UNIVERSITE DE THIES
INSTITUT SUPERIEUR DE FORMATION AGRICOLE ET RURALE
(ISFAR) EX ENCR DE BAMBEY
DEPARTEMENT DE PRODUCTIONS FORESTIERES
Titre du mémoire : Restauration des
écosystèmes dégradés de l'aire marine
protégée de Saint-Louis par l'immersion de récifs
artificiels et le reboisement de la mangrove : impacts sur la
biodiversité marine et côtière (Saint-Louis,
Sénégal).
Mémoire présenté et soutenu publiquement
le 22 juin 2016
pour l'obtention du diplôme de Master
Spécialité : Gestion des aires
protégées et de la faune (GAPF)
par
Mlle Momy SECK
1ère Promotion Master GAPF 2014-2016
Directeur de Mémoire Co-Directeur de
Mémoire
Dr Serigne Modou SARR Capitaine Mignane SARR
Enseignant-chercheur DPF/ISFAR Conservateur AMP-Saint-Louis
JURY
Président : Dr Mouhamed Camara :
Enseignant-chercheur, ISFAR/UT
Examinateur 1 -Pr Cheikh Tidiane BA : Enseignant-Chercheur,
FST/UCAD
Examinateur 2 -M. Birahim Fall : Enseignant-Chercheur,
ISFAR/UT
Directeur de Mémoire -Dr Serigne Modou SARR :
Enseignant-Chercheur, ISFAR/UT
Co-Directeur de Mémoire -Cne Mignane SARR :
Conservateur AMP Saint-Louis
Année académique : 2015-2016
II
Dédicaces
A toi PAPA : tes prières m'ont
toujours accompagnée. Qu'ALLAH te donne une longue vie et une excellente
santé afin que je puisse réaliser mes projets envers toi ;
A toi MAMAN : pour tout le courage dont tu as
toujours fait preuve et l'éducation que tu as inculquée à
tes enfants. Ceci est le fruit de tes prières. Que Le Bon Dieu te donne
une longue vie avec une excellente santé ;
A toi Grand-mère : j'ai une chance
immense de t'avoir comme grand-mère. Que Dieu te garde encore aussi
longtemps parmi nous. Puisses tu retrouver la santé, tu es la plus mimi
ma Mamie. On restera ensemble ici pour la vie ;
A toi Grand-père : J'ai beaucoup de
chance de t'avoir comme papi, tu as un coeur en or, tes prières m'ont
toujours accompagnée. Continue à être notre papi pour
toujours. Qu'ALLAH veille sur toi ;
A vous mes frères et soeurs : recevez
ici toute ma reconnaissance pour l'unité et la fraternité dont
vous avez fait preuve. Que Le Bon Dieu nous garde encore unis, dans le bonheur,
la prospérité et la réussite. Puisse ce travail vous
servir d'exemple afin de mieux faire ;
A vous mes oncles : J'ai les plus beaux et
les plus gentils tontons, vous avez toujours été là
près de nous pour nous soutenir et nous encourager. Pour vous mes oncles
que j'aime, je vous dédie ce travail qui est le fruit de vos
prières. Vous êtes mes idoles, que Dieu nous garde unis à
jamais ;
A toi mon bien aimé : pour le soutien
et la patience que tu as toujours eus à mon égard et surtout
durant cette formation. Que Le Bon Dieu nous garde unis ;
A tous mes amies et amis, je veux citer
particulièrement Papa Assane Sané. A vous ma famille SECK, MBAYE,
NIANG, FALL, NDIAYE.
III
Avant-propos
Ce document est le résultat d'un stage de recherche de
treize semaines effectué à l'Aire Marine Protégée
de Saint-Louis (AMP-SL). Ayant déjà capitalisé une
expérience dans la gestion des AMP, nous avons choisi ce domaine pour
effectuer le travail de recherche inclus dans notre formation à l'ISFAR
de Bambey. Ce présent mémoire rentre dans le cadre de l'obtention
du diplôme de fin d'études de Master en Gestion des Aires
Protégée et de la Faune (GAPF). Le choix du sujet est en effet
directement issu d'un échange avec l'ancien secrétaire
générale du comité de gestion Maïmouna Diouf lors
d'une réunion avec différents acteurs de l'AMP en Septembre 2014.
Des reformulations ont été apportées par mes encadreurs
afin de mieux recadrer le sujet. Sur le terrain, des difficultés n'ont
pas manquées de surgir. Elles concernent particulièrement
l'intégration au sein des pêcheurs de la commune de Saint-Louis
pour la réalisation de l'interview, la disponibilité de certains
membres du comité scientifique et technique pour recueillir leur point
de vue ainsi que la disponibilité des données fiables et
accessibles relatives à l'évaluation des impacts de l'immersion
de récifs artificiels.
iv
Remerciements
Gloire à ALLAH, l'Unique, le Créateur, le
Demeurant, certes la Louange est à ALLAH, nous le louons, implorons Son
Secours et Lui demandons le pardon. C'est Lui qui fait savoir à l'homme
ce qu'il ne savait pas et c'est Lui qui nous a aidés à
réaliser ce travail.
Nous ne pouvons ignorer l'effort de certaines personnes. Sur
ce, j'adresse mes remerciements aux personnes qui m'ont aidée dans la
réalisation de ce modeste travail. Plus particulièrement je
remercie Monsieur le Recteur de l'université de Thiès, Monsieur
le Directeur de l'ISFAR. Je remercie aussi Monsieur Birahim Fall, Directeur des
études à l'ISFAR de BAMBEY pour ses conseils bienveillants, ses
prières et encouragements et ses nombreux efforts pour former les
meilleures élites d'Afrique en Gestion des Aires Protégées
et de la Faune (GAPF).
Je tiens à remercier vivement le Capitaine Mignane SARR
ancien conservateur de l'AMP, en tant que Co-Directeur de mémoire, il
m'a guidée dans mon travail et m'a aidée à trouver des
solutions pour avancer.
J'adresse mes remerciements à mon Directeur de
mémoire Dr. Serigne Modou SARR pour le partage de son expertise, ses
encouragements et ses nombreux efforts pour la réussite du Master
GAPF.
Mes remerciements à tous les membres du jury, Pr Cheikh
Tidiane Ba (Enseignant-Chercheur, FST/UCAD), Dr Mouhamed Camara
(Enseignant-Chercheur, ISFAR/UT), Dr Serigne Modou SARR (Enseignant-Chercheur,
ISFAR/UT), M. Birahim Fall (Enseignant-Chercheur, ISFAR/UT), et Capitaine
Mignane SARR (Conservateur AMP Saint-Louis).
Mention spéciale à toute l'équipe de
l'AMP-SL pour leur accueil, leur esprit d'équipe et en particulier
Capitaine Paul Moïse DIEDHIOU, LT Ousmane NDIAYE, Sergent Ibrahima Ndiaye,
GPN Babacar NDOUR qui m'ont beaucoup aidée à la rédaction
de ce document. Mes remerciements vont aussi à l'endroit des agents de
sécurité et de proximité de l'AMP qui m'ont toujours
accompagnée dans les missions de terrain.
Mes remerciements aux différents membres du
Comité de Gestion de l'AMP de Saint-Louis à dont le
président M. Malick Dieng et les partenaires à travers M. Omar
Diouf Fish for life et M. Diamé Ndiaye Service des pêches, pour
leur disponibilité, leur collaboration lors des entretiens avec une
mention spéciale à Mme Maïmouna Diouf ancienne
Secrétaire du bureau de ce Comité et à Mr
V
Ahmet Sène DIAGNE président de la commission
suivi et aménagement, aux membres du comité scientifique et
technique qui m'ont aidée en me fournissant des informations
précises lors de l'entretien, je veux citer particulièrement Dr
Farokh NIASS, Dr Justin KANTOUSSAN, M. Amadou Ly pour tout le matériel
mis grâcieusement à ma disposition et Dr Labaly TOURE de
l'Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Je remercie aussi le Colonel Abdoulaye Diop, Directeur des
Aires Marines Communautaires Protégées du Sénégal,
le Colonel Mandiaye Ndiaye Conseiller du Ministre de l'environnement, le
Capitaine Mamadou Ndiaye Conservateur de l'AMP de Joal, et tout le personnel de
la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées.
Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui
m'ont prodiguée et relue le rapport de stage, ma famille, les
élèves ingénieurs de l'ISFAR particulièrement Demba
Ndong, mes camarades de promotion Soumaya FALL, Mariama FAYE, Khadidiatou FAYE,
Eric Arnaud DIATTA, Amadou Faye DIEDHIOU, Samba Sarr GUISSE et Elhadji Mar
DIOP.
vi
Résumé
La dégradation des écosystèmes marins et
côtiers entraînant ainsi la perte de la biodiversité
halieutique a permis aux gestionnaires de l'Aire Marine Protégée
de Saint-Louis (AMP-SL) d'effectuer des activités de restauration. Ces
activités d'aménagements ont été possibles avec le
financement des partenaires financiers. Ainsi, des récifs artificiels de
type artisanal ont été confectionnés et immergés
dans l'AMP, et cinquante-cinq hectares de mangrove ont été
reboisées dans la zone périphérique de l'AMP. C'est dans
ce cadre que cette étude s'est intéressée aux impacts de
ces activités sur la biodiversité marine et côtière.
Pour déterminer ces impacts, nous avons procédé à
une analyse comparative des résultats de l'état de
référence de 2009 et de la pêche expérimentale de
2015 ; mais aussi des entretiens avec les gestionnaires et partenaires de
l'AMP. Cette évaluation a aussi fait l'objet d'enquêtes
auprès des pêcheurs de la commune de Saint-Louis, avec un
échantillon de 97 unités de production (un pêcheur par
unité de production) et auprès des femmes transformatrices des
huîtres de la commune de Ndiébène Gandiol (village de
Diél Mbam), avec aussi un échantillon de 37 femmes, ainsi qu'une
expérience d'évaluation de la productivité de la mangrove
en terme de ressources malacologiques. Les résultats obtenus ont permis
de montrer que l'immersion de récifs est jugée non satisfaisante
par les pêcheurs interrogés, contrairement au reboisement de la
mangrove considéré comme satisfaisant par les femmes
transformatrices des huîtres. Néanmoins, nous avons noté
une évolution des taxons et du poids des captures au niveau de l'AMP
lors des pêches expérimentales. Des indicateurs de suivi des
activités de restauration des écosystèmes ont
été proposés. En somme, cette étude nous a permis
de montrer que l'immersion des récifs artificiels et le reboisement de
la mangrove ont des impacts relativement positifs sur la biodiversité
marine et côtière.
Mots-clefs : dégradation ;
restauration ; écosystèmes ; récifs artificiels ; mangrove
; biodiversité
Abstract
Degradation of marine and coastal ecosystems, causing loss of
fish biodiversity has enabled the
Marine Protected Area managers of Saint-Louis (MPASL) to conduct
restoration
activities. These activities amenities were possible with funding
from financial partners. Thus, artificial reefs artisan type were made and
immersed in the
MPA, and fifty five hectares of mangrove have been reforested in
the peripheral area of the
MPA. It is in this context that this study examined the impacts
of these activities on
marine and coastal biodiversity. To determine these impacts, we
conducted a comparative analysis of the results of the baseline of 2009 and
the experimental
fishery in 2015; but also interviews with MPA managers and
partners. This evaluation also investigated from the fishermen of the town
of SaintLouis, with a sample of 97 production units (a fisherman per unit of
production) and among women processors of
oysters of the common Ndiébène Gandiol (village of
Diel Mbam), also with a sample of 37 women, as well as experience of
assessing the productivity of mangroves in terms of molluscan resources. The
results have shown that immersion reefs is considered unsatisfactory by the
fishermen interviewed, unlike the mangrove reforestation
considered satisfactory by women processors of oysters. However,
we have noted an evolution of the taxa and catch weight at the AMP during
experimental fisheries. Monitoring indicators of ecosystem restoration
activities have been proposed. In sum, this study allowed us to show that
immersion of artificial reefs and mangrove reforestation have relatively
positive impacts on marine and coastal biodiversity.
vii
Keywords: degradation; restoration;
ecosystems; artificial reefs; mangroves; biodiversity
VIII
Liste des sigles et acronymes
ACL : Agence communale locale
AMP :
ANACIM :
|
Aire Marine Protégée
Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la
Météorologie
|
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et
de la Démographie
CDB : Convention sur la diversité
biologique
CLPA : Conseil Local de Pêche
Artisanale
CMAP : Commission Mondiale des Aires
Protégées
CRODT : Centre de Recherche
Océanographique de Dakar/Thiaroye
DAMCP : Direction des Aires Marines
Communautaires Protégées
DPN : Direction des Parcs Nationaux
DPSP : Direction Protection et Surveillance
des Pêches
DSIRA : Document Stratégique pour
l'Immersion des Récifs Artificiels
FAO : Food and Agriculture Organization
FMDF : Filet Maillant Dérivant de
Fond
GIZC : Gestion Intégrée des
Zones Côtières
IFREMER : Institut Français pour
l'Exploitation de la mer
PAG : Plan d'Aménagement et de
Gestion
PNLB : Parc National de la Langue de
Barbarie
SER : Society Ecological Restauration
SRPSM : Service Régional des
Pêches et de la Surveillance Maritime
UGB : Université Gaston Berger
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
WWF-WAMER : World Wildlife Fauna, West
African Marine Eco Region
ZITC : Zone Intertropicale de Convergence
Liste des tableaux
Tableau 1 : Durée moyenne de l'upwelling sur la
côte ouest africaine .16
Tableau 2 : Caractéristiques des principaux lieux de
pêche se trouvant dans l'AMP 17
Tableau 3 :Matériels utilisés lors de
l'état de référence de 2009 et de la pêche de 2015
..21
ix
Tableau 4 : Paramètres environnementaux de la zone de
mangrove 37
X
Liste des figures
Figure 1 : Carte Bathymétrique de l'AMP de Saint-Louis
.13
Figure 2 : Courbes de variation de la température maximale
et minimale en 2015 18
Figure 3 : Représentation schématique des
pêcheries situées à l'intérieur de l'AMP 18
Figure 4 : Variation de l'âge des pêcheurs
enquêtes 25
Figure 5 : Variation de l'âge des femmes transformatrices
des huîtres enquêtées 27
Figure 6 : Répartition des femmes enquêtées
28
Figure 7 : Scolarisation des pêcheurs enquêtés
28
Figure 8 : Différentes zones de pêche des
enquêtés 26
Figure 9 : Différentes zones de cueillette des
huîtres 29
Figure 10 : Taux de connaissance de l'existence d'une zone de
protection intégrale 30
Figure 11 : Taux de connaissance de l'activité d'immersion
de récifs artificiels 30
Figure 12 : Différentes causes de la degradation de la
mangrove selon les femmes
transformatrices 31 Figure 13 : Conséquences de la
degradation de la mangrove selon les femmes transformatrices
32
Figure 14: Taxons et poids dénombrés a l'AMP lors
des deux pêches expérimentales 33
Figure 15: Production ostréicole mensuelle des femmes
transformatrices 35
Figure 16 : Carte de la parcelle de mangrove 36
Figure 17 : Evolution des taxons et du poids des captures dans
l'AMP de 2009 à 2015 38
xi
Sommaire
Dedicaces ii
Avant-propos iii
Remerciements iv
Résumé vi
Abstract vii
Liste des sigles et acronymes viii
Liste des tableaux ix
Liste des figures x
Sommaire xi
Introduction 1
Chapitre I : Revue bibliographique 4
Définition de concepts et analyse critique de la
littérature 4
Aire protégée 4
Aire marine protégée 4
La restauration 5
L'écosystème 6
Les récifs artificiels 7
La mangrove 8
L'impact 9
La biodiversité 9
Chapitre II : Présentation du site,
matériel et méthodes 11
2.1. Présentation du site 11
2.2. Matériel 21
2.3. Méthode 23
Chapitre III : Résultats et discussion.
27
3.1 Résultats 27
3.2 Discussion 38
Conclusion et perspectives 44
Conclusion 44
Perspectives 45
Bibliographie 46
Tabledesmatières xvi
Annexes... ....xvii
1
Introduction
En Afrique, et notamment en Afrique de l'Ouest la pêche
représente une source de devises, d'emplois et d'alimentation pour
plusieurs millions de personnes (Diouf & al.,
2001). L'économie sénégalaise a pendant longtemps,
reposé sur l'arachide et les phosphates. Avec les années
successives de sécheresse et la détérioration des termes
de l'échange suite au choc pétrolier, la pêche est devenue
très vite le premier secteur économique (CRODT, 2000).
Selon l'ANSD (2015), la pêche occupe une place
prépondérante dans les politiques publiques de création
d'emplois particulièrement le sous-secteur artisanal. Elle
représente une source de revenus et une activité primordiale au
sein même de la région de Saint-Louis.
Cependant, suite à l'augmentation de la demande en
poissons aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur
du pays, une intensification des activités de la pêche
industrielle et artisanale est observée. Cette activité est
menacée pour un ensemble de raisons que sont : l'augmentation de
l'effort de pêche, des prélèvements directs ou accidentels
de certaines espèces, la dégradation de la mangrove et les
pollutions provoquées par les activités humaines sur le littoral.
Une insuffisance des mesures de conservation et le non-respect des lois et
règlements pour la pérennisation des ressources halieutiques sont
constatés et ainsi que les changements climatiques.
La pêche illicite, non déclarée et non
réglementée (INN) a également appauvri les stocks de
poissons, détruit les habitats marins, entraîné une
distorsion de concurrence pour les pêcheurs honnêtes et affaibli
les communautés côtières, notamment dans les pays en voie
de développement Commission Européenne (2015).
Dudley et Stolton (2000) rapportent que l'Industrie
Pétrolière et les déversements détruisent les
habitats et portent atteinte à la biodiversité, endommagent des
forêts de mangrove, des récifs coralliens et des pêcheries,
à la suite d'accidents graves et de fuites régulières.
Force est de reconnaître que ces activités reposent sur un espace
sensible qui montre parfois des signes de dégradation inquiétants
: destruction d'habitats naturels, pollutions, érosion, salinisation des
sols, Niang (2010). Cette menace est à l'origine de nombreux impacts
négatifs sur les écosystèmes marins et côtiers qui
occasionnent plusieurs dommages dont :
(i) la surexploitation des ressources halieutiques qui
engendre la raréfaction des stocks, la réduction de la taille
moyenne des espèces, la capture d'espèces non ciblées;
(ii)
2
la dégradation des fonds marins, du fait du chalutage
démersal, des techniques de pêche « fantômes »
qui sont néfastes pour les biotopes meubles (vase et/ou sable), les
prairies marines et les fonds rocheux ;
(iii) la pollution des eaux aux plans chimiques (accidents de
transport de carburant, polluant domestique et industriel) et physique (perte
d'engins continuant à pêcher, usage d'explosifs et de substances
toxiques, etc.).
La communauté internationale réunie à
Durban en 2003 a recommandé la création d'aires marines
protégées (AMP) pour le renforcement des mesures de conservation
des ressources halieutiques. Par décret 2004-14-08 du 04 Novembre 2004,
le Sénégal a créé cinq (5) AMP dont celle de
Saint-Louis. Cette dernière doit répondre à la fois aux
objectifs de conservation de la biodiversité marine et
côtière et au développement socio-économique sans
pour autant nuire aux ressources halieutiques. L'ouverture de la brèche
aux années 2003 pour solutionner le trop plein d'eau a pour
conséquences la dégradation de la mangrove et des sites de
nidification des oiseaux. L'effort de pêche considérable au niveau
de la région de Saint-Louis (3847 pirogues et plus de 22.000
pêcheurs) et l'ouverture de la brèche ont des conséquences
néfastes sur les ressources halieutiques.
Dans le cadre des activités d'aménagement de
l'AMP de Saint-Louis, un programme de restauration des
écosystèmes marins et côtiers est mis en place pour
contribuer à l'atteinte des objectifs de conservation du site. C'est
ainsi que nous essayons de déterminer les impacts que peuvent avoir ces
activités de restauration des habitats dégradés sur la
diversité halieutique et sur l'avifaune.
Sous l'angle de la problématique
précitée, les hypothèses suivantes ont été
formulées :
Hypothèse l : l'immersion de
récifs artificiels a contribué à la restauration des
habitats dégradés de l'AMP en ayant des impacts positifs sur la
diversité halieutique.
Hypothèse 2 : le reboisement de la
mangrove a des impacts positifs sur l'avifaune et les ressources
malacologiques.
L'objectif général de cette recherche est
d'évaluer la contribution des activités de restauration sur les
écosystèmes dégradés au niveau de l'AMP et des
zones périphériques. Plus spécifiquement il s'agira de
:
? évaluer l'impact de l'immersion des récifs
artificiels sur les espèces halieutiques de l'AMP ;
? évaluer l'impact du reboisement de la mangrove sur
les ressources malacologiques et l'avifaune;
3
? proposer des indicateurs de suivi des activités de
restauration des écosystèmes dégradés
de l'AMP.
Cette présente étude s'articule autour de trois (3)
chapitres dont :
? le premier traite de la revue bibliographique ;
? le deuxième aborde la présentation du site, du
matériel utilisé et des méthodes adoptées
et ;
? le troisième présente les résultats et les
discussions.
4
Chapitre I : Revue bibliographique
Pour une meilleure compréhension du sujet, une revue de
données déjà existantes a été faite. Cette
phase consistait à faire des recherches sur internet et de consulter des
documents portant sur différents sujets relatifs à la
thématique étudiée. Il s'agit des revues scientifiques,
des rapports, des conventions, des plans de gestion et des travaux
scientifiques portant sur les AMP et les activités de restauration des
écosystèmes dégradés dans le monde en
général et au Sénégal en particulier. Ces
recherches nous ont conduits aux structures telles que la Direction des Aires
Marines Communautaires Protégées, l'AMP de Saint-Louis, le
Conseil Local de Pêche Artisanale de Saint-Louis, le Service
Régional des Pêches et de la Surveillance Maritime de Saint-Louis,
combinées avec les informations découlant de nos enquêtes
et expériences sur le terrain pour une meilleure compréhension du
sujet. La lecture des différents documents nous a permis de prendre
davantage connaissance avec les concepts ci-dessous.
DEFINITION DE CONCEPTS ET ANALYSE CRITIQUE DE LA
LITTERATURE
Aire Protégée
Selon l'UICN (2007), une aire
protégée est : « un espace géographique clairement
défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen
efficace, juridique ou autres, afin d'assurer à long terme la
conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques
et les valeurs culturelles qui lui sont associés».
L'aire protégée désigne tout type
d'espace dédié à la protection de la nature, qu'il soit
réglementé par un Etat, un privé ou géré de
manière collective (Universalis, 2016). Selon la Convention
africaine sur la conservation de la nature et des ressources
naturelles, une aire protégée est « une aire
contenant des systèmes naturels, en grande partie non modifiés,
gérés aux fins d'assurer la protection et le maintien à
long terme de la diversité biologique, tout en garantissant la
durabilité des fonctions et produits naturels nécessaires au
bien-être de la communauté. »
Aire marine protégée
Cette nouvelle définition générale d'une
aire protégée par l'UICN s'applique aux AMP dans les zones
marines (Dudley, 2008). Bien qu'elle ait perdu sa référence
spécifique à l'environnement marin, elle garantit une
démarcation plus claire entre les sites orientés vers la
conservation et ceux dont la raison d'être première est une
utilisation extractive, c'est-à-dire les zones de gestion de la
pêche.
5
Elle n'empêche pas l'inclusion des zones
adéquates de protection de la pêche, mais celles-ci doivent
respecter la nouvelle définition pour être acceptées comme
AMP par la Commission Mondiale des Aires Marines Protégées de
l'UICN (CMAP-Marine).
Cependant, la notion d'aire marine protégée est
plus perceptible avec la définition de la Convention sur la
Diversité Biologique (2004). Selon cette Convention, une aire marine
protégée renvoie à : « toute zone située
à l'intérieur ou à proximité du milieu marin, avec
ses eaux sus-jacentes, la faune et la flore associées et les
éléments historiques et culturels qui s'y trouvent, qui a
été mise en réserve par une loi ou d'autres dispositions
utiles, y compris la coutume, dans le but d'accorder à la
diversité biologique, marine ou côtière, un degré de
protection plus élevé que celui dont bénéficie le
milieu environnant » Stratégie nationale pour les AMP du
Sénégal (2013).
Selon l'Ifremer (2010), « Une Aire Marine
Protégée (AMP) est un espace délimité en mer pour
lequel un objectif de protection de l'environnement à long terme a
été défini. Pour atteindre cet objectif, des mesures de
gestion sont mises en oeuvre : suivi scientifique, programme d'actions, chartes
de bonne conduite, protection du domaine public maritime,
réglementations, surveillance, information du public... »
Cette définition n'est pas pour autant satisfaisante
dans la mesure où elle fait plus allusion à la protection de
l'environnement qu'au développement visé à travers les
AMP. C'est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous adoptons la
définition proposée par le décret de création des
cinq (5) premières AMP du Sénégal. Ce dernier stipule dans
son rapport de présentation que les AMP constituent un avantage certain
pour la conservation de la structure, du fonctionnement et de la
diversité des écosystèmes ; de leur reconstruction en cas
de dégradation ; l'amélioration du rendement de la Pêche et
des retombées sociales et économiques pour les communautés
locales.
La restauration
La restauration écologique est une action
intentionnelle qui initie ou accélère l'autoréparation
d'un écosystème qui a été dégradé,
endommagé ou détruit, en respectant sa santé, son
intégrité et sa gestion durable (Aronson & al.,
2004). Une restauration peut ainsi être passive, lorsque les forces de
dégradation sont réduites, permettant aux processus naturels de
récupération de diriger la restauration, ou active, lorsque non
seulement les forces de dégradation sont réduites ou
arrêtées, mais que le cours de la restauration est dirigé
par des interventions humaines (Lake, 2001). On parle de restauration
écologique indifféremment pour des écosystèmes
naturels et des écosystèmes semi-naturels (ou culturels).
6
Ces derniers étant des habitats abritant des
espèces natives et à colonisation spontanée, mais
dépendant d'une méthode de gestion traditionnelle (Westhoff,
1983). La restauration des écosystèmes est donc devenue
essentielle pour offrir aux écosystèmes dégradés
des avantages significatifs, sous la forme de la conservation de la
diversité biologique, de l'atténuation des changements
climatiques et de l'adaptation à leurs effets, et de la lutte contre la
désertification. Les biens et services fournis grâce à la
restauration des écosystèmes peuvent ainsi soutenir les moyens
d'existence, contribuer à l'éradication de la pauvreté et
améliorer la sécurité alimentaire, ce qui profite aux
groupes les plus pauvres et les plus vulnérables. La restauration des
écosystèmes peut et doit être une composante essentielle
des programmes de conservation et de développement durable dans le
monde. La restauration des écosystèmes est aussi précieuse
de par sa capacité inhérente à offrir aux populations une
occasion de réparer les dommages écologiques, mais aussi
d'améliorer la condition humaine. Les avantages de la restauration en
termes de conservation sont évidents. En revanche, très souvent
et de façon moins apparente mais tout aussi importante la restauration
des écosystèmes renouvelle les opportunités
économiques, rajeunit les pratiques culturelles traditionnelles et
recentre les aspirations des femmes et hommes de communautés locales.
(UICN, 2012)
L'écosystème
Le dictionnaire environnement définit
l'écosystème comme étant l'association d'une
communauté d'espèces vivantes et d'un environnement physique qui
fournit l'eau, l'air et les autres éléments dont elles ont besoin
pour vivre. C'est également l'ensemble des êtres vivants (faune et
flore) et des éléments non-vivants (eau, air, matières
solides), aux nombreuses interactions d'un milieu naturel (forêt, champ).
L'écosystème se caractérise essentiellement par des
relations d'ordre bio physico-chimique. On parle d'écosystème
aquatique, d'écosystème montagnard, etc.
Ecosystèmes dégradés
De nombreux écosystèmes de la planète ont
subi une profonde dégradation, avec des incidences négatives sur
la diversité biologique et les moyens d'existence des populations. Selon
des estimations générales, 30% de la couverture forestière
originale a été transformée pour d'autres utilisations, et
20% supplémentaires est dégradée (UICN, 2012). De plus en
plus de personnes prennent désormais conscience qu'il sera impossible de
conserver la diversité biologique de la Terre si nous ne
protégeons que les aires naturelles existantes. De nombreuses personnes
dépendent aujourd'hui de ce qui est devenu des écosystèmes
dégradés pour subvenir à leurs besoins.
7
Les récifs artificiels
La pluralité de définitions relatives aux
récifs artificiels souligne le caractère transversal de notre
objet d'étude. En effet, la compréhension du sujet implique une
approche globale et transversale, d'où l'utilité de se
référer à des disciplines telles que la biologie,
l'océanographie, la géographie et l'économie qui
contribuent à enrichir la connaissance sur les récifs
artificiels. Si l'on se reporte à la définition
générale du dictionnaire Larousse, le mot récif est un nom
masculin qui signifie « rocher ou groupe de rochers à fleur d'eau,
généralement au voisinage des côtes ». Le terme
artificiel est synonyme de « produit par le travail de l'Homme et non par
la nature ». Complété par l'adjectif qualificatif «
artificiel », le récif artificiel correspond à une
reconstitution, une imitation élaborée dans un but de
préservation, de protection du milieu marin. Du point de vue de
l'océanologie un récif artificiel se définit comme «
tout matériau ou matière placée
délibérément dans un secteur de l'environnement marin
où cette structure ne peut exister dans des circonstances naturelles
afin d'assurer la protection, la régénération, la
concentration ou l'augmentation des populations marines vivantes ou pour
l'usage récréatif du secteur » (Claudet, 2006). Les Nations
Unies (F.A.O, 1995) définissent les récifs artificiels comme un
« outil de protection du littoral et d'amélioration de la
productivité ». Ils ont dès lors proposé dans le
cadre des projets de GIZC un complément de mesures de gestion, comme les
aires marines protégées, pour maintenir et développer la
pêche côtière (Claudet & al., 2004). En 1986,
la F.A.O définissait ainsi les récifs artificiels : « Les
récifs artificiels sont des structures, des installations ou des
constructions fabriquées par l'Homme pour plusieurs objectifs ». En
1989, lors du colloque d'Ancône, la F.A.O caractérise les
récifs artificiels de « construction humaine immergée dans
l'objectif d'accroître la productivité du milieu et/ou
protéger des zones spécifiques du fond marin ». Il est
important de souligner que les textes européens en vigueur s'appuient
sur cette définition du récif artificiel, tout en soulignant
l'intérêt de développer les biocénoses à
partir du biotope créé par le récif, alors
considéré comme « une construction fixe ou mobile dont le
rôle est de protéger et favoriser le développement de la
faune et de la flore aquatiques » (Commission Européenne 2006). En
2008, la thèse de Sylvain Pioch en géographie appliquée
à l'aménagement des fonds marins réalise une
synthèse des multiples définitions du récif artificiel, et
proposa la définition suivante : « un récif artificiel
correspond à toute construction humaine immergée
intégrée à l'écosystème dont l'objectif de
conception est de protéger et de développer la faune et la flore
aquatiques ».
Le concept de récif artificiel comme aménagement
des fonds côtiers est très ancien. Il est issu d'une approche
empirique de la mer.
8
De fait, les pêcheurs japonais identifièrent des
lieux de pêches privilégiés aux abords des récifs,
d'épaves de bateaux. Suite à ce constat, ils furent les premiers
à immerger volontairement des épaves afin d'augmenter
l'importance de leur pêche. La littérature japonaise
témoigne dès le XVIIème siècle de la
présence d'aménagements côtiers dédiés
à l'accueil des poissons. Le récif correspond à « une
formation rocheuse constituant un substrat dur, se développant depuis le
fond de la mer vers la surface, à plus ou moins grande distance de la
côte ». De forme, de taille et de complexité variables, les
récifs naturels modifient l'environnement hydrologique, en particulier
la circulation de l'eau, parfois sur des distances considérables. Les
récifs naturels les plus riches sont formés de roches d'origine
corallienne. Le concept de récif artificiel est également
assimilé à « une structure immergée placée
délibérément sur le fond pour mimer des
caractéristiques des zones naturelles » (Guillou, 2009). Le
mimétisme des récifs artificiels avec les récifs naturels
riches en espèces marines a favorisé l'émergence de
multiples morphologies et substrats pour s'adapter au mieux aux besoins de
l'environnement marin. L'architecture du récif artificiel est
conçue pour une ou des espèces dites « cibles » dans un
but de préservation ou de commercialisation. L'origine des
matériaux employés pour la création de ces structures est
extrêmement variée : béton, acier, pierre, bois,
mâchefers, pneumatiques, plastiques... Depuis quelques années les
matériaux utilisés pour la création des récifs
artificiels ont suscité le débat entre les gestionnaires de
l'espace littoral et la communauté scientifique quant à leur
« inertie » dans le temps. La question fondamentale de l'immersion en
mer de matériaux est de savoir si le rôle de leur immersion est de
constituer un habitat au sens écologique, ou s'il constitue simplement
un déchet que l'on élimine ?
La mangrove
Au sens large du mot, la mangrove est définie comme
étant l'ensemble des formations végétales arborescentes ou
buissonnantes qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou fluviaux
des côtes tropicales dont l'espèce dominante est le
palétuvier (Marius, 1985). Le terme mangrove peut aussi bien
désigner la formation végétale d'un
écosystème littoral caractérisé par la production
et le stockage d'une biomasse aérienne lui donnant un aspect de
forêt. L'écosystème de mangrove a la particularité
de pouvoir se développer dans un milieu soumis à d'énormes
variations au cours du temps, rythmé par les marées et les crues
sur des sols sursaturés d'eau, manquant d'oxygène et
salés. La mangrove est aussi dépendante de plusieurs facteurs :
la sécheresse, la gestion des grands barrages et aménagements sur
le fleuve Sénégal et la dynamique urbaine (ADC, 2005).
9
La biodiversité de la mangrove
La mangrove forme une mosaïque d'habitats terrestre et
aquatique interdépendants, qui abritent une multitude de
crustacés, de poissons, d'oiseaux et de mammifères. Tous tirent
profit de l'abondante matière organique piégée dans les
sédiments des vasières, ou issue de la transformation par des
bactéries et champignons, des débris végétaux des
palétuviers.
Le périophtalme (Periophthalmus
barbarus) côtoie de nombreux juvéniles de poissons qui
trouvent, dans la mangrove, un abri pour grandir à l'abri des
prédateurs, ainsi que toute la nourriture nécessaire à
leur croissance. Encore appelé quatre yeux, ce poisson peut voir
à la fois sous l'eau et dans l'air, car son oeil est divisé en
deux parties. Sa vision aérienne lui permet d'étendre son
alimentation aux insectes volants.
Le crabe violoniste (Uca tangeri),
qui doit son nom à l'hypertrophie d'une de ses pinces chez le
mâle, creuse ses terriers dans la vase des mangroves. En aérant
ainsi le sol, il devient ainsi un acteur essentiel de la survie des
palétuviers.
L'huître des palétuviers
(Crossostrea gigas) se fixe aux racines échasses et
est transformée et consommée au Sénégal.
Les oiseaux : les mangroves
côtières constituent des reposoirs pour les hérons,
aigrettes et ibis qui y font également leurs nids à l'abri de
toute activité humaine. A l'aide de leurs longs becs, ils fouillent la
vase à la recherche de crustacés, mollusques et petits poissons,
qu'ils partagent avec un nombre de voyageurs au long cheminement.
L'impact
Le dictionnaire de l'environnement et développement
(2016) définit l'impact environnemental comme étant toute
modification de l'environnement, négatif ou bénéfique,
résultant totalement ou partiellement des activités, produits ou
services d'un organisme.
La biodiversité
La diversité biologique ou biodiversité,
représente l'ensemble des espèces vivantes présentes sur
la Terre (plantes, animaux, micro-organismes, etc.), les communautés
formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent.
La Convention sur la diversité biologique (CDB)
définie de façon formelle la biodiversité dans son Article
2 comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute
origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres,
marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au
sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des
écosystèmes".
10
Le Dictionnaire de l'Environnement (2011) clarifie davantage
cette notion en précisant que « la biodiversité est un terme
qui désigne la diversité du monde vivant à tous les
niveaux, diversité des milieux (écosystèmes),
diversité des espèces, diversité génétique
au sein d'une même espèce. Ce point de vue est partagé par
E.O. Wilson, père de la sociobiologie (1986), qui affirme lui aussi que
« la biodiversité est considérée à 5 niveaux :
celui des écosystèmes, des espèces, des populations, des
individus et des gènes. Mais sur le terrain, le deuxième niveau
est clairement le plus accessible et relève directement des
compétences naturalistes ». Cette dernière précision
donne un sens plus proche à notre propre entendement de la notion de
biodiversité, à travers ce présent travail de recherche.
En effet, dans le cadre de cette recherche, nous mettrons l'accent, chaque fois
qu'on évoque la biodiversité, sur les espèces et
accessoirement sur leurs habitats (écosystèmes).
La biodiversité marine et
côtière
La biodiversité marine et côtière est
l'ensemble de la diversité biologique propre aux océans, aux
côtes ou en dépendant très directement.
11
Chapitre II : Présentation du site,
matériel et méthodes
2.1. Présentation du site
2.1.1 Cadre sociodémographique de Saint-Louis
Située dans la partie nord-ouest du
Sénégal, la région de Saint-Louis s'étend sur une
superficie de 19 241 km2 pour une population estimée à
908 941 en 2013 (soit 6.4% de la population du Sénégal) avec un
taux d'accroissement intercensitaire de 3.4% par rapport à 2002. La
densité de population est de 49 habitants au km2. L'effectif de la
population masculine est inférieur à celle des femmes, avec un
rapport de masculinité de 96 hommes pour 100 femmes. La région de
Saint-Louis est subdivisée en trois départements et compte sept
(7) arrondissements et dix-neuf (19) communes. Saint-Louis est une
région stratégique du Sénégal du fait de sa
situation géographique, de son poids économique et de ses
multiples potentialités (ANSD, 2015).
2.1.2 Cadre socioéconomique
L'histoire des populations de la Langue de Barbarie est
intimement liée à la pêche à la fois comme source
alimentaire et activité génératrice de revenus mais
également à d'autres activités connexes.
2.1.2.1 La pêche
Les pêcheurs du parc piroguier emploient diverses
pirogues faites à partir d'un modèle standard appelé
pirogue Guet Ndarienne (Chabout et Kébé, 1985). Elle comporte
toujours trois parties : le corps, les éperons et le bordage.
La fabrication d'embarcation nécessite
généralement de grands arbres qui viennent surtout du sud du
Sénégal, vendus aux pêcheurs par des commerçants.
Les pirogues sont pour la plupart équipées de moteur hors-bord
qui constitue le moyen de propulsion le plus moderne. La mécanisation de
la navigation de la pirogue affranchie d'une certaines mesures le pêcheur
des conditions naturelles même s'il a fallu investir dans le moteur, dans
son entretien et consentir de nouveaux frais de carburant. Elle a permis une
économie de la dépense d'énergie humaine, une augmentation
qualitative et quantitative de la productivité du travailleur par
rapport aux conditions de la pirogue manuelle exigeante en effort physique et
très soumises aux caprices des vents. Toutefois plusieurs engins de
pêches sont utilisés à Saint-Louis. La pêche des
pélagiques se fait surtout avec les filets dérivants de surface
et avec la senne tournante tandis que les espèces démersales sont
capturées à l'aide de la ligne simple, de la palangre et des
filets dormants.
12
2.1.2.2 Les activités connexes
Le mareyage et la transformation des produits halieutiques
sont les principales activités liées à la pêche.
En effet, à cause du déclin du secteur et la
baisse des espèces démersales, différentes usines mises
sur pied ont fini par être fermées. Saint-Louis abrite deux
centres de transformation : le 1er à Goxu mbacc et le
2ème à Guet Ndar qui est l'un des plus importants
centres du Sénégal avec plus de 250 femmes transformatrices
toutes des habitantes de Guet-Ndar.
2.1.2.3 Les autres activités
économiques
Etant donné que la pêche est la principale
activité de la population de Saint-Louis, il existe aussi d'autres
activités économiques que sont le maraichage, les cultures sous
pluies, l'élevage, le commerce et le tourisme. Ces derniers ne sont pas
bien développés dans la zone car ils sont confrontés
à de nombreuses difficultés.
2.1.3 Présentation de l'AMP de Saint-Louis
L'Aire Marine Protégée (AMP) de Saint-Louis est
située dans le département de Saint-Louis, sur la façade
maritime de la Commune de Ndiébèn Gandiol et la commune de
Saint-Louis, sur la Langue de Barbarie entre l'ancienne embouchure du fleuve
Sénégal et le quartier pêcheur de Guet-Ndar (figure 1).
Elle a été créée par le Décret
présidentiel n° 2004-1408 du 04 novembre 2004 sur une aire de 496
km2 (49 600 ha).
Dans la Commune de Gandiol, elle concerne du Nord au Sud, les
villages de : Keur Barka, Diél Mbam, Keur Bernard, Tassinére,
Mouit, Mboumbaye et Dégouniaye. Dans la commune de Saint-Louis, elle
intéresse surtout les quartiers situés sur la Langue de Barbarie
dont le principal est le grand quartier pêcheur de Guet-Ndar mais aussi
Ndar-toute et une partie de Goxu mbacc d'après le PAG (2014-2018).
Les objectifs de création de l'AMP sont la conservation
de la structure, du fonctionnement et de la diversité des
écosystèmes, la réhabilitation des habitats
dégradés, l'amélioration du rendement de la pêche et
de ses retombées socioéconomiques pour les communautés
locales.
Saint-Louis
Sénégal
13
Figure 1 : Carte bathymétrique
de l'AMP de Saint-Louis (Source PAG 2014-2018)
2.1.3.1 Facteurs biophysiques
L'AMP de Saint-Louis se situe sur la côte nord
sénégalaise caractérisée par un régime
météorologique qui résulte de l'oscillation en latitude de
la zone intertropicale de convergence (Z.I.T.C), zone de basses pressions
relatives séparant les hautes pressions de l'atlantique nord de celles
de l'atlantique sud et où convergent les vents d'alizé qui
soufflent d'une manière permanente du secteur et sur le bord
équatorial de ces centres de hautes pressions (Domain, 1978).
2.1.3.1.1 Le climat
Situées dans le domaine climatique sahélien, les
communes de Gandon et de Saint-Louis bénéficient fortement des
effets adoucissants de l'alizé maritime. Leur situation littorale leur
confère un climat typique appelé climat subcanarien. Deux saisons
principales marquent le régime climatique : une saison sèche avec
une circulation d'alizé et une saison des pluies avec une circulation de
la mousson. Les températures et l'humidité vont ainsi suivre le
rythme des saisons.
2.1.3.1.1.1 La pluviométrie
La pluviométrie moyenne annuelle notée en 2015
est de l'ordre de 198 mm (ANACIM, 2015). Les maximums se situent entre
août et septembre. Le mois d'octobre est marqué par une baisse
brutale des hauteurs de pluie à cause du renforcement des effets
anticycloniques mais également du retrait rapide des vecteurs de pluies.
Août est le mois le plus humide et recueille entre 35% et 45% des
précipitations des stations sahéliennes.
14
2.1.3.1.1.2 Les températures
La température joue un rôle important dans les
processus physiques, chimiques et biologique, de même qu'elle conditionne
beaucoup d'activités humaines. Les températures au niveau de
Saint-Louis sont fortement modérées par l'influence adoucissante
de la mer et des alizés maritimes. Les températures maximales
enregistrent leur maximum au mois de novembre avec 36,9°C et le maximum
secondaire en juin avec 29,2°C (figure 2). Les températures
minimales ont leur maximum en octobre et leur minimum en février avec
respectivement 25,8°C et 16,8°C (ANACIM, 2015).
40,0
35,0
30,0
10,0
5,0
0,0
J F M A M J J A SON D
Figure 2 : Courbes de variation de la
température maximale et minimale en 2015 (Source ANACIM, 2015)
2.1.3.1.1.3 L'évaporation et l'humidité
relative
La présence de l'eau dans la zone et la
proximité de l'océan font que la demande évaporatoire
à Saint-Louis reste relativement faible, conséquence d'une
hygrométrie assez élevée variant entre 20%
d'humidité relative et 95,3% en moyenne selon les saisons (PAG,
2009).
2.1.3.1.1.4 Les vents
Le nord du Sénégal fait partie du Sahel, une
zone transitoire entre le Sahara et les savanes plus humide
caractérisée par des vents généralement
modérés avec une vitesse toujours inférieure ou
égale à 5m/s. Durant la période allant de juin à
septembre, les vents de quadrant Ouest à Nord des secteurs Nord-Ouest et
Ouest appelés mousson enregistrent les fréquences les plus
élevées (PAG, 2009).
2.1.4 Evolution géomorphologique
L'histoire géologique de Saint-Louis s'inscrit dans le
cadre général du Delta du fleuve Sénégal qui
remonte à la période post-nouakchottienne qui correspond à
une régression consécutive à une baisse du niveau marin
(Kane, 2005).
15
La flèche littorale qui sépare actuellement le
fleuve Sénégal, de la mer à partir de Saint-Louis
jusqu'à Taré (30 km au sud) est formée à partir des
XVIe et XVIIe siècles. Ce cordon littoral est
appelé « Langue de Barbarie » par les anciens navigateurs
européens qui mouillaient sur la côte sénégalaise.
Elle constitue la limite terrestre de l'AMP et abrite le quartier pêcheur
de Guet-Ndar. La Langue de Barbarie se présente sous la forme d'une
longue flèche sableuse fragile et instable, façonnée par
le jeu de la dynamique littorale. Son extrémité détermine
la position de l'embouchure du fleuve Sénégal. Cette
flèche littorale de sable fin blanc, qui est le plus récent des
cordons littoraux du front deltaïque est le résultat d'un long
processus alternatif d'engraissement et de démaigrissement de la plage
par la dérive littorale. Au cours du siècle dernier, cette
flèche, qui ne s'est ni élargie, ni surélevée
depuis son origine, a fréquemment migré vers le sud,
entraînant dans sa progression le recul de l'embouchure (Monteillet, 1981
cité par Kane, 2005).
2.1.4.1 Morphologie et sédimentation des fonds
de pêche
La côte Sénégalaise est
uniformément sableuse et plate, bordée de hauts cordons de dunes
actuelles et subactuelles (Bonnardel, 1967). L'épaisseur totale des
sédiments pré-quaternaires est de 36 m à Saint-Louis. Il
existe ainsi des niveaux sableux et/ou sablo-argileux d'assez grandes
épaisseurs dans cette région (sable et lumachelle jusqu'à
36 m de profondeur). De manière globale, plusieurs séries de
reliefs longitudinaux existent devant la côte du Sénégal
(Pinson-Mouillot, 1980). Ces zones rocheuses sont recouvertes de
sédiments et se développent en une succession de petits bancs
parallèles à la côte à - 15 et - 20 m de profondeur
au nord de Saint-Louis. La nature du fond a une influence sur la
vulnérabilité des espèces par rapport aux engins de
pêche. Ainsi, sur les fonds rocheux, inaccessibles aux chalutiers, les
poissons ne peuvent être capturés qu'à la ligne ou aux
filets maillants. Sur certains fonds de vase, des espèces comme la
crevette (Penaeus duorarum), qui s'enfouissent dans le sédiment
le jour, ne sont capturées par les chalutiers qu'à l'aide de
chaluts équipés de dispositifs permettant de fouiller la vase ou
bien la nuit, lorsqu'elles s'élèvent au-dessus du fond. A
proximité de l'embouchure, notamment dans la zone d'influence de l'AMP,
les bancs rocheux sont surmontés par des sédiments vaseux ou
sableux qui sont les témoins d'anciennes lignes de rivages (Domain,
1978). Ces fonds de sables vaseux sont excellents pour la pêche et de ce
point de vue, Saint-Louis est la plus favorisée de toute la grande
côte (Niang, 2010).
2.1.4.2 Hydrologie marine : les remontées d'eaux
froides
Les côtes sénégalaises sont
baignées par d'importantes remontées d'eaux profondes ou
"upwellings" qui proviennent des eaux centrales du sud de l'Océan
Atlantique.
16
Ce régime hydrologique est caractérisé
par l'existence de deux systèmes de grands courants aux
caractéristiques bien différentes :
- un courant froid nord équatorial (le courant des
Canaries) qui se déplace vers le sud le long des côtes
mauritaniennes et sénégalaises. Il s'agit d'un courant de
dérive quasi permanent pendant toute la saison des alizés, les
eaux de surface subissant un entraînement mécanique sous
l'influence du vent du nord.
- le contre-courant équatorial qui transporte vers
l'Est les eaux chaudes et salées, formées sur la bordure sud du
tourbillon nord-atlantique.
Ces eaux recouvrent progressivement le plateau continental
où l'on peut alors observer des températures de l'ordre de 16
à 18°C en 2009 et des salinités de 35,5 à 36,0 pour
mille. La durée moyenne de la saison froide varie en fonction de la
latitude comme le montre celle de l'upwelling (Tableau 1). L'action
fertilisante de ces remontées d'eaux profondes résulte d'un
apport à la surface d'eaux riches en sels nutritifs
généralement issus de la reminéralisation de la
matière organique que l'on trouve sur le fond. A Saint-Louis, elle se
fait sentir de novembre à mai. C'est la période où les
petits pélagiques sont abondants au niveau de l'AMP de Saint-Louis (PAG,
2009).
Tableau 1 : Durée moyenne de l'upwelling sur la
côte Ouest africaine
Zones
|
Latitude Nord
|
Périodes d'upwelling
|
Durée moyenne (mois)
|
Cap Blanc
|
23°
|
Toute l'année
|
12
|
Nouakchott
|
17°50
|
Octobre à Juin
|
9
|
Saint-Louis
|
16°
|
Novembre à Mai
|
7
|
(Source: PAG, 2009)
2.1.5 Les habitats naturels : Géographie et
toponymie des lieux de pêche
L'AMP de Saint-Louis se situe dans une zone où les
facteurs géophysiques et les conditions hydrodynamiques ont concouru au
développement d'une multitude de refuges pour de nombreuses
espèces marines et estuariennes.
Ces refuges constituent des fonds de pêche
appelés « Xer » en Wolof pour les fonds rocheux ou «
joxoor » en Wolof aussi pour les fonds de nature sablo-vaseuse qui se
distinguent par la présence des coquillages.
17
Une vingtaine de pêcheries sont identifiées sur
la côte Saint-Louisienne mais réparties dans trois zones: Kell,
Tank et Gopp, respectivement la partie faisant face à Guet-Ndar, celle
se trouvant au sud (partie qui englobe l'AMP) et au nord (vers la Mauritanie).
Kell et Gopp représentent les principaux lieux de pêche car
abritant les trois pêcheries les plus fréquentées, à
savoir Diattara, Praia (partagé avec la Mauritanie) et Xerwu reywi qui
se prolonge jusque dans l'AMP.
Toute l'activité de pêche à
l'intérieur de l'AMP se fait autour de « Xerwu reywi »
(Tableau 2), zone de prédilection des poseurs de filets dormants. Parmi
les huit lieux de pêche répertoriés dans l'AMP, quatre
(Gent, Bouturail, Assane, Bossyi) correspondraient d'après les
pêcheurs à des fragments de « Xer wu reywi » (Figure
3).
Tableau 2 : Caractéristiques des principaux lieux
de pêche se trouvant dans l'AMP
Points
|
Latitude
|
Longitude
|
Profondeurs
|
Saisons
|
Espèces
Noms
vernaculaires Wolof
|
Engins de pêche
|
AMP
|
15050"0N
|
16031"5 W
|
10 à 81m
|
Toute
|
Thiof (Epinephelus
|
Filets
|
|
15058"5N
|
16048"5 W
|
|
l'année
|
aenus), Tonone
|
dormants,
|
Xer wureywi
|
15058"07N
|
16033"07
|
19m
|
Intense
|
(Pseudotolithus
|
Ligne,
|
|
|
W
|
|
de Jan à Mai
|
typus), Langouste (Panulirus regius),
Sompatt(Pomadasis
|
Palangre, Filets
dérivants de
|
Xeru Guent
|
15057"30N
|
16032"0 W
|
11m
|
Intense
|
Boutourail
|
15055"0N
|
16032"0 W
|
12m
|
d'Avril à Juin
|
peroteti), Kocc (Epinephlus gigas), Badeche
(Mycteroperca rubra)
|
surface
|
Bossyi
|
15053"0N
|
16032"0 W
|
7m
|
Intense de Juin à Août
|
Embouchure
|
15057"2N
|
16030"07W
|
|
(Source : PAG, 2014-2018)
La pêche y est pratiquée toute l'année.
Cet effort de pêche appliqué en permanence sur la ressource doit
être en partie à l'origine de la baisse drastique des
ressources.
Aussi, le comité de gestion conscient du fait que d'une
part, les pêcheries situées dans les 6 miles de la moitié
nord de l'Aire Marine constituent des frayères pour les
crustacées et des nurseries pour les poissons à affinité
estuarienne tels que le capitaine qu'il faut préserver et
18
que d'autre part, elles font l'objet d'une surexploitation de
la part des poseurs de filets dormants a décidé de les inscrire
parmi les zones prioritaires à protéger. Ce choix est le
résultat du zonage participatif réalisé conjointement avec
la DPN, le Service des Pêches et les membres du comité de gestion
(Cf. Annexe 3).
Figure 3 : Représentation schématique des
pêcheries situées à l'intérieur de l'AMP
(Source : PAG, 2014-2018)
2.1.6 Les ressources halieutiques
2.1.6.1 Les invertébrés marins
Au niveau de la Langue de Barbarie, les crabes
représentent la partie la plus visible d'une
faune benthique dense et diversifiée dont la
composition spécifique et l'abondance sont encore insuffisamment
connues. En effet, l'embouchure du fleuve Sénégal est
réputée être une zone de nurserie et de grossissement pour
plusieurs types de crustacés, dont les plus importants sont les
crevettes, les langoustes, les crabes et les cigales (PAG, 2009).
2.1.6.2 Les poissons : la principale ressource
exploitée
Les communautés d'espèces rencontrées sont
représentées par :
o les espèces pélagiques (cf. Annexe 1) dont
l'abondance est liée à la longue activité d'upwelling dans
cette zone (7mois). Elles constituent les captures les plus importantes en
termes de volume (80 % des volumes débarqués à
Saint-Louis) ; les plus représentées sont la sardinelle, le
chinchard et le mulet. (PAG, 2009)
o les espèces démersales côtières
(cf. Annexe 2) dont les fonds de mer constituent le cadre de vie. Leur
répartition en fonction de la nature sédimentologique du fond
(fond vaseux, vaso-sableux, et rocheux) et de la profondeur permet de
distinguer principalement trois communautés : la communauté des
Sciaenidae : carpe blanche,
19
mâchoiron, sole, capitaine etc. ; la communauté
des Sparidae : seiche, mérou, daurade, pageot etc. ; la
communauté du rebord du plateau : crevette blanche, langouste (PAG,
2009).
2.1.7 Présentation de la mangrove
La ville de Saint-Louis et son hinterland abritent une
forêt exceptionnelle de palétuviers qui constitue la limite
septentrionale de la mangrove en Afrique. Cette mangrove à petits
palétuviers (Rhizophora racemosa et Avicenia africana)
a eu, au cours du Quaternaire lors du développement du paysage
lagunaire, une extension beaucoup plus importante vers l'amont du fleuve
Sénégal (ADC, 2005).
Au sens large du mot, la mangrove est définie comme
étant l'ensemble des formations végétales arborescentes ou
buissonnantes qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou fluviaux
des côtes tropicales (Marius, 1985) cité par (ADC, 2005). La
mangrove joue également un rôle de régulateur
écologique par la protection des côtes et des berges du fleuve
Sénégal, la régulation des crues et le contrôle des
lâchers du barrage de Diama et des processus de sédimentation et
d'érosion des berges. La valeur intrinsèque de la mangrove se
mesure à la remarquable diversité des habitats qu'elle
recèle pour les espèces aquatiques et terrestres en servant de
frayères pour la faune halieutique (poissons, crustacés) et
d'abris pour de nombreuses autres espèces animales (exemple l'avifaune)
d'après ADC (2005).
2.1.8 Gestion de l'AMP
2.1.8.1 Cadre juridique
Le cadre légal régissant la gestion des AMP est
relatif au régime juridique du Domaine Public Maritime et au
régime juridique de la pêche maritime.
o Le régime juridique du Domaine Public
Maritime
La loi 76-66 du 02 Juillet 1976 portant Code du domaine de
l'État définit le statut juridique de la zone géographique
érigée en AMP en inscrivant dans les composantes du domaine
public naturel la mer territoriale (article 5a), soit 370 km à partir
des lignes de base : c'est le domaine maritime, imprescriptible et
inaliénable de par sa nature.
o Le régime juridique de la pêche
maritime
L'instrument principal en matière de
réglementation de la pêche maritime est le code de la pêche
maritime. Le décret 98-498 fixant les modalités de la loi portant
Code de la pêche maritime, complète et précise ce
dispositif juridique, notamment son chapitre 4 intitulé « Mesures
de conservation » qui détaille les engins de pêche
autorisés et le maillage des filets,
20
la taille et le poids minima des espèces capturables et
les zones réservées exclusivement à la pêche
artisanale.
2.1.8.2 Le cadre institutionnel
L'administration des AMP relève de la Direction des Aires
Marines Communautaires
Protégées (DAMCP) créée en 2012
sous la tutelle du Ministère de l'Environnement. Cette Direction est
représentée par le Conservateur (autorité administrative)
et son équipe. L'AMP de Saint-Louis travaille cependant avec la
Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) membre
du Comité de Gestion.
2.1.8.3 Les organes de gestion de l'AMP de
Saint-Louis
Pour la définition et la mise en oeuvre de règles
de gestion concertées de l'AMP, il a été mis
sur pied, à Saint-Louis, deux organes de gestion :
l'Assemblée Générale (AG) et le Comité de Gestion
(CG) qui agissent sous le contrôle et la Direction du Conservateur
(représentant de la tutelle, maître d'oeuvre du plan autour du
noyau) qui fédèrent dans un comité de gestion. Ces
instances appliquent un régime de cogestion qui associe les
différentes parties prenantes impliquées dans la création
de l'AMP avec l'appui de plusieurs partenaires comme des établissements
scientifiques (comme le Centre de Recherche Océanographique
Dakar/Thiaroye et l'Université Gaston Berger) des organisations
internationales (comme le WWF WAMER, Fish for life etc. ) et des organisations
locales (associations de conservation de l'environnement, organisations
professionnelles, GIE, etc.)...
2.1.8.4 L'Assemblée Générale
L'Assemblée Générale (AG) est l'organe
suprême du système de gestion participative des
espaces et ressources naturelles de l'AMP. C'est l'instance
qui défend les intérêts de l'AMP vis-à-vis des
autorités et des utilisateurs extérieurs, qui
réfléchissent et décident sur les questions qui
dépassent les intérêts propres des populations, incluant
ainsi les projets d'investissement communs. L'AG se réunit ordinairement
une fois par an. Le quorum est constitué par la majorité absolue
des membres. Les décisions sont prises, si possible par consensus, et en
cas d'impossibilité de l'obtenir, par la majorité des membres
présents.
2.1.8.5 Le Comité de Gestion
Mis en place en 2005, le Comité de gestion de l'AMP de
Saint-Louis est composé de 20
membres. Il est l'organe exécutif du système et
la principale instance de décision de l'AMP. C'est l'organe qui analyse
les propositions d'initiatives de développement durable associées
au processus de cogestion qui seront soumises à l'AG. Le Comité
de Gestion travaille en association avec tous les acteurs présents dans
l'AMP et constitue un lieu d'échanges,
21
d'information et de réflexion sur les
problématiques de l'AMP et l'évolution de l'environnement
marin.
2.2. Matériel
Pour la réalisation de cette présente
étude, différents types de matériels ont été
utilisés. Il s'agit de :
2.2.1. Un questionnaire administré aux
pêcheurs de Saint-Louis
Ce questionnaire destiné aux pêcheurs de la commune
de Saint-Louis a permis de recueillir auprès des pêcheurs des
informations relatives aux impacts des récifs artificiels sur les
ressources halieutiques (cf. Annexe 4).
2.2.2. Des rapports de l'état de
référence de 2009 et de la pêche expérimentale de
2015 Le tableau (3) ci-dessous résume les différents
matériels utilisés lors des deux pêches
expérimentales.
Tableau 3 : Matériels
utilisés lors de l'état de référence de 2009 et de
la pêche de 2015
Ressources
|
Etat de référence 2009
|
Pêche expérimentale 2015
|
Ressources humaines
|
Une équipe de quatre (4) scientifiques du
CRODT accompagnée des pêcheurs :
> Un biologiste des pêches ;
> Un ingénieur hydro-acousticien ;
> Un technicien supérieur en physique et
environnement ;
> Un technicien en chimie
|
Trois équipes dont une équipe palangre, une
équipe FMDF et une équipe de terrain pour le décompte. Et
aussi un pêcheur à l'épervier sur le fleuve et dans la zone
estuarienne. Dans les équipes nous avions :
> des scientifiques (biologiste,
océanographe, ancien du CRODT) ;
> des pêcheurs et membres du comité
de gestion ;
> des gestionnaires et agents de l'AMP
|
Ressources matérielles
|
Une pirogue motorisée
Une senne de plage de 250m ; seaux et plateaux
Une clé de détermination des espèces
Une balance de pesée
Une planche à mesurer pour les fréquences de
tailles
Une sonde ACL-1183 multi paramètres
Un accumulateur
Un sondeur acoustique Hondex HE-51C
Un GPS Garmin GP-76
|
Deux pirogues motorisées ;
Une senne tournante, des palangres, FMDS, des
éperviers, des lignes et des trémails ;
Deux balances électroniques de précision 0,1g et
de
portée maximale 2,2kg pour l'une et 7kg pour
l'autre ;
Trois GPS
Deux ichtyomètres
Une trousse de dissection
Un disque de Secchi de diamètre 10-15cm
Une sonde multi paramètres (YSI 85) qui permet
d'avoir l'oxygène, la conductivité, la
température et la
salinité ;
Un réfractomètre ;
Trois bouteilles de Niskin pour les
prélèvements d'eau de fond Une benne mécanique pour
connaître la nature du fond
Deux sondeurs à main pour connaître la
profondeur du point de prélèvement
|
Stations
|
3stations (Keur bernard, Keur Barka et Pilote)
|
9 stations
|
Période
|
Deux jours, Mai 2009
Saison froide : Décembre à Mai
|
Deux jours, Mars 2015
Saison froide : Décembre à Mai
|
|
23
2.2.3. Un questionnaire administré aux femmes
transformatrices des huîtres à Diél Mbam
Le questionnaire destiné aux femmes transformatrices des
huîtres à Diél Mbam a permis de
recueillir des informations sur l'impact du reboisement de la
mangrove sur les produits malacologiques et l'avifaune (cf. Annexe 5).
2.2.4. Un guide d'entretien destiné aux
gestionnaires et partenaires de l'AMP
Ce guide a permis de recueillir le point de vue des
différents acteurs que sont les services
techniques, la commission scientifique, ainsi que des
personnes ressources, sur l'impact des activités de restauration des
écosystèmes dégradés de l'AMP sur la
biodiversité marine et côtière. Des démarches
méthodologiques ont été proposées par la suite pour
le suivi de l'immersion des récifs artificiels et du reboisement de la
mangrove ainsi que des indicateurs nécessaires (cf. Annexe 6).
2.2.5. Une fiche de suivi de la mangrove reboisée
en 2012 à Diél Mbam
L'expérience est effectuée après la mise en
place d'une fiche de suivi de la mangrove qui a
permis de recueillir des données sur les
paramètres physico-chimiques de la zone et son impact sur les ressources
malacologiques et sur l'avifaune (cf. Annexe 7).
2.2.6. Des logiciels
Le logiciel Sphinx a permis l'élaboration, la collecte et
le traitement de données des
questionnaires. Quantum gis est utilisé pour la
cartographie de la parcellaire de mangrove reboisée en 2012 et la
localisation des différentes placettes. Google Earth a permis la
localisation de l'AMP avec les villages périphériques et les
différentes zones reboisées. Le
logiciel Past (Pa leontological statistics) est
utilisé pour le traitement des informations recueillies dans la
mangrove. Microsoft Office Word et Excel aussi sont utilisés pour la
rédaction et le traitement de certaines données des
questionnaires.
2.3. Méthodes
Dans le cadre de cette recherche différentes
méthodes ont été adoptées pour recueillir des
informations relatives aux impacts des différentes activités de
restauration des écosystèmes. Parmi ces méthodes on peut
citer :
2.3.1. La recherche documentaire
Cette phase consistait à faire des recherches sur
internet et de consulter des documents portant sur différents sujets
relatifs à la thématique étudiée. Il s'agit des
revues, des rapports, des plans de gestion et des travaux scientifiques portant
sur les AMP et les activités de restauration des
écosystèmes dégradés dans le monde et au
Sénégal en particulier.
Cependant, ces recherches nous ont conduit aux structures
comme la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées
(DAMCP), les AMP de Saint-Louis et de Joal, le Conseil Local de Pêche
Artisanale de Saint-Louis (CLPA-SL) et le service des pêches,
combinés avec les données découlant de nos entretiens et
expériences sur le terrain afin d'enrichir davantage nos connaissances
sur le sujet traité.
2.3.2. L'élaboration des questionnaires
administrés aux pêcheurs artisanaux de la commune de Saint-Louis
et aux femmes transformatrices de Gandiol (Village de Diél Mbam)
2.3.2.1 Echantillonnage pour la commune de
Saint-Louis
Il est nécessaire de définir au
préalable un échantillon représentatif pour que les
résultats des enquêtes puissent traduire par extrapolation la
réalité exprimée par les acteurs. Cependant, en termes
d'effectif, le nombre de pirogues (unités de production)
enregistré par la DPSP en 2015 tourne autour de 3847.
La taille de l'échantillon a été
déterminée avec la méthode de Fisher
(Diop, 2006) qui fait intervenir trois (3) paramètres (Ne, N et
n).
Ne=taille de l'échantillon à interroger N=taille
de la population estimée à 3847 et n=1/d2
???? = ??
[1+(?? ??)] avec d= erreur de 10% et ?? =
1
24
D'où l'échantillon Ne=97, donc pour un
degré de précision de 90%, quatre-vingt-dix-sept (97)
pêcheurs dans quatre-vingt-dix-sept (97) unités de production ont
été interrogés, pour la plupart il s'agit des capitaines
de navigation qui sont généralement d'origine Saint-Louisienne,
dans l'objectif d'obtenir des résultats représentatifs.
25
2.3.2.2 Echantillonnage pour la commune de Gandiol
(Diel mbam)
Il existe 257 femmes transformatrices des huîtres au
niveau de Diel Mbam, qui se sont constituées en GIE (GIE Bokk Diom). En
utilisant la méthode de Fisher, avec une erreur de 15%, trente-sept (37)
femmes transformatrices ont été questionnées, ce qui
rapporte une représentativité de 85%.
2.3.3 Elaboration d'un guide d'entretien destiné
aux gestionnaires, comités et partenaires de l'AMP
Le guide d'entretien est administré aux gestionnaires
et personnes ressources de l'AMP dans
le sens de renforcer les questionnaires. Il regroupe des
questions relatives aux différentes causes de la dégradation des
écosystèmes marins et côtiers, de leurs conséquences
sur les ressources, de l'importance des activités d'immersion de
récifs artificiels et du reboisement de la mangrove et l'analyse des
impacts que ces activités pourraient avoir sur la biodiversité
marine et côtière (cf. Annexe 6).
2.3.4 Analyse comparative des rapports de l'état de
référence en 2009 et de la pêche expérimentale de
l'AMP en 2015
2.3.4.1 Etat de référence en 2009 : la
méthode de la pêche expérimentale
Trois (3) opérations de pêche ont eu lieu au
niveau de l'AMP de Saint-Louis. Les stations Keur Bernard, Keur Barka et Pilote
correspondent respectivement aux positions de début, de milieu et de fin
de l'AMP. Ce choix est fait après concertation avec les pêcheurs
et les membres des comités de gestion. Chacune des stations a
été subdivisée en trois parties pour l'étude des
paramètres physico-chimiques et bathymétriques. Les pêches
ont eu lieu le jour principalement à 9heures 30 et à 18heures,
pour une durée moyenne de 45 minutes. Les espèces
capturées ont été traitées suivant le classement en
raison de leurs tailles, couleur, rareté ou appartenance zoologique,
elles ont été triées, dénombrées et
pesées, et les plus nombreuses et/ou de petite taille sont
regroupées et formant un tas homogène. Ainsi, un
échantillon est prélevé, trié,
dénombré et pesé, et le nombre restant est
évalué en termes de nombre de sceau. Les informations
collectées sont constituées et analysées dans une base de
données comprenant des variables, indépendamment des profils
bathymétriques et physico-chimiques.
2.3.4.2 La méthode de la pêche
expérimentale effectuée en 2015
Des opérations de pêches ont eu lieu dans les 9
stations sur les 10 qui ont été retenues par la commission
scientifique (cf. Annexe 3). Ce choix est fait sur la base de l'essentiel des
lieux de pêche, de la zone de protection intégrale, de
l'embouchure et la liste des espèces focales
26
devant faire l'objet d'un suivi scientifique particulier.
Cependant, six types d'engins de pêche sont utilisés suivant un
calendrier prédéfini. Les poissons capturés sont
triés par espèce puis comptés et pesés, leur sexe
et leur stade de maturité sont déterminés. Les
paramètres physico-chimiques sont mesurés en surface et au fond
de l'eau simultanément avec les coups de pêche. Les informations
collectées sont constituées et analysées dans une base de
données.
2.3.5. Expérience sur la mangrove
L'expérience est faite pour déterminer la
productivité en termes de ressources malacologiques d'une parcelle de
mangrove reboisée en 2012 à Diél Mbam dans la
périphérie de l'AMP. Elle consistait à définir neuf
placettes de 1m2 chacune dans la parcelle de 90m2. Nous
avons procédé à la détermination des
coordonnées géographiques de la parcelle et de chaque placette,
puis des paramètres physico-chimiques et halogènes à
savoir la température de l'eau, la température ambiante,
l'humidité de l'air, le pH, la salinité et le nombre de
ressources malacologiques qui s'y trouvent (cf. Annexe 7). La parcelle et les
placettes sont cartographiées pour une meilleure présentation du
site.
2.3.6 Les logiciels
2.3.6.1 Cartographie de la parcelle reboisée en
2012 à Diél Mbam avec Quantum gis
Les coordonnées géographiques prises avec la
fiche de suivi de la mangrove sont traitées dans Excel et
exportées sur Quantum gis pour la cartographie de cette
parcelle et la digitalisation des différentes placettes.
2.3.6.2 Autres logiciels
Past est un logiciel statistique naturaliste
qui signifie « Paleontological statistics », utilisé en
paléontologie et aussi pour diverses recherches de biologie et de
géologie. Il a permis d'effectuer une analyse comparative des
données de l'état de référence de 2009 et de la
pêche expérimentale de 2015. De même pour Excel, nous avons
traité certaines données découlant des enquêtes au
niveau des pêcheurs et des femmes transformatrices.
Chapitre III. Résultats et discussions
3.1 Résultats
3.1.1 Typologie des acteurs
3.1.1.1 Répartition des personnes par
âge
Un échantillon de 97 pêcheurs (un pêcheur
par unité de production) a été interrogé afin
d'évaluer les impacts des activités d'immersion de récifs
artificiels sur la diversité halieutique (cf. Annexe 8). La figure 4
montre une variation importante de l'âge des enquêtés.
Cependant, 29,9% des interrogés ont entre 30 et 40 ans, 19,6% entre 40
et 50 ans, 16,5% entre 50 et 60 ans, 7,2% entre 60 et 70 ans et 6,2% entre 0 et
20ans. L'interrogation des femmes transformatrices a permis également
d'évaluer les impacts du reboisement de la mangrove sur les ressources
malacologiques et l'avifaune. La figure 5 montre que 29,7% des femmes
enquêtées ont entre 20 et 30 ans, 27% entre 30 et 40 ans, 27%
entre 40 et 50 ans et 16,2% entre 50 et 60 ans. Ces résultats indiquent
que la majorité des pêcheurs et femmes transformatrices
interrogé est relativement jeune.
7,20%
16,50%
19,60%
6,20%
29,90%
20,60%
0-20 ans 20-30 ans 30-40 ans 40-50 ans 50-60 ans 60-70 ans
27,00%
16,20%
27,00%
29,70%
27
Figure 4 : Variation de l'âge des pêcheurs
enquêtés Figure 5 : Variation de l'âge
des femmes transformatrices des huîtres
enquêtées
28
31.1.2 Organisation du travail des femmes
Toutes les femmes enquêtées se sont
organisées en GIE, ce qui leur facilitera l'acquisition de
financement. En ce qui concerne la cueillette et la
transformation des huîtres 54% des interrogées travaillent pour le
GIE, 27% travaillent de façon individuelle et 19% travaillent
quelquefois pour le GIE et parfois individuellement.
GIE Individuel Individuel et GIE
27%
19%
54%
Figure 6 : Répartition des femmes
enquêtées
3.1.1.3 Scolarisation des personnes
enquêtées
Toutes les 37 femmes transformatrices des huîtres
enquêtées ne sont pas instruites en français mais en arabe.
Néanmoins, c'est avec cette langue qu'elles assurent la gestion du
GIE.
L'analyse de la figure 7 révèle que 51,55% des
pêcheurs interrogés ne sont pas instruits en français mais
en arabe, et seuls 48,45% ont un niveau d'étude différent (du CI
à la terminale). Cela prouve que la scolarisation des habitants de la
commune de Saint-Louis (particulièrement Guet Ndar et Goxu Mbacc) est
très influencée par la pêche. Donc la sensibilisation des
enfants au niveau des écoles coraniques doit être
encouragée pour une meilleure prise de conscience sur l'importance de la
conservation des ressources halieutiques.
40,00%
60,00% 51,55%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
20,61%
9,30% 7,21% 5,15% 2,06% 1,03% 2,06% 1,03%
Figure 7 : scolarisation des pêcheurs
enquêtés
29
3.1.1.4 Zones d'exploitation
Les résultats de l'étude de la figure 8
indiquent que les principales zones de pêche des enquêtés
sont l'embouchure avec 51,10% et la Mauritanie 36,80%, ensuite le fleuve avec
4,3% et les zones de Cayar, Dakar, Casamance, Mbour et la sous-région
avec respectivement 2,4%, 1,8%, 0,6%, 0,6% et 2,4%. Cette forte concentration
de pêcheurs dans l'embouchure qui correspond à l'entrée de
l'AMP affecte négativement les zones de repos, de nurserie et de
reproduction de la biodiversité marine par le bruit des moteurs.
Concernant les femmes, la figure 9 montre que leur principale zone de
cueillette des huîtres est Diél Mbam selon 87,70% des
enquêtées, ensuite les zones périphérique de l'AMP
pour 11,2 % et puis au niveau des guirlandes confectionnées avec l'aide
d'un bailleur pour 1,10%. L'exploitation de ces huîtres s'effectue
naturellement dans la mangrove (racines de palétuviers) et seule 1,1%
utilise des guirlandes. La confection de ces dernières doit être
encouragée pour une exploitation rationnelle des ressources
malacologiques et une gestion durable des écosystèmes de
mangrove.
51,10%
36,80%
4,30% 2,40% 1,80% 0,60% 0,60% 2,40%
Figure 8 : différentes zones de pêche des
enquêtés
11,20%
1,10%
Diél Mbam
Périphérie AMP
Guirlande
87,70%
Figure 9 : Différentes zones de cueillette des
huîtres
30
3.1.2 Niveau d'information des acteurs
3.1.2.1 Niveau de connaissance de l'existence d'une zone
de protection intégrale (ZPI) L'étude du graphique
montre que 85% des enquêtés sont au courant de l'existence d'une
zone de protection intégrale à l'opposé de 15% qui
l'ignorent. Ce qui montre qu'une bonne partie des pêcheurs est
informée par la visibilité des balises et les missions de
sensibilisation effectuées dans cette zone.
Connaissent la ZPI Ignorent la ZPI
15%
85%
Figure 10 : Taux de connaissance de l'existence d'une
Zone de Protection Intégrale (ZPI)
3.1.2.2 Niveau de connaissance de l'immersion de
récifs artificiels
L'analyse des résultats montre que 77% des
enquêtés étaient au courant de l'immersion de récifs
artificiels contre 23% de notre échantillon. Donc une bonne partie des
pêcheurs sont informés des activités de restauration des
habitats dégradés au niveau de l'AMP de Saint-Louis.
23%
77%
Connaissent les récifs Ignorent les récifs
Figure 11 : Taux de connaissance de l'activité
d'immersion de récifs artificiels
31
3.1.2.3 Niveau de connaissance des activités de
reboisement de la mangrove
Toutes les femmes interrogées étaient au
courant des activités de reboisement de la mangrove et ont eu à y
participer durant les différentes années de reboisement (cf.
Annexe 9). Leur forte mobilisation est due à l'importance
accordée aux biens et services rendus par les écosystèmes
de mangrove, comme source de revenus et ayant une fonction de protection et de
fixation des sols. Un impact socio-économique positif envers la
population à travers les ressources malacologiques et l'avifaune est
noté.
3.1.3 Les activités de restauration des
écosystèmes dégradés de l'AMP
3.1.3.1 Les causes de la dégradation des
écosystèmes marins et côtiers
Selon les pêcheurs et les principaux gestionnaires, la
rareté de certaines espèces est principalement due à
l'absence d'habitat adéquat à leur reproduction et à leur
survie. Cela provient, du chalutage démersal, de la surpêche, de
l'utilisation de filet dormant etc. L'ensemble de ces causes notées est
à l'origine de la menace de certaines espèces listées par
les pêcheurs (cf. Annexe 11). Cependant, des mesures doivent être
prises par les différents gestionnaires des écosystèmes
marins et côtiers sur l'applicabilité des lois et
règlements visant une gestion durable des ressources halieutiques.
Les principales causes de la dégradation des
écosystèmes de mangrove au niveau de l'AMP sont : la salinisation
des sols selon 40,90% des femmes enquêtées, l'ouverture de la
brèche d'après 18,90% , le barrage de Diama selon 9,60%, les
changements climatiques pour 8,80%, l'utilisation d'instruments destructeur des
racines de palétuviers lors de la cueillette des huîtres selon 8%,
l'érosion côtière d'après 5,8% et l'acidité
des sols selon 8%.
40,90%
18,90%
8,80% 8,00% 9,60% 8%
5,80%
Figure 12 : Différentes causes de la
dégradation de la mangrove selon les femmes transformatrices
32
3.1.3.2 Les conséquences de cette
dégradation des écosystèmes mangrove
L'analyse de la figure 13 montre que les conséquences
de la dégradation de la mangrove sont la baisse de la production
ostréicole selon 70%, une baisse des revenus d'après 20% et
le déracinement des palétuviers selon 10% des femmes
enquêtées. Cependant, on constate que la dégradation de
la mangrove favorise une baisse de la production ostréicole qui se
répercute sur la vie socio-économique des femmes
transformatrices des huîtres à Diél Mbam.
Cependant, Badji (2012) stipule que les activités de production sur
la mer et les côtes sont perturbées par l'absence d'habitat ou
de végétation, et les conséquences de la
dégradation sont multiples et néfastes pour l'environnement et
se répercutent sur la vie socio-économique de la population
Baisse de la production ostréicole
Baisse des revenus Déracinement des arbres
20%
10%
70%
Figure 13 : Conséquences de la
dégradation de la mangrove selon les femmes transformatrices
3.1.3.3 L'impact de l'immersion des récifs
artificiels sur les ressources halieutiques
En 2009, l'AMP de Saint-Louis dans le cadre de ses
activités d'aménagement, a bénéficié d'un
appui de Compact/FEM, pour la confection et l'immersion de trois cent deux (302
récifs artificiels) dans les zones de frayères (Zone de
Protection Intégrale) avec une technologie locale. Puis en 2014, sous le
financement du projet FEM, l'Aire Marine Protégée de Saint-Louis
à travers le GIE Suxali AMP a confectionné quatre cents (400)
récifs artificiels pour contribuer à l'atteinte des objectifs de
conservation du site. Ainsi, dans le courant du mois d'octobre, l'équipe
en place a programmé l'immersion des récifs artificiels en
mer.
3.1.3.3.1 Analyse comparative des résultats des
études biologiques de 2009 et de 2015 En 2009, vingt-cinq (25)
taxons d'un poids total de 73 kg ont été dénombrés
alors qu'en 2015 trente-quatre (34) taxons d'un poids total de 87,223 kg ont
été inventoriés au niveau de l'AMP de Saint-Louis. Pour
une période de six (6) ans, le nombre de taxons a évolué
de neuf (9) points avec un différentiel de poids de 14,223 kg.
33
Seules 12 espèces que sont Brachydeuterus auritus,
Chlorocombis chrysurus, Drepane africana, Cynoglossus senegalensis, Ephippion
guttifer, Ilisha africana, Pentanemus quinquarius, Pseudotolithus senegalensis,
Sardinella aurita, Sardinella maderensis, Stromateus fiatola et
Trichiurus lepturus sont communes aux deux pêches. Ainsi, ces 12
espèces en commune peuvent être considérées comme
étant la base permanente du peuplement de l'AMP de Saint-Louis en saison
froide. Cependant, en 2015, environ 402 individus composés de 34
espèces, appartenant à 20 familles ont été
identifiées (Cf. Annexe 12). En termes de diversité
spécifique la famille des Scianidea et des Mugilidae avec quatre (4)
espèces chacune sont les plus représentatives, viennent ensuite
les Ariidae (3 espèces) et les Portunidae (2 espèces). Ce
résultat peut être expliqué par l'effort de conservation
consentis pour l'amélioration de la remontée biologique au niveau
de l'AMP.
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
Etat de référence 2009 Pêche
expérimentale 2015
73
25
87,223
34
Poids (Kg) Taxons
Figure 14: Taxons et poids dénombrés
à l'AMP lors des deux pêches expérimentales
3.1.3.3.2 Niveau de satisfaction des pêcheurs
après immersion de récifs artificiels
Selon 44,4% des pêcheurs interrogés, l'immersion de
récifs artificiels est assez satisfaisante contrairement à 55,6%
qui pensent que l'activité n'est pas satisfaisante.
Satisfaisant Très
satisfaisant
Peu
satisfaisant
Pas
satisfaisant
Pas satisfaisant Peu satisfaisant Satisfaisant
Très satisfaisant
55,60%
28,90%
15,50%
0,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
34
Figure 15 : Niveau de satisfaction des
pêcheurs après immersion de récifs artificiels
3.1.3.4 L'impact du reboisement de la mangrove sur les
ressources malacologiques et l'avifaune
3.1.3.4.1 Le reboisement de la mangrove
Le GTE Bokk Diom de Diéle Mbam a effectué un
reboisement de mangrove sur une superficie de trente (30) hectares dans six
sites au niveau de la zone périphérique de l'AMP de Saint-Louis
sous financement du projet GIZC en 2015. Cette activité s'inscrit dans
le cadre des stratégies d'adaptation aux changements climatiques par la
réhabilitation des écosystèmes de mangroves. Pour une
bonne productivité de la mangrove en termes de ressources
malacologiques, il faut une durée de cinq (5) ans d'après la
communication personnelle du président de la commission
aménagement et suivi écologique M. Ahmet Sène Diagne, car
la mise en place d'une biodiversité nécessite un long processus.
En 2012 également, le GTE Bokk Diom avait effectué un reboisement
de mangrove sur une superficie de vingt-cinq (25) hectares sous financement du
projet FEM.
35
3.1.3.4.2 Les impacts
L'interrogation des femmes montre que le reboisement de la
mangrove a des impacts positifs sur l'avifaune. Ces derniers sont notés
lors de la cueillette des huîtres à travers la présence
d'un nombre important d'oiseaux, de nids, de petits oiseaux et des oeufs. Ceci
confirme le rôle de lieu de refuge et de reproduction que joue la
mangrove sur l'avifaune. L'analyse du graphique montre une production
ostréicole mensuelle de 15kg selon 49%, 20kg d'après 35% et 10kg
pour 16% des femmes interrogées. Ces dernières ont
constaté une baisse de la production ostréicole depuis
l'ouverture de la brèche, ce qui se répercute sur leur vie
socio-économique. Cependant, il est nécessaire d'intensifier le
reboisement de la mangrove malgré l'impact positif noté.
Production ostréicole mensuelle des
femmes
35%
10Kg 15Kg 20Kg
16%
49%
Figure 16 : Production ostréicole
mensuelle des femmes transformatrices
Les résultats de notre enquête effectuée
au niveau des femmes transformatrices des huîtres à Diél
Mbam et l'interrogation des gestionnaires ont révélé que
l'activité de reboisement de la mangrove a un impact positif sur les
ressources malacologiques car la mangrove sert de support, de lieu de
reproduction et de grossissement de plusieurs espèces halieutiques et
l'avifaune.
L'évaluation des ressources malacologique sur une
parcelle de 90m2 reboisée en 2012 a montré la
présence de six (6) potamides (Potamide graecus) et treize (13)
terriers de crabes violonistes (Uca tangeri) en moyenne dans chaque
placette de 1m2, des indices de présence d'oiseaux tels que
les limicoles et des mollusques telles que les arches sont également
notées dans la zone (Photo1).
36
Photo 1 : Ressources malacologiques
(potamides et crabe violoniste dans son terrier) retrouvées dans les
placettes de mangrove (échelle : 6méga pixels)
Figure 17 : Carte de la parcelle de
mangrove
Le processus est suivi avec la mesure des paramètres
physico-chimiques environnementaux de la zone de mangrove de Diél Mbam
tels que la température ambiante, la température de l'eau, le pH,
la salinité, l'humidité relative. Ces données constituent
des informations supplémentaires dont l'AMP ne disposait pas (Tableau
4).
37
Photo 2 : Mesure des paramètres
physico-chimiques de la zone de mangrove (échelle : 6 méga
pixels)
Tableau 4 : Paramètres environnementaux de la
zone de mangrove
Coordonnées géographiques
|
Paramètres physico-chimiques
|
X
|
Y
|
T°e
|
T°a
|
HR
|
Ph
|
S
|
339861
|
1763542
|
|
|
|
|
|
339835
|
1763593
|
|
|
|
|
|
339817
|
1763615
|
25-27
|
27,4
|
63
|
7,01-7,57
|
22-26
|
339818
|
1763679
|
|
|
|
|
|
339742
|
1763815
|
|
|
|
|
|
339717
|
1763846
|
|
|
|
|
|
339705
|
1763919
|
|
|
|
|
|
339820
|
1763754
|
|
|
|
|
|
339857
|
1763530
|
|
|
|
|
|
|
T°e=Température de l'eau pH=Potentiel
hydrogène
T°a=Température ambiante S=Salinité
HR=Humidité relative
3.2 Discussion
3.2.1 Impacts de l'immersion des récifs
artificiels
Les résultats de la comparaison de l'état de
référence de 2009 et de la pêche expérimentale de
2015 ont montré une évolution du nombre de taxons passant de 25
à 34 (Figure 15). Cette progression est également notée au
niveau du poids des captures passant de 73 kg en 2009 à 87,223 kg en
2015. Ceci est en concordance avec les résultats notés au niveau
de l'AMP de Joal (Rapport d'activité, 2011) après l'immersion de
récifs coquillage avec l'apparition de certaines espèces qui
étaient devenues rares telles que le Mérou et des
juvéniles de Tassergal au terme des quatre saisons.
Selon Claudet (2006) les récifs artificiels
constituent un moyen de créer de la biomasse par l'installation de
nouveaux peuplements, ces mesures de gestion concernent
l'écosystème, l'ensemble des communautés. Or, les
interactions entre les espèces de poissons sont complexes et les
caractéristiques biologiques et les dynamiques de chaque espèce
font qu'elles sont chacune affectées de manière
spécifique.
48
40
24
88
80
72
64
56
32
Taxons
Poids (Kg)
38
Figure 18 : Evolution des taxons et du poids des
captures dans l'AMP de 2009 à 2015
39
Les résultats de l'enquête des pêcheurs ont
révélé que l'immersion de récifs artificiels n'est
pas satisfaisante et qu'aucun impact positif n'est noté selon 55,6% des
interrogés contre 44,4% qui affirment que l'activité est assez
satisfaisante car ils ont noté le retour progressif de certaines
espèces indicatrices (par exemple le Mérou) et l'apparition de
poulpes. En effet, les récifs constituent des habitats adéquats
pour les espèces démersales. Cependant, l'évaluation de
l'activité par les pêcheurs s'est basée sur une absence
d'indicateurs, une configuration des récifs non adéquate à
la zone immergée. Ceci est confirmé par (Claudet, 2006) qui
stipule que les interactions entre la zone mise en protection et les zones
adjacentes non protégées sont une source de polémiques en
raison du manque de preuves permettant de décrire ces impacts et de
mesurer leur importance. D'un point de vue halieutique, les AMP et les
récifs artificiels ne sont pas des mesures mono-spécifiques de
gestion des pêches, comme peuvent l'être les limitations en taille
des individus prélevés ou des captures de certaines
espèces Claudet (2006). Un suivi des récifs artificiels
immergés a été fait par une équipe de plongeur
sous-marine « Nautilus Plongée » en 2014. Cette plongée
avait pour objectif de constater l'impact sur la vie aquatique
consécutif à l'immersion de récifs artificiels.
Comme résultat il a été impossible de
repérer le moindre récif artificiel car la turbidité de
l'eau empêchait tout repérage. Ce résultat de la
qualité de l'eau peut être justifié par les photographies
aériennes capturées sur Google Earth à cette
période (Photo 1 et 2) qui montrent un échange important d'eau du
fleuve vers la mer par l'intermédiaire de la brèche. Selon
Nautilus plongée (2014), s'il est avéré que ce sont les
eaux du fleuve par l'intermédiaire de la brèche qui contribuent
à instaurer cette turbidité, il serait envisageable soit de faire
des repérages en amont de la brèche en direction du nord soit de
s'éloigner de la côte en direction du large.
AMP Saint-Louis
Echanges d'eau du fleuve vers la mer par l'intermédiaire
de la brèche ouverte en 2003
Photo 1 : photographie aérienne
de la zone d'immersion de récifs artificiels et qualité de l'eau
en 2014 (Mai 2014)
AMP Saint-Louis
Echanges d'eau et apports de sable fin du fleuve vers la mer par
l'intermédiaire de la brèche
40
Photo 2 : photographie aérienne
de la zone d'immersion de récifs artificiels et qualité de l'eau
en 2014 (Août 2014)
Le suivi d'un récif artificiel recouvre toutes les
actions qui visent à mesurer, analyser puis rendre compte des
interactions qui se développent sur le site d'immersion et dans l'aire
d'influence du récif entre, la structure immergée, la colonne
d'eau et le substrat, la faune et la flore marines, les activités
humaines (DSIRA, 2012). Pour pouvoir caractériser l'ensemble des
interactions développées sur un site d'immersion, le suivi peut
se structurer autour de 7 composantes définies de la manière
suivante :
o suivi de la structure et de la qualité des fonds ;
o suivi de l'évolution physique des structures
immergées ;
o suivi des faunes et flores fixées ;
o suivi ichtyologique ;
o suivi des pêches ;
o suivi des activités développées sur les
récifs artificiels ;
o suivi des milieux sensibles d'intérêt
patrimoniaux.
Le suivi d'un récif va consister à
caractériser les interactions « réelles » qui
s'instaurent à la suite de l'immersion du récif. La mise en place
du suivi a vocation à faire appel à des champs d'analyse qui
relèvent de disciplines diverses, telles que l'écologie, la
sociologie, l'économie, la technologie des activités maritimes
(DSIRA, 2012). En somme, l'analyse des résultats de nos
différentes études nous a permis d'affirmer que l'immersion des
récifs artificiels a contribué partiellement à la
restauration des habitats dégradés en ayant des impacts positifs
sur la biodiversité halieutique. Donc la première
hypothèse est partiellement vérifiée.
41
3.2.2 Impacts du reboisement de la mangrove
L'écosystème de mangrove a la
particularité de pouvoir se développer dans un milieu soumis
à d'énormes variations au cours du temps, rythmé par les
marées et les crues sur des sols sursaturés d'eau, manquant
d'oxygène et salés. La mangrove est aussi dépendante de
plusieurs facteurs : la sécheresse, la gestion des grands barrages et
aménagements sur le fleuve Sénégal et la dynamique
urbaine. Le reboisement de la mangrove est une activité primordiale dans
la gestion des zones côtières. Les résultats de
l'expérience sur la parcelle de mangrove et l'interrogation des femmes
transformatrices prouvent qu'elle constitue un écosystème dont le
reboisement a un impact positif sur les ressources malacologiques et sur
l'avifaune. Ces résultats sont en conformité avec ceux de Badji
(2012) qui précise que beaucoup d'espèces vivent dans les
côtes, et les critères et leur mode de vie permettent de
distinguer plusieurs groupes.
Ces derniers sont constitués par la faune terrestre
qui comprend les oiseaux, les insectes, les reptiles et les mammifères,
et la faune marine qui regroupe les huîtres, les littorines et les
chtamales. Les oiseaux d'eau qui s'y trouvent essentiellement
prélèvent leurs proies des produits des végétaux.
C'est le cas des Pélicans (Pelecanus rufescens), les Cormorans
(Phalocrocorase africanus) et tant d'autres. Il y'a les animaux qui
occupent les substrats vaseux et sablo-vaseux comme les crabes violonistes, des
poissons, etc. sont trouvés dans les zones de mangrove. La mangrove est
une zone très riche en matière de ressources animales et
végétales. Elle a donc besoin des conditions particulières
pour sa mise en place et d'une bonne protection (Badji, 2012).
Marius (1985) stipule que dans les écosystèmes
de mangrove, les mollusques sont représentés par les
huîtres qui se fixent sur les racines échasses des Rhizophora,
auxquelles sont associés quelques gastéropodes et des bivalves.
L'analyse des résultats de nos différentes études nous a
permis d'affirmer que le reboisement de la mangrove a contribué
partiellement à la restauration des habitats dégradés en
ayant des impacts positifs sur les ressources malacologiques et sur l'avifaune.
Donc la deuxième hypothèse est vérifiée.
3.2.3 Impacts de la brèche
Pour la brèche, Niang (2012) précise que
l'ouverture de cette brèche risque d'avoir des conséquences
imprévisibles sur la zone. « La brèche va avoir un impact
environnemental difficile à gérer. Elle menace directement les
îlots environnants et va détruire la mangrove qui sert de refuge
et de lieu de reproduction aux poissons, aux tortues et à plusieurs
espèces d'oiseaux ». Le canal a suscité également de
grandes inquiétudes du côté de certaines ONG.
42
De l'avis d'A. Soumaré chargé de programme au
WWF WAMER, « l'ouverture de cette brèche permet l'arrivée
frontale des vagues de l'océan, ce qui provoque une érosion
mécanique de la langue de Barbarie et entraîne une modification de
la mangrove ». D'autres affirment que la brèche va perturber tous
les écosystèmes du milieu. Déjà, les bancs de
sables (en particulier l'îlot aux oiseaux du PNLB) qui servaient de
nichoirs à certains oiseaux et tortues, sont en train de
disparaître à cause des eaux. De même, l'AMP de Saint-Louis
dont l'objectif est de promouvoir le repos biologique des espèces, donc
une zone en principe tranquille et peu perturbée se connecte sur la
brèche devenue le passage privilégié des pêcheurs de
Guet Ndar. C'est donc dans la confrontation de toutes ces positions par rapport
à cette nouvelle embouchure (passage obligé des espèces
qui se reproduisent dans le fleuve et lieu de croissance des juvéniles
de poissons d'eau saumâtre et des cétacés) que
réside toute la complexité de la gestion de l'AMP de Saint-Louis
par rapport à une brèche diversement appréciée par
les principaux acteurs (Niang, 2012). Donc la sensibilisation des
pêcheurs sur l'importance d'une AMP doit être renforcée et
le projet de stabilisation de la brèche doit être
accéléré afin de réduire les nombreuses pertes
enregistrées depuis l'ouverture de cette brèche.
3.2.4 Impacts du barrage de Diama
En ce qui concerne le barrage de Diama, sa construction a
contribué à une déstabilisation de
l'écosystème du delta dans son ensemble avec des
conséquences négatives sur l'ichtyofaune. Kane (2005) estime que
la biodiversité des poissons est menacée dans le cadre de
l'après barrage. En effet, les ouvrages du barrage constituent des
barrières physiques contre la migration des poissons et entraînent
une perte d'habitat du fait du rétrécissement de la zone
estuarienne. Le mode de gestion du barrage de Diama (retenues et lâchers
périodiques d'eau) entraîne des variations brusques des conditions
hydrodynamiques néfastes aux poissons évoluant dans l'estuaire.
Selon les techniciens du service de l'hydrologie de Saint-Louis, les impacts
ichtyologiques n'ont pas été pris en compte lors de la
construction du barrage. Les techniciens du service régional des
pêches y voient une des causes majeures de la diminution des ressources
halieutiques dans la zone. Avec le barrage, le peuplement marin
inféodé à l'estuaire s'arrête à Diama et
n'atteint plus ses zones de reproduction situées en amont. Globalement,
on assiste à une diminution importante voire à une disparition
d'espèces à affinité marine ou estuarienne comme
Ethmalosa fimbriata, Tilapia guineensis etc. (Niang,
2012).
3.2.5 Indicateurs de suivi proposés
Dans le cadre des activités d'aménagement d'une
AMP, des suivis sont très utiles. Cependant, nous proposons des
indicateurs de suivi de la biodiversité halieutique et de l'avifaune
qui
43
permettront une meilleure évaluation des
activités de restauration des écosystèmes de l'AMP.
Relativement pour le suivi des récifs artificiels et du reboisement de
la mangrove, les indicateurs biologiques et socio-économiques pourront
être définis :
3.2.5.1 Indicateurs biologiques
En ce qui concerne les indicateurs biologiques, nous avons :
o l'augmentation ou la diminution de la taille des
espèces focales capturées dans la zone de protection
intégrale lors des pêches expérimentales ;
o l'augmentation ou la diminution du poids moyen des
espèces focales capturées dans la zone de protection
intégrale lors des pêches expérimentales ;
o l'augmentation ou la diminution du nombre d'alevins
capturés dans la zone de protection intégrale ;
o l'apparition de nouvelles espèces indicatrices ;
o la richesse spécifique des captures ;
o l'augmentation ou la diminution du nombre d'oiseaux
décomptés lors des suivis aviaires ;
3.2.5.2 Indicateurs socio-économiques
Comme indicateurs socio-économiques, nous avons
proposés :
o l'augmentation ou la baisse de revenu des pêcheurs ;
o l'augmentation de l'effort de pêche ;
o l'augmentation de la fréquentation de la zone de
pêche artisanale modérée.
Ces indicateurs déduits de l'interrogation des
gestionnaires, des pêcheurs et de la recherche bibliographique,
constituent des outils qui permettront de donner une information simple,
quantitative et qualitative et d'évaluer la communication sur les
activités d'aménagement de l'AMP de Saint-Louis.
44
Conclusion et perspectives
Conclusion
Cette étude sur les activités de restauration
des écosystèmes dégradés de l'AMP de Saint-Louis
nous a permis de montrer qu'au-delà des conséquences de la
dégradation de ces écosystèmes, le potentiel de la
biodiversité marine et côtière de la zone reste encore
relativement important. L'immersion des récifs artificiels est
jugée satisfaisante selon 55,6% des pêcheurs enquêtés
contre 44,4% qui pensent que l'activité est assez satisfaisante.
Néanmoins, on note une évolution du nombre de taxons et du poids
qui passent respectivement de 25 à 34 et de 73kg à 87,223 kg. En
ce qui concerne le reboisement de la mangrove, l'activité est
satisfaisante d'après toutes les femmes transformatrices des
huîtres interrogées et les gestionnaires de l'AMP.
De nombreux impacts attendus des récifs artificiels
restent encore à démontrer. Des méthodes
d'évaluation sont donc encore nécessaires pour une bonne gestion
de ces aménagements. Ces améliorations peuvent passer par un
perfectionnement des protocoles expérimentaux (Claudet, 2009). Tout au
long de notre étude, nous nous sommes intéressés qu'aux
impacts halieutiques des récifs artificiels bien que des indicateurs de
suivi ont été proposés. Il convient de développer
en parallèle aux méthodes de suivi proposé ci-dessus, des
méthodes adéquates d'évaluation et des indicateurs
associés, en relation avec les objectifs socio-économiques pour
une gestion intégrée des zones côtières. En outre,
l'écosystème mangrove doit faire l'objet d'une attention
particulière afin de limiter sa dégradation qui entrainerait une
perte de biodiversité. Il y'a un grand besoin de mieux comprendre les
impacts des changements de l'environnement sur la flore et la faune de la
mangrove. Les mangroves doivent être considérées en tant
que capital économique. Cependant, l'interrogation des acteurs directs
de la ressource a permis de confirmer l'impact de ces activités sur la
biodiversité marine et côtière. Ces impacts relativement
positifs prouvent la nécessité d'intensifier l'immersion de
récifs artificiels et le reboisement de la mangrove et d'adopter des
méthodes de suivi adéquates. Cependant, comme le rappelle Sumaila
& Charles (2002), la gestion d'une AMP doit se reposer sur « un
triangle de paradigme dont les sommets représentent trois objectifs de
gestion différents : la conservation de la biodiversité,
l'efficacité économique et l'équité sociale ».
Si la pertinence de la conservation de la biodiversité dans une AMP
n'est pas à démontrer, celle de l'efficacité
économique et l'équité sociale sont moins bien admises
dans la mise en oeuvre des AMP.
45
En effet, l'efficacité économique qui renvoie au
rapport entre les moyens mis en oeuvre et les résultats obtenus tout
comme l'équité sociale qui fait référence aux
retombées de l'AMP sur les différents usagers légitimes
des ressources halieutiques, sont aussi cruciales quant à leur prise en
compte dans la gestion d'une AMP.
Perspectives
Les perspectives pour la restauration des
écosystèmes dégradés de l'AMP sont multiples. Il
s'agit entre autres de :
y' renforcer l'immersion de récifs artificiels avec des
épaves ;
y' effectuer des missions de suivis réguliers des
récifs immergés ;
y' reboiser en permanence la mangrove et veiller à
l'assainissement des sites ;
y' aménager les zones de mangroves en des sites
d'écotourisme ;
y' renforcer les activités de sensibilisation des
pêcheurs sur l'utilité de respecter la zone
de protection intégrale (ZPI) ;
y' organiser des sessions de formation sur les techniques de
production ostréicole durable
par la confection de guirlandes ;
y' instaurer une durée de repos biologique convenable des
espèces marines et côtières.
46
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d'Aires Marines Protégées de l'Afrique de l'Ouest (RAMPAO).
Evaluation de l'efficacité de gestion des AMP du Réseau d'aires
Marines Protégées en Afrique de l'ouest
xiv
Table des matières
DEDICACES ii
Avant-propos iii
Remerciements iv
Résumé vi
Abstract vii
Liste des sigles et acronymes viii
Liste des tableaux ix
Liste des figures x
Sommaire xi
Introduction 1
Chapitre I : Revue bibliographique
4
DEFINITION DE CONCEPTS ET ANALYSE CRITIQUE DE LA
LITTERATURE 4
Aire Protégée 4
Aire marine protégée 4
La restauration 5
L'écosystème 6
Ecosystèmes dégradés 6
Les récifs artificiels 7
La mangrove 8
La biodiversité de la mangrove 9
L'impact 9
La biodiversité 9
La biodiversité marine et côtière
10
Chapitre II : Présentation du site,
matériel et méthodes 11
2.1. Présentation du site 11
2.1.1 Cadre sociodémographique de Saint-Louis
11
2.1.2 Cadre socioéconomique : domaines
d'activités 11
2.1.2.1 La pêche 11
2.1.2.2 Les activités connexes 12
2.1.2.3 Les autres activités économiques 12
2.1.3 Présentation de l'AMP de Saint-Louis
12
2.1.3.1 Facteurs biophysiques 13
2.1.3.1.1 Le climat 13
2.1.3.1.2 La pluviométrie 13
2.1.3.1.3 Les températures 14
2.1.3.1.4 L'évaporation et l'humidité relative
14
2.1.3.1.5 Les vents 14
2.1.4 Evolution géomorphologique 14
xv
2.1.4.1 Morphologie et sédimentation des fonds de
pêche 15
2.1.4.2 Hydrologie marine : les remontées d'eaux froides
15
2.1.5 Les habitats naturels : Géographie et
toponymie des lieux de pêche 16
2.1.6 Les ressources halieutiques 18
2.1.6.1 Les invertébrés marins 18
2.1.6.2 Les poissons : la principale ressource exploitée
18
2.1.7 Présentation de la mangrove 19
2.1.8 Gestion de l'AMP 19
2.1.8.1 Cadre juridique 19
o Le régime juridique du Domaine Public Maritime 19
o Le régime juridique de la pêche maritime 19
2.1.8.2 Le cadre institutionnel 20
2.1.8.3 Les organes de gestion de l'AMP de Saint-Louis 20
2.1.8.4 L'Assemblée Générale 20
2.1.8.5 Le comité de gestion 20
2.2. Matériel 21
2.2.1. Un questionnaire administré aux
pêcheurs de Saint-Louis 21
2.2.2. Des rapports de l'état de
référence de 2009 et de la pêche expérimentale de
2015 21
2.2.3. Un questionnaire administré aux femmes
transformatrices des huîtres à Diél Mbam 23
2.2.4. Un guide d'entretien destiné aux
gestionnaires et partenaires de l'AMP 23
2.2.5. Une fiche de suivi de la mangrove reboisée
en 2012 à Diél Mbam 23
2.2.6. Des logiciels 23
2.3. Méthode 23
2.3.1. La recherche documentaire 23
2.3.2. L'élaboration des questionnaires
administrés aux pêcheurs artisanaux de la commune de
Saint-
Louis et aux femmes transformatrices de Gandiol (Village
de Diél Mbam) 24
2.3.2.1 Echantillonnage pour la commune de Saint-Louis 24
2.3.2.2 Echantillonnage pour la commune de Gandiol (Diel mbam)
25
2.3.3 Elaboration d'un guide d'entretien destiné
aux gestionnaires, comités et partenaires de l'AMP25 2.3.4 Analyse
comparative des rapports de l'état de référence en 2009 et
de la pêche expérimentale de
l'AMP en 2015 25
2.3.4.1 Etat de référence en 2009 : la
méthode de la pêche expérimentale 25
2.3.4.2 La méthode de la pêche expérimentale
effectuée en 2015 25
2.3.5. Expérience sur la mangrove 26
2.3.6 Les logiciels 26
2.3.6.1 Cartographie de la parcelle reboisée en 2012
à Diél Mbam avec Quantum gis 26
2.3.6.2 Autres logiciels 26
Chapitre III. Résultats et discussions
27
3.1 Résultats 27
3.1.1 Typologie des acteurs 27
3.1.1.1 Répartition des personnes par âge 27
31.1.2 Organisation du travail des femmes 28
3.1.1.3 Scolarisation des personnes enquêtées 28
3.1.1.4 Zones d'exploitation 29
3.1.2 Niveau d'information des acteurs 30
3.1.2.1 Niveau de connaissance de l'existence d'une zone de
protection intégrale (ZPI) 30
3.1.2.2 Niveau de connaissance de l'immersion de récifs
artificiels 30
xvi
3.1.2.3 Niveau de connaissance des activités de
reboisement de la mangrove 31
3.1.3 Les activités de restauration des
écosystèmes dégradés de l'AMP 31
3.1.3.1 Les causes de la dégradation des
écosystèmes marins et côtiers 31
3.1.3.2 Les conséquences de cette dégradation des
écosystèmes mangrove 32
3.1.3.3 L'impact de l'immersion des récifs artificiels sur
les ressources halieutiques 32
3.1.3.3.1 Analyse comparative des résultats des
études biologiques de 2009 et de 2015 32
3.1.3.3.2 Niveau de satisfaction des pêcheurs après
immersion de récifs artificiels 33
3.1.3.4 L'impact du reboisement de la mangrove sur les ressources
malacologiques et
l'avifaune 34
3.1.3.4.1 Le reboisement de la mangrove 34
3.1.3.4.2 Les impacts 35
3.2 Discussion 38
3.2.1 Impacts de l'immersion des récifs
artificiels 38
3.2.2 Impacts du reboisement de la mangrove
41
3.2.3 Impacts de la brèche 41
3.2.4 Impacts du barrage de Diama 42
3.2.5 Indicateurs de suivi proposés 42
3.2.5.1 Indicateurs biologiques 43
3.2.5.2 Indicateurs socio-économiques 43
Conclusion et perspectives 44
Conclusion 44
Perspectives 45
Bibliographie 46
Annexes xvii
xvii
Annexes
Annexe 1 : Principales espèces de poissons
pélagiques pêchées à Saint-Louis
Appellations
|
Période
|
Vernaculaire Wolof
|
Français
|
Scientifique
|
Deem
|
Grand mulet
|
Mugil cephalus (Linnaeus, 1758)
|
Décembre à Juin
|
Diai
|
Chinchard jaune
|
Decapterus ronchus (Saint-Hilaire,
1817)
|
Diai bu nioul
|
Chinchard noir
|
Trachurus tracae (Cadenat, 1950)
|
Kirikiri
|
Thonine
|
Euthyllis alleteratus (Rafinesque, 1810)
|
Silingkeu
|
Barre
|
Dicentrarchis punctatis (Bloch, 1792)
|
Thath
|
Liche Vadigo
|
Campogramma glacos (Lacepède, 1801)
|
Yaboy Tass
|
Sardinelle plate
|
Sardinella maderensis (Lowe, 1838)
|
Yaboy Meureuk
|
Sardinelle ronde
|
Sardinella aurita (Valenciennes, 1847)
|
Yawal
|
Scyris d'Alexandrie
|
Scyris Alexandria (Prokofiev, 2001)
|
Warangal
|
Liche amie
|
Lichia amia ((Linnaeus, 1758)
|
Kobo
|
Ethmalose
|
Ethmalosa fimbriata (Bowdich, 1825)
|
|
Ngot
|
Tassergal
|
Pomotomus saltator (Linnaeus, 1766)
|
Mai à
Octobre
|
Ndiarweule
|
Liche glauque
|
Trachinoctis ovatis (Linnaeus, 1758)
|
Tawett
|
Carangue du Sénégal
|
Carang sénégalus (Cuvier,
1833)
|
Sompatt (Koroth)
|
Pristipomme ordinaire
|
Pomadasis peroteti (Cuvier, 1830)
|
|
xviii
Annexe 2 : Les espèces de poissons
démersaux péchés dans l'AMP de Saint-Louis
Appellation
|
Période
|
Vernaculaire Wolof
|
Français
|
Scientifique
|
Banda
|
Daurade grise
|
Plectorhichis mediterraneensis (Guichenot,
|
Toute l'année avec une forte intensité entre Avril
et Juin
|
1850)
|
|
Beur ou
Sakhabi
|
Courbine
|
Argirosomus regius (Asso, 1801)
|
Badéche
|
Badéche
|
Mycteroperca rubra (Bloch, 1793)
|
Darègne
|
Dentex
|
Dentex filosus (Rafinesque, 1810)
|
Doye
|
Mérou de Gorée
|
Epinephlus goreensis (Valenciennes, 1830)
|
Khal
|
Otholite bobo
|
Pseudotolithus elongatus (Bowdich, 1825)
|
Khassaw
|
Fiatol
|
Stromateus fiatola (Linnaeus, 1758)
|
Khedd
|
Brochet
|
Sphyraena phyreana (Gilchrist & Thompson,
|
1909)
|
|
Kibaro nar
|
Pagre
|
Pagrus erhenbergi (Akazaki, 1962)
|
Kibaro
|
Dorade
|
Sparus ehrenbergii (Valenciennes, 1830)
|
Kocc
|
Mérou de méditerranée
|
Epinephlus gigas (Linnaeus, 1758)
|
Magne magnère
|
Dentex à gros yeux
|
Dentex macrophtalmus (Bloch, 1791)
|
Mori
|
Loche
|
Merlucius senegalensis Cadenat, 1950
|
Ndiané
|
Capitaine
|
Polydactylus quadrifilus (Cuvier, 1829)
|
Rascasse
|
Rascasse
|
Scorpaena stephanica (Cadenat, 1943)
|
Rour
|
Mérou noir
|
Epinephlus canunis (Valenciennes, 1843)
|
Sole
|
Sole langue
|
Cynoglossus senegalensis (Kaup, 1858)
|
Thiof
|
Mérou blanc
|
Epinephlus aeneus(Saint-Hilaire, 1817)
|
Tiki ou youfouf
|
Pageot
|
Pagellus copei (Risso, 1827)
|
Feutt
|
Otholite du sénégal
|
Pseudotolithus senegenlis (Valenciennes, 1833)
|
Toute l'année
avec une forte
intensité entre
Juillet et
Octobre
|
Khedd
|
Barracuda
|
Sphyraena piscatoreum (Gilchrist & Thompson,
1909)
|
Kong
|
Machoiron
|
Arius sp (Günther, 1867)
|
Tonone
|
Otholite nain
|
Pseudotolithus typus (Bleeker, 1863)
|
xix
Annexe 3 : Carte zonage AMP-SL et les stations de
pêche expérimentale en 2015 représenté par des
étoiles
xx
Annexe 4: Questionnaire administré aux
pêcheurs de Saint-Louis
xxi
Annexe 5 : Questionnaires administré aux femmes
transformatrice des huîtres à Diél
Mbam
xxii
Annexe 6 : Guide d'entretien destiné aux
gestionnaires, partenaires et comité de gestion de l'AMP
Date
|
Nom de l'interlocuteur
|
Profession ou poste occupé
|
Introduction présentation
Je suis étudiante en Master II en Gestion des Aires
Protégées et de la Faune à l'Institut Supérieur de
Formation Agricole et Rurale (ISFAR ex ENCR de Bambey). Il s'agit d'un travail
d'entretien pour recueillir votre point de vue sur l'impact des
activités de restauration des écosystèmes
dégradés de l'AMP de Saint-Louis : cas de l'immersion des
récifs artificiels et du reboisement de la mangrove.
Cet échange vise à recueillir votre analyse sur
la démarche à suivre pour déterminer l'impact de ces
activités sur la biodiversité halieutique et l'avifaune ainsi que
les indicateurs de suivi.
Les résultats découlant de ce travail serviront
à définir les indicateurs de suivi et les activités de
sensibilisation à mener pour une meilleure conservation des
écosystèmes.
Causes de la dégradation des
écosystèmes marins et côtiers
· Selon vous, quelles sont les causes de la
dégradation des écosystèmes ? Conséquences
de la dégradation des écosystèmes
· Quelles sont les conséquences sur la
biodiversité halieutique et l'avifaune ? Activités de
restauration des écosystèmes dégradés
· Quelle est l'importance de l'immersion de
récifs artificiels et du reboisement de la mangrove ?
· Comment doit-on suivre ces activités après
leurs réalisations ? Analyse des impacts
· Selon vous, quels impacts peuvent avoir des
récifs artificiels et de la mangrove sur la biodiversité
halieutique et l'avifaune ?
· Quels peuvent être les indicateurs de suivi ?
· Quelle(s) autre(s) activité(s) de restauration
des écosystèmes préconiseriez-vous aux gestionnaires de
l'AMP ainsi que leur(s) indicateur(s) de suivi ?
xxiii
Annexe 7 : Fiche expérimentale de la
mangrove
Fiche de suivi de la mangrove
reboisée en 2012 à Diel Mbam (exemple d'une parcellaire de
90m2)
Marée : Basse
Sites
|
Coordonnées géographiques
|
Paramètres physico-chimiques
|
Ressources malacologiques
|
X
|
Y
|
Température eau
|
Température ambiante
|
Humidité relative
|
pH
|
Salinité
|
Espèces et/ou indices
|
Nombre
|
PM
|
|
|
|
P1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PM
|
|
|
|
P1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PM
|
|
|
|
P1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PM = Parcellaire mangrove (90m2) P= Placette
(1m2)
xxiv
Annexe 8 : Liste des pêcheurs
enquêtés
Numéro
|
Prénoms/ Noms
|
3
|
Malick séne Diop
|
27
|
Abdou khadre Dièye
|
14
|
Pape Samba Diédhiou
|
38
|
Abdou Wade
|
11
|
Diadia Sow
|
35
|
Abdoulaye Diaw
|
23
|
Saliou Sall
|
47
|
Abdoulaye Sy
|
2
|
Saer GAYE
|
26
|
Adama Fall
|
9
|
Assane Teuw
|
33
|
Baye Fall
|
1
|
Maguette SECK
|
25
|
Dame Ndiaye
|
19
|
Arona Diop
|
43
|
Ibrahima Sall
|
8
|
Massène Séne
|
32
|
Idrissa Diouf
|
17
|
Assane Mbaye
|
41
|
Lamine Wade
|
12
|
Allé Lo
|
36
|
Leïdy Teuw
|
6
|
Massow Mbaye
|
30
|
Mamadou Dièye
|
24
|
Seydina Alioune Ndiaye
|
48
|
Mamadou Dièye
|
7
|
Condy Teuw
|
31
|
Mamadou Sène
|
13
|
Matar Sow
|
37
|
Mamadou Thiam
|
4
|
Vieux Diop
|
28
|
Mame Omar Fall
|
22
|
Ibrahima Ndiaye
|
46
|
Moukhsine Thiam
|
10
|
Assane Sarr
|
34
|
Moussa Diaw
|
5
|
Moulaye Mbaye
|
29
|
Moustapha Diallo
|
20
|
Moustapha Dieng
|
44
|
Moustapha Mboup
|
18
|
Boly Dièye
|
42
|
Ndiawar Wade
|
21
|
Cheikh Sène
|
45
|
Pape Fall
|
15
|
Ismaila Sèye
|
39
|
Pape Laye Dièye
|
16
|
Baba Seck
|
40
|
Serigne Modou Mbaye
|
Numéro
|
Prénoms/ Noms
|
73
|
Vieux Aly Gueye
|
|
69
|
Babacar Fall
|
94
|
Abdou Fall
|
66
|
Khalifa Gaye
|
91
|
Abou Faye
|
67
|
Baty Diop
|
92
|
Adama Faye
|
70
|
Ndiaye Thiam
|
95
|
Adama Seye
|
50
|
Elhadji Bara Diagne
|
75
|
Assane Niang
|
49
|
Alioune Badara Gueye
|
74
|
Banna Ngom
|
55
|
Serigne Saliou Sall
|
80
|
Baye Sarr
|
58
|
Kéba Wilane
|
83
|
Birahim Fall
|
63
|
Souleymane Touré
|
88
|
Cheikh Diagne
|
53
|
Tapha Dièye
|
78
|
Cheikh Saad bou Gueye
|
52
|
Mmae Dame Mbodji
|
77
|
Cheikh Tidiane Gaye
|
59
|
Khadime Diop
|
84
|
Faly Fall
|
51
|
Mamadou Teuw
|
76
|
Maguette Diaw
|
xxv
62
|
Vieux Djiby Sakho
|
87
|
Maguette Gueye
|
61
|
Papa Diaw
|
86
|
Maissa Thioub
|
72
|
Sadikh Gueye
|
97
|
Malamine Fall
|
71
|
Mamadou Dièye
|
96
|
Mamadou Dièye
|
54
|
Abdou Karime Sall
|
79
|
Mamadou Gaye
|
60
|
Assane Fall
|
85
|
Mandiaye Dièye
|
57
|
Ibrahima Sarr
|
82
|
Mawa Seck
|
65
|
Abbasse Fall
|
90
|
Moctar Fall
|
64
|
Abou Fall
|
89
|
Mouhamed Diop
|
56
|
Abdoulaye Mané
|
81
|
Papa Nala Diop
|
68
|
Thairou Diagne
|
93
|
Tapha Sarr
|
Annexe 9 : Liste des femmes transformatrices des
huîtres interrogées à Diél Mbam
Numéro
|
Prénoms/ Noms
|
13
|
Fatou Wade
|
37
|
Aïda Diallo
|
11
|
Siré Sène
|
35
|
Aïssatou Dièye
|
10
|
Seynabou Seck
|
34
|
Astou wade
|
2
|
Ndèye Ka
|
26
|
Awa Diagne
|
9
|
Diary Ndiaye
|
33
|
Coumba Diallo
|
8
|
Awa Diakhaté
|
32
|
Coumba Ndiaye
|
3
|
Aminata Sogue
|
27
|
Fatou Mbaye
|
7
|
Ndèye Ndioba Faye
|
31
|
Naty Diop
|
5
|
Fawou Khady Ndiaye
|
29
|
Ndèye Wade
|
6
|
Adja Sarr
|
30
|
Ndoumbé Dièye
|
4
|
Fadiamar Ndiaye
|
28
|
Rama Wade
|
1
|
Fatou Mbaye Sarr
|
25
|
Rokhaya Diop
|
12
|
Fadiamar Fall
|
36
|
Soda Gueye
|
14
|
Ndèye Fatou Diakhaté
|
|
15
|
Ndèye Ndiaye
|
16
|
Fatou Diakhaté
|
17
|
Khady Gaye Faye
|
18
|
Aida Fall
|
19
|
Awa Diakhaté
|
20
|
Fatou Cissé
|
21
|
Aissatou Sène
|
22
|
Khady Faye
|
23
|
Ndioba Faye
|
24
|
Astou Sène
|
xxvi
Annexe 10 : Liste des gestionnaires, membres du
comité de gestion et partenaires de l'AMP,
interviewés
Date
|
Nom de l'interlocuteur
|
Profession ou poste occupé
|
16/02/2016
|
Cne Mignane SARR
|
Conservateur AMP-SL
|
16/02/2016
|
LT Ousmane NDIAYE
|
Adjoint conservateur
|
18/02/2016
|
Dr Farokh NIASS
|
Enseignant chercheur à
l'UGB, Membre comité Scientifique et technique
|
19/02/2016
|
Dr Justin KANTOUSSAN
|
Enseignant chercheur à
l'UGB, Membre comité Scientifique et technique
|
24/02/2016
|
Dr Labaly Touré
|
Enseignant chercheur à
l'UGB, Membre comité Scientifique et technique
|
25/02/2016
|
Mme Maïmouna DIOUF
|
Ancienne Secrétaire générale comité
de gestion
|
25/02/2016
|
Mr Omar DIOUF
|
Océanographe, Assistant chef du projet Fish For Life
|
27/02/2016
|
Mr Ndiambé NDIAYE
|
Chef service des pêches
|
04/03/2016
|
Mr Ahmet Sène DIAGNE
|
Président commission suivi et aménagement AMP-SL
|
07/03/2016
|
Mr Malick DIENG
|
Président comité de gestion AMP-SL
|
10/03/2016
|
Mr Bara SENE
|
Premier président du comité de gestion AMP-SL
|
xxviii
Annexe 11 : Liste des espèces rares selon les
pêcheurs
Espèces rares ou menacées
18,00% 16,00% 14,00% 12,00% 10,00% 8,00% 6,00% 4,00% 2,00%
0,00%
Mérou blanc Mérou de méditerranée
Dorade Tassergal Courbine Dentex Dorade grise Othelite du Senegal Mérou
de Gorée Brochet Chinchard jaune Mérou noir Sole langue carangue
crevalle Ceinture Pageot Poulpe Pristipomme ordinaire Mulet Crevette Viavaneau
africain rouge Othelite nain Rouget Dorade dentée Otholite bobo
Capitaine Dentex à gros yeux Fiatol Mbarabine Requin Sardinelle ronde
Scyris d'Alexandrie Seiche Seriole couronnee Blé-blé
Badéche Capitaine Crevettes Diabar Espédron Ethmalose Gambas
Kéll Korocc lagne-lagne Langouste Langue droite Liche glauque Liche
Vadigo Loche Logguère Machoiron Madamechimer Ngatté Ombrine
Pachot Ringue Sardinelle
Espèces rares ou menacées
xxix
Annexe 12 : Différentes familles de la
pêche expérimentale de 2015
Ariidae
Carangidae Clupeidae Cynoglossidae
Echinidermes
Haemulidae Méduses Moronidae Mugilidae Muraenescocidae
Palinuridae Penaeidae Polynemidae
Portunidae Rajidae
Sciaenidae Serranidae Tetraodontidae
Trichiuridae Xanthidae
|