L'essentiel pour les puissances du monde c'est
de mettre fin à la crise Ukrainienne que de l'animer, parce que
cette crise a des potentiels et atouts qui pourront relancer le monde dans
une guerre froide.
Michael Gorbatchev
Page | I
Epigraphe
Page | II
Nous dédions ce travail à notre père Kabue
Yangoyi et notre
mère Lupetu Wa Lumu Mado
Kabue Yangoyi Fils
Kabue Yangoyi fils
Page | III
AVANT-PROPOS
Au seuil de ce travail qui sanctionne la fin de nos
études universitaires, il nous est important d'exprimer nos sentiments
de profonde gratitude envers tous ceux qui, de loin ou de près, nous ont
soutenu tant soit peu moralement, matériellement, à franchir ce
pas.
Bien que les difficultés aient été
nombreuses pour réaliser ce travail, nous avons pu faire l'essentiel,
pour présenter une réalité pratique de notre sujet. Il
n'est pas moins vrai que c'est grâce aux concours de plusieurs personnes
que s'est élaborée cette production scientifique.
Nos remerciements s'adressent au corps professoral de
l'université de Lubumbashi en général et en particulier
celui de la faculté des sciences sociales politiques et administratives
sans oublier le département des Relations Internationales pour leurs
soucis de former des futurs cadres universitaires et d'assurer un bon
encadrement quelles que soient les conditions les plus difficiles de la vie,
pour devenir ce que nous sommes aujourd'hui.
Raison pour laquelle nous rendons hommage et adressons nos
profonds remerciements, plus particulièrement au professeur Lwamba
Muganza Justin qui, en dépit de ses occupations, a accepté la
direction de ce travail, il nous a témoigné sa franche
disponibilité à coordonner et à diriger nos pas dans la
recherche scientifique. Ses remarques pertinentes, sa rigueur et ses directives
constructives nous ont permis de présenter cette oeuvre.
Et toi aimable maman Lupetu wa Lumu Mado, oh ! Maman ton image
bénie ne s'effacera jamais dans notre coeur, merci pour ton amour, tes
souffrances pénibles et tes actions énergétiques
consenties afin de structurer la personne que nous sommes aujourd'hui. Le
moment t'est favorable pour que tu éprouves de la joie du fruit de tes
entrailles. Que l'éternel Dieu prolonge tes jours ! Merci pour ton
soutien.
Nos remerciements à toute la famille Lumu et Kabwe:
Odia Lumu Orthence, Ngoyi Mayoyo, Kabwe Muzemba, Dieudonné Mbala,
Tshibangu Rufin. Avec qui nous avons connu la joie et la tristesse.
A toi notre meilleure amie Ilunga Wa Mwamba Esther pour avoir
partagé nos chagrins et soulagé nos peines loin des yeux mais
prêt du coeur.
Avec satisfaction, nous tenons à remercier tous les
compagnons de lutte avec lesquels nous avons combattu dans un climat de franche
collaboration, émaillé d'un esprit scientifique.
Nous pensons ici à : Kasereka Erick, Ursule Mungeya,
Omba Fidèle, Cimanga Trésor, Imbe Serge, Isaac Mungisa, Edouard
Badibanga, Tshinyama Honoré, Makanga Briki, Julio Nkumisongo.
Aux amis et connaissances : Ilunga Willy, Mupasa
Trésor, Muala Roger, Kande Evariste, Kapend Pitchou, Katende Yannick,
Pierrot Okamba, Dimandja Fiston, Emmanuel Kayanda, Sompo Fanny, Bilamba
Heritier, Kabanga Junette, Difuma Simon, Madiau Dieubéni, Kasenda
Cedrick, Rodrigue Kapend, Ntumba Yannick, Mianda Ruth, Mpunga Destin, Ngoy
Patient, Tsasa Norty, Mpala Sylvie, Ilunga Ardy, Shamanya Texas, Kabuayi
Clément, Ruth Kambale, Ngongo David, Godelive Ekodi.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, d'une
manière ou d'une autre, ont contribué à la réussite
de ce travail et de notre formation mais dont les noms ne sont pas cités
par inadvertance trouvent ainsi à travers ce propos notre gratitude.
A tous et à chacun, nous disons merci.
Page | 1
INTRODUCTION
I. PRESENTATION DU SUJET
L'idéologie des nouveaux Etats qui s'opposaient
à l'empereur et au pape, était de maintenir leur
souveraineté donc, de ne pas continuer à dépendre sur une
autre autorité extérieure. La volonté des Etats qui ne
voulaient céder aucune parcelle de leurs souverainetés, fut
consolidée dans le traité de Westphalie du 1648 qui posait les
premières bases du droit public Européen et les premières
règles entre autre (la souveraineté et
l'égalité).1
Le choix de procéder à la clarification
conceptuelle, et de dresser une critique littéraire relative à
notre thématique.
Nous rédigeons notre travail sur l'Ukraine afin de
proposer un cadrage du conflit ukrainien. Cadrer, cela signifie, resituer la
crise ukrainienne dans les différents espaces où elle prend sens.
Ce faisant, nous rompons avec des analogies historiques qui sont tentantes et
trop souvent utilisées au risque de recouvrir des oripeaux (apparence
trompeuse) de l'ancienne guerre froide, ce qu'il y a de neuf dans cette
crise.
Il est en effet trop commode de pointer du doigt le retour de
la guerre froide, d'associer aux événements présents les
épisodes les plus dramatiques de l'entre-deux guerre ou encore de mettre
en équivalence 1914 et 2014. Ces comparaisons, jouant des similitudes
les plus superficielles, risquent fort d'égarer le public. Comparaison,
rappelons-le, n'est pas raison.
La crise ukrainienne se situe dans un mode nouveau
inauguré par la fin du bloc soviétique (1989-1991). Elle ne peut
trouver son sens que dans les transformations ayant affecté le continent
européen, plus largement le reste de la planète.
1 Tshimpanga, M., Notes de cours d'histoire diplomatique,
deuxième graduat Relations Internationales, Université de
Lubumbashi, Lubumbashi, 2011-2012, inédit
Page | 2
Nous nous proposons dans ce travail de lire la crise
ukrainienne à l'aune des grandes ruptures des vingt dernières
années. Nous ne recourons qu'à quelques-unes d'entre elles, ce
travail n'ayant pas vocation à fournir une synthèse
achevée de la crise
L'Ukraine telle qu'on la connaît actuellement est
née en 1991, à la chute de l'URSS, et si on peut parler de pays,
il n'est pas sûr que l'on puisse parler de Nation. Cet état de
fait prend ses origines dans l'histoire, la religion et la langue.
Historiquement, il a bien existé une Ukraine même si elle ne se
nommait pas comme cela lorsque Kiev était la principauté la plus
puissante et la plus organisée du monde slave (Moscou n'existait
même pas alors), mais elle a été détruite par les
mongols et ne s'est jamais remise de ses blessures.
L'Ukraine pourra être un champ de bataille
idéologique entre deux anciens protagonistes qui ont déjà
expérimenté la guerre froide. Si tel est le cas, l'aspect de
guerre froide peut avoir des aspects similaires comme la troisième
guerre mondiale ; ce qui fait énormément peur aux
Européens qui sont alliés directs des Etats-Unis
d'Amérique, telle est la diplomatie du couple franco-allemand qui
était en visite à Moscou pour solliciter une fin de la crise en
Ukraine par la négociation tout en s'opposant à l'intervention
militaire préconisée par les Etats-Unis d'Amérique.
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET
II.1 Choix du sujet
Le choix porté à ce sujet n'est pas un fait de
hasard, parce qu'il est de devoir scientifique que tout chercheur qui aborde un
sujet apporte une ou plusieurs motivations. Pour notre part, nous ne pouvons
rester indifférent devant la situation que connaît l'Ukraine dans
cette crise violente qui semble être importée par les puissances
dites grandes puissances. Les relations internationales étant une
discipline large et complexe, ce sujet est utile et nous permet en tant que
futur analyste des questions internationales
Page | 3
d'appréhender l'attitude de la communauté
internationale. Ce sujet est aussi utile aux chercheurs, car, il leur permet
d'appréhender la quintessence de dilemme d'une relance de la guerre
froide sur la question Ukrainienne.
II.2 Intérêt du sujet
Nous avons attaché beaucoup d'intérêts
à ce sujet vu son importance sur l'interprétation des
phénomènes internationaux qui font que son actualité
scientifique soit toujours guidée par une vision de triple objectif
pratique.
II.2.1 Intérêt sur le plan personnel
Ce sujet nous intéresse individuellement en tant
qu'étudiant d'abord, il nous permet d'obtenir le grade de
licencié en Relations Internationales et il sanctionne la fin de nos
études de deuxième cycle d'une part, et d'autre part en tant que
chercheur en Relations Internationales, il nous permet d'analyser et de
comprendre les phénomènes qui sont à la base de ces
guerres et conflits qui rongent la partie Est de l'Europe et l'Ukraine en
particulier, et aussi d'en proposer une solution.
II.2.2 intérêt sur le plan scientifique
L'étude sur laquelle nous focalisons notre attention
constitue l'un des phénomènes mondiaux qui intéressent les
internationalistes. Cette dissertation qui analyse le conflit Ukrainien et la
relance de la guerre froide nous permet de mettre en pratique certains
enseignements dispensés au Département des Relations
Internationales. Il s'agit notamment de cours tels que les Relations
Internationales, histoire diplomatique, la théorie de coopération
internationale et les techniques de négociations, la
géopolitique, la géostratégie ainsi que la politique
étrangère des grandes puissances. Le résultat de cette
recherche est une contribution à l'évolution de la science
à travers le monde, ce résultat contribue également au
débat scientifique et à mettre des données à la
disposition d'autres chercheurs.
Page | 4
II.2.3 intérêt sur le plan
sociétal
Dans le cadre de contribuer au succès des Relations
Internationales qui sont notre domaine et aussi contribuer à
l'édifice du développement du monde, du continent et de notre
beau pays qui est la République Démocratique du Congo, ce travail
apportera aux générations futures un plus, il leur apportera une
connaissance non seulement par sa présentation mais aussi par sa
méthode utilisée qui est un ensemble de règles ou
procédés pour atteindre la vérité dans les
meilleures conditions.
III. Problématique et hypothèse
III.1 Problématique
La problématique est définit comme un concept
désignant l'ensemble des problèmes que pose une science, un sujet
d'étude dans un contexte idéologique.1 Elle est
l'ensemble des orientations, des hypothèses construites autour d'une
question principale d'analyse qui permettra de traiter le sujet choisi.
Selon Mulumbati, N,.A., la problématique est l'ensemble
d'interrogations que se pose une discipline ou ce que pose un chercheur autour
d'un problème donné en vue de comprendre ou d'expliquer un
phénomène.2 Dans le même ordre d'idée,
Wenu Becker définit la problématique comme une expression de la
préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et
détermine avec l'absolue clarté les dimensions essentielles de
l'objet d'étude que le chercheur se propose de mener.3
Pour notre part, la problématique se conçoit
comme une faculté de poser un problème et une
préoccupation de tout chercheur de trouver une solution aux
problèmes autour d'une préoccupation majeure à savoir :
quel est l'impact du conflit Ukrainien sur la relance de la guerre froide ?
1 Mulumbati, N. A., Introduction à la science
politique, Lubumbashi, Editions Africa, 1977, p. 16.
2 Idem, p. 16
3 Wenu, B., Recherche scientifique : théorie et
pratique, Lubumbashi, Editions Connaissances, 2014, p. 10
Page | 5
III.2 Hypothèses
Avant de présenter nos hypothèses, il convient
de spécifier qu'une hypothèse comporte des qualités. Elle
est valide, précise et provisoire. Cette conclusion s'évoque
parce qu'elle peut être affirmative, car, entant qu'une proposition
provisoire et elle est susceptible d'être révisée,
modifiée même carrément abandonnée en cours de la
recherche.
Selon Wenu Becker, l'hypothèse est une ou plusieurs
propositions qui ne sont que des simples possibilités formulées
en guise de réponses provisoires réservées aux
préoccupations soulevées par la problématique. Les
hypothèses sont des réponses provisoires qui seront, à la
lumière de l'analyse, validées ou
invalidées.1
Mulumbati, N.A. définit l'hypothèse comme une
série des réponses supposées provisoires ; mais
invraisemblables au regard des questions soulignées par la
problématique.2
Pour notre part, l'hypothèse se conçoit comme
des réponses provisoires à un problème posé que
nous voulons analyser sur un sujet scientifique. Ces problèmes ou
réponses peuvent être affirmés ou encore infirmés
dans la suite de notre travail au regard de leurs caractères
provisoires.
En nous basant sur notre sujet, et compte tenu de la question
à laquelle nous sommes appelés à répondre, il nous
sied d'éclaircir que :
La crise de l'Ukraine a profondément transformé
la géopolitique du continent européen; elle est en effet
l'expression du pluralisme géopolitique né de l'effondrement de
l'U.R.S.S. La réintégration de l'Ukraine dans un système
de sécurité russe, ou dominé par la Russie, aurait ainsi
une influence sur la sécurité européenne, rapprochant
l'influence russe des frontières de l'Europe occidentale. Sans
l'Ukraine, affirme Brzezinski, la
1 Wenu, B., op.cit., p. 11
2 Mulumbati, N.A., op.cit., p.16
Page | 6
Russie cesse d'être un empire euro-asiatique. Mais si la
Russie reprenait de l'influence sur l'Ukraine, ne serait-ce qu'au moyen d'une
union comme elle le fait déjà avec la Biélorussie ou dans
le cadre de la C.E.I., elle regagnerait également le potentiel
nécessaire pour redevenir un empire puissant. En outre,
l'indépendance de l'Ukraine, qui a mis fin à l'empire russe, a
offert à la Russie en tant que nation la possibilité de devenir
un Etat démocratique et un partenaire de l'Europe. La reconnaissance de
l'indépendance ukrainienne comme fait politique et juridique
indiscutable figure comme un des indicateurs montrant le progrès de
l'assimilation des valeurs démocratiques ainsi que l'abandon des
tendances impériales en Russie1.
Nous considérons, de notre part, que la première
guerre froide avait comme scène de théâtre l'Allemagne pour
enfin s'étendre dans le monde. Actuellement, l'Allemagne s'est
déjà réunifiée, comme les grandes puissances
cherchent toujours la suprématie mondiale, elles pensent trouver une
nouvelle scène de théâtre de leurs forces, pour l'instant
l'Ukraine en est une victime.
Les grandes puissances tournent autour des
intérêts. Dans le même ordre d'idée, nous trouvons
à ces termes que cet antagonisme n'est rien d'autre qu'une nouvelle
confrontation est-ouest ; ce sont deux systèmes politiquement et
économiquement antagonistes qui s'opposent à l'instar de ce que
fut la guerre froide. Ce conflit Ukrainien a des impacts sur une relance de la
guerre froide.
La forme de cette guerre froide est spatiale. Moscou regrette
la puissance de l'URSS. Et c'est à ce titre qu'il devient un
problème pour l'élargissement continu de l'espace atlantique
à l'Est. Et l'Occident cherche à morceler l'Est pour mieux
asseoir sa suprématie, toutes ces tendances confondues des acteurs
précités qui, font l'impact de la relance d'une nouvelle guerre
froide.
1
http://www.regard-est.com/home/breve
contenu.php?id=156 consulté le10/12/2014 à 02h 30
Page | 7
IV. Méthode(s) et technique(s)
IV.1 Méthode(s)
Elle est définie par le dictionnaire Larousse comme
étant, une marche raisonnée que l'on suit pour arriver à
un but, donc une marche rationnelle de l'esprit pour arriver à une
connaissance ou à la démonstration d'une
vérité1.
Wenu Becker définit la méthode comme
étant une procédure logique et
désintéressée, commune à toute démarche
scientifique et articulée en un ensemble de règle d'application
générale2
La méthode est un ensemble d'opérations
intellectuelles ou une orientation par laquelle une discipline cherche à
atteindre la vérité que l'on poursuit, la démontre et la
vérifie, ou encore pour arriver à la compréhension du
problème que nous étudions et d'atteindre l'objectif que nous
nous sommes assigné ; il est impérieux d'user d'une voie qui est
la méthode.
Pour notre part, la méthode est entendue comme une voie
à suivre pour découvrir une vérité que l'on veut
poursuivre. C'est-à-dire de même que le soldat compte sur son
fusil, la méthode en est également pour la science
De ce fait, la méthode est importante dans la
réalisation de toute étude scientifique, sa cohérence
logique avec le cadre théorique qui permet d'éviter une rupture
épistémologique entre les deux. Toutefois, pour bien mener cette
étude, nous nous inscrivons dans la perspective de la méthode
historique, car, elle nous permet d'appréhender et de comprendre le
passé historique du déroulement de la guerre froide entre deux
blocs. A côté de cette méthode historique nous allons y
associer la méthode analytique, celle-ci consiste à analyser des
faits et des situations grâce à des moyens
1 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du
Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.512
2 Wenu, B., op.cit., p.7
Page | 8
spécifiques, elle nous aidera à comprendre
comment l'Ukraine par sa crise pourra être une nouvelle relance de la
guerre froide.
IV.2 Technique(s)
Nous entendons par technique, un instrument de
procédés opératoires pour récolter les
données sur le terrain. Les techniques sont donc l'ensemble des moyens
et des procédés qui permettent à un chercheur de
rassembler des informations originales ou non originales, sur un sujet
donné.1 C'est donc un ensemble des moyens pour
récolter les données à la rédaction, aussi donc
dans le cadre de notre dissertation, la technique documentaire va nous
accompagner dans la récolte des données susceptibles, de nous
fournir les éléments nécessaires à la
réalisation de notre objectif poursuivi.
Cette technique va nous permettre de consulter les ouvrages,
les revues, les articles, l'internet, les journaux et bien d'autres. C'est ici
que nous aborderons les points sur la délimitation du champ d'action de
son investigation.
V. Délimitation du travail
Toute recherche scientifique doit s'effectuer dans un cadre
bien limité dans le temps et dans l'espace, ce qui est logique pour
qu'un chercheur arrive au bout de ses investigations.
V.1 Délimitation spatiale
De ce qui précède l'étendue de notre
sujet, nous sommes obligé de la délimiter dans le temps et dans
l'espace. Pour notre champ d'investigation, nous ne pouvons pas aborder toutes
les guerres, conflits du monde, mais, nous avons centré notre
étude de manière spatiale sur l'Ukraine.
1 http//
wwwgoogle.fr consulté le
12/02/2015 à 03h 45
Page | 9
V.2 Délimitation temporelle.
Notre sujet se limite à la période bien
déterminée pour éviter toute confusion liée
à ce sujet. Nous avons centré notre étude sur une
période d'accession au pouvoir par le président Petro Porechenko
en 2014 jusqu'en février 2015 date marquant le début de processus
de paix préconisé par le couple franco-allemand en Russie.
VI. Etat de la question
L'état de la question, c'est l'inventaire des
publications existantes dans le domaine de recherche concerné ayant des
implications directes ou indirectes avec l'objet de l'étude. Cet
inventaire permet au chercheur de situer son apport par rapport à ces
travaux... ceci aidera au chercheur à recueillir des informations
générales utiles à sa recherche.
Pour bien analyser cette étude, nous avons jugé
bon de consulter certains auteurs qui ont déjà analysé la
question Ukrainienne
Pour Stefano Spoltore, spécialiste anglais de
géopolitique, dans sa publication intitulée « l'Ukraine
entre Est et Ouest ».1 Dans cette publication, l'auteur pose la
question de savoir : "Ukraine ou petite et grande Russie ?" Et il émet
des hypothèses suivantes : La crise ukrainienne a ravivé en
Russie de forts sentiments de revanche contre le monde entier, avec le
Président Poutine qui s'est immédiatement engagé en
personne dans la gestion de la crise. Mais pour comprendre l'importance de
l'Ukraine dans la politique de puissance russe il donne quelques
précisions afin d'éviter de tomber dans une simplification se
limitant au désir de la Russie de reconstituer les anciennes
frontières de l'URSS.
Il ajoute encore à la conclusion que Les
évènements dramatiques qui, depuis fin 2013, ont affecté
l'Ukraine posent de sérieuses interrogations sur les futurs
scénarios géopolitiques en Europe et dans le monde. La crise
ukrainienne n'est pas uniquement une crise régionale, parce qu'un des
pays
1 Http//www. Uef.fr/_stefano-spoltore, Consulté jeudi 12
juin 2014, à 19h 15'
Page | 10
les plus concernés, la Russie, revient sur la
scène politique décidée à jouer, comme dans un
passé récent, un rôle de premier plan dans
l'échiquier international. Pour les européens il est capital,
pour leur survie même, de comprendre le processus en
cours.1
A cet effet, l'auteur se démarque avec notre sujet dans
le sens que, le conflit Ukrainien est une confrontation idéologique
entre l'Est et l'Ouest et nous nous intéressons sur une relance de la
guerre froide dans ce conflit.
Gabriel Galice président de GIPRI (Institut
International de recherches pour la paix à Genève aborde) ce
dilemme de l'Ukraine dans son article « La crise ukrainienne dans une
perspective étasunienne et la problématique de l'empire ».
Dans cet article, l'auteur se pose cette question l'Ukraine serait-ce un empire
Euro-Américain ? Il répond en disant que la prise en étau
entre le bloc américano-européen à l'Ouest et la Chine
à l'Est, la Russie, pays le plus vaste de la planète (ce qui lui
confère une profondeur stratégique intrinsèque), puissance
nucléaire, grand fournisseur de gaz virtuellement concurrencé par
le gaz de schiste étasunien, se perçoit sur la
défensive.2
Nous trouvons que la thématique de l'auteur a des liens
intacts avec notre sujet en prévoyant que le conflit en Ukraine apparait
comme une démonstration de force des protagonistes de l'Ouest et de
l'Est, mais nous demarquons sur la nouvelle guerre froide que ce conflit pourra
susciter.
Dans le même ordre d'idée, Zbigniew Brzezinski a
abordé aussi la question Ukrainienne dans son ouvrage « le grand
échiquier, l'Amérique et le reste du monde ». L'auteur pense
que « Le dilemme se résume à un choix entre équilibre
tactique et dessein stratégique ». Le « pivot
géopolitique » ukrainien fait l'objet de longs
développements. Brezinski suggère d'étendre
à l'Ukraine le « triangle de Weimer » constitué en 1991
par la France,
1 Http//www. Uef.fr/_stefano-spoltore,
Consulté jeudi 12 juin 2014, à 19h 15'
2
http://www.legrandsoir.info/la-crise-ukrainienne-a-travers-le-prisme-strategique-americain.html
consulté le 15/01/2015 à 08h 00
Page | 11
l'Allemagne et la Pologne pour en faire « la colonne
vertébrale de la sécurité européenne. » «
Une question essentielle se pose : ce scénario se déroulera-t-il
dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la
Russie.» Nous avons la réponse. Mais le défi lancé
aux Russes s'encombre peu désutilités : « Pour que le choix
de l'Europe et en conséquence de l'Amérique - se
révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux
exigences : tout d'abord rompre sans ambigüité avec son
passé impérial ; ensuite, cesser ses tergiversations à
propos de l'élargissement des liens politiques et militaires entre
l'Europe et l'Amérique.» Bref, un désarmement
unilatéral ».1
L'auteur rejoint notre sujet lorsqu'il considère que,
l'Ukraine et le pivot géopolitique, mais nous nous démarquons
avec lui sur une relance de la guerre froide dans ce conflit.
Gaïdz Minassian journaliste de la maison de presse le
monde.fr, s'est également
intéressé à la crise Ukrainienne, dans l'une des
publications dans le
monde.fr, le journaliste a publié
« l'Occident-Russie, paix Froide », tout au long de son raisonnement,
l'auteur se pose la question de savoir : sommes-nous alors à l'aube
d'une nouvelle guerre froide entre l'Occident et la Russie ? Et il émet
des réponses suivantes :
La crise ukrainienne apparait une confrontation
idéologique sur la lecture du monde et la conduite des affaires
internationales. La Russie est parvenue à produire des anticorps, au
cours des années 2000, par résister à la doxa
géopolitique occidentale. Drogué à l'histoire russe,
Vladimir Poutine choisit désormais d'incarner la
désoccidentalisation du monde. Raisonnant en termes
géopolitiques, les élites russes semblent convaincues du
caractère inexorable du déclin occidental. Elles font preuve de
condescendance à l'égard du « provincialisme »
européen. Cela devrait logiquement conduire le Kremlin à jouer
sur le lien transatlantique avec deux approches possibles.
La première consiste à penser que l'UE et les
Etats-Unis sont conjointement engagés dans un déclin
irréversible. La seconde consiste
1 Brezinski, Z., Le grand échiquier, l'Amérique
et le reste du monde, France, éditions Bayard, 2002. pp. 158-159
Page | 12
anticiper un retour de puissance des Etats-Unis à moyen
terme. En effet, la croissance américaine, l'autonomie
énergétique, les bénéfices du désengagement
devraient ouvrir une nouvelle phase pour Washington à horizon 2016-2018,
dates critiques pour Vladimir Poutine. 2013 pourrait bien être le pic du
retour de la puissance russe amorcée en 1999.
Tenant compte des idées de l'auteur, il ressort une
idée commune avec notre sujet sur la nouvelle guerre froide de la
désoccidentalisation de l'Europe par Vladimir Poutine, il se
démarque à notre sujet parce que nous nous attelons beaucoup sur
le conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide.
Fabio Rafael Fiallo dans sa publication du 25 juillet 2014
dans Asie Europe, dans cette publication intitulée « Poutine joue
à la guerre froide pour la perdre encore une fois », il Souligne
que : pour l'Union Soviétique, l'économie représente
aujourd'hui le talon d'Achille de la Russie de Poutine.
L'auteur clôture sa réflexion à ces
termes, Poutine essaie à tout prix de rejouer le match de la Guerre
Froide avec les méthodes apprises au KGB (service de renseignement
Russe). Mais avec une économie mal en point, le destin de la Russie de
Poutine ne saura être différent de celui de sa chère Union
Soviétique.1
L'auteur se démarque avec notre thème lorsqu'il
pense que la crise Ukrainienne s'avère être le match rejoué
de la guerre froide, mais nous nous allongeons notre étude sur le
conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide.
VII. Difficultés rencontrées
Tout travail scientifique ne peut être achevé
sans connaitre les difficultés. En effet, pour ce qui concerne notre
travail nous avons eu à connaitre les obstacles tels que :
1
http://www.contrepoints.org
consulté le 10/12/2024 à 1h00
Page | 13
V' Les données que nous trouvions étaient
toujours en
Français et en Anglais au moment où les
Ukrainiens parlent soit l'ukrainien, la langue slave et le russe. Les
difficultés quant à ces données étaient que notre
champ d'étude était l'Ukraine, les hostilités sur le
conflit opposaient l'occident et l'Est de l'Europe. La réalité
est que la langué et l'interprétation de nos données
subissaient une influence de la part de l'occident où les langues
françaises et Anglaises sont parlées.
V' Deuxièmement, les aspects conjoncturels
nous ont causé défaut quant à la réalisation de
notre travail. Pas d'électricité, les perturbations des
réseaux internet et bien d'autres.
VIII. Subdivisions du travail
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
le présent travail est réparti en quatre grands chapitres, qui,
à leurs tours, sont subdivisés en sections chacune ; chaque
section est aussi subdivisée en paragraphes.
V' Le premier chapitre sera axé sur les
considérations
générales. Il sera question des
définitions des concepts clés et la présentation de
l'Ukraine
V' Le deuxième chapitre se focalisera sur le
conflit Ukrainien. Dans ce chapitre il sera question de la description du
conflit Ukrainien d'une part, d'autre part de l'internationalisation du conflit
Ukrainien
V' Le troisième chapitre fera l'objet de
conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre il
sera question d'une démarcation de la fin de la guerre froide dans le
monde et la relance de la guerre froide à travers le conflit
Ukrainien.
V' Le quatrième chapitre et le dernier de
notre travail analysera les problèmes et perspectives du conflit
Ukrainien dans la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre les essentiels
seront les problèmes soulevés par le conflit ukrainien et les
perspectives du conflit Ukrainien.
Page | 14
CHAPITRE I : GENERALITES
Dans ce chapitre premier de notre travail, il sera question de
définir les concepts clés qui seront utilisés dans
l'ensemble du travail, notamment : le conflit, la relance, la guerre froide, le
problème et la perspective. Dans le même ordre d'idées,
nous allons encore présenter notre cadre d'étude qui est
l'Ukraine, nous allons montrer la situation géographique et historique,
la situation économique, la situation politique et la situation
socioculturelle de l'Ukraine.
SECTION I : DEFINITIONS DES CONCEPTS
Dans cette section, il sera question de définir les
concepts de conflit, de la relance, de la guerre froide, de problème et
perspective.
Page | 15
§1. CONFLIT
Le conflit est défini par le dictionnaire Larousse
comme une opposition d'intérêts entre deux Pays, deux
Etats.1
Professeur Mulamba Ngeleka, le définit également
comme étant une opposition d'intérêts qui peut ne pas
conduire à l'affrontement. Un conflit armé est un combat entre
des forces militaires de deux gouvernements ou plus, ou entre un gouvernement
et au moins un groupe armé organisé2.
Alors de notre part, nous trouvons que le conflit est une
opposition d'opinions, de sentiments entre les idées des pays sur un
intérêt qu'ils jugent indispensable.
L'organisation des nations unies distingue plusieurs types de
conflits armés :
V' Le conflit entre plusieurs Etats.
V' Le conflit entre des groupes et des
communautés non étatiques.
V' Le conflit entre des groupes non étatiques et
des Etats (guerre interne institutionnalisée).
V' Le conflit entre des groupes, des Etats et
des organisations internationales3.
Les Nations unies considèrent le conflit comme une
menace contre la paix, une rupture de la paix ou d'une
agression.4
Le professeur Biyoya Makutu, P. estime que ce sont les
conflits qui définissent les territoires, structurent l'espace,
consolident les groupes, justifient les loyautés et sacrifices, portent
aux échanges, aux
1 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du
Congo, France, éditions Larousse, 2008 p.170
2 Mulamba, N.F., Notes de cours de géostratégie,
première licence Relations Internationales, Université de
Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.
3 Mulamba, N.F., Notes de cours de Géostratégie,
première licence Relations Internationales, Université de
Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.
4 Charte de Nations Unies, article 39
Page | 16
complémentarités, aux équilibres vitaux.
Tout ce qui est vivant, végétal, animal, humain, subit cette
loi1. Donc, c'est en défendant son originalité qu'un
peuple affirme son existence indépendante et participe le mieux au
pluralisme générateur de progrès.
2.RELANCE
Le dictionnaire Larousse définit la relance comme, une
action de donner une nouvelle activité, une nouvelle vigueur à
quelque chose.2
La relance est donc, une remise en route de quelque chose.
C'est-à-dire, la relance s'entend comme l'effet de recommencer un fait,
une activité, un problème, une affaire ou une situation qu'on
avait déjà commencé et cette nouvelle façon de
recommencer pourra avoir des mécanismes quasiment différents de
précèdent.
3. GUERRE FROIDE
Pour bien comprendre ce concept guerre froide, nous avons
préféré d'abord le scinder en deux parties et le
rassembler en un mot composé qui est la guerre froide.
La guerre est une lutte armée et organisée entre
des Etats, des peuples, etc.3
Froid c'est ce qui est à basse température ou
qui donne une impression d'indifférence, d'impossibilité et
d'insensibilité.4
Les deux concepts que nous venons de définir
constituent ce que nous appelons la guerre froide.
1 Biyoya, M.P., Comprendre les Relations Internationales : les
anciens et les nouveaux paradigmes, Kinshasa, Editions Médiaspaul,
2015, p.87
2 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du
Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.691
3 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du
Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.383
4 Idem, p. 353
Page | 17
L'expression guerre « guerre froide » a
été utilisée par le financier américain Bernard
Baruch, conseillé du président Roosevelt, voulant dire conflit
d'un nouveau type.1
La guerre froide a été définie par
Raymond Aron comme étant « une guerre improbable, paix impossible
»2
De ce qui précède, nous pouvons dire que la
guerre froide, est un qualificatif attribué à l'état des
relations entre les États-Unis et leurs alliés et l'ensemble des
nations sous contrôle de l'Union soviétique, au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale.
Si aucune lutte armée n'a éclaté entre
les deux superpuissances, leurs relations économiques et diplomatiques
ont été très conflictuelles. Cela s'est traduit
également par une intense course aux armements tant conventionnels que
nucléaires qui ont débouché rapidement sur un
équilibre de la terreur, ainsi que par une multiplication de conflits
locaux, où les deux blocs se sont affrontés par pays
alliés interposés. Des intérêts divergents ont
conduit les deux groupes à une suspicion et à une
hostilité de plus en plus intenses, dans un climat de rivalité
idéologique croissante.
§4. PROBLEME
Le problème est une question à résoudre
par des procédés scientifiques notamment, ce qui est difficile
à expliquer, à résoudre.3
Le problème se résout en suivant un canal
structuré qui est un procédé, et ce dernier s'entend comme
une manière d'agir, de se conduire avec les autres, notamment une
méthode à suivre pour une opération, l'exécution de
quelque chose selon un certain ordre.
1 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales,
premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi,
Lubumbashi, 2013-2014, p.5, Inédit
2 Aron, R., Paix et guerre entre les nations, Paris,
Calmann-Lévy, 1961, p.15
3 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du
Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.647
Page | 18
§5. PERSPECTIVE
Perspective est l'art de présenter sur une surface plan
les objectifs tels qu'ils apparaissent à une certaine distance et dans
une position donnée. C'est aussi un aspect que présentent les
objets vus de loin ou considérés comme un tout.1
Le terme perspective vient du latin « perspicere »
qui signifie : un moyen de représenter les objets en trois dimensions.
Sur une surface plan en deux dimensions.
C'est la vision de l'image représentée qui
correspond alors à la vision des objets dans l'espace. Et ceci
grâce aux coups de crayons du peintre provient à présenter
sur une taille les choses comme nous le voyons avec la sensation de
profondeur.2
SECTION II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE :
UKRAINE
Dans cette section il sera question pour nous de donner une
représentation effective de l'Ukraine. En effet, l'accent sera mis
d'abord, sur la situation géographique et historique de l'Ukraine, la
situation économique de l'Ukraine, la situation politique de l'Ukraine
et enfin, la situation socioculturelle de l'Ukraine.
§1. Situation géographique et historique
a) Situation géographique
Ukraine, en ukrainien Ukraïna, pays d'Europe de
l'Est. Sa capitale est Kiev.
L'Ukraine est bornée au nord par la Biélorussie,
au nord et à l'est par la Russie, au sud par la mer Noire et la mer
d'Azov, au sud-ouest
1 Idem, p.601
2 http ://
www.espace-science.org/17229html,
Consulté le 12/02/2015 à 18h 30
Page | 19
par la Moldavie et la Roumanie, et à l'ouest par la
Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.
Ancienne République socialiste soviétique
d'Ukraine dans le cadre de l'URSS, l'Ukraine est membre associé de la
Communauté des États indépendants (CEI), qui a
succédé à l'URSS en 19911.
Le climat de l'Ukraine est de type continental
tempéré tandis qu'un climat subméditerranéen
prédomine dans les parties méridionales de la Crimée. Les
températures moyennes hivernales varient entre - 8 °C et 2 °C
(- 6 °C à Kiev), alors que les températures estivales sont
comprises entre 17 °C et 25 °C (19 °C à Kiev). La
côte de la mer Noire est parfois gelée en hiver, et aucun port
ukrainien n'est en permanence libre de glace.2
Les précipitations vont en décroissant du nord
vers le sud. C'est dans les Carpates qu'elles sont les plus importantes,
dépassant 1 500 mm par an. Elles sont plus faibles dans les plaines
littorales de la mer Noire, où elles atteignent en moyenne 300 mm par
an.
Avec une population estimée en 2008 à 46
millions d'habitants, l'Ukraine est le deuxième pays le plus
peuplé de l'ex-URSS, après la Russie. La densité moyenne
de population est de 96,6 habitants au km2. Le peuplement est le
plus dense dans les régions de l'extrême Est et de l'Ouest, le
centre du pays étant relativement moins peuplé, à
l'exception de Kiev.
Ukraine : données-clés de la démographie
Population
|
46 007 711 habitants (2008)
|
Densité de population
|
99,6 habitants au km2 (2008)
|
Taux de fécondité
|
1,27 enfant(s) par femme (2008)
|
Taux de mortalité
|
10,5 % (2008)
|
1 Channon, J., Atlas historique de la Russie,
Paris, éd. Autrement, 1997 p. 144
2 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008
Microsoft Corporation. Consulté le 15 janvier 2015 à 09h
00
Page | 20
Taux de mortalité infantile
|
4,3 %(2008)
|
Taux de croissance de la population
|
-0,09 % (2008)
|
Espérance de vie
|
hommes : 73 ans (2008)
femmes : 80,7 ans (2008)
|
Population par tranches d'âge
|
moins de 25 ans : 25,6 % (2008)
25-64 ans : 58,1 % (2008) plus de 65 ans : 16,3 % (2008)
|
Taux d'urbanisation
|
50,8 % (2005)
|
Taux d'alphabétisation
|
hommes : 99,7 % (2005)
femmes : 99,6 % (2005)
|
IDH
|
0,917 (2006)
|
http://www.donnécléf-ukraine.uk
consulté le 12/02/2015 à 01h 00
Pour la période 1995-2005, le taux de croissance
décennal de la population a été négatif (-7,6 %).
Les bouleversements politiques, leurs conséquences au niveau
économique et social sont les causes essentielles d'une tendance qui ne
semble pas devoir s'inverser pour les années à venir.
Les Ukrainiens représentent 77,8 % de la population
(estimation de 2004). Les Russes constituent 17,3 % de la population. Les
autres minorités sont notamment les Biélorusses (0,6 %), les
Moldaves (0,5 %), les Tatars de Crimée (0,5 %), les Bulgares (0,4 %),
les Hongrois (0,3 %), les Roumains (0,3 %) et les Polonais (0,3
%).1
Sur le plan administratif, l'Ukraine comprend 24 provinces
(oblast) divisées en districts (rayon), la
République autonome de Crimée et deux villes à statut
spécial, Kiev et Sebastopol.
1 Marchand, P., Atlas géopolitique de la Russie,
Paris, éd. Autrement, 2012. p. 22
Page | 21
En 2005, 67,3 % de la population résidait en zone
urbaine. Kiev, la capitale, est la plus grande ville du pays avec une
population estimée à 2 618 000 habitants en 2003. Les autres
villes importantes sont Kharkiv (1 445 173 habitants), important carrefour
ferroviaire et routier entre la Russie et le Donbass ; Dnipropetrovsk (1 040
000 habitants), la principale ville industrielle du pays ; Donetsk (991 310
habitants), gigantesque pôle industriel en bordure du Donbass ; Odessa
(989 468 habitants), le principal port de commerce et de pêche du pays ;
Lviv (Lvov) (727 061 habitants), grand centre culturel et noeud de
communications à la frontière avec la Pologne ; Marioupol (492
000 habitants), port important pour ses chantiers navals et ses industries
agroalimentaires, sur la mer d'Azov.1
b) L'histoire de l'Ukraine
Initialement peuplée par les Scythes, puis par les
Sarmates, l'Ukraine subit plusieurs vagues d'invasions barbares avant que les
Varègues ne s'y installent et ne fondent, en 822, la principauté
de Kiev, capitale du premier État russe aux XIe et XIIe
siècles.
Au XIIIe siècle, les Mongols envahissent la
région, provoquant le démembrement de la Russie kiévienne.
À l'ouest, la principauté de Galicie-Volhynie, fondée en
1199, souffre moins de l'invasion mongole que le reste de la région,
mais passe sous le contrôle de la Pologne au XIVe siècle. Au
même moment, Kiev et sa région sont conquises par la Lituanie,
puis deviennent possessions polonaises. La Pologne, cependant, ne
réussit pas à soumettre les Cosaques zaporogues, alliés de
la Russie.2
Les terres situées à l'est du Dniepr sont
cédées à la Russie en 1667, lors du traité
d'Androussovo. Le reste de l'Ukraine, à l'exception de la
1 Idem, p.50
2 Marchand, P., op.cit., p.70
1 Idem, p.89
Page | 22
Galicie rattachée à l'Empire austro-hongrois de
1772 à 1919, est annexé par l'Empire russe après le second
partage de la Pologne en 1793.1
Au cours de la Première Guerre mondiale, à la
suite de la Révolution bolchevique de 1917, l'Ukraine, où un
puissant nationalisme n'a cessé d'être entretenu, proclame son
indépendance. Dans le même temps, en Galicie, en Bucovine et en
Ukraine carpatique, les Ukrainiens sous domination autrichienne
s'affranchissent et fondent, en 1918, leur propre république en Galicie
orientale ; celle-ci ne tarde pas à rejoindre l'Ukraine russe pour
former une fédération. Un an plus tard, cependant, la Galicie
orientale devient un protectorat polonais après la conférence de
Paris.
Proclamée en novembre 1917, la République
autonome ukrainienne, dirigée depuis Kiev par Simon Petlioura, a face
à elle, dès décembre 1917, une république
soviétique d'Ukraine, soutenue par les bolcheviques, basée
à Kharkiv et dirigée par Rakoski. Occupée jusqu'en
décembre 1918 par les armées allemandes après la signature
du traité de Brest-Litovsk (mars 1918), l'Ukraine, de nouveau
dirigée par le gouvernement de Petlioura, voit se dérouler
jusqu'en 1921 de violents combats qui opposent les armées blanches de
Wrangel et Denikine aux bolcheviques.
En 1920, le gouvernement nationaliste s'allie avec la Pologne
dans une guerre contre la Russie, mais l'avancée des troupes
bolcheviques permet au gouvernement soviétique de prendre le
contrôle de l'Ukraine, finalement partagée lors du traité
de Riga (1921) entre la Pologne, qui se voit attribuer la Galicie orientale et
la Volhynie, et la Russie soviétique, qui crée en 1922 la
République fédérée d'Ukraine.
Jusqu'en 1939, l'URSS fait tout pour éliminer le
nationalisme ukrainien. La république subit la collectivisation
forcée de l'agriculture et la
Page | 23
réquisition des denrées alimentaires dans les
campagnes, cause d'une effroyable famine en 1932-1933.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, après la
conquête de la Pologne orientale par les Soviétiques en septembre
1939, la Galicie polonaise est rattachée à la RSS d'Ukraine.
Quand les Allemands envahissent l'Ukraine en 1941, les nationalistes
ukrainiens, espérant qu'une république autonome pourrait voir le
jour sous protection nazie, se montrent très favorables à
l'occupation. L'Ukraine est reprise par l'Armée rouge en 1944.
Accusés collectivement de « collaboration », les Ukrainiens
subissent une terrible répression. La même année, des
régions de la Bessarabie et du nord de la Bucovine, qui étaient
roumaines, lui sont rattachées ainsi que la région de
Ruthénie en 1945.
Souvenir de l'ancienne indépendance du pays, la RSS
d'Ukraine devient membre à part entière des Nations unies en
1945. La Crimée, qui faisait partie de la république de Russie,
est rattachée à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954.
À partir de ce moment et jusqu'en 1991, date de la chute du communisme
en URSS, l'histoire de l'Ukraine suit un cours parallèle à celle
de l'URSS.
L'élection présidentielle qui se déroule
à l'automne 2004 entraîne une grave crise politique, après
que le candidat du pouvoir, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, a
été proclamé vainqueur au second tour en dépit des
protestations de l'opposition et des observateurs internationaux en particulier
ceux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE). Un vaste mouvement populaire, prenant le nom de «
révolution orange », manifeste pacifiquement son soutien au
candidat de la coalition d'opposition, Viktor Iouchtchenko, qui porte sur son
visage les traces d'un empoisonnement à la dioxine. Sous la pression de
la rue et de la communauté internationale (Union européenne et
États-Unis en tête), et contre les menées du puissant
voisin russe, la Cour suprême déclare invalide le scrutin en
raison de l'ampleur des fraudes et ordonne la tenue
1 Iouchtchenko, Viktor. Microsoft® Encarta®
2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008. Consulté le 15 janvier 2015
à 09h 00
Page | 24
d'un nouveau second tour. Cette grave crise politique met en
lumière les divergences entre les régions de l'ouest de
l'Ukraine, pro-occidentales, et sa partie orientale, russophone et favorable
à Viktor Ianoukovitch.
Un nouveau scrutin se tient en décembre 2004, qui voit
Viktor Iouchtchenko l'emporter avec 52 % des suffrages, alors que la
participation s'élève à 77 %. Viktor Ianoukovitch lance
des recours, mais il démissionne finalement de ses fonctions de Premier
ministre quelques jours plus tard, sans toutefois reconnaître sa
défaite. Le nouveau président entend mettre en oeuvre une
politique radicalement différente de celle de son
prédécesseur, qui rompe avec les anciennes pratiques, au premier
chef desquelles se trouve la corruption. Figure de proue de la «
révolution orange », Ioulia Timochenko est nommée au poste
de Premier ministre, et triomphalement investie par le Parlement ukrainien par
375 voix pour sur 450 députés et aucune contre1.
Le nouveau gouvernement ukrainien met en oeuvre la transition
vers une économie de marché nécessaire à son
intégration européenne (notamment un programme de privatisations)
et tente d'affranchir le pays de sa tutelle russe. Toutefois, dès le
printemps 2005, la « guerre du gaz » menée par la Russie,
alors que l'Ukraine est très dépendante de son voisin russe pour
ses importations énergétiques, témoigne de la
difficulté pour la nation ukrainienne de restructurer ses relations avec
son grand voisin et de trouver sa place sur la scène internationale. En
outre, la situation socio-économique se dégrade tandis que la
coalition orange est rapidement fragilisée par des divisions et des
accusations de corruption. Au mois de septembre 2005, le président
Iouchtchenko choisit de limoger le gouvernement et nomme au poste de Premier
ministre un économiste libéral, Iouri Ekhanourov, qui est
approuvé par le Parlement à la suite d'un compromis passé
avec l'opposition, et qui effectue aussitôt une visite officielle en
Russie dans le but d'apaiser les relations entre les deux pays.
Page | 25
Lors des élections législatives de mars 2006, le
président Iouchtchenko subit un sérieux revers. Avec un peu moins
de 14 % des suffrages (soit 81 des 450 sièges du Parlement), sa
formation Notre Ukraine n'arrive qu'en troisième position,
derrière le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch (32,1 % des
suffrages et 186 sièges) et le Bloc de Ioulia Timochenko (22,3 % des
suffrages et 129 sièges) les socialistes remportent 33 sièges et
les communistes 21.
Plusieurs mois de négociations et des revirements
d'alliance sont nécessaires à la formation, au mois d'août
suivant, d'un gouvernement de coalition entre le Parti des régions et
les socialistes, dirigé par son ancien adversaire, Viktor
Ianoukovitch.
Le système politique rendant toute cohabitation
très difficile, le président dissout le parlement après
plusieurs mois de conflit avec la majorité gouvernementale. Les
nouvelles élections, en septembre 2007, sont remportées par le
Parti des régions devant le Bloc Ioulia Timochenko, en forte
progression, qui détient la majorité en s'alliant à Notre
Ukraine. Ioulia Timochenko est nommée Premier ministre.1
§2. Situation économique de l'Ukraine
Nous avons jugé bon d'expliquer la situation
économique de l'Ukraine en tenant compte de trois secteurs de
l'économie, notamment secteur primaire (agricole), secteur secondaire
(industrie) et enfin, le secteur tertiaire (biens et services).
De prime abord, monnaie Ukrainienne s'appelle « hrivna
»
La production agricole de cet ancien « grenier à
blé » de l'URSS a beaucoup souffert des conséquences de
l'indépendance et de la rupture des liens économiques et
commerciaux avec les républiques de l'ex-URSS. D'une manière
générale, tous les chiffres de la production agricole se sont
1 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008
Microsoft Corporation. Consulté le 15 janvier 2015 à 09h
00
Page | 26
effondrés. La production
céréalière de l'Ukraine, encore équivalente
à celle de la France en 1990, a ainsi enregistré une chute de
plus de 40 % en 1995, et n'était plus qu'au 24e rang mondial
en 2003.
En 2006, l'agriculture occupait 19,4 % de la population active
et constituait 8,7 % du PIB. Avec 57,6 % de terres cultivées (2005),
l'Ukraine est un riche pays agricole. Elle est un producteur et un exportateur
important d'une grande variété de produits. Elle compte parmi les
premiers producteurs mondiaux de pommes de terre, de betteraves à sucre
et d'orge. Parmi les autres productions, on trouve le blé, le maïs,
le soja, les légumes, le tournesol et le lin. Le vin et les fruits
produits en Crimée ne sont pas négligeables. L'élevage
joue également un grand rôle : l'Ukraine possède un cheptel
porcin considérable et un cheptel bovin important
Deuxièmement dans le secteur secondaire, ce secteur
occupait 24,2 % de la population active et constituait 34,6 % du PIB en
2006contre 50 % en 1995. Le pays est parmi les premiers producteurs mondiaux de
manganèse, de charbon, d'acier ou encore de minerai de fer. Les vastes
ressources minières de l'Ukraine sont à la base de son industrie
et lui donnent un potentiel de croissance économique important.
La principale concentration industrielle de l'Ukraine est
située dans le Donbass, à proximité des gisements miniers.
L'Ukraine produisait autrefois un tiers du minerai de fer, de l'acier et des
produits chimiques de l'URSS. De nos jours, elle s'oriente graduellement vers
de nouvelles productions afin de tirer avantage des nouvelles conditions
économiques, malgré les handicaps qui touchent les industries
plus anciennes. Les principales productions industrielles sont la
mécanique lourde, les produits chimiques, les équipements de
transport (notamment les automobiles), les textiles et les produits
alimentaires.
La production énergétique, en déclin
depuis l'indépendance, repose sur le charbon et le nucléaire.
L'économie ukrainienne demeure, comme par le passé, fortement
tributaire de la Russie et du Turkménistan en
Page | 27
ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel, pourtant
abondants dans le pays. Le manque de ressources énergétiques a
conduit les gouvernants ukrainiens à maintenir en activité,
malgré les problèmes de sécurité, cinq centrales
nucléaires, parmi lesquelles Tchernobyl, jusqu'en décembre
2000.
Troisièmement, en 2006 le secteur tertiaire employait
56,4 % de la population active et constituait 56,7 % du PIB.
18,9 millions de touristes ont visité l'Ukraine en 2006
générant 3,5 milliards de dollars de revenus. Comme dans le
passé, les Russes et les Polonais sont nombreux à se rendre en
Crimée pour goûter aux plaisirs balnéaires ou encore
à Kiev, la « ville aux quatre cents églises », capitale
historique du premier État russe.
Un coupon monétaire intérimaire, le karbovanets,
a été émis en novembre 1992, en remplacement du rouble
russe avec lequel il était complètement convertible. Cependant,
le karbovanets a été sujet à une hyperinflation,
phénomène qui, combiné avec le déficit permanent du
budget de l'État, a incité le FMI et la Banque mondiale à
suspendre leurs aides à plusieurs reprises. En septembre 1996, une
nouvelle monnaie, l'hrivna, divisible en 100 kopiaks, a été mise
en circulation et fait preuve d'une grande stabilité.1
Les secteurs économies étant constitués,
nous ne pouvons pas omettre l'aspect du commerce international, parce que
dernier revient à notre qualité en tant internationaliste de
comparer cette économie Ukrainienne aux autres économies, mais
aussi de savoir les partenaires économiques de ce pays.
En effet, Les principaux partenaires commerciaux de l'Ukraine
sont la Russie, l'Allemagne, la Turquie, le Turkménistan et l'Italie.
1 Channon, J., op.cit., p.145
Page | 28
§3. Situation politique de l'Ukraine
L'Ukraine est une république démocratique
indépendante selon la proclamation d'indépendance
rédigée par l'ancien Soviet suprême de la RSS d'Ukraine en
août 1991. L'indépendance vis-à-vis de l'URSS et
l'accession au statut d'État ont été ratifiées par
référendum en décembre 1991. La nouvelle Constitution a
été adoptée en juin 1996. Plusieurs réformes ont
fait évoluer la Constitution vers un régime présidentiel
à l'instar du système adopté en Russie. Mais une
réforme constitutionnelle adoptée en décembre 2004, et
entrée en vigueur en janvier 2006, renforce les pouvoirs du Parlement et
du Premier ministre et diminue ceux du président de la
République. Elle s'inscrit dans le cadre de la transition
démocratique mise en place en 2005, sous la pression d'un très
vaste mouvement populaire connu sous le nom de « révolution orange
», qui a mis fin au gouvernement pro-russe de Leonid Koutchma et de son
dauphin Viktor Ianoukovitch, et porté au pouvoir Viktor
Iouchtchenko1.
Le président de la République est le chef de
l'État. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de
cinq ans. Son mandat est renouvelable une fois. Le Premier ministre est le chef
du gouvernement. Nommé par le Président jusqu'à la
réforme de 2006, il est désormais désigné par le
Parlement, qui désigne aussi la plupart des membres du gouvernement
à l'exception des ministres des Affaires étrangères et de
la Défense, dont la nomination relève du domaine
réservé du président de la République.
Le pouvoir législatif est exercé par un
Parlement unicaméral, constitué du Conseil suprême
(Verkhovna Rada). Celui-ci est composé de 450 membres
élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre
ans.2
1
http://www.jamestown.org/single/?no
cache=1&tx ttnews
[archive][swords]=8fd5893941d69d0be3f378576261ae3e&tx
_ttnews[any_of_the_words]=ukraine&tx_ttnews[tt_news]=36305&tx_ttnews[backPid]=7&cHash=4348bfeb73
consulté le 22/12/2014 à 18h 45
2 Channon, J., op.cit., p.145
Page | 29
De nombreux partis politiques se sont créés dans
les années qui ont précédé ou suivi la proclamation
de l'indépendance. Au lendemain de la révolution orange,
l'échiquier politique ukrainien apparaît divisé en trois
camps : la formation Notre Ukraine, qui rassemble les partisans du
président Iouchtchenko, favorable au rapprochement avec l'Ouest et
l'Union européenne ; le Bloc de Ioulia Timochenko (La Patrie),
constitué autour de la figure emblématique de la
révolution orange ; et le Parti des régions, formation pro-russe
conduite par Viktor Ianoukovitch. Les autres principaux partis politiques sont
le Parti communiste d'Ukraine (KPU) et le Parti socialiste d'Ukraine
(SPU).1
En 2003, l'État a consacré 2,1 % du produit
intérieur brut (PIB) à la Défense. Les forces
armées de l'Ukraine comptaient 187 600 hommes.
§4. Situation socioculturelle de l'Ukraine
La langue officielle est l'ukrainien, langue slave proche du
russe et du biélorusse. Longtemps langue de formation des élites,
le russe est également largement utilisé.
La religion orthodoxe est celle de la majorité des
Ukrainiens, qui reconnaissent soit l'autorité du patriarcat de Moscou,
soit celle du patriarcat autocéphale de Kiev. L'Église uniate
compte au moins 5 millions de fidèles, tandis que les minorités
hongroise et polonaise, géographiquement situées à l'ouest
du pays, sont de confession catholique romaine. On comptait environ 500 000
juifs au début du XXIe siècle en Ukraine2.
1 Idem, p.160
2 Boyko, N., Églises orthodoxes et identité
nationale en Ukraine post-soviétique, Paris, Editions CNRS, 2005.
pp. 83-87
Page | 30
Le 21 février 2014, le président
ukrainien Ianoukovitch quittait le pouvoir, après l'échec de la
répression brutale de manifestations
CHAPITRE II : LE CONFLIT UKRAINIEN
Dans ce chapitre le deuxième de notre travail, il sera
question de décrire le conflit Ukrainien, de donner les origines du
conflit, les acteurs du conflit et le déroulement des
évènements d'une part, d'autre part, ce chapitre tiendra compte
de l'internationalisation du conflit Ukrainien, notamment la position des
grandes puissances dans ce conflit entre autres, la position de la Russie, la
Chine, l'Union Européenne et les Etats-Unis d'Amérique.
SECTION 1 : DESCRIPTION DU CONFLIT UKRAINIEN
Cette section se basera uniquement à l'explication du
conflit
Ukrainien.
§1. Origine du conflit ukrainien
En entrant en jeu, nous trouvons que l'opposition
ukrainienne est mobilisée depuis la décision surprise du pouvoir,
fin novembre 2013, de renoncer à un accord économique avec
l'Union européenne, en préparation depuis plusieurs
années, au profit de relations resserrées avec la Russie. La
contestation s'est alors embrasée.
Page | 31
populaires elles-mêmes de plus en plus violentes,
concentrées pour l'essentiel sur la place Maïdan, à Kiev. Ce
qui devait être une solution à une crise politique aiguë
s'avère déchaîner un nouveau flot
d'événements.
C'est dire à quel point on pourrait être
tentés d'interpréter ce qui se passe en Ukraine comme un
épisode d'une nouvelle guerre froide, entre le camp de la
démocratie et celui des régimes autoritaires. Comme souvent, la
prolifération informationnelle et communicationnelle invite à
prendre de la hauteur et à tenter de mieux comprendre ce qui, dans
l'identité profonde du territoire ukrainien, peut expliquer les actions
des différents acteurs de cette "révolution", dont les effets et
conséquences sont loin d'être aujourd'hui
maîtrisés.1
Les affrontements sur la place Maidan à Kiev ont connu
une accalmie suite à l'accord trouvé dans l'après-midi du
22 février 2014 entre le président Ianoukovitch et l'opposition
politique. Une telle trêve a-t-elle une chance de déboucher sur un
réel apaisement étant donné l'intensité des
antagonismes qui persistent entre les deux
camps.2
Il faut percevoir cette trêve comme un cessez-le-feu,
une fenêtre temporaire d'accalmie ouvrant la voie à des
discussions plus profondes. Mais les plaies sont effectivement encore
béantes entre les soutiens du régime de Ianoukovitch et les aides
européennes et américaines en faveur d'un changement réel
de politique en Ukraine. L'enjeu de la stabilisation de l'Ukraine est un
processus de négociations entre le pouvoir et les représentants
des manifestants qui va bien au-delà des objectifs fixés
aujourd'hui.
La question n'est plus de savoir si le départ
du président Ianoukovitch est une nécessité mais quand
cela se fera et dans quelles conditions.
1 Marchand, P., op.cit., p. 59
2
http://www.atlantico.fr/decryptage/tout-qu-faut-savoir-pour-vraiment-comprendre-conflit-ukrainien-quentin-michaud-989930.html#txsCdT50kkqkbY8W.99
consulté le 02/03/2015 à 02h 30
1
http://www.atlantico.fr/decryptage/tout-qu-faut-savoir-pour-vraiment-comprendre-conflit-ukrainien-quentin-michaud-989930.html#txsCdT50kkqkbY8W.99
consulté le 02/03/2015 à 02h 30
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Les évènements sur la place Maidan montrent une
fragmentation du pays, à la fois régionale et politique. Une
partie du pays est attachée à ce que l'on pourrait appeler "les
idéaux européens" et souhaite un rapprochement avec l'Union
européenne. Ce rapprochement pourrait apporter un nouveau moyen
pour écouler les produits Ukrainiens et surtout permettre, à
terme, à la population de travailler en Europe de l'Ouest. On a
tendance à mettre en avant les idéaux mais il faut garder
à l'esprit l'importance des perspectives économiques pour une
partie de la population. Parallèlement, les pro-européens
bénéficient du soutien d'une partie des industriels et du monde
politique. Ces derniers sont pour un rapprochement et cherchent à
augmenter leur influence dans le pays grâce aux manifestations.
L'importance des "Élites" favorables au rapprochement avec l'Europe
montre qu'il s'agit d'un conflit entre différentes parties du pays mais
également différents groupes politiques et industriels dans le
pays qui semblent sauvegarder leurs intérêts.1
L'est du pays, principalement la Crimée est plus proche
de la Russie. Cet attrait s'explique du fait que la population parle
déjà russe (voir dispose d'un passeport) ou à de la
famille au sein de la Fédération. Nul besoin d'expliquer
qu'il est plus simple pour ces personnes de travailler en Russie et qu'un
éloignement avec elle, aurait des conséquences sur leur niveau de
vie et sur les relations culturelles. Cette partie du pays est
naturellement soutenue par la Russie et par le Président Poutine qui
voit en l'Ukraine le pilier de la fondation du projet d'Union eurasiatique.
Sans Ukraine, le projet de retour de la Russie sur la scène
internationale serait plus difficile à atteindre. C'est la raison pour
laquelle la Russie s'intéresse autant à l'Ukraine et
n'hésite pas à utiliser cette partie de la population pour
déstabiliser le pays en avançant la possibilité d'une
fragmentation
Page | 33
(Fédéralisme Ukrainien plus prononcé) que
pro-européens comme anti-européens ne souhaitent
pas1.
Pour ce qui est des manifestations, elles font suite à
la révolution Orange. Pour résumer et contrairement aux
apparences, aucune solution n'avait été trouvée à
cette époque. Il est fort probable que les tensions continuent
puis s'arrêtent sans déboucher sur une guerre civile (personne
n'aurait à y gagner ni politiquement ni économiquement). La
Russie devrait pousser le président Ukrainien à calmer le jeu
pendant un temps pour justement éviter que l'Union européenne
n'intervienne trop. Une fois les promesses faites, il y aura sans doute un
retour progressif du pouvoir Ukrainien pro-Russe. Cette situation s'explique
par le fait que du sort de l'Ukraine dépend celui de l'extension de
l'Union européenne en Moldavie et en Géorgie ainsi que de
l'élargissement de l'OTAN. Il n'est donc pas envisageable pour la Russie
de lâcher l'Ukraine.
Pour ce qui est de l'Union européenne, il faut trouver
une solution mais une solution ne signifiera pas l'intégration. Le
pouvoir aura donc le temps de se pencher par la suite sur la planification de
son retour et, plus intéressant, la possibilité d'une
réelle fragmentation, bien que peu probable.
La phase la plus hostile est le fait que le gouvernement
Ukrainien avait interdit la diffusion des médias Russes sur les
territoires, l'effet ce même gouvernement prônait la suppression de
la langue russe comme une deuxième langue nationale au moment où
la partie Est de l'Ukraine par la langue Russe, et cette partie veut
s'approcher à la Russie qu'en Europe.
1 Levesque, J., Annexion de la Crimée par la Russie :
quelle est la stratégie du Kremlin en Ukraine ?, Paris, éd.
Découverte, 2014. pp. 36-40
Page | 34
§2. Les acteurs du conflit Ukrainien
Le conflit Ukrainien commence à
l'intérieur du pays avec les ambitions de diriger le pays. En effet, les
acteurs directs de ce conflit sont les Ukrainiens, par l'implication indirecte
nous trouvons les forces internationales qui cherchent leurs
hégémonies dans le territoire Ukrainien pour bien prendre
l'élan de la prédominance dans la partie
eurasiatique.
On ne peut pas parler de conflit sans qu'il ait des
acteurs, dans le cas de conflit Ukrainien les acteurs ne devraient-être
indispensables. Les Ukrainiens s'opposent en deux camps dont l'un est composait
de séparatiste pro-Russe et l'autre camp est composait du gouvernement
ukrainien qui aspire devenir partenaire de l'occident.
Les séparatistes pro-russes ne veulent pas que
l'Ukraine soit partenaire de l'occident au détriment de la Russie qui,
pour eux est considérée comme leur alliée historique,
culturelle et économique.
De l'autre côté du pouvoir en place les
objectifs sont indéfinis. Le gouvernement Ukrainien n'est pas à
mesure de contrôler la sécurité de son pays.
Un scénario s'est passé en 2014, au
même moment que le gouvernement organisé les
élections qui, au finish c'est le président Porencheco qui
était élu, de l'autre côté de séparatistes
d'autres élections sont organisées. Le pays certes est dans le
chaos, mais ce chaos est encouragé par quelques puissances constituant
la communauté internationale.
Le sentiment de la communauté internationale
était partagé lors de déroulement de ces deux
élections Ukrainiennes. L'occident avait accepté le
résultat des élections du gouvernement Ukrainien, cette position
de l'occident semble être une position erronée parce qu'une grande
partie de
Page | 35
l'Est de l'Ukraine était contrôlée par les
forces séparatistes et cette partie n'avait pas connu les
élections. De ce qui précède, nous avons compris que
l'occident est pour la division territoriale Ukrainienne notre position
s'explique au fait que, ces élections n'étaient pas
organisées sur l'ensemble de territoire Ukrainien, alors quelle raison
qui les a poussé à accepter le résultat de dites
élections.
En outre, la Russie qui semble être partenaire des
séparatistes a joué un rôle catalyseur dans ce conflit
ukrainien. Comme dans le cas précédent, les élections
Ukrainiennes faisaient débat sur la scène internationale ce qui
avait poussé aussi la Russie à admettre le résultat des
élections organisées par les séparatistes même en
les donnant quelques matériels les permettant à bien
réaliser le déroulement de ces dites élections.
Donc, les acteurs engagés dans ce conflit Ukrainien
sont les séparatistes pro-russes qu'on considère par les
occidentaux et le gouvernement Ukrainien comme une rébellion.
Comme nous l'avons dit au début de ce paragraphe qu'un
conflit ne peut pas être unilatéral, les séparatistes
pro-russes s'affrontent au gouvernement du président Porechenko avec une
menace de s'autogouverné en claire, les séparatistes
veulent-être indépendants, ils veulent la sécession.
§3. DEROULEMENT DES EVENEMENTS
Ce paragraphe s'intéresse au déroulement de
conflit. Dans ce paragraphe, il sied d'expliquer les parties Ukrainiennes
engagées dans ce conflit et l'Ukraine que nous parlons dans ce
paragraphe est intégrale, donc l'Ukraine qui avait accédé
à l'indépendance en 11991.
Le 23 février 2014, Ianoukovitch fuit en Russie et
l'opposition prend le pouvoir. Débute alors une crise entre les deux
pays et l'occupation par des troupes pro-russes de la Crimée et des
manifestations dans les villes russophones de l'est de l'Ukraine (telles que
Donetsk), la Russie ne
Page | 36
reconnaissant pas la légitimité du nouveau
gouvernement ukrainien, qualifiant son accession au pouvoir de coup
d'État.
Le 21 mars 2014, l'Ukraine signe le volet politique du
Partenariat oriental avec l'Union européenne, dont le rejet par Viktor
Ianoukovytch avait déclenché les manifestations
d'Euromaïdan.1
Donc c'est une crise nationale qui est animée par les
adorateurs de guerre, comme c'est la guerre, les premières victimes sont
les civils innocemment tuées de part et d'autres et deuxièmement
les militaires. Concernant les militaires, nous signalons que ces militaires
sont tous Ukrainiens qui sont jusqu'alors engagés dans cette crise.
Section II : l'internationalisation du conflit
Ukrainien
Dans cette section il sera question de démontrer
justement, l'internationalisation du conflit donc l'implication des puissances
extérieures dans la crise de l'Ukraine. En effet, ce conflit a subi des
influences directes et indirectes des puissances internationales telles : la
Russie, l'union européenne, la Chine, les U.S.A.
§1 la position des grandes puissances dans le conflit
Ukrainien.
1.1 La Russie
La Russie a l'influence dans le conflit de l'Ukraine par
rapport aux autres pays dans le monde. L'influence Russe s'avère
importante suite à son rapport à l'Occident, à son
passé, à sa puissance perdue. Si les visions géopolitiques
globales et l'imaginaire impérial russes ont à juste titre
été présentés comme des facteurs explicatifs de la
politique actuelle, les perceptions régionales des
événements ukrainiens tant en Russie que dans les autres Etats
issus de l'URSS ont été moins prises en compte. Pourtant,
1
http://www.france24.com
consulté le 12/11/2014 à 01h 00
Page | 37
les attentes, les espoirs ou les craintes que ceux-ci ont
suscités dans l'espace postsoviétique ont pesé sur les
décisions de V. Poutine.
Loin d'être exclusivement déterminées par
les héritages du passé ou des éléments structurels
(ressources naturelles, transit énergétique, etc.), ces
perceptions et les réactions qu'elles provoquent sont forgées par
la crise elle-même. Sans préjuger des évolutions à
venir, il convient d'analyser ce que provoquent sa dynamique interne et les
incertitudes qu'elle fait naître. Le président Poutine dans sa
politique trouve que :
? sur les relations entre la Russie et l'Ukraine : la
première a peut-être gagné la
Crimée, mais, du fait du traumatisme provoqué par ce coup de
force, elle risque d'avoir perdu l'Ukraine en la repoussant vers l'Europe, ce
qui bouleverse les équilibres au centre du vieux continent et ceux entre
l'UE et la Russie
? sur les rapports entre la Russie et ses autres
partenaires de l'espace postsoviétique qui ne se sont
pas précipités pour soutenir la démarche russe, ainsi que
sur le projet d'Union eurasienne, imaginé par V. Poutine pour
concurrencer les accords d'association proposés par l'UE, un projet qui
paraît aujourd'hui sérieusement ébranlé
? sur les rapports entre le pouvoir et les sociétés
des
Etats de la région qui ont mis en place un
régime de type autoritaire (notamment ceux d'Asie centrale,
l'Azerbaïdjan, la Biélorussie)1
1.2 L'Union européenne
L'annexion de la Crimée par la Russie a incité
l'Union européenne à prendre position sur ses frontières
politiques ultimes. Son indécision quant à un éventuel
élargissement aux Etats post-soviétiques, autres que les pays
Baltes, est difficilement durable puisque le président
1 Frédéric, C., « la crise Ukrainienne vue par
le chercheur » in Institut de recherche stratégique de
l'école militaire, n°6-2015R.8, Paris, éditions IRSEM,
2015, p.4
Page | 38
russe a récemment donné des
éclaircissements explicites sur ce que signifiait pour lui «
l'étranger proche ». La déstabilisation des Etats
post-soviétiques vise non seulement à légitimer un
contrôle politique sinon militaire par la Russie mais aussi à
empêcher toute forme de progrès politique et économique
à l'européenne. On comprend en effet les difficultés
à mettre en oeuvre des réformes politiques et une restructuration
économique alors que l'intégrité territoriale est
menacée et que l'ordre public est contesté par des forces
externes. La question est donc de savoir si la frontière orientale de
l'UE ne doit pas être appréhendée dans les mêmes
termes que pour les Balkans où adhésion à l'UE et
stabilisation vont de pair sachant pourtant qu'il ne s'agit pas de guerre
civile mais d'agression étrangère.
Les dirigeants russes qui ne veulent pas que la Russie
devienne une puissance régionale d'un seul pays ont clairement
souligné le caractère primordial de la dimension
européenne de l'Union eurasiatique. Cette conception russe de
l'organisation du territoire européen déstabilise aujourd'hui
l'Europe dans son ensemble tant les principes sur lesquels elle est
fondée renvoient à l'usage de la force et au mépris des
attitudes citoyennes comme l'a montré la réaction russe à
la crise ukrainienne.
Le bilan européen sur la crise ukrainienne ne
paraît guère flatteur au premier abord ; il n'est pas sûr
malheureusement qu'un second regard soit davantage clément.
On ne manquera pas de trouver des mépris de la
diplomatie européenne, non seulement Moscou, mais aussi à
Washington, les propos agréables et bienveillants accessibles sur le
site de l'américaine, Victoria Nuland, sous-secrétaire
d'État pour l'Europe et l'Eurasie et épouse du
néoconservateur Robert Kagan, laissant peu de place à
l'équivoque. Dans les capitales européennes ou à Kiev, le
constat qui est fait est implacable : l'Europe n'a pas été
à la hauteur des espoirs placés en elle. Sa politique est
Page | 39
essentiellement réactive, quand elle aurait besoin
d'anticipation stratégique sur le pays essentiel de son voisinage
à l'Est.
L'Europe a décidé quant à elle
d'élargir la liste des personnes sanctionnées pour leur
implication dans le conflit en Ukraine, mais ne durcira toutefois pas ses
sanctions économiques.
Les ministres européens des Affaires
étrangères, réunis à Bruxelles, ont demandé
au service diplomatique de l'UE de ((proposer de nouvelles inscriptions sur la
liste, en visant des séparatistes».
Une décision doit être prise ((d'ici la fin du
mois», a indiqué une source européenne. La nouvelle liste ne
devrait donc pas comprendre des responsables russes.
Jusqu'ici, 119 personnes, des séparatistes mais aussi
des Russes politiques, oligarques et proches de Vladimir Poutine, sont
visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de visa pour
l'UE.
En outre, l'Europe s'en tient aux sanctions individuelles et
n'envisage pas à ce stade de durcir ses sanctions économiques.
«Les sanctions ne sont pas un objectif en soi. Elles
peuvent être un instrument si elles viennent avec d'autres»
solutions, a expliqué la chef de la diplomatie européenne,
Federica Mogherini. «Il faut maintenir la pression, mais aussi
parler» avec M. Poutine, «aussi difficile que cela soit», a
quant à lui fait valoir le ministre néerlandais des Affaires
étrangères, Bert Koenders.
Après le ((Je te serre la main, mais c'est bien parce
que j'y suis obligé» peu protocolaire de Stephen Harper à
Brisbane, il semble que les Européens, eux, ne soient pas tous
prêts à s'enfermer dans une logique de guerre.1
1 :
http://rpdefense.over-blog.com/tag/petro%20porochenko/,
Consulté le 23/12/2014 A 02H
Page | 40
1.3 LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Parallèlement, les évènements en Ukraine
permettent aux Etats-Unis de reprendre un activisme international à bas
coût autrement dit, à travers le financement de partenaires
locaux, en évitant les risques qu'impliquerait une opération
militaire comme cela a été le cas en Irak ou en Afghanistan. Et
cela d'autant plus qu'une telle intervention aujourd'hui dans la «
périphérie russe » serait impensable. En effet, depuis un
moment, les Etats-Unis cherchent à limiter le rôle que la Russie
joue dans des dossiers de la politique internationale aussi sensibles que la
Syrie.
Dans le contexte actuel, on ne peut pas encore exclure un
scénario de type « yougoslave » pour l'Ukraine, quoique les
implications et le contexte politique, économique et social
international soient bien différents. Si la polarisation autour de
projets bourgeois s'approfondit, si les mobilisations se radicalisent, si les
camps en lutte n'arrivent pas à trouver un accord, et en l'absence d'une
alternative qui défende les intérêts des travailleurs et
des masses, cette perspective ne serait pas à négliger. Dans ce
cas, il pourrait y avoir une lutte de type « séparatiste »
où l'impérialisme et la Russie, avec leurs alliés locaux,
se disputeraient l'influence des différents territoires. Cette
perspective serait non seulement profondément réactionnaire mais
aussi un cauchemar pour l'impérialisme lui-même.1
Celles déjà prises par Washington, notamment
dans le domaine financier, semblent pouvoir être significatives.
L'économiste Sergueï Guriev a rappelé que l'économie
russe était vulnérable et que l'impact de sanctions sur la
capacité de la Russie à attirer des investissements
étrangers risquait de lui coûter fort cher à un moment
où la croissance s'est fortement tassée et où le pays est
en mal de modernisation. Notons que les Russes, qui semblent largement soutenir
la politique actuelle de Vladimir Poutine, en particulier le rattachement de la
Crimée à la Russie, sont aussi une majorité (56 %)
à s'inquiéter de la détérioration des relations
avec l'Occident et (53 %)
1
www.CCR4.org consulté le
12/11/2014 à 01h 45
Page | 41
de possibles sanctions politiques et économiques de
l'Occident. La riposte ne se limite pas à des sanctions.
Elle consiste aussi à soutenir l'Ukraine sur la voie
des réformes. Faire reculer la Russie en Crimée risque
d'être un objectif de long terme. L'objectif prioritaire et
immédiat doit être d'aider l'Ukraine, notamment techniquement,
à préparer les élections prochaines, étape
essentielle dans le processus de transition dans lequel elle est
engagée, et à avancer sur la voie des changements. Une Ukraine
qui se stabilise, se démocratise et se réforme avec le soutien de
l'Europe, une Ukraine qui serait un modèle pour d'autres Etats de
l'espace postsoviétique, constituerait une formidable réponse au
coup de force de Vladimir Poutine.1
1.4 LA CHINE
Les Chinois les premiers, sans doute, ont imaginé la
géopolitique si l'on voit en elle d'abord une représentation
spatiale du monde. À moins que ce ne soit l'hindou Kautilya avec son
modèle des « cercles des rois » (rajmandala), premier
schéma à rendre compte des « relations internationales
», dont il sera question plus loin. Leur disposition mentale pour les
emblèmes et les figures explique qu'ils aient tôt conçu de
représenter concrètement et synthétiquement les
activités humaines dans leur totalité. Dans la pensée
chinoise, qui tient le temps pour « un ensemble d'ères » et
l'espace pour « un complexe de domaines », les deux catégories
ne sont pas séparables. Elles forment un « ensemble de groupements,
concrets et divers, de sites et d'occasions » hiérarchiquement
organisés, dans les deux dimensions, autour du Centre.2
En réalité, nous n'avons pas constaté
l'apport de la Chine de manière officielle. Mais à notre
attention nous comprenons que la présence chinoise se fait sentir
indirectement via la Russie parce que cette dernière a signé
beaucoup d'accords avec la chine, surtout les accords militaires. Et
1 Frédéric, C., art,cit, p.10
2 Gérard, D., Traité des Relations
Internationales : les théories de la géopolitique, Paris,
éditions l'Harmattan, 2006, p.292
Page | 42
également, la Chine est un pays du BRICS, la Chine, a
joué un rôle silencieux pendant la crise ukrainienne. Elle a
soutenu les positions russes en s'abstenant à l'ONU et a, à
plusieurs occasions, répété qu'elle souhaitait rester
neutre dans la crise ukrainienne.
CHAPITRE III : LE CONFLIT UKRAINIEN ET LA RELANCE DE
LA GUERRE FROIDE
Dans ce chapitre il sera question de la guerre froide. De ce
qui précède, les points saillants de cette guerre froide seront
notamment la fin de guerre froide dans le monde d'une part et d'autre la
relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien.
SECTION I : LA FIN DE LA GUERRE FROIDE DANS LE
MONDE
Dans cette section l'accent sera mis sur la
généralité de la guerre froide et les
évènements ayant entrainé la fin à cette guerre
idéologique.
§1. La situation des superpuissances pendant la guerre
froide
Nous parlerons dans ce paragraphe de la construction des blocs
en Europe, les blocs qui partent d'une capitale Allemande pour diviser tout un
continent en deux camps et le monde y comprit.
1.1 Le camp socialiste et l'URSS
L'URSS et ses pays satellites refusent aide proposée
par le gouvernement au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. Le
président Russe Joseph Staline procède à une mobilisation
des forces communistes et à un renforcement idéologique et
politique qui se manifestent dès septembre
Page | 43
1947 par la « doctrine Jdanov ». Réunissant
les partis communistes européens, Jdanov définit une nouvelle
ligne qui fait du combat contre les « forces impérialistes »
des États-Unis et de leurs alliés une priorité. En octobre
est créé le Kominform, « Bureau d'information des partis
communistes », tandis qu'en février 1948, le « coup de Prague
», qui impose un gouvernement communiste en Tchécoslovaquie,
renforce la domination soviétique sur l'Europe centrale et
accélère la division en deux blocs antagonistes.
L'URSS réplique par l'intégration en 1949 des
pays d'Europe centrale et orientale au sein du Conseil d'assistance
économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à
développer les échanges entre les signataires et à
rapprocher leurs économies. Enfin, après l'entrée de la
RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe
les démocraties populaires dans le système militaire
soviétique1.
1.2 Le camp capitaliste les U.S.A
S'opposant à la politique de Staline, le
président américain Truman appelle alors l'Europe à
s'unifier sous l'autorité américaine pour résister
à la menace que constitue l'expansionnisme soviétique. Il propose
ainsi le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise au «
containment » ou « endiguement » du communisme partout dans le
monde. Les États-Unis offrent ainsi leur aide à la fois
financière et militaire « aux peuples libres qui résistent
à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de
minorités armées ou de pressions étrangères ».
Les premières à en bénéficier sont la Grèce,
la Turquie et l'Iran. La « doctrine Truman » a également pour
objectif de créer un consensus public engageant les Américains
dans la guerre froide. Cet objectif est rapidement atteint. Le Congrès
engage une série d'enquêtes fortement médiatisées
sur les activités procommunistes aux États-Unis, et le
maccarthysme marque une période d'anticommunisme
1 Raymond, A.., Les Conventions de la guerre froide dans Une
histoire du XXe siècle, Paris, éd. Plon, 1996, p.
255
Page | 44
acharné. La même année, le journaliste
américain Walter Lippmann popularise le terme de « guerre froide
» dans un livre portant ce titre.1
Peu après ce tournant fondamental dans la politique
étrangère des États-Unis, la conférence de Moscou
réunit en mars-avril 1947 les ministres des Affaires
étrangères des quatre pays vainqueurs de la Seconde Guerre
mondiale : Bidault (France), Bevin (Grande-Bretagne), Marshall
(États-Unis), et Molotov (URSS). Ceux-ci ne parviennent pas à un
accord sur la forme du futur gouvernement allemand. Entérinant de ce
fait la division de l'Allemagne, la conférence de Moscou est un
échec qui aggrave la situation. Dans le même temps, les ministres
communistes sont exclus des gouvernements auxquels ils participaient en France
et en Italie2.
Dans ce contexte, les États-Unis décident de
lancer le plan Marshall, qui est le pendant économique de la «
doctrine Truman », et consiste en une aide financière de 13
milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et
occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948
dans l'Organisation européenne de coopération économique
(OECE)3.
De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on
renforce son camp. Successivement, sont créées l'Organisation des
États américains (OEA) en 1948, chargée de la
sécurité du continent, et l'Organisation du traité de
l'Asie du Sud-Est (Otase) qui réunit les principaux pays de la
région sous la direction des États-Unis qui signe
également une alliance avec le Japon. Surtout, face à la menace
soviétique en Europe, Truman aide à la formation d'une alliance
militaire, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en avril
1949, et à l'établissement d'une Allemagne de l'Ouest
1 Idem, p. 256
2 Walter, Lippman « Essai de Walter Lippman sur la guerre
froide, en réponse à George Kennan », in revue Foreign
Affairs , Londre, éd.printemps, 1987
3 Idem
Page | 45
indépendante qui naît officiellement en mai 1949,
sous le nom de République fédérale d'Allemagne
(RFA)1.
§2. La situation politique dans le monde pendant la
guerre
froide
2.1 LE BLOC SOCIALISTE
La guerre froide s'amplifie à partir de 1949. La
division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et le soutien
apporté par les Occidentaux au renouveau économique de
l'Allemagne de l'Ouest amène Staline à faire le blocus de Berlin,
d'avril 1948 à mai 1949. La première épreuve de force
entre les deux Grands s'achève par la victoire des Américains qui
réussissent à organiser un pont aérien pour sauver la
ville de l'asphyxie2.
Peu après, en septembre 1949, les Soviétiques
font exploser leur première bombe atomique et les communistes s'emparent
du pouvoir en Chine. La Chine signe une alliance avec l'URSS, mais les
États-Unis refusent de reconnaître le nouveau régime
chinois. Le développement économique du Japon, alors sous le
contrôle des Américains, est accéléré afin de
contrer l'avancée du communisme en Asie, qui devient le nouveau lieu
d'affrontement des deux blocs.
Après la Seconde Guerre mondiale, les pays d'Europe
libérés par l'armée soviétique (l'Armée
rouge) forment ce que l'on appelle le bloc soviétique. Ce bloc
rassemble, derrière l'URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la
Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et l'Allemagne de l'Est (la RDA). Ces pays se
réunissent au sein du pacte de Varsovie, une alliance militaire
signée en 19553.
1 Roosens, C., Les Relations internationales de 1815 à
nos jours, Tome II, Bruxelles, éd. Academia Bruylant, 2000, p.
245
2 Roosens , C., op.cit., p.250
3 « Gouvernement de l'Union soviétique
(Études des Pays publiées par le Congrès des
États-Unis) » sur www. Country tudies Series by Federal
Research Division of the Library of the Congress. U.S.
Page | 46
La Yougoslavie et l'Albanie sont également des
États
communistes mais ils se sont dégagés de la tutelle
soviétique1.
La défaite de l'Allemagne au centre de l'Europe,
l'effondrement de la France et l'affaiblissement du Royaume-Uni à son
extrémité occidentale créent, au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale, une rupture des équilibres traditionnels sur le
continent. En dépit des immenses destructions qu'elle a subies, l'Union
soviétique manifeste désormais une écrasante
suprématie. Ayant gagné 600 000 km2 en Europe, elle
dispose, à l'été de 1946, d'une armée de 100
divisions, soit 4 millions d'hommes, et de 6 000 avions, tandis que les
Anglo-Saxons procèdent à la démobilisation rapide de leurs
forces et à la reconversion des industries de guerre2.
La division du monde en deux blocs dominés par les
États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre, se voit également
remise en cause par un nombre croissant de pays.
Du côté communiste, les Soviétiques sont
affaiblis par la rupture des relations sino-soviétiques qui intervient
au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Opposé à la
doctrine de la coexistence pacifique, les Chinois contestent ainsi le
rôle dirigeant des communistes soviétiques et tentent de
constituer une alternative au sein du camp socialiste. De même la
contestation atteint l'Europe de l'Est comme en Pologne et plus encore en
Tchécoslovaquie, où en 1968, les forces du pacte de Varsovie
interviennent pour réprimer le Printemps de Prague3.
Enfin la décolonisation voit l'émergence de
nombreux États indépendants, qui refusent la division du monde en
deux blocs. Né politiquement avec la conférence de Bandung en
1955, le tiers-monde s'efforce de s'organiser sous l'impulsion notamment de
l'Inde de Nehru et de
1 Idem
2 Fontaine, A., Histoire de la guerre froide. I. De la
révolution d'Octobre à la guerre de Corée, Paris,
éd. Points Histoire, 1983, p. 8
3 Idem, p.15
Page | 47
la Yougoslavie de Tito en un mouvement non-aligné qui
voit le jour en 1961 à la conférence de Belgrade1.
La seconde moitié des années soixante-dix est
marquée par un brusque regain de tension. L'expansionnisme
soviétique connaît en effet un renouveau. Il se manifeste en
Afrique avec le soutien à de nombreux régimes (Angola,
Mozambique, Éthiopie) et des accords de coopération, en Asie avec
l'appui de son allié vietnamien qui envahit le Cambodge, et enfin en
Amérique centrale par l'appui apporté aux sandinistes du
Nicaragua et aux guérillas au Salvador et au Guatemala2.
Mais deux événements principalement sont
à l'origine de cette nouvelle période de tension : le
déclenchement de la « bataille des euromissiles » et
l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique.
En déployant des missiles SS 20 à partir de
1976, l'Union soviétique rompt l'équilibre des forces en Europe ;
le 12 décembre 1979, les pays de l'OTAN décident de
développer des programmes de missiles équivalents, les Pershing.
Les premiers Pershing sont installés en 1983, malgré un important
mouvement pacifiste en Europe de l'Ouest. En réponse à
l'intervention soviétique en Afghanistan, le 24 décembre 1979,
les États-Unis adoptent une série de mesures de rétorsion
: les ventes de céréales à l'URSS sont suspendues, les
accords SALT II ne sont pas soumis à la ratification du Congrès
et les Américains boycottent les jeux Olympiques de Moscou, en
19803.
2.1. LE BLOC CAPITALISTE
Afin de contrer le bloc de l'Est, les Américains
créent en 1949 l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, ou
l'OTAN. C'est une alliance militaire entre 12 États
occidentaux (Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France,
Grande-Bretagne, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-
1 Ibidem, p. 21
2 Raymond, A., op.cit., p. 259
3 Fontaine, A., op.cit., p. 13
Page | 48
Bas, Portugal) ; d'autres pays les rejoignent ensuite. Ce
traité a pour but la protection de ses membres en cas
d'attaque1.
Mais ces premiers signes de détente ne signifient pas
pour autant une fin de la division du monde en deux. Au contraire, cela se
traduit plutôt par une reconnaissance mutuelle de la part des deux «
super-grands » de leur sphère d'influence respective. Ainsi les
Américains ne réagissent pas à l'intervention
soviétique en Hongrie en 1956, considérant que l'Europe centrale
fait partie de la zone sous la tutelle de l'URSS. De même Washington et
Moscou jouent les gendarmes du monde en bloquant l'expédition
franco-anglo-israélienne à Suez en 1956, dirigée contre le
leader égyptien Nasser2.
Cependant, un certain nombre de facteurs entraînent une
réactivation des conflits et de la course aux armements. Le lancement de
Spoutnik en 1957, qui confirme l'avance soviétique dans la
conquête spatiale, inquiète l'administration américaine et
relance les tensions. Les deux superpuissances essayent d'étendre leur
influence sur les nouvelles nations d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine
et du Moyen-Orient, désormais englobées par la « doctrine
Eisenhower » dans la politique d'endiguement et bénéficiant
de l'aide américaine. Certes une conférence sur l'arrêt des
essais nucléaires s'ouvre en 1958, Khrouchtchev se rend aux
États-Unis en 1959 et rencontre Kennedy en 1961 à Vienne. Mais
dans le même temps, la conférence au sommet de Paris en 1960
échoue, les Soviétiques ayant découvert que des avions
américains, les U2, espionnent leur territoire. Khrouchtchev ordonne en
1961 la construction du mur de Berlin, afin de tenter d'empêcher la
désertion massive de l'Allemagne de l'Est, tandis que le
président Kennedy lance un programme de soutien à
l'Amérique latine contre la pénétration
communiste3.
1 Pierre du Bois de Dunilac, « Guerre froide, propagande et
culture», in Relations internationales, no 115, Paris,
2003, pp. 437-454
2 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales,
premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi,
Lubumbashi, 2013-2014, p.6, Inédit
3 Idem, p.5
Page | 49
La division du monde en deux blocs dominés par les
États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre, se voit également
remise en cause par un nombre croissant de pays.
Du côté occidental, la supériorité
économique des États-Unis, datant de l'après-guerre,
souffre désormais de la concurrence du Japon et de la RFA. Le retour au
pouvoir du général de Gaulle en France à partir de 1958
entraîne aussi une évolution de la politique
étrangère française. Soucieux de l'indépendance
nationale, de Gaulle retire les forces françaises du commandement
intégré de l'OTAN en 1966 et multiplie les prises de positions
remettant en cause le leadership américain. Ainsi le rapprochement
diplomatique avec l'URSS, la reconnaissance du régime communiste
chinois, la condamnation de l'intervention des États-Unis au Viêt
Nam et l'offensive contre le système monétaire international
dominé par le dollar sont perçus par Washington comme autant de
coups portés à la cohésion de l'Alliance
Atlantique1.
La tension s'accroît après l'élection de
Ronald Reagan à la présidence des États-Unis en novembre
1980. Reagan défend une politique interventionniste,
concrétisée en octobre 1983 par le débarquement de forces
américaines dans l'île de la Grenade pour contrer un coup
d'État procubain, ainsi que par un soutien militaire aux mouvements de
guérilla anticommunistes en Afghanistan, au Nicaragua et en Angola. La
course aux armements reprend également. En mars 1983, Reagan lance
l'« Initiative de défense stratégique » visant à
édifier un bouclier spatial contre les armes
nucléaires2.
L'Union soviétique, très affaiblie
économiquement depuis la fin des années soixante-dix et accusant
un retard considérable dans le domaine des nouvelles technologies, ne
peut rivaliser. En janvier 1986, Mikhaïl Gorbatchev, qui veut se consacrer
à la modernisation de son pays condition
1 Statistiques de la Banque Mondiale - France, sur
www.data.worlbank.org
consulté le 17/01/2015 à 19h 34'
2 Raymond, A., op.cit., p. 298
Page | 50
du maintien de sa puissance, propose l'élimination de
toutes les armes nucléaires avant l'an 20001.
§3. LES EVENEMENTS AYANT ENTRAINE LA FIN DE LA
GUERRE FROIDE DANS LE MONDE.
3.1 LE PRESIDENT MICHAËL GORBATCHEV ET
LA PERESTROÏKA
En 1987, un accord met fin à la bataille des
euromissiles ; l'élimination de tous les missiles nucléaires
d'une portée de 500 à 5 500 km est programmée pour le
1er juin 1991. Dans les années qui suivent, d'autres accords
sont conclus, portant notamment sur la réduction des forces
conventionnelles en Europe. Parallèlement, l'Union soviétique
poursuit une politique de désengagement, en Afghanistan, en Afrique
australe, mais aussi en Europe de l'Est. Le 6 juillet 1989, Gorbatchev annonce
devant le Conseil de l'Europe l'abandon de la doctrine Brejnev, proclamant le
caractère irréversible de tout gain territorial soviétique
en Europe : l'Union soviétique renonce à l'ingérence dans
les affaires intérieures des pays membres du pacte de
Varsovie2.
La guerre froide prend alors fin en Europe : les pays de l'Est
s'engagent dans un mouvement de libéralisation politique qui les conduit
à élire des gouvernements non communistes, les deux Allemagnes
sont réunifiées et la course aux armements se ralentit
considérablement en même temps que s'achève la division du
monde en deux blocs (voir révolutions démocratiques de 1989).
Conscient de ces faiblesses, Gorbatchev tente de
réformer la société soviétique en lançant un
programme connu sous le nom de perestroïka, (« restructuration
») pour les aspects économiques et de glasnost (« transparence
») pour les affaires politiques et culturelles. Ses multiples
1 Roosens, C., op.cit., p.159
2 Roosens, C., op.cit., p.200
Page | 51
initiatives rompent avec plus de cinquante années de
régime arbitraire et monopolistique.
Dès 1987, il permet le retour à la
liberté de la presse, un an après avoir entrepris la
réhabilitation des dissidents et des victimes des purges
staliniennes.
En 1989, l'URSS est un empire en déclin qui ne parvient
plus à contenir les mouvements de révolte dans les pays de l'Est.
Les pays communistes passent les uns après les autres dans le camp
occidental. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin (symbole concret du rideau de
fer) tombe. L'URSS disparaît quant à elle en 1991.
Après la chute du mur de Berlin, la fin du bloc
soviétique et l'effondrement de l'URSS, la guerre froide est finie : le
monde n'est plus bipolaire, il devient multipolaire1.
3.2 L'instauration de la démocratie dans le
monde
L'effondrement de la galaxie communiste est l'équation
de cette nouvelle donne, qui se dresse devant le président Georges Bush
en janvier 1989, et le met de forge les clés de compréhension du
monde futur. Il lance le concept de (( nouvel ordre mondial », basé
sur le respect du droit international et des grandes institutions de
coopération : (( Nous nous devons aujourd'hui, en tant que peuple, avoir
une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus douce la face du
monde »2
Par (( nouvel ordre mondial » le président Georges
Bush entend (( une diplomatie globale » dont les axes structurels seront,
à l'épreuve du temps, la réunification de l'Allemagne
(alors que la France et le Royaume-Uni sont dans l'expectative), le
renforcement des relations économique avec la Chine (dans remettre en
cause l'alliance avec Taïwan) et la nouvelle Russie
1 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales,
premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi,
Lubumbashi, 2013-2014, p.6, Inédit
2 Discours de Georges Bush tiré dans, www ;
voltaire.com, consulté le
15/04/2015 à 01h50'
Page | 52
(lors du Putsch de Moscou contre Gorbatchev, il soutien Boris
Eltsine). Toutefois, l'axe Etats-Unis, Russie, Chine, ne sera pas
appréhendé comme une variable structurelle de la nouvelle
politique étrangère des Etats-Unis1
Toutes ces déclarations unilatérales
américaine ouvrent la porte à un monde décortique, et
transnationale. Dans le même ordre d'idée, l'éclatement de
l'empire soviétique accentue la décomposition de l'URSS qui
culmine en 1991. Le Putsch manqué du 19 août 1991, intervenant
après la dissolution de COMECOM (conseil d'assistance économique
mutuelle) en juin 1991 et du pacte de Varsovie le premier juillet 1991,
précipite la débâcle : le marxisme-léninisme cesse
d'être l'idéologie de référence, tandis qu'explosent
les nationalismes interne dans les pays baltes, l'Ukraine, Caucase, Asie
centrale. Les pays baltes qui sont Lettonie, Estonie, Lituanie devenus
désormais indépendants, ils sont admis à l'ONU le 17
septembre 1991, en compagnie de deux Corées.2
Parallèlement à ce mouvement de
scissiparité, 12 républiques de l'ex-Union soviétique
créent la Confédérations des Etats indépendants
(CEI), les 8 et 21 décembre 1991.3
De ce qui précède, le nouveau président
de la Russie Boris Eltsine déclare officiel à l'ONU la politique
étrangère de la Russie, et cette politique
étrangère Russe se résume en trois points qui sont
notamment :
1. Primo, renforcer les relations avec les pays de la CEI
« les relations amicales et contractuelles, non par le fer et le sang mais
par une politique ferme et souple ». c'est la doctrine de «
l'étranger proche »
2. Secundo, créer aux frontières de la Russie,
une « zone tempo » censée, comme à l'époque de
l'époque de l'empire qui pourra jouer le rôle SOS de la
sécurité Nation. Cette zone est considérée
actuellement comme l'Ukraine.
1 Tshiyembe, M., La politique
étrangère des grandes puissances, Paris, L'Harmattan, 2010,
pp.24-25
2 Idem, p. 25
3 Ibidem, p.26
Page | 53
3. Tertio, développer des relations avec les pays de
l'occident et du reste du monde, notamment l'Asie, est un moyen d'affirmer que
la Russie occupe une place sur la scène mondiale.1
3.3 Caractéristique de la guerre froide
En effet, nous trouvons que La guerre froide n'est pas une
guerre dans le sens classique du mot, mais c'est une guerre totale
entre le bloc de l'Est et le bloc de l'Ouest.
V' C'est une guerre diplomatique :
chaque empire
cherche à « marquer des points » sur la
scène internationale en accroissant sa zone d'influence.
V' C'est une guerre économique
: chaque pôle crée ses propres réseaux
d'échanges commerciaux.
V' C'est une guerre idéologique
: chaque camp veut être un modèle politique.
V' C'est enfin une guerre psychologique
: elle utilise les intellectuels et les médias des deux
blocs (à l'Ouest pour faire craindre une invasion ou une guerre
atomique, à l'Est pour limiter les fuites vers le camp adverse et la
dissuasion nucléaire de part d'autre).
La manifestation la plus spectaculaire de la guerre froide est
la course aux armements, notamment nucléaires, à laquelle se
livrent les deux puissances.
§4. Relance de la guerre froide à travers le
conflit Ukrainien
Depuis ses débuts en novembre 2013, la crise
ukrainienne n'a pas faibli en intensité. Bien au contraire, elles est
allée crescendo, au point de conduire certains médias ukrainiens
à révéler aujourd'hui que les bureaux du SBU (Service de
Sécurité de l'Ukraine) à Kiev seraient occupés par
des agents de la CIA, des médias anglais à révéler
que des mercenaires
1 Tshiyembe, M., op.cit., p.30
Page | 54
de la société militaire privée
américaine Academi (anciennement Blackwater) seraient présents
sur le terrain, tandis que, côté russe, les Spetsnaz forces
spéciales d'élite du GRU (Direction générale des
renseignements de l'Etat-major des forces armées russes) auraient
été dépêchées en Ukraine sur ordre du
Kremlin.
Une telle escalade est, en partie, le fruit des discours aux
effets performatifs néfastes pour tous les protagonistes. La
théorie des actes de langage est en effet ici fort utile pour comprendre
cette montée en puissance de la crise. Ainsi que l'a fort bien
décrit John Langshaw Austin dans son ouvrage How to do Things with
Words1, parler, c'est aussi agir. Ainsi, le discours en politique
équivaut à une action. Dans le cas ukrainien, la crise a
été très largement nourrie par les différents
discours, discours qui très souvent empruntent à l'argumentation
juridique. Les uns s'abritent derrière le droit international public,
les autres derrière le droit constitutionnel. Citons seulement le
Président américain dénonçant la violation du droit
international par la Russie2, tandis que le Président Poutine
dénonçait pour sa part un coup d'Etat
anticonstitutionnel3 en Ukraine. Le problème réside
dans le fait que quel que soit le locuteur, le droit ne souffre pas les doubles
discours. Si Vladimir Poutine ne peut s'abriter derrière le paravent du
respect de la Constitution, en retour, il ne peut accepter de se voir imposer
de la part des Etats-Unis un discours moralisateur sur le respect du droit
international.
Dans un tel contexte de guerre froide renaissante, plusieurs
scénarios peuvent être envisagés. Tout d'abord, le maintien
du rapport de force actuel conduit à l'impasse. Dans le pire des cas de
figure celui du recours aux sociétés militaires privées et
aux mercenaires comme en Géorgie en 2008 le conflit ne peut que
s'enliser et s'ancrer dans la durée, Vladimir Poutine ayant
montré par le passé qu'il ne reculait pas.
1 William, J., Quand dire c'est faire, Paris, éd.
du Seuil, 1970, p.15
2 Cf son discours du 17 mars 2014 : « The
referendum in Crimea was a clear violation of Ukrainian constitutions and
international Law. »
3 Entretien avec les journalistes du 4 mars 2014. In Paris
Match Hebdo, n° 0043-10, Paris, p.1
Page | 55
Le recours à des sanctions économiques accrues
contre la Russie, scénario brandi par l'Union Européenne et la
communauté internationale, ne permettra pas non plus une sortie de
crise, du fait de l'interdépendance des économies
européennes et russes.
Un autre scénario envisageable peut-être le plus
utopique tout en étant paradoxalement le plus réaliste pour la
sécurité de l'Europe consisterait en la fin des doubles discours
et la mise en oeuvre d'un processus de négociation qui ne verrait
à l'instar des Tables rondes en Europe centrale dans les années
1990 que la seule participation des acteurs concernés : les
Ukrainiens.
La nécessaire réponse « interne »
à la reconstruction de l'Etat
ukrainien
Si l'escalade de la crise ukrainienne est le fruit des
discours, la crise a, quant à elle, des racines plus profondes aussi
bien internes qu'externes qui impliquent une double réponse.
Tout d'abord, au plan interne, l'Ukraine a été
ébranlée dans son caractère étatique, aussi bien au
niveau de son territoire que de son gouvernement dont la
légitimité reste auto-proclamée.
Guerre des mots, guerre des médias, Ces pressions
diverses et multiples sur les sites Internet et les médias
indépendants visent à faciliter la communication offensive du
gouvernement russe. Le ton des journaux reprend désormais
majoritairement la rhétorique officielle, faisant du gouvernement de
Kiev un pouvoir de « fascistes )) et de « banderistes )) combattant
de pacifiques « compatriotes )) russes partisans du «
fédéralisme )) dans l'Est de l'Ukraine. Le gouvernement
kiévien, soutenu par les gouvernants européens et
américains, est considéré comme l'agresseur des
populations civiles russophones. La réduction du pluralisme
médiatique rend difficile, pour la majorité de la population,
l'accès à une parole alternative sur le conflit ukrainien. Seuls
les internautes les plus avisés
Page | 56
bénéficient encore des reportages
indépendants de journalistes autonomes (qui postent sur Facebook leurs
observations de terrain), consultent les sites anglophones comme celui de la
BBC ou contournent le blocage des sites d'information en utilisant directement
les adresses IP concernées. Dans ce contexte médiatique
difficile, les journalistes russes indépendants sont en péril.
Certains ont déjà préféré quitter le pays
pour s'installer à l'étranger, d'autres
réfléchissent à la possibilité de créer des
médias russes à l'étranger pour échapper aux
contrôles du pouvoir. Tous sont à la recherche de soutiens,
notamment techniques, pour contourner la censure en ligne. Il est de la
responsabilité de leurs partenaires étrangers de les aider pour
garantir en Russie même le pluralisme de l'information autour de la
crise
ukrainienne, et de la vie politique russe en
général
Au-delà des médias, il y a une autre forme de la
guerre froide qui se manifeste sur le plan économique entre le bloc
occidental et celui de l'Est.
En effet, Au cours des offensives de rebelles pro russes
L'OTAN a révélé des documents prouvant que des soldats
russes seraient en train d'opérer sur le territoire ukrainien Une
campagne d'accusation a été déclenchée contre
Russie.
Porochenko et le gouvernement ukrainien ont renchéri en
demandant de l'assistance militaire concrète aux occidentaux où
la Pologne et les pays Baltes ont soutenu cette possibilité et les
Etats-Unis n'ont pas écarté cette possibilité. Mais les
dirigeants occidentaux dont France et l'Allemagne ont pris conscience du danger
que pourrait impliquer d'intervenir militairement en Ukraine et se sont limiter
aux accusations contre Poutine et à l'adoption des sanctions
économique pour augmenter la pression sur la Russie.
Page | 57
De ce qui précède, porechenko sait que tout il
ne peut gagner la guerre contre Poutine et cent après, le début
de première guerre mondiale, il n'est pas évident que quelqu'un
l'aide à gagner non plus1
Qu'à cela ne tienne le 5 septembre 2014 l'accord de
paix était signé et régime de Kiev évitait de peu
que l'ensemble de l'Est et particulièrement la portuaire de Marioupol
soit prise par le rebelles pro-russe. Ce qui aurait donné lieu à
une continuité territoire de Crimée annexé par la
Russie.
Ainsi pour s'assurer que la Russie et les rebelles pro-russes
tiennent leur promesse de cessez le feu, les occidentaux ont adopté des
sanctions économiques supplémentaire contre le régime de
Poutine et certaines personnalités ukrainiennes qu'ils présument
soutenir les séparatistes.
Ainsi, l'union européenne vise à limiter le
financement de l'économie Russ ; « six grandes entreprises de
défense et d'énergie dont les compagnies
pétrolières Rosneft et Transfeft, et la branche
pétrolière de Gazprom se voient ainsi restreindre leurs
accès aux marchés des capitaux. L'union Européenne a
également décider d'ajouter d'autres noms à la centaine
des personnalités russes et ukrainiens pro-russes objet des sanctions
ciblées gel des avoirs et interdiction de visas. De leurs
côté les Etats-Unis ont ciblé le financement et le
transfert de technologie aux géants russes du pétrole et du Gaz
»2. Si ces mesures durent un long moment, elles pourraient
miner considérablement le potentiel pétrolier et gazier russe
dont l'économie est totalement dépendante.
Mais, elles affectent également des multinationales
comme Exxon, Total qui possèdent des partenariats avec les entreprises
russes. C'est pour cette raison que ces sanctions pourraient être
levées rapidement
1 My Book, « Ukraine ; a catastrophe default
». Sur http.www://.ccr.org. consulté 14/01/2015 à 01h 20'
2 Le monde, « entrée en vigueur des
nouvelles sanctions contre Moscou » sur http//.www.lemonde.fr
consulté le 14/01/2015 à 02h 50'
Page | 58
si les dirigeants occidentaux perçoivent des
progrès par rapport au plan de paix en Ukraine.
Cependant la Russie n'est pas rester le bras croisés et
a aussi adopté des sanctions économiques notamment contre
l'importation des produits agricoles venus d'Europe. Actuellement le
gouvernement russe évalue un nouveau train des sanctions contre l'union
européenne visant les importations d'automobiles d'occasion ainsi que
les produits de l'industrie légère déjà
fabriqué en Russie. « le premier ministre Russe évoquait la
possibilité de fermer l'espace aérien russe aux avions de ligne
européens Nord-américain »
Après les nouveaux accords de Minsk entre la Russie, la
France, l'Allemagne, l'Ukraine et les séparatistes pro-russes sur
proposition de la France de nouvelles sanctions au cas où cet accord de
paix serait violé.
Nous ajoutons encore cette pratique qui apparait être
négligé que nous trouvons importante. C'est le fait que la
justice américaine qui a révélé la corruption au
sein de la fédération internationale de football association
(FIFA). Nous appréhendons cet acte au terme des puissances entre la
Russie et les Etats-Unis parce que la prochaine coupe du monde devrait
être organisée en Russie, ceci explique cela.
Ces observations nous font croire à une nouvelle guerre
froide. Ceci, nous fait passer au quatrième chapitre qui traite sur les
problèmes et les perspectives du conflit ukrainien dans la relance de la
guerre froide.
Page | 59
CHAPITRE IV : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DU
CONFLIT UKRAINIEN DANS LA RELANCE DE LA GUERRE FROIDE.
Dans ce chapitre 4 dernier de notre travail, il sera question
de donner les problèmes et perspectives que peuvent être
soulevés par le conflit Ukrainien dans les jours avenirs. De ce qui
précède, l'accent sera mis sur le problème historique,
problème de la Crimée et Donetsk et le problème
économique. Et en termes de perspectives, l'accent sera mis sur
l'association de l'Ukraine à l'union européenne, de l'ampleur de
la réaction Russe, de l'irrationalité de ce conflit et l'Ukraine
pourra devenir une zone grise de l'Europe de l'Est.
SECTION I : LES PROBLEMES SOULEVES PAR LE CONFLIT
UKRAINIEN
Dans cette section, il sera question des problèmes de
l'unité, le problème de la Crimée et Dobbas et les
problèmes économiques qu'ont soulevés le conflit
Ukrainien
§1. Problème historique
Avant 1991, l'Ukraine n'avait jamais existé en tant
qu'État, sujet reconnu de droit international. Sur l'isthme Baltique -
mer Noire, il n'y avait pas eu d'État avant la formation de la Rous en
856. Elle comprenait seulement l'ouest de l'Ukraine actuelle et la
région de Kiev à l'exclusion du sud et de l'est. Elle
s'étendait principalement sur les territoires actuels de la
Biélorussie et de la Russie. Abattue par les Tatars en 1240, elle se
fragmenta en principautés. Dans l'empire constitué par Moscou sur
cet espace, la place de l'Ukraine actuelle était occupée par
plusieurs provinces, dont aucune ne portait ce nom1.
1 Channon, J., op.cit., p. 144
Page | 60
Lors de l'éclatement de l'empire en 1917, deux
gouvernements locaux, non reconnus, se sont formés sur le territoire de
l'actuelle Ukraine : l'un, nationaliste, à Kiev, l'autre,
bolchévik, à Kharkov. Ce dernier a pris Kiev en février
1918 puis les forces allemandes l'en ont chassé en mars, y installant un
gouvernement à leur solde. La république d'Ukraine occidentale
fondée à Lviv en Galicie par les nationalistes en novembre 1918 a
repris le contrôle de Kiev en janvier 1919, mais l'armée polonaise
avait entrepris dès novembre 1918 la conquête de la Galicie, dont
elle reste maîtresse en juin 1919. Elle prend Kiev en mai 1920 et combat
le pouvoir de Kharkov, devenu République Soviétique d'Ukraine
depuis mars 1919, qui la repousse. Par la paix de 1921, la Pologne garde la
Galicie et la Volhynie, fiefs des nationalistes. Les bolchéviks
constituent une RSS d'Ukraine, simple subdivision administrative de
l'URSS.1
L'Ukraine indépendante de 1991 est cette
République Socialiste Soviétique d'Ukraine, restructurée
par Staline en 1945. Elle regroupe des régions qui depuis des
siècles ont connu des histoires différentes :
Trois régions sont issues de la Rous du Xe-XIIe
siècle, dont la capitale fut successivement Novgorod (856), Kiev (882),
Vladimir (1169) : le Dniepr moyen et Kiev, berceau de la christianisation de la
Rous, rallié à Moscou après sa révolte contre
l'occupant catholique polonais, en 1654 ; l'Ukraine du centre-ouest et la
Volhynie, davantage polonisées, intégrées à
l'empire russe depuis 1793 ; laGalicie, encore plus occidentale, qui n'avait
jamais été dirigée par Moscou avant 1945, puisque sous
contrôle polonais depuis 1347, Autrichien de 1772 à 1919, puis de
nouveau polonais de 1921 à 1939 ;
? deux régions n'ont jamais fait partie de la Rous du
Xe-XIIe siècle et ont toujours été
dirigées par un pouvoir cis à Moscou avant 1991, jamais à
Kiev : l'Ukraine-Sloboda, à l'est, autour de Kharkov, ville
fondée en 1503 ; la Nouvelle Russie, au sud (provinces
1 Boyko, N., op.cit., p. 88
Page | 61
russes d'Ekaterinoslav et de Kherson), conquise seulement par
la Russie de Catherine II à la fin du XVIIIe siècle et
peuplée de colons russes, ukrainiens et allemands au XIXe siècle
;
o 2 Le reste de la Bessarabie, annexée par
Staline, est devenue la RSS de Moldavie.
Enfin, trois régions sont annexées par Staline
en 1945 : la Ruthénie subcarpatique, qui en 1919 avait
préféré se rallier à la Tchécoslovaquie
plutôt que de passer sous le contrôle du gouvernement ukrainien de
Galicie ; la Bucovine (oblast de Tchernovtsy), partie septentrionale de la
Moldavie historique, intégrée à l'Autriche au XVIIIe
siècle, puis à la Roumanie, de 1918 à 1945 ; le Budjak,
façade maritime de la Bessarabie1.
La Crimée, conquise par Catherine II, qui constituait
la province russe de Tauride, lui a été rattachée par
décision de Khrouchtchev (d'origine ukrainienne), en 1954.
La RSS d'Ukraine a en revanche été
amputée de la Transnistrie. Cette zone, peuplée d'Ukrainiens et
de Russes, a été rattachée en 1945 à la RSS de
Moldavie, alors qu'elle ne faisait pourtant pas partie de la Bessarabie.
L'unité de régions historiquement aussi diverses
ne va pas de soi. Surtout que leur situation géographique en font depuis
cinq siècles un enjeu entre deux messianismes inspirés par deux
Églises chrétiennes, ceux de Varsovie et de Moscou, pour ne rien
dire des influences occasionnelles de Berlin, Vienne et Bucarest. En 1991, le
nouvel État était donc en quête d'éléments
d'identité partagée mais dès ce moment, d'anciens clivages
ont rejoué2.
1 Jean-B.D., et André, K., Histoire des relations
internationales : De 1945 à nos jours, Paris, éd. Armand
Colin, 2009, p. 717
2 Grosser, P., Les Temps de la guerre froide, Paris,
Editions Complexe, 1995, p. 465
Page | 62
§2. Problème de l'unité
Sur le plan religieux, le pays fut le théâtre
pendant la décennie quatre-vingt-dix d'une « guerre des
églises » entre fidèles de trois obédiences d'une
même Église orthodoxe, pour le contrôle des lieux de
culte.
Depuis la christianisation de 988, le métropolite de la
Rous orthodoxe résidait à Kiev, cependant
l'insécurité l'avait contraint au XIIIe siècle
à gagner le nord-est de la Rous, la région de Vladimir, plus
sûre. En 1326, le prince de Moscou lui a offert un domaine près de
sa ville qui devint ainsi le centre de l'Église orthodoxe « de
toutes les Russies ». Historiquement, le Patriarche de Moscou est
l'héritier légitime du métropolite de Kiev.
Mais lors de l'épisode de 1918-19, le gouvernement
nationaliste ukrainien a créé une Église
autocéphale ukrainienne, reconnue par Constantinople. Avec la victoire
des Bolchéviks, elle a trouvé refuge dans l'importante diaspora
ukrainienne du Canada. En 1991, le nouveau gouvernement ukrainien a
créé lui aussi une Église orthodoxe autocéphale
ukrainienne, cette fois non reconnue par Constantinople. L'Église
exilée au Canada étant revenue, en Ukraine, l'orthodoxie est
divisée en trois obédiences, celle du patriarcat de Moscou et
deux Eglises autocéphales. En 2007, 11 233 paroisses dépendaient
du Patriarcat historique, celui de Moscou, 3 963 du Patriarcat de Kiev, 1 178
de l'Église autocéphale ukrainienne de 1918. Il existe par
ailleurs une Église uniate, ou gréco-catholique, de rite
orthodoxe, qui reconnaît la suprématie du pape de Rome.
Créée par les Polonais au XVIIe siècle pour « rallier
les hérétiques à la Sainte Croix », elle n'est
implantée qu'à l'Ouest de l'Ukraine.
Les Églises orthodoxes étant
autocéphales, c'est-à-dire organisées par l'État,
elles légitiment d'une certaine façon ce niveau de pouvoir
politique. Pour un État qui apparaît par scission avec une
entité politique plus vaste, l'existence d'une entité religieuse
propre est un élément
1 Boyko, N., op.cit., p.90
Page | 63
important d'affirmation politique. Mais des fidèles
peuvent voir cette partition comme une trahison de la communauté
spirituelle. L'enjeu politique de ce conflit, à priori religieux, est
très fort.
Sur le plan linguistique, l'unité n'est pas plus
assurée. La définition de l'ukrainien officiel a fait gravement
problème dans la décennie quatre-vingt-dix en raison de violentes
divergences au sein du milieu se réclamant de
l'ukraïnité.
Dans la partie de l'ex Rous sous contrôle polonais du
XIVe au XVIIIe siècle, la Pologne avait
favorisé l'usage du polonais. Le « ruthène », langue
des paysans, était méprisé. Dans ce qu'on appelait la Malo
Polska (Petite Pologne), les populations ruthènes étaient
considérées comme ne se différenciant que par leur
dialecte du tronc principal de la nation polonaise. En 1845, le prince
Czartoryski déclarait « Ruthènes et Lituaniens forment avec
nous une Nation ».
Fin XVIIIe, hormis la Galicie, acquise par l'Autriche, la Malo
Polska est passée sous le contrôle de Moscou. Pour les
autorités russes, ses habitants ne sont que des « Petit-Russiens
», utilisant « un dialecte qui est du russe, simplement corrompu par
l'influence de la Pologne ». L'enseignement de l'ukrainien y était
interdit1.
En revanche, en Galicie, l'empereur d'Autriche s'est
posé en père protecteur des « Ruthènes ».
L'enseignement primaire était dispensé en ukrainien. Des journaux
furent autorisés en ukrainien à partir de 1848. Ceci imposait le
choix, parmi ses nombreuses inflexions, des canons d'une langue ukrainienne
standard. Une chaire de philologie ukrainienne fut donc créée en
1849 à Lemberg). Les bases de la langue ukrainienne ont ainsi
été jetées dans l'Empire d'Autriche. L'URSS
développa elle aussi à partir des années vingt l'usage de
l'ukrainien, mais en choisissant une variante de l'Ukraine centrale, plus
proche du russe que celui qui avait été codifié en
Galicie.
Page | 64
Concernant la langue, le recensement de 2001 fournit le
décompte le plus à jour (celui de 2010 n'est toujours pas
publié). Comme dans presque toute l'Europe centrale et orientale, il
distingue la « citoyenneté » (ukrainienne) de la «
nationalité », qui correspond au groupe ethnique auquel l'individu
se rattache : 77,8 % de la population se déclare de nationalité
ukrainienne, 17,3 % de nationalité russe, et 4,9 % d'une autre
nationalité1
La population déclare par ailleurs sa langue maternelle
et, effet de la longue symbiose entre Russie et Ukraine, 29,6 % des habitants
du pays se déclarent de langue maternelle russe. La langue ukrainienne
n'est donc la langue maternelle que de 68,5 % de la population : un nombre
important de personnes se déclarant de nationalité ukrainienne se
considère de langue maternelle russe.
L'ukrainien est plus répandu dans les campagnes, mais
sous un grand nombre de formes dialectales. Presque toute la population
comprend le russe et passe d'une langue à l'autre en fonction de
l'interlocuteur, mais la majorité parle en réalité «
surjik », un mélange personnel d'ukrainien et de
russe2.
La modernité joue contre l'ukrainien. Les livres
écrits en russe couvrent 90 % du marché, les publications en
ukrainien n'ayant qu'un marché limité. La presse russe est
présente partout, avec une vision plus internationale que la presse en
langue ukrainienne, plus provinciale. Enfin, 98 % des sites internet ukrainiens
utilisent le russe.
Si on se fonde sur la langue maternelle déclarée
lors du recensement ukrainien, les 25 régions d'Ukraine (24 oblasts et
une république autonome) se rattachent à six cas de figure (voir
tableau 13).
Tableau 1- Langue maternelle déclarée par la
population
1 Boyko, N., op.cit., p.99 2Boyko, N.,
op.cit., p.99 3 Idem, p.123
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|
langue maternelle
|
langue maternelle
|
|
ukrainienne
|
Russe
|
Crimée
|
6,5-7 %
|
92-93 %
|
Donbass
|
30 % maximum
|
69 % et plus
|
Sud et Est
|
46-54 %
|
42-48 %
|
Bas Dniepr
|
67-73 %
|
25-32 %
|
Haut Dniepr
|
84-90 %
|
10-16 %
|
Centre
|
92-93 %
|
6,5-7 %
|
Ouest
|
95-98 %
|
1-5 %
|
Boyko, N., op.cit., p.96
Donbass : Lougansk, Donetsk ; Centre-sud : Kharkov,
Zaporojié, Odessa ; Bas Dniepr : Dniepropetrovsk, Mikolaïev,
Kherson ; Haut Dniepr : Kirovabad, Poltava, Soumy, Tchernigov ; Centre : Kiev,
Jitomir, Tcherkassy ; Ouest : Vinnitsa, Khmielnitski, Tchernovtsy, Ternopol,
Rovno, Volhynie, Lviv, Ivan-Frankivsk, Transcarpatie. La ville de
Sébastopol, distinguée dans les statistiques ukrainiennes, a
été regroupée avec la Crimée. De même, les
données de la ville de Kiev sont fusionnées avec l'oblast du
même nom1.
Les deux oblasts du Donbass comptent une forte
majorité
d'habitants déclarant le russe comme langue maternelle
(on les désignera sous le nom de « russophones »). La
Crimée se rattacherait à ce groupe. Trois oblasts au centre et au
sud présentent une situation de relatif équilibre entre
russophones et ukrainophones. Trois oblasts du bas Dniepr ont de fortes
minorités russophones (de un quart à un tiers). Trois oblast du
haut Dniepr comptent entre 9,5 et 10,3 % de russophones et une énorme
majorité
1 Levesque, J., op.cit., p.80
Page | 66
d'ukrainophones (89-90 %). On y a rattaché l'oblast de
Soumy, qui les jouxte, et qui ne diffère du schéma (16 % de
russophones pour 84 % d'ukrainophones) qu'en raison de districts frontaliers.
Trois oblasts centraux comptent 6-7 % de russophones et 92-93 %
d'ukrainophones. Dans les neuf oblasts de l'ouest, la part des ukrainophones
dépasse 93 %, celle des russophones est partout marginale (3 à 5
%). Deux oblasts se distinguent. En Transcarpatie, 12,7 % de la population se
déclare de nationalité hongroise. Dans celui de Tchernivtsy, 17,5
% de la population se déclare de nationalité roumaine ou moldave,
ce qui réduit la part des ukrainophones à respectivement 81 et 77
%. Ces oblasts correspondent aux régions historiques de Ruthénie
subcarpatique et de Bucovine du nord1.
Dans l'ouest, il existe par ailleurs un mouvement «
ruthène » très actif, appuyé sur une forte diaspora
aux États-Unis. Il réclame la reconnaissance d'une
nationalité propre. Les ukrainophones, qui souffrent pourtant d'avoir
été considérés comme des Polonais parlant mal le
polonais puis comme des Russes parlant mal le russe, ne l'acceptent pas,
expliquant qu'il n'y a pas de nationalité « ruthène »,
mais des Ukrainiens qui ne parlent pas bien ukrainien.
La fragilité du pays se lisait sur la carte des
élections présidentielles de 2010, opposant radicalement deux
Ukraines.
§3. Problème de la Crimée et Dobbas
Dans ce paragraphe nous l'avons préféré
scinder en deux point dont l'un s'intéresse de la Crimée et
l'autre point s'intéressera sur Dobbas.
1 Galtsyan, G., « Le renouveau de l'Église orthodoxe
russe après la chute de l'URSS ». In Guilly-Sulikashvili,
L'énigme russe, pouvoir, économie et
société, Septentrion, 2012 p. 69-100.
Page | 67
A. La Crimée
La Russie a annexé la Crimée avec une
remarquable facilité, pratiquement sans qu'un coup de feu soit
tiré, à la faveur d'une opération qui n'aura duré
que quelques jours. Elle a profité de la situation de rupture du pouvoir
politique à Kiev, du fait qu'elle a pu sur place augmenter rapidement sa
présence militaire grâce à sa base navale de
Sébastopol et à la proximité géographique,
s'appuyer sur des personnalités pro-russes et des hommes-liges comme
Sergueï Aksionov, nommé fin février Premier ministre de
Crimée par la Rada locale occupée, et agir avec l'assentiment
d'une partie de la population. Que la Crimée soit
tombée1 aussi aisément dans le giron russe et qu'elle
soit une terre qui a longtemps été russe (mais aussi tatare) ne
change rien au fait qu'il s'agit d'une agression contre un Etat souverain dont
la Russie a violé la souveraineté et l'intégrité
territoriale et que celle-ci a agi en violation des accords qu'elle avait
signés avec l'Ukraine en 1994 et en 1997. Depuis 1991, c'est la
deuxième fois, après la Géorgie en 2008, qu'elle a recours
à la force dans l'espace postsoviétique, la première
qu'elle annexe un territoire : l'Abkhazie et l'Ossétie du sud ne sont
que des Etats-croupions totalement dépendants de Moscou, mais
formellement elles n'ont pas été annexées.
Cette annexion s'inscrit-elle dans une stratégie
cohérente ? Estelle une démonstration de puissance de la Russie
après le nouveau revers que représentent, neuf ans après
la révolution orange, Maïdan, l'échec et la fuite de Viktor
Ianoukovitch et l'arrivée au pouvoir à Kiev d'une nouvelle
équipe ? Relève-t-elle d'un opportunisme destiné à
la fois à « punir » l'Ukraine et les Etats occidentaux et
à récupérer une terre considérée comme
historiquement russe ? Est-elle une étape dans la déstabilisation
de l'Ukraine ? Une étape dans une politique de reconquête dans
l'espace postsoviétique qui permettrait à la Russie de corriger
la perte de puissance qui a suivi l'effondrement et l'éclatement de
l'URSS ? La politique russe apparaît aujourd'hui trop irrationnelle pour
qu'il soit possible d'en identifier
1 Levesque J., op.cit., p. 36-40.
Page | 68
les objectifs. Rien ne prouve qu'elle ait été
planifiée depuis longtemps et qu'elle soit pensée sur le long
terme, en bref qu'elle corresponde à une stratégie. Quoi qu'il en
soit, ce conflit, qui est à la fois post-impérial et
russo-occidental, est d'une extrême gravité : il s'agit du plus
grave dans cette partie du monde depuis la fin de la guerre froide et
l'effondrement de l'URSS1.
La rhétorique poutinienne confirme la
nécessité de le prendre très au sérieux. Le
discours le 18 mars devant le parlement russe est particulièrement
préoccupant. Il révèle un fort désir de revanche
après des années de frustrations accumulées,
générées depuis 1991 par de sérieuses
déceptions, réelles ou supposées : à maintes
reprises, la Russie n'a pas été en mesure de peser sur les
politiques ukrainiennes d'une part, occidentales d'autre part (Kosovo,
élargissement à l'est de l'Alliance Atlantique, Irak, bouclier
anti-missile, Libye, etc). La remise en question de l'héritage
soviétique (la décision khrouchtchévienne de 1954 a
été « prise en violation des normes constitutionnelles alors
en vigueur ») justifiant l'annexion de la Crimée, celle de
l'héritage de 1991 (« les promesses » contenues dans la
Communauté des Etats indépendants sont « toutes
restées vides ») suggèrent un révisionnisme qui
pourrait viser d'autres éléments de cet héritage.
Préoccupant aussi parce que le président continue à fonder
son analyse sur des contre-vérités (les menaces auxquelles
étaient et sont confrontés en Ukraine les Russes et les
russophones, le « coup d'Etat » opéré à Kiev par
« les nationalistes, les néo-nazis, les russophobes et les
antisémites », etc) qui bloquent toute possibilité
d'évolution allant dans le sens d'une sortie de crise. Lourde
également de menace pour l'avenir, la rhétorique de Vladimir
Poutine sur le monde russe a une nouvelle dimension qui contient en germe
contentieux et conflits.
Le maître du Kremlin réaffirme le droit et le
devoir de l'Etat russe à l'égard des populations russes et
russophones de l'étranger : étant
1 Marchand, P., Atlas géopolitique de la Russie,
Paris, éd. Autrement, 2012. p.14
Page | 69
donné les menaces auxquelles était
confrontée « la Crimée russophone » et « l'appel
à l'aide » que les habitants de la péninsule lui avaient
lancé, « la Russie ne pouvait pas l'abandonner dans le malheur,
cela aurait été une trahison » l'argument, on s'en souvient,
avait déjà été avancé pour justifier son
action militaire en Géorgie en 2008. Le 18 mars, le président
russe va plus loin en affirmant la légitimité de «
l'aspiration du monde russe, de la Russie historique, à restaurer son
unité », aspiration qu'il compare à celle des Allemands lors
de la réunification de l'Allemagne. « La nation russe, ajoute-t-il,
est devenue en 1991 l'un des plus grands groupes ethniques, sinon le plus grand
dans le monde à être divisé par des frontières
». Il y a là un nouvel argument susceptible d'être
invoqué dans maintes autres situations. Rappelons que les
minorités russes sont encore numériquement très fortes
dans les régions orientales de l'Ukraine, dans celles du nord du
Kazakhstan limitrophes de la Fédération de Russie, en
Biélorussie, en Estonie, en Lettonie, etc.
La crise actuelle est susceptible, on le voit, d'avoir de
multiples et profondes répercussions :
En Ukraine si la Russie poursuit l'action de
déstabilisation et de démantèlement de cet Etat qu'elle a
entreprise
Sur les relations entre la Russie et l'Ukraine : la
première a peut-être gagné la Crimée, mais, du fait
du traumatisme provoqué par ce coup de force, elle risque d'avoir perdu
l'Ukraine en la repoussant vers l'Europe, ce qui bouleverse les
équilibres au centre du vieux continent et ceux entre l'UE et la
Russie
sur les rapports entre la Russie et ses autres partenaires de
l'espace postsoviétique qui ne se sont pas précipités pour
soutenir la démarche russe, ainsi que sur le projet d'Union eurasienne,
imaginé par V. Poutine pour concurrencer les accords d'association
proposés par l'UE, un projet qui paraît aujourd'hui
sérieusement ébranlé sur les rapports entre le pouvoir et
les sociétés des Etats de la région qui ont mis en place
un régime
Page | 70
de type autoritaire (notamment ceux d'Asie centrale,
l'Azerbaïdjan, la Biélorussie)
sur les relations entre la Russie, les Etats européens
et les Etats Unis : le partenariat UE-Russie et la politique américaine
de reset , qui n'ont pas permis de prévenir cette crise, sont en
échec; la politique européenne de voisinage est à
redéfinir sur le fonctionnement du système international
(rôle du Conseil de sécurité, impact sur les Etats
désireux de se doter de l'arme nucléaire, etc.) en Russie :
conséquences économiques, nationalisme, rapports
gouvernants-gouvernés
Dans ce contexte, les réactions des Etats
européens et des Etats-Unis sont d'une particulière importance.
Vladimir Poutine se base-t-il sur la guerre en Géorgie qui a permis en
2008 à la Russie d'atteindre plusieurs des objectifs qu'elle poursuivait
(la question de l'élargissement de l'Alliance atlantique à la
Géorgie et à l'Ukraine n'a notamment plus été
à l'ordre du jour après ce conflit) sans que ses relations avec
les Occidentaux en soient affectées ? Sur la décision à
l'automne 2013 de Barack Obama de renoncer au recours à la force en
Syrie ? Sur la perception dominante depuis plusieurs années à
Moscou d'une UE très affaiblie et en perte de vitesse à la fois
sur le plan économique et politique ? Quels que soient les
éléments de son analyse, le président russe semble
aujourd'hui convaincu que les rapports de force sont favorables à son
pays et que le coup de force opéré n'aura que des
conséquences limitées. Une absence ou une quasi-absence de
réactions serait donc interprétée au Kremlin comme une
marque de faiblesse et un feu vert donné à d'autres initiatives,
aujourd'hui ou demain, en Ukraine ou ailleurs, notamment dans l'espace
postsoviétique.
La riposte européenne et américaine peut et doit
être multidimensionnelle. Les sanctions prises seront-elles dissuasives ?
Celles déjà prises par Washington, notamment dans le domaine
financier, semblent pouvoir être significatives. L'économiste
Sergueï Guriev a rappelé cette semaine que l'économie russe
était vulnérable et que l'impact de sanctions sur la
capacité de la Russie à attirer des investissements
étrangers risquait
Page | 71
de lui coûter fort cher à un moment où la
croissance s'est fortement tassée et où le pays est en mal de
modernisation. Notons que les Russes, qui semblent largement soutenir la
politique actuelle de Vladimir Poutine, en particulier le rattachement de la
Crimée à la Russie, sont aussi une majorité (56 %)
à s'inquiéter de la détérioration des relations
avec l'Occident et (53 %) de possibles sanctions politiques et
économiques de l'Occident (enquête Levada 7-10
mars)1.
La riposte ne se limite pas à des sanctions. Elle
consiste aussi à soutenir l'Ukraine sur la voie des réformes.
Faire reculer la Russie en Crimée risque d'être un objectif de
long terme. L'objectif prioritaire et immédiat doit être d'aider
l'Ukraine, notamment techniquement, à préparer les
élections du 25 mai prochain, étape essentielle dans le processus
de transition dans lequel elle est engagée, et à avancer sur la
voie des changements. Une Ukraine qui se stabilise, se démocratise et se
réforme avec le soutien de l'Europe, une Ukraine qui serait un
modèle pour d'autres Etats de l'espace postsoviétique,
constituerait une formidable réponse au coup de force de Vladimir
Poutine.
La riposte doit aussi être une politique
européenne ambitieuse et généreuse qui soit à la
hauteur de la situation et des attentes des Ukrainiens. Au-delà de la
signature du volet politique de l'accord d'association, une décision
comme la suppression des visas serait perçue, sans nul doute, comme un
geste fort à leur égard. L'UE doit enfin s'engager, rapidement et
plus fortement qu'elle ne l'a fait jusqu'ici, auprès des Etats qui ont
souhaité se tourner vers elle : la Moldavie et la Géorgie,
déjà soumises à de fortes pressions de la part de la
Russie.
Rouvrir le dossier de l'Alliance Atlantique apparaît par
contre inutilement risqué. C'est un dossier qui n'a jusqu'ici jamais
fait l'unanimité au sein de la société ukrainienne et qui
est donc de nature à la diviser, ce qui serait contreproductif dans le
contexte actuel. Par ailleurs, ce serait
1 Maurice, V., Les Relations Internationales depuis 1945,
Paris, 13e édition Armand Colin, 2013, p. 320
Page | 72
répondre à l'agression par la provocation :
agiter un « chiffon rouge » devant les yeux des élites
dirigeantes russes exacerberait encore les tensions sans que cela corresponde,
on vient de le dire, à une forte demande ukrainienne1.
Lorsque le pouvoir politique sera stabilisé, les
Ukrainiens souhaiteront-ils réfléchir à une modification
de leur système politique allant dans le sens de la
fédéralisation ? Souhaiteront-ils conserver le statut « hors
blocs » inscrit depuis 2010 dans la législation ukrainienne ? Les
laisser seuls décider de leur sort est probablement le meilleur service
que le monde extérieur peut leur rendre.
Une action en direction de la société russe est
par ailleurs rendue nécessaire par la campagne de désinformation
de grande ampleur menée par les dirigeants russes. La propagande russe a
des effets significatifs : elle nourrit notamment un nationalisme qui a une
forte dimension anti-occidentale. La contrer pourrait se faire via les
médias internationaux reçus sur le territoire russe, l'internet
et les réseaux sociaux, mais aussi par un développement des liens
entre les sociétés, notamment au niveau des jeunes.
B. Dobbas
Cette région assure le quart des exportations
ukrainiennes en valeur. Cela peut sembler paradoxal puisque tous les reportages
y montrent un appareil industriel vétuste et une population pauvre.
L'industrie d'époque soviétique n'y survit que grâce aux
subventions d'État. Ces subsides sont cependant attribués aux
travailleurs en monnaie ukrainienne, en papier, alors que le produit de
l'exportation est perçu en devises, mais par les dirigeants politiques
et les oligarques. Le contrôle des oblasts de Donetsk et Lougansk est
donc essentiel pour Kiev.
En revanche, le Donbass n'apporterait rien à la Russie
dont elle ne dispose déjà en abondance (charbon, produits
métallurgiques, excédent
1 Maurice, V., op.cit., p.321
Page | 73
commercial) et il n'occupe pas une position clef sur la carte.
Dans l'ordre stratégique, un autre élément est à
considérer. Sans la Crimée, le poids des russophones en Ukraine
est déjà réduit à 27,4 % (contre 29,6 au
recensement de 2001). Si les oblasts de Donetsk et de Lougansk s'excluaient, la
part des russophones dans ce qui resterait de l'Ukraine serait ramenée
à 19,7 %, ce qui représenterait un net affaiblissement de
l'influence russe. Il est utile de ce point de vue pour Moscou que le Donbass
reste dans une Ukraine fédéralisée1.
Il y a donc des éléments objectifs pour
comprendre la détermination de Kiev à garder le Donbass comme la
réserve de Moscou face au séparatisme de cette région
entre mars et juin. Dans le courant de l'été, deux
éléments nouveaux sont intervenus : le succès des forces
de Kiev face à des séparatistes mal armés a fait planer la
menace de leur écrasement, et l'utilisation de l'artillerie et des
bombardements aériens contre les villes a fait bondir le nombre de
victimes, surtout civiles. Pour le Kremlin, qui a tant affirmé se poser
en protecteur des populations russes, il en allait de sa
crédibilité tant à l'extérieur qu'à
l'intérieur même de la Russie.
Quelle que soit l'issue de la crise au Donbass,
imprévisible à cause de l'importance que le facteur
émotionnel y a pris, l'annexion de la Crimée pose à elle
seule le problème de l'avenir des relations entre Kiev et Moscou.
§4. Problème économique
Le Centre-sud (Kharkov, Zaporojié, Odessa), tant en
part de PIB qu'en part d'exportations se situe en deçà de son
poids démographique. C'est l'inverse pour le Bas Dniepr, qui est plus
important en termes de PIB et surtout de poids dans les exportations, qu'en
termes de population. Ceci est surtout dû à l'oblast de
Dniepropetrovsk (15,5 % des exportations ukrainiennes à lui seul). Le
Centre assure une part de PIB et d'exportations
1
http://rpdefense.over-blog.com/tag/petro%20porochenko/,
consulté le 22/11/2014 02H
Page | 74
double de son poids démographique, surtout du fait du
district urbain de Kiev, qui assure notamment 22,6 % des exportations du pays.
Il s'agit d'un effet « statistique » : une part de celles des autres
régions est comptabilisée dans les directions de la capitale. Le
Haut Dniepr et l'Ouest ont un poids économique très
inférieur : avec 37 % de la population, ils ne représentent que
25 % du PIB et n'assurent que 17 % des exportations. Le hiatus est surtout fort
pour l'Ouest : 27 % de la population mais seulement 9 % des
exportations1.
Sur le plan des ressources minérales, l'Ukraine ne
figure dans les dix premiers rangs mondiaux que pour trois métaux : le
fer (6e, 5 % de la production mondiale), le manganèse
(7e, 2,5 %) et le titane (8e, 5 %). Ces productions sont
principalement localisées dans le Bas-Dniepr. Celle de charbon est
concentrée à 82 % dans le Donbass (Lougansk et Donetsk) mais
l'Ukraine n'occupe que le 12e rang mondial pour ce produit (1 % de
la production mondiale). Les ressources en gaz de schistes (encore
hypothétiques) seraient concentrées dans l'oblast de Kharkov et
le Donbass.
En matière agricole, le nord de l'Ukraine (Ouest,
Centre, Haut Dniepr) est essentiel avec 65 % de la production de
céréales, 95 % de celle des betteraves à sucre, 37 % du
tournesol, 70 % du troupeau de bovins. Le sud (Centre-sud et Donbass) ne joue
un rôle que pour les céréales (35 % de la production) et le
tournesol (60 % de la production)2.
Le nouveau gouvernement d'Ukraine n'a que deux solutions :
s'entendre avec la Russie sur l'achat du gaz à un tarif acceptable ou
renoncer à une partie importante de l'industrie. Le reste, ce sont des
fantaisies n'ayant rien à voir avec l'économie réelle.
1 François, F., La fin des démocraties
populaires Les chemins du post-communisme, Paris, éd. Seuil, 1997,
p. 590
2 Idem, p. 591
Page | 75
SECTION II : PERSPECTIVES D'AVENIR DU
CONFLIT UKRAINIEN
Dans cette dernière section de notre travail, nous
allons donner la perspective de ce conflit notamment : l'association de
l'Ukraine à l'Union Européenne, l'ampleur de la réaction
Russe, l'irrationalité du conflit et la considération de
l'Ukraine comme la zone grise de l'Est
§1. Association à l'Union Européenne
Comme l'explique depuis longtemps Moscou, l'accord de
libre-échange entre UE et Ukraine lui pose un problème. Les
marchandises circulant librement à travers la
frontière entre la Russie et l'Ukraine, un accord de
libre-échange UE-Ukraine, permettrait aux produits de l'UE, par Ukraine
interposée, d'entrer en Russie en contournant toutes les
réglementations russes. Pourtant, la CE a toujours refusé
d'impliquer la Russie dans les pourparlers, même après le coup de
force de Kiev ou la crise de Crimée. L'accord du 27 juin va imposer
à la Russie de revoir le statut de sa frontière avec
l'Ukraine.
Sur un plan général, on voit bien
l'intérêt d'un soutien financier. À condition qu'elle ne
soit pas détournée par les oligarques, cette assistance peut
soutenir un développement économique. À supposer que le
budget européen le permette, ce qui est très loin d'être
assuré, dans quelle direction pourrait-elle s'orienter.
L'afflux spontané d'IDE en Ukraine est peu
vraisemblable. Comme l'expliquent les investisseurs industriels
déjà présents, l'intérêt du pays était
sa situation de plate-forme d'exportation vers la Russie, avantage qui
disparaît en cas de libre-échange UE-Ukraine. Le maintien d'une
situation de conflit avec la Russie n'est au surplus pas de nature à les
rassurer1.
1 Fiorina, J.F., « Comprendre les enjeux
stratégiques, L'Ukraine entre deux Mondes », In Clés ESC,
hebdo n°127, Paris, 6 mars 2014, P.2
Page | 76
À terme, l'Ukraine pourrait devenir une base de
production à bas coût. L'obstacle est que, sans perspective
d'exportation vers le continent eurasiatique, le seul débouché
est constitué par les marchés d'Europe occidentale, situés
à l'autre extrémité du continent.
Le ministre français du commerce extérieur
déclarait en janvier 2014 que l'Ukraine est « un important
débouché potentiel pour nos produits industriels ». Elle
peut également remplir la fonction de pourvoyeur de matières
premières. Cette répartition coloniale du travail offre toutefois
peu de perspectives à l'économie ukrainienne.
Si des pertes de marché russes s'ajoutent à ces
éléments, les perspectives de l'économie ukrainienne sont
assez sombres. On comprend que la CE ait à plusieurs reprises
invité Moscou à participer à son soutien.
En conflit avec Kiev, la Russie a-t-elle intérêt
à prendre sa part du « fardeau ukrainien » comme l'y invite la
CE Ou a-t-elle intérêt à suivre l'exemple des Etats-Unis
qui, en 1962, ont placé leur voisin Cuba, qui s'était doté
d'un gouvernement qui n'était pas de leur goût, sous un embargo
qui dure depuis 50 ans.
§2. Ampleur de la réaction Russe
Le commerce extérieur ukrainien est plus lié
à la CEI qu'à l'UE et serait très sensible à une
rupture commerciale avec la Russie comme le montre le tableau 3.
Tableau 3 - Les orientations géographiques du commerce
extérieur ukrainien
2012
|
Exportations
|
Importations
|
CEI
|
36,77
|
%
|
40,69
|
%
|
UE
|
24,82
|
%
|
30,89
|
%
|
1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral , C.,
L'économie des transports dans l'ex-URSS, Courrier des Pays de
l'Est, 1991, Paris, éd. Colin, p. 341.
Page | 77
www.statistiqUkraine.donneclé.uk
consulté le 22/12/2014
Au niveau russe, la dépendance est beaucoup plus
réduite puisque l'Ukraine n'absorbe que 6 % des exportations russes,
dont beaucoup de gaz et de pétrole.
Le simple fait qu'un rapprochement entre Kiev et l'OTAN ne
puisse être totalement exclu impose à la Russie, pour des raisons
de sécurité, d'éliminer toute dépendance de son
appareil militaire vis-à-vis d'un fournisseur ukrainien. Au-delà
des cas exposés (entretien de missiles stratégiques, motorisation
d'hélicoptères de combat ...), l'industrie ukrainienne livre un
nombre important de composants pour l'industrie militaire russe. Rompre ces
liens est un impératif stratégique pour la Russie. En juin 2014,
le ministère russe de la Défense a annoncé étudier
en détail avec son homologue biélorusse l'éventail de tous
les transferts de production possibles depuis l'Ukraine vers l'industrie
biélorusse.
La question de la survie de l'industrie aérospatiale
ukrainienne, qui représente l'essentiel de l'industrie de haute
technologie du pays, avec 100 à 150 000 emplois très
qualifiés, est donc posée. Dans ces domaines stratégiques,
les pays développés, dans un contexte de réduction
générale des commandes militaires, n'ont pas de place à
offrir aux entreprises ukrainiennes, sauf à réduire les
débouchés de leur propre industrie. L'aérospatiale
ukrainienne peut se reconvertir partiellement en bureau d'études
low-cost et fournisseur de pièces pour l'industrie occidentale (mais au
détriment de ses sous-traitants actuels), très loin du rôle
éminent qu'elle jouait dans le partenariat avec la
Russie1.
Par ailleurs, en raison de sanctions occidentales, Moscou doit
soutenir par tous les moyens l'activité en Russie. La part du
commerce
Page | 78
international russe qui est confiée aux ports des pays
voisins (ukrainiens et baltes) devrait être transférée vers
les ports russes. Une politique de substitution des importations devrait
également être mise en place, favorisant la production locale.
Elle pourrait viser particulièrement les fournisseurs ukrainiens mais
comme on l'a vu pour le nucléaire, le fait que certaines usines
produisant en Ukraine pour le marché russe sont la
propriété de groupes russes complexifie les choses.
Une rupture avec la Russie compromettra inévitablement
deux piliers de l'activité ukrainienne : son industrie de haute
technologie et sa fonction portuaire pour l'hinterland eurasien. A cela il faut
ajouter la perte inéluctable des revenus du transit du gaz (3,5
milliards de dollars en 2013) : le contournement du pays est au dire du
secrétaire du Fonds pour la sécurité
énergétique de Russie (( une question de principe » à
réaliser d'ici quelques années.
Un blocage sélectif, ciblant les oblasts ukrainiens de
l'Ouest est-il possible. Les six oblasts dont les exportations sont le plus
orientées vers la CEI se trouvent aussi bien à l'est (Kharkov,
71,05 % ; Lougansk, 70,35 %), qu'au centre (Souma, 65,57 % ; Tchernigov, 61,65
%) ou qu'à l'ouest (Khmelnitsa, 53,66 % ; Vinnitsa, 52,93 %). Ceux dont
les exportations sont le moins dirigées vers la CEI sont ceux de
Transcarpathie (9,54 %) et Lviv (21,82 %), à l'Ouest, mais aussi
d'Odessa (23,38 %) et Donetsk (25,9 %), en zone russophone (Donetsk exporte
davantage vers l'UE (26,7 %) et l'Asie (36,12 %)1.
Moscou pourrait donc difficilement élaborer une
stratégie de rétorsion commerciale (( régionalisée
» : à l'Est comme à l'Ouest de l'Ukraine, des oblasts sont
peu dépendants des exportations vers la CEI, d'autres le sont beaucoup.
Même limitée aux nécessités stratégiques, la
perte de marchés russes va provoquer des difficultés sociales en
Ukraine. Les zones affectées, outre l'oblast de Lougansk
déjà en rébellion, seront les centres
1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit.,
p.43
Page | 79
d'industrie aérospatiale (Kiev, Kharkov,
Dniepropetrovsk, Zaporojié), les façades portuaires (Odessa,
Mikolaïev), les oblasts frontaliers très dépendants du
marché russe pour leurs exportations (Kharkov, Souma, Tchernigov),
toutes régions qui ne participent pas actuellement au mouvement dit
« pro-russe »1.
On ne peut pas encore préjuger de l'intensité
des mesures de rétorsion russes. Elle va dépendre de
l'évolution des relations entre les deux capitales et aussi des
négociations avec la CE qui a enfin convenu en septembre que l'accord
d'association avec l'Ukraine concernait aussi la Russie et a reporté son
application à décembre 2015.
La question de fond est de savoir si la Russie peut trouver
intérêt à ménager un pays qui veut lui tourner le
dos. Or on ne voit pas ce qu'elle aurait à perdre à ce que ce
voisin soit en crise. D'autant que les relations entre les deux pays seront
mauvaises de toute façon, ne serait-ce qu'en raison de la
Crimée.
La rétraction des relations commerciales entre Russie
et Ukraine, même réduite aux simples nécessités
stratégiques russes, va aggraver la situation économique de cette
dernière. Ceci conduit à une évidence : le coût du
sauvetage de la Grèce n'a été qu'une « bagatelle
», selon l'expression du commissaire européen Günther
Oettinger, comparé aux besoins de l'Ukraine, qui nécessitera
selon lui les efforts « de la CE, des États-Unis, du Canada, du FMI
». Il est d'ailleurs probable que tenir à bout de bras
l'économie d'un pays de 45 millions d'habitants coupé de son
hinterland naturel sera hors de portée de cette association,
elle-même en situation économique précaire.
§3. Irrationalité du conflit
En raisonnant de façon rationnelle, le conflit n'est
pas sans intérêt pour les Occidentaux :
1Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C.,
op.cit., p.57
Page | 80
? l'OTAN achève sa mission en Afghanistan. Il serait
logique que l'institution, pour justifier la
pérennité de ses services et de son budget, ne voie pas d'un
mauvais oeil la tension entre Kiev et Moscou, voire soit tentée
d'oeuvrer à l'entretenir ;
? dans l'UE, certains se souviennent que pendant la
guerre froide, confrontée à la menace
soviétique, l'opinion européenne ne contestait pas la
construction européenne. La perception par les peuples européens
d'un ennemi à l'Est permettrait de générer un « Autre
», face auquel pourrait renaître un sentiment européen en
voie d'extinction ;
? Washington ne peut que se réjouir de voir les pays
européens inquiets. Compte tenu de leur
dépendance en matière de sécurité, ils ne pourront
qu'être plus accommodants avec les volontés de la Maison
Blanche.
Le Kremlin est un acteur rationnel. Préoccupé du
développement économique de la Russie, une fois la Crimée
sécurisée, il n'a pas d'intérêt à un conflit
l'exposant à des sanctions réelles. Cependant, à partir
d'un certain seuil, il lui serait impossible de ne pas réagir
militairement. Ainsi, si Kiev ne peut reprendre le contrôle de l'Est sans
un massacre de séparatistes, quel sera le seuil de tolérance de
l'opinion russe. La CE aborde l'association de la Moldavie sur des bases
radicales : la seule issue laissée aux autorités de Transnistrie
est la capitulation sans conditions. Le Kremlin peut-il abandonner plusieurs
centaines de milliers de russophones sans perdre la face vis-à-vis de
son opinion publique.1
Il faut aussi tenir compte des données
stratégiques. Ce qui se passe en Ukraine, c'est-à-dire à
sa porte, affecte la sécurité de la Russie. Elle ne peut rester
aussi indifférente que, par exemple, la France vis-à-vis
d'évènements se produisant au Mali ou en Centrafrique, à
des milliers de
1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit.,
p.44
Page | 81
kilomètres. Une réaction militaire russe de
très grande ampleur est possible. D'autant que les passions sont
tellement exacerbées dans le Donbass que l'évolution de la
situation y est imprévisible.
Les médias occidentaux se sont convaincus que les
sanctions expliquent que Moscou n'ait pas annexé le Donbass comme la
Crimée. On a vu qu'il y d'autres raisons. Penser que la menace de
sanctions a suffi et suffira à imposer les vues occidentales à
Moscou est dangereux. Bien sûr, de véritables sanctions, frappant
les hydrocarbures, les apports de technologie occidentale, la finance,
affecteraient gravement l'économie russe, mais pas seulement elle. En
effet la technologie asiatique (Chine, Japon, Corée, Inde ...) vaut
aujourd'hui celle de l'Europe et peut la remplacer. Pour l'économie de
l'UE, La perte consécutive de contrats en Russie aura des
conséquences directes et une crise économique en Russie
réduira le pouvoir d'achat dans ce pays, donc, indirectement les
exportations de l'UE. Enfin, dès que les sanctions deviendront
dommageables, des contre-mesures russes pourraient au surplus fermer des
marchés.
Pour l'Europe de l'Ouest entrer dans le jeu de sanctions
réelles contre la Russie présente un risque économique
réel. On comprend que les gouvernements européens hésitent
à céder aux pressions des États-Unis, dont
l'économie ne subira quant à elle aucune conséquence.
Surtout qu'une crise économique majeure provoquée par des
sanctions animées par les États-Unis ouvrirait de larges
perspectives à la diplomatie russe en Europe. Sur un plan
général, il est de toute façon inapproprié de
chercher dans une spirale de sanctions économiques incontrôlable
la solution à un problème qui est d'ordre
politique1.
§4. Ukraine peut devenir une Zone grise de l'Europe de
l'Est
Ce changement de conception reflète la peur de
l'Ukraine de se retrouver entre deux sphères d'influence, ou même
d'être obligée, face à
1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit.,
p.61
Page | 82
l'élargissement de l'OTAN, d'accepter une
réintégration militaire par la Russie. L'Ukraine n'entend pas
devenir un Etat tampon, une zone grise entre, d'une part l'OTAN élargie
et d'autre part, les pays signataires du traité de Tachkent qui regroupe
autour de la Russie plusieurs pays de l'ex-U.R.S.S. Ainsi, elle
préférerait que l'Europe ne bascule pas à nouveau dans un
monde bipolaire dans lequel l'Ukraine aurait du mal à garder son statut
de neutralité et de non-alignement. L'Union européenne de son
côté cherche, dans le cadre de son élargissement, à
stabiliser le processus de transition en Ukraine.
Après une première période de 1991-1993,
qualifiée par Alexandrova de "Period of Neglect and Annoyance",
marquée d'une part par l'hésitation d'accepter l'Ukraine
indépendante comme acteur égal et d'autre part par
l'incapacité de formuler une politique cohérente face à
elle, l'Occident et avec lui, l'Europe occidentale- a mis en place une
stratégie politique de coopération ambitieuse doublée par
un programme d'assistance technique et d'aide financière. L'Ukraine, le
plus grand pays de l'Europe centrale et orientale sera à la
frontière extérieure d'une Union européenne
élargie1.
1 Allain, A., OTAN-Russie : l'impossible entente ? Grands
dossiers de Diplomatie, Paris, éd Harmattan, 2014, pp. 74-75.
Page | 83
CONCLUSION GENERALE
Pour ne pas dire que nous sommes à la fin du travail,
nous disons que les étapes qui ont été analysées
tout au long de travail touchent leurs fins car, notre sujet est si large.
Comme tout travail scientifique connaît une partie
introductive, il doit également connaître une partie finale qui
marque la fin de la réflexion du chercheur. Le travail que nous venons
d'achever était intitulé « le conflit Ukrainien et la
relance de la guerre froide : problèmes et perspectives ».
Pour bien analyser notre sujet, nous avons eu à poser
la problématique suivante : quel est l'impact du conflit Ukrainien sur
la relance de la guerre froide ?
Tenant compte de notre problématique, il était
sous notre responsabilité d'émettre les hypothèses
à cette problématique posée.
Après des analyses du mot « hypothèse
» et en tenant compte de notre problématique, ses hypothèses
se sont reformulées à ces termes :
La première guerre froide avait comme scène de
théâtre l'Allemagne pour enfin s'étendre dans le monde.
Actuellement, l'Allemagne s'est déjà réunifiée,
comme les grandes puissances cherchent toujours la suprématie mondiale
ils pensent trouver une nouvelle scène de théâtre de leurs
forces, pour l'instant l'Ukraine en est une victime.
Page | 84
Les grandes puissances tournent autour des
intérêts. Dans le même ordre d'idée, nous avons
trouvé à ces termes que cet antagonisme n'est en rien d'autre
qu'une nouvelle confrontation est-ouest ; ce sont deux systèmes
politiquement et économiquement antagonistes qui s'opposent à
l'instar de ce que fut la guerre froide. Ce conflit Ukrainien a des impacts sur
une relance de guerre froide.
Et nous confirmons nos hypothèses en disant que : La
forme de cette guerre froide est spatiale. Moscou regrette la puissance de
l'URSS. Et c'est à ce titre qu'il devient un problème pour
l'élargissement continu de l'espace atlantique à l'Est. Et
l'Occident cherche à morceler l'Est pour mieux asseoir sa
suprématie, toutes ces tendances confondues des acteurs
précités qui, font l'impact de la relance d'une nouvelle guerre
froide.
Pour bien mener cette étude, nous avons eu à
nous inscrire dans la perspective de la méthode historique, car, elle
nous a permis d'appréhender et de comprendre le passé historique
du déroulement de la guerre froide entre deux blocs. A côté
de cette méthode historique nous y avions associé la
méthode analytique, celle-ci nous a permis à analyser des faits
et des situations grâce à des moyens spécifiques, elle nous
a aidé à comprendre également comment l'Ukraine par sa
crise a été une nouvelle relance de la guerre froide.
La technique documentaire nous a accompagné dans la
récolte des données susceptibles, en nous fournissant les
éléments nécessaires à la réalisation de
notre objectif poursuivi.
Page | 85
Cette technique nous a permis à consulter les ouvrages,
les revues, les articles, l'internet, les journaux et bien d'autres.
Nous tenons à signaler encore que notre étude
analysait la crise en Ukraine et la relance de la guerre froide, cette
étude allée d'une période de 2014 à 2015.
Notre travail a été subdivisé en 4 gros
chapitres hormis l'introduction et la conclusion générale. Nos 4
chapitres ont été repartis en sections et chaque section
était aussi subdivisée en paragraphes.
? Le premier chapitre avait fait l'objet des
considérations
générales. Dans ce chapitre il était
question de définir les concepts clés tels que la guerre, la
guerre froide, la relance, le conflit, les enjeux et perspectives ont
été définis avec succès et dans ce premier chapitre
il a été question de la présentation de l'Ukraine et
l'Ukraine était présenté avec succès, nous avions
eu à donner la situation géographique, historique,
économique et socio-culturelle de l'Ukraine.
? Le deuxième chapitre s'est focalisé sur le
conflit Ukrainien. Dans ce chapitre il a été question de
décrire le conflit Ukrainien d'une part, d'autre part de
l'internationalisation du conflit Ukrainien. En un mot, le conflit ukrainien
débute lorsque le gouvernement Ukrainien a interdit la diffusion des
medias Russes sur son territoire, l'abolition de la langue Russe, la
résistance des peuples de l'Est a lancé l'Ukrainien dans le
chaos. Et ce conflit a été internationalisé lors des
élections qui ont été organisées dans deux camps
Ukrainiens notamment l'Est de l'Ukraine communément appelé
Page | 86
les pro-Russes et le camp du gouvernement de Porechenko que
nous avons également appelé le pro-occidental. Les points de vues
des grandes puissances ont été divergées chacun à
son camp a voulu respecter les résultats des élections du camp
qu'il jugé utile pour la convergence de ses intérêts.
? Le troisième chapitre avait fait l'objet de conflit
Ukrainien et la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre il a
été question d'une démarcation de la fin de la guerre
froide dans le monde et la relance de la guerre froide à travers le
conflit Ukrainien. Nous avons eu également à décrire la
première guerre froide de la construction du mur de Berlin et de la
proposition du plan Marchal et plan Molotov jusqu'à la
réunification de l'Allemagne, l'effondrement de l'URSS et la
perestroïka et la glas-note de Michaël Gorbatchev
? Le quatrième chapitre et le dernier de notre travail
avait fait l'objet de l'analyse sur les problèmes et perspectives du
conflit Ukrainien dans la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre les
essentiels ont été les problèmes soulevés par le
conflit ukrainien et les perspectives du conflit Ukrainien. Dans ce chapitre
nous avons eu à montrer la place de l'Ukraine sur la scène
internationale et la considération de l'Ukraine dans la politique
étrangère des grandes puissances telles que les Etats-Unis
d'Amérique, la Russie, l'union européenne et la Chine. L'avenir
de l'Ukraine ne risque pas seulement une guerre froide mais les faits peuvent
amener le monde à la troisième guerre mondiale. L'Ukraine a comme
partenaires économiques directs la Russie, l'Allemagne et l'Italie mais
la Russie participe seule à 52%
Page | 87
dans l'économie Ukrainienne. La Russie et ses
alliés ne peuvent à aucun cas supporter que les forces
Américaines soient officiellement posées aux frontières
Russes. L'autre enjeu est que, l'Ukraine est le vaste pays d'Europe
après la Russie, la France est le plus grand pays
géographiquement dans l'union européenne et la France ne peut
à aucun cas envisager que l'Ukraine soit membre de l'union
européenne. Parce que l'Ukraine une fois dans l'union européenne,
il fera l'objet de la majorité des députés au sein de
l'organisation et ceci lui permettra d'être influent au sein de
l'organisation à la place de la France.
Les conclusions que les masses d'Ukraine tireront de ce
nouveau moment de leur « drame national », entre leurs actions les
plus avancées comme le contrôle de Maïdan et sa traduction
politique à droite, ou celles capitalisée par
l'extrême-droite, seront fondamentales pour les luttes dans le futur. Il
est clair qu'après la période stalinienne et celle des
régimes de restauration capitaliste qui ont touché la Russie et
l'Ukraine, la récupération de la conscience de classe du
prolétariat ne sera pas facile. Elle passera par de grandes
fluctuations. La recomposition de la tradition trotskyste dans la région
de l'ex-URSS sera centrale pour pouvoir mener à bout cette tâche
et tracer une voie différente aux alternatives impérialistes ou
nationalistes réactionnaires qui ont toujours mis en échec les
tentatives de libération du peuple ukrainien. Aux peuples Ukrainiens,
nous leurs demandons d'être unis et jaloux de leur territoire car, les
pertes des biens, les morts, la haine et d'autres faits trop meurtries ne sont
qu'à eux-mêmes et à leur génération future.
Quant aux puissances dites grandes puissances, nous trouvons
Page | 88
qu'elles confondent l'assistance et la participation, cette
confusion ne fera que pleuvoir les conflits et les guerres dans le monde.
Ainsi tout étant dit de notre part,
L'élaboration de notre mémoire ainsi que notre cursus
académique arrivent à leurs termes, mais la crise Ukrainienne
continue ainsi que la discipline des Relations Internationales, nous demandons
à tout un chacun de devenir activiste.
Page | 89
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCUMENTS OFFICIELS
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2. Charte de Nations Unies, article 39
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Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.
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17. www.statistiq
Ukraine.donneclé.uk
Page | 94
TABLE DES MATIERES
Epigraphe I
Dédicace II
Avant-propos II
INTRODUCTION I
I. PRESENTATION DU SUJET 1
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2
II.1 Choix du sujet 2
II.2 Intérêt du sujet 3
II.2.1 Intérêt sur le plan personnel 3
II.2.2 intérêt sur le plan scientifique 3
II.2.3 intérêt sur le plan sociétal 4
III. Problématique et hypothèse 4
III.1 Problématique 4
III.2 Hypothèses 5
IV. Méthode(s) et technique(s) 7
IV.1 Méthode(s) 7
IV.2 Technique(s) 8
V. Délimitation du travail 8
V.1 Délimitation spatiale 8
V.2 Délimitation temporelle. 9
VI. Etat de la question 9
VII. Difficultés rencontrées 12
VIII. Subdivisions du travail 13
CHAPITRE I : GENERALITES 14
SECTION I : DEFINITIONS DES CONCEPTS 14
§1. CONFLIT 15
§2. RELANCE 16
§3. GUERRE FROIDE 16
§4. PROBLEME 17
§5. PERSPECTIVE 18
SECTION II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE : UKRAINE 18
§1. Situation géographique et historique 18
a) Situation géographique 18
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b) L'histoire de l'Ukraine 21
§2. Situation économique de l'Ukraine 25
§3. Situation politique de l'Ukraine 28
§4. Situation socioculturelle de l'Ukraine 29
CHAPITRE II : LE CONFLIT UKRAINIEN 30
SECTION 1 : DESCRIPTION DU CONFLIT UKRAINIEN 30
§1. Origine du conflit ukrainien 30
Les affrontements sur la place Maidan à
Kiev ont connu une accalmie suite à l'accord
trouvé dans l'après-midi du 22 février 2014 entre le
président Ianoukovitch et l'opposition politique. Une telle trêve
a-t-elle une chance de déboucher sur un réel apaisement
étant donné l'intensité des antagonismes qui
persistent entre les deux camps. 31
§2. Les acteurs du conflit Ukrainien 34
§3. DEROULEMENT DES EVENEMENTS 35
Section II : l'internationalisation du conflit Ukrainien 36
§1 la position des grandes puissances dans le conflit
Ukrainien. 36
1.1 La Russie 36
1.2 L'Union européenne 37
1.3 LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE 40
1.4 LA CHINE 41
CHAPITRE III : LE CONFLIT UKRAINIEN ET LA RELANCE DE
LA GUERRE FROIDE
42
SECTION I : LA FIN DE LA GUERRE FROIDE DANS LE MONDE 42
§1. La situation des superpuissances pendant la guerre
froide 42
1.1 Le camp socialiste et l'URSS 42
1.2 Le camp capitaliste les U.S.A 43
§2. La situation politique dans le monde pendant la guerre
froide 45
2.1 LE BLOC SOCIALISTE 45
2.1. LE BLOC CAPITALISTE 47
§3. LES EVENEMENTS AYANT ENTRAINE LA FIN DE LA GUERRE
FROIDE
DANS LE MONDE. 50
3.1 LE PRESIDENT MICHAËL GORBATCHEV ET LA PERESTROÏKA
50
3.2 L'instauration de la démocratie dans le monde 51
3.3 Caractéristique de la guerre froide 53
§4. Relance de la guerre froide à
travers le conflit Ukrainien 53
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CHAPITRE IV : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DU
CONFLIT
UKRAINIEN DANS LA RELANCE DE LA GUERRE FROIDE. 59
SECTION I : LES PROBLEMES SOULEVES PAR LE CONFLIT UKRAINIEN 59
§1. Problème historique 59
§2. Problème de l'unité 62
§3. Problème de la Crimée et Dobbas 66
A. La Crimée 67
B. Dobbas 72
§4. Problème économique 73
SECTION II : PERSPECTIVES D'AVENIR DU CONFLIT UKRAINIEN 75
§1. Association à l'Union
Européenne 75
§2. Ampleur de la réaction Russe 76
§3. Irrationalité du conflit 79
§4. Ukraine peut devenir une Zone grise de l'Europe de
l'Est 81
CONCLUSION GENERALE 83
BIBLIOGRAPHIE 89
TABLE DES MATIERES 94
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