I.1.4.3 Le rôle des ONG dans le projet
d'Adduction d'eau en RDC et de l'aide
international21
Nombreuses ONG humanitaires
internationales
et nationales
interviennent dans le secteur de
l'eau potable dans le cadre du programme EHA (Eau,
Hygiène et
assainissement).
Beaucoup d'analyses ont démontrées que
souvent ces projets
ont manqué
d'efficacité.
Cette situation a causée
à ce que ces interventions des ONG n'ont pas
eu des résultats positifs
dans le cadre d'une
amélioration durable
de l'accès à
l'eau. Vu que cette question
d'accès à l'eau
potable est
cruciale, et vu que les
services gouvernementaux ont
prouvés leurs
limites dans ce domaine, les
ONG ont un rôle vital à jouer.
Pour
améliorer la
distribution de
l'eau, il sera
indispensable de
renforcer les
capacités techniques des ONG
et les aider à
mobiliser davantage de ressources.
· Aide Internationale dans le cadre d'adduction
d'eau en RDC
Malgré quelques insuffisances dans le
développement du secteur d'eau en RDC,
les partenaires
internationaux du
développement jouent un
rôle important
dans le développement de ce
secteur. La plupart
des programmes et
des projets des donateurs
sont centrés sur la
réalisation des OMD
relatifs à
l'eau.
C'est
depuis 2005 que
plusieurs
partenaires du
développement se
sont réengagés dans
le secteur de l'eau en RDC.
Aujourd'hui,
l'aide internationale compte
pour presque 95 pour
cent des investissements totaux dans le secteur de
l'eau, ce qui
équivaut à environ 62
millions de dollars par an.
Les engagements financiers des
donateurs sont
sensiblement plus
élevés,
estimés à 171
millions de dollars pour la période
2007-2008.
Malgré tous ces efforts et engagement
des bailleurs des fonds, un retard
considérable est toujours
observé dans la
réalisation
des projets.
Ceci est dû à 3 choses
:
) La
faiblesse des
capacités
techniques
Les contraintes logistiques
) et les procédures
d'application des
21 Problématique de l'eau en
République démocratique du Congo,
défis et opportunités,
Publié en janvier 2011 par
le Programme des Nations Unies pour
l'environnement, P26.
15
I.1.4.4 Synthèse sur la problématique de
l'accès à l'eau potable en RD. Congo22
Malgré les
ressources
hydrologiques
importantes que
possède la
République Démocratique du
Congo (RDC) par rapport aux autres pays
d'Afrique, nous
continuons à
remarquer une crise
élevée dans le
secteur
d'approvisionnement en eau
potable. Selon les analyses,
seuls 26 pour cent de la population
congolaise ont accès à une eau
potable
salubre,
une estimation bien
en dessous de la moyenne de 60 pour cent pour
l'ensemble de l'Afrique
subsaharienne. En raison des
infrastructures endommagées,
fragilisées par
des années de
sous-investissement
et des conflits mais aussi
par la croissance
rapide de la population, le
taux de couverture de
l'approvisionnement en eau a
décliné jusqu'à récemment.
De cette situation découlent des
conséquences
sociales et
sanitaires de la
rupture des services d'eau ont
été
considérables.
Les plus pauvres de la
société sont plus victimes de
ce problème. Cette situation a été
observée dans
les zones rurales
mais également de façon
croissante dans
les villes
connaissant une expansion
rapide. Malgré la
situation post-conflit, nous
constatons une forte volonté politique et
l'aide
internationale
qui ont généré
aujourd'hui une
dynamique positive au
sein du
secteur de
l'eau.
Ainsi, depuis 2004,
la RDC a réussi à enrayer le
phénomène du déclin de
l'accès à
l'eau puis à renverser
progressivement
la tendance. Les efforts qui
ont menés à cette
réussite importante
méritent d'être reconnus et
soutenus. Malgré ces efforts
importants, les
prévisions actuelles
indiquent que même dans le meilleur des
scénarios, la RDC ne sera pas en
mesure
d'atteindre
les Objectifs du
Millénaire pour le
Développement (OMD) et les buts
relatifs à l'eau.
Pour arriver à atteindre les objectifs
nationaux de développement,
pourtant
significativement en dessous des OMD
relatifs à
l'eau, la RD Congo devra déjà
faire face aux défis que représente
l'approvisionnement
en eau potable de plus de 20,3 millions
de personnes
supplémentaires en
2015.
22 PNUE, Rapport Technique sur la
problématique de l'eau en République
démocratique du Congo, défis et
opportunités année 2011, P.
4-5.
16
Dans le contexte administratif fragile de la
RDC, l'absence de
contrôle effectif du
développement du territoire représente une
menace fondamentale pour les sources
stratégiques
d'eau potable. En effet,
la durabilité des
investissements dans les
infrastructures hydrauliques est
fréquemment menacée par la
dégradation
environnementale. Par
conséquent, des mesures provisoires
prioritaires doivent être mises
en oeuvre, à savoir
la sécurisation des
périmètres attenants aux
sources
d'eau potable et
l'application du
plan de gestion des sources.
Plus
généralement, la
déforestation accrue et la
dégradation des
services éco
systémiques
forestiers
représentent une menace directe pour
l'approvisionnement en eau des communautés
locales
ainsi que pour la
réalisation
des OMD et des objectifs
nationaux
relatifs à
l'eau. Ceci est
particulièrement
vrai dans les zones
rurales, où plus
de 90 pour cent de
la population dépendent des sources
situées dans les forêts denses.
Les années de conflit ayant
entraîné le
délabrement
progressif des
capacités publiques,
l'administration des
services de l'eau dans les
zones rurales et
périurbaines est devenue
aujourd'hui en grande
partie informelle et ne fait
plus l'objet
d'une surveillance
indépendante. En
raison du manque global
d'expertise technique des
divers acteurs en
zones urbaines et
périurbaines,
la qualité des structures
d'approvisionnement
en eau ainsi que leur entretien
ont été compromis,
ce qui a de graves
conséquences pour la
santé publique.
Après avoir
réalisé des contrôles ponctuels de la
qualité de l'eau, le
PNUE a conclu à un taux
élevé de contamination
bactériologique.
Le renforcement des
capacités des autorités
nationales en termes de
coordination
d'activités ou de
garantie du respect
des standards
minimums est donc une priorité.
Parallèlement,
il incombe aux acteurs humanitaires d'établir
un mécanisme au travers du cluster WASH
(traitant de questions
relatives à l'eau,
l'assainissement et
l'hygiène) afin de contrôler et
d'évaluer
leurs propres
interventions.
23KIMPIANGA MAHANIAH, cité
par Guy MPEMBELE KISOKA, in Le régime juridique des ONGD en RDC, Ed.
Epiphanie, collection vivre
aujourd'hui, 1998,
p.7.
17
EAU POTABLE : DEFIS MAJEURS A AMELIORER PAR
SOUS-SECTEUR
EN RDC
|
|
> Infrastructures
abandonnées. Un tiers des
usines de traitement non
opérationnelles.
|
|
> Taux de croissance
rapide de la
population
urbaine (4,6 pour
cent).
|
URBAIN ET PERIURBAIN
|
> Prix élevé de
l'eau.
|
|
> Faibles
retour sur investissement et
viabilité
financière des services publics en
charge de l'eau.
|
|
> Pas de contrôle
et d'entretien de
qualité.
|
|
> Faible accès aux
sources d'eau
améliorées.
|
|
> 60 pour cent des systèmes ruraux de
services
d'eau non
opérationnels.
|
RURAL
|
> Contrôle de
qualité et entretien
insuffisants.
|
|
> Taux élevé de contamination
bactériologique.
|
|
> Faible
investissement pour le
sous-secteur (15 pour cent
du total).
|
|
> Dégradation
physique des sources
d'eau potable.
|
|
Source : Rapport PNUE 2011.
|