CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Dans ce travail de recherche, nous avons analysé
l'impact socioéconomique des catastrophes naturelles (inondations) au
Burkina Faso. L'objectif global était d'estimer l'incidence des
inondations sur le développement au Burkina Faso. Partant de là,
l'étude a été centrée sur la recherche
d'éventuelles modifications de la situation sociale et économique
du Burkina Faso suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu le
1er septembre 2009.
Spécifiquement, il s'agissait :
- D'analyser la vulnérabilité du pays face aux
inondations ;
- De Présenter et d'évaluer l'efficacité
des dispositifs nationaux de gestion des catastrophes naturelles au Burkina
Faso ;
- D'évaluer l'impact de l'inondation du 1er
septembre 2009 sur le bien-être des ménages.
En effet, les inondations restent une préoccupation
constante de l'état Burkinabè à travers leurs
récurrences. La mauvaise répartition des pluies dans le temps et
dans l'espace est la cause principale de ces inondations. En effet, il tombe
plus de la moitié des précipitations annuelles en un trimestre
dans la seule ville de Ouagadougou. A cela, s'ajoute le fort taux de croissance
démographique que connait le qui exerce de fortes pressions, induisant
l'installation des populations dans des zones inondables et soulignant ainsi
l'épineux problème d'aménagement du territoire. Le risque
d'inondation est très fort dans les zones très proches barrages,
et faibles dans les zones éloignées. Dans la ville de
Ouagadougou, la première zone à très forte
vulnérabilité, couvre 5,65% de la superficie totale de la
ville.
Au Burkina Faso le CONASUR est l'institution nationale,
chargée de la prévention des risques de catastrophes naturelles
et de la coordination des actions humanitaires avec l'implication des
principales parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales. Les
stratégies de prévention et de gestion mises en place sont
quelque peu, insuffisantes. Le Gouvernement Burkinabè a
élaboré et adopté en juillet 2007, le plan Multirisques
qui prend en compte la problématique de la réduction des risques
de catastrophes. Ce plan constitue le référentiel de toute
intervention en matière de prévention et de gestion des
catastrophes dans le pays.
En dépit de l'existence de ce plan et des efforts du
gouvernement burkinabè et de ses partenaires, il s'avère
nécessaire de renforcer les capacités des structures en charge de
la gestion des catastrophes pour une réponse beaucoup plus rapide et
concertée. Les défis en la matière sont d'ordre
institutionnel, humain, matériel, technique et financier. L'accent doit
être mis sur la préparation et
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la gestion préventive des catastrophes naturelles
à travers des actions concrètes qui réduiront
considérablement les risques. La nécessité de restructurer
le CONASUR en renforçant ses capacités techniques,
financières dans le but d'avoir une agence unique
fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au
Burkina devrait aussi être érigé au rang des
priorités. Les interventions d'urgence suite aux inondations du
1er septembre 2009 ont révélé une mauvaise
coordination des secours d'urgence.
Il est difficile de dissocier les effets de la
variabilité et des changements du climat de ceux des facteurs
anthropiques. Cependant durant les quatre dernières décennies,
les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses,
inondations, vents de sable, pics de température) sont devenus plus
fréquents et plus intenses et constituent, de ce fait, de vrais
catalyseurs de la dégradation du milieu biophysique (Ministère de
l'Environnement et du développement durable, 2006). Les Inondations, les
vagues de chaleur ou de poussière, la sécheresse, la hausse de
température, sont autant d'événements extrêmes qui
se succèdent et font désormais partie du quotidien des humains et
plus particulièrement des Sahéliens. Si les changements
climatiques sont un phénomène global, il n'en demeure pas moins
que leurs conséquences changent d'une région à l'autre.
D'où la nécessité de s'adapter au contexte actuel. Au
Burkina Faso, l'alternance d'inondations, de vagues de chaleur et de froids
couplée au démarrage tardif des saisons et à la
sécheresse montre des signes que le pays est en train de subir de plein
fouet l'impact des changements climatiques.
Il urge donc que les changements climatiques soient pris comme
des éléments devant figurer dans les stratégies, projets
et programmes d'action mise en branle dans la perspective du
développement communal. C'est dans ce contexte que les actions à
privilégier dans le sens de l'adaptation au phénomène du
Changement climatique sont :
? La sensibilisation des populations sur les Changements
Climatiques et leurs implications sur l'économie urbaine ;
? la production des connaissances devant aider à
gérer les conséquences des Changements Climatiques ;
? faire une bonne projection du climat futur sur le moyen
terme (2025 par exemple) et long terme (2100) pour avoir une idée claire
du climat futur de sorte à pouvoir simuler ses impacts sur les secteurs
de base (offre en eau potable, santé, infrastructures) afin que les
acteurs clés puissent élaborer des stratégies
d'atténuation.
? équiper les services météorologiques et
mettre les agents à la pointe des technologies, pour identifier les
risques qui surviennent dans les zones périphériques à
travers un système d'observation crédible quadrillant l'ensemble
du pays.
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Au vu de tout cela les différentes stratégies
nationales doivent aller dans le sens de :
- la protection et la sauvegarde de l'environnement en termes de
gestion durable et rationnelle des ressources naturelles ;
- la gestion intégrée, rationnelle et durable des
ressources en eau (zones humides...)
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