CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'OPERATION DES NATIONS
UNIES EN COTE D'IVOIRE (ONUCI)
Dans ce chapitre, nous présenterons de façon
générale l'Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire (ONUCI), dans ses différentes composantes et son Mandat, avant
de faire cas de façon spécifique, de la Division de l'information
publique et du plaidoyer.
I- Contexte général et création de
l'ONUCI
1- Contexte général
Il y a de cela quelques années, la Côte d'Ivoire
était encore considérée comme le pays phare de l'Afrique
de l'Ouest, en termes de développement économique et d'exemple de
paix.
Mais, le 19 septembre 2002, elle a été
confrontée à un soulèvement militaire contre l'Etat
à Abidjan, la capitale économique et à Bouaké, dans
le centre du pays. Les insurgés d'Abidjan se sont par la suite
repliés à Bouaké et leur soulèvement s'est
mué en une rébellion. Pour la première fois de son
histoire, le pays s'est trouvé divisé en deux, avec le Nord
contrôlé par un groupe rebelle, connu alors sous le nom de
Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), tandis que le Sud restait
sous contrôle gouvernemental.
Dès le début du conflit, la France a
chargé ses forces stationnées en Côte d'Ivoire, en vertu
d'accords militaires bilatéraux, d'assurer la sécurité des
étrangers dans le cadre d'une opération dénommée
"Opération Licorne". La force française établira par la
suite une zone tampon entre les belligérants : le MPCI et les Forces
Armées Nationales de Côte d'Ivoire (FANCI).
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Le chargé de l'information publique et du plaidoyer, une
fonction multidimensionnelle aux Nations Unies : cas de l'ONUCI
par Dago Déza Paul Désiré
Pour sa part, la Communauté Economique des États
de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a entamé une médiation qui a
abouti, en octobre 2002, à une cessation des hostilités. La
médiation s'est poursuivie par une série de rencontres à
Lomé et à Accra, capitales respectives du Togo et du Ghana,
toujours sous l'égide de la CEDEAO, qui, au début de 2003, avait
déployé une Force de maintien de la paix (Mission de la CEDEAO ou
MICECI) d'environ 1.100 hommes en Côte d'Ivoire.
En janvier 2003 à Linas-Marcoussis, en France, la
conclusion d'un accord, sous l'égide, cette fois du gouvernement
français, a conduit à la formation d'un gouvernement de
réconciliation nationale qui inclura les principaux partis politiques
ivoiriens, mais également les ex-rebelles (Mouvement Patriotique de
Côte d'Ivoire-MPCI; Mouvement pour la Justice et la Paix-MJP; Mouvement
Populaire Ivoirien du Grand Ouest- MPIGO) qui se fondèrent ensuite en un
groupe désormais connu sous le nom de «Forces Nouvelles»
(FN).
Le 3 mai 2003, les Forces Armées Nationales de
Côte d'Ivoire (FANCI) et les Forces Armées des Forces Nouvelles
(FAFN) ont conclu un accord de cessez-le-feu. Conformément à cet
accord, les forces de l'opération Licorne et de la MICECI ont
été déployées le long de la ligne de front entre
les FANCI et les FAFN, le 24 mai 2003, créant une zone de confiance
démilitarisée, qui a remplacé la zone tampon
créée en 2002 par la force française.
L'Organisation des Nations Unies (ONU ou les Nations Unies)
crée alors une première mission, la Mission des Nations Unies en
Côte d'Ivoire - MINUCI - qui sera remplacée le 4 avril 2004, par
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
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Le chargé de l'information publique et du plaidoyer, une
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