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Soutenabilité des finances publiques des pays exportateurs de pétrole de la zone CEMAC. Cas du Tchad.

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par Kem-madje Erick TELIMSEIN
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L?AFRIQUE DE L?OUEST UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO-DIOULASSO (UCAO/UUB) - MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L?OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER EN SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION OPTION : MACROECONOMIE ET GESTION DU DEVELOPPEM 2015
  

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1.1.3. Aspects humains

Le Tchad est un pays vaste et de faible densité humaine. Il connaît pourtant d'importants contrastes, le Nord et le Centre représentent les deux-tiers de la superficie du pays et comptent environ 30 % de la population totale. Ces régions sont peuplées de populations négro-africaines et sahariennes disparates, mais toutes musulmanes, appartenant aux groupes linguistiques sahariens, soudanais oriental et central.

Les Arabes (de souche, métissés et négro-africains arabisés), musulmans, occupent trois grandes zones de peuplement, au Nord (nord-ouest du Kanem), au Centre (Batha, Guéra, Chari-Baguirmi et nord du Ouaddaï) et au Sud-est (Salamat), représentant environ 14,5 % de la population tchadienne. Les Hadjaraïs (8,5 %), nom de désignation ethnique, communément attribué aux divers groupes ethniques (plus en référence à la région administrative qu'à leurs

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divergences culturelles ou religieuses) qui peuplent le centre et le centre-ouest du pays, groupes linguistiques afro-asiatique, tchadique, nilo-saharien, bongo baguirmi, sara baguirmi, baguirmi, soudanais oriental et central, sont majoritairement musulmans. Néanmoins, il existe une minorité de chrétiens voire des animistes dans cette partie du territoire.

Enfin, le Sud-Ouest, chrétien, musulman et très marginalement animiste, est composé de populations négro-africaines appartenant aux groupes linguistiques tchadien et soudanais central (Saras 30 %, Ngambayes 5,5 %, Toupouris, Kotokos, Baguirmis, Massas, et autres 9,5 %).

1.1.4. Structure de l'économie

L'activité économique est portée par le dynamisme des secteurs agricole et pétrolier grâce notamment à la mise en oeuvre des projets de l'État en matière industrielle, énergétique et agropastorale. À cause des aléas climatiques subis par le secteur agricole en 2011 et 2012 l'inflation a connu une accélération à 7 % en 2012. Elle est retombée à 3.1 % en 2013.

L'évolution attendue des productions de coton et surtout de pétrole laissent espérer pour les cinq prochaines années une augmentation des recettes d'exportation. Ces ressources additionnelles pourront contribuer au financement du programme d'investissements publics dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie gouvernementale d'émergence économique. Mais la mobilisation des ressources financières exigées pour la réalisation de ce programme affecte la viabilité des comptes publics. À moyen et long terme elle est de nature à peser négativement sur les positions budgétaires du pays.

À ce premier défi s'ajoute un second qui tient à la nécessité d'améliorer fortement le cadre budgétaire de l'économie tchadienne par la mise en place d'une stratégie d'assainissement financier crédible. L'accession du point d'achèvement de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), dont le point de décision a été atteint en 2001, et la signature d'un programme de référence avec le Fonds monétaire international (FMI) devraient y contribuer grandement. Cet effort de consolidation budgétaire pourrait aussi être soutenu et renforcé par une diversification des sources actuelles de croissance de l'économie à travers la création de chaînes de valeur dans trois domaines pour lesquels le Tchad dispose de fortes potentialités : l'élevage, le coton et la gomme arabique. Un tel processus de diversification permettrait de générer des ressources fiscales supplémentaires en élargissant l'assiette de l'impôt grâce à des gains en valeur ajoutée et de créer de nouveaux emplois dans ces trois

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secteurs. Il contribuerait aussi au renforcement du secteur manufacturier et permettrait au Tchad d'accélérer la transformation structurelle de son économie et de rendre sa croissance plus inclusive.

Après l'année 2011 marquée par un fort repli, l'économie tchadienne a repris son élan. La croissance du PIB a atteint 7.2 % en 2012 contre 1.6 % en 2011 et devrait rester soutenue pour progresser à 7.4 % en 2013 et11.5 % en 2014.

Le secteur primaire a contribué à la croissance pour 0.96 point de PIB en 2012, grâce notamment à l'élevage, à l'agriculture industrielle et vivrière. Malgré de fortes inondations la production céréalière a plus que doublé, passant de 1.66 millions de tonnes pour la campagne 2011/12 à 3.7 millions de tonnes en 2012/13. Les actions publiques pour l'aménagement de grands périmètres agricoles, la distribution de semences améliorées et la mise à disposition dans les différentes régions du pays d'un millier de tracteurs ont contribué à l'accroissement de la valeur ajoutée dans l'agriculture.

La contribution du secteur secondaire à la croissance du PIB a été de 3.22 points en 2012, grâce à la bonne tenue du secteur manufacturier et du bâtiment et des travaux publics (BTP), à la montée en puissance des nouvelles industries du secteur énergétique, de la construction, du raffinage, et à la filière coton, avec la relance de la société étatique Cotontchad. Le secteur pétrolier a moins fortement contribué à la croissance en raison d'une baisse de la production liée aux difficultés géologiques rencontrées par les opérateurs dans le bassin de Doba.

Le secteur tertiaire reste important en termes de création d'emplois. Sa contribution à la croissance du PIB s'est élevée à 3.02 points en 2012. La bonne tenue des activités liées aux transports, aux télécommunications, aux activités commerciales et les embauches opérées dans la fonction publique ont concouru à la croissance de l'emploi au Tchad en 2012.

La formation brute de capital fixe a été le principal facteur de hausse de la demande globale en 2012 avec une contribution à la croissance du PIB de 4.9 points. Le niveau d'investissement global, qui a augmenté de 7.9 % Par rapport à 2011, et de 19% dans le secteur pétrolier, en est à l'origine. La consommation finale, essentiellement soutenue par la progression des dépenses de consommation privée, a contribué à l'évolution du PIB à hauteur de 4.6 points en 2012. S'agissant des échanges extérieurs, la demande extérieure nette a pesé négativement sur la croissance (-2.3 points).

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Tchad

Une poursuite du redressement de la croissance entamé en 2012 après le fort recul enregistré en 2011 est prévue en 2013. Les changements et améliorations attendus à très court terme dans le secteur de la production de l'énergie électrique et l'entrée en fonction des zones d'activités industrielles permettront de conforter les prévisions pour 2013 et 2014.

Leur réalisation dépendra aussi de l'évolution du secteur pétrolier. Selon le rapport du Collège de contrôle et de surveillance des ressources pétrolières publié en 2012, la production annuelle de pétrole au Tchad s'est élevée à 41 880 000 barils.

Le Tchad à adhéré à l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) en 2007 et a acquis le statut de pays candidat en avril 2010. La publication, en 2012, des rapports de l'ITIE pour les années 2007, 2008 et 2009 a confirmé que les revenus tirés de l'activité pétrolière représentent la principale composante des recettes budgétaires : 74 % en 2007, 81 % en 2008 et 49 % en 2009. En 2012, les revenus pétroliers ont contribué pour près de 80 % aux recettes totales de l'État.

Au plan économique et industriel, les effets induits par l'activité pétrolière constituent de puissants relais pour la croissance du pays. Ils restent toutefois conditionnés à la capacité des opérateurs déjà présents à maintenir leur niveau de production dans les prochaines années. S'agissant des nouveaux opérateurs, la mise en exploitation dans les deux années à venir des gisements pétroliers de la compagnie canadienne Griffiths devrait permettre d'accroître le niveau de la production. Quant à la CNPC, une augmentation significative de sa production dans la région de Bongor compenserait le ralentissement de la production observé sur les premiers gisements exploités au Tchad et lui offrirait la possibilité d'exporter le surplus.

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