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La fièvre de la vallée du rift en république démocratique du Congo. "Occurrence et étude des cas chez les bovins dans le nord de la province du Katanga "

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par ABDEL-AMIR HALAWI
Université pédagogique nationale - DIPLOME D?ETUDES APPROFONDIES  2011
  

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I.4 Epidémiologie

I.4.1 Epidémiologie moléculaire

Le séquençage du génome du VFVR a permis de classer les souches en trois lignées ou « topo types ». Ces trois lignées recoupent à peu près la répartition géographique :

§ la, la lignée d'Afrique Centrale et de l'Est,

§ lb, la lignée d'Afrique de l'Ouest,

§ ll, la lignée égyptienne.

Les souches virales des épidémies égyptiennes de 1977 et 1993 sont proches, ce qui suggère que la FVR se maintient sous forme endémique en Egypte (LOPEZ et al., 1995).

Les souches de l'Afrique Centrale et de l'Est restent apparentées à travers le temps, ce qui montre une grande stabilité de souche en un même lieu, malgré le passage de cycles endémiques en cycles épidémiques.

La mise en évidence de souches appartenant à un groupe donné dans une zone géographique où prédomine un autre groupe prouve une certaine circulation des souches selon deux mécanismes possibles :la circulation en forêt tropicale humide par un hypothétique cycle selvatique. La mise en évidence du virus chez des moustiques selvatiques, des singes et desrongeurs est un argument indéniable.

Les migrations ou le mouvement des animaux ou vecteurs infectés comme cela a été établi chez certaines souches de Brucella.Alors que la réponse à la probabilité d'avoir lieu, une certaine souche issue de la recombinaison de segments L, M et S de souches de groupes différents dans la nature, reste inconnue (LOPEZ et al., op. cit.).

I.4.2 Epidémiologie descriptive

Quand les conditions climatiques en Afrique sont favorables, la FVR évolue sous forme enzootique (on n'en trouver aucune trace) entrecoupée de temps à autre par des flambées épizootiques (avortements et mortalité).Introduite pour la première fois, elle sévit sous forme de foyers localisés.Dans certains cas, après un premier cycle d'amplification animale, elle peut atteindre la population humaine et peut se révéler mortelle.

La FVR est azootique en Afrique sub-saharienne et à Madagascar et elle est périodiquement signalée en Egypte (SWANEPOEL et al., 1994 ; OMS, 2006-2007).

Pour que les épidémies se produisent, trois facteurs doivent être présents :

§ la préexistence ou l'introduction du virus dans la zone ;

§ la présence d'importantes populations de ruminants vulnérables et,

§ des conditions climatiques ou environnementales favorisant un développement massif de la population de moustiques vecteurs.

I.4.3 Epidémiologie analytique

I.4.3.1 Modes de transmission

La FVR connaît deux modes de transmission :

§ la transmission vectorielle

§ la transmission directe

a. Transmission vectorielle

Le virus peut être transmis par des piqûres de nombreuses espèces de moustiques appartenant aux genres Aedes, Anopheles,Culex, Eretmapodites et Mansonia, tous vecteurs biologiques compétents de la maladie (Fig. I.4). Les moustiques du genre Aedes sont les hôtes réservoirs du virus (Fig. I.4A).

( http://www.oie.int/fr/maladies/fiches/f_a080.htm).

Les moustiques du genre Culex jouent un rôle important dans l'amplification virale et la contamination humaine, mais la transmission verticale n'est pas possible. Ceux du genre Aedes assureraient aussi la survie du virus d'une saison humide à l'autre par le biais d'une transmission verticale (FONTENILLE et al., 1995 et 1998; DIALLO, 2000).

Les animaux sont contagieux pendant leur période virémique, qui peut être brève (6 à 18 heures) ou persister jusqu'à six à huit jours.

Les moustiques infectés peuvent être transportés sur de longues distances par des vents ou des courants d'air de basse altitude, ce qui peut conduire à une propagation rapide du virus de région à région ou même internationalement.

( http://www.fao.org/docrep/006/y4140f/y4140f04.htm#bm04.4).

b. Transmission directe (aux humains essentiellement)

La maladie se transmet aux personnes manipulant des animaux infectés et de la viande contaminée.

( http://www.oie.int/fr/maladies/fiches/f_a080.htm).

En effet, les humains peuvent être infectés par des piqûres de moustique (le plus souvent des Aedes)mais, dans la grande majorité des cas, l'infection se produit chez l'homme à la suite d'un contact direct ou indirect avec du sang ou des organes d'animaux contaminés.

Le virus peut se transmettre lors de la manipulation des tissus animaux au cours de l'abattage ou de la découpe, pendant les mises bas et les interventions vétérinaires ou lors de l'élimination des carcasses ou des foetus. Certains groupes professionnels, comme les éleveurs, les agriculteurs, les employés des abattoirs et les vétérinaires, sont donc les plus exposés au risque d'infection.

Le virus pénètre chez l'homme par inoculation, en cas de blessure avec un couteau souillé ou de lésion cutanée, par exemple, ou par inhalation des aérosols produits au cours de l'abattage des animaux infectés. Ce dernier mode de transmission a aussi abouti à la contamination de personnes travaillant dans des laboratoires. Il semble bien que l'homme puisse également être contaminé en ingérant du lait cru ou non pasteurisé provenant d'animaux infectés. Des infections humaines ont été également à la suite de piqûres de moustiques, le plus souvent des Aedes (Fig. I.4A). De même, les mouches hématophages,se nourrissant de sang, peuvent également transmettre le virus de la FVR.

c. Vecteurs

251671040

251664896

251665920

251663872AB

CD

Fig. I.3 : Moustique, Hôte intermédiaire et vecteur du virus, Bunyavirus, agent de la fièvre de la Vallée de Rift.

Aedes (A), Anopheles (B) , Culex (C), et Mansonia (D).

http://www3.ac-nancy-metz.fr/ien-bar/IMG/Image/momes69/insolites/le-moustique-38040.jpg et LUAMBA, 2008.

FONTENILLE et al. (1995) signale que :

§ les moustiques sont de bons vecteurs biologiques.

§ le moustique Aedes lineatopinnis sert de réservoir viral.

§ en Amérique du Nord, les moustiques du genre Aedes, Culex et Anophelessont des vecteurs du virus.

§ les vecteurs mécaniques, comme les moucherons et les mouches piqueuses, jouent un rôle important durant les épidémies d'envergure.

d. Réservoirs

Le VFVR peut passer la saison sèche dans les oeufs en dormance de certaines espèces d'Aedes. Ces moustiques seraient un véritable réservoir de la maladie, mais la preuve expérimentale reste nécessaire pour confirmer cette affirmation. Avec suffisamment de pluies, les moustiques infectés se développent et infectent des ruminants (FONTENILLE et al., 1995 et 1998).

Certaines études au Sénégal ont démontré la présence des anticorps chez certaines espèces des rongeurs. Les épizooties de FVR ont une cyclicité associée à des changements bioclimatiques favorisant la pullulation des vecteurs et sont suivies d'une période d'immunité chez le bétail qui le protège de la réinfection. Il est possible que pendant ces périodes, certaines espèces animales dont les rongeurs jouent le rôle d'hôtes amplificateurs et de maintien de l'infection. Cependant, la virémie est plus courte chez les rongeurs que chez les ruminants. Les singes d'Afrique, les porcs et les carnivores domestiques présentent une virémie passagère avec séroconversion et sont considérés comme des culs-de-sac épidémiologiques (FONTENILLE et al., 1998 ; DIALLO et al., 2000).

Selon FONTENILLE et al. (op. cit.), les sources virales demeurent donc :

§ Pour les animaux, les espèces sauvages (ruminants sauvages, buffles, antilopes, gnous, etc.), domestiques (bovins, ovins, caprins, dromadaires, différents rongeurs) et les vecteurs (moustiques : Aedes, Anopheles, Culex, et Mansonia).

§ Pour l'homme : écoulement nasal, sang, sécrétions vaginales après avortement chez l'animal, moustiques et viande contaminée. Eventuellement aérosols et lait cru infectieux (Fig. I.4).

(http://www.fao.org/docrep/006/y4140f/y4140f04.htm#bm04.4)

Fig. I.4 : Cycle de transmission de la Fièvre de la Vallée de Rift.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand