Conclusion
Entreprendre une étude scientifique sur l'ossature des
programmes d'alphabétisation et d'éducation des adultes au
Bénin nous parait comme un travail ambitieux. En ce qui nous concerne,
nous avions pu entamer une radioscopie de l'apport ou du rôle
fondamentale que doit jouer l'alphabétisation dans le
développement de la santé communautaire.
Au terme de nos analyses, nous retenons que les
différentes facettes du processus du développement ne peuvent
être véritablement mise en exergue sans l'apport substantiel de
l'alphabétisation avec en point de mire la question de la santé
communautaire.
Malheureusement le contenu des programmes de
l'alphabétisation et d'éducation des adultes n'a pas encore bien
appréhendé l'utilité de la santé communautaire. Si
les objectifs semblent être bien définis, il n'en demeure pas
moins pour la méthodologie utilisée au cours des
différentes étapes. Le véritable problème dont la
résolution est sine qua non à une participation efficace de
l'alphabétisation pour une amélioration des questions de
santé communautaire est belle et bien la carence du contenu du
programme en matière de santé et dans bien d'autre domaines.
Notre hypothèse de recherche se trouve ainsi
vérifiée. De la même manière, les méthodes
à utiliser pour la transmission de ces savoirs doivent répondre
aux normes et exigences pédagogique prédéfinies par les
différents acteurs intervenant dans le sous-secteur. C'est pourquoi
l'alphabétisation, pour la promotion sociale, économique et
culturelle, doit cesser d'être une pratique andragogique destinée
aux seuls illettrés des communautés à la base dans nos
hameaux, mais plutôt une passerelle de sortie de l'ignorance et de
garantie d'autonomie afin d'assurer la cohésion et l'évolution au
sein de la communauté et élargir l'environnement
lettré.
Le présent travail s'est donné pour but de
relever les insuffisances de l'alphabétisation fonctionnelle au
Bénin et de suggérer des actions concrètes aux
décideurs et aux dispensateurs de programmes de façon qu'ils
élargissent et améliorent leur travail et répondent ainsi
aux besoins d'apprentissage de ceux qui en sont exclus. Il ne cherche pas
à défendre ni à diffuser sans réserves cette notion
fonctionnelle en tant que panacée au problème sanitaires de la
communauté. Il entend inciter tous les acteurs concernés à
réfléchir sur leurs principes directeurs et leurs pratiques
particulières afin de donner à leurs services une orientation
plus efficace et d'en améliorer la qualité. En ce sens, il faut
réfléchir sur la fonctionnalité de
l'alphabétisation non seulement en termes d'offre mais aussi de demande.
Pour les planificateurs et les dispensateurs de l'alphabétisation,
l'offre, devra rendre compte d'une alphabétisation plurielle parce que
des individus différents ont des besoins d'alphabétisation
différents. Cela est vrai aussi du côté de la demande : les
besoins des bénéficiaires et l'utilisation qu'ils font des acquis
apportés par l'alphabétisation changent selon l'époque et
le lieu. Les décideurs devront par conséquent relever le
défi d'une approche plus localisée et spécifique sur le
terrain. La décentralisation du pouvoir de décision et des
ressources techniques et matérielles afin de créer une
société propice à l'alphabétisation dans des lieux
précis en sera la clé.
Mais pour y parvenir, il faut la conception bien explicite des
programmes de cours sur les questions de santé renforcée par des
documents didactiques qui seront édités à cet effet.
Ainsi, ceux qui n'ont pas suivi le processus formel d'éducation et qui
représentent plus de la majorité de notre population pourra
acquérir de comportements nouveaux nécessaires à
l'amélioration de leur santé, ce qui leur permettra de sortir de
l'ignorance et de pouvoir participer au développement de leur
communauté et par conséquence au développement de la
nation par le biais de l'alphabétisation et de l'éducation des
adultes.
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