2.3.2. Les dommages subis lors de l'inondation
(perçus par les enquêtés)
Il ressort de notre analyse que les dommages subis lors de
l'inondation sont variés et à des degrés divers. Les
enquêtés des arrondissements de Bogodogo et de Boulmiougou
semblent avoir été les plus touchés par les
différents types de dommages. Les ménages qui ont
déclaré avoir enregistré le plus de pertes en vie humaines
sont ceux de Bogodogo et de Boulmiougou selon respectivement 6% et 9%.
Sur les cinq arrondissements, les sinistrés de
l'arrondissement de Bogodogo ont Dans chacun des 5 arrondissements
d'enquêtes, la perte de logement a été subie par au moins
97% des enquêtés.
Tableau 7 : Répartition des dommages subis
selon l'arrondissement de provenance(%)
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants :
|
Décès
|
Blessés
|
Perte de vivres
|
Perte d'animaux
|
Perte de logement
|
Perte d'emploi
|
Perte de matériels
|
Bogodogo
|
6
|
21
|
70
|
61
|
97
|
54
|
97
|
Boulmiougou
|
9
|
26
|
58
|
37
|
100
|
28
|
95
|
Baskuy
|
0
|
20
|
60
|
80
|
100
|
20
|
100
|
Nongr-maasom
|
0
|
0
|
56
|
56
|
100
|
44
|
89
|
Sig-Nonghin
|
0
|
0
|
40
|
10
|
100
|
40
|
80
|
Source : Données de l'enquête
terrain, 2014
Page51
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
2.3.3. Impact de l'inondation sur le revenu et les moyens
de subsistance des ménages
Les conditions de vie des ménages affectés se
sont fortement dégradées suite à l'inondation.
Déjà vulnérables en temps normal, les enquêtes
menées dans la zone ont révélé que les
ménages affectés vivent dans une situation plus précaire
après l'inondation. En effet, l'analyse de leurs stratégies
à court terme face aux principaux problèmes engendrés par
l'inondation révèle la précarité de la situation
post-inondation. Aux termes de nos investigations, il ressort que certains
ménages sinistrés ont dû renoncer de façon
temporaire ou permanente à certains besoins vitaux, en moyenne sur ceux
qui ont déclaré avoir mis en place une stratégie à
court terme, 51% des ménages interrogés affirment avoir eu
recours à un emprunt pour satisfaire leurs besoins vitaux. 19% ont
déclaré avoir réduit le nombre de repas journaliers, 14%
des ménages ont déclaré avoir vendu leurs biens personnels
pour faire face aux besoins quotidiens de leurs familles, 10% des
ménages ont dû retirer leurs enfants de l'école. Dans les
arrondissements de Sig-Nonghin et de Nongr-maasom, les ménages ont plus
été contraints à réduire le nombre de repas
quotidiens selon respectivement 71% et 57% des répondants de ces
arrondissements.
Tableau 8 :
Répartition des ménages sinistrés selon le
principal recours utilisé pour faire face aux besoins à court
terme
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants :
|
Total
|
emprunt
|
Retrait des enfants de l'école
|
vente de biens personnels
|
Réduction du nombre de repas journaliers
|
autre
|
Bogodogo
|
54
|
11
|
15
|
15
|
4
|
100
|
Boulmiougou
|
60
|
13
|
17
|
3
|
7
|
100
|
Baskuy
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Nongr-maasom
|
14
|
0
|
14
|
57
|
14
|
100
|
Sig-Nonghin
|
29
|
0
|
0
|
71
|
0
|
100
|
Total
|
51
|
10
|
14
|
19
|
6
|
100
|
Source : Données de l'enquête
terrain, 2014
L'inondation du 1
|
er
|
septembre, en touchant les deux maillons clés
pourvoyeurs d'emplois et
|
de revenus (l'agriculture et le secteur informel) à la
majeure partie de la population, a causé la perte des principales
sources de revenus de plusieurs ménages. La plupart des personnes ayant
perdu leurs moyens de subsistance exerçaient leur activité au
sein du ménage si bien que la destruction de l'habitat a affecté
en général ces mêmes moyens de subsistance. Certains
ménages avaient gardé des biens
Page52
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
numéraires dans leur domicile qu'ils ont perdu dans les
eaux. Ces ménages exerçaient au niveau du secteur informel
notamment le commerce.
Les ménages agricoles et éleveurs
affectés par l'inondation ont dû se rabattre sur de petites
activités commerciales de survie comme le petit commerce de volailles,
de produits de premières nécessité, qui peuvent juste
assurer leur moyen de survie journalier. A l'issu de l'enquête, 53% des
répondants qui affirment que leurs principales sources de revenus a
changé déclarent s'être rabattu sur la vente du sable (la
charretée est vendu à 750 FCFA) ou sur le manoeuvrage qui leur
permettent juste de survivre (pendant une Journée), 19% exercent un
petit commerce de marchandises, 15% se consacrent à la creusé des
fosses. Cinq ans après l'inondation, la majeure partie des
sinistrés n'ont pas encore pu reconstituer leur niveau de revenus
d'antan.
A la suite de notre enquête, il en résulte que
des difficultés demeurent toujours compte tenu du relogement des
sinistrés sur la trame d'accueil de yagma. Cependant, l'accès
à l'eau potable est la principale difficulté à laquelle
font face les sinistrés issus des cinq arrondissements de la ville de
Ouagadougou. 35% des ménages enquêtés font cas de cela. Les
sources d'eau sont peu nombreuses et éloignés, en plus elles sont
source de maladies telles que les diarrhées fréquentes auxquelles
sont confrontés les consommateurs à cause de la qualité
douteuse de cette eau (eau non potable). 29% des ménages
enquêtés affirment être confrontés à des
difficultés d'accès à un emploi rémunérateur
dû à l'insuffisance d'infrastructures socio-économiques sur
le site. 16% des ménages déclarent être plus
pénalisés par l'éloignement de la ville et par le mauvais
état des routes de liaison à la ville, qui ne leur permet pas de
mener à bien leurs activités commerciales. 10% des ménages
déclarent souffrir encore de la délocalisation sociale due
à la migration. L'insécurité grandissante causée
par le nombre élevé de chômeurs sur le site reste une
préoccupation majeure pour certains ménages (6% des
ménages sont de cet avis). 4% des chefs de ménages
enquêtés, estiment que la difficulté majeure réside
dans l'absence d'un marché sur le site ou dans l'absence
d'électricité. Nous remarquons aussi que, particulièrement
les sinistrés des arrondissements de Nongr-maasom et de Sig-Nonghin
semblent être plus préoccupés par les difficultés
d'accès à un emploi (respectivement 56% et 50%).
PPge53
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Tableau 9: Répartition des
difficultés rencontrées selon l'arrondissement de provenance des
sinistrés
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants
|
Total
|
Eloignement de la ville
|
Difficultés d'accès à un emploi
|
Difficultés d'accès
à l'eau potable
|
Délocalisation sociale
|
Insécurité
|
Autres
|
Bogodogo
|
21
|
24
|
27
|
18
|
3
|
6
|
100
|
Boulmiougou
|
16
|
21
|
39
|
7
|
12
|
5
|
100
|
Baskuy
|
20
|
40
|
40
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Nongr-maasom
|
0
|
56
|
44
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Sig-Nonghin
|
10
|
50
|
30
|
10
|
0
|
0
|
100
|
Total
|
16
|
29
|
35
|
10
|
6
|
4
|
100
|
Source: Données de l'enquête terrain,
2014
|