3. IMPORTANCE ET INTERET DU
SUJET
L'intérêt de cette étude se trouve dans la
recherche des techniques pratiques et efficaces dans la relation d'aide, dans
le but de trouver le mieux-être de la personne en souffrance.
La relation d'aide étant une psychothérapie de
courte durée, est plus ciblée que la psychothérapie
longue qui s'inscrit dans une relecture plus ou moins complète de la
vie, et Jacques Poujol dit : « La relation d'aide
(thérapie courte) cherche à répondre aux divers besoins
que vous pouvez rencontrer au cours de votre existence. Besoin de vous dire ou
de poser une parole face à une souffrance, de vous comprendre ou de
comprendre l'autre. Besoin de soutien dans une période difficile de
votre vie, besoin d'améliorer votre qualité de vie relationnelle
sur le plan personnel, familial ou professionnel. »
Il s'agit d'une étude centrée sur des
problèmes ou des problématiques qui semblent insurmontables et
plongent l'individu dans la souffrance, la confusion, la tristesse ou la
dépression comme : problèmes relationnels, familiaux, de
couple, professionnels, liés à l'enfance ; estime de soi,
confiance en soi ; communication problématique ; dépression ;
stress ; deuil; maladie ; addiction [alcool, drogue...] ;
etc. »
4. METHODOLOGIE ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE
Du point de vue méthodologique, nous disons que cette
étude est basée sur des phénomènes sociaux et pour
mener à bien notre recherche, nous allons utiliser la méthode
clinique globalement (étude de cas), tout en nous appuyant sur
l'approche descriptive, ethnographique pour l'exploration des faits,
l'observation participante et les entretiens cliniques seront de mise pour
conduire à une meilleure analyse et explication des
phénomènes.
La technique d'observation participante nous est très
favorable d'autant plus que nous travaillons sur un terrain où nous
sommes natifs. Nous avons vécu les faits rapportés. Nous
maitrisons le terrain et nous avons cette facilité d'accès
à l'information.
Cette étude porte essentiellement sur les aspects
culturels. De ce fait, il est impérieux d'évoquer de prime abord
les théories psychologiques en rapport avec le développement
affectif et cognitif de l'individu. Ceci fait appel aux théories de Dr
S. Freud en rapport avec la psychanalyse entre autres le développement
libidinal, qui va faire intervenir les instances de l'appareil psychique. La
psychodynamique nous a semblé la théorie la mieux indiquée
pour réveiller les pensées, les formations, les situations
traumatiques enfuies dans l'inconscient du sujet et qui seraient à la
base de blocages responsables des problèmes ou des symptômes que
les sujets manifestent.
C'est ici le lieu de signaler l'importance de deuil
psychologique. Le travail de deuil consiste principalement à
désinvestir l'amour pour un objet perdu. Selon Freud (1994), la
résistance à ce travail vient du fait que « l'homme
n'abandonne pas volontiers une position libidinale, pas même lorsqu'un
substitut lui fait déjà signe ». Il s'agit, pour le sujet
concerné, de détacher toutes les connexions avec cet objet perdu.
Freud compare le deuil à la mélancolie pour en dégager les
différences : si, dans le deuil, le monde s'est appauvri, le
mélancolique s'accuse de tous les maux en dévalorisant son moi.
Le travail de deuil consiste à réactiver les
satisfactions narcissiques dues au fait de rester en vie pour accepter la
réalité de la perte de l'objet. « On peut, peut-être,
se représenter que ce dénouage s'effectue si lentement et
à pas si comptés qu'à la fin du travail tout ce que
celui-ci requiert en fait de dépense est même dilapidé
». Pour Isabelle Delisle (1987), le travail de deuil ne se
réfère pas uniquement à un décès, mais
à différentes pertes aux différents stades de la vie. En
effet, la problématique « grandir-vieillir » est,
dès le départ, une problématique de deuil. L'enfant doit
se séparer de sa mère pour entrer à la garderie et ensuite
faire son apprentissage scolaire. L'adolescent quittera la maison familiale
pour faire son apprentissage d'adulte. Nous avons continuellement à
prendre congé de quelqu'un ou de quelque chose, à quitter et
à laisser partir...le travail de deuil se réfère à
cette notion de solitude que Winnicott a développée dans la
« capacité d'être seul ». Cette
capacité s'élabore dès la petite enfance. C'est
l'enracinement du sentiment qu'un bébé éprouve de pouvoir
vivre avec lui-même, sans angoisse, seul, même en la
présence d'autres personnes ; c'est l'expérience
d'être seul, en tant que nourrisson et petit enfant en présence de
la mère.
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