0. INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE
Depuis l'époque préhistorique, l'homme pratique
l'agropastorale pour subvenir à ses besoins alimentaires. De nos jours,
cette activité, destinée à la domestication des animaux et
des plantes est devenue plus rentable et bénéfique car elle
permet de générer des revenus importants.
En effet, le développement de l'agriculture a toujours
été considéré comme une révolution,
marquée par un nouveau mode de vie. Il est aujourd'hui admis que la
dynamique imposée par le système économique au monde
puisse constamment s'adapter par manque de valeur économique stable.
Ainsi, l'homme est, non seulement au centre de cette
adaptation, mais il est devenu la cible même de tous ces mouvements. Pour
résister ou s'adapter à cette évolution, il est
obligé de soumettre la terre à son autorité, et à
la transformer de manière à tirer le maximum de profit. C'est
dans ce contexte qu'il exploite et pratique plusieurs activités
génératrices de revenus dont l'agriculture et ce, non seulement
au sens des cultures mais aussi à celui de l'exploitation des animaux
domestiques.
L'élevage des animaux comme activité commerciale
suppose un bénéfice et générer donc des revenus.
Cela n'est pas souvent le cas malgré les moyens que mettent en jeu les
éleveurs traditionnels pour éviter d'une part les pertes
conduisant à une diminution du cheptel et d'autre part à son
maintien dans un état stationnaire. A la base d'une telle situation,
quelques facteurs contraignants ont été épinglés
tels que : avortements (visibles ou non) et mortalités des veaux
ainsi que d'autres espèces animales dans le cheptel, etc. (MULUMBA-MFUMU
et al., 2007).
La maîtrise des pathologies survenant dans une
exploitation animale est une difficulté qu'éprouve un grand
nombre de praticiens vétérinaires. Cela, non seulement à
cause de la diversité de pathologies, des espèces, des races, des
maladies liées au type d'exploitation ou à l'âge, mais
aussi des maladies latentes. Certaines maladies sont transfrontalières
à caractère zoonotique ou animales et donc avec un impact sur
l'économie, la santéet la sécurité
alimentaire(MULUMBA-MFUMU et al., op. cit.).
La fièvre de la Vallée du Rift (FVR) appartient
au groupe de maladies zoonotiques transfrontalières. Elle dispose d'un
grand pouvoir de diffusion et ce, avec une gravité particulière,
capable de s'étendre au-delà des frontières nationales
entraînant sur son passage des conséquences graves au sein des
populations animales et humaines. A ce jour, le virus de la Fièvre de la
Vallée du Rift fait partie des agents infectieux potentiels
utilisés comme armes biologiques exploitées dans des cas de
bioterrorisme. C'est ce qui explique, sa reclassification parmi les maladies de
la liste A telle que indiqué par le " National Institutes of Heath
(NIH)" du " Center of Diseas Control (CDC)" aux USA (United
States of American) à côté des pathogénies telles
que la Peste bubonique et le Charbon bactéridien (OMS, 2006-2007).
Presque méconnue ou non stigmatisée par la
plupart des praticiens en République Démocratique du Congo, la
FVR a été signalée sous forme endémique (LEFEVRE,
1986 ; COETZER et al., 1994 et MULUMBA-MFUMU et al., 2007).
La RVF a été détectée pour la
première fois à l'occasion de fortes pluies en 1930-1931. Une
flambée d'avortements et de morts survenus chez des moutons à
laine exotiques dans la vallée du Rift au Kenya, près du lac de
Naivasha avec occurrence chez les humains (OMS, op. cit.) Des foyers ont
ensuite été observés en Afrique Australe
(République Sud Africaine, Namibie, Mozambique, Zambie et Zimbabwe), en
Afrique de l'Ouest (Sénégal), en Afrique du Nord (Soudan,
Egypte), au Moyen Orient (Yémen) ainsi que dans les îles
Comores et Mayotte (SWANEPOEL et al., 1994).
L'émergence de l'épidémie est liée
à des facteurs écologiques, climatiques globaux ou locaux, tel
que le réchauffement du globe causant des condensations et des pluies
abondantes entraînant des inondations et ainsi l'éclosion des
vecteurs de la RFV, moustiques Culex et Aedes. Les
changements en matière de précipitations et de
températures peuvent avoir un effet certain sur le degré de
transmission de cette maladie vectorielle(http://www.fao.org/docrep/006).
En Afrique de l'Est, par exemple, les précipitations
contribuent à la création d'un environnement humide et offrent un
biotope de reproduction aux moustiques vecteurs de la FVR. Les
températures représentent un facteur important dans la mesure
où elles favorisent une croissance rapide des moustiques et une
fréquence élevée pour leur nutrition, car ils sont
hématophages (http://www.fao.org/docrep/006).
La RD Congo est caractérisée par un climat chaud
et humide, avec une pluviosité importante. Elle occupe une position
centrale au coeur de l'Afrique ; elle est couverte par une abondante
végétation et drainée par l'un des plus grands fleuves du
monde, fleuve qui offre des facteurs favorables à la transmission du
virus. Ces facteurs sont amplifiés par des alluvions riveraines qui
proviennent parfois des pays voisins infectées par la FVR. Les maladies
animales constituent le principal obstacle au développement de
l'élevage en RDCongo. Elles causent des pertes importantes à
travers la mortalité et empêchent les investissements dans ce
secteur (MULUMBA-MFUMU et al., 2007).
Depuis quelques années, on a constaté dans le
nord de la province du Katanga une baisse de la fécondité, une
persistance d'un syndrome périnatal caractérisé par des
avortements, des mort-nés et une mortalité élevée
des veaux dont les foies présentaient des foyers de nécrose
à l'autopsie et cela, malgré un programme de vaccination continue
contre la Brucellose(MULUMBA-MFUMU et al., op. cit.).
Ces constats ont suscité les questions
suivantes :
§ Quelle est l'occurrence de la fièvre de la
vallée du Rift chez les Bovins élevés au nord de la
Province du Katanga ?
§ Quels sont les signes précurseurs de la
contamination par cette infection chez les Bovins et les humains dans cette
partie de la RDC ?
Ainsi, le sujet de notre mémoire de DEA est
intitulé « Occurrence de la fièvre de la
vallée du Rift et étude des cas chez les Bovins dans le Nord de
la province du Katanga en République Démocratique du
Congo. ».
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