b) L'histoire de l'Ukraine
Initialement peuplée par les Scythes, puis par les
Sarmates, l'Ukraine subit plusieurs vagues d'invasions barbares avant que les
Varègues ne s'y installent et ne fondent, en 822, la principauté
de Kiev, capitale du premier État russe aux XIe et XIIe
siècles.
Au XIIIe siècle, les Mongols envahissent la
région, provoquant le démembrement de la Russie kiévienne.
À l'ouest, la principauté de Galicie-Volhynie, fondée en
1199, souffre moins de l'invasion mongole que le reste de la région,
mais passe sous le contrôle de la Pologne au XIVe siècle. Au
même moment, Kiev et sa région sont conquises par la Lituanie,
puis deviennent possessions polonaises. La Pologne, cependant, ne
réussit pas à soumettre les Cosaques zaporogues, alliés de
la Russie.2
Les terres situées à l'est du Dniepr sont
cédées à la Russie en 1667, lors du traité
d'Androussovo. Le reste de l'Ukraine, à l'exception de la
1 Idem, p.50
2 Marchand, P., op.cit., p.70
1 Idem, p.89
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Galicie rattachée à l'Empire austro-hongrois de
1772 à 1919, est annexé par l'Empire russe après le second
partage de la Pologne en 1793.1
Au cours de la Première Guerre mondiale, à la
suite de la Révolution bolchevique de 1917, l'Ukraine, où un
puissant nationalisme n'a cessé d'être entretenu, proclame son
indépendance. Dans le même temps, en Galicie, en Bucovine et en
Ukraine carpatique, les Ukrainiens sous domination autrichienne
s'affranchissent et fondent, en 1918, leur propre république en Galicie
orientale ; celle-ci ne tarde pas à rejoindre l'Ukraine russe pour
former une fédération. Un an plus tard, cependant, la Galicie
orientale devient un protectorat polonais après la conférence de
Paris.
Proclamée en novembre 1917, la République
autonome ukrainienne, dirigée depuis Kiev par Simon Petlioura, a face
à elle, dès décembre 1917, une république
soviétique d'Ukraine, soutenue par les bolcheviques, basée
à Kharkiv et dirigée par Rakoski. Occupée jusqu'en
décembre 1918 par les armées allemandes après la signature
du traité de Brest-Litovsk (mars 1918), l'Ukraine, de nouveau
dirigée par le gouvernement de Petlioura, voit se dérouler
jusqu'en 1921 de violents combats qui opposent les armées blanches de
Wrangel et Denikine aux bolcheviques.
En 1920, le gouvernement nationaliste s'allie avec la Pologne
dans une guerre contre la Russie, mais l'avancée des troupes
bolcheviques permet au gouvernement soviétique de prendre le
contrôle de l'Ukraine, finalement partagée lors du traité
de Riga (1921) entre la Pologne, qui se voit attribuer la Galicie orientale et
la Volhynie, et la Russie soviétique, qui crée en 1922 la
République fédérée d'Ukraine.
Jusqu'en 1939, l'URSS fait tout pour éliminer le
nationalisme ukrainien. La république subit la collectivisation
forcée de l'agriculture et la
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réquisition des denrées alimentaires dans les
campagnes, cause d'une effroyable famine en 1932-1933.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, après la
conquête de la Pologne orientale par les Soviétiques en septembre
1939, la Galicie polonaise est rattachée à la RSS d'Ukraine.
Quand les Allemands envahissent l'Ukraine en 1941, les nationalistes
ukrainiens, espérant qu'une république autonome pourrait voir le
jour sous protection nazie, se montrent très favorables à
l'occupation. L'Ukraine est reprise par l'Armée rouge en 1944.
Accusés collectivement de « collaboration », les Ukrainiens
subissent une terrible répression. La même année, des
régions de la Bessarabie et du nord de la Bucovine, qui étaient
roumaines, lui sont rattachées ainsi que la région de
Ruthénie en 1945.
Souvenir de l'ancienne indépendance du pays, la RSS
d'Ukraine devient membre à part entière des Nations unies en
1945. La Crimée, qui faisait partie de la république de Russie,
est rattachée à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954.
À partir de ce moment et jusqu'en 1991, date de la chute du communisme
en URSS, l'histoire de l'Ukraine suit un cours parallèle à celle
de l'URSS.
L'élection présidentielle qui se déroule
à l'automne 2004 entraîne une grave crise politique, après
que le candidat du pouvoir, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, a
été proclamé vainqueur au second tour en dépit des
protestations de l'opposition et des observateurs internationaux en particulier
ceux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE). Un vaste mouvement populaire, prenant le nom de «
révolution orange », manifeste pacifiquement son soutien au
candidat de la coalition d'opposition, Viktor Iouchtchenko, qui porte sur son
visage les traces d'un empoisonnement à la dioxine. Sous la pression de
la rue et de la communauté internationale (Union européenne et
États-Unis en tête), et contre les menées du puissant
voisin russe, la Cour suprême déclare invalide le scrutin en
raison de l'ampleur des fraudes et ordonne la tenue
1 Iouchtchenko, Viktor. Microsoft® Encarta®
2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008. Consulté le 15 janvier 2015
à 09h 00
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d'un nouveau second tour. Cette grave crise politique met en
lumière les divergences entre les régions de l'ouest de
l'Ukraine, pro-occidentales, et sa partie orientale, russophone et favorable
à Viktor Ianoukovitch.
Un nouveau scrutin se tient en décembre 2004, qui voit
Viktor Iouchtchenko l'emporter avec 52 % des suffrages, alors que la
participation s'élève à 77 %. Viktor Ianoukovitch lance
des recours, mais il démissionne finalement de ses fonctions de Premier
ministre quelques jours plus tard, sans toutefois reconnaître sa
défaite. Le nouveau président entend mettre en oeuvre une
politique radicalement différente de celle de son
prédécesseur, qui rompe avec les anciennes pratiques, au premier
chef desquelles se trouve la corruption. Figure de proue de la «
révolution orange », Ioulia Timochenko est nommée au poste
de Premier ministre, et triomphalement investie par le Parlement ukrainien par
375 voix pour sur 450 députés et aucune contre1.
Le nouveau gouvernement ukrainien met en oeuvre la transition
vers une économie de marché nécessaire à son
intégration européenne (notamment un programme de privatisations)
et tente d'affranchir le pays de sa tutelle russe. Toutefois, dès le
printemps 2005, la « guerre du gaz » menée par la Russie,
alors que l'Ukraine est très dépendante de son voisin russe pour
ses importations énergétiques, témoigne de la
difficulté pour la nation ukrainienne de restructurer ses relations avec
son grand voisin et de trouver sa place sur la scène internationale. En
outre, la situation socio-économique se dégrade tandis que la
coalition orange est rapidement fragilisée par des divisions et des
accusations de corruption. Au mois de septembre 2005, le président
Iouchtchenko choisit de limoger le gouvernement et nomme au poste de Premier
ministre un économiste libéral, Iouri Ekhanourov, qui est
approuvé par le Parlement à la suite d'un compromis passé
avec l'opposition, et qui effectue aussitôt une visite officielle en
Russie dans le but d'apaiser les relations entre les deux pays.
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Lors des élections législatives de mars 2006, le
président Iouchtchenko subit un sérieux revers. Avec un peu moins
de 14 % des suffrages (soit 81 des 450 sièges du Parlement), sa
formation Notre Ukraine n'arrive qu'en troisième position,
derrière le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch (32,1 % des
suffrages et 186 sièges) et le Bloc de Ioulia Timochenko (22,3 % des
suffrages et 129 sièges) les socialistes remportent 33 sièges et
les communistes 21.
Plusieurs mois de négociations et des revirements
d'alliance sont nécessaires à la formation, au mois d'août
suivant, d'un gouvernement de coalition entre le Parti des régions et
les socialistes, dirigé par son ancien adversaire, Viktor
Ianoukovitch.
Le système politique rendant toute cohabitation
très difficile, le président dissout le parlement après
plusieurs mois de conflit avec la majorité gouvernementale. Les
nouvelles élections, en septembre 2007, sont remportées par le
Parti des régions devant le Bloc Ioulia Timochenko, en forte
progression, qui détient la majorité en s'alliant à Notre
Ukraine. Ioulia Timochenko est nommée Premier ministre.1
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