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Mises en valeur agricole et dynamique des agroforêts dans les savanes autour de Bafia, centre-Cameroun


par Christine Vanessa Ntsama
Université de Yaoundé 1 - Master 2021
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A

Ma défunte mère BALLA MINSI OLIVE,

Tonton ETOUNDI BALLA FRANCOIS et tantine NGA AGHATE FLORENCE, vous vous êtes toujours battus pour m'éduquer et m'apporter tout le soutien possible.

Veuillez trouver dans ce travail un début d'accomplissement de vos oeuvres !

II

REMERCIEMMENT

La recherche scientifique, dans sa pratique, est un construit collectif qui nécessite humilité et reconnaissance des efforts et du travail des autres. Ainsi pour la bonne réalisation de ce mémoire, des personnes nous ont soutenues, nous ont tenues la main, du fond du coeur, à leur exprimer notre profonde gratitude.

- Au Pr YOUTA HAPPI JOSEPH, qui a toujours eu du temps à m'accorder pendant mes recherches et à toujours répondre à mes préoccupations via WhatsApp et par rendez-vous.

- Au Doctorant Mopi Fabrice qui nous a toujours aider lors des enquêtes sur le terrain.

- A tous les enseignants du Département de Géographie de Yaoundé 1 qui ont participé avec rigueur, à notre formation à travers leurs enseignements et leurs conseils.

- A Mr le Sous-préfet de l'Arrondissement de Bafia - A Mr le Maire de la commune de Bafia

Qui nous a facilité la rencontre avec les agriculteurs et nous accordé une accueille chaleureuse venant d'eux.

- A tous les chefs Traditionnels et Patriarches qui ont été nos personnes ressources pour leur contribution.

- A tous mes camarades de Master 2 de Géographie de matricule 2014, avec qui nous avons passé des années mémorables. Nous leurs disons merci pour leur collaboration et leur solidarité dont ils ont fait preuve à notre égard.

- Au Dr Harold, Onambele Tsimi Alain Joseph, Ndji Jeanne, Christel Boukak, Jacob, Jasmain, Noutanewo pany, Possa Pauline pour leur assistance, leurs conseils, leurs soutiens, leurs encouragements et leur disponibilité à notre écoute qui nous ont boostés dans la réalisation de ce travail.S

Que tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la réalisation de ce travail trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

III

RESUME

L'implantation des arbres dans les champs des savanes autour de la ville de Bafia demeure une alternative aussi bien pour les populations, que pour le milieu naturel. Cette étude a été menée dans le but de déterminer la contribution des cultures extensives à la transformation des savanes. La plupart des travaux qui attestent qu'une mise en valeur agricole conduit à une mise à nu des sols, voire à la désertification. Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle les mises à valeur agricole entrainent le recul des savanes et l'expansion des agro forêts. La démarche hypothético-déductive a été choisie comme démarche méthodologique. Nous avons eu recours aux images satellites de 1984 et 2019 pour l'analyse de l'évolution de l'occupation des sols. Le bilan montre que la savane a reculé de -4166,708 ha entre 1984 et 2019 et les agro forêts ont augmenté de +3374,179 ha.

Dans les détails, les analyses diachroniques révèlent que le recul des savanes et de la forêt galerie s'est fait au profit des zones de cultures, et des agro forêts.

En effet, l'implantation des arbres dans les savanes est favorisée par un climat qui est humide, un sol ferralitique profond et une population active.

De même, l'agriculture qui autrefois était destinée à l'autoconsommation est devenue spéculative, d'où une conquête accrue des terres. L'introduction ou la conservation des arbres (fruitiers ou essences à bois précieux) met en place des conditions qui favorise le recrutement des arbres de la forêt dans les champs. Ainsi la mise en jachère des parcelles contenant des arbres conduit à l'augmentation du taux de boisement, de l'accroissement de la capacité de stockage du CO2, et la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes.

Mots clés : Cultures extensives, agro forêts, feux de brousse, savane, Bafia

iv

ABSTRACT

The establishment of trees in savannah fields around the town of Bafia remains an alternative both for the populations, and for the natural environment. This study was carried out with the aim of determining the contribution of extensive crops to the transformation of savannas. Most studies show that agricultural development leads to the exposure of soils or land. We started from the hypothesis according to which agricultural development leads to the retreat of savannas and the expansion of agroforests. The hypothetico-deductive approach was chosen as a methodological approach. We used the 1984 and 2019 satellite images to analyze the evolution of land use. The results show that the savannah shrank by -4166, 708 ha between 1984 and 2019 and agroforests increased by +3374, 179 ha.

In detail, the diachronic analyzes reveal that the decline of savannas and gallery forest has been donr to the benefit of crop area and agro forests.

Indeed, the establishment of trees in savannas is favored by a climate which is humid, a deep ferralitic soil and an active population.

Likewise, agriculture which in the past was intended for self-consumption, has become specultative, hence an increased conquest of land. The introduction or conservation of precious wood trees (fruit trees or species) creates conditions which favor the recruitment of forest trees into the fields.

Thus, the fallowing of plots containing the trees leads to an increase in the afforestation rate, the increase in the storage capacity of CO2, and the relative conservation of the biodiversity of trees and shubs.

Keywords: Extensive crops, Agroforest, Bush fires, Savannah, Bafia

SOMMAIRE

V

DEDICACE i

REMERCIEMMENT ii

RESUME iii

ABSTRAT iv

SOMMAIRE v

LISTE DES FIGURES vi

TABLEAUX vii

PHOTOS ET PLANCHES viii

ACRONYMES ix

INTRODUCTION GENERALE 1

I ERE PARTIE : 35

ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS A BAFIA 35

CHAPITRE 1 : 36

LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE EN

PLACE DES AGRO FORETS. 36

CHAPITRE 2 : 57

LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE EN VALEUR

AGRICOLE DES SAVANES 57

IIème PARTIE : 95

LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS ECOLOGIQUES,

SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE L'AGROFORESTERIE 95

CHAPITRE 3 : 96

LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES DONNEES

DE TELEDETECTION ET LES RELEVES 96

CHAPITRE 4 : 105

LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELS DE

L'AGROFORESTERIE 105

CONCCLUSION GENERALE 120

BIBLIOGRAPHIE 119

ANNEXES 119

TABLE DES MATIERES 119

vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de Bafia 5

Figure 2: Schéma de la démarche hypothético-déductive 24

Figure 3 : Une saison sèche parfois étendue sur 4 mois, mais des précipitations qui restent

bien réparties dans l'année. 40

Figure 4 : Courbe ombrothermique de la région de Bafia 42

Figure 5: Diagrammes texturaux des sols de Biabegoura (BER) et de Doguem (MAN). 45

Figure 6: Les sols de la région autour de Bafia 49

Figure 7: Perception de présence de boisement par la population 50

Figure 8: Le pourcentage des populations en fonction d'utilisation des parcelles 71

Figure 9: Feu de brousse comme facteur premier de dégradation du milieu à Bafia 76

Figure 10 : Les revenus annuels moyens des chefs de ménage impliqués 90

Figure 11: revenus moyens tirés de la conservation du tek 91

Figure 12: Contribution du genre au développement local 92

Figure 13: Les usages du genre tek 92

Figure 14: Evolution spatiale de l'occupation des sols entre 1984 et 2019 97

Figure 15: Bilan chiffré de l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019 98

Figure 16: Tendance de l'évolution entre 1984 et 2020 99

Figure 17: Dégradation des terres 107

Figure 18: Utilisation des terres 108

Figure 19 : Climat et précipitation 109

Figure 20: Paysage agroforestier avec ombrage et sans ombrage 110

Figure 21: Un échantillon agroforestier de deux essences (avocatier et safoutier) dans une

parcelle 113

vii

TABLEAUX

Tableau 1 : Les outils utilisés, leurs fonctions et résultats obtenus dans le cadre de notre

recherche 27

Tableau 2: Tableau de ménages susceptibles de faire l'Objet d'enquête. 28

Tableau 3: Superficie des sites étudiés. 30

Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE 34

Tableau 5: précipitations de la station météorologie de la région de Bafia (moyenne sur 23 ans)

41

Tableau 6: La production vivrière de l'Arrondissement de Bafia 51

Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs selon les villages 52

Tableau 8 : Marchés de Bafia 54

Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao amélioré 54

Tableau 10: Différents étapes des techniques locales et leurs fonctions 63

Tableau 11: le pourcentage des populations 71

Tableau 12: Principales essences épargnées ou plantées dans les champs 81

Tableau 13: Principales espèces fruitières exotiques ou indigènes à Bafia 82

Tableau 14 : La densité des arbres associés aux champs 87

Tableau 15 : Superficie de chaque classe d'occupation du sol en 1984 et 2019 au niveau de

l'ensemble de paysage de la commune de Bafia 98
Tableau 16: Evolution de l'occupation des sols en (ha) entre 1984 et 2019 dans

l'Arrondissement de Bafia 101
Tableau 17: Composition chimique du bois en fonction des essences et de leur pourcentage

114

Tableau 18: Taux de stockage de carbone en fonction des milieux 115

Tableau 19: Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie et une parcelle sans

agroforesterie 115

VIII

PHOTOS ET PLANCHES

Photo 1: Les bayam selam au grand marché de Djoumba 53

Photo 2: Une parcelle défrichée en attendant d'être brulée 59

Photo 3: Un champ ayant subi un brûlis en attendant son nettoyage 60

Photo 4: Un champ en plein nettoyage 61

Photo 5: Etape du semis 63

Photo 6: un champ d'arachide 65

Photo 7: Un champ de haricot 66

Photo 8: Un champ de maïs 67

Photo 9: un champ de manioc 68

Photo 10: Mise en feu d'une parcelle de savane 70

Photo 11: une parcelle laissée au repos en jachère 78

Photo 12: un manguier (Mangifera indica) associé aux cultures dans un champ 80

Photo 13: Un avocatier au milieu d'un champ 83

Photo 14: Un champ de maïs avec un faible taux de recouvrement 86

Photo 15: Un tas de bois lors du nettoyage du champ 89

Photo 16: Arbre isolé et écorcé dans une jachère 103

Photo 17 : Une parcelle avec agroforesterie 117

Photo 18: Une parcelle sans agroforesterie. 118

Planche photographique 1 : Labour non précédé de feu : cultures de bas-fonds 62

Planche photographique 2: deux champs d'ananas 69

Planche photographique 3: feux de brousses observés dans les plantations privées à Bafia 76

ix

ACRONYMES

AIB : Agriculture sur brulis

BUCREP : Bureau Camerounaise de Recensement et d'Etude de la population

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

FAO : Food and Agriculture Organisation GIC : Groupes d'Initiative Commune

GRET : Groupe de Recherches et d'Echanges Technologiques

INS : Institut Nationale de la Statistique

IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MINFOF : Ministère des forets, et de la faune

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINRESI : Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation

OAL : Organisme d'Appui Local

ONG : Organisation non gouvernementale

PCD : Plan Communal de Développement

PNPD : Programme National de Développement Participatif

PUGT : Plan d'Utilisation et gestions des Terres

Redd+ : Réduction des émissions issues de la déforestation et la dégradation des forets, + gestion durable des forêts et conservation des forêts et augmentation des stocks de carbone

II

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat.

INTRODUCTION GENERALE

I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

Dans le contexte de l'exploitation agricole des écosystèmes de forêts et de savanes tropicales, de très nombreuses études évoquent la mise à nu des sols ou de la désertification comme implications :

Selleron, (1993) ; Tonye et al. (1997) ; Zapfack et al. (1997) accordent une large place au système agraire, au déboisement et à l'agriculture intensive, principales causes de la déforestation. La forêt est détruite par les défrichements, l'abatage des arbres et les brûlis successifs de parcelles de terre pour l'établissement des champs vivriers et des plantations pérennes.

D'après Zapfack et al, (1997), l'agriculture sur brulis est la principale cause de déforestation au Cameroun. Cependant, c'est l'agriculture qui en est la cause la plus importante. En effet, la mise en culture récurrente des terres forestières, en plus de réduire l'extension spatiale de la forêt dense et des savanes, a un double effet sur le peuplement de la végétation. Elle provoque une diminution quantitative des essences forestières et leur remplacement par de nouvelles espèces et, fait inhérent à ce premier problème, elle cause une élimination qualitative de ces essences.

Pour Fometé et al. (1998), les grandes plantations industrielles et l'agriculture commerciale contribuent énormément à la destruction de la végétation. Les cultures itinérantes, les défrichements répétés et la rotation des courtes et longues jachères pratiquées favorisent la destruction des forêts sub-montagnardes en installant les formations secondaires.

D'après un rapport de la FAO datant de 1996, aux Etas unies, l'agriculture est dénoncée comme `'un facteur décisif de la destruction croissante des sols agricoles, de l'érosion, de la désertification et de l'appauvrissement généralisé des pays et des régions où elle se pratique c'est à dire l'une des plus grandes sources de déforestations». Ces chercheurs, à l'instar d'Aubréville (1949) invoquaient une origine anthropique de la savane dans ces régions. Les agriculteurs coupaient la forêt pour cultiver et se nourrir, et le retour fréquent des cultures sur les mêmes espaces à l'origine forestier, combiné à l'usage du feu, entrainait un processus de savanisation. Aujourd'hui les écologues expliquent la présence de ces îlots de savane ou de

2

mosaïques forêt-savane par les périodes sèches antérieures en particulier durant l'holocène (4000 et 2000 ans avant notre époque). Ces savanes se sont maintenues ensuite malgré une pluviométrie plus abondante dans les situations de sols pauvres, cuirassés ou sableux, et lorsque les feux favorisés par la présence d'une biomasse importante de graminées se répétaient quasiment chaque année.

Hors de nos jours, dans un contexte des savanes et même des zones arides, nous constatons une association des arbres aux cultures dans les champs. Ce qui pourrait avoir à long terme un aspect positif pour la conservation des écosystèmes.

Pour Williams en 1997, Il est donc conseillé d'implanter les parcelles agroforestières dans les sols fertiles plutôt que dans les sols pauvres.

Michel Baumer (1955), pense qu'on a commencé de mettre au point des systèmes artificiels, utilisant des techniques agroforestières, par exemple au Nord des Monts Kapsiki au Cameroun, avec des brises vent à plusieurs étages composés de ligneux à usages multiples.

Bon nombre d'experts considèrent les agriculteurs comme les acteurs principaux de cette mise en valeur agricole tant qu'ils maintiendront la pratique d'abattis brûlis associée aux cultures vivrières. Ce schéma théorique et simplificateur sur le caractère dégradant des pratiques paysannes proposé dès 1949 par Aubréville, sert encore aujourd'hui d'argumentaire aux experts qui prônent des politiques "conversationnistes" de la forêt (Comité national français du changement global, 2006).

Dans le domaine forestier non permanent, le défrichement en vue d'une mise en valeur agricole est toléré, à condition de respecter les droits traditionnels.

Après de grandes sècheresses des années 1970-1973, l'Etat camerounais développa dans le nord du pays une politique de `'lutte contre la désertification» qui incluait une protection accrue des arbres de parc. De nombreux parcs péri-villageoises de la région du Nord Cameroun sont devenus clairsemés et vieillissants (Raison, 19988 ; Gautier et al, 2002 a), comme celui du territoire villageois de Tokombéré : 06 arbres/ha et diamètre moyen de 60 cm à hauteur de poitrine (Libert et Eyog-Matig, 1996). Cependant, ces mêmes auteurs montraient, dès 1990, l'existence de parcs beaucoup plus jeunes et beaucoup plus denses (40 arbres/ha, diamètre moyen 34 cm), développés ponctuellement par quelques agriculteurs.

En 1996, le projet GAO-DOSSO, testé au Niger était une méthode pour encourager les agriculteurs à conserver et à protéger la régénération naturelle arborée dans les champs. Grace à une campagne d'information et de versement de primes d'un montant très modeste (moins de

3

0,1 euro par arbre conservé et protégé pendant 3 ans), mais néanmoins incitatives, ce projet a permis en dix ans de faire passer la densité en Faidherbia albida, de 5 à 35 pieds par ha, sur un territoire de 15 000 ha (Montagne, 1996).

Depuis les années 1970 de nombreux travaux ont montré la progression du peuplement arboré dans bien des régions de contact forêt savane d'Afrique subsaharienne comme par le centre de la Côte d'Ivoire (Avenard et al. 1973 ; Blanc-Pamard et Spichiger, 1973 ; Blanc-Pamard et Peltre, 1987). Les agriculteurs ont joué un rôle important dans la « reforestation » de ces milieux notamment en développant des cultures extensives comme le manioc, l'arachide et le maïs. Ces pratiques ont été étudiées en Guinée et au Cameroun par des agronomes et des ethnoécologues (Dounias, et Hlandik, 1996 ; Filipski. et al. 2007 ; Jagoret et al. 2011 ; Correia. et al. 2010). Dans la plupart de ces situations les plantations ont pris la forme de systèmes agroforestiers complexes dénommés « agroforêt » dans ce texte. Ces études ont mis en évidence le processus d'extension des agroforêts à base de culture extensives sur la savane sans pour autant localiser, quantifier et expliquer les processus spatiaux et les facteurs socio-économiques qui les sous-tendent. Il parait nécessaire d'apporter une contribution nouvelle dans la compréhension de la dynamique des systèmes agraires à zone de mosaïque forêt-savane.

II DELIMITATION DU SUJET

II.1 Délimitation thématique

La thématique que nous abordons a déjà eu à faire l'objet de plusieurs études par certains auteurs mais pas dans les mêmes objectifs. Dans le cadre de notre étude, cette thématique est abordée sur une approche environnementale, c'est-à-dire que nous nous limiterons à étudier la contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts.

II.2 Délimitation temporelle

Ce sujet s'inscrit dans le thème général de la spécialité « dynamique de l'environnement et des risques » du cycle de Master en Géographie de l'Université de Yaoundé I. Face au phénomène d'aménagement agricole favorisant une augmentation du taux de boisement, un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de stockage de carbone. Les arbres peuvent être laissés dans les champs pour plusieurs raisons : pharmaceutique, d'ornement, d'ombrage, de fertilisation d'alimentation, de bois de

4

chauffage..... A Bafia, la mise en valeur agricole favorise une meilleure implication écologique de l'agroforesterie et une conservation de la biodiversité. Telles sont les raisons qui justifient cette étude autour du thème « Les mises en valeur agricole et la dynamique des agroforêts dans les savanes autour d Bafia, Centre-Cameroun ».

II.3 Délimitation spatiale

Une notion d'échelle d'analyse existe parce que chaque site a des réalités différentes de l'autre, nous travaillons sur la commune de Bafia qui est le chef-lieu du département du Mbam et Inoubou, région du centre Cameroun. L'arrondissement dont la ville porte le nom, s'étend sur la rive Sud du fleuve Mbam, en bordure occidentale du plateau central Camerounais. Il couvre une superficie d'environ 370 km2 et occupe la brèche de terre, coincée entre 4° 37» et 4°46' de latitude Nord, 11°6' et 11°18' de longitude Est. Bafia est distant de Yaoundé, la capitale du Cameroun de 120 kilomètres. L'arrondissement de Bafia est limité au Nord par le fleuve Mbam, limite naturelle avec les communes de Deuk et de Ngoro, au Nord-Ouest par la commune de KonYambetta, à l'Est et au Sud par la commune d'Ombessa, à l'Ouest par la commune de Kilki (Figure 1). Sa population est estimée à 56 506 habitants en 2005 selon le PCD de Bafia, une densité de la population de 158,61 habitants /km2, son nombre de village est de 32 dont 4 villages dans l'espace urbain (selon le PCD de Bafia de 2005)

5

Source : INC fond de carte topographique Yaoundé, 1/200 000

Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de Bafia

6

III. PROBLEMATIQUE

Contrairement à ceux que pensent certains auteurs, les mises en valeur agricole ne conduisent pas systématiquement à la désertification et à la dégradation des terres. A Bafia, ces aménagements agricoles favorisent plus tôt une augmentation du taux de boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de stockage de carbone. (Beer ; 2004) pense que l'introduction d'une diversité végétale dans un agro écosystème peut profondément modifier le micro climat ; la présence d'arbres associés à une culture tamponne la température de l'air et du sol et diminue la vitesse des vents et la quantité et la qualité de lumière transmise et augmente surtout l'humidité relative de l'air et l'humidité des sols dans le sous-étage. Les plantations, la vitesse des vents peuvent être réduite de 72% du fait de la présence d'arbres en association avec les caféiers (Pezzopaane ; 2010). (Weiner ; 2001) pense que dans les zones où les arbres d'ombrages sont en faible densité, la diminution de la compétition interspécifiques en plus de l'augmentation des ressources abiotiques permettent une meilleure nutrition et donc un meilleur développement des plantes s'installant sur ces zones. Les arbres peuvent être laissés dans les champs par défaut, c'est-à-dire que leur présence n'est pas particulièrement souhaitée mais la dureté de leur bois (Conkin, 1957 ; Dove, 1985 ; Dounias, 1993 ; Rosler, 1997), la grosseur de leur tronc, le manque de main-d'oeuvre ou encore des contraintes de calendrier liées aux aléas climatiques (Dounias, 1993) conduisent le cultivateur à prendre la décision de ne pas les couper. D'autres vont meme jusqu'à parler (Carrière, obs. Pers), pour certaines populations de savane (Les Dupa et les Tikar), du caractère harassant et pénible de l'abattage « dont on se passerait volontiers » (Garine, 1995 ; Dounias, sous presse), qui sert de prétexte pour éviter ce travail d'abattage (De wachter, 1997). D'autres personnes vont enfin évoquer sans discernement (Carrière,obs.pers.) , la paresse et la fainéantise pour expliquer la présence d'arbres dans les champs.

Les paysans tropicaux associent toujours certains arbres à une amélioration de la fertilité du sol (Roussel, 1992) grâce à leurs propriétés fixatrices d'azote (Garine, 1995), à la chute de ses feuilles ou de ses fruits (Mapongmetsem et al, 1998) et de l'eau contenue dans le sol, les arbres étant laissés pour leur ombrage (Belshaw et Bolton, 1993 ; Dounias, 1993), à la prévention contre l'érosion (Dounias, 1993 ; Garine, 1995). D'ailleurs, même les arbres coupés ou brulés ne sont jamais dessouchés (Bahuchet, 1997) et ainsi ils participent à la protection des sols et à la régénération du couvert forestier parfois grâce aux rejets de souche.

7

La mise en valeur agricole favorise une meilleure implication écologique de l'agroforesterie sur l'exploitation (amélioration de la couverture du sol, réduction de l'érosion), sur le paysage (la réduction de la dégradation et de la sédimentation, l'augmentation de la disponibilité de l'eau), et sur le plan national (l'amélioration de la biodiversité, l'arrêt et l'inversion de la dégradation des terres). De plus une meilleure implication socio-culturelle de l'agroforesterie sur l'exploitation (l'amélioration de connaissance sur la conservation, la réduction de la pression sur les forêts), sur le paysage (l'augmentation de la sensibilité à la santé environnementale, à la réduction de la déforestation), et sur le plan national (la protection des ressources nationales et naturelles pour les générations futures, le patrimoine). Et enfin une

meilleure implication économique de l'agroforesterie sur l'exploitation (la création des
revenus en espèces additionnels), sur le paysage (la réduction des dégâts sur l'infrastructure hors-site, la création d'emplois) et sur le plan national (l'amélioration des moyens d'existence et du bien-être).

La mise en valeur agricole favorise une conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes. Les agriculteurs de Bafia défrichent les savanes pour mettre des cultures. Ce défrichement est sélectif, ces cultivateurs conservent les arbres peu gênants ou utiles. Parfois, ils introduisent de nouvelles espèces ou conservent une partie de la régénération naturelle. Les administrations protègent les arbres situés dans les champs et les formations naturelles, en interdisant la coupe. Nous devons sécurisés les droits de l'arbre. Ces arbres laissés dans les champs ou plantés sont des besoins alimentaires, pharmaceutique, cosmétique, d'ombrage, de bois de chauffage et d'appropriation. Plusieurs mesures sont à prendre à compte pour conserver la biodiversité exemple l'élaboration des stratégies pour l'utilisation durable, la planification et aussi nous devons adopter des moyens pour une bonne conservation en créant des parcs nationaux, des réserves, aménager le territoire et contrôler l'occupation du sol.

Au regard de ce qui précède, il y'a une sorte de contradiction dans les résultats de la recherche scientifique en ce qui concerne la mise à nu des sols ou de la désertification comme augmentation du taux de boisement et comme une conservation relative de la biodiversité.

8

IV. QUESTIONS DE RECHERCHE

IV.1 Question principale

De quelles manières et selon quels ampleurs les mises en valeur agricole contribuent-elles au recul des savanes et à l'extension des agro forêts ?

IV.2 Questions secondaires

QS1 : Quelles sont les conditions écologiques et humaines favorables à l'avancée des agro forêts sur les savanes ?

QS2 : Quels sont les outils et les techniques de mise en valeur agricole des savanes ?

QS3 : Quels sont le bilan et les mécanismes d'évolution des savanes autour de la ville de Bafia ?

QS4 : Quelles sont les implications écologiques, économiques et socio-culturelles de l'agroforesterie ?

V. OBJECTIFS DE RECHERCHE

Notre étude poursuit deux types d'objectifs : un objectif principal et des objectifs secondaires :

V.1 Objectif principal

De manière générale, il s'agit de déterminer la contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts.

V.2 Objectifs secondaires

OS1 : Préciser les conditions écologiques et humaines favorables à la mise en valeur agricole des savanes.

OS2 : Recenser les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes.

OS3 : Etablir le bilan qualitatif et quantitatif de la dynamique des savanes basé sur les données de télédétection et les relevés.

QS4 : Donner les implications écologiques, économiques et socio-culturelles de l'agroforesterie

- Elle cherche à évaluer le taux de participation de toutes les couches sociales des populations ainsi que les retombées de gestion.

9

VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE

Dans le cadre de notre recherche, nous distinguons l'hypothèse principale et les hypothèses secondaires :

VI.1 Hypothèse principale

Les mises en valeur agricole entraînent le recul des savanes et l'extension des agro forêts à moyen et à long termes.

VI.2 Hypothèses secondaires

HS1 : Les conditions écologiques actuelles sont favorables à la mise en place des agro forêts.

HS2 : La mise en valeur des savanes se fait au moyen des outils et des techniques locales précises.

HS3 : Le bilan de la dynamique de l'occupation des sols établit un recul de la savane au profil des agro forêts et donc, une augmentation du taux de boisement.

HS4 : Les implications écologiques, économiques et socio-culturelles sont reparties en trois niveaux : l'exploitation, le paysage et le national.

VII- INTERETS DE RECHERCHE

Ce travail de recherche a pour objet l'étude de la contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts à Bafia. Il revêt plusieurs intérêts notamment :

VII.1 Intérêts socio-économiques Notre travail vise à :

- Attirer l'attention des différents acteurs impliqués à mieux travailler ensemble dans la protection de la nature. Sa protection sur la localité facilitera le développement de l'agriculture et l'élevage, la production du commerce sur les vastes marchés et le développement des infrastructures en facilitant leur niveau de vie et en réduisant la pauvreté.

10

VII.2 Intérêts scientifiques

- Cette étude vise une meilleure connaissance de la gestion des ressources naturelles à l'échelle locale et régionale

- Il s'agit de préciser les conséquences positives et négatives de la dynamique des peuplements.

- Le travail vise à restituer les implications de l'utilisation du milieu et les effets induits tels que la recomposition de la biodiversité et la dynamique des paysages.

- La recherche vise aussi à évaluer l'impact des cultures extensives sur l'évolution des savanes.

VII.3 Intérêt académique

Notre étude est un travail de recherche qui vise à contribuer aux banques de données portant sur les relations qui existent entre les cultures extensives et la dynamique des savanes.

VIII- REVUE DE LA LITTERATURE

Notre recherche documentaire a permis de ressortir deux approches ayant fait l'objet des travaux à savoir :

VIII.1 Approche sur la mise en valeur agricole comme facteur de dégradation

De nombreux auteurs ont traité de la question nous pouvons citer :

SIAKEU J., TCHAWA P. et al. (1998) montrent que la localité de Bana connait une dégradation du sol par l'activité érosive causant ainsi la baisse de la fertilité du sol. Les activités agropastorales inadaptées et désorganisées concourent à l'érosion et la dégradation du sol. Pour ces auteurs, l'érosion est très intense dans cette zone entrainant la pauvreté chimique des sols et les mouvements de masse. Les auteurs insistent sur le fait que cette érosion est plus aggravée par les activités humaines. De plus, l'emprise spatiale des cultures exotiques (Eucalyptus et caféier) introduit en 1920 et 1950 respectivement, dégrade aussi le milieu. Aussi, le manque de terre pousse

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certaines personnes à un défrichement et mise en valeur des zones écologiquement fragile.

Dans la même logique, FOTSING J.M et TCHAWA P. (1994)1 montrent que les aménagements agricoles récentes et les reboisements à Eucalyptus à Bana réduisent les espaces pastoraux et ne semblent pas porteur d'espoir. Les auteurs insistent sur le fait que les boisements à Eucalyptus présentent dans ces zones entrainent plutôt une dégradation du milieu car n'offrent que très peu de possibilité d'alimentation du bétail, entrainent la pauvreté des sols du sous-bois, ainsi que le mécontentement des Bororos qui s'opposent aux forestiers.

TCHAWA (2002) complète en montrant que la dégradation du milieu à Bana est aussi liée aux boisements mal intégrés à l'espace rural qui modifient la configuration de l'espace rural ou le schéma traditionnel de l'occupation de l'espace.

DONGMO (1981) dans son ouvrage a montré que la pression démographique a un impact sur la mutation du système agraire. Cette pression entraine la surexploitation des sols et l'insuffisance des terres. De plus ces pratiques ont favorisé l'extension des savanes au détriment des forêts.

Par la suite, PATRICE JEBKALBE (2010) a montré que l'évolution des populations entraine une dégradation rapide des écosystèmes, épuise les ressources naturelles, dégrade les pâturages. Toujours dans la même lancée, la pratique des feux de brousse répétée et tardive, la conquête des surfaces de cultures et le surpâturage ont contribué à l'appauvrissement de la composition floristique.

GREENLAND et NYE (1960) ont montré que dans le cas des cultures extensives sur brûlis, l'effet du défrichement sur les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des sols a largement été traité dans le fait de dire que la destruction de la couverture ligneuse provoquée par l'essartage2 perturbe l'équilibre biologique des sols.

SCHLIPPE (1956) quant à lui montre que les cultures extensives sur brûlis ont longtemps été considérées comme dévastatrice.

1 FOTSING, J.M., et TCHAWA, P., (1994) Pastoralisme et dégradation/conservation des sols des terroirs d'altitude du Cameroun de l'Ouest. Réseau Érosion, Bulletin, n°14, pp. 359-373.

2 C'est le fait de couper et de bruler

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Pour ramener ces différentes idées des auteurs dans notre thème, nous pouvons dire que les cultures extensives sur brulis jouent un rôle dévastateur sur les peuplements.

VIII.2. L'agriculture comme facteur de recomposition de la biodiversité

Malgré la pratique de la mise en valeur agricole comme facteur de dégradation, elle a aussi des aspects positifs comme celle de permettre la recomposition de la biodiversité.

D'où OLIVIER et CHAUVET (1993) pensent que l'agriculture extensive sur brûlis dans les conditions de faible densité de population est considérée comme un système stable et durable d'un point de vue écologique

GUILLEMIN (1956) montre que les cultures extensives ne sont forcément pas un facteur de dégradation du milieu naturel, dans la mesure où certaines conditions sont réunies : très faible population, souvent liée à une longue amplitude de la phase de repos des sols et pratique d'une agriculture de subsistance.

RUTHENBERG (1974) après ces études montre que les plantes cultivées utilisent pour leur croissance les éléments présents dans le sol, ceci est une caractéristique des systèmes itinérants qui fonctionnent grâce à une longue période de jachère au cours de laquelle s'effectue la reconstitution du stock d'éléments minéraux.

MOUTTAPA (1974) pense à son tour que l'érosion du sol est généralement faible dans les systèmes traditionnels.

CAMARA (1989) montre que sur les trois espèces cultivées (riz, arachide et manioc), la perte en terres diffèrent suivant la culture et varient pour une même culture au cours de l'année. Elles sont liées à la couverture végétale mais aussi à la hauteur de la dernière couche de végétation interceptant les gouttes de pluie. L'arachide est l'espèce qui couvre le mieux. Par ordre décroissant d'efficacité de la couverture végétale, nous trouvons ensuite le riz et enfin le manioc. Les pertes en terre sont les plus fortes en début de cycle végétatif, alors que la saison des pluies est déjà bien avancée et que l'espèce cultivée ne protège pas suffisamment le sol, ou enfin de cycle après la récolte comme l'arachide.

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Pour VAN OERS (1988) les germinations de ligneux de savane, dont les parties antérieures sont détruites chaque année au moment des feux peuvent rejeter.

BAHUCHET (1997) pense que la mise en jachère pendant laquelle la fertilité du sol sera restaurée, est une condition sine qua non au bon fonctionnement de l'agriculture itinérante simultanément lorsque les terres sont défrichées et d'autres se régénèrent afin d'être utilisées ultérieurement.

CESAR (1964) pense qu'au moment de l'abandon des champs, la jachère est formée d'une mosaïque de petites parcelles ayant subi un nombre d'années de culture et des traitements différents, la végétation n'est plus sarclée mais les feux annuels persistent en saison sèche, les ligneux présents sous forme de rejets ou de germination, vont donc être soumis à des conditions écologiques différentes et vont croitre plus ou moins rapidement en compétition avec la végétation herbacée.

MOREL et QUANTIN (1964) ont montré que, dans les savanes centrafricaines comparables à celles de Bafia, que la vitesse d'apparition des stades successifs de reconstitution de la jachère dépend de l'état structural initial du sol et de sa fertilité, car pour lui ce sont les pratiques des feux de brousses et la densité des populations. La progression des forets est stoppée sur les lisières par un double-feu constitué par les peuplements de zingiberaceaet de chromolalnaodorata. Cette espèce il y'a 30ans comporte de façon offensive en savane, élimine les graminées et favorise l'évolution de genres pionniers de foret : comme Albizia l'action de cette espèce accélère la progression forestière. D'où si rien n'est fait pour le perturbé cela va permettre à la forêt de gagner plus de territoire : d'où l'avancée des forets sur les savanes.

Pour ramener ces idées sur notre thème, nous pouvons dire que la mise en jachère pendant laquelle la fertilité du sol sera restaurée, est une condition sine qua non au bon fonctionnement de l'agriculture itinérante simultanément lorsque les terres sont défrichées et d'autres se régénèrent afin d'être utilisées ultérieurement.

S'agissant de notre point de vue, nous pouvons dire que la mise en valeur n'a pas que pour but de dégrader le milieu, elle aussi grâce à l'implantation des arbres dans les champs augmentent le taux de boisement dans les milieux et de la biodiversité par l'apparition de nouvelles espèces.

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IX- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE

IX.1. Cadre conceptuel de l'étude

Pour éviter tout mal attendu qui ne se trouve pas dans mon champ de travail, nous proposons de définir certains concepts clés dont le but est de permettre aux lecteurs de mieux saisir nos propos et de les interpréter dans le contexte qui est celui de cette étude.

Ainsi nous pouvons citer : les concepts de culture extensive, agro forêts, feux de brousse, savane, Bafia.

IX.1.1. Concept de `' cultures extensives`'

Selon la rousse, Les cultures sont un ensemble des plantes de l'espèce cultivées sur une parcelle, un terroir

Alors que l'extensif c'est ce qui s'étend ou qui fait l'effort pour étendre. Elle ne demande pas beaucoup d'effort physique, mais il y'a coupure d'arbre abusivement.

D'où la composante des deux se définit comme étant l'ensemble des plantes cultivées qui s'étendent sur une parcelle ou sur un terroir bien délimité.

Selon le dictionnaire Larousse (2000), les cultures extensives comme étant les cultures qu'on produit dans les grands espaces ou les grandes superficies pour un petit rendement. Ce sont des cultures qu'on n'utilise pas d'engrais chimiques à l'instar du cacao à Bafia. Ce sont également des cultures qui sont destinées à la consommation et non à l'exportation ou à la commercialisation.

Selon le FAO (2000), l'agriculture extensive ou les cultures extensives est un système de production agricole qui ne maximise pas la productivité à court terme du sol en ne faisant pas appel à des intrants chimiques, à l'arrosage ou au drainage, mais plutôt aux ressources naturelles présentent sur place. Pratiquées généralement sur de vastes étendus, elle se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faible et par un plus grand nombre d'emplois par quantité produite, mais avec des revenus parfois très bas, dans les pays pauvres notamment mais aussi en France.

Nous distinguons plusieurs formes d'agriculture extensive :

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? Une forme traditionnelle : rencontrée dans les pays du tiers monde, qui utilise des moyens techniques limités et une main-d'oeuvre relativement nombreuse, du fait de ce faible niveau de mécanisation. Son type extrême est l'agriculture itinérante, encore courante en Afrique et en Amérique du Sud.

? Une forme moderne : très mécanisée, propre aux pays industrialisés « neufs » qui disposent d'immenses étendues, notamment en Amérique du Nord ou en Asie centrale. La main d'oeuvre est limitée, dans ce cas le caractère extensif ne se rapporte qu'au sol, la productivité de la main-d'oeuvre est très élevée.

? Une agriculture visant la protection voire la restauration de la biodiversité et cherchant notamment pour cela à limiter l'eutrophisation du sol et de l'eau.

IX.1.2 Concept de `' agro forêt»

Le centre International de recherche en agroforesterie (ICRAF : International Centre for Research in Agroforestry) connu aujourd'hui sous le nom de World Agroforestry Centre, définit l'agroforesterie comme un terme collectif pour des systèmes et des technologies d'utilisations des terres où des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux sous arbrisseaux et par assimilation palmiers et bambous) sont cultivés délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs pour la culture et /ou l'élevage dans un arrangement spatial ou temporel, et où existent des interactions à la fois écologiques et économiques entre les ligneux et les autres composantes du système.

NAIR (1989) : « L'agroforesterie est un système de mise en valeur du sol qui fait intervenir une intégration sociologiquement et écologiquement acceptable d'arbres avec des cultures et/ou des animaux, de façon simultanée ou séquentielle, de façon à produire plus et d'une manière durable, surtout dans des conditions de technologie à faibles intrants et de terres marginales. »

ALEXANDRE (1983) : « L'agroforesterie est la discipline scientifique qui vise à étudier, créer et enseigner des systèmes agricoles permanents, à rendement optimisé par l'intégration d'espèces forestières à l'agroécosystème, lequel comprend l'homme et ses traditions. »

SOMARRIBA, (1992) présente une réflexion plus poussée sur ce sujet. Se basant sur les critères de plusieurs spécialistes en agroforesterie, l'auteur réussit à faire ressortir trois idées généralement considérées comme fondamentales dans la définition de l'agroforesterie :

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- Au moins une des composantes est une espèce ligneuse et pérenne ;

- Présence d'au moins deux espèces végétales qui ont des interactions biologiques significatives ;

- Au moins une des espèces est utilisée pour produire du fourrage ou obtenir des produits agricoles provenant d'espèces pérennes ou annuelles.

L'agroforesterie : ce terme vocal utilisé par les spécialistes de l'agronomie et de la foresterie se comprend comme étant « l'ensemble de techniques d'aménagement des terres, impliquant la combinaison d'arbres forestiers, soit avec les cultures, soit avec les pâturages, soit même avec les deux. La combinaison peut être simultanée ou échelonnée dans le temps et dans l'espace ». COMBE et BUDOWSKI (1978), GORDON et NEWMAN (1997), définissent l'agroforesterie comme étant un « mode d'utilisation du sol qui introduit des arbres dans les systèmes de culture et qui permet la production d'arbres et de cultures de vente ou de bétail sur la même parcelle ». OLIVIER (2001), définit tout simplement comme un système dynamique de gestion des ressources qui, par l'intégration des arbres dans un paysage, vise une production durable et diversifiée, de façon à procurer aux exploitants agricoles des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux accrus.

de Foresta, Michon, 1996 ; 1997), l'agroforesterie se définit comme l'association d'une ou de plusieurs cultures pérennes (caféier, cacaoyer, colatier, fruitiers) avec un grand nombre de composants végétaux (arbres, arbustes, lianes, herbacées) aux usages multiples.

(Torquebiau, 2007) définit l'agrofosterie comme un système de gestion durable de la terre qui augmente la production totale, et associe des cultures, des arbres, des plantes forestières parfois avec des animaux d'élevage, simultanément ou en séquence.

L'agro foresterie : c'est l'association, sur une même surface, d'arbres et de productions agricoles, cultures (agrosylviculture) ou pâturages (sylvopastoralisme). Les systèmes agro forestiers dont les haies peuvent prendre de multiples formes en fonction des objectifs de l'agriculteur (production de bois d'oeuvre, diversification, arbres mellifères, aspect paysager, bien-être animal, protection intégrée des cultures, intérêt pour la chasse...) et des conditions pédoclimatiques locales.

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L'agro foresterie : désigne les milieux où les populations indigènes vivent d'un mélange d'agriculture, de jardinage et de cueillette forestière, pratiquées sous la canopée ou plus souvent dans de petites clairières, sur brûlis avec des pratiques qui ménagent une partie de la biodiversité et lui permettent de se reconstituer rapidement.

L'agro foresterie : est un mode d'utilisation des terres où des arbres sont délibérément associés aux cultures ou à la production animale pour former une même unité. L'interaction biologique et physique entre les cultures et l'élevage est modifiée pour améliorer la production agricole des terres.

Ce terme est utilisé pour les spécialistes de l'agronomie et de la foresterie se comprend comme étant « l'ensemble de techniques d'aménagement des terres, impliquant la combinaison d'arbres forestiers, soit avec les cultures, soit avec les pâturages, soit même avec les deux. La combinaison peut être simultanée ou échelonnée dans le temps et dans l'espace ». Combe et Budowski (1978), Gordon et Newman (1997) définissent l'agroforesterie comme étant un « mode d'utilisation du sol qui introduit des arbres dans les systèmes de culture et qui permet la production d'arbres et de cultures de vente ou de bétail sur la même parcelle ». Selon Olivier (2001), elle est tout simplement un système dynamique de gestion des ressources qui, pour l'intégration des arbres dans le paysage, vise une production durable et diversifiée, de façon à procurer aux exploitants agricoles des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux accrus. Mais, la définition de référence de ce terme reste celle du CAFM selon laquelle, « l'agroforesterie est un système dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fondements écologiques qui intègre des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d'améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l'ensemble des utilisateurs de la terre ».

IX.1.3. Concept de `' feux de brousses»

Selon Armand Koidane, Un feu de brousse est un feu que l'homme allume dans les forêts pour défricher les terres ou les champs ou pour chasser le gibier. Ces feux de brousses s'utilisent pour nettoyer le milieu afin de favoriser la culture des terres, la chasse, la pratique et l'élevage.

Selon encore Armand Koidane, les feux de brousses ont des conséquences négatives telles que : La savanisation, la perte de matières organiques du sol, l'insolation trop forte, l'épuisement des réserves d'humidités, l'évaporation intense, le réchauffement de la

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température de l'atmosphère, la destruction du couvert végétal. De même, ces feux de brousses contribuent à l'augmentation du ruissèlement, à l'érosion du sol et au lessivage du sol.

Pour lutter contre les effets négatifs de ces feux de brousses il faut éviter d'allumer les feux tardifs, en saison sèche, il faut faire des feux de brousses pendant la saison humide (feux précoces), il faut dresser un réseau de coupes feux.

Pour prévenir les problèmes liés aux feux de brousse : il faut réglementer les feux de brousse, il faut tenir compte et faire respecter la saison des feux

IX.1.4. Concept de `'savane»

Selon le dictionnaire, la savane est une formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminées mesurant, en fin de saison de végétation, au moins 80 cm de hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les chaumes, des herbes et plantes herbacées de moindre taille. Ces herbes sont ordinairement brulées chaque année, sur un tapis graminéen, se rencontrent en général arbres et arbustes, qui dessinent une savane boisée.

La savane est également une formation végétale propre aux régions chaudes à longue saison sèche et dominée par les plantes herbacées de la famille des Poacées (Graminées). C'est encore une formation végétale à hautes herbes avec des arbres et des arbustes caractéristiques des régions chaudes à longue saison sèche.

Pour Cole (1986), la savane se présente comme une formation végétale dans laquelle domine la strate herbacée, avec des espèces de graminées gazonnières et qui se caractérisent par un recouvrement du sol supérieur à 75%.

Lors de la conférence de Yangambi en 1956 la savane a été définie comme étant une formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminéennes mesurant, enfin de saison de végétation, au moins 80 cm de hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les chaumes, le tout associé à des herbes et plantes herbacées de moindre taille.

Selon la classification classique, la savane est une formation de tapis herbacé continu, sans répartition saisonnière bien définie, couvrant uniformément le sol de graminées vivaces haute (de 2 à 3m), coriaces, au milieu desquelles se détachent les gens Imperata, Aristida, Pennisetum, Andropogon, Themeda, et Eragrostis(Demangeot,1976) ...

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Selon Letouzey (1968) celle couramment utilisée en Afrique Centrale, la savane est un peuplement continu de plantes herbacées parsemé d'arbuste et/ou d'arbres.

Dupuy (1998), définit la savane comme étant une formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminéennes mesurant au moins, en fin de saison de végétation, 80cm de hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les chaumes, et des herbes et plantes herbacées de moindre taille. Ces herbes sont ordinairement brulées chaque année.

Parmi ce tapis graminéen se rencontrent des arbres et arbustes. La savane boisée (les arbres et arbustes forment un couvert clair laissant largement passer la lumière), la savane arborée (les arbres et arbustes sont disséminés parmi le tapis graminéen), la savane arbustive (elle est composée uniquement d'arbustes dispersés parmi un tapis graminéen), la savane herbeuse (les arbres et les arbustes sont absents, seul le tapis graminéen subsiste).

Selon certains auteurs, les savanes arborées ou boisées sont des formations végétales issues de la dégradation des forets claires et, bien souvent, maintenues en l'état par les feux de brousse et laissant passer largement la lumière. Elles sont caractérisées par une strate continue de graminées héliophiles parsemée par une strate ligneuse ouverte.

Selon Trochain (1957), la savane boisée est un peuplement arborescent ouvert marqué par la présence d'un tapis graminéen continu.

Dans le monde, il existe plusieurs types de savanes mais en Afrique et plus particulièrement au Cameroun, les scientifiques ont répertorié trois types de savane : les savanes herbeuses, les savanes arbustives et les savanes arborées ou boisées.

Selon Letouzey (1968), une savane herbeuse est un peuplement continu de plantes herbacées dans lequel on note une absence d'arbustes et d'arbres. Si on ne trouve que des arbustes éparpillés sans arbres ou avec très peu d'arbres, on parlera de Savane arbustive. Si on détecte une dispersion homogène des arbres et des arbustes, on parlera alors de savane arborée ou de savane boisée. Dans la région de Bafia, rencontre uniquement les savanes arbustives sur les versants.

IX.1.5 Terme `'Bafia `'

Bafia est une ville du centre Cameroun, troisième ville la plus grande de la région du centre après Yaoundé et Mbalmayo. C'est une langue bantoue parlée par les Bafias au Cameroun. Selon le PCD de 2005, elle a une superficie de 370 km2, regorgeant 32 villages.

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IX.2 Cadre théorique de la recherche

Le cadre théorique peut être défini comme étant le modèle à utiliser servant à expliquer les faits dans un domaine précis. C'est-à-dire la façon pour laquelle nous analysons nos données ou des phénomènes à étudier.

IX.2.1. La théorie de la diffusion de l'innovation

La théorie de la diffusion de l'innovation proposée par Everett Rogers a été appliquée en 1962 autant sur le plan individuel que sur le plan organisationnel. Bien que ne concernant pas uniquement les technologies informatiques, elle offre un cadre conceptuel au concept d'acceptabilité car son but est d'expliquer comment une innovation technologie évolue du stade d'invention à celui d'utilisation élargie. Cette théorie présente cinq facteurs principaux qui déterminent l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Il s'agit de l'avantage relatif, la complexité, la comptabilité, la testabilité et l'observation. Mais selon Rogers, une combinaison de ces facteurs a plus d'impacts positifs sur l'adoption des technologies. Cette théorie d'adoption de technologie s'applique aussi bien au domaine agricole dont les technologies de conservation des eaux et des sols.

Ramenons cette théorie à notre thème, nous pouvons dire la théorie de la diffusion de l'innovation dans le processus des mises en valeur agricole favorisent une augmentation du taux de boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et même une augmentation du potentiel de stockage de carbone. Pour une bonne augmentation du taux de boisement, l'introduction de nouvelles technologies visent à améliorer ce taux. Ces technologies sont internes (les techniques d'agro foresteries).

IX.2.2. La théorie des besoins

Les travaux de Maslow en 1954, permettent de classer les besoins humains par ordre d'importance en 5 niveaux. Ce classement correspond à l'ordre dans lequel ils apparaissent à l'individu ; la satisfaction des besoins d'un niveau engendrant les besoins du niveau suivant :

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1. Les besoins physiologiques :

Ces besoins sont directement liés à la survie de l'individu ou de l'espace. Ce sont typiquement des besoins concrets tels manger, boire, se vêtir, se reproduire, dormir....

2. Les besoins de sécurité :

Ils proviennent de l'aspiration de chacun d'entre nous à être protégé physiquement et moralement. Ce sont des besoins complexes dans la mesure où ils recouvrent une part objective, notre sécurité et celle de notre famille et une part subjective liée à nos craintes, nos peurs et nos anticipations qu'elles soient rationnelles ou non.

· Sécurité d'un abri

· Sécurité des revenus et des ressources

· Sécurité morale

3. Les besoins d'appartenances :

Elles correspondent aux besoins d'amour et de relation des personnes :

· Besoin d'aimer et d'être aimé

· Avoir des amis

· Avoir des relations intimes

· Se sentir acceptée

4. Les besoins d'estimes :

Elles correspondent aux besoins de considération, de réputation et de reconnaissance, de gloire, c'est aussi un besoin de respect de soi-même et de confiance en soi.

5. Les besoins d'auto-accomplissement :

Correspondent au besoin de se réaliser, d'exploiter et de mettre en valeur son potentiel personnel dans tous les domaines de la vie. Pour certains, c'est le besoin d'étudier, d'en apprendre toujours plus, de développer ses compétences et ses connaissances personnelles. Pour d'autres c'est le besoin de créer, d'inventer, de faire et c'est également le sentiment qu'à une personne de faire quelque chose de sa vie.

En essayant de décrypter cette théorie, nous comprenons que le manque d'une de ces nécessités ; pousse parfois l'homme à agir pour satisfaire ses besoins essentiels. Dans le cas de cette étude, la pauvreté, le manque de bois d'oeuvre et de chauffage et d'autres contraintes,

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pourraient pousser l'homme à mener les activités telles que le défrichage, le braconnage, la pratique de l'agriculture (vivrière ou exploitation) qui pourront à la longue satisfaire leurs besoins et contribuer à la fois à une amélioration du cadre de vie ou à une détérioration de celui-ci d'où son impact dans la transformation du milieu.

IX.2.3 La théorie de l'avancée du désert de Lamprey

Selon Lamprey en 1975, sa théorie lie à l'observation de variations de couvert végétal dues à la variabilité climatique, a depuis évolué vers une approche d'un phénomène peu diffus. Ce phénomène a lieu dans des zones arides, semi-arides et subhumides sèches, à l'exclusion des déserts (zone hyper arides). La désertification constitue une catastrophe naturelle à long terme. La désertification est amplifiée par le réchauffement de la planète et par l'extension des activités humaines telles que l'agriculture intensive. Ses effets, qui résultent d'une dégradation lente des terres, sont souvent confondus avec ceux des sécheresses, avec lesquelles elle interagit.

La sécheresse, la déforestation, les changements climatiques et l'utilisation des techniques agricoles sont généralement en cause de la désertification. Nous dénotons aussi l'appauvrissement de la population, l'agriculture de survivance et la pression économique. Ce phénomène n'a rien d'irréversible. La sécheresse est due à des pratiques agricoles inadaptées, à la déforestation et au surpâturage. Il existe de nombreuses solutions simples et peu couteuses. Planter des arbres par exemple, permet de fixer les sols, de fournir de l'ombrage aux cultures et de retenir l'humidité.

Ramenons cette théorie à notre thème, nous pouvons dire qu'à Bafia, l'implantation ou l'extension des arbres dans les champs, augmente le taux de boisement, empêche la dégradation des sols, empêche la désertification, empêche-le sèchement des terres, permet de fixer les sols, permet de fournir de l'ombre aux cultures et enfin permet de retenir l'humidité.

X- CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

La démarche à suivre pour la réalisation de ce mémoire est une démarche hypothético-déductive car nous avons formulé des hypothèses, des théories ou des modèles, qu'il nous

a) La démarche hypothético-déductive

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restera de démontrer et de vérifier sur le terrain pour voir si elles sont fondées ou pas. Selon Gumuchian H (2000), cette méthode passe par la démonstration et l'explication qui est le point de départ d'une hypothèse. Il s'agit de faire une argumentation de formulation d'une hypothèse. De ce fait, Notre recherche s'est appuyée sur une étude comparative des images de deux périodes différentes sur une échelle de 30 ans (1988-2018) et après traitement des cartes, en localisant les cultures vivrières et du couvert végétal des savanes pour observer, analyser et interpréter l'évolution du couvert végétal de savanes. Nous avons à faire à plusieurs démarches ou analyses : diachronique, synchronique et taxonomique. L'analyse diachronique qui est la comparaison d'images satellitales prises à deux dates différentes de 1984-2019, l'analyse synchronique qui s'appuie sur les relevés ethnobotaniques des individus en langues locales par un agriculteur maitrisant ces espèces végétales et la traduction scientifique. De plus notre méthodologie est basée sur les enquêtes humaines, les relevés de terrain sur les transects et les placettes et les traitements des données. Egalement sur les recherches documentaires, les enquêtes de terrain sur la base d'une fiche d'enquête, les documents écrits, les documents statistiques et les documents cartographiques.

EXPERIMENTATION1-

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Cette démarche peut être résumée par un modèle schématique ci-dessous :

Formuler un PROBLEME

Emettre une ou plusieurs HYPOTHESES

Prévoir (pour chacune) les CONSEQUENCES OBSERVABLES

TESTER chacune des hypothèses

Conception du protocole expérimental Réalisation pratique

Recueil des résultat-Mesures

Analyse et interprétation

CONFRONTATION

?

Résultats

CONFORMES aux prévues

Résultats NON

CONFORMES aux prévues

Cette démarche s'articule autour de deux axes principaux de collecte de données à savoir :

Hypothèse rejetée

(Validée et confortée), certitude

Hypothèse conservée Certitude 100%

Source : Annie Bessot, équipe MeTAH, Laboratoire LIG, Université Joseph Fourier, 2012 Figure 2: Schéma de la démarche hypothético-déductive

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b) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES SECONDAIRES

Ce sont des données recueillies lors de la documentation, les archives, les revues et autres.

- La recherche documentaire

Avant notre descente sur le terrain, des données secondaires ont été collectées à Yaoundé. Après définition du sujet de recherche et la méthodologie à employer sur le terrain, une recherche documentaire a été réalisée dans le but d'avoir une idée précise sur les travaux antérieurs déjà effectués ayant un lien avec notre étude. A cet effet, pour bien appréhender notre sujet afin de mieux cerner les différentes interrogations qui se soulèvent, nous avons parcouru plusieurs bibliothèques. Nous avons consulté dans nos multiples investigations les centres de documentations du Cameroun à savoir :

A l'Université de Yaoundé I, nous avons consulté la bibliothèque centrale de l'Université, la bibliothèque des mémoires et thèses du décanat de l'Université, la bibliothèque du Département de Géographie, la bibliothèque du MINRESI et la bibliothèque du centre-ville de Bafia dans le but de recenser les différents auteurs qui ont déjà travaillé sur le sujet et voir ensuite comment ils ont abordé la question des cultures extensives. Nous avons consulté plusieurs articles, ouvrages, rapports et publications en rapport avec notre sujet.

En ce qui concerne les données statistiques et cartographiques il en ressort que :

- Les données cartographiques ou les outils

Nous sommes allé à l'INC pour voir certaines personnes qui ont mis sur pieds le fonds des cartes de plusieurs aspects de notre thème d'étude on peut avoir les cartes topographiques de Bafia au 1/200 000 et le plan de guide de Bafia au 1/150 000, ça nous a permis de délimiter la zone d'étude de la commune de Bafia.

- Les données statistiques

Elles concernent la population de la ville de Bafia, ces données ont été recueillies auprès du BUCREP pour les dénombrements statistiques des populations et à la délégation Département des forêts du Mbam et Inoubou et du centre pour les statistiques concernant une parcelle d'agroforesterie.

c) 26

LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES

Après les données secondaires, il a été question pour nous de procéder à la collecte des données primaires qui sont issues des investigations sur le terrain. Cela s'est fait à travers : - La pré-enquête

Nous avons pris contact avec le personnel et tous les services intervenants dans notre thème d'étude.

- L'observation et l'exploration

Etant rendu sur le terrain, nous avons utilisé le premier outil du Géographe qui est `' l'observation» qui participante et de plus nous avons utilisé d'autres outils tels qu'un bloc note pour relever les données du terrain, un stylo, un appareil photo.

- Les concertations directes ou entretiens

Un entretien avec le délégué départemental des forets du Mbam et Inoubou, Nous avons aussi fait des entretiens avec des responsables de services administratifs tels que sous-préfet, maire, chef de village, chefferie traditionnelle, les ONG, les associations locales (GIC, coopératives...). Entretien avec les chefs des villages pour avoir une idée sur l'histoire de la destruction des savanes, de même avec certains habitants du village pour leur grande connaissance des savanes de leur localité. Avec ces entretiens ont a fait le choix de sites devant servir de cadre aux relevés botaniques. Nous avons également utilisé des questionnaires lors de nos enquêtes, et nous avons fait des entretiens avec des personnes sources.

d) Les outils de recherche

Sur le terrain nous avons besoin d'un matériel essentiel tel que :

· Une machette : pour se créer un chemin en savane, délimiter les placettes et écorchés les arbres ou herbes identifiés.

· Un mètre ruban : pour mesurer la circonférence des arbres (herbes)

· Un décamètre : pour mesurer les distances entre les pieds d'arbres et d'arbustes

· Une ficelle étalonnée à 10 m

· Une boussole : pour donner une orientation précise et absolument droite ou rectiligne aux tracés des placettes et des transects.

· Un appareil photo : pour filmer

· Un lexique utilisé par le botaniste pour déterminer le nom scientifique de chaque individu

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? Une grille millimétrique : pour indiquer et préciser la position de chaque individu relevé sur le terrain

? Un GPS : pour indiquer les coordonnées des parcelles et des individus relevés (si nécessaire pour les individus échantillonnés)

? Autres matériels (couteau, herbier, piquets en bois, ficelle, sac plastique) nécessaire pour
prendre des notes et pour dessiner...

? Adobe Illustrator, pour la réalisation de nos cartes

? Excel, pour le traitement de nos données primaires récoltées sur le terrain. Il faut noter ici que seules les questions à réponse fermée ont été traitées par ledit logiciel de traitement statistique des données d'enquête.

Tableau 1 : Les outils utilisés, leurs fonctions et résultats obtenus dans le cadre de notre recherche

Outils

Fonctions

Résultats obtenus

Livres, mémoires, thèses, rapports, articles scientifiques, internet...

Littérature

Données secondaires

Questionnaires, fiches d'enquêtes, guides d'entretiens

Enquêtes de terrains

Données primaires

Arc Gis

Géo référencement et spatialisation

Cartes

Excel

Traitement statistiques

Tableaux et graphiques

Logiciel SPSS

Dépouillement et analyse de données collectées

Diagrammes, tableaux

Appareil photo

Prise de vue sur le terrain

Images/photos

Dictaphone /magnétophone

Enregistrement et

reproduction des données (sons)

Archivage des entretiens / interviews

Blocs notes et stylos

Note de certaines informations

Archivage des informations utiles

Adobe Photoshop, Adobe flash

Player, et Picasa.

Traitements photographiques

Planches photographiques

Source : Ntsama Christine, 2019

28

TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE DE LA POPULATION

Avant la réalisation des inventaires de notre travail, il était nécessaire d'établir un plan d'échantillonnage. Il s'agit de l'échantillonnage aléatoire simple, où les populations sont interrogées de manière aléatoire sur l'ensemble des cinq villages, c'est à, dire que nous n'avons pas eu besoins de catégoriser une certaine cible, tout le monde était susceptible de répondre aux questionnaires en absence un chef de ménage. Cette technique d'échantillonnage choisie pour la sélection des répondants permet de limiter les différentes erreurs. Nous avons ensuite choisi un nombre d'unités statistiques pour constituer la taille de l'échantillon. Et de même un échantillon des ménages sera aussi tiré de la même manière. Quand nous parlons de taille de l'échantillon, il y'a plusieurs méthodes pour la calculer. Mais dans le cadre de cette étude nous utiliserons la méthode la plus simple celle de NWAMA (1982), qui consiste à prélever 10% de la population lorsque nous travaillons en milieu urbain et 20% lorsque nous travaillons en zone rurale. Par conséquent nous avons pris le cas de notre zone d'étude qui est la commune de Bafia et calculer la taille de l'échantillon dans le tableau 2 ci-après.

Tableau 2: Tableau de ménages susceptibles de faire l'Objet d'enquête.

VILLAGES

NOMBRE DE
MENAGE (N)

NOMBRE DE
MENAGE A
ENQUETE (n)

PAS DE

L'ENQUETE : N/n

1 Biabegoura

200

40

5

2 Doguem

173

35

5

3 Gah-Dang

296

60

5

4 Nyouka I

147

30

5

5 Nyouka II

342

68

5

TOTAL

1158

233 fiches

5

SOURCE : Enquête sur le terrain (BUCREP), recensement 2005

Le tableau ci-dessus nous montre le nombre de ménages enquêté dans chaque village et le nombre de ménage à sauter après le premier ménage pour enquêter le second ainsi de suite. Cependant pour y arriver nous avons procédé comme suite.

- Nombre total de ménage par village (N)

- Nombre de ménage à enquêter (n) est égale au : n=Nx20%/100% - Le pas (p) est égale au : p=N/n

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*Les choix des villages

La présente étude a été réalisée à une distance de 120 km de la capitale du Cameroun (Yaoundé), dans les communes des savanes et de contact foret-savane. Au Nord de Bafia, nous avons les savanes boisées, arborées, arbustives et herbeuses. Ce domaine a pour limite méridionale les savanes guinéennes et les forêts denses semi-décidues. Au nord de cette limite, toute savane intégralement protégée devient une forêt galerie et un agro forêt. Au Sud de cette limite, toute savane protégée de la même façon devient une forêt galerie.

La disponibilité des outils cartographiques et des données de télédétection : cartes topographiques IGN à moyenne échelle (1/50 000 et 1/200 000), cartes géologiques de la Direction des mines au 1 /500 000, photographies aériennes sur émulsion panchromatique de 1950-1952 (AEF, M. 30, 32 et 33) et 1993 (Afrique Aérophoto/ORSTOM), images satellitales de 1984 (Landsat TM), de 1989 et 1991 (Spot XS). Il s'agit respectivement des sites suivants

:

- Biabegoura au sein de la savane incluse située entre Gah-Dang et Doguem au sud de la zone de mosaïque forêt-savane (4°42'30»N et 11°12'30» E),

- Doguem au coeur des forets galeries située entre Biabetom et Nyouka I (5°10' et 5 °30' N et 11°10e t 11°30' E),

- Gah-Dah situé dans le rentrant des savanes entre Nyouka I et Rionong au sud-ouest (4°15' et 4°30' N et 13°30' et 14° 54' E).

- Nyouka I et Nyouka II situées entre Doguem et Biabegoura, ont les mêmes coordonnées que Gah-Dah.

Ces cinq sites couvrent une superficie de 109 123 hectares, soit 109 km2 (Tableau 3). Par rapport à la superficie de Bafia qui est de 370 km2, cela donne un rapport d'environ 1 /300 et, par rapport à l'ensemble de la zone de mosaïque forêt-savane qui occupe une surface de (3274 km2) soit 3274, 616 ha, un rapport de 1/100 environ (Tableau 3).

30

Tableau 3: Superficie des sites étudiés.

Sites

 

Superficie (en ha)

Biabegoura

21

090

Doguem

30

567

Gag-Dah

16

980

Nyouka I

20

456

Nyouka II

20

030

Superficie totale étudiée

109 123 ha (109 km2)

Source : Enquête de terrain, Octobre 2020

*Collecte des données Inventaire floristique et dendrométrique

Dans la présente étude, deux techniques de relevés de terrain complémentaires ont été utilisée pour la collecte des données. Il s'agit du relevé de surface. Le relevé de surface a consisté à délimiter deux parcelles, une parcelle avec agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie. Dans la parcelle avec agroforesterie, nous avons collecté dans quinze (15) champs de 15 agriculteurs et dans la parcelle sans agroforesterie, nous avons collecté sur deux (02) parcelles naturelles bien délimitées. Une fois les placettes délimitées, leurs coordonnées géographiques sont enregistrées à l'aide du récepteur GPS. A l'intérieur de ces placettes, la présence de toutes les espèces rencontrées a été notée. En ce qui concerne les espèces arborescentes dont le Diamètre à Hauteur de Poitrine est supérieur à 2,5 cm, le nombre d'individus a été compté et les circonférences ont été également mesurées. Le choix d'un DBH minimum de 2,5 cm permet de maximiser la diversité des espèces végétales. Des relevés itinérants ont été réalisés dans tous les espaces inventoriés. Ce relevé a permis de recenser les espèces non rencontrées dans les relevés de surface afin de compléter la liste floristique générale (Voir l'annexe).

31

*Enquête ethnobotanique

Dans les villages les plus proches des sites d'inventaire, des interviews auprès de personnes-ressources ont été réalisées pour appréhender l'importance culturelle des espèces végétales. Ces personnes ressources étaient principalement composées de tradithérapeutes, de paysans et de féticheurs. Des questionnaires ont été soumis aux communautés locales afin de collecter des données sur l'utilisation des espèces dans divers domaines traditionnels. Cet aspect du travail est important d'autant plus que le mode d'utilisation des espèces par les populations locales est un facteur de destruction des peuplements sauvages mais aussi un moyen de conservation de certaines espèces (Ouattara et al. 2016). En effet, les différents domaines d'utilisation, les types d'usages et le type d'organe utilisé des espèces ont été renseignés. Au total 233 personnes ont été interviewées dans les villages visités que sont Biabegoura, Doguem, Gah-Dah, Nyouka I et Nyouka II.

RESULTATS

*Types de végétation du site d'étude

Les observations faites sur le terrain ont permis de déterminer les principaux types de formations végétales présents sur le périmètre sujet à l'étude. Il s'agit des formations typiques du domaine guinéen : des savanes arborées, des savanes arbustives, des savanes herbeuses, des galeries forestières ainsi que des formations végétales anthropisées à savoir des jachères de différents âges et des sites de cultures annuelles et/ou pérennes.

*Richesse et composition floristiques

L'étude de la flore a permis de recenser pour une parcelle avec agroforesterie cent quatre-vingt-deux (182) espèces de plantes et pour une parcelle sans agroforesterie vingt (20) espèces.

La parcelle avec agroforesterie compte 182 individus pour huit (08) espèces appartenant à 08 familles par contre pour une parcelle sans agroforesterie nous avons 20 individus pour deux (02) espèces appartenant à 02 familles. Pour une parcelle avec agroforesterie, les individus les plus représentées sont : Le palmier à huile (67 individus), le cacaoyer (44 individus), le manguier (26 individus), le tek (18 individus) et l'avocatier (18 individus), équivaut à cinq (05) espèces les plus représentées. Chaque espèce correspond à une famille, et les espèces les moins représentées sont le citronnier (Citrus limon), le rônier (Borassus aethiopium) et le safoutier (Dacryodesedulis). Il existe également les familles comme Anacardiaceae, Burseraceae, Lauraceae, Rutaceae, et

32

Palmaceae. Pour une parcelle sans agroforesterie, les individus présentent sont le rônier (Borassus aethiopium) (15 individus) et le tek (Tectona grandis) (5 individus).

*Domaines d'utilisation : usages locaux et types d'organes utilisés des espèces végétales

Ce sont au total 233 personnes qui ont été interrogées lors des enquêtes. Le nombre de ménage à enquêter varie d'un village à un autre. La plupart des personnes interviewées sont des autochtones senoufos. Sur l'ensemble des personnes enquêtées, on a enregistré 48% de femmes et 52% d'hommes. La moyenne d'âge des personnes enquêtées est de 38,9 #177; 10,4 ans. Le niveau d'instruction des personnes enquêtées varie d'une localité à une autre. Ainsi la proportion des enquêtés non scolarisés est de 54% ; ce qui revient à seulement 46% de personnes lettrées. Dans les localités visitées, les personnes mariées sont été les plus abondantes. Sur l'ensemble des 182 espèces inventoriées, plusieurs sont prélevées par les populations pour divers usages. Les principaux domaines d'utilisation sont l'alimentation, la médecine traditionnelle, l'artisanat, le bois de chauffage, pour des raisons d'ombrages, pour des raisons d'appropriation, pour des raisons culturelles et la construction. Ainsi, 06 espèces sont comestibles (manguier, tek, avocatier, citronnier, rônier, safoutier) et les organes les plus consommés sont les fruits, les rhizomes, la tige. On n'enregistre que 03 espèces qui sont utilisées dans le traitement de diverses pathologies (manguier, citronnier, cacaoyer), le palmier à huile sert à la consommation de son huile, de son vin blanc et de ses termites. (02) espèces (rônier, tek) servent à la construction, l'artisanat et l'ornementation.

LES DIFFICULTES RENCONTREES

Les obstacles rencontrés dans la réalisation de ce travail sont multiples. Ils reposent en premier sur les comportements répulsifs de certains chefs de ménages et personnes ressources au cours des enquêtes de terrain. A titre illustratif, après avoir soumis la demande d'entretien avec un responsable, il nous a servi une fin de non-recevoir. Il a fallu user de stratagèmes et jouer sur le relationnel.

Il y'a en second les attitudes suspicieuses de certains résidents craignant les représailles de la commune de Bafia et les autorités administratives. Ces personnes par leurs agissements exprimaient implicitement le caractère illégal de leur implantation. Un accès très limité nous a été accordé aux archives de la mairie de Bafia. Aussi, pendant les enquêtes de terrain, certaines informations nous étaient volontairement données faussement par certains résidents.

33

Il faut également relever les difficultés de se faire comprendre par certains interlocuteurs (barrière linguistique et niveau d'instruction). Parfois, il était difficile d'attester de la compréhension des questions par certains enquêtés de faible niveau scolaire ou d'expression d'une autre ethnie. Enfin, des insuffisances financières pour acquérir certaines données importantes qui auraient pu renforcer la pertinence des résultats de cette étude.

34

Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE

I ERE PARTIE :

ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS A

BAFIA

36

CHAPITRE 1 :

LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE
EN PLACE DES AGRO FORETS.

Introduction

Le climat de Bafia, est caractérisé par une grande saison de pluie qui dure 9 à 10 mois. Ce climat humide favorise l'implantation des arbres car nous notons une abondance de précipitations, les sols ferralitiques profonds favorisent aussi l'implantation ou l'installation des arbres. Ces avantages sont très largement exploités par les agriculteurs de l'Arrondissement. Dans ce chapitre nous allons décrire le climat, décrire le type de sol et présenter la population de Bafia.

I-1 Le climat humide actuel

Le climat de Bafia est situé dans une zone de transition entre la forêt équatoriale et la savane. Ce qui la place d'emblée dans la zone des climats subéquatoriaux guinéens forestiers. La région est caractérisée par l'abondance des précipitations. La pluviométrie annuelle est de l'ordre de 1455 millimètres3 et la température moyenne est de 24,9°C, la température minimale est de 23,8°C observée en Aout. Ce climat a quatre saisons qui rythment les activités humaines :

- La grande saison des pluies est la plus longue, elle va de mi-Aout à mi-Novembre qui dure 3 mois: cette période correspond à la mise en veilleuse des activités agricoles. C'est le moment de récolter le cacao, une des principales cultures d'exportations de la région.

- La petite saison de pluie va de mi-Mars à mi-Juin qui dure 3 mois : qui correspond à la période des semailles et de l'entretien des champs.

- La grande saison sèche qui va de mi-Novembre à mi-Mars : qui correspond à la période des grands travaux de préparation des champs.

- La petite saison sèche qui va de mi-Juin à mi-Aout : c'est la période pendant

laquelle les cultures céréalières et oléagineuses sont récoltées puis engrangées. C'est aussi une période de la campagne céréalière.

3 Pour Aubreville (1948), un mois est dit pluvieux lorsqu'il totalise en moyenne plus de 274 mm de pluies et inversement c'est-à-dire lorsque le total mensuel est compris entre 235 et 274.

37

Les déficits locaux de pluviométrie ont été évoqués pour expliquer la présence des savanes du "V Baoulé" au centre de la Côte-d'Ivoire, le tracé des isohyètes décrivant un infléchissement vers le sud. Les savanes reçoivent 1100 à 1200 mm de pluie par an alors que les secteurs en forêt enregistrent plus de 1300 mm (Eldin, 1971). Ce serait aussi le cas, au Cameroun, des principaux secteurs dominés par la savane tels que la région du confluent entre le Mbam et la Sanaga ( Yangben, Bokito, Yambassa) à l'ouest de la zone, de la moyenne vallée de la Sanaga (Mbadjock, Ntui) au centre et du bassin de la Kadéi à l'est qui enregistrent une moyenne annuelle de pluie comprise entre 1350 et 1400 mm (Suchel, 1972, 1988 ; Zogning, 1979). Ces mêmes localités connaîtraient un faible taux de convection de nuages à sommets froids, générateurs de fortes pluies au mois de mars, signe de leur déficit potentiel en humidité relative (Tsalefac et al, 1996).

Pourtant, au centre de la Côte-d'Ivoire, dans les mêmes conditions de pluviométrie, la forêt et la savane coexistent. Au Centre-Cameroun, plusieurs stations enregistrant les mêmes totaux annuels de pluies que celles situées en savane portent la forêt comme Doumé (1425 mm), Saa (1350 mm) ou Ayos (1430 mm). De plus, Bertoua (1584 mm), Nanga Eboko (1601 mm), Bafia (1480 mm) et Yoko (1633 mm), situées dans des régions où les savanes prédominent, enregistrent des moyennes pluviométriques annuelles situées bien au-dessus de 1400 mm.

Face à une absence de relation entre la pluviosité et la répartition des formations végétales dans le centre de la Côte-d'Ivoire, Avenard (1969) observe qu'une hauteur de pluie considérable n'est pas indispensable pour entretenir la forêt. Il suffit que l'humidité atmosphérique demeure élevée et que la saison sèche soit de courte durée. Autrement dit, la saison considérée comme écologiquement sèche (précipitations mensuelle < 50 mm) ne doit pas dépasser 3 à 4 mois pour que la forêt se maintienne. Pour Rougerie (1960) « Le total annuel des pluies peut jouer comme facteur limitant, mais il faut considérer la répartition des pluies... L'humidité de l'air peut compenser la carence des précipitations à certains moments de l'année ». Cependant en Côte-d'Ivoire, Tricart et Cailleux (1974), constatant que « les schistes birrimiens, qui donnent des altérites argileuses où l'infiltration est moindre, portent la forêt pour des totaux de 1200 mm, alors que les altérites plus poreuses des granites l'admettent seulement au-dessus de 1500 mm »,

38

La variabilité inter annuelle et saisonnière des précipitations :

affirment qu'il importe, dans le même contexte, que les sols aient une bonne capacité de rétention en eau pour entretenir la forêt.

Un climat chaud et humide favorable à la conquête de la forêt dans les régions de savanes dominantes, les diagrammes ombrothermique établis selon le modèle de Walker rectifié de celui proposé par Gaussen (cités par White, 1986), associent température et pluies et donnent un aperçu des variations au cours de l'année. En l'absence des données sur l'ETP, le principe suppose qu'une période relativement aride se traduit par le passage de la courbe des précipitations au-dessous de la courbe des températures, et qu'une période est relativement humide lorsque la courbe des précipitations passe au-dessus de celle de la température. La zone enregistre en moyenne plus de 1400 à 1600 mm de pluies par an. La moyenne annuelle de température est de 24,5° C avec une amplitude thermique annuelle de moins de 3°, très caractéristique des climats équatoriaux. Durant la période la plus chaude qui correspond à la fin de la saison sèche et au début des pluies (février mars), la moyenne d'humidité relative varie entre 65 et 70% et oscille au-dessus de 80% durant le reste de l'année. L'évaporation, mesurée au moyen de l'évaporomètre de Piche, varie du nord au sud entre 750 et 500 mm par an (Suchel, 1988), ce qui donne un excédent annuel d'eau précipitée compris entre 900 et 800 mm

La répartition annuelle des pluies :

Le nombre moyen de jours de pluie varie de 120 à 140 jours, mais peut descendre localement à près de 100 autour du confluent du Mbam et de la Sanaga et autour de la ville d'Akonolinga située en forêt. Mais tout comme le reste de la zone, cette région, dont Bafia est la station de référence, connaît une saison sèche (nombre de mois enregistrant moins de 50 mm de pluies) de 3 mois (décembre-janvier-février), selon une moyenne en 40 ans. Les mois de juillet et août présentent un léger fléchissement des pluies, mais celles-ci restent largement supérieures à 50 mm pour chacun de ces mois. Au total, 9 mois (de mars à novembre) consécutifs enregistrent plus de 50 mm et forment la saison humide. Toutefois, la prise en compte de la répartition doit être associée à celle de la variabilité inter annuelle des précipitations.

39

Selon le bilan des observations sur 40 ans (période 1951-1990), le régime des pluies est marqué par l'irrégularité inter annuelle et saisonnière, comme le montrent les données de deux stations situées au centre (Bafia) et à l'est (Bertoua) de la zone. Ces stations de référence présentent des variations inter annuelles de la durée et de la quantité des précipitations. La comparaison montre qu'une phase humide est en cours à Bertoua dès 1951 et se poursuit jusqu'en 1978. A Bafia, la période 1951-1963 est caractérisée par un pic humide culminant en 1956 et une régression progressive jusqu'en 1963. A partir de 1964, Bafia rejoint Bertoua dans sa longue séquence humide qui va s'étendre jusqu'en 1978. A partir de 1980, les deux stations sont caractérisées par une période déficitaire par rapport à la moyenne en 40 ans qui se poursuit jusqu'en 1990.

Cette décroissance des apports de pluies qui par ailleurs, caractérise aussi bien les stations des régions à savanes dominantes que celles des secteurs sous forêt, rend compte d'un phénomène climatique général reconnu dans toute la zone équatoriale d'Afrique. En effet, ces dernières années sont marquées par un déficit de la pluviosité inter annuelle de 10 à 20% par rapport à la moyenne normale (Mahé et Olivry, 1995) et une baisse des débits des cours d'eau dont celle du fleuve Congo est de l'ordre de 19% (Mahé, 1993). Cette réduction des précipitations serait à relier à la dernière sécheresse qui a affecté la zone sahélienne et dont l'extension lors des paroxysmes déficitaires, notamment ceux des années 1972-1973 et 1983-1984 s'est fait sentir jusqu'aux zones équatoriales (Sircoulon, 1986 ; Borgne, 1990).

Certaines années déficitaires sont marquées par une prolongation de la saison sèche sur 4 mois, c'est-à-dire de décembre à mars ou de novembre à février. De 1951 à 1990, le nombre d'années à saison sèche prolongée sur 4 mois est de 3 à Bertoua (1959, 1970, 1990) et de 12 à Bafia (1957, 1960, 1964, 1970, 1971, 1972, 1973, 1981, 1982, 1984, 1987, 1990) avec en plus deux années qui ont enregistré une durée de saison sèche de 5 mois (1977 et 1983).

40

Figure 3 : Une saison sèche parfois étendue sur 4 mois, mais des précipitations qui restent bien réparties dans l'année.

Ainsi, une saison sèche prolongée sur 4 mois intervient en moyenne tous les 7 ans à Bertoua et tous les 3 ans à peu près à Bafia. Mais même dans ce cas, la croissance des végétaux n'est pas considérablement compromise étant donné que, les mêmes années, l'humidité atmosphérique est demeurée assez élevée, c'est-à-dire une moyenne supérieure à 70 % (Suchel, 1988). La variabilité saisonnière est tout de même plus sensible à Bafia où de plus, les années 1977 et 1983 ont enregistrée une saison sèche étendue sur 5 mois consécutifs. Le mois de mars qui marque ordinairement le début de la saison sèche n'a reçu que 20 mm en 1977 et 2 mm en 1983. Les mêmes années, le mois de novembre qui correspond à la fin de la saison des pluies n'a reçu que 10 et 48 mm

Ces années déficitaires se caractérisent donc par un début tardif et/ou par une fin précoce de la saison des pluies, ce qui présente le risque d'un assèchement poussé du couvert végétal, en général et, celui des lisières, en particulier. D'après les observations sur le terrain en 1994 l'année qui a connu un début tardif des pluies, un développement plus important des feux de brousse s'est opéré dans les savanes. Les feux se sont sensiblement avancés localement sur les lisières où ils rencontraient des peuplements végétaux plus asséchés qu'habituellement. Ces lisières comportant un couvert peu touffu ont été grignotées sur quelques mètres. A Bafia, le fait a été observé principalement sur des points où la végétation de lisière s'était développée sur un sol mince au-dessus des cuirasses ferrugineuses. Autrement dit, la variabilité saisonnière des pluies n'exerce une action limitante à la progression de la forêt que lorsqu'elle s'allie

41

localement à des conditions pédologiques défavorables. Mais ces cas extrêmes, n'interviennent que très rarement, soit en moyenne une fois tous les vingt ans pour le cas de Bafia.

(Selon le Plan Communal de Développement de Bafia de 2005) Le climat de Bafia est caractérisé par une chaleur et une humidité constante, nous avons une disponibilité des données statistiques. Les mois les plus pluvieux sont respectivement 235 et 274 millimètres de pluies par an. L'humidité relative reste très importante au cours de l'année. Le strict minima est enregistré au cours du mois de février, soit un taux d'humidité de 69%. Le mois de janvier et mars connaissent aussi de faible taux, soit 76% pour chacun. Le taux d'humidité des autres mois tourne autour de 80% sauf juillet et aout qui connaissent le maxima avec un taux de 86% pour chacun d'eux. Le caractère humide est affirmé aussi par une moyenne annuelle d'évaporation justement, cela de 934 mm. Si on fait le bilan des pluies de 559 mm qui sont conservée en moyenne par an dans la zone (Tableau 5). Le climat humide favorise l'implantation des arbres parce que nous avons l'abondance des précipitations, qui favorise aussi une altération chimique.

Tableau 5: précipitations de la station météorologie de la région de Bafia (moyenne sur 23 ans)

Mois

Jan v

fev

Mar s

avr il

Ma i

jui n

Jui l

Ao ut

sep t

oct

No v

dec

Moy

Annue lle

T (°C)

25,3

26,6

26,5

25,

9

25,

4

24, 7

23,

9

23, 9

24, 4

24,

5

24, 9

25,

3

25,1

Pluie (mm)

12

33

117

16 3

18 2

14 0

10 2

136

23 1

28 0

86

11

1493

H%

74

69

74

80

82

84

86

86

85

84

81

79

80

Evaporati on

107, 1

124, 3

110,

6

78, 9

69,

5

60,

6

53, 8

54, 4

57,

7

62,

8

69, 2

85,

4

934

Source : J.C OLIVY.1986, Fleuves et rivières du Cameroun. Actualiser p 300

42

Precipitations (mm)

300

250

200

150

100

50

0

janv fev Mars avril Mai juin Juil Aout sept oct nov Dec

Pluie (mm) T (°C)

27

26,5

26

25,5

25

24,5

24

23,5

23

22,5

Temperature ( T°C)

Figure 4 : Courbe ombrothermique de la région de Bafia

I-2 Les sols ferralitiques profonds

Le sol est latéritique, le manteau d'altération est peu épais et donne naissance à des sols caillouteux sur les versants. Toutes les formations géologiques de Bafia appartiennent au socle ancien. La combinaison des facteurs climatiques, géologiques et géomorphologiques a contribué à la formation des sols ferralitiques rouges, jaunes et ocre à Bafia. Ces sols se caractérisent par une grande épaisseur des profils car le climat équatorial et sa pluviométrie constante, associés au couvert végétal forestier favorisant leurs altérations. L'altération ici est chimique, puisqu'il les sols sont humides, cela est due à l'abondance des précipitations. Nous rencontrons ces types de sol le long des cours d'eaux, où ils forment d'ailleurs des marécages peu propices à l'agriculture car ici le sol ne s'assèche jamais et par conséquent sont favorables à l'implantation des arbres, le milieu est toujours humide. La topographie plane y favorise des conditions de stagnation saisonnière des eaux, qui sont conditions très contraignantes pour une grande majorité des espèces ligneuses.

Les sols ferralitiques se trouvent dans le climat tropical humide (figure 5). Ces sols sont remplis d'eau de la nappe phréatique jusqu'à la surface. Lorsque les sols sont remplis d'eaux, les arbres ont la possibilité de pousser sans problème. A côté des versants et le long des petites rivières tributaires du fleuve, quand les pentes s'adoucissent, les sols ferralitiques typiques cèdent la place à une association de sols ferralitique et de sols hydro morphes. Ces sols jaunes qui se caractérisent entre autres par leur texture sableuse, un horizon humifère réduit (3 à 10

43

cm), une sensibilité à l'érosion sur les pentes servent à la pratique des cultures de contre saison (PCD de Bafia, 2005).

Les sols ferralitiques profonds également propices pour l'implantation des agro forets :

A l'exception des bas-fonds plats et mal drainés des secteurs peu accidentés où ils sont en association avec des sols hydromorphes et, dans une moindre mesure, des dômes rocheux et des dalles massives de cuirasses ferrugineuses portant respectivement des sols minéraux bruts et des sols peu évolués, les sols ferralitiques occupent plus de 90% du Centre-Cameroun. Sur le site de Biabegoura, ces sols sont couverts à la fois par la forêt et la savane. Ils sont profonds de plus de 3 m, et comportent, par endroits, des horizons indurés aussi bien sous savane que sous forêt. Les analyses sur les transects de Biabegoura et de Doguem montrent que tant au point de vue physique que chimique, il est difficile d'établir des classes de sols ferralitiques dits de savane ou de forêt. Si, sur tous les points de prélèvements, la proportion des limons est faible et varie peu des horizons supérieurs vers la profondeur, en revanche, les profils de sols présentent une différence des teneurs en argiles et en sables. Cette différence est plus sensible localement entre sols de savane et sols sous forêt que d'une région à l'autre, comme les analyses sur les transects pédologiques de Doguem et de Biabegoura vont le montrer.

- Les données de l'analyse chimique :

Les sols des deux transects sont, dans l'ensemble, des sols désaturés de couleur rouges (Martin, 1967) et acides. En surface, le pH varie entre 6 et 5 et, en profondeur, entre 5 et 4. Le rapport C/N est en moyenne plus important en savane soumise aux feux annuels, soit une moyenne de 17 en surface et de 12 à 13 en profondeur, qu'en forêt où la moyenne est de 10 à 12 tout le long des profils. La différence tient probablement à une décomposition plus rapide de la matière organique sous la forêt où la micro et la macro faune du sol est plus active. Indépendamment du couvert végétal, le pourcentage des matières organiques varie entre 4 et 5 % en surface et 0,5 et 1 % en profondeur. Le carbone organique varie, aussi bien sous savane que sous forêt, entre 27 et 30 mg/g en surface à 2 et 5 mg/g en profondeur. Cette homogénéité des sols qui apparaît sans relation évidente avec le couvert végétal semble également caractériser la texture, sauf celle des horizons de surfaces.

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- La texture en relation avec la capacité hydrique des sols :

Les limons fins et les limons grossiers gardent tout à fait les mêmes proportions le long de chacun des profils et ne constituent qu'une partie relativement faible de l'ensemble (moins de 20 % de la fraction totale). En revanche, les proportions d'argiles et de sables qui constituent environ 80 % du total, varient sensiblement, mais essentiellement dans les horizons supérieurs. Les analyses permettent d'établir une relative discrimination entre sols de savanes et sols de forêts sur les sites étudiés.

Le sol sous savane :

Ils se singularisent relativement par une texture sableuse des horizons supérieurs. Les sables constituent 40 à 42% de la fraction totale à Biabegoura, entre 0 et 20 cm. A 40 cm de profondeur, le pourcentage de sables se situe à 20% alors que les argiles représentent 60% de la fraction totale. A Doguem, l'allure est à peu près la même, sauf que les sables dominent jusqu'à 40 cm de profondeur (plus de 53 %) et ne baissent sensiblement qu'entre 75 et 85 cm où ils ne représentent plus qu'environ 40 % de la fraction totale contre 48% pour les argiles.

Le sol sous forêt :

En forêt, le sol situé en lisière se distingue de celui de la forêt profonde. Les horizons de surface à la hauteur de la lisière contiennent 39 et 60 % de sables, respectivement à Biabegoura et à Doguem, c'est-à-dire, par rapport aux sols de savane, une très faible augmentation du taux d'argiles de l'ordre de 5 %. Par ailleurs, les pourcentages des sables diminuent plus vite avec la profondeur. Les argiles dominent nettement à partir de 15-20 cm à Biabegoura et à Doguem avec un peu plus de 50% de la fraction totale. Plus loin dans la forêt, c'est-à-dire à 50-60 m de la lisière, les argiles représentent près de la moitié du total dès la surface sur les deux sites. A une centaine de mètres des lisières, les argiles dominent en proportion à Biabegoura (57%) et ne représentent que le quart de la fraction totale à Doguem (25%) . La même teneur en argile est toutefois enregistrée à partir de 20 cm de profondeur sur les deux sites, c'est-à-dire près de 60 %.

45

Cependant, l'échantillon 16 de Doguem est très particulier, aussi bien par rapport aux autres profils du site de Biabegoura que de ceux du même site, puisqu'il se caractérise par une texture franchement sableuse (60 % de la fraction totale) du haut jusqu'en bas du profil.

Comparaison entre les sols sous forêt et les sols sous savane :

Une projection des échantillons de sols prélevés respectivement dans les niveaux 0-5, 15-20, 45-50 et 75-85 cm (soit un profil de savane, un de lisière et deux de la forêt profonde pour chacun des transects) sur un diagramme textural montre que les différences entre les deux sites sont minimes (fig. 42) . Le transect de Biabegoura apparaît plus homogène avec des sols argilo-sableux à argileux. Les sols de Doguem se répartissent en deux classes : un groupe argilo-sableux identique aux sols de Biabegoura et un groupe sableux. Il faut également remarquer que la teneur en argiles granulométriques augmente de haut en bas dans les sols de savanes ; ce phénomène est relativement sensible au niveau de la lisière et l'est peu sous forêt.

Argiles Argiles

Sables Limons Sables Limons

Transect BER Transect MAN

Figure 5: Diagrammes texturaux des sols de Biabegoura (BER) et de Doguem (MAN).

Sol de forêt Sol de lisière Sol de savane

46

Dans d'autres régions de la zone de mosaïque forêt-savane du Centre-Cameroun, cette organisation de la texture des sols a été observée. A Bafia, la proportion des argiles dans les horizons de surface (0-20 cm) varie entre 30 et 36 % sous savane et de 40 à 60 % sous forêt. Entre 20-120 cm de profondeur, la teneur en argile varie entre 50 et 80 % autant sous savane que sous forêt (Martin, 1973). Dans la région du confluent du Mbam et de la Sanaga, les analyses de Vallerie (1973) ont montré que par rapport aux sols de forêts, les sols de savanes sont dans l'ensemble plus pauvres en argiles dans les horizons de surface. Au Centre et à l'Ouest de la Côte-d'Ivoire, une distribution semblable de la texture des sols dans le domaine de la mosaïque forêt-savane a été constatée (Bonvallot, 1968 ; Avenard et al, 1974 ; Latham et Dugerdil, 1975). Les auteurs se demandaient si la texture sableuse des horizons de surface des sols de savanes était une conséquence du couvert ou le contraire.

La pauvreté relative en argile des horizons supérieurs des sols de savanes semble donc être une constante, tant aussi bien dans le domaine de la mosaïque forêt-savane du Cameroun que de celui de la Côte-d'Ivoire. En se plaçant dans le contexte de la dynamique des contacts forêt-savane, il semble bien que les sols de savane, moins couverts par la végétation, sont soumis à une perte d'argile par érosion superficielle, due au ruissellement des eaux au moment des premières pluies, lorsque le couvert herbacé est complètement dégagé après le passage des feux. Lorsque la forêt progresse aux dépens de la savane, l'érosion du sol est stoppée du fait de la mise en place d'un couvert fermé qui oppose un écran presque hermétique à la chute des gouttes d'eaux de pluie. Sous forêt, la texture plus argileuse des horizons de surface s'expliquerait par l'existence d'un écran végétal fermé qui protège le sol contre l'érosion superficielle. En Côte-d'Ivoire, les travaux de Roose (1977) montrent que, dans de telles conditions de recouvrement du sol, le coefficient de ruissellement est inférieur à 5 %.

Le maintien d'une texture sablo-argileuse à la lisière, dans les horizons de surface apparaît alors comme un héritage des savanes. Mais la forêt, en avançant sur la savane, stabilise progressivement les éléments minéraux du sol et parviendrait même, par néoformation de la silice, à augmenter le taux d'argiles par le biais d'un recyclage biologique, c'est-à-dire une minéralisation de la litière par l'activité microbienne. En effet, il est prouvé que, dans les sols ferralitiques sous forêt d'Amazonie Centrale, la quantité de silicium recyclée par la litière est de 40 à 50 kg par hectare et par an (Chauvel et al, 1989 ;

47

Lucas et al, 1993). La forêt assure donc en même temps une conservation et une formation d'argiles in situ. Cette augmentation des argiles dans les horizons de surface en forêt pourrait être également liée aux remontées par la macrofaune du sol dont le nombre et la diversité semble de loin plus importante qu'en savane. En Amazonie brésilienne dans la région de Salitre, les termites et les fourmis remontent des profondeurs --parfois depuis 4 m de profondeur-- des produits fins en creusant leurs galeries et en construisant leurs édifices. La vitesse d'une telle accumulation en surface est estimée à environ 0,20 mm par an (Boulet, 1995).

Autrement dit, la granulométrie de ces sols qui sont passées récemment sous couvert forestier après avoir été exposés saisonnièrement à la battante des eaux de pluies et au ruissellement superficiel, garde tout comme les isotopes stables des matières organiques, la trace d'un couvert herbacé qui a favorisé dans le passé l'appauvrissement en argile des horizons de surface.

Mais ce constat d'ordre général n'exclut pas les exceptions. Localement sur les deux transects, des sols situés dans la forêt présentent des horizons de surface à forte proportion de sable ; à Doguem, le profil MAN 16 situé à 250 m dans la forêt présente 74 à 77 % de sables de haut en bas du profil. Deux hypothèses peuvent être évoquées : d'une part, une influence de la topographie, car la teneur en argile décroît du haut de pente vers le talweg comme il a été constaté dans toute la région autour de Bertoua (Chujo, 1986) et, d'autre part, que l'échantillon MAN 16 aurait été prélevé au niveau d'un point de la forêt où était implantée, jusqu'à une date récente, un îlot de savane --ce qui signifierait que cet échantillon garde un héritage d'une savane préexistante. Toutefois, en d'autres points, aussi bien sous forêt que sous savane, les sols sont sableux, gravillonnaires en surface, parfois des épandages démantelée.

L'action limitante des cuirasses ferrugineuses :

Dans toute la zone toute, la topographie de collines est marquée par des altitudes quasi constantes qui suggèrent l'existence d'un niveau d'aplanissement ancien fortement dégradé dont la conservation jusqu'à ce jour est assurée par la présence dans les sols évoluant actuellement comme des sols forestiers, d'une cuirasse ferrugineuse massive. Sa

48

mise à l'affleurement, et parfois même, la formation de micro corniches, est un témoignage de conditions morphoclimatiques certainement différentes des celles qui règnent actuellement. Dans la partie du territoire située entre Batouri et Akonolinga, cette cuirasse jalonne en liseré plus ou moins continu, les ruptures de pente à une altitude presque constante de 635-640 m. Cette disposition se remarque sur les pistes carrossables de l'ensemble de la zone, même si l'affleurement de la cuirasse s'opère à des altitudes différentes. Il n'y a pas, sauf rares exceptions, de corniche franche constituée par la cuirasse et les affleurements se rencontrent indifféremment en forêt et en savane. A Biabegoura, la cuirasse est présente sur l'interfluve sous 4 à 5 m de formations superficielles. En revanche, en direction du talweg, elle se démantèle en libérant des blocs, cailloux et nodules ferrugineux et des gravillons de quartz, témoins de son ancienne extension en surface.

Les dalles de cuirasses affleurantes sont généralement nues ou recouvertes de mousses et de lichens. Lorsqu'elles portent un sol très mince (environ 5 cm), quelques Cyperaceae s'y accrochent. Lorsque l'épaisseur du sol au-dessus atteint 10 à 15 cm, elles sont occupées, soit par des herbacées, soit par un peuplement de forêt d'un faciès particulier à Mallotus oppositifolius. Cette plante, plus fréquemment rencontrée sur les rochers (Letouzey, op cit.) semble y exploiter de nombreuses fissures pour enfoncer ses racines. Néanmoins, la vitesse de progression de la forêt au-dessus de tels sols peu épais est plus lente qu'ailleurs. C'est aussi sur ces points où le peuplement forestier de lisières est moins dense que les feux de brousse sont plus mordants.

A Bafia, l'abondance des pluies détermine en outre l'apparition des caractéristiques physico-chimiques : capacité d'échange faible, qu'elle soit mesurée sur l'argile ou sur le sol total, en raison des constitutions kaoliniques et des sesquioxydes ; quantité de bases échangeables faible ; degré de saturation variable, mais généralement faible.

? Valeur agricole : les sols ferralitiques à Bafia ont une valeur agricole élevée, dans tout le territoire, toute la population vit des rendements de ces sols. Ces sols favorisent l'implantation des arbres dans les champs Puisque nous les cultures rencontrées sont le maïs, le manioc, l'arachide, les ignames, le palmier à huile, le taro...

? Contrainte de mise en valeur : Dans cette zone de Bafia, les principales contraintes sont dues à la faible teneur en matière organique et en éléments minéraux et aux risques de dessèchement des horizons des surfaces. (PCD de Bafia, 2005)

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Figure 6: Les sols de la région autour de Bafia

I-3 Une population active majoritairement occupée par les activités agricoles

I-3-1 Historique de la ville de Bafia.

Jusqu'au XIX siècle, époque qui consacre la dernière vague des migrations, l'exercice `'BAFIA» désignant les populations qui habitent l'aire géographique qui abrite la ville actuelle est inexistante. En effet, les occupants de ces contrés des groupements ethniques BEKKE et BEKPAK, sont tous venus du Noun lors des grandes migrations Bantou. Bien que le terme BAFIA soit utilisé aujourd'hui pour désigner les populations qui occupent cette région, il date de la période précoloniale.

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Les natifs de la région s'accordent à dire que le terme `'BAFIA», qui désigne aujourd'hui les peuples originellement connus sous le nom de BEKKE et de BEKPAK, fit son apparition au début de la colonisation Allemande et résulte d'une articulation maladroite du conquérant allemand, du nom d'un vieillard autochtone nommé `' Bofia `' en langue locale, nom qu'il donna aux terres environnantes de la région.

I.3.2 la population

Le rôle de la population reste mitigé dans le processus de boisement et de sa conservation dans la localité. Rare sont ceux qui maitrisent le rôle que peut jouer l'arbre dans la conservation du milieu.

Notre étude sur le terrain nous fait comprendre que la population locale a une perception variée des plantations. Il existe un conflit entre la conservation et la non conservation du bois. Les idées quant à sa présence dans la zone s'avèrent contradictoires. Certains pensent que sa présence est une bonne chose et qu'il faut assurer sa pérennité. À contrario, d'autres pensent qu'il est un arbre très délicat et dont sa présence est une source de problèmes divers sur le plan économique, social, culturel et environnemental. La figure 11 ci-dessous nous montre la perception que la population de Bafia a des boisements. Selon les enquêtes, 69,40 % de la population est pour la présence des boisements et 30,60% de la population contre sa présence.

40 ,00%

80 ,00%

70 ,00%

60 ,00%

50 ,00%

30 ,00%

20 ,00%

10 ,00%

0 ,00%

Pour la conservation Contre la conservation

69 ,40%

Contre la conservation

Pour la conservation

30 ,60%

Enquête de terrain , septembre 2020

Figure 7: Perception de présence de boisement par la population

51

Au regard des données recueillies lors du recensement des populations de 2005 (PCD de Bafia, 2005), la population de Bafia est estimée à près de 70 000 habitants pour la Mairie, à 73 147 habitants dont 33 786 hommes et 39 361 femmes selon les données recueillies dans les villages et à 58 698 habitants dont 29 263 hommes et 29 435 femmes suivant les données de recensement de 2005 revues en 2010 et actualisées sur la base d'un taux de croissance annuel de 2,6%. Quant à la population urbaine, celle-ci est estimée à 23 882 habitants dont 12 101 hommes et 11 781 femmes et représente 40,7% des effectifs totales.

I.3.3 L'agriculture

L'agriculture paysanne occupe la majeure partie des surfaces cultivées. La superficie cultivée. La superficie cultivée par exploitant est d'environ 2 ha en moyenne dont :

- 1,06 ha pour les cultures d'exportations

- 0,94 ha pour les cultures vivrières

On pratique plusieurs cultures vivrières telles que : arachides, maïs, manioc, macabo, igname, plantain, banane...

Le tableau ci-dessous donne la production vivrière de l'Arrondissement de Bafia.

Tableau 6: La production vivrière de l'Arrondissement de Bafia

 

Arachide

Maïs

Manioc

Macabo

Igname

Plantain

Banane

Production

1715

7778

60989

3937

92729

6667

1928

Rendement

0,5 à 1,5

1,5 à 3

15 à 28

0,8 à 1,5

Nc

2 à 4,5

Nc

 

ha

T/ha

T/ha

T/ha

 

T/ha

 

Source : Archives de la commune

Commentaire : L'igname est le produit le plus répandu, alors que l'arachide est le moins produit. Plus la production de l'igname est importante, plus son rendement se fait sur de vastes hectares. L'arachide a également un rendement faible voir 0,5 à 1,5 ha.

A Bafia, le problème qui est influençant est celui de la baisse de la production agricole, pour y remédier nous devons améliorer la production agricole locale, en construisant et en créant des équipements de 13 postes agricoles et aussi l'affectation de 13 chefs de poste agricole. Nous

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devons formés 235 agriculteurs locaux et les recyclés et organisés des séminaires et ateliers de recyclage et de remise à niveau de agriculteurs. (Tableau 7)

Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs selon les villages

Noms des villages

Nombres d'agriculteurs

Biabegoura

20

Doguem

30

Nyouka I

20

Ribouati

75

Biatsola

20

Bisseuh

15

Rigama

20

Bigna 2

10

Nlo'oh

10

Biabezock

20

Bigna 1

20

Rionong

20

Nyamsong 3

20

Sanam

5

Egona 1

5

Donenkeng 2

10

Goufan 1

10

Donenkeng 1

5

TOTAL : 17 villages

235

Source : Enquête de terrain, Novembre 2020

1.3.3.4 Le commerce

Le tissu économique et commercial est fortement marqué par le secteur du commerce général. Il existe à Bafia un centre commercial animé par des commerçants dont les plus nombreux sont les vendeurs de produits vivriers (photo 1) et de première nécessité.

La commune de Bafia compte plusieurs marchés dont le plus important est le marché de Djoumba qui a la particularité d'être en même périodique (tous les vendredis) et journalier. Le

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marché se tient tous les jours de la semaine sauf le dimanche où les activités sont réduites sur les marchés. Il existe divers marchés périodiques dans les villages environnants où les résidents de la ville de Bafia peuvent aller se ravitailler en vivre (tableau 5). Mais le plus souvent, le circuit dde commercialisation des cultures vivrières est contrôlé par les `'bayam Selam», qui se ravitaillent bord champ auprès des producteurs et les revendent en vile, plus chers.

La vente de ces produits ne se fait pas sur les comptoirs aménagés, et le plus souvent à même le sol. C'est cette partie du marché qui produit l'essentiel des déchets. La commune dispose aussi des comptoirs aménagés dans les marchés Djoumba et du Centre commercial, et qu'elle loue aux commerçants. On estime environ à 4000, le nombre de commerçants présent dans les marchés de Bafia ; toutefois, cet effectif peut tripler les vendredis, jour du grand marché Djoumba. (PCD de la ville de Bafia, 2005)

Cliché, Ntsama christine Septembre 2020

Photo 1: Les bayam selam au grand marché de Djoumba

Cette photo l'abondance des produits vivriers et des acheteurs qui sont venus acheter les vivres pour la consommation familiale, soit allée les revendre dans les autres villes. Ce grand marché est rempli tous les vendredis et on y trouve tout genre de personnes.

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Tableau 8 : Marchés de Bafia

Marché

Distance (Km

Bafia)

Etat de route

Jour du marché

Principaux

produits proposés

Djoumba

0

Bon

Tous les jours et Vendredi pour le grand marché

Produits vivriers,

produits de

première nécessité

Ouatéla (marché du centre)

0

Bon

Tous les jours et Dimanche pour le grand marché

Produits vivriers et manufacturés

« Jeudi »

0

Bon

Tous les Jeudis

Produits vivriers,

produits de

première nécessité

Source : PCD de la ville de Bafia , 2005

Commentaire : ce tableau nous montre le nombre de marché présent à Bafia, la distance que ces marchés ont avec la ville, le jour du marché et enfin les principaux produits proposés.

1.3.5 L'économie locale

Bafia a une faible promotion des activités économiques, d'où nous devons booster l'économie locale par le biais de projets concrets et porteurs, en augmentant le taux de croissance des activités économiques locales, en créant et en légalisant des exploitations du sable et de pierre et en accroissant le potentiel touristique. Pour améliorer la production agricole en quantité et en qualité, une fourniture de plants de cacao amélioré et une aménagement d'une pépinière de cacao amélioré ont été distribué à certains villages (tableau 9).

Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao amélioré

Noms du village

Fourniture de plants de cacao amélioré

Aménagement d'une

pépinière de cacao amélioré

Egona

30

000

 

Taro

40

000

 

Goufaan 1

40

000

 

Nyamsong3

50

000

 

Biatsota

10

000

 

55

Nyamsong 2

10 000

30 000

Nyamsong 1

10 000

 

Bisseuh

 

30 000

Ngomo

 

30 000

Donenkeng

 

30 000

Bigna 2

 

10 000

Bigna 1

 

10 000

TOTAL

190 000 plants

140 0000 plants

Source : Enquête de terrain, Septembre 2020

Conclusion : Les conditions écologiques et humaines actuelles influencent, non pas la répartition ponctuelle de la végétation, mais le rythme de l'implantation des agroforêts sur la savane. A l'échelle locale, le facteur pédologique commande en premier lieu la vitesse de la progression des agroforêts sur la savane. A ce titre, les surfaces à cuirasses ferrugineuses affleurantes et les sols engorgés constituent un des facteurs limitants. Ce facteur n'est très déterminant que lorsqu'il s'associe aux feux de saison sèche qui, par temps d'Harmattan, rencontrent à de tels endroits un couvert végétal desséché. A l'échelle régionale également, cette vitesse semble être en relation avec la fréquence des feux. Les régions qui connaissent des pressions anthropiques relativement importantes --cas de la région située au centre du cameroun-- subissent une plus grande fréquence des feux et, par conséquent une faible vitesse de la progression de la forêt. Les faibles déficits locaux de la moyenne annuelle des pluies peuvent tout de même expliquer la lenteur de l'avancée de la forêt. Par exemple, la proportion de savanes est plus importante sur le confluent du Mbam et de la Sanaga où la moyenne annuelle est comprise entre 1350 et 1400 mm. En plus, une moins bonne répartition des pluies au cours de l'année n'est probablement pas étrangère au maintien de ces savanes, ainsi que celles du nord de la ville de Bafia, la station pluviométrique de Bafia qui est la plus proche des savanes enregistre également environ 1350 mm par an. D'autre part, alors que l'ensemble de la zone enregistre plus de 100 jours de pluies par an, la même station (Bafia) enregistre seulement 83. Il en est de même de la région du confluent du Mbam et de la Sanaga dont la majorité des stations (Yangben, Bokito, Ombessa) enregistrent 80 à 90 jours de pluies par an.

Mais au-delà des autres facteurs du milieu, le climat humide régnant actuellement sur l'ensemble de la zone explique en premier lieu la progression quasi généralisée de la forêt. Ponctuellement, l'homme qui est l'auteur des feux participe à cette dynamique lorsqu'il met en

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défens certaines parcelles de la savane. Immédiatement derrière les habitations à Biabegoura du côté nord, l'envahissement de la savane par la forêt a été très important du fait d'une mise en culture temporaire qui a entraîné la mise en défens de parcelles de savanes et de lisières durant la période de cultures. Ce phénomène, qui a été décrit en Côte-d'Ivoire (Blanc-Pamard et Spichiger, 1973), est aussi observé autour des autres groupements originellement implantés en savane. Les habitants du village de Doguem, par exemple, affirment que les collines qui étaient autrefois visibles tout autour du village ne le sont plus à cause de la croissance spontanée des arbres qui aujourd'hui barrent la vue. Les observations et les enquêtes montrent qu'ils ont introduit des espèces d'arbres et d'arbustes fruitiers et ornementaux dont l'ombrage a, avec le temps, pratiquement éliminé les Gramineae tout en favorisant la germination et la croissance des espèces de forêt. Ceci dans un contexte où les arbres des abords des villages ne sont pas très régulièrement entretenus. La figure 43 montre également que même à la périphérie d'une ville de près de 80 000 habitants comme Bertoua, le faciès de la forêt colonisatrice se détecte à moins de 5 km de ses marges au nord et à l'est, ce qui signifie que même à la marge des grandes agglomérations, la forêt s'étend malgré le passage fréquent des feux. La présence d'une espèce exotique comme Chromolaena odorata n'est pas étrangère à cela. En effet, depuis son introduction sur le territoire camerounais à la veille des années 60, elle a connu une très forte expansion, envahissant à la fois les espaces cultivés, les parcours bovins ou les abords des voies de communication. Elle est également présente sur les limites forêt-savane où elle s'est intercalée en zone tampon entre le couvert graminéen et la lisière. Sa présence à ces endroits où elle joue un rôle de pare feu contribue activement à la progression de la forêt sur la savane

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CHAPITRE 2 :

LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE
EN VALEUR AGRICOLE DES SAVANES

Introduction

Ce chapitre va nous permettre de reconstituer les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes des agro forêts à Bafia, en décrivant les différentes étapes des techniques locales de donner le rôle des feux et le rôle de la jachère sur ces cultures et enfin de parler de l'association des arbres dans les champs.

II.1 Les différentes étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes II.1.1 Le défrichement

Le défrichement initial d'une zone de végétation» naturelle» est manuel et a lieu d'aout à décembre, c'est-à-dire en fin de saison des pluies ou en début de la saison sèche. Les herbacées sont coupées et couchées sur le sol. Les ligneux que l'on veut supprimer peuvent être abattus ou une partie du tronc de 50cm à 1m de haut peut être conservée. Dans les parcelles destinées à la culture de l'igname, il arrive que l'on maintienne de nombreux petits arbres, alors que sur le reste de la superficie du champ, quelques grands ligneux seulement sont laissés en place : Dannielle olivera, Parkia biglobosa, Ficus platyphylla.

A Bafia, lors de nos enquêtes sur le terrain, le défrichement consiste à débarrasser une surface des arbres, souches, broussailles, pierres et autres obstacles pour augmenter la superficie cultivable d'une ferme existante ou pour aménager le terrain d'une nouvelle exploitation agricole. La terre récemment défrichée doit être prête pour la culture, et elle a notamment été chaulée et nivelée suffisamment pour permettre d'atteindre des buts acceptables en matière de rotation culturale et de conservation du sol. Ces défrichements ne doivent pas être faits sur les terrains ayant une pente supérieure à 10%. La terre défrichée près d'un champ existant ne doit pas augmenter la longueur générale du rang produit dans ce champ, à moins d'appliquer les mesures de conservation du sol requises pour empêcher tout accroissement de l'érosion du sol

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causée par la zone défrichée. Ils ne peuvent pas défricher la terre située à moins de 30 mètres d'un coup d'eau, à moins d'y être autorisé par un permis de modification de cours d'eau du ministère de l'Environnement. Il faut complètement éliminer les pousses d'arbres, les souches, les grosses pierres et tout autre obstacle à l'utilisation normale de l'équipement agricole. La méthode de défrichement permet de limiter les terres arables dans une zone défrichée. Les tas de débris doivent aussi être exempts de boues et de terre. Les débris doivent être empilés et brûlés, ou transportés à un lieu même aux alentours des champs ou bien ces débris vont sécher et seront plus tard enfouie dans le sol lors du semis. Les débris ne doivent pas être jetés dans les zones adjacentes du champ défriché.

Cette zone défrichée, protégée volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est brûlée fin février juste avant les cultures pour éviter la prolifération des adventices4 Immédiatement après le brûlis, les petites branches des arbres abattus sont rassemblées au pied de certains autres ligneux toujours en place ou à l'intérieur des termitières de Macrotermes que l'on veut détruire et le feu est rallumé. De nombreux troncs et branches trop gros pour être consumés par le feu sont débités au fur et à mesure des besoins et parfois ramenés au village pour être utilisés comme bois de chauffe ou vendus.

Les paysans détruisent la plupart des termitières5 présentes dans les champs ; ils s'attachent surtout à éliminer les Macrotermes bellicosus qui sont des termites lignivores.

Le champ, ainsi défriché (photo 2) et tardivement brûlé, est prêt pour l'installation des cultures. Les années suivantes, un brûlis sera aussi effectué à la même période sur la totalité du champ. Les populations de Bafia défrichent le champ, pour préparer les semailles. Ils défrichent ces champs à l'aide des machettes, et ce travail est généralement fait pour les hommes. Après avoir défriché, ils brûlent la parcelle.

4 Sigaut (1975). Rappelons que c'est pour lutter contre les adventices que la jachère a été réintroduite sur l'essai « Broadbalk » de Rothamsted en 1924, à raison d'une année sur cinq.

5 C'est une foule ou une ruche de termites.

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Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Novembre 2019

Photo 2: Une parcelle défrichée en attendant d'être brulée

Cette photo nous montre une parcelle de champs qui a été défriché en attendant d'être brulée ou bien en attendant que ces herbes sèchent pour être enfouie dans le sol lors du semis.

II.1.2 Le séchage

A Bafia, c'est un procédé qui permet de sécher les herbes. Dans les savanes, la végétation est herbeuse. Après avoir défriché les champs, les populations laissent les herbes (débris) sécher, soit en les entassant de manière horizontale pour éviter de déborder les autres parcelles lors du brulis. Une fois ces herbes séchées, les populations peuvent mettre le feu pour les brûler.

II.1.3 Le brûlis

Cette zone défrichée, protégée volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est brûlée fin février juste avant les cultures pour éviter la prolifération des adventices. Immédiatement après le brûlis, les petites branches des arbres abattus sont rassemblées au pied de certains autres ligneux toujours en place ou à l'intérieur des termitières de Macrotermes que

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l'on veut détruire et le feu est rallumé. De nombreux troncs et branches trop gros pour être consumés par le feu sont débités au fur et à mesure des besoins et parfois ramenés au village pour être utilisés comme bois de chauffe ou vendus. L'agriculteur utilise le feu pour défricher une parcelle boisée afin de l'ensemencer.

Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Septembre 2020

Photo 3: Un champ ayant subi un brûlis en attendant son nettoyage

Cette photo nous montre que ce champ a été brulé pour préparer le nettoyage.

II .1.4 Le nettoyage

Après le brûlis, la parcelle doit être nettoyée pour la préparer au semis. Ils nettoient ces champs pour enlever les débris d'arbres qui sont restés après brulage. Ces débris plus tard sont enfouis dans le sol, ou bien entassés pour être brulés (photo 4) par un petit feu de champs, même pendant le nettoyage du champ. Après le brulis de ces débris, une cendre est laissée en tas, et ce tas de cendre sera utile pour semer les légumes ou le piment et aussi cette cendre peut jouer le rôle de fertilisation pour le sol.

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Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020

Photo 4: Un champ en plein nettoyage

Cette photo nous montre comment une parcelle de champ est nettoyée, en allumant un petit feu de champ pour bruler les petits débris qui ont résisté aux feux. La cendre qui restera après être brulée nous sera utile pour planter les légumes dessus.

II.1.5 Le labour

C'est une méthode qui permet de retourner et d'ameublir la terre (planche photographique 1). Le labour consiste à ouvrir la terre à une certaine profondeur, à la retourner, avant de l'ensemencer ou de la planter. Les populations de Bafia labourent la terre avec des grosses houes, ou des pioches. Ils labourent ces terres pour semer les ignames, ou les arachides. Le labour consiste à travailler la couche arable d'un champ cultivé et pour cela, les agriculteurs de Bafia utilisent le plus souvent des grosses houes. Le labour mélange à la terre les résidus de récolte, les fumiers, la chaux ou les engrais minéraux, en y introduisant de l'oxygène. Le labour mélange, et ameublit la terre qui entraine une minéralisation rapide de la matière organique dans les sols vierges, qui libèrent des éléments nutritifs pour la culture suivante. Il est préférable de labourer quand la terre est meuble et humide.

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A

B

Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020

Planche photographique 1 : Labour non précédé de feu : cultures de bas-fonds

Nous pouvons dire que le (A), une cultivatrice qui laboure la terre pour semer les ignames avec un non procédé de feu. Et le (B), c'est un labour de billons de sillons pour semer les arachides, le maïs et le manioc après un précédé de feu.

II.1.6 Le semis

C'est l'action ou la manière de semer, ou c'est un terrain ensemencé et plantes qui y poussent. Le semis est une opération culturale qui consiste à mettre en terre les graines ou semences que ce soit dans un champ ou une surface de petite dimension. Le semis peut se faire à la main, ou avec des houes. Les populations de Bafia utilisent les houes pour semer. Les populations de Bafia sèment plusieurs cultures sur une même parcelle (polyculture) ou un seul type de culture (monoculture) dans un champ. Dans ce champ ci-dessous (photo 5), ils sèment plusieurs types de cultures (arachide, maïs, macabo, patate) du fait de la non disponibilité des terres ou bien du manque de parcelle due à une augmentation de la population. Et par conséquent les terres deviennent rares.

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Cliché, Ntsama christine vanessa, Septembre 2020

Photo 5: Etape du semis

Cette photo montre un champ qui est polyculture, parce qu'ils mettent plusieurs cultures dedans. Nous voyons la jeune fille sème l'arachide mélangée avec le haricot avec une houe et le jeune garçon sème le maïs avec une machette. Après avoir fini de semer, ils vont attendre la saison des récoltes et chaque type de cultures à sa période de récolte (Tableau 10).

Tableau 10: Différents étapes des techniques locales et leurs fonctions

Différents étapes des techniques locales

Fonctions

Défrichement

Il consiste à débarrasser une surface des

arbres, souches, broussailles, pierres et autres

obstacles pour augmenter la superficie
cultivable ou aménager le terrain d'une nouvelle exploitation agricole

Séchage

Il permet de sécher les herbes

Brulis

Il permet de bruler les champs pour éviter la prolifération des adventices

Nettoyage

Il permet de nettoyer les champs pour les préparer au semis

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Labour

Il permet de retourner et d'ameublir la terre afin de planter ou de semer les cultures

Semis

C'est l'action ou la manière de semer des graines

Source : Enquête de terrain, Juillet, 2020

Plusieurs cultures sont cultivées en savane, les espèces cultivées à Bafia sont variées, elles sont destinées en partie à la consommation des membres de la famille : arachide (Arachis hypogaea), manioc (Manihot esculenta), maïs (Zea mays), macabo, plantain, igname (Dioscorea spp.), patate douce (Ipomoea batatas), tomate (Lycopersicum esculentum), gombo (Abelmoschus esculentus), haricot (Phaseolus sp et Vigna sp.), aubergine (Solanum spp....

Une très faible partie des récoltes est vendue au marché du centre commercial, à celui du grand marché de vendredi Djoumba. Nous avons :

a) L'arachide

L'arachide (Arachis hypogaea) (Photo 6) est semée immédiatement après les feux, sur billons ou à plat. L'enfouissement est ici de quelques centimètres, les paysans sarclent une à deux fois. La récolte commence début juillet et peut s'étaler jusqu'au mois d'aout. L'arachide est une espèce à cycle court : 3 à 4mois suivant les variétés. Deux récoltes successives sont possibles la même année sur la même parcelle. Dans ce cas où la parcelle n'est pas replantée en arachide, elle peut l'etre en sésame (Sesamum indicum), ou plus constamment en haricot (Phaseolus sp. Ou Vigna sp).

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Cliché, Ntsama christine, Juillet, 2020

Photo 6: un champ d'arachide

b) Le haricot

Le haricot (Phaseolus sp. Et Vigna sp) est souvent semé courant juillet sur la partie de la parcelle d'arachide récoltée debut juillet. Parfois, le haricot est semé seul sur sa parcelle et il est récolté en mi-octobre, début Novembre. (Photo 7)

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Cliché, Ntsama christine, Novembre 2019

Photo 7: Un champ de haricot

c) L'igname

Elle est plantée sur des buttes dont la préparation est faite antérieurement de septembre à début mars, en fonction de la disponibilité du cultivateur. La plantation de l'igname (Dioscorea spp.) survient de mi-mars à la fin mars. Deux à trois sarclages sont effectués. La récolte a lieu en décembre.

d) Le maïs

Le maïs (Zea mays) est planté à l'air libre (photo 8), puisque c'est une plante héliophile qui a besoins de beaucoup d'eau pour sa croissance. Un champ de maïs est semé deux fois sur une même parcelle la même année.

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Cliché, Ntsama christine, Novembre 2019

Photo 8: Un champ de maïs

e) Le manioc

Le manioc (Manihot esculenta) (photo 9) est planté sur buttes, billons ou à plat, en culture pure. Il constitue une plante de soudure que les villageois utilisent avant les récoltes suivantes lorsque toutes les réserves d'igname sont épuisées, ou comme appoint au moment de la pause journalière dans les champs, pendant la période de culture. Il peut aussi être planté en association l'arachide. Généralement les cultures pures de manioc sont installées en fin de période culturale, lorsqu'un champ ou une parcelle vont être abandonnées. Dans ce cas, le manioc n'est pas sarclé et n'est pas toujours récolté. Il arrive ainsi que des pieds de manioc abandonnés soient étouffés par la végétation secondaire.

La plupart des espèces récoltées sont mises à sécher dans le champ (maïs, arachide, igname) avant d'être transportées au village pour être consommées ou vendues.

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Cliché, Ntsama christine, Juillet 2020

Photo 9: un champ de manioc

f) L'ananas

L'ananas est la culture la pus plantée à Bafia, ce fruit a une action digestive. L'ananas est une plante herbacée pérenne de la famille des broméliacées, genre ananas, et disposant de plusieurs espèces dont comosus. Un ananas nécessite 14 à 15 mois pour pousser de la plantation à la récolte. La température est le principal facteur qui agit sur le développement de l'ananas. La température idéale moyenne pour sa culture est d'environ 25°C. L'ananas est peu exigeant en eau, pour bien se développer, il lui faut environ 1200 à 1500 mm d'eau bien repartie dans l'année. L'ananas supporte l'ombrage. L'éclairement a une action sur le rendement, la coloration de la peau et qualité de la chair (planche de photo 2). 1500 heures d'insolation sont considérées comme le minimum. Les sols doivent être bien drainé, perméable, riche et acide.

Pour cultiver l'ananas, nous devons détruire tout le couvert végétal, labourer pour ameublir le sol, enfouir les débris facilement recyclable dans le sol apporter une fumure de fond et pailler le sol. La préparation du sol doit se faire bien avant le début de la saison de pluies. Et lors de la préparation du sol, il ne faut pas oublier de prendre des mesures contre l'érosion.

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A

B

Cliché, Ntsama christine Septembre 2020 Planche photographique 2: deux champs d'ananas

Ces deux planches nous montrent deux champs d'ananas différents (A) et (B). Le champ d'ananas (A) se trouve dans une zone purement dans une zone de savane, ces ananas ont une durée déjà de cinq mois et ne sont pas encore mature. Nous voyons l'absence d'eau dans ce champ d'où les tiges des ananas sèchent progressivement. Et le champ (B) a déjà une durée de Dix mois, ce champs se trouve dans une zone de contact entre foret-savane, ce milieu regorge d'eau d'où la feuilles sont foncées aux verts et les fruits bien matures et subissent une bonne croissance.

II. Le rôle persistant des feux et de la jachère

II.2.1 Le rôle des feux

Dans l'Arrondissement de Bafia, 60% des populations pratiquent les feux de défrichement, 30% utilisent les herbicides et 10% n'utilisent rien (Figure 8). A Bafia, les champs sont défrichés par le feu qui permet le transfert de fertilité puis sont cultivés pendant une période brève pour être mis en friche, le plus souvent, les feux sont utilisés lorsque les parcelles de champs sont vastes. Les populations de Bafia défrichent une parcelle, et puis la brûle. Après avoir brûlé (photo 10), ils mettent cette parcelle pour la préparer aux semailles de la culture. Les populations de Bafia utilisent les feux pour plusieurs raisons telles que : parce que le feux est une source de fertilisation du sol, le feu est une pratique simple et rapide pour écarter la brousse sauvage en faveur de la culture la méthode est surtout efficace s'il y'a un

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manque de mains d'oeuvre et de temps, le feu est un stimulant de la croissance des plantes pour l'agriculture, il accroit la saturation du complexe absorbant et diminue la toxicité aluminique, parce que le feu de brousse améliore la fertilité du sol durant toute la période allant du semi jusqu'à la jachère en passant par la récolte, parce que le feu permet un ameublissement facilitant le travail de l'agriculteur en voyant les grandes herbes, parce que le feu modifie temporairement la structure superficielle du sol, parce que le feu stérilise le sol et réduit la pression pathogène, parce que le feu élimine temporairement la végétation des parcelles à cultiver, parce que le feu empêche l'incorporation au sol d'une grande quantité de matière organique indispensable à la création du complexe absorbant et par conséquent à la fixation des matières fertilisants et en fin le feu permet de chasser les gibiers en chasse, le feu permet de réduire les graines des mauvaises herbes et donc de privilégier la culture au dépend des mauvaises herbes, le feu tue les parasites nuisibles surtout pendant la première phase de la croissance les plantes sont sensibles aux parasites. Néanmoins, l'utilisation des feux a aussi des inconvénients tels que la destruction de la biodiversité, l'appauvrissement du sol, la destruction des champs voisins, la perte en vies humaines, l'assèchement des cultures et la prolifération des insectes, la destruction de la structure du sol, la perte de la fertilité du sol, la perte de la vie des microorganismes du sol.

Cliché, Ntsama christine, Janvier 2020

Photo 10: Mise en feu d'une parcelle de savane

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La photo 10 nous montre comment l'agriculteur met le feu dans son champ, pour brûler. Cela signifie que le feu est un moyen utilisé pour vite bruler.

Pourcentage

Ceux qui utilisent les herbicides pour tuer les herbes

Ceux qui utilisent les feux pour bruler les champs

Ceux qui enfouies les herbes dans le sol

Figure 8: Le pourcentage des populations en fonction d'utilisation des parcelles

En voyant cette figure, nous pouvons dire que plus de 60% des populations utilisent les feux de brousse pour bruler les champs, la raison c'est qu'ils n'ont pas une main d'oeuvre assez nombreuse et de plus que l'utilisation des feux de brousse est plus rapide et ça brule tout. Ceux qui utilisent les herbicides pour tuer les herbes sont de 30%, sachant que tout le monde n'a pas assez de moyen pour s'en procurer, d'où peu l'emploi. Les herbicides tuent vite les herbes en une fraction de minute. 10% par contre n'utilisent ni feux, ni herbicide, ils enfouies les herbes les herbes dans le sol, ces débris plus tard les serviront d'engrais naturels lors des semailles.

Tableau 11: le pourcentage des populations

Activités

Pourcentage

Les agriculteurs utilisant les feux

60%

Les agriculteurs utilisant les herbicides

30%

Les agriculteurs qui enfouies les herbe dans le sol

10%

TOTAL

100%

Source : Enquête de terrain, Septembre 2020

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- L'irrégularité des feux :

Du fait des faibles densités de la population rurale et de la très grande dispersion de l'habitat, toutes les savanes ne sont pas systématiquement mises à feu durant la saison sèche. Plus elles sont éloignées des villages, moins elles brûlent. Les temps de déplacements deviennent bien trop longs pour que ces savanes soient visitées régulièrement. D'autre part, l'apparition et la généralisation des fusils de chasse à partir des années 1970 a transformé les pratiques de chasse. Les populations sont en effet passées rapidement de la chasse aux feux qui permettaient de rabattre et de cerner le gibier à la chasse avec chiens et fusils à travers les savanes et la forêt. Dans un tel contexte, la probabilité que toutes les savanes brûlent chaque année est faible. Il n'en demeure pas moins que la pratique subsiste bien sous quelques formes et ce, pour des raisons variées. La plupart du temps, les populations mettent les feux dans certaines savanes pour dégager la vue, notamment en début, au milieu ou en fin de la saison sèche6, lorsque la végétation herbacée épaisse et touffue entrave la marche. Autour des habitations, la tendance générale est aux feux précoces de décembre-janvier. Il s'agit dans ce cas pour les populations d'éliminer les animaux nuisibles tels que les serpents et certains insectes. Conscients du fait que les incendies tardifs échappent souvent à leur contrôle et parviennent à détruire les habitations et les jardins de cases, les populations pratiquent ces feux qui ne rencontrent pas une végétation très asséchée pour prendre une très grande ampleur. Les feux sont parfois allumés bien plus tard plus dans les savanes assez éloignées, notamment dans celles que les habitants traversent pour visiter les pièges ou pour se rendre dans un village voisin. Mais même dans ce cas, le dispositif naturel des lisières limite la portée des flammes.

- Le dispositif naturel de protection contre les feux :

Même s'ils sont moins fréquents, les feux de savane n'en existent pas moins. De nombreuses raisons sont évoquées par les populations pour en expliquer la pratique : assainissement des alentours des villages, dégagements des sentiers et de vues lointaines,

6 Les entretiens avec les paysans ont établi qu'il n'existait pratiquement pas de règle préétablie de mise à feu des savanes. Durant près de 4 ans d'observations directes sur le terrain, il a été possible de constater qu'à tout moment, entre les mois de décembre et de mars, des incendies pouvaient parcourir les savanes.

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mauvais contrôle d'un feu de culture. Toutefois, les incendies de savane ne pénètrent pas ou très peu les lisières forestières qui, en général, résistent bien aux flammes grâce à l'existence d'un écran d'arbustes persistants et de Zingiberaceae gorgées d'eau en permanence qui jouent le rôle de pare feu.

Dernier élément et non des moindres, la présence dans la zone à partir des années 1970 d'une espèce envahissante, Chromolaena odorata, plante suffrutescente pérenne. Elle ne présente que rarement un appareil végétatif desséché, même en fin de saison sèche, et résiste bien aux feux (Youta Happi et al. 1994). Cette plante considérée comme une peste végétale par les agronomes et les éleveurs, s'installe en éliminant les Gramineae le long des lisières sous forme d'une bande de 1 à 40 m de large et s'interpose comme un pare-feu entre la savane et la lisière de la forêt. Elle vient ainsi se juxtaposer près de l'écran à Zingiberaceae dont les tiges et les feuilles succulentes (Tomlinson, 1956) sont peu sensibles aux feux. Elle envahit également tous les champs qui ont été défrichés en savane comme en forêt et, dans le premier cas, elle rend la parcelle inattaquable par le feu. D'autre part, elle accueille sous son couvert des semences de ligneux qui peuvent y germer ( Achoundong et al., 1996a ).

- Le cloisonnement des savanes, inhibiteur des feux :

La configuration même des formations végétales, disposées en mosaïque de forêt et de savane permet de moins en moins --émiettement des savanes dans la forêt et réseau dense de galeries forestières en territoires dominés par les savanes-- le passage des feux sur de grandes étendues. En effet, il faut quelque distance pour qu'un feu de savane puisse prendre de l'ampleur et créer lui-même les conditions aérologiques qui lui donnent sa puissance. Aussi, pour que les savanes incluses installées en chapelets dans la forêt brûlent toutes, il faut que les feux soient allumés dans chacune d'elle, ce qui nécessite d'importants déplacements. Or, dans un contexte de faible densité rurale, il n'est pas possible ni très aisé pour les rares populations de parcourir toutes les savanes durant la saison sèche.

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- La combinaison feux et climat :

Dans la ville de Bafia, les forêts galeries orientée nord-sud présentent une dissymétrie par rapport au tracé du lit des cours d'eau, et sont beaucoup plus épaisses à l'ouest qu'à l'est de ceux-ci. La faible extension sur le côté oriental est liée, en partie, aux feux qui, poussés par les vents d'est dominants de la saison sèche, parviennent avec plus de vigueur sur ces lisières. De mars jusqu'en novembre, les vents dominants sont de secteur ouest dans l'ensemble de la zone de mosaïque. Ce sont des vents chauds et humides dits alizés austraux en provenance de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Durant l'hiver boréal (été austral), la situation est inversée : les anticyclones des Açores et égypto-lybien sont très marqués et il y a renforcement des alizés boréaux. Le FIT (front intertropical de convergence) se trouve alors dans sa position la plus méridionale. Sur l'Afrique, dans les basses couches de l'atmosphère, l'alizé boréal est un vent chaud et sec de direction NO à E appelé Harmattan. L'Harmattan peut étendre son influence jusque dans la zone de la forêt sempervirente guinéo-congolaise, en particulier au Nigeria, dans le Sud du Cameroun, voire jusqu'à Libreville au Gabon (Suchel, 1988) et ceci durant 1 à 3 mois, c'est-à-dire entre décembre et février et parfois, jusqu'en mars, selon les localités. Près de Bertoua, Suchel (op cit.) note que « La part un peu plus modeste des courants océaniques à Batouri est la conséquence de la plus grande fréquence relative des poussées d'Harmattan jusqu'aux basses latitudes dans les régions les plus continentales ».

Il faut donc trouver là une des explications de la faible vitesse de progression de la forêt sur les lisières orientées à l'est dans la région au sud de Bertoua. Il arrive même que dans une savane, le feu soit complètement déporté à l'ouest. Toutefois, l'incendie des savanes se caractérise moins par une périodicité régulière que par l'anarchie. D'une manière générale, les feux précoces sont pratiqués aux environs immédiats des habitations comme c'est par exemple le cas à Biabegoura ou à Doguem. Plus loin des villages, la mise à feu des grandes étendues de savanes se fait invariablement entre février et mars, c'est-à-dire en milieu ou en fin de la saison sèche. Sur l'image satellitale du 17 décembre 19847, les savanes ont déjà été brûlées partiellement, ce qui signifie que certaines années, des feux précoces sont pratiqués localement, même assez loin des groupements humains.

7 Les données indiquées par Suchel (op cit) datent des années 1950, ce qui ne permet pas de déterminer la date du début de la saison d'harmattan sur le site au cours de l'année 1984.

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Mais ces feux de début de saison sèche se sont étendus sur moins de la moitié des savanes qui occupent les environs de la ville de Bertoua. En effet, d'après Monnier (1968), les feux précoces sont peu destructeurs du fait qu'ils trouvent un couvert herbacé qui n'est pas encore très sec. Dans ce cas, le feu peut être arrêté par une simple piste piétonnière ou par la rencontre d'un tapis graminéen ayant conservé un peu plus d'humidité.

La même image montre que toutes les lisières de forêt orientées à l'est n'ont pas subi une morsure des feux. Généralement, ces feux de décembre ont une portée assez réduite puisqu'en tous les points, aucune étendue entière de savane n'a été entièrement brûlée. Suchel (op cit.) précise tout de même qu'en fonction des conditions locales, l'heure et la topographie peuvent influencer la direction des feux. Cependant, à l'échelle de toute la zone, l'action des vents n'est pas prépondérante d'autant plus que les principales stations (Bafia et Batouri) connaissent une majorité de calmes (60 et 66%, respectivement) ou vents faibles : vitesse < 1 m/s (Olivry, 1986), ce qui veut dire que les vents dans l'ensemble exercent une action limitée sur la propagation des incendies.

L'enquête et les observations du terrain nous permettent de comprendre que les feux de brousses constituent la menace la plus importante au développement actuel des plantations d'Eucalyptus sur le site. C'est le problème le plus récurent dans la zone. C'est une localité où le feu de brousse constitue un réel problème de conservation du milieu en général et en particulier les boisements à Tek. Selon l'enquête, la pratique des feux de brousses représente 81,34 % de nos investigations et constitue l'entrave majeure à l'évolution des boisements à Tek.

Prati

agricoles

4%

queste

Manques de 7%

8%

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Autres

Pratiques de feux de brousse

81%

Pratiques de feux de brousse Pratiques agricoles Manques de terres Autres

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Enquête de terrain, Décembre 2020

Figure 9: Feu de brousse comme facteur premier de dégradation du milieu à Bafia

Planche photographique 3: feux de brousses observés dans les plantations privées à Bafia

Cliché : Ntsama Christine, Décembre 2020

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Les feux de brousse constituent une menace sérieuse pour les formations végétales naturelles en général et les plantations forestières en particulier. Ils sont souvent allumés pour défricher les terres agricoles. Ces feux ont un impact négatif sur les ressources naturelles. Au niveau du sol, ils sont à l'origine des pertes des éléments minéraux. Il y a certes apports de cendres qui ne constituent en fait qu'une richesse éphémère, car elles disparaissent rapidement par lessivage (Gillon, 1990)67. Sur la végétation, les feux dégradent les écosystèmes en favorisant uniquement les espèces pyro-résistantes. Les Eucalyptus sont vulnérables durant toute la vie du peuplement. Le recépage de ces arbres est conseillé en cas de passage d'un feu dévastateur, afin de favoriser la pousse des rejets sur les souches encore vivantes. Sur tout un autre plan, les feux de brousse génèrent dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (CO2, CH4 et N2O) responsables du réchauffement de la planète et du changement.

II.2.2 Le rôle de la jachère

A Bafia, la jachère dépend de la culture pratiquée. En effet, la jachère débute réellement après la dernière destruction (sarclage ou récolte) du recru ligneux et des adventices. Dans le cas de l'arachide ou de l'igname le début de la jachère correspond à la date de la récolte de ces espèces. Dans le cas du manioc, qui n'est pas toujours sarclé, le début de la jachère correspond soit à la plantation de cette espèce, soit à la dernière opération de sarclage. Dans ces deux cas, la période de jachère commence 1 à 2 ans avant que la période de culture ne cesse. De ce fait, la jachère n'est pas synonyme d'abandon de la culture, mais de début de la reconstitution de la végétation.

Le point de départ de la jachère correspond au développement du potentiel de reconstitution de la végétation qui n'est plus soumis aux sarclages. La croissance des plantes obéit néanmoins à des contraintes imposées par le milieu, telles que le climat, les sols...et bien sur le passage annuel des feux. Lorsqu'une parcelle de terre n'est plus fertile, les populations la mettent en jachère pour la redonner ces éléments nutritifs. Dans cette photo, nous voyons une jeune jachère de 4 mois seulement. Nous avons travaillé dans un seul relevé dont J1. Dans J1 la superficie est de 350 m2, ici la savane est herbeuse. Ce qui poussent les populations a pratiqué la jachère c'est l'absence de pression sur les terres de cultures, la disponibilité en terres arables et l'absence de pression démographique. En effet, lorsque la demande en terres cultivables augmente, les terres disponibles se raréfient (voir même disparaissent) et obligent un retour prématuré sur les jachères dont la fertilité n'est pas tout à fait recouvrée. Une production vivrière amoindrie s'ensuit, liée à la diminution du temps de jachère qui nuit à la restitution de nutriments aux sols que l'on désire cultiver.

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Cliché, Ntsama christine, juillet, 2020

Photo 11: une parcelle laissée au repos en jachère

Cette photo nous montre une parcelle est laissée au repos pour la rendre encore fertile, et pour quelle développe à nouveaux ces éléments nutritifs de base.

II.3 L'association des arbres aux cultures ou aux champs

L'association des arbres aux cultures est caractérisée par une pluralité de techniques en fonction des espèces cultivées et de leur cycle végétatif : le parc arboré, les jardins de case et les jachères améliorées ou enrichies.

II.3.1 Les espèces locales associées aux systèmes agro forestiers

La diversité floristique dans les paysages agro forestiers de Bafia intègre à la fois les espèces indigènes de la savane plantées ou épargnées pendant le défrichement mais aussi les plantes exotiques introduites volontairement par l'homme.

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II.3.1.1 Les espèces forestières

A Bafia et ses environs, les espèces forestières présentes dans les plantations et champs sont en relation avec leur valeur pour la population ou pour la culture. Elles varient d'une pratique agro forestière à une autre et d'un point à une autre.

II.3.1.1.1 Le parc arboré

Le parc arboré est la technologie agroforestière la plus représentée à Bafia. Les arbres sont implantés de façon éparpillée dans les parcelles cultivées. Ces espèces sont épargnées en fonction des choix des populations rurales (tableau 12). Ces derniers (les arbres du parc arborés) se caractérisent par les arbres (Photo 12) et arbustes forts développés et dispersés sur une parcelle en culture ou récemment mise en jachère. Il s'agit ici surtout des arbres qui ont une valeur en bois d'oeuvre ou une importance sur les plans culinaires, culturels et médicaux.

L'analyse du tableau 13 permet de constater que les paysans préservent un nombre important d'espèces dans leurs champs selon les propriétés de ceux-ci. Ainsi, les essences différentes que les paysans épargnent la plupart des temps pendant le défrichement. Selon les enquêtes de terrain, ces espèces offrent en plus du bon ombrage (Ceiba prentendra, Celtis milbraedii, Milicia exelsa, Terminaria superba...). Les valeurs médicales, alimentaires, de fertilisation du sol, d'appropriation, d'alimentation, d'ornement, de brise vent, de raison mythique ou tout simplement de bois de chauffage.

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Cliché, Ntsama christine, Juillet 2020

Photo 12: un manguier (Mangifera indica) associé aux cultures dans un champ

Cette photo nous montre la présence d'un arbre dans un champ, jouant plusieurs rôles, ici ce manguier joue le rôle d'ombrage pour certaines cultures telles que le bananier plantain et de protection du sol contre l'érosion.

II.3.1.1.2 Dans les jardins de case

Dans un voisinage relativement proche des habitations, on a les jardins de case. Ils sont constitués des arbres dispersés ou tout au moins utilisables comme le teck, l'acacia.... Ce sont des espèces à bois précise comme le teck, une valeur ornementale comme Albizia.

II.3.1.2 Les espèces fruitières exotiques et indigènes

Il s'agit essentiellement des végétaux ligneux épargnés ou introduits et intégrés dans les plantations par les agriculteurs. Ceux-ci, en fonction des possibilités socio-économiques offertes à la communauté peuvent être les espèces indigènes (Dacryodes edalis, Elaeis guineensis) ou et surtout les plantes fruitières intégrées (tableau 12). Dans la zone d'étude, elles sont dominées par les fruitiers exotiques dont les principaux sont : Theobroma cacao, Mangifera indica, Persea americana, Citrus sinensis, Caricapapaya.

81

Tableau 12: Principales essences épargnées ou plantées dans les champs

Nom local

Nombre de citations

Famille

Importances pour les populations

1

Anacandium occidentale

51

Anacandiaceae

Alimentation, bois-d'énergie

2

Annona glaura

1

Annonaceae

Cosmétique

3

Anthociessa djalonensis

2

Loganiaceae

Pharmaceutique, cosmétique

4

Artharis africana

1

Moraceae

Cosmétique, alimentation

5

Bambusa vulgaris

4

Poaceae

Alimentation

6

Barassus aethiopum

130

Arecaceae

Cosmétique

7

Blighia sapida

122

Sapindaceae

Alimentation, bois-d'énergie

Source : Enquête de terrain, 2020

Le tableau 12 présente les principales espèces fruitières de la région de Bafia en dehors du cacaoyer. Ces dernières sont dominées par les agrumes de la famille des Rutacées et surtout le genre Citrus (citrus sinensis, Citrus limon, Citrus Reticulata, Citrus maxima. Les espèces fruitières sont présentes dans les différents systèmes d'agroforesterie. Les espèces comme Mangiferaindica, Dacryodesedulis, Perseaamericanica, Elaeis guineensis, sont pour la plupart observées près des concessions. Musa paradisiaca (bananier fruit)) et Musasapientum (bananier plantain) sont observés dans les champs et partout ailleurs dans la localité de Bafia. Les différentes espèces fruitières cultivées font de l'Arrondissement de Bafia un véritable pôle de production des fruits et en plus précisément des agrumes (oranges, citrons, mandarines, safoutiers, mangues...) pour la consommation.

82

Tableau 13: Principales espèces fruitières exotiques ou indigènes à Bafia

Nom commun

Espèces

Origine

Famille

Importances pour les populations

Manguier

Mangifera indica

Exotique

Anacardiaceae

® ; TM ; (c) ; € ; ? ; f3

Safoutier

Dacryodes edulis

Indigène

Burseraceae

(c) ; € ; ? ; f3

Orangers

Citrus sinensis

Exotique

Rutaceae

® ;€

Goyaviers

Psidium goyava

Exotique

Myrtaceae

(c) ; € ; f3

Avocatiers

Perséa amer icana

Exotique

Lauraceae

® ;(c) ;€

Citronniers

Citrus limon

Exotique

Rutaceae

® ;TM ;(c) ;€

Palmiers à huile

Elaeis guineensis

Indigène

Palmaceae

® ; (c) ; € ; Ø

Corossoliers

Annona muricata

Exotique

Annonaceae

® ;TM ;(c) ;€

Pamplemoussier

Citrus maxima

Exotique

Rutaceae

® ; TM ; (c) ; € ; A

Mandariniers

Citrus Reticulata

Exotique

Rutaceae

(c) ;€

Source : Enquête de terrain, 2020

Notice : la valeur de l'arbre dans la plantation se traduit par les symboles suivants : (c) : Appropriation ; : Ornement ; TM : Raison médical ; ® : Alimentation ;

€ : Bois de chauffage ; Q : Brise vent ; A : Bois d'oeuvre ; f : Ombrage;
Ø : Raison culturelle

83

Cliché, Ntsama christine, juillet 2020

Photo 13: Un avocatier au milieu d'un champ

L'agroforesterie quant à elle est constituée des cultures pérennes (café robusta, arabica, cacaoyer, colatier) ainsi que les cultures fruitières (banane douce, papayer, avocatier, goyavier, manguier, palmier à huile et bien d'autres). On les retrouve dans la zone de façon parsemée mais, les fortes concentrations se trouvent dans la plaine de Bakotcha ainsi que certains bas-fonds de la zone.

Concernant les cultures pérennes, il n'existe pas encore de grands producteurs à cause d'accès difficile dans la plaine de Bakotcha. Le Café arabica était autrefois rependu dans la zone, mais les gens n'y cultivent plus à cause de la pénibilité des travaux (cueillir, dépulper, fermenter, laver et sécher).

Les espèces caractéristiques des agro-forêts :

? Le Mangifera indica(Manguier)

Il a une feuille large. C'est le minoritaire des arbres fruitiers dans la zone à cause du climat froid qui rend difficile son développement. On n'y retrouve pas partout dans la zone.il est plus présent dans la partie sud de la zone au climat chaud de Bakotcha vers le nord Makombe dans le Nkam au fruit charnu, attrayant, gros et bien sucré. Par contre dans

84

la partie nord de la zone au climat froid, on retrouve rarement les pieds de manguier. Ces rares pieds qu'on retrouve, ont des fruits sales avec des traits noirs sur la peau. Ils ont un goût moyen parfois acide ou pas très sucré et met long pour produire car le froid retarde la croissance ainsi que les éléments nutritifs du sol (magnésium, calcium) qui migrent lentement. Le cycle des cultures est plus court dans la partie sud chaude que dans la partie nord froide. Par exemple en expérimentant la plantation des arbres dans ces deux parties de la zone, on contacte que l'arbre qu'on a planté dans la partie chaude produit très rapidement avant celui planté dans la partie froide. Idem pour les cultures vivrières, maraichères et rentes.

Ce sont les plantes à racine pivotante. Seules les plantes qui aiment l'ombre comme le cacaoyer, le café robusta peuvent se développer en dessous. C'est pourquoi dans la zone, on les retrouve parsemé dans les champs et beaucoup plus dans les zones de production de café robusta et cacaoyer qui ont besoin de leur ombrage pour la bonne production. Les plantes qui aiment le soleil comme le maïs, arachides, haricot, manioc ne peuvent pas se développer en dessous du manguier. Ses écorces servent à soigner les maux de dent et de ventre dans la localité.la durée de vie d'un arbre dans la localité peut dépasser une quarantaine d'année.

? Persea gratissima (Avocatier)

Sa plantation est parsemée. On y retrouve dispersé dans les champs, autour des maisons. C'est un arbre à durée de vie précoce dans la zone faute d'entretien. C'est pourquoi il est très attaqué par les parasites tels que les aiguilles d'Afrique appelé « chou'leu » en langue locale. Ses feuilles sont plus larges. Ses racines sont très pivotantes. Il est plus retrouvé à Bakotcha vers le nord Makombe au climat chaud. Contrairement au manguier, son cycle de vie est très précoce. Un arbre fait parfois moins de 15ans de vie. Les feuilles servent à soigner le palu dans la zone.

? Cola acuminata (Colatier)

Il est aussi présent mais très dispersé. Il est utilisé dans la délimitation de certaines parcelles de terrain, pour les clôtures. C'est une plante à durée de vie longue. Il faut parfois attendre plus de 10ans pour avoir ses premiers fruits après sa plantation.

? Psgium goyava (goyaviers)

85

Il est rare dans la zone. C'est une plante moins touffue que les autres aux racines plus résistantes et tronc moins volumineux. Il est parfois utilisé près de certaines concessions pour limiter l'érosion et glissements de terrain. Ses feuilles servent à soigner la dysenterie amibienne.

? Elaeis guineensis (palmier à huile)

Il est moins présent dans la zone. On le retrouvait autrefois beaucoup plus dans la plaine de

Bakotcha. Aujourd'hui, les populations commencent à l'adopter l'y implantant surtout dans les basfonds. Même si sa présence n'est pas très perçue dans la zone, il est à noter qu'on retrouve par exemple à Kota une palmeraie mis sur pied par une élite de la localité plantée de façon disciplinée. Sa culture dépend de la fertilité du sol. La majorité de sols de Bana est ferralitique (pauvre). C'est pourquoi pour mettre sur pied une plantation de palmier à huile, il faut creuser des trous parfois plus de 60 centimètres de largeur et profondeur comparativement aux sols des zones riches où il faut des trous entre 30et 40 centimètres.

NB : De façon globale, le système agro forestier est présent à Bafia beaucoup plus dans la zone de Biabetom, Nyouka I et Nyouka II. Le MINADER encourage techniquement et financièrement le développement de l'agroforesterie dans la zone par les programmes tels qu'ACEFA (Amélioration de la compétitivité des exploitations familiales et agropastorales), le PSCC (projet semencier cacaocafé), PAUEF2C (projet d'appui à l'utilisation des engrais dans les filières cacao-café). Même avec ces programmes du MINADER, les obstacles liés au développement du système agro forestier sont nombreux. Nous avons entre autres l'insuffisance du matériel végétal de qualité, manque des produits phytosanitaires de traitement, manque des engrais, inorganisation de circuit de commercialisation, main d'oeuvre rare, chères et insuffisant car ceux qui étaient autrefois dans ce domaine (jeunes en particulier), ont déserté pour d'autre comme les mototaxis. D'autres facteurs physiques qui influencent leur développement sont entre autres le climat froid, le relief accidenté, le sol ferralitique Seule la partie basse de la zone en particulier les bas-fonds ainsi que la plaine est favorable à leur développement. Ces facteurs jouent également un rôle très important sur la répartition des types de cultures.

86

II.3.1.3 La disposition des arbres dans les champs

A Bafia, les arbres sont disposés de manière éparpillée dans les champs, et les champs présentent plusieurs cultures.

II.3.1.3.1 Les plantations à grand espacement

Le nombre d'arbres dans ce contexte est très faible de telles sortes que l'ensemble du couvert arboré ne dépasse pas 10 à 20% du recouvrement (photo 14).

Ce type est observé à Bafia dans les plantations de cultures vivrières. En effet, en raison de besoin maximal de l'énergie solaire, les cultures vivrières sont le plus souvent pratiquées sur des espaces défrichés à blancs où les seuls ligneux préservés servent d'abri ou de point de repos des agriculteurs. La disposition des arbres dans les champs reste alors considérable et surtout de manière éparpillée, de ce fait on peut avoir moins de sept arbres ligneux sur 350 m 2 de champs de maïs ou d'arachide.

Cliché, Christine Ntsama juillet 2020

Photo 14: Un champ de maïs avec un faible taux de recouvrement

87

La photo rend compte du recouvrement des arbres dans un champ de culture, et de la présence de quelques arbres ; ces quelques arbres sont éparpillés. Nous constations que dans ce champ de maïs, il n'y a presque pas d'arbres, puisque le maïs est une plante héliophile, qui a besoin de lumière.

II.3.1.3.2 Les arbres dans les champs

A Bafia, les arbres sont disposés de manière éparpillée, puisque nous sommes en savane, et le nombre d'arbre sont importants. Dans un champ de 400m2 de superficies, nous pouvons avoir 4 arbres, dans un champ de 9230m2 de superficies, nous avons 30 arbres. D'où nous pouvons dire que dans tous champs à Bafia, il y'a au moins la présence d'un arbre, soit il est planté soit il est conservé. L'arbre dans un champ est planté en fonction de l'agriculteur, et selon la fonction que cet arbre joue dans ce milieu. D'où la conclusion que les arbres sont plantés et conservés dans un champ selon le choix de l'agriculteur. (Tableau 14).

Tableau 14 : La densité des arbres associés aux champs

NUMEROS DE

CHAMP

NOMBBRES D'ARBRES

SUPERFICIES en m2

DENSITES EN HECTARE

((ha) (Nbre/
sup)

1

4

400

0,01

2

31

700

0,04

3

7

350

0,02

4

8

900

0,008

5

12

1500

0,008

6

4

750

0,005

7

8

550

0,01

8

2

1064

0,001

88

9

11

 

1012

0,01

10

33

 

3200

0,01

11

30

 

9230

0,003

12

13

 

750

0,01

13

3

 

450

0,006

14

6

 

400

0,01

15

10

 

690

0,01

TOTAL

182-

7= 175

21 946 km2

0,161

Source : Enquête de terrains, 2020

Nous avons 175 individus plus 7 rôniers. Convertit en hectare (2,2 ha). Dans 15 champs, la superficie totale est de 21 946 km2, pour 175 arbres soit 175 arbres et/ ou arbustes sur environ 2,2 ha.

II.3.2 L'utilité des arbres épargnés ou introduits dans les champs

Les arbres les plus souvent protégés sont ceux qui revêtent une utilité avérée. Cette importance peut être d'ordre alimentaire comme c'est le cas de Ricinodendronheudelotii, et médicinal comme Funtunia elastica, rituel. Pour la construction, et pour le bois de chauffe etc. Dans l'ensemble, les arbres conservés et introduits sont porteurs d'une importance agronomique socioculturelle, économique et même environnementale comme l'atteste la (figure 9) ci-dessus. En fonction de cette utilité, certains arbres épargnés reçoivent les mêmes traitements que les arbres plantés.

Dans les savanes arbustives à Terminalia glaucescens et Bridelia ferruginea, comme c'est le cas à l'ouest et au nord de la zone, le même phénomène d'essaimage des espèces pionnières s'observe. Le taux de recouvrement, ordinairement compris entre 15 % et 20 % passe à un peu plus de 40 %. Dans ce cas, ces « peuplements de transition » au sein desquels certains individus ont atteint des tailles de petits arbres, apparaissent comme des savanes arborées et, moins fréquemment, des forêts claires avec un taux de

89

recouvrement d'environ 50 à 55 %. Le faciès, dans ces cas, est un mélange d'espèces typiques de savanes et de forêts denses.

II.3.2.1 L'importance socio-économique

Les espèces ligneuses exploitées dans les galeries forestières et les ilots offrent de nombreuses utilités au plan socioculturel.

II.3.2.1.1 Le bois de chauffage et d'ouvrage

La plupart du bois qui est récolté à l'intérieur des savanes boisées sont utilisées pour satisfaire les besoins en énergie au Cameroun (WRI, 2000). A Bafia, le bois de feu offre la plus importante possibilité d'énergie utilisée dans les ménages. D'ailleurs, dans campagnes, le bois de chauffe demeure presque l'unique moyen de cuisson des repas (photo 15).

De plus, nous avons également de nombreuses espèces à bois précieux et sont utilisés comme bois d'oeuvre pour la construction de l'habitation. Alors, selon la capacité de résistance, le bois est utilisé comme élément principal de la charpente, de l'élévation des murs. Il est aussi utilisé dans la réalisation de certaines infrastructures socio-économiques à l'instar des ponts.

Photo 15: Un tas de bois lors du nettoyage du champ

Cliché : Christine Ntsama, Septembre 2020

Figure 10 : Les revenus annuels moyens des chefs de ménage impliqués

90

Cette photo nous montre du bois entassé résultant de l'abatage de certains arbres dans les champs lors du défrichement, après le nettoyage de ce champ, il sera entassé au bord du champ pour être transporter par les agriculteurs afin d'utiliser comme bois de chauffe pour la cuisson dans les ménages.

Ce bois joue également comme une source de revenus pour les populations (ventes de perches, planches, poteaux, etc.). Au Nigeria par exemple, les paysans qui coupent les arbres de leurs champs les vendent généralement comme combustible ou bois de chauffage (Morgan, et al. 1980).

Comme au Nigeria, la population de Bafia conserve et plante les arbres pour les besoins de bois d'oeuvre et de chauffage. Avec les revenus limités de la population, certains fondent désormais l'espoir sur les plantations pour améliorer leurs conditions de vie. Selon l'enquête, 63,30 % de la population présente un revenu par ménage inférieur ou égale à 50 000 franc par an (Figure 10). C'est pourquoi pour améliorer leurs conditions de vie, certains conservent le tek pour accroitre les revenus (Figure 11).

18,50%

2,80%

1,90%

7,40%

1,90% 3,70%

63,90%

moins de 50 000 francs 50 000 à 100 000 francs 100 000 à 150 000 francs 150 000 à 20 000 francs 200 000 à 250 000 francs 250 000 à 300 000 francs plus de 300 000 francs

Source : Enquête de terrain : Novembre 2020

91

100 000 à 500 000 frcs

plus de 500 000 frcs

moins de 10 000 frcs 10 000 à 50 000 frcs 50 000 à 100 000

frcs

35,00%

20,00%

16,30%

30,60% 30,60%

30,00%

25,00%

14,30%

8,20%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

Enquête de terrain, Novembre 2020

Figure 11: revenus moyens tirés de la conservation du tek

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

42,30%

57,70%

Non Oui

Non Oui

On constate une réelle volonté de la population de transformer les boisements en source de revenus. Les efforts sont en train d'être fait pour améliorer les conditions de vie grâce aux plantations du tek. Nous observons déjà l'augmentation des revenus par habitant. C'est pour cette raison que la majorité pense que le manguier peut être utilisé comme levier de développement de la localité de Bafia (Figure 12).

92

Enquête de terrain, Novembre 2020

Figure 12: Contribution du genre au développement local

Nous constatons que plus de la moitié des personnes enquêtées, soit 57,70%, pensent que le tek peut être utilisé comme levier de développement de la localité de Bafia. C'est dans ce contexte que les habitants trouvent que cette plante comporte plusieurs avantages.il est utile pour certains pour les besoins de bois d'oeuvre et de chauffage (Figure 12). Nous comprenons que le tek est planté et exploité beaucoup plus comme bois d'oeuvre dans la localité de Bafia. 70% de populations l'utilise comme bois d'oeuvre. Lorsque nous somme à Bafia, nous constatons qu'il existe au moins un pied autour de chaque maison. Ce qui laisse comprendre que la plupart des personnes plantent pour satisfaire les besoins en bois de chauffage. Aussi, 26,40% de la population plante le tek pour couper ses bois et vendre afin d'avoir de l'argent pour satisfaire leurs besoins

Source et revenu;

26,40%

Autres; 1,80%

Brise vent; 1,80%

Bon bois d'oeuvre et de chauffage;

70,00%

Enquête de terrain, Novembre 2020

Figure 13: Les usages du genre tek

93

II.3.2.1.2 Des arbres qui nourrissent et guérissent

a) L'apport nutritionnel des arbres

Les agrumes très développés dans la région constituent une importante source d'alimentation des populations locales. Il s'agit des fruits comme : l'orange, le citron, la mandarine... A ceux-ci s'ajoutent d'autres comme l'avocat, les mangues, les safoutiers... En plus des fruitiers, nous avons certains produits forestiers comme le tek et le rônier qui occupent une place de choix dans la préparation des mets locaux.

b) L'apport médicinal

Les feuilles, les écorces et les racines constituent pour plusieurs personnes de puissants produits naturels propices au traitement de certaines maladies. Consommés sur la forme sèche et écrasée, de décoction, ces produits contribuent à l'amélioration de santé des hommes pour des maladies telles : typhoïde (Mangiferaindica) et le paludisme (Annonamuricata).

II.3.2.1.3 L'importance juridique, rituelle et esthétique

Plusieurs plantes sont considérées comme des marques d'appropriation des terres à Bafia et dans tout le plateau Sud-camerounais. Pour s'approprier un espace de terre, le premier à arriver devait implanter un ou plusieurs pieds de plants pour signifier son appropriation. Ce moyen d'après les habitants de Bafia, fera savoir aux autres visiteurs convoiteurs que la parcelle appartient déjà à quelqu'un.

A Bafia, les arbres dans les localités constituent un objet ornemental très prisé. Ils embellissent de façon significative le paysage. Alors le rôle traditionnel se résume à la fonction juridique de certaines espèces utilisées comme moyen d'appropriation des terres (Théobroma cacao), à la fonction rituelle liée au mythe accordé à certaines plantes comme Lophira

lanceolata, Danielliaoliveri, Parkiabiglobosa, Syzygium macrocarpum,

Dichrostachysglomerata, Vitex cuneata, Brideliaferruginea, Sarcocephalusesculentus,
Hymenocardiaacida, Cussoniabarteri, Borassus aethiopum, Crossopteryxfebrifuga...

II.3.2.1.4 L'arbre : un moyen de lutte contre l'érosion

L'arbre dans les champs de protéger les cultures contre les vents violents (Weigel, 1994). Dans les jardins de case, les espèces arborées protègent les habitants et leurs cases contre

94

les vents violents. Ainsi, les arbres qu'ils soient dispersés ou groupés constituent un moyen important de lutte contre l'érosion éolienne, l'érosion hydrique et par conséquent le lessivage des sols. De par leur feuillage, leurs branches, leur tronc et leurs racines, les ligneux freinent l'action érosive. Les feuilles et les branches interceptent et amortissent l'énergie cinétique des pluies, empêchant ainsi l'action érosive des gouttes sur les sols. Ces derniers constituent par ailleurs un système barre vent et atténuent l'érosion éolienne.

Les racines jouent un rôle anti-érosif tout à fait particulier (Young, 1995). Ceci en ce sens qu'elles contribuent à l'infiltration facile de l'eau dans le sol. Ce processus d'infiltration empêche le ruissellement de surface voire l'érosion hydrique.

Conclusion

Ce chapitre avait pour objectif de décrire les étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes, de donner le rôle persistant des feux et de la jachère et enfin de parler de l'association des arbres aux cultures ou aux champs à Bafia. Il ressort de cette analyse qu'il existe six étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes qui sont : le défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et le semis. Les populations persistent sur l'utilisation des feux parce qu'il existe des arbustes typiques de savanes qui ont développé une épaisse écorce qui les protègent du passage des feux, d'où un excès de feux peut les brûler, quant à la persistance de la jachère, Les populations de Bafia persistent sur la pratique de la jachère, parce qu'elles exploitent abusivement les terres, et par conséquent, ces terres deviennent non fertiles. La seule solution est celle de laisser ces terres au repos pour qu'elles régénèrent ces éléments nutritifs de base, et pour qu'elles redeviennent fertiles. Et là, ces terres peuvent encore être exploitées de nouveaux. Et enfin le terme association des arbres aux cultures est l'agro foresterie qui est caractérisé par une technique appelée les arbres du parc arboré, qui sont la technique la plus représentée grâce à la culture du cacao dans la région. La pratique de l'agro foresterie obéit ici à plusieurs techniques de reboisements telles que la régénération naturelle des arbres et leur conservation dans les champs cultivées ou abandonnées, le reboisement par semi direct ou indirect. Malgré son aspect négatif lié à la fragmentation des habitants, l'agro foresterie s'avère être une pratique avantageuse pour le milieu en ce sens qu'elle permet une conservation partielle de la biodiversité. C'est le cas des espèces comme Eulophia obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoidesspp., Sonchus spp., Haemanthus multiflorus, Cyperus obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoides, Imperata cylindricaet autres. Bien plus, elle entraine même un enrichissement à l'échelle régionale comme c'est le cas des espèces exotiques qui sont des arbres fruitiers et ornementales.

IIème PARTIE :
LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS
ECOLOGIQUES, SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE
L'AGROFORESTERIE

96

CHAPITRE 3 :

LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES DONNEES DE TELEDETECTION ET LES RELEVES

Introduction

Selon les données de terrain, le changement de l'occupation et l'utilisation du sol sont d'une grande importance car ils permettent de connaitre les tendances actuelles dans le processus de déforestation, dégradation désertification et perte de la biodiversité d'une région déterminée. Il existe des facteurs naturels, comme le climat, le vent, la pluie etc., qui favorisent les variations de la couverture végétale. Néanmoins, pendant les dernières décennies, les activités humaines sont le principal déclencheur de la transformation des écosystèmes. Les conséquences les plus évidentes sont la perte du potentiel d'utilisation du sol pour le bien-être humain et la perte d'habitat en général.

III.1 Le bilan de l'évolution de l'occupation des sols

L'occupation du sol désigne pour le FAO, la couverture biophysique de la surface des terres émergées et donc le type usage ou non-usage fait des terres par l'Homme. La mosaïque paysagère est cartographiée en identifiant les types homogènes de milieux : zones artificialisées, zones agricoles, forêts ou landes, zones humides...).

Pour montrer cette évolution, nous nous sommes référés aux traitements cartographiques, les cartes d'occupations du sol en 1984 et 2019 montrent son évolution sur le site de Bafia (Figure 15). Ces cartes ont été réalisés dus le traitement des images satellitales.

L'analyse de ces cartes montre une réduction accélérée ou un recul accéléré des savanes de plus de la moitié sur le site de Bafia au détriment de l'implantation des agro forêts. Entre 1984 et 2019 (tableau 15).

97

Figure 14: Evolution spatiale de l'occupation des sols entre 1984 et 2019

98

Tableau 15 : Superficie de chaque classe d'occupation du sol en 1984 et 2019 au niveau de l'ensemble de paysage de la commune de Bafia

 

1984

2019

 

Superficie (ha)

%

Superficie (ha)

%

Forêt Galerie

9510,309

36,6354474

4518,817

17,4073085

Forêt dégradée/Agro forêt

6145,041

23,6718204

9519,92

36,6724708

Savane

7441,324

28,6653393

3274,616

12,614419

Zones de culture

2141,202

8,24830122

6149,14

23,6876105

Bâti

310,429

1,19582921

1658,379

6,38837883

Sols nus

411,004

1,58326248

838,437

3,22981247

TOTAL

25959,309

100

25959,309

100

Commentaire : Ce tableau, nous permet de comparer l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019 au niveau de l'ensemble de paysage de la commune de Bafia. Nous voyons une réduction accélérée des savanes de plus de la moitié sur ce site au détriment de l'implantation des agro forêts qui va de 6145,041 ha de superficie en 1984 à 9519,92 ha de superficie en 2019.

 

10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000

0

 
 

Superficies (ha)

 
 

Forêt Galerie Forêt Savane Zones de Bâti Sols nus

dégradée/Agro culture
forêt

Occupation de l'espace

1984 2019

 

Figure 15 : Bilan chiffré de l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019

Commentaire : Cette figure nous montre l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 à 2019, qui se résume par la diminution des forets galeries de 1984 à 2019, de l'augmentation des agro forets de 1984 à 2019, de la diminution des savanes de 1984 à 2019, de l'augmentation des zones de cultures de 1984 à 2019, de l'accélération du bâti de 1984 à 2019 et de l'augmentation des sols nus de 1984 à 2019.

99

-6000

Occupation de l'espace

Forêt Galerie

Forêt dégradée/Agro forêt

Savane

Zones de culture Bâti

Sols nus

Evolution des superficies (ha)

5000

-1000

-2000

-3000

-4000

-5000

4000

3000

2000

1000

0

Ici, en 1984, la superficie de la savane était de 7441,324 ha, cette tendance a diminué soit 3274,616 ha, en 2019 ou une diminution de (4166,708) ha.

Figure 16: Tendance de l'évolution entre 1984 et 2020

Commentaire : En regardant cette figure, nous voyons comme les graphes en rouges décrivent la diminution en superficie, c'est le cas de la forêt galerie et de la savane. Alors que les graphes en bleus indiquent plus tôt l'augmentation ou l'accélération en superficie entre 1984 à 2019.

LES CARACTERISTIQUES DE L'EVOLUTION DE L'OCCUPATION DES SOLS
ENTRE 1984 ET 2019 DANS L'ARRONDISSEMENT DE BAFIA

A l'échelle du paysage de la ville, on distingue : ? La forêt galerie

D'après le résultat, elle couvrait en 1984 une superficie de 9510,309 ha. En 2019, cette tendance est allée de manière décroissante soit 4518,817 ha ou une diminution de (4991,482) ha.

? La forêt dégradée ou agro forêt

D'après les résultats, elle couvrait en 1984, une superficie de 6145,041 ha, en 2019 cette tendance est allée de manière croissante soit 9519, 92 ha ou une augmentation de (3374,179) ha. Il est cependant difficile de déterminer ce qui a de l'accroissement due à la dégradation de la forêt. En revanche, on peut estimer le gain issu du recul des savanes.

? La savane

100

? Les zones de cultures

Les surfaces agricoles ont très largement augmenté. Elles sont passées des allées de 2141,202 ha en 1984 à 6149,14 ha en 2019.

? Le bâti

Tout comme, les surfaces agricoles, le bâti a connu entre ces deux périodes une augmentation fulgurante. Il est passé 310,429 ha en 1984 à 1658,379 ha, soit une forte augmentation de (1347,97) ha, soit un accroissement de plus de 500% ou une multiplication par 5,3.

? Les sols nus

En 1984, les sols nus étaient de 411,004 ha, et en 2019, ils sont de 838,437 ha, soit une augmentation de (427,433) ha. Ces sols nus ont plus que doublé leur extension.

Nous pouvons donc conclure que ces dynamiques montrent une situation beaucoup plus complexe, il y'a une réduction significative des forêts galeries dont les principales causes sont la dégradation vers l'exploitation des surfaces agricoles qui résulte de l'agriculture extensive, et de l'implantation des agro forêts.

De plus, les dynamiques montrent que les savanes ont reculé très sensiblement, cela est causé principalement par les mises en cultures. Les agro forêts augmentent parce que les arbres sont fortement implantés sur les surfaces agricoles. Les espaces agricoles n'augmentent plus et l'implantation des agro forêts augmente. L'association des arbres et arbustes plantés ou introduites lors de mises en valeur agricole des savanes conduites donc à l'extension des agro-forêts et pour de là à un accroissement du taux de boisement à l'échelle régionale.

En fin, on note une augmentation des sols nus, parce qu'il y'a dégradation des forêts galeries et des savanes au profit du bâtis.

101

Tableau 16: Evolution de l'occupation des sols en (ha) entre 1984 et 2019 dans l'Arrondissement de Bafia

DATE

1984

2019

 
 

SUPERFICIES en (ha)

SUPERFICIES en (ha)

DIFERENCE DE CHANGEMENT DANS L'ARRONDISSEMENT DE BAFIA

Forêt galerie

9510,309

4518,817

-4991,482

Foret dégradée ou agro forêt

6145,041

9519,92

+3374,179

Savane

7441,324

3274,616

-4166,708

Zones de cultures

2141,202

6149,14

+4007,938

Bâtis

310,429

1658,379

+1347,97

Sols nus

411,004

838,437

+427,433

? Le signe - signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu une régression

? Le signe + signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu une augmentation significative

III.2 La reconstitution des étapes de la dynamique des savanes

III.2.1 Une parcelle intacte de végétation naturelle

C'est un espace qui n'a pas encore été transformé, un espace que l'on n'a jamais cultivé dessus. C'est un espace vierge, tout neuf qui possède encore tous ces éléments de bases. Un espace intact qui possède encore ces espèces typiques (rôniers) de savane et quelques de ses essences typiques qui n'ont jamais été coupés. Un espace qu'on a jamais cultivé, un espace qu'on a jamais coupé les arbres, un espace qu'on a jamais plantés les arbres, mais de temps en temps qu'on récolte des fruits sur les espèces exotiques et d'autres nous servent d'écorces.

102

III.2.2 Le défrichement

Le défrichement initial d'une zone de végétation `'naturelle» est manuel. Les populations défrichent les parcelles pour faire des champs. Ce sont les Hommes qui défrichent ces champs pour la plus part. La parcelle défrichée peut être une parcelle jamais exploitée auparavant, dans ce cas, les herbes sont hautes, très durs et les racines épaisses et l'espace peut constituer beaucoup d'espèces d'essences ou exotiques qui seront soit coupés soit épargnés selon leur besoin pour les populations. De meme, la parcelle défrichée peut venir `d'un espace qui a été abandonné avant et dans ce cas, les herbes sont moyennes, peu de racines et possédant aussi des espèces d'essences plantées ou épargnées.

III.2.3 La mise en valeur agricole

Après avoir défriché, l'espace est mise en valeur, en semant dessus. Les populations sèment les cultures (arachide, haricot, manioc, macabo, igname, maïs...). Sur une même parcelle, les populations mettent plusieurs cultures (polycultures) ou mettent un seul type de culture (monoculture) sur une même parcelle. Lorsque la population augmente, l'espace cultivable devient réduit et les populations sont obligées de pratiquer une agriculture sédentaire (c'est-à-dire que les populations ne migrent plus, ils deviennent stables sur une même parcelle en faisant la rotation), au lieu de l'agriculture itinérante (agriculture se pratiquait avant pour les besoins vitaux, chasse et cueillette) qui se fait d'un lieu à un autre.

Les populations mettent les espaces en valeur pour semer les arbres dans les champs. Ces arbres dans les champs, augmentent le taux de boisement et augmente également une diversité des espèces. Plus les champs sont créés, plus l'implantation des arbres dans ces champs augmentent également et le taux de boisement devient important. Les statistiques montrent qu'un champ sur 1000 possède au moins trois types d'espèces (Tableau 12).

III.2.4 L'abandon de la parcelle

Une fois la parcelle exploitée, elle est abandonnée pour aller sur de nouvelles parcelles. Celle qui est abandonnée à une durée, elle est mise en jachère, soit de 1 an, 2ans voire même 3 ans. Elle sera réexploiter lorsque le propriétaire n'aurait plus d'autres espaces pour cultiver. Lorsqu'on abandonne une parcelle, c'est pour la rendre plus fertile comme avant, qu'elle reprenne ces éléments nutritifs de base pour que lors de la prochaine exploitation, les rendements en sorte promoteurs.

103

III.3 Le devenir des arbres après abandon des champs en jachère

Dans la région, après abandon des champs en jachère (2-10 ans), les arbres laissés serviront de bois de chauffage pour les populations. D'autres par contre joueront le rôle de fertilisation des sols pour la prochaine exploitation agricole. D'autres vont continuer à être utilisés pour les besoins médicinaux et pour les rites rituels.

Cliché, Christine Ntsama, juillet 2020 Photo 16: Arbre isolé et écorcé dans une jachère

Entre 0 et 2 ans, on note la prédominance des herbacées. L'arbre abandonné dans le champ, dure déjà 2 ans, elle a complètement séché, elle sera utile pour le bois de chauffage. On note la prédominance des herbacées. Cette photo ci-dessus présente des herbes ayant atteint une taille importante. Cette photo est dominée par les plantes herbacées. A cet âge, la parcelle est aussi occupée par les espèces lianessantes et quelques jeunes espèces pionnières. La présence du bananier plantain explique que cette portion était cultivée récemment.

104

Conclusion :

Ici il était question de faire le bilan de l'occupation de sol de Bafia, de 1984 et 2019 ; et de donner la reconstitution de la dynamique des savanes, Nous avons constaté que le couvert végétal de Bafia a vraiment subi une modification assez accélérée. La savane a reculé au profil des activités agricoles, le Bâti également a reculé au profil de l'agriculture. Les agro forêts ont augmenté de manière croissante dans la ville de Bafia. Plus les surfaces agricoles augmentent, plus l'implantation des agro forêts également augmentent et plus les sols deviennent nus à Bafia. Les sols nus augmentent parce que les populations détruisent le couvert végétal, pour la construction des infrastructures, et pour l'agriculture. Ces sols nus laissés deviennent très pauvres, puisqu'ils ont été exploités en excès. Les arbres plantés et conservés dans les champs à Bafia, ont chacun des caractéristiques appropriées, de types d'arbres presque semblables, une densité différente et un nombre d'arbre différent. D'où nous pouvons dire que dans tous champs à Bafia, il y'a au moins la présence d'un arbre, soit il est planté soit il est conservé. L'arbre dans un champ est planté en fonction de l'agriculteur, et selon la fonction que cet arbre joue dans ce milieu. Ces arbres laissés dans les champs, après leur abandon en jachère, plus tard, vont sécher et favoriser du bois de chauffage pour les populations de Bafia et d'autres vont pourrir et tomber et servirons d'éléments organiques fertilisants pour les prochaines exploitations.

105

CHAPITRE 4 :

LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET
SOCIO-CULTURELS DE L'AGROFORESTERIE

Introduction

Ce chapitre va nous permettre de donner les implications de l'agroforesterie, sur trois principaux domaines (économique, écologique et socio-culturel) au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national/mondial, de décrire l'impact de l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de boisement, sur l'accroissement de la capacité de stockage du CO2 et sur la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes.

IV.1 Origine et diffusion

? Origine

L'origine englobe de nombreux systèmes traditionnels d'utilisation des terres, comme les jardins maraichers, les plantations d'arbres en limite, les cultures itinérantes et les systèmes de jachères arbustives, les cultures en courbes de niveaux. L'agroforesterie est traditionnelle et a été redécouverte en 1978, lorsque le nom « d'agroforesterie » a été inventé. Depuis lors, celle-ci a été promue par les projets et à l'initiative des exploitants agricoles. Les cultures en couloirs ont été conçues à la fin des années 1970 par la recherche pour éliminer le recours à une période de jachère dans les zones tropicales humides et subhumides pour reconstituer la fertilité des sols.

? Diffusion

Les pays d'Afrique Subsahariens comme le Burkina Faso, Cameroun, l'Ethiopie , Guinée, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Nigéria, Niger, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie, Zimbabwé... Cependant, tous les pays d'ASS pratiquent une forme ou une autre d'agroforesterie. Dans ces pays, ce sont l'étendue et les formes d'agroforesterie qui diffèrent.

106

IV.2 Principes et types

? Principes

Les facteurs qui influencent la performance de l'agroforesterie sont les types et les mélanges cultures agricoles, d'élevages et d'arbres, le matériel génétique, le nombre et la répartition des arbres, l'âge des arbres, la gestion des cultures, de l'élevage et des arbres et le climat.

? Types

- Les systèmes de parcs agroforestiers : sont principalement des zones cultivées avec des arbres dispersés (souvent indigènes). Les caractéristiques des parcs agroforestiers traditionnels sont la diversité des espèces d'arbres qui les composent, la variété des produits et leurs utilisations (comme les fruits...). Ceux-ci génèrent et fournissent des microclimats favorables comme l'ombre et fond un effet tampon pour les conditions extrêmes en agissant comme brise-vent (Tableau). Pour de nombreuses populations locales, ces systèmes sont très importants pour la sécurité alimentaire, la création de revenus et la protection de l'environnement.

- Les systèmes aménagés : sont composés d'espèces d'arbres ligneux plantées afin de restaurer la fertilité à court terme. Traditionnellement, les jachères prennent plusieurs années. La végétation naturelle est lente à restaurer la productivité des sols. Par contraste, les arbres et arbustes légumineux à croissance rapide, s'ils sont correctement identifiées et sélectionnées peuvent améliorer la fertilité des sols en faisant montrer les éléments nutritifs des couches inférieures du sol, en fournissant de la litière et en fixant l'azote. Les jachères améliorées sont l'une des technologies les plus prometteuses en agroforesterie sous les tropiques humides et subhumides.

Les brise-vent sont des barrières d'arbres et arbustes qui protègent le sol contre les dégâts du vent. Ceux-ci sont utilisés pour limiter la vitesse du vent, protéger le développement des plantes (cultures agricoles), améliorer les microenvironnements pour augmenter la croissance des plantes, délimiter les limites des champs et d'augmenter le stockage du carbone.

IV.3 Applicabilité

- Dégradation des terres concernées

Détérioration chimique du sol : nous avons la diminution de la fertilité des sols et du taux de matière organique à cause des cultures continues et de faible niveau d'intrants.

Erosion hydrique et éolienne des sols : nous avons la perte de la couche fertile du sol.

107

Détérioration physique du sol : nous avons le compactage, le scellage et l'encroutement.

Dégradation hydrique : à savoir de fortes pertes d'eau par évaporation des surfaces non-productives, évènements extrêmes lourds causant le ruissellement et l'érosion (Figure)

Dégradation des terres

Elevée

Modérée

Faible

Insignifiant

Erosion hydrique

 

Erosion éolienne

Détérioration chimique du sol

Détérioration physique du sol

Détérioration biologique

Dégradation hydrique

Figure 17: Dégradation des terres - Utilisation des terres

L'agroforesterie est adaptée à tous les systèmes d'exploitation agricoles quand les espèces ligneuses et non ligneuses peuvent être mélangées. Celle-ci est adaptée aux zones arides souffrant de vents violents et d'érosion éolienne et aux sols peu fertiles (systèmes de parcs, brise-vent...). Les systèmes multi-étages sont adaptés aux zones avec des pluies excessives induisant une érosion hydrique, un compactage des sols, des intrants couteux (engrais), des ravageurs et des maladies.

108

Terres cultivées

Pâturages

Forêts/bois

Terres mixtes

Autres

Figure 18: Utilisation des terres

- Conditions écologiques

*climat : les systèmes avec une faible densité d'arbres sont des appropriés aux zones à faible pluviométrie et les systèmes à haute densité dans les zones à fortes pluviométries. L'agroforesterie dans toute sa diversité est adaptée à un large éventail de climats et de zones agro-écologiques (ZAE).

*terrains et paysages : convient à toutes les formes de reliefs et de pentes : plaine/plateaux ainsi que les pentes et les fonds de vallée. Ne convient pas à des altitudes élevées (plus de 2000 à 2500 m d'altitudes) en raison dess températures plus basses, des effets négatifs de l'ombre et d'une courte saison de croissance. L'agroforesterie est viable sur des terres en pente qui sont par ailleurs trop raides pour les cultures.

*sols : pas de limitations importantes, l'agroforesterie est conçue pour une large gamme de sols. Le système agroforestier peut restaurer la fertilité du sol, là où d'autres systèmes d'utilisation des terres ont miné (épuisé) les éléments nutritifs du sol.

Humide

Subhumide

Semi-aride

Autre

109

> 3000

2000-3000

1500-2000

1000-1500

750-1000

500-750

250-500

< 250

Figure 19 : Climat et précipitation

IV.4 Les implications (écologiques, socio-culturels et économiques) de l'agroforesterie

IV.4.1 Les implications écologiques de L'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national

* Les implications écologiques de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation : Ces implications écologiques de l'agroforesterie permettent une meilleur amélioration de la couverture du sol, une bonne réduction de l'érosion des sols (éolienne et hydrique) ; Les modifications favorables des conditions microclimatiques (par exemple : les arbres d'ombres qui peuvent réduire les températures extrêmes d'environ 5°C, les brise-vent) , une amélioration de la fertilité des sols et de l'activité biologique , une bonne utilisation plus efficace de l'eau disponible, une amélioration de la biodiversité et de la vie du sol , une augmentation de la structure du sol, une lutte biologique contre les ravageurs et les maladie et une augmentation de la teneur en carbone organique (au-dessus et en sous-sol).

*Les implications écologiques de l'agroforesterie au niveau du paysage : La réduction de la dégradation et de la sédimentation, une augmentation de la disponibilité de l'eau, une amélioration de la quantité de l'eau et de plus l'écosystème reste intact.

110

Source : (WOCAT, 2009)

Figure 20: Paysage agroforestier avec ombrage et sans ombrage

Cette figure nous permet de conclure que la parcelle ou le champ peut être monoculture ou polyculture. La parcelle monoculture ici est non ombragée (E), la taille des plants grandissent normalement. Celle ombragée (D) est aussi monoculture, pousse également normalement 10 m de hauteurs. (A), (B), (C) sont des polycultures et ombragées. Elles accroissent rapidement voir 15-40 cm de hauteurs. La conclusion que nous en déduisons ici est

111

que l'ombrage d'un milieu a un impact sur les arbres qui s'y trouvent. Plus une plante se trouve dans dans l'ombre, plus son croissance est ralentit.

* Les implications écologiques de l'agroforesterie au national/mondial : L'augmentation de la résilience aux changements climatiques, l'amélioration de la biodiversité et l'arrêt et l'inversion de la dégradation des terres.

IV.4.2 Les implications socio-culturels de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national voir mondial

*Les implications socio-culturels de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation : L'amélioration de connaissances sur la conservation/ l'érosion, les arbres à usage multiple, couvrant des besoins divers, la réduction de la pression sur les forêts, le renforcement des institutions communautaires, la valeur esthétique et les services sociaux (comme les marqueurs de frontières) sont des implications socio-culturels de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation.

* Les implications socio-culturelles de l'agroforesterie au niveau du paysage : L'augmentation de la sensibilisation à la santé environnementale, la réduction des conflits due à la baisse des impacts négatifs hors-site, le paysage attrayant et la réduction de la déforestation. * Les implications socio-culturelles de l'agroforesterie au niveau national : La protection des ressources naturelles et nationales pour les générations futures (patrimoine) est la seule implication au niveau national.

IV.4.3 Les implications économiques de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national voir mondial

112

* Les implications économiques de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation : La création de revenus en espèces additionnels est également la seule implication économique au niveau de l'exploitation.

* Les implications économiques de l'agroforesterie au niveau du paysage : La réduction des dégâts sur l'infrastructure hors-site, la création d'emplois et la stimulation de la croissance économique.

*Les implications économiques de l'agroforesterie au niveau national : L'amélioration des moyens d'existence et du bien-être constitue la seule implication économique au niveau national.

IV.5 L'implications de l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de boisement

Le bois est la source énergétique majeure au niveau domestique, 90% des ménages n'utilisent que le bois et le charbon de bois pour la cuisine. Il est aussi utilisé pour la construction des maisons et des ponts.

En matière de lutte contre l'érosion de ruissellement, le boisement est le mode d'occupation du sol qui a la capacité d'infiltration la plus forte en comparaison d'un sol cultivé. Un boisement constitue une zone favorable au gibier et dans ce sens est aussi un atout pour la biodiversité. Le fait d'associer les arbres dans les cultures, permettent d'augmenter le taux de ces bois de manière exponentielle. Le taux de boisement dans les champs offre aux populations des besoins alimentaires, pharmaceutiques, alimentaires, cosmétiques, d'ombrage, de fertilité, de bois de chauffage. Il existe les boisements domaniaux et les boisements communaux, tous font partir des boisements artificiels c'est-à-dire plantés par l'homme.

Selon l'ICRAF (International Centre for Research in Agroforestry), Plus les arbres augmentent, plus ces arbres augmentent le taux de stockage du CO2. Un arbre planté consomme

113

Source : (WOCAT, 2009)

Figure 21: Un échantillon agroforestier de deux essences (avocatier et safoutier) dans une parcelle

Cette figure nous permet de conclure que l'introduction des arbres ou des arbustes dans les champs ou les parcelles permet d'augmenter le taux de boisement et par conséquent donne un meilleur recouvrement du sol qui la protège contre l'érosion et les intempéries. Ces arbres sont espacés d'une certaine distance pour ne pas empêcher les autres espèces de croitre (7m) de distance. Les arbres qui ont poussés en parcelle agroforestière dans une plantation à larges espacements (14 m en lignes dont 12 m cultivés tous les ans, 7 m sur la ligne). Les résultats montrent que les safoutiers poussent au même moment que les avocatiers.

IV.6 L'implication de l'agroforesterie sur l'accroissement de la capacité de stockage du CO2

S'il est démontré que les écosystèmes forestiers stockent plus de carbone que ceux des zones de savanes, il n'en demeure pas moins que ces derniers, de par leur importante couverture, constituent des puits de carbone pouvant contribuer à l'atténuation des changements

climatiques. On a encore très peu d'informations sur la capacité de stockage de ces milieux ouverts. Toutefois on estime à 2,80 milliards de tonnes de stock de carbone dans les miombos (Forêts sèches à julbernardia), 4,15 milliards de tonnes dans les savanes boisées et arbustives décidues, et 1,77 milliards de tonnes dans les savanes herbeuses, broussailles et arbres épars (Nasi et al, 2009). Le stock de carbone des steppes d'Afrique centrale est peu ou pas connu.

114

une quantité de CO2 importante. La capacité de stockage de carbone n'est pas la même pour toutes les essences d'arbres, dont la masse varie entre d'environ 400 kg/m3 pour un peuplier ou 1400 kg/m 3 pour les bois d'ébène. La composition chimique du bois varie peu selon les essences, et se répartit ainsi :

- 50% de carbone

- 42% d'oxygène

- 6% d'hydrogène

- 1% d'azote

- 1% des matières minérales.

Tableau 17: Composition chimique du bois en fonction des essences et de leur pourcentage

Composition chimique

Pourcentage

Carbone

50%

Oxygène

42%

Hydrogène

6%

Azote

1%

Matières minérales

1%

Source : Enquête de terrain, Décembre 2020

Toutes les essences d'arbres n'absorbent pas une même quantité de CO2, certains résineux poussent beaucoup plus vite que certains feuillus et absorbent beaucoup plus de CO2. Tous les arbres sont efficaces pour absorber le CO2. Toutes les essences d'arbres croissent en absorbant une part non négligeable de CO2, et leur différence fait leur force, sachant que certains en absorbent davantage au cours de leur jeune âge mais le stockent à moins long terme. La croissance des arbres par le stockage de CO2 réduit nos émissions de gaz à effet de serre, et nous devons agir à la fois sur le court et sur le long terme. Pour permettre à ces arbres de continuer à stocker le carbone, nous devons les plantés sur leur milieu dans lesquels ils s'adaptent le mieux.

Les pratiques culturales sans labour maintiennent le stockage du CO2 et empêche l'exposition du sol à l'oxygène. Même quand l'arbre vieillit, il ne cesse de produire le CO2, il ne le lâche pas avant qu'il ne tombe. Si par contre il est coupé, il emprisonne son CO2 plus longtemps que ces homologues (Tableau 18).

115

Tableau 18: Taux de stockage de carbone en fonction des milieux

Capacité de stockage de carbone

Les milieux de stockages

2,80 milliards de tonnes de stock de carbone

Les miombos (foret sèches à julbernardia

4,15 milliards de tonnes de stock de carbone

Les savanes boisées et arbustives décidues

1,77 milliards de tonnes de stock de carbone

Les savanes herbeuses, broussailles et arbres épars

Source : Enquête de terrain, Décembre 2020

IV.7 Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie ou naturelle

Une parcelle agroforesterie a une diversité plus importante qu'une parcelle sans agroforesterie, car nous sommes allés sur le terrain et nous avons faire une collecte dans quinze (15) de 15 agriculteurs, c'est en fonction de ses quinze champs que nous allons présenter les résultats de nos inventaires dans le tableau ci-dessous :

Tableau 19: Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie

Parcelles

Types d'espèces

Nombres d'espèces

Noms scientifiq ues

Densité

Superficies en m2

Origine

Famille

Parcelles

Manguier

Dans les

-

Selon les

La

Exotique

Anacardiceae

avec

Tek

quinze

Mangifera

quinze

superficie

indigène

Burseraceae

agroforest

Avocatier

(15)

indica

champs, la

des quinze

 

Lauraceae

erie

Palmier Cacaoyer

champs, nous avons

-Tectona grandis

densité est de : 0,161

champs est

de : 21 946

 

Rutaceae palmaceae

 

Citronnier Rônier Safoutier

compté 182

espèces

-Perséa americana Elaeis guineensis

soit 16,1%

km2

convertit en

2,2 ha
(hectare)

 
 
 
 
 

-Citrus limon

 
 
 
 

116

 
 
 

-Borassus aethiopiu m

 
 
 
 

Parcelle sans agroforest erie

Rônier Tek

Dans deux (02) parcelles bien délimitées, nous avons 20 espèces

soit 15
pour parcelle et 5 dans une autre parcelle

-Borassus aethiopiu m -Tectona grandis

Ces deux

parcelles

ont une
densité de

0,014 soit

1,49%

La

superficie de ses deux parcelles est

de 2076
Km2

 
 

Source : Enquête de terrain, Décembre 2020

Ce tableau nous a permis de comparer le niveau de diversité de deux parcelle une avec agroforesterie et l'autre sans agroforesterie, et nous avons fait une collecte de relèves. Pour une parcelle avec agroforesterie, nous avons collectés dans quinze (15) champs avec dans chaque champ une le nombre d'espèce, la superficie, la densité, et le type d'espèce et pour une parcelle sans agroforesterie nous avons collectés dans deux (02) parcelles différentes avec chacune une superficie, le types d'espèces, la densité et le nombre d'espèces.

NB : Une parcelle agroforesterie est plus rentable qu'une parcelle sans agroforesterie car une parcelle agroforesterie fertilise le sol, la protège contre l'érosion, permet une meilleure infiltration de l'eau et de l'air et une alimentation des microorganismes. 50 arbres par hectare permettent le stockage de 1 à 2 tonnes de carbone par hectare par an. C'est le cas dans notre thème ou nous avons 182 individus (arbres) convertit en 2,2 ha pour une superficie de 21 946 km2 qui permettra aussi de stocker 1 à 2 tonnes de Carbone par hectare par an à Bafia, soit 7,28 tonnes de de carbone pour 3,64 hectares pour trois ans et demies. Par conséquent, pour une Parcelle avec agroforesterie la valeur du taux de carbone est de 7,28 tonnes de carbone 3,64

117

hectares pour 3 ans et demies alors que pour une parcelle sans agroforesterie la valeur du taux de carbone est de 0,8 tonnes de carbone pour 0,8 hectare pour 08 mois.

Démonstration :

Sachant que 50 arbres = 1-2 tonnes de carbone pour 1 hectare pour 1 an

182 arbres = 7,28 tonnes de carbone pour 3,64 hectares pour 3 ans et demies

20 arbres = 0,8 tonnes de carbone pour demie hectare pour 08 mois

A

B

C

B

D

Cliché, Ntsama christine Septembre 2020

Photo 17 : Une parcelle avec agroforesterie

Cette photo nous montre la présence des arbres dans le milieu. Ces arbres ont été conservés pour des raisons différentes : (A) est un manguier, ici il a un rôle alimentaire, d'ombrage et pharmaceutique. (B) a un rônier, c'est une espèce typique des savanes, il rôle de bois de chauffage. (C) un avocatier, ici il a un rôle alimentaire et (D) est un tek, il a un rôle pour la fabrication des planches pour la construction des maisons, il a aussi un rôle de bois de

118

chauffage. La distance entre ces espèces diffère d'un espace à un autre. Entre A et B nous avons une distance de 1m, entre B et C C'est 3 m et entre C et D C'est 5 m.

Une parcelle sans agroforesterie est une parcelle exposée à l'érosion, aux mauvaises conditions climatiques, c'est une parcelle intacte. C'est une parcelle naturelle qui n'a pas subi de modification. Tous ces éléments nutritifs sont encore importants (photo 18) mais, ne possède pas une grande quantité d'éléments nutritifs pour rendre le sol fertile. Certes cette parcelle n'a pas encore subit l'utilisation des engrais mais le rendement des productions est peu rentable et moins important.

Une parcelle sans agroforesterie est celle -là qui contribue à un faible taux de rendement, l'espace exploité est de la majorité monoculture, celle-là qui n' pas été utilisé par les engrais, celle-là qui possède encore ses éléments nutritifs de base.

A

B

C

Cliché, Ntsama christine Septembre 2020 Photo 18: Une parcelle sans agroforesterie.

Cette photo nous montre une parcelle qui se trouve dans une zone de contact entre foret-savane (C). Ici la végétation est herbeuse (A) Il y'a même pas la présence d'un arbre, le sol est recouvert juste d'herbe et exposé à l'érosion et aux intempéries et un espace foret (B).

Conclusion

Ce chapitre avait pour but de déterminer les implications écologiques, socio-culturels et économiques liées à l'association des arbres aux cultures dans les champs dans trois principaux niveaux : au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national voir mondial,

119

de décrire l'impact sur l'augmentation du taux de boisement, sur l'accroissement de la capacité de stockage de CO2 et sur la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbuste. Nous avons dit que ces impacts sont utiles à l'homme et permet son épanouissement, de même que le taux de boisement dans les champs offre aux populations des besoins alimentaires, pharmaceutiques, alimentaires, cosmétiques, d'ombrage, de fertilité, de bois de chauffage. Il existe les boisements domaniaux et les boisements communaux, tous font partir des boisements artificiels c'est-à-dire plantés par l'homme et enfin que devant la menace de la disparition totale de la forêt mature, la pratique de l'agroforesterie se présente dans la zone comme le moyen le plus propice de conservation de la biodiversité floristique qu'il faut valoriser et améliorer et que la conservation de la biodiversité des arbres ou arbustes joue Ces arbres plantés ou épargnés favorisent la conservation et la durabilité des ressources arborées. Ces arbres ont une source alimentaire, pharmaceutique, cosmétique, d'ombrage, de fertilité, d'alimentation, de bois de chauffage, d'appropriation.

CONCLUSIONGENERALE

120

Rendu au terme de notre étude basée sur le thème intitulé : « Mise en valeur agricole et dynamiques des agro forêts dans les savanes autour de Bafia, Centre-Cameroun », il s'agit pour nous de façon générale, de déterminer la contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts. Pour atteindre cet objectif, nous avons formulé 04 hypothèses découlant de l'hypothèse générale suivante : « Les mises en valeur agricole entrainent le recul des savanes et l'extension des agro forêts à moyen et à long terme ». Pour vérifier nos hypothèses, nous avons succinctement eu recours à la recherche documentaire, aux entretiens directs, à l'enquête par questionnaire et à la descente sur le terrain. Cette méthodologie nous a permis de préciser les conditions physiques et humaines favorable à la mise en valeur agricole des savanes, de reconstituer les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes, d'établir le bilan qualitatif et quantitatif de la dynamique des savanes basé sur les données de télédétection et les relevés et de donner les implications écologiques, économiques et socio-culturelles de l'agroforesterie.

Dans le premier chapitre de notre travail, nous avons décrit le climat, le type de sol ferralitique des versants et de présenter sa population active. Après notre analyse, nous nous sommes rendu à l'évidence que le climat de Bafia est de type humide, les précipitations sont abondantes, ce qui favorise l'implantation des arbres, les sols ferralitiques sont humides et regorge beaucoup d'eaux, c'est ce qui favorise aussi l'implantation des arbres. La population active y pratique l'agriculture qui est la principale activité. Le climat de Bafia présente deux grandes saisons une grande de pluie et une grande sèche de 3 mois. De plus, ce climat a deux courtes de saisons une de pluie et l'autre sèche. Le climat étant humide et constante favorise l'implantation des agro forets. Son sol ferralitique, remplit d'eau de la nappe phréatique jusqu'à la surface favorisent l'implantation des agro forets. Et aussi le phénomène physico chimique favorise un meilleur taux de recouvrement du sol et une augmentation de la biodiversité. La population grâce aux pratiques agricoles favorise l'implantation des arbres et arbustes d'où une meilleur conservation de la biodiversité. La population active pratique une agriculture qui met les parcelles en exploitation.

Le deuxième, chapitre, nous a permis de reconstituer les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes. Les observations et les enquêtes menés nous ont permis ici de citer et de caractériser les six étapes qui constituent les techniques locales de la mise en valeur

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agricole des savanes, nous avons le défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et le semis. . Les populations persistent sur l'utilisation des feux parce qu'il existe des arbustes typiques de savanes qui ont développé une épaisse écorce qui les protègent du passage des feux, d'où un excès de feux peut les brûler, quant à la persistance de la jachère, Les populations de Bafia persistent sur la pratique de la jachère, parce qu'elles exploitent abusivement les terres, et par conséquent, ces terres deviennent non fertiles. La seule solution est celle de laisser ces terres au repos pour qu'elles régénèrent ces éléments nutritifs de base, et pour qu'elles redeviennent fertiles. Et là, ces terres peuvent encore être exploitées de nouveaux. Et enfin le terme association des arbres aux cultures est l'agro foresterie qui est caractérisé par une technique appelée les arbres du parc arboré, qui sont la technique la plus représentée grâce à la culture du cacao dans la région. La pratique de l'agro foresterie obéit ici à plusieurs techniques de reboisements telles que la régénération naturelle des arbres et leur conservation dans les champs cultivées ou abandonnées, le reboisement par semi direct ou indirect. Malgré son aspect négatif lié à la fragmentation des habitants, l'agro foresterie s'avère être une pratique avantageuse pour le milieu en ce sens qu'elle permet une conservation partielle de la biodiversité. C'est le cas des espèces comme Eulophia obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoidesspp., Sonchus spp., Haemanthus multiflorus, Cyperus obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoides, Imperata cylindricaet autres. Bien plus, elle entraine même un enrichissement à l'échelle régionale comme c'est le cas des espèces exotiques qui sont des arbres fruitiers et ornementales.

Dans le troisième chapitre, nous avons fait une analyse sur la description de l'occupation du sol et de reconstituer les étapes de la dynamique des savanes. L'évolution bilan chiffré de la dynamique des savanes basé sur les données de télédétection et les relevés. Cette analyse nous a conduit à l'évidence que le bilan de l'occupation de sol de Bafia, a vraiment subi une modification assez accélérée entre 1984 et 2019. La savane a reculé au profil des activités agricoles, le Bâti également a reculé au profil de l'agriculture. Les agro forêts ont augmenté de manière croissante dans la ville de Bafia. Plus les surfaces agricoles augmentent, plus l'implantation des agro forêts également augmentent et plus les sols deviennent nus à Bafia. Les sols nus augmentent parce que les populations détruisent le couvert végétal, pour la construction des infrastructures, et pour l'agriculture. Ces sols nus laissés deviennent très pauvres, puisqu'ils ont été exploités en excès. Les arbres plantés et conservés dans les champs à Bafia, ont chacun des caractéristiques appropriées, de types d'arbres presque semblables, une densité différente et un nombre d'arbre différent. D'où nous pouvons dire que dans tous champs à Bafia, il y'a au moins la présence d'un arbre, soit il est planté soit il est conservé. L'arbre dans

122

un champ est planté en fonction de l'agriculteur, et selon la fonction que cet arbre joue dans ce milieu. Ces arbres laissés dans les champs, après leur abandon en jachère, plus tard, vont sécher et favoriser du bois de chauffage pour les populations de Bafia et d'autres vont pourrir et tomber et servirons d'éléments organiques fertilisants pour les prochaines exploitations.

Le chapitre quatre nous a amené dans le but de donner les implications écologiques, socio-culturels et économiques liées à l'association des arbres aux cultures dans les champs et de décrire l`impact de l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de boisement, sur l'accroissement de la capacité de stockage du CO2, et sur la conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes. A cet effet, suite aux enquêtes et observations faites sur le terrain, il ressort que les effets positifs écologiques, les effets positifs socio-culturels et économiques liées à l'association des arbres aux cultures dans les champs (dans l'agroforesterie) sont liés à trois principaux niveaux (au niveau de l'exploitation, au niveau du paysage et au niveau national voir mondial) et nous avons aussi dit que l'augmentation du taux de boisement est due aux nombres d'arbres plantés ou épargnés dans les champs, plus les arbres sont plantés, plus le taux de boisement augmente, de plus nous avons dit que l'accroissement de la capacité de stockage de CO2 est due au fait que tous les essences d'arbres absorbent une quantité de carbone importe, même si l'arbre sèche, il absorbe toujours, et l'arbre qui s'adapte dans son milieu absorbe une bonne quantité de carbone. Et en fin nous avons dit que devant la menace de la disparition totale de la forêt mature, la pratique de l'agroforesterie se présente dans la zone comme le moyen le plus propice de conservation de la biodiversité floristique qu'il faut valoriser et améliorer et que la conservation de la biodiversité des arbres ou arbustes joue un rôle important pour les populations tels que les besoins alimentaires, d'ombrage, de bois de chauffage, cosmétique, pharmaceutiques et beaucoup d'autres besoins. Nous devons respecter certaines mesures, adopter certains moyens et respecter certaines lois et respecter certaines conventions pour la bonne conservation de la biodiversité.

Après élaboration de notre travail de recherche, nous sommes parvenus aux résultats suivants :

- Le climat, le sol et la population ne sont pas les seules conditions physiques et humaines actuelles favorable à la mise en place des agro forets à Bafia, il y'a également le type de culture.

- Grâce aux outils tels que la machette, la houe, le râteau, la pioche, etc, la terre est mise en valeur à Bafia. Ces outils sont utilisés pour le bon rendement des techniques locales

123

de la mise en valeur agricole des savanes que sont : le défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et le semis.

- Le bilan de la dynamique des savanes basé sur les données de télédétection et les relèves qu'entre 1984 et 2019, la savane a diminuée de plus de 5000 ha, au profit des agro forêts voir 4500 ha.

- La pratique de l'agriculture a également augmenté en laissant les sols nus, le bâtis a également augmenté avec l'expansion de la population, de la construction des infrastructures (routes, maisons, écoles...).

- Les implications écologiques, économiques et socio-culturelles sont représentés en trois niveaux : l'exploitation, le paysage et national.

- Une parcelle agroforesterie est plus rentable qu'une parcelle sans agroforesterie car une parcelle agroforesterie fertilise le sol, la protège contre l'érosion, permet une meilleure infiltration de l'eau et de l'air et une alimentation des microorganismes. 50 arbres par hectare permettent le stockage de 1 à 2 tonnes de carbone par hectare par an.

Ainsi, nous nous rendons à l'évidence que nos différentes hypothèses ont été vérifiées et approuvées.

L'enquête de terrain menée auprès des agriculteurs nous a aidés à ressortir les limites de la pratique de l'agroforesterie telles que, la fragmentation, la dégradation, voir aussi la destruction des milieux de vie des organismes vivants sur terre. La réduction de la biodiversité par unités de surfaces, l'apparition des espèces envahissantes qui empêchent le développement des autres espèces.

124

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ANNEXES

130

ANNEXES 1 : LISTE DES ESPECES REPERTORIEES ET DES USAGES CONNUS DANS LA SAVANE SECHE GUINEENNE

Numéro

Nom

scientifique

Nombre de

citation

Famille

Types d'usages connus

1

Acacia aalbida

4

Mimosaocae

Bois-énergie,

rituel, bois de
service

2

Acacia

gourmaensis

5

Mimosaceae

Soins corporels, fourrage,

pharmaceutique

3

Afzelia africana

68

Caesalpiniaceae

Pharmaceutique, alimentaire,bois de service

4

Albizia lebbeck

12

Fabaceae

Fourrage,bois d'énergie,bois de service

5

Aichornea hirtella

4

Euphorbiaceae

Cosmétique

6

Aichornea spp

1

euphorbiaceae

Pharmaceutique

7

Anacandium occidental

51

Anacandiaceae

Alimentaire

8

Annona glauca

1

Annaonaceae

Alimentaire

9

Annona maricada

3

Annonaceae

Bois-d'énergie

10

Annona ondulata

2

Annonaceae

Alimentaire

11

Annona

senegalensis

38

Annonaceae

Cosmétique

12

Annona squamosa

7

Annonaceae

Pharmaceutique

13

Anogeissus leiocarpus

58

Cumlnelaceae

Cosmétique

14

Anthocieista djalonensis

2

Loganiaceae

Alimentaire

15

Anthans africana

10

Moraceae

Cosmétique

16

Artocyrpus altilis

1

Moraceae

Alimentaire, pharmaceutique

17

Artocyrpus hétérophyllus

1

Moracae

Alimentaire

18

Azardiryachla indica

173

Meliaceae

Pharmaceutique

131

19

Balanites aegyptiaca

24

Zyguphyllaceae

Bois-d'énergie

20

Bambusa vulgaris

4

Poacease

Alimentaire

21

Bliglia sapida

122

Sapindaceae

Alimentaire

22

Bambax coslalum

55

Bumbacaceae

Alimentaire

23

Borassus aethiopum

130

Arecaceae

Cosmétique

24

Bridelia ferruginea

4

Euphobiaceae

Cosmétique, alimentaire

25

Burkea aptcana

13

Caesalpiniaceae

Cosmétique

26

Carica papaya

45

Canicaceae

Alimentaire

27

Carissa edulis

3

Apocynacae

Bois-d'énergie

28

Cassia bomduc

1

Caesalpiniaceae

Alimentaire

29

Cassia sieberiana

4

Caesalpiniaceae

Cosmétique

30

Ceiba

pensandra

97

Bombacacaea

Alimentaire

31

Citrus

aurantifolia

13

Rutaceae

Alimentaire

32

Citrus limon

22

Rutaceae

Pharmaceutique

33

Citrus maxima

2

Rutacaea

Alimentaire, cosmétique

34

Citrus sinensis

57

Rutacaea

Alimentaire, bois-d'énergie

35

Cocos nucifera

29

Arecaceae

Alimentaire

36

Cola niguritana

1

Sterculiaceae

Alimentaire

37

Gmelina arborea

62

Verbeacceae

Alimentaire

38

Halarrhena fiaribunda

1

Apocynaceae

Pharmaceutique

39

Hymenocandia acida

14

Euphorbiacae

Alimentaire

40

Hyphaene thebanca

48

Arecaceae

Alimentaire

41

Irvingia gabonensis

1

Irvingiaceae

Pharmaceutique

42

Jatrophia curcas

3

euphorbiaceae

Pharmaceutique, alimentaire

43

Terminalia macroptera

9

combretaceae

Alimentaire

132

44

Vernonia colorata

4

Asteraceae

Alimentaire

45

Vitetellaria paradoxa

300

sapotaceae

Alimentaire, bois-d `énergie

46

Vitex doniama

97

Verbenaceae

Alimentaire

47

Vitex

simplicifolia

5

Verbenaceae

Alimentaire

48

Xeroderris stuhimanniii

2

Fabaceae

Alimentaire, pharmaceutique

49

Xemenia americana

2

Oleaceae

Alimentaire

50

Zanthorylium zanthoxyloides

14

rutaceae

Alimentaire, pharmaceutique

133

ANNEXE 2 : ATTESTATION DE RECHERCHE

134

ANNEXE 3 : LETTRE D'AUTORISATION DU SOUS-PREFET DE BAFIA

135

ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE D'ENQUETES AUX POPULATIONS ET GUIDE

D'ENTRETIEN AUX PERSONNES

IDENTIFICATION

Nom du quartier :

Nom de l'enquêté :

Sexe : Masculin : Féminin :

Niveau d'étude : primaire secondaire supérieur

Ménage N° :

Altitude :

Groupe ethnique

Profession :

Date de l'interview :

Cette enquête auprès des populations de Bafia et des autorités traditionnelles se situe dans le cadre de notre étude sur les cultures extensives, feux de brousses et évolution des savanes dans l'arrondissement de Bafia. Elle sera complétée par les récits et entretiens auprès des différentes catégories d'acteurs y compris les autorités administratives de Bafia. Les données collectées dans le cadre de ces différentes enquêtes seront traitées dans l'anonymat le plus complet et utilisé à des fins strictement scientifiques.

? Première hypothèse : les conditions écologiques actuelles sont favorables à la mise en place des agro forêts dans la région de Bafia

1- Quel est le type de climat à Bafia ?

- Equatorial - Tropical - Tempéré

2- Quelles sont les types de sol à Bafia?

- Ferralitique

- Ferrugineux

- Hydromorphes

- Argileux

3- Quelles sont les saisons de pluies à Bafia ? - Saison sèche

- Saison pluvieuse

136

-

4- Les sols sont-ils fertiles dans les versants ?

- Oui - Non

5- Qu'elle est l'activité la plus pratiquée à Bafia ?

- Agriculture

- Chasse

- Artisanat

- Elevage

6- Quel type d'agriculture existe-t-il à Bafia ?

- Itinérante - Sédentaire

7- Quels sont les types d'outils utilisés dans les champs ?

- Houe

- Machette

- Râteau

- Pelle

- Tracteur

- Machine

Deuxième hypothèse : la mise en valeur des savanes se fait au moyen des outils et des techniques locales précises

8- Comment se font les champs à Bafia ?

- En rotation

- En horizontal

9- Pratiquent-ils les feux de brousse pour les champs ? - Oui - Non

10-

137

Si oui.... Pourquoi le font-ils ?

11- Quel est l'utilité des feux de brousse ?

- Ça brule tout - C'est rapide - Ça fertilise

-

12- Pratiquent-ils la jachère ?

- Oui - Non

13- Pourquoi pratiquent-ils la jachère ?

- Pour laisser la terre au repos

- Pour rendre la terre fertile

- Pour conserver certaines espèces

14- Les champs possèdent-ils des arbres ?

- Oui - Non

15- Quelle est l'importance de l'arbre dans le champ ?

- Appropriation

- Alimentation

- Bois d'oeuvre

- Ornement

- Brise vent

- Ombrage

- Raison médicale

- Raison culturelle et mythique

- Bois de chauffage

16- Quel moyen utilisez-vous pour abattre les arbres ?

138

- Machette

- Hache

- Houe

- Scie à moteur

17- Le défrichement est-il sélectif ou intégral ?

- Sélectif et pourquoi ? - Intégral et pourquoi ?

18- Conservez-vous et plantez-vous des arbres dans vos plantations ? Si oui lesquels et pourquoi ? (Remplir le tableau)

Arbres conservés Raisons

Arbres plantés Raisons

19- Plantez- vous des arbres près de vos domiciles ?

- Oui - Non

Si oui pourquoi ?

139

Arbres plantés Raisons

20- Les arbres conservés offrent-ils des revenus ?

- Oui - Non

21- Quelles techniques utilisez-vous pour planter les arbres ?

- Semis direct

- Pépinière et repiquage - Autre....

22- A quelle période plantez-vous les arbres ?

- Saison sèche

- Saison de pluie

140

Troisième hypothèse : le bilan de la dynamique de l'occupation des sols établit un recul de la savane au profil des agro forêts

23- Les champs sont-ils implantés ?

-Au coeur de la savane

-A la lisière de la savane (au contact avec la forêt) 24 - Quelle est la particularité de chacun ?

25- Les sols sont-ils riches en forêt ou en savane ?

26- Au niveau des versants est-ce qu'on cultive en saison sèche ou en saison de Pluie ?

27- Au niveau des versants, quel est le mois au cours duquel il met sa parcelle ?

28- En dehors des feux de brousses, quelles sont les autres méthodes de nettoyages Des Champs ?

29 - Quelles sont leur utilité ?

30 - En dehors des cultures sur brûlis, existe-il d'autres pratiques agricoles ?

141

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMMENT ii

RESUME iii

ABSTRACT iv

SOMMAIRE v

LISTE DES FIGURES vi

TABLEAUX vii

PHOTOS ET PLANCHES viii

ACRONYMES ix

INTRODUCTION GENERALE 1

I - CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 1

II DELIMITATION DU SUJET 3

II.1 Délimitation thématique 3

II.2 Délimitation temporelle 3

II.3 Délimitation spatiale 4

III. PROBLEMATIQUE 6

IV. QUESTIONS DE RECHERCHE 8

IV.1 Question principale 8

IV.2 Questions secondaires 8

V. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8

V.1 Objectif principal 8

V.2 Objectifs secondaires 8

VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE 9

VI.1 Hypothèse principale 9

VI.2 Hypothèses secondaires 9

I-1 Le climat humide actuel 36

142

VII- INTERETS DE RECHERCHE 9

VII.1 Intérêts socio-économiques 9

VII.2 Intérêts scientifiques 10

VII.3 Intérêt académique 10

VIII- REVUE DE LA LITTERATURE 10

VIII.1 Approche sur la mise en valeur agricole comme facteur de dégradation 10

VIII.2. L'agriculture comme facteur de recomposition de la biodiversité 12

IX- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 14

IX.1. Cadre conceptuel de l'étude 14

IX.1.1. Concept de `' cultures extensives`' 14

IX.1.2 Concept de `' agro forêt» 15

IX.1.3. Concept de `' feux de brousses» 17

IX.1.4. Concept de `'savane» 18

IX.1.5 Terme `'Bafia `' 19

IX.2 Cadre théorique de la recherche 20

IX.2.1. La théorie de la diffusion de l'innovation 20

IX.2.2. La théorie des besoins 20

IX.2.3 La théorie de l'avancée du désert de Lamprey 22

X- CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 22

b) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES SECONDAIRES 25

c) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES 26

TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE DE LA POPULATION 28

I ERE PARTIE : 35

ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS A BAFIA 35

CHAPITRE 1 : 36

LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE EN

PLACE DES AGRO FORETS. 36

143

I-2 Les sols ferralitiques profonds 42

I-3 Une population active majoritairement occupée par les activités agricoles 49

I-3-1 Historique de la ville de Bafia. 49

I.3.2 la population 50

50

I.3.3 L'agriculture 51

CHAPITRE 2 : 57

LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE EN VALEUR

AGRICOLE DES SAVANES 57

II.1.1 Le défrichement 57

II.1.2 Le séchage 59

II.1.3 Le brûlis 59

II .1.4 Le nettoyage 60

II.1.5 Le labour 61

II.1.6 Le semis 62

a) L'arachide 64

b) Le haricot 65

c) L'igname 66

d) Le maïs 66

e) Le manioc 67

f) L'ananas 68

II. Le rôle persistant des feux et de la jachère 69

II.2.1 Le rôle des feux 69

II.2.2 Le rôle de la jachère 77

II.3 L'association des arbres aux cultures ou aux champs 78

II.3.1 Les espèces locales associées aux systèmes agro forestiers 78

II.3.1.1 Les espèces forestières 79

II.3.1.1.1 Le parc arboré 79

IV.2 Principes et types 106

144

II.3.1.1.2 Dans les jardins de case 80

II.3.1.2 Les espèces fruitières exotiques et indigènes 80

II.3.1.3 La disposition des arbres dans les champs 86

II.3.1.3.1 Les plantations à grand espacement 86

II.3.2 L'utilité des arbres épargnés ou introduits dans les champs 88

II.3.2.1 L'importance socio-économique 89

II.3.2.1.1 Le bois de chauffage et d'ouvrage 89

II.3.2.1.2 Des arbres qui nourrissent et guérissent 93

a) L'apport nutritionnel des arbres 93

b) L'apport médicinal 93

II.3.2.1.3 L'importance juridique, rituelle et esthétique 93

II.3.2.1.4 L'arbre : un moyen de lutte contre l'érosion 93

IIème PARTIE : 95

LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS ECOLOGIQUES,

SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE L'AGROFORESTERIE 95

CHAPITRE 3 : 96

LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES DONNEES

DE TELEDETECTION ET LES RELEVES 96

III.1 Le bilan de l'évolution de l'occupation des sols 96

III.2 La reconstitution des étapes de la dynamique des savanes 101

III.2.1 Une parcelle intacte de végétation naturelle 101

III.2.2 Le défrichement 102

III.3 Le devenir des arbres après abandon des champs en jachère 103

CHAPITRE 4 : 105

LES IMPLICATIONS ECOLOGIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELS DE

L'AGROFORESTERIE 105

IV.1 Origine et diffusion 105

145

IV.3 Applicabilité 106

IV.4 Les implications (écologiques, socio-culturels et économiques) de l'agroforesterie 109

IV.4.1 Les implications écologiques de L'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au

niveau du paysage et au niveau national 109

IV.4.2 Les implications socio-culturels de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au

niveau du paysage et au niveau national voir mondial 111

IV.4.3 Les implications économiques de l'agroforesterie au niveau de l'exploitation, au

niveau du paysage et au niveau national voir mondial 111

IV.5 L'implications de l'agroforesterie sur l'augmentation du taux de boisement 112

IV.6 L'implication de l'agroforesterie sur l'accroissement de la capacité de stockage du CO2

113

IV.7 Comparaison entre une parcelle avec agroforesterie et une parcelle sans agroforesterie

ou naturelle 115

CONCLUSIONGENERALE 119

BIBLIOGRAPHIE 119

ANNEXES 119

TABLE DES MATIERES 119






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery