2.3. ATTITUDES DES POPULATIONS EN CAS DES CATASTROPHES
Dans la ville de Bukavu; avant, pendant et après la
crise déclenchée par une catastrophe naturelle interviennent
diverses réponses des populations exposées, qui induisent les
effets de la catastrophe. Ces réponses s'expriment par des modes de
comportement contrastés, variables dans l'espace, dans le temps, entre
les sociétés et en leur sein. Ces variations dépendent
d'un petit nombre de seuils socioculturels qui vont façonner le
comportement humain en cas de catastrophe (Jean-Claude Thouret et al. 1996).
2.3.1 ATTITUDES ET SEUILS SOCIOCULTURELS
BURTON définis trois seuils socio-culturels de
comportement dont :
La prise de conscience, l'action de mitigation ou
atténuation des dommages ou de leurs effets et le refus menant à
une modification radicale (Burton et al. 1978). A Bukavu, une fois les
populations incitées, elle sont conscientes du danger auquel sont
exposées et comprennent qu'elles peuvent faire beaucoup pour
réduire les pertes socio-économiques dus aux catastrophes
naturelles, en prenant quelques actions d'atténuations des dommages,
dont par exemple la construction des murs de soutènement des parcelles
en majorité, en plantant des arbres antiérosifs, canalisation
d'eau etc. avec des catastrophes naturelles toujours fréquentes et
graves dans la ville, la délocalisation des populations sur les sites
estimés sans risque est la dernière solution qu'envisagerait le
pouvoir politique.
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Ces seuils constituent autant d'étapes que l'individu
ou le groupe peut atteindre par une amélioration de la perception du
risque. Ainsi quatre modes principaux de réponse sociale peuvent
être distingués en situation d'une crise de catastrophe (Mileti,
1993)
1 Mode de l'absorption passive de l'endommagement
répété, qui s'explique par l'absence de conscience du
risque chez l'individu et/ou l'absence de préparation à la crise
chez la communauté génèrent la
vulnérabilité,
2 Mode de l'acceptation de l'endommagement : elle intervient
quand le seuil de prise de conscience est acquis. Ce mode se traduit par un
ajustement temporaire et partiel aux effets des catastrophes, grâce au
partage des pertes et des coûts des dommages.
3 Mode de la réduction de l'endommagement par une
atténuation individuelle ou collective avant, pendant et après la
catastrophe. Ici la nécessité d'avoir des plans de protection et
d'évacuation dans des villes.
4 Mode de la modification radicale à priori du
comportement social en cas de crise, une fois le seuil de refus
dépassé. Modifier revient à intervenir a priori et deux
façons sur les conséquences des désastres : changer le
mode d'occupation du sol et délocaliser les populations menacées
et les reloger sur des terrains constructibles et présumés sans
danger.
La modification radicale exprimant une volonté
politique sous la forme d'une planification urbaine préventive à
long terme s'avère très efficace lorsqu'elle est relayée
par l'action communautaire.
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