REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE INSTITUTS
SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
ISDR / BUKAVU
B.P. : 2849 BUKAVU
ANALYSE CONTEXTUELLE DES FACTEURS
INFLUENÇANT L'INSECURITE ALIMENTAIRE
DANS
LA CHEFFERIE RUBENGA EN TERRITOIRE D'IDJWI.
Par Aimé Valentin JAMBERE BAJOJE.
Directeur :
Prof. Dr. Ir. David BUGEME MUGISHO Docteur en
Sciences Agronomiques. Co-directeur :
Ass. Destin AJABU BIHIMANA
Maître en Management.
Mémoire présenté et défendu pour
l'obtention du grade de Licencié en Développement Rural.
Département : Planification régionale.
Niveau de technicité : Ao.
ANNEE ACADEMIQUE 2010-2011
I
DEDICACE
A Toi, Oh Père Très Saint, qui me
protège dans mes combats, qui m'assiste dans mes épreuves et qui
me relève dans mes chutes ; je veux te rendre Grâce pour toutes
tes merveilles, te glorifier et te magnifier parce que tu m'as conduit loin des
miens pour me faire connaître le succès ardemment
désiré pour ta propre Gloire !
A mon respectueux Papa Georges BAJOJE, et
A ma charmante maman bien aimée Antoinette NTAUTA
BAJOJE.
Et à vous mes treize Chères petites soeurs
et petits frères ; Olivier, Ange, Ceka, Corine, Aline, Eline, Claudine,
Salama, Edmond, Guylain, Willy, Damien et le Bébé Daniel de
Jésus, sans vous omettre chère future compagne de vie et
mère de notre progéniture.
Aimé Valentin JAMBERE
BAJOJE.
II
REMERCIEMENTS
Ce travail, fruit d'une persévérance de cinq ans
d'études en développement, autrefois perçu comme un «
rêve » vient d'être traduit en réalité par le
concours des efforts conjugués de plusieurs personnes pour qui nous
exprimons nos remerciements.
Notre gratitude s'adresse de prime à bord au Professeur
David BUGEME MUGISHO et à l'Assistant Destin AJABU BIHIMANA pour avoir
respectivement dirigé et co-dirigé ce travail en dépit de
leurs multiples occupations.
Au Corps Enseignant de l'ISDR / BUKAVU; rassurez-vous que
partout où nous nous trouverons nous tâcherons de faire valoir les
connaissances et les vertus académiques acquises auprès de
Vous.
Nous serons ingrat de ne pas reconnaitre les mérites
sans pareil de ceux dont nous sommes les fruits ; Papa Georges BAJOJE, et Maman
Antoinette NTAUTA BAJOJE. Nous vous remercions de l'affection dont vous nous
avez gratifiée depuis notre naissance jusqu'à cet instant.
Nos remerciements s'adressent pareillement aux familles qui
nous sont chères : Vincent BAJOJE, Alphonse BAJOJE, Mboze BAJOJE, Kongo
BAJOJE, Mobutu BAJOJE, Bahati BAJOJE, Norbert BAJOJE, « Tate »
Elisabeth BAJOJE, « Tate » Louis KARUHIJE, Justin BAHATI,
Célestin MAHUGO, Donatien ASALA, MAWAZO BAJOJE, Séverin KANYAMA,
Ignace KABASHA, Ildephonse MIRUHO, Freddy RUKERA, Chantal TOMSON, SONGA
KINYENGELE, Wellars SERUSHAGO, Ernest BIZIMANA, Bonaventure, Degaule RUKATA,
Papa Hilaire , BIJA BAJOJE, Pascal KAHIMANO, Victor POSHO, JOMO,...
A mes amis, frères et soeurs : David SHIRA, Neretse
SAMVURA, BAHATI SHIRA, Philippe SHIRA, Jean Paul SENGA, Adolphe SIMBA,
Françoise NIKUZE , Janvier SHIRA, Sadiki MBOZE, Adolphine MBOZE, Julien
MBOZE, SIFA KONGO, Héritier KONGO, Innocent MUSANGI, Philippe TCHAGAZI,
Faustin BAHAVU, Jean de Dieu KATOTO, J.C MUSEMA, Damascène, Richard
LWAMIRA, FEZA SHIRA, Jackson, Aimée BUTURU, CIBO FURAHA, Jados NDAVERA,
RIZIKI ,DJIMTONEBEYE, Remy MIDIBURO,PINO,ZAWADI RUHAMYA,...
A tous mes camarades de la première et deuxième
année de licence pour la convivialité et la considération
mutuelles qui nous a caractérisées, nous citons
spécialement : Laurent RWIMA, Anatole MBUNGU, Loutre, Cleophas, MASTAKI,
Philippe, LUTOBO, Albert, Lili, Manassé,...
Je vous remercie du fond du coeur et vous rassure que votre
apport à ma formation ne restera pas vain car le Tout puissant vous le
rendra au centuple !
Que Dieu vous bénisse et vous garde dans son
Amour !
Aimé Valentin JAMBERE BAJOJE.
III
RESUME DU TRAVAIL
Ce travail est parti d'un constat amer selon le quel depuis
quelques années la population de la chefferie Rubenga est soumise
à la sous alimentation et à l'insécurité
alimentaire malgré les multiples potentialités que la nature lui
offre. Nous avons considéré que c'est un paradoxe que les milieux
ruraux puissent vivre une situation de dépendance alimentaire des
centres urbains.
A la lumière de notre analyse, il ressort que,
l'insécurité alimentaire est liée à un arsenal des
facteurs notamment :
- Une grande taille de ménage 6 à 8 individus
39.2%, suivi de 9 à 11 individus 21.5% ;
- La sous production agricole entrainée par :
? L'exploitation des unités de surfaces exigües soit
0.5ha pour 28.6% suivi de 1ha pour 24.2% ;
? Les maladies de cultures 35.7% ;
? L'infertilité du sol 32.1% ;
? Les semences non améliorées 17.9% ;
- Faible investissement dans l'élevage : poule 46.5%,
chèvre 15 %, porc 7.8% ; cobaye 23.6%,
vache 7.1%, et c'est généralement moins de 5
têtes ;
- Faible revenu mensuel des ménages 49.3% ont un revenu de
moins de 30 $, suivi de 31 à 50
$ pour 41.4% ;
- Difficulté d'écoulement des produits
récoltés observée par la vente des produits dans les
marchés locaux 44%, au champ 24%, et les prix sont
jugés dérisoires par 62.8% ;
- Approvisionnement en denrées alimentaires à des
prix élevés 59.3% et
- Les mauvais états des routes de dessertes agricoles
95.7%.
Pour ce faire, à partir des souhaits recueillis
auprès des ménages enquêtés et des résultats
de
l'étude découlent des stratégies de lutte
contre l'insécurité alimentaire résumée en six
axes
fondamentaux dont :
- Désenclavement de la chefferie ;
- Intensification agricole ;
- Amélioration de l'environnement ;
- Promotion de l'élevage et de la pêche ;
- Transformation et conservation des produits
récoltés.
- Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification des
naissances.
IV
SUMMARY OF THE WORK
This work left from a bitter report according to the since some
years the population
of the Rubenga chefferie is submitted to the under feeding and to
the food insecurity in
spite of the multiple potentialities that the nature offers him.
We considered that it is a
paradox that the farming surroundings can live a situation of
food dependence of the urban
centers.
To the light of our analysis, it comes out again that, the food
insecurity is bound to
an arsenal of factors notably:
- A large size of household 6 to 8 individuals 39.2%, follow-up
of 9 to 11 individuals
21.5%;
- The under driven agricultural production by:
? The exploitation of little units surfaces is 0.5ha for 28.6%
follow-up of
1ha for 24.2%;
? Illnesses of cultures 35.7%;
? The infertility of soil 32.1%;
? Seeds no improve 17.9%;
- Weak investment in raising: hen 46.5%, goat 15%, pork 7.8%;
guinea pig 23.6%,
cow 7.1%, and it is generally less than 5 heads;
- Weak monthly income of households 49.3% have an income of less
30 $, follow-up
of 31 to 50 $for 41.4%;
- Difficulty of product out-flow harvested observed by the sale
of products in the
local markets 44%, to the field 24%, and prices are judged
derisory by 62.8%;
- Provision in food commodities to prices raised 59.3% and
- The bad states of the agricultural servicing roads 95.7%.
For that to make, from wishes collected close to households
investigated and results of
the survey ensue of struggle strategies against the food
insecurity summarized in six
fundamental axes of which:
- Desenclavement of the chefferie;
- Agricultural intensification;
- Improvement of the environment;
- Promotion of raising and the fishing;
- Transformation and conservation of products harvested.
- Framing of peasants.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. $ : Dollars.
2. % : Pourcentage.
3. ADI-KIVU : Actions pour le Développement
Intégré au Kivu.
4. AGCD : Administration Générale de la
Coopération au Développement.
5. CPR : Centre de Promotion Rurale.
6. DGCI : Direction Générale pour la
Coopération Internationale.
7. DSCRP : Document de Stratégies de croissance et
Réduction de la Pauvreté.
8. FAO : Organisation des Nations Unies pour L'agriculture et
L'alimentation.
9. INERA : Institut National pour l'Etude et la Recherche
Agronomique
10. ISDR : Institut Supérieur de Développement
Rural.
11. Kg : Kilogramme.
12. Mr : Monsieur.
13. PIB : Produit Intérieur Brut.
14. PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
15. PVD : Pays en Voie de Développement.
16. RDC : République Démocratique du Congo.
17. SAIN : Syndicat des Agriculteurs d' Idjwi Nord.
18. SICIAV : Système d'Information et de Cartographie sur
l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité.
19. TDR : Technicien de Développement Rural.
20. TFC : Travail de Fin de Cycle.
21. UNILAI : Université Laïque d'Idjwi.
- 1 -
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs millénaires et jusqu'à nos
jours l'agriculture demeure l'activité de base de la promotion humaine
et la principale source de sa survie. On estime que « L'agriculture doit
produire plus, servir des marchés plus étendus et augmenter les
capitaux qu'elle est disposée à prêter au secteur «
moderne » de l'économie » (ROSTOW, 1960). Elle doit
également jouer un rôle dépassant celui de la production
des denrées alimentaires, celui de la création de la demande
effective ou la possibilité de recettes fiscales, l'agriculture doit
mettre à la disposition du secteur moderne une part importante de ses
revenus excédentaires » (ROSTOW, 1960).
Au fait, de nos jours le développement agricole est une
nécessité pour presque tous les pays du monde. L'accroissement
démographique et la production alimentaire se livrent une course dont
l'enjeu est une menaçante réalité. Nous ne disposons
actuellement d'aucun autre moyen que l'agriculture pour produire les aliments
qui nous sont indispensables ». (MOSHER, 1967).
En effet, l'alimentation est un besoin de l'homme et une
nutrition adéquate est universellement considérée comme un
droit humain fondamental.
Toutefois, en dépit du fait que les ressources
agricoles mondiales et les technologies actuellement connues suffisent
amplement à assurer une alimentation équilibrée à
chacun, une importante partie de la population mondiale souffre d'une
très grave sous alimentation (PICARD, 1999).
Il faudra relever également qu'en dépit des
conditions naturelles favorables de la République Démocratique du
Congo, le secteur agricole est réduit depuis quelques années
à des activités de subsistance. En effet, environ 97% des terres
arables bénéficient d'une saison culturale d'environ huit mois
dans l'année. De plus, le pays dispose d'environ 135 millions d'hectares
de terres agricoles, soit 34% du territoire national dont 10% seulement sont
mises en valeur (Ministère du plan, 2006). Il en résulte que
seize millions de personnes souffrent de la faim. La FAO estime que près
de 73% de la population congolaise vivent dans l'insécurité
alimentaire. Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10%
de PIB actuellement contre 40% en 1960 (Ministère de Plan, 2006).
- 2 -
D'après le cadre intégré de
classification de la sécurité alimentaire datant de juillet 2008,
la situation alimentaire en RDC reste précaire, minée par des
problèmes chroniques et structurels. La grande majorité de la
population Congolaise se trouve dans une situation d'insécurité
alimentaire limite ou modérée. Cent dix-sept territoires sont en
phase d'insécurité alimentaire modérée et 28 en
situation de crise alimentaire aiguë avec crise constatée des
moyens d'existence (Plan d' Actions Humanitaires RDC, 2009).
Quant à la chefferie Rubenga, celle-ci est un milieu
rural à vocation agricole avec une population dont la majorité
dépend essentiellement de l'agriculture, de l'élevage, et de la
pêche. Jadis active dans l'approvisionnement des villes de Bukavu et Goma
en produits agricoles variés, aujourd'hui, la chefferie se trouve dans
une situation sans commune mesure avec ses potentialités agricoles. En
dépit de ses grandes étendues de terres arables, son important
réseau hydrographique, sa diversité de climats, son potentiel
halieutique et d'élevage considérable, la chefferie se classe
maintenant parmi les milieux déficitaires en matière agricole et
de sécurité alimentaire.
En dépit de ce qui précède, la paisible
population de la chefferie RUBENGA a comme corollaire la dégradation
continuelle du niveau de vie qui se définit par la sous alimentation et
la malnutrition, l'analphabétisme et illettrisme des adultes, la
destruction de la dynamique paysanne, la détérioration des
infrastructures sociales en état de vétusté, l'importation
des certains produits alimentaires des milieux avoisinants,
l'accessibilité difficile aux soins de santé,...
Face à cette situation désastreuse, une
série des questions nous vient en tête et pour les quelles nous
nous proposons de réfléchir dans ce travail. Il s'agit en fait
principalement de :
- Quels seraient les principaux facteurs qui influencent
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga ?
- Quel est l'impact de l'enclavement de la chefferie Rubenga
sur la sécurité alimentaire ?
- Quelles stratégies d'intervention à adopter
pour faire de la sécurité alimentaire une véritable
réalité dans la chefferie Rubenga ?
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0.2. HYPOTHESES
Pour cette étude, les hypothèses
formulées sont les suivantes :
V' La non adoption des nouvelles techniques culturales
contribuerait à la baisse de la production agricole et par
conséquent à l'insécurité alimentaire par ailleurs
renforcée par le déboisement intensif entrainant
l'érosion, l'infertilité du sol,... dans la chefferie Rubenga.
V' L'enclavement de la chefferie Rubenga contribuerait
à la situation d'insécurité alimentaire des ménages
d'autant plus que l'écoulement et l'approvisionnement restent
hypothétiques.
V' L'intensification de l'agriculture serait une
stratégie d'intervention pour la restauration de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga, renforcée
par le regroupement des paysans dans un syndicat des agriculteurs d'Idjwi
Nord.
0.3. OBJECTIFS
L'objectif de ce travail est de contribuer à
l'enrichissement des stratégies pour la réduction de la
pauvreté et l'instauration de la sécurité alimentaire en
milieu rural.
Plus spécifiquement notre étude vise à :
V' Inventorier les facteurs majeurs influençant
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga (groupements
Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri);
V' Déterminer l'impact de l'enclavement de la chefferie
Rubenga sur la sécurité alimentaire ;
V' Proposer les stratégies susceptibles d'augmenter la
production agricole et de revitaliser le secteur agricole pour assurer la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga.
- 4 -
0.4. ETAT DE LA QUESTION
Nous avons constaté que nous ne sommes pas le premier
à orienter les recherches dans le cadre de la sécurité
alimentaire et que donc d'autres chercheurs y ont réfléchi d'une
façon ou d'une autre avant nous, dont nous faisons
référence, il s'agit principalement de :
1. BISIMWA, BASHI et FONTEYNE, (2006) ont voulu connaitre les
raisons qui justifient l'insécurité alimentaire au Sud Kivu,
qu'ils qualifient de paradoxe (impossible, contradictoire...).
Ils considèrent que la province de Sud Kivu a
d'énormes potentialités entre autres un relief et un
environnement généralement favorable à l'agriculture,
à l'élevage, ainsi qu'à la pêche. De plus, la
province jouit de deux types de climat ; un climat tropical
tempéré par l'altitude dans la partie montagneuse de la province
avec des températures relativement douces et un climat plus
équatorial au centre et à l'ouest de la province où il
pleut abondamment pendant presque toute l'année.
Cependant, la question que se posent les auteurs est celle de
savoir pourquoi malgré toutes ces conditions, la situation
nutritionnelle des populations est loin d'être satisfaisante.
En effet, l' « insécurité alimentaire a
plusieurs sources ; pauvreté, manque d'emploi, ...mais l'agriculture en
constitue l'élément fondamental, d'autant plus qu'elle est une
activité productrice de ressources alimentaires d'une part et
potentiellement génératrice de revenus d'autre part »
(BISIMWA et Alii, 2006).
Les auteurs relèvent une série des causes de la
faible production agricole au Sud Kivu, à savoir :
? L'insécurité qui règne toujours dans
certaines parties de la province ;
? Faible superficie cultivée ;
? L'appauvrissement du sol ;
? difficulté d'accès aux intrants ;
? Insuffisance des connaissances de nouvelles techniques
culturales ;
Néanmoins, face à toutes ces difficultés,
les auteurs reconnaissent que le gouvernement congolais de la RDC envisage
mettre en place une politique agricole qui a été adoptée
en 2007, fondée sur la création des richesses en milieu rural,
pour une agriculture compétitive reposant sur la promotion des petites
et moyennes entreprises agricoles, d'élevage et de pêche,
animées par des professionnels.
Cette transformation structurelle du secteur s'appuie sur :
- 5 -
· Une recherche agricole à grande échelle
;
· La diffusion d'innovations technologiques respectueuses
de l'environnement ;
· L'affectation des budgets adéquats dans le
contexte de la décentralisation ;
· La promotion de systèmes financiers
adaptés à la nature des activités du secteur agricole ;
· L'expansion de l'infrastructure dans le but de
viabiliser les sites de production ;
· L'actualisation de la loi foncière ;
· Le maintien de la sécurité, du respect
des lois et la mise en oeuvre des mesures qui garantissent une concurrence
loyale dans tous les aspects de l'économie et en particulier dans le
secteur rural.
2. DEMBELE (2001) relève que la réalisation de
la sécurité alimentaire demeure un défi à relever
en Afrique Sub-saharienne où un tiers de la population est sous
alimentée. La situation et les pratiques d'évolution indiquent
une dégradation de la situation actuelle. La pauvreté à
l'échelle des pays, des ménages et des individus est la
principale contrainte à la disponibilité et
l'accessibilité alimentaires.
Cependant, la croissance de la productivité agricole,
à travers la transformation du secteur agricole, reste fondamentale pour
stimuler la croissance économique qui permettra de générer
les emplois et les revenus nécessaire à la réalisation de
la sécurité alimentaire. Une forte croissance économique
stimulée par des gains de productivité agricole, combinée
avec des politiques budgétaires appropriées permettant de capter
une partie des fruits de la croissance et son investissement dans les secteurs
sociaux prioritaires constitue l'orientation stratégique à
privilégier.
En outre, l'augmentation de la productivité agricole
doit confronter plusieurs obstacles d'ordre naturel, socio-économique et
politique. Néanmoins, les opportunités comme l'avènement
de la démocratie, les changements de politiques économiques, la
mondialisation, les nouvelles technologies de l'information et de la
biotechnologie sont à même de favoriser la relance de la
production agricole si le secteur rural devenait une priorité
budgétaire et que les pays de l'OCDE réduisent leurs subventions
agricoles et ouvrent leurs marchés aux produits transformés
africains à haute valeur ajoutée.
Enfin, l'auteur estime que la maitrise de l'eau, le
développement du potentiel agronomique de terres, les infrastructures,
la recherche agricole et la vulgarisation constituent d'autres axes
prioritaires ainsi que le développement des ressources humaines.
- 6 -
3. Norman DESROSIER (1967) relève que l'homme ne
saurait vivre sans l'apport des quantités déterminées de
nourriture, d'oxygène et d'eau, faute de quoi il perd certaines des
caractéristiques souhaitables de la race humaine. La privation de la
nourriture, à elle seule est susceptible de limiter sa croissance, son
développement, sa vigueur et ses réalisations.
L'auteur estime que d'ici quarante ans, la population
mondiale aura doublée, la question qu'il se pose est celle de savoir
« comment nourrir cette foule d'affamés alors que
déjà, en bien des points du globe, des millions d'hommes mal
nourris ne peuvent atteindre leur plein développement physique et
intellectuel ?
En tout état de cause, il faut bien sur augmenter la
production mondiale autant que faire se peut ; mais cela ne peut se
réaliser en un jour et ce ne sera pas suffisant. Il faudra trouver autre
chose, découvrir d'autres moyens de produire la nourriture
indispensable. Les solutions futuristes qu'il propose après avoir
soigneusement examiné la situation actuellement sont les suivantes :
«
? Réduction des pertes dues aux parasites et aux maladies
;
? Diminution des attaques dues à l'envahissement des
denrées par les insectes, les champignons et les rongeurs ;
? Amélioration de la distribution et l'utilisation des
denrées grâce aux progrès réalisés dans le
domaine de la conservation ;
? Amélioration de rendement des sols déjà
cultivés ;
? Défrichage de nouvelles surfaces cultivables ;
? L'utilisation de nouveaux fertilisants (engrais
azotés à forte concentration au détriment de nitrate de
soude naturel) ;
? La réduction des couts et l'accroissement du
rendement des cultures » (DESROSIER, 1967).
4. DUMONT (1975) estime que la famine est un grand danger et
que si nous nous y mettons tous chacun selon ses possibilités le monde
sera sauvé.
En effet, la plus grande famine de notre histoire est
déjà commencée, pas moins de cinq millions d'hommes sont
menacés d'en mourir dans les cinq années qui viennent, cela nous
conduit à remettre radicalement en question toutes nos conceptions sur
l'avenir de l'humanité, ses modèles de production et de
consommation.
Le progrès s'est toujours accompagné d'une
montée des périls. Le feu de brousse détruit les
forêts, le labour dégrade les sols...
Cependant contre la civilisation de famine. Il appel à
une mobilisation générale. Il faut partout construire des
pouvoirs paysans, établir des socialismes à solide base
agraire.
- 7 -
Ceux-ci, devront respecter impérativement toutes nos
limites, de la population d'abord, de sols, d'eau, de phosphate,...il faut donc
repenser nos agricultures, rechercher les bases d'une civilisation de l'arbre
et du jardin. Telles sont les conditions d'un projet global de survie qui
suppose de préalables politiques, économiques, environnementales
et sociologiques.
Dans le même ouvrage, l'auteur illustre un cas du
VENEZUELA, où le gouvernement après s'être rendu compte que
l' « agriculture ne parvenait pas à fournir aux industries en
quantité suffisante, les matières premières agricoles
...et n'assurait pas au secteur industriel de débouchés
suffisants » ( René DUMONT,1975), et que l'exode rural accroissent
le chômage urbain posant aux classes dirigeantes des problèmes
sociaux et politiques de plus en plus aigus...un consensus
général sur la loi de reforme s'en était suivi, qui se
proposait de « remplacer les latifundia par une distribution
équitable de la terre, l'organisation du crédit, l'assistance au
producteur rural, la garantie de liberté et de sa dignité »
(DUMONT, 1975).
5. FATAKI (2009) part des deux questions principales à
savoir :
? Pourquoi, malgré la présence de plusieurs ONG,
l'insécurité alimentaire persiste à Minova ?
? Que faudra-il faire pour réduire, si pas terminer
cette situation d'insécurité alimentaire à Minova ?
En guise de réponse provisoire à ces questions,
l'auteur part des hypothèses ci-après :
? Les interventions des ONG pouvaient être efficace dans
la lutte contre l'insécurité alimentaire à Minova si elles
étaient coordonnées par le pouvoir public et que les
bénéficiaires de ces interventions étaient
impliqués dans le processus de planification ;
? Le retour des déplacés (qui vivent dans les
camps de fortune et les familles d'accueil à Minova) dans leurs milieux
d'origine et la promotion des activités agricoles peuvent constituer une
stratégie durable de lutte contre l'insécurité
alimentaire.
Pour vérifier ces hypothèses et analyser ses
résultats d'enquête, il utilise les méthodes et techniques
suivantes ; la méthode Quantitative, la méthode Comparative, la
méthode Descriptive, la technique du questionnaire, l'interview,
l'analyse documentaire et l'observation participante.
Après interprétation de ses résultats
d'enquête, il parvient à conclure que les problèmes qui
sont à la base de l'insécurité alimentaire ou de
l'accessibilité des ménages à
- 8 -
l'alimentation dans la cité de Minova reste entier
malgré les interventions des ONG dans ce secteur.
Il propose une série des stratégies à savoir
:
· Le retour des déplacés de guerres dans
leurs milieux d'origines,
· Une politique d'agriculture intégrée : qui
vise à intégrer l'agriculture, l'élevage et les nouvelles
technologies agricoles,
· La redéfinition des systèmes
d'interventions des ONG,
· La réhabilitation des routes de dessertes
agricoles,
· Une mise en place des crédits agricoles et
· La création des unités de transformation
des produits agro-pastoraux.
En dépit des études antérieures,
l'originalité de notre recherche se situe aux niveaux de son objet, sa
méthodologie, ses résultats et ses orientations
stratégiques.
De l'objet, notre recherche se propose d'inventorier les
facteurs majeurs influençant l'insécurité alimentaire dans
la chefferie Rubenga (groupements ; Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri) aux fins
de proposer des stratégies de sortie pour une véritable
sécurité alimentaire axées sur une politique agricole
appropriée et adaptée au contexte du milieu tandis que les
études antérieures visent globalement l'accroissement de la
production agricole. De la méthodologie, la réalisation de ce
travail a principalement imposé les méthodes ; descriptive,
statistique, comparative, et systémique et les Techniques d'observation,
interview, questionnaire, échantillonnage et l'analyse documentaire
alors que les recherches antérieures ont surtout
privilégié les méthodes ; descriptive, statistique, et les
techniques de questionnaire, l'interview, l'analyse documentaire et
l'observation participante.
Des résultats et ses orientations stratégiques ;
les résultats rêvés sont l'accroissement de la production
agricole, le renfoncement de la dynamique sociale, et l'amélioration du
niveau (l'accroissement de revenu). Les stratégies sont orientées
beaucoup plus sur désenclavement de la chefferie, intensification
agricole, amélioration de l'environnement, promotion de la pêche,
transformation et conservation des produits récoltés,
l'encadrement des paysans et la mise en place d'une politique de
régulation de naissances. Nous estimons mettre en place une dynamique
nommée « Syndicat des Agriculteurs d'Idjwi Nord (SAIN) quant aux
autres études les stratégies sont orientées sur
l'accroissement de la production agricole et du revenu.
- 9 -
0.5. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
Nous avons fait recours à la théorie dynamiste
telle que la présente Georges Balandier, qui décrit la dynamique
sociale comme comprenant des dynamismes internes et externes (DEFOUR, 1994).
? Selon la dynamique interne (du dedans) toute mutation vient
de l'intérieur, même de la communauté, actualisant ce qui
est déjà présent sous forme latente, recouverte et
cachée, parfois refoulée ;
? La dynamique externe (du dehors) est constituée par
les forces issues d'autres systèmes
qui pèsent sur le système venu du dedans
jusqu'à la dominer en détruisant sa propre régulation et
lui imposant une régulation étrangère, elle surgit
inévitablement du contact avec une autre société
provoquant une prise de conscience de certaines lacunes ou différences,
une aspiration vers quelque chose d'autres.
La dynamique du dedans apparaît donc comme constamment
confrontée à une dynamique du dehors mais il peut arriver et cela
arrive souvent. Ce qui semble être imposé par la dynamique du
dehors soit en réalité des mécanismes internes qui
jusqu'alors n'étaient pas perçus.
Cette théorie, nous a aidé à clarifier
les facteurs internes influençant l'insécurité alimentaire
aux fins d'identifier les stratégies pour y faire face.
D'éclairer les concours externe utile pour aboutir aux résultats
escomptés, pour éveiller, activer les potentialités ou les
capacités latentes, compléter les expériences des
ménages par des dynamismes adaptés aux réalités de
la chefferie étudiée.
Au demeurant, cette théorie doit nous aider à
accompagner les populations rurales dans leurs efforts vers l'autopromotion,
les aider à prendre en main leur propre développement, leur
avenir,...
Il est enfin opportun de signaler que, le contact avec les
paysans n'a donc pas comme objectif de remplir leurs cruches, mais de les aider
à savoir remplir eux-mêmes leurs cruches, à prendre
conscience de ce qu'ils sont capables de produire eux-mêmes.
Il est question ici d'éveiller, d'activer les valeurs,
les potentialités ou les capacités latentes, de compléter
les expériences du paysan agriculteur par des dynamismes adaptés
aux réalités de la chefferie Rubenga.
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0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Les Chefs d'Etat et de gouvernement, réunis pour le
Sommet mondial de l'alimentation à l'invitation de l'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture ont réaffirmé
le droit de chaque être humain d'avoir accès à une
nourriture saine et nutritive conformément au droit à une
nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d'être
à l'abri de la faim (Voir la déclaration de Rome sur la
sécurité alimentaire mondiale, 1996).
Nous estimons avec eux qu'il est intolérable que plus
de 800 millions de personnes dans le monde et, plus particulièrement,
dans les pays envoie de développement, n'aient pas une nourriture
suffisante à leurs besoins nutritionnels essentiels. Cette situation est
inacceptable. La faim et l'insécurité alimentaire sont des
problèmes aux dimensions planétaires qui risquent fort de
persister, voire de s'aggraver de façon dramatique dans certaines
régions, si des mesures énergiques et concertées ne sont
pas prises de toute urgence, compte tenu de l'accroissement prévu de la
population mondiale et de la pression exercée sur les ressources
naturelles.
C'est vraiment un Paradoxe que le territoire d'Idjwi «
milieu rural » qui en principe devrait couvrir les denrées
alimentaires dans les centres urbains arrive à vivre une situation
d'importation des villes. De notre part, estimant que la sécurité
alimentaire constitue un élément moteur du développement
d'un peuple, nous sommes interpellé à réagir en tant que
technicien de développement rural qui rêve une promotion
intégrale du monde rural face à une telle situation.
Pour ce faire, cet outil qui porte sur l'analyse des facteurs
majeurs influençant l'insécurité alimentaire dans la
Chefferie RUBENGA en territoire d'Idjwi non seulement il est une contribution
à la recherche des stratégies susceptibles d'augmenter la
production agricole et de revitaliser le secteur agricole pour assurer la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga mais aussi il
constituera un document de référence pour les autres chercheurs
qui orienteront leurs recherches dans le domaine de la sécurité
alimentaire et sur le territoire d'Idjwi.
- 11 -
0.7. DELIMITATION SPATIO- TEMPORELLE DU SUJET
Cette étude, prend en compte les données de huit
dernières années soit de 2003 au mois d'avril 2011, sur un espace
bien délimité du territoire d'Idjwi à savoir la Chefferie
Rubenga qui a trois groupements dont ; Bugarula, Bunyakiri et Kihumba en
Province du Sud Kivu à l'Est de la RDC.
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES
La réalisation de ce travail de fin d'étude
à été possible au prix des difficultés que nous
avons pu surmonter notamment ; le refus de certaines personnes
contactées de nous donner les informations voulues, et le coût de
transport et risque de naufrage parce que celui-ci était fait par
pirogue motorisée pour chaque descente sur terrain.
0.9. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail s'articule sur quatre chapitres à savoir :
- Le premier chapitre parle des
généralités, où nous présentons notre milieu
de recherche qui est la chefferie RUBENGA avant de donner une brève
littérature sur la sécurité alimentaire ;
- Le deuxième chapitre traite de la
méthodologie. Ici il sera question de donner les techniques et
méthodes utilisées tout au long de cette recherche,
présenter l'échantillon et faire la description de
l'enquête;
- Le troisième chapitre est consacré à la
présentation et l'interprétation des résultats
d'enquête et en fin ;
- Le quatrième chapitre est consacré aux
stratégies pour une sécurité alimentaire durable. Dans ce
chapitre, nous essayons des proposer quelques pistes de solutions face à
ce problème d'insécurité alimentaire dans la chefferie
Rubenga.
- 12 -
CHAP I. LES GENERALITES.
I.1. MONOGRAPHIE DE LA CHEFFERIE RUBENGA
I.1.1. Aspects géographiques de la chefferie Rubenga.
I.1.1.1. Situation géographique
Rubenga « Idjwi Nord » est l'une de deux chefferies
du territoire d'Idjwi, située au Nord de l'île d'Idjwi. Elle est
limitée au :
- Au Nord par la rive occidentale du lac Kivu englobant les ilots
: Mukondwe, Nyakizirhu, Kishanga, Murhuza, Ntagambwa et au delà de
celles-ci, la ville de Goma ; - Au Sud par la Chefferie Ntambuka ;
- A l'Est par les eaux du Lac Kivu et la République
Rwandaise ;
- A l'Ouest par les eaux du lac Kivu englobant les ilots
Nyamizi, Irhe, Chengera, Ibuza, Birhende, Shushu, et au delà de
celles-ci les territoires de Kalehe et Kabare.
I.1.1.2. Relief et climat.
a. Relief.
D'une manière générale le relief
dominant est celui des montagnes. On y observe des collines et des plateaux et
mêmes des petites plaines dans les alentours de la chefferie. On y
rencontre quelques vallées et des marais. Les vallées et les
marais sont riches en argiles, en humus et à certains endroits des
terres compactées. La Chefferie de Rubenga est
caractérisée par une masse montagneuse dominée par les
massifs de NYAMUSISI qui est la plus haute montagne de l'île (plus ou
moins 2200 m d'altitude). Cette partie restait l'une des rares réserves
forestières de l'île malheureusement est en voie de disparition
pour le moment. Les autres montagnes, collines et plateaux s'agencent de part
et d'autres de ce massif. Dans les vallées et abords
côtières, on y trouvait une sorte de forêt de galerie
doublée des verdeurs luisantes, mais aujourd'hui elle est limitée
pour les autres cultures.
b. Climat.
La Chefferie Rubenga connait un climat tropical d'altitude,
généralement doux et humide. Rubenga connait deux saisons
alternatives. La saison pluvieuse qui s'étend de mi septembre au mois de
mai et la saison sèche de juin au mi septembre. Le climat est fortement
influencé par l'altitude. La température moyenne varie de
17°C pendant la saison la plus froide et de 30°C au moment le plus
chaud. Le vent souffle sur les quatre points cardinaux. Le plus violent
surnommé en langue vernaculaires
- 13 -
« SHABIRABALAMBA » qui souvent se dirige de l'Est
à l'Ouest et l'inverse favorise les pluies. Suite à la
déforestation de la réserve de NYAMUSISI et du manque de
surveillance continue pour sanctionner les destructeurs de cette forêt,
les précipitations des pluies ont diminué comparativement aux
années antérieures. Toutefois, pendant l'année 2007, les
précipitations ont atteint une moyenne de 68,74mm des pluies.
I.1.1.3. Sol, végétation et
hydrographie.
a. Sols
Les sols sont soit sablonneux ou sablo-argileux selon les
endroits. C'est ce qui
explique l'exploitation des carrières à sable
qui approvisionnent la ville de Bukavu construite entièrement en sable
d'Idjwi ainsi que celle de GOMA qui consomme une quantité non
négligeable du sable en provenance de cette île.
b. Végétation
La végétation naturelle est une steppe herbeuse.
Des forêts galeries logent des cours
d'eau. Dans les marais (bas fonds), on y trouve
d'espèces herbacées et buissonnantes. Certains marais et
rivières produisent du sable. En revanche, les vastes étendus
sans arbres qui s'étirent le long de l'ensemble de la Chefferie sur des
terres à forte pente sont dominées par des plantes et par
l'érosion. Des efforts des associations et de la notabilité
locale font que certaines essences sont plantées sous forme
d'agroforesterie. L'abattage d'arbres n'est pas contrôlé par les
autorités, mais la population utilise énormément de
produits tirés du bois notamment pour la cuisson, la fabrication des
planches, la cuisson des fours des briques, la fabrication des pirogues, la
menuiserie et la construction des maisons,...
c. Hydrographie
La Chefferie Rubenga, comme tout le territoire d'Idjwi, est
entourée par les eaux
du lac Kivu. Elle possède plusieurs cours d'eau dont
les principaux sont : Kimalamungo, Nyabuhyo, Mulunga, et Bukole qui
déversent leurs eaux de part et d'autres dans le Lac
Kivu.
I.1.2. Aspects démographiques et Administratifs.
I.1.2.1. Peuplement.
Les importantes ethnies de l'île sont :
- Les pygmées d'origine pygmoïdes étant les
premiers occupants de l'île ;
- Les BAHAVU, tribu dominante et originaire de la chefferie
BUHAVU en territoire de KALEHE. Les BAHAVU et les BASHI en provenance des
territoires de KABARE et de WALUNGU sont confondus en une seule ethnie
BAHAVU.
- 14 -
- Les rwandais dont la plupart ayant fuient les guerres du RWANDA
qui d'ailleurs leurs métissages porte aujourd'hui la confusion.
La population totale de la Chefferie de Rubenga est
répartie, par groupement et par
localité (village), par sexe (homme -femme) dans le
tableau ci-dessous :
Tableau n°1 : Population de la Chefferie
Rubenga
N°
|
GROUPEMENTS
|
LOCALITES /VILLAGES
|
HOMMES
|
FEMMES
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAL
|
1
|
BUGARULA
|
BUGARULA
|
511
|
622
|
1206
|
1324
|
3663
|
2
|
|
BUKENGE
|
291
|
297
|
652
|
750
|
1990
|
3
|
|
KASHIRABONA
|
234
|
292
|
676
|
743
|
1945
|
4
|
|
BULEGA
|
313
|
289
|
794
|
733
|
2129
|
5
|
|
NGULA
|
286
|
226
|
608
|
673
|
1793
|
6
|
|
KAGUSHO
|
403
|
432
|
955
|
1020
|
2810
|
7
|
|
MAFULA
|
592
|
628
|
1016
|
1150
|
3386
|
8
|
|
LWEZA
|
286
|
902
|
668
|
724
|
2580
|
9
|
|
KIBANDA
|
566
|
609
|
944
|
978
|
3097
|
10
|
|
KISEKE
|
279
|
774
|
782
|
909
|
2744
|
11
|
|
LUKONDE
|
342
|
282
|
588
|
645
|
1857
|
12
|
|
MUZIRI
|
295
|
375
|
961
|
1061
|
2692
|
13
|
|
TCHINJI
|
244
|
271
|
603
|
632
|
1750
|
14
|
BUNYAKIRI
|
NKOLA
|
321
|
375
|
633
|
807
|
2136
|
15
|
|
BUKINANYANA
|
579
|
707
|
1194
|
1348
|
3828
|
16
|
|
KISHUMBU
|
583
|
695
|
1138
|
1228
|
3644
|
17
|
|
BWESHU
|
354
|
380
|
801
|
857
|
2392
|
18
|
|
BUSHONGA
|
284
|
374
|
725
|
868
|
2251
|
19
|
|
MULAMBA
|
369
|
450
|
760
|
873
|
2452
|
20
|
|
BUNYAKIRI
|
465
|
672
|
1198
|
1269
|
3604
|
21
|
|
BURUHUKA
|
409
|
552
|
1085
|
1109
|
3155
|
22
|
|
BUSOBE
|
206
|
230
|
475
|
676
|
1587
|
23
|
|
BUKUMBI
|
435
|
618
|
1036
|
1160
|
3249
|
24
|
KIHUMBA
|
BUYUMBU
|
920
|
1062
|
1046
|
1190
|
4218
|
25
|
|
KISHENYI
|
848
|
983
|
770
|
852
|
3453
|
26
|
|
KIHUMBA
|
684
|
848
|
498
|
704
|
2734
|
27
|
|
TCHUGI
|
729
|
667
|
573
|
678
|
2647
|
28
|
|
KIMALAMUNGU
|
800
|
497
|
939
|
929
|
3165
|
29
|
|
BUSHUSHA
|
864
|
918
|
700
|
865
|
3347
|
30
|
|
BUKOLE
|
780
|
931
|
963
|
377
|
3051
|
31
|
|
MUGANZO
|
795
|
927
|
925
|
964
|
3611
|
32
|
|
KAMOLE
|
737
|
817
|
707
|
2293
|
4554
|
33
|
|
NTALIGEZA
|
410
|
439
|
386
|
477
|
1712
|
TOTAL GENERAL
|
16214
|
19141
|
27005
|
30866
|
93226
|
Source : rapport 3ème trimestriel 2010 Chefferie
Rubenga.
- 15 -
Il ressort de ce tableau que l'effectif de la population
s'élève à 93226 répartis en 50007 femmes et filles
soit 54% et 43 219 hommes et garçons soit 46 %. Ce qui veut dire que le
sexe féminin est majoritaire dans la Chefferie Rubenga.
I.1.2.2. Administration de la Chefferie Rubenga.
La Chefferie Rubenga avec une superficie de 132 km2
est dirigée par le chef de Chefferie dit « Mwami ». Elle est
subdivisée en trois groupements qui regorgent 33 villages.
V' Groupement Bugarula avec une superficie de 50
km2.
Il compte 13 villages qui sont : Bugarula, Bukenge, Muziri,
Tchinji, Kashirabona,
Bulega, Ngula, Kagushu, Lweza, Mafula, Kibanda, Lukonde et
Kisheke.
V' Groupement Bunyakiri avec une superficie de 37
km2.
Ce groupement compte 10 villages à savoir : Nkola,
Bushonga, Bweshu, Kishumbu, Busobe, Bukinanyana, Buruhuka, Bunyakiri, Lumala,
et Bukumbi. V' Groupement Kihumba avec une superficie de 45
km2.
Il est constitué de 10 villages à savoir ; Buyumbu,
Kishenyi, Bukole, Kamole, Kimalamungo, Bushusha, Muganzo, Kihumba, Tchugi et
Ntaligeza.
I.1.3. Aspects économiques.
I.1.3.1. Agriculture
L'agriculture est la première activité qui
intéresse la population d'Idjwi et occupent plus de 90% de la population
active (ADI-KIVU, 2008).
L'agriculture toujours pratiquée d'une manière
artisanale, rencontre plus d'obstacles freinant son développement et les
sols s'appauvrissent et deviennent rares d'années en années.
Principales cultures pratiquées sont :
· Les légumineuses: haricot, soja, arachide, petits
pois ;
· Les céréales: mais et sorgho ;
· Les tubercules: manioc, patate douce, igname, colocases
;
· Bananiers et cannes à sucre ;
· Plantes fruitières: ananas, citrus (orangers,...),
mangue, avocatiers,...
· Les cultures industrielles : le quinquina, le
café,....
Cependant, le manioc occupe des superficies
considérables et il est l'aliment apprécié par les
habitants parce qu'il n'exige pas beaucoup de travaux, ses feuilles sont
vendues et il est
- 16 -
toujours cultivé en association avec d'autres cultures. Et
après le manioc, suit le bananier,
son importance est surtout liée à la fabrication de
la bière locale.
Quelques problèmes se posent au niveau du secteur agricole
notamment :
- La déforestation et les cultures sur forte pente
entrainent l'érosion des sols et son
lessivage : d'où l'infertilité du sol ;
- Manque des semences de qualité ;
- Maladies des plantes (manioc, patate douce, haricot, bananier,
...) ;
- Calamités naturelles (grêle, ouragan qui emporte
les toitures des maisons, ...) ;
- Techniques agricoles rudimentaires,...
I.1.3.2. Elevage
L'élevage en Chefferie Rubenga est constitué par
le gros bétail, le petit bétail et la basse cour. Le petit
bétail est constitué des chèvres, des moutons, des porcs,
des lapins, des chiens, des chats et des cobayes. La basse cour est
constituée des pintades, des pigeons, des poules, des dindons,
....L'élevage de la basse cour s'est fait de façon
traditionnelle. La production couvrait seulement les besoins de la famille et
du voisinage. C'est un élevage de prestige. Les caprins et les ovins
sont encore présents dans le territoire. Leur effectif a sensiblement
diminué. Mais généralement 65% des ménages
possèdent 1 à 2 têtes (ADI-
KIVU, 2008). Les porcs étaient présents dans la
Chefferie mais ont toujours étaient décimés par la
peste porcine.
I.1.3.3. Pêche
La pêche est parmi les activités
génératrices de revenu dans la Chefferie Rubenga. Elle se
pratique d'une manière traditionnelle et artisanale dans les villages
qui sont proches des pistes de pêche. Les pêcheurs artisans
travaillent surtout avec les filets maillant, la pêche au trimaran, la
pêche par capitulation à la main, la pêche à la
masse, la pêche à ligne... Ces pêcheurs artisans utilisent
environ des pirogues construites localement, très rarement
motorisées. Les embarcations et les méthodes sont
inadéquates.
I.1.3.4. Commerce
Le commerce est exercé dans la Chefferie Rubenga
à travers les marchés, les centres de négoce et les
boutiques. Au niveau des groupements, les populations locales vendent les
récoltes de leurs champs et en profitent pour acheter les produits
manufacturés de première nécessité. Les petits
marchés au niveau des groupements sont généralement
Ce moyen de transport reste le poumon incontournable de cette
entité qui malheureusement rencontre plusieurs obstacles. Tous les ports
et quais d'accostage ne sont
- 17 -
organisés à des heures tardives et entrainent
parfois de cas de violation des droits de l'homme, notamment le viol des femmes
et des jeunes filles. Il ya aussi des centres de négoce. En
général, il ya un minimum un centre de négoce par
groupement. Généralement non loin des sites des marchés,
ce sont des centres au niveau des quels les populations locales peuvent tous
les jours de la semaine s'approvisionner en certains produits
manufacturés de première nécessité. Tous les jours
la population d'Idjwi s'approvisionne au niveau des boutiques.
Tableau n°2 : Distribution de marchés dans
la Chefferie Rubenga.
GROUPEMENT
|
MARCHE
|
JOURS D'ACTIVITES
|
BUGARULA
|
CIKOMA
|
Mercredi et samedi
|
BUNYAKIRI
|
KISHENYI
|
Mercredi et samedi
|
KIHUMBA
|
KATONDA
|
Mercredi et samedi
|
Source : nos enquêtes sur terrain, avril 2011.
I.1.3.5. Industries et Artisanat
a. Industrie
A part les moulins à mazout (plus de 24 moulins dans
le groupement), il n'ya aucune industrie (ADI-KIVU, 2008).
b. Artisanat
Dans ce domaine, il se développe de la tisserie, la
vannerie et de la poterie. La menuiserie et la maçonnerie y sont
développées. La fabrication artisanale des briques y est
développée et a permis d'améliorer sensiblement
l'habitat.
I.1.3.6. Transport et Communication
a. Transport terrestre
Cette chefferie étant très enclavée,
reliée à son entièreté par une route en très
mauvais état.
Quelques dizaines des véhicules existent dans la
chefferie Rubenga. Suite à cet enclavement, seules les motos constituent
la voie de sortie et de circulation sur toute l'étendue de la
chefferie.
b. Transport lacustre
- 18 -
pas éclairés alors que le chargement /
déchargement se font la nuit et ce mobile est dû à la
course des clients aux marchés de vente. Le chargement dure longtemps
car les marchandises à charger ne sont pas stockées en un seul
endroit mais plutôt proviennent de plusieurs escales. Pour le transport
lacustre, il est assuré par les bateaux, les barges, les pirogues
motorisées, les pirogues à rame,....
c. La communication
Les communications se faisaient jadis en grande partie de
bouche à oreille ainsi que par correspondance transmise par porteur, se
font aujourd'hui par moyen téléphonique grâce aux
réseaux : Airtel, Vodacom, CCT, et MTN. La radio communautaire «
OBUGUMA » du CPR est la chaine radio locale qui est écoutée
dans la chefferie RUBENGA et dessert la population en dépit des
émissions limitées suite au manque d'électricité et
à l'usage d'un générateur.
I.1.4. Aspects socioculturels
I.1.4.1. Aspect Social
a. Situation sanitaire :
L'aspect sanitaire de la chefferie Rubenga compte :
? Un centre hospitalier CBK Bugarula ;
? Un centre hospitalier de KIHUMBA ;
? sept centres de santé dont : BUSHUSHA, BUNYAKIRI,
BUSHONGA, SHAYO,
LUMALA, MAFULA et MISHIMBWE.
Une mutuelle de santé est opérationnelle dans la
chefferie Rubenga et a son siège
dans le village Bukenge / groupement Bugarula, celle-ci encadre
plus de 3000 membres
(ADI-KIVU, 2OO8).
Les points d'approvisionnement en eau sont insuffisants et non
protégées. D'où, une
fréquence des maladies d'origines hydriques.
b. Situation scolaire :
La chefferie Rubenga compte 50 écoles primaires, 28
écoles secondaires, et une université : Université
Laïque d'Idjwi en sigle UNILAI.
- 19 -
I.1.4.2. Aspects culturels
a. Habitat
Les infrastructures étatiques et communautaires sont
vétustes et risquent de causer des dangers meurtriers, leurs murs
étant profondément fissurés lors du séisme du 3
février 2008 qui s'est reproduit régulièrement. L'habitat
dans la chefferie Rubenga a connu un essor par la construction des maisons en
briques cuites. Cependant les maisons construites en matériaux
semi-durables et en briques adobes ainsi que les maisons en pisée
dominent l'habitat de la majorité de la population.
b. Langues et religions
Les langues parlées sont pour la majorité le
dialecte Havu, le Swahili, le Français, et Lingala.
Les religions sont nombreuses, les principales sont le
catholicisme, le protestantisme et l'islam.
c. Loisirs
L'unique activité qui domine est le football. A ses
côtés on peut voir le théâtre.
Pour terminer cette partie, il faut noter que la population de
la Chefferie Rubenga vit essentiellement d'une économie informelle,
principalement agricole, de l'élevage, de la pêche et des
carrières de sable. Ce pendant, suite à sa situation
géographique, la chefferie Rubenga est parfois pénalisée
en ce qui concerne les actions de développement initiées à
partir de Bukavu, sa capitale provinciale.
I.2. CONSIDERATION THEORIQUE SUR LA SECURITE
ALIMENTAIRE I.2.1. QUELQUES DEFINITIONS
I.2.1.1. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est l'accès de
chaque individu, a chaque instant, à une alimentation suffisante pour
mener une vie saine et active. Partant de cette définition, nous pouvons
tirer quatre caractéristiques de la sécurité alimentaire
:
- La sécurité alimentaire est individuelle :
c'est-à-dire qu'un pays sera en sécurité alimentaire si
chaque membre de chaque famille dans chaque région du pays est en
sécurité alimentaire ;
- La sécurité alimentaire n'est pas ponctuelle,
elle dure dans le temps : vivre en sécurité alimentaire, c'est
manger aujourd'hui en sachant que l'on mangera demain ;
- 20 -
- La sécurité alimentaire impose une
alimentation suffisante pour mener une vie saine et active, ce n'est pas de
sous-nutrition, ni de malnutrition ;
- La sécurité alimentaire respecte l'homme :
mener une vie saine et active ce n'est pas survivre mais vivre (FOGEL et
AUDATE, 1997).
I.2.1.2. Insécurité alimentaire
L'insécurité alimentaire est un régime
alimentaire inadéquat, persistant en raison de l'incapacité
constante des ménages à pouvoir se procurer les aliments dont ils
ont besoin soit sur le marché, soit en produisant eux-mêmes. C'est
aussi ne pas savoir atteindre la sécurité alimentaire.
Il existe trois types d'insécurité alimentaire
:
- L'insécurité alimentaire temporaire :
apparaît quand un individu manque de nourriture à cause d'un
phénomène aléatoire comme une guerre, une
sécheresse. Cette insécurité est imprévisible ;
- L'insécurité alimentaire cyclique ou
saisonnière : est celle que subit de façon
répétitive un individu qui manque de nourriture toujours au
même moment dans l'année comme par exemple, aux périodes de
soudure où la récolte de l'année précédente
est déjà consommée et la nouvelle moisson n'est pas encore
faite. Cette insécurité est répétitive et
prévisible ;
- L'insécurité alimentaire chronique : est celle
que subit un individu qui manque constamment de nourriture parce qu'il ne peut
pas pourvoir régulièrement à ses besoins alimentaires par
manque de revenu. Cette insécurité alimentaire est permanente
(FOGEL et AUDATE, 1997).
I.2.1.3. La faim
La faim est un besoin de manger non satisfait qui revêt
plusieurs formes :
- Soit les gens sont insuffisamment nourris quotidiennement.
Ils ne mangent pas assez pour mener une vie active ou pour étudier. On
dit qu'ils souffrent de sous nutrition, de sous-alimentation ou de faim
chronique ;
- Soit les gens ont une alimentation à peu près
suffisante mais qui manque d'éléments indispensables : des sels
minéraux, vitamines, oligo-éléments, protéines. On
dit qu'ils souffrent de malnutrition ou de faim cachée car certaines
conséquences de leurs carences alimentaires ne se remarquent pas
forcément
- 21 -
extérieurement ou ne sont pas attribuées,
à tort, à une mauvaise alimentation. Quand toute une population
souffre d'un manque de nourriture, c'est la disette. On la rencontre surtout
à la campagne quand les nouvelles récoltes tardent. Si la disette
se prolonge, la population manque totalement de nourriture, les gens meurent
par inanition ; on se trouve, alors, en présence d'une famine (FOGEL et
AUDATE, 1997).
I.2.1.4. Pénurie alimentaire
La pénurie alimentaire est le manque temporaire de la
nourriture dans un milieu donné. Elle est due surtout par les ravages
des plantes et la sécheresse prolongée et se manifeste pendant
les périodes de soudure (FOGEL et AUDATE, 1997).
I.2.1.4.5. La famine
C'est une forme de malnutrition générale,
prolongée et persistante, qui dure plusieurs mois et affecte la
majorité d'une population rurale sur une zone plus ou moins
étendue et qui provoque une totale désorganisation
économique et sociale et la mort massive par inanition (absence totale
de nourriture) (AZOULAY et DILLON, 1993).
I.2.1.4.6. La malnutrition
La malnutrition est définie comme « la condition
pathologique provoquée par la carence en l'un ou plusieurs de nutriments
essentiels que le corps ne peut pas produire et qui sont nécessaires
à la survie de l'individu, à sa croissance et à sa
reproduction, ainsi qu'à sa capacité de travailler, apprendre,
occuper une fonction sociale » (AZOULAY et DILLON, 1993).
I.2.1.4.7. Auto suffisance
alimentaire
C'est la capacité d'un pays à produire
suffisamment des biens alimentaires pour couvrir les besoins de ses populations
(CONGO et SCHMIDT, 1995).
I.2.1.4.8. Sous alimentation
C'est une insécurité alimentaire chronique ; la
ration alimentaire n'est pas suffisante pour satisfaire les besoins
énergétiques de base, et de façon continue (AZOULAY et
DILLON, 1993).
L'évolution du concept de sécurité
alimentaire d'une conception restrictive (offre de produits) vers une
conception plus large (offre + accès) s'est renforcée. Une
synthèse
- 22 -
I.2.1.4.9. Analyse.
C'est une démarche intellectuelle qui va du complexe au
plus simple (Microsoft
Encarta, 2009).
I.2.1.4.10. Contexte.
C'est un environnement structurel et événementiel
qui sert de cadre (à quelque
chose).
Ex. le contexte économique (Microsoft Encarta, 2009).
I.2.1.4.11. Facteur.
Elément qui participe à la réalisation de
quelque chose (Microsoft Encarta, 2009).
I.2.1.4.12.Influencer.
Exercer une influence sur, agir sur (Le Petit Larousse
illustré, 1994).
I.2.2. HISTORIQUE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
Le concept de sécurité alimentaire est né
des combats successifs menés contre la faim. Sachant que la faim et la
famine sont souvent dues à un manque d'accès aux ressources
alimentaires, les organismes qui s'occupent d'aide au développement ont
décidé de se battre pour que l'accès à
l'alimentation soit possible pour tous et qu'il soit garanti aujourd'hui comme
demain (FOGEL et AUDATE, 1997).
Selon l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO), le concept de sécurité alimentaire est
apparu dans les années 70. Il a évolué de
considérations plutôt quantitatives et économiques vers une
définition tenant compte de la qualité et de la dimension
humaine. Par exemple, en 1975, elle a été définie comme la
capacité de tout temps d'approvisionner le monde en produits de base,
pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en
maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU, 1975) ; alors qu'en 1990,
elle a été définie comme la capacité d'assurer que
le système alimentaire fournit à toute la population un
approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long
terme (STAATZ, 1990). Cette évolution de la conception a
influencé les stratégies prônées par la FAO pour
assurer la sécurité alimentaire pour tous, et spécialement
les pays du Sud.
I.2.3. LES COMPOSANTES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
- 23 -
entre les différentes conceptions qui tendent à
privilégier l'un ou l'autre des facteurs explicatifs du problème
de la faim est possible. La FAO avait de 1983 avancé un concept
élargi de sécurité alimentaire. L'objectif final de la
sécurité alimentaire est ainsi défini : « assurer en
tout temps et à tous les hommes l'accès matériel et
économique aux aliments de base dont ils ont besoin » (AZOULAY et
DILLON, 1993).
Par ailleurs, il est possible de distinguer quatre
éléments fondamentaux dans le concept de sécurité
alimentaire :
Schémas N° 1 : les quatre composantes
de la sécurité alimentaire.
Disponibilité des approvisionnements
Stabilité des
approvisionnements
Accès économique et physique
aux denrées.
Qualité et sécurité sanitaire
des aliments
SECURITE ALIMENTAIRE
I.2.3.1. Les disponibilités
alimentaires
Cette première composante implique la présence
de toutes les denrées qui composent le régime alimentaire en
quantité et en qualité suffisante pour satisfaire les besoins de
toutes les populations dans une période déterminée.
L'existence de disponibilités suffisantes est ici analysée au
niveau national, au niveau de ménages le problème est celui de la
disponibilité des ressources alimentaires produites et
autoconsommées ou de l'accès à des denrées non
produites et autoconsommées ou de l'accès à des
denrées non produites par les ménages mais disponibles sur des
marchés. Les approvisionnements alimentaires proviennent le plus souvent
de trois sources, il s'agit de la production alimentaire nationale, les
importations et l'aide alimentaire. C'est surtout en cas de déficit
alimentaire qu'on fait recours aux aides d'urgences.
- 24 -
I.2.3.2. La stabilité des approvisionnements
dans le temps et dans l'espace
Cette composante implique la régularité
spatio-temporelle de la disponibilité alimentaire. Cette
stabilité peut être menacée par un ensemble des facteurs
internes qu'internationaux : instabilité de la production domestique,
déficiences des infrastructures de stockage et des systèmes
domestiques de commercialisation, fluctuations cycliques de l'offre et de la
demande sur les marchés internationaux.
I.2.3.3. L'accès matériel et
économique de tous les individus aux approvisionnements
disponibles
Cette composante se réfère à la
capacité physique et économique de tous les individus à
satisfaire la partie de leurs besoins qui est satisfaite par le recours au
marché dans une période donnée. Cette partie de besoins
est la différence entre les besoins globaux et l'auto-consommation.
L'accessibilité physique des aliments signifie qu'ils
sont disponibles tout au long de l'année (sans interruption).
L'accessibilité économique réfère
à la capacité des ménages de générer un
revenu suffisant pour se nourrir et pour réaliser les autres droits de
base (santé, éducation, ...)» (VREDESEILANDEN, et Alii,
2004).
La sécurité alimentaire des ménages
diffère selon son contexte rural ou urbain. Dans les zones urbaines, la
sécurité alimentaire des ménages est essentiellement
liée au revenu, c'est-à-dire au niveau de rétribution par
rapport aux prix des aliments et d'autres biens de consommation. Dans les zones
rurales, la sécurité alimentaire des ménages est plus
souvent fonction de disponibilité alimentaire et des prix qui
dépendent généralement de la production (animale et
végétale), des revenus qui sont déterminés par les
possibilités d'emploi agricole et non agricole.
I.2.3.4. La qualité et sécurité
sanitaire des aliments Cette composante se réfère
aux éléments ci-après :
- Les capacités de transformation des aliments ;
- Les programmes de gestion après récolte ;
- Les lois et règlements relatifs à
l'hygiène et la qualité des aliments ;
- Les aliments vendus sur la voie publique ;
- La contamination chimique et microbiologique ;
- Les comportements des ménages au niveau de la
manipulation des aliments.
- 25 -
I.2.4. LES CARACTERISTIQUES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
I.2.4.1. Quantité suffisante et nécessaire
Au cours de la deuxième moitié du XXème
siècle, la production alimentaire mondiale par habitant a
augmenté de 25 %, alors que les prix diminuaient d'environ 40 %. Par
exemple, entre 1960 et 1990, la production totale de céréales est
passée de 420 à 1176 millions de tonnes par an. Cependant, la
sécurité alimentaire demeure d'actualité au début
du XXIème siècle. En dépit de la baisse de
fertilité observée dans la majorité des pays, certains
estiment qu'il devrait y avoir environ 8,9 milliard d'habitants en 2050. En
2000, 790 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim.
Les habitants de 33 pays consomment moins de 2200 kcal par
jour. Il est généralement admis que les besoins alimentaires
augmenteront dans les décennies à venir pour les raisons
suivantes :
- Augmentation de la population, ce qui implique une
augmentation de la demande ; - Augmentation du pouvoir d'achat de nombreux
humains ;
- Augmentation de l'urbanisation, impliquant
fréquemment un changement de la pratique alimentaire, en particulier une
augmentation de la consommation de viande (on estime que 7 kg de nourriture
pour animaux est nécessaire pour produire 1 kg de boeuf, 4 kg pour
produire un porc et 2 kg pour une volaille).
Une offre suffisante et bien gérée est une
condition indispensable pour faire disparaître la famine et la
malnutrition.
Cependant, la sécurité alimentaire n'est pas
nécessairement acquise lorsque l'offre alimentaire est suffisante, et
pose des questions telles que « qui produit la nourriture », «
qui a accès aux informations nécessaires à la production
agricole », « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir
la nourriture » et enfin, « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour
acquérir les informations nécessaires à une bonne
production ». Ainsi, les pauvres et les affamés ont besoin de
technologies et de pratiques peu coûteuses et disponibles
immédiatement pour augmenter la production alimentaire locale. D'une
façon générale, les femmes et les enfants sont ceux qui
souffrent le plus du déficit alimentaire. En effet, un faible poids de
naissance est une cause de décès prématuré et de
malnutrition infantile. Le faible poids à la naissance est souvent
dû à une sous alimentation de la mère elle-même.
Selon TOLLENS (2003), en 2000, 27 % des enfants en âge préscolaire
dans les pays en voie de développement étaient ainsi atteints de
rachitisme (lié à une alimentation insuffisante et/ou peu
variée et de faible qualité). Les femmes sont aussi souvent
- 26 -
désavantagées, car elles possèdent peu de
terres et bénéficient moins de conseils et de crédits pour
l'amélioration des techniques agricoles. Différentes options sont
possibles pour augmenter la production agricole, par le biais d'adoption de
systèmes de production agricole spécifiques :
- Augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet
négatif la perte de surfaces
forestières, des prairies, et d'une façon
générale, de lieux riches en biodiversité); - Augmentation
de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays
exportateurs (et
exportation des surplus vers les pays déficitaires)
;
- Augmentation de la productivité globale dans les pays
déficitaires, lesquels pourront devenir auto-suffisants.
L'agriculture périurbaine ou l'agriculture urbaine
peuvent également aider à résoudre le problème de
la sécurité alimentaire, en permettant aux citadins à
revenus limités de cultiver des légumes ou des fruits par
exemple, en pleine ville. Elle permet également d'assurer une meilleure
conservation des aliments et de leurs qualités nutritionnelles.
I.2.4.2. Qualité suffisante et
nécessaire
La qualité exige d'avoir identifié les risques
et dangers, « de la fourche à la fourchette », en incluant
donc les aspects (conservation, contact alimentaire, impacts secondaires et
différés des modes de cultures, transport des aliments, modes de
cuisson etc.) et de prendre les mesures de précaution et
d'évaluation pour limiter l'expression des risques (par exemple,
d'intoxication alimentaire). En Europe, la Directive 93/43/CE relative à
l'hygiène des denrées alimentaires préconise la
méthode HACCP (Analyse des dangers et points critiques pour leur
maîtrise) de manière à "identifier tout aspect
déterminant pour la sécurité des aliments et pour veiller
à ce que des procédures de sécurité
appropriées soient établies, mises en oeuvre, respectées
et mises à jour".
La nouvelle réglementation européenne dite
« paquet hygiène » vise à prévenir les dangers
avec une obligation de résultat, "de la fourche à la fourchette",
tout en laissant plus de liberté aux responsables
d'établissements de production ou de restauration sur les moyens d'y
arriver. Les guides de bonnes pratiques mis en place par les filières
professionnelles, avec ou sans l'aide d'administrations peuvent y contribuer
aussi, de même que les normes et référentiels
utilisés par l'agroalimentaire. Toutefois, ces outils,
méthodes
- 27 -
et guides sont interprétés de manières
diverses, parfois en contradiction avec le Codex alimentarius qui est la
principale référence internationale.
I.2.5. LES INDICATEURS DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
Le rapport de la 20ème session du Comité de la
Sécurité Alimentaire Mondiale (2000) décrit les faits les
plus récents en matière d'évaluation des tendances de la
sécurité alimentaire et de quantification de la
vulnérabilité. A cet égard, on a souligné la
nécessité de disposer d'une liste d'indicateurs de
référence pour évaluer les mesures prises pour donner
suite au Sommet mondial de l'alimentation.
Tableau N°3. Indicateurs de
référence qu'il est proposé d'utiliser pour évaluer
les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Sommet
mondial de l'alimentation.
Catégories d'indicateurs
|
État de la
consommation d'aliments
|
État sanitaire
|
État nutritionnel
|
Propositions préliminaires contenues dans le document
CFS:2000/2
|
Principal groupe d'aliments en % du régime alimentaire
total ? Pourcentage de la population sous alimentée
|
Espérance de vie à la naissance Taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans
|
Pourcentage des enfants de moins de cinq ans présentant
une insuffisance pondérale, un retard de croissance ou un
dépérissement
Proportion d'adultes présentant un indice faible de masse
corporelle
|
Indicateurs recommandés
|
Disponibilité énergétique alimentaire
moyenne par habitant (DEA)? Proportion des céréales, racines
et
tubercules dans les DEA, en %
|
Espérance de vie à la naissance ; Taux de
mortalité
des enfants de moins de cinq ans
|
Proportion d'enfants de moins de cinq ans présentant une
insuffisance pondérale ;
Pourcentage des adultes présentant
un indice de masse corporelle inférieur à
18,5
|
Source :
www.FAO.org
Les disponibilités énergétiques
alimentaires moyennes par personne (DEA) indiquent la disponibilité
d'aliments pour la consommation humaine alors que la part des
céréales, racines et tubercules (auparavant groupe principal
d'aliments) en pourcentage des DEA indique le degré de dépendance
à l'égard des aliments principaux et, donc, la qualité
moyenne du régime alimentaire de la population. Le pourcentage de la
population
- 28 -
souffrant de sous-alimentation donne des informations sur le
nombre de personnes dont l'apport alimentaire est inférieur aux besoins
minima.
Ces trois indicateurs, lorsqu'ils sont combinés,
donnent une idée de la quantité et de la qualité des
aliments disponibles et de la proportion de la population qui n'a pas
suffisamment à manger. La proposition visant à inclure les
disponibilités énergétiques alimentaires dans la liste des
indicateurs de référence va dans le sens de la démarche
adoptée pour les indicateurs ANDI, consistant à recourir à
cet indicateur indirect de la consommation alimentaire, en l'absence
d'informations tirées d'enquêtes sur l'ingestion
d'éléments nutritifs. L'espérance de vie à la
naissance, en tant qu'indicateur de l'état sanitaire, est utilisé
à la fois par la FAO et l'OCDE alors que le taux de mortalité des
enfants de moins de cinq ans, qui figure dans les listes de la FAO, de l'OCDE
et de l'ONU (bilan commun), est recommandé par le groupe de travail
inter institutions.
Le premier indicateur est le meilleur indice de l'état
sanitaire général d'une population, mais le second montre dans
quelle mesure un groupe particulièrement vulnérable, les jeunes
enfants, peut être touché. Il est suggéré d'utiliser
uniquement comme indicateurs de l'état nutritionnel la proportion
d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale et le
pourcentage des adultes présentant un indice faible de masse corporelle
(faible poids pour la taille) car, pour les enfants, l'insuffisance
pondérale (faible poids pour l'âge) reflète les effets
d'une mauvaise nutrition sur leur croissance ainsi que leur degré de
dépérissement (rapport poids-taille) alors que pour les adultes,
l'indice de masse corporelle indique également le rapport
poids-taille.
Actuellement, de nombreux pays ne disposent pas de
données anthropométriques mises à jour
régulièrement. Toutefois, compte tenu de l'importance largement
reconnue de ces indicateurs, il est recommandé de les inclure dans la
liste de référence.
Des mesures bon marché et d'emploi simple sont
disponibles pour se procurer de telles données. De nombreux pays sont
déjà en train d'investir dans ce type d'activité, mais il
s'agit d'initiatives sporadiques qui ne sont pas nécessairement
représentatives sur le plan statistique. Dans le cadre de son plan
à moyen terme, la FAO, en collaboration avec d'autres organismes, prend
une série de mesures pour aider les pays à utiliser de
façon plus systématique ces méthodes afin de rassembler,
compiler et diffuser de façon continue des informations sur les apports
alimentaires et des données anthropométriques.
La disponibilité de séries chronologiques de
données sur la situation nutritionnelle au niveaux national et
infranational permet de mieux suivre la situation de la
sécurité
- 29 -
alimentaire mais aussi de mieux cibler les interventions, afin
d'intensifier les progrès en matière de réduction du
nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.
I.2.6. LES FACTEURS INFLUENCANT L'INSECURITE ALIMENTAIRE
DANS LES MILIEUX RURAUX.
Le manque de nourriture quand on habite dans les milieux
ruraux, ce la peut paraitre peu logique puisqu'on estime qu'ils ont la terre
à leur disposition ; ne peuvent - ils pas produire au moins la
quantité de nourriture nécessaire à l'amélioration
de leur famille ?
En effet, on observe que la situation alimentaire de nombreux
paysans est souvent précaire, d'où l'examen des facteurs à
la base de cette situation désastreuse est d'une importance capitale.
I.2.6.1. Des paysans sans terre.
Beaucoup de paysans ne possèdent pas de terre : une
minorité de grands propriétaires possèdent la plus grande
part des terres, souvent les meilleurs. Peu de surfaces cultivables restent
à partager entre la grande majorité des paysans. Cette
répartition inéquitable des terres concerne surtout
l'Amérique Latine et l'Asie (FOGEL et AUDATE, 1997). Nombreux sont les
agriculteurs qui travaillent comme métayers, pour un faible salaire, sur
des terres qui ne leur appartiennent pas, et dont ils ne peuvent pas utiliser
librement les produits, ni pour leur autoconsommation, ni pour la vente. Ces
paysans n'ont aucune sécurité d'emploi, ils peuvent être
renvoyés du jour au lendemain. Pour certain, l'exode rural sera la seule
solution. Il arrive que des paysans obtiennent en fermage un petit lopin de
terre. Ils peuvent donc disposer de tout ou d'une partie de la production
qu'ils consomment ou qu'ils commercialisent. Cette production demeure
insuffisante pour payer le fermage, souvent exorbitant, pour acheter les
semences et les outils et pour acquérir de biens qu'ils ne produisent
pas, comme du savon, de l'huile, des vêtements,...
I.2.6.2. Des paysans avec des parcelles trop
petites.
D'autres paysans sont propriétaires mais les parcelles
sont trop petites. Même s'ils obtiennent de bons rendements, le volume de
leur production reste insuffisant pour atteindre des revenus leur permettant de
faire face à toutes les dépenses d'une famille souvent nombreuse.
Beaucoup de paysans doivent s'endetter pour s'alimenter et les revenus servent
souvent à rembourser les dettes. Quand l'endettement devient trop
- 30 -
important, les paysans doivent renoncer à leur parcelle
et la revendre à des grands propriétaires terriers. Pour pouvoir
se nourrir, une partie d'entre eux vont à la ville chercher le
travail.
I.2.6.3. Des prix défavorables aux paysans.
Dans le pays en développement, les cultures
vivrières, comme les cultures d'exportation ne fournissent pas de
revenus suffisants aux petits paysans. Les prix des produits vivriers stagnent
car les céréales, le manioc, les haricots, sont
concurrencés par des produits importés ou par l'aide alimentaire.
Cette tendance est amplifiée par la politique de fixation des prix. Les
Etats favorisent les citadins en plafonnant le prix des produits vivriers. Les
revenus provenant des cultures d'exportation ne sont pas plus lucratifs pour
les petits paysans. L'offre de produits tropicaux, comme le café, le
cacao, le coton, le thé, etc. est souvent trop importante pour la
demande et les prix baissent. Le producteur de café ne reçoit pas
beaucoup plus pour son café aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Pendant que
les prix des produits agricoles n'évoluent pas, les prix des biens de
consommation (l'huile, savon, pétrole pour les lampes,...) augmentent.
Les termes de l'échange sont défavorables aux petits producteurs
qui se retrouvent, ainsi en situation d'insécurité
économique.
Exemple : malgré des reformes agraires entreprises dans
plusieurs pays d'Amérique latine et d'Asie, la répartition des
terres reste problématique.
- Au Guatemala, 3% de la population possède 75 % des
terres agricoles.
- Au Brésil, les grands propriétaires terriers
n'emploient que 28 % des travailleurs de
la terre et possèdent 84 % de la surface
cultivée, alors que 72 % des paysans travaillent dans de petites
exploitations qui n'occupent que 8,4 % de la surface cultivée. La
superficie d'une grande propriété peut aller jusqu'à 10
hectares. Ces immenses étendues sont souvent consacrées aux
produits destinés à l'exportation : cacao, café,
soja,....ou à l'élevage. D'autres grands propriétaires
cultivent des céréales, mais avec un très faible rendement
à l'hectare.
I.2.6.4. Le manque de formation aux techniques modernes
agricoles
Les techniques agricoles modernes, qui permettent aux
agriculteurs des pays développés d'obtenir des rendements
spectaculaires font cruellement défaut à la majorité des
paysans du sud. En Afrique subsaharienne, l'agriculture vivrière se
pratique dans beaucoup de régions de manière très
traditionnelle, les paysans ont très peu recours aux
- 31 -
engrais chiques et aux machines. Le travail agricole fournit
par les hommes et surtout par les femmes est donc colossal, d'autant plus que
l'outillage est essentiellement manuel et très peu rudimentaire :
machettes, houes, haches fabriquées par des artisans locaux. Le manque
de formation, d'information et de moyens financiers pour s'approprier de
nouvelles technologies ne permet pas aux paysans d'avoir des rendements
suffisants.
I.2.6.5. Le manque d'infrastructure rurale.
Les routes permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs
produits et d'acheter ceux qui leur font défaut. Dans beaucoup de pays
pauvres les routes sont en mauvais état ou inexistantes.
Généralement, les axes routiers sont surtout conçus pour
permettre le commerce avec les pays étrangers ou pour faciliter les
échanges entre les grandes agglomérations. Les voies de
communication qui mènent d'une région à une autre sont
souvent négligées. Les agriculteurs ne produisent pas tout ce
dont ils ont besoin pour une alimentation équilibrée, il leur
faut acheter une partie de leur nourriture : plus de 60 % de la population
rurale en Afrique Subsaharienne sont des acheteurs nets de nourriture,
c'est-à-dire qu'ils achètent plus de produits agricoles qu'ils
n'en vendent. Le manque de route et de moyen de transport ne facilite le
ravitaillement ni en temps ordinaire ni en cas d'urgence.
I.2.6.6. Des disponibilités de stockage
limitées.
Dans de nombreuses régions, si les récoltes ne
sont pas stockées rapidement, elles sont dévastées par les
insectes et les rongeurs. Même dans les greniers à
céréales, il arrive que les ravageurs parviennent à
s'attaquer aux vivres entreposés. Les pertes occasionnées par
l'absence ou l'insuffisance de moyen de stockage dépassant parfois 50 %
de ce qui a été récolté. Le stockage de certains
aliments requiert des conditions assez exigeantes, comme un certain
degré d'humidité, des températures correctes et
constantes. Faute d'être stockés dans de telles conditions, une
partie des aliments peuvent pourrir assez rapidement.
I.2.6.7. Les perturbations climatiques.
Les fortes sécheresses, tornades, pluies très
irrégulières ou inondations dues aux aléas du climat, sont
toutes néfastes à la production agricole, car elles
détruisent ou endommagent les récoltes. Dans les pays riches
comme dans les pays pauvres, les agriculteurs sont très attentifs aux
variations du climat, vu leur importance pour la production agricole. Dans les
pays développés, l'Etat octroie des aides aux agriculteurs
- 32 -
sinistrés suite à des catastrophes naturelles ;
ils peuvent ainsi compenser la diminution de leurs revenus. Les paysans du
tiers monde ne peuvent compter sur de telles aides gouvernementales. Et,
lorsque la sécheresse frappe certaines régions sahéliennes
pendant deux ou trois années de suite, les répercussions sur
l'alimentation de la population sont dramatiques. De plus, dans les pays
riches, les barrages, les systèmes d'arrosages, les constitutions
d'importants stocks de sécurité sont autant de mesures qui
permettent de parer aux effets des catastrophes dues au climat, ou de les
atténuer. Mais, par exemple, en Inde, au Bangladesh ou en Chine, qui
sont régulièrement victimes d'inondations, chacune de ces
catastrophes provoquera des pertes agricoles considérables, parce que
ces pays ne sont pas aussi bien équipés pour y faire face (FOGEL
et AUDATE, 1997).
I.2.6.8. La forte croissance démographique.
La principale cause de l'augmentation de la demande
alimentaire mondiale est la croissance démographique. En l'an 2020, nous
serons d'après les chiffres de l'ONU, 8 millions d'habitants. Entre les
années 1990 et 2020, la terre aura donc vu sa population augmenter de 2
milliards 700 millions de personnes. Cela veut dire que jusqu'en l'an 2020,
tous les ans et pendant trente ans, en moyenne, la terre devra nourrir 90
millions de personnes en plus. Cela veut dire que, sans parler
d'amélioration de l'alimentation mondiale, en 2020, il faudra 750
millions de tonnes de céréales de plus qu'en 1990 soit 40 % de
plus. Les plus fortes augmentations de population auront lieu en Afrique qui a
le plus fort taux de croissance démographique et ce continent verra le
nombre de ses habitants doubler et la population de l'Asie augmentera de 1,5
milliard de personnes. Faire face à une telle croissance
démographique sera d'autant plus difficile pour l'Afrique et l'Asie que
c'est justement dans ces deux régions que se situent les plus grosses
difficultés alimentaires actuelles (FOGEL et AUDATE, 1997).
- 33 -
CHAP II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE.
Ce travail cherche à faire une analyse contextuelle des
facteurs influençant l'insécurité alimentaire dans la
Chefferie Rubenga en territoire d'Idjwi.
Pour ce faire, en vue de recueillir les données
pertinentes ou informations nécessaires, nous avons fait recours aux
différentes méthodes et techniques que nous présentons
dans ce chapitre avant de décrire l'enquête et déterminer
l'échantillon.
II.1. Méthodes
II.1.1.Méthode descriptive
Elle cherche à décrire les faits et les
situations tels qu'ils existent ainsi que les phénomènes sociaux.
Par celle-ci, nous avons fait une description monographique de notre milieu
d'étude.
II.1.2. Méthode statistique
Nous avons grâce à cette méthode
calculée les tendances centrales et les proportions des composantes de
la population pour déterminer un échantillon non biaisé.
Elle nous a également permis de quantifier les données
disponibles et de les présenter sous forme des tableaux et des
graphiques.
II.1.3. Méthode comparative
Elle nous a permis d'établir les ressemblances et les
dissemblances entre les données de nos interviewés et les
documents consultés aux fins de tirer de conclusion.
II.1.4. Méthode systémique.
La sécurité alimentaire relève de
plusieurs activités considérées comme constituant d'un
système ayant des éléments qui interagissent. Cette
méthode, nous a permis de nous imprégner de l'influence de
l'agriculture, pêche, élevage, commerce...sur la
sécurité alimentaire.
- 34 -
II.2. Techniques.
II.2.1. Observation
Partant de cette technique, nous avons palpé du doigt le
problème d'insécurité alimentaire dans la Chefferie
Rubenga. Au fait, il était question d'user de notre troisième
oeil pour découvrir le « non dit » concernant notre sujet de
recherche.
II.2.2. Analyse documentaire.
Cette technique, nous a permis de collecter et réunir les
diverses informations nécessaires en rapport avec la
sécurité alimentaire en parcourant des ouvrages, des revues, des
rapports, mémoires...
II.2.3. Questionnaire
Cette technique nous a permis de recevoir des informations
auprès de la population cible en répondant au questionnaire (voir
le questionnaire en annexe) préparé pour cette fin.
II.2.4. Interview
Elle nous a permis de combler les lacunes de la documentation,
de l'observation et de collecter les données et / ou réponses au
questionnaire adressé à 140 ménages agriculteurs.
II.3. Présentation de l'échantillon.
L'échantillon de notre étude était de 140
ménages tiré de l'effectif global de la population de la
Chefferie de RUBENGA. La population générale de la Chefferie
étant de 93.226 personnes, le nombre des ménages est
estimé à 93.226 divisé par 7 personnes (taille moyenne de
personne dans un ménage), ce qui donne 13.318 ménages. Selon
l'OMS la taille de l'échantillon pour une population cible de moins de
100.000 unités statistiques, peut varier entre 1 à 20 % de la
cible (SAFARI, 2010).
Pour cette étude, nous avons pris 140 ménages qui
équivalent à 1,05 %.
Notre échantillon de 140 ménages pour toute la
Chefferie de Rubenga a été réparti dans les 3 groupements
constituant la chefferie selon les effectifs de chacun d'entre eux.
- 35 -
Tableau N°4. Répartition de
l'échantillon d'étude par groupement/
localité
GROUPEME NT
|
LOCALITE
|
NOMBRE DES MENAGES
|
ECHANTILL ON
|
POURCENTA GE
|
BUGARULA
|
BUGARULA
|
523.3
|
5
|
3.6
|
BUKENGE
|
284.3
|
3
|
2
|
KASHIRABONA
|
27
|
3
|
2
|
BULEGA
|
304
|
3
|
2
|
NGULA
|
256
|
3
|
2
|
KAGUSHO
|
401.4
|
4
|
3
|
MAFULA
|
484
|
5
|
3.6
|
LWEZA
|
369
|
4
|
3
|
KIBANDA
|
442.4
|
5
|
3.6
|
KISEKE
|
392
|
4
|
3
|
LUKONDE
|
265.2
|
3
|
2
|
MUZIRI
|
384.57
|
4
|
3
|
TCHINJI
|
250
|
3
|
2
|
SOUS TOTAL
|
4635.2
|
49
|
34.8
|
BUNYAKIRI
|
NKOLA
|
602.57
|
6
|
4
|
BUKINANYANA
|
493.28
|
5
|
3.6
|
KISHUMBU
|
390.57
|
4
|
3
|
BWESHU
|
378.14
|
4
|
3
|
BUSHONGA
|
452.14
|
5
|
3.6
|
MULAMBA
|
478.14
|
5
|
3.6
|
BUNYAKIRI
|
435.85
|
5
|
3.6
|
BURUHUKA
|
515.85
|
5
|
3.6
|
BUSOBE
|
650.57
|
7
|
5
|
BUKUMBI
|
244.57
|
3
|
2
|
SOUS TOTAL 2
|
4641.68
|
49
|
35
|
KIHUMBA
|
BUYUMBU
|
305.14
|
3
|
2
|
KISHENYI
|
546.85
|
6
|
4
|
KIHUMBA
|
520.57
|
5
|
3.6
|
TCHUGI
|
341.71
|
4
|
3
|
KIMALAMUNGU
|
321.57
|
3
|
2
|
BUSHUSHA
|
350.28
|
4
|
3
|
BUKOLE
|
514.85
|
5
|
3.6
|
MUGANZO
|
450.71
|
5
|
3.6
|
KAMOLE
|
226.71
|
2
|
1.4
|
NTALIGEZA
|
464.14
|
5
|
3.6
|
SOUS TOTAL 3
|
4042.53
|
42
|
29.8
|
TOTAL GENERAL
|
13 318.21
|
140
|
99.6 100
|
- 36 -
Les ménages ont été choisis sur base des
calculs, ce qui implique que plus une localité à plusieurs
ménages plus l'échantillon n'est grand. Il ressort de ce tableau,
que dans le groupement BUGARULA 49 ménages soit 34.8 % de notre
échantillon y ont été choisis, 35 % soit 49 ménages
sur les 140 ménages de notre univers d'étude ont
été choisis dans le groupement BUNYAKIRI enfin 29.8 % soit 42
ménages représente notre échantillon dans le groupement
KIHUMBA.
II.4.ORGANISATION DE L'ENQUETE. II.4.1.Conduite
de l'enquête
Pour récolter les données nécessaires sur
le terrain, nous nous sommes servi d'un questionnaire d'enquête
constitué de 34 questions qui ont été administrées
aux chefs de ménages. Les questions étaient préalablement
conçues en français mais lors de l'interview pour ceux qui ne
savent pas lire et écrire, nous les traduisions en Swahili ou en Kihavu
selon les circonstances. Notons que le questionnaire était
administré individuellement à la cible chacun dans le milieu ou
il était lors des enquêtes, soit au champ, soit à la maison
...Notre travail débutait chaque fois à 7 h00 pour finir à
16 h00.
II.4.2. Les variables de l'étude
Il a été opportun de définir un canevas
avant la décente sur terrain pour nous
rassurer au préalable de la façon dont nous
devrions collecter les informations nécessaires de notre étude
également pour des précisions dans l'analyse des
données.
Pour ce faire, le questionnaire a été
constitué tenant compte de 4 dimensions de la sécurité
alimentaire relevées dans les pages précédentes, celui-ci
est de 6 variables à savoir :
- Variables d'identification ;
- Variables liées aux cultures pratiquées et les
récoltes ;
- Variables relatives au revenu ;
- Variables d'écoulement et d'approvisionnement en
denrées alimentaires ;
- Variables d'alimentation ;
- Variables d'encadrement et perspectives.
II.4.2.1. Les variables d'identification
1. Groupement : celle-ci a permis de faire
une comparaison des facteurs influençant l'insécurité
alimentaire selon qu'on est dans tel groupement afin de fixer les
stratégies se rapportant à toute la chefferie.
- 37 -
2. Profession : c'est un facteur qui a
permis de comparer le niveau de satisfaction alimentaire selon qu'on exerce
telle profession.
3. Niveau d'étude : celle-ci influe
sur le bien-être du paysan et sa conscience dans l'amélioration de
sa production. En plus ceci, nous a permis de savoir si en dehors de
l'agriculture, quelle peut être l'autre source de revenu que peut avoir
le paysan et si cela l'amène à satisfaire les besoins de son
ménage.
4. Taille du ménage : les charges en
famille jouent sur la sécurité alimentaire, car il faut pour tous
les enfants un repas suffisant en quantité et en qualité, Cette
variable nous a donné une idée sur les individus en charge par
famille par rapport aux terres disponibles et au revenu du ménage.
II.4.2.2.Variables liées aux cultures
pratiquées et les récoltes
Ces variables ont permis d'avoir une idée sur les
principales spéculations, disponibilités des terres, la
production et la conduite de l'élevage. En effet, il était utile
d'avoir une idée sur la répartition de l'espace destinée
aux activités agricoles, le mode d'acquisition de terres, les
principales cultures pratiquées et leurs rendements, le niveau de
satisfaction des paysans de leur production, les causes de la faible
production, l'intervention dans la protection ou la conservation de sol, les
principales maladies attaquant les cultures et les activités faites en
cas d'attaque.
Pour la conduite de l'élevage, nous nous sommes
seulement renseignés sur les principaux animaux qui sont
élevés par les ménages ceci pour nous rassurer si
réellement ils accèdent aux protéines animales.
II.4.2.3. Les variables relatives au revenu.
Ces variables devraient permettre de renseigner sur
l'accessibilité économique des ménages aux denrées
alimentaires. C'est-à-dire « la capacité des ménages
de générer un revenu suffisant pour se nourrir et réaliser
les autres droits de base (santé, éducation, ...) Il s'agit plus
que d'autosuffisance alimentaire (VREDESSEILANDEN, et Alii., 2004).
II.4.2.4. Les variables d'écoulement et
approvisionnement en denrées alimentaires.
Le recours à ces variables était orienté
vers le but de nous renseigner sur les difficultés d'écoulement
de la production agricole et celles d'approvisionnement en denrées
alimentaires. En effet, un arsenal des questions devrait permettre de
renseigner davantage sur l'écoulement et un autre sur
l'approvisionnement en denrées alimentaires.
- 38 -
Tel que dit précédemment, la
sécurité alimentaire revêt quatre dimensions ; la
disponibilité de la nourriture en quantité suffisante, la
stabilité de l'approvisionnement, l'accessibilité physique et
économique en denrées alimentaires et enfin la qualité et
sécurité sanitaire des aliments. Ainsi, les variables
d'écoulement devraient rassurer si réellement le paysan sait
vendre les produits récoltés au prix de choix pour un revenu
aussi considérable et si celui-ci s'approvisionne en denrées
alimentaires comme souhaité.
II.4.2.5. Les variables d'alimentation
Ces variables nous ont permis de nous renseigner sur la
qualité des aliments consommés, leur disponibilité ainsi
que leur stabilité.
II.4.2.6 Les variables d'encadrement et
perspectives.
L'usage de ces variables était de nous permettre non
seulement d'avoir une idée sur les structures intervenant dans
l'agriculture, mais aussi de nous renseigner davantage sur leurs
réalisations. Ces variables ont permis également d'identifier les
perspectives de sortie de cette désastreuse situation
d'insécurité alimentaire.
- 39 -
CHAP III. PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE.
III.1. IDENTITE DES ENQUETES
III.1.1. Le niveau d'étude de chefs des
ménages.
Figure N°1. Le niveau d'étude de chefs
des ménages.
De ce graphique, l'on constate que parmi les Chefs des
ménages enquêtés, la grande proportion a un niveau
d'étude primaire avec une fréquence de 57 sujets sur les 140
enquêtés soit 40.7% suivi des analphabètes 32.2%, le niveau
secondaire 21.4% et enfin le niveau supérieur 5.7%. En effet, le revenu
des ménages étant jugé relativement bas tel que le reprend
le graphique N°14 de ce travail, les études sont inaccessibles
à la majorité de la population. On relève également
la mauvaise réparation des écoles dans l'ancien Rubenga.
III.1.2. La taille de ménages.
Figure N°2. Taille des ménages des
enquêtés.
- 40 -
Il ressort de ce graphique que la taille de ménage est
de : 6 à 8 personnes pour 39.2%, 9 à 11 personnes pour 21.5%, 3
à 5 personnes pour 17.9% des enquêtés, 12 à 14
individus pour 7.1 % de l'échantillon et 15 personnes et plus pour 3.6%
de l'échantillon. Ce résultat relève le problème de
croissance démographique. Il s'agit de la forte natalité (RDC,
moyenne de 3.3% en 2009) qui se manifeste par une forte densité de la
population dans le territoire d'Idjwi de 636 habitants au km2 en
2009 (PNUD, 2010). Il a été remarqué que les
ménages de grande taille sont plus affectés par
l'insécurité alimentaire que les ménages moins
peuplés.
III.1.3. Activités principales de la population dans
la chefferie Rubenga.
Figure N°3. Activité principale des
ménages.
Au regard de ce graphique, nous constatons que
l'activité principale de la population de la chefferie Rubenga est
l'agriculture. Elle prend à elle seule 44.2% de l'échantillon
soit 62 ménages sur les 140 enquêtés. Cela se justifierait
par le fait que dans notre pays l'agriculture est l'activité principale
dans les milieux ruraux (Ministère du Plan, 2006). Les autres
professions occupent la deuxième position représentent 28
enquêtés sur les 140, soit 20%, il s'agit principalement des
enseignants, les motards, les réparateurs radio, les couteliers,...
Le commerce représente 14.3%, soit 20
enquêtés sur les 140. C'est un secteur choisi par ceux ayant un
peu plus des moyens financiers que les autres. Dix huit (18)
enquêtés sur 140 soit 12.9% représentent les
pêcheurs, la pratique de cette activité est liée
à
- 41 -
la position géographique du territoire d'Idjwi qui est
une île, par conséquent entourée de l'eau.
En effet, Idjwi est un territoire insulaire et le lac KIVU
recèle à son sein des poissons. L'incompris c'est que la
population est plus cultivatrice qu'un monde des pêcheurs, or le poisson
devrait relayer le manque des protéines. La pêche est peu
développée à Idjwi suite au manque des certains intrants
(ADI-KIVU, 2008). Les sans profession représentent 12
enquêtés sur les 140 soit 8.6%.
III.2. LES CULTURES PRATIQUEES PAR MENAGE ET
L'APPRECIATION DES RECOLTES.
III.2.1. Principales cultures, disponibilité des
terres et production. A). Disponibilité des champs.
Figure N°4. Superficie des champs dans les
ménages.
De ce graphique, il a été constaté que
les exploitations agricoles sont des petites tailles. Elles sont respectivement
de 0.5 ha pour 26.5% des enquêtés, d'un ha pour 24.6% de
l'échantillon, 1.5 ha pour 16.5% des enquêtés et 2 ha pour
13.6% de l'échantillon. Ce résultat révèle le
problème d'insuffisance des terres pour les exploitations paysannes qui
peuvent s'expliquer par l'état d'insularité du territoire
d'Idjwi, la croissance démographique, la mauvaise réparation des
terres,...
- 42 -
B). Mode d'acquisition de terres destinées
à l'agriculture.
Figure N°5. Mode d'acquisition de terres
destinées à l'agriculture.
Ce graphique, nous renseigne que le mode le plus fréquent
d'acquisition des terres dans la chefferie Rubenga est l'héritage,
celui-ci représente 49.3% soit 69 ménages sur les 140
enquêtés, vient ensuite le métayage avec 34.3% soit 48
ménages enquêtés sur les 140. Quatorze (14)
enquêtés sur les 140 soit 10% recours à l'achat et enfin le
don avec 6.4% soit 9 enquêtés sur les 140.
L'héritage est lié aux partages successoraux
des terres du Père au fils et du fils au petit fils. Quant au
métayage, il se justifierait par le fait que jadis la mauvaise
répartition de terres avait consacré la plus grande part aux
plantations alors que l'île d'Idjwi avait un effectif réduit de la
population. Aujourd'hui, la population a fortement augmentée faute des
unités des terres exigües héritées, elle fait recours
auprès des grands concessionnaires.
C). Les principales cultures pratiquées et
leurs rendements.
Tableau N°5. Les principales cultures et
leurs rendements agricole de 2003 à 2010 par tonne /
ha.
Années Cultures
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Banane
|
4
|
4
|
3.5
|
3
|
3
|
2.5
|
2
|
2
|
Manioc
|
10.5
|
10
|
9
|
8
|
7.5
|
7
|
6
|
5
|
Haricot
|
0.3
|
0.25
|
0.25
|
0.2
|
0.2
|
0.15
|
0.15
|
0.1
|
Patate douce
|
8
|
8
|
7.5
|
7.5
|
7
|
6.5
|
6
|
5
|
Colcase
|
10
|
9
|
9
|
9
|
8
|
8
|
7
|
6
|
Soja
|
0.6
|
0.6
|
0.5
|
0.6
|
0.5
|
0.45
|
0.4
|
0.35
|
Source : Nos investigations sur le terrain, Avril 2011.
- 43 -
Figure N°6. Les principales cultures et leurs
rendements agricole de 2003 à 2010 par tonne / ha.
Il ressort de ce graphique qu'au fil du temps les rendements
des cultures ne cessent de dégringolés et pourtant la paisible
population de la chefferie Rubenga vit essentiellement de l'agriculture. L'on
remarque que c'est à partir de l'année 2004 que les rendements
commencent à baisser à une vitesse de croisière. Cette
triste réalité s'expliquerait par les raisons suivantes :
- La déforestation et les cultures sur forte pente
entrainent l'érosion des sols et son lessivage ; d'où
l'infertilité du sol
- Manque des semences de qualité ;
- Maladies des plantes (manioc, patate douce, haricot,
bananier, ...)
- Calamités naturelles (grêle, ouragan qui
emporte les toitures des maisons, ...)
- Techniques agricoles rudimentaires,...
En effet, comparant les rendements de cultures
pratiquées dans la chefferie au seuil minimal relevé en RDC, le
bilan est alarmant. Les chercheurs reconnaissent les rendements moyens des
cultures dans des bonnes conditions culturales, il s'agit de :
- Banane 5tonnes /ha ;
- 44 -
- Manioc 10 à 15tonnes / ha ;
- Haricot 3.5 à 5.08 tonnes / ha ;
- Patate douce 6 à 10 tonnes / ha ;
- Colcase 8 à 40 tonnes / ha ;
- Soja 7 à 8 tonnes / ha (MUSHAGALUSA, 2010).
Cependant, on constate que ces rendements dans la chefferie
Rubenga sont loin d'être
réalisés à cause des facteurs reprisent
dans le graphique N°8.
D) Satisfaction des
récoltes.
Figure N°7. Satisfaction des
récoltes.
Nous lisons à travers ce graphique que 50% de notre
univers d'étude, soit 70 personnes sur les 140 enquêtées
sont moins satisfait de leur récolte. Un fait relativement normal au vu
des difficultés aux quelles se heurtent les paysans.
Quarante cinq (45) personnes soit 32.1% sont plus au moins
satisfait ; cette classe se rapportent à ceux ayant de plus grand champ,
lors de la récolte ont difficile de reconnaitre si le travail est
rentable ou pas, quant à 14.3% soit 20 personnes sur les 140
enquêtées, ils estiment que la récolte est satisfaisante et
enfin 5 enquêtés sur les 140, soit 3.6% sont plus satisfait de la
récolte.
- 45 -
E) Les causes majeures de la faible production dans
la chefferie Rubenga
Figure N°8. Les causes majeures de la faible
production dans la chefferie Rubenga
De par ce graphique, nous constatons que de toutes les causes
qui sont à la base de la faible production agricole dans la chefferie
Rubenga, les maladies des cultures occupent la première place selon
35.7%, soit 50 personnes sur les 140 enquêtées. En effet, une
série des maladies ravage / attaque les cultures pratiquées dans
la chefferie Rubenga, nous pouvons citer en passant la mosaïque africaine
de manioc, le wilt bacterian de banane, le bout de cigare de banane...
Quarante et cinq (45) personnes sur les 140 soit 32.1%
estiment que l'infertilité du sol serait à la base de la baisse
de la production, 25 enquêtés sur les 140 soit 17.9% pensent que
l'usage des semences non améliorées est la cause de la faible
production agricole, pour 12 sujets sur les 140 soit 8.6% l'exploitation des
unités de surfaces exigüe, pour 3.6% les perturbations climatiques
et enfin pour 3 personnes sur les 140 soit 2.1% l'association des cultures.
En dépit de ce qui précède, nous disons
que le capital sol est le premier facteur de production végétale
et joue un rôle prépondérant dans la résolution des
problèmes de
- 46 -
l'humain si évidement il est bien géré. Il
va de soi que sa megestion constitue des problèmes graves.
F) Activité faite pour améliorer la
qualité du sol.
Figure N°9. Activité faite pour
améliorer la qualité du sol.
Il se fait voir à travers ce graphique, relatif aux
activités faites pour améliorer la qualité du sol que la
majeure partie de la population enquêtée ne fait rien pour
améliorer la qualité du sol soit 37,1% de l'échantillon,
par contre l'usage d'engrais biologique/organique est fait par 37
enquêtés sur les 140, soit 26,4%. Cette assertion a
été choisie par ceux pratiquant la technique de compostage; pour
34 sujets sur les 140, soit 24,3% la lutte antiérosive. Celle-ci est
faite généralement par creusage des carneaux, de déviation
des eaux, et le reboisement par le réseau « Kichamahirwa ». La
jachère comme moyen d'amélioration de la qualité du sol
représente 5,7%, l'agroforesterie 5,6% et enfin l'usage d'engrais
chimique 2,9%.
- 47 -
G) Principaux ravageurs et maladies de
cultures
Figure N°10. Principaux et maladies de
cultures
Ce graphique montre que les maladies des cultures les plus
dévastatrices dans la chefferie Rubenga sont la mosaïque de manioc
et le Wilt bacterian avec des proportions respectivement de 42.1%, soit 59
enquêtés sur les 140 et 37,9%, soit 52 enquêtés sur
les 140 sujets, 12,1% sur 140 disent que la chenille mineuse est le ravageur le
plus dévastateur de la patate douce, et enfin 11 enquêtés
soit 7,3% sur 140 la fournis noir perulle de haricot.
- 48 -
H) Mesures préventives contre les
maladies.
Figure N°11. Mesures préventives contre
les maladies
Au vu de cette figure, il est clair que l'entretien des
cultures (sarclage) constitue la plus grande mesure préventive de
cultures contre les maladies (80%). La rotation des cultures constitue la
deuxième mesure avec un pourcentage de (7%), la jachère (6%), la
lutte biologique (5%) et enfin le contrôle de semences (2%).
I). Mesures curatives contre les
maladies
Figure N°12. Mesures curatives contre les
maladies
- 49 -
De ce graphique, nous nous rendons compte que 129
enquêtés, soit 92% sur les 140 de l'échantillon ne font
rien en cas d'attaque des cultures par les maladies. L'inaccessibilité
aux produits phytosanitaires qui d'ailleurs ne sont pas disponibles à
Idjwi fait que très régulièrement les cultures soient
attaquées par les différents insectes et parasites. De même
l'inaccessibilité à l'information fait que le paysan n'arrive pas
à sélectionner les plants sains par conséquent, le plus
souvent, le paysan échange des semences déjà
infectées : la lutte biologique (plante phytosanitaire) est
totalisée par 11 personnes, soit 8% sur les 140 enquêtés
comme mesures curatives en cas d'attaque.
III.2.2. Conduite de l'élevage
Figure N°13. Les effectifs des bétails
pour les ménages.
A travers ce graphique, nous constatons que l'élevage
dans la chefferie Rubenga n'est pas développé en termes
d'effectif par ménage, mais il est quand même présent d'une
façon timide dans la quasi-totalité des ménages. Les
effectifs pour les ménages qui pratiquent l'élevage sont par
ordre d'importance : poule (46,5%), chèvre (15%), porc (7,8%), vache
(7,1%), cobaye (23,6%). Une série des facteurs expliquent cette baisse
de la production d'élevage, il s'agit de :
- Mortalité élevée des animaux due aux
maladies car non seulement les produits vétérinaires sont rares
mais aussi il y a une divagation accentuée des bêtes ;
- La dégénérescence des races locales des
petits bétails ;
- Faible connaissance dans la pratique,...
- 50 -
III.3. Etude sur le revenu des ménages dans la
chefferie Rubenga
III.3.1.Revenu mensuel déclaré par les
ménages enquêtés.
Figure N°14. Revenu mensuel
déclaré par les ménages
enquêtés.
De par ce graphique, nous constatons que 69 ménages sur
les 140 enquêtés, soit 49,3% ont un revenu mensuel de moins de
30$, suivi de celui situé entre 31 à 50$ (41,4%) correspondant
à 58 ménages, 9 ménages sur les 140, soit 6,4% gagnent un
revenu mensuel situé entre 51 à 100$ ; enfin 2 ménages
soit 1.4% accèdent respectivement au revenu mensuel situé entre
101$ et 150$ et de 151 $ et plus.
III.3.2.Couverture des besoins alimentaires des
ménages par leur revenu.
Figure N°15. Couverture des besoins alimentaire
par le revenu.
- 51 -
Nous constatons à travers ce graphique que pour 107
ménages sur les 140 enquêtés soit 76% le revenu ne parvient
pas à couvrir les besoins alimentaires tandis que pour 33 ménages
sur le 140 enquêtés soit 24% le revenu couvre les besoins
alimentaires.
En effet, le revenu des ménages étant
qualifié insuffisant, il est normal qu'il ne parvient pas à
couvrir les besoins alimentaires. A cela s'ajoute la non disponibilité
de certains aliments sur le marché local.
III.4. L'ECOULEMENT ET l'APPROVISIONNEMENT EN DENREES
ALIMENTAIRES
III.4.1. Existence des unités de transformation des
produits agricoles.
Figure N°16. Existence des unités de
transformation des produits agricoles.
Ce graphique nous renseigne que 92 enquêtés sur
les 140 de notre univers d'étude, soit 65,7% reconnaissent l'existence
des unités de transformation dans la chefferie Rubenga, par contre 48
personnes sur les 140 enquêtées soit 34,3%, estiment qu'aucune
unité de transformation existe dans leurs villages. Ils justifient en
disant qu'il y a d'une part l'insuffisance d'initiative et d'autre part la
faible production.
III.4.2. Transformation rudimentaire des produits
agricoles Tableau N°6. Transformation des produits
agricoles
Unité de Transformation
|
Produit
|
Résultat
|
Moulin à mazout
|
Manioc, soja et mais
|
Farine
|
Mortier + pilon
|
Manioc
|
Farine
|
Source : Nos enquêtes sur terrain, Avril 2011.
- 52 -
De ce tableau, l'on constate que le problème de
transformation des produits agricoles est vécu au quotidien dans la
chefferie Rubenga. Les quelques unités « Moulin » qu'on
rencontre dans les milieux ne parviennent pas à répondre aux
besoins de paysans car situés à des grandes distances par rapport
aux domiciles de certains paysans d'une part et d'autre part, ne peuvent servir
pour des quantités importantes. En suite, des unités
traditionnelles de transformation sont encore observables dans le milieu avec
une forte fréquence.
III.4.3. Lieu d'approvisionnement en denrées
alimentaires
Figure N°17. Lieu d'approvisionnement en
denrées alimentaires
Ce graphique nous renseigne que le marché local est le
lieu par excellence d'approvisionnement en denrées alimentaires. Ceci
nous a été révélé par 112 personnes sur les
140 enquêtés, soit 80%, les marchés extérieurs
(BUKAVU et GOMA) (10%), marchés étrangers 3% et enfin
l'autoproduction 7% servent aussi de lieu d'approvisionnement des
denrées alimentaires.
- 53 -
III.4.4. Appréciation du prix de vente des produits
agricoles
Figure N°18. Appréciation du prix de
vente des produits agricoles
Nous lisons à partir de ce graphique que 88 personnes
sur les 140 enquêtées soit 62,9% estiment que les prix auxquels
sont vendus leurs produits agricoles sont dérisoires. Trente neuf (39)
enquêtés sur les 140, soit 27,8% pensent que les prix auxquels ils
vendent sont moyens, enfin pour 13 personnes l'idée est que ces prix
sont élevés. Les prix sont qualifiés dérisoires
parce que la plupart de fois ce sont les commerçants qui fixent ; il n'y
a donc pas un mécanisme de régulation des prix.
III.4.5. Lieu de vente des produits
récoltés
Figure N°19. Lieu de vente des produits
récoltés
Nous lisons à travers ce graphique que pour 62 sujets
sur les 140 enquêtés, soit 44% les lieux de vente de leurs
produits récoltés sont les marchés villageois
(Marché
- 54 -
local), pour 33 sujets sur les 140 enquêtés soit
24% les produits sont vendus au champ, 35 personnes sur les 140
enquêtés, soit 25 % les lieux de vente des leurs produits sont les
marchés urbains (BUKAVU et GOMA) et enfin pour 71 enquêtés
sur les 140, soit 7% les produits sont vendus dans les marchés
étrangers (RWANDA).
En effet, la quasi-totalité des ménages
éprouvent des difficultés d'écoulement des produits
agricoles récoltés bien qu'en faible quantité les causes
majeures seraient le mauvais état de routes, l'insuffisance de
marché et l'état d'insularité. L'on remarque alors que
celles les petites quantités sont vendus au marché et d'autres au
champ car le transport au dos sur des longs trajets pose un grand
problème.
En suite, la plupart des agriculteurs ne maîtrisent pas
le circuit quant à la commercialisation des produits agricoles. Ils
n'ont même pas la connaissance du prix sur le marché. Cependant,
le commerçant ambulant malin qu'il soit en profite en imposant le prix.
Etant donné que les produits n'ont pas une valeur ajoutée, le
travail du paysan est toujours moins rentable.
III.4.6. Appréciation du prix
d'approvisionnement
Figure N°20. Appréciation du prix
d'approvisionnement
Il ressort de ce graphique relatif à
l'appréciation du prix aux quels les paysans s'approvisionnent en
denrées alimentaires sur le marché local que 83 personnes sur les
140 enquêtés, soit 59,3% estiment que ces prix sont
élevés, suivi des 37 sujets sur les 140 pour qui ces prix sont
plus ou moins élevés et enfin pour 20 enquêtés sur
les 140, soit 14,3% ces prix sont moyens. En effet la plupart des produits
rencontrés sur les marchés locaux
- 55 -
viennent des centres urbains (GOMA et BUKAVU), pour le
commerçant l'activité doit être rentable malheureusement sa
marge de bénéfice pèse sur le paysan.
III.4.7. Perception de l'existence des routes de desserte
agricole
Figure N°21. Perception de l'existence des
routes de desserte agricole
De ce graphique, nous remarquons que 134 enquêtés
sur les 140 de la population d'étude, soit 95,7% reconnaissent
l'existence des routes de desserte agricole dans leur village tandis que pour 6
personnes sur les 140, soit 4,3%, ils n'existent pas des routes de desserte
agricole reliant leur village aux villages voisins.
En effet, les peu de routes identifiées sur toute
l'étendue de la chefferie sont soit en mauvais état ou dans un
état assez bon. Il s'en va sans doute dire que le mauvais état
des routes est une difficulté majeure dans la chaîne de production
et commercialisation des produits agricoles dans la chefferie Rubenga.
- 56 -
III.5. L'ALIMENTATION DES MENAGES DANS LA CHEFFERIE
RUBENGA
III.5.1. Affectation des produits
récoltés
Figure N°22. Affectation des produits
récoltés
Il ressort de ce graphique relatif à l'affectation des
produits récoltés que 123 ménages sur les 140
enquêtés, affectent leur productions à la vente et
consommation, 12 ménages sur les 140 enquêtés soit 8,6%
à la consommation et enfin 5 ménages sur les 140
enquêtés soit 3,6% à la vente.
III.5.2. Constitution du stock dans le ménage
Figure N°23. Constitution du stock dans le
ménage
Nous lisons à partir de ce graphique que 112
ménages sur les 140, soit 80% parviennent à constituer un stock
d'aliment malgré la faible production agricole. Par
- 57 -
contre, 28 ménages sur les 140, soit 20% n'arrivent pas
à constituer un stock d'aliment. Le stock réalisé par les
quelques ménages est constitué généralement de
haricot, manioc, et soja. Quant aux techniques de conservation, il sied de
retenir ce qui suit :
- Haricot : après le séchage, on introduit le
purètre, et ou la craie magique ;
- Le manioc : après le séchage, on le dépose
sur le perchoir ;
- Soja : après le séchage, il est gardé dans
un sac dans un endroit sec.
Néanmoins, pour les ménages ne réalisant pas
de stock d'aliment les facteurs à la base sont entre autres la faible
production, le manque des technologies de conservation, les besoins familiaux
plus urgents, et la peur des voleurs.
III.5.3. Nombre moyen de repas consommé dans les
ménages à Rubenga
Figure N°24. Le repas consommé en
moyenne
Nous constatons à partir de ce graphique que la
population souffre du manque d'aliments en quantité mais aussi en
qualité. Ceux qui prennent deux repas sont 109 ménages sur les
140 enquêtés, soit 77,9%, c'est-à-dire qu'ils mangent le
matin et le soir. Seulement 27 ménages sur les 140 soit 19,2% prennent 3
repas par jour c'est-à-dire qu'ils mangent le matin, à midi et le
soir ou encore la nuit. Enfin, 4 ménages sur les 140
enquêtés soit 2,3% parviennent à prendre 1 repas par jour,
c'est-à-dire qu'ils mangent une seule fois toutes les 24 heures, soit la
journée ou le soir seulement.
- 58 -
III. 5.4. Aliments de base dans les ménages de
Rubenga
Figure N°25. Aliments de
base
En lisant ce graphique, nous constatons que 62 ménages
sur les 140 enquêtés, soit 44,3% consomment le plus souvent le
foufou+fretin, 48 ménages sur les 140, soit 34,3% et enfin 30
ménages sur les 140 de l'échantillon prennent d'habitude le
haricot+banane+tubercule. Une grande proportion des enquêtés a
relevé que ces aliments sont disponibles sur le marché local.
III.5.5. Interdits alimentaires dans la chefferie
Les enquêtes nous ont renseigné que pour le
moment les tabous alimentaires n'existent plus dans la coutume. En principe,
les femmes ne devraient pas manger la poule et les oeufs mais grâce
à la modernité elles parviennent à les consommer.
III.6. L'ENCADREMENT DE PAYSANS ET LES
PERSEPTIVES. III.6.1. Structure en charge de la vulgarisation
agricole
Figure N°26. Structure en charge de la
vulgarisation agricole
- 59 -
Il ressort de ce tableau que 53 personnes sur les 140
enquêtés soit 37.9 % estiment que les ONG locales principalement
la radio communautaire « Buguma » est la structure en charge de la
vulgarisation. Celle-ci transmet les émissions sur la lutte contre
l'érosion, le reboisement, la conduite de la culture
maraîchère,...
En suite, 36 sujets sur les 140 enquêtés, soit
25,7% confirment que les Eglises sont des structures des vulgarisations et que
généralement elles réalisent des sensibilisations
relatives à l'agriculture et enfin 13 sujets enquêtés sur
les 140 estiment que les agronomes de la chefferie/groupement passent le
message de vulgarisation.
III.6.2. Attentes de la population en rapport avec la
sécurité alimentaire.
Figure N°27. Attentes de la population en
rapport avec la sécurité alimentaire.
Il ressort de ce graphique que 79 personnes sur les 140
enquêtés soit 56,4% que l'intensification agricole (semence
améliorée, engrais chimique, gestion intégrée de la
fertilité du sol, utilisation des machines...) est la stratégie
de restauration de la sécurité alimentaire dans la chefferie
Rubenga. Le graphique renseigne également que pour 30 sujets
enquêtés, soit 29,4% le syndicat d'encadrement de paysan est la
stratégie de sécurité alimentaire, 11
enquêtés sur les 140 ; la révolution agraire, 7
enquêtés sur les 140 la technologie de conservation, 8 sujets sur
les 140 enquêtés, les intrants de pêche et enfin 5 sujets
sur les 140, soit 3,6%, le désenclavement des marchés.
- 60 -
CONCLUSION PARTIELLE.
Au terme de ce chapitre portant sur la présentation des
résultants d'enquête, il est opportun de noter que
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga est
liée à une panoplie de facteurs à savoir :
- une grande taille de ménage 6 à 8 individus
39.2%, suivi de 9 à 11 individus 21.5% ; - la sous production agricole
entrainée par :
· l'exploitation des unités de surfaces
exigües soit 0.5ha pour 28.6% suivi de 1ha pour 24.2% ;
· le mode d'acquisition des terres moins favorisant qui
est héritage avec 49.3% ;
· les maladies de cultures 35.7% ;
· l'infertilité du sol 32.1% ;
· les semences non améliorées 17.9% ;
· la passivité des ménages dans les
activités d'amélioration et conservation des sols 37.1% ;
- Faible investissement dans l'élevage : poule 46.5%,
chèvre 15 %, porc 7.8% ; cobaye 23.6%, vache 7.1%, et c'est
généralement moins de 5 têtes ;
- Faible revenu mensuel des ménages 49.3% ont un revenu
de moins de 30 $, suivi de 31 à 50 $ pour 41.4% ;
- Difficulté d'écoulement des produits
récoltés observée par la vente des produits dans les
marchés locaux 44%, au champ 24%, et les prix sont jugés
dérisoires par 62.8% ; - Approvisionnement en denrées
alimentaires à des prix élevés 59.3% et
- Les mauvais états des routes de dessertes agricoles
95.7%.
En effet, tous ces facteurs sont à la base de la
pauvreté extrême et généralisée de la
paisible population de la chefferie Rubenga.
Par ailleurs, la recherche des pistes des solutions à
ces problèmes nous conduit à proposer des stratégies de
lutte contre l'insécurité alimentaire qui feront l'objet de notre
quatrième chapitre.
- 61 -
CHAP IV. STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE
ALIMENTAIRE DANS LA CHEFFERIE RUBENGA
Dans cette étude, l'on constate que
l'insécurité alimentaire est influencée par plusieurs
facteurs. Cependant, six stratégies sont proposées afin
d'améliorer les conditions de vie des ménages dans la chefferie
Rubenga.
Il s'agit essentiellement de :
V' Désenclavement de la chefferie ;
V' Intensification agricole ;
V' Amélioration de l'environnement ;
V' Promotion de l'élevage et de la pêche ;
V' Transformation et conservation des produits
récoltés.
V' Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification de
naissances.
Ces six principales orientations sont étroitement
liées et interdépendantes, pour une restauration effective de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga.
IV.1. DESENCLAVEMENT DE LA CHEFFERIE RUBENGA.
Les priorités en matière de désenclavement de la
chefferie consistent en :
? Réhabilitation des routes de dessertes
agricoles : Voulant souligner l'importance des routes dans le
développement d'un milieu, ASBY cité par MOSHER (1967) s'exprime
en ces termes : « Si je ne devais que faire une seule chose pour
accélérer le développement agricole d'une région
donnée, je construirais des routes. Si à cela je pouvais ajouter
une autre chose, je construirais encore des routes. Et si à cela je
pouvais encore ajouter une autre chose, je construirais toujours des routes
». En effet, les routes de dessertes agricoles permettent
l'écoulement des produits agricoles des points de production vers les
marchés » et les quais d'accostage des bateaux. D'où la
nécessité d'un réseau routier bien aménagé
pour permettre aux ménages agricoles d'écouler les produits dans
les centres urbains à un prix décent et de se procurer d'autres
biens nécessaires pour leur survie.
? Réhabilitation de quais d'accostage
: le lac Kivu offre l'opportunité de transport lacustre.
Malheureusement, les quais d'accostage de la chefferie sont en état
de
- 62 -
délabrement. L'idée serait de les
réhabiliter pour que les bateaux aient la facilité d'accoster et
ainsi permettre aux paysans de sortir pour l'approvisionnement en produits de
première nécessité dans les centres urbains.
? Affectation de trois bateaux pour le transport des
marchandises et des personnes : l'affectation de trois bateaux pour le
transport des marchandises et des personnes s'avère une voie pour sortir
la chefferie Rubenga de l'enclavement, soit un bateau par groupement. En effet,
le transport se fait généralement par les pirogues
motorisées qui sont exposées malheureusement aux risques de
naufrage. A cela s'ajoute le long trajet qui sépare Rubenga à la
ville de Bukavu et celle de Goma, le paysan est obligé de se
réveiller à 3hoo du matin.
IV. 2. INTENSIFICATION AGRICOLE.
Cette stratégie vise à diversifier la
production et à améliorer les rendements. Le résultat
final escompté est le rétablissement de l'autosuffisance
alimentaire, la réalisation d'un surplus commercialisable et la
monétarisation du monde rural. Ce surplus pourra être investi dans
d'autres activités génératrices de revenu et contribuer
à l'accroissement de l'emploi rural non agricole. Les priorités
en matière d'intensification agricole consistent à introduire
le(s) :
? Les variétés améliorées
: La production des semences améliorées requiert une
recherche agronomique performante suivie d'une sélection des
variétés améliorées adaptées au milieu
concerné. Il faudra faire recours aux spécialistes de l'INERA /
MULUNGU pour qu'ils viennent réaliser des recherches aux fins
d'identifier les semences qui produiront décemment et s'adapteront
à la chefferie Rubenga ;
? Engrais chimiques et organiques : les
engrais permettent de doubler et même de tripler les rendements. Les
plantes cultivées se développent mieux si elles reçoivent
des doses correctes d'éléments nutritifs. Les engrais organiques
sont précieux, non seulement parce qu'ils apportent aux plantes des
éléments nutritifs mais aussi parce qu'ils ont un effet favorable
sur l'état du sol en général. La matière organique
améliore la structure, diminue l'érosion du sol, à un
effet régulateur sur la température et à l'aide à
emmagasiner davantage d'eau. (FAO, 1980). Grâce à ces
propriétés, les engrais organiques sont souvent la base
même du succès des engrais minéraux. La combinaison
- 63 -
d'engrais organiques et minéraux créent les
conditions de milieu idéales pour la culture, car les engrais organiques
améliorent les propriétés du sol, alors que les engrais
minéraux apportent aux plantes les éléments nutritifs
nécessaires ;
? Couverture en produits phytosanitaires et
vétérinaires : Les produits phytosanitaires et
vétérinaires sont utilisés pour sauvegarder la
santé des plantes, des bétails, des cultures, des récoltes
en protégeant efficacement celle - ci contre leurs ennemis naturels. Il
sera opportun de disponibiliser un magasin des produits phytosanitaires et
vétérinaires, des engrais...pour permettre aux ménages de
la chefferie de s'approvisionner en cas de nécessité;
? Le crédit agricole : celle-ci, est
une stratégie de développement qui s'inscrit dans le cadre de la
lutte contre la pauvreté et pour la sécurité alimentaire.
L'accès au crédit rural peut permettre aux agriculteurs de
réaliser des investissements sans pour autant avoir recours aux usuriers
(Ministère de la coopération, 1993).
Il s'agit de crédit en nature et en espèce. La
formule du crédit à des groupes ou à des individus
facilite l'accès au crédit et permet aussi un recouvrement plus
facile, par la pression qu'exerce le groupe sur l'individu, il s'agit ici du
crédit avec la caution solidaire. Le crédit facilitera l'achat
des engrais, des produits phytosanitaires, des semences, ...
? Information et formation agricole : La
radio rurale de proximité est un puissant outil d'information et de
formation, notamment pour la diffusion des informations utiles à la
commercialisation et la diffusion des innovations. Une concertation entre les
différents services gouvernementaux est nécessaire en ce qui
concerne l'information et la formation agricoles afin d'harmoniser les
approches et éviter le double emploi. En ce qui concerne la formation
agricole, il faut l'adapter aux réalités da la chefferie et aux
connaissances actuelles dans le domaine. Finalement, l'embauche des techniciens
agricoles et agronomes est nécessaire afin de pallier aux carences
qualitatives et quantitatives de cadres ;
? L'intégration de l'agriculture à
l'élevage : Cette stratégie présente plusieurs
avantages notamment le recyclage des sous produits et déchets de
l'agriculture et de l'élevage, une meilleure utilisation de l'espace en
somme, produire plus sur un petit espace. En suite, les fruits de l'agriculture
ne peuvent à elles seuls suffire pour assurer la
- 64 -
sécurité alimentaire. L'intégration de
l'agriculture à l'élevage peut jouer un rôle très
important d'autant plus que l'élevage est une source indispensable des
protéines et de revenu.
A part ces éléments que nous venons de
décrire, il faudra introduire les nouvelles technologies et techniques
agricoles dans l'intensification agricole.
IV.3. AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT.
L'objectif de cette stratégie est l'utilisation
durable des sols aux fins de poursuivre la production pour une période
relativement longue. Les priorités en matière
d'amélioration de l'environnement de la chefferie consistent à
:
? Sensibiliser la population sur l'importance des travaux
communautaires dans la protection de l'environnement et sur les
conséquences de l'érosion.
? Plantation des arbres le long des routes, cours d'eau, et
champs pour éviter les érosions de sol.
? Planter dans les champs des légumineuses volubiles
et arbustives ainsi d'autres espèces à croissance rapide. En
effet, Les feuilles des légumineuses sont riches en protéines
fourniront par conséquent en mélange avec les graminées un
complément de fourrage aux animaux élevés en stabulation.
Les légumineuses arbustives fourniront du bois pour les cuisines
familiales et autres secteurs de l'exploitation (construction, tuteur,
briqueterie,...). Les légumineuses fixent l'azote utile pour
l'accroissement des plantes, leurs feuilles qui tombent sur le sol, l'enrichit
en matière organique.
IV. 4. PROMOTION DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE.
Cette stratégie a pour objectif d'accroitre la
production animale, améliorer la consommation alimentaire dans la
chefferie Rubenga et rendre les aliments disponibles et accessibles à
toutes les couches de la population.
Les priorités en matière de promotion de
l'élevage et de la pêche dans la chefferie consistent à
:
? Sensibiliser la population sur l'importance de
l'élevage en stabulation ;
? Recycles les vétérinaires et / ou les
Auxiliaires vétérinaires ;
? Octroyer aux ménages éleveurs les races
améliorées des vaches, chèvres, porcs,... ? Approvisionner
les éleveurs en produits et matériels vétérinaires
;
? Créer la synergie des éleveurs dans le
groupement ;
- 65 -
? Installer une pharmacie vétérinaire ;
? Sensibiliser les pêcheurs à la protection des
alevins ;
? Octroyer aux pêcheurs des équipements de
pêche adaptés.
IV. 5.TRANSFORMATION ET CONSERVATION DES PRODUITS
RECOLTES.
Cette stratégie consiste à la transformation
des produits agro-pastoraux pour une meilleure conservation et par
conséquent, une meilleure commercialisation à temps voulu. C'est
aussi une pratique qui permet de créer des emplois et ainsi diminuer
tant soit peu l'exode rural. Il faudra au préalable électrifier
la chefferie Rubenga pour que les unités de transformation soient
fonctionnelles.
IV. 6. ENCADREMENT DES PAYSANS ET MISE EN PLACE D'UNE
POLITIQUE DE PLANIFICATION DE NAISSANCES.
Les priorités en matière d'encadrement des
paysans de la chefferie Rubenga consistent à :
? Mise en place d'un syndicat des agriculteurs d'Idjwi Nord
« SAIN » Un syndicat est une association de personnes qui travaillent
généralement dans le même secteur d'activité et se
regroupent pour défendre leurs droits et leurs intérêts
(Microsoft Encarta 2009).
Le syndicat envisagé aura pour :
- Mission : la promotion, émancipation, bien-être,
amélioration des conditions de vie
des membres.
- But : défendre les intérêts de membres,
amélioration des conditions de vie et de travail des membres.
- Activités stratégiques : plaidoirie,
négociation, formation, information, éducation, lobbying,
structuration des paysans.
? Renforcer les associations locales de
développement : ces associations connaissent les
problèmes de la population et ses aspirations, malheureusement elles ont
un faible impact sur terrain par manque d'appui financier et
matériel.
? Mettre en place une politique de planification de
naissances : il sera question d'informer et former la population sur
les méthodes de planification de naissances aux fins de limiter tant
soit peu la taille de ménages qui du reste pèse sur les
dépenses alimentaires.
- 66 -
IV.7. SYTHESE DES STRATEGIES
Schémas N°2. Synthèse des
stratégies.
Désenclave ment de la chefferie
Intensific ation agricole
Améliorati on de l'environn ement
Promotion de l'élevage et de la pêche
Transformati on et conservation des produits
Encadrement des paysans et mise en place d'une
politique de planification de
naissances.
Affectati on de trois bateaux pour le transpor t des marchan
dises et des personn
Réhabilit ation de quais d'accost age.
Réhabilit ation des routes de dessertes agricoles
Vulgaris ation agricole
Crédit agricole
Les variétés amélior ées
Produits phytosa nitaire et vétérina
Engrais chimiqu es et organiq ues
Intégrati on de l'agricult ure et
l'élevage.
Reboisemen t autour des routes et champs
Sensibiliser la population sur la protection de l'environne
Planter
dans les champs les légumineus es
arbustives
Recycler les vétérinaires et auxiliaires
vétérinaires
Installer une pharmacie vétérinaire
Sensibiliser la population sur l'élevage en
stabulation
Disponibili ser les races améliorées
Octroyer les pêcheurs les équipements de
pêche adaptés
Electrifier
la
chefferie
Rubenga.
Disponibil iser les petites unités de transform ation
Mettre en place le SAIN
Renforc er les associati ons locales
Mettre en place une politique de planificati on de naissances
Garantir la
sécurité alimentaire
- 67 -
CONCLUSION GENERALE
Au bout de ce travail qui a porté sur l' «
analyse contextuelle des facteurs influençant l'insécurité
alimentaire dans la chefferie Rubenga », il s'avère opportun de
passer en revue quelques points qui l'ont constitué. Nous sommes partis
d'un constat amer selon le quel depuis quelques années la population de
la chefferie Rubenga est soumise à la sous alimentation et à
l'insécurité alimentaire malgré les multiples
potentialités que la nature lui offre. Nous avons
considéré que c'est un paradoxe que les milieux ruraux puissent
vivre une situation de dépendance alimentaire des centres urbains.
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail s'est
articulé sur quatre chapitres à savoir :
- Le premier porte sur « les
généralités » et comprend une brève
présentation de la chefferie Rubenga, une littérature sur la
sécurité alimentaire et l'insécurité alimentaire
;
- Le deuxième sur la méthodologie où
nous avons présenté les différentes méthodes et
techniques que nous avons utilisé le long de nos recherches avant de
présenter l'échantillon de l'enquête et les variables
d'études ;
- Le troisième chapitre porte sur la
présentation et l'interprétation des résultats
d'enquête et enfin ;
- Le quatrième est orienté sur les propositions
des stratégies pour lutter durablement contre l'insécurité
alimentaire.
Il sied de rappeler que notre objectif ultime était
celui de faire une analyse contextuelle des facteurs majeurs influençant
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga en territoire
d'Idjwi. Cependant pour atteindre cet objectif l'étude est partie de
trois hypothèses selon les quelles :
? La non adoption des nouvelles techniques culturales
contribueraient à la baisse de la production agricole et par
conséquent à l'insécurité alimentaire par ailleurs
renforcée par le déboisement intensif entrainant
l'érosion, l'infertilité du sol,... dans la chefferie Rubenga.
- 68 -
· L'enclavement de la chefferie Rubenga contribuerait
à la situation d'insécurité alimentaire des ménages
d'autant plus que l'écoulement et l'approvisionnement restent
hypothétiques.
· L'intensification de l'agriculture serait une
stratégie d'intervention pour la restauration de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga, renforcée
par le regroupement des paysans dans un syndicat des agriculteurs d'Idjwi.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons
utilisé les méthodes et techniques ci-après : la
méthode descriptive, méthode statistique, méthode
comparative, méthode systémique, la technique d'observation
participante, l'analyse documentaire, le questionnaire et l'interview.
A l'issu de nos enquêtes, les résultats
renseignent que l'insécurité alimentaire est liée à
un arsenal des facteurs notamment :
- une grande taille de ménage 6 à 8 individus
39.2%, suivi de 9 à 11 individus 21.5% ; - la sous production agricole
entrainée par :
· l'exploitation des unités de surfaces
exigües soit 0.5ha pour 28.6% suivi de 1ha pour 24.2% ;
· le mode d'acquisition des terres moins favorisant qui
est héritage avec 49.3% ;
· les maladies de cultures 35.7% ;
· l'infertilité du sol 32.1% ;
· les semences non améliorées 17.9% ;
· la passivité des ménages dans les
activités d'amélioration et conservation des sols 37.1% ;
- Faible investissement dans l'élevage : poule 46.5%,
chèvre 15 %, porc 7.8% ; cobaye 23.6%, vache 7.1%, et c'est
généralement moins de 5 têtes ;
- Faible revenu mensuel des ménages 49.3% ont un revenu
de moins de 30 $, suivi de 31 à 50 $ pour 41.4% ;
- Difficulté d'écoulement des produits
récoltés observée par la vente des produits dans les
marchés locaux 44%, au champ 24%, et les prix sont jugés
dérisoires par 62.8% ; - Approvisionnement en denrées
alimentaires à des prix élevés 59.3% et
- Les mauvais états des routes de dessertes agricoles
95.7%.
Les contraintes de pauvreté et de
sécurité alimentaire sont globalement interne qu'externe aux
ménages de la chefferie Rubenga. Pour ce faire, à partir des
souhaits
- 69 -
recueillis au près des ménages
enquêtés et des résultats de l'étude
découlent des stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire résumée en six axes
fondamentaux dont :
> Désenclavement de la chefferie ;
> Intensification agricole ;
> Amélioration de l'environnement ;
> Promotion de la pêche et de l'élevage;
> Transformation et conservation des produits
récoltés.
> Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification
de naissances.
Au demeurant le rôle de l'Etat reste
prépondérant en amont comme en aval du processus de la
sécurité alimentaire, il doit améliorer le climat des
affaires, donner la chance à tous les investisseurs potentiels, doit
financer la recherche agronomique,...Bref, il est le coeur d'une
véritable sécurité alimentaire.
En fin, nous ne pouvons pas prétendre à travers
cette étude avoir cerné tous les aspects liés à
l'insécurité alimentaire. Ce travail ouvre des brèches aux
chercheurs désireux de savoir plus sur cette matière.
- 70 -
BIBLIOGRAPHIE
I.OUVRAGES
1. AZOULAY Gérard et DILLON Jean Claude, La
sécurité alimentaire en Afrique, Manuel d'analyse et
d'élaboration des stratégies, Editions KARTHALA, Paris
1993.
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Afrique centrale, théories et essais d'analyse critique, Bukavu,
Editions Bandari 1994.
3. DESROSIER Norman, Echec à la famine, Les
Editions Internationales, Paris 1967.
4. DUMONT René, La croissance de la famine ! une
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8. PICARD Emmanuel, Biotechnologies, amélioration
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1999.
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impératifs du développement et la modernisation, Les
Editions Internationales, Paris 1967.
10. W.W Rostow ; Les étapes de la croissance
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territoire d'Idjwi, Bukavu, 2008.
2. Anonyme, Document de la stratégie de croissance
et de réduction de la pauvreté du Sud- Kivu, Bukavu 2006.
3. BISIMWA Ghislain, et Alii, La sécurité
alimentaire au Sud Kivu : Un paradoxe ?, CEMUBAC, Bukavu 2006.
4. Déclaration de Rome sur la sécurité
alimentaire mondiale, Rome, le 13 novembre 1996.
5. FAO, L'état de l'insécurité
alimentaire dans le Monde, SICIAV, Rome, 1999.
6. FAO, Les femmes rurales et sécurité
alimentaire : situation actuelle et perspectives, Département du
développement durable, Rome, 1999.
7. GAYE Daniel et Alii, La pauvreté rurale et
insécurité alimentaire au Sud- Kivu, situation des
milieux précarisés à l'Est de la République
Démocratique du Congo, Bukavu 2008.
8. Ministère de Plan, Document de la
stratégie de croissance et de réduction de la
pauvreté, Kinshasa, Juillet 2006.
- 71 -
9. MUGANGU MATABARO S., « la crise foncière
à l'Est de la République Démocratique du Congo »
in Annuaire de Grands Lacs, 2007-2008.
10. PNUD, Atlas socio-économique des territoires
du Sud-Kivu, Unité de Lutte contre la Pauvreté, Bukavu,
2010.
11. Programme d'Education à la Démocratie(PED),
Manuel d'éducation à la citoyenneté et à la
bonne gouvernance, 3eEdition, Bukavu, 2010.
12. R. AGNES, et Alii, Les femmes ou la clef de la
sécurité alimentaire, Rapport de politique Alimentaire,
IFPRI, Washington, Août 1995.
13. TOLLENS Eric., Les défis:
Sécurité alimentaire et cultures de rente pour l'exportation :
Principales orientations et avantages comparatifs de l'agriculture en
R.D.Congo, Kinshasa, 2004.
14. VREDESEILANDEN, et Alii, La sécurité
alimentaire en République Démocratique du Congo,
Contribution des ONG belges à la Table Ronde à Kinshasa du 19 au
20 mars 2004.
III.MEMOIRES ET TFC
1. AKSANTI SAFARI E., La recherche de l'énergie du
bois et son impact sur la forêt Nyamusisi à Idjwi-Nord / Chefferie
Rubenga, TFC, inédit, ISDR/BUKAVU, 2010.
2. BIZIMANA KAHUNGA C., L'exploitation artisanale des
minerais et son impact sur la vie socio-économique et environnementale
de la population d'Idjwi, Cas de Wolfram dans la Chefferie Rubenga, TFC,
inédit, ISDR-BUKAVU,2009.
3. FATAKI SIMBA D., Les interventions des ONG et la lutte
contre l'insécurité alimentaire à Minova,
mémoire Inédit, ISDR-BUKAVU, 2010.
4. MAHOMVU MUKARA A., Les « plantations d'Idjwi
»et le développement socio économique de l'île
d'Idjwi, Mémoire Inédit ISDR/BUKAVU, 2004.
5. SAFARI MULIGANO D., La pauvreté et la
sécurité alimentaire dans les ménages ruraux : analyse
situationnelle du groupement de Miti, territoire de Kabare, mémoire
Inédit, ISDR-BUKAVU, 2010.
IV. COURS
1. MUGANGU MATABARO S., Analyse des politiques du
développement, Cours inédit, L1 ; ISDR-BUKAVU, 2010.
2. MUMBU Pierre-Célestin., Communication et
développement, Cours inédit, L2 ; ISDR-BUKAVU, 2011.
3. MUSHAGALUSA Gustave, Phytotechnie
spéciale, Cours inédit, L2 ISDR/BUKAVU, 2010.
4. MUTABAZI NGABOYEKA et BUHENDWA WENDO, Analyse
socio-économique du développement, Cours inédit,
ISDR-BUKAVU, 2010.
5. SADIKI BYOMBUKA., Planification et le
développement, Cours inédit, L2 ; ISDR-BUKAVU, 2011.
V. SOURCES ELECTRONIQUES.
1.
www.sosfaim.org.
2.
www.fao.org.
3. Microsoft encarta 2009.
- 72 -
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
RESUME DU TRAVAIL III
SUMMURY OF THE WORK IV
SIGLES ET ABREVIATIONS .V
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1. PROBLEMATIQUE
|
- 1 -
|
0.2. HYPOTHESE
|
- 3 -
|
0.3. OBJECTIFS
|
- 3 -
|
0.4. ETAT DE LA QUESTION
|
- 4 -
|
0.5. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
|
- 9 -
|
0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
|
- 10 -
|
0.7. DELIMITATION SPATIO- TEMPORELLE DU SUJET
|
- 11 -
|
0.8. DIFFICULTES RENCONTREES
|
- 11 -
|
0.9. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
|
- 11 -
|
CHAP I. LES GENERALITES.
- 12 -
|
|
I.1. MONOGRAPHIE DE LA CHEFFERIE RUBENGA
|
- 12 -
|
I.2. CONSIDERATION THEORIQUE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE
|
- 19 -
|
CHAP II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE.
- 33 -
|
|
II.1. Méthodes
|
- 33 -
|
II.2. Techniques.
|
- 34 -
|
II.3. Présentation de l'échantillon.
|
- 34 -
|
II.4.ORGANISATION DE L'ENQUETE.
|
- 36 -
|
II.4.1.Conduite de l'enquête
|
- 36 -
|
II.4.2. Les variables de l'étude
|
- 36 -
|
CHAP III. PRESENTATION DES RESULTATS
D'ENQUETE.
- 39 -
|
|
III.1. IDENTITE DES ENQUETES
|
- 39 -
|
III.1.1. Le niveau d'étude de chefs des ménages.
|
- 39 -
|
III.1.5. La taille de ménages.
|
- 39 -
|
III.1.7. Activités principales de la population dans la
chefferie Rubenga.
|
- 40 -
|
III.2. LES CULTURES PRATIQUEES PAR MENAGES ET
L'APPRECIATION DES
RECOLTES. - 41 -
III.2.1. Principales cultures, disponibilité des terres et
production. - 41 -
- - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - -
IV. 5.TRANSFORMATION ET CONSERVATION DES PRODUITS RECOLTES.- 65
-
- 73 -
IV. 6. ENCADREMENT DES PAYSANS ET MISE EN PLACE D'UNE
|
|
|
|
POLITIQUE DE PLANIFICATION DE NAISSANCES.
- 65
|
|
IV.7. SYTHESE DES STRATEGIES
|
- 66
|
CONCLUSION GENERALE
|
- 67
|
BIBLIOGRAPHIE
|
- 70
|
TABLE DES MATIERES
|
- 72
|
III.2.2. Conduite de l'élevage
|
- 49
|
III.3. Etude sur le revenu des ménages dans la chefferie
Rubenga
|
- 50
|
III.3.1.Revenu mensuel déclaré par les
ménages enquêtés.
|
- 50
|
III.3.2.Couverture des besoins alimentaires des ménages
par leur revenu.
|
- 50
|
III.4. L'ECOULEMENT ET l'APPROVISIONNEMENT EN DENREES
|
|
ALIMENTAIRES
|
- 51
|
III.4.1. Existence des unités de transformation des
produits agricoles.
|
- 51
|
III.4.2. Transformation rudimentaire des produits agricoles
|
- 51
|
III.4.3. Lieu d'approvisionnement en denrées alimentaires
|
- 52
|
III.4.4. Appréciation du prix de vente des produits
agricoles
|
- 53
|
III.4.5. Lieu de vente des produits récoltés
|
- 53
|
III.4.6. Appréciation du prix d'approvisionnement
|
- 54
|
III.4.7. Perception de l'existence des routes de desserte
agricole
|
- 55
|
III.5. L'ALIMENTATION DES MENAGES DANS LA CHEFFERIE RUBENGA
....
|
- 56
|
III.5.1. Affectation des produits récoltés
|
- 56
|
III.5.2. Constitution du stock dans le ménage
|
- 56
|
III.5.3. Nombre moyen de repas consommé dans les
ménages à Rubenga
|
- 57
|
III. 5.4. Aliments de base dans les ménages de Rubenga
|
- 58
|
III.5.5. Interdits alimentaires dans la chefferie
|
- 58
|
III.6. L'ENCADREMENT DE PAYSANS ET LES PERSEPTIVES.
- 58
|
|
III.6.1. Structure en charge de la vulgarisation agricole
|
- 58
|
III.6.2. Attentes de la population en rapport avec la
sécurité alimentaire.
|
- 59
|
CONCLUSION PARTIELLE.
|
- 60
|
CHAP IV. STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE
|
- 61
|
ALIMENTAIRE DANS LA CHEFFERIE RUBENGA
|
- 61
|
IV.1. DESENCLAVEMENT DE LA CHEFFERIE RUBENGA.
- 61
|
|
IV. 2. INTENSIFICATION AGRICOLE.
- 62
|
|
IV.3 . AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT
|
- 64
|
IV. 4. PROMOTION DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE.
- 64
|
|
ANNEXES
CARTE DU TERRITOIRE D'IDJWI
LEGENDE
Chefferie Rubenga. Chefferie Ntambuka Lac Kivu.
Territoire de Kalehe. République du Rwanda
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE.
Afin d'achever notre cycle de licence en Planification
régionale à l'ISDR / BUKAVU, nous menons des
recherches sur « l'analyse contextuelle des
facteurs influençant l'insécurité alimentaire dans la
Chefferie RUBENGA en territoire d'Idjwi ». Nous sollicitons
votre contribution à ce travail en vous priant de répondre
à ce questionnaire. Nous vous remercions d'avance et vous garantissons
la confidentialité pour toutes vos réponses.
I.IDENTITE DE L'ENQUETE
? Sexe :
? Age :
? Etat civil :
? Groupement / localité :
? Profession :
? Niveau d'étude :
? Taille du ménage :
? Type de logement :
II.QUESTIONS EN RAPPORT AVEC LES CULTURES PRATIQUEES
et LES RECOLTES
II.1. Principales cultures, disponibilité des
terres et production.
1. Avez-vous combien des champs ? de quelle superficie ?
a. Sans terre ;
b. 0.5 ha ;
c. 1 ha ;
d. 2 ha ;
e. Plus de 2ha.
2. Quel est le mode d'acquisition de terres destinées
à l'agriculture ?
a. Héritage ;
b. Métayage ;
c. Don ;
d. Achat ;
3. Quelles sont les 5 principales cultures que vous pratiquez
dans vos champs ? (par ordre
d'importance décroissant) et quels sont le rendement que
vous obtenez ?
N°
|
Culture
|
Rendement
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
1.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4. Etes vous satisfait de vos récoltés ?
a. Moins satisfait ;
b. Plus au moins satisfait ;
c. Satisfait ;
d. Plus satisfait.
5. Quelles sont les causes de la faible production dans la
Chefferie RUBENGA ?
a. Infertilité du sol ;
b. Semence non améliorée ;
c. Les maladies de cultures ;
d. Perturbations climatiques ;
e. Les unités de surfaces cultivées trop
exigüe (petites).
6. Que faites vous pour maintenir ou améliorer la
qualité de vos sols ?
a. Lutte antiérosive,
comment ?
b. Usage d'engrais chimique ;
c. Usage d'engrais biologique / organique ;
d. Agroforesterie ;
7. Rien n'à signaler. Quelles sont les principales
maladies qui attaquent vos cultures ?
n°
|
Culture
|
Maladie
|
1.
|
|
|
2.
|
|
|
3.
|
|
|
4.
|
|
|
5.
|
|
|
|
8. Quelles sont les mesures préventives contre les
maladies des cultures ?
a. Lutte biologique (plante phytosanitaire) ;
b. Control de la semence ;
c. Entretien des cultures ;
d. La rotation de cultures ;
e. La jachère
f. Autres à préciser
9. Que faites vous en cas d'attaques ?
a. Lutte biologique (plantes phytosanitaire) ;
b. Lutte chimique (produits phytosanitaires modernes) ; les
quels
c. Impuissant (rien n'à signaler).
II.2. Conduite de l'élevage
10. Quels sont les principaux animaux que vous élevez (par
ordre d'importance décroissant) et leur nombre ?
III. QUESTIONS EN RAPPORT AVEC LE REVENU
11. A part l'agriculture avez-vous d'autres activités ?
les quelles ?
a. Commerce ;
b. Enseignement ;
c. Infirmier ;
d. Pécheur ;
e. Autres à préciser
12. Quel est votre revenu mensuel ?
a.
non
Moins de 30 $ ;
b. 31 à 50
c. 51 à 100$
d. 101 à 150$
e. 151$ et plus
13. Le revenu de votre travail permet -il de nourrir votre
ménage ? oui
14. Si non, pourquoi ?
a. il est insuffisant ;
b. certains aliments ne sont pas disponibles sur le
marché local ;
c. irrégularité dans la paie.
IV. QUESTIONS EN RAPPORT AVEC L'ECOULEMENT ET
L'APPROVISIONNEMENT EN DENREES ALIMENTAIRES.
15. Existe-t-il des unités de transformation de produit
agricole dans votre village ? oui
|
Non
|
16. Si oui, les quels ? et pour quels produits ? et en quoi ?
Unité de transformation / machine / outil
|
Produit
|
Résultat
|
17. Si non, pourquoi ?
a. Insuffisance d'initiative ;
b. Production faible.
18. Où vous vous approvisionnez vous en denrées
alimentaires ?
a. Marché local ;
b. Marchés extérieurs (BUKAVU, GOMA) ;
c. Marché étranger (RWANDA) ;
d. Auto production.
19. Comment appréciez vous les prix aux quels sont
vendus vos produits agricoles ?
a. Dérisoires ;
b. Moyens ;
c. Plus au moins élevés ;
d. Elevés.
20. Quel est le lieu de vente de vos produits
récoltés ?
a. Au champ ;
b. Marchés villageois (locaux) ;
c. Marchés urbains (Goma, et Bukavu) ;
d. Marché étranger (Rwanda).
21. Comment appréciez vous les prix aux quels vous vous
procurez les denrées alimentaires ?
a. Dérisoires ;
b. Moyens ;
c. Plus au moins élevés ;
d. Elevés.
22.
non
Existe-t-il des routes de dessertes agricoles reliant votre
village aux villages voisins ? oui
23. Si oui, quel est leur état actuel ?
a. Mauvais ;
b. Assez bon ;
c. Bon ;
d. Très bon
N
Structures
Réalisations
QUESTIONS EN RAPPORT AVEC L'ALIMENTATION.
24. Quelle est l'affectation des produits récoltés
?
a. Vente ;
b. Dons ;
c. Consommation ;
d. Vente et consommation ;
e. Autres à préciser
25. Constituez-vous un stock d'aliment dans votre ménage ?
o
26. Si oui, quelles sont les mesures prises pour une bonne
conservation ?
a. Pour le haricot
b. Pour le manioc
c. Pour le poisson
d. Autres à préciser
27. Si, non pourquoi ?
a. Production insuffisante ;
b. Manque des technologies de conservation ;
c. Les besoins familiaux plus urgents ;
d. Peur des voleurs.
e. Autres à préciser c. Autres à
préciser
28. Combien de repas consommez-vous par jour en moyenne ?
a. 1 repas ;
b. 2 repas ;
c. 3 repas ;
d. 4 repas.
29. Quelles sont les aliments consommez-vous le plus souvent ?
a. légume + foufou + fretin
b. haricot + banane + tubercule
c. Autres à préciser
30. Est-ce que ces aliments sont disponibles sur le marché
local
31. Si non, pourquoi ?
a. Production agricole insuffisante ;
b. Manque de technologie de transformation ;
c. Autres à préciser
32. Quelles sont les interdits alimentaires dans la coutume de la
chefferie Rubenga ?
ENFANT
FEMME
HOMME
VI. QUESTIONS EN RAPPORT AVEC L'ENCADREMENT ET LES
PERSPECTIVES
33. Quelle est la structure en charge de la vulgarisation
agricole dans votre village dans votre groupement ? et quelles sont ses
réalisations ?
1
|
ONG internationale
|
|
2
|
ONG locale ;
|
|
3
|
Eglise ;
|
|
4
|
Agronome du groupement
|
|
5
|
Aucun.
|
|
34. De quoi avez-vous besoin pour faire de la
sécurité alimentaire une réalité dans la chefferie
RUBENGA ?
a. Intensification agricole (Semence améliorée,
Engrais chimique, gestion intégré de la fertilité du sol,
utilisation des machines, ...) ;
b. Révolution agraire ;
c. Technologie de conservation ;
d. Désenclavement des marchés en
réhabilitant les voies internes de communication ;
e. Intrants de pêche ;
f. un syndicat d'encadrement de paysan.
|