1.2.2. Les consommateurs
Les consommateurs sont des organismes
hétérotrophes, c'est-à-dire qu'ils consomment de la
matière organique provenant d'un autre organisme vivant. Lorsque
l'organisme consommé est un producteur, son prédateur est
appelé consommateur primaire, également appelé phytophage
ou herbivore. Un organisme qui se nourrit d'un consommateur primaire est
appelé consommateur secondaire ou du second ordre ou bien un carnivore.
Certains animaux se nourrissent indifféremment d'organismes producteurs
ou de consommateurs, ils sont appelés omnivores. Les consommateurs sont
regroupés en deux grands groupes qui sont les vertébrés et
les invertébrés.
1.2.2.1. Les invertébrés
Avant de parler des invertébrés, nous
présentons la zonation d'un lac profond afin de nous situer dans le
développement qui suit.
7
Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
On distingue sur la figure ci-dessous, une zone où
prolifèrent des végétaux (ceinture à macrophytes).
C'est la zone littorale. Ensuite, nous avons la zone centrale ou
pélagique (zone de pleine eau) et dans le fin fond se trouve la zone
benthique.
Les écosystèmes limniques désignent
l'ensemble des eaux courantes continentales, lacustres et stagnantes (Ramade,
1994). Cette terminologie est subdivisée en deux : les
écosystèmes lentiques (lacs, étangs, marécages,
gravières, etc.) et les écosystèmes lotiques
(rivières, fleuves, torrents, etc.). Les écosystèmes
lentiques sont définis comme « des étendues d'eau libre
stagnante comblant une dépression naturelle ou artificielle des
continents, n'ayant pas de contact direct avec les océans »
(Meybeck, 1995).
Figure 2:Zonation spatiale d'un lac profond (Guyard,
1997).
On sépare essentiellement pour des raisons pratiques,
les invertébrés des eaux douces en deux grands ensembles: les
micro-invertébrés et les macro-invertébrés. Les
micro-invertébrés dépassent rarement un millimètre
et cet ensemble comprend tous les protozoaires, certains plathelminthes, la
majorité des némathelminthes, les rotifères, les
tardigrades, les crustacés cladocères, ostracodes et
copépodes et les hydracariens. Les macro-invertébrés sont
représentés par des organismes dont la taille (en fin de
développement larvaire) est souvent supérieure à un
millimètre (Illies, 1978).
Le zooplancton joue un rôle déterminant dans les
réseaux trophiques aquatiques. En effet, source de nourriture importante
pour les poissons et les invertébrés prédateurs, il broute
lui-même intensément les algues, les bactéries, les
protozoaires... (Balvay, 1990). Plus de 60 % de la production primaire en
milieu lacustre peut ainsi être transférée aux alevins de
poissons via la seule activité herbivore des espèces
zooplanctoniques (Haberman, 1998). Le
8
Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
zooplancton constitue ainsi un intermédiaire essentiel
entre les nutriments entrant dans le système et les niveaux trophiques
supérieurs.
Les bras morts de certains cours d'eaux, pendant la
période estivale, forment des zones humides peu profondes
caractérisées à la fois par cette
hétérogénéité des habitats et par une
température de l'eau pouvant être supérieure à
20°C. Celles-ci sont de plus des zones de refuges pour de nombreuses
espèces animales notamment pour les alevins de poissons (Brochets: Esox
lucius) qui y trouvent les conditions favorables à leur croissance. Les
communautés zooplanctoniques y atteignent en effet de fortes
densités (Nogrady et al., 1993 ; Dodson et Frey, 2000) et
fournissent donc une nourriture abondante aux poissons. Ces milieux jouent
ainsi un rôle primordial dans la régulation des populations des
cours d'eau. Il est important de connaître les mécanismes de
transfert d'énergie entre les différents compartiments de cet
écosystème, et les facteurs qui les contrôlent.
L'étude de ces organismes qui constituent des
communautés biologiques très diversifiées (Shiel, 1995),
est donc nécessaire à l'établissement des modèles
de fonctionnement des systèmes aquatiques, en vue notamment de la
gestion des ressources halieutiques.
On peut supposer qu'en raison de
l'hétérogénéité spatiale des conditions
(température, nourriture, lumière...) dans lesquelles se
déroulent la compétition entre les espèces qui le
composent, le zooplancton intervient différemment sur les bilans de
matière et d'énergie. L'une des premières démarches
pour tester cette hypothèse consiste à inventorier les
espèces présentes et à étudier leur dynamique
spatiale et temporelle (Arfi et Patriti, 1987).
> Les cladocères
Les cladocères sont des animaux de petites tailles dont
les longueurs s'échelonnent entre 0,2 et 3 millimètres et
atteignent exceptionnellement 15 millimètres chez une seule
espèce (Amoros, 1984). Le corps est parfois transparent, translucide ou
parfois coloré. L'ordre des cladocères se subdivise en 11
familles regroupant 65 genres et 450 espèces environ.
Les cladocères sont des petits crustacés
très fréquents dans tous types d'eaux douces à l'exception
des eaux courantes rapides où on ne les trouve que lorsqu'ils sont
entraînés par les courants à partir des zones plus calmes.
L'importance des cladocères est variable selon les
9
Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
biotopes. Cette importance peut être mesurée par
le rôle qu'ils jouent dans la nutrition des poissons : elle est bien
connue dans les étangs de pisciculture en Europe (Amoros, 1973). Ils
assurent une fonction très importantes dans les transfères de
matières et d'énergie de bon nombre d'écosystèmes
d'eau douces (Pourriot et al., 1982). La qualité nutritionnelle
des algues joue un rôle important dans les traits d'histoire de vie des
cladocères (Masclaux et Schmaltz, 2006).
En suite au niveau des poissons, ils interviennent non
seulement dans l'alimentation des espèces planctophages ou omnivores
mais également dans celle des alevins et des jeunes de nombreux autres
espèces. Des invertébrés (Hydres, Copépodes,
Insectes) s'en nourrissent aussi. Il existe environ onze familles de
cladocères. Deux des ces familles, les Podonidae et les Cercopagidae,
comprennent des formes uniquement marines. Les autres sont les Leptodoridae,
les Polyphéridae, les Holopépidae, les Bosminidae, les
Chidoridae, les Daphnidae, les Sididae, les Macrothricidae , les Moinidae
etc...qui sont décrits dans (Amoros, 1984).
> Les rotifères
Si l'on en croit Meglitsch (1973), les rotifères ont
des analogies avec les femmes, « parfois belles, souvent capricieuses et
toujours fascinantes ». Ils ont une taille de 0,1 à 1
millimètre et l'apparence générale, avec la
présence de cils vibratiles vers l'avant de l'animal. On dénombre
actuellement environ 2000 espèces de rotifères,
rassemblées en trois sous-classes d'après la structure de leur
glande génitale. Nous avons : les Monogonontes, Digonontes et les
Séisoniens (Pourriot et Francez, 1986).
> Les copépodes
Le terme copépode provient du grec `kope', qui signifie
la rame, et `podos' le pied. Les copépodes sont de petits
crustacés qui se développent dans tous les milieux aquatiques.
Ils sont en nombre d'individus, les animaux les plus abondants de la
planète et représentent l'une des principales composantes du
zooplancton permanent. Les copépodes rassemblent 9 ordres totalisant
plus de 200 familles et plus de 14000 espèces. Deux des 9 ordres sont
constituées d'espèces parasites ou commensales.
Avec plusieurs milliers d'espèces connues,
principalement libres, les harpacticoides, les cyclopoides, et les calanoides
sont les groupes de copépodes les mieux représentés. Les
autres ordres étant moins représentés.
Selon les espèces, les saisons, les milieux ou encore
l'âge des individus, l'alimentation des copépodes est très
variable. Ils peuvent être herbivores, carnivores ou
10
Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
omnivores. Les copépodes herbivores se nourrissent
principalement de plancton végétal (diatomées, mais aussi
dinoflagellés, chrysophycées ou cryptophycées) qu'ils
filtrent. Les copépodes carnivores, a contrario, capturent leurs proies
(larves, autres espèces de zooplancton). Les
macroinvertébrés benthiques (MIB) sont des organismes qui vivent
dans le fond d'un cours d'eau ou qui ne s'en éloignent que de peu durant
la majeure partie de leur vie. Dépourvus de colonne vertébrale,
ils sont visibles à l'oeil nu. On retrouve dans cette catégorie
les larves d'insectes aquatiques, quelques insectes aquatiques adultes, les
crustacés, les mollusques et les vers. Les principaux ordres d'insectes
aquatiques appartenant à cette catégorie d'organismes sont les
suivants : Éphémères, Plécoptères,
Trichoptères, Diptères, Coléoptères,
Mégaloptères, Hémiptères, Odonates et
Lépidoptères (Gagnon et Pedneau, 2006).
1.2.2.2. Les vertébrés
La zone littorale et la zone pélagique des
écosystèmes lentiques offrent de multiples habitats aux
vertébrés. Sont recensés ici, des batraciens, des
reptiles, des poissons herbivores et carnivores. La richesse spécifique
des peuplements piscicoles des écosystèmes lentiques des zones
tempérées est le plus souvent très faible (Juget et
al., 1995). La zone littorale des lacs offre des habitats temporaires
à un certain nombre de vertébrés terrestres.
|