I.2.4. L'université
libre du Congo
L'Université Libre du Congo (ULC) est née d'une
initiative privée. Le Conseil protestant du Congo et du Ruanda - Urundi
tient une session à Kumbya au Rwanda du 16 au 22 février 1960. Il
décide alors de la création d'une commission ad hoc
présidée par Monsieur Andremo. « Cette commission est
chargée d'étudier les principes et les conditions
d'établissement d'une université protestante au Congo. »
Son rapport est approuvé en 1961 et propose le nom
d'Université Libre du Congo. Deux ans plus tard, l'ULC est
créée par l'ordonnance n°160 du 10 juin 1963 relative
à la création de l'Etablissement d'utilité publique
d'enseignement universitaire dénommé « Université
Libre du Congo ».
Ainsi, celle - ci est à l'origine une oeuvre de
l'Eglise protestante : c'est donc une Institution confessionnelle.
Ce nouvel établissement doit cependant faire face
très tôt aux rébellions Lumumbistes de 1964. De 1964
à 1967, il est ainsi contraint de fonctionner en dehors de son site de
Stanley ville : d'abord à Léopoldville de 1964 à 1966,
dans les locaux de l'Université de Lovanium puis de 1966 à 1967,
à Luluabourg (Kananga) suite à des difficultés de
fonctionnement à l'université de Lovanium.
Seulement en 1967 qu'il revient à Kisangani,
après la pacification du pays. Les facultés suivantes y furent
organisées : Lettres, Théologie, Sciences Sociales et
Economiques, Psychologie et Pédagogie. De nouvelles facultés y
ouvrirent également leurs portes. Il s'agit des facultés des
Sciences, de Médecine et d'Agronomie.
L'Université Libre du Congo devait ainsi couvrir les
provinces orientales du pays alors que Lovanium et l'université
officielle du Congo desservaient respectivement l'Ouest, le Sud et le Sud -
Est. L'ULC a aussi, dans l'esprit de ses initiateurs, une vocation
régionale. Ce qui explique notamment que nombre d'étudiants
rwandais et burundais y font leurs études jusque dans la première
moitié des années 1990.
A partir des années 1990, on observe la politique
d'essaimage des Institutions d'Enseignement Supérieur et Universitaire
à travers le pays. Cette politique est liée à la
montée des revendications particularistes et géopoliticiennes.
Au nombre de ces établissements, nous pouvons citer
à titre illustratif, les universités privées
(essentiellement confessionnelles : université protestante du Congo,
Facultés Catholiques de Kinshasa, Université Catholique de
Bukavu) et Universités Communautaires (Universités Kongo, du
Kasaï, de Graben, etc). Ces universités et Instituts
Supérieurs seront étatisés et connaitront une forte
politisation à partir de 1971.
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