4) La théorie de l'internalisation
Cette théorie inspire ces fondements de la
théorie de l'imperfection de Hymer (1960,1976), sur la base des
intuitions de Coase (1932), et Williamson (1975). Alors, les premiers
jalons de cette idée remontent à l'analyse, de Buckley et
Casson (1976), Lundgren (1977), et Swedenborg (1979), qui ont expliqué
le développement des IDEs par le biais de la théorie des
coûts de transactions.
Au terme de cette doctrine, l'anneau entre le processus
d'internalisation et la multinationalisation d'une firme quelconque est le
suivant : une firme multinationale est développée lorsque
l'internalisation des marchés s'opère à travers les
frontières du pays d'origine de la firme.
Rappelons que, cette théorie repose sur trois
axiomes ; « l'objectif de la firme est de maximiser son
profit dans un univers de concurrence imparfaite ; la firme
créée son propre marché interne afin de contourner les
imperfections sur le marché de biens intermédiaires aussi bien
que sur le marché de produit final (limitation de la circulation
des produits à cause des barrières douanières et
quotas) ; l'internalisation à travers les frontières
nationales génère les multinationales » (Buckley
et Casson,1976).
En garantissant sa position sur le marché interne
la firme décide de choisir entre servir un marché
extérieur par l'exportation ou par la création du réseau
de sous-traitance, ou bien localiser une partie de ses activités sur un
autre marché en créant des filiales afin de minimiser les
coûts de transactions , et de même contourner les imperfections des
marché.
En effet, l'acquisition des ressources, l'internalisation et
la traduction d'informations sur les marchés étrangers sont des
conditions préparatoires à l'internationalisation (Liesch et
Knight, 1999). Ultérieurement, Buckley et Casson (1996) suggèrent
que le partenariat accélère la cadence de l'innovation
technologique et la mondialisation des marchés.
Pour conclure, Buckley et Casson(1976) Stipulent que la firme
multinationale est une entreprise qui préfère internaliser
ses activités avec l'étrangers, (exporter, céder une
licence de fabrication, faire faire à l'étranger et importer
ensuite,...etc.).
5) Le modèle OLI (Ownership, Location and
Internalisation avantage)
Le thème de l'IDE se retourne aux idées
développées par l'économiste Dunning (1977) qui traduit
une approche globale des facteurs explicatifs de l'investissement direct
(paradigme OLI ou approche éclectique) dans laquelle apparaissent des
éléments comme la concurrence imparfaite, les avantages
comparatifs (brevet par exemple) ou l'internalisation des coûts de
transaction. D'un point de vue microéconomique, le modèle OLI
(Ownership, Location and Internalisation avantage), permet d'assembler les
conditions qui doivent être satisfaites pour qu'une entreprise s'engage
dans un IDE.
Le paradigme OLI contour une composition d'avantages qui
conduit une firme à investir à l'étranger. Une firme
multinationale décide de s'implanter à l'étranger si trois
types d'avantages sont assemblés
· Les avantages Spécifiques (O :
Ownership)
Une compagnie multinationale détient des avantages
spécifiques vis-à-vis des firmes concurrentes fondées sur
la possession d'actifs tangibles ou intangibles : avantage technologique,
brevet, savoir-faire ou connaissances spécifiques. Ces actifs lui
permettent de simplifier ses coûts et de dominer le marché.
La littérature théorique sur l'investissement
stratégique se réalise sur ce type d'argument pour montrer que
l'Investissement Direct Etranger constitue pour la firme multinationale un
engagement crédible. Elle devient capable de contrôler
l'arrivée de concurrents potentiels et peut se trouver en situation de
préemption sur son marché (Motta M., 1992).
· Les avantages de localisation (L :
Location advantages)
Les avantages particuliers permettent à la firme
d'exporter, mais pas d'investir à l'étranger ; seuls les
avantages liés à la localisation constituent une exigence
nécessaire pour l'IDE.
Le choix de positionnement se rapporte essentiellement aux
caractéristiques propres aux pays. Les motivations des firmes
multinationales sont liées à la recherche de profits :
réduire les coûts de transaction et de production en prenant en
compte les diverses possibilités offertes par chaque pays, en exploitant
les potentialités de réaliser des économies
d'échelle ou encore d'entrer à de nouveaux marchés.
· Les avantages d'internalisation (I :
Internalization specific advantages )
En s'implantant à
l'étranger, l'entreprise multinationale parvient à internaliser
les coûts de transaction. Elle détale ainsi de passer des accords
de coopération ou de remettre une licence à une ou plusieurs
firmes locales.
Le choix de l'internalisation dépend de facteurs
particuliers aux secteurs industriels notamment, les coûts
d'implantation, la nature des activités et des facteurs institutionnels
telle que la structure des marchés en présence d'asymétrie
d'information.
Tableau2 : Les avantages de la
multinationalisation des entreprises selon Dunning
(1981)
Avantages de propriété
|
Avantages de localisation
|
Avantages d'internalisation
|
Propriété technologique
Taille, économie d'échelle
Différentiation des produits
Dotations spécifiques
Accès aux marchés
Multinationalisation antérieure
|
Prix des inputs
Qualités des inputs
Coûts de transport
Coût de communication
Distance culturelle
|
Baisse des coûts de transaction
Réduction de l'incertitude
Contrôle de l'offre et qualité
Contrôle de l'organisation
|
Source: Dunning (1981), Economic
analysis and multinational entreprises, édition Allen & Unwin,
Londres, p.69
|