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Analyse contextuelle des facteurs influençant l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga en territoire d'Idjwi.

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par Valentin JAMBERE BAJOJE
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu ( ISDR/BUKAVU) - Licence 2011
  

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I.2.3. LES COMPOSANTES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

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entre les différentes conceptions qui tendent à privilégier l'un ou l'autre des facteurs explicatifs du problème de la faim est possible. La FAO avait de 1983 avancé un concept élargi de sécurité alimentaire. L'objectif final de la sécurité alimentaire est ainsi défini : « assurer en tout temps et à tous les hommes l'accès matériel et économique aux aliments de base dont ils ont besoin » (AZOULAY et DILLON, 1993).

Par ailleurs, il est possible de distinguer quatre éléments fondamentaux dans le concept de sécurité alimentaire :

Schémas N° 1 : les quatre composantes de la sécurité alimentaire.

Disponibilité des
approvisionnements

Stabilité des

approvisionnements

Accès
économique et
physique aux
denrées.

Qualité et
sécurité
sanitaire des
aliments

SECURITE ALIMENTAIRE

I.2.3.1. Les disponibilités alimentaires

Cette première composante implique la présence de toutes les denrées qui composent le régime alimentaire en quantité et en qualité suffisante pour satisfaire les besoins de toutes les populations dans une période déterminée. L'existence de disponibilités suffisantes est ici analysée au niveau national, au niveau de ménages le problème est celui de la disponibilité des ressources alimentaires produites et autoconsommées ou de l'accès à des denrées non produites et autoconsommées ou de l'accès à des denrées non produites par les ménages mais disponibles sur des marchés. Les approvisionnements alimentaires proviennent le plus souvent de trois sources, il s'agit de la production alimentaire nationale, les importations et l'aide alimentaire. C'est surtout en cas de déficit alimentaire qu'on fait recours aux aides d'urgences.

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I.2.3.2. La stabilité des approvisionnements dans le temps et dans l'espace

Cette composante implique la régularité spatio-temporelle de la disponibilité alimentaire. Cette stabilité peut être menacée par un ensemble des facteurs internes qu'internationaux : instabilité de la production domestique, déficiences des infrastructures de stockage et des systèmes domestiques de commercialisation, fluctuations cycliques de l'offre et de la demande sur les marchés internationaux.

I.2.3.3. L'accès matériel et économique de tous les individus aux approvisionnements disponibles

Cette composante se réfère à la capacité physique et économique de tous les individus à satisfaire la partie de leurs besoins qui est satisfaite par le recours au marché dans une période donnée. Cette partie de besoins est la différence entre les besoins globaux et l'auto-consommation.

L'accessibilité physique des aliments signifie qu'ils sont disponibles tout au long de l'année (sans interruption).

L'accessibilité économique réfère à la capacité des ménages de générer un revenu suffisant pour se nourrir et pour réaliser les autres droits de base (santé, éducation, ...)» (VREDESEILANDEN, et Alii, 2004).

La sécurité alimentaire des ménages diffère selon son contexte rural ou urbain. Dans les zones urbaines, la sécurité alimentaire des ménages est essentiellement liée au revenu, c'est-à-dire au niveau de rétribution par rapport aux prix des aliments et d'autres biens de consommation. Dans les zones rurales, la sécurité alimentaire des ménages est plus souvent fonction de disponibilité alimentaire et des prix qui dépendent généralement de la production (animale et végétale), des revenus qui sont déterminés par les possibilités d'emploi agricole et non agricole.

I.2.3.4. La qualité et sécurité sanitaire des aliments Cette composante se réfère aux éléments ci-après :

- Les capacités de transformation des aliments ;

- Les programmes de gestion après récolte ;

- Les lois et règlements relatifs à l'hygiène et la qualité des aliments ;

- Les aliments vendus sur la voie publique ;

- La contamination chimique et microbiologique ;

- Les comportements des ménages au niveau de la manipulation des aliments.

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I.2.4. LES CARACTERISTIQUES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE I.2.4.1. Quantité suffisante et nécessaire

Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, la production alimentaire mondiale par habitant a augmenté de 25 %, alors que les prix diminuaient d'environ 40 %. Par exemple, entre 1960 et 1990, la production totale de céréales est passée de 420 à 1176 millions de tonnes par an. Cependant, la sécurité alimentaire demeure d'actualité au début du XXIème siècle. En dépit de la baisse de fertilité observée dans la majorité des pays, certains estiment qu'il devrait y avoir environ 8,9 milliard d'habitants en 2050. En 2000, 790 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim.

Les habitants de 33 pays consomment moins de 2200 kcal par jour. Il est généralement admis que les besoins alimentaires augmenteront dans les décennies à venir pour les raisons suivantes :

- Augmentation de la population, ce qui implique une augmentation de la demande ; - Augmentation du pouvoir d'achat de nombreux humains ;

- Augmentation de l'urbanisation, impliquant fréquemment un changement de la pratique alimentaire, en particulier une augmentation de la consommation de viande (on estime que 7 kg de nourriture pour animaux est nécessaire pour produire 1 kg de boeuf, 4 kg pour produire un porc et 2 kg pour une volaille).

Une offre suffisante et bien gérée est une condition indispensable pour faire disparaître la famine et la malnutrition.

Cependant, la sécurité alimentaire n'est pas nécessairement acquise lorsque l'offre alimentaire est suffisante, et pose des questions telles que « qui produit la nourriture », « qui a accès aux informations nécessaires à la production agricole », « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir la nourriture » et enfin, « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir les informations nécessaires à une bonne production ». Ainsi, les pauvres et les affamés ont besoin de technologies et de pratiques peu coûteuses et disponibles immédiatement pour augmenter la production alimentaire locale. D'une façon générale, les femmes et les enfants sont ceux qui souffrent le plus du déficit alimentaire. En effet, un faible poids de naissance est une cause de décès prématuré et de malnutrition infantile. Le faible poids à la naissance est souvent dû à une sous alimentation de la mère elle-même. Selon TOLLENS (2003), en 2000, 27 % des enfants en âge préscolaire dans les pays en voie de développement étaient ainsi atteints de rachitisme (lié à une alimentation insuffisante et/ou peu variée et de faible qualité). Les femmes sont aussi souvent

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désavantagées, car elles possèdent peu de terres et bénéficient moins de conseils et de crédits pour l'amélioration des techniques agricoles. Différentes options sont possibles pour augmenter la production agricole, par le biais d'adoption de systèmes de production agricole spécifiques :

- Augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet négatif la perte de surfaces

forestières, des prairies, et d'une façon générale, de lieux riches en biodiversité); - Augmentation de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays exportateurs (et

exportation des surplus vers les pays déficitaires) ;

- Augmentation de la productivité globale dans les pays déficitaires, lesquels pourront devenir auto-suffisants.

L'agriculture périurbaine ou l'agriculture urbaine peuvent également aider à résoudre le problème de la sécurité alimentaire, en permettant aux citadins à revenus limités de cultiver des légumes ou des fruits par exemple, en pleine ville. Elle permet également d'assurer une meilleure conservation des aliments et de leurs qualités nutritionnelles.

I.2.4.2. Qualité suffisante et nécessaire

La qualité exige d'avoir identifié les risques et dangers, « de la fourche à la fourchette », en incluant donc les aspects (conservation, contact alimentaire, impacts secondaires et différés des modes de cultures, transport des aliments, modes de cuisson etc.) et de prendre les mesures de précaution et d'évaluation pour limiter l'expression des risques (par exemple, d'intoxication alimentaire). En Europe, la Directive 93/43/CE relative à l'hygiène des denrées alimentaires préconise la méthode HACCP (Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise) de manière à "identifier tout aspect déterminant pour la sécurité des aliments et pour veiller à ce que des procédures de sécurité appropriées soient établies, mises en oeuvre, respectées et mises à jour".

La nouvelle réglementation européenne dite « paquet hygiène » vise à prévenir les dangers avec une obligation de résultat, "de la fourche à la fourchette", tout en laissant plus de liberté aux responsables d'établissements de production ou de restauration sur les moyens d'y arriver. Les guides de bonnes pratiques mis en place par les filières professionnelles, avec ou sans l'aide d'administrations peuvent y contribuer aussi, de même que les normes et référentiels utilisés par l'agroalimentaire. Toutefois, ces outils, méthodes

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et guides sont interprétés de manières diverses, parfois en contradiction avec le Codex alimentarius qui est la principale référence internationale.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote