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Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I.2. Modes de transmission :
Les agents pathogènes nosocomiaux peuvent avoir deux
origines principales :
- Une origine endogène :
C'est à dire que le germe provient de la flore commensale
du patient lui-même.
Les Bactéries multi résistantes sont de plus en
plus retrouvées dans cette dernière. Par exemple, une
récente étude espagnole s'est intéressée au portage
digestif des souches E-BLSE :
« Le portage digestif de souches productrices de BLSE est
devenu non négligeable avec un réservoir de BLSE animal
important. Dans une étude récente espagnole, les taux de portage
de souches de E. coli productrices de BLSE étaient de 11,8 % chez les
patients hospitalisés et de 5,5 % chez les patients de ville »
[1]
- Une origine exogène :
Que cela soit la flore transitoire ou résidente du
personnel soignant, visiteurs, l'environnement, les dispositifs
médicaux, locaux, les sources de pathogènes sont multiples.
[2]
La transmission peut se faire soit par voie manuportée
(par contact direct) ou transmise par l'environnement, objets ou dispositifs
médicaux (par contact indirect) :
- Par contact direct :
Les mains du personnel soignant, visiteurs, patients jouent
un rôle dans le transfert passif des microorganismes d'un malade à
un autre.
Les mains du personnel peuvent contenir de 100 à 1000
bactéries/cm2 [4] En plus de la flore résidente, on
retrouve la flore transitoire : ce sont les germes de « l'ambiance
hospitalière ».
- Par contact indirect :
Les objets et les matériaux présents à
l'hôpital sont un réservoir de germes.
- Transmission par voie aérienne (patients
immunodéprimés+++)
- Transmission par l'intermédiaire d'un support
contaminé (nourriture dans le cas de Toxi-infections
alimentaires)
- Transmission par voie hydrique (la légionellose
nosocomiale). [3]
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Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I.3. Types d'infections nosocomiales
Les définitions peuvent légèrement varier
et la démarche à suivre est de s'appuyer sur des
définitions consensuelles et en harmonie avec les objectifs
(surveillance épidémiologique, procédures
d'évaluation, expertises judiciaires).
Des définitions standardisées sont
régulièrement publiées par différents
référents et sociétés savantes en microbiologie
humaine.
Par exemple, aux États-unis, et pour le compte du NHSN
(National Healthcare Safety Network), 9 règles rigoureuses sont
utilisées afin d'un côté harmoniser la démarche
(réseau de surveillance national et multisectoriel), et d'un autre
côté, éviter tous biais et confusions. [16]
Selon les critères diagnostiques publiés par le
CTINILS (Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections
Liées aux Soins) [17] nous avons :
I.3.1. Les Infections urinaires
Au moins un des signes suivants :
Fièvre (> 38°C),
Impériosité mictionnelle,
Pollakiurie,
Brûlure mictionnelle, ou douleur sus-pubienne, en
l'absence d'autre cause, infectieuse ou non.
Et :
- Sans sondage vésical ni autre abord de l'arbre
urinaire : Leucocyturie (= 104 leucocytes/ml) et uroculture positive
(= 103 micro-organismes/ml) et au plus 2 micro-organismes
différents.
- Avec sondage vésical ou autre abord de l'arbre
urinaire, en cours ou dans les 7 jours précédents : Uroculture
positive (= 105 micro-organismes/ml) et au plus 2 micro-organismes
différents.
I.3.2. Infections du site opératoire
? Infection superficielle de l'incision
Infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention,
et affectant la peau (ou les muqueuses), les tissus sous-cutanés ou les
tissus situés au-dessus de l'aponévrose de revêtement,
diagnostiquée par :
Cas 1 : Écoulement purulent de
l'incision
Cas 2 : Micro-organisme associé
à des polynucléaires neutrophiles à l'examen direct,
isolé par culture obtenue de façon aseptique du liquide produit
par une incision superficielle ou d'un prélèvement tissulaire.
Cas 3: Ouverture de l'incision par le
chirurgien Et présence de l'un des signes suivants : douleur ou
sensibilité à la palpation, tuméfaction localisée,
rougeur, chaleur
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