MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA
FASO
SECONDAIRES ET SUPERIEURS
Unité-Progrès- Justice
Conseil National de l'Enseignement Catholique
Université Saint Thomas d'Aquin
(U.S.T.A)
Pour l'obtention du diplôme de Maitrise en Sciences
Economiques et de Gestion Option : Macroéconomie et Gestion du
Développement
THEME :
«IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DES CATASTROPHES
NATURELLES : CAS DES INONDATIONS DU 1ER SEPTEMBRE 2009 AU BURKINA
FASO»
Présenté et soutenu par Sous la
direction du :
BARI SANAKARA Aida Myriam Dr. Joël
KORAHIRE
Enseignant à l'USTA
Année Académique 2012 - 2013
DEDICACE
4 Mon père et à ma Mère
pour leurs prières, leur dévouement et leurs
bénédictions quotidiennes ;
4 Mes frères pour avoir toujours cru en
moi et pour leurs soutiens multiformes.
Je dédie ce présent rapport à
:
i
Je tiens à remercier les différentes personnes
et institutions qui m'ont permis de profiter de leurs expériences durant
l'élaboration de ce mémoire de fin de cycle. Qu'elles trouvent en
ce modeste travail, mes marques de reconnaissance.
4 Mon directeur de mémoire, M.
Joël Korahire qui a suivi avec abnégation notre travail
malgré son emploi du temps très chargé. Je le remercie
pour sa clairvoyance et ses remarques pertinentes.
4 Monsieur Karim Nignan, Secrétaire
Permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation
(SP/CONASUR), qui a bien voulu nous accueillir dans la structure et pour avoir
personnellement assuré notre encadrement.
4 Monsieur Salifou Zoungrana, enseignant
à l'Université Saint Thomas d'Aquin pour sa contribution à
l'analyse statistique des données.
4 Madame Fatimata Ouédraogo du
Ministère de l'Urbanisme et de l'Infrastructure qui a bien voulu mettre
à notre disposition les informations nécessaires pour notre
étude.
4 Monsieur Augustin Bazié, Directeur
de la prévention des Catastrophes Naturelles au SP/CONASUR, pour ses
critiques et ses suggestions à l'élaboration du plan de
l'étude et pour les documents mis à notre disposition.
4 Monsieur Halidou Ouédraogo, militant
des droits de l'homme, pour toute sa gratitude et son soutien incontestable.
4 Tout le personnel administratif de
l'Université Saint Thomas d'Aquin (USTA), ainsi que tous les enseignants
qui ont intervenus au cours de ma formation à l'USTA.
4 Monsieur Tahirou Traore pour tout son appui et
ses constants encouragements. 4 Monsieur Aimé Richards
Kaboré, notre camarade de classe pour ses conseils. 4
Les responsables des institutions qui ont bien voulu me fournir des
données.
4 Enfin, nous adressons nos sincères
remerciements à nos parents, amis, camarades étudiants et
à toutes les personnes qui, dans l'ombre et l'anonymat, ont
contribué par leurs prières, leurs conseils et autres formes de
soutiens à la réussite de notre travail.
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
INTRODUCTION
|
1.
|
I. Contexte et problématique de l'étude
|
1.
|
II. Objectifs de l'étude
|
3.
|
III. Hypothèses de recherche
|
3.
|
CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE
|
4.
|
|
I. Concepts et definitions
|
11.
|
II.Methodologie de l'etude
|
11.
|
CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS
|
19.
|
I- Présentation et analyse de l'évolution des
inondations au Burkina Faso
|
19.
|
II-Facteurs de vulnérabilité de la ville de
Ouagadougou
|
21.
|
CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE 2009 SUR
LE BIEN-ETRE
DES MENAGES
|
34.
|
I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en 2008
|
34.
|
II. Description et causes de l'inondation du 1er septembre 2009
|
37.
|
III. Impact de l'inondation
|
39.
|
|
CONCLUSION
|
55.
|
BIBLIOGRAPHIE
|
58.
|
ANNEXES
|
61.
|
Liste des Tableaux
4 Tableau 1 : Répartition de la
population de YAGMA par tranche d'âge 13
4 Tableau 2 : Conjecture démographique
de YAGMA 2012 14
4 Tableau 3 : Répartition des forages
15
4 Tableau 4 : Zones à très fort
risque d'inondation (5.65%) dans la ville de Ouagadougou 24
4 Tableau 5 : Evolution du taux de croissance
réel du PIB du Burkina de 2003 à 2008 .36
4 Tableau 6 : Synthèse des dommages
causés par l'inondation du Premier Septembre 2009 au
Burkina Faso (en millions de FCFA) .46
4 Tableau 7: Répartition des dommages
subis selon l'arrondissement de provenance
(%) ..51
4 Tableau 8 : Répartition des
ménages sinistrés selon le principal recours utilisé pour
faire face aux
besoins à court terme ...52
4 Tableau 9 : Répartition des
difficultés rencontrées selon l'arrondissement de provenance
des
sinistrés 54
Liste des Figures
iv
v
4 Figure 1 : Situation géographique de
YAGMA . .13
4 Figure 2 : Les dégâts
causés par les inondations du 31 Août au 1er Septembre 2009 au
Burkina
Faso 20
4 Figure 3 : Evolution de la
pluviométrie de 2000 à 2010 23
4 Figure 4 : Poids du coton et de l'or non
monétaire dans le Top 10 des exportations du Burkina en
2008 35
4 Figure 5 : Répartition des
sinistrés de la région du centre ..38
4 Figure 6 : Répartition sectorielle
des dommages engendrés par l'inondation du 1er Septembre
2009 46
4 Figure 7 : Répartition des dommages
par appropriation 47
4 Figure 8 : Répartition des pertes
par appropriation 47
4 Figure 9 : Répartition de
l'échantillon de l'enquête par arrondissement 50
LISTE DES SIGLES ET AABREVIATIONS
vi
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CEPALC : Commission Economique des Nations
Unies pour l'Amérique Latine et les Caraïbes
CRED : Centre de Recherche sur
l'Epidémiologie des Désastres
DGPC : Direction Générale de la
Protection Civile
DGEP/DPAM : Direction Générale
des Etudes et de la Planification
DEP : Direction des Etudes et de la
planification
EBCVM : Enquête Burkinabé sur
les Conditions de Vie des Ménages
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
INSD : Institut National de la Statistique et
de la Démographie
MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MASSN : Ministère de l'Action Sociale
et de la Solidarité Nationale
MATD : Ministère de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
OCDE . : Organisation de Coopération
et de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PDNA : Post Disaster Need Assessement
RGPH : Recensement Général de
la Population Humaine
SOTRACO : Société de Transport
en Commun de Ouagadougou
SP/CONASUR : Secrétariat Permanent du
Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africain
RESUME
Le Burkina Faso est soumis à des inondations dont la
récurrence nécessite leur prise en compte dans les politiques et
programmes pour garantir la durabilité des actions de
développement. Les effets de ces catastrophes naturelles constituent de
véritables drames pour les populations en général et
celles vulnérables en particulier. Les pertes et les dommages qu'elles
génèrent sont considérables sur l'environnement et les
économies locales et nationales.
L'objectif global de l'étude est d'analyser l'incidence
des inondations sur le développement du pays. Pour ce faire , il a
été réalisé, une analyse de l'impact de
l'inondation du 1er septembre 2009 qu'a connu le pays sur les
agrégats macroéconomiques, en se fondant sur des
prévisions faites par le Ministère de l'Economie et des Finances
(DGEP/DPAM) en Juillet 2009, avant la survenue de l'inondation et celles de
Décembre 2009, après l'inondation. L'approche retenue consiste
à isoler, céterus paribus, l'impact de l'inondation, des effets
de tout autre choc externe. Sur la base d'une approche qualitative et
quantitative menée auprès des acteurs du mécanisme de
prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des
sinistrés de l'inondation du 1er septembre 2009,
l'étude procède à l'analyse détaillée du
dispositif national de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso,
ainsi que des effets de l'inondation sur les conditions de vie des
ménages sinistrés.
Ainsi, les résultats qui découlent de la
présente étude, montrent que la baisse occasionnée par les
inondations du 1er septembre sur le taux de croissance
économique de 2009 est estimée à 1,41. Les
activités de reconstruction immédiates ont eu un impact positif
sur la croissance économique pendant les deux premières
années de reconstruction, ce gain en taux de croissance est
estimé à 0,37% du PIB en 2010 et 0,39% du PIB en 2011. Les
conditions de vie des ménages affectés se sont fortement
dégradées suite à l'inondation. Déjà
vulnérables en temps normal, les enquêtes menées dans la
zone ont révélé que les ménages affectés
vivent dans une situation plus précaire après l'inondation.
Mots clés : Impact, catastrophes naturelles,
inondations, Burkina Faso.
|
|
|
1 DGEP/DPAM « simulations de l'IAP »
juillet, décembre 2009
|
INTRODUCTION
I. Contexte et problématique de
l'étude
Les catastrophes naturelles ont toujours existé et
constituent un phénomène courant dans l'histoire de
l'humanité (GBEASSOR et al, 2006). Mais depuis quelques
décennies, les phénomènes catastrophiques naturels
semblent subvenir à un rythme plus accéléré et
semblent être potentiellement, plus dangereux et plus
dévastateurs. En effet, d'origine naturelle, anthropique, ou
technologique, ces catastrophes font partie intégrante de
l'environnement dans lequel vit l'homme. C'est à cette situation que
sont soumis les pays africains qui en termes de fréquence et de
typologie de catastrophes naturelles, sont les plus frappés par les
inondations. Elles vont à l'encontre d'un développement humain
durable en ce sens qu'elles causent des pertes en vies humaines et engendrent
des migrations. Le Burkina Faso, pays en voie de développement et
enclavé ne reste pas en marge de cette situation. En effet, en 2007,
plus de 500.000 1personnes ont été affectées
par les inondations au Ghana, Togo, Niger, Mali, Sénégal et au
Burkina Faso.
Les inondations qui persistent au Burkina Faso ont souvent des
impacts néfastes aussi bien sur l'environnement que sur
l'économie du pays. Au cours des vingt dernières années,
notamment en 1988, 1992, 1994 et 1999, certaines localités du pays ont
été sévèrement affectées par les
inondations. A titre illustratif, les pertes en productions agricoles dues aux
inondations des champs cultivés ont été estimées
à 1.803.000.000 FCFA en 1992 et à 63.937.680 000 FCFA en 1994.
Par ailleurs le coût de la réfection des barrages
endommagés en 1994 a été évalué à
192.776.576 FCFA (CONASUR, 2004).On se souvient encore des inondations du
1er septembre 2009 figurant parmi les inondations les plus
catastrophiques qu'a connu le pays, causant d'énormes
dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Il a
été estimé environ 150.000 personnes touchées dont
60.000 sans-abris logés dans 93 sites d'accueil provisoires
(écoles, lieux de cultes, formations sanitaires et autres
édifices sociaux) dans les cinq (05) arrondissements de la ville de
Ouagadougou (CONASUR, 2009).
Les statistiques mondiales montrent que les inondations
causent dans les pays en développement, des dommages plus importants qui
affectent le plus durement les groupes de population les plus pauvres
1www.agrhymet.ne
consulté le 12/04/14
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013 Page1
et vulnérables. La catastrophe survient le plus
souvent, à cause d'une vulnérabilité grandissante, les
pertes humaines et les ruines qui s'en suivent sont la conséquence de la
négligence des hommes, et de leur vulnérabilité.
(Sandrine, 2010). En effet la pauvreté chronique des populations au
Burkina Faso, accentue leur vulnérabilité face aux
phénomènes catastrophiques. Le pays est l'un des plus pauvres de
la planète. En 2004 il occupait un rang de 175e sur 177 avec
un PIB/tête d'habitant de 345 US et un indice de développement
humain de 0,302 pour une moyenne africaine de 0,480 (PNUD, 2004).
Les inondations provoquent des répercussions majeures
sur les conditions de vie et sur les performances économiques des
régions ou pays touchés. Plus particulièrement dans les
pays en développement, elles compromettent les objectifs de croissance
économique, car elles détruisent le capital et poussent à
axer les ressources sur l'assistance et la reconstruction. Elles nuisent plus
généralement au bien-être des ménages à
travers une détérioration des conditions de vie des populations,
en particulier au sein des groupes les plus pauvres et les plus
vulnérables. Les pertes sont aussi considérables sur
l'environnement et les économies locales et nationales. Non seulement
l'inondation cause une destruction du capital, et si la récurrence se
confirme au cours du temps, au lieu de penser aux investissements futurs, les
acteurs économiques touchés, notamment ceux des petits
métiers et des Petites et Moyennes Entreprises ne pourront que
procéder à des activités de réparations et de
reconstruction de façon permanente, ceci réduit leur
capacité d'investissement et empêche leurs activités de
croître.
Les pouvoirs publics burkinabè investissent
inlassablement, du moins autant que possible de multiples efforts dans la
réduction des risques de catastrophes, toutefois les défis
à relever sont encore nombreux en la matière. A cet effet, les
inondations sont une préoccupation constante de l'état
Burkinabè à cause de leur récurrence. Elles
génèrent des charges imprévues pour l'état et
requièrent une capacité de réactivité et
d'adaptation des structures étatiques pour soulager les victimes. Des
réaffections des ressources publiques destinées au
développement local, au secours d'urgence pour sauver des vies humaines
en danger lors des catastrophes, occasionnant ainsi des ruptures
d'exécution de plans et programmes de développement (Zongo,
2012). Mais le principal challenge du pays réside dans sa
capacité à traduire sa volonté de réduction des
risques de catastrophes en programmes et investissements durables qui
augmenterons le bien-être des populations à long terme.
De l'analyse de cette situation, se dessine une question
fondamentale pour la recherche: quelles sont les conséquences
potentielles des inondations sur le développement au Burkina Faso ?
De cette question principale, découle les questions
spécifiques suivantes :
Page2
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
-Quelle est la situation du Burkina Faso face aux
phénomènes d'inondations ?
-Les dispositifs nationaux de prévention et de gestion
des risques de catastrophes naturelles sont-ils opérationnels?
-Quel est l'impact de l'inondation du 1er septembre
2009 sur le bien-être des ménages ?
II. Objectifs de l'étude
L'objectif global de notre étude est d'analyser
l'incidence des inondations sur le développement au
Burkina Faso.
Les objectifs spécifiques qui découlent de cet
objectif global sont :
-analyser la vulnérabilité du pays face aux
inondations ;
-Présenter et d'évaluer l'efficacité des
dispositifs nationaux de gestion des catastrophes naturelles ;
-évaluer l'impact de l'inondation du 1er
septembre 2009 sur le bien-être des ménages à travers
une
analyse macroéconomique.
Ces objectifs sont abordés à travers les
hypothèses de recherche suivantes.
III. Hypothèses de recherche
Nous postulons trois hypothèses de base :
-Le Burkina Faso, particulièrement la ville de Ouagadougou
est vulnérable au ruissellement pluvial. -Les dispositifs de
prévention et de gestion des catastrophes naturelles mis en place par
l'état sont opérationnels.
-Les inondations du 1er septembre 2009 ont
engendrées une détérioration des performances
macroéconomiques du pays ainsi que des revenus des ménages
sinistrés.
Dans cette perspective, la présente étude
s'articule autour de quatre (04) chapitres. Le premier chapitre présente
les concepts clés et la méthodologie de la recherche, le second
chapitre est consacré aux résultats de l'analyse de la
vulnérabilité du pays, particulièrement de la ville de
Ouagadougou et à la présentation du dispositif national de
gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso. Enfin le troisième
chapitre analyse l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur
le bien-être des ménages. Cette analyse sera effective au moyen
d'un sondage et de l'analyse de la documentation existante.
PPge3
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE
La clarification de certains concepts clés tient une
place prépondérante dans la compréhension et l'analyse du
thème choisi. Quelles leçons les pouvoirs publics et les
organisations internationales peuvent-ils tirer des diverses expériences
de préparation aux catastrophes naturelles et de relèvement pour
promouvoir un développement durable au Burkina Faso ? Pour
répondre à cette question, il faut au préalable bien
cerner les notions de catastrophes naturelles, ainsi que quelques termes
nécessaires. Nous exposerons également en détail la
méthodologie d'analyse utilisée dans le cadre de notre
étude.
I. CONCEPTS ET DEFINITIONS
1. Concepts
1.1. Catastrophes naturelles et aléas
naturels
Les catastrophes naturelles sont des résultantes de
périls qui surviennent dans un contexte de vulnérabilité,
de telle sorte que l'organisation économique et sociale des
collectivités vulnérables est atteinte au point de compromettre
leur survie2. Une catastrophe est essentiellement un
phénomène, qui interrompt le fonctionnement des organisations et
des pratiques communautaires. Selon le dictionnaire, le PETIT Larousse, le mot
catastrophe signifie un évènement soudain qui, bouleversant le
cours des choses, amène la destruction, la ruine, ou la mort. La
catastrophe naturelle est un déchainement des forces de la nature
entrainant des victimes et d'importants dégâts (tempêtes
inondations, séismes, éruption volcanique, avalanches...), un
grave accident ou sinistre mettant en péril de nombreuses personnes. Au
Burkina Faso3,la catastrophe est perçue par le Conseil
National des Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), comme
« un évènement qui provoque des dégâts, des
perturbations économiques, des pertes humaines et une
détérioration de la santé d'une ampleur telle qu'elle
justifie une mobilisation exceptionnelle de secours venus de l'extérieur
de la communauté ou de la zone concernée ».
2Gouvernement du BF (2013-2014) 3CONASUR
(2005)
Page4
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Le projet sphère 4 quant à lui,
désigne le terme «catastrophe », comme une calamité qui
provoque des morts, de graves souffrances humaines et une détresse aigue
ainsi que des dégâts matériels de grande ampleur.
Nous pouvons opérer une distinction entre les
aléas ou risques naturels qui sont, des évènements
géophysiques tels que les éruptions volcaniques, les
séismes ou les tsunamis, et les catastrophes naturelles qui supposent
l'interaction d'aléas naturels et de systèmes
sociaux5. En effet, deux (02) sociétés peuvent
être exposées de la même manière à un
risque naturel, mais avoir une vulnérabilité
différente aux dégâts qui découlent de la
réalisation de ce risque. Les aléas sont donc essentiellement des
chocs exogènes, mais pas les catastrophes qui s'en suivent. Les
catastrophes surviennent lorsque les sociétés sont
vulnérables. Si la fréquence des catastrophes augmente
effectivement, il est vraisemblable que cela découle non seulement de
l'accroissement de la fréquence des aléas induit par le
réchauffement climatique, mais aussi et surtout d'une plus grande
vulnérabilité des populations à ces risques lorsqu'ils se
réalisent. Ces aléas présentent deux
caractéristiques : ils sont difficilement prévisibles et ont des
effets néfastes, qui peuvent aller d'un impact modéré
à des répercussions vraiment tragiques.
On peut classer les catastrophes naturelles selon deux(02)
principaux critères qui sont l'évolution et la
cause6.
Selon l'évolution : on a
? Les catastrophes brusques à déclenchements
soudains tels que les tremblements de terre, les inondations, les
tempêtes tropicales, les éruptions volcaniques, les glissements de
terrain.
? Les catastrophes à déclenchements lent tels
que les sécheresses, les famines, la dégradation de
l'environnement, la déforestation et les épidémies.
Selon la cause on a :
? Les catastrophes Hydrométéorologiques tels que
les inondations, les sécheresses, les tempêtes ;
? Les catastrophes Géologiques : tremblements de terre,
éruptions volcaniques ;
4Croix rouge (Le Projet Sphère a
été lancé en 1997 par un groupe d'organisations non
gouvernementales(ONG) humanitaires et par le Mouvement international de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Leur objectif était
d'améliorer la qualité de leurs actions lors des interventions en
cas de catastrophe et d'être tenus d'en rendre compte) (2009).
5Centre de développement de l'OCDE (2010)
6CONASUR (2011)
PPge5
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Les catastrophes Anthropiques : Incendies, feux de brousse,
guerres et troubles sociaux et ;
? Les catastrophes Technologiques : Accidents
nucléaires, les marées noires, les accidents d'avions etc.
1.2. Catastrophes naturelles et
développement
Les recherches sur les économies des Caraïbes ou
d'Amérique Latine sujettes aux catastrophes naturelles entre 1970 et
1999 font apparaître que les catastrophes sont suivies d'un déclin
substantiel de la production et de l'investissement, d'un recul
modéré de la croissance, de la consommation et d'une
détérioration du compte courant de la balance des
paiements.7
Une catastrophe peut être envisagée comme
l'antipode d'un projet d'investissement8. Les projets, dont les
résultats prennent souvent une forme concrète, supposent de
prendre des décisions sur l'utilisation des ressources en ayant pour
objectif d'accroître, de maintenir ou d'améliorer la production de
biens ou la fourniture de services. Les trois paramètres de base d'un
projet d'investissement sont le montant de l'investissement initial, la
durée de vie du projet et le flux de coûts et
bénéfices générés par le projet sur toute la
durée de son exécution. La viabilité d'un projet sera
évaluée, en termes économiques, en comparant les
coûts et les bénéfices. Les catastrophes, en revanche,
causent des dommages aux biens (elles peuvent être assimilées
à des "désinvestissements") et affectent la production des biens
et des services tant en termes de disponibilité que d'efficience de la
production. Les phénomènes naturels, tels que les tremblements de
terre, les tempêtes et les inondations, ne produisent pas que des effets
immédiatement visibles. Ils provoquent aussi des effets post-catastrophe
pouvant évoluer lentement ou apparaître au bout d'un certain temps
: destruction de cultures par des parasites générés par
l'évènement, ou pénurie de produits essentiels plusieurs
mois après la survenue de la catastrophe.
En termes simplifiés, on peut dire qu'une catastrophe
affecte les biens (dommages directs), les flux de production des biens et
services (pertes indirectes) et la performance des principaux agrégats
macroéconomiques du pays (effets macroéconomiques). Par
convention les termes "dommage" ou "perte" sont utilisés, mais les
catastrophes peuvent aussi induire des effets positifs. Selon le CEPALC, les
dommages directs se produisent pendant la catastrophe ou dans les toutes
premières heures qui suivent. Les pertes indirectes et des effets
macroéconomiques sont susceptibles de se faire sentir sur des
périodes allant jusqu'à cinq années, variant en fonction
de l'amplitude de la catastrophe. Les
7Centre de développement de l'OCDE (2010)
8 CEPALC (2004)
PPge6
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
dommages directs peuvent frapper sur une longue période
et se manifester plusieurs fois de suite dans le cas d'évènements
de longue durée évoluant lentement, et ce, malgré la
réparation initiale des infrastructures endommagées, si elles
sont à nouveau touchées : par exemple, des ponts détruits
par des inondations récurrentes. Les pertes seront cependant dans ce
cas, généralement indirectes, résultant de l'impact par
l'interruption des flux économiques.
Les pertes de récoltes futures dues aux inondations ou
aux sécheresses prolongées constituent aussi des exemples
d'effets indirects. De même que les pertes de production industrielle
dues aux dommages subis par les usines ou à une pénurie de
matières premières et les coûts de transport accrus, dans
la mesure où le fait de devoir utiliser des itinéraires
différents ou d'autres moyens de communication suppose de recourir
à des options plus coûteuses, plus lentes et de moins bonne
qualité. Il s'agit de pertes indirectes pour le secteur concerné
qui seront ultérieurement aussi comptabilisées comme des effets
macroéconomiques. Comme le montre la Commission Economique pour
l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC), dans son « manuel
d'évaluation des effets socioéconomiques des catastrophes
naturelles paru en 2004, les catastrophes naturelles produisent aussi certains
effets indirects majeurs qu'il peut être difficile d'identifier et
impossible à quantifier. Ces effets induisent des dommages (ou
bénéfices) "intangibles" : souffrance humaine,
insécurité, sentiment de fierté ou désaveu de la
manière dont les autorités ont réagi face aux impacts de
la catastrophe, solidarité, participation généreuse,
impact sur la sécurité nationale et bien d'autres facteurs
similaires ayant un impact sur le bien-être et la qualité de vie
des populations. Selon ce même manuel, les effets positifs des
catastrophes naturelles sont à prendre en compte. Les catastrophes
naturelles peuvent être source de gain en taux de croissance
occasionné par les activités de reconstruction temporaire et par
la hausse des recettes d'importations à court terme.
2. Définitions
La définition de certains termes est aussi
nécessaire pour mieux comprendre le thème étudié:
risque, risque d'inondation, aléa, enjeux,
vulnérabilité.
2.1. Risque
Le terme risque vient de l'Italien « Risco » qui
signifie "ce qui coupe" et désigne un danger potentiel perçu dans
un contexte social, économique et culturel donné. La notion du
risque est très proche de celle d'incertitude. Aujourd'hui la question
du risque intéresse beaucoup de disciplines, de chercheurs et d'acteurs
économiques: géologues, économistes, juristes, assureurs,
météorologues, historiens, géographes, aménageurs.
Le risque est une notion composite. Il est le produit d'un aléa et
Page7
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
d'une vulnérabilité (BOUBCHIR, 2007). En effet
la sensibilité au risque varie dans le temps, d'une
société à l'autre et d'une culture à l'autre. Il
s'applique à une population ou à un individu, à un moment
donné de son histoire. La notion de risque est donc relative et
dépend de la manière dont les sociétés
conçoivent leur fragilité face aux périls (HANGNON,
2009).
Il résulte de cela que le risque est la
probabilité qu'un phénomène (de quelque nature)
potentiellement dangereux survienne, et qui par ses caractéristiques
peut provoquer des dégâts et dommages sur un espace donné
et une période de temps donné.
2.1.1. Typologie de Risque
Les risques sont des phénomènes complexes. Une
meilleure étude des risques améliore leur compréhension et
permet d'anticiper les mesures de sécurité à mettre en
place pour les prévenir. C'est pour cela qu'il est important de les
classer. Cette classification des risques est pertinente dans la mesure
où elle permet de cerner la notion de "risque" par une approche
concentrique. (BANI SAMARI, 2011)
En premier lieu nous avons, les risques liés à
la nature (risques naturels). C'est notamment le cas de toutes les catastrophes
dites "naturelles": tremblement de terre, inondation, incendie, tempête,
ouragan, tornade, cyclone, typhon, grêles, raz de marée, tsunami,
orage, foudre, avalanche, éboulement, mouvements de terrain,
éruption volcanique, pollutions, phénomènes climatiques,
changements climatiques, effet de serre ...
Ensuite il ya les risques liés à
l'activité anthropique (risques technologiques). Ces risques n'ont pas
pour source le milieu naturel. En effet ils sont la conséquence directe
et perverse d'une industrialisation peu réglementée mais aussi
des systèmes de transport de matières premières, de
produits dangereux, d'endommagement de pipe-lines. Ces risques regroupent les
guerres, le terrorisme, les émeutes, etc.
2.1.2. Risque d'inondation
Une inondation est une submersion, rapide ou lente, d'une zone
pouvant être habitée; elle correspond au débordement des
eaux (BOUBCHIR, 2007).
Le risque d'inondation peut être définit comme
étant un phénomène naturel lié aux
caractéristiques géomorphologiques et
météorologiques d'un bassin versant qui se manifeste par une
submersion, rapide ou lente, d'une zone pouvant être habitée et
qui occasionne des dommages de tout genre (HANGNON, 2009).
Ils existent trois types d'inondations (MARANT, 2009), on a :
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Les inondations lentes qui se produisent plutôt en
plaine, lorsque la rivière sort lentement de son lit mineur pour inonder
son lit majeur pendant une période relativement longue. Ce type
d'inondation peut également être causé par des
remontées du niveau d'eau de la nappe phréatique après
plusieurs années humides.
Les crues torrentielles qui se produisent après un
épisode pluvieux intense. Les eaux ruissellent rapidement vers les cours
d'eau, ce qui engendre des crues très violentes et brutales. Ce type de
crue se rencontre surtout à l'amont des rivières lorsque les
pentes des cours d'eaux sont encore importantes.
Le ruissellement pluvial qui résulte des
aménagements réalisés par l'Homme :
l'imperméabilisation des sols (voirie, toiture...) et les pratiques
culturales limitent l'infiltration de l'eau dans le sol et favorisent le
ruissellement en surface. En période de fortes pluies, les
réseaux d'assainissement peuvent subir une saturation ce qui peut
engendrer des débordements et des écoulements plus ou moins
importants dans les rues. Selon les conclusions de l'étude menée
par Bani en 2011 sur les facteurs de vulnérabilités de la ville
de Ouagadougou aux risques d'inondation, la ville de Ouagadougou est sujette
à des inondations de ce type.
Trois notions essentielles définissent le risque en
matière d'inondation : aléa, enjeux, et
vulnérabilité.
2.2. La notion d'Aléa
L'aléa, reste un phénomène
menaçant d'origine naturelle et/ou anthropique, susceptible d'affecter
un espace donné, en particulier par la nature et la valeur des
éléments exposés que cet espace supporte (Hommes, biens,
activités...). Il se caractérise par sa nature, son
identité, sa probabilité d'occurrence et sa fréquence
quand elle peut être estimée (GBEASSOR, 2006). L'aléa est
lié à la notion de hasard.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
2.3. Les Enjeux
Les enjeux peuvent être à plusieurs niveaux :
Environnementaux, dû à l'endommagement ou
même la destruction totale de la faune et de la flore, les
dépôts de matériaux provoquant des écoulements de
boues, les pollutions des eaux et des sols suite à la diffusion de
déchets ou de produits toxiques ;
Humains, dû aux menaces sur la vie des personnes vivant
dans les zones inondables ;
Economiques suite aux pertes matérielles et de
productivité pour les entreprises installées dans des zones
inondables. En outre, la destruction des infrastructures (ponts, routes et
voies ferrées) coûtent beaucoup d'argent et ralentissent
l'arrivée des secours et le retour à la normale.
2.4. La notion de Vulnérabilité
D'après l'étymologie, la
vulnérabilité est le fait d'être sensible aux blessures,
aux attaques. Il n'existe pas de définition unifiée du concept de
vulnérabilité dans la littérature scientifique (CHERIZARD
et al, 2005). Par exemple Cutter (1996), perçoit la
vulnérabilité comme une formulation rhétorique permettant
d'avertir d'un danger et des pertes qui pourraient l'accompagner. D'autres
(Watson et al, 1996; Klein et Nicholls, 1999), la définissent
comme la capacité d'un système à répondre aux
contraintes et aux chocs qu'il subit. Pour le projet Sphère, la
vulnérabilité humaine est le degré auquel les personnes
risquent d'être exposées à un préjudice, des
dommages, des souffrances
et à la mort. Ce risque est fonction des
conditions physiques,économiques,sociales,politiques,techniques,idéologiques,culturelles,éducatives,écologiqu
es et institutionnelles qui caractérisent le contexte de ces
personnes.
Au regard de ces approches, la vulnérabilité est
donc l'ensemble des conditions et des processus résultant de facteurs
physiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui augmentent la
sensibilité d'une communauté, d'une région, d'une nation
aux effets des aléas. Elle traduit les conséquences dommageables
de l'aléa sur les populations et les aménagements. La
vulnérabilité concerne directement les populations et notamment
les lieux de forte concentration humaine. Elle est donc un ensemble de
préconditions qui se révèlent au moment de la catastrophe.
Selon une étude menée par Baní(2011) sur l'implication des
facteurs physiques dans les risques d'inondation à Ouagadougou, la
vulnérabilité au risque d'inondation est liée à
l'occupation du sol.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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II. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
1. Méthode d'analyse
Dans le cadre de notre étude, en fonction des objectifs
et hypothèses préétablies, l'accent a été
mis sur une méthode d'analyse statistique. Le choix a été
porté sur une analyse statistique car elle permettra d'avoir une vision
générale de l'impact de l'inondation sur les agrégats
macroéconomiques, ceteris paribus, notamment l'évolution de la
croissance économique, l'impact sur les finances du pays et aussi
d'estimer l'effet des activités de réhabilitations
effectuées. Cette analyse est basée sur une approche d'estimation
des effets socio-économiques des catastrophes naturelles
développée par la CEPALC, (2004). Cette commission a en effet mis
au point une méthodologie d'évaluation des effets des
catastrophes naturelles qui a repris, en les élargissant, les concepts
élaborés il y a dix ans par le Bureau du Coordonnateur des
Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe (UNDRO). Elle offre, en
outre, une méthode d'évaluation des effets directs (dommages) et
indirects (pertes) de la catastrophe et de leurs conséquences sur le
bien-être social et les performances économiques de la
région ou du pays touché. Comme pour la méthode
d'évaluation de projet, le processus d'identification des dommages
causés par une catastrophe suppose de faire la comparaison entre la
"situation sans catastrophe" et la "situation avec catastrophe", plutôt
que celle entre situation "pré" et "post" catastrophe9. Il y
aurait sinon un risque de surestimation des dommages causés par la
catastrophe (dans le cas d'une production déjà en déclin)
ou de sous-estimation (quand la production était en croissance), ou
encore, les dommages pourraient n'être attribués qu'à la
seule catastrophe alors qu'ils peuvent provenir aussi d'autres facteurs.
L'évaluation est basée globalement sur des données
secondaires des précédentes enquêtes, des estimations faite
après l'inondation, prenant en compte, la revue documentaire et la
collecte de données primaires sommaires fondées sur des
interviews de groupes cible réalisés de manière
participative avec les communautés et les membres du dispositif de
gestion. A cet effet, notre enquête terrain(2014), menée
auprès des ménages sinistrés par l'inondation du
1er septembre 2009 a permis de déceler l'impact de celle-ci
sur leurs conditions de vie. Nous expliquons plus en détail la
procédure utilisée pour mener l'enquête auprès des
ménages.
9 En ce qui concerne les biens, la situation
"pré-catastrophe" et la situation "sans catastrophe", sont comparables
si la catastrophe est de courte durée (ouragans, inondations,
tremblements de terre) ; elles pourront être différentes en cas de
catastrophe à évolution lente (sécheresse, par ex.).
L'évaluation économique des variations des flux de biens et de
services exige cependant de pouvoir s'appuyer sur une projection de situation
"sans catastrophe" pour pouvoir la comparer à une situation "de
catastrophe" et de, convenablement corréler les dommages aux
catastrophes.
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2. Cadre et population d'étude
2.1. Cadre d'étude
Notre étude a concerné la commune de
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ce choix est lié à
l'importance du nombre de sinistrés qu'elle a enregistré lors des
inondations du 1er septembre 2009 comparativement aux autres
communes du pays. Selon les statistiques disponibles, l'effectif total des
personnes sinistrées des inondations du 1er septembre 2009
est de seize mille deux cent cinquante-neuf ménages (16259).La commune
de Ouagadougou totalise treize mille sept cent quatre-vingt-sept
(13787)10 (annexe 1) ménages sinistrés, soit 84,76% de
l'effectif total des sinistrés du 1er septembre 2009. Les ménages
sinistrés propriétaires terriens ou vivant dans des zones non
loties ou inondables ont été relogés sur le site de Yagma.
Selon le RGPH de 2006, le quartier Yagma était un petit village
peuplé d'environ 3200 habitants.
Suite aux inondations du 1er septembre 2009, un site d'une
superficie de 900 hectares a été dégagé à
Yagma pour reloger 12 400 sinistrés. Le site se subdivise en 4 zones et
chacune porte le nom d'un arrondissement de la commune de Ouagadougou,
rappelant la provenance des sinistrés. Ainsi, les quartiers du site ont
pour noms : Nongr-Maasom, Sig-Nonghin, Boulmiougou et Bogodogo.
2.2.Situation géographique
Le site de Yagma est situé dans la région du
centre à environ 15km au nord de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
Il est relié à Ouagadougou par la route nationale (RN2), route
bitumée Ouagadougou- Ouahigouya. Il couvre une superficie de 900 ha hors
extension. Il est compris entre 1°37.209' Longitude Ouest et
12°27.536. Il se situe sur le secteur 38 du 9ème
arrondissement (nouveau découpage).
10 Rapport d'activité 2009 du SP/CONASUR
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Figure 1 : Situation géographique de
Yagma
A : site de yagma
Source : DEP/ Mairie Centrale
2.3. Situation socio-économique de Yagma
Les données démographiques du RGPH de 2006
indiquent que Yagma comptait 3200 habitants, dont 49,38% de femmes :
Tableau 1 : Répartition de la population de
Yagma par tranche d'âge
Entité
Géographique
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
%
Femmes
|
0-14 ans
|
15-64 ans
|
64 ans et
+
|
Age ND
|
Ouagadougou
|
745 289
|
729 934
|
1 475 223
|
49,48
|
509 083
|
929 793
|
28 043
|
8 304
|
Yagma
|
1620
|
1580
|
3200
|
49,38
|
1383
|
1681
|
100
|
36
|
Source : RGPH, 2006
En 2012, la population totale de Yagma est passée à
17366 dont 12400 personnes, sinistrés du 1er septembre 2009.
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Tableau 2: Evolution de la population de Yagma
(2012)
Population de 2006
|
3200
|
Nombres de sinistrés relogés en 2009
|
12 400
|
Taux d'accroissement annuel moyen
|
7,6%
|
Nombres d'habitants autochtones en 2012
|
4966
|
Population de Yagma de 2012 conjecturée :
Nombre d'autochtones en 2012 + nombre de sinistrés
relogés en 2009
|
17 366
|
Source : DEP/ Mairie Centrale
En termes d'Infrastructures socioéconomique de base, yagma
dispose en matière de :
? Education
1 centre d'éveil et d'éducation préscolaire
appelé Bissongo
3 écoles primaires Publiques
8 écoles Primaires privées
? Santé
Yagma dispose d'un dispensaire
? Eau potable
Le quartier n'est pas raccordé aux réseaux
d'électricité, de la Société Nationale
Burkinabé d'Electricité (SONABEL), et de l'Office Nationale d'Eau
et d'Assainissement(ONEA).
Les forages sont les seules sources d'approvisionnement en eau
et ne sont pas tous fonctionnels.
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Tableau 3 : Répartition des
forages
Arrondissements
|
Villages
|
Nombre de forages
|
Etat
|
Affectation
|
Propriété
|
Fonctionnel
|
Panne
|
abandonné
|
Non équipé
|
Consommation
|
bétail
|
Non utilisé
|
Communautaire
|
Privé
|
Ecole
|
Sig-Nonghin
|
Bissighin
|
16
|
13
|
1
|
2
|
0
|
14
|
0
|
2
|
11
|
1
|
4
|
Yagma
|
43
|
34
|
8
|
1
|
0
|
42
|
0
|
1
|
41
|
0
|
2
|
Kamboinsin
|
35
|
24
|
7
|
4
|
0
|
31
|
0
|
4
|
22
|
7
|
6
|
Bassinko
|
32
|
22
|
9
|
0
|
1
|
31
|
0
|
1
|
26
|
2
|
4
|
Silmiougou
|
8
|
7
|
1
|
0
|
0
|
8
|
0
|
0
|
6
|
1
|
1
|
Darsalam
|
6
|
4
|
1
|
1
|
0
|
5
|
0
|
1
|
6
|
0
|
0
|
Total Sig-Nonghin
|
140
|
104
|
27
|
8
|
1
|
131
|
0
|
9
|
112
|
11
|
17
|
Source : DEP/ Mairie centrale
Une grande partie des ménages tire ses revenus du
secteur informel. Les activités exercées sont très
liées aux besoins de la vie quotidienne familiale, et permettent la
subsistance des familles au jour le jour. Peu d'habitants travaillent dans des
secteurs productifs à l'échelle de la ville de Ouagadougou ou du
pays Les occupations principales des habitants du site sont : la
maraicher-culture, l'élevage, le commerce, la maçonnerie, la
mécanique, la couture, la menuiserie, la vente de briques et de sable.
Les activités complémentaires exercées dans les cours
familiales sont : la vente de condiments, d'arachides, la recharge de portable
(obtenus par le recyclage des batteries de véhicules).
3. Méthode de collecte des données
En plus de la recherche documentaire, nous avons opté
pour une approche quantitative et qualitative de recherche.
3.1. La recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté à explorer des
rapports, des mémoires, des articles
scientifiques et d'autres publications portant sur les
catastrophes naturelles en général et sur les risques
d'inondation en particulier. Ainsi, plusieurs bibliothèques dont celles
de : l'Université Saint
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Thomas d'Aquin (USTA), l'Université de Ouagadougou
(UO), l'Institut de Recherche pour le Développement en
Coopération (IRD), l'Institut français, et les centres de
documentations de l'Institut National de Formation en Travail Social ont
été fréquentées. En outre, des démarches
initiées auprès des responsables des structures comme la
direction générale de la météorologie, l'Institut
National de la Statistique et de la Démographie (INSD) et le
Ministère de l'Economie et des Finances (DGEP/DPAM) , ont permis de
collecter des informations en lien avec notre sujet d'étude. Les
documents tels que les rapports d'activité, la base de données
sur les inondations du Secrétariat Permanent du CONASUR (SP/CONASUR) ont
été également exploités. Enfin, l'exploitation des
sites web a été d'une grande aide.
Cette étape du travail nous a permis d'avoir
d'importantes informations sur notre sujet contribuant ainsi, à cerner
ses différents contours ou aspects.
3.2. Approche quantitative
Cette approche s'est effectuée au moyen d'une
enquête par questionnaire auprès des ménages
sinistrés suite à l'inondation du 1er septembre 2009.
L'enquête terrain s'est déroulée en 14 jours sur la trame
d'accueil de Yagma.
Notre choix a porté sur Yagma, en raison de sa
superficie et des résidents plus importants comparativement au
site de Bassinko qui abrite lui aussi des sinistrés de l'inondation.
Suite au nombre élevé. En effet, suite au nombre
élevé de sinistrés sans abris ou résidents dans des
zones à risque élevé d'inondation, l'Etat a
planifié en deux phases successives l'aménagement de trames
d'accueil. La première phase, ou les premiers efforts se sont
portés, correspondait à l'aménagement d'un terrain de 900
ha, à une dizaine de kilomètres de Ouagadougou, dans la commune
de Yagma communément appelé « Yagma sinistrés
».
Au total, 20.217 sinistrés propriétaires chefs
de ménages ont été pris en charge par la première
phase. Parmi eux, 13.599 personnes ont été
bénéficiaire de parcelles sur la trame d'accueil de Yagma et
d'une aide financière et 6.618 personnes ont
bénéficié uniquement de l'appui financier et des
matériaux de construction. Les ménages qui ont
bénéficiés des parcelles sont ceux propriétaires
terriens dont les maisons ont été complètement
détruites et qui, avant le sinistre, étaient dans des zones non
aménagées (non loties) ou dans des zones inondables. Les non
bénéficiaires de parcelles sont ceux qui vivent dans des
quartiers lotis à faible risque d'inondation ou qui étaient en
location. Notre enquête a concernée ceux ayant
bénéficié des parcelles ainsi que de l'appui financier.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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L'unité d'observation est le chef de message
sinistré. Sur la base des informations disponibles sur notre population
d'étude (répartition des arrondissements concernés selon
le nombre total des sinistrés : annexe 1), relogement des
sinistrés sur le site de Yagma par quartier en fonction de leur
arrondissement de provenance) un plan d'échantillonnage par quota a
été utilisé pour constituer l'échantillon de
l'enquête. Les quotas de sinistrés à enquêter par
arrondissement ont été établis proportionnellement au
nombre de sinistrés par arrondissement. Des contraintes principalement
temporelles et financières, nous permettaient de tirer un
échantillon de cent (100) sinistrés des arrondissements
d'enquête. La répartition de l'échantillon total par
arrondissement a été déterminée proportionnellement
à la taille de la population sinistrée de celui-ci.
Pour la collecte des données sur le terrain, un
questionnaire a été administré par quartier suivant une
méthode au pas. Lorsque l'on soumettait le questionnaire au chef de
ménage d'une première concession, il fallait soumettre le
questionnaire au chef de ménage de la troisième
(3ème) concession suivante sur le même alignement.
Le questionnaire s'adressait prioritairement aux chefs de
ménage ou à un représentant de ce dernier,
âgé de dix-huit ans au moins et membre du
ménage concerné.
Le questionnaire porte essentiellement sur cinq (05) volets qui
sont :
- Les caractéristiques socio-économiques des
enquêtés ;
- la situation des enquêtés face à
l'inondation du 1er septembre 2009 ;
- les dommages subis lors de l'inondation ;
- les moyens d'existence des enquêtés ;
- les conséquences de l'inondation sur leurs
activités ou sources de revenu ;
- les appréciations des enquêtés sur les
réponses apportées par le gouvernement en terme de
prévention et de réhabilitation ainsi que leur
propositions faites à cet égard.
En somme cette phase a eu pour objectif de décrire et
d'analyser la perception et le niveau de connaissance des ménages sur
les questions d'inondation et de leurs conséquences sur leurs conditions
de vie.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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3.3. Approche par entretien (qualitative)
Outre les enquêtes par questionnaires, il a
été effectué des entretiens semi-directifs. En effet
à l'aide d'un guide d'entretien semi-directif dix (10) personnes ont
été enquêtées. Le choix de ces derniers a
été fait sur la base des informations qu'ils sont susceptibles
d'apporter sur le sujet d'étude. Ainsi, le Secrétaire Permanent
du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation, les
Directeurs techniques du SP/CONASUR ainsi que les représentants des
sinistrés ont été approchés. Les thèmes
abordés ont portés principalement sur la gestion du sinistre de
2009, les conditions de vie des sinistrés après le sinistre et
les propositions d'action pour gérer et/ou prévenir au mieux les
catastrophes de cette nature.
3.4. Traitement des données
Le traitement des données a consisté au
contrôle, à la codification, au dépouillement des fiches
d'enquêtes.
Les logiciels Word, EXCEL et SPSS (version 20) nous ont permis
de saisir, de générer les tableaux, les figures et les calculs
(pourcentages, moyenne effectifs, etc.) du mémoire. Le logiciel Harvard
Graphique a aussi été utilisé pour les
représentations graphiques.
L'analyse des données de l'enquête a
consisté d'une part, à décrire les caractéristiques
socio- économiques des enquêtés, à évaluer
les dommages subis lors de l'inondation ainsi que l'impact de l'inondation sur
leurs conditions de vie. D'autre part, elle s'est basée sur le
croisement de variables entre les caractéristiques
sociodémographiques et les différentes modalités
perçues par les enquêtés sur les différents aspects
des inondations du 1er septembre 2009.
Les données relatives aux entretiens semi-directifs
avec les personnes ressources ont été décryptées en
vue d'une analyse croisée avec les données issues des
questionnaires.
L'analyse des données a été faite en lien
avec la question de départ, la problématique et les
hypothèses de recherche.
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CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS
A cause de sa sérieuse difficulté à
s'adapter à sa croissance démographique, la
vulnérabilité de la ville de Ouagadougou face au risque
d'inondation est grandissante. En effet, la catastrophe survient le plus
souvent, à cause d'une vulnérabilité grandissante ; les
pertes humaines et les ruines qui s'en suivent sont la conséquence de la
négligence des hommes, et de leurs capacités à y faire
face. Ainsi, les inondations sont plus dramatiques quand elles surviennent dans
une zone fortement urbanisée (Sandrine, 2010).
I- Présentation et analyse de l'évolution
des inondations au Burkina Faso
Les inondations constituent la principale catastrophe
naturelle à laquelle les autorités burkinabè font face
chaque année. Au cours des vingt dernières années,
notamment en 1988, 1992, 1994,1999, 2004, 2006, 2007, 2009, 2010, 2012 et 2013,
certaines localités du pays ont été
sévèrement affectées. A titre illustratif, les pertes en
productions agricoles dues aux inondations des champs cultivés ont
été estimées à 1.803.000.000 FCFA en 1992 et
à 63.937.680 000 FCFA en 1994. Par ailleurs le coût de la
réfection des barrages endommagés en 1994, a été
évalué à 192.776.576 FCFA (Projet de gestion
intégrée des ressources en eau, 2000). L'analyse des chiffres de
la base de données du Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation (CONASUR), montre la récurrence du
phénomène des inondations au Burkina Faso ainsi que leurs
conséquences en termes de pertes et dommages économiques. L'on
peut estimer que les inondations de 2007, de 2009 et de 2010 ont
été les plus importantes ces dix dernières
années.
Au cours de la saison hivernale 2007, des pluies diluviennes
survenues dans le pays ont occasionné des inondations aux
conséquences catastrophiques par endroits. Selon les études
réalisées en 2008 par Hugues HANGNON, il est tombé le 26
Aout 2007, à Ouagadougou 127,7 mm en une durée de 330 minutes,
soit une intensité moyenne de 0,39 mm/min. Des dégâts
importants ont été enregistrés dans certaines zones. Ils
ont affectés aussi bien des personnes physiques, des infrastructures que
des systèmes de production. Soixante (60) pertes en vies humaines et
soixante-seize (76) blessés liés directement ou indirectement aux
conséquences des inondations ont été enregistrées.
Le nombre de maisons d'habitation écroulées s'élève
à plus de 18 150, les greniers écroulés et
emportés, sont estimés à plus de 2 080 et contenaient des
vivres (provisions familiales, constituées essentiellement de
céréales). Toutes les treize (13) régions du pays ont
été touchées par ces inondations. Le 1er
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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Septembre 2009, une très forte pluie s'est abattue sur
presque tout le territoire du Burkina Faso. La pluie qui a débuté
aux environs de 5 heures du matin n'a diminué d'intensité
qu'autour de treize heures, et 263, 4 mm de pluies sont tombés en
l'espace uniquement de 12 heures de temps dans la ville de Ouagadougou. Au
regard de la moyenne pluviométrique annuelle qui est d'environ 800
à 900 mm (de 1902 à 2008), les quantités d'eau
tombées le 1er septembre 2009, représentent approximativement le
tiers du cumul saisonnier. Sur les 13 régions que compte le pays, 11 ont
été affectées et le total des provinces touchées se
chiffre à 45. Les régions du centre et du plateau central ont
été les plus touchées et particulièrement la
capitale Ouagadougou comme l'illustre la figure 2. Le bilan humain fait
état de 150.000 personnes affectées dans tout le pays. Pour ce
qui concerne la commune de Ouagadougou, 24 489 maisons d'habitations se sont
écroulés pour une valeur estimée à 13 224 060 000
FCFA. 67,08% de ces logements se trouvent en zones non loties et 32,92% en
zones loties ».
Figure 2 : Les dégats causées par les
inondations du 31 Août au 1er septembre 2009 dans la
ville de Ouagadougou
photo Traoré (2009) photo Traoré
(2009)
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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Photo Bagagnan (2009) photo Bamogo (2009)
Photo Bamogo (2009) photo Bagagnan (2009)
Selon les études hydrologiques antérieures (dans
les années 1980), il pleuvait en 30 mn, 31 mm de pluie
journalière tous les ans, 42 mm tous les 5 ans et 68 mm tous les 20 ans
(Le Barbé 1982, CIEH, 1984, cité par Hingray). En 1991 pour le
mois de mai, l'intensité la plus forte a été de 105,2 mm/H
(Kaboré, 2008). Ces résultats ont amené le Conseil
National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) à
conclure que des inondations peuvent être observées lorsqu'on a
des pluies de plus de 60 mm tombant en un temps réduit.
II-Facteurs de vulnérabilité de la ville
de Ouagadougou
1. Analyse temporelle
Bien qu'il s'agisse d'une évidence, il est opportun de
rappeler que la récurrence des inondations a pour principale cause, des
précipitations exceptionnellement élevées, tant par leur
durée et leur intensité que par leur étendue
géographique. Ainsi donc une analyse de la variation de la
pluviométrie dans le temps est nécessaire pour mieux cerner le
phénomène.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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1.1.Variation moyenne mensuelles des
précipitations
L'analyse détaillée des précipitations
mensuelles concourt à la connaissance de l'évolution de la
pluviométrie. Les hauteurs d'eau tombées à Ouagadougou
varient en dents de scie.
L'annexe 3 illustre les variations des précipitations
mensuelles de la ville de Ouagadougou sur une série chronologique de
2000 à 2010. La pluviométrie varie de 0 mm (décembre,
janvier, février) à 209.67 mm (Août) avec une moyenne
mensuelle de 62 mm. On remarque que les plus importantes quantités
pluviométriques moyennes mensuelles sont réparties entre les mois
de Juillet, Août et Septembre. Ces trois mois concentrent l'essentiel du
cumul saisonnier. Ils représentent 73.48% du cumul
pluviométrique. Les évènements pluvieux qui ont
provoqué des inondations à Ouagadougou (intervenus le 10 juillet
2005, le 26 août 2007, le 19 juillet 2008, le 1er septembre 2009) ont
tous eu lieu au cours des mois de juillet août ou septembre.
1.2 .Variabilité interannuelle des
précipitations
L'analyse annuelle des précipitations constitue un
facteur clé pour comprendre la dynamique des écoulements en
rivière et la fréquence des inondations assujetties aux
conditions du régime hydrologique (HANGNON, 2009). Les études
antérieures ont montrés que la pluviométrie
présente une forte variabilité interannuelle. Le graphique
ci-dessous est une représentation de l'évolution de la
pluviométrie annuelle de 2000 à 2010 de la station de
Ouagadougou. Sur les onze années d'analyse de la pluviométrie, la
moyenne interannuelle est de 743,73 mm avec un écart type de 92,06 mm.
Le minimum pluviométrique est intervenu en 2000 (594,1 mm), année
au cours de laquelle on a enregistré un déficit de 149,63 mn. Le
maximum par contre, est survenu en 2009 (923,6 mm) avec un excédent de
179,87 mm (soit 24,18%) par rapport à la moyenne interannuelle. Enfin,
on constate une tendance à la hausse des chutes pluviométriques
dans la ville de Ouagadougou.
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Figure 3 : Evolution de la pluviométrie de 2000
à 2010
1000
0
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Années
pluviométrie (mm)
800
600
400
200
Série1
Source : construit par l'auteur à partir
des données de la DEP/ Mairie centrale « Annuaire statistique 2011
»
A Ouagadougou les précipitations tombent la plupart du
temps sous forme d'averses, souvent concentrées sur un jour, parfois de
façon consécutive, ou en quelques jours. C'est ce qui les rend
redoutables et particulièrement dévastatrices.
2. Analyse spatiale de la vulnérabilité
Les risques d'inondation et la vulnérabilité
semblent particulièrement élevés en milieu urbain
même si la vulnérabilité d'une zone peut être
liée à la conjugaison de plusieurs facteurs.
2.1.La vulnérabilité de proximité
aux sources de risque d'inondation
La ville de Ouagadougou est traversée par quatre
marigots du Sud vers le Nord: le marigot central ou de (Paspanga), le marigot
de Zogona, le marigot du Mogho-Naaba (ou du Kadiogo) dont seulement un
tronçon est aménagé en canal et celui de Wemtenga (ou de
Dassasgo). Aujourd'hui ces quatre marigots ont tous été
aménagé en canaux. Les risques d'inondation s'avèrent
particulièrement élevés pour les populations riveraines de
ces marigots et barrages en cas de fortes pluies, car l'aménagement de
ces quatre marigots en canaux a rendu peu perméables leurs berges et
lits qui subissent de ce fait un fort ruissellement pluvial, ce qui augmente
considérablement le temps d'évacuation des eaux pluviales
(Baní Samari, 2011). L'eau en débordement se fraye des chemins et
ruisselle alors dans les maisons et s'y stagne pendant longtemps, après
s'être accumulée pour former des flaques. Ce constat a
été fait lors de l'inondation du 1er septembre 2009.Le
gouvernement pour prévenir d'éventuelles situations du genre a
déclaré certaines zones de la capitale, inondables
conformément au décret
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N°2009-793/PRES/PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MECV portant
réglementation des servitudes des canaux primaires d'évacuation
des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones
submersibles dans la ville de Ouagadougou JO N° 50 DU 10 DECEMBRE 2009. Il
ressort de l'étude des chapitres du DECRET cité plus haut que les
emplacements des zones à fort risque d'inondation dans la ville de
Ouagadougou sont tous assortis d'une servitude de 100 m et que les zones
submersibles commencent à partir de la limite des zones inondables sur
une bande de 200m de parts et d'autres. Les zones au-delà des zones
submersibles toujours de parts et d'autres de la limite
précédente peuvent être qualifiées de zones
constructibles. Ces zones sont au nombre de quatre et le caractère des
niveaux affectés est qualitatif. La variation est de la façon
suivante: 1) très forte, 2) Forte, 3) moyenne 4) faible. Elle est
très forte dans les zones très proches, et faibles dans les zones
éloignées. La première zone est la zone à
très forte vulnérabilité, couvrant 5,65% de la superficie
totale de la ville et concerne les arrondissements de Baskuy et de
Nongr-maasom. Cette zone concerne les habitations qui sont situées
directement dans la zone de servitude. Il s'agit notamment de tous les
bâtiments qui sont le long des trois barrages, les zones non
aménagées, les constructions faites à côté
des marigots de quartier, et le long des barrages. La deuxième zone est
appelée zone à forte vulnérabilité. Elle couvre
11,30 % du territoire totale .Cette zone n'est pas directement en contact avec
les barrages et cours d'eaux. La troisième zone est la zone à
moyenne vulnérabilité couvrant 8,83% du territoire totale. La
quatrième et dernière zone est celle de faible
vulnérabilité qui couvre 74% du territoire.
Tableau 4 : Zones à très fort risque
d'inondation (5,65%) dans la ville de Ouagadougou
Arrondissements
|
Secteurs
|
|
BASKUY
|
3, 4, 10, 11,
|
12.
|
NONGR-MAASOM
|
23, 24, 13.
|
|
SIG-NONGHIN
|
21 ,22
|
|
BOULMIOUGOU
|
19 , 18
|
|
BOGODOGO
|
14, 15
|
|
Source : Samari (2011)
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2.2. Inondations et vulnérabilité
sociale
D'après la revue bibliographique, la ville de
Ouagadougou ne connaissait pas d'inondations au temps colonial comparativement
à ce qui se passe ces dernières années. Pourtant l'analyse
de la variation des pluies annuelles montre que la pluviométrie n'a pas
connu de changements significatifs. Ceci est la preuve que la
multiplicité des inondations aujourd'hui est aussi liée à
l'urbanisation de la ville de Ouagadougou. Nous assistons à une
régression très poussé des superficies
perméables.
L'urbanisation rapide et non maîtrisée à
laquelle s'ajoute un fort taux de croissance démographique peut
être source de vulnérabilité sociale. Le taux
d'urbanisation de Ouagadougou était estimé à 23% en 2006
contre 6% en 1975 selon l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie. Cette urbanisation rapide est accompagnée d'un exode
rural massif depuis trois décennies aggravant la croissance
spontanée de la ville. Entre 1956 et 2005, c'est à dire en
cinquante (50) ans, la population urbaine de Ouagadougou a été
multipliée par 26 et la superficie par 4. Ouagadougou reste la ville la
moins pauvre du pays, elle jouit des avantages d'un développement
longtemps inégal aux dépens des autres villes, privilège
que lui confère son statut de capitale. Avec 24.2 % 11de
ménages se situant en-dessous du seuil de pauvreté, la ville de
Ouagadougou se classe nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Cependant cette concentration excessive de sa population sur
un espace très réduit pose d'énormes problèmes
quant à la satisfaction des besoins de base, mais aussi pour ce qui est
des questions spécifiques liées aux problématiques du
foncier, de l'accès à l'habitat, et de l'environnement urbain.
3. Présentation du dispositif national de gestion
des catastrophes naturelles au Burkina Faso
Le Burkina Faso dispose d'un cadre institutionnel et
légal de gestion des crises. La gestion des crises au Burkina Faso est
encadrée par des structures créées en la matière.
Les acteurs institutionnels en liste dans le domaine de la Réduction des
Risques des Catastrophes (RRC) au Burkina sont surtout issu de la composante
étatique, des humanitaires du Système des Nations Unies (SNU) et
des Organisations Non Gouvernementales (ONG).
3.1. Le cadre institutionnel
L'adhésion et la ratification de certains textes
internationaux et l'adoption de certains textes fondamentaux (tel que la
constitution) ou réglementaires au plan national, font obligation
à l'Etat burkinabé d'assister et de protéger les
populations en détresse ou en situation difficile du fait des
catastrophes naturelles et des crises humanitaires. Depuis les années
1970-1973, pour gérer les effets
11 INSD (2011) « monographie de la ville de
Ouagadougou »
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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des catastrophes naturelles, les autorités ont mis en
place un dispositif à cet effet. Ainsi naissait le Sous-Comité de
Lutte contre les Effets de la Sécheresse (SCLES) en 1972. Cette
structure a évoluée au fil du temps pour s'adapter aux nouveaux
défis en devenant successivement, la Commission Nationale de Lutte
contre les Effets de la Sécheresse (CNLES) en 1983, ensuite le
Comité National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation
(CONASUR) en 1993, en vue de prendre en compte l'ensemble des catastrophes et
d'intégrer les aspects « mouvements des populations et la
réhabilitation ». Le Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation (CONASUR) est créé par décret
N° 2004-624/PRES/PM/MASSN du 30 décembre 2004, donnant à la
structure une assise nationale, forte pour pérenniser son action sur le
terrain. Ce décret a été relu et adopté en
Août 2009 (décret N° 2009-601/PRES/PM/MASSN/MEF/MATD du 06
Août 2009), pour l'adapter à l'évolution du paysage
institutionnel du Burkina Faso. Cette institution a été
créé pour gérer les catastrophes dans toutes ses phases
(avant, pendant et après). Le CONASUR est l'organe responsable de la
prise en charge de la réduction des risques de catastrophes et de la
gestion des catastrophes. D'autres structures agissent également dans la
gestion des crises. Des initiatives visant à améliorer le
dispositif ont été prises. Le Burkina Faso est partie prenante au
processus de mise en oeuvre du « Cadre d'Actions de Hyôgo pour des
nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes
» adopté en 2005 à Kobe lors de la Conférence
mondiale sur la prévention des catastrophes.
Le Gouvernement Burkinabè a élaboré et
adopté en juillet 2007, la Politique Nationale d'Action Sociale qui
prend en compte la problématique de la réduction des risques de
catastrophes. Cette politique constitue désormais le
référentiel de toute intervention en matière de
prévention et de gestion des catastrophes dans le pays. Dans le
même objectif, le gouvernement a adopté en juin 2008, un plan
d'urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire
et nutritionnelle au Burkina Faso.
3.2. Organisation du CONASUR
Le Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation(CONASUR) est une structure pérenne a vocation
sociale et humanitaire, regroupant des représentants d'une vingtaine de
départements ministériels, des gouverneurs de régions, des
ONG représentées par le Secrétariat Permanent des ONG
(SPONG) et la croix rouge. Il est présidé par le ministre
chargé de l'Action Sociale et la vice-présidence est
assurée par le ministre chargé de l'Administration territoriale.
Le CONASUR dispose d'un Secrétariat Permanent (SP/CONASUR) avec
trois(03) directions techniques et un (01) service des affaires administratives
et financières (SAF) au niveau national. Il appuie son action à
travers des structures déconcentrées tels que le Conseil
Régional de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CORESUR) qui
est le représentant au niveau régional, le Conseil Provincial de
Secours d'Urgence et de Réhabilitation (COPROSUR) au niveau provincial,
et au niveau départemental on a le Conseil
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Départemental de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation (CODESUR). Au niveau village, ce sont les Conseils
Villageois de Développement (CVD) qui assurent les taches de
prévention et de gestion des catastrophes.
3.2.1. Les attributions du CONASUR
Le Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation est l'instance de coordination et d'orientation dans le
domaine de la prévention des catastrophes, de la gestion des secours
d'urgence et de la réhabilitation. A ce titre il est chargé :
> D'assurer le plaidoyer, la mobilisation et le soutien en
faveur de la prévention et de la gestion des secours d'urgence et de
réhabilitation
> D'assurer la coordination des actions humanitaires
> D'adopter les plans et stratégies d'intervention
> De veiller à l'intégration des risques de
catastrophes dans les plans et programmes de développement
> D'approuver les programmes d'activités et les
budgets
> D'approuver les rapports annuels d'exécution
Le CONASUR se réunit une fois par an en session
ordinaire et chaque fois que le besoin se fait sentir en session extraordinaire
sur convocation de son président, le Ministre de l'Action Sociale et de
la Solidarité Nationale.
3.2.2. Les domaines et procédures d'intervention du
CONASUR
1. Les domaines d'intervention
Les principaux domaines d'intervention du CONASUR sont entre
autre :
La Prévention par la sensibilisation, l'information,
l'éducation et la formation qui vise à réduire les pertes
potentielles, humaines, matérielles ou environnementales
engendrées par les catastrophes naturelles, à amoindrir la
vulnérabilité en vue de minimiser les pertes lorsqu'un
désastre survient.
L'assistance humanitaire et les secours d'urgence qui
consistent à répondre aux besoins et à assurer
l'approvisionnement des victimes afin d'atténuer les souffrances pendant
le désastre. La Réhabilitation par la réinsertion sociale
des sinistrés et la reconstruction des infrastructures
communautaires...
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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2. Les procédures d'intervention
Au niveau Central, les interventions sont effectuées
sur la base de constats de situations et de rapports d'évaluation
émanant des responsables des zones affectées par la catastrophe.
La décision d'intervenir est déterminée par un certain
nombre d'informations et de renseignements à savoir, l'identification de
la catastrophe qui concerne le lieu, la durée, l'ampleur, le nombre de
victimes, les dégâts et l'estimation des besoins (fiche
d'évaluation) , la validation des informations fournies par une mission
du CONASUR sur les lieux du sinistre. La pertinence des informations requiert
une intervention de première urgence dans l'attente d'introduire un
rapport en conseil des ministres. La décision du conseil des Ministres
conditionne la mobilisation, tant intérieure qu'extérieure de
moyens à mettre en oeuvre à l'aide d'opérations
spécifiques.
Au niveau déconcentré (Régions,
provinces, villages etc.), les procédures sont les mêmes : constat
de la situation, prise des mesures et dispositions d'urgence appropriées
et compte rendu au niveau central en fonction de la gravité et de
l'ampleur du sinistre pour intervention si nécessaire.
Pour une réponse efficace, rapide et coordonnée,
le Burkina Faso s'est doté en 2009 d'un Plan de Contingence National
Multirisque de Préparation et de Réponse aux Catastrophes, dont
le but principal est de permettre au pays de disposer d'un outil de
référence en la matière. Ce plan propose une
amélioration du processus d'intervention en cas de catastrophes et a
pour objectifs de clarifier les relations/responsabilités entre les
différents services techniques de l'Etat et les partenaires
humanitaires, de faciliter la coordination des actions et permettre une mise en
cohérence des plans sectoriels , d'identifier et de réduire les
risques les plus probables, d' offrir un cadre général de
planification conjointe couvrant les risques d'urgence , d'intégrer le
processus de prévention, de préparation et de réponse aux
urgences dans les plans et programmes nationaux de développement et de
réduire les délais d'intervention et le nombre de pertes en vies
humaines.
3.2.3. Les partenaires techniques et financiers du
CONASUR
Dans le cadre de ses interventions, le gouvernement du Burkina
Faso à travers le CONASUR, entretient des relations de partenariat avec
des structures et des organismes nationaux et internationaux. Le Conseil
Supérieur des Burkinabè de l'Etranger (CSBE), la Commission
Nationale pour les Réfugiés (CONAREF) et la Direction
Générale de la Protection Civile (DGPC), travaillent en
collaboration avec le Secrétariat Permanant du CONASUR, en vue de la
gestion idoine des catastrophes et crises humanitaires au Burkina Faso.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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Quant aux partenaires techniques et financiers, il faut
remarquer que la problématique est prise en charge à un niveau
très élevé et fait désormais partie de l'agenda du
Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies(SNU) et
figure en pole position dans son rapport annuel. D'ailleurs, en 2005, un poste
de Chargé des affaires humanitaires a été
créé et un Groupe de Coordination humanitaire, échelon
national de l'Inter Agency Standing Committee (IASC), a été mis
en place, animé par le Chargé des Affaires Humanitaires sous la
responsabilité du Coordonnateur Résident.
Dans le même objectif, le bureau du PNUD a requis une
mission du Bureau pour la Prévention des Crises et le Relèvement
(BCPR) en vue d'appuyer la finalisation d'un document de projet pour le
renforcement des capacités nationales de prévention et de
réponse aux catastrophes naturelles initié en 2009. Des
organisations internationales et interafricaines comme la Banque Mondiale (BM),
la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Africaine de
développement (BAD), l'Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP), le mouvement de la croix rouge, l'UEMOA, la CEDEAO,
l'Union Africaine (UA) participent aux efforts du gouvernement dans
l'assistance et la prise en charge des populations victimes de catastrophes
naturelles.
3.3. Défis et recommandations
1. Défis
Même si la dimension réduction des risques de
catastrophes est aujourd'hui prise en compte à un niveau très
élevé, il est à noter que des défis importants
restent à relever en la matière. Ces défis se situent au
niveau de la prise en compte effective de cette dimension dans les plans de
développement territorial et les investissements sectoriels. Les
incertitudes qui demeurent quant à l'évolution future du climat
et aux transformations induites de l'environnement qui vont intervenir au
Burkina Faso, suggèrent d'orienter la réflexion vers des mesures
de gestion des risques « sans regrets ». Un effort
d'intégration des effets des changements climatiques devrait en effet
concerner particulièrement la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable(SCADD). Il
s'agit de mettre en oeuvre des mesures de gestions des risques, susceptibles
à la fois de renforcer l'impact social et économique de la SCADD
et de réduire la vulnérabilité de cette stratégie
au bouleversement du climat. Les défis sont aussi d'ordre
institutionnel, humain, matériel, technique et financier.
Les principaux défis concernent :
? La réorganisation des attributions des structures en
charge de la gestion des crises est nécessaire. Les
événements du 1er septembre 2009 ont permis de
constater, qu'une étroite
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collaboration avec les forces armées militaires pour la
gestion des secours d'urgence est optimale pour les opérations
futures.
> La consolidation des mécanismes de
prévention et de gestion des secours d'urgence sur l'ensemble du
territoire à travers la mise en oeuvre et l'application effective du
Plan de contingence multirisque qui est un challenge car il doit être
décentralisé ;
> L'élaboration et l'application des plans
régionaux et provinciaux de riposte aux catastrophes naturelles ;
> Le fonctionnement du système d'alerte
précoce est embryonnaire. En effet les dispositifs d'alerte existent
mais sont plus nationaux que locaux. Le Gouvernement Burkinabè a mis en
place plusieurs systèmes sectoriels d'alerte précoce et
d'information dans les domaines comme la santé, la
sécurité alimentaire, cependant, il n'existe aucun
mécanisme harmonisé fédérant l'ensemble de
l'information disponible sur les risques de catastrophes, d'où la
nécessité de synergie entre les différents
mécanismes d'alerte précoce ;
> Au niveau du système d'information, il importe de
noter que, malgré les efforts réalisés par les
différents acteurs, beaucoup reste à faire pour mettre à
la disposition de l'Etat des informations pertinentes, à jour et en
temps réel dans la perspective d'actions anticipées ;
> Le financement des actions de prévention des
risques de catastrophes naturelles reste insuffisante , compte tenu du fait que
les partenaires financiers sont la plupart du temps apte pour financer la
réhabilitation, il n'y a pas suffisamment de prise de conscience pour
élever la prévention et la préparation en priorité
nationale pour réduire les coûts humains et économiques des
catastrophes naturelles ;
> L'implication des communautés locales ainsi que
des autorités issues des terroirs notamment à risque, reste
relativement faible. Cela reste une priorité car, il est reconnu que les
capacités des groupes sociaux à faire face aux catastrophes sont
fonction de leur niveau de préparation à la gestion des risques.
Bien que des dispositions y relatives soient prévues dans l'organisation
du CONASUR, les récentes inondations ont démontré que ses
démembrements au niveau local (Régions, Provinces,
Département ou villages) n'ont ni moyens d'existence réelle, ni
capacités à faire face à ce type de situation en attendant
l'intervention du niveau national ;
> La faible couverture territoriale en centre de secours
est insuffisante et rend difficile la coordination des actions d'urgence. En
effet il n'y a que cinq(5) villes qui disposent de centres de secours.
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2. Recommandations
Quelques suggestions ont été formulées
pour l'amélioration des mécanismes de prévention et de
gestion des risques d'inondations au Burkina Faso.
A ce titre, les suggestions sont faites à l'endroit de
:
Au Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation
? Mettre l'accent sur la préparation et la gestion
préventive des catastrophes naturelles à travers des actions de
sensibilisation des populations locales sur les mesures de prévention
à adopter et veiller au pré-positionnement du dispositif de
secours d'urgence pour réduire les pertes en cas de catastrophes. En
témoigne les inondations de 2012 n'ont pas connu une mobilisation
adéquate et à temps des secours d'urgence.
? Compte tenu de la pluralité des structures, des textes
et des plans de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso, il
faudrait restructurer le CONASUR en renforçant ses capacités
techniques, financières dans le but d'avoir une agence unique
fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au
Burkina. La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) qui
est chargée de définir l'ensemble des mesures que requiert la
sauvegarde des biens et des personnes en cas de catastrophes majeures doit
travailler en étroite collaboration avec le CONASUR. Aussi il faudrait
que le SP/ CONASUR révise sa ligne budgétaire
dédiée aux démembrements régionaux afin de
renforcer leurs moyens d'action.
? Travailler à renforcer le fonctionnement du
système d'alerte précoce qui permettra d'informer à
l'avance les autorités compétentes sur l'imminence des
inondations. Ce système facilitera l'évacuation des populations
des zones d'habitations et permettra aussi d'éviter/réduire les
pertes humaines et économiques.
? Renforcer les ressources humaines du SP/CONASUR en
créant une section qui va s'occuper spécialement de la gestion
des ressources humaines (GRIT) et s'atteler à des formations
régulières du personnel pour permettre une gestion efficiente de
la structure.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
> Faire participer les populations à la base dans
les stratégies de préventions des risques. Préparer et
former les populations afin qu'elles développent une culture de
réaction immédiate et efficace. En effet, les populations ne
doivent pas être perçues comme des victimes et doivent
acquérir des compétences et des capacités qui leur
permettent de réagir en cas de catastrophes, elles doivent
développer des comportements d'adaptation et accroitre leur
capacité de résilience face aux catastrophes.
Au gouvernement
> Appuyer les actions du CONASUR en favorisant
l'implantation d'un centre de secours d'urgence dans toutes les régions
au niveau décentralisé et veiller à la formation de
secouristes volontaires.
> Vulgariser la formation d'experts nationaux en
prévention et gestion des catastrophes et situation d'urgence, de 2008
à 2012 on en comptait 98712 sur le territoire national ;
> La nécessité de renforcer le CONASUR,
notamment ses structures décentralisées en leur affectant chaque
année les ressources financières, matérielles et humaines
nécessaires à l'accomplissement de leurs missions sur le terrain
;
> L'approfondissement de l'examen de l'outil de collecte de
données proposé par l'approche MIRA1 afin de l'adopter et
l'utiliser comme outil national lors des évaluations des effets des
catastrophes humanitaires. (Le MIRA (Multisectorial Initial Rapid Assessment ou
Evaluation Multisectorielle Initiale Rapide) est une nouvelle approche
d'évaluation conjointe qui permet d'avoir une photographie
complète d'une situation de crise dans les 72h de la survenue d'une
catastrophe afin d'éclairer la prise de décision et de mobiliser
rapidement des ressources pour une réponse multisectorielle
coordonnée et concertée. Cette approche est une initiative du
Comité Permanent Inter organisations du Système des Nations Unies
qui permet de déterminer rapidement les besoins prioritaires des
populations victimes d'une catastrophe et de définir les
priorités stratégiques d'intervention humanitaire) ;
> Le constat fait sur la précarité de
l'habitat durant les dernières inondations montrent que le l'accent doit
être mis sur l'accompagnement pour « mieux construire »,
à travers notamment le transfert de compétence, la mise à
disposition de matériaux et moyens de construction locaux. Il s'agit
aussi d'appuyer des activités d'adaptation aux changements climatiques
;
12 Gouvernement du Burkina Faso « Plan de
contingence Multirisque de préparation et de réponse aux
catastrophes », p18
Page32
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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? La Direction Générale de la
Météorologie doit être incluse dans les acteurs clés
du RRC afin qu'elle puisse déterminer ses rôles,
responsabilités et attentes dans le circuit institutionnel existant.
? Faire des investissements importants dans l'acquisition du
matériel et équipements pour les acteurs clés (les
pompiers, la Météo, le CONASUR, la DGPC et les
collectivités territoriales/locales).
? Le Ministère de l'habitat et de l'Urbanisme doit
veiller à l'application stricte des règles dans les domaines de
l'aménagement urbain.
L'enquête menée auprès des ménages
sinistrés a permis d'avoir leur point de vue sur les mesures de
prévention à adopter. A cet effet 72% des chefs de ménages
interrogés exhortent le gouvernement au renforcement des
aménagements urbains en veillant au curage des réseaux
d'assainissement existants et à la densification pour faciliter
l'écoulement des eaux de pluie, notons qu'il est aussi de la
responsabilité de la population d'adopter des comportements positifs en
matière d'urbanisme et de protection de l'environnement. Certains
ménages (15%) suggèrent que des campagnes de sensibilisation sur
les risques de catastrophes naturelles soient organisées surtout dans
les zones non loties ou nouvellement loties et aussi sur tout le territoire
(à cet effet des spots publicitaires sont diffusés à la
télévision par le Ministère de l'Environnement et du
développement durable). D'autres ménages (13%) suggèrent
également que le gouvernement procède à une
délocalisation effective des populations des zones inondables ou que des
sanctions soient imposés aux populations pour l'entretien des caniveaux.
D'après les résultats de cette même enquête, au titre
d'une meilleure gestion future d'éventuelles inondations, 40% des
ménages soutiennent que des sites adaptés (déjà
viabilisés) soient dégagés pour reloger les
sinistrés d'inondations. 21% des ménages suggèrent qu'il
y'ait plus de transparence dans la gestion en mettant en place lors des
sinistres, des comptes bancaires spéciaux pour y loger les fonds
destinés à la gestion pour éviter les malversations
financières. Au niveau de la gestion des inondations, les suggestions
concernent plus l'aménagement de sites adaptés pour le
relogement, la gestion efficace des ressources financières
allouées aux sinistrés.
PPge33
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE
2009 SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES
Cette partie va se focaliser sur l'évaluation de
l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 aussi bien sur les
agrégats macro-économiques du pays en général que
sur les conditions de vie des ménages sinistrés. Nous allons
d'abord présenter la situation socio-économique du Burkina Faso
avant l'inondation avant de procéder à la description de
l'inondation en question.
I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en
2008
Le territoire du Burkina Faso s'étend sur une
superficie de 274 222 km2. Selon les données du
quatrième RGPH de 2006, la population résidente au Burkina Faso
s'élevait à 14 017 262 habitants en 2006 dont 52% de femmes et
48% 13d'hommes. Cette population s'accroît à un taux
annuel moyen de 3,1%. 22,7%14 de la population burkinabè vit
en zone urbaine, et près de la moitié de cette population urbaine
vit dans la capitale Ouagadougou.
Le Burkina Faso est un pays doté de très peu de
ressources naturelles. Les principales activités économiques qui
y sont menées sont l'agriculture et l'élevage. L'agriculture
occupe plus de 80% de la population active et contribue pour environ 30% au
PIB). Le secteur des services domine l'activité économique avec
une part contributive de près de 45%.Le secteur de l'industrie, encore
embryonnaire, ne contribue que pour 20% environ du P11B.
Le Burkina Faso présente une balance commerciale
structurellement déficitaire. En 2008, le déficit s'est nettement
aggravé de 40%, en liaison avec une baisse des exportations de 45,2%. En
effet son solde commercial accusait un déficit de l'ordre de 681,75
milliards de FCFA en cette même année. Les transferts
privés ont progressé en moyenne de 32,8% par an entre 2004 et
2007. En 2008, ils n'ont augmenté que de 2,9%. Les finances publiques
quant à eux, sont caractérisées par une part importante
des dons dans les ressources budgétaires. L'Aide publique au
développement (APD) représentait 55,2% des ressources propres et
7,2%15 du P11B en 2008.
Le coton reste son principal produit d'exportation et a
contribué à environ 40% de ses recettes de l'extérieur.
Cette dépendance vis-à-vis du coton rend son économie
fragile en raison des fluctuations
13INSD,(2010)
14 INSD, (2008) 1515 PNUD (2010)
Page34
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
des cours mondiaux du coton et de la concurrence face aux
cotonculteurs subventionnés des pays avancés.
Face à cette dépendance forte des
échanges extérieurs à un seul produit, de nombreuses
initiatives ont été prises pour une diversification de
l'économie d'exportation mais peinent jusque-là à changer
la donne. Toutefois, en 2008, le regain d'activité au niveau de
l'exploitation minière avec la mise en exploitation des mines d'or de
Nana( Boucle du Mouhoun), de Kalsaka (province du Yatenga) et de Taparko
(province du Namentenga)a permis à l'or non
monétaire16d'occuper la seconde place en matière de
recette totale d'exportation avec une part contributive de 30%.
Figure 4 : Poids du coton et de l'or non
monétaire dans le Top 10 des exportations du Burkina en 2008
graine de sésame
6%
or non monetaire
30%
autres produits exportés 17%
coton
47%
Source : INSD, 2010
Au Burkina Faso, les effets des crises, financière et
alimentaire se sont manifestés par une forte inflation en 2008
(10,7%)17 et un ralentissement de la croissance par rapport aux
prévisions initiales. Le produit intérieur brut du pays a connu
une croissance estimée en terme réelle à 5,2% avec un P11B
par habitant évalué à 250 830 FCFA et un P11B réel
estimé à 3 646,9 milliards de FCFA en 200818. L'indice
harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s'est établi
largement au-dessus de la norme communautaire (< 3%). En effet, le taux
d'inflation est ressorti à 10,3% en 2008 contre -0,3% en 2007.
16 L'or à l'exclusion des minerais et
concentré d'or
17 PNUD, 2010
18 INSD « Situation du commerce extérieur
du Burkina Faso, 2008 », p 9
Page35
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Tableau 5: Evolution du taux de croissance réel
du PIB du Burkina de 2003 à 2008
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux d'inflation (IHPC)
|
2
|
-0.4
|
6.5
|
2.3
|
-0.3
|
10.3
|
Evolution du PIB (en terme réel en%)
|
8
|
4.6
|
7.1
|
5.5
|
3.6
|
5.2
|
Source : Comité de Prévision et de
Conjoncture (DGEP/DPAM, 2008)
Le pourcentage de pauvres était de 46% en 2003 avec un
seuil de 82 672 FCFA (INSD, 2003) contre 44% en 1994 soit une progression de
2%. Il ressort aussi que la pauvreté est essentiellement rurale, mais la
pauvreté urbaine s'est aussi aggravée entre 1994 et 2003 en
passant de 10% à 20%, soit un doublement, ce qui est probablement due
à un fort exode rural qui a grossi la population urbaine, sans que des
emplois rémunérateurs ne soient créés. Ces chiffres
montrent la difficulté pour le Burkina Faso d'avancer vers l'atteinte de
la première cible des OMD19. Dans l'ensemble le taux de
chômage a connu une faible diminution de 1994 à 2003 en passant de
2,6% à 2,4%. Cependant on constate un bond spectaculaire de ce taux
atteignant 4% en 2005.De façon général le chômage
est très faible en milieu rural (2%) par rapport au milieu urbain
(13%)20.
L'habitat au Burkina Faso se caractérise par une
prédominance des murs en banco et des toitures en tôles
métalliques. La plupart des occupants de logements en sont
propriétaires et la location est plus développée en milieu
urbain qu'en milieu rural. Les biens possédés par les
ménages (terres, bétail, voiture, mobylette, radio, etc.)
constituent un indicateur de bien-être. La possession de ces biens permet
d'apprécier les conditions de vie des ménages. L'accès
à l'eau potable s'est amélioré à travers la
construction d'ouvrages hydrauliques de l'opération Saga, etc. En effet,
en matière d'approvisionnement en eau potable et assainissement, le taux
d'accès en milieu urbain est de 74% pour l'eau et de 22% pour
l'assainissement et celui en milieu rural est de 54% pour l'eau et 10% pour
l'assainissement en 2008. Ce secteur fait cependant face à plusieurs
défis: (i) la rareté des ressources en eau, (ii) une faible
capacité du sous-secteur rural, (iii) la forte croissance de la
population urbaine, (iv) le progrès inéquitable entre l'eau et
l'assainissement.
19 Eliminer l'extrême pauvreté et la
faim
20 INSD (2003)
PPge36
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Au niveau des moyens de subsistance des ménages, le
revenu par tête d'habitant était de 430 Dollars
US en 2005, ce qui est en deçà de la moyenne des pays à
faible revenu qui était de l'ordre de 590
Dollars21. Selon une étude du Ministère de
l'habitat et de l'Urbanisme en 2008, le secteur informel est un des secteurs
qui procurent les revenus à la plupart des ménages sans emplois
rémunérés. A Ouagadougou, le secteur informel est le plus
grand pourvoyeur des revenus urbains des ménages et 46,7 % des
ménages pauvres ont comme activité principale, l'agriculture et
l'élevage même étant en ville.
II. Description et causes de l'inondation du 1er
septembre 2009
1. Description
Le 1er septembre 2009, des pluies diluviennes se
sont abattues sur le Burkina Faso, causant d'énormes dégâts
et des pertes en vies humaines. Les pluies ont affecté 11 régions
sur les 13 que compte le pays. Les régions du Centre (confère
figure 5) et du plateau central, notamment la capitale Ouagadougou a
été la plus touchée avec une hauteur d'eau d'environ 263,3
mm enregistrée en douze (12) heures. Il y a été
estimé environ 110 300 personnes à Ouagadougou (CONASUR, 2009)
touchées par l'inondation dont 60 000 sans-abris logés dans 93
sites d'accueil provisoires (écoles, lieux de cultes, formations
sanitaires et autres édifices sociaux) dans les cinq (05)
arrondissements de la ville de Ouagadougou. Les secteurs 11, 12, 17, 18 et 19
ont été fortement touchés (quartiers Dapoya et
Tanghin).
Dans les différents arrondissements de la ville,
l'arrondissement de Boulmiougou a été celui qui a connu le plus
fort taux de ménages sinistrés. En effet le ratio de
sévérité de l'inondation y est assez élevé
(40.8%).22
21 PDNA (2009)
22 C'est le rapport entre la population
sinistrée de la zone sur l'ensemble de la population totale
sinistrée
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Figure 5 : Répartition des
sinistrés de la région du centre
Nongr Massom
Villages
Boulmiougou
Bogodogo
Baskuy
50000
45000
Titre de l'axe
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
KADIOGO CENTRE
Ouagadougou
Nioko
Tingandogo
Saonré
Komsilga Saaba
Sigh Noghin
Légende : bleu= Total
sinistrés. Rouge= Nombre de ménages
Source : construit par l'auteur à partir
des données du CONASUR (2009)
L'intérieur du pays n'a pas été non plus
épargné. En effet, soixante-dix mille quatre-vingt-six (70 086)
autres personnes sinistrées ont été victimes d'inondations
dans dix (10) autres régions de l'intérieur, ce qui donne un
ensemble de cent quatre-vingt mille trois cent quatre-vingt-six (180 386)
23personnes sinistrées pour les onze (11) régions
sinistrées.
La majorité des sinistrés étaient des
femmes et des enfants ayant subi des conséquences dommageables notamment
psychologiques.
2. Causes de l'inondation du 1er Septembre 2009
Selon le rapport du Conseil de Gestion des secours d'urgence
(COGESUR) mis en place par décret le 16 Octobre 2009 ,chargé de
la gestion de cette inondation, l'inondation du 1er septembre serait
due à deux facteurs, humains et naturels :
? Au titre des facteurs humains, l'occupation anarchique des
zones inondables et des zones de servitudes par des habitations, des
aménagements ou des installations inappropriées a
été l'un des facteurs déterminant à l'exposition
des populations aux risques d'inondation. Il faut noter que la
précarité de l'état initial de l'habitat a
constitué un facteur aggravant
23SP/CONASUR « rapport d'activité 2009
», page 2
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
dans la chute des constructions et l'absence et le
dysfonctionnement des réseaux de drainage et d'évacuation des
eaux n'ont pas facilité l'écoulement de l'eau ;
? Au titre des facteurs naturels, la récurrence des
inondations ces dernières années est une conséquence
directe des changements climatiques qui se manifestent. La grande
quantité d'eau tombée dans la nuit du 31 aout au 1er
septembre 2009 (263 mm) en très peu de temps come énoncé
précédemment a été le facteur déclencheur de
cette catastrophe.
III. Impact de l'inondation
L'inondation du 1er septembre 2009 a
engendré d'importants dommages directs ainsi que des pertes indirectes
significatives. Les dommages directs (destruction complète ou partielle)
ont affectés les immobilisations et les stocks (y compris les produits
finis, les produits en cours de transformation, les matières
premières, les matériaux et les pièces
détachées). Cette catégorie englobe essentiellement les
dommages subis par les actifs au cours de la catastrophe. Quant aux pertes
indirectes, il s'agit essentiellement des flux de biens et services
(exprimés en valeurs courantes) qui n'ont pas été produits
ou livrés au cours de la période qui démarre après
la catastrophe et qui peut se prolonger jusqu'à la réhabilitation
et la reconstruction.
Ces pertes indirectes sont dues aux dommages directs subis par
la capacité de production et les infrastructures sociales et
économiques.
Les estimations des effets macroéconomiques
représentent plutôt une façon complémentaire
d'évaluer les dommages directs et les pertes indirectes, sous un angle
différent. La quantification des effets macroéconomiques
s'effectue généralement au niveau de l'économie nationale
dans son ensemble.24
1. Synthèse des dommages et des pertes causés
par l'inondation du 1er Septembre 2009
Au titre des dommages directs et des pertes indirectes, une
étude réalisée par le PNUD, en collaboration avec le
gouvernement burkinabè et la banque mondiale(PDNA,2009) a permis
d'obtenir une estimation sectorielle des dommages et des pertes
occasionnés par l'inondation sur l'ensemble du territoire.
Les dommages directs sont perçus comme étant la
destruction totale ou partielle des ressources durant les
évènements, mesurés en unités physiques et
évalués aux coûts de remplacement. .Les pertes
représentent la production de biens et services qui ne pourront
être fournis, la hausse des coûts de fonctionnement et de
production, et le coût des activités d'aide humanitaire. .Les
dommages les plus
24CEPALC, Manual for the estimation of the
socio-economic effects of natural disasters, Santiago de Chile,
2004.P16
Page39
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
importants portent sur les secteurs sociaux, surtout sur le
secteur infrastructure. Par contre, les pertes les plus significatives sont
concentrées sur les secteurs productifs, en particulier l'agriculture et
l'industrie. Le caractère urbain d'une grande partie de la zone
affecté a eu aussi comme conséquences des pertes pour le petit
commerce.
1.1. Les secteurs sociaux
Selon le rapport sur l'évaluation sectorielle, les
secteurs sociaux touchés par l'inondation couvrent l'habitat, la
santé et l'éducation.
L'Habitat:
S'agissant de l'habitat, ce sont 42 358 constructions qui se
sont écroulées sur l'ensemble du territoire. Les destructions
sont principalement concentrées à Ouagadougou avec 78,6% des
constructions écoulées. La majorité des logements
détruits par les inondations est localisée dans les zones
d'habitation précaire inondées (67% des logements
sinistrés).De plus 99% des constructions sinistrées et
écroulées ont été construites en banco dont une
bonne partie dans les zones inondables. Les dommages des inondations dans le
secteur du logement sont énormes avec une valeur estimée à
environ 10 milliards de F CFA. Les pertes enregistrées dans ce secteur
après les inondations se rapportent aux dons cumulés pour le
relogement d'urgence, les pertes pour le relogement temporaire, les pertes de
loyer (par mois), les pertes pour appui aux locataires et les pertes pour
l'approvisionnement en eau potable et assainissement. L'ensemble de ces pertes
a été évalué à près de 12 milliards
de FCFA.
Santé
Le secteur de la santé a été fortement
touché par les inondations du 1er septembre. A ce niveau,
c'est la ville de Ouagadougou qui a encore subi les plus importants dommages
dans les infrastructures entrainant une rupture ou une perturbation des
services offerts aux patients. Plusieurs services ont été
affectés à des degrés divers, aussi bien au niveau des
soins que de l'administration. Au total, 20 structures publiques de
santé et 2 privées ont été touchées à
plus de 80% dans leur fonctionnalité. L'Hôpital national Yalgado
Ouédraogo a été touché à plus de 90% de sa
fonctionnalité dans 11 de ses services. Les dommages subis par le
secteur de la santé se rapportent aux équipements et consommables
de bureau, aux consommables biomédicaux et médicaments
(immédiats) ainsi qu'aux
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
infrastructures qui ont été partiellement ou
totalement détruites. L'ensemble des dommages a été
estimé à 12 milliards de FCFA.
Les pertes subies concernent les structures qui ont connu des
dommages. Ils se situent à différents niveaux. En effet, les
structures touchées ont réalisées des pertes en recettes,
qui traduisent les chiffres d'affaires non réalisés par
l'ensemble des structures de soins (publique, privé,
collectivité) évaluées à 104 millions de FCFA
(environ 14%). Les structures publiques quant à eux, concentrent 56% (58
172 522 FCFA) des pertes de recettes, contre 40% (42 241 555 FCFA) aux
structures privées et 4% à la municipalité. Il y a eu
également des pertes liées aux coûts des achats
extraordinaires d'antigènes qui ont été
évaluées à 7 950 000 FCFA, à peine 1% de l'ensemble
des pertes. Ces pertes ont été exclusivement
réalisées par l'état. Les pertes relatives aux coûts
additionnels pour patients transférés sont les plus importantes,
évaluées à 614 millions FCFA (environ 84%). Enfin,
concernant les pertes liées aux coûts de prévention des
maladies sexuellement transmissibles elles ont été de 9 975 000
FCFA (environ 1%). Elles ont été complètement à la
charge de l'état au niveau des structures endommagées.
Education
Le secteur de l'éducation a été
également touché au niveau de plusieurs volets : infrastructurel,
équipement, pédagogique et le volet social à travers la
destruction des vivres des cantines scolaires. Les dommages portent
essentiellement sur la destruction de toiture, la chute de mur, la destruction
de fournitures scolaires et de matériels didactiques ainsi que le
mobilier scolaire fortement détérioré. Au niveau de
l'enseignement secondaire et supérieur, les dommages enregistrés
sont estimés à 1 064 404 982 FCFA pour ce qui est des
établissements publics. L'ensemble des dommages sur ce secteur a
été évalué à 3,6 milliards de FCFA.
Les pertes au niveau de ce secteur sont difficilement
quantifiables. Au nombre des pertes, on peut citer la
déperdition scolaire due au mouvement des ménages qui influent
sur le système éducatif. A ces effets, il faut ajouter que les
écoles les moins touchés ont servi de lieux d'hébergement
pour les sinistrés aux premières heures de la catastrophe
entrainant des retards accusés dans l'exécution des programmes
scolaires.
1.2. Les secteurs productifs
Les inondations du 1er septembre ont
entrainés d'importants dommages dans les secteurs productifs, notamment
dans celui de l'agriculture et du commerce.
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Au niveau de l'agriculture:
Ce sous-secteur de l'économie du pays a
été durement éprouvé par les inondations. Les
pluies diluviennes ont provoqué la destruction d'ouvrages hydro
agricoles, des inondations de superficies agricoles entrainant la perte
d'importantes productions en cours, des destructions de stocks alimentaires,
d'intrants et de moyens de travail. Elles ont également touchées
plusieurs services techniques du ministère en charge de l'agriculture et
de l'environnement.
Environ 22 200 ha25 de superficies inondées
ont été inventoriés de façon exhaustive sur toute
l'étendue du territoire dont 7.129 ha (32%) consacrées aux
productions céréalières et 330 ha (2%) aux cultures
maraichères. Sur l'ensemble des superficies inondées, plus de 2
000 ha de superficies aménagées aux abords et avals des barrages
(environ 9%) ont été touchées. Des infrastructures du
Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques (MAHRH), du Centre National de Semences Forestières (CNSF)
ont également été endommagées. Le coût global
des dommages est estimé à 8 400 000 000FCFA. Concernant les
ouvrages hydro agricoles, les pluies diluviennes ont entrainées la
dégradation/détérioration de digues et / ou de
déversoirs, le charriage de matériaux terreux et
végétaux provoquant un envasement prématuré de
cuvette, la détérioration voire la destruction de réseau
d'irrigation. Le coût global (valeur de remplacement) des dommages
directs du sinistre sur les barrages hydro agricoles est estimé à
environ 6 900 000 000FCFA. Le plus important dommage a été la
rupture totale de la digue du barrage de Saaba, dans la province du Kadiogo
dont dépendent 2 022 producteurs agricoles. Concernant les centres de
recherches agricoles et services techniques du MAHRH, leur localisation en
zones vulnérables (Situés entre la forêt classée
Bangr-Wéogo et le canal de Wemtenga et juste en aval du barrage N°
3) a occasionné d'importants dommages.
Le CNSF a subi des dommages évalués à 302
217 500 FCFA. S'agissant des plantations détruites, ce sont deux (02) ha
de papayers et 23,5 ha de bananiers qui ont été emportées
par les eaux à Bagré, d'une valeur approximative de 25 500 000
FCFA. Des pertes de plantations de bananiers ont également
été signalées à Saaba mais aucune indication sur
les superficies n'est disponible.
Les pluies diluviennes du 1erseptembre ont
entrainé d'importantes pertes dans le secteur agricole suite aux pertes
importantes de productions en cours et de certaines productions futures.
L'ensemble des 22 200 ha inondées sur l'étendue du territoire ont
entrainé la perte totale ou partielle de productions
évaluées à 6 650 000 000de francs CFA. Pour la seule ville
de Ouagadougou et ses environs, l'inondation de 330 ha de cultures
maraîchères avec une production estimée à 6 500
tonnes de légumes ont produit des pertes de 650 000 000 FCFA (soit
environ 11% des pertes nationales). Les
25 MAHRH (20010)
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
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pertes de productions futures ont été
estimées à 1 239 900 000 FCFA. Les pertes globales au niveau des
productions agricoles (présentes et futures) ont été
estimées à 7 900 000 000 FCFA.
Les sous-secteurs de l'élevage et de la pêche ont
également été touchés à travers des
destructions totales ou partielles d'infrastructures de production. La valeur
de l'ensemble des dommages du sous-secteur de l'élevage n'est pas
estimée. Les dommages d'animaux connus ont été
estimés à 14 700 000 FCFA26.
Concernant précisément la pêche,
l'inventaire des dommages disponibles concerne essentiellement des
infrastructures publiques, en l'occurrence les stations piscicoles de Ziga et
Bazèga. Au niveau de ces stations piscicoles, les dégâts
ont entrainés la dégradation de 68 digues d'étangs d'une
valeur de 47 000 000 FCFA. Les dommages de stock aquacoles sont estimés
à 27 000 000 FCFA. L'ensemble des dommages enregistrés au niveau
des stations piscicoles s'élève à 74 000 000 FCFA.
Industrie et commerce :
Dans le domaine du commerce et de l'industrie, ce sont des
activités diverses qui ont été affectées, au nombre
desquelles des hôtels, des entreprises de vente de cycles, de
matériel électroménagers, de véhicules d'occasion,
des compagnies de transport. Ces entreprises ont soit subis des dommages sur
leurs marchandises ou sur leurs moyens de production.
Dans le domaine du commerce général, le secteur
informel a été particulièrement touché, avec la
destruction partielle ou totale d'étalages, de petites boutiques,
d'équipements de production artisanale, de stocks de
produits/marchandises et de trésorerie.
L'évaluation partielle des dommages subis est
estimée à 2 155 830 000 FCFA27. Les Petites et
Moyennes Entreprises (PME) et les grandes sociétés enregistrent
environ 65% des dommages, les sociétés de transport enregistrent
environ 35%28 . Les pertes ont été essentiellement
enregistrées dans le secteur du commerce. Ces pertes concernent
essentiellement des pertes d'exploitations liées à une
interruption ou baisse des ventes ou prestations régulières des
unités économiques touchées. Les entreprises
touchées ont également des augmentations de charges de
fonctionnement, nées des travaux d'évacuation des eaux et de
nettoyage après les inondations. L'ensemble des pertes
évalué ont été estimées à 1 260 000
000 FCFA29. Ces pertes restent partielles et concernent uniquement
les pertes sur chiffres d'affaires des principales unités
économiques affectées identifiées.
26 FAO (2009)
27 PDNA (2009)
28 PDNA (2009)
29 PDNA (2009)
Page43
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
1.3. Le secteur infrastructure
Ce secteur regroupe le sous-secteur des transports, des
infrastructures de drainage, des bâtiments et équipements publics,
des moyens de transport (publics et privés), de l'eau et
l'assainissement, de l'énergie et des autres infrastructures
Infrastructures de transport
Le secteur des infrastructures a enregistré
d'importants dommages, globalement estimés 8 600 000 000
FCFA30. Les plus importants dommages ont
été subis par les infrastructures de transport, notamment au
niveau de la voirie et des routes. L'ensemble des dommages a été
estimé à 4 900 000 000 FCFA31, représentant
94%de l'ensemble des dommages subis dans le secteur. L'ensemble de ces dommages
relève du secteur public.
Les pertes enregistrées dans le secteur des
infrastructures sont relativement faibles, comparées aux dommages. Les
pertes totales (reforme) partielles estimées s'élèvent
à 61 000 000 FCFA, dont 20 000 000 (environ 1/3) pour le compte
privé.
Les pertes estimées concernent les bâtiments et
les moyens de transport. Les plus importantes pertes ont été
relevées au niveau de la Direction Générale des Transports
Terrestres et Maritimes (DGTTM) à hauteur de 40 000 000 FCFA ( environ
2/3) pour l'arrêt et le ralentissement pendant plusieurs jours d'offres
de plusieurs services (permis de conduire, cartes grises, examens de code...).
Pour les moyens de transport, les pertes ont concerné la
Société de transport SOTRACO, les taxis et quelques importateurs
de véhicules d'occasion qui ont vu leur activité s'arrêter
ou ralentir à la suite du sinistre du premier septembre. Le total des
pertes est estimé à 21 000 000 FCFA32.
Energie
L'ensemble des dommages subis ont été
évalués à 464 500 000 FCFA, entièrement
localisé à Ouagadougou. Le réseau de distribution a subit
les plus importants dommages évalués à 239 000 000
FCFA33, soit environ 51% de l'ensemble des dommages subis. Les
dommages subis par le sous-secteur électrique ont été
suivis de pertes de chiffre d'affaires par la SONABEL, consécutives
à la baisse de l'offre de service aux premières heures de
l'inondation et l'arrêt de la demande au niveau
30CONASUR (2009 b)
31 CONASUR (2009 b)
32 CONASUR (2009 b)
33 M F (2010)
Page44
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
de certains ménages et services publics. Ces pertes qui
sont assez complexes à évaluer ne sont pas encore disponibles.
Des pertes supplémentaires liées à l'accroissement des
dépenses de fonctionnement dues aux dépenses d'évacuation
et de nettoyage des eaux ont également été
enregistrées par la nationale d'électricité. Ces pertes
ont été évaluées à 14 400 000 FCFA
dépensés dans l'achat de consommables de nettoyage et de paiement
de main d'oeuvre.
Eau et assainissement.
L'estimation des dommages causés par la pluie
diluvienne du premier septembre dans le secteur de l'eau et de l'assainissement
s'élève au total à 1 311 746 322 FCFA34.Ces
dommages ont été enregistrés au niveau de l'ONEA à
travers les stations de traitement, des infrastructures d'assainissement
(réseaux d'égout), des latrines et douches individuelles des
ménages sinistrés et au niveau des infrastructures de gestion des
déchets solides.
L'ensemble des pertes enregistrées dans le secteur de
l'eau potable et l'assainissement consécutives au sinistre du
1er septembre est estimé à 1 031 736 813 FCFA. Ces
pertes comprennent les couts des opérations de curage qu'il a fallu
engager d'urgence pour enlever les amas de dépôts ayant
obstrué l'écoulement des eaux dans les collecteurs principaux,
ainsi que le curage des caniveaux afin d'accélérer le retrait des
eaux dans les zones inondées.
La mission a conclu que les inondations ont causés des
dommages d'environ 47 000 000 000 CFA35, des pertes d'environ 15 000
000 000 CFA et des besoins en construction, reconstruction et de
relèvement d'environ 125 000 000 000 CFA
34 MAHRH (2010)
35 PDNA (2009)
Page45
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Tableau 6: Synthèse
des dommages causées par l'inondation du
1er septembre 2009 au Burkina Faso (en
millions de FCFA)
|
dommages
|
pertes
|
Total
|
Infrastructure
|
6943
|
1142
|
8085
|
|
Transport
|
5181
|
61
|
5242
|
Eaux et assainissement
|
1312
|
1032
|
2344
|
Energie
|
450
|
49
|
499
|
Secteurs sociaux
|
25237
|
2315
|
27552
|
|
Logement et urbanisation
|
10489
|
1586
|
12075
|
Santé
|
12213
|
729
|
12942
|
Education
|
2534
|
|
2534
|
Secteurs productifs
|
13680
|
11575
|
25255
|
|
Agriculture, élevage, pêche
|
1532
|
7893
|
9425
|
Barrages et drainage agricoles
|
6889
|
|
6889
|
Commerce et industrie
|
5259
|
3682
|
8941
|
Environnement
|
1543
|
95
|
1638
|
Total
|
47 403
|
15 127
|
62 530
|
|
Source: construit à partir des
données de l'évaluation sectorielle
Comme le démontre le diagramme suivant, les secteurs
sociaux ont été les plus durement touchés (avec 44 % du
total des dommages), suivis par les secteurs productifs (40 %), le secteur
Infrastructures (13 %) et l'environnement (3 %).
Figure 6; Répartition sectorielle des dommages
engendrés par l'inondation du 1er septembre 2009
40%
3%
13%
44%
secteurs sociaux
Secteurs productifs
Environnement
Infrastructure
Source : Construit par l'auteur à partir
des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)
Page46
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Une caractéristique importante de la composition des
dommages et pertes est la propriété d'origine des secteurs
touchés. Les dommages puisqu'il s'agit de l'infrastructure (voirie,
barrages, centres de santé) appartiennent au secteur public tandis que
les pertes se concentrent dans le secteur privé (les pertes sont plus
individuelles). Mais, puisqu'il s'agit des groupes à moindre ressources,
sans capacité de se relever par eux-mêmes, cela pose aussi un
besoin d'investissement et de transferts de ressources du gouvernement vers les
sinistrés.
Figure 7: Répartition des dommages
par appropriation
80%
20%
privé public
Source : Construit par l'auteur à partir
des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)
Figure 8: Répartition des
pertes par appropriation
13%
87%
privé public
Source : Construit par l'auteur à partir
des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)
Page47
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
2. Les effets macroéconomiques de l'inondation
A l'issue de l'évaluation, il s'est avéré
que l'effet le plus néfaste est observé dans le secteur productif
(agriculture, commerce et industrie), suivi des secteurs de l'infrastructure et
des services sociaux.
2.1. Contexte général
Les inondations du 1er septembre 2009 sont
intervenues dans un contexte de crise financière globale où
l'économie du pays était fragilisée par un affaiblissement
de la demande mondiale de coton36. Avant le sinistre, les
prévisions des performances économiques du Fonds Monétaire
International et du Ministère de l'Economie et des Finances avaient
été révisées au cours de l'année 2009 et
prévoyaient une baisse des revenus à l'exportation du coton suite
à une rétraction de la demande globale à court et moyen
terme. Le scénario de base de l'évaluation de l'impact
macro-économique de l'inondation du 1er septembre 2009 se
porte sur les simulations faites en Juillet 2009, avant la survenue de
l'inondation et celles de Décembre 2009, après l'inondation.
L'approche retenue consiste à isoler, céteris paribus, l'impact
de l'inondation, des effets de tout autre choc externe (crise alimentaire,
financière internationale ou pétrolière) sur les
agrégats macroéconomiques du Burkina Faso. Cet exercice se
propose ainsi de capturer l'impact de l'inondation du 1er septembre
2009 sur l'ensemble de l'économie Burkinabè.
2.2. Impact de l'inondation du 1er Septembre 2009 sur
la croissance économique
La baisse occasionnée par les inondations en 2009 sur
le taux de croissance économique de 2009 est estimée à
1,4%, ramenant le taux de croissance économique à 1,8%
37(confère annexe 4). Le total des dommages représente
en lui-même un montant élevé mais c'est en le remettant
dans le contexte national que l'on comprendra mieux son impact sur le
développement économique et les conditions de vie des
populations. Les dommages totaux représentent 1,7% du PIB national et un
peu plus de 20 % des recettes d'exportations du pays de l'année
précédente (2008). Répartis dans tous les secteurs de
l'économie, les dommages les plus importants sont intervenus dans les
secteurs productifs surtout au niveau du secteur primaire entrainant une baisse
de la valeur ajoutée de ce secteur de 5,65% par rapport aux projections
sans l'inondation pour l'année 2009.L'agriculture vivrière
pratiquée par les ménages a titre de consommation a connu une
baisse de sa valeur ajoutée de 12,88% par rapport aux
36 Ministère de l'Economie et des finances
(2010)
37 DGEP/DPAM « simulations de l'IAP »
juillet, décembre 2009
Page48
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
projections antérieures. La production
céréalière estimée à 350 142,4 FCFA avant
l'inondation est passée à 299 424,9 FCFA après
l'inondation. Le sous-secteur du commerce, gravement touché par
l'inondation suite à la destruction des biens des petits
commerçants, a connu une baisse de sa contribution à la
croissance du PIB de 2009 de 5,5%38. La majeure partie des
investissements pour la réhabilitation étant planifiée
pour 2010 (62 420 870 643FCFA), un taux de croissance légèrement
inférieur aux projections initiales du Ministère de
l'économie et des finances a été enregistré pour
cette année. Les activités de reconstruction immédiates
ont eu un impact positif sur la croissance économique pendant les deux
premières années de reconstruction, ce gain en taux de croissance
est estimé à 0,37% du PIB en 2010 et 0,39% du PIB en 2011
(confère annexe 5).
Les inondations de 2009 n'auront pas eu d'impacts
significatifs sur les finances publiques de l'état et n'ont pas
changé la situation fiscale du gouvernement en terme de baisse de
recettes fiscales. Les secteurs formels pourvoyeurs de recettes n'ont pas
été affectés par l'inondation et une bonne partie de
l'activité économique touchée se trouve dans le secteur
informel, échappant aux circuits de perception de l'administration
centrale. Cependant la détermination de l'impact sur les finances des
collectivités locales aurait permis d'estimer les pertes au niveau de la
perception des taxes locales. Ces pertes correspondent
principalement aux taxes non-perçues sur les marchés, gare
routières, gare des taxis, et autres activités informelles de
commerce (équipements économiques inondés/problèmes
pour effectuer la collecte). Cela n'a pas été possible par manque
de données.
Les travaux d'urgence sur l'inondation ont
générés des dépenses additionnelles pour le
gouvernement. Le coût total des besoins a été estimé
à 125 537 813 935 FCFA39. Ces besoins ont été
financés à hauteur de49 260 000 FCFA par le budget national. Le
déficit du compte courant (dons inclus) a augmenté de 5.8% du PIB
par rapport aux projections pré- inondation du Ministère de
l'Economie et des Finances.
Comme pour le secteur fiscal, l'impact de l'inondation sur le
secteur extérieur n'a pas été significatif.
2.3. Impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur
les conditions de vie des ménages
L'inondation du 1er septembre 2009 n'a pas eu
beaucoup d'incidences négatives sur les agrégats
macroéconomiques du Burkina Faso en général. Ceci
s'explique d'autant par le fait que l'ampleur des dommages et pertes (qui se
concentrent surtout au niveau des secteurs sociaux) ne représente qu'une
partie insignifiante par rapport à la taille de l'économie
Burkinabè en général. Cependant l'impact sur les
conditions de vie de la population est significatif.
38Ministère de l'Economie et des Finances
(DGEP/DPAM) (2009) 39Ministère de l'Economie et des Finances
(2010)
Page49
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Cette section est destinée à décrire les
effets de l'inondation sur les conditions de vie des ménages
sinistrés par l'inondation du 1er septembre en s'appuyant sur
l'analyse des données de notre enquête terrain effectuée
auprès des chefs de ménages sinistrés relogés sur
la trame d'accueil de Yagma.
2.3.1. Caractéristiques sociodémographiques
et économiques des ménages enquêtés
Notre enquête a concernée au total 100
ménages sinistrés de la ville de Ouagadougou par la pluie
diluvienne du 1er septembre 2009 et relogés sur la trame
d'accueil de yagma. L'enquête a pris en compte, les sinistrés des
cinq arrondissements (ancien découpage) de la ville de Ouagadougou.
L'arrondissement de Boulmiougou regorge le plus de ménages
enquêtés (43 ménages), suivi par celui de Bogodogo avec 33
ménages. Ceci est lié au fait que ces arrondissements sont
proportionnellement les plus touchés par les inondations dans la ville
de Ouagadougou.
Figure 9 : Répartition de l'échantillon
de l'enquête par arrondissement
40
50
30
20
10
0
33
43
5
10
9
Bogodogo Boulmiougou Baskuy Nongr-massom
Sigh-noghin
Arrondissement d'enquête
Source : données de l'enquête terrain
2014
Les femmes ont été les plus touchés par
l'inondation et subissent la baisse des revenus.
D'après les résultats de notre enquête, 56 % des
populations touchées par l'inondation sont des femmes. D'une
manière générale, la place des femmes dans le
mécanisme de génération des revenus du ménage a
pris de l'importance à Ouagadougou. En effet, leur rôle
socioéconomique dans l'assurance des moyens de subsistance des
ménages devient de plus en plus significatif, notamment dans les milieux
défavorisés où les femmes sont plus actives dans le petit
commerce, blanchisserie, la vente de bois et de charbon, la vente de
vêtements d'occasion, et l'aide à domicile. L'étude
révèle également que tous les chefs de ménages
enquêtés ont un âge compris entre 20 et plus de 60 ans et
Page50
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
les chefs de ménages les plus touchés par
l'inondation ont un âge compris entre 30 et 39 ans. L'âge moyen des
enquêtés est de 30 ans. La majorité des ménages
enquêtés sont mariés, soit 71%, 12% sont
célibataires, 11% sont veufs (veuves) et 6% sont divorcés. Les
ménages sinistrés constituent des familles nombreuses en
général : 39% des ménages sinistrés
possèdent des membres compris entre 6 à 8 personnes. Les chefs de
ménages enquêtés ont un niveau d'instruction relativement
bas : seulement 39% sont scolarisés. Parmi ces derniers, 28% ont un
niveau primaire, 51% ont atteint le secondaire et 21% ont un niveau
universitaire. L'enquête nous a révélé que avant le
sinistre79% de ceux interrogés étaient des
travailleurs du secteur informel, 16% du secteur formel et le
reste, inactifs ou en quête de travail.
2.3.2. Les dommages subis lors de l'inondation
(perçus par les enquêtés)
Il ressort de notre analyse que les dommages subis lors de
l'inondation sont variés et à des degrés divers. Les
enquêtés des arrondissements de Bogodogo et de Boulmiougou
semblent avoir été les plus touchés par les
différents types de dommages. Les ménages qui ont
déclaré avoir enregistré le plus de pertes en vie humaines
sont ceux de Bogodogo et de Boulmiougou selon respectivement 6% et 9%.
Sur les cinq arrondissements, les sinistrés de
l'arrondissement de Bogodogo ont Dans chacun des 5 arrondissements
d'enquêtes, la perte de logement a été subie par au moins
97% des enquêtés.
Tableau 7 : Répartition des dommages subis
selon l'arrondissement de provenance(%)
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants :
|
Décès
|
Blessés
|
Perte de vivres
|
Perte d'animaux
|
Perte de logement
|
Perte d'emploi
|
Perte de matériels
|
Bogodogo
|
6
|
21
|
70
|
61
|
97
|
54
|
97
|
Boulmiougou
|
9
|
26
|
58
|
37
|
100
|
28
|
95
|
Baskuy
|
0
|
20
|
60
|
80
|
100
|
20
|
100
|
Nongr-maasom
|
0
|
0
|
56
|
56
|
100
|
44
|
89
|
Sig-Nonghin
|
0
|
0
|
40
|
10
|
100
|
40
|
80
|
Source : Données de l'enquête
terrain, 2014
Page51
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
2.3.3. Impact de l'inondation sur le revenu et les moyens
de subsistance des ménages
Les conditions de vie des ménages affectés se
sont fortement dégradées suite à l'inondation.
Déjà vulnérables en temps normal, les enquêtes
menées dans la zone ont révélé que les
ménages affectés vivent dans une situation plus précaire
après l'inondation. En effet, l'analyse de leurs stratégies
à court terme face aux principaux problèmes engendrés par
l'inondation révèle la précarité de la situation
post-inondation. Aux termes de nos investigations, il ressort que certains
ménages sinistrés ont dû renoncer de façon
temporaire ou permanente à certains besoins vitaux, en moyenne sur ceux
qui ont déclaré avoir mis en place une stratégie à
court terme, 51% des ménages interrogés affirment avoir eu
recours à un emprunt pour satisfaire leurs besoins vitaux. 19% ont
déclaré avoir réduit le nombre de repas journaliers, 14%
des ménages ont déclaré avoir vendu leurs biens personnels
pour faire face aux besoins quotidiens de leurs familles, 10% des
ménages ont dû retirer leurs enfants de l'école. Dans les
arrondissements de Sig-Nonghin et de Nongr-maasom, les ménages ont plus
été contraints à réduire le nombre de repas
quotidiens selon respectivement 71% et 57% des répondants de ces
arrondissements.
Tableau 8 :
Répartition des ménages sinistrés selon le
principal recours utilisé pour faire face aux besoins à court
terme
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants :
|
Total
|
emprunt
|
Retrait des enfants de l'école
|
vente de biens personnels
|
Réduction du nombre de repas journaliers
|
autre
|
Bogodogo
|
54
|
11
|
15
|
15
|
4
|
100
|
Boulmiougou
|
60
|
13
|
17
|
3
|
7
|
100
|
Baskuy
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Nongr-maasom
|
14
|
0
|
14
|
57
|
14
|
100
|
Sig-Nonghin
|
29
|
0
|
0
|
71
|
0
|
100
|
Total
|
51
|
10
|
14
|
19
|
6
|
100
|
Source : Données de l'enquête
terrain, 2014
L'inondation du 1
|
er
|
septembre, en touchant les deux maillons clés
pourvoyeurs d'emplois et
|
de revenus (l'agriculture et le secteur informel) à la
majeure partie de la population, a causé la perte des principales
sources de revenus de plusieurs ménages. La plupart des personnes ayant
perdu leurs moyens de subsistance exerçaient leur activité au
sein du ménage si bien que la destruction de l'habitat a affecté
en général ces mêmes moyens de subsistance. Certains
ménages avaient gardé des biens
Page52
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
numéraires dans leur domicile qu'ils ont perdu dans les
eaux. Ces ménages exerçaient au niveau du secteur informel
notamment le commerce.
Les ménages agricoles et éleveurs
affectés par l'inondation ont dû se rabattre sur de petites
activités commerciales de survie comme le petit commerce de volailles,
de produits de premières nécessité, qui peuvent juste
assurer leur moyen de survie journalier. A l'issu de l'enquête, 53% des
répondants qui affirment que leurs principales sources de revenus a
changé déclarent s'être rabattu sur la vente du sable (la
charretée est vendu à 750 FCFA) ou sur le manoeuvrage qui leur
permettent juste de survivre (pendant une Journée), 19% exercent un
petit commerce de marchandises, 15% se consacrent à la creusé des
fosses. Cinq ans après l'inondation, la majeure partie des
sinistrés n'ont pas encore pu reconstituer leur niveau de revenus
d'antan.
A la suite de notre enquête, il en résulte que
des difficultés demeurent toujours compte tenu du relogement des
sinistrés sur la trame d'accueil de yagma. Cependant, l'accès
à l'eau potable est la principale difficulté à laquelle
font face les sinistrés issus des cinq arrondissements de la ville de
Ouagadougou. 35% des ménages enquêtés font cas de cela. Les
sources d'eau sont peu nombreuses et éloignés, en plus elles sont
source de maladies telles que les diarrhées fréquentes auxquelles
sont confrontés les consommateurs à cause de la qualité
douteuse de cette eau (eau non potable). 29% des ménages
enquêtés affirment être confrontés à des
difficultés d'accès à un emploi rémunérateur
dû à l'insuffisance d'infrastructures socio-économiques sur
le site. 16% des ménages déclarent être plus
pénalisés par l'éloignement de la ville et par le mauvais
état des routes de liaison à la ville, qui ne leur permet pas de
mener à bien leurs activités commerciales. 10% des ménages
déclarent souffrir encore de la délocalisation sociale due
à la migration. L'insécurité grandissante causée
par le nombre élevé de chômeurs sur le site reste une
préoccupation majeure pour certains ménages (6% des
ménages sont de cet avis). 4% des chefs de ménages
enquêtés, estiment que la difficulté majeure réside
dans l'absence d'un marché sur le site ou dans l'absence
d'électricité. Nous remarquons aussi que, particulièrement
les sinistrés des arrondissements de Nongr-maasom et de Sig-Nonghin
semblent être plus préoccupés par les difficultés
d'accès à un emploi (respectivement 56% et 50%).
PPge53
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Tableau 9: Répartition des
difficultés rencontrées selon l'arrondissement de provenance des
sinistrés
Arrondissement d'enquête
|
Pourcentage de répondants
|
Total
|
Eloignement de la ville
|
Difficultés d'accès à un emploi
|
Difficultés d'accès
à l'eau potable
|
Délocalisation sociale
|
Insécurité
|
Autres
|
Bogodogo
|
21
|
24
|
27
|
18
|
3
|
6
|
100
|
Boulmiougou
|
16
|
21
|
39
|
7
|
12
|
5
|
100
|
Baskuy
|
20
|
40
|
40
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Nongr-maasom
|
0
|
56
|
44
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Sig-Nonghin
|
10
|
50
|
30
|
10
|
0
|
0
|
100
|
Total
|
16
|
29
|
35
|
10
|
6
|
4
|
100
|
Source: Données de l'enquête terrain,
2014
2.3.4. Propositions d'actions à mener pour
l'amélioration des conditions de vie des ménages
réinstallés à yagma
Les populations sinistrées semblent être
satisfaites de la gestion effectuée par le gouvernement suite à
l'inondation du 1er septembre, en effet 87% des répondants
affirment être satisfaits compte tenu du fait qu'ils aient
été relogés. Cependant cinq (05) années
après le désastre, de nombreux défis majeurs restent
à relever par l'Etat central, la société civile, les
communautés à la base et les partenaires techniques et financiers
pour permettre aux populations de lutter contre l'insécurité
alimentaire et de recouvrer leurs revenus perdus.
Ces défis sont entre autre :
1. La poursuite de l'aménagement du site de yagma pour
en faire un quartier d'avenir (infrastructures socio-sanitaires,
éducatives, sécuritaires, assainissement, accès à
l'eau courante, électrification)
2. La mise en oeuvre des mécanismes de
relèvement économique des sinistrés du 1er
septembre 2009 notamment par la création d'emploi.
3. La mise en oeuvre de programmes ciblés de
réduction de la pauvreté.
Page54
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Dans ce travail de recherche, nous avons analysé
l'impact socioéconomique des catastrophes naturelles (inondations) au
Burkina Faso. L'objectif global était d'estimer l'incidence des
inondations sur le développement au Burkina Faso. Partant de là,
l'étude a été centrée sur la recherche
d'éventuelles modifications de la situation sociale et économique
du Burkina Faso suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu le
1er septembre 2009.
Spécifiquement, il s'agissait :
- D'analyser la vulnérabilité du pays face aux
inondations ;
- De Présenter et d'évaluer l'efficacité
des dispositifs nationaux de gestion des catastrophes naturelles au Burkina
Faso ;
- D'évaluer l'impact de l'inondation du 1er
septembre 2009 sur le bien-être des ménages.
En effet, les inondations restent une préoccupation
constante de l'état Burkinabè à travers leurs
récurrences. La mauvaise répartition des pluies dans le temps et
dans l'espace est la cause principale de ces inondations. En effet, il tombe
plus de la moitié des précipitations annuelles en un trimestre
dans la seule ville de Ouagadougou. A cela, s'ajoute le fort taux de croissance
démographique que connait le qui exerce de fortes pressions, induisant
l'installation des populations dans des zones inondables et soulignant ainsi
l'épineux problème d'aménagement du territoire. Le risque
d'inondation est très fort dans les zones très proches barrages,
et faibles dans les zones éloignées. Dans la ville de
Ouagadougou, la première zone à très forte
vulnérabilité, couvre 5,65% de la superficie totale de la
ville.
Au Burkina Faso le CONASUR est l'institution nationale,
chargée de la prévention des risques de catastrophes naturelles
et de la coordination des actions humanitaires avec l'implication des
principales parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales. Les
stratégies de prévention et de gestion mises en place sont
quelque peu, insuffisantes. Le Gouvernement Burkinabè a
élaboré et adopté en juillet 2007, le plan Multirisques
qui prend en compte la problématique de la réduction des risques
de catastrophes. Ce plan constitue le référentiel de toute
intervention en matière de prévention et de gestion des
catastrophes dans le pays.
En dépit de l'existence de ce plan et des efforts du
gouvernement burkinabè et de ses partenaires, il s'avère
nécessaire de renforcer les capacités des structures en charge de
la gestion des catastrophes pour une réponse beaucoup plus rapide et
concertée. Les défis en la matière sont d'ordre
institutionnel, humain, matériel, technique et financier. L'accent doit
être mis sur la préparation et
Page55
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
la gestion préventive des catastrophes naturelles
à travers des actions concrètes qui réduiront
considérablement les risques. La nécessité de restructurer
le CONASUR en renforçant ses capacités techniques,
financières dans le but d'avoir une agence unique
fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au
Burkina devrait aussi être érigé au rang des
priorités. Les interventions d'urgence suite aux inondations du
1er septembre 2009 ont révélé une mauvaise
coordination des secours d'urgence.
Il est difficile de dissocier les effets de la
variabilité et des changements du climat de ceux des facteurs
anthropiques. Cependant durant les quatre dernières décennies,
les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses,
inondations, vents de sable, pics de température) sont devenus plus
fréquents et plus intenses et constituent, de ce fait, de vrais
catalyseurs de la dégradation du milieu biophysique (Ministère de
l'Environnement et du développement durable, 2006). Les Inondations, les
vagues de chaleur ou de poussière, la sécheresse, la hausse de
température, sont autant d'événements extrêmes qui
se succèdent et font désormais partie du quotidien des humains et
plus particulièrement des Sahéliens. Si les changements
climatiques sont un phénomène global, il n'en demeure pas moins
que leurs conséquences changent d'une région à l'autre.
D'où la nécessité de s'adapter au contexte actuel. Au
Burkina Faso, l'alternance d'inondations, de vagues de chaleur et de froids
couplée au démarrage tardif des saisons et à la
sécheresse montre des signes que le pays est en train de subir de plein
fouet l'impact des changements climatiques.
Il urge donc que les changements climatiques soient pris comme
des éléments devant figurer dans les stratégies, projets
et programmes d'action mise en branle dans la perspective du
développement communal. C'est dans ce contexte que les actions à
privilégier dans le sens de l'adaptation au phénomène du
Changement climatique sont :
? La sensibilisation des populations sur les Changements
Climatiques et leurs implications sur l'économie urbaine ;
? la production des connaissances devant aider à
gérer les conséquences des Changements Climatiques ;
? faire une bonne projection du climat futur sur le moyen
terme (2025 par exemple) et long terme (2100) pour avoir une idée claire
du climat futur de sorte à pouvoir simuler ses impacts sur les secteurs
de base (offre en eau potable, santé, infrastructures) afin que les
acteurs clés puissent élaborer des stratégies
d'atténuation.
? équiper les services météorologiques et
mettre les agents à la pointe des technologies, pour identifier les
risques qui surviennent dans les zones périphériques à
travers un système d'observation crédible quadrillant l'ensemble
du pays.
PPge56
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Au vu de tout cela les différentes stratégies
nationales doivent aller dans le sens de :
- la protection et la sauvegarde de l'environnement en termes de
gestion durable et rationnelle des ressources naturelles ;
- la gestion intégrée, rationnelle et durable des
ressources en eau (zones humides...)
Page57
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
BIBLIOGRAPHIE
OEuvres spécifiques
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(2009). Monographie de la commune urbaine de Ouagadougou,
Burkina Faso, 130p
Commission Economique Pour l'Amérique Latine et
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effets socioéconomiques des catastrophes naturelles, 407p.
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à l'eau: impacts sur la société et l'environnement,
Burkina Faso. Gbeassor, M., Kpatcha, E., (2006). Etude sur la
vulnérabilité du Togo aux situations d'urgence.
Gbétoho Sokpoh, B., (2011).
Expérience de la réponse de l'Union européenne
à l'inondation de 2010 dans les régions de l'Est (province de la
Gagna) et du Centre-Nord au Burkina Faso, Burkina Faso, 30p.
Hangnon, H., (2009). Risques naturels en
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Ouagadougou.
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réfugiés, (2011). Manuel de gestion des situations
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Démographie, (2007). Analyse des
résultats de l'enquête annuelle sur les conditions de vie des
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Solidarité Nationale, (2013). Plan Multirisque de
Préparation et de réponse aux catastrophes, 110 p.
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(2010). Mesures et actions de réhabilitation et de
reconstruction suite aux inondations du 1er septembre 2009, Burkina
Faso, 45p.
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Développement Durable, (2006). Programme d'Action National
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catastrophes naturelles au Burkina Faso : cas des inondations de la province
des Banwa Burkina Faso, 80p.
Programme des Nations Unis pour le
Développement, (2009). Post Disaster Need Assessment, Burkina
Faso, 151p.
Programme des Nations Unis pour le Développement,
(2009). Post Disaster Need Assessement,
Sénégal, 130p.
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de pays sur la gestion des risques de catastrophes et d'adaptation au
changement climatique au Burkina Faso, 44p.
FAO, (2009). Evaluation sommaire des
dégâts agropastoraux survenus dans la ville de Ouagadougou et ses
périphéries (rapport de mission), 25p.
Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et
des Ressources Halieutiques, (2009). Synthèse de la campagne
agricole au 30 sept 2009 - Campagne Agricole 2009-2010, Burkina Faso, 104p.
SP/CONASUR, (2007). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2008). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2009). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2010). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2011). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2012). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (2013). Rapport d'activité,
Burkina Faso SP/CONASUR, (1995). « Aide-mémoire de
Gestion des catastrophes au Burkina Faso », Burkina Faso, 23p.
Notes de cours
Notes de cours du professeur KABORE, 2012, Méthodologie de
recherche en sciences sociales Notes de cours du professeur NANA, 2012, Analyse
des données
Note de cours du professeur SOURWEMA, 2013, Economie de
l'Environnement
Page59
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Notes de cours du professeur ZOUNGRANA, 2013, Modélisation
des théories économiques
Sites Internet
www.catastrophes naturelles/
introduction.org consulté
le 10/07/2013
www.emdat.be- université catholique de Louvain,
Bruxelles, consulté le 25/10/2013 à 14h30
www.worldbank.org consulté
le 25/10/2013 à 15h
www.food-security.net
consulté le 05/11/2013 à 20h
www.fao.org consulté le
30/12/2013 à 17h30
www.oecd.org/sah/dev
consulté le 30/12/2013 à 18h30
www.humanitarianinfo.org
consulté le 01/01/2014 à 7h
www.fews.net consulté le
01/01/2014 à 8h
www.afriqueverte.org
consulté le 01/01/2014 à 14h
Page60
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
ANNEXES
? Annexe 1 : Répartition des sinistrés
par arrondissement
Arrondissements
|
Nombre de sinistrés ayant
bénéficié de parcelles +aide
|
Nombre de sinistrés ayant
bénéficié de l'aide uniquement
|
Nombre total de sinistrés traités
par arrondissement
|
Bogodogo
|
4.509
|
479
|
4.988
|
Boulmiougou
|
5.772
|
3.377
|
9.149
|
Baskuy
|
730
|
1.063
|
1.793
|
Nongr-Maasom
|
1.244
|
844
|
2.088
|
Sig-Nonghin
|
1.344
|
855
|
2.199
|
Total
|
13.599
|
6.618
|
20.217
|
Source : Ministère de l'Urbanisme
Page61
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 2 : Répartition des quotas de
sinistrés à interroger par arrondissement
Arrondissements
|
Nombre de sinistrés relogés sur le site de
Yagma
|
Nombre des sinistrés à
interroger
|
Bogodogo
|
4509
|
33
|
Boulmiougou
|
5772
|
43
|
Baskuy
|
730
|
5
|
Nongr-Maasom
|
1244
|
9
|
Sig-Nonghin
|
1344
|
10
|
Total
|
13599
|
100
|
Source : Ministère de
l'urbanisme
Page62
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 3 : Evolution des précipitations
mensuelles dans la ville de Ouagadougou (2000 à 2010)
Années
|
janvier
|
février
|
mars
|
avril
|
mai
|
juin
|
juillet
|
aout
|
septembre
|
octobre
|
novembre
|
décembre
|
2000
|
0
|
0
|
0
|
16,4
|
78,7
|
138,6
|
152,6
|
117,7
|
24,3
|
65,8
|
0
|
0
|
2001
|
0
|
0
|
0
|
0
|
70,9
|
26,3
|
183,9
|
208,4
|
114,5
|
14,7
|
0
|
0
|
2002
|
0
|
0
|
0
|
7
|
39,8
|
38,2
|
169,7
|
179,3
|
182,8
|
39,4
|
0
|
0
|
2003
|
0
|
2,4
|
21,9
|
23,9
|
69,1
|
163,8
|
181,8
|
170,3
|
161,3
|
53,2
|
0
|
0
|
2004
|
0
|
0
|
0
|
54,4
|
42,5
|
27,9
|
245,6
|
194,4
|
181,1
|
16,3
|
9,8
|
0
|
2005
|
0
|
0
|
0,5
|
29,1
|
50,2
|
82,3
|
250,6
|
282
|
123,3
|
21,9
|
0
|
0
|
2006
|
0
|
0
|
0
|
5,7
|
13,3
|
66,4
|
168
|
202,3
|
108,8
|
32,3
|
0
|
0
|
2007
|
0
|
0
|
0
|
85,7
|
42,7
|
33,2
|
114,3
|
299,2
|
137,7
|
0,3
|
0,1
|
0
|
2008
|
0
|
0
|
4,4
|
0
|
60,9
|
90
|
247
|
205,8
|
131,3
|
28
|
0
|
0
|
2009
|
0
|
0
|
0,3
|
13
|
41,7
|
140,7
|
168,4
|
197,6
|
329,6
|
32,3
|
0
|
0
|
2010
|
0
|
0
|
0
|
50,9
|
67,6
|
114,1
|
235,1
|
249,4
|
87,2
|
47,2
|
0
|
0
|
Source : construit par l'auteur à partir
des données de la DEP/ Mairie centrale « Annuaire statistique 2011
»
Page63
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 4 : Evolution du taux de croissance
en 2009
Indicateurs Macro-Economiques
|
|
PI3 Nominal 2009 avant l'inondation
|
|
3846,1
|
PI3 Nominal 2008
|
|
3932,4
|
PI3 Nominal 2009 après l'inondation
|
|
3689,6
|
PI3 Réel 2009 avant l'inondation
|
|
3052,6
|
PI3 Réel 2009 après l'inondation
|
|
3010
|
PI3 Réel 2008
|
|
2957,6
|
Taux de croissance du PI3
l'inondation
|
avant
|
3,21%
|
Taux de croissance du PI3
l'inondation
|
après
|
1,78%
|
baisse en taux de croissance
|
|
1,44%
|
Source : Données du
Ministère de l'Economie et des Finances : DGEP/DPAM
Page64
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Annexe 5: Travaux de construction
Travaux de
reconstruction
|
2009
|
2010
|
2011
|
Projections avant
l'inondation
|
0,20%
|
0,10%
|
0,20%
|
Projections après
l'inondation
|
0 ,04%
|
0,27%
|
0,59%
|
variation
|
0,16%
|
-0,37%
|
-0,39%
|
Source : Données du Ministère de
l'Economie et des Finances : DGEP/DPAM
Page65
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 6 : Fiche d'enquête
ménage
Conseil Supérieur de l'Enseignement Catholique
Université Saint Thomas d'Aquin
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion/
MGD Année académique 2012-2013
Enquêteur : Bari Sankara Aida Myriam
Fiche d'enquête N°
Enquête sur l'impact des inondations du
01er Septembre 2009
Ce questionnaire a été élaboré
dans le but d'évaluer les conséquences de l'inondation du
1er septembre 2009 sur les conditions de vie des ménages
sinistrés. L'anonymat et la discrétion prévaudront sur
toutes les réponses que vous accorderez à notre questionnaire.
Merci pour votre aimable disponibilité. Consignes : Entourer et
inscrire dans la case, le code de la réponse correspondant à
celle de l'enquêté(e)
SECTION I : IDENTIFICATION DE L'ENQUETE(E)
Q1.1. Arrondissement d'habitation au moment de
l'inondation du 1er Septembre 200911 :
1 = Bogodogo ; 2 =
Boulmiougou ; 3 = Baskuy ; 4 = Nongr-Maasom
5 = Sigh-Noghin
Q1.2. Sexe : 111 =
Féminin ; 2 = Masculin
Q1.3. Pouvez-vous m'indiquer votre âge ?
11 :
1 = 20-29 ; 2 =
30-39 ; 3 = 40-49 ; 4 = 50-59 ; 5
= 60 et + ; 6 = NSP
Q1.4. Pouvez-vous m'indiquer votre statut
matrimonial ? 11 :
1 = Marié/Union libre ;
2 = Célibataire; 3
= Séparé/Divorcé; 4 =
Veuf/Veuve Q1.5. Quelle est votre religion? 11
1 = Animiste; 2
= Musulman; 3 = Chrétien;
4 = Autres : . Q1.6. Avez-vous
été scolarisé(e) 11 1 = Oui
; 0 = Non (si non allez à
Q1.8)
Q1.7 Quelle est la dernière classe que
vous avez fréquentée ? (D'après la réponse,
identifier le niveau de scolarisation) : 11
1 = Primaire ; 2 =
Secondaire ; 3 = Universitaire ; 99 = NA.
Page66
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Q1.8. Quelle activité professionnelle
exerciez-vous avant l'inondation ? fl
1 = commerce; 2 =
Salarié public/privé ; 3 = métier spécialisé
; 4 = Agriculteur ; 5 = Eleveur ;
6= Chômeur ou en quête du 1er emploi ;
7 = Retraité ; 8 = Occupé au
foyer/ménagère ; 9 = Elève/Etudiant ;
10 = Rentier ; 11 Autres (que ceux déjà
cités),
précisez:..........................................
Q1.9. Pouvez-vous m'indiquer la taille de votre
ménage? fl
1 = Au plus 2 personnes ; 2
= 3 à 5 ; 3 = 6 à 8 ; 4
= 9 à 11 ; 5 = 12 et + ;
SECTION II : CONSEQUENCES DE L'INONDATION PERCUS PAR LES
ENQUETES Q2.1. A partir du tableau ci-dessous, pouvez-vous m'indiquer
les types de dommages que vous avez subis lors de l'inondation du
1er septembre 2009 ?
Q2.1
|
Nature du sinistre
|
Oui
|
Non
|
Nombre/ quantité
|
Q2.1.1
|
Décès
|
|
|
|
Q2.1.2
|
Blessés
|
|
|
|
Q2.1.3
|
Perte de vivres
|
|
|
|
Q2.1.4
|
Pertes d'animaux
|
|
|
|
Q2.1.5
|
Destruction de logements
|
|
|
|
Q2.1.6
|
Perte d'emploi
|
|
|
|
Q2.1.7
|
Perte de matériels (meubles, moyen de
déplacement, etc.)
|
|
|
|
Q2.1.8
|
Autres (à préciser)
|
|
|
|
SECTION III : IMPACT DE L'INONDATION SUR LES MOYENS DE
SUBSISTANCE DES
ENQUETES
Q3.1 Avez-vous mis en place une
stratégie pour faire face à vos besoins essentiels suite au
sinistre? fl 1 = Oui ; 0 = Non
(si non allez à Q3.3)
Q3.2. Quel a été votre principal
recours pour faire face à ces besoins essentiels? fl
Page67
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
1 = emprunt ; 2
= petit commerce ; 3 = Retrait des enfants de
l'école; 4 = vente de biens
personnels ; 5 = réduction du
nombre de repas journalier ; 6= Autre (préciser) :
.............................. ; 99 = NA
Q3.3. Votre principale source de revenus
a-t-elle changée suite aux effets de l'inondation ?fl 1
= Oui ; 0 = Non (si non allez à
Q4.2)
Q3.4. Pouvez-vous m'indiquer votre actuelle
principale source de revenus ? fl
1 = Petit commerce; 2
= Salarié public/privé ; 3 = métier
spécialisé ; 4 = Agriculteur ; 5
= Eleveur ; 6=creusée de fosses; 7
= Retraité ; 8 = Occupé au
foyer/ménagère ; 9 = Elève/Etudiant ;
10 = Rentier ; 11 Autres (que ceux déjà
cités), précisez
:..........................................
; 99 = NA
Q3.5. A supposé que vous devez
comparer le niveau de revenu que votre activité principale vous
procurait avant le sinistre, et celui de votre nouvelle activité
principale : Que direz-vous.? fl
1 = Augmenté ; 2
= Stagné ; 3 = Régressé ;
9 = NSP
SECTION IV : IMPACT ET APPRECIATION DES SOLUTIONS DU
RELOGEMENT SUR LE SITE DE YAGMA, PERCUS PAR LES ENQUETES
Q4.1.Vous avez été
relogé sur ce site suite à l'inondation du 1er
septembre 2009, pouvez-vous m'indiquez la principale difficulté à
laquelle vous faites face ? fl
1 = Eloignement de la ville; 2 =
difficultés d'accès à un emploi; 3
= difficultés d'accès à l'eau
potable; 4 = délocalisation sociale;
5 = Insécurité 6= Autres (que ceux
déjà cités),
précisez:..........................................
Q4.2.Comment appréciez-vous les
réponses apportées par l'Etat et ses partenaires suite à
l'inondation du 1er septembre 2009 ? fl
1 = très
satisfaisantes; 2 = moyennement satisfaisantes; 3
= Pas du tout satisfaisantes ; 4 = NSP
Q4.3 : Quelle a été votre
principale attente non satisfaite par le gouvernement et ses partenaires dans
la gestion de l'inondation du 1er septembre 2009 ?
Page68
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
SUGGESTIONS DES ENQUETES POUR UNE MEILLEURE PREVENTION
DES RISQUES ET GESTION DES INONDATIONS
Q4.4. Selon vous, que doit principalement
faire le Gouvernement pour une meilleure gestion (techniques d'adaptation aux
effets) des sinistrés d'éventuelles inondations au Burkina Faso
?
Q4.5. Que doit principalement faire le
Gouvernement en matière de prévention des risques d'inondation au
Burkina Faso ?
Q4.6. Avez-vous des suggestions à ajouter
?
Page69
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Annexe 7 : Guide d'entretien
pour la collecte d'informations auprès des directeurs des services
techniques du CONASUR
1. Comment fonctionne le dispositif de gestion des catastrophes
mis en place au niveau national et au niveau décentralisé ?
2. Quelles mesures de prévention, le CONASUR a-t-il mis
en place pour réduire les risques d'inondation ?
3. Avez-vous une cartographie des zones à risques
d'inondations ?
4. Quelles sont les procédures d'intervention en cas
d'inondation ?
5. Quelles sont les différentes contraintes auxquelles
vous faites face pour mener à bien les actions de prévention ?
6. Que pensez-vous de la fonctionnalité de votre
système d'alerte précoce et d'évacuation?
7. Quelles sont les forces et les faiblesses du dispositif
organisationnel de prévention des inondations ?
8. Quelles sont vos principales recommandations pour renforcer
l'efficacité de la structure dans la prévention des inondations
au Burkina Faso?
Page70
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Annexe 8 : Guide d'entretien
pour la collecte d'informations auprès des représentants des
sinistrés
1. Quelles sont vos sentiments au regard de la dernière
grande inondation (1er septembre 2009)?
2. Quelle a été votre réaction pendant
l'inondation ?
3. Quelle a été votre réaction après
l'inondation ?....
4. Comment s'est effectuée la répartition des
sinistrés sur le site de yagma ?
5. Quelles sont les difficultés majeures auxquelles vous
êtes confrontés ?
6. Qui pensez-vous sont les acteurs de la gestion des risques
d'inondation au Burkina Faso ?
7. Que pensez-vous de la gestion du sinistre du 1er
septembre 2009 ?
8. Quelles sont vos propositions pouvez-vous formuler pour
l'amélioration de votre nouveau cadre
de vie ?
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013 Page71
? Annexe 9 : Répartition des chefs
de ménage sinistrés selon le sexe
Féminin
56%
Masculin
44%
Source : Données de l'enquête
terrain (2014)
Page72
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
23
? Annexe 10 : Répartition selon la tranche
d'âge
30
26
15
19
25
20
15
10
5
0
20-29 30-39 40-49 50-59 60 et +
Classe d'âges
Age moyen = 30 ans
Source : Données de
l'enquête terrain (2014)
Page73
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 11: Répartition des
ménages sinistrés selon la taille du
ménage
50
30
20
10
0
40
Au plus 2 personnes 3 à 5 personnes 6 à 8
personnes 9 à 11 personnes 12 personnes et +
Nombre de personnes par
ménage
Source : Données de l'enquête terrain
(2014)
Page74
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 12 : Répartition selon le niveau de
scolarisation
Primaire
28%
Secondaire
51%
Universitaire
21%
Source : Données de l'enquête terrain
(2014)
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Annexe 13: Répartition des
chefs de ménages sinistrés selon leur nouvelle source de
revenus
Nouvelle source de revenu
|
Pourcentage des
répondants
|
Petit commerce
|
19
|
Agriculteur
|
4
|
Creusé de fosses
|
15
|
Occupé au foyer/ménagère
|
9
|
Vente de sable, manoeuvrage
|
53
|
Total
|
100
|
Source:
Données de l'enquête terrain (2014)
Page76
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
Annexe 14 : Propositions pour la consolidation des
mécanismes de gestion des sinistrés
Autres
Prévoir une réinsertion sociale des
sinistrés
Trouver des sites adaptés Pour les
sinistrés
Pource ntage de répond ants
Mieux gérer les ressources destinées aux
sinistrés
Reconduire la gestion des sinistrés de
2009
0 10 20 30 40 50
Suggestions
Source: Données de l'enquête terrain
(2014)
Page77
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 15: Propositions pour la consolidation des
mécanismes de prévention des risques d'inondation
Renforcer la gestion des aménagements
urbains
72%
Autres
15%
Mener des campagnes de sensibilisation sur les
catastrophes
13%
Source: Données de l'enquête terrain
(2014)
Page78
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 16 : Répartition des chefs de
ménage selon la principale difficulté rencontré sur le
site
Sexe du chef de ménage
|
Pourcentage de répondants
|
Total
|
éloigneme nt de la ville
|
difficultés d'accès à un emploi
|
difficultés d'accès à
l'eau potable
|
délocalis ation sociale
|
Insécurité
|
Autres
|
Féminin
|
11
|
32
|
39
|
9
|
4
|
5
|
100
|
Masculin
|
23
|
25
|
29
|
11
|
9
|
2
|
100
|
Total
|
16
|
29
|
35
|
10
|
6
|
4
|
100
|
Source : Données de
l'enquête terrain (2014)
Page79
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 17: satisfaction des ménages
sinistrés par rapport aux réponses apportées par le
gouvernement
Niveau de satisfaction
|
Pourcentage de répondants
|
très satisfait
|
15
|
moyennement satisfait
|
72
|
pas du tout satisfait
|
13
|
Total
|
100
|
Source : Données de
l'enquête terrain (2014)
Page80
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
? Annexe 18 : Tableau croisé entre
l'activité professionnelle avant l'inondation et le principal recours
utilisé pour faire face aux besoins
Activité principale
|
Pourcentage de répondants
|
Total
|
Emprun t
|
Poursuite de
l'Activité Principale
|
Vente de
Biens
Personnels
|
Recherche de
Secours de l'Etat et ONG
|
Autre
|
Petit commerce
|
46
|
4
|
21
|
29
|
0
|
100
|
Salarié public/privé
|
45
|
27
|
9
|
9
|
9
|
100
|
Métier spécialisé
|
50
|
25
|
8
|
17
|
0
|
100
|
Agriculteur
|
50
|
0
|
0
|
0
|
50
|
100
|
Eleveur
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Chômeur
|
50
|
0
|
0
|
50
|
0
|
100
|
Occupé au foyer
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Elève/étudiant
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Autre
|
40
|
0
|
30
|
20
|
10
|
100
|
Total
|
51
|
10
|
14
|
19
|
6
|
100
|
Source : Données de
l'enquête terrain (2014)
Page81
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
I. Contexte et problématique de l'étude
1
II. Objectifs de l'étude 3
III. Hypothèses de recherche 3
CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE 4
I. CONCEPTS ET DEFINITIONS 4
1. Concepts 4
1.1. Catastrophes naturelles et aléas naturels 4
1.2. Catastrophes naturelles et développement
6
2. Définitions 7
2.1. Risque 7
2.1.1. Typologie de Risque 8
2.1.2. Risque d'inondation 8
2.2. La notion d'Aléa 9
2.3. Les Enjeux 10
2.4. La notion de Vulnérabilité 10
II. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 11
1. Méthode d'analyse 11
2. Cadre et population d'étude 12
2.1. Cadre d'étude 12
2.2. Situation géographique 12
2.3. Situation socio-économique de Yagma
13
3. Méthode de collecte des données
15
3.1. La recherche documentaire 15
3.2. Approche quantitative 16
3.3. Approche par entretien (qualitative) 18
Page82
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
3.4. Traitement des données 18
CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS 19
I- Présentation et analyse de l'évolution des
inondations au Burkina Faso 19
II-Facteurs de vulnérabilité de la ville de
Ouagadougou 21
1. Analyse temporelle 21
1.1. Variation moyenne mensuelles des
précipitations 22
1.2 .Variabilité interannuelle des
précipitations 22
2. Analyse spatiale de la vulnérabilité
23
2.1. La vulnérabilité de proximité
aux sources de risque d'inondation 23
2.2. Inondations et vulnérabilité sociale 25
3. Présentation du dispositif national de gestion
des catastrophes naturelles au Burkina Faso 25
3.1. Le cadre institutionnel 25
3.2. Organisation du CONASUR 26
3.2.1. Les attributions du CONASUR 27
3.2.2. Les domaines et procédures d'intervention
du CONASUR 27
1. Les domaines d'intervention 27
2. Les procédures d'intervention 28
3.2.3. Les partenaires techniques et financiers du
CONASUR 28
3.3. Défis et recommandations 29
1. Défis 29
2. Recommandations 31
CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE
2009 SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES 34
I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en
2008 34
II. Description et causes de l'inondation du 1er
septembre 2009 37
1. Description 37
2. Causes de l'inondation du 1er Septembre
2009 38
III. Impact de l'inondation 39
1. Synthèse des dommages et des pertes
causés par l'inondation du 1er Septembre 2009 39
1.1. Les secteurs sociaux 40
1.2. Les secteurs productifs 41
1.3. Le secteur infrastructure 44
2. Les effets macroéconomiques de l'inondation
48
2.1. Contexte général 48
2.2. Impact de l'inondation du 1er Septembre
2009 sur la croissance économique 48
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
2.3. Impact de l'inondation du 1er septembre
2009 sur les conditions de vie des ménages 49
2.3.1. Caractéristiques sociodémographiques
et économiques des ménages enquêtés 50
2.3.3. Impact de l'inondation sur le revenu et les moyens
de subsistance des ménages 52
2.3.4. Propositions d'actions à mener pour
l'amélioration des conditions de vie des
ménages réinstallés à yagma
54
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 55
BIBLIOGRAPHIE 58
ANNEXES 61
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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
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