2.1.4 Evolution géomorphologique
L'histoire géologique de Saint-Louis s'inscrit dans le
cadre général du Delta du fleuve Sénégal qui
remonte à la période post-nouakchottienne qui correspond à
une régression consécutive à une baisse du niveau marin
(Kane, 2005).
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La flèche littorale qui sépare actuellement le
fleuve Sénégal, de la mer à partir de Saint-Louis
jusqu'à Taré (30 km au sud) est formée à partir des
XVIe et XVIIe siècles. Ce cordon littoral est
appelé « Langue de Barbarie » par les anciens navigateurs
européens qui mouillaient sur la côte sénégalaise.
Elle constitue la limite terrestre de l'AMP et abrite le quartier pêcheur
de Guet-Ndar. La Langue de Barbarie se présente sous la forme d'une
longue flèche sableuse fragile et instable, façonnée par
le jeu de la dynamique littorale. Son extrémité détermine
la position de l'embouchure du fleuve Sénégal. Cette
flèche littorale de sable fin blanc, qui est le plus récent des
cordons littoraux du front deltaïque est le résultat d'un long
processus alternatif d'engraissement et de démaigrissement de la plage
par la dérive littorale. Au cours du siècle dernier, cette
flèche, qui ne s'est ni élargie, ni surélevée
depuis son origine, a fréquemment migré vers le sud,
entraînant dans sa progression le recul de l'embouchure (Monteillet, 1981
cité par Kane, 2005).
2.1.4.1 Morphologie et sédimentation des fonds
de pêche
La côte Sénégalaise est
uniformément sableuse et plate, bordée de hauts cordons de dunes
actuelles et subactuelles (Bonnardel, 1967). L'épaisseur totale des
sédiments pré-quaternaires est de 36 m à Saint-Louis. Il
existe ainsi des niveaux sableux et/ou sablo-argileux d'assez grandes
épaisseurs dans cette région (sable et lumachelle jusqu'à
36 m de profondeur). De manière globale, plusieurs séries de
reliefs longitudinaux existent devant la côte du Sénégal
(Pinson-Mouillot, 1980). Ces zones rocheuses sont recouvertes de
sédiments et se développent en une succession de petits bancs
parallèles à la côte à - 15 et - 20 m de profondeur
au nord de Saint-Louis. La nature du fond a une influence sur la
vulnérabilité des espèces par rapport aux engins de
pêche. Ainsi, sur les fonds rocheux, inaccessibles aux chalutiers, les
poissons ne peuvent être capturés qu'à la ligne ou aux
filets maillants. Sur certains fonds de vase, des espèces comme la
crevette (Penaeus duorarum), qui s'enfouissent dans le sédiment
le jour, ne sont capturées par les chalutiers qu'à l'aide de
chaluts équipés de dispositifs permettant de fouiller la vase ou
bien la nuit, lorsqu'elles s'élèvent au-dessus du fond. A
proximité de l'embouchure, notamment dans la zone d'influence de l'AMP,
les bancs rocheux sont surmontés par des sédiments vaseux ou
sableux qui sont les témoins d'anciennes lignes de rivages (Domain,
1978). Ces fonds de sables vaseux sont excellents pour la pêche et de ce
point de vue, Saint-Louis est la plus favorisée de toute la grande
côte (Niang, 2010).
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