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Les compétences du chef de projet et l'apport de l'approche d'apprentissage par problèmes dans la formation en gestion de projet.

( Télécharger le fichier original )
par Brahim AITSSI
UNIVERSITÉ DE QUÉBEC À RIMOUSKI - MAÎTRISE EN GESTION DE PROJET 2003
  

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Juin, 2003

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

LES COMPÉTENCES DU CHEF DE PROJET ET L'APPORT
DE L'APPROCHE D'APPRENTISSAGE PAR
PROBLÈMES DANS LA FORMATION
EN GESTION DE PROJET

MEMOIRE DE RECHERCHE
PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
comme exigence partielle du programme de
Maîtrise en Gestion de Projet

PAR

BRAHIM AITSSI

«La gestion d'un projet, qui impose un management transversal,
est un exemple concret illustrant l'importance
de l'efficacité collective appréhendée en tant que telle»

STÉPHANIE RAPHANAUD, 1999

«J'oublie ce que j'entends;

Je me rappelle ce que je vois;

Je comprends ce que je fais.» - Vieux proverbe chinois

REMERCIEMENTS

C'est une habitude saine que de remercier au début d'un tel travail tous ceux qui, plus ou moins directement, ont contribué à le rendre possible. C'est avec la plus grande sincérité que je voudrais souligner le mérite de tous ceux qui à leur manière m'ont aidé à mener à bien ce mémoire de recherche :

Je devrais d'abord adresser mes plus sincères remerciements à Monsieur Bruno Urli, mon directeur de recherche, à qui je suis infiniment reconnaissant de m'avoir transmis, avec autant de passion, une partie de son ample savoir scientifique, de m'avoir toujours enseigner avec une infinie patience. Je le remercie également d'avoir eu le courage d'appliquer l'approche d'apprentissage par problème dans un cours du programme de «Maîtrise en gestion de projet» malgré le fait que cette approche ait exigé plus de travail et d'effort. Merci pour votre grande disponibilité, pour vos encouragements, pour votre compréhension et pour votre grand soutien.

Je tiens à remercier mon codirecteur Monsieur Claude Galaise (spécialiste en approche d'apprentissage par problèmes), sans qui ce travail n'aura pas eu lieu. Je le remercie aussi pour m'avoir fourni tous les formulaires sur l'APP qui étaient nécessaires à mon étude sur le terrain et d'avoir toujours accepté de corriger mon mémoire avec beaucoup d'empressement et de minutie. Merci pour vos nombreux conseils, commentaires et suggestions qui furent toujours très grandement appréciés.

ii

Je tiens également à remercier Madame R'kia Laroui, professeur au département des sciences de l'éducation pour avoir corrigé mon travail dans un contexte où elle était très occupée en plus d'avoir accepté de participer à mon comité d'évaluation. Merci aussi à Monsieur Didier Urli et Monsieur Jean-Pierre Roger, professeurs au département d'économie et gestion à l'Université de Québec à Rimouski, pour leurs aides et leurs conseils. Enfin, je suis reconnaissant au professeur Farid Ben Hassel d'avoir accepté de présider mon comité d'évaluation.

Je voudrais aussi remercier tous mes professeurs en «Maîtrise en gestion de projet» ainsi que tous ceux et celles qui m'ont aidé de près ou de loin à réaliser cette recherche.

Mes remerciements vont également à toutes les personnes qui m'ont aidé de prés ou de loin par leur soutien, encouragements et conseils pour mener à terme mon projet de mémoire.

Je désire finalement exprimer ma plus infinie gratitude à mes parents, Aitsi Zaina et Aitssi Abdellah, à tous mes soeurs, frères et amis. C'est grâce à votre soutien et votre motivation que j'ai pu réaliser ce travail.

AVANT-PROPOS

Le choix du sujet de recherche a émergé dans les discussions entre mon codirecteur et mon directeur et s'est réalisé grâce à la volonté de ce dernier de changer l'approche d'enseignement de son cours. Il voulait utiliser une approche d'apprentissage par problèmes (APP) qui permet aux étudiants de s'impliquer davantage dans leur apprentissage et qui apporte non seulement le savoir aux étudiants, mais aussi le savoir-faire.

Ce choix se justifie par l'importance du travail en équipe aussi bien en gestion de projet qu'en APP. Nous voulons alors vérifier si cette approche d'apprentissage favorise le développement des compétences interpersonnelles et de communication chez les étudiants, futurs gestionnaires de projet.

Nous avons appliqué l'APP dans le cours de « planification et contrôle opérationnels de projet », cours obligatoire dans un programme de «Maîtrise en gestion de projet». Nous avons colligé les données de cette recherche durant la session d'hiver 2002 auprès de 15 étudiants inscris dans ce cours à l'université du Québec à Rimouski (UQAR). Ce cours a eu lieu à l'école nationale de l'administration publique (ENAP) à Québec.

RESUMÉ

La présente recherche porte sur le développement des compétences de travail en équipe. Elle est effectuée auprès des étudiants dans le cadre du cours «planification et contrôle opérationnels de projet», cours obligatoire dans un programme de «Maîtrise en gestion de projet». Ce cours a été dispensé à l'hiver 2002 pour la première fois selon une approche d'apprentissage par problème (APP). Nous avons mis à l'épreuve une approche APP, traditionnellement appliquée dans le domaine de la médecine et adaptée pour répondre aux exigences d'un cours obligatoire de «Maîtrise en gestion de projet».

La pertinence de cette recherche découle de l'importance du travail en équipe en gestion de projet surtout dans le cadre de la mondialisation et des nouvelles tendances d'une gestion de projet axée en particulier sur la gestion des équipes projet. Elle découle aussi de la nécessité de remédier aux nombreuses faiblesses du cours magistral. Ce dernier favorise généralement le contenu et le travail individuel et laisse peu de place au travail en équipe.

Qualifiée d'étude sur le terrain, cette recherche est réalisée à l'intérieur du cours, auprès de 15 étudiants. Notre démarche a consisté à organiser la logistique d'un cours de trois crédits permettant la mise à l'essai d'une approche APP. Sur le plan méthodologique, les approches préconisées privilégient l'utilisation d'un questionnaire avant et après le cours APP, des enregistrements vidéo et une grille d'observation pour transformer les données qualitatives de ces enregistrements vidéo en données quantitatives.

De cette étude, il ressort que la majorité des étudiants qui ont participé au cours APP ont amélioré au moins l'un des trois profils ou rôles de Belbin «président», «organisateur» et/ou «moteur». Ce sont ces trois profils que nous avons qualifiés de prioritaires et ayant des définitions plus proches de celle du profil d'un gestionnaire d'équipe projet. Ces définitions sont proposées par R. M. Belbin et adaptées par H-P. Maders qui s'est focalisé sur la gestion des équipes projet pour expliquer la méthode d'utilisation de ce questionnaire. Les résultats académiques ont été également meilleurs que ceux obtenus par les étudiants qui n'ont pas été soumis au cours APP. Toutefois, certaines limites liées à cette étude ne tolèrent pas la généralisation des résultats de notre recherche.

TABLES DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS i

AVANT-PROPOS iii

RESUMÉ iv

TABLES DES MATIÈRES v

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES viii

LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES x

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE 4

1.1 La situation actuelle 4

1.1.1 Insuffisance au niveau du cours magistral 4

1.1.2 Insuffisance au niveau du travail en équipe 6

1.1.3 Une gestion de projet en mutation 6

1.2 Mouvement de la reforme 9

CHAPITRE 2 CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL 10

2.1 Les compétences professionnelles en gestion de projet 10

2.1.1 Le concept de compétence 10

2.1.2 Les compétences professionnelles en gestion de projet 11

2.1.3 La notion d'équipe projet 14

2.1.4 Le chef de projet et le développement de l'équipe de projet 17

2.2 L'approche par problèmes et le travail en équipe 18

2.2.1 Les modèles de l'APP 20

2.2.2 Les effets de l'APP 22

2.2.3 Les caractéristiques de l'APP effectuée dans le cadre d'un cours 24

vi

CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 27

3.1 Déroulement d'une séance APP 27

3.2 Description des instruments de la recherche 31

CHAPITRE 4 ANALYSE DES DONNÉES, INTERPRETATION ET LIMITES DE LA

RECHERCHE 35

4.1 Analyse des questionnaires 35

4.1.1 Fondement de l'analyse et méthode de compilation des données 36

4.1.2 Analyse par individu 39

4.1.3 Analyse par profils prioritaires 57

4.1.4 Analyse des profils prioritaires par équipe 59

4.2 Analyse des enregistrements vidéo 67

4.3 Comparaison des notes 74

4.4 Limites de la recherche 76

CONCLUSION 78

BIBLIOGRAPHIE 82

APPENDICE 1 FORMULAIRE DE CONSENTEMENT 85

APPENDICE 2 QUESTIONNAIRE SUR LE TRAVAIL D'ÉQUIPE 87

APPENDICE 3 TABLEAUX DE SYNTHÈSE DU QUESTIONNAIRE 95

APPENDICE 4 GRILLE D'OBSERVATION 97

APPENDICE 5 SYLLABUS DU COURS 101

APPENDICE 6 EXEMPLE DE PROBLÈME (ENSEMBLE DE MANDAT) 108

APPENDICE 7 EXEMPLE D'UN MANDAT 114

APPENDICE 8 NOTES DES ÉTUDIANTS 115

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1- Les compétences clefs en gestion de projet selon le PMI 12

Tableau 2- opérationalisation de la recherche 30

Tableau 3- Définitionsdes profils (rôles) de Belbin selon Maders (2000) 32

Tableau 4- Pourcentages des profils prioritaires avant et après l'APP 57

Tableau 5- les variations des pourcentages des profils de l'équipe A 59

Tableau 6- Les variations des pourcentages des profils de l'équipe B 61

Tableau 7- les variations des pourcentages des profils de l'équipe C 62

Tableau 8- Pourcentage des profils prioritaires des trois équipes A, B & C 65

Tableau 9- Évolution des fréquences de répétition de la tâche 2 des «Rôles de solidarité» 73

Tableau 10- Les notes relatives aux deux approches 74

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES

Figure 1- Démarche globale de la recherche 34

Graphique 1- L'évolution des profils de l'étudiant 1 avant et après APP 40

Graphique 2- L'évolution des profils de l'étudiant 2 avant et après APP 41

Graphique 3- L'évolution des profils de l'étudiant 3 avant et après APP 42

Graphique 4- L'évolution des profils de l'étudiant 3 avant et après APP 44

Graphique 5- L'évolution des profils de l'étudiant 5 avant et après APP 45

Graphique 6- L'évolution des profils de l'étudiant 6 avant et après APP 46

Graphique 7- L'évolution des profils de l'étudiant 7 avant et après APP 47

Graphique 8- L'évolution des profils de l'étudiant 8 avant et après APP 48

Garphique 9- L'évolution des profils de l'étudiant 9 avant et après APP 49

Graphique 10- L'évolution des profils de l'étudiant 10 avant et après APP 50

Graphique 11- L'évolution des profils de l' étudiant 11 avant et après APP 51

Graphique 12- L'évolution des profils de l'étudiant 12 avant et après APP 52

Graphique 13- L'évolution des profils de l'étudiant 13 avant et après APP 53

ix

Graphique 14- L'évolution des profils de l'étudiant 14 avant et après APP 54

Graphique 15- L'évolution des profils de l'étudiant 16 avant et après APP 55

Graphique 16- Profils prioritaires de chaque étudiant avant et après APP 58

Graphique 17- L'évolution des profils de l'équipe A avant et après APP 60

Graphique 18- L'évolution des profils de l'équipe B avant et après l'APP 61

Graphique 19- L'évolution des profils de l'équipe C avant et après APP 63

Graphique 20- Variations des totaux des profils prioritaires pour chaque équipe 65

LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

CODE SIGNIFICATION

APP ENAP BTRSPI UQAR ENA UQAM MEDEF PMBOK PMI MAP CIMAP MGP

Approche d'apprentissage par problèmes

École nationale de l'administration publique

Belbin's team-role self perception iventory

Université de Québec à Rimouski

École nationale de l'administration

Université de Québec à Montréal

Mouvement des Entreprises de France

Project Management Body of Knowledge

Project Management Institute

Management et analyse des projets

Centre International de Management et d'Analyse de Projets

Maîtrise en gestion de projet

INTRODUCTION

Ce mémoire de recherche porte sur l'application d'une approche d'apprentissage par problèmes (APP) dans un programme de «Maîtrise en gestion de projet». Nous avons alors intégré cette approche dans un cours obligatoire dans ce programme, auprès d'un groupe de 15 étudiants. Nous nous limitons dans cette recherche à une des caractéristiques essentielles de l'approche d'apprentissage par problème qui constitue aussi une des compétences essentielles en gestion de projet. Cette compétence est celle reliée au travail en équipe. La constitution et le fonctionnement de l'équipe constituent un enjeu majeur de la réussite du projet. Un gestionnaire de projet doit donc posséder un sens aigu de l'organisation et faire preuve de leadership.

Nous avons choisi ce sujet de recherche parce que nous pensons qu'il est possible, tout en enseignant les connaissances de base en gestion de projet, de développer les habiletés de communication et les relations interpersonnelles au moyen de travaux en équipe grâce à l'utilisation de l'APP comme approche d'apprentissage. Nous avons alors intégré cette approche dans un cours obligatoire à la maîtrise en gestion de projet, auprès d'un groupe de 15 étudiants. Nous voulons ainsi savoir si l'utilisation de cette approche dans un cours de «Maîtrise en gestion de projet» permet de favoriser le développement d'habilités de travail en équipe. Pour le faire, nous avons utilisé comme instruments de recherche, un questionnaire, un enregistrement vidéo et une grille d'observation. Le

2

questionnaire servira comme moyen pour mesurer l'amélioration des profils énumérés dans le test de Belbin1 connu aussi sous le nom de BTRSPI (Belbin's Team-role Self Perception Iventory). Les enregistrements vidéo nous permettront de valider les résultats de l'analyse du questionnaire en utilisant une grille d'observation d'Aubry (1994) pour convertir les données qualitatives en donnés quantitatives.

Notre recherche est de type exploratoire. En effet, et après avoir effectué une revue de littérature sur le sujet, il semble qu'aucune étude ne se soit, jusqu'à aujourd'hui, intéressée au développement de l'habileté du travail en équipe en approche d'apprentissage par problème.

Ce document comporte quatre chapitres, en plus d'une introduction et d'une conclusion. Dans un premier chapitre, nous exposons la problématique de la recherche, le second chapitre sera consacré au cadre théorique et conceptuel de la recherche. La méthodologie de recherche fera l'objet du troisième chapitre. Le quatrième chapitre, décrit le déroulement d'une séance APP dans le cadre de notre cours, il sera suivi de l'analyse des données colligées au cours de la recherche, l'interprétation des résultats obtenus, et une présentation des limites de la présente recherche. En conclusion, nous proposons un bilan de notre travail en mettant en évidence ses résultats, ses limites, ainsi que les perspectives

1 Consultant britannique qui s'intéresse entre autres à la théorie des rôles d'équipe.

3

que nous pouvons dès maintenant proposer. Nous terminons par une discussion sur les apports de notre travail.

CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE

1.1 La situation actuelle

Depuis l'implantation du programme de maîtrise en gestion de projet à l'Université de Québec à Rimouski (UQAR), plusieurs révisions ont été élaborées pour améliorer la qualité de la formation des étudiants inscrits à ce programme de «Maîtrise en gestion de projet». Toutefois, ces révisions n'ont pas touché l'approche pédagogique.

L'approche d'enseignement utilisée dans le programme de «Maîtrise en gestion de projet» est généralement de type magistral. Le travail en équipe est également présent dans l'apprentissage mais il ne se fait pas à l'intérieur du cours.

1.1.1 Insuffisance au niveau du cours magistral

Selon M. Soukini et al. (1995) : « [le] choix [du cours magistral] est justifié par un programme chargé, des contenus lourds; les cours magistraux permettent à l'enseignant de dispenser dans un temps relativement court, une grande quantité d'informations ». Toutefois, l'information même si elle est reçue, n'est pas toujours apprise ni retenue. « Ce type d'enseignement prend appui sur le sophisme qui suppose trop souvent que, dans la

5

communication - apprentissage, l'information transmise à l'étudiant est toujours apprise » (Stolutrow dans Guilbert, 1981).

Le cours magistral est la méthode d'enseignement la plus traditionnelle, c'est celle avec laquelle la plupart des gens sont habitués. Dans un cours magistral, le formateur parle pendant que les participants écoutent et absorbent l'information. Dans une forme un peu plus active, les participants prennent des notes. Les idées principales peuvent facilement être livrées dans un cours magistral.

Les inconvénients de cette méthode sont nombreux. Le cours magistral couvre souvent beaucoup de points, de sorte que l'enseignant ne peut réussir à faire passer l'ensemble de ses informations aux participants dont la capacité d'absorption est limitée. Les conférenciers ont tendance à vouloir être trop explicites en raison de l'efficacité de cette méthode pédagogique. «Parce que l'exposé magistral ne tient pas compte des profils individuels des participants et que ceux-ci n'ont pas de contrôle sur l'enseignement et ne se sentent pas véritablement impliqués, le cours peut être ennuyant»2. Peu de canaux sensoriels sont sollicités par cette méthode. Les participants sont passifs. C'est souvent une méthode inefficace lorsqu'il faut développer de nouvelles habiletés chez les participants. De plus, il est quasiment impossible pour le formateur d'évaluer le progrès des participants durant la formation avec cette méthode, sauf pour la rétention de l'information.

2 La didactique internationale en management public : l'exposé magistral.

Site intenet : http:/ www.enap.uquebec.ca/seminaires-nov98/methode/expose_magistral.htm

6

1.1.2 Insuffisance au niveau du travail en équipe

Le travail en équipe est une méthode utilisée dans le programme de «Maîtrise en gestion de projet» et dans la plupart des programmes à l'université de Québec à Rimouski. Toutefois, il fait rarement l'objet d'un enseignement explicite. Les étudiants se rencontrent à l'extérieur du cours sans la présence de l'enseignant. «Pourtant, une collaboration efficace entre les membres d'une équipe nécessite le développement de plusieurs attitudes comme la participation active et équitable de tous, le respect et l'écoute de l'autre, la présence et la ponctualité aux réunions, le respect des échéances convenues»3. Souvent, la participation des différents membres de l'équipe est inégale, sans que l'évaluation des travaux et rapports produits en tienne compte. Au mieux, on se trouve avec des rapports qui sont le reflet d'une juxtaposition de travaux individuels plutôt que du fruit d'une véritable concertation. Cette situation démotive ceux qui fournissent plus d'efforts dans ce type d'activité.

1.1.3 Une gestion de projet en mutation

Les compétences du chef de projet ont évolué depuis la naissance de la gestion de projet comme discipline distincte. Cette évolution n'est qu'une réponse évidente à celle de la gestion de projet.

actuel. Selon V. Giard et C. Midler (1996), c'est aux États Unis que la gestion de projet va

En effet, la gestion de projet a passé par plusieurs étapes avant d'arriver au stade

7

se formaliser en corps de doctrine à l'occasion des grands programmes militaires ou spatiaux, et des grands travaux de développement des années 1960, sous l'impulsion des milieux professionnels américains, réunis dans le «Project Management Institute» (PMI).

À partir des années 1980, la scène internationale va connaître plusieurs événements. La position économique du Japon et des pays nouvellement industrialisés, comme la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, Hongkong, la Corée du sud, et la Chine..., s'est considérablement renforcée. Ils sont devenus des concurrents acharnés et ont remis en cause l'hégémonie des pays occidentaux qui jouaient traditionnellement les premiers rôles. Leur avantage concurrentiel est dû à leur capacité de fabriquer des produits moins chers et de meilleure qualité. Pendant cette période, on assiste à ce qu'on appelle la globalisation des marchés et des réseaux de production. L'effondrement du communisme va également ouvrir le marché mondial aux pays ex-communistes qui possèdent d'énormes réserves de travailleurs peu payés mais qualifiés et bien formés.

Ce nouvel environnement économique international a forcé les entreprises à changer leur façon de travailler. La concurrence est devenue la règle du jeu. Pour être compétitives, les entreprises sont obligées de réduire leurs coûts, d'opter pour la diversification et l'accélération de leur cycle de développement des produits et de concentrer leurs efforts sur la satisfaction de leurs clients. Le visage des entreprises a changé considérablement grâce aux transformations radicales qu'elles ont introduit dans leur mode de fonctionnement. Ces

3 St- Arnaud, 1989 ; Tuckman, 1965, dans R. Cantin et al. 1996

8

transformations ont touché la réduction des effectifs, la compression de la structure hiérarchique, l'encouragement de l'autonomie des employés et l'externalisation.

Suite à tous ces changements majeurs qui ont touché l'économie mondiale et qui ont rendu la compétitivité plus forte, ce «nouveau management» de projet a remplacé la gestion de projet classique. «Ce nouveau management de projet est axé sur le client qui devient de plus en plus exigeant, sur une approche d'équipe de la gestion du temps et sur une redéfinition des rôles des chefs de projet» (Davidson,J.F. 1995)

Pour répondre à ces nouvelles exigences de la gestion de projet, nous pensons qu'il est intéressant d'introduire dans notre programme de «Maîtrise en gestion de projet», une approche d'apprentissage permettant de favoriser à la fois l'acquisition des connaissances et le développement d'une des compétences essentielles du gestionnaire de projet. Cette compétence est le travail en équipe.

9

1.2 Mouvement de la reforme

L'approche d'apprentissage par problèmes ( APP ) a été intégrée dans des programmes de formation depuis la fin des années 60. En effet, c'est en 1969 que Mc. Master fut la première université à transformer son curriculum en le centrant sur l'apprentissage par problèmes. En 1987, la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke fut la première faculté au Québec, à appliquer cette méthode. En septembre 1993, certains cours des facultés de médecine des universités Laval et de Montréal ont été donnés sous forme d'apprentissage par problèmes. La méthode n'est pas seulement appliquée en médecine, mais aussi dans d'autres domaines comme ceux de l'administration (ENA), de l'architecture, des écoles d'ingénieurs et des sciences (UQAM). Déjà la méthode s'applique à l'élémentaire aux États-Unis...( M.Soukini, J.Fortier 1995).

Actuellement l'APP est également utilisée entre autres en sciences de la nature au Cegep de Rimouski, en sciences comptables et en Biologie à l'Université du Québec à Rimouski.

Cette recherche s'inscrit dans cette vaste reforme. Il s'agit de mettre à l'épreuve la pertinence de cette approche dans le programme de «Maîtrise en gestion de projet».

CHAPITRE 2 CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL

2.1 Les compétences professionnelles en gestion de projet

2.1.1 Le concept de compétence

Le Boterf (1994) (dans Amherdt, 2000) définit la compétence au sens large du terme comme : «un savoir agir responsable et valide, combinant différentes ressources endogènes (capacité, aptitudes, formation, expérience) et exogènes (réseaux relationnels, documentaires, expertise, outils de proximité». La compétence vient du latin competens qui signifie «qui va avec». D'après le pionnier White, 1959 (dans Amherdt, 2000) : «la compétence est fondamentalement ancrée dans l'action et suppose un processus dynamique d'interaction».

La gamme des compétences est très large allant de celle valable dans une situation unique et non transférable, à un champ professionnel assez vaste défini par le référentiel de compétence générique (Batal, 1997 dans Amherdt, 2000).

11

Dans cette recherche, ce sont les compétences liées au champ professionnel de la gestion de projet qui nous intéressent.

2.1.2 Les compétences professionnelles en gestion de projet

Avant d'exposer les différentes compétences en gestion de projet, essayons de définir les compétences professionnelles en général.

2.1.2.1 Définition de la notion de compétence professionnelle

Parmi de nombreuses définitions des compétences professionnelles, nous préférons celle élaborée dans le cadre des travaux du MEDEF4 : « La compétence professionnelle est une combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et comportements s'exerçant dans un contexte précis. Elle se constate lors de sa mise en situation professionnelle à partir de laquelle elle est validable. C'est donc à l'entreprise qu'il appartient de la repérer, de l'évaluer, de la valider et de la faire évoluer » (Joubier, 2000).

4 Mouvement des Entreprises de France

12

2.1.2.2 Les compétences professionnelles du chef de projet selon le PMI

Le Project Management Body of Knowledge (PMBOK), publié par le Project Management Institute (PMI), repartit les compétences en gestion de projet en neuf ensembles de connaissances (voir tableau suivant 1).

13

Tableau 1- Les compétences clefs en gestion de projet selon le PMI5

Ensemble de connaissances en gestion
de projet

Sous-ensemble de connaissances en gestion de

projet

 
 


·

Élaboration du plan de projet

 

Gestion de la coordination


·

Mise en oeuvre du plan de projet

 
 


·

Gestion des modifications

 
 


·

Démarrage

 
 


·

Planification du contenu

 

Gestion du contenu du projet


·


·

Définition du contenu Vérification du contenu

 
 


·

Maîtrise des modifications du contenu du projet

 
 


·

Identification des activités

 
 


·

Séquencement des activités

 

Gestion des délais


·

Estimation des durées des activités

 
 


·

Élaboration de l'échéancier

 
 


·

Maîtrise de l'échéancier

 
 


·

Planification des ressources

 

Gestion des coûts


·

Planification des coûts du budgétisation

 
 


·

Maîtrise des coûts

 
 


·

Planification de l'organisation

 

gestion des ressources humaines


·

Obtention des ressources humaines

 
 


·

Développement de l'équipe

 
 


·

Planification des communications

 

Gestion de la communication


·


·

Diffusion de l'information Rapports d'avancement

 
 


·

Clôture administrative

 
 


·

Identification des risques

 

Gestion des risques


·


·

Qualification des risques

Élaboration des mesures de mitigation

 
 


·

Maîtrise des mesures de mitigation

 
 


·

Planification des approvisionnements

 
 


·

Planification de l'invitation à

 

Gestion des approvisionnements


·

soumissionner

Choix des fournisseurs

 
 


·

Administration des contrats

 
 


·

Clôtures des contrats

5 Adapté du PMBOK (le référentiel des connaissances en gestion de projet)

Source : Project Management Institut. 1998. Management de projet : Un référentiel de connaissances, Paris : Association française de normalisation. 265 p.

14

Parmi toutes ces compétences, c'est la compétence en développement de l'équipe (sous-ensemble du management des ressources humaines de projet ) qui retient notre attention dans la présente recherche.

2.1.3 La notion d'équipe projet

Nous estimons nécessaire de définir ce qu'est une équipe d'une manière générale avant de clarifier la notion d'équipe de projet et la différence entre l'équipe de projet et l'équipe traditionnelle.

2.1.3.1 Définition de la notion d'équipe

Plusieurs chercheurs ont été intéressés par le phénomène d'équipe ces dernières années. Aussi, un grand nombre d'équipes a été étudié et plusieurs définitions d'équipes ont été utilisées. Nous examinons quelques-unes de ces définitions.

Les équipes peuvent être définies comme «des ensembles de personnes qui doivent compter sur la collaboration au sein du groupe pour permettre à chaque équipier de connaître la réussite et la réalisation optimale de l'objectif» (M. E. Deglass et al., 1992 D.C. Tritaris 2000). D'autres auteurs ajoutent l'interdépendance des membres d'une équipe : «une équipe de travail se compose d'individus interdépendants qui se partagent la responsabilité de la réalisation de résultats spécifiques pour leur organisation» (E. Sundstrom et al. 1999 dans D.C. Tritaris 2000).

15

La définition qui nous paraît la plus complète est celle selon laquelle : « une équipe est un ensemble d'individus interagissant afin de réaliser un objectif commun, lequel implique une répartition de tâches et la convergence des efforts des membres de l'équipe » D. Francis et al. (1994) dans D.C. Tritaris 2000.

Les équipes peuvent être permanentes, temporaires, autonomes, semi-autonomes, virtuelles, etc. mais celles qui nous intéressent le plus dans cette recherche sont les équipes temporaires puisque les équipes projet sont par définition temporaires.

2.1.3.2 Définition d'équipe de projet

Si la revue de la littérature est riche en définitions du phénomène d'équipe, elle ne l'est pas pour autant pour la notion d'équipe de projet. En effet, il est rare qu'on trouve une définition assez explicite de l'équipe de projet. C'est pour cette raison que nous avons retournés à celle proposée au référentiel de connaissances en gestion de projet par le PMI (Project Management Institute). En effet, le Project Management Body of Knowledge (PMBOK) définit une équipe de projet (Project management team) comme : «personnels qui sont directement employés aux activités de management de projet. Sur les projets les plus petits, l'équipe de gestion de projet peut éventuellement comprendre toute l'équipe de projet».

16

6 Directeur de CIMAP (Équipes de chercheurs qui travaillent sur les caractéristiques des équipes temporaires).

2.1.3.2 Équipe projet/équipe traditionnelle

Selon P.A-Lasrochas (2000), et même si les projets sont par nature gérés en équipe, peu d'auteurs ou de chercheurs se sont intéressés à la spécificité des équipes de projet. Ces rares chercheurs ont mis en évidence des concepts spécifiques à l'organisation des équipes de projet; à titre d'exemple, la méthode M.A.P (management et analyse des projets ), distingue deux sortes de tâches, les opérations et les projets. La méthode suggère entre autres, de sélectionner les personnes en fonction de leur profil opérationnel ou entrepreneurial. Dans un domaine connexe, une équipe de chercheurs regroupés au sein du Centre International de Management et d'Analyse de Projets (CIMAP), travaille actuellement sur les caractéristiques des «équipes temporaires» qui sont, par nature, les équipes de projet. R. P. Declerk6 pense qu'il existe certaines spécificités dans les équipes temporaires. Une équipe temporaire est caractérisée par trois aspects.

? Organisationnel : on regroupe un certain nombre de personnes sur une tâche donnée dans un temps et un lieu bien déterminé.

? Temporaire : les personnes savent au départ que l'équipe et la tâche auront une fin. ? Psychologique : la perception du temps provoque du stress chez les membres de

l'équipe. Ce stress est positif car il donne de la motivation mais aussi négatif car

l'équipe sait qu'elle va disparaître.

17

M. Petit et al., 1999 dans Lasrochas, 2000), ajoutent d'autres caractéristiques spécifiques à une équipe de projet : « en effet, une équipe projet présente la particularité d'être temporaire, focalisée autour d'un objectif singulier, marquée par la diversité des profils et des compétences des membres qui le composent ainsi que l'absence de relations hiérarchiques entre eux ».

Comme nous l'avons déjà indiqué au début de ce chapitre, l'une des compétences essentielles du chef de projet est de développer l'équipe projet.

2.1.4 Le chef de projet et le développement de l'équipe de projet

Dans le contexte actuel, la gestion de projet peut être définie comme : «le management de l'équipe visible et de l'équipe invisible pour atteindre les objectifs des parties prenantes» (W.Briner et al. 1993). Ainsi, un bon gestionnaire de projet, en plus de son rôle de pilote qui consiste à contrôler les ressources (humaines, financières, matérielles), à déléguer des taches et à s'assurer que le projet suit la bonne voie, joue un rôle de leader par la motivation des membres de son équipe, par l'instauration des moyens de communication efficace et par la résolution des problèmes et des conflits qui peuvent survenir tout au long des différentes phases de projet. Selon S.S.Beauchemin (1998), le gestionnaire doit résoudre harmonieusement différents problèmes types d'équipes, notamment :

? Les conflits personnels entre les membres de l'équipe ;

? l'incompréhension, dans l'ensemble de l'équipe, des objectifs à atteindre ;

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? la présence d'un membre d'une équipe qui tâche de détruire la réputation du gestionnaire de projet ;

? les objectifs contradictoires à réaliser et les divisions, au sein de l'équipe, quant aux moyen de prendre pour les atteindre.

Bref, le chef de projet idéal doit être capable, en plus de ces capacités techniques, de résoudre d'une part les problèmes qu'il peut rencontrer durant la réalisation de son projet et d'autre part les conflits entre les membres de son équipe et ce, durant les différentes phases de son projet (la gestion des interfaces projet).

2.2 L'approche par problèmes et le travail en équipe

La littérature est riche en définitions de l'APP. Selon M.Soukini et J.Fortier (1993), les deux plus importantes définitions sont celles de Barrows et celle de Walton. Pour Barrows, l'apprentissage par problème est une stratégie éducationnelle fortement structurée, soigneusement agencée et efficace, car elle repose sur des études cognitives et psychoéducationnelles tout en tenant compte des objectifs pédagogiques (Barrows H.S., et Tamblyn, RM 1980 dans Soukini et Fortier 1993). Pour Walton, l'apprentissage par problème est une méthode pédagogique, centrée sur l'étudiant, qui vise à développer plus efficacement et plus rapidement le raisonnement et la pensée critique que les méthodes traditionnelles (Walton, H.J., Matthews, M.B.1989 dans Soukini et Fortier 1993).

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Dans l'apprentissage par problèmes (APP), les étudiants travaillent, en équipe, pour résoudre un problème généralement proposé par l'enseignant, problème pour lequel ils n'ont reçu aucune formation préalable, de façon à faire des apprentissages de contenu et à développer des compétences de résolution de problèmes. La tâche de l'équipe est habituellement d'expliquer les phénomènes liés au problème et d'essayer de le résoudre dans un processus non linéaire. La démarche est guidée par l'enseignant qui joue un rôle de superviseur.

Par ailleurs, le format de travail en équipe en APP apprend aux étudiants la puissance d'un travail collectif, favorise la communication précieuse et les compétences interpersonnelles, mais aussi crée un sens de communauté où la diversité devient un point fort, ce qui enrichit l'expérience d'apprentissage pour tous. L'APP s'adresse aux intérêts réels des entreprises et des écoles supérieures en ce sens que les diplômés arrivent déjà équipés des compétences nécessaires pour la résolution des problèmes, et qu'ils savent communiquer avec efficacité à travers les disciplines et travailler ensemble pour résoudre des problèmes (National Science Fondation, 1997 dans G. Watson, 2003).

20

2.2.1 Les modèles de l'APP

L'approche d'apprentissage par problème est une approche relativement flexible. Selon L. Guilbert et C. Bourque7, on peut distinguer quatre modèles en plus de l'APP «peer-instruction» qui est une approche simplifiée de l'APP classique et possible même en très grands groupes. D'après ce premier modèle, le professeur donne un cours magistral tout en posant quelques questions aux étudiants de temps en temps qui y réfléchissent d'abord individuellement, puis en discutent en petites équipes pendant quelques minutes. Par la suite, l'enseignant explique les bonnes réponses et peut poursuivre sur un autre point. Les trois autres modèles sont:

1) APP micro : c'est un apprentissage par problème s'effectuant à petite échelle à l'intérieur d'une seule période de cours (de 50 à 180 minutes) plutôt qu'à l'intérieur de plusieurs rencontres. La recherche d'informations se fait alors sur place : dans les ouvrages disponibles, par expérimentation, par le recours aux pairs, aux expériences antérieures ou au raisonnement logique.

2) APP classique : c'est un processus de résolution d'un problème complexe où les participants regroupés par équipes, travaillent ensemble à chercher des informations et à résoudre un problème réel ou réaliste proposé de façon à développer des compétences de résolution de problèmes et à faire en même temps des apprentissages de contenu.

7 Site Internet : http://www.apsq.org/sautquantique/appdetail.html#formesAPP

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3) APP réflexif : dans cette approche et contrairement à l'APP classique, l'évaluation du processus se fait à chaque boucle de recherche d'information et non à la fin seulement lorsque l'ensemble du processus de résolution de problème est complété (L.Guilbert et L. Ouellet 1997). Les étudiants évaluent les sources d'information qu'ils ont utilisé, l'évolution de leurs connaissances, la pertinence des stratégies utilisées et l'atteinte des objectifs. Ces trois modèles sont surtout inspirés de la littérature de (Barrows, 1986 dans Galaise 2001). Ce dernier a proposé en 1994 plusieurs étapes pour qu'une approche APP soit considérée réflexive. Chacune de ces étapes cible des objectifs d'apprentissage bien déterminés ( C Galaise, 2001). Ces objectifs8 sont :

? «Acquérir une vaste base de connaissances qui est intégrée, retenue en mémoire à long terme, structurée pour application aux problèmes, rappelée en association avec les indices présents dans les problèmes et impliquée dans un processus de raisonnement professionnel;

? Développer des habilités au raisonnement professionnel efficace et efficient; ? Développer une habilité pour l'auto-apprentissage efficace, efficiente et réflexive;

? Développer des habilités dans la compréhension des problèmes, dans le choix des actions à poser, dans la communication et dans les relations interpersonnels;

8 Traduction libre de Barrows (1994) par Galaise, C. 2001, thèse de doctorat en éducation . p. 25

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? S'immerger dans la culture et les valeurs de la profession et se préoccuper des ambiguïtés de la pratique et des limites des connaissances, de la possibilité d'avis d'experts différent, des responsabilités civiles et professionnelles, des dilemmes moraux et éthiques ainsi que de la complexité de la pratique de la profession;

? Développer l'habilité au travail en équipe en favorisant la collaboration, l'assistance aux paires dans leur apprentissage, l'apprentissage par les pairs ainsi que l'acceptation des rétroactions constructives et la capacité d'en donner;»

2.2.2 Les effets de l'APP

Grâce aux expériences réalisées au niveau universitaire concernant l'application de cette méthode, on peut distinguer les effets potentiels des effets réellement observés (M.Soukini et J.Fortier 1993).

2.2.2.1 Les effets potentiels

De nombreux avantages potentiels sont attendus de cette méthode (Barrows, H.S., Tamplyn, R.M. 1980 ; Neame, R.L.B.1989 dans M.Soukini et J.Fortier, 1993). Elle doit augmenter la motivation des étudiants puisque le problème représente des phénomènes qu'ils retrouveront dans leur futur contexte professionnel. Elle doit favoriser les habilités de

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résolution de problèmes et rendre les étudiants plus efficaces techniquement et pédagogiquement. Il est également espéré que la créativité et les capacités d'autoapprentissage seront améliorées. Les enseignants s'attendent à ce que les étudiants développent, de leur travail en petits groupes, des habilités de coopération, de support mutuel.

Les étudiants sont responsabilisés dans leur apprentissage et dans leurs initiatives en apprenant comment structurer leurs connaissances, planifier leurs études, leur travail et évaluer leurs résultats. Cela leur fournit les compétences nécessaires pour poursuivre une éducation continue après l'obtention d'un diplôme.

La création du contexte spécifique doit favoriser la conception et la présentation de l'information sous forme de schèmes. Cette information sera plus facilement retrouvée lors de son utilisation.

Finalement la méthode demande une collaboration interdisciplinaire puisque chaque discipline contribue à la construction de problèmes réels, complexes et donc multidisciplinaires.

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2.2.2.2 Les effets observés

Plusieurs chercheurs confirment la réussite de l'intégration de l'APP dans des collèges et des universités et dans diverses spécialités. Parmi ces chercheurs, nous pouvons citer (Patel. V.L. (1987), Schmidt H.G. (1989) et Dumais B. (1991) dans M.Soukini et J.Fortier, 1993). En effet, déjà certaines évidences empiriques confirment les qualités potentielles de la méthode, que ce soit au niveau de la réussite d'examens nationaux, de l'intégration des connaissances ou de l'acquisition du processus de résolution de problèmes. Ainsi, par exemple, à l'université de Sherbrooke, l'analyse des résultats aux examens nationaux confirme que cette méthode permet l'acquisition de la même quantité d'information que dans les méthodes traditionnelles. Le taux de réussite aux questions de mémorisation est comparable à celui de l'enseignement traditionnel par contre le taux de réussite aux questions de compréhension ou de résolution de problèmes est supérieur à celui de la méthode traditionnelle. De plus, le degré de satisfaction et de motivation des étudiants pour leurs études est celui escompté.

2.2.3 Les caractéristiques de l'APP effectuée dans le cadre d'un cours

Les cours axés sur l'APP donnent généralement lieu à une activité pédagogique organisée auteur d'un problème à facettes multiples. Souvent, durant une bonne partie de l'activité, les étudiants travaillent en petits groupes, guidés par une personne ressource. Ils doivent participer activement à leur apprentissage. (St.-Jean, 1994).

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Les problèmes sont au coeur de l'apprentissage dans la méthode pédagogique APP. En effet, c'est par eux que le contenu sera abordé, c'est par les problèmes que l'étudiant développera des stratégies cognitives et c'est toujours autour du problème que le fonctionnement en groupe va se structurer (M. Soukini et J. Fortier, 1995). Le terme « problème » peut avoir une multitude de sens selon le contexte, la discipline et les tâches à accomplir (R.Cantin et al., 1996). Ainsi, il peut s'agir d'une difficulté, d'une crise à régler, d'une situation à améliorer, d'un cas à comprendre ou encore d'un projet à mener à bien (St.-Jean, 1994). Dans notre modèle, ce sont les projets, découpés sous forme de mandats, qui serviront de problèmes.

Une autre caractéristique de l'APP est qu'elle s'effectue en équipe. Ce travail d'équipe permettra aux étudiants qui apprennent selon cette méthode d'acquérir de nouvelles compétences en terme d'organisation de travail. Il permet l'enrichissement mutuel des étudiants venant d'horizons très différents grâce à l'échange permanent de leurs savoirs. Par l'obligation pour les étudiants de résoudre les problèmes relationnels et les conflits qui naissent inévitablement au cours des missions, le travail en équipe constitue une préparation indispensable à l'adaptation des diplômés en «Maîtrise de gestion de projet» dans leurs futures carrières.

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2.3 La question de recherche

L'une des compétences professionnelles essentielles d'un gestionnaire de projet est reliée au développement de l'équipe (voir tableau 1). Il doit posséder des habiletés d'un leader au sein de son équipe.

Notre recherche consiste à mettre à l'épreuve une approche d'apprentissage par problèmes dans la «Maîtrise en gestion de projet» pour un cours obligatoire «MGP 7121-Planification et contrôle opérationnels de gestion» et à vérifier si cette approche favorise le développement des habiletés de travail d'équipe chez les étudiants de ce programme (futurs gestionnaires de projet). Nous formulons donc notre question de recherche comme suit :

L'utilisation de l'APP comme méthode d'enseignement peut-elle favoriser le développement des habilités de travail en équipe, une des compétences clés du gestionnaire de projet ?

CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

3.1 Déroulement d'une séance APP

Les données de cette recherche ont été colligées à la session d'hiver 2002. Nous avons choisi, pour appliquer l'approche d'apprentissage par problème «APP», le cours « MGP7121 - Planification et contrôle opérationnels de projet », cours obligatoire pour l'obtention de la «Maîtrise en gestion de projet».

Avant de commencer le cours, nous avons obtenu le consentement de tous les étudiants (voir le formulaire de consentement à l'appendice 1) pour remplir le questionnaire (voir l'appendice 2) et filmer quelques séances pour la validation des données de ce questionnaire. Ensuite, nous avons procédé à l'annonce des détails de la logistique (horaire et objectifs).

Le modèle APP que nous voulons mettre en place est centré sur l'enseignant. Dans ce modèle, c'est ce dernier qui décide quels problèmes utiliser, le domaine d'étude ainsi que les connaissances qui, liées aux problèmes, doivent être l'objet d'apprentissage pour mettre en place ce modèle. Pour répondre à cette exigence, l'enseignant du cours a assigné aux

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étudiants les documents de référence dès le début du cours. L'enseignant a distribué également le syllabus du cours (voir appendice 5) aux étudiants. Ce syllabus comprend aussi une annexe sur le protocole de fonctionnement de l'APP . Ce protocole, qui illustre les étapes à suivre et la durée approximative de chacune de ces étapes, a été produit par le codirecteur de la recherche (spécialiste en APP).

L'enseignant, qui assume la tâche du tuteur, a choisi un problème (voir appendice 6) qui répond spécialement aux exigences d'une approche APP sans nuire aux objectifs du cours. Ensuite, il l'a découpé en quatre mandats (voir exemple de mandat à l'appendice 6). Nous considérons chaque mandat comme un problème à résoudre et à analyser adéquatement. Tous ces mandats qui constituent un projet doivent être réalisés durant la session selon le calendrier des rencontres défini dans le syllabus du cours.

Une fois les directives générales du fonctionnement précisées, les étudiants se sont répartis en trois équipes9 de six10 étudiants chacune A, B et C. Ces équipes ont été constituées librement sans l'intervention ni de l'enseignant ni du chercheur. Chaque équipe s'est rencontrée deux fois par semaine : une fois durant le cours11 à raison de 3 heures par séance et une autre à l'extérieur du cours selon la disponibilité des étudiants qui sont pour la majorité des professionnels.

9 Il y a une certaine similitude entre ces équipes et les équipes projet. D'une part, elles sont temporaires et d'autre part les membres composants ces équipes ont des domaines d'intérêts différents.

10 Il y a eu des abandons dans les équipes A et C

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Pour chaque problème (mandat), l'étude débute par la lecture du problème et se poursuit par la définition des termes inconnus et par la définition du problème. Ce dernier servira de point de repère au cours de la discussion du problème. Suivent ensuite l'étape de l'élaboration d'une liste des points à expliquer, qui servira de plan de discussion, et l'étape de la génération des hypothèses. Cette étape est primordiale puisqu'elle permet de mettre à contribution les connaissances de chacun, et qu'elle favorise l'encodage et l'intégration de la matière, en plus de développer le raisonnement scientifique. Vient ensuite le temps d'organiser les différentes hypothèses retenues, ce qui permet d'avoir une vue d'ensemble de ce qui a été dit. Puis, vient finalement le moment de définir les objectifs d'apprentissage; cette dernière étape permet de cerner le champ d'étude et de s'assurer que l'ensemble des grands objectifs soient couverts. À la fin de chaque rencontre de travail en équipe, les étudiants ont discuté la possibilité d'une rencontre éventuelle à l'extérieur du cours. Quant à l'enseignant (tuteur), il a assuré des plénières lorsqu'il les a jugées nécessaires. La durée de chaque plénière dépend du besoin des étudiants (en général 30 minutes à une heure). Une fois, le mandat12 traité, l'enseignant en fournit un autre aux étudiants. Durant chaque rencontre, l'enseignant a également joué les rôles de:

? gestionnaire du tutorial en assurant les différentes étapes de l'APP et en favorisant les différentes séquences du processus d'analyse et la progression de l'équipe vers l'identification des objectifs d'apprentissage;

11 Durant cette rencontre le tuteur assume le rôle d'un superviseur plutôt que d'un enseignant traditionnel

12 le temps dépendait de chaque mandat (en général de deux à trois semaines)

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? motivateur en stimulant l'équipe à rechercher les explications les plus pertinentes aux différentes hypothèses générées et à les analyser en détail.

Tableau 2- opérationalisation de la recherche

DATE DU COURS

CONTENU
PÉDAGOGIQUE

LOGISTIQUE ET
INSTRUMENTS DE
COLLECTE DES
DONNÉES

1- 14

Constitution des équipes Plan du cours Assignation des documents de référence

Formulaire de consentement Questionnaire( test de Belbin) Protocole APP

1- 21

Problème (mandat 1)

 

1- 28

Rencontre de travail en équipe

Problème (mandat 2)

Enregistrement vidéo

2-11

Rencontre de travail en équipe

Problème (mandat 3)

 

2- 25

Rencontre de travail en équipe

Enregistrement vidéo

3- 04

Msproject 2000

 

3-11

Examen Intra

Problème (mandat 4)

 

3- 25

Rencontre de travail en équipe

Enregistrement vidéo

Questionnaire ( test de Belbin)

4- 08

Msproject 2000

 

4- 22

Examen final

 

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3.2 Description des instruments de la recherche

Il s'agit dans notre recherche de vérifier si l'approche d'apprentissage par problème permet d'améliorer la capacité des étudiants à travailler en équipe. L'instrument que nous avons choisi est le questionnaire. Ce questionnaire ou test de Belbin est connu aussi sous le nom BTRSPI (Belbin's Team-Role Self Perception Iventory). Ce BTSRP conçu par R.M. Belbin depuis les années soixante-dix pour mesurer la performance des équipes est utilisé souvent par de grandes firmes pour constituer des équipes performantes comme des conseils d'administration, des comités de direction, des comités de pilotage et des équipes projet (H-P. Maders 2000). Il a également fait l'objet de plusieurs recherches et a suscité beaucoup de controverses. Parmi les auteurs et chercheurs qui se sont intéressés au questionnaire et aux rôles de Belbin, nous pouvons citer les chercheurs comme Dulewicz, V. (1995), Sommerville, J. et Dalziel, S. (1998), Salie M. Henry et K. Todd Stevens13 et les auteurs comme H-P. Maders (2000) et P.A-Lasrochas (2000).

Nous avons utilisé ce test pour mesurer l'efficacité de l'approche APP pour développer les habilités des étudiants soumis à cette approche à travailler en équipe. Dans ce test Belbin a identifié huit rôles ou profils. Ces profils sont «l'organisateur», «le président», «le moteur», «le planteur», «l'explorateur», «le rationnel», «l'équipier» et «le perfectionniste» (voir tableau 3 à la page suivante).

13 Sallie M. Henry and K. Todd Stevens, Using Belbin's Leadership role to improve team effectiveness, site Internet: http://courses.cs.vt.edu/~cs4704/jss.pdf

Sallie M. Henry and K. Todd Stevens, Analyzing Software Teams Using Belbin's Innovative plant role sites internet: http://www.radford.edu/~kstevens2/ISTall.pdf

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Tableau 3- Définition des profils (rôles) de Belbin selon Maders (2000) 14

· L'organisateur : sa contribution principale est de structurer le projet de l'équipe, en lui donnant une forme réalisable.

· Le président : il préside l'équipe et coordonne ses efforts pour accomplir les différents objectifs et les buts externes.

· Le moteur : il donne la forme aux efforts de l'équipe, fournissant le plus souvent un apport personnel plus important que le président.

En cas d'absence du président ou au cas où le président ne serait pas véritablement le chef, le moteur serait le responsable de projet.

· Le planteur : c'est la source d'idées, de suggestions et de propositions originales pour l'équipe.

· Le rationnel : il empêche l'équipe de s'engager dans un projet mal dirigé. Sa contribution principale est plutôt l'analyse mesurée et la production d'idées.

· L'explorateur : c'est le membre de l'équipe qui se rend à l'extérieur de l'équipe, en rapportant de l'information, des idées et des développements mais qui peuvent être parfois sans rapport avec la mission.

· L'équipier : c'est le communicateur interne le plus actif de l'équipe. Il est loyal envers l'équipe en tant qu'unité. Il apporte son soutien à tous les autres membres de l'équipe.

· Le perfectionniste : c'est celui qui se préoccupe de l'ordre au sein de l'équipe. Il ne se sent rassurer qu'après avoir vérifié lui-même chaque détail.

14 Pour plus de détail voir H-P. Maders (2000) : «Conduire une équipe projet» ; p.122-129

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Pour valider les résultats du questionnaire, nous avons filmé une équipe (choisie, comme exemple, parmi les trois équipes A,B et C constituée avant le début du cours) durant trois séances : une au début, l'autre au milieu et la dernière à la fin de la session. Pour l'analyse de ces films que nous avons enregistrés au cours des séances de travail en équipe, nous avons utilisé une grille15 d'observation des rôles des membres (voir exemple à appendice 3). Dans cette grille, J-M. Aubry (1994), distingue trois sortes de rôles :

1) «Les rôles de tâches» se rapportent aux objectifs du groupe, à la tâche qu'il a pour mission d'accomplir. Ces rôles visent à faciliter et à coordonner les effets du groupe dans la sélection et la définition d'un problème commun, et dans la solution de ce problème.

2) «Les rôles de solidarité» sont orientés vers le fonctionnement du groupe en tant que groupe. Ils visent à changer ou à maintenir la façon de travailler du groupe, à renforcer, à diriger et à maintenir le groupe en tant que groupe.

3) «Les rôles individuels» sont orientés vers l'affirmation et la situation des individus dans le groupe. Ces rôles visent un but individuel, qui est de permettre aux individus d'exprimer leur émotivité et de satisfaire leurs besoins respectifs.

Nous avons ainsi adapté la grille d'observation d'Aubry (1994) selon nos besoins sans toucher au contenu. Nous avons également produit un nombre de grilles égal au nombre des membres de l'équipe B.

15 Adaptée de J-M. Aubry; 1994; Dynamique des groupes; Édition de l'Homme; Montreal ; p. 134

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Questionnaire de Belbin

Traitement des données

Cours

1& 8

Enregistrements vidéo

Cours
3, 5
&
8

Grille d'observation d'Aubry

Instruments de la recherche

Analyses des données de la recherche

Résultats de la recherche

Figure 1- Démarche globale de la recherche

CHAPITRE 4 ANALYSE DES DONNÉES, INTERPRETATION ET
LIMITES DE LA RECHERCHE

4.1 Analyse des questionnaires

Nous avons, au cours des chapitres précédents posé la problématique qui consiste à rechercher selon la méthode exploratoire si l'approche d'apprentissage par problème favorise le développement des habiletés de travail en équipe, lequel constitue une des qualités les plus recherchées chez un bon gestionnaire de projet.

Pour mesurer l'amélioration des habiletés de travail en équipe chez chaque membre d'équipe, nous avons choisi, comme nous l'avons déjà mentionné (voir la première partie du chapitre précédent), les étudiants inscrits dans le cours «planification et contrôle opérationnels de projet» comme étude de cas. Ces étudiants se sont repartis librement en trois équipes de six étudiants chacune. Nous avons distribué un questionnaire au début et à la fin de la session pour chaque étudiant. Ce test a servi à identifier un certain nombre de profils ou de rôles. Ces profils ont été expliqués également dans le chapitre précèdent (tableau 3).

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4.1.1 Fondement de l'analyse et méthode de compilation des données

Dans son test, Belbin a identifié comme nous l'avons déjà dit huit rôles ou profils. Selon l'auteur de ce questionnaire, ces rôles sont complémentaires et nécessaires pour qu'une équipe soit performante. Ces profils sont «l'organisateur», «le président», «le moteur», «le planteur», «l'explorateur», «le rationnel», «l'équipier» et «le perfectionniste» (voir tableau 3).

Dans notre analyse des donnés de la recherche, parmi les huit profils proposés par R.M Belbin nous avons choisi trois profils. Les trois profils sont validés selon un article16 de Dulewicz, V. (1995). Selon ce chercheur, sept profils des huit identifiés par Belbin peuvent être validés. La doute reste encore uniquement concernant le profil «planteur».

Notre principale référence pour commenter les résultats du questionnaire est H-P. Maders. Dans son livre «Conduire une équipe projet»17, H.P. Maders explique la méthode d'utilisation du questionnaire préconisée par R.M. Belbin pour constituer efficacement des équipes projet par le chef de projet. Dans ces définitions, Maders a fait un rapprochement entre les profils ou rôles proposés par Belbin et le chef de projet .

16 A validation of Belbin's team roles from 16PF and OPQ using bosses ratings of competence. Journal of occupational of organizational psychology, 68-99.

17 page 121- 141

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L'objectif du programme de «Maîtrise en gestion de projet» est de former un gestionnaire de projet qui «...en plus de son rôle de pilote, ?il? joue également un rôle de leader par la motivation des membres de son équipe par l'instauration de moyens de communication efficaces et par la résolution des problèmes survenant tout au long des différentes phases de projet»18. Le développement des compétences du travail en équipe, qui est une des exigences de la gestion de projet dans le contexte actuel, est donc un des objectifs de ce programme. Cela légitimise le lien que nous voulons faire dans notre analyse entre le travail en équipe dans le cadre d'un cours et le développement des compétences de travail en équipe dans le domaine de la gestion de projet

Notre méthode de compilation des données des questionnaires est la suivante : Pour chacune des sept parties du test, les étudiants disposent de dix points à attribuer à chaque affirmation correspondant le mieux à leur comportement. Ces points peuvent être répartis sur plusieurs affirmations, sur toutes les affirmations ou sur une seule affirmation (voir questionnaire à l'appendice 2). Une fois les questionnaires remplis, nous passons à la deuxième étape qui consiste à reporter les points dans des tableaux de synthèse du questionnaire (voir appendice 3). Il s'agit de deux tableaux que nous avons tirés de Maders (2000) et que nous avons légèrement adaptés à nos besoins d'analyse. Le premier tableau nous permettra de faire apparaître le profil de chaque étudiant et le deuxième, celui de chaque équipe à laquelle il appartient.

18 Direction du comité de programme de la «Maîtrise en gestion de projet». 2003. UQAR, service des communications et des informations ou Site internet : http://www.uqar.qc.ca/uqar/info/m-gespro3771.htm

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Dans notre interprétation des résultats, nous nous sommes basés sur le rapprochement de H-P. Maders (2000) entre le profil du gestionnaire de projet et ces trois profils (voir tableau 3). Nous avons cherché, d'après les graphiques et les tableaux que nous avons construits pour la compilation des données du questionnaire, à vérifier s'il y a une certaine évolution de ces profils et si cette évolution peut être observée entre deux périodes (avant et après le cours de l'APP) pour chaque étudiant.

Dans notre analyse des résultats proprement dit et afin d'identifier le profil de chaque étudiant au début et à la fin de la session, nous prenons en considération dans un premier temps les huit profils identifiés par R. Meredith Belbin (voir tableau 3). Une fois identifiée l'importance de chaque profil chez chaque étudiant, nous choisissons ensuite, trois profils qui nous intéressent le plus dans cette recherche. Ces profils sont le «président», le «moteur» et l'«organisateur». Ces trois profils sont choisis parce qu'ils sont, d'après leurs définitions, les plus proches du profil du chef d'équipe de projet. Selon ces définitions (Maders, 2000):

? Il est préférable que le «président» soit le chef de l'équipe projet car c'est lui qui préside l'équipe et coordonne ses efforts pour accomplir les différents objectifs et les buts externes.

? Le rôle de l'«organisateur» est de structurer le projet de l'équipe, en lui donnant une forme réalisable. Cette fonction est la responsabilité du chef d'équipe de projet. C'est lui qui constitue son équipe projet et veille à ce que le projet soit mené à bien.

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? Si selon H-P. Maders, une personne qui a un profil «président» peut être remplacée

par une autre qui a un profil de «moteur» en son absence et s'il est préférable selon ce même auteur que le «président» soit le chef de projet, c'est que, à mon avis, le profil «Moteur» lui aussi a un profil proche de celui du chef de projet.

4.1.2 Analyse par individu

Dans cette partie, il s'agit de présenter les résultats obtenus par étudiant, par profils prioritaires et enfin par équipe.

Nous commençons d'abord par l'analyse des données des questionnaires des quinze étudiants pris individuellement. Pour chaque étudiant, nous présentons d'abord le graphique relatif à l'évolution des profils, ensuite nous l'analyserons.

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? L'étudiant 1 ( Équipe A ) :

Graphique 1- L'évolution des profils de l'étudiant 1 avant et après APP

Le graphique 1 montre que cet étudiant avait, au sein de son équipe, avant le cours, un profil dominant d'un «moteur» avec un score de 11 points sur un total de 70 points19 soit 15,71%. Le score de ce profil a toutefois chuté à la fin du cours. Le profil «président» est le plus dominant chez cet étudiant avec un score de 13 points sur un total de 70 points soit 18,57% après le cours. Pour le profil «organisateur», son score a été amélioré lui aussi mais il n'est pas assez important que le profil «président». Le profil de cet étudiant est donc celui du «président». Le profil du chef de projet a donc évolué chez cet étudiant (même si le score du profil «moteur» a diminué) parce que son profil dominant est le «président».

19 Le questionnaire comprend sept parties et nous avons dix points à attribuer pour chacune.

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D'aprés H.P. Maders (2000), il est préférable que celui qui a un profil «président» soit le chef de projet (voir tableau3).

? L'étudiant 2 ( Équipe C ) :

Graphique 2- L'évolution des profils de l'étudiant 2 avant et après APP

Le graphique 2 montre que le profil de cet étudiant n'a pas évolué. Ce membre d'équipe a gardé son profil de «rationnel » avec le même score de 14 points sur 70 points soit un pourcentage de 20%. Toutefois, le score du profil «président» même s'il a chuté de 9 points à 7 points, il a été récompensé par le profil «moteur» qui a augmenté de 11 points à 12 points et par le profil «organisateur» qui a augmenté de 9 points à 10 points.

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Le travail d'équipe a peut-être permis une certaine évolution du profil d'un gestionnaire de projet puisque nous considérons que le profil d'un gestionnaire de projet a été amélioré chez un étudiant si seulement le score d'un des trois profils «président», «moteur » ou «organisateur» a augmenté.

? L'étudiant 3 ( Équipe B ) :

Graphique 3- L'évolution des profils de l'étudiant 3 avant et après APP

Le graphique 3 précise que cet étudiant a un profil d'«organisateur» avant et après le cours APP avec un score de 20 points sur 70 points soit un pourcentage de 18,57% et 13 points sur 70 points soit un pourcentage de 28,57% respectivement ( soit une décroissance

43

de plus de 10% ). Le graphique 3 précise également une décroissance du score du profil «moteur» de 9 points sur 70 avant le cours APP à 8 points sur 70 après le cours APP soit une diminution de 11,11%. Concernant le troisième profil, le «président», nous constatons une amélioration de son score de 6 points sur 70 avant le cours APP à 10 points sur 70 après le cours APP soit une augmentation de 66,67%. Nous pouvons retenir le profil de cet étudiant (l'«organisateur») comme profil d'un gestionnaire de projet puisque selon H.P. Maders (2000), l'«organisateur» dispose d'une grande force de caractère et fait preuve d'une approche rationnelle. Il se préoccupe de ce qui est faisable et sa contribution principale est de structurer le projet de l'équipe : une compétence clef du gestionnaire de projet. Nous pouvons donc considérer que le profil de cet étudiant a été amélioré vers un profil proche de celui du gestionnaire de projet.

44

? L'étudiant 4 ( Équipe A ) :

Graphique 4- L'évolution des profils de l'étudiant 3 avant et après APP

Selon le graphique 4, avant le cours APP, l'étudiant 4 avait un profil « moteur » avec un score de 13 points sur 70 points soit un pourcentage de 18,57%. Après le cours cet étudiant a gardé son profil «moteur» qui est devenu nettement élevé par rapport aux autres. Il a évolué positivement entre le début et la fin du cours APP (avec un score de 22 points sur 70 points soit un pourcentage de 31,43%). D'après ces constatations, nous pouvons donc dire que le profil de cet étudiant a été amélioré vers un profil proche de celui d'un chef de projet.

45

? L'étudiant 5 ( Équipe A ) :

Graphique 5- L'évolution des profils de l'étudiant 5 avant et après APP

D'après le graphique 5, le profil de cet étudiant est «l'organisateur» avec un score de 17 points sur 70 points soit un pourcentage de 24,28% avant le cours et 16 points sur 70 points soit un pourcentage 22,86% après le cours de l'APP. Le score du profil «organisateur» a baissé durant le cours APP mais il a été compensé par celui du «moteur» qui a augmenté de 7 points à 8 points sur 70 soit d'un pourcentage de 10% à un pourcentage de 11,42%. Le score du profil «président» est resté stable avec un score de 7 points sur 70 soit un pourcentage de 10%. Nous pouvons donc dire que le profil de cet étudiant a été amélioré.

46

? L'étudiant 6 ( Équipe C ) :

Graphique 6- L'évolution des profils de l'étudiant 6 avant et après APP

D'après le graphique 6 nous constatons que pour cet étudiant, le profil dominant avant et après le cours APP est le « planteur » avec un score de 15 points sur 70 points soit un pourcentage de 21,13% avant le cours APP et un score de 14 points sur 70 points (20% ) après le cours APP. Pour cet étudiant le temps consacré au travail en équipe dans le cadre de l'APP ne lui a pas permis de changer son profil. Toutefois le score du profil «organisateur» a augmenté de 8 points sur 70 soit un pourcentage de 11,43% avant le cours APP à 10 points sur 70 soit 14,29% après le cours.

47

? L'étudiant7 ( Équipe C ) :

Graphique 7- L'évolution des profils de l'étudiant 7 avant et après APP

Le graphique 7 montre l'importance du profil «organisateur» chez cet étudiant 6 (un score de 37 points sur 70 points et 28 points sur 70 points respectivement avant et après le cours). Cet étudiant a amélioré son profil « organisateur». H.P. Maders (2000), mentionne, dans sa définition du profil «organisateur», la structuration de projet qui est une des compétences clef du gestionnaire de projet. Donc, nous pouvons considérer le profil de cet étudiant comme proche du profil d'un gestionnaire de projet.

48

? L'étudiant 8 ( Équipe C ) :

Graphique 8- L'évolution des profils de l'étudiant 8 avant et après APP

Le graphique 8 précise que cet étudiant a un profil d'un «organisateur». Avec un score de 19 points sur 70 points avant l'expérimentation soit un pourcentage de 27,14% et un score 26 points sur 70 points soit une augmentation de 37,14% après l'expérimentation. Cet étudiant a amélioré son profil «organisateur». H.P. Maders (2000), mentionne dans sa définition du profil «organisateur», la structuration de projet qui est une des compétences clef du gestionnaire de projet. Donc, on peut considérer le profil de cet étudiant comme proche du profil d'un gestionnaire de projet.

49

? Étudiant 9 ( Équipe C ) :

Garphique 9- L'évolution des profils de l'étudiant 9 avant et après APP

D'après le graphique 9, nous observons que l'étudiant 9 a un profil d'un «rationnel» avec un score de 14 points sur 70 soit un pourcentage de 20% avant le cours APP et un score de 13 points sur 70 avec un pourcentage de 18,57% au même niveau que le profil «perfectionniste» après le cours APP. Pour cet étudiant, parmi les trois profils prioritaires, le cours APP n'a permis qu'une augmentation modeste du score du profil «président». Le score de ce profil a augmenté de 5 points sur 70 à 6 points sur 70 soit une augmentation de 1 point sur 70 ( 1,43%). Les scores des deux autres profils prioritaires ont diminué.

50

? L'étudiant 10 ( Équipe B ) :

Graphique 10- L'évolution des profils de l'étudiant 10 avant et après APP

Selon le graphique 10, ci-dessus, l'étudiant 10 avait un profil «organisateur» avant le cours APP avec un score de 13 points sur 70 soit un pourcentage de 18,57%. Toutefois ce score a baissé à 10 points sur 70 points une diminution de 3 points sur 70 (- 4,29%) et un profil d'«un perfectionniste» avec un score de 11 points sur 70 avant le cours APP et un score de 13 points sur 70 soit 18,57% après le cours. Le «moteur» est le seul profil prioritaire dont le score a augmenté mais ce score reste faible (7 points sur 70 avant le cours et 8 points sur 70 après le cours). Le temps consacré au cours APP n'a pas permis à cet étudiant d'avoir un profil proche de celui du gestionnaire de projet.

51

? L'étudiant 11 ( Équipe B ) :

Graphique 11- L'évolution des profils de l' étudiant 11 avant et après APP

Le graphique 11 permet d'observer que chez cet étudient, le profil dominant avant le cours APP était le profil «rationnel» avec un score de 21 points sur 70 soit un pourcentage de 30% et après le cours c'est plutôt le profil «perfectionniste» qui a gagné du terrain chez cet étudiant avec un score de 18 points sur 70 points soit un pourcentage de 25,71%. Le score du profil «rationnel» a baissé à 16 points sur 70 soit une diminution de 5 points sur 70 ( -7,14% ). Nous pouvons conclure que cet étudiant a un profil non prioritaire mais son profil «président» (profil proche de celui du chef de projet) a été aussi amélioré.

52

? L'étudiant 12 ( Équipe B ) :

Graphique 12- L'évolution des profils de l'étudiant 12 avant et après APP

Après le cours APP, cet étudiant a un profil d'un «organisateur». Ce profil a augmenté de 10 points sur 70 à 21 points sur 70 soit une augmentation de 15,71%. Cette augmentation a été gagnée au détriment du profil «président» dont le score a chuté de 14 points sur 70 à 2 points sur 70 soit une diminution de 17,14%. Le score du profil «moteur» a également chuté de 8 points sur 70 à 7 points sur 70. mais cette chute ne change rien dans le fait que cet étudiant a gardé son profil organisateur, profil proche de celui d'un gestionnaire de projet.

53

? L'étudiant 13 ( Équipe A ) :

Graphique 13- L'évolution des profils de l'étudiant 13 avant et après APP

Le graphique 13 montre que le profil de cet étudiant après le cours APP est l'«organisateur» (profil prioritaire) au sein de son équipe avec un score de 21 points sur 70 soit un pourcentage de 30% avant le cours et 17 points sur 70 soit un pourcentage de 24,26% après le cours ( une baisse de 5,71% ). Cette baisse a été compensée par le profil «moteur» (profil prioritaire) qui a augmenté de 8 points sur 70 à 14 points sur 70 soit un accroissement de 8,57%. Le profil de cet étudiant a changé d'un profil prioritaire à un autre qui est également prioritaire. La compensation a été plus importante. Cet étudiant a donc changé de profil mais tout en gardant un profil proche de celui du chef de projet.

54

? L'étudiant 14 ( Équipe B ) :

Graphique 14- L'évolution des profils de l'étudiant 14 avant et après APP

Le profil de cet étudiant avant le cours de l'APP est l'«équipier» avec un score de 15 points sur 70 soit un pourcentage de 21,43% et l'«organisateur» après qui a augmenté de 8 points sur 70 à 17 points sur 70 soit une augmentation de 112,5%. Nous pouvons constater la même chose pour le profil «moteur » qui a augmenté de 4 points sur 70 à 7 points sur 70 soit une augmentation de 4,29%. Cet étudiant a changé son profil d'un «équipier» à un «organisateur». En effet, étant donnée que le profil «organisateur» est considéré comme profil prioritaire, nous pouvons dire que cet étudiant a amélioré son profil proche de celui du chef de projet.

55

? L'étudiant 15 ( Équipe B ) :

Graphique 15- L'évolution des profils de l'étudiant 16 avant et après APP

La figure 15 permet d'observer que l'étudiant 15 avait le profil «équipier» avant le cours avec un score de 17 points sur 70 soit un pourcentage de 24,29% et un score «organisateur» après le cours avec un score de 15 points sur 70 soit un pourcentage de 21,43%. Nous pouvons également constater une augmentation des scores des autres profils prioritaires. Pour cet étudiant, les profils proches de celui d'un chef de projet ont été en effet tous améliorés.

Si nous nous intéressons uniquement aux profils dominants avant et après le cours APP, nous constatons qu'il y a un changement des profils chez les étudiants 1, 10, 11, 12, 14 et 15 ( cinq parmi ces six individus font partie de l'équipe B: étudiants 10, 11, 12, 14,

56

15 ). Parmi ces cinq étudiants trois (12, 14, et 15 ont l'«organisateur» comme profil dominant. Chez l'étudiant 11, le score du profil «organisateur» a augmenté mais il reste bas par rapport au autres profils «rationnel», «équipier» et «perfectionniste». Par ailleurs, nous avons constaté également chez un certain nombre d'étudiants (étudiants 1, 2, 3, 5,6, 7, 8, 9, 10, 13, 14) une compensation des points entre les trois profils prioritaires «organisateur», «président» et «moteur. Ces trois profils s'améliorent rarement en même temps, mais lorsque le score d'un des trois profils prioritaires diminue, le score d'au moins un des deux autres profils prioritaires augmente. La compensation est soit totale ou partielle.

Globalement, nous n'observons pas toujours une augmentation des scores des profils prioritaires après le cours APP. Mais ceci ne veut pas pour autant infirmer l'idée qu'il y a une amélioration et un changement de rôles chez un certain nombre d'étudiants (surtout les étudiants constituant l'équipe B). Ce changement peut être dû au travail d'équipe, l'une des caractéristiques essentielles de l'APP. Pour aborder cet aspect, nous avons analysé les profils prioritaires de chacune des trois équipes A, B et C, et nous avons filmé trois rencontres du travail de l'équipe B: la première au début, la deuxième à la mi-session et la dernière à la fin.

57

4.1.3 Analyse par profils prioritaires

Nous calculons d'abord le pourcentage des trois profils prioritaires à savoir «Président », «Organisateur» et «Moteur» par rapport au total des points de tous les profils (70 points).

Tableau 4- Pourcentages des profils prioritaires avant et après l'APP

Étudiants

Profils prioritaires

Pourcentages

Avant APP

Après APP

Avant APP

Après APP

1

29

30

41,43%

42,86%

2

29

29

41,43%

41,43%

3

35

31

50,00%

44,29%

4

28

39

40,00%

55,71%

5

31

31

44,29%

44,29%

6

28

24

40,00%

34,26%

7

43

40

61,43%

57,14%

8

40

48

57,14%

68,57%

9

28

23

40,00%

32,86%

10

27

24

38,57%

34,29%

11

20

21

28,57%

30,00%

12

32

30

45,71%

42,86%

13

33

33

47,14%

47,14%

14

24

31

34,29%

44,29%

15

27

36

38,57%

51,43%

58

60 50 40 30 20 10

0

 

Avant APP

Après APP

Étudiants

Graphique 16- Profils prioritaires de chaque étudiant avant et après APP

D'après le tableau 4 et le graphique 16, nous constatons que le pourcentage relatif aux scores des profils prioritaires (la somme des scores des trois profils «Président», «Organisateur» et «moteur») a été amélioré entre le début et la fin du cours APP chez six étudiants. Parmi ces six étudiants, trois font partie de l'équipe B, deux de l'équipe A et 1 de l'équipe C.

5

7

9

1

3

5

Selon l'analyse par individu et par profils prioritaires des deux questionnaires du début et de la fin du cours APP, nous avons constaté une amélioration des profils et un changement des rôles chez certains étudiants et qu'un grand nombre de ces étudiants font partie de l'équipe B.

59

4.1.4 Analyse des profils prioritaires par équipe

4.1.4.1 Analyse de l'évolution des profils par équipe

Pour approfondir notre analyse, nous estimons dans cette partie qu'il sera intéressant d'analyser les données des questionnaires par équipe afin de vérifier si l'amélioration et le changement des profils prioritaires «organisateur», «président» et «moteur» est plus important dans l'équipe B que dans l'équipe A et C. Nous calculons d'abord les scores moyens de ces profils prioritaires pour chacune de ces équipes et ensuite nous les comparons.

? L'équipe A (4 étudiants) :

Tableau 5- les variations des pourcentages des profils de l'équipe A

Profils

Avant APP

Après APP

Variations en %

Organisateur

60

56

- 6,67%

Président

23

26

13,04%

Moteur

39

50

28,21%

Planteur

33

34

3,03%

Explorateur

23

17

-26,09%

Rationnel

31

33

6,45%

Équipier

38

41

7,89%

Perfectionniste

33

23

- 30,30%

Totaux20

280

280

 

20 correspond au score total de 70 multiplié par quatre (4 étudiants)

60

Graphique 17- L'évolution des profils de l'équipe A avant et après APP

Le graphique 17 et le tableau 5 montrent que les scores des profils prioritaires «organisateur» et «moteur» dépassent le score moyen 35 ( total des scores des profils/le nombre de profil soit 280/8) avec un score de 60 points avant le cours APP et 56 points après le cours APP pour le profil «organisateur» et 39 points et 50 points respectivement avant et après l'APP pour le profil «moteur». Quant au dernier profil prioritaire, celui du «président», il est de 23 points avant le cours APP et 26 après le cours APP. Ces deux derniers scores sont largement inférieurs au score moyen. Les scores des autres profils non prioritaires restent en dessous du score moyen après le cours APP à l'exception du profil «équipier» dont le score est de 41 points après le cours APP.

61

? L'équipe B ( 6 étudiants ) :

Tableau 6- Les variations des pourcentages des profils de l'équipe B

Profils

Avant APP

Après APP

Variations en %

Organisateur

70

80

14,29%

Président

51

42

-17,65%

Moteur

44

46

4,55%

Planteur

30

35

16,67%

Explorateur

42

38

-9,52%

Rationnel

55

52

-5,45%

Équipier

70

66

-5,71%

Perfectionniste

58

61

5,17%

Totaux21

420

420

 

Graphique 18- L'évolution des profils de l'équipe B avant et après l'APP

21 correspond au score total de 70 multiplié par six (6 étudiants).

62

Pour l'équipe B, le graphique 18 et le tableau 6 montrent que parmi les profils prioritaires, seul le profil «organisateur» a un score supérieur au score moyen de 52,5 ( total des scores des profils/le nombre de profil soit 420/8) avant et après le cours APP.

? L'équipe C ( 5 étudiants ) :

Tableau 7- les variations des pourcentages des profils de l'équipe C

Profils

Avant APP

Après APP

Variations en %

Organisateur

87

86

-1,15%

Président

32

37

15,63%

Moteur

49

41

-16,33%

Planteur

26

29

11,54%

Explorateur

35

28

-20,00%

Rationnel

46

42

-8,70%

Équipier

46

52

13,04%

Perfectionniste

29

35

20,69%

Totaux22

350

350

 

22correspond au score total de 70 multiplié par 5 étudiants.

63

Graphique 19- L'évolution des profils de l'équipe C avant et après APP

Pour cette équipe C, parmi les trois profils prioritaires, seul les profils «organisateur» et «moteur» ont des scores qui dépassent le score moyen 43,75 avant le cours APP ( total des scores des profils/le nombre de profil soit 350/8). Après le cours, les scores de ces deux profils ont relativement diminué mais seul le profil «moteur» a diminué par rapport au score moyen.

Globalement, parmi les trois équipes A, B et C, c'est l'équipe B où le score du profil prioritaire « Organisateur» » a été augmenté de +14,29% entre le début et la fin du cours APP. Pour les deux autres équipes, le score de ce profil a diminué de -6,67% pour l'équipe A et -1,15% pour l'équipe C. Concernant le score du profil «moteur», il a été également amélioré (+4,55%) chez l'équipe B mais cette amélioration est moins importante par apport à l'équipe A (+28,21%). Quant au score du profil « président », il a au contraire chuté de -

64

17,65% pour l'équipe B et a augmenté de +13,04% et +15,63% pour l'équipe A et C respectivement.

En se basant sur ce qui précède, nous ne pouvons pas conclure que les profils prioritaires ont été améliorés chez les individus de l'équipe B plus que chez les étudiants des autres équipes A et C. L'accroissement des moyennes des scores avant et après le cours APP a été parfois plus important dans les équipes A et C.

4.1.4. 2 Comparaison des pourcentages de la somme des scores des trois profils pour chaque équipe

Dans ce paragraphe, nous nous focalisons uniquement sur les trois profils prioritaires de chaque équipe. Nous calculons d'abord leurs sommes et les pourcentages de ces sommes pour chaque équipe par rapport aux totaux des sommes des trois équipes A, B et C avant et après APP. Ensuite, nous calculons les pourcentages de chacune des trois équipes avant et après APP et nous comparons ensuite les variations des pourcentages des trois équipes par rapport aux totaux des sommes des trois profils des équipes A, B, C.

65

Tableau 8- Pourcentage des profils prioritaires des trois équipes A, B & C

Équipe

Total des profils prioritaires

Pourcentages des profils
prioritaires

Avant APP

Après APP

Variation

Avant APP

Après PP

Variation

A

122

132

+8,20%

27%

28%

+1

B

165

168

+1,82%

36%

36%

0

C

168

164

-2,38%

37%

36%

-1

Totaux

455

464

 

100%

100%

 

n a

nta

s

a. b.

POINTS

200

150

 
 

100

50

0

Avant APP

Aprés APP

A B C

Équipes

POURCENTAGES

40% 30% 20% 10% 0%

 

Avant APP

Après APP

A B C

Équipes

p

Graphique 20- Variations des totaux des profils prioritaires pour chaque équipe

Le graphique 20a décrit l'évolution de la somme des trois profils pour chacune des trois équipes. Nous constatons d'après ce graphique un accroissement de la somme des trois profils prioritaires de 8,20% pour l'équipe A, 1,82 % pour l'équipe B et une

66

diminution de 2,38% pour l'équipe C. Les trois profils se sont améliorés chez l'équipe B mais cette amélioration est moins importante que chez l'équipe A. Chez l'équipe C, ces profils n'ont été sont pas améliorés. L'amélioration de ces trois profils prioritaires chez les équipes A et B peut être lié au travail en équipe.

Le graphique 20b compare la somme des trois profils par rapport à la somme des totaux pour les trois équipes. Avant l'APP, l'équipe A représente 27%, l'équipe B, 36% et l'équipe C, 37%. Après l'APP, l'équipe A représente 28%, l'équipe B, 36% et l'équipe C, 36%. Les variations de ces pourcentages avant et après APP sont quasiment comparables (un accroissement d'une unité pour l'équipe A, stabilité pour l'équipe B et diminution pour l'équipe C). Ces chiffres ne nous ont pas permis de dire que le travail en équipe a été amélioré chez l'équipe B plus que chez les autres.

Nous avons observé d'après les histogrammes représentant l'évolution des profils de chaque étudiant avant et après le cours APP ( voir les figures de 1 à 15 ) que le travail en équipe a peut être permis un changement de rôles chez les étudiants 10, 11, 12, 14 et 15 soumis au cours APP (ces cinq individus font tous partie de l'équipe B qui est constituée de six). Les variations des pourcentages des sommes des trois profils prioritaires par rapport à la somme des profils prioritaires des trois équipes prises ensemble sont quasiment identiques. Afin de vérifier ces constatations, nous analyserons les données relatives aux enregistrements vidéo dans la partie qui suit.

67

4.2 Analyse des enregistrements vidéo

Comme nous l'avons déjà mentionné dans la partie méthodologique, les films que nous avons enregistrés servent à valider, par l'observation, les résultats du questionnaire. Nous avons choisi de filmer l'équipe B. Nous aurions pu choisir n'importe laquelle des deux autres équipes A et C. Mais notre choix de l'équipe B est justifié par le nombre plus adéquat d'individus pour utiliser une approche APP (6 étudiants23). D'ailleurs, les résultats de l'analyse des données du questionnaire et la comparaison des notes moyennes par équipe (voir appendice 8) confirment que notre choix n'a pas affecté les résultats de notre analyse d'une manière générale. Les variations des pourcentages de la somme des trois profils prioritaires par rapport à l'ensemble des profils de chaque équipe sont quasiment identiques et les pourcentages des notes de chaque équipe sont également comparables.

Afin d'analyser les enregistrements vidéo, comme nous l'avons déjà dit dans la deuxième partie du chapitre 3, nous avons utilisé une grille d'observation des rôles des membres tirée d'Aubry (1994 ). Pour chaque membre de l'équipe, nous avons visionné les vidéos au moins trois fois en nous focalisant uniquement sur ce membre de l'équipe ( au moins 18 fois pour tous les étudiants de l'équipe B). Nous avons alors observé son intervention, en essayant de qualifier et quantifier son comportement selon les différentes descriptions des rôles résumés dans la grille d'observation (voir la partie de la description

23 Dans les autres équipes A et C, 3 étudiants ont abandonné le cours

68

des instruments de la recherche) et nous avons coché le carré correspondant à la fréquence avec laquelle chacun des membres de l'équipe remplit les divers rôles énumérés sur la grille d'observation ( au cas où il n'y aurait rien à signaler, nous avons laissé les carrés en face de la description des rôles vides ). Parfois nous avons visualisé plusieurs fois le même film pour le même membre afin d'être objectif le plus possible.

Les données de la grille d'observation (voir appendice 4), nous permet, en effet, de tirer les conclusions suivantes :

? Pour l'étudiant 3 :

Nous remarquons une certaine amélioration de ces «rôles de tâches» et surtout au niveau de la tâche 5 (observe le groupe, fait des commentaires sur le fonctionnement) et de la tâche 7 ( résume, fait des liens entre les activités des membres. Nous remarquons également une amélioration dans ces «rôles de solidarité» et surtout au niveau de la tâche 1 (amorce, propose des idées nouvelles, stimule le groupe) et au niveau de la tâche 2 (demande de l'information, cherche à clarifier). En faisant référence aux définitions des «rôles de tâches» et des «rôles de solidarité» de J.M. Aubry (1994), nous pouvons confirmer que cet étudiant a développé certaines habilités de travail d'équipe essentiellement au niveau de la coordination, du leadership et de la résolution des problèmes. Par ailleurs, nous avons constaté dans les résultats des analyses des questionnaires (voir tableau 3 et graphique 3) que cet étudiant a un profil «organisateur»

69

aussi bien avant qu'après le cours APP. Ce qui confirme ce que nous venons de constater dans l'analyse de des enregistrements vidéo par la grille d'observation.

? Pour l'étudiant 10,

Nous remarquons une évolution dans certains de ces «rôles de tâches» particulièrement dans le «rôle de tâches» 2 (encourage, donne son accord, manifeste de la cordialité, accepte les autres) et dans ces «rôles de solidarité» essentiellement au niveau du «rôle de tâches» 1 (amorce, propose des idées nouvelles, stimule le groupe) et au niveau du «rôle de solidarité» 2 (demande de l'information, cherche à clarifier). En faisant référence aux définitions des rôles de tâches et des «rôles de solidarité» de J.M. Aubry (1994), nous pouvons confirmer que cet étudiant a développé également certaines habilités de travail d'équipe essentiellement au niveau de la coordination, du leadership et de la résolution des problèmes. Par ailleurs, nous avons constaté dans les résultats des analyses des questionnaires ( voir graphique 10) que cet étudiant a un profil «organisateur» avant le cours APP et un profil «perfectionniste» après le cours. Toutefois même si le score du profil «organisateur» a baissé, il est resté élevé. Pour cet étudiant, il est difficile de confirmer son profil de leadership même si certains de ces «rôles de tâches» et de ces «rôles de solidarité» ont évolué positivement puisque les résultats du questionnaire le contredisent.

70

? Pour l'étudiant 11,

Nous constatons une certaine amélioration dans ces «rôles de tâches» (rôle1 : facilite la participation, ouvre la communication) et ces «rôles de solidarité» ( rôle 2 : demande de l'information, cherche à clarifier). Nous pouvons constater également un manque d'intérêt de temps en temps durant la 1ère rencontre et celle de la mi-session mais avec une fréquence assez basse. Ce manque d'intérêt a été manifesté chez cet étudiant 2 fois durant chacune des deux rencontres. Au lieu d'assumer son rôle au sein de son équipe, il regarde plutôt la caméra ou il quitte carrément la salle pour quelques minutes. Toutefois lors de la dernière rencontre, il nous paraissait plus sérieux. Cette remarque est contradictoire avec les résultats de l'analyse des questionnaires : le profil de cet étudiant est plutôt perfectionniste après l'expérimentation ce qui veut dire qu'il doit toujours chercher à s'assurer que le travail d'équipe sera le plus efficace possible. Concernant l'amélioration de certains de ces «rôles de tâches» et ces «rôles de solidarité» mentionnée plus haut, celle ci peut être expliquée par son profil puisqu'un perfectionniste (voir graphique 11) ne peut que chercher à faciliter la participation des autres et à clarifier les choses. Puisque son souci est, avant tout, la recherche de la perfection. Pour être bref, nous pouvons dire que cet étudiant, n'a pas amélioré son profil de leadership mais son travail au sein de l'équipe reste important. Selon R. M. Belbin (1996), les huit rôles sont complémentaires dans une équipe et sont tous indispensables pour qu'une équipe soit performante.

71

? Pour l'étudiant 12,

Nous constatons une amélioration de 3 de ces «rôles de tâches» à savoir le rôle 2 ( encourage, donne son accord, manifeste de la cordialité, accepte les autres), le rôle 5 (observe le groupe, fait des commentaires sur son fonctionnement) et le rôle 6 (recherche et favorise le compromis). Nous constatons également une amélioration de ces «rôles de solidarité» et particulièrement son rôle 2 (demande de l'information, cherche à clarifier). Cette amélioration va dans le même sens que les résultats de l'analyse des questionnaires (voir graphique 12) puisque cet étudiant à changer son profil de celui d'un «équipier» vers celui d'un «organisateur».

? Pour l'étudiant 14,

Nous pouvons constater une amélioration du «rôle de tâche» 6 ( encourage, donne son accord, manifeste de la cordialité, accepte les autres). Cette amélioration est observée entre la première rencontre de l'équipe et la rencontre de la mi-session. Entre la rencontre de la mi-session et la dernière rencontre, nous observons une certaine stabilité. Nous observons également une amélioration au niveau du «rôle de solidarité» 2 (demande de l'information, cherche à clarifier). Cette amélioration a été constatée entre la rencontre de la mi-session et la dernière rencontre. Les résultats de l'analyse des questionnaires (voir graphique 14), confirme cette amélioration puisque le profil de cet étudiant a été changé d'un profil «équipier» à un profil «organisateur».

72

? Pour l'étudiant 15,

Nous remarquons qu'il a joué presque tous ces «rôles de solidarité» et ces «rôles de tâche». Il était très actif à tous les niveaux. Il a dégagé tout son potentiel afin de réaliser aussi bien son objectif individuel que celui de son équipe. En se référant aux résultats des questionnaires de cet étudiant ( voir graphique 15 ), nous constatons qu'il a changé son rôle avant et après l'intégration de l'APP dans le cours. Avant l'APP, cet étudiant avait un profil «équipier» avec un score représentant 24,29% et un profil «organisateur» après l'APP avec un score représentant 21,43%. Pour l'ensemble, la majorité des étudiants se sont limités aux «rôles de solidarité» et surtout sur la tâche qui consiste à demander de l'information et à clarifier. Le seul étudiant qui a manifesté un certain leadership au sein de l'équipe B est l'étudiant 15. Ceci, nous paraît toutefois normal puisque chaque équipe ne peut avoir qu'un seul leader mais ce qui est plus surprenant, c'est l'absence de tout conflit au sein de l'équipe.

Comme nous l'avons déjà mentionné dans la partie de description des instruments de recherche, J-M. Aubry définit les «rôles de solidarité» comme «étant orientés vers le fonctionnement du groupe en tant que groupe. Ils visent à changer et à maintenir la façon de travailler du groupe, à renforcer, à diriger et à maintenir le groupe en tant que groupe» (Aubry 1994). Ces rôles font partie intégrante de celles du chef d'équipe d'une manière général et du gestionnaire de projet en particulier. Cette tâche a une fréquence importante chez la majorité des étudiants appartenant à l'équipe B (voir l'exemple de l'étudiant 15 à l'appendice 4). Nous estimons qu'il est nécessaire de résumer les résultats relatifs à cette

73

tache dans le tableau 12. Ce tableau représente l'évolution de la tâche 2 du «rôle de solidarité» chez les étudiants de l'équipe B que nous avons filmés.

Tableau 9- Évolution des fréquences de répétition de la tâche 2 des «Rôles de

solidarité»

Fréquences de répétition du rôle de tâche 2 : demande de l'information, cherche à

clarifier

Étudiants de
l'équipe B

Rencontre du 1- 28

Rencontre 2- 25

Rencontre du 3- 25

Fréquences

Fréquences

Fréquences

Étudiant 3

2

5

5

Étudiant 10

4

5

6

Étudiant 11

4

4

6

Étudiant 12

4

6

6

Étudiant 14

5

3

5

Étudiant 15

4

3

4

D'une manière générale, l'analyse des données des enregistrements vidéo confirme les résultats de l'analyse des questionnaires. D'après ces résultats nous ne pouvons pas conclure que tous les étudiants soumis à l'approche d'apprentissage par problème ont pu améliorer leurs habiletés de travail en équipe. Mais indépendamment des conclusions que l'on puisse faire au sujet du développement des habilités de travail en équipe, il est important de voir à ce que l'APP ne soit pas pénalisante en ce qui trait à l'acquisition des

74

connaissances. Dans cette optique, nous estimons intéressant de comparer les notes obtenues par les étudiants soumis à une approche APP et les notes obtenues par les étudiants soumis à une approche traditionnelle.

4.3 Comparaison des notes

Les notes que nous voulons comparer sont celles obtenues par des étudiants soumis à une approche APP (étudiants de l'Université de Québec à Rimouski) et celles obtenues par des étudiants soumis à une approche traditionnelle (les étudiants de l'Université de Trois Rivières) durant la session d'hiver 2002. Ces notes sont obtenues par ces étudiants dans le même examen et dans le même cours «planification et contrôle opérationnels de projet» dispensé par le même professeur.

Tableau 10- Les notes24 relatives aux deux approches

NOTES

APPROCHE
TRADITIONNELLE

APPROCHE APP

Note moyenne

73,81

80,3

Note moyenne de l'examen intra

60,52

72

Note moyenne de l'examen final

69,12

81

Note moyenne du travail de session

82,80

89,7

24 Pour plus de détail voir appendice 8.

75

D'après le tableau 10, nous constatons que la note moyenne obtenue par les étudiants soumis à l'approche APP ( 80,3 ) est supérieure à celles obtenues par les étudiants soumis à l'approche traditionnelle (73,81). Nous pouvons observer la même chose pour la moyenne de l'examen intra (72 pour les étudiants de soumis à l'approche APP et 60,52 pour les étudiants soumis à l'approche traditionnelle), pour la moyenne de l'examen final (81 pour les étudiants soumis à l'approche APP et 69,12 pour les étudiants soumis à l'approche traditionnelle) et pour la moyenne du travail de session (89,7 pour les étudiants soumis à l'approche APP et 82,8 pour les étudiants soumis à l'approche traditionnelle). Pour plus de détails voir appendice 7.

Les résultats académiques nous laissent croire que l'APP n'a pas pénalisé les étudiants soumis à cette approche par rapport à ceux soumis à une approche traditionnelle. En effet, nous observons que toutes les notes moyennes obtenues par des étudiants soumis à l'approche APP ont été supérieures à celles des étudiants soumis à l'approche traditionnelle. Bien évidemment, notre analyse est ici non concluante en ce sens que les deux groupes ne sont pas forcément appareillés. Cependant, et si l'on se réfère aux moyennes obtenues dans ce cours depuis les dix dernières années (de l'ordre de 75%), la moyenne obtenue par le groupe APP se compare très avantageusement à celle des groupes traditionnels.

76

4.4 Limites de la recherche

Ce mémoire de recherche est de type exploratoire. Notre choix est dû à l'absence de tradition de recherche dans le domaine du travail d'équipe en approche d'apprentissage par problèmes.

Notre recherche est tributaire de certains éléments dont l'influence sur les résultats nous pousse à en cerner les limites :

1) Au niveau des instruments de recherche que nous avons utilisés :

? Le questionnaire : malgré les précautions d'usage (anonymat, items, formulation de ceux-ci), il nous est difficile de déterminer si les réponses obtenues correspondent bien aux perceptions des pratiques effectives des étudiants soumis au cours APP sur les différents éléments du questionnaire. Nous ne pouvons pas exclure, en effet, le phénomène de «désirabilité sociale». Ce phénomène se définit comme étant «la tendance à présenter des réponses qui reflètent un déni de pensées qui sont menaçantes au plan psychologique pour un individu, de même que la tendance à présenter une image favorable de soi à autrui» (Eric Frenette et al., 2002)25. Ce phénomène peut avoir quelques incidences sur l'orientation de nos résultats. Nous considérons que ces derniers doivent être pris avec une certaine prudence.

? La grille d'observation : nous ne pouvons pas prétendre à une objectivité totale lors de l'enregistrement et de l'interprétation des données.

25 Eric Frenette et al., Analyse théorique et empirique du concept de désirabilité sociale, ?en ligne? adresse URL : http://www.acfas.ca/congres/congres70/S1217.htm

77

2) Au niveau de la représentativité de l'échantillon :

D'une part, nous n'avons aucune information ni sur le travail actuel ni sur les expériences professionnelles des étudiants soumis au cours APP. D'autre part, trois étudiants se sont retirés de la recherche parmi les 18 étudiants qui ont rempli le questionnaire avant le cours APP.

CONCLUSION

Cette recherche a été réalisée dans le but d'observer une évolution dans le travail en équipe lors de la résolution des problèmes, demandés aux étudiants soumis à une approche d'apprentissage par problèmes. Nous nous sommes intéressés précisément au développement de l'habileté, de la part d'étudiants, à travailler en équipe. Pour ce faire, nous avons utilisé comme outils de mesure le test de Belbin et la grille d'observation de Aubry (1994) pour nous aider à interpréter les données des enregistrements vidéo. Nous avons choisi un certain nombre de profils que Belbin appelle rôles d'équipe. D'un point de vue pratique, nous avons relié ces rôles au développement des habilités de travail en équipe. Ces habilités sont nécessaires pour un chef de projet qui doit avoir plusieurs compétences. Parmi ces compétences c'est la compétence de développement de l'équipe (compétence identifiée par le Management Project Institute PMI) qui nous a intéressée.

Notre recherche est de nature exploratoire. Nous n'avons pas cherché à établir de relation de cause à effet entre la formule pédagogique APP mise à l'essai et le développement d'habiletés. Nous avons plutôt voulu explorer la possibilité d'observer des changements, dans la capacité des étudiants à développer les habilités de travailler en équipe et d'améliorer leur profil pour qu'il soit le plus proche possible de celui d'un chef d'équipe de projet, durant un cours APP.

79

L'ampleur de cette recherche se limite à l'étude de l'évolution du travail de trois équipes constituées des 15 étudiants inscris dans ce cours. Nous avons alors adapté sous la supervision du codirecteur26 de la recherche une approche d'apprentissage par problèmes en enseignement supérieur permettant de garantir les objectifs rattachés à un cours obligatoire à la «Maîtrise en gestion de projet».

Notre recherche est d'abord originale parce qu'elle a mis à l'essai une approche APP, dans le domaine de la gestion de projet. Notre recherche est également originale parce que nous nous sommes intéressés au travail en équipe dans le cadre de l'APP, un sujet sur lequel, à notre connaissance et après le survol de la revue de la littérature dans le domaine, il n'y a pas d'écrit.

Concernant la méthodologie de la recherche, nous avons respecté le contexte de réalité d'un cours universitaire, auprès d'étudiants qui suivaient un cours obligatoire de leur programme. Pour la collecte des données, nous avons utilisé le questionnaire ou (test de Belbin ou BTRSPI). Nous avons demandé aux étudiants de remplir ce questionnaire avant et après l'expérience. Nous avons également enregistré des vidéos des séances afin de comparer l'exactitude des résultats des questionnaires. Nous avons aussi adapté et mis à l'essai une approche pédagogique APP.

26Enseignant et spécialiste en APP.

80

Nous avons pu observer, suite à nos analyses, que les étudiants soumis à notre cours APP ont, pour la plus part, amélioré au moins l'une des profils «président», «organisateur» et/ou «moteur». Ce sont ces trois profils que nous avons estimés, d'après leurs définitions, les plus proches du profil d'un gestionnaire d'équipe projet. Les rôles ont été également changés dans l'équipe où nous avons observé un certain développement d'habilité de travail en équipe. Les résultats académiques ont été également meilleurs que ceux obtenus par les étudiants qui n'ont pas été soumis au cours APP (APPENDICE 8).

Les résultats de notre recherche auraient peut être été plus probants si le temps consacré à la collecte des données avait été plus important. Mais nous pouvons, tout de même, soutenir l'idée selon laquelle l'approche d'apprentissage par problèmes peut être une méthode d'enseignement plus adéquate pour former des diplômés en gestion de projet ayant les habilités nécessaires pour gérer une équipe de projet. Pour cette raison, nous recommandons vivement pour que d'autres recherches soient orientées vers la formation de la gestion de projet et l'approche d'approche d'apprentissage par problèmes tout en évitant les obstacles que nous avons rencontrés. Nous invitons également les responsables et les enseignants du programme de «Maîtrise en gestion de projet» à réfléchir à la possibilité de généraliser l'approche d'apprentissage par problèmes sur l'ensemble du programme, cette approche pouvant constituer une caractérisation originale de ce programme. Cette approche semble de plus répondre aux besoins des étudiants en matière de travail en équipe surtout que ceux ci n'auront pas le choix de collaborer avec d'autre intervenants en projet. Par ailleurs, et suite à des entretiens informels avec les étudiants qui ont été exposés à

81

l'approche d'apprentissage par problèmes, nous avons été impressionnés par le fait que tous témoignaient en faveur de l'utilisation de cette approche d'apprentissage et de sa généralisation dans le programme de «Maîtrise en gestion de projet».

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Sallie M. Henry and K. Todd Stevens, Analyzing Software Teams Using Belbin's Innovative plant role sites internet: http://www.radford.edu/~kstevens2/ISTall.pdf

APPENDICE 1

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT*

La recherche a pour but de mettre à l'épreuve une approche d'apprentissage par problème dans le cours «planification et contrôle opérationnels de projet ». Ce cours, tout en poursuivant des objectifs pédagogiques respectant les exigences des programmes de maîtrise en gestion de projet, sert les fins d'une recherche.

Des données de recherche seront donc prélevées de deux façons durant ce cours et seront utilisées de façon strictement confidentielle. Ainsi nous vous demandons de Répondre à un Questionnaire, à deux reprises, sur votre travail en équipe. De plus nous vous demandons la permission de filmer un maximum de cinq séances de votre travail d'équipe.

Votre participation est volontaire. Vous pouvez à tout moment vous retirer du projet sans subir quelque conséquence que ce soit.

Toutes les données qui seront colligées sont confidentielles. En aucun cas, votre nom ne sera associé à l'étude. Un code sera utilisé pour remplacer votre nom. Seuls le chercheur, le directeur de la recherche et le codirecteur de la recherche auront accès à la liste des noms pour des fins d'analyse. Aucun résultat individuel ne sera communiqué à qui que ce soit.

Brahim Aitssi, Étudiant à la Maîtrise en gestion de projet

* L'utilisation du masculin dans ce document a pour but de simplifier la lecture du texte.

86

Bruno Urli, professeur et directeur de la recherche Claude Galaise, Professeur et codirecteur de la recherche

Après avoir reçu et compris les explications relatives à ma participation au projet de

recherche et suite à la lecture du présent formulaire, je consens à ce que des données de ce projet de recherche me concernant soient prélevées durant les activités du cours. Il est entendu que ces données demeureront strictement confidentielles.

NOM: (Lettres moulées s.v.p.)

SIGNATURE DATE

APPENDICE 2

QUESTIONNAIRE SUR LE TRAVAIL D'ÉQUIPE

Les réponses à ces questions sont strictement confidentielles et ne serviront qu'à observer si la démarche d'apprentissage que nous allons entreprendre ensemble donne des résultats significatifs au niveau des compétences en travail d'équipe. Ce questionnaire se situe donc dans un cadre de recherche et ne peut en aucun cas venir influencer votre situation personnelle.

Pour chaque partie du questionnaire, vous disposez d'un total de dix points, à attribuer aux affirmations correspondant le mieux à votre comportement. Ces points peuvent être répartis sur plusieurs affirmations; le cas échéant, ils peuvent être distribués sur toutes les affirmations, le total de dix points peut également être attribué à une seule affirmation.

Merci de votre collaboration.

Nom de l'étudiant Prénom

Date

L'utilisation du masculin dans ce document a pour but de simplifier la lecture du texte.

88

Partie 1 - Ce que je crois apporter à l'équipe

A. Je pense être apte à discerner et exploiter rapidement des opportunités nouvelles.

B. Je suis capable d'une bonne collaboration avec une grande variété de personnes.

C. L'un de mes atouts naturels est la production d'idée.

D. Mon talent réside dans mon aptitude à stimuler les gens dès lors que j'ai détecté que leur contribution aux objectifs de groupe peut être précieuse.

E. Mon aptitude à persévérer fait partie dans une large mesure de mon efficacité personnelle.

F. Je suis prêt à faire face à une impopularité temporaire quand le résultat final le justifie.

G. D'une façon générale, je suis capable de sentir ce qui est réaliste et ce qui est susceptible d'être réalisé.

H. Je peux présenter les arguments logiques en faveur d'autres stratégies, sans introduire de partialité ou de préjugé.

Total

10

Total

10

89

Partie 2 - Mes défauts éventuels dans le cadre d'un travail d'équipe sont

peut-être que

A. Je ne me sens à l'aise que si le travail est bien structuré, bien encadré, et bien conduit dans son ensemble.

B. J'ai tendance à être trop généreux envers les personnes dont le point de vue nécessite considération mais n'ont pu s'exprimer pleinement.

C. J'ai tendance à trop parler quand le groupe aborde des idées nouvelles

D. Il m'est difficile, à cause de mon objectivité, d'avoir des relations spontanées et enthousiastes avec mes collègues.

 
 

E. On me trouve parfois énergique et autoritaire lorsqu'il faut passer à l'action.

F. J'ai du mal à prendre la tête du groupe, peut-être parce que je suis trop sensible à l'ambiance du groupe.

G. J'ai tendance à me laisser entraîner par les idées qui me viennent à l'esprit et à perdre de vue de ce qui se passe autour de moi.

H. Il arrive souvent à mes collègues de penser que je me préoccupe inutilement des détails et des risques d'erreurs ou d'échecs.

90

Partie 3 - Quand je suis impliqué dans un projet
avec d'autres personnes

A. J'ai une certaine aptitude à influencer les gens sans les mettre sous pression.

B. Ma vigilance constante évite que des erreurs et des omissions par inattention ne soient commises.

C. Je suis prêt à passer à l'action pour éviter les pertes de temps lors de la réunion ou que l'objectif principal ne soit pas perdu de vue.

D. On peut compter sur moi pour apporter des idées originales.

E. Je suis toujours prêt à appuyer une bonne suggestion dans l'intérêt général.

F. Je m'intéresse vivement aux idées et aux développements les plus récents.

G. Je crois que ma capacité de jugement peut m'aider à faire prendre de bonnes décisions.

H.

10

On peut compter sur moi pour que le travail essentiel soit organisé. Total

91

Partie 4 - L'approche du travail de groupe qui me caractérise pourrait être définie de la façon suivante

A. J'ai sincèrement envie de mieux connaître mes collègues.

B. Je n'hésite pas à remettre en cause les opinions des autres ou à défendre moi-même une opinion minoritaire.

C. Je peux généralement trouver des arguments pour rejeter les propositions de mauvaise qualité.

D. Je pense que je suis doué pour faire avancer les choses lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre un projet.

E. J'ai tendance à éviter les évidences et à faire des propositions inattendues.

F. J'apporte un brin de perfectionnisme à tout travail que j'entreprends.

G. Je suis prêt à contacter des personnes de l'extérieur du groupe.

H. Bien que toutes les opinions m'intéressent, je sais me faire ma propre idée quand il faut prendre une décision.

Total

10

 
 

92

Total

10

Partie 5 - Un travail me procure de la satisfaction dans les situations suivantes

A. J'aime analyser les situations et peser le pour et le contre de tous les choix possibles.

B. Ce qui m'intéresse, c'est de trouver des solutions pratiques aux problèmes posés.

C. J'aime avoir impression de contribuer à de bonnes relations de travail.

D. Je peux fortement influencer sur les décisions.

E. J'apprécie de rencontrer des personnes susceptibles de m'apporter quelque chose de nouveau.

F. Je peux amener les gens à se mettre d'accord sur le choix de l'action à entreprendre.

G. Je me sens à l'aise lorsque je peux consacrer toute mon attention à une tâche.

H. J'aime aborder un domaine qui stimule mon imagination

93

Total

10

Partie 6 - Si l'on me confiait une mission difficile avec peu de temps pour l'accomplir et impliquant des personnes que je ne connais pas

A. J'aimerais disparaître dans un coin pour élaborer une stratégie permettant de sortir de l'impasse avant d'entreprendre toute démarche.

B. Je serais prêt à collaborer avec la personne ayant montré l'approche la plus positive.

C. Je trouverais le moyen de réduire l'ampleur de la tâche, en définissant quels individus pourraient m'apporter l'aide la plus utile.

D. Mon sens naturel de l'urgence aiderait à garantir que nous respections le planning.

E. Je crois que je garderais la tête froide, gardant ma capacité de réfléchir correctement.

F. Je crois que je garderais la finalité en tête, malgré les pressions.

G. Je serais prêt à diviser le groupe de façon positive et constructive, si je sentais que le groupe ne fait pas de progrès.

H. Je serais prêt à diviser le groupe de façon positive et constructive, si je sentais que le groupe ne fait pas de progrès.

94

Total

10

Partie 7 - En ce qui concerne les problèmes que je rencontre en travail de groupe

A. Les autres peuvent me reprocher d'être trop analytique et insuffisamment intuitif.

B. Mon souhait de m'assurer que le travail est correctement effectué peut gêner le débat.

C. J'ai tendance à m'ennuyer relativement vite et à attendre qu'un ou deux membres me stimulent et ravivent mon intérêt.

D. J'éprouve des difficultés à commencer, avant que les objectifs me soient clairement définis.

E. Je ne suis pas toujours capable d'exprimer et de classifier les idées complexes qui me viennent à l'esprit.

F. Je sais que j'exige des autres des choses que je ne sais pas faire moi-même.

G. J'hésite à faire admettre mon point de vue lorsque je rencontre une réelle opposition.

H. J'hésite à faire admettre mon point de vue lorsque je rencontre une réelle opposition.

APPENDICE 3

TABLEAUX* DE SYNTHÈSE DU QUESTIONNAIRE

Tableau 1 : Synthèse du questionnaire pour chaque individu :

Il s'agit de rapporter les points dans les cases correspondantes : A, B, C....H.

Individu 1

Points attribués à chaque affirmation

Profils

Partie 1

Partie 2

Partie 3

Partie 4

Partie 5

Partie 6

Partie 7

Total

Organisateur

G

A

H

D

B

F

E

 

Président

D

B

A

H

F

C

G

 

Moteur

F

E

C

B

D

G

A

 

Planteur

C

G

D

E

H

A

F

 

Explorateur

A

C

F

G

E

H

D

 

Rationnel

H

D

G

C

A

E

B

 

Équipier

B

F

E

A

C

B

H

 

Perfectionniste

E

H

B

F

G

D

C

 

Total

10

10

10

10

10

10

10

70

* Adaptés de H-P. Maders (2000). P. 140-141

96

Tableau 2 : Synthèse du questionnaire pour l'ensemble de l'équipe : Il s'agit de reporter les résultats de tous les individus composant l'équipe.

Profils

Total des scores de l'individu 1

Total des scores de l'individu 2

Total des scores de l'individu 3

 
 
 

Total des scores
par profil de
toute l'équipe

Organisateur

 
 
 
 
 
 
 

Président

 
 
 
 
 
 
 

Moteur

 
 
 
 
 
 
 

Planteur

 
 
 
 
 
 
 

Explorateur

 
 
 
 
 
 
 

Rationnel

 
 
 
 
 
 
 

Équipier

 
 
 
 
 
 
 

Perfectionniste

 
 
 
 
 
 
 

Total

70

70

70

70

70

70

 

APPENDICE 4

GRILLE D'OBSERVATION*

Exemple : étudiant 15

RÔLES

1ére

RENCONTRE

RENCONTRE DE
LA MI-SESSION

DERNIÈRE
RENCONTRE

- Fréquences +

- Fréquences +

- Fréquences +

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

A. Rôles de tâches

 
 

1. Facilite la participation des autres, ouvre les communications.

 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 

?

 
 
 
 
 

2. Encourage, donne son accord,
manifeste de la cordialité, accepte les autres.

?

 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 

* Grille d'observation tirée et adaptée de Aubry 1994. p. 103-104

98

3. Propose un idéal.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4. harmonise les différences entre les participants.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5. Observe le groupe, fait des
commentaires sur son fonctionnement.

 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 

?

 
 
 
 

6. Recherche et favorise le compromis.

?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 

7. Résume, fait des liens entre les idées ou entre les activités des membres.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

B. Rôles de solidarité

 
 

1. Amorce, propose des idées
nouvelles, stimule le groupe.

 

?

 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 

?

 
 
 

2. Demande de l'information, cherche à clarifier.

 
 
 

?

 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 
 

?

 

3. Donne ses opinions personnelles, ses convictions intimes.

?

 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 
 

?

 

4. Donne de l'information comme
expert ou d'après ses connaissances ou expériences personnelles.

?

 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

99

5. Oriente, définit la progression du groupe par rapport à ses objectifs.

 
 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 
 
 
 

6. Reformule ou explicite par des

exemples, des suggestions, des
solutions de rechange.

?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

?

 

7. Résume, fait des liens entre les idées ou entre les activités des membres.

?

 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 

C. RÔLES INDIVIDUELS

 
 

1. Manifeste ouvertement un manque d'intérêt.

 
 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 

?

 
 

2. Cherche à dominer le groupe, à imposer son autorité ou à manipuler le groupe ou certains membres du groupe.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3. Attaque le groupe ou les individus.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4. Cherche à mobiliser l'attention du groupe sur lui.

?

 
 
 
 
 
 
 

?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

100

5.

Bloque, s'oppose ou résiste plus que de raison, ramène un problème déjà résolu, est toujours «contre».

6. Demande de l'aide, de la sympathie, semble manquer d'assurance, se sous-estime.

7. Utilise le groupe comme auditoire.

APPENDICE 5

SYLLABUS DU COURS

 

UQAR/UQTR

MGP7121 - Planification et contrôle opérationnels de projet

ÉNAP - local 3130
Hiver 2002

Professeur Bruno Urli

bruno_urli@uqar.qc.ca

L'universalité et l'adaptabilité des principes que sous-tend le management de projet en font une discipline de premier plan au niveau international et fort utile au développement de projets de tout genre à travers le monde. Le management de projet est l'art de diriger et de coordonner des ressources humaines, matérielles, financières et informationnelles tout au long de la vie d'un projet en utilisant des techniques de gestion modernes pour atteindre des objectifs prédéfinis d'envergure, de coût, de temps, de qualité et de satisfaction des participants. Le gestionnaire de projet doit voir à la planification, à la direction et au contrôle du projet. En plus de son rôle de pilote, il joue également un rôle de leader par la motivation des membres de son équipe, par l'instauration de moyens de communication efficaces et par la résolution de conflits survenant tout au long des différentes phases du projet.

Objectif général du cours

L'objectif général de ce cours est de permettre à l'étudiant-e d'acquérir les connaissances et de développer les habiletés nécessaires pour la planification, l'organisation et le contrôle des délais et des coûts des projets

Plus spécifiquement, l'étudiant-e doit au terme de ce cours:

? Être capable de situer les techniques et systèmes de planification, de suivi et de contrôle de projets dans le cadre plus vaste du management de projets.

102

· Maîtriser l'utilisation des différentes techniques de planification, de suivi et de contrôle généralement utilisées en gestion de projets et être en mesure de les appliquer à des situations concrètes.

· Être capable de développer des systèmes de gestion appropriés à la planification et au contrôle de projets.

· Maîtriser l'utilisation d'un logiciel de gestion de projet et en l'occurrence MSProject2000

Le cours MGP-7121 est un cours obligatoire du programme de maîtrise en gestion de projet, et fait partie avec les cours de «Conception de projet » (MGP-7111 et 7112), « Management des équipes de projet » (MGP-7130) et « Processus et systèmes de support en gestion de projet » (MGP-7122) d'un bloc intégré présentant les fondements généraux de la gestion de projets.

Méthodologie

Dans le cadre de ce cours, nous utiliserons une approche pédagogique particulière, l'Approche Par Problèmes (voir l'annexe). L'APP est une approche pédagogique structurée d'analyse de problèmes concrets d'un domaine professionnel particulier. Avec cette approche, le problème sert de motivation à l'apprentissage. Les étudiants y sont confrontés sans étude ou présentation préalable, et ont alors à déterminer les connaissances qu'ils possèdent et celles qu'il leur manque pour le solutionner. L'acquisition de nouvelles connaissances se fait entre les rencontres de travail prévues, en fonction des besoins individuels. Afin d'assurer la rigueur dans le déroulement de ce cours, tout au long de la session, chacune des rencontres sera tenue en respectant des étapes prescrites, la durée de chacune de ces étapes étant variable en fonction des besoins de chaque groupe de travail.

Contenu du cours

1. La structuration et la planification du projet

· La planification et le contrôle en G.P

· Le découpage du projet (WBS)

· L'ordonnancement des tâches du projet

· Typologie des problèmes d'ordonnancement

· La méthode potentiel-étapes

· Calcul de l'ordonnancement et calcul des marges

· Le réseau de précédence La planification des ressources

o Les problèmes de nivellement des ressources

o Les problèmes de lissage des ressources

· Élaboration du plan de base (Baseline)

· Plans et programmes d'affectation des ressources

103

· Élaboration des budgets de réalisation

· La mise en oeuvre dans Microsoft Project 2000

2. Le suivi et le contrôle du projet

· Les différents types de suivi

· Gestion de la configuration et des modifications

· La mesure de l'avancement

· L'analyse des écarts.

· Les actions correctives et suivi.

· Planning et contrôle intégré

· La mise en oeuvre dans Microsoft Project 2000

3. Bilan et perspectives d'avenir

· La gestion d'un portefeuille de projets et ses problèmes

Références bibliographiques

BERCZI, A. « A risk Analytic Treatment of CPM/PERT Type Networks Using Linear Programming Methodology », Project Management Journal, Septembre 1984, p. 39-54. Bernard, J & Paker M, "Les Plannings", Les Editions d'Organisation, Paris, 1985

Buttrick, Robert, Gestion de projet en action, Les échos éditions, 2000

CHVIDCHENKO, I et CHEVALLIER, J., Conduite et gestion de projets, CEPADUES-Éditions, 1993

CHVIDCHENKO, I., Gestion des grands projets, CEPADUES-Éditions, 1990.

Cleland, David I., King, William R.; Project Management Handbook; Van Nostrand Reinhold; 1988.

CORY, K.A. «Fundamentals of Master Scheduling for Project Manager», Project Management Journal, vol. xvi, no 2, June 1985, p. 78-89.

Genest, Bernard-André et Tho Hau Nguyen; Principes et techniques de la gestion de projets; Deuxième édition; Les éditions sigma delta; Laval; 1995;Chapître 1.

GIARD, V. Gestion de projets, Economica, 1991.

GOODMAN, L.J. and R.N. Love (ed.). Project Planning and Management : An Integrated Approach, Pergamon Press, Toronto, 1980.

HARAN, G., Méthode PERT, gestion et ordonnancement de projets par la méthode du chemin critique, Eyrolles, 1995.

KERZNER, J. Project Management : A System Approach to Planning, Scheduling and Control, Van Nostrand, 1995 (5ième édition).

Meredith, Jack R., Mantel, Samuel J. Jr.; Project Management, A Managerial Approach; John Weiley & Sons; Second Edition; 1989; Chapter 1.

Moder, J & Phillips C, "Project Management with CPM and PERT", Van Nostrand Reinhold, New York, 1970

Poulin, Y, Gestion de projets - généralités,

http://www.enap.uquebec.ca/poulin/yves.poulin.html

104

VALLET, Gilles. Techniques de planification de projet, Dunod entreprise, Paris, 1991.Archibald,

Vallet, Gilles; Techniques de planification de projets; Dunod entreprise; Paris 1991. VILLEMAIN, C., La planification opérationnelle, AFNOR-Gestion, 1991.

Mode d'évaluation

un examen intra individuel de 2 heures (tous documents permis ) 30%

un examen final individuel de 2 heures (tous documents permis ) 30%

un travail sur la planification d'un projet avec MsProject 40%

Calendrier des rencontres

Dates

Objet

14/01

Présentation générale

21/01

Mandat1

28/01

Rencontre équipe et mandat2

11/02

Rencontre équipe et mandat3

25/02

Rencontre équipe

4/03

Msproject2000

11/03

Intra et mandat4

25/03

Rencontre équipe

8/04

Msproject2000

22/04

Final

 

Sites Web en Gestion de projets mémoires et thèses du réseau de l'Université du Québec: Institut de gestion de projets et des programmes (France) Management de projet technique (méthodes et outils), A guide to the Project Management Body of Knowledge - PMBoK Association francophone de management de projet (France) portail de la communauté des managers de projets (France) http://www.pmi.org http://www.elsevier.nl/inca/publications/store/3/0/4/3/5/index.htt http://www.projectnet.co.uk/pm/pmnewpro.htm http://www.projectmanagement.com/main.htm http://www.worldbank.org/html/pic/projcycl.htm http://www.msproject.com/ http://www.infogoal.com/mba/mbaprj.htm

 

Annexe sur l'APP

INTRODUCTION

L'utilisation de problèmes, durant un cours, grève le temps normalement alloué à des exposés magistraux. C'est pourquoi on rencontre souvent des approches pédagogiques

105

permettant une couverture maximale des matières dans un minimum de temps. Il s'agit, la plupart du temps, d'exposés magistraux où le professeur tente de maximiser la quantité des connaissances communiquées aux étudiants. Ces approches ont le désavantage de laisser peu de place à l'expérimentation, par l'étudiant, de situations problématiques demandant l'application de connaissances. Or, dans le domaine de la gestion de projets, tous semblent d'accord sur l'importance à accorder au développement d'habiletés favorisant l'application de connaissances à des situations de pratique réelle.

Notre objectif est de favoriser à la fois l'acquisition des connaissances et le développement de la compétence puisque les connaissances sont des ressources essentielles devant être mobilisées pour qu'il y ait manifestation de la compétence. C'est de cet objectif que découle notre volonté de placer les étudiants dans un contexte de pratique et c'est ce qui nous a motivé à utiliser une approche d'apprentissage par problèmes (APP) pour atteindre les objectifs du présent cours. Cette approche n'est pas nouvelle. Elle est utilisée depuis quelques 35 années, principalement dans les secteurs de la santé et plus particulièrement en médecine. Elle a donc fait ses preuves et c'est pourquoi nous l'utilisons en toute confiance pour ce cours.

FORMULE PÉDAGOGIQUE D'APPRENTISSAGE PAR PROBLÈMES

L'APP est une approche pédagogique structurée d'analyse de problèmes concrets d'un domaine professionnel particulier. Avec cette approche, le problème sert de motivation à l'apprentissage. Les étudiants y sont confrontés sans étude ou présentation préalable, et ont alors à déterminer les connaissances qu'ils possèdent et celles qu'il leur manque pour le solutionner. L'acquisition de nouvelles connaissances se fait entre les rencontres de travail prévues, en fonction des besoins individuels.

L'APP est une approche par laquelle on demande aux étudiants de construire leurs connaissances en travaillant sur des problèmes. Les problèmes sont présentés aux étudiants de telle sorte à les inciter à utiliser des raisonnements requis par la pratique. En travaillant sur les problèmes, les étudiants découvrent l'information qui demande un apprentissage pour sa bonne compréhension. L'information ainsi acquise intègre plusieurs disciplines et est structurée selon le contexte du problème. L'approche APP que nous utilisons vise l'atteinte d'objectifs éducatifs bien précis qui sont:

? acquérir une vaste base de connaissances qui est intégrée, retenue en mémoire à long terme, structurée pour une application aux problèmes, rappelée en association avec les indices présents dans les problèmes et imbriquée dans un processus de raisonnement professionnel ;

? développer des habiletés au raisonnement professionnel efficace et efficient ;

? développer une habileté pour l'auto-apprentissage efficace, efficiente et réflexive ;

? développer des habiletés dans la compréhension des problèmes, dans le choix des actions à poser, dans la communication et dans les relations interpersonnelles ;

106

· développer une motivation intrinsèque pour l'apprentissage, le questionnement et la compréhension ;

· s'immerger dans la culture et les valeurs de la profession et se préoccuper des ambiguïtés de la pratique et des limites des connaissances, de la possibilité d'avis d'experts différents, des responsabilités civiles et professionnelles, des dilemmes moraux et éthiques ainsi que de la complexité de la pratique de la profession ;

· développer l'habileté au travail en groupe en favorisant la collaboration, l'assistance aux pairs dans leur apprentissage, l'apprentissage par les pairs ainsi que l'acceptation des rétroactions constructives et la capacité d'en donner.

précisions sur le fonctionnement de l'approche

lin projet est soumis à chacune des équipes de travail en début de session. Le professeur y joue le rôle du client et ce projet doit être entièrement réalisé durant le trimestre. Le projet a été scindé en plusieurs étapes, en accord avec les objectifs pédagogiques particuliers fixés par le professeur. Nous considérons chacune des étapes comme un problème à résoudre. Pour tous ces problèmes, chacune des équipes de travail a un certain nombre d'objectifs précis à atteindre. Pour atteindre ces objectifs, il est indispensable de bien définir le problème à résoudre et ensuite de l'analyser adéquatement. lin consensus doit exister, au sein de l'équipe, sur cette définition et sur cette analyse. Par la suite, chaque membre de l'équipe de travail est en mesure d'identifier ses besoins en apprentissage. Cet apprentissage individuel est fort important et demande une recherche exhaustive d'informations ainsi qu'une étude des informations colligées. Chaque étape du projet, ou chaque problème à résoudre, se déroulera sur une période de deux semaines consécutives, la deuxième semaine servant à intégrer les apprentissage individuels. Quelques détails supplémentaires, concernant la définition et l'analyse du problème, ainsi que l'identification des besoins en apprentissage et l'étude individuelle sont présentés ci-après.

Définition du problème

· Résumer le problème en quelques phrases courtes.

· Dresser une liste de questions reliées au problème.

· Ne conserver que les questions les plus pertinentes, se limiter à l'essentiel (consensus).

107

Analyse du Problème

· À partir de la liste des questions, utiliser les connaissances personnelles de chacun des membres du groupe pour formuler des propositions de réponses et/ou d'explications.

· Faire la synthèse ordonnée de l'évolution des discussions. Changer l'ordre des questions, en grouper, en ajouter, en biffer...

· Faire un schéma si applicable.

Identification des besoins en apprentissage

· Formuler des questions d'étude en relation avec la liste élaborée précédemment, pour combler les déficits de connaissances ou renforcer les explications.

· Établir un ordre de priorité dans les questions d'étude.

· Répartir les questions d'étude et suggérer les ressources les plus appropriées (références, personnes ressources, autres).

· Il revient au groupe de décider de la répartition des tâches d'apprentissage, mais tous devraient couvrir les objectifs d'apprentissage les plus importants.

Étude individuelle

· Élaborer une stratégie de recherche et d'étude correspondant aux objectifs d'apprentissage (planifier le temps).

· Identifier les sources d'information les plus appropriées.

· Étudier (lire) et dégager les éléments les plus importants en en faisant une synthèse.

· Préparer les interventions à faire auprès du groupe lors de la deuxième rencontre.

CONCLUSION

La liberté de parole, l'égalité des membres et le droit à l'erreur sont des règles fondamentales visant à assurer le fonctionnement optimal d'un groupe de travail. Personne n'a à s'empêcher d'émettre une opinion de peur d'être jugé par ses collègues. En APP, plus les idées émises sont nombreuses, plus riche est la discussion et plus les membres ont la chance de développer leurs capacités à interpréter, clarifier, préciser, rejeter, confirmer ou enrichir diverses hypothèses de travail.

La première préoccupation de Mike Richard est d'identifier et d'évaluer correctement les différentes activités qui doivent être réalisées. A ses yeux, le développement d'une formule

APPENDICE 6

EXEMPLE DE PROBLÈME (ENSEMBLE DE MANDAT)

LE CAS SINGER

Traduction libre de "D.U. Singer Hospital Products Corp." Par Besner, Claude
Présenté dans Project Management: A Managerial Approach
de Jack R.Meredith et Samuel J.Mantel,
John Wiley and Sons, Inc. 1985

La Société D.U.Singer se propose de développer et de lancer un produit antiseptique de longue durée dont le succès commercial semble assuré. Par ailleurs, la société n'en est pas à sa première expérience en développement de produit et est donc en mesure d'estimer avec un très haut degré de probabilité sa capacité d'en assurer le développement technique et le succès commercial.

La direction a donc donné instruction à la Division des produits antiseptiques de prendre en charge ce développement et de présenter un plan de travail permettant d'identifier toutes les activités jusqu'à la mise en production du produit. Le plan de mise en marché et les autres plans qui doivent suivre la mise en production devront être préparés séparément, après que le plan de développement aura été présenté.

La responsabilité de ce projet a été confiée au Groupe de recherche et développement de la Division. Mike Richard, le scientiste qui a réalisé une première formulation du produit, s'en est vu confier la direction. Un support est aussi requis des autres unités de la société, en l'occurrence du Groupe d'intervention sur les emballages, du Service du génie, du Service des achats, du Groupe de production des produits hospitaliers, du Groupe de production des produits emballés et du service de la maintenance.

109

finale concernant les principaux ingrédients du produit apparaît comme une opération relativement routinière. Les autres aspects de la question concernent la couleur, l'odeur et les additifs qui doivent donner au produit sa consistance. Heureusement, les principales décisions permettant au produit de se conformer à la réglementation concernant les produits pharmaceutiques ont déjà été prises et il n'y a pas de doute que la documentation qu'il fournira aux organismes de réglementation sur le produit final sera suivie d'une approbation rapide.

Mais il reste aussi d'autres problèmes: l'emballage, qui constitue une de ses premières préoccupations, le développement de procédures de production en conformité avec les politiques et standards de la compagnie, la sélection, l'acquisition et l'installation des équipements et toute la procédure de mise en opération.

Soucieux de définir le projet correctement, Mike demanda une entrevue avec S. L. Mander, le vice-président du Groupe.

Lorsqu'il demanda à Mander où s'arrêtaient ses responsabilités, celui lui retourna la question. Comme il était préparé à cette réponse, il répliqua qu'il aimerait considérer que sa contribution serait terminée lorsqu'il sera en mesure de préciser le procédé de production. Ils ont convenu que, conformément aux pratiques de Singer, cette responsabilité s'arrêterait lorsque les unités de production fonctionneraient à 80% de la capacité totale de production avec un rendement de 95%. Cette capacité totale de production a été fixée à 10 millions de litres par année.

"Mais j'aimerais te rappeler", lui dit Mander, "que tu dois satisfaire aux normes de tous les organismes gouvernementaux de réglementation tout en respectant nos propres spécifications internes. Et tu sais que la Division de la production exige, à juste titre à mon avis, une description détaillée et écrite des procédures de production."

Convaincu qu'il disposait de suffisamment d'informations sur le sujet, Mike commença à envisager comment il pourrait atteindre ces résultats. Sa première démarche en ce sens fut de rencontrer P.H. Docent, le directeur de la recherche.

"J'aimerais bien qu'on commence le plus rapidement possible à nous intéresser à cette question mais les concepteurs disent qu'il y a trop d'incertitude et qu'ils ne bougeront pas

110

"Je crois que tu es très naïf si tu t'imagines que tu peux t'attaquer directement à la formulation finale de ton produit" lui dit Docent. "D'abord, tu dois présenter un rationnel pour ce produit. Il s'agit d'une démarche formellement définie dans les politiques de la société. Le Marketing et la Production voudront certainement donner leur avis à cette étape et il faudra que tu obtiennes un accord de toutes les unités concernées de la société. Et toutes ces étapes seront revues par le Comité exécutif. Tu ne devrais pas avoir de problème si tu fais tes devoirs correctement mais il faut t'attendre à prendre un bon huit semaines de travail pour cette étape."

"C'est certainement une façon explicite d'expliquer la situation" répondit Mike "et il me faut compter 12 semaines pour définir la formulation du produit. Et je sais que je ne peux pas préciser les spécifications du produit avant que la formulation soit finalisée. Il faut donc compter un autre trois semaines."

"C'est exact mais, pendant qu'on travaille sur les spécifications du produit, tu peux aussi poursuivre la rédaction de la documentation destinée aux organismes de réglementation. Tu n'as pas besoin de toutes les spécifications pour commencer ce travail mais tu ne pourras le terminer avant que les spécifications du produit soient complètement établies."

"Oui, mais j'ai de la difficulté à croire que nous pouvons rédiger ces documents et obtenir l'approbation du produit en trois semaines même si l'Environnement est absolument convaincu que ça peut être fait."

"A mon avis ça peut être fait dans ce cas à cause du travail préparatoire qui a déjà été réalisé. Bien sûr, je ne dis pas que cet estimé de trois semaines est aussi certain que nos autres estimés. Il suffirait d'un changement d'équipe à l'Agence de réglementation et nous pourrions fort bien être dans le pétrin. Mais une fois que tu as les spécifications et l'approbation du produit tu peux déjà commencer à travailler sur le processus de production."

111

avant qu'ils aient les spécifications, la documentation et l'approbation du produit. Par ailleurs, ils promettent une réponse relativement rapide: six semaines pour concevoir le processus de production au complet."

"C'est une excellente équipe Mike et, bien sûr, tu sais que tu n'as pas à les attendre pour t'attaquer au problème d'emballage. Tu peux déjà commencer à travailler sur un concept d'emballage aussitôt que le rationnel du produit aura été accepté. Selon mon expérience, il te faudra un bon huit semaines. Il te faudra travailler pour éviter que le système se mette à tourner à vide."

"Mais aussitôt que le concept d'emballage aura été développé nous pouvons déjà commencer à identifier les matériaux d'emballage requis, ce qui devrait prendre approximativement six semaines. Par la suite, nous pouvons travailler sur le processus d'emballage (h), ce qui ne devrait pas prendre plus de huit semaines" conclut Mike. C'est alors qu'il réalisa que, bien que les connaissances générales de Docent lui était très utiles, il devait voir le directeur de la Production.

"La première étape, suite au développement des processus de production et d'emballage", dit le Directeur de la production, "est de réaliser une étude complète des unités de production requises. Tu ne pourras pas réaliser cette étude en moins de quatre semaines et cette étude doit précéder la préparation de la liste des équipements à acheter. Bien sûr, aussitôt que le développement des processus de production et d'emballage sera terminé, tu pourras commencer à préparer la description des procédures de production et d'emballage "

"Mais," dit Mike, "puis-je vraiment finaliser la rédaction des procédures de production avant les équipements soient installés ?"

"Non, tu as parfaitement raison. Mais tu peux quand même rédiger une partie de ces procédures et les finaliser après que les équipements seront installés."

112

"Donc, ceci veut dire que la rédaction devra se faire en deux étapes, la première qui devrait durer 7 semaines, avant que les installations soient terminées et la seconde d'une durée probable de 3 semaines, après la fin de ces installations."

"C'est exact. Maintenant tu réalises que la dernière chose qui te resteras à faire est de faire un essai sur ces équipements pour t'assurer qu'ils permettent un niveau satisfaisant de production."

"D'accord. Mais j'imagine que, à cause des ajustements, je dois prévoir six semaines pour ce travail." Le directeur de la production acquiesça. Mike poursuivit "ce dont je ne suis pas certain est de pouvoir réaliser toutes les installations en parallèle."

"Tu peux laisser le service des achats commander les équipements de production , d'emballage et de support . Ces équipements peuvent être commandés aussitôt que la liste des équipements est terminée et l'installation de ces équipements peut débuter dès leur réception."

"Combien de temps croyez-vous qu'il faut pour cette installation ?" demanda Mike. Le Directeur de la production estima que l'achat et le délai de livraison prendraient 18, 8 et 4 semaines respectivement pour les équipements de production, d'emballage et de support et que l'installation pour chaque type d'équipement pourrait se faire en 4 semaines. "Dès lors, je peux considérer que j'aurai terminé mon mandat lors que j'aurai remis une description des procédures et que j'aurai fait la preuve que nous pouvons atteindre un rendement de 95%" dit Mike. Le directeur de la production approuva mais rappela à Mike que les achats d'équipements ne pouvaient débuter avant que la liste des équipements soit terminée et approuvée, ce qui devrait pouvoir se faire en trois semaines.

Le Comité exécutif fixa la date de début du projet le 11 décembre 2000 et demanda à Mike de prévoir la date de fin des travaux. Cette demande impliquait que le Comité accepterait le plan que Mike lui soumettrait mais ce dernier savait pertinemment qu'on lui demanderait comment on pourrait réduire la durée du projet. Toutefois, son travail de planification était

113

clair: il devait prévoir les besoins en ressources et composer avec les contraintes de calendrier de la meilleure façon possible (voir Annexe 1).

A cette fin, Mike devait maintenant se préoccuper des besoins en ressources, ce qu'il décida de faire en établissant la liste des activités et en demandant à chaque groupe de prévoir la quantité de travail requise pour leur contribution en regard de chacune de ces activités. Ces précisions sont présentées à l'Annexe 2 (qui sera remise avec le mandat 2).

Pour permettre à Mike de couvrir la dimension financière de sa planification, le Service de la comptabilité lui souligna qu'il fallait compter un coût de 600$ par semaine par employé. Cet estimé global des coûts était requis par le Directeur de la comptabilité.

Par ailleurs, Mike savait que, selon les procédures de D.U. Singer, toute planification devait couvrir au moins les points suivants:

· Description des objectifs

· Structure de fractionnement des travaux

· Présentation du réseau d'activités

· Identification du chemin critique

· Calcul du réseau sans tenir compte des besoins en ressources

· Présentation de l'histogramme des ressources ? pour chaque type de ressources ? pour l'ensemble des ressources

· Présentation de la courbe cumulative des besoins en ressources financières (coûts) ? couvrant le coût des ressources humaines uniquement

? couvrant l'achat des équipements uniquement

? couvrant les ressources humaines et l'achat des équipements

· Établissement d'un échéancier basé sur le meilleur nivellement possible de l'ensemble des ressources sans prolonger la durée du projet de plus de 15%

· Une révision des besoins en ressources financières en tenant compte de ce nivellement et en considérant que le coût d'achat d'un équipement est imputé au projet au début de l'activité requérant cet équipement.

APPENDICE 7

EXEMPLE D'UN MANDAT

Mandat 1, lundi 21 janvier 2002

Dans ce premier mandat, il vous est demandé d'aider Mike à construire le référentiel du projet, à estimer la durée du projet, à présenter tout cela au comité exécutif et à être prêt à répondre aux questions de la direction. Vous devez donc lui fournir un petit dossier à cet effet.

Pour vous aider à cerner le mandat, vous devez être à même de répondre aux questions suivantes :

· Quel est le projet en question, quels sont ses objectifs?

· Quelle démarche Mike a-t-il utilisé dans cette phase d'élaboration du référentiel, et celle-ci semble-t-elle adéquate?

· Quels sont, à l'issue de cette démarche, les différentes activités à réaliser dans le cadre de ce projet? Comment peut-on documenter ces activités (quelles sont les informations pertinentes pour ces activités)?

· Par ailleurs, ces activités ne peuvent pas être réalisées de n'importe quelle manière, elles doivent satisfaire certaines contraintes de précédence ou d'antériorité. Afin de donner une représentation plus complète du projet à Mike, quel(s) outils de représentation pouvez-vous lui suggérer d'utiliser.

· Quelle est la date de fin estimée des travaux?

· Quelles sont les activités qui déterminent cette date estimée de fin des travaux?

Annexe 1

Les journées travaillées sont de 8 heures par jour, de 8h à 12h et de 13h à 17h. Le personnel travaille cinq (5)

jours par semaine (du lundi au vendredi) , donc des semaines de 40 heures.

Par ailleurs, certains jours sont chômés, en l'occurrence :

25/26 décembre 2000

1,2 et 3 janvier 2001

16 au 20 juillet 2001 et 23 au 27 juillet 2001

24/25 et le 31 décembre 2001

1 et 2 janvier 2002

N.B : Voir notes moyennes par équipes des étudiants soumis à l''APP à la page suivantes.

APPENDICE 8

NOTES DES ÉTUDIANTS

Cours de « MGP7121 - Planification et contrôle opérationnels de projet » (Hiver 2002)

Étudiant

de l'UQTR (cours traditionnel)

note Intra final session total

 

Étudiant

de l'UQAR (Cours APP)

INTRA

note (30%) final session total

étudiant

étudiant

a

15

17,65

15

80

48,16

16

32,0

33,7

C

85,0 44,1

b

27

31,76

15

80

51,69

8

63,0

66,3

B+ 71,0

85,0

75,2

C

14

16,47

41

80

54,37

13

63,0

66,3

B+ 64,0

95,0

77,1

d

45

52,94

45

80

64,49

15

60,0

63,2

B 80,0

90,0

78,9

e

46

54,12

55

80

67,28

3

65,0

68,4

B+ 77,0

90,0

79,6

f

38

44,71

65

80

67,43

6

75,0

78,9

A- 76,0

85,0

80,5

g

52

61,18

50

80

67,79

10

61,0

64,2

B 88,0

90,0

81,7

h

47

55,29

58

80

68,32

7

82,0

86,3

A 80,0

80,0

81,9

i

45

52,94

64

80

69,24

12

70,0

73,7

B+ 84,0

90,0

83,3

j

46

54,12

78

80

73,03

5

60,0

63,2

C+ 88,0

95,0

83,3

k

55

64,71

69

80

73,43

2

60,0

63,2

B 91,0

95,0

84,2

l

46

54,12

83

80

74,28

4

83,0

87,4

A 73,0

95,0

86,1

m

51

60,00

81

80

75,25

9

84,0

88,4

A+ 85,0

85,0

86,0

n

67

78,82

64

80

75,71

11

77,0

81,1

A 86,0

90,0

86,1

o

52

61,18

82

80

75,79

14

80,0

84,2

A 88,0

90,0 87,7

p

51

60,00

84

80

76,00

1

80,0

84,2

A 84,0

95,0 88,5

r

50

58,82

89

80

76,96

 
 
 

s

76

89,41

62

80

77,85 moy=

72,0

81,0

89,7 80,3

t

58

68,24

84

90

83,06

 
 

10,4

u

59

69,41

89

90

84,60

 
 
 

V

59

69,41

91

90

85,10

A+

87

 

w

74

87,06

74

90

85,26

A

83-87

 

X

67

78,82

98

90

89,21

A-

80-83

 

y

73

85,88

94

90

89,97

B+

74-80

 

z

73

85,88

98

90

90,97

B

71-74

 

Moy=

60,52

69,12

82,80

73,81

B-

68-71

 

ectyp=

19,21

 
 

11,32

C+

65-68

 
 
 
 
 
 

C

62-65

 
 
 
 
 
 

E

0-61

 

116

NOTES MOYENNES PAR ÉQUIPE DES ÉTUDIANTS SOUMIS À L'APP

ÉQUIPE

ÉTUDIANTS

NOTES

NOTES MOYENNES DE
CHAQUE ÉQUIPE

 

1

88,5

 

A

4

86,1

83,75

 

5

83,3

 
 

13

77,1

 
 

3

79,6

 
 

10

81,7

 
 

11

86,1

 

B

12

83,3

82,88

 

14

87,7

 
 

15

78,9

 
 

2

84,2

 
 

6

80,2

 

C

7

81,9

81,56

 

8

75,2

 
 

9

86

 





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