3.3. DE L'AUTOCENSURE DANS LE TRAITEMENT DES
INFORMATIONS
La pratique de l'autocensure est le propre des hommes des
médias consciencieux de leur métier, si cette dernière est
appliquée dans le sens du respect de l'éthique et de la
déontologie journaliste et de la loi de la presse en vigueur en RDC.
La radio et télévision Héritage, cette
forme de censure que s'impose les journalistes eux-mêmes, leur
évite bien de problèmes de fois avec leur station, de fois avec
leurs autorités politiques ou encore avec les
téléspectateurs. Les journalistes de la RTH dans l'exercice de
leur profession, conscient surtout des réalités du pays dans
lequel ils évoluent et de la ligne éditoriale de leur station,
s'imposent à eux-mêmes ses limites de liberté d'expression
dans le traitement des informations.
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Parler de l'autocensure en faisant allusion à la radio
et télévision Héritage, cela est comme une redondance
à nos oreilles car la RTH, étant une chaine privée qui
malheureusement, suite à l'aveuglette, est dirigée par le
procureur général de la république grâce à la
ligne éditoriale tracée. Et cela nous donne une piste qui appuis
et encourage nos propos à ce sujet en parlant de pouvoir en place. Dans
certains pays africains, beaucoup de dirigeants font le tout pour
étouffer la liberté d'expression et ce sont les médias qui
sont les premiers à subir ce cout de fouée.
Toutefois, l'autocensure à la radio et
télévision Héritage se laissait encore mieux sentir au
moment où, à titre d'exemple, après l'accueil chaleureux
que la population Lushoise avait manifestée lors de l'arrivée du
gouverneur Moise Katumbi à Lubumbashi le 23 décembre 2014
après le soin médical en dehors de notre pays. Après que
ce dernier ait demandé aux katangais de réfléchir à
l'adage du « faux penalty », et après que le chef de l'Etat
ait parlé avec les notables de cette province, plusieurs exactions se
sont produites dans cette ville notamment l'arrestation des militants du parti
politique UNAFEC et ceux qui portaient les habits aux couleurs de ce parti
ainsi que les supporters du Club de Football Tout puissant Mazembe, tous
arrêtées par la Garde Républicain vers une destination
inconnue. Les journalistes de la RTH sont restés bouche-bée
devant ces informations par peur alors que ces informations étaient
données par la radio onusienne qui émet depuis Kinshasa, et
même, lors de l'arrivée du vice-premier ministre et ministre de
l'intérieur à l'aéroport de la Luano, Evariste Boshab
avait déclaré que Moise Katumbi faisait la honte de la
majorité présidentielle après son discours sur le faux
penalty.
Ces journalistes de la radio et télévision
Héritage étaient ce jour-là à cet aéroport,
mais ils n'ont voulu diffuser cette information, par peur au pouvoir
provincial, donc ils se sont censurés eux-mêmes.
Pour terminer nos propos, le dernier cas à relever est
celui des événements survenus à Kinshasa le 19 janvier
2015 où, selon plusieurs réseaux sociaux et les médias
internationaux, plusieurs cadavres joncés les sols de la Capitale et la
population Lushoise attendait que la radio et télévision
Héritage donne cette nouvelle, les journalistes de cette dernière
n'ont pas pu en parler à cause soit de la peur soit de menace ou
d'être suspendu par leur responsable.
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Devant leurs papiers, les journalistes de la radio et
télévision Héritage évitent d'emprunter des
expressions qui seront interprétées par leurs auditeurs ou
téléspectateurs et surtout par le tenant du pouvoir pour ne pas
être l'objet d'arrestation, de poursuite, d'inquiétudes sous
diverses formes. Cette chaine, étant une chaine privée et
commerciale, sa philosophie n'est autre que faire valoir et faire
découvrir les richesses du Congo dans toutes ses diversités afin
de pousser les filles et fils de la République Démocratique du
Congo à aimer leur chère et beau pays et celui de promouvoir la
culture katangaise et aussi la promotion des musiciens.
A la radio et télévision Héritage, la
liberté d'expression est négative, pour éviter la torture,
l'arrestation et l'emprisonnement des journalistes, à la concurrence
déloyale, par le fait que cette chaine appartient au Procureur
Général de la république, et cela conduit aux directives
qui sont censées être respectées par les journalistes.
Certains journalistes dérapent et oublient leur
profession, le promoteur dicte du n'importe quoi sans professionnalisme et les
journalistes acceptent pour le satisfaire.
Pour garder leur prestige et leur indépendance, les
médias ont besoin de se pénétrer de leur
responsabilité première : bien servir la population. Leur
déontologie ne relève pas du droit, ni même, à la
limite, de la moralité si on prend ce terme au sens étroit. Il ne
s'agit pas tant d'être honnête et courtois, mais d'assurer une
fonction sociale majeure. Il n'est pas facile de définir un service de
qualité, sauf négativement. Un bon service exclut, par exemple,
de ne pas publier certaines informations liées à la politique de
peur d'être arrêter ou réprimer ou de ne consacrer aucune
émission régulière de grande chaine
télévisée à l'éducation des enfants.
Effectivement la déontologie ne se pratique qu'en
démocratie. Que ne croit pas à la capacité des humains de
penser indépendamment, de gérer leur vie, exclut d'emblée
l'autocensure ou l'autocontrôle. Elle n'est envisageable
sérieusement que là où existent, à la fois, la
liberté d'expression, une certaine prospérité des
médias et des journalistes compétents, fiers d'exercer leur
profession. Sans prospérité, pas de consommateurs, donc pas de
publicité, donc des médias pauvres, corrompus ou soutenus et
contrôlés par l'Etat. Ce qui veut dire que dans bien des pays,
même officiellement démocratiques, la déontologie n'a pas
grande pertinente.
[49]
En ce qui concerne les informations politiques, les
journalistes de la Radio et télévision Héritage se
contentent de mettre à côté de telles informations,
certains même disent que comme leur ligne éditoriale leur interdit
de parler de la politique et de parler uniquement de la diversité
culture et de la richesse du Congo. Si une information ne parle pas des faits
sociaux qui ne vont pas évolué le pays, celle-ci ne passera pas.
Même si le procureur général de la République est
apolitique, mais pour ce qui est des médias, il faudrait laisser les
journalistes faire leur boulot. Politique ou pas, ça intéresse la
population, il serait mieux de traiter ces informations en toute
responsabilité et impartialité.
En gros, l'information véritable est le fruit d'un
travail journaliste dans lequel un ou des professionnels de l'information et
une entreprise de presse. Le travail journalistique comporte une
démarche et un processus de recherche et de collecte des données
préalables au traitement et à la diffusion des informations.
Cette démarche ne doit souffrir ni entraves ni contraintes indues.
En outre, la façon de traiter un sujet, de même
que le moment de la publication et de la diffusion des informations,
relèvent de la discrétion des médias et des
journalistes.
Les restrictions que peuvent prévaloir les lois ne
devraient autoriser aucune forme de censure des nouvelles, des reportages, des
commentaires et des opinions, notamment ceux de nature politique. Ces
dispositions législatives ne devraient en aucun temps être
invoquées pour réduire le droit de la presse de critiquer le
gouvernement quel qu'en soit le palier.
L'Etat peut faciliter l'existence et le développement
d'une presse libre et de qualité. Son rôle doit viser à
favoriser le droit du public à une information complète et
authentique ; il doit éviter toute action susceptible de restreindre ou
d'altérer les contenus de l'information. L'Etat doit se garder de
légiférer pour gérer l'information.
L'information livrée au public fait
nécessairement l'objet de choix rédactionnel et subit un
traitement journalistique suivant divers modes appelés genres
journalistiques. Ces derniers, de même que la façon de
présenter et d'illustrer l'information, relèvent du jugement
rédactionnel et demeurent des prérogatives des médias et
des professionnels de l'information. Les médias et les professionnels
de
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l'information doivent être libres de relater les
événements et de les commenter sans entraves ni menaces ou
représailles. La presse n'a pas à ce plier à un
modèle idéologique unique : elle peut donc choisir ses propres
sujets et décider de l'importance qu'elle entend leur accorder.
Cette liberté en matière de choix
rédactionnel et de traitement journalistique entraine en contrepartie
des obligations que les médias et les professionnels de l'information
sont tenues de respecter.
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