Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
INVESTIGATION EPIDEMIOLOGIQUE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES :
Selon le manuel de lutte contre les infections nosocomiales de
l'OMS, 2ème édition, publié en 2008 :
Figure 1 - La surveillance des infections nosocomiales :
un processus circulaire.
Objectifs d'une surveillance des infections nosocomiales
:
Le but ultime est la réduction des infections nosocomiales
et de leur coût.
Les objectifs spécifiques d'un programme de surveillance
sont :
l Améliorer la prise de conscience, chez le personnel
soignant et les autres catégories de personnel (y compris le personnel
de l'administration) du problème des infections nosocomiales et de la
résistance aux anti-infectieux, de façon qu'ils perçoivent
la nécessité des mesures préventives
l Surveiller les tendances : incidence et répartition des
infections nosocomiales, prévalence et, si possible, incidence
ajustée sur le risque aux fins de comparaison intra- et
inter-hôpitaux
l Identifier la nécessité de nouveaux programmes
de prévention ou de programmes renforcés et évaluer
l'impact des mesures préventives·
l Identifier les domaines possibles d'amélioration des
soins et d'élargissement des études
épidémiologiques (analyse des facteurs de risque)
Stratégie :
Un système de surveillance doit satisfaire aux
critères suivants :
l Simplicité, pour réduire les coûts et la
charge de travail, et promouvoir la participation des services concernés
grâce à un retour rapide d'information
l Flexibilité, pour pouvoir être modifié si
nécessaire
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Chapitre I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
l Acceptabilité (évaluée par exemple par le
taux de participation, la qualité des données)
l Régularité (utiliser des définitions et
une méthodologie standardisées)
l Sensibilité, même si une méthode de
dépistage des cas avec une faible sensibilité peut être
valable pour observer les tendances tant que la sensibilité ne varie pas
au cours du temps et que les cas identifiés sont
représentatifs
l Spécificité, ce qui nécessite des
définitions précises et des enquêteurs
entraînés. La mesure dans laquelle le système satisfait
à ces critères varie d'un établissement à
l'autre.
La lutte contre les infections nosocomiales ; un
processus circulaire :
L'humain étant au centre de la problématique, il
est capital dans le cadre d'un programme de lutte contre les infections
nosocomiales, d'offrir au personnel de la santé un retour rapide de
l'information. Ces données sont à même de produire un
déclic et par conséquent, une amélioration des pratiques
médicales.
Étude de prévalence (transversale)
:
Dans une étude de prévalence, on identifie les
infections présentes chez tous les patients hospitalisés à
un moment donné (prévalence ponctuelle), dans l'ensemble de
l'hôpital ou dans certains services. En règle
générale, une équipe d'investigateurs spécialement
formés visite chaque patient de l'hôpital un jour donné,
examine les dossiers médicaux et infirmiers, interroge le personnel
soignant pour identifier les patients infectés et recueille des
données sur les facteurs de risque. L'étude produit une mesure du
taux de prévalence. Les taux de prévalence sont influencés
par la durée du séjour du patient (les patients infectés
restent plus longtemps à l'hôpital, ce qui conduit à
surestimer le risque d'acquisition de l'infection) et par la durée de
l'infection. Un autre problème réside dans le fait de savoir si
une infection est encore « active » le jour de l'étude.
Dans les petits hôpitaux ou les petites unités,
le nombre de patients peut être trop faible pour qu'il soit possible
d'obtenir des taux fiables ou d'effectuer des comparaisons statistiquement
significatives. Une étude de prévalence est simple, rapide et
relativement peu coûteuse. En procédant à l'échelle
de l'hôpital, on favorise la prise de conscience du problème des
infections nosocomiales parmi le personnel soignant et on augmente la
visibilité de l'équipe de lutte contre l'infection. Il est utile,
au début d'un programme de surveillance, d'évaluer les
problèmes qui se posent alors dans toutes les unités, pour tous
les types d'infections et chez tous les patients, avant de poursuivre avec un
programme de surveillance active davantage ciblé. Des enquêtes de
prévalence répétées peuvent être utiles pour
surveiller les tendances en comparant les taux mesurés dans un
hôpital ou une unité au cours du temps.
Rôle du microbiologiste dans la lutte contre les
infections nosocomiales :
La lutte contre les Infections nosocomiales consacre un
principe fondamental ; elle est multidimensionnelle et seule une collaboration
entre différentes instances (Comités de Luttes contre les
infections nosocomiales, cliniciens, aide soignants, blanchisseries, services
de bio-nettoyage, services d'épidémiologie et de médecine
préventive ...etc.) est à même d'endiguer ce
phénomène qui coûte cher à la collectivité et
aux hôpitaux en matière de souffrance humaine, et de pertes
matérielles.
Le microbiologiste est un maillon important et a une place
indéniable dans toute stratégie de lutte contre les Infections
Nosocomiales. Il a donc les latitudes suivantes :
- Préparer des directives sur le recueil, le transport, et
la manipulation appropriés des échantillons
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