, c'est un procédé qui permet de
sécher les herbes. Dans les savanes, la végétation est
herbeuse. Après avoir défriché les champs, les populations
laissent les herbes (débris) sécher, soit en les entassant de
manière horizontale pour éviter de déborder les autres
parcelles lors du brulis. Une fois ces herbes séchées, les
populations peuvent mettre le feu pour les brûler.
II.1.3 Le brûlis
Cette zone défrichée, protégée
volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est
brûlée fin février juste avant les cultures pour
éviter la prolifération des adventices. Immédiatement
après le brûlis, les petites branches des arbres abattus sont
rassemblées au pied de certains autres ligneux toujours en place ou
à l'intérieur des termitières de Macrotermes
que
60
l'on veut détruire et le feu est rallumé. De
nombreux troncs et branches trop gros pour être consumés par le
feu sont débités au fur et à mesure des besoins et parfois
ramenés au village pour être utilisés comme bois de chauffe
ou vendus. L'agriculteur utilise le feu pour défricher une parcelle
boisée afin de l'ensemencer.
Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Septembre 2020
Photo 3: Un champ ayant subi un brûlis en attendant
son nettoyage
Cette photo nous montre que ce champ a été
brulé pour préparer le nettoyage.
II .1.4 Le nettoyage
Après le brûlis, la parcelle doit être
nettoyée pour la préparer au semis. Ils nettoient ces champs pour
enlever les débris d'arbres qui sont restés après brulage.
Ces débris plus tard sont enfouis dans le sol, ou bien entassés
pour être brulés (photo 4) par un petit feu de
champs, même pendant le nettoyage du champ. Après le brulis de ces
débris, une cendre est laissée en tas, et ce tas de cendre sera
utile pour semer les légumes ou le piment et aussi cette cendre peut
jouer le rôle de fertilisation pour le sol.
61
Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020
Photo 4: Un champ en plein nettoyage
Cette photo nous montre comment une parcelle de champ est
nettoyée, en allumant un petit feu de champ pour bruler les petits
débris qui ont résisté aux feux. La cendre qui restera
après être brulée nous sera utile pour planter les
légumes dessus.
II.1.5 Le labour
C'est une méthode qui permet de retourner et d'ameublir
la terre (planche photographique 1). Le labour consiste
à ouvrir la terre à une certaine profondeur, à la
retourner, avant de l'ensemencer ou de la planter. Les populations de Bafia
labourent la terre avec des grosses houes, ou des pioches. Ils labourent ces
terres pour semer les ignames, ou les arachides. Le labour consiste à
travailler la couche arable d'un champ cultivé et pour cela, les
agriculteurs de Bafia utilisent le plus souvent des grosses houes. Le labour
mélange à la terre les résidus de récolte, les
fumiers, la chaux ou les engrais minéraux, en y introduisant de
l'oxygène. Le labour mélange, et ameublit la terre qui entraine
une minéralisation rapide de la matière organique dans les sols
vierges, qui libèrent des éléments nutritifs pour la
culture suivante. Il est préférable de labourer quand la terre
est meuble et humide.
62
A
B
Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020
Planche photographique 1 : Labour non
précédé de feu : cultures de bas-fonds
Nous pouvons dire que le (A), une
cultivatrice qui laboure la terre pour semer les ignames avec un non
procédé de feu. Et le (B), c'est un labour de
billons de sillons pour semer les arachides, le maïs et le manioc
après un précédé de feu.
II.1.6 Le semis
C'est l'action ou la manière de semer, ou c'est un
terrain ensemencé et plantes qui y poussent. Le semis est une
opération culturale qui consiste à mettre en terre les graines ou
semences que ce soit dans un champ ou une surface de petite dimension. Le semis
peut se faire à la main, ou avec des houes. Les populations de Bafia
utilisent les houes pour semer. Les populations de Bafia sèment
plusieurs cultures sur une même parcelle (polyculture) ou un seul type de
culture (monoculture) dans un champ. Dans ce champ ci-dessous (photo
5), ils sèment plusieurs types de cultures (arachide,
maïs, macabo, patate) du fait de la non disponibilité des terres ou
bien du manque de parcelle due à une augmentation de la population. Et
par conséquent les terres deviennent rares.
63
Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020
Photo 5: Etape du semis
Cette photo montre un champ qui est polyculture, parce qu'ils
mettent plusieurs cultures dedans. Nous voyons la jeune fille sème
l'arachide mélangée avec le haricot avec une houe et le jeune
garçon sème le maïs avec une machette. Après avoir
fini de semer, ils vont attendre la saison des récoltes et chaque type
de cultures à sa période de récolte (Tableau
10).
Tableau 10: Différents étapes des
techniques locales et leurs fonctions
Différents étapes des techniques
locales
|
Fonctions
|
Défrichement
|
Il consiste à débarrasser une surface des
arbres, souches, broussailles, pierres et autres
obstacles pour augmenter la superficie cultivable ou
aménager le terrain d'une nouvelle exploitation agricole
|
Séchage
|
Il permet de sécher les herbes
|
Brulis
|
Il permet de bruler les champs pour éviter la
prolifération des adventices
|
Nettoyage
|
Il permet de nettoyer les champs pour les préparer au
semis
|
64
Labour
|
Il permet de retourner et d'ameublir la terre afin de planter
ou de semer les cultures
|
Semis
|
C'est l'action ou la manière de semer des graines
|
Source : Enquête de terrain, Juillet,
2020
Plusieurs cultures sont cultivées en savane, les
espèces cultivées à Bafia sont variées, elles sont
destinées en partie à la consommation des membres de la famille :
arachide (Arachis hypogaea), manioc (Manihot esculenta),
maïs (Zea mays), macabo, plantain, igname (Dioscorea
spp.), patate douce (Ipomoea batatas), tomate (Lycopersicum
esculentum), gombo (Abelmoschus esculentus), haricot
(Phaseolus sp et Vigna sp.), aubergine (Solanum spp....
Une très faible partie des récoltes est vendue
au marché du centre commercial, à celui du grand marché de
vendredi Djoumba. Nous avons :
a) L'arachide
L'arachide (Arachis hypogaea) (Photo 6)
est semée immédiatement après les feux, sur
billons ou à plat. L'enfouissement est ici de quelques
centimètres, les paysans sarclent une à deux fois. La
récolte commence début juillet et peut s'étaler jusqu'au
mois d'aout. L'arachide est une espèce à cycle court : 3 à
4mois suivant les variétés. Deux récoltes successives sont
possibles la même année sur la même parcelle. Dans ce cas
où la parcelle n'est pas replantée en arachide, elle peut l'etre
en sésame (Sesamum indicum), ou plus constamment en haricot
(Phaseolus sp. Ou Vigna sp).
65
Cliché, Ntsama christine, Juillet, 2020
Photo 6: un champ d'arachide
b) Le haricot
Le haricot (Phaseolus sp. Et Vigna sp) est souvent
semé courant juillet sur la partie de la parcelle d'arachide
récoltée debut juillet. Parfois, le haricot est semé seul
sur sa parcelle et il est récolté en mi-octobre, début
Novembre. (Photo 7)
66
Cliché, Ntsama christine, Novembre 2019
Photo 7: Un champ de haricot
c) L'igname
Elle est plantée sur des buttes dont la
préparation est faite antérieurement de septembre à
début mars, en fonction de la disponibilité du cultivateur. La
plantation de l'igname (Dioscorea spp.) survient de mi-mars à
la fin mars. Deux à trois sarclages sont effectués. La
récolte a lieu en décembre.
d) Le maïs
Le maïs (Zea mays) est planté à l'air
libre (photo 8), puisque c'est une plante héliophile
qui a besoins de beaucoup d'eau pour sa croissance. Un champ de maïs est
semé deux fois sur une même parcelle la même
année.
67
Cliché, Ntsama christine, Novembre 2019
Photo 8: Un champ de maïs
e) Le manioc
Le manioc (Manihot esculenta) (photo 9)
est planté sur buttes, billons ou à plat, en culture
pure. Il constitue une plante de soudure que les villageois utilisent avant les
récoltes suivantes lorsque toutes les réserves d'igname sont
épuisées, ou comme appoint au moment de la pause
journalière dans les champs, pendant la période de culture. Il
peut aussi être planté en association l'arachide.
Généralement les cultures pures de manioc sont installées
en fin de période culturale, lorsqu'un champ ou une parcelle vont
être abandonnées. Dans ce cas, le manioc n'est pas sarclé
et n'est pas toujours récolté. Il arrive ainsi que des pieds de
manioc abandonnés soient étouffés par la
végétation secondaire.
La plupart des espèces récoltées sont
mises à sécher dans le champ (maïs, arachide, igname) avant
d'être transportées au village pour être consommées
ou vendues.
68
Cliché, Ntsama christine, Juillet 2020
Photo 9: un champ de manioc
f) L'ananas
L'ananas est la culture la pus plantée à Bafia,
ce fruit a une action digestive. L'ananas est une plante herbacée
pérenne de la famille des broméliacées, genre ananas, et
disposant de plusieurs espèces dont comosus. Un ananas nécessite
14 à 15 mois pour pousser de la plantation à la récolte.
La température est le principal facteur qui agit sur le
développement de l'ananas. La température idéale moyenne
pour sa culture est d'environ 25°C. L'ananas est peu exigeant en eau, pour
bien se développer, il lui faut environ 1200 à 1500 mm d'eau bien
repartie dans l'année. L'ananas supporte l'ombrage. L'éclairement
a une action sur le rendement, la coloration de la peau et qualité de la
chair (planche de photo 2). 1500 heures d'insolation sont
considérées comme le minimum. Les sols doivent être bien
drainé, perméable, riche et acide.
Pour cultiver l'ananas, nous devons détruire tout le
couvert végétal, labourer pour ameublir le sol, enfouir les
débris facilement recyclable dans le sol apporter une fumure de fond et
pailler le sol. La préparation du sol doit se faire bien avant le
début de la saison de pluies. Et lors de la préparation du sol,
il ne faut pas oublier de prendre des mesures contre l'érosion.
69
A
B
Cliché, Ntsama christine Septembre 2020 Planche
photographique 2: deux champs d'ananas
Ces deux planches nous montrent deux champs d'ananas
différents (A) et (B). Le champ
d'ananas (A) se trouve dans une zone purement dans une zone de
savane, ces ananas ont une durée déjà de cinq mois et ne
sont pas encore mature. Nous voyons l'absence d'eau dans ce champ d'où
les tiges des ananas sèchent progressivement. Et le champ (B)
a déjà une durée de Dix mois, ce champs se trouve
dans une zone de contact entre foret-savane, ce milieu regorge d'eau
d'où la feuilles sont foncées aux verts et les fruits bien
matures et subissent une bonne croissance.
II. Le rôle persistant des feux et de la
jachère
II.2.1 Le rôle des feux
Dans l'Arrondissement de Bafia, 60% des populations pratiquent
les feux de défrichement, 30% utilisent les herbicides et 10%
n'utilisent rien (Figure 8). A Bafia, les champs sont
défrichés par le feu qui permet le transfert de fertilité
puis sont cultivés pendant une période brève pour
être mis en friche, le plus souvent, les feux sont utilisés
lorsque les parcelles de champs sont vastes. Les populations de Bafia
défrichent une parcelle, et puis la brûle. Après avoir
brûlé (photo 10), ils mettent cette parcelle pour
la préparer aux semailles de la culture. Les populations de Bafia
utilisent les feux pour plusieurs raisons telles que : parce que le feux est
une source de fertilisation du sol, le feu est une pratique simple et rapide
pour écarter la brousse sauvage en faveur de la culture la
méthode est surtout efficace s'il y'a un
70
manque de mains d'oeuvre et de temps, le feu est un stimulant
de la croissance des plantes pour l'agriculture, il accroit la saturation du
complexe absorbant et diminue la toxicité aluminique, parce que le feu
de brousse améliore la fertilité du sol durant toute la
période allant du semi jusqu'à la jachère en passant par
la récolte, parce que le feu permet un ameublissement facilitant le
travail de l'agriculteur en voyant les grandes herbes, parce que le feu modifie
temporairement la structure superficielle du sol, parce que le feu
stérilise le sol et réduit la pression pathogène, parce
que le feu élimine temporairement la végétation des
parcelles à cultiver, parce que le feu empêche l'incorporation au
sol d'une grande quantité de matière organique indispensable
à la création du complexe absorbant et par conséquent
à la fixation des matières fertilisants et en fin le feu permet
de chasser les gibiers en chasse, le feu permet de réduire les graines
des mauvaises herbes et donc de privilégier la culture au dépend
des mauvaises herbes, le feu tue les parasites nuisibles surtout pendant la
première phase de la croissance les plantes sont sensibles aux
parasites. Néanmoins, l'utilisation des feux a aussi des
inconvénients tels que la destruction de la biodiversité,
l'appauvrissement du sol, la destruction des champs voisins, la perte en vies
humaines, l'assèchement des cultures et la prolifération des
insectes, la destruction de la structure du sol, la perte de la
fertilité du sol, la perte de la vie des microorganismes du sol.
Cliché, Ntsama christine, Janvier 2020
Photo 10: Mise en feu d'une parcelle de
savane
71
La photo 10 nous montre comment l'agriculteur met le feu dans
son champ, pour brûler. Cela signifie que le feu est un moyen
utilisé pour vite bruler.
Pourcentage
Ceux qui utilisent les herbicides pour tuer les herbes
Ceux qui utilisent les feux pour bruler les champs
Ceux qui enfouies les herbes dans le sol
Figure 8: Le pourcentage des populations en fonction
d'utilisation des parcelles
En voyant cette figure, nous pouvons dire que plus de 60% des
populations utilisent les feux de brousse pour bruler les champs, la raison
c'est qu'ils n'ont pas une main d'oeuvre assez nombreuse et de plus que
l'utilisation des feux de brousse est plus rapide et ça brule tout. Ceux
qui utilisent les herbicides pour tuer les herbes sont de 30%, sachant que tout
le monde n'a pas assez de moyen pour s'en procurer, d'où peu l'emploi.
Les herbicides tuent vite les herbes en une fraction de minute. 10% par contre
n'utilisent ni feux, ni herbicide, ils enfouies les herbes les herbes dans le
sol, ces débris plus tard les serviront d'engrais naturels lors des
semailles.
Tableau 11: le pourcentage des populations
Activités
|
Pourcentage
|
Les agriculteurs utilisant les feux
|
60%
|
Les agriculteurs utilisant les herbicides
|
30%
|
Les agriculteurs qui enfouies les herbe dans le sol
|
10%
|
TOTAL
|
100%
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2020
72
- L'irrégularité des feux :
Du fait des faibles densités de la population rurale et
de la très grande dispersion de l'habitat, toutes les savanes ne sont
pas systématiquement mises à feu durant la saison sèche.
Plus elles sont éloignées des villages, moins elles
brûlent. Les temps de déplacements deviennent bien trop longs pour
que ces savanes soient visitées régulièrement. D'autre
part, l'apparition et la généralisation des fusils de chasse
à partir des années 1970 a transformé les pratiques de
chasse. Les populations sont en effet passées rapidement de la chasse
aux feux qui permettaient de rabattre et de cerner le gibier à la chasse
avec chiens et fusils à travers les savanes et la forêt. Dans un
tel contexte, la probabilité que toutes les savanes brûlent chaque
année est faible. Il n'en demeure pas moins que la pratique subsiste
bien sous quelques formes et ce, pour des raisons variées. La plupart du
temps, les populations mettent les feux dans certaines savanes pour
dégager la vue, notamment en début, au milieu ou en fin de la
saison sèche6, lorsque la végétation
herbacée épaisse et touffue entrave la marche. Autour des
habitations, la tendance générale est aux feux précoces de
décembre-janvier. Il s'agit dans ce cas pour les populations
d'éliminer les animaux nuisibles tels que les serpents et certains
insectes. Conscients du fait que les incendies tardifs échappent souvent
à leur contrôle et parviennent à détruire les
habitations et les jardins de cases, les populations pratiquent ces feux qui ne
rencontrent pas une végétation très asséchée
pour prendre une très grande ampleur. Les feux sont parfois
allumés bien plus tard plus dans les savanes assez
éloignées, notamment dans celles que les habitants traversent
pour visiter les pièges ou pour se rendre dans un village voisin. Mais
même dans ce cas, le dispositif naturel des lisières limite la
portée des flammes.
- Le dispositif naturel de protection contre les feux
:
Même s'ils sont moins fréquents, les feux de
savane n'en existent pas moins. De nombreuses raisons sont
évoquées par les populations pour en expliquer la pratique :
assainissement des alentours des villages, dégagements des sentiers et
de vues lointaines,
6 Les entretiens avec les paysans ont établi
qu'il n'existait pratiquement pas de règle préétablie de
mise à feu des savanes. Durant près de 4 ans d'observations
directes sur le terrain, il a été possible de constater
qu'à tout moment, entre les mois de décembre et de mars, des
incendies pouvaient parcourir les savanes.
73
mauvais contrôle d'un feu de culture. Toutefois, les
incendies de savane ne pénètrent pas ou très peu les
lisières forestières qui, en général,
résistent bien aux flammes grâce à l'existence d'un
écran d'arbustes persistants et de Zingiberaceae gorgées d'eau en
permanence qui jouent le rôle de pare feu.
Dernier élément et non des moindres, la
présence dans la zone à partir des années 1970 d'une
espèce envahissante, Chromolaena odorata, plante suffrutescente
pérenne. Elle ne présente que rarement un appareil
végétatif desséché, même en fin de saison
sèche, et résiste bien aux feux (Youta Happi et al. 1994). Cette
plante considérée comme une peste végétale par les
agronomes et les éleveurs, s'installe en éliminant les Gramineae
le long des lisières sous forme d'une bande de 1 à 40 m de large
et s'interpose comme un pare-feu entre la savane et la lisière de la
forêt. Elle vient ainsi se juxtaposer près de l'écran
à Zingiberaceae dont les tiges et les feuilles succulentes (Tomlinson,
1956) sont peu sensibles aux feux. Elle envahit également tous les
champs qui ont été défrichés en savane comme en
forêt et, dans le premier cas, elle rend la parcelle inattaquable par le
feu. D'autre part, elle accueille sous son couvert des semences de ligneux qui
peuvent y germer ( Achoundong et al., 1996a ).
- Le cloisonnement des savanes, inhibiteur des feux
:
La configuration même des formations
végétales, disposées en mosaïque de forêt et de
savane permet de moins en moins --émiettement des savanes dans la
forêt et réseau dense de galeries forestières en
territoires dominés par les savanes-- le passage des feux sur de grandes
étendues. En effet, il faut quelque distance pour qu'un feu de savane
puisse prendre de l'ampleur et créer lui-même les conditions
aérologiques qui lui donnent sa puissance. Aussi, pour que les savanes
incluses installées en chapelets dans la forêt brûlent
toutes, il faut que les feux soient allumés dans chacune d'elle, ce qui
nécessite d'importants déplacements. Or, dans un contexte de
faible densité rurale, il n'est pas possible ni très aisé
pour les rares populations de parcourir toutes les savanes durant la saison
sèche.
74
- La combinaison feux et climat :
Dans la ville de Bafia, les forêts galeries
orientée nord-sud présentent une dissymétrie par rapport
au tracé du lit des cours d'eau, et sont beaucoup plus épaisses
à l'ouest qu'à l'est de ceux-ci. La faible extension sur le
côté oriental est liée, en partie, aux feux qui,
poussés par les vents d'est dominants de la saison sèche,
parviennent avec plus de vigueur sur ces lisières. De mars jusqu'en
novembre, les vents dominants sont de secteur ouest dans l'ensemble de la zone
de mosaïque. Ce sont des vents chauds et humides dits alizés
austraux en provenance de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Durant
l'hiver boréal (été austral), la situation est
inversée : les anticyclones des Açores et égypto-lybien
sont très marqués et il y a renforcement des alizés
boréaux. Le FIT (front intertropical de convergence) se trouve alors
dans sa position la plus méridionale. Sur l'Afrique, dans les basses
couches de l'atmosphère, l'alizé boréal est un vent chaud
et sec de direction NO à E appelé Harmattan. L'Harmattan peut
étendre son influence jusque dans la zone de la forêt
sempervirente guinéo-congolaise, en particulier au Nigeria, dans le Sud
du Cameroun, voire jusqu'à Libreville au Gabon (Suchel, 1988) et ceci
durant 1 à 3 mois, c'est-à-dire entre décembre et
février et parfois, jusqu'en mars, selon les localités.
Près de Bertoua, Suchel (op cit.) note que « La part un peu
plus modeste des courants océaniques à Batouri est la
conséquence de la plus grande fréquence relative des
poussées d'Harmattan jusqu'aux basses latitudes dans les régions
les plus continentales ».
Il faut donc trouver là une des explications de la
faible vitesse de progression de la forêt sur les lisières
orientées à l'est dans la région au sud de Bertoua. Il
arrive même que dans une savane, le feu soit complètement
déporté à l'ouest. Toutefois, l'incendie des savanes se
caractérise moins par une périodicité
régulière que par l'anarchie. D'une manière
générale, les feux précoces sont pratiqués aux
environs immédiats des habitations comme c'est par exemple le cas
à Biabegoura ou à Doguem. Plus loin des villages, la mise
à feu des grandes étendues de savanes se fait invariablement
entre février et mars, c'est-à-dire en milieu ou en fin de la
saison sèche. Sur l'image satellitale du 17 décembre
19847, les savanes ont déjà été
brûlées partiellement, ce qui signifie que certaines
années, des feux précoces sont pratiqués localement,
même assez loin des groupements humains.
7 Les données indiquées par Suchel (op
cit) datent des années 1950, ce qui ne permet pas de déterminer
la date du début de la saison d'harmattan sur le site au cours de
l'année 1984.
75
Mais ces feux de début de saison sèche se sont
étendus sur moins de la moitié des savanes qui occupent les
environs de la ville de Bertoua. En effet, d'après Monnier (1968), les
feux précoces sont peu destructeurs du fait qu'ils trouvent un couvert
herbacé qui n'est pas encore très sec. Dans ce cas, le feu peut
être arrêté par une simple piste piétonnière
ou par la rencontre d'un tapis graminéen ayant conservé un peu
plus d'humidité.
La même image montre que toutes les lisières de
forêt orientées à l'est n'ont pas subi une morsure des
feux. Généralement, ces feux de décembre ont une
portée assez réduite puisqu'en tous les points, aucune
étendue entière de savane n'a été
entièrement brûlée. Suchel (op cit.) précise tout de
même qu'en fonction des conditions locales, l'heure et la topographie
peuvent influencer la direction des feux. Cependant, à l'échelle
de toute la zone, l'action des vents n'est pas prépondérante
d'autant plus que les principales stations (Bafia et Batouri) connaissent une
majorité de calmes (60 et 66%, respectivement) ou vents faibles :
vitesse < 1 m/s (Olivry, 1986), ce qui veut dire que les vents dans
l'ensemble exercent une action limitée sur la propagation des
incendies.
L'enquête et les observations du terrain nous permettent
de comprendre que les feux de brousses constituent la menace la plus importante
au développement actuel des plantations d'Eucalyptus sur le site. C'est
le problème le plus récurent dans la zone. C'est une
localité où le feu de brousse constitue un réel
problème de conservation du milieu en général et en
particulier les boisements à Tek. Selon l'enquête, la pratique des
feux de brousses représente 81,34 % de nos investigations et constitue
l'entrave majeure à l'évolution des boisements à Tek.
Prati
agricoles
4%
queste
Manques de 7%
8%
rres
Autres
Pratiques de feux de brousse
81%
Pratiques de feux de brousse Pratiques agricoles Manques de
terres Autres
76
Enquête de terrain, Décembre
2020
Figure 9: Feu de brousse comme facteur premier de
dégradation du milieu à Bafia
Planche photographique 3: feux de brousses
observés dans les plantations privées à Bafia
Cliché : Ntsama Christine, Décembre 2020
77
Les feux de brousse constituent une menace sérieuse
pour les formations végétales naturelles en général
et les plantations forestières en particulier. Ils sont souvent
allumés pour défricher les terres agricoles. Ces feux ont un
impact négatif sur les ressources naturelles. Au niveau du sol, ils sont
à l'origine des pertes des éléments minéraux. Il y
a certes apports de cendres qui ne constituent en fait qu'une richesse
éphémère, car elles disparaissent rapidement par lessivage
(Gillon, 1990)67. Sur la végétation, les feux dégradent
les écosystèmes en favorisant uniquement les espèces
pyro-résistantes. Les Eucalyptus sont vulnérables durant toute la
vie du peuplement. Le recépage de ces arbres est conseillé en cas
de passage d'un feu dévastateur, afin de favoriser la pousse des rejets
sur les souches encore vivantes. Sur tout un autre plan, les feux de brousse
génèrent dans l'atmosphère des gaz à effet de serre
(CO2, CH4 et N2O) responsables du réchauffement de la planète et
du changement.
II.2.2 Le rôle de la jachère
A Bafia, la jachère dépend de la culture
pratiquée. En effet, la jachère débute réellement
après la dernière destruction (sarclage ou récolte) du
recru ligneux et des adventices. Dans le cas de l'arachide ou de l'igname le
début de la jachère correspond à la date de la
récolte de ces espèces. Dans le cas du manioc, qui n'est pas
toujours sarclé, le début de la jachère correspond soit
à la plantation de cette espèce, soit à la dernière
opération de sarclage. Dans ces deux cas, la période de
jachère commence 1 à 2 ans avant que la période de culture
ne cesse. De ce fait, la jachère n'est pas synonyme d'abandon de la
culture, mais de début de la reconstitution de la
végétation.
Le point de départ de la jachère correspond au
développement du potentiel de reconstitution de la
végétation qui n'est plus soumis aux sarclages. La croissance des
plantes obéit néanmoins à des contraintes imposées
par le milieu, telles que le climat, les sols...et bien sur le passage annuel
des feux. Lorsqu'une parcelle de terre n'est plus fertile, les populations la
mettent en jachère pour la redonner ces éléments
nutritifs. Dans cette photo, nous voyons une jeune jachère de 4 mois
seulement. Nous avons travaillé dans un seul relevé dont J1. Dans
J1 la superficie est de 350 m2, ici la savane est herbeuse. Ce qui
poussent les populations a pratiqué la jachère c'est l'absence de
pression sur les terres de cultures, la disponibilité en terres arables
et l'absence de pression démographique. En effet, lorsque la demande en
terres cultivables augmente, les terres disponibles se raréfient (voir
même disparaissent) et obligent un retour prématuré sur les
jachères dont la fertilité n'est pas tout à fait
recouvrée. Une production vivrière amoindrie s'ensuit,
liée à la diminution du temps de jachère qui nuit à
la restitution de nutriments aux sols que l'on désire cultiver.
78
Cliché, Ntsama christine, juillet, 2020
Photo 11: une parcelle laissée au repos en
jachère
Cette photo nous montre une parcelle est laissée au repos
pour la rendre encore fertile, et pour quelle développe à
nouveaux ces éléments nutritifs de base.
II.3 L'association des arbres aux cultures ou aux
champs
L'association des arbres aux cultures est
caractérisée par une pluralité de techniques en fonction
des espèces cultivées et de leur cycle végétatif :
le parc arboré, les jardins de case et les jachères
améliorées ou enrichies.
II.3.1 Les espèces locales associées aux
systèmes agro forestiers
La diversité floristique dans les paysages agro forestiers
de Bafia intègre à la fois les espèces indigènes de
la savane plantées ou épargnées pendant le
défrichement mais aussi les plantes exotiques introduites volontairement
par l'homme.
79
II.3.1.1 Les espèces
forestières
A Bafia et ses environs, les espèces forestières
présentes dans les plantations et champs sont en relation avec leur
valeur pour la population ou pour la culture. Elles varient d'une pratique agro
forestière à une autre et d'un point à une autre.
II.3.1.1.1 Le parc arboré
Le parc arboré est la technologie agroforestière
la plus représentée à Bafia. Les arbres sont
implantés de façon éparpillée dans les parcelles
cultivées. Ces espèces sont épargnées en fonction
des choix des populations rurales (tableau 12). Ces derniers
(les arbres du parc arborés) se caractérisent par les arbres
(Photo 12) et arbustes forts développés et
dispersés sur une parcelle en culture ou récemment mise en
jachère. Il s'agit ici surtout des arbres qui ont une valeur en bois
d'oeuvre ou une importance sur les plans culinaires, culturels et
médicaux.
L'analyse du tableau 13 permet de constater
que les paysans préservent un nombre important d'espèces dans
leurs champs selon les propriétés de ceux-ci. Ainsi, les essences
différentes que les paysans épargnent la plupart des temps
pendant le défrichement. Selon les enquêtes de terrain, ces
espèces offrent en plus du bon ombrage (Ceiba prentendra, Celtis
milbraedii, Milicia exelsa, Terminaria superba...). Les valeurs
médicales, alimentaires, de fertilisation du sol, d'appropriation,
d'alimentation, d'ornement, de brise vent, de raison mythique ou tout
simplement de bois de chauffage.
80
Cliché, Ntsama christine, Juillet 2020
Photo 12: un manguier (Mangifera indica) associé
aux cultures dans un champ
Cette photo nous montre la présence d'un arbre dans un
champ, jouant plusieurs rôles, ici ce manguier joue le rôle
d'ombrage pour certaines cultures telles que le bananier plantain et de
protection du sol contre l'érosion.
II.3.1.1.2 Dans les jardins de case
Dans un voisinage relativement proche des habitations, on a
les jardins de case. Ils sont constitués des arbres dispersés ou
tout au moins utilisables comme le teck, l'acacia.... Ce sont des
espèces à bois précise comme le teck, une valeur
ornementale comme Albizia.
II.3.1.2 Les espèces fruitières
exotiques et indigènes
Il s'agit essentiellement des végétaux ligneux
épargnés ou introduits et intégrés dans les
plantations par les agriculteurs. Ceux-ci, en fonction des possibilités
socio-économiques offertes à la communauté peuvent
être les espèces indigènes (Dacryodes edalis, Elaeis
guineensis) ou et surtout les plantes fruitières
intégrées (tableau 12). Dans la zone
d'étude, elles sont dominées par les fruitiers exotiques dont les
principaux sont : Theobroma cacao, Mangifera indica, Persea
americana, Citrus sinensis, Caricapapaya.
81
Tableau 12: Principales essences épargnées
ou plantées dans les champs
N°
|
Nom local
|
Nombre de citations
|
Famille
|
Importances pour les populations
|
1
|
Anacandium occidentale
|
51
|
Anacandiaceae
|
Alimentation, bois-d'énergie
|
2
|
Annona glaura
|
1
|
Annonaceae
|
Cosmétique
|
3
|
Anthociessa djalonensis
|
2
|
Loganiaceae
|
Pharmaceutique, cosmétique
|
4
|
Artharis africana
|
1
|
Moraceae
|
Cosmétique, alimentation
|
5
|
Bambusa vulgaris
|
4
|
Poaceae
|
Alimentation
|
6
|
Barassus aethiopum
|
130
|
Arecaceae
|
Cosmétique
|
7
|
Blighia sapida
|
122
|
Sapindaceae
|
Alimentation, bois-d'énergie
|
Source : Enquête de terrain, 2020
Le tableau 12 présente les principales
espèces fruitières de la région de Bafia en dehors du
cacaoyer. Ces dernières sont dominées par les agrumes de la
famille des Rutacées et surtout le genre Citrus (citrus sinensis,
Citrus limon, Citrus Reticulata, Citrus maxima. Les espèces
fruitières sont présentes dans les différents
systèmes d'agroforesterie. Les espèces comme Mangiferaindica,
Dacryodesedulis, Perseaamericanica, Elaeis guineensis, sont pour la
plupart observées près des concessions. Musa paradisiaca
(bananier fruit)) et Musasapientum (bananier plantain) sont
observés dans les champs et partout ailleurs dans la localité de
Bafia. Les différentes espèces fruitières cultivées
font de l'Arrondissement de Bafia un véritable pôle de production
des fruits et en plus précisément des agrumes (oranges, citrons,
mandarines, safoutiers, mangues...) pour la consommation.
82
Tableau 13: Principales espèces fruitières
exotiques ou indigènes à Bafia
Nom commun
|
Espèces
|
Origine
|
Famille
|
Importances pour les populations
|
Manguier
|
Mangifera indica
|
Exotique
|
Anacardiaceae
|
® ; TM ; (c) ; € ; ? ; f3
|
Safoutier
|
Dacryodes edulis
|
Indigène
|
Burseraceae
|
(c) ; € ; ? ; f3
|
Orangers
|
Citrus sinensis
|
Exotique
|
Rutaceae
|
® ;€
|
Goyaviers
|
Psidium goyava
|
Exotique
|
Myrtaceae
|
(c) ; € ; f3
|
Avocatiers
|
Perséa amer icana
|
Exotique
|
Lauraceae
|
® ;(c) ;€
|
Citronniers
|
Citrus limon
|
Exotique
|
Rutaceae
|
® ;TM ;(c) ;€
|
Palmiers à huile
|
Elaeis guineensis
|
Indigène
|
Palmaceae
|
® ; (c) ; € ; Ø
|
Corossoliers
|
Annona muricata
|
Exotique
|
Annonaceae
|
® ;TM ;(c) ;€
|
Pamplemoussier
|
Citrus maxima
|
Exotique
|
Rutaceae
|
® ; TM ; (c) ; € ; A
|
Mandariniers
|
Citrus Reticulata
|
Exotique
|
Rutaceae
|
(c) ;€
|
Source : Enquête de terrain, 2020
Notice : la valeur de l'arbre dans la
plantation se traduit par les symboles suivants : (c) : Appropriation ; :
Ornement ; TM : Raison médical ; ® : Alimentation
;
€ : Bois de chauffage ; Q : Brise vent ; A : Bois
d'oeuvre ; f : Ombrage; Ø : Raison culturelle
83
Cliché, Ntsama christine, juillet 2020
Photo 13: Un avocatier au milieu d'un champ
L'agroforesterie quant à elle est constituée des
cultures pérennes (café robusta, arabica, cacaoyer, colatier)
ainsi que les cultures fruitières (banane douce, papayer, avocatier,
goyavier, manguier, palmier à huile et bien d'autres). On les retrouve
dans la zone de façon parsemée mais, les fortes concentrations se
trouvent dans la plaine de Bakotcha ainsi que certains bas-fonds de la zone.
Concernant les cultures pérennes, il n'existe pas
encore de grands producteurs à cause d'accès difficile dans la
plaine de Bakotcha. Le Café arabica était autrefois rependu dans
la zone, mais les gens n'y cultivent plus à cause de la
pénibilité des travaux (cueillir, dépulper, fermenter,
laver et sécher).
Les espèces caractéristiques des agro-forêts
:
? Le Mangifera indica(Manguier)
Il a une feuille large. C'est le minoritaire des arbres
fruitiers dans la zone à cause du climat froid qui rend difficile son
développement. On n'y retrouve pas partout dans la
zone.il est plus présent dans la
partie sud de la zone au climat chaud de Bakotcha vers le nord Makombe dans le
Nkam au fruit charnu, attrayant, gros et bien sucré. Par contre dans
84
la partie nord de la zone au climat froid, on retrouve
rarement les pieds de manguier. Ces rares pieds qu'on retrouve, ont des fruits
sales avec des traits noirs sur la peau. Ils ont un goût moyen parfois
acide ou pas très sucré et met long pour produire car le froid
retarde la croissance ainsi que les éléments nutritifs du sol
(magnésium, calcium) qui migrent lentement. Le cycle des cultures est
plus court dans la partie sud chaude que dans la partie nord froide. Par
exemple en expérimentant la plantation des arbres dans ces deux parties
de la zone, on contacte que l'arbre qu'on a planté dans la partie chaude
produit très rapidement avant celui planté dans la partie froide.
Idem pour les cultures vivrières, maraichères et rentes.
Ce sont les plantes à racine pivotante. Seules les
plantes qui aiment l'ombre comme le cacaoyer, le café robusta peuvent se
développer en dessous. C'est pourquoi dans la zone, on les retrouve
parsemé dans les champs et beaucoup plus dans les zones de production de
café robusta et cacaoyer qui ont besoin de leur ombrage pour la bonne
production. Les plantes qui aiment le soleil comme le maïs, arachides,
haricot, manioc ne peuvent pas se développer en dessous du manguier. Ses
écorces servent à soigner les maux de dent et de ventre dans la
localité.la durée de vie
d'un arbre dans la localité peut dépasser une quarantaine
d'année.
? Persea gratissima (Avocatier)
Sa plantation est parsemée. On y retrouve
dispersé dans les champs, autour des maisons. C'est un arbre à
durée de vie précoce dans la zone faute d'entretien. C'est
pourquoi il est très attaqué par les parasites tels que les
aiguilles d'Afrique appelé « chou'leu » en langue locale. Ses
feuilles sont plus larges. Ses racines sont très pivotantes. Il est plus
retrouvé à Bakotcha vers le nord Makombe au climat chaud.
Contrairement au manguier, son cycle de vie est très précoce. Un
arbre fait parfois moins de 15ans de vie. Les feuilles servent à soigner
le palu dans la zone.
? Cola acuminata (Colatier)
Il est aussi présent mais très dispersé.
Il est utilisé dans la délimitation de certaines parcelles de
terrain, pour les clôtures. C'est une plante à durée de vie
longue. Il faut parfois attendre plus de 10ans pour avoir ses premiers fruits
après sa plantation.
? Psgium goyava (goyaviers)
85
Il est rare dans la zone. C'est une plante moins touffue que
les autres aux racines plus résistantes et tronc moins volumineux. Il
est parfois utilisé près de certaines concessions pour limiter
l'érosion et glissements de terrain. Ses feuilles servent à
soigner la dysenterie amibienne.
? Elaeis guineensis (palmier à
huile)
Il est moins présent dans la zone. On le retrouvait
autrefois beaucoup plus dans la plaine de
Bakotcha. Aujourd'hui, les populations commencent à
l'adopter l'y implantant surtout dans les basfonds. Même si sa
présence n'est pas très perçue dans la zone, il est
à noter qu'on retrouve par exemple à Kota une palmeraie mis sur
pied par une élite de la localité plantée de façon
disciplinée. Sa culture dépend de la fertilité du sol. La
majorité de sols de Bana est ferralitique (pauvre). C'est pourquoi pour
mettre sur pied une plantation de palmier à huile, il faut creuser des
trous parfois plus de 60 centimètres de largeur et profondeur
comparativement aux sols des zones riches où il faut des trous entre
30et 40 centimètres.
NB : De façon globale, le
système agro forestier est présent à Bafia beaucoup plus
dans la zone de Biabetom, Nyouka I et Nyouka II. Le MINADER encourage
techniquement et financièrement le développement de
l'agroforesterie dans la zone par les programmes tels qu'ACEFA
(Amélioration de la compétitivité des exploitations
familiales et agropastorales), le PSCC (projet semencier cacaocafé),
PAUEF2C (projet d'appui à l'utilisation des engrais dans les
filières cacao-café). Même avec ces programmes du MINADER,
les obstacles liés au développement du système agro
forestier sont nombreux. Nous avons entre autres l'insuffisance du
matériel végétal de qualité, manque des produits
phytosanitaires de traitement, manque des engrais, inorganisation de circuit de
commercialisation, main d'oeuvre rare, chères et insuffisant car ceux
qui étaient autrefois dans ce domaine (jeunes en particulier), ont
déserté pour d'autre comme les mototaxis. D'autres facteurs
physiques qui influencent leur développement sont entre autres le climat
froid, le relief accidenté, le sol ferralitique Seule la partie basse de
la zone en particulier les bas-fonds ainsi que la plaine est favorable à
leur développement. Ces facteurs jouent également un rôle
très important sur la répartition des types de cultures.
86
II.3.1.3 La disposition des arbres dans les
champs
A Bafia, les arbres sont disposés de manière
éparpillée dans les champs, et les champs présentent
plusieurs cultures.
II.3.1.3.1 Les plantations à grand
espacement
Le nombre d'arbres dans ce contexte est très faible de
telles sortes que l'ensemble du couvert arboré ne dépasse pas 10
à 20% du recouvrement (photo 14).
Ce type est observé à Bafia dans les plantations
de cultures vivrières. En effet, en raison de besoin maximal de
l'énergie solaire, les cultures vivrières sont le plus souvent
pratiquées sur des espaces défrichés à blancs
où les seuls ligneux préservés servent d'abri ou de point
de repos des agriculteurs. La disposition des arbres dans les champs reste
alors considérable et surtout de manière
éparpillée, de ce fait on peut avoir moins de sept arbres ligneux
sur 350 m 2 de champs de maïs ou d'arachide.
Cliché, Christine Ntsama juillet 2020
Photo 14: Un champ de maïs avec un faible taux de
recouvrement
87
La photo rend compte du recouvrement des arbres dans un champ
de culture, et de la présence de quelques arbres ; ces quelques arbres
sont éparpillés. Nous constations que dans ce champ de maïs,
il n'y a presque pas d'arbres, puisque le maïs est une plante
héliophile, qui a besoin de lumière.
II.3.1.3.2 Les arbres dans les champs
A Bafia, les arbres sont disposés de manière
éparpillée, puisque nous sommes en savane, et le nombre d'arbre
sont importants. Dans un champ de 400m2 de superficies, nous pouvons
avoir 4 arbres, dans un champ de 9230m2 de superficies, nous avons
30 arbres. D'où nous pouvons dire que dans tous champs à Bafia,
il y'a au moins la présence d'un arbre, soit il est planté soit
il est conservé. L'arbre dans un champ est planté en fonction de
l'agriculteur, et selon la fonction que cet arbre joue dans ce milieu.
D'où la conclusion que les arbres sont plantés et
conservés dans un champ selon le choix de l'agriculteur.
(Tableau 14).
Tableau 14 : La densité des arbres associés
aux champs
NUMEROS DE
CHAMP
|
NOMBBRES D'ARBRES
|
SUPERFICIES en m2
|
DENSITES EN HECTARE
((ha) (Nbre/ sup)
|
1
|
4
|
400
|
0,01
|
2
|
31
|
700
|
0,04
|
3
|
7
|
350
|
0,02
|
4
|
8
|
900
|
0,008
|
5
|
12
|
1500
|
0,008
|
6
|
4
|
750
|
0,005
|
7
|
8
|
550
|
0,01
|
8
|
2
|
1064
|
0,001
|
88
9
|
11
|
|
1012
|
0,01
|
10
|
33
|
|
3200
|
0,01
|
11
|
30
|
|
9230
|
0,003
|
12
|
13
|
|
750
|
0,01
|
13
|
3
|
|
450
|
0,006
|
14
|
6
|
|
400
|
0,01
|
15
|
10
|
|
690
|
0,01
|
TOTAL
|
182-
|
7= 175
|
21 946 km2
|
0,161
|
Source : Enquête de terrains, 2020
Nous avons 175 individus plus 7 rôniers. Convertit en
hectare (2,2 ha). Dans 15 champs, la superficie totale est de 21 946
km2, pour 175 arbres soit 175 arbres et/ ou arbustes sur environ 2,2
ha.
II.3.2 L'utilité des arbres épargnés
ou introduits dans les champs
Les arbres les plus souvent protégés sont ceux
qui revêtent une utilité avérée. Cette importance
peut être d'ordre alimentaire comme c'est le cas de
Ricinodendronheudelotii, et médicinal comme Funtunia
elastica, rituel. Pour la construction, et pour le bois de chauffe etc.
Dans l'ensemble, les arbres conservés et introduits sont porteurs d'une
importance agronomique socioculturelle, économique et même
environnementale comme l'atteste la (figure 9) ci-dessus. En
fonction de cette utilité, certains arbres épargnés
reçoivent les mêmes traitements que les arbres plantés.
Dans les savanes arbustives à Terminalia
glaucescens et Bridelia ferruginea, comme c'est le cas à
l'ouest et au nord de la zone, le même phénomène
d'essaimage des espèces pionnières s'observe. Le taux de
recouvrement, ordinairement compris entre 15 % et 20 % passe à un peu
plus de 40 %. Dans ce cas, ces « peuplements de transition » au sein
desquels certains individus ont atteint des tailles de petits arbres,
apparaissent comme des savanes arborées et, moins fréquemment,
des forêts claires avec un taux de
89
recouvrement d'environ 50 à 55 %. Le faciès,
dans ces cas, est un mélange d'espèces typiques de savanes et de
forêts denses.
II.3.2.1 L'importance socio-économique
Les espèces ligneuses exploitées dans les
galeries forestières et les ilots offrent de nombreuses utilités
au plan socioculturel.
II.3.2.1.1 Le bois de chauffage et
d'ouvrage
La plupart du bois qui est récolté à
l'intérieur des savanes boisées sont utilisées pour
satisfaire les besoins en énergie au Cameroun (WRI, 2000). A Bafia, le
bois de feu offre la plus importante possibilité d'énergie
utilisée dans les ménages. D'ailleurs, dans campagnes, le bois de
chauffe demeure presque l'unique moyen de cuisson des repas (photo
15).
De plus, nous avons également de nombreuses
espèces à bois précieux et sont utilisés comme bois
d'oeuvre pour la construction de l'habitation. Alors, selon la capacité
de résistance, le bois est utilisé comme élément
principal de la charpente, de l'élévation des murs. Il est aussi
utilisé dans la réalisation de certaines infrastructures
socio-économiques à l'instar des ponts.
Photo 15: Un tas de bois lors du nettoyage du
champ
Cliché : Christine Ntsama, Septembre 2020
Figure 10 : Les revenus annuels moyens des chefs de
ménage impliqués
90
Cette photo nous montre du bois entassé
résultant de l'abatage de certains arbres dans les champs lors du
défrichement, après le nettoyage de ce champ, il sera
entassé au bord du champ pour être transporter par les
agriculteurs afin d'utiliser comme bois de chauffe pour la cuisson dans les
ménages.
Ce bois joue également comme une source de revenus pour
les populations (ventes de perches, planches, poteaux, etc.). Au Nigeria par
exemple, les paysans qui coupent les arbres de leurs champs les vendent
généralement comme combustible ou bois de chauffage (Morgan, et
al. 1980).
Comme au Nigeria, la population de Bafia conserve et plante
les arbres pour les besoins de bois d'oeuvre et de chauffage. Avec les revenus
limités de la population, certains fondent désormais l'espoir sur
les plantations pour améliorer leurs conditions de vie. Selon
l'enquête, 63,30 % de la population présente un revenu par
ménage inférieur ou égale à 50 000 franc par an
(Figure 10). C'est pourquoi pour améliorer leurs
conditions de vie, certains conservent le tek pour accroitre les revenus
(Figure 11).
18,50%
2,80%
1,90%
7,40%
1,90% 3,70%
63,90%
moins de 50 000 francs 50 000 à 100 000 francs 100 000
à 150 000 francs 150 000 à 20 000 francs 200 000 à 250 000
francs 250 000 à 300 000 francs plus de 300 000 francs
Source : Enquête de terrain : Novembre 2020
91
100 000 à 500 000 frcs
plus de 500 000 frcs
moins de 10 000 frcs 10 000 à 50 000 frcs 50 000 à
100 000
frcs
35,00%
20,00%
16,30%
30,60% 30,60%
30,00%
25,00%
14,30%
8,20%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Enquête de terrain, Novembre 2020
Figure 11: revenus moyens tirés de la conservation
du tek
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
42,30%
57,70%
Non Oui
Non Oui
On constate une réelle volonté de la population
de transformer les boisements en source de revenus. Les efforts sont en train
d'être fait pour améliorer les conditions de vie grâce aux
plantations du tek. Nous observons déjà l'augmentation des
revenus par habitant. C'est pour cette raison que la majorité pense que
le manguier peut être utilisé comme levier de développement
de la localité de Bafia (Figure 12).
92
Enquête de terrain, Novembre 2020
Figure 12: Contribution du genre au développement
local
Nous constatons que plus de la moitié des personnes
enquêtées, soit 57,70%, pensent que le tek peut être
utilisé comme levier de développement de la localité de
Bafia. C'est dans ce contexte que les habitants trouvent que cette plante
comporte plusieurs
avantages.il est utile pour certains
pour les besoins de bois d'oeuvre et de chauffage (Figure 12). Nous comprenons
que le tek est planté et exploité beaucoup plus comme bois
d'oeuvre dans la localité de Bafia. 70% de populations l'utilise comme
bois d'oeuvre. Lorsque nous somme à Bafia, nous constatons qu'il existe
au moins un pied autour de chaque maison. Ce qui laisse comprendre que la
plupart des personnes plantent pour satisfaire les besoins en bois de
chauffage. Aussi, 26,40% de la population plante le tek pour couper ses bois et
vendre afin d'avoir de l'argent pour satisfaire leurs besoins
Source et revenu;
26,40%
Autres; 1,80%
Brise vent; 1,80%
Bon bois d'oeuvre et de chauffage;
70,00%
Enquête de terrain, Novembre 2020
Figure 13: Les usages du genre tek
93
II.3.2.1.2 Des arbres qui nourrissent et
guérissent
a) L'apport nutritionnel des arbres
Les agrumes très développés dans la
région constituent une importante source d'alimentation des populations
locales. Il s'agit des fruits comme : l'orange, le citron, la mandarine... A
ceux-ci s'ajoutent d'autres comme l'avocat, les mangues, les safoutiers... En
plus des fruitiers, nous avons certains produits forestiers comme le tek et le
rônier qui occupent une place de choix dans la préparation des
mets locaux.
b) L'apport médicinal
Les feuilles, les écorces et les racines constituent
pour plusieurs personnes de puissants produits naturels propices au traitement
de certaines maladies. Consommés sur la forme sèche et
écrasée, de décoction, ces produits contribuent à
l'amélioration de santé des hommes pour des maladies telles :
typhoïde (Mangiferaindica) et le paludisme
(Annonamuricata).
II.3.2.1.3 L'importance juridique, rituelle et
esthétique
Plusieurs plantes sont considérées comme des
marques d'appropriation des terres à Bafia et dans tout le plateau
Sud-camerounais. Pour s'approprier un espace de terre, le premier à
arriver devait implanter un ou plusieurs pieds de plants pour signifier son
appropriation. Ce moyen d'après les habitants de Bafia, fera savoir aux
autres visiteurs convoiteurs que la parcelle appartient déjà
à quelqu'un.
A Bafia, les arbres dans les localités constituent un
objet ornemental très prisé. Ils embellissent de façon
significative le paysage. Alors le rôle traditionnel se résume
à la fonction juridique de certaines espèces utilisées
comme moyen d'appropriation des terres (Théobroma cacao),
à la fonction rituelle liée au mythe accordé à
certaines plantes comme Lophira
lanceolata, Danielliaoliveri, Parkiabiglobosa, Syzygium
macrocarpum,
Dichrostachysglomerata, Vitex cuneata, Brideliaferruginea,
Sarcocephalusesculentus, Hymenocardiaacida, Cussoniabarteri, Borassus
aethiopum, Crossopteryxfebrifuga...
II.3.2.1.4 L'arbre : un moyen de lutte contre
l'érosion
L'arbre dans les champs de protéger les cultures contre
les vents violents (Weigel, 1994). Dans les jardins de case, les espèces
arborées protègent les habitants et leurs cases contre
94
les vents violents. Ainsi, les arbres qu'ils soient
dispersés ou groupés constituent un moyen important de lutte
contre l'érosion éolienne, l'érosion hydrique et par
conséquent le lessivage des sols. De par leur feuillage, leurs branches,
leur tronc et leurs racines, les ligneux freinent l'action érosive. Les
feuilles et les branches interceptent et amortissent l'énergie
cinétique des pluies, empêchant ainsi l'action érosive des
gouttes sur les sols. Ces derniers constituent par ailleurs un système
barre vent et atténuent l'érosion éolienne.
Les racines jouent un rôle anti-érosif tout
à fait particulier (Young, 1995). Ceci en ce sens qu'elles contribuent
à l'infiltration facile de l'eau dans le sol. Ce processus
d'infiltration empêche le ruissellement de surface voire l'érosion
hydrique.
Conclusion
Ce chapitre avait pour objectif de décrire les
étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes,
de donner le rôle persistant des feux et de la jachère et enfin de
parler de l'association des arbres aux cultures ou aux champs à Bafia.
Il ressort de cette analyse qu'il existe six étapes des techniques
locales de la mise en valeur agricole des savanes qui sont : le
défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et
le semis. Les populations persistent sur l'utilisation des feux parce qu'il
existe des arbustes typiques de savanes qui ont développé une
épaisse écorce qui les protègent du passage des feux,
d'où un excès de feux peut les brûler, quant à la
persistance de la jachère, Les populations de Bafia persistent sur la
pratique de la jachère, parce qu'elles exploitent abusivement les
terres, et par conséquent, ces terres deviennent non fertiles. La seule
solution est celle de laisser ces terres au repos pour qu'elles
régénèrent ces éléments nutritifs de base,
et pour qu'elles redeviennent fertiles. Et là, ces terres peuvent encore
être exploitées de nouveaux. Et enfin le terme association des
arbres aux cultures est l'agro foresterie qui est caractérisé par
une technique appelée les arbres du parc arboré, qui sont la
technique la plus représentée grâce à la culture du
cacao dans la région. La pratique de l'agro foresterie obéit ici
à plusieurs techniques de reboisements telles que la
régénération naturelle des arbres et leur conservation
dans les champs cultivées ou abandonnées, le reboisement par semi
direct ou indirect. Malgré son aspect négatif lié à
la fragmentation des habitants, l'agro foresterie s'avère être une
pratique avantageuse pour le milieu en ce sens qu'elle permet une conservation
partielle de la biodiversité. C'est le cas des espèces comme
Eulophia obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoidesspp., Sonchus spp.,
Haemanthus multiflorus, Cyperus obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoides,
Imperata cylindricaet autres. Bien plus, elle entraine même un
enrichissement à l'échelle régionale comme c'est le cas
des espèces exotiques qui sont des arbres fruitiers et ornementales.
IIème PARTIE : LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO
FORETS ET LES IMPACTS ECOLOGIQUES, SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES
DE L'AGROFORESTERIE
96
CHAPITRE 3 :
LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES
DONNEES DE TELEDETECTION ET LES RELEVES
Introduction
Selon les données de terrain, le changement de
l'occupation et l'utilisation du sol sont d'une grande importance car ils
permettent de connaitre les tendances actuelles dans le processus de
déforestation, dégradation désertification et perte de la
biodiversité d'une région déterminée. Il existe des
facteurs naturels, comme le climat, le vent, la pluie etc., qui favorisent les
variations de la couverture végétale. Néanmoins, pendant
les dernières décennies, les activités humaines sont le
principal déclencheur de la transformation des
écosystèmes. Les conséquences les plus évidentes
sont la perte du potentiel d'utilisation du sol pour le bien-être humain
et la perte d'habitat en général.
III.1 Le bilan de l'évolution de l'occupation des
sols
L'occupation du sol désigne pour le
FAO, la couverture biophysique de la surface des terres émergées
et donc le type usage ou non-usage fait des terres par l'Homme. La
mosaïque paysagère est cartographiée en identifiant les
types homogènes de milieux : zones artificialisées, zones
agricoles, forêts ou landes, zones humides...).
Pour montrer cette évolution, nous nous sommes
référés aux traitements cartographiques, les cartes
d'occupations du sol en 1984 et 2019 montrent son évolution sur le site
de Bafia (Figure 15). Ces cartes ont été
réalisés dus le traitement des images satellitales.
L'analyse de ces cartes montre une réduction
accélérée ou un recul accéléré des
savanes de plus de la moitié sur le site de Bafia au détriment de
l'implantation des agro forêts. Entre 1984 et 2019 (tableau
15).
97
Figure 14: Evolution spatiale de l'occupation des sols
entre 1984 et 2019
98
Tableau 15 : Superficie de chaque classe d'occupation du
sol en 1984 et 2019 au niveau de l'ensemble de paysage de la commune de
Bafia
|
1984
|
2019
|
|
Superficie (ha)
|
%
|
Superficie (ha)
|
%
|
Forêt Galerie
|
9510,309
|
36,6354474
|
4518,817
|
17,4073085
|
Forêt dégradée/Agro
forêt
|
6145,041
|
23,6718204
|
9519,92
|
36,6724708
|
Savane
|
7441,324
|
28,6653393
|
3274,616
|
12,614419
|
Zones de culture
|
2141,202
|
8,24830122
|
6149,14
|
23,6876105
|
Bâti
|
310,429
|
1,19582921
|
1658,379
|
6,38837883
|
Sols nus
|
411,004
|
1,58326248
|
838,437
|
3,22981247
|
TOTAL
|
25959,309
|
100
|
25959,309
|
100
|
Commentaire : Ce tableau, nous permet de
comparer l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019 au niveau
de l'ensemble de paysage de la commune de Bafia. Nous voyons une
réduction accélérée des savanes de plus de la
moitié sur ce site au détriment de l'implantation des agro
forêts qui va de 6145,041 ha de superficie en 1984 à 9519,92 ha de
superficie en 2019.
|
10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000
0
|
|
|
Superficies (ha)
|
|
|
Forêt Galerie Forêt Savane Zones de Bâti Sols
nus
dégradée/Agro culture forêt
Occupation de l'espace
1984 2019
|
|
Figure 15 : Bilan chiffré de l'évolution de
l'occupation du sol entre 1984 et 2019
Commentaire : Cette figure nous montre
l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 à 2019, qui se
résume par la diminution des forets galeries de 1984 à 2019, de
l'augmentation des agro forets de 1984 à 2019, de la diminution des
savanes de 1984 à 2019, de l'augmentation des zones de cultures de 1984
à 2019, de l'accélération du bâti de 1984 à
2019 et de l'augmentation des sols nus de 1984 à 2019.
99
-6000
Occupation de l'espace
Forêt Galerie
Forêt dégradée/Agro forêt
Savane
Zones de culture Bâti
Sols nus
Evolution des superficies (ha)
5000
-1000
-2000
-3000
-4000
-5000
4000
3000
2000
1000
0
Ici, en 1984, la superficie de la savane était de
7441,324 ha, cette tendance a diminué soit 3274,616 ha, en 2019 ou une
diminution de (4166,708) ha.
Figure 16: Tendance de l'évolution entre 1984 et
2020
Commentaire : En regardant cette figure, nous
voyons comme les graphes en rouges décrivent la diminution en
superficie, c'est le cas de la forêt galerie et de la savane. Alors que
les graphes en bleus indiquent plus tôt l'augmentation ou
l'accélération en superficie entre 1984 à 2019.
LES CARACTERISTIQUES DE L'EVOLUTION DE L'OCCUPATION DES
SOLS ENTRE 1984 ET 2019 DANS L'ARRONDISSEMENT DE BAFIA
A l'échelle du paysage de la ville, on distingue :
? La forêt galerie
D'après le résultat, elle couvrait en 1984 une
superficie de 9510,309 ha. En 2019, cette tendance est allée de
manière décroissante soit 4518,817 ha ou une diminution de
(4991,482) ha.
? La forêt dégradée ou agro
forêt
D'après les résultats, elle couvrait en 1984,
une superficie de 6145,041 ha, en 2019 cette tendance est allée de
manière croissante soit 9519, 92 ha ou une augmentation de (3374,179)
ha. Il est cependant difficile de déterminer ce qui a de l'accroissement
due à la dégradation de la forêt. En revanche, on peut
estimer le gain issu du recul des savanes.
? La savane
100
? Les zones de cultures
Les surfaces agricoles ont très largement
augmenté. Elles sont passées des allées de 2141,202 ha en
1984 à 6149,14 ha en 2019.
? Le bâti
Tout comme, les surfaces agricoles, le bâti a connu
entre ces deux périodes une augmentation fulgurante. Il est passé
310,429 ha en 1984 à 1658,379 ha, soit une forte augmentation de
(1347,97) ha, soit un accroissement de plus de 500% ou une multiplication par
5,3.
? Les sols nus
En 1984, les sols nus étaient de 411,004 ha, et en
2019, ils sont de 838,437 ha, soit une augmentation de (427,433) ha. Ces sols
nus ont plus que doublé leur extension.
Nous pouvons donc conclure que ces dynamiques montrent une
situation beaucoup plus complexe, il y'a une réduction significative des
forêts galeries dont les principales causes sont la dégradation
vers l'exploitation des surfaces agricoles qui résulte de l'agriculture
extensive, et de l'implantation des agro forêts.
De plus, les dynamiques montrent que les savanes ont
reculé très sensiblement, cela est causé principalement
par les mises en cultures. Les agro forêts augmentent parce que les
arbres sont fortement implantés sur les surfaces agricoles. Les espaces
agricoles n'augmentent plus et l'implantation des agro forêts augmente.
L'association des arbres et arbustes plantés ou introduites lors de
mises en valeur agricole des savanes conduites donc à l'extension des
agro-forêts et pour de là à un accroissement du taux de
boisement à l'échelle régionale.
En fin, on note une augmentation des sols nus, parce qu'il y'a
dégradation des forêts galeries et des savanes au profit du
bâtis.
101
Tableau 16: Evolution de l'occupation des sols en (ha)
entre 1984 et 2019 dans l'Arrondissement de Bafia
DATE
|
1984
|
2019
|
|
|
SUPERFICIES en (ha)
|
SUPERFICIES en (ha)
|
DIFERENCE DE CHANGEMENT DANS L'ARRONDISSEMENT DE
BAFIA
|
Forêt galerie
|
9510,309
|
4518,817
|
-4991,482
|
Foret dégradée ou agro
forêt
|
6145,041
|
9519,92
|
+3374,179
|
Savane
|
7441,324
|
3274,616
|
-4166,708
|
Zones de cultures
|
2141,202
|
6149,14
|
+4007,938
|
Bâtis
|
310,429
|
1658,379
|
+1347,97
|
Sols nus
|
411,004
|
838,437
|
+427,433
|
? Le signe - signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu
une régression
? Le signe + signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu
une augmentation significative
III.2 La reconstitution des étapes de la dynamique
des savanes
III.2.1 Une parcelle intacte de
végétation naturelle
C'est un espace qui n'a pas encore été
transformé, un espace que l'on n'a jamais cultivé dessus. C'est
un espace vierge, tout neuf qui possède encore tous ces
éléments de bases. Un espace intact qui possède encore ces
espèces typiques (rôniers) de savane et quelques de ses essences
typiques qui n'ont jamais été coupés. Un espace qu'on a
jamais cultivé, un espace qu'on a jamais coupé les arbres, un
espace qu'on a jamais plantés les arbres, mais de temps en temps qu'on
récolte des fruits sur les espèces exotiques et d'autres nous
servent d'écorces.
102
III.2.2 Le défrichement
Le défrichement initial d'une zone de
végétation `'naturelle» est manuel. Les populations
défrichent les parcelles pour faire des champs. Ce sont les Hommes qui
défrichent ces champs pour la plus part. La parcelle
défrichée peut être une parcelle jamais exploitée
auparavant, dans ce cas, les herbes sont hautes, très durs et les
racines épaisses et l'espace peut constituer beaucoup d'espèces
d'essences ou exotiques qui seront soit coupés soit
épargnés selon leur besoin pour les populations. De meme, la
parcelle défrichée peut venir `d'un espace qui a
été abandonné avant et dans ce cas, les herbes sont
moyennes, peu de racines et possédant aussi des espèces
d'essences plantées ou épargnées.
III.2.3 La mise en valeur agricole
Après avoir défriché, l'espace est mise
en valeur, en semant dessus. Les populations sèment les cultures
(arachide, haricot, manioc, macabo, igname, maïs...). Sur une même
parcelle, les populations mettent plusieurs cultures (polycultures) ou mettent
un seul type de culture (monoculture) sur une même parcelle. Lorsque la
population augmente, l'espace cultivable devient réduit et les
populations sont obligées de pratiquer une agriculture sédentaire
(c'est-à-dire que les populations ne migrent plus, ils deviennent
stables sur une même parcelle en faisant la rotation), au lieu de
l'agriculture itinérante (agriculture se pratiquait avant pour les
besoins vitaux, chasse et cueillette) qui se fait d'un lieu à un
autre.
Les populations mettent les espaces en valeur pour semer les
arbres dans les champs. Ces arbres dans les champs, augmentent le taux de
boisement et augmente également une diversité des espèces.
Plus les champs sont créés, plus l'implantation des arbres dans
ces champs augmentent également et le taux de boisement devient
important. Les statistiques montrent qu'un champ sur 1000 possède au
moins trois types d'espèces (Tableau 12).
III.2.4 L'abandon de la parcelle
Une fois la parcelle exploitée, elle est
abandonnée pour aller sur de nouvelles parcelles. Celle qui est
abandonnée à une durée, elle est mise en jachère,
soit de 1 an, 2ans voire même 3 ans. Elle sera réexploiter lorsque
le propriétaire n'aurait plus d'autres espaces pour cultiver. Lorsqu'on
abandonne une parcelle, c'est pour la rendre plus fertile comme avant, qu'elle
reprenne ces éléments nutritifs de base pour que lors de la
prochaine exploitation, les rendements en sorte promoteurs.
103
III.3 Le devenir des arbres après abandon des
champs en jachère
Dans la région, après abandon des champs en
jachère (2-10 ans), les arbres laissés serviront de bois de
chauffage pour les populations. D'autres par contre joueront le rôle de
fertilisation des sols pour la prochaine exploitation agricole. D'autres vont
continuer à être utilisés pour les besoins
médicinaux et pour les rites rituels.
Cliché, Christine Ntsama, juillet 2020 Photo 16:
Arbre isolé et écorcé dans une jachère
Entre 0 et 2 ans, on note la prédominance des
herbacées. L'arbre abandonné dans le champ, dure
déjà 2 ans, elle a complètement séché, elle
sera utile pour le bois de chauffage. On note la prédominance des
herbacées. Cette photo ci-dessus présente des herbes ayant
atteint une taille importante. Cette photo est dominée par les plantes
herbacées. A cet âge, la parcelle est aussi occupée par les
espèces lianessantes et quelques jeunes espèces
pionnières. La présence du bananier plantain explique que cette
portion était cultivée récemment.
104
Conclusion :
Ici il était question de faire le bilan de l'occupation
de sol de Bafia, de 1984 et 2019 ; et de donner la reconstitution de la
dynamique des savanes, Nous avons constaté que le couvert
végétal de Bafia a vraiment subi une modification assez
accélérée. La savane a reculé au profil des
activités agricoles, le Bâti également a reculé au
profil de l'agriculture. Les agro forêts ont augmenté de
manière croissante dans la ville de Bafia. Plus les surfaces agricoles
augmentent, plus l'implantation des agro forêts également
augmentent et plus les sols deviennent nus à Bafia. Les sols nus
augmentent parce que les populations détruisent le couvert
végétal, pour la construction des infrastructures, et pour
l'agriculture. Ces sols nus laissés deviennent très pauvres,
puisqu'ils ont été exploités en excès. Les arbres
plantés et conservés dans les champs à Bafia, ont chacun
des caractéristiques appropriées, de types d'arbres presque
semblables, une densité différente et un nombre d'arbre
différent. D'où nous pouvons dire que dans tous champs à
Bafia, il y'a au moins la présence d'un arbre, soit il est planté
soit il est conservé. L'arbre dans un champ est planté en
fonction de l'agriculteur, et selon la fonction que cet arbre joue dans ce
milieu. Ces arbres laissés dans les champs, après leur abandon en
jachère, plus tard, vont sécher et favoriser du bois de chauffage
pour les populations de Bafia et d'autres vont pourrir et tomber et servirons
d'éléments organiques fertilisants pour les prochaines
exploitations.
105
CHAPITRE 4 :
LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES
ET SOCIO-CULTURELS DE L'AGROFORESTERIE
Introduction
Ce chapitre va nous permettre de donner les implications de
l'agroforesterie, sur trois principaux domaines (économique,
écologique et socio-culturel) au niveau de l'exploitation, au niveau du
paysage et au niveau national/mondial, de décrire l'impact de
l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de boisement, sur l'accroissement
de la capacité de stockage du CO2 et sur la conservation relative de la
biodiversité des arbres et arbustes.
IV.1 Origine et diffusion
? Origine
L'origine englobe de nombreux systèmes traditionnels
d'utilisation des terres, comme les jardins maraichers, les plantations
d'arbres en limite, les cultures itinérantes et les systèmes de
jachères arbustives, les cultures en courbes de niveaux.
L'agroforesterie est traditionnelle et a été redécouverte
en 1978, lorsque le nom « d'agroforesterie » a été
inventé. Depuis lors, celle-ci a été promue par les
projets et à l'initiative des exploitants agricoles. Les cultures en
couloirs ont été conçues à la fin des années
1970 par la recherche pour éliminer le recours à une
période de jachère dans les zones tropicales humides et
subhumides pour reconstituer la fertilité des sols.
? Diffusion
Les pays d'Afrique Subsahariens comme le Burkina Faso,
Cameroun, l'Ethiopie , Guinée, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique,
Nigéria, Niger, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie,
Zimbabwé... Cependant, tous les pays d'ASS pratiquent une forme ou une
autre d'agroforesterie. Dans ces pays, ce sont l'étendue et les formes
d'agroforesterie qui diffèrent.
106
IV.2 Principes et types
? Principes
Les facteurs qui influencent la performance de
l'agroforesterie sont les types et les mélanges cultures agricoles,
d'élevages et d'arbres, le matériel génétique, le
nombre et la répartition des arbres, l'âge des arbres, la gestion
des cultures, de l'élevage et des arbres et le climat.
? Types
- Les systèmes de parcs agroforestiers :
sont principalement des zones cultivées avec des arbres
dispersés (souvent indigènes). Les caractéristiques des
parcs agroforestiers traditionnels sont la diversité des espèces
d'arbres qui les composent, la variété des produits et leurs
utilisations (comme les fruits...). Ceux-ci génèrent et
fournissent des microclimats favorables comme l'ombre et fond un effet tampon
pour les conditions extrêmes en agissant comme brise-vent (Tableau). Pour
de nombreuses populations locales, ces systèmes sont très
importants pour la sécurité alimentaire, la création de
revenus et la protection de l'environnement.
- Les systèmes aménagés :
sont composés d'espèces d'arbres ligneux plantées
afin de restaurer la fertilité à court terme. Traditionnellement,
les jachères prennent plusieurs années. La
végétation naturelle est lente à restaurer la
productivité des sols. Par contraste, les arbres et arbustes
légumineux à croissance rapide, s'ils sont correctement
identifiées et sélectionnées peuvent améliorer la
fertilité des sols en faisant montrer les éléments
nutritifs des couches inférieures du sol, en fournissant de la
litière et en fixant l'azote. Les jachères
améliorées sont l'une des technologies les plus prometteuses en
agroforesterie sous les tropiques humides et subhumides.
Les brise-vent sont des barrières d'arbres et arbustes
qui protègent le sol contre les dégâts du vent. Ceux-ci
sont utilisés pour limiter la vitesse du vent, protéger le
développement des plantes (cultures agricoles), améliorer les
microenvironnements pour augmenter la croissance des plantes, délimiter
les limites des champs et d'augmenter le stockage du carbone.
IV.3 Applicabilité
- Dégradation des terres
concernées
Détérioration chimique du sol :
nous avons la diminution de la fertilité des sols et du taux de
matière organique à cause des cultures continues et de faible
niveau d'intrants.
Erosion hydrique et éolienne des sols :
nous avons la perte de la couche fertile du sol.
107
Détérioration physique du sol :
nous avons le compactage, le scellage et l'encroutement.
Dégradation hydrique : à savoir
de fortes pertes d'eau par évaporation des surfaces non-productives,
évènements extrêmes lourds causant le ruissellement et
l'érosion (Figure)
Dégradation des terres
Elevée
Modérée
Faible
Insignifiant
Erosion hydrique
|
Erosion éolienne
|
Détérioration chimique du sol
|
Détérioration physique du sol
|
Détérioration biologique
|
Dégradation hydrique
|
Figure 17: Dégradation des terres - Utilisation
des terres
L'agroforesterie est adaptée à tous les
systèmes d'exploitation agricoles quand les espèces ligneuses et
non ligneuses peuvent être mélangées. Celle-ci est
adaptée aux zones arides souffrant de vents violents et d'érosion
éolienne et aux sols peu fertiles (systèmes de parcs,
brise-vent...). Les systèmes multi-étages sont adaptés aux
zones avec des pluies excessives induisant une érosion hydrique, un
compactage des sols, des intrants couteux (engrais), des ravageurs et des
maladies.
108
Terres cultivées
|
Pâturages
|
Forêts/bois
|
Terres mixtes
|
Autres
|
Figure 18: Utilisation des terres
- Conditions écologiques
*climat : les systèmes avec une faible
densité d'arbres sont des appropriés aux zones à faible
pluviométrie et les systèmes à haute densité dans
les zones à fortes pluviométries. L'agroforesterie dans toute sa
diversité est adaptée à un large éventail de
climats et de zones agro-écologiques (ZAE).
*terrains et paysages : convient à
toutes les formes de reliefs et de pentes : plaine/plateaux ainsi que les
pentes et les fonds de vallée. Ne convient pas à des altitudes
élevées (plus de 2000 à 2500 m d'altitudes) en raison dess
températures plus basses, des effets négatifs de l'ombre et d'une
courte saison de croissance. L'agroforesterie est viable sur des terres en
pente qui sont par ailleurs trop raides pour les cultures.
*sols : pas de limitations importantes,
l'agroforesterie est conçue pour une large gamme de sols. Le
système agroforestier peut restaurer la fertilité du sol,
là où d'autres systèmes d'utilisation des terres ont
miné (épuisé) les éléments nutritifs du
sol.
Humide
Subhumide
Semi-aride
Autre
109
> 3000
|
2000-3000
|
1500-2000
|
1000-1500
|
750-1000
|
500-750
|
250-500
|
< 250
|
Figure 19 : Climat et précipitation
IV.4 Les implications (écologiques,
socio-culturels et économiques) de l'agroforesterie
IV.4.1 Les implications écologiques de
L'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau
national
* Les implications écologiques de
l'agroforesterie au niveau de l'exploitation : Ces implications
écologiques de l'agroforesterie permettent une meilleur
amélioration de la couverture du sol, une bonne réduction de
l'érosion des sols (éolienne et hydrique) ; Les modifications
favorables des conditions microclimatiques (par exemple : les arbres d'ombres
qui peuvent réduire les températures extrêmes d'environ
5°C, les brise-vent) , une amélioration de la fertilité des
sols et de l'activité biologique , une bonne utilisation plus efficace
de l'eau disponible, une amélioration de la biodiversité et de la
vie du sol , une augmentation de la structure du sol, une lutte biologique
contre les ravageurs et les maladie et une augmentation de la teneur en carbone
organique (au-dessus et en sous-sol).
*Les implications écologiques de
l'agroforesterie au niveau du paysage : La réduction de la
dégradation et de la sédimentation, une augmentation de la
disponibilité de l'eau, une amélioration de la quantité de
l'eau et de plus l'écosystème reste intact.
110
Source : (WOCAT, 2009)
Figure 20: Paysage agroforestier avec ombrage et sans
ombrage
Cette figure nous permet de conclure que la parcelle ou le
champ peut être monoculture ou polyculture. La parcelle monoculture ici
est non ombragée (E), la taille des plants grandissent
normalement. Celle ombragée (D) est aussi monoculture,
pousse également normalement 10 m de hauteurs. (A), (B), (C)
sont des polycultures et ombragées. Elles accroissent
rapidement voir 15-40 cm de hauteurs. La conclusion que nous en
déduisons ici est
111
que l'ombrage d'un milieu a un impact sur les arbres qui s'y
trouvent. Plus une plante se trouve dans dans l'ombre, plus son croissance est
ralentit.
* Les implications écologiques de
l'agroforesterie au national/mondial : L'augmentation de la
résilience aux changements climatiques, l'amélioration de la
biodiversité et l'arrêt et l'inversion de la dégradation
des terres.
IV.4.2 Les implications socio-culturels de
l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau
national voir mondial
*Les implications socio-culturels de l'agroforesterie
au niveau de l'exploitation : L'amélioration de connaissances
sur la conservation/ l'érosion, les arbres à usage multiple,
couvrant des besoins divers, la réduction de la pression sur les
forêts, le renforcement des institutions communautaires, la valeur
esthétique et les services sociaux (comme les marqueurs de
frontières) sont des implications socio-culturels de l'agroforesterie au
niveau de l'exploitation.
* Les implications socio-culturelles de
l'agroforesterie au niveau du paysage : L'augmentation de la
sensibilisation à la santé environnementale, la réduction
des conflits due à la baisse des impacts négatifs hors-site, le
paysage attrayant et la réduction de la déforestation. *
Les implications socio-culturelles de l'agroforesterie au niveau national :
La protection des ressources naturelles et nationales pour les
générations futures (patrimoine) est la seule implication au
niveau national.
IV.4.3 Les implications économiques de
l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau
national voir mondial
112
* Les implications économiques de
l'agroforesterie au niveau de l'exploitation : La création de
revenus en espèces additionnels est également la seule
implication économique au niveau de l'exploitation.
* Les implications économiques de
l'agroforesterie au niveau du paysage : La réduction des
dégâts sur l'infrastructure hors-site, la création
d'emplois et la stimulation de la croissance économique.
*Les implications économiques de
l'agroforesterie au niveau national : L'amélioration des moyens
d'existence et du bien-être constitue la seule implication
économique au niveau national.
IV.5 L'implications de l'agroforesterie sur
l'augmentation du taux de boisement
Le bois est la source énergétique majeure au
niveau domestique, 90% des ménages n'utilisent que le bois et le charbon
de bois pour la cuisine. Il est aussi utilisé pour la construction des
maisons et des ponts.
En matière de lutte contre l'érosion de
ruissellement, le boisement est le mode d'occupation du sol qui a la
capacité d'infiltration la plus forte en comparaison d'un sol
cultivé. Un boisement constitue une zone favorable au gibier et dans ce
sens est aussi un atout pour la biodiversité. Le fait d'associer les
arbres dans les cultures, permettent d'augmenter le taux de ces bois de
manière exponentielle. Le taux de boisement dans les champs offre aux
populations des besoins alimentaires, pharmaceutiques, alimentaires,
cosmétiques, d'ombrage, de fertilité, de bois de chauffage. Il
existe les boisements domaniaux et les boisements communaux, tous font partir
des boisements artificiels c'est-à-dire plantés par l'homme.
Selon l'ICRAF (International Centre for Research in
Agroforestry), Plus les arbres augmentent, plus ces arbres augmentent le
taux de stockage du CO2. Un arbre planté consomme
113
Source : (WOCAT, 2009)
Figure 21: Un échantillon agroforestier de deux
essences (avocatier et safoutier) dans une parcelle
Cette figure nous permet de conclure que l'introduction des
arbres ou des arbustes dans les champs ou les parcelles permet d'augmenter le
taux de boisement et par conséquent donne un meilleur recouvrement du
sol qui la protège contre l'érosion et les intempéries.
Ces arbres sont espacés d'une certaine distance pour ne pas
empêcher les autres espèces de croitre (7m) de distance. Les
arbres qui ont poussés en parcelle agroforestière dans une
plantation à larges espacements (14 m en lignes dont 12 m
cultivés tous les ans, 7 m sur la ligne). Les résultats montrent
que les safoutiers poussent au même moment que les avocatiers.
IV.6 L'implication de l'agroforesterie sur
l'accroissement de la capacité de stockage du CO2
S'il est démontré que les
écosystèmes forestiers stockent plus de carbone que ceux des
zones de savanes, il n'en demeure pas moins que ces derniers, de par leur
importante couverture, constituent des puits de carbone pouvant contribuer
à l'atténuation des changements
climatiques. On a encore très peu d'informations sur la
capacité de stockage de ces milieux ouverts. Toutefois on estime
à 2,80 milliards de tonnes de stock de carbone dans les miombos
(Forêts sèches à julbernardia), 4,15 milliards de
tonnes dans les savanes boisées et arbustives décidues, et 1,77
milliards de tonnes dans les savanes herbeuses, broussailles et arbres
épars (Nasi et al, 2009). Le stock de carbone des steppes d'Afrique
centrale est peu ou pas connu.
114
une quantité de CO2 importante. La capacité de
stockage de carbone n'est pas la même pour toutes les essences d'arbres,
dont la masse varie entre d'environ 400 kg/m3 pour un peuplier ou
1400 kg/m 3 pour les bois d'ébène. La composition
chimique du bois varie peu selon les essences, et se répartit ainsi :
- 50% de carbone
- 42% d'oxygène
- 6% d'hydrogène
- 1% d'azote
- 1% des matières minérales.
Tableau 17: Composition chimique du bois en fonction des
essences et de leur pourcentage
Composition chimique
|
Pourcentage
|
Carbone
|
50%
|
Oxygène
|
42%
|
Hydrogène
|
6%
|
Azote
|
1%
|
Matières minérales
|
1%
|
Source : Enquête de terrain, Décembre 2020
Toutes les essences d'arbres n'absorbent pas une même
quantité de CO2, certains résineux poussent beaucoup plus vite
que certains feuillus et absorbent beaucoup plus de CO2. Tous les arbres sont
efficaces pour absorber le CO2. Toutes les essences d'arbres croissent en
absorbant une part non négligeable de CO2, et leur différence
fait leur force, sachant que certains en absorbent davantage au cours de leur
jeune âge mais le stockent à moins long terme. La croissance des
arbres par le stockage de CO2 réduit nos émissions de gaz
à effet de serre, et nous devons agir à la fois sur le court et
sur le long terme. Pour permettre à ces arbres de continuer à
stocker le carbone, nous devons les plantés sur leur milieu dans
lesquels ils s'adaptent le mieux.
Les pratiques culturales sans labour maintiennent le stockage
du CO2 et empêche l'exposition du sol à l'oxygène.
Même quand l'arbre vieillit, il ne cesse de produire le CO2, il ne le
lâche pas avant qu'il ne tombe. Si par contre il est coupé, il
emprisonne son CO2 plus longtemps que ces homologues (Tableau
18).
115
Tableau 18: Taux de stockage de carbone en fonction des
milieux
Capacité de stockage de carbone
|
Les milieux de stockages
|
2,80 milliards de tonnes de stock de carbone
|
Les miombos (foret sèches à
julbernardia
|
4,15 milliards de tonnes de stock de carbone
|
Les savanes boisées et arbustives décidues
|
1,77 milliards de tonnes de stock de carbone
|
Les savanes herbeuses, broussailles et arbres épars
|
Source : Enquête de terrain, Décembre
2020
IV.7 Comparaison entre une parcelle avec
agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie ou naturelle
Une parcelle agroforesterie a une diversité plus
importante qu'une parcelle sans agroforesterie, car nous sommes allés
sur le terrain et nous avons faire une collecte dans quinze (15) de 15
agriculteurs, c'est en fonction de ses quinze champs que nous allons
présenter les résultats de nos inventaires dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 19: Comparaison entre une parcelle avec
agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie
Parcelles
|
Types d'espèces
|
Nombres d'espèces
|
Noms scientifiq ues
|
Densité
|
Superficies en m2
|
Origine
|
Famille
|
Parcelles
|
Manguier
|
Dans les
|
-
|
Selon les
|
La
|
Exotique
|
Anacardiceae
|
avec
|
Tek
|
quinze
|
Mangifera
|
quinze
|
superficie
|
indigène
|
Burseraceae
|
agroforest
|
Avocatier
|
(15)
|
indica
|
champs, la
|
des quinze
|
|
Lauraceae
|
erie
|
Palmier Cacaoyer
|
champs, nous avons
|
-Tectona grandis
|
densité est de : 0,161
|
champs est
de : 21 946
|
|
Rutaceae palmaceae
|
|
Citronnier Rônier Safoutier
|
compté 182
espèces
|
-Perséa americana Elaeis guineensis
|
soit 16,1%
|
km2
convertit en
2,2 ha (hectare)
|
|
|
|
|
|
-Citrus limon
|
|
|
|
|
116
|
|
|
-Borassus aethiopiu m
|
|
|
|
|
Parcelle sans agroforest erie
|
Rônier Tek
|
Dans deux (02) parcelles bien délimitées, nous
avons 20 espèces
soit 15 pour parcelle et 5 dans une autre parcelle
|
-Borassus aethiopiu m -Tectona grandis
|
Ces deux
parcelles
ont une densité de
0,014 soit
1,49%
|
La
superficie de ses deux parcelles est
de 2076 Km2
|
|
|
Source : Enquête de terrain, Décembre
2020
Ce tableau nous a permis de comparer le niveau de
diversité de deux parcelle une avec agroforesterie et l'autre sans
agroforesterie, et nous avons fait une collecte de relèves. Pour
une parcelle avec agroforesterie, nous avons collectés
dans quinze (15) champs avec dans chaque champ une le nombre d'espèce,
la superficie, la densité, et le type d'espèce et pour
une parcelle sans agroforesterie nous avons collectés
dans deux (02) parcelles différentes avec chacune une superficie, le
types d'espèces, la densité et le nombre d'espèces.
NB : Une parcelle agroforesterie est plus
rentable qu'une parcelle sans agroforesterie car une parcelle agroforesterie
fertilise le sol, la protège contre l'érosion, permet une
meilleure infiltration de l'eau et de l'air et une alimentation des
microorganismes. 50 arbres par hectare permettent le stockage de 1 à 2
tonnes de carbone par hectare par an. C'est le cas dans notre thème ou
nous avons 182 individus (arbres) convertit en 2,2 ha pour une superficie de 21
946 km2 qui permettra aussi de stocker 1 à 2 tonnes de Carbone par
hectare par an à Bafia, soit 7,28 tonnes de de carbone pour 3,64
hectares pour trois ans et demies. Par conséquent, pour une
Parcelle avec agroforesterie la valeur du taux de carbone est
de 7,28 tonnes de carbone 3,64
117
hectares pour 3 ans et demies alors que pour une
parcelle sans agroforesterie la valeur du taux de carbone est
de 0,8 tonnes de carbone pour 0,8 hectare pour 08 mois.
Démonstration :
Sachant que 50 arbres = 1-2 tonnes de carbone pour 1 hectare pour
1 an
182 arbres = 7,28 tonnes de carbone pour 3,64 hectares pour 3 ans
et demies
20 arbres = 0,8 tonnes de carbone pour demie hectare pour 08
mois
A
B
C
B
D
Cliché, Ntsama christine Septembre 2020
Photo 17 : Une parcelle avec agroforesterie
Cette photo nous montre la présence des arbres dans le
milieu. Ces arbres ont été conservés pour des raisons
différentes : (A) est un manguier, ici il a un
rôle alimentaire, d'ombrage et pharmaceutique. (B) a un
rônier, c'est une espèce typique des savanes, il rôle de
bois de chauffage. (C) un avocatier, ici il a un rôle
alimentaire et (D) est un tek, il a un rôle pour la
fabrication des planches pour la construction des maisons, il a aussi un
rôle de bois de
118
chauffage. La distance entre ces espèces diffère
d'un espace à un autre. Entre A et B
nous avons une distance de 1m, entre B
et C C'est 3 m et entre C
et D C'est 5 m.
Une parcelle sans agroforesterie est une
parcelle exposée à l'érosion, aux mauvaises conditions
climatiques, c'est une parcelle intacte. C'est une parcelle naturelle qui n'a
pas subi de modification. Tous ces éléments nutritifs sont encore
importants (photo 18) mais, ne possède pas une grande quantité
d'éléments nutritifs pour rendre le sol fertile. Certes cette
parcelle n'a pas encore subit l'utilisation des engrais mais le rendement des
productions est peu rentable et moins important.
Une parcelle sans agroforesterie est celle
-là qui contribue à un faible taux de rendement, l'espace
exploité est de la majorité monoculture, celle-là qui n'
pas été utilisé par les engrais, celle-là qui
possède encore ses éléments nutritifs de base.
A
B
C
Cliché, Ntsama christine Septembre 2020 Photo 18:
Une parcelle sans agroforesterie.
Cette photo nous montre une parcelle qui se trouve dans une
zone de contact entre foret-savane (C). Ici la
végétation est herbeuse (A) Il y'a même
pas la présence d'un arbre, le sol est recouvert juste d'herbe et
exposé à l'érosion et aux intempéries et un espace
foret (B).
Conclusion
Ce chapitre avait pour but de déterminer les
implications écologiques, socio-culturels et économiques
liées à l'association des arbres aux cultures dans les champs
dans trois principaux niveaux : au niveau de l'exploitation, au niveau du
paysage et au niveau national voir mondial,
119
de décrire l'impact sur l'augmentation du taux de
boisement, sur l'accroissement de la capacité de stockage de CO2 et sur
la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbuste. Nous
avons dit que ces impacts sont utiles à l'homme et permet son
épanouissement, de même que le taux de boisement dans les champs
offre aux populations des besoins alimentaires, pharmaceutiques, alimentaires,
cosmétiques, d'ombrage, de fertilité, de bois de chauffage. Il
existe les boisements domaniaux et les boisements communaux, tous font partir
des boisements artificiels c'est-à-dire plantés par l'homme et
enfin que devant la menace de la disparition totale de la forêt mature,
la pratique de l'agroforesterie se présente dans la zone comme le moyen
le plus propice de conservation de la biodiversité floristique qu'il
faut valoriser et améliorer et que la conservation de la
biodiversité des arbres ou arbustes joue Ces arbres plantés ou
épargnés favorisent la conservation et la durabilité des
ressources arborées. Ces arbres ont une source alimentaire,
pharmaceutique, cosmétique, d'ombrage, de fertilité,
d'alimentation, de bois de chauffage, d'appropriation.
Rendu au terme de notre étude basée sur le
thème intitulé : « Mise en valeur agricole et
dynamiques des agro forêts dans les savanes autour de Bafia,
Centre-Cameroun », il s'agit pour nous de façon
générale, de déterminer la contribution des cultures
extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts. Pour
atteindre cet objectif, nous avons formulé 04 hypothèses
découlant de l'hypothèse générale suivante : «
Les mises en valeur agricole entrainent le recul des savanes et l'extension des
agro forêts à moyen et à long terme ». Pour
vérifier nos hypothèses, nous avons succinctement eu recours
à la recherche documentaire, aux entretiens directs, à
l'enquête par questionnaire et à la descente sur le terrain. Cette
méthodologie nous a permis de préciser les conditions physiques
et humaines favorable à la mise en valeur agricole des savanes, de
reconstituer les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes,
d'établir le bilan qualitatif et quantitatif de la dynamique des savanes
basé sur les données de télédétection et les
relevés et de donner les implications écologiques,
économiques et socio-culturelles de l'agroforesterie.
Dans le premier chapitre de notre travail, nous avons
décrit le climat, le type de sol ferralitique des versants et de
présenter sa population active. Après notre analyse, nous nous
sommes rendu à l'évidence que le climat de Bafia est de type
humide, les précipitations sont abondantes, ce qui favorise
l'implantation des arbres, les sols ferralitiques sont humides et regorge
beaucoup d'eaux, c'est ce qui favorise aussi l'implantation des arbres. La
population active y pratique l'agriculture qui est la principale
activité. Le climat de Bafia présente deux grandes saisons une
grande de pluie et une grande sèche de 3 mois. De plus, ce climat a deux
courtes de saisons une de pluie et l'autre sèche. Le climat étant
humide et constante favorise l'implantation des agro forets. Son sol
ferralitique, remplit d'eau de la nappe phréatique jusqu'à la
surface favorisent l'implantation des agro forets. Et aussi le
phénomène physico chimique favorise un meilleur taux de
recouvrement du sol et une augmentation de la biodiversité. La
population grâce aux pratiques agricoles favorise l'implantation des
arbres et arbustes d'où une meilleur conservation de la
biodiversité. La population active pratique une agriculture qui met les
parcelles en exploitation.
Le deuxième, chapitre, nous a permis de reconstituer
les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes. Les
observations et les enquêtes menés nous ont permis ici de citer et
de caractériser les six étapes qui constituent les techniques
locales de la mise en valeur
121
agricole des savanes, nous avons le défrichement, le
séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et le semis. . Les
populations persistent sur l'utilisation des feux parce qu'il existe des
arbustes typiques de savanes qui ont développé une épaisse
écorce qui les protègent du passage des feux, d'où un
excès de feux peut les brûler, quant à la persistance de la
jachère, Les populations de Bafia persistent sur la pratique de la
jachère, parce qu'elles exploitent abusivement les terres, et par
conséquent, ces terres deviennent non fertiles. La seule solution est
celle de laisser ces terres au repos pour qu'elles
régénèrent ces éléments nutritifs de base,
et pour qu'elles redeviennent fertiles. Et là, ces terres peuvent encore
être exploitées de nouveaux. Et enfin le terme association des
arbres aux cultures est l'agro foresterie qui est caractérisé par
une technique appelée les arbres du parc arboré, qui sont la
technique la plus représentée grâce à la culture du
cacao dans la région. La pratique de l'agro foresterie obéit ici
à plusieurs techniques de reboisements telles que la
régénération naturelle des arbres et leur conservation
dans les champs cultivées ou abandonnées, le reboisement par semi
direct ou indirect. Malgré son aspect négatif lié à
la fragmentation des habitants, l'agro foresterie s'avère être une
pratique avantageuse pour le milieu en ce sens qu'elle permet une conservation
partielle de la biodiversité. C'est le cas des espèces comme
Eulophia obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoidesspp., Sonchus spp.,
Haemanthus multiflorus, Cyperus obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoides,
Imperata cylindricaet autres. Bien plus, elle entraine même un
enrichissement à l'échelle régionale comme c'est le cas
des espèces exotiques qui sont des arbres fruitiers et ornementales.
Dans le troisième chapitre, nous avons fait une analyse
sur la description de l'occupation du sol et de reconstituer les étapes
de la dynamique des savanes. L'évolution bilan chiffré de la
dynamique des savanes basé sur les données de
télédétection et les relevés. Cette analyse nous a
conduit à l'évidence que le bilan de l'occupation de sol de
Bafia, a vraiment subi une modification assez accélérée
entre 1984 et 2019. La savane a reculé au profil des activités
agricoles, le Bâti également a reculé au profil de
l'agriculture. Les agro forêts ont augmenté de manière
croissante dans la ville de Bafia. Plus les surfaces agricoles augmentent, plus
l'implantation des agro forêts également augmentent et plus les
sols deviennent nus à Bafia. Les sols nus augmentent parce que les
populations détruisent le couvert végétal, pour la
construction des infrastructures, et pour l'agriculture. Ces sols nus
laissés deviennent très pauvres, puisqu'ils ont été
exploités en excès. Les arbres plantés et conservés
dans les champs à Bafia, ont chacun des caractéristiques
appropriées, de types d'arbres presque semblables, une densité
différente et un nombre d'arbre différent. D'où nous
pouvons dire que dans tous champs à Bafia, il y'a au moins la
présence d'un arbre, soit il est planté soit il est
conservé. L'arbre dans
122
un champ est planté en fonction de l'agriculteur, et
selon la fonction que cet arbre joue dans ce milieu. Ces arbres laissés
dans les champs, après leur abandon en jachère, plus tard, vont
sécher et favoriser du bois de chauffage pour les populations de Bafia
et d'autres vont pourrir et tomber et servirons d'éléments
organiques fertilisants pour les prochaines exploitations.
Le chapitre quatre nous a amené dans le but de donner
les implications écologiques, socio-culturels et économiques
liées à l'association des arbres aux cultures dans les champs et
de décrire l`impact de l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de
boisement, sur l'accroissement de la capacité de stockage du CO2, et sur
la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes. A
cet effet, suite aux enquêtes et observations faites sur le terrain, il
ressort que les effets positifs écologiques, les effets positifs
socio-culturels et économiques liées à l'association des
arbres aux cultures dans les champs (dans l'agroforesterie) sont liés
à trois principaux niveaux (au niveau de l'exploitation, au niveau du
paysage et au niveau national voir mondial) et nous avons aussi dit que
l'augmentation du taux de boisement est due aux nombres d'arbres plantés
ou épargnés dans les champs, plus les arbres sont plantés,
plus le taux de boisement augmente, de plus nous avons dit que l'accroissement
de la capacité de stockage de CO2 est due au fait que tous les essences
d'arbres absorbent une quantité de carbone importe, même si
l'arbre sèche, il absorbe toujours, et l'arbre qui s'adapte dans son
milieu absorbe une bonne quantité de carbone. Et en fin nous avons dit
que devant la menace de la disparition totale de la forêt mature, la
pratique de l'agroforesterie se présente dans la zone comme le moyen le
plus propice de conservation de la biodiversité floristique qu'il faut
valoriser et améliorer et que la conservation de la biodiversité
des arbres ou arbustes joue un rôle important pour les populations tels
que les besoins alimentaires, d'ombrage, de bois de chauffage,
cosmétique, pharmaceutiques et beaucoup d'autres besoins. Nous devons
respecter certaines mesures, adopter certains moyens et respecter certaines
lois et respecter certaines conventions pour la bonne conservation de la
biodiversité.
Après élaboration de notre travail de recherche,
nous sommes parvenus aux résultats suivants :
- Le climat, le sol et la population ne sont pas les seules
conditions physiques et humaines actuelles favorable à la mise en place
des agro forets à Bafia, il y'a également le type de culture.
- Grâce aux outils tels que la machette, la houe, le
râteau, la pioche, etc, la terre est mise en valeur à Bafia. Ces
outils sont utilisés pour le bon rendement des techniques locales
123
de la mise en valeur agricole des savanes que sont : le
défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et
le semis.
- Le bilan de la dynamique des savanes basé sur les
données de télédétection et les relèves
qu'entre 1984 et 2019, la savane a diminuée de plus de 5000 ha, au
profit des agro forêts voir 4500 ha.
- La pratique de l'agriculture a également
augmenté en laissant les sols nus, le bâtis a également
augmenté avec l'expansion de la population, de la construction des
infrastructures (routes, maisons, écoles...).
- Les implications écologiques, économiques et
socio-culturelles sont représentés en trois niveaux :
l'exploitation, le paysage et national.
- Une parcelle agroforesterie est plus rentable qu'une
parcelle sans agroforesterie car une parcelle agroforesterie fertilise le sol,
la protège contre l'érosion, permet une meilleure infiltration de
l'eau et de l'air et une alimentation des microorganismes. 50 arbres par
hectare permettent le stockage de 1 à 2 tonnes de carbone par hectare
par an.
Ainsi, nous nous rendons à l'évidence que nos
différentes hypothèses ont été
vérifiées et approuvées.
L'enquête de terrain menée auprès des
agriculteurs nous a aidés à ressortir les limites de la pratique
de l'agroforesterie telles que, la fragmentation, la dégradation, voir
aussi la destruction des milieux de vie des organismes vivants sur terre. La
réduction de la biodiversité par unités de surfaces,
l'apparition des espèces envahissantes qui empêchent le
développement des autres espèces.
124
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5h30
ANNEXES
130
ANNEXES 1 : LISTE DES ESPECES REPERTORIEES ET DES USAGES
CONNUS DANS LA SAVANE SECHE GUINEENNE
Numéro
|
Nom
scientifique
|
Nombre de
citation
|
Famille
|
Types d'usages connus
|
1
|
Acacia aalbida
|
4
|
Mimosaocae
|
Bois-énergie,
rituel, bois de service
|
2
|
Acacia
gourmaensis
|
5
|
Mimosaceae
|
Soins corporels, fourrage,
pharmaceutique
|
3
|
Afzelia africana
|
68
|
Caesalpiniaceae
|
Pharmaceutique, alimentaire,bois de service
|
4
|
Albizia lebbeck
|
12
|
Fabaceae
|
Fourrage,bois d'énergie,bois de service
|
5
|
Aichornea hirtella
|
4
|
Euphorbiaceae
|
Cosmétique
|
6
|
Aichornea spp
|
1
|
euphorbiaceae
|
Pharmaceutique
|
7
|
Anacandium occidental
|
51
|
Anacandiaceae
|
Alimentaire
|
8
|
Annona glauca
|
1
|
Annaonaceae
|
Alimentaire
|
9
|
Annona maricada
|
3
|
Annonaceae
|
Bois-d'énergie
|
10
|
Annona ondulata
|
2
|
Annonaceae
|
Alimentaire
|
11
|
Annona
senegalensis
|
38
|
Annonaceae
|
Cosmétique
|
12
|
Annona squamosa
|
7
|
Annonaceae
|
Pharmaceutique
|
13
|
Anogeissus leiocarpus
|
58
|
Cumlnelaceae
|
Cosmétique
|
14
|
Anthocieista djalonensis
|
2
|
Loganiaceae
|
Alimentaire
|
15
|
Anthans africana
|
10
|
Moraceae
|
Cosmétique
|
16
|
Artocyrpus altilis
|
1
|
Moraceae
|
Alimentaire, pharmaceutique
|
17
|
Artocyrpus hétérophyllus
|
1
|
Moracae
|
Alimentaire
|
18
|
Azardiryachla indica
|
173
|
Meliaceae
|
Pharmaceutique
|
131
19
|
Balanites aegyptiaca
|
24
|
Zyguphyllaceae
|
Bois-d'énergie
|
20
|
Bambusa vulgaris
|
4
|
Poacease
|
Alimentaire
|
21
|
Bliglia sapida
|
122
|
Sapindaceae
|
Alimentaire
|
22
|
Bambax coslalum
|
55
|
Bumbacaceae
|
Alimentaire
|
23
|
Borassus aethiopum
|
130
|
Arecaceae
|
Cosmétique
|
24
|
Bridelia ferruginea
|
4
|
Euphobiaceae
|
Cosmétique, alimentaire
|
25
|
Burkea aptcana
|
13
|
Caesalpiniaceae
|
Cosmétique
|
26
|
Carica papaya
|
45
|
Canicaceae
|
Alimentaire
|
27
|
Carissa edulis
|
3
|
Apocynacae
|
Bois-d'énergie
|
28
|
Cassia bomduc
|
1
|
Caesalpiniaceae
|
Alimentaire
|
29
|
Cassia sieberiana
|
4
|
Caesalpiniaceae
|
Cosmétique
|
30
|
Ceiba
pensandra
|
97
|
Bombacacaea
|
Alimentaire
|
31
|
Citrus
aurantifolia
|
13
|
Rutaceae
|
Alimentaire
|
32
|
Citrus limon
|
22
|
Rutaceae
|
Pharmaceutique
|
33
|
Citrus maxima
|
2
|
Rutacaea
|
Alimentaire, cosmétique
|
34
|
Citrus sinensis
|
57
|
Rutacaea
|
Alimentaire, bois-d'énergie
|
35
|
Cocos nucifera
|
29
|
Arecaceae
|
Alimentaire
|
36
|
Cola niguritana
|
1
|
Sterculiaceae
|
Alimentaire
|
37
|
Gmelina arborea
|
62
|
Verbeacceae
|
Alimentaire
|
38
|
Halarrhena fiaribunda
|
1
|
Apocynaceae
|
Pharmaceutique
|
39
|
Hymenocandia acida
|
14
|
Euphorbiacae
|
Alimentaire
|
40
|
Hyphaene thebanca
|
48
|
Arecaceae
|
Alimentaire
|
41
|
Irvingia gabonensis
|
1
|
Irvingiaceae
|
Pharmaceutique
|
42
|
Jatrophia curcas
|
3
|
euphorbiaceae
|
Pharmaceutique, alimentaire
|
43
|
Terminalia macroptera
|
9
|
combretaceae
|
Alimentaire
|
132
44
|
Vernonia colorata
|
4
|
Asteraceae
|
Alimentaire
|
45
|
Vitetellaria paradoxa
|
300
|
sapotaceae
|
Alimentaire, bois-d `énergie
|
46
|
Vitex doniama
|
97
|
Verbenaceae
|
Alimentaire
|
47
|
Vitex
simplicifolia
|
5
|
Verbenaceae
|
Alimentaire
|
48
|
Xeroderris stuhimanniii
|
2
|
Fabaceae
|
Alimentaire, pharmaceutique
|
49
|
Xemenia americana
|
2
|
Oleaceae
|
Alimentaire
|
50
|
Zanthorylium zanthoxyloides
|
14
|
rutaceae
|
Alimentaire, pharmaceutique
|
133
ANNEXE 2 : ATTESTATION DE RECHERCHE
134
ANNEXE 3 : LETTRE D'AUTORISATION DU SOUS-PREFET DE
BAFIA
135
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE D'ENQUETES AUX POPULATIONS ET
GUIDE
D'ENTRETIEN AUX PERSONNES
IDENTIFICATION
Nom du quartier :
Nom de l'enquêté :
Sexe : Masculin : Féminin :
Niveau d'étude : primaire secondaire
supérieur
Ménage N° :
Altitude :
Groupe ethnique
Profession :
Date de l'interview :
Cette enquête auprès des populations de Bafia et
des autorités traditionnelles se situe dans le cadre de notre
étude sur les cultures extensives, feux de brousses et évolution
des savanes dans l'arrondissement de Bafia. Elle sera complétée
par les récits et entretiens auprès des différentes
catégories d'acteurs y compris les autorités administratives de
Bafia. Les données collectées dans le cadre de ces
différentes enquêtes seront traitées dans l'anonymat le
plus complet et utilisé à des fins strictement scientifiques.
? Première hypothèse : les conditions
écologiques actuelles sont favorables à la mise en place des agro
forêts dans la région de Bafia
1- Quel est le type de climat à Bafia
?
- Equatorial - Tropical - Tempéré
2- Quelles sont les types de sol à Bafia?
- Ferralitique
- Ferrugineux
- Hydromorphes
- Argileux
3- Quelles sont les saisons de pluies à Bafia ? - Saison
sèche
- Saison pluvieuse
136
-
4- Les sols sont-ils fertiles dans les versants ?
- Oui - Non
5- Qu'elle est l'activité la plus pratiquée
à Bafia ?
- Agriculture
- Chasse
- Artisanat
- Elevage
6- Quel type d'agriculture existe-t-il à Bafia ?
- Itinérante - Sédentaire
7- Quels sont les types d'outils utilisés dans les champs
?
- Houe
- Machette
- Râteau
- Pelle
- Tracteur
- Machine
Deuxième hypothèse : la mise en valeur
des savanes se fait au moyen des outils et des techniques locales
précises
8- Comment se font les champs à Bafia ?
- En rotation
- En horizontal
9- Pratiquent-ils les feux de brousse pour les champs ? - Oui -
Non
10-
137
Si oui.... Pourquoi le font-ils ?
11- Quel est l'utilité des feux de brousse ?
- Ça brule tout - C'est rapide - Ça fertilise
-
12- Pratiquent-ils la jachère ?
- Oui - Non
13- Pourquoi pratiquent-ils la jachère ?
- Pour laisser la terre au repos
- Pour rendre la terre fertile
- Pour conserver certaines espèces
14- Les champs possèdent-ils des arbres ?
- Oui - Non
15- Quelle est l'importance de l'arbre dans le champ ?
- Appropriation
- Alimentation
- Bois d'oeuvre
- Ornement
- Brise vent
- Ombrage
- Raison médicale
- Raison culturelle et mythique
- Bois de chauffage
16- Quel moyen utilisez-vous pour abattre les
arbres ?
138
- Machette
- Hache
- Houe
- Scie à moteur
17- Le défrichement est-il sélectif ou
intégral ?
- Sélectif et pourquoi ? - Intégral et pourquoi
?
18- Conservez-vous et plantez-vous des arbres dans vos
plantations ? Si oui lesquels et pourquoi ? (Remplir le tableau)
Arbres conservés Raisons
Arbres plantés Raisons
19- Plantez- vous des arbres près de vos
domiciles ?
- Oui - Non
Si oui pourquoi ?
139
Arbres plantés Raisons
20- Les arbres conservés offrent-ils des revenus ?
- Oui - Non
21- Quelles techniques utilisez-vous pour planter les arbres
?
- Semis direct
- Pépinière et repiquage - Autre....
22- A quelle période plantez-vous les arbres ?
- Saison sèche
- Saison de pluie
140
Troisième hypothèse : le bilan de la
dynamique de l'occupation des sols établit un recul de la savane au
profil des agro forêts
23- Les champs sont-ils implantés ?
-Au coeur de la savane
-A la lisière de la savane (au contact avec la
forêt) 24 - Quelle est la particularité de chacun
?
25- Les sols sont-ils riches en forêt ou en savane ?
26- Au niveau des versants est-ce qu'on cultive en saison
sèche ou en saison de Pluie ?
27- Au niveau des versants, quel est le mois au cours duquel il
met sa parcelle ?
28- En dehors des feux de brousses, quelles sont les autres
méthodes de nettoyages Des Champs ?
29 - Quelles sont leur utilité ?
30 - En dehors des cultures sur brûlis,
existe-il d'autres pratiques agricoles ?
141
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMMENT ii
RESUME iii
ABSTRACT iv
SOMMAIRE v
LISTE DES FIGURES vi
TABLEAUX vii
PHOTOS ET PLANCHES viii
ACRONYMES ix
INTRODUCTION GENERALE 1
I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 1
II DELIMITATION DU SUJET 3
II.1 Délimitation thématique 3
II.2 Délimitation temporelle 3
II.3 Délimitation spatiale 4
III. PROBLEMATIQUE 6
IV. QUESTIONS DE RECHERCHE 8
IV.1 Question principale 8
IV.2 Questions secondaires 8
V. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8
V.1 Objectif principal 8
V.2 Objectifs secondaires 8
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE 9
VI.1 Hypothèse principale 9
VI.2 Hypothèses secondaires 9
I-1 Le climat humide actuel 36
142
VII- INTERETS DE RECHERCHE 9
VII.1 Intérêts socio-économiques 9
VII.2 Intérêts scientifiques 10
VII.3 Intérêt académique 10
VIII- REVUE DE LA LITTERATURE 10
VIII.1 Approche sur la mise en valeur agricole comme facteur de
dégradation 10
VIII.2. L'agriculture comme facteur de recomposition de la
biodiversité 12
IX- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 14
IX.1. Cadre conceptuel de l'étude 14
IX.1.1. Concept de `' cultures extensives`' 14
IX.1.2 Concept de `' agro forêt» 15
IX.1.3. Concept de `' feux de brousses» 17
IX.1.4. Concept de `'savane» 18
IX.1.5 Terme `'Bafia `' 19
IX.2 Cadre théorique de la recherche 20
IX.2.1. La théorie de la diffusion de l'innovation 20
IX.2.2. La théorie des besoins 20
IX.2.3 La théorie de l'avancée du désert de
Lamprey 22
X- CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 22
b) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES SECONDAIRES 25
c) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES 26
TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE DE LA POPULATION 28
I ERE PARTIE : 35
ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS A BAFIA 35
CHAPITRE 1 : 36
LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE EN
PLACE DES AGRO FORETS. 36
143
I-2 Les sols ferralitiques profonds 42
I-3 Une population active majoritairement occupée par les
activités agricoles 49
I-3-1 Historique de la ville de Bafia. 49
I.3.2 la population 50
50
I.3.3 L'agriculture 51
CHAPITRE 2 : 57
LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE EN VALEUR
AGRICOLE DES SAVANES 57
II.1.1 Le défrichement 57
II.1.2 Le séchage 59
II.1.3 Le brûlis 59
II .1.4 Le nettoyage 60
II.1.5 Le labour 61
II.1.6 Le semis 62
a) L'arachide 64
b) Le haricot 65
c) L'igname 66
d) Le maïs 66
e) Le manioc 67
f) L'ananas 68
II. Le rôle persistant des feux et de la jachère
69
II.2.1 Le rôle des feux 69
II.2.2 Le rôle de la jachère 77
II.3 L'association des arbres aux cultures ou aux champs 78
II.3.1 Les espèces locales associées aux
systèmes agro forestiers 78
II.3.1.1 Les espèces forestières 79
II.3.1.1.1 Le parc arboré 79
IV.2 Principes et types 106
144
II.3.1.1.2 Dans les jardins de case 80
II.3.1.2 Les espèces fruitières exotiques et
indigènes 80
II.3.1.3 La disposition des arbres dans les champs 86
II.3.1.3.1 Les plantations à grand espacement 86
II.3.2 L'utilité des arbres épargnés ou
introduits dans les champs 88
II.3.2.1 L'importance socio-économique 89
II.3.2.1.1 Le bois de chauffage et d'ouvrage 89
II.3.2.1.2 Des arbres qui nourrissent et guérissent 93
a) L'apport nutritionnel des arbres 93
b) L'apport médicinal 93
II.3.2.1.3 L'importance juridique, rituelle et esthétique
93
II.3.2.1.4 L'arbre : un moyen de lutte contre l'érosion
93
IIème PARTIE : 95
LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS
ECOLOGIQUES,
SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE L'AGROFORESTERIE 95
CHAPITRE 3 : 96
LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES
DONNEES
DE TELEDETECTION ET LES RELEVES 96
III.1 Le bilan de l'évolution de l'occupation des sols
96
III.2 La reconstitution des étapes de la dynamique des
savanes 101
III.2.1 Une parcelle intacte de végétation
naturelle 101
III.2.2 Le défrichement 102
III.3 Le devenir des arbres après abandon des champs en
jachère 103
CHAPITRE 4 : 105
LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELS
DE
L'AGROFORESTERIE 105
IV.1 Origine et diffusion 105
145
IV.3 Applicabilité 106
IV.4 Les implications (écologiques, socio-culturels et
économiques) de l'agroforesterie 109
IV.4.1 Les implications écologiques de L'agroforesterie au
niveau de l'exploitation, au
niveau du paysage et au niveau national 109
IV.4.2 Les implications socio-culturels de l'agroforesterie au
niveau de l'exploitation, au
niveau du paysage et au niveau national voir mondial 111
IV.4.3 Les implications économiques de l'agroforesterie
au niveau de l'exploitation, au
niveau du paysage et au niveau national voir mondial 111
IV.5 L'implications de l'agroforesterie sur l'augmentation du
taux de boisement 112
IV.6 L'implication de l'agroforesterie sur l'accroissement de la
capacité de stockage du CO2
113
IV.7 Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie et une
parcelle sans agroforesterie
ou naturelle 115
CONCLUSIONGENERALE 119
BIBLIOGRAPHIE 119
ANNEXES 119
TABLE DES MATIERES 119
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