Malgré tout le progrès que la médecine
humaine connaît, et d'après des études
réalisées dans des pays très industrialisés, les
infections nosocomiales restent une cause majeure, ou du moins peu
négligeable de morbidité et même de mortalité.
Une enquête de prévalence réalisée
par l'OMS, dans 55 hôpitaux de 14 pays différents,
représentant quatre régions OMS, a montré qu'en moyenne
8,7 % des patients hospitalisés sont touchés par une infection
nosocomiale. A tout moment, plus de 1,4 million de personnes à travers
le monde souffrent de complications infectieuses acquises à
l'hôpital. [4]
Les organismes internationaux de santé sont dans une
posture de lanceurs d'alerte en ce qui concerne la microbiologie humaine
moderne. « Nous sommes dans une course aux armements contre les microbes
» martelait Sally Davies, médecin en chef du Royaume-Uni, dans une
tribune au magazine Nature.
Ce lexique va-t'en guerre pourrait, au premier abord,
s'apparenter à vision dystopique ; mais les récentes
données sur l'étonnante « plasticité génomique
» des bactéries semblent étayer ce paradigme de la
microbiologie humaine.
L'OMS est catégorique ; la résistance aux
antibiotiques est l'un des défis majeurs auquel fait face
l'humanité et selon une étude prospective, elle pourrait
être responsable d'ici 2050 de 10 millions de morts par un (soit bien
plus que le cancer).
« Le monde risque de sombrer dans une
ère post-antibiotiques : le moment est venu de prendre
des mesures
énergiques »
Que se passe-t-il quand la résistance aux
antibiotiques, de plus en plus grandissante, rencontre des hôpitaux
insalubres et très gourmands en antibiothérapie empirique.
Les infections nosocomiales ont des coûts, leurs
impacts étant directs et indirects (augmentation de la durée
d'hospitalisation, mobilisation du personnel, létalité, handicaps
temporaires ou permanents, nombre de jours non travaillés par patient
etc.)
Où en est la situation dans notre pays quant aux
infections nosocomiales et plus précisement en pédiatrie ? La
littérature ne semble pas vraiment foisonnante concernant ce sujet et
même si les autorités compétentes ont, semble-t-il, prit
des mesures pour la lutte contre les Infection Nosocomiales à travers
l'installation de réseaux de surveillance, l'efficience de ces
réseaux a-t-elle été dûment éprouvée
?
Les chiffres officiels ne semblent pas dans la
dénégation de la gravité de ce problème de
santé publique ; Selon le ministère de la santé, de la
population et de la réforme des hôpitaux Algérien, la
prévalence est estimée à environ 15 % en moyenne à
travers le territoire national.
Dans un système de santé où les soins
sont gratuits et accessibles à tous, et dans une perspective
économique qui s'annonce déjà tortueuse, il semble qu'en
plus d'épargner à nos patients des souffrances inutiles et
d'alléger le fardeau économique de ce problème, endiguer
ce phénomène est non seulement un devoir éthique mais
aussi, à terme, un investissement.
Aussi, un retour d'information régulier et rapide joue
un rôle important dans la motivation des professionnels hospitaliers. En
effet, pouvoir mesurer de manière concrète et observer l'impact
réel des mesures correctives entreprises permet de renforcer les bonnes
pratiques.