Section2 : Développements empiriques qui
traitent les interactions entre gouvernance et IDE
L'objectif de cette section est d'examiner
les résultats de la littérature empirique sur l'impact de la
gouvernance sur l'IDE. En effet, bien que l'importance des institutions ne soit
pas un thème nouveau dans la théorie économique, les
travaux empiriques ont pris du retard et n'ont connu une croissance
accélérée qu'au cours des années 1990, notamment
avec l'apparition d'un nombre croissants d'indicateurs sur les mesures des
différentes dimensions de la gouvernance. Ces travaux ont permis de
clarifier l'anneau entre gouvernance et IDE
I. L'impact de la bonne gouvernance sur l'IDE
De nombreux travaux empiriques et théoriques ont
analysé l'impact de la bonne gouvernance sur l'IDE dans les pays en
développement et les pays émergents sans aboutir à un
schéma unificateur satisfaisant. Alors que certaines études
soutiennent la thèse selon laquelle, les aspects de la gouvernance ont
un effet suprême sur l'attraction des IDE vers les pays
récepteurs, d'autres par certains estiment que les IDE constituent une
panacée pour les ennuis socioéconomiques et un levier pour la
croissance et le développement dans les pays d'accueil notamment ,les
équilibres macroéconomiques, (Bouklia et Zatla, op.cit) et les
créations d'emplois (Mainguy, 2004) , d'autre part, ces effets portent
sur les transferts technologiques entre firmes étrangères et
firmes locales (Blomström et Kokko, 1998). Certaines études ont
même cherché à déterminer les prés requis ou
conditions initiales (stabilité politique, les droits de
propriété, le niveau de la corruption, infrastructures) pour que
la gouvernance puisse empêcher les marchés de fonctionner de
manière optimale, et donc d'attirer les multinationales de s'implanter
dans les pays d'accueil (Kinda, 2010).
Donc l'amélioration de la qualité de la
gouvernance en particulier les politiques (la protection des droits de
propriété, les traitements non-discriminatoire des investisseurs
étrangers) d'investissement affecte positivement les flux d'IDE (OCDE,
2011; APD, 2005).
Adhikary (2011), Kim (2010), Caerano et Galego (2009) et Basu
et Srinivasan (2002) ont conclu qu'il y a une forte relation entre
qualité de gouvernance et investissement direct étranger, en
effet la bonne gouvernance y compris la transparence et la
crédibilité donne aux investisseurs une évaluation claire
des risques d'investissement et des différents coûts à
supporter, de plus, elle améliore la prévisibilité des
réglementations et réduit les incertitudes ce qui encourage les
investisseurs étrangers à investir.
La relation entre la qualité des institutions et l'IDE
a fait l'objet d'un foisonnement de travaux théoriques et empiriques.
Amal, Roboch et Thiago (2010) ont étudié
l'impact des facteurs institutionnels et macroéconomiques sur les IDE en
Amérique latine durant la période 1996-2008 en utilisant un
modèle de données de panel, parmi les six variables
institutionnelles (stabilité politique, efficacité de
gouvernement, Etat de droit, qualité de règlementation, voix et
responsabilité et le contrôle de corruption) il y a que la
stabilité politique qui a un coefficient positif et significatif sur
l'IDE et l'efficacité du gouvernement qui a un coefficient significatif
et négatif, les autres variables ont des coefficients n'ont pas
significatif.
Dans la même structure, Keefer et Knack (1997)
suggèrent que les cadres politique et institutionnel pourraient
être parmi les contraintes à la convergence des pays
marginalisés. Selon ces auteurs, les évanouissements
institutionnels peuvent léser à l'investissement et
réduire la capacité d'un pays à bénéficier
des avancées technologiques des pays développés.
En se basant sur un certain nombre de déterminants se
rapportant à la relation entre les IDE et la bonne gouvernance (tel que
la qualité des institutions, la stabilité politique,
qualité de réglementation, contrôle de corruption, etc.) ,
l'étude de Adkikary et Mengistu (2011) a conclu que l'effet de la
bonne gouvernance sur les entrées d'IDE pendant la période
1996-2007 dans un échantillon de 10 pays en voix de développement
et 20 pays développés en utilisant un modèle de
données de panel avec effets fixes, le résultat montre que les
six indicateurs de gouvernance y compris Stabilité et absence de
violence, efficacité du gouvernement, primauté du droit,
contrôle de corruption, qualité de règlementation et
responsabilité ont une grande influence sur l'attraction des IDE.
Kolstad et Villanger (2008) montrent à travers une
étude de 57 pays pendant la période 1989-2000 que la
qualité institutionnelle et la démocratie se sont des facteurs
fascinants pour l'attraction des IDE plus que la stabilité
politique.
Samimi et Ariani (2010) ont étudié l'effet de la
bonne qualité de la gouvernance sur l'investissement direct
étranger. L'étude porte 16 pays du Moyen-Orient et Afrique du
Nord (MENA) pendant la période 2002-2007. Ils ont utilisé trois
indicateurs de gouvernance à savoir le contrôle de la corruption,
la stabilité politique et la règle de droit publié par
l'Institut des Ressources Mondial. Ils ont conclu que ses trois variables ont
amélioré la qualité de la gouvernance et ils ont un effet
positif sur les entrées des flux d'IDE dans les pays MENA.
La littérature économique consacrée
à déterminer le positionnement des IDE aborde
l'élément démocratique dans le sens large du terme.
Sur la base de la littérature persistante, la
majorité des études empiriques soutient l'idée selon
laquelle les investissements multinationaux permanents seraient
attirés par la consolidation de la démocratie. Harms et Ursprung
(2002) ont étudié l'impact de deux éléments
démocratiques sur les investissements transnationaux durables entrants
de 62 pays en développement entre 1989 et 1997. Ils aboutissent, pour
leur part, à un coefficient significativement positif des « droits
politiques » et des « libertés civiles » à travers
leurs régressions. En outre, les résultats de ces auteurs
soutiennent que, plutôt que d'agir comme un frein, le taux de
syndicalisation d'une économie lui permettrait de recevoir plus
d'IDE.
Contrairement au résultat précédente
,Jakobsen et de Soysa (2006) trouveront une relation inverse à partir
des mêmes données en ajoutant simplement 46 pays d'accueil
à l'échantillon retenu tout en changeant la variable
dépendante sous forme logarithmique.
En effet, un système institutionnel efficace et
transparent réduit l'incertitude dans l'environnement des affaires et
améliore la prévisibilité des réglementations ce
qui renforce les investisseurs à investir. Selon le rapport sur le
développement dans le monde (2003) « les institutions sont les
règles et les systèmes d'organisation qui favorise une
coordination des comportements humains et la suivit d'un développement
durable et équitable ».
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