2.2. Inondations et vulnérabilité
sociale
D'après la revue bibliographique, la ville de
Ouagadougou ne connaissait pas d'inondations au temps colonial comparativement
à ce qui se passe ces dernières années. Pourtant l'analyse
de la variation des pluies annuelles montre que la pluviométrie n'a pas
connu de changements significatifs. Ceci est la preuve que la
multiplicité des inondations aujourd'hui est aussi liée à
l'urbanisation de la ville de Ouagadougou. Nous assistons à une
régression très poussé des superficies
perméables.
L'urbanisation rapide et non maîtrisée à
laquelle s'ajoute un fort taux de croissance démographique peut
être source de vulnérabilité sociale. Le taux
d'urbanisation de Ouagadougou était estimé à 23% en 2006
contre 6% en 1975 selon l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie. Cette urbanisation rapide est accompagnée d'un exode
rural massif depuis trois décennies aggravant la croissance
spontanée de la ville. Entre 1956 et 2005, c'est à dire en
cinquante (50) ans, la population urbaine de Ouagadougou a été
multipliée par 26 et la superficie par 4. Ouagadougou reste la ville la
moins pauvre du pays, elle jouit des avantages d'un développement
longtemps inégal aux dépens des autres villes, privilège
que lui confère son statut de capitale. Avec 24.2 % 11de
ménages se situant en-dessous du seuil de pauvreté, la ville de
Ouagadougou se classe nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Cependant cette concentration excessive de sa population sur
un espace très réduit pose d'énormes problèmes
quant à la satisfaction des besoins de base, mais aussi pour ce qui est
des questions spécifiques liées aux problématiques du
foncier, de l'accès à l'habitat, et de l'environnement urbain.
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