III EXPERT UNIVERSITAIRE EN SANTE
SEXUELLE ET REPRODUCTIVE
Mbour (Sénégal), 2012 - 2013
ETUDE DES FACTEURS LIMITANT L'ADHESION DES HOMMES A LA
PLANIFICATION FAMILIALE AU NIVEAU DE LA COMMUNE DE BOGHE, MAURITANIE
MEMOIRE
Présenté par :
Dr Moussa Diouldé MBOW
à la Direction de Lutte contre les Maladies
(DLM) Ministère de Santé - Mauritanie
Encadreur : Dr Mamadou Makhtar Mbacké LEYE,
ISED/Université Cheikh Anta Diop, Sénégal
SOMMAIRE
DEDICACES
REMERCIEMENTS
INDEXE DES ABREVIATIONS
RESUME
INTRODUCTION 9
I.CONTEXTE ET JUSTIFICATION 10
1.1. CONTEXTE 10
1.2 JUSTIFICATION DE L'ETUDE 10
1.3 QUESTION RECHERCHE 11
II. PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 12
2.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BOGHE 12
2.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE 12
2. 1.2. CARACTERISTIQUE SOCIO DEMOGRAPHIQUES 12
2.2 PRESENTATION 14
2.3 BUT ET OBJECTIFS DE L'ETUDE 16
III : METHODOLOGIE DE L'ETUDE 18
3.1 TYPE DE L'ETUDE : 18
3.2 POPULATION DE L'ETUDE 18
3.3 TAILLE DE L'ECHANTILLON 18
3.4 PROCEDURES DE COLLECTE 19
3.5 DEROULEMENT DE L'ENQUETE 20
3.6 PROCEDURE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNEES 21
IV.PRESNTATION DES RESULTATS 22
4.1 PARTIE DESCRIPTIVE 22
4.2 PARTIE ANALYTIQUE 31
V. DISCUSSION DES RESULTATS 35
VI. RECOMMANDATIONS 39
CONCLUSION 40
REFERENCES 41
ANNEXE 42
DEDICACES
A notre mère
Que Dieu lui donne longue vie afin qu'elle partage les fruits
de ce labeur
A mes enfants
Puisse ce travail leur servir d'exemple, car nous sommes dans
un monde de savoirs
A mon ami Amadou Sao
A la mémoire de notre regretté
Papa, qui nous a quitté au moment même où nous
débutions les procédures de collecte de terrain.
Paix à son âme
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l'endroit de toutes les personnes
qui ont apporté leur généreuse contribution à la
réussite de cette formation. Plus particulièrement à :
§ Dr Wagué Bocar,
Délégué Régional Adjoint de la Santé de
Nouakchott ;
§ Mr Dia Abdoulaye Ciré,
superviseur de l'enquête ;
§ Dr Anne Ahmed Tidjane, Directeur
Régional de la Santé du Brakna ;
§ Dr Kane Amadou Racine, Conseiller
à la Cellule des OMD ;
§ Dr Ba Khassoum, Médecin de
santé publique, chef de la CSM de Boghé ;
§ Dr Niang Saidou Doro, Directeur de la
Lutte contre les Maladies
§ Madame Tandia Amy Bane, à la DLM,
Ministère de la Santé
§ Dr Mamadou Lèye notre superviseur
du Sénégal,
§ Pr Anta Tal Dia, Présidente de
notre Jury
§ Pr Casilda Velasco Juez, Membre de notre
Jury;
§ Pr Antonio Frias Osuna, Membre de notre
Jury
§ L'Université International
d'Andalousie-Espagne
§ Au staff enseignant, administratif et de soutien de
L'ISED ;
§ Tous mes collègues de Promotion ;
LISTES DES FIGURES
Figure I : Carte de la commune de Boghé
4
Figure 2 : Pyramide sanitaire de la Mauritanie
6
Graphique N°I: Répartition des
enquêtés en fonction
de l'activité professionnelle. 14 Graphique
N°II: Répartition des enquêtés en fonction du
niveau
d'instruction 16 Graphique N°III :
Répartition des enquêtés en fonction du nombre
d'enfants 17 Graphique N° IV:
Répartition des enquêtés en fonction de
l'Intervalle
d'âge entre les 2 derniers enfants 17 Graphique
N°V: Connaissances des services offerts par les structures
de santé fréquentées 18
Graphique VI : Canaux d'informations relatives
à la PF 20
Graphique N°VII : Avantages de la PF 20
Graphique N°VIII : Connaissances des
méthodes modernes utilisées de la PF 21
Graphique N°IX: Soutien apporté
à sa femme pour l'utilisation de
la méthode contraceptive 22
Graphique N°X: Répartition des
hommes selon la raison de non utilisation
d'une méthode contraceptive 23
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N° I: Structures de santé de
la commune de Boghé et leur paquet
d'activités
Tableau N°II: Principales affections
notifiées principales affections
|
7
|
|
8
|
Tableau N°III:
Données de la SR
|
|
|
9
|
Tableau N°IV: Répartition des
personnes à enquêter par localité
|
|
|
11
|
Tableau N°V: Répartition des
enquêtés en fonction de l'âge
|
|
14
|
|
Tableau N°VI: Répartition des
enquêtés en fonction de l'appartenance
ethnique
|
15
|
|
|
Tableau N°VII: Répartition de s
enquêtés e n fonction du statut
matrimonial
|
15
|
|
|
Tableau N°VIII: Répartition de s
enquêtés e n fonction du
régime matrimonial
|
15
|
|
|
Tableau N° IX: Nombre de femmes par
polygame
|
|
16
|
|
Tableau N°X: Répartition des
enquêtés en fonction du choix de la structure
de recours habituel
|
18
|
|
|
Tableau N° XI : Informations sur les
prestations SMI disponibles au niveau de la structure.
|
|
1 9
|
|
Tableau XII: Entendre parler de la planification
familiale
|
|
|
19
|
Tableau N° XIII : Utilisation d'une
méthode contraceptive par le couple
|
|
21
|
|
Tableau N° XIV : Prise de décision
de concert avec son épouse pour le choix
|
|
|
|
d'une méthode 22
Tableau N° XV: Perspective d'adopter une
méthode contraceptive moderne 23 Tableau N°XVI:
Perspectives à promouvoir l'espacement des naissances dans
votre commune 24
Tableau N° XVII: Suggestions 24
Tableau N° XVIII: Utilisation dela PF en
fonction la tranche d'âge 25 Tableau
N°XIX:Utilisation de Méthode contraceptive en fonction
de
la profession génértrice de revenu
25 Tableau N° XX: Utilisation de la PF moderne en
fonction du régime
matrimonial 26 Tableau N° XXI:
Utilisation de la PF moderne en fonction du nombre
d'enfants 26 Tableau N°XXII: Utilisation
de la contraception moderne en fonction
du niveau d'instruction 27
INDEXE DES ABREVIATIONS
AGR : Activités
génératrices de revenus
ALFO : Alphabétisation
fonctionnelle
CCC : communication pour le changement de
comportement
CPN : Consultation prénatale
CPoN: Consultation postnatale
CS: Centre de santé
CSM: Circonscription sanitaire de
moughaata
DIU: Dispositif intrant utérin
DRAS: Direction régionale à
l'action sanitaire
HAP: Homme en âge de procréer
IDH:Indice de développement humain
IEC : information,
éducation,communication
IRA : Infections Respiratoires Aigues
MICS:Enquête par Grappes à
Indicateurs Multiples
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS: Organisation Mondiale de la
Santé
ONG: Organisation Non Gouvernementale
ONS : Office national des statistiques
PNDS: Plan National de Développement
Sanitaire
PF: Planification Familiale
PTF: Partenaires Techniques et Financiers
SIDA: Syndrome d'Immunodéficience
Acquise
SMI: Santé Maternelle et Infantile
SR: Santé de la Reproduction
SSR: Santé Sexuelle et Reproductive
SSP: Soins de Santé Primaire
UNFPA: Fonds des Nations Unies pour la
Population
USAID: United States Agency for International
Developpement
VIH : Virus de l'Immuno déficience
Humaine
RESUME
Le taux d'utilisation des services de la planification
familiale dans la CSM de Boghé est très bas, notamment au niveau
des structures de santé de la commune de Boghé qui sont la
vitrine de cette CSM et certains estiment que la faible utilisation de la PF
est due, au manque d'adhésion des hommes dans les questions de la SR en
général et de celles de la planification familiale en
particulier. L'objectif général était d'identifier les
facteurs limitant l'adhésion des hommes à la planification
familiale au niveau de la commune de Boghé.
Il s'agissait d'une étude transversale, descriptive et
analytique, dont la population était constituée par l'ensemble
des hommes âgés d'au moins 18 ans vivants depuis au moins 3 mois
dans de la commune de Boghé. La taille de l'échantillon
était de 384 hommes en âge de procréer (HAP),
résidant dans huit (8) des dix sept (17) localités de la commune
de Boghé. Les résultats obtenus au niveau des
caractéristiques sociodémographiques, des connaissances, de la
pratique de la planification familiale par l'un des membres du couple, se
confirment comme étant des facteurs limitant l'adhésion des
hommes à la planification familiale.
Il en est de même en ce qui l'utilisation de la
contraception de moderne en fonction de l'âge et l'utilisation de la
contraception de moderne en fonction d'avoir entendu parlé ou non de la
planification familiale dans la partie analytique, leurs tests sont
respectivement p=0,02, OR= 1,2[2,25-4,02] et p=0,000007, étaient
statistiquement significatifs.
A cet effet, les acteurs doivent renforcer et améliorer
ce qui existe déjà et pour mieux, cerner d'autres facteurs
limitant l'adhésion des hommes à la planification familiale, il
serait utile d'organiser une étude qualitative complémentaire
dans cette commune et même dans toute la moughaata de Boghé.
Mots clés : Adhésion, hommes,
limitant, planification familiale, Boghé
INTRODUCTION
Selon l'OMS, la mortalité maternelle est très
élevée, environ 800 femmes meurent chaque jour dans le monde du
fait de complications liées à la grossesse ou à
l'accouchement. En 2010, 287 000 femmes sont décédées
pendant ou après la grossesse ou l'accouchement. La majeure partie de
ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible.
En Afrique la mortalité maternelle demeure un véritable
problème de santé, le ratio de la mortalité maternelle est
de 480 décès pour 100000 naissances vivantes, alors qu'en Europe,
elle reste un fait rare, avec un ratio de 20 décès pour 100000
naissances vivantes [1].
Ces décès et ces complications, ne cessent de
préoccuper les professionnels de santé et les décideurs.
Ces décès et ces complications, ne cessent de préoccuper
les professionnels de santé et les décideurs. C'est dans ce cadre
que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a préconisé
une stratégie basée sur le respect des consultations
prénatales (CPN) et la planification familiale (PF).
La Mauritanie traine encore avec un ratio de mortalité
maternelle très élevé, estimé à 626 pour
100000 naissances vivantes, et son taux de prévalence contraceptive est
de 11% [2]. Le Brakna, est une région où se posent encore des
problèmes obstétricaux et une mortalité maternelle et
néonatale très élevées. En 2012, 23
décès maternels et 7% de taux d'utilisation de la PF ont
été enregistrés par les structures sanitaires du
Brakna.
A Boghé, les structures sanitaires de la commune ont
notifié, environ 30% des décès maternel survenus et une
utilisation de la PF de 23%, en 2012 ; il faut noter aussi l'existence de
besoins non satisfaits en PF qui sont de l'ordre de 37,5% [3].
La PMI, de Boghé dispose de tous les moyens pour offrir
toutes les méthodes modernes de contraception, mais la demande des
services de PF demeure faible. Certains pensent que la demande n'a pas
été suffisamment suscitée, par les prestataires et en plus
les hommes ne sont pas considérés comme étant des cibles
quand il s'agit des questions de santé de la femme et de l'enfant.
L'offre de la PF se heurte à plusieurs obstacles socio culturels, au
nombre desquels, il y avait les rumeurs et les interprétations
religieuses. Ces interprétations religieuses avancent que la PF est
faite pour diminuer les musulmans. Le manque d'informations sur le bien
fondé de la PF, non perçu par la grande majorité des
hommes pourrait expliquer les raisons de la non adhésion à la PF
dans un environnement fortement miné par un fanatisme, hostile à
l'évolution et à l'égalité des personnes. De ce
fait, cette étude se propose d'identifier les facteurs limitant
l'adhésion des hommes à la planification familiale dans la
commune de Boghé ; car aucune recherche ciblant les hommes dans le
domaine de la planification familiale, n'a pas encore été
menée.
I.CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.1. CONTEXTE
Le taux de fertilité de l'Afrique subsaharienne est
l'un des plus élevés au monde, avec en moyenne 5,2 naissances par
femme. La population passera ainsi de 778 millions à 1,2 milliard entre
2007 et 2025, même avec la propagation de la transmission du VIH. [4].
Pendant ce temps, les complications liées à la grossesse,
à l'accouchement, la mortalité maternelle et néonatale et
les infections sexuelles continuent à affecter les femmes et les
nouveau-nés.
La Mauritanie est au 149e rang sur 187 selon le
classement basé sur l'indice de développement humain (IDH). Sa
population totale est estimée à 3.541.540 habitants dont 44% sont
âgés de moins de 18 ans. Avec un accroissement annuel de 2,4% ; la
Mauritanie est un pays à forte fécondité car l'indice
synthétique de fécondité est de 4,7 enfants par femme [5].
Les taux de mortalité infantile et maternelle, respectivement
estimés à (74%o) et 626 pour 100.000 naissances vivantes et le
taux de prévalence contraceptive est de 11,4%. Les taux de
fécondité des adolescentes et de grossesses précoces sont
respectivement de 71 pour mille, et de 23, 6% [6].
Le Brakna est considérée comme l'une des
régions des plus pauvres du pays. Elle est subdivisée en cinq (5)
moughaatas. En matière de santé, la région dispose d'un
centre hospitalier et de cinq (5) centres de santé dont trois(3) de type
A (Boghé Bababé et Magtaa Lahjar).
La circonscription sanitaire de Moughaata(CSM) de
Boghé, dont les structures desservent les populations de la moughaata et
celles des localités frontalières du Sénégal, sont
moins sollicitées en terme de santé de la reproduction. Le centre
de santé de Boghé offre, toutes les méthodes modernes de
contraception à l'exception de la stérilisation chirurgicale ;
les postes de santé fonctionnels offrent également des pilules et
des préservatifs, mais la demande de la PF demeure très basse. Le
taux d'utilisation en SR/PF qui était de 24 % en 2012, régresse
malgré l'existence d'un plateau technique pouvant répondre
à la plupart des besoins en PF [7].
1.2 . JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Lorsqu'une parturiente fait un travail dystocique, c'est tout
le réseau familial qui est activé, créant ainsi un
absentéisme professionnel et occasionnant d'importantes pertes
économiques pour la famille et pour la communauté ; et si une
femme enceinte est à évacuer de Boghé à Nouakchott,
il faut qu'elle passe obligatoirement à l'hôpital d'Aleg qui n'est
pas obstétricalement mieux outillé que la maternité
Boghé, générant ainsi l'un des trois retards voire le
décès avant d'arriver à destination.
Pourtant, ces situations peuvent être
évitées, si les individus, les familles, les communautés
et les décideurs respectaient un certains nombre de principes notamment
le calendrier des CPN et l'adoption des méthodes contraceptives
appropriées. Mais dans tels milieux, les habitants
préfèrent tout, sauf la planification familiale, ne faisant pas
des us et coutumes locales ou bien parce que d'aucun croit que la PF peut
conduire, les femmes à l'infidélité. Plusieurs
stratégies de la SR, concernant les hommes, ont été
élaborées jusqu'à présent, mais sans avoir eu la
chance d'être appliquées en vue de faire adhérer les
communautés à la PF. C'est pourquoi nous voulions savoir, si les
actions ainsi proposées à la cible « Homme »
correspondent bien à ses besoins de connaissances et de pratiques pour
adhérer effectivement à la SR/PF.
Des plans opérationnels annuels (POA) en IEC/CCC en SSR
sont élaborés, mais dans les faits, leur mise en oeuvre n'a
jamais été effective en raison de l'absence d'informations sur
les besoins à satisfaire en lien avec l'utilisation des services de
PF.
Enfin cette étude est pertinente par le fait même
qu'aucune recherche antérieure, ciblant les hommes dans le domaine de la
planification familiale, n'ait jamais été menée en
Mauritanie.
1.3 . QUESTION RECHERCHE
Quelles sont les facteurs limitant l'adhésion des
hommes de la commune de Boghé à la planification
familiale(PF)?
II. PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
2.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BOGHE
2.1.1 Situation géographique
La commune de Boghé était le cadre de notre
étude, se trouve dans la wilaya (région) du Brakna. Elle se situe
entre 15ème et 27ème degrés de latitude nord et les
5ème et 17ème degrés de longitude ouest.
Le climat de type soudano-sahélien, est
caractérisé par des températures clémentes allant
de décembre à Mars (18° à 35° C), une saison
sèche d'Avril à juillet (période de soudure) et d'une
courte saison des pluies (d'Aout à octobre/novembre). Les
précipitations se situent en moyenne entre 100 et 300 mm par an. Le
relief de la zone est globalement plat. Le fleuve Sénégal est le
seul cours d'eau de la commune.
Figure 1 : Carte de la commune de Boghé
2. 1.2. Caractéristiques
sociodémographiques
La commune de Boghé se trouvant dans la vallée
du fleuve Sénégal couvre une superficie de 325 km2, pour une
population de 38 488 habitants. Elle est distante de 20 Km de Nouakchott, la
capitale. La commune est limitée au Nord par celle de Bouhdida, au Sud
par le fleuve Sénégal, à l'Est par la commune Hayré
Mbar et à l'ouest par celle de Dar El Avia. La population est
composée des Peuls (Halpulaar), ethnie majoritaire, suivie par celle des
Haratines et d'une proportion de Beïdane.
L'Islam de rite malékite, est l'unique religion
pratiquée et la Tidjania est la confrérie majoritaire dans cette
commune.
2.1. 3 Organisation administrative
La moughaata de Boghé est subdivisée en 4
communes. La commune de Boghé est l'une des plus grandes communes de la
moughaata. Elle compte 17 localités dont la ville de Boghé.
Chaque localité est dirigée par un chef de village et certaines
d'entre elles ont un conseiller siégeant au conseil municipal de la
commune de Boghé
2.1. 4 .Situation socio-économique
? Activités agricoles
Les habitants de la commune, possèdent d'importants
domaines agricoles prés de vingt mille (20.000) hectares. Les cultures
irriguées sont pratiquées dans une cuvette, (le walo) qui va de
Waboundé à Ndiorol ; tandis que celles de décrue se font
sur une bande d'Ary Hara à El Mebrouk. La pratique de l'agriculture
occupe environ 80 % de la population, faisant la culture du riz, du maïs
du sorgho et du maraîchage, pour les besoins de subsistance. Depuis trois
(3) ans, l'Etat s'est engagé dans une extension agraire en vue d'une
production agricole destinée à l'exportation.
? Activités pastorales
La commune de Boghé située sur la vallée
du fleuve est par essence un milieu agro-pastoral, dont les populations
autochtones peulhs, pratiquaient l'élevage de bovins, d'ovins et de
caprins et le maraîchage. Depuis le début de la
désertification et de la sécheresse au Sahel, on assiste à
la descente des éleveurs des régions du Nord à la
recherche de l'eau et de pâturage pour leurs animaux.
? Pêche
La pêche fluviale était celle qui couvrait jadis,
les besoins des habitants, mais depuis que le fleuve avait commencé
à sécher, les professionnels qui pratiquaient cette
activité, se sont reconvertis dans d'autres métiers.
? Activités commerciales
Au niveau de cette zone, tous les habitants pratiquent des
activités commerciales de toutes sortes. Le commerce intérieur
est y prospère, avec les groupes de détaillants et de grossistes,
la multiplication des entreprises et associations. Certains font leur commerce
avec les habitants des localités sénégalaises voisines.
? Transports
La commune de Boghé bénéficie d'un
important réseau routier long de plus de 500 km. Ce réseau est
constitué d'un axe Nouakchott- Kaédi et d'un autre allant de
Rosso à Boghé. Il faut noter l'existence d'un transport fluvial
mais en déclin depuis le début des années 1970. En
période normale, toutes les localités de la commune sont
très accessibilité.
2.2 Présentation sanitaire
En 1989, l'Etat mauritanien a entrepris une politique de
décentralisation qui s'est traduite par la mise en place d'un
système pyramidal de santé. Les structures de cette pyramide sont
les postes de santé au niveau des chefs de lieu des communes rurales,
les centres de santé dans les communes urbaines et les hôpitaux
dans les capitales régionales.
La pyramide sanitaire publique s'illustre comme suit
:
2HM + 12 CHR
Niveau secondaire
Niveau Moughata 55 CSM
Niveau Wilaya 13 DRAS
Niveau Central
? Cabinet du Ministre ? Inspection Générale ? 8
Directions centrales ? 2 2 EPA
530 PS + 67 CS Niveau primaire 545
USB Niveau Communautaire
4 H G + 4 HS T ertiare
Figure 2 : Pyramide de
santé
2.2. 1 Situation sanitaire de la commune de
Boghé
La commune de Boghé est l'une des communes du pays
ayant une carte sanitaire très dense, malgré l'inexistence d'un
hôpital de référence au niveau de la CSM. La principale
structure est le centre de santé de Boghé qui est de type A.
Selon la nomenclature mauritanienne, un centre de type A est une structure
sanitaire qui a au moins 20 lits d'hospitalisation, un service de radiologie,
un service dentaire, un service de santé infantile et une
maternité.
La commune comptait en décembre 2012 un (1) centre de
santé, onze (11) postes de santé dont trois (03) non fonctionnels
et 18 Unités de santé de santé base. Le centre de
santé est pourvu d'un fauteuil dentaire, d'un laboratoire d'analyses de
routine et d'une capacité de 20 lits. Par ailleurs, il faut noter
l'existence de trois (03) autres postes de santé non pourvus en
personnel, de 03 cabinets privés et d'une dizaine dépôts
pharmaceutiques privés[8].
Les ratios par rapport à la population sont ainsi
répartis:
-1 Centre de Santé pour 38 488 habitants en ce qui la
commune et pour 63 355 en tant que structure de référence de
toute la CSM;
-1 poste de santé pour 4932 habitants.
Ces données correspondent aux normes
recommandées par l'OMS à savoir :
-1 Centre de Santé pour 50 000 habitants ;
-1 Poste de Santé pour 10 000 habitants.
Le tableau suivant présente la situation des
infrastructures sanitaires publiques de la
commune.
Tableau N°I : Structures de santé
de la commune de Boghé et leur paquet
d'activités en 2012
Formation Sanitaire
|
Consultations externes
|
Maternité
|
CPN
|
PF
|
UFV
|
PCIME
|
autres
|
CS de Boghé
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1*
|
PS de Nioly
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
PS de Thidde
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
PS de Waboundé
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
PS de Thialgou
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
PS de Sarandougou 1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
PS de Dioulom
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
PS de Sarandougou 2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
PS de Sayé
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
PS de Moundi
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
PS de Tantane
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : CSM de Boghé
Source : Plan d'action 2012 CSM de
Boghé
En termes de ressources humaines, les structures de la commune
ont les
catégories professionnelles suivantes :
Un (1) médecin
Un (1) chirurgien dentiste
Trois (3) sages femmes
Seize (16) infirmiers
Douze (12) accoucheuses auxiliaires
2.2.2 Profil sanitaire
Le profil sanitaire de la commune est
caractérisé par un tableau de maladies infectieuses
(IRA, paludisme, tuberculose, parasitoses intestinales et
urinaires, etc.), (ii) les
affections nutritionnelles, (iii) les pathologies
obstétricales et périnatales avec les
séquelles lourdes (fistules obstétricales), et
(iv) les maladies émergentes liées aux
facteurs comportementaux et environnementaux. Les principales
affections notifiées par
les structures sanitaires de la commune en 2012, sont sur le
tableau N°II:
Au cours de l'année 2012, les structures sanitaires
fonctionnelles ont notifiées les affectées ci-après :
Tableau II : Principales affections
notifiées principales affections
Affections Nombre de cas
Infections respiratoires aigues 13019
Paludisme 428
Diarrhée 6734
Malnutrition 146
Helminthiases 230
Schistosomiase 21
Affections traumatiques 93
Affections oculaires 105
Dermatoses 253
Source : DRAS Brakna 2012
Les informations de santé de reproduction
collectées par les structures de la commune sont résumées
dans le tableau N° III ci-dessous [9] :
Tableau N° III : Données de la
SR
Informations Nombre
CPN 651
C.PoN 217
ACCOUCHEMENTS ASSISTES 2513
Dystocies 199
Avortement 17
Décès maternel 13
PF:
Pilule 1300
Injectables 49
DIU 0
Implants 0
Condoms 370
Source : DRAS Brakna 2012
2.3 BUT ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
2.3.1. But de l'étude :
Le but de cette étude était de
contribuer à la réduction de la mortalité
maternelle et néonatale dans la commune de Boghé.
2.3.2 Objectif général
L'objectif général était d'identifier les
facteurs limitant l'adhésion des hommes à la
planification familiale (PF) au niveau de la commune de
Boghé.
2.3.3 Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques étaient d'identifier :
? Identifier les caractéristiques
sociodémographiques des hommes ;
? Déterminer le niveau de connaissances des hommes en
matière de
contraception moderne ;
? Déterminer les pratiques des hommes en matière de
à la contraception moderne ;
? Identifier les facteurs de non adhésion à la
contraception moderne.
III : METHODOLOGIE DE L'ETUDE
3.1 TYPE DE L'ETUDE :
Il s'agissait d'une étude transversale, descriptive et
analytique
3.2 POPULATION DE L'ETUDE
La population était constituée par l'ensemble des
hommes âgés d'au moins 18 ans,
vivants dans la commune de Boghé depuis au moins 3
mois.
3.2.1. Critères d'inclusion
- Était inclu tout homme âgé d'au moins 18
ans vivant d'au moins 3 mois dans la
localité.
3.2.2. Critères de non inclusion
- Etait non inclu, tout homme absent le jour de la collecte ou
qui refusait de répondre au
questionnaire.
3.3 TAILLE DE L'ECHANTILLON
La taille de l'échantillon avait été
déterminée selon la formule de Schwartz : N=
Zá2x P
(1-P)/ i2, [ N (taille
échantillon); Zá (écart réduit)=
(1.96); P (prévalence) = 50%; et I=
0.05] ce qui donne N= 384 hommes environs à
enquêter. Le tableau ci-dessous montre la répartition de
l'échantillon par strate (localité).
Méthode d'échantillonnage et taille de
l'échantillon
Un sondage à deux degrés avait été
effectué dans la commune de Boghé. Le premier degré
consistait à choisir au hasard huit (8) localités parmi les
localités
Dans chaque localité la population des hommes en
âge de procréer (HAP) avait été calculée. La
population totale de la commune en HAP était de 8853 et le nombre
à enquêter dans chaque localité a été choisi
proportionnellement à sa population.
Soit n1, la population d'une localité
choisie et N, la population totale de la commune et
Zá, la part représentative de cette
localité ;
Zá=n1/N. Pour calculer, le nombre de
HAP à enquêter dans chaque localité, puis la part
représentative de chaque localité était multiplié
par la taille de l'échantillon(N). Etant donné que chaque
ménage un HAP avait été tiré au hasard, dans la
liste des HAP qui y vivaient (second degré), alors le nombre de HAP de
chaque localité correspondrait au nombre de ménages.
Tableau N°IV: Répartition des
personnes à enquêter par localité
N° Localités
|
Population générale
|
HAP
|
%
|
Nbre ménages
|
Nombre HAP
|
1.
|
BOGHE
|
18 051
|
4 152
|
47
|
180
|
180
|
2.
|
BAKAW
|
2 220
|
511
|
6
|
23
|
23
|
3.
|
THIALGOU
|
3 773
|
868
|
10
|
38
|
38
|
4.
|
MABROUK
|
1419
|
327
|
3
|
12
|
12
|
5.
|
SARADOGOU
|
2 228
|
512
|
10
|
38
|
38
|
6.
|
WABOUNDE
|
1 455
|
335
|
4
|
15
|
15
|
7.
|
THIDE
|
8 040
|
1 849
|
21
|
81
|
81
|
8.
|
DAGHVEG
|
1 302
|
299
|
3
|
12
|
12
|
|
Total
|
38 488
|
8 853
|
100
|
384
|
384
|
Source : ONS 2010
3.4 PROCEDURES DE COLLECTE
3.4.1 Outil de collecte :
Avec l'appui du superviseur, un questionnaire avait
été confectionné puis validé. Cet
outil avait été pré-testé
auprès de trente cinq (35) hommes dans une localité ne faisant
partie de l'étude. Ce pré-test avait permis
d'apporter des corrections pour une bonne
compréhension des questions en vue d'un bon recueil des
données.
Le questionnaire avait permis de recueillir les données
relatives aux:
-Aux caractéristiques sociodémographiques
suivantes :
> Age
> Profession
> Ethnie
> Situation matrimoniale
> Régime matrimonial des mariés
> Nombre d'épouses pour les polygames
> Niveau d'études
- A la fécondité : nombre d'enfants, intervalle
d'âge
- Aux connaissances sur:
> La structure
> Informations sur la PF
> Canaux d'information
> Avantages de la PF
> Méthodes contraceptives modernes
- Aux pratiques contraceptives
? Méthodes utilisées
? Pouvoir de décision
? Raison de non pratique de la contraception
? Volonté de Promouvoir de la PF
3.4.2 Technique de collecte
Lorsque les enquêteurs arrivaient dans une
localité, c'était au responsable de cette localité
d'indiquer le centre de la localité. A ce niveau après
s'être répartis les ménages de l'échantillon, les
enquêteurs identifiaient, la direction à suivre à l'aide
d'une bouteille. C'était après cela que les enquêteurs
empruntaient les parcours en respectant un pas de sonde d'un ménage. Les
données étaient recueillies par une administration du
questionnaire auprès des personnes à enquêter.
3.5 DEROULEMENT DE L'ENQUETE
Le déroulement de cette enquête avait
été réalisé d'après les étapes
essentielles suivantes:
3.5.1 Formalités administratives
Dans un premier temps, un entretien avait été
effectué avec le DRAS, qui représente le Ministère de la
Santé et suite son accord, nous en avons informé aux responsables
sanitaires et administratifs (le Médecin chef de la CSM, le Maire de la
Commune de Boghé et pour le Préfet de Boghé).
3.5.2 Formation
La formation du personnel d'enquête a été
organisé le lundi 20 Aout 2012 dans la salle de réunion du centre
de santé de Boghé avec l'appui d'un collègue, ayant
joué le rôle de superviseur de l'enquête. Les
enquêteurs à former étaient au nombre de huit (08).
3.5.3. Pré-test du questionnaire
Le pré-test du questionnaire avait été
réalisé le 21 août 2012 à Olo Ologa localité
de la commune Oulad Birom, dont les habitants présentaient les
mêmes caractéristiques que ceux du cadre d'étude. Le test
avait été réalisé chez 35 hommes en âge de
procréer, ce qui avait permis d'apprécier la congruence de notre
questionnaire et d'en adapter au contexte réel de l'étude et de
la population cible.
3.5.4. L'enquête
L'enquête proprement dite s'était
déroulée du 25 août au 15 septembre 2012 sous la conduite
du superviseur de l'enquête et du maire adjoint de la commune qui avaient
facilité la rencontre entre les équipes d'enquête et les
responsables de localités. Le début de l'administration du
questionnaire était précédé par un mot introductif,
élaboré en conséquence sur les objectifs de
l'enquête, l'assurance sur la confidentialité et l'anonymat. La
durée moyenne d'une séance d'interview est de 15 minutes.
3.6 PROCEDURE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNEES
3.6.1. Plan de traitement des données
Le traitement des données était effectué
de la manière suivante :
-les données brutes recueillies avaient
été contrôlées pour s'assurer que toutes les
questions avaient été répondues d'une
part, et d'autre part pour vérification ;
- le regroupement des réponses identiques par question
et par catégorie, puis une
attribution d'un titre à chaque catégorie de
réponses qui représentaient les modalités de
réponses ;
- le traitement manuel a permis de s'imprégner
davantage des informations obtenues.
- Les données étaient saisies et
analysées grâce au logiciel Epi Info version 3.3.2
- L'étude descriptive consistait à calculer la
fréquence pour les variables qualitatives et les
moyennes avec leur écart-type pour les variables
quantitatives.
- L'étude analytique à croiser les variables
indépendantes avec la variable dépendante à
l'aide des tests statistiques (khi2 ou Fisher) en tenant
compte de leurs conditions
d'application.
- les tableaux et les figures ont été
réalisés à l'aide d'Excel 2007.
Graphique N°I Répartition des
enquêtés en fonction de l'activité pro fe s sio n n elle
IV.PRESNTATION DES RESULTATS
4.1 Partie descriptive
4.1.1 Résultats sur les caractéristiques
socio démographiques
? Age
La moyenne d'âge était de 42 ans, l'âge
minimum et l'âge maximum étaient respectivement 19 et 62 ans. La
tranche de 25-44 ans représentait 63% des HAP enquêtés,
contre 6 et 3% pour respectivement les tranches 15-24 et 65ans et plus (Tableau
N°5).
Tableau N° V : Répartition des
enquêtés en fonction de l'âge
Tranche d'âge Effectif (%)
15-24 ans 22 6
25-44 ans 243 63
45 -64 ans 107 28
65 ans et plus 12 3
? Activités professionnelles des
enquêtés :
Les Cultivateurs /pasteurs avec les ouvriers étaient
plus nombreux, cependant les étudiants sont moins
représentés et pourtant l'enquête a été faite
pendant les vacances (Graphique N°I).
? Appartenance ethnique
Les HAP de l'ethnie Halpulaar, étaient les plus nombreux ;
représentant 53 % contre seulement 12% des HAP des ethnies wolof. Ces
derniers, qui n'étaient pas des habitants authentiques de la commune
(Tableau N° VI).
Tableau N° VI : Répartition
de s e n qu ê t é s e n fonction de l'appartenance ethnique
Ethnies Effectif %
maure 136 30
peul 204 53
soninké 18 5
wolof 26 7
? Statut matrimonial :
Dans cette population, 89% des HAP étaient mariés
contre 6% de célibataires et 5% de divorcés et veufs (Tableau
N° VII).
Tableau N° VII : Répartition
de s e n q u ê t é s e n fonction du statut matrimonial
Statut matrimonial Effectif %
Célibataires 22 6
Divorcés/veufs 19 5
Marié 343 89
? Régime matrimonial:
La majorité des HAP (77%) était des monogames
(Tableau N°VIII)
Tableau N° VIII :
Répartition des enquêtés en fonction du
régime
matrimonial
Régime matrimonial Effectif %
Monogame 264 77
Polygame 79 23
? Nombre de femmes pour les polygames :
Parmi, les HAP polygames, 63% étaient mariés
à 2 femmes et 37 % restant avaient entre 3 et 4 femmes et il faut noter
une moyenne de 2 femmes par polygame. (Tableau N° IX)
Graphique N°III : Répartition
des enquêtés en fonction du nombre d'enfants
Tableau N° IX : Nombre de femmes
pour les polygames
Nombre de femmes
|
Effectif
|
%
|
2
|
50
|
63
|
3
|
25
|
32
|
4
|
4
|
5
|
? Niveau d'instruction :
On constate que 40% des HAP ne savaient ni lire, ni
écrire suivi par ceux du cycle primaire et seulement 29 % avaient un
niveau secondaire et supérieur (Graphique N°II)
Graphique N°II: Répartition
des enquêtés en fonction du niveau d'instruction
4.1.2. Résultats sur la fécondité
:
? Répartition des e n q u ê t é s e n
fonction du nombre d'enfants
On remarque que 45% des HAP avaient entre 5 et 10 enfants, et
environ 10% n'avaient aucun enfant (Graphique 2)
? Intervalle d'âge entre les 2 derniers enfants
:
Le graphique N°IV, révèle que l'
intervalle d'âge entre les 2 derniers enfants était moins
d'une année pour 40% et celui-ci était de plus de 2 ans pour
environ 27 % .
Graphique N° IV :
Répartition en fonction de l'Intervalle d'âge entre les 2
derniers enfants
4.1.3. Résultats sur les connaissances des HAP en
SR/PF ? Recours en cas de problème de santé dans la famille
:
On constate que 83% des HAP faisaient recours à la
médecine en première intention, tandis que 12% utilisaient soit
l'une soit l'autre en fonction de l'interprétation culturelle de la
maladie concernée et parmi les 19 qui ne faisaient pas de la
médecine moderne comme un 1er recours, seuls 4 disaient qu'en
aucun cas ils ne fréquenteront les services de santé.
Tableau N° X :
Répartition des enquêtés en fonction du choix de
la structure de recours habituel
Recours habituel
|
Effectif
|
%
|
Tradi praticiens
|
19
|
5
|
Médecine moderne
|
320
|
83
|
Les 2 recours à la fois
|
45
|
12
|
+ Connaissances des services offerts par les structures
de santé
fréquentées
D'après le graphique N° V, on
constate que les consultations externes, suivie par la CPN et la vaccination ;
la PF étaient les services plus connus par les HAP dans 27 % cas.
Graphique N° V : Connaissances des
services offerts par les structures de santé
fréquentées
+ Informations sur les prestations SMI disponibles au
niveau de la structure
Parmi les HAP qui avaient fréquenté les services de
santé, 95% d'entre eux disaient n'avoir pas eu d'informations de la part
du personnel de santé en ce qui concerne la disponibilité des
prestations SMI de (Tableau XI).
Tableau N° XI : Informations sur les
prestations SMI la
disponibles au niveau de la structure
Réponses Effectif %
Oui 19 5
Non 368 95
+ Entendre parler de la Planification
familiale
Il a été révélé que 71% des
HAP avaient entendu parler de la planification familiale (Tableau XII).
Tableau XII : Entendre parler de la
planification familiale
Réponses Effectif %
Oui 273 71
Non 111 29
Graphique N° VII : Avantages de la
PF
? Canaux d'informations
Les parents/amis avaient servi comme des canaux d'information
relative à la PF pour 76% des HAP, tandis que les services de
santé ne l'avaient été que dans 8% des cas.
Graphique N° VI : Canaux
d'informations relatives à la PF ? Connaissances des avantages
:
Les avantages de la PF, les plus connus par les HAP
étaient la santé de la mère et de l'enfant, cités
dans 63% des cas (Graphique N° VII).
? Connaissances des méthodes modernes de PF pour
espacer les naissances
On constate que les méthodes, les plus connues sont
respectivement le condom (61%) et la pilule, par contre la stérilisation
chirurgicale et les implants ne l'étaient pas (voir graphique
N°VIII).
Graphique N° VIII : Connaissances
des méthodes modernes de la PF
4.1.4. Résultats sur les pratiques des HAP en
PF
? Utilisation d'une méthode contraceptive par le
couple
Parmi les 243 HAP mariés qui ont entendu parler de la PF,
seuls 14% d'entre utilisaient, une méthode contraceptive (Tableau
XIII).
Tableau XIII : Utilisation d'une
méthode contraceptive par le couple
Pratique contraceptive Effectif N=243 %
Oui 35 14
Non 208 86
? Prise de décision en concert avec son
épouse pour le choix d'une méthode contraceptive
moderne
On constate seuls 26% des hommes dont les épouses les
pratiquent la contraception, ont été conviés à la
décision d'adopter et de choisir une méthode contraceptive
(Tableau N°XIV)
Tableau N° XIV : Prise de
décision en concert avec son épouse pour le choix d'une
méthode contraceptive moderne
Réponses Effectifs %
Oui 9 26
Non 26 74
? Soutien apporté à sa femme pour
l'utilisation de la méthode contraceptive
Graphique N°I X : Soutien
apporté à sa femme pour l'utilisation de la méthode
contraceptive moderne
? La raison de la non utilisation d'une méthode
contraceptive moderne
Les principales raisons évoquées par les 308 HAP
mariés dont les couples n'utilisent pas de méthode contraceptive,
é t a i e n t l es interdictions de la religion, les rumeurs et nous
n'avons pas assez d'enfants qui étaient respectivement 47%, 30% e t 15%
(graphique.
Graphique N° X:
Répartition des hommes selon la raison de la non utilisation d'une
méthode contraceptive
? Perspective d'adopter une méthode contraceptive
moderne
En ce qui concerne, la perspective d'adoption de
méthode moderne par les 308 HAP qui n'utilisaient pas de méthode
contraceptive, seuls 18% avaient exprimé le désir de pratiquer la
contraception (tableau XV).
Tableau N° XV: Perspective
d'adopter une méthode contraceptive moderne.
Perspectives d'adoption Effectif N=308 %
Oui 55 18
Non 222 72
Ne sait pas 31 10
? Désir de promouvoir l'espacement des naissances
dans votre commune
Quelques HAP se déclaraient disponibles, pour assister
les structures de santé de leur localité, pour promouvoir
l'espacement des naissances, par contre 57% ne voulaient pas le faire et 3%
étaient indécis.
Ceux qui avaient répondu oui la question à la
précédente, devaient répondre au comment ; à cet
effet 60% d'entre eux avaient préconisé l'organisation des
activités de sensibilisation dans les pôles de grands
rassemblements des personnes et 31% pensaient le faire avec les organisations
de jeunes et les coopératives de femmes (Tableau N° XVI).
Tableau N° XVI: Perspectives
à promouvoir l'espacement des naissances dans votre commune ?
Réponse Effectif N=384 %
Oui 155 40
Non 218 57
Sans opinion 11 03
? Suggestions faites par les HAP
Les HAP, ont fait des suggestions allant dans le sens de la
sensibilisation pour 42 % et 22% suggéraient d'éviter d'importer
des valeurs qui ne correspondaient pas aux
leurs (Tableau XVII)
Tableau XVII: Suggestions
|
|
|
Suggestions
|
Fréq.
|
%
|
|
N=384
|
|
Organiser des débats entre professionnel de la
santé et religieux
|
163
|
42
|
Organiser des conférences sur la PF au profit des
hommes
|
124
|
32
|
Eviter d'importer des valeurs qui ne correspondent pas aux
nôtres
|
87
|
22
|
Intégrer l'enseignement de la PF, dans le programme
scolaire
|
33
|
9
|
Pas de suggestions
|
74
|
19
|
4.2 Partie Analytique
Cette étude avait démontré que seuls 35
HAP de l'échantillon soit 9% pratiquaient la PF moderne et le croisement
entre l'utilisation d'une méthode et certaines caractéristiques
socio démographique avait donné les résultats ci-dessous
:
? Utilisation de la PF moderne en fonction de la tranche
d'âge
La majorité des HAP enquêtés avait un
âge moyen de 42 ans, l'âge minimum et l'âge maximum
étaient respectivement 19 ans et 62 ans. Les proportion des
HAP qui n'utilisaient pas la contraception moderne
étaient de 92% pour la tranche de18 à 49 ans et 84% pour celle
dont l'âge était de 50 ans ou plus.
Il y avait un lien statistiquement significatif entre
l'utilisation de la contraception moderne et la tranche d'âge,car p=0,02.
Donc les HAP dont l'âge était compris entre 18 et 49 ans avaient
1,2 fois moins de chance d'utiliser la contraception au sein du couple par
rapport aux autres
Tableau N° XVIII : Utilisation dela
PF en fonction la tranche d'âge
Total
Tranche d'âge N'utilise pas la
contraception
|
Oui (%)
|
Non(%)
|
|
18-49 ans
|
217 (92)
|
18(8)
|
235
|
50 et plus
|
91 (84)
|
17(16)
|
108
|
Total
|
308
|
35
|
343
|
p=0,02, OR= 1,2 [2,25-4,02]
? Utilisation dela PF en fonction de la profession
génértrice de revenu
La profession non génératrice de revenus,
n'était pas un facteur limitant l'adhésion des hommes à la
PF, puisse que la non utilisation de la contraception moderne est très
élévée chez les 2 catégories conformément au
tableau XIX.
Tableau N° XIX :Utilisation de
Méthode contraceptive en fonction de la profession
génértrice de revenu
Profession AGR N'utilise pas la Total
contraception
|
Oui (%)
|
Non(%)
|
|
AGR
|
181 (93)
|
25(7)
|
206
|
Non AGR
|
127 (88)
|
10(12)
|
137
|
Total
|
308
|
35
|
343
|
p=0,15
? Utilisation de la PF moderne en fonction du
régime matrimonial
Le régime matrimonial n'est pas un facteur
déterminant dans la non utilsation de la contraception. Selon les
données du tableau N° XX, il n'y a pas de lien statistiquement
significatif entre l'utilisation de la contraception et le régime
matrimonial.
Tableau N° XX : Utilisation de la PF moderne
en fonction du régime matrimonial
Régime matrimonial
|
N'utilise pas la contraception
Oui (%) non (%)
|
Total
|
Monogames 228 (89) 28(11) 256
Polygames 80 (92) 7(8) 87
Total 308 35 343
P=0,44
? Utilisation de la PF moderne en fonction du nombre
d'enfants
Dans cette étude, le nombre n'influe pas sur l'utlisation
d'une méthode contraceptive moderne et il n' y a pas de lien
statistiquement significatif.
Tableau N° XXI : Utilisation de la PF moderne
en fonction du nombre d'enfants
Nombre d'enfants Utilise la
|
Total
|
contraception
|
Non (%)
|
Oui (%)
|
|
1à 2enfants
|
62 (94)
|
4(6)
|
66
|
Plus de 2 enfants
|
228 (88)
|
31(12)
|
259
|
Total
|
308
|
35
|
325
|
P=0.17
? Utilisation de la contraception moderne en fonction du
niveau d'instruction Il apparait sur le tableau
N°XXII que la non utilisation de méthode
contraceptive est aussi élevée, chez les HAP instruits que chez
ceux qui n'ont aucun niveau. Même si d'autres études affirment que
plus le niveau d'instruction est élevé, plus on tend vers la
pratique de la PF, dans cette présente étude, il n'y avait pas de
lien, statistiquement significatif.
Tableau N°XXII : Utilisation de la
contraception moderne en fonction du niveau d'instruction
Niveau
d'instruction
|
Couple utilise la contraception
|
Total
|
|
Non(%)
|
Oui(%)
|
|
Instruit
|
195 (91)
|
18(9)
|
213
|
Non instruit
|
113 (87)
|
17 (13)
|
130
|
Total
|
308
|
35
|
343
|
|
p=0, 17
|
|
|
? Utilisation de la contraception moderne en fonction
d'avoir entendu parler de la PF
Le fait de ne pas avoir entendu parler, de la PF est un motif
pour ne pas adopter une méthode contraceptive moderne, il y a un lien
statistiquement significatif et p=0,00007. Donc les HAP qui n'avait jamais
entendu parlé de la PF, n'avait aucune chance d'utiliser la
contraception au sein de leur couple
V : DISCUSSION DES RESULTATS
V.1. Les caractéristiques sociodémographiques
des hommes
Cette étude menée auprès des hommes en
âge de procréer (HAP), avait comme objectif général
d'identifier les facteurs limitant l'adhésion des hommes à la
planification familiale au niveau de la commune de Boghé.
? Age :
La majorité des HAP enquêtés avait un
âge moyen de 42 ans, l'âge minimum et l'âge maximum
étaient respectivement 19 ans et 62 ans. La majorité des HAP
âgés de moins de 25 ans avait déjà entendu parler de
la planification ; ce qui est à l'opposé des e propos, d'Akoto et
Kandem (2001) relatifs à l'augmentation d'une année dans la
tranche d'âge de 15 à 24 ans réduit de 54% les chances pour
les femmes en union de pratiquer la contraception moderne[10]. La tranche de
ceux âgés de plus de 50 ans n'étaient pas informés
sur la planification familiale, de ce fait, l'attitude ce groupe de HAP face
aux initiatives est très prépondérante surtout pour tout
ce qui a attrait à la santé et singulièrement la SR/PF.
? Occupation professionnelle :
L'occupation professionnelle semble être,
déterminante pour l'implication des hommes, dans les questions de SR/PF,
nous avons vu que la proportion (71%) des utilisateurs de PF, qui faisaient des
AGR était plus grande que celle des non AGR. Dans cette étude,
parmi les professions, les marabouts, qui représentent 3% de
l'échantillon, ils sont très écoutés, sont les
vecteurs de réussite ou d'échec des programmes de
santé.
? Situation matrimoniale :
Les hommes mariés sont 89% des HAP
enquêtés, cependant plusieurs d'entre eux n'ont pas les bonnes
informations sur la PF et ses avantages. On ne note pas un lien statistique
significatif entre le fait d'être marié et l'adoption de la PF par
la femme. En 1981 lors de la mise en place, des SSP et du volet SMI/PF, le
ministère mauritanien de la santé, avait encouragé la
création d'une association dénommée « Ecole des
Pères » dont le rôle était de sensibiliser les hommes
autour des problèmes de santé de la mère et de l'enfant [
11].Selon, Touré .L(1996),la participation des hommes
inclut également le nombre d'hommes qui encouragent et soutiennent
l'emploi de la contraception chez leur partenaire. [12]
? Régime matrimonial
La plupart des HAP mariés sont monogames, contre 25 %
de polygames. Parmi ces polygames, tous ont au moins deux (02) femmes dans le
foyer. En effet, la polygamie était une pratique courante dans cette
zone dont les habitants étaient presque tous des exploitants de grands
domaines agricoles et qui avaient besoin de bras pour
cultiver leurs champs. Certains hommes argumentaient que la
polygamie est une forme d'espacement des naissances pour la femme qui vient
d'avoir une coépouse. C'est tout à fait le contraire qui se
produit en général, car il se une compétition entre les
épouses, chacune voulant avoir plus d'enfants, ce qui confirme que la
polygamie serait un facteur limitant l'utilisation des services de PF selon
N.SAWADOGO [13].
? Niveau d'instruction
Il ressort de cette étude que le niveau d'instruction
contribue à l'adhésion ou non des hommes à la
planification familiale. A ce propos, plus le niveau d'instruction est
élevé plus, plus la pratique de la contraception est
élevée. Il ya un lien statistiquement significatif entre le
niveau d'études et l'utilisation d'une méthode contraceptive.
Plusieurs auteurs, comme R. FASSASSI [14] l'avaient
démontré dans leurs études, par rapport à la
contraception.
V.2. Les connaissances et pratiques d e s hommes en
matière de PF
Il ressortait que seuls 27% des HAP, connaissaient que la PF
était offerte par les structures qu'ils fréquentaient. Parmi ceux
qui disaient avoir entendu parler de la PF, n'avaient que des brides
d'informations souvent parcellaires. En ce qui concerne les méthodes de
PF, le condom était la méthode la plus connue par 61% .On voit
donc que les hommes connaissaient moins les autres méthodes, par le fait
même que les prestataires, ne veulent pas parler de la PF aux HAP. En
plus une élite de fanatiques mal renseignés sur la PF, avance des
discours allant à l'encontre de la PF. Ces discours renforcent, la
réticence des hommes vis à vis de la PF, l'avait soulevé
l'étude de M.D. NDIAYE [15]. C'est pour palier à
cette situation qu'une initiative dénommée « Ecole des Maris
» fut mise en place à Nouakchott, pour promouvoir,
l'éducation à la vie familiale et la coresponsabilité ; et
cela avait consisté à des réunions hebdomadaires où
des professionnels de la santé et Ouléma, organisaient un
débat autour d'un thème en lien avec la santé de la
reproduction. Certains hommes n'ont pas perçu le lien entre la PF et le
bien être familial, tel que développé par M. C.MILLOGO [16]
.
Par ailleurs, parmi les hommes mariés qui n'utilisent
pas de méthodes contraceptives, 18% d'entres eux désirent en
adopter.
En matière d'utilisation de méthode
contraceptive, on constate que 9 % des hommes pratiquaient la contraception
moderne, ce qui n'est pas loin du taux national de prévalence
contraceptive qui est de 11,4% [17]. Ce sont la pilule et le condom, qui sont
cités. , tandis que d'autres HAP ignoraient la méthode choisie.
Quelques HAP avaient été associés lorsque leur
épouse choisissait la méthode contraceptive. Ce qui en soit est
un grand pas vers l'implication effective des hommes en PF.
Quelques HAP déclaraient soutenir leurs épouses
dans l'utilisation de la méthode moderne de PF, surtout en termes
d'autorisation, ou en accompagnement auprès des points de prestation de
la PF. Ces soutiens sont très importants, en Mauritanie, aucune femme ne
peut bénéficier d'une quelconque méthode, sans l'aval de
son conjoint, matérialisé soit la présence physique de
celui-ci, soit la présentation de sa pièce d'identité.
Parmi les raisons évoquées par les HAP
mariés (91%) qui n'utilisent pas de méthode contraceptive moderne
; figurent en bonne place les rumeurs, les convictions religieuses et le
désir d'avoir d'autres enfants. En effet, au début des
années, une rumeur le DIU pouvait migrer vers les yeux et provoquer une
exophtalmie, et que la sage femme n'avait pas expliqué à
l'utilisatrice que le DIU a été rejeté et que son
exophtalmie est l'un signe de la maladie de Basedow. Depuis lors aucun des 8000
DIU par an que le centre de Boghé, n'est placé. Les rumeurs sont
très mal gérées par les prestataires.
La perspective d'adopter une méthode contraceptive, n'est
pas d'actualité pour le grand nombre de HAP mariés, cependant il
y a des indécis et de futurs acceptants. A ce propos avaient
exprimé un besoin d'être éclairé davantage sur sur
la PF et la position de l'Islam. Il ressort également que les HAP
mariés qui n'utilisant de méthode contraceptive, n'envisageaient
pas de la pratiquer ultérieurement.
Certains HAP se proposaient de promouvoir, la planification
familiale, mais d'autres avaient rejeté cette perspective, car ils
considéraient que la PF est quelque chose d'importer et dont la
principale finalité visait à diminuer les populations.
On constate que la réticence des hommes en matière
de PF était d'actualité dans cette commune de Boghé.
Sur le plan analytique seuls les facteurs utilisation d'une
méthode contraceptive moderne en fonction de l' âge et le fait de
n'avoir entendu parler de la planification familiale étaient
identifiés comme facteurs limitant l'adhésion des hommes à
la PF ; cela est vrai, car dans l'étude nous sommes aperçus que
la pratique de la contraception était plus basse dans la tranche des
18à 49 ans et qu'aucun des 111 HAP qui n'ayant pas entendu parlé
de la PF n'utilisait la contraception et de ce fait il y avait des liens
statistiquement significatifs entre l'utilisation d'une méthode
contraceptive et ces 2 facteurs.
VI. RECOMMANDATIONS
Dans le but de contribuer au renforcement de l'utilisation des
services de PF par les hommes et de leurs épouses au niveau de la
commune de Boghé, et au vu des résultats, relatifs aux facteurs
qui étaient supposés limitant l'adhésion des hommes
à la PF, seuls deux avaient un lien statistiquement significatifs, il
s'agit du facteur l'âge et le fait d'avoir entendu parler de la
planification familiale. A cet effet, nous recommandons la réalisation
des actions suivantes:
A cours terme
> Promouvoir l'utilisation des services de PF à
travers les médias locaux en expliquant les avantages de la PF et les
méthodes disponibles ;
> Renforcer l'action des ONG pour une sensibilisation de
proximité auprès des communautés;
> Recycler le personnel des structures sanitaires en IEC/CCC
en SR A moyen terme
> Organiser des débats sur la PF, entre les
professionnels de santé et les érudits musulmans, en
déclinant le rôle des hommes dans le cadre de la PF ;
> Mettre en place une radio FM ;
> Créer des structures de promotion à la vie
familiale ;
> Redynamiser le processus du repositionnement de la
planification familial
A long terme
> Organiser une étude qualitative
complémentaire (socio anthropologique) pour mieux cerner d'autres
facteurs, limitant l'adhésion des hommes à la planification
familiale.
> Réactualiser et vulgariser la stratégie
nationale de communication en SR, et singulièrement la composante
dédiée aux hommes.
> Renforcer le suivi des activités de la SR
CONCLUSION
Plusieurs résultats en lien avec les
caractéristiques socio démographiques, les connaissances et les
pratiques ou non de la contraception se confirmaient comme étant des
facteurs limitant l'adhésion des hommes à la planification
familiale; cependant dans la partie analytique tous les facteurs
supposés être limitant obtenus, n'avaient pas été
cernés, à l'exception de ceux relatifs à l'utilisation de
la contraception moderne en fonction de âge et à l'utilisation de
la contraception moderne en fonction d'avoir entendu parler ou non de la
planification familiale avaient un lien statistiquement significatifs.
Dès lors, nous déduisons que la méconnaissance du bien
fondé de la PF est le soubassement des facteurs limitant
l'adhésion des hommes à la planification familiale. A cet effet,
nous estimons que des efforts devraient être faits pour renforcer et
améliorer ce qui ce fait déjà. Ensuite il serait utile
d'organiser une étude qualitative complémentaire en vue de mieux
d'autres facteurs, car l'adhésion des hommes à la SR en
général et à la PF.
REFERENCES
1. OMS, 2012, Aide mémoire, n° 348
2. Ministère de Santé, 2011, rapport
préliminaire du MICS 2011, R.I.M, p.4
3. Direction Régionale de la Santé du Brakna,
2012, rapport annuel, 2012
4. OMS, 2008, le repositionnement de la planification familiale,
directives ou actions de plaidoyer, p.1
5. Ministère de la Santé, 2013, plan d'action
annuelle du projet de lutte contre les maladies tropicales
négligées, p.9
6. Ministère de Santé, 2011, rapport
préliminaire du MICS 2011, R.I.M, p.4
7. Circonscription sanitaire de Moughaata de Boghé, 2012,
rapport de fin d'année 2012,
8. Commune de Boghé, 2012, Monographie de la commune de
Boghé, p.11
9. Circonscription sanitaire de Moughaata de Boghé, 2012,
rapport de fin d'année 2012,
10. Akoto E., KANDEM H., 2001, « Étude comparative
des déterminants de la pratique contraceptive moderne en Afrique »
dans GENDREAU F. (dir.), La transition démographique des pays du Sud,
Éditions Estem, p. 271-285
11. Population Reports, 1986, Clubs des Pères, p.3
12. Touré L., 1996, « Participation des hommes
à la planification familiale », Revue de la littérature et
analyse d'initiatives choisies de programmes en Afrique, p.1
13. Sawadogo. N, 2009, les déterminants de la faible
prévalence contraceptive dans le district de Ouargaye/BF, p.142
14. Fassassi, Gripps. R, 2006, les facteurs de la contraception
en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale au tournant du siècle,
p.61
15 Ndiaye.M.D, 1997, pauvreté, attitudes et pratiques des
hommes en matière de planning familial : le cas du quartier de
Randoulène Nord (Thiès, Sénégal), pp.238-254
2007« Quand les femmes recourent à la planification familiale en
cachette »
16. Millogo. M.C. (2007), Contribution de la santé de la
reproduction à la lutte contre la pauvreté dans les
ménages : cas du village de Yégueresso (province du Houêt,
département de Bobo-Dioulasso), p.146
17. Ministère de Santé, 2011, rapport
préliminaire du MICS 2011, R.I.M, p.4
ANNEXE
QUESTIONNAIRE
N° Date: / / / /
Identification de la personne enquêtée .
Age (en année) : [ ]
Profession: Ouvrier [ ] Cultivateur/Eleveur [ ] Chauffeur [ ]
Chômeur [ ] Marabout [ ]
Commerçant [ ] Fonctionnaire [ ] Elève/Etudiant [ ]
Autres [ ] (à préciser )
Ethnie : Peulh [ ] Maure [ ] Soninké [ ] Wolof [ ] Autre
préciser [ ]
Situation matrimoniale : marié [ ] célibataire [ ]
divorcé /veuf [ ]
Régime matrimonial des mariés : Monogame [ ]
Polygame [ ]
si polygame nombre d'épouses [ ]
Niveau d'études : primaire/AlFO [ ] secondaire/mahadra [ ]
universitaire [ ] non
alphabétisé [ ]
Nombre d'enfants [....]
Intervalle d'âge entre les 2 derniers enfants
[années] : [ ]
Noter les réponses selon les modalités
proposées sans les énumérer
Q1 : Laquelle des structures ci-après, faites-vous
recours lorsqu'un des vôtres à un
problème de santé ?
Médecine traditionnelle [ ] Médecine moderne [ ]
Autre [ ] Aucune [ ]
Si autre que la médecine moderne, fréquentez-vous
aussi les services de santé
Oui [ ] Non [ ] Si oui pour quel problème ?
Sinon passez à Q3
Q2 : Quels types de services sont offerts par la
structure de santé que vous
fréquentez?
Consultations externes [ ] Accouchement Assisté [ ]
Vaccinations [ ] CPN [ ] IEC/CCC [ ] PF [ ]
Dépistage VIH [ ] Autres [ ] à préciser
.Q3 Vous a t- on parlé des soins de santé
maternelle et infantile disponibles au niveau de
la structure ? Oui [ ] Non [ ] si PF citez
passer à Q5
Q4 : Avez-vous entendu parler de la planification
familiale ?
Oui [ ] Non [ ]
Sinon passer à Q11
Si oui par quel canal, avez-vous reçu
l'information relative à la PF ?
Article de journal [ ] Affiche [ ] Télévision [ ]
Radio [ ] Service de santé [ ] Ami/ Parent : []
Autres à préciser [ ]
Q5 Quels sont les avantages, que procure la pratique de
la PF?
Espacement des naissances [ ] Santé [ ] Economie [ ]
Accouchements [ ] NSP [ ]
Q6 Quels types de méthodes modernes sont
utilisés pour espacer les naissances ?
1. Méthodes modernes : Pilule [ ] injectables [ ]
implants [ ] condoms [ ] Stérilisation chirurgicale [ ] IVG [ ]
2. Méthodes traditionnelles : Naturel [ ] MAMA [ ]
Plantes [ ] Versets [ ] Autres [ ]
3. Ne sait pas [ ]
Q7 : Votre couple pratique t-il la contraception
moderne?
Oui [ ] Non [ ]
Si Oui, la quelle ? Pilule [ ] injectables [ ]
implants [ ] condoms [ ] Stérilisation volontaire [] Si non
passer à la question n°9
Q8: Avez-vous pris cette décision de concert avec
votre épouse? Oui [ ] Non [ ]
Q9: Soutenez-vous votre femme dans l'utilisation de la
méthode? Si oui, comment ? Autorisation [ ] Conseils sur les
avantages [ ] Accompagner aux services PF [ ] Autres (préciser) [ ]
Q10: Pour quelle raison vous n'utilisez pas de
méthode contraceptive? Pas encore d'enfant/Peu d'enfants [ ]
Coût cher [ ] Rumeurs [ ] Conviction religieuse [ ] Autres [ ]
(à préciser )
Q11: Aimeriez -vous adopter une méthode
contraceptive? Oui [ ] Non [ ]
Si non, pourquoi ?
Q12: Etes vous, disposé à promouvoir
l'espacement des naissances dans votre commune Oui [ ] Non [ ]
Si oui, comment?
Q13 : Quelles suggestions faites vous pour rehausser
l'utilisation de la PF les femmes et les hommes en vue de leur bien
être?
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