SOMMAIRE
DEDICACE.....................................................................................
|
iii
|
REMERCIEMENTS...........................................................................
|
iv
|
DEFINITION DES SIGLES
..................................................................
|
V
|
INTRODUCTION..............................................................................
|
4
|
|
|
CHAPITRE 1 :
GENERALITES:..........................................................
|
7
|
CHAPITRE 2 : ALPHABETISATION : OBJECTIFS DU PROGRAMME,
PRINCIPES ET
IMPLICATIONS............................................................
|
18
|
CHAPITRE 3: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
....................................................................................................................
|
33
|
|
CONCLUSION.................................................................................
|
57
|
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES:..........................................................
|
59
|
ANNEXE:.........................................................................................
|
62
|
TABLE DE
MATIERES:......................................................................
|
67
|
A
Mon père, Antoine ALAVO,
Ma mère, Anne-Marie ALAVO née ALOE
AVAHOUNDO.
REMERCIEMENTS
J'exprime mes
sincères et profondes gratitudes à l'endroit de mon maître
de mémoire, le Docteur Julien Koffi GBAGUIDI qui, sans protocole et
complaisance aucune a accepté de diriger ce travail. Ses motivations,
conseils, apports et orientations m'ont permis de donner vie à cette
recherche.
Aux chefs et à tous
les enseignants du Département des Sciences du Langage et de la
Communication de l'Université d'Abomey-calavi, je dis un grand merci
pour la formation combien noble qu'ils m'ont donnée durant mes
années d'étude.
Une reconnaissance
particulière aux Professeurs Toussaint Yaovi TCHITCHI et Michel
AHOHOUNPANZONqui sans cesse me stimulent par leurs précieux conseils
à l'endurance et à la détermination pour un travail
toujours meilleur.
A vous les acteurs de la
chaîne d'alphabétisation en l'occurrence le chef service programme
et évaluation de la DAEA, les responsables en charge de
l'alphabétisation de l'ONG ALDIPE, CBDIBA ; au coordonnateur de
l'alphabétisation de la commune de Za-kpota ; aux maîtres
alphabétiseurs qui m'avez facilité la tâche lors de mes
enquêtes de terrain ; à M. Jules M. AVAHOUNDO, conseiller
communal à Bohicon, au couple Edgard HOUEHA, et à tous mes
frères et soeursCasius, Prisca et Rustique ALAVO.
A vous mes amis, Ange
DJRANKOU, Rock TCHIBOZO, Anatole N'DJONIFA, Euldyce et Toussainte TOSSOU et aux
camarades, je dis un grand merci pour votre fidélité et votre
amitié chaque jour renouvelées. Puisse Dieu vous combler de
désirs, besoins et attentes qui sont les vôtres.
Sur toutes et tous
j'implore la grâce et la bénédiction de Dieu.
DEFINITION DES SIGLES
ALDIPE : Agence pour la Lutte
pour le Développement Intégré pour
l'Environnement
CBDIBA : Centre Béninois pour le
Développement des Initiatives à
La Base
CDAEA : Centre Départemental
d'Alphabétisation et d'Education
des Adultes
CEBELAE : Centre Béninois
des Langues Etrangères
CONFINTEA : Conférence
Internationale sur l'Education des Adultes
CPS : Centre de Promotion Sociale
DEPOLINA : Déclaration de la
politique Nationale de
l'Alphabétisation et d'Education des Adultes
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
INALA: Institut National de
Linguistique Appliquée(ex
CENALA)
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
INFRE : Institut National pour la
Formation et la Recherche en
Education
IRSP : Institut Régional de
Santé Publique
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
PADSA : Projet d'Appui au
Développement du Secteur Agricole
PDE : Projet de
Développement de l'Elevage
PNUD : Programme des NationsUnies pour le
Développement
PTF : Partenaire
Technique et Financier
RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
UNESCO : Organisation des Nations-Unies pour
l'Education, la
Science et la Culture
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la
Population
INTRODUCTION
Le problème de développement dans les pays du
tiers monde constitue une équation à plusieurs inconnues que les
différentes politiques qui se sont succédées depuis la
fin de la seconde guerre mondiale en collaboration avec la communauté
internationale ne sont pas parvenues à résoudre. Il s'est
avéré après des études que tout processus de
développement se doit d'être intégré avec une
exigence conséquente à une participation active de la
communauté à la base. Mais il n'est pas évident que cette
dernière y participe sans une facilité communicative qui passe
inéluctablement par l'éducation et l'alphabétisation dans
un pays multilingue comme le Bénin.
Ainsi le Bénin à travers un cadre
législatif, politique et administratif ; la loi fondamentale de
1990 et les textes de loi pris au cours de la période de
référence (1997-2007) réaffirme son devoir de garantir
à tous ses citoyens le droit à l'éducation dans la
perspective d'éradiquer l'analphabétisme. Mieux, la DEPOLINA
adoptée en 2001 a annoncé une scission avec le caractère
superficiel instrumental de l'alphabétisation (accès à
l'écrit) et s'est inscrite dans une vision holistique de
l'éducation des adultes axée sur les activités de
développement.
La loi N° 2003-11 du 11
novembre 2003 portant orientation de L'Education nationale en République
du Bénin stipule en son article 8 : « L'enseignement est
dispensé principalement en français, en anglais et en langues
nationales ».
« Les langues
nationales sont utilisées d'abord comme matière et ensuite comme
véhicule de savoir dans le système éducatif. En
conséquence, l'Etat doit promouvoir les recherches en vue de
l'élaboration des instruments pédagogiques pour l'enseignement
des langues nationales aux niveaux maternel, primaire, secondaire et
supérieur »1(*). A
cette disposition s'ajouteront d'autres directement liées à
l'alphabétisation et à l'éducation des adultes toujours
dans la quête de la réduction de la pauvreté via la prise
de conscience des populations.
Le Bénin à travers ses nombreux programmes de
développement tels que le scénario des études nationales
de perspectives à long terme (Alafia 2025), le Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DRSP) des Nations
Unies
et les différents rapports sur le développement
humain du PNUD, a démontré le rôle combien important de
l'alphabétisation dans le processus de développement.
Il est donc clair que le maintien d'un taux
d'analphabétisme élevé rend difficile la résolution
de l'équation de la réduction de la pauvreté et constitue
un bouchon pour le développement que Gaston Bachelard qualifierait
d'obstacle épistémologique. Ainsi, la lutte contre
l'analphabétisme est indispensable à tout renforcement de
potentiel productif des populations marginalisées.
Le taux d'analphabétisme de la population est de 781
millions d'adultes et environ 250 millions de jeunes dans le monde2(*). Toutefois ce taux
s'avère préoccupant dans les milieux ruraux où
l'accès à l'instruction est un luxe. L'analphabétisme de
la population rurale est sans nul doute une discrimination pour cette couche et
un contre poids pour le processus de développement. Le problème
de la santé communautaire qui est une boussole des populations à
leur contribution au développement reste encore mal
appréhendée dans les programmes développés au cours
des campagnes d'alphabétisation. Aussi, l'alphabétisation en
milieu rural se limite-t-elle uniquement au savoir lire et écrire voire
calculer en langue nationale ; accordant par conséquent une infirme
partie du temps imparti au programme à l'alphabétisation
fonctionnelle. De ce fait, on ne saurait imaginer leur participation sans leur
assurer un minimum de savoir, savoir-faire et savoir-être en
matière de santé. L'alphabétisation et l'éducation
des adultes doivent être plus fonctionnelles pour contribuer à
l'amélioration de la santé communautaire des populations qui y
prennent part en ce siècle où de terribles
épidémies font ravage surtout dans les milieux
défavorisés où les principes élémentaires
d'hygiène sont méconnus et où le taux de croissance
démographique reste élevé.
Par l'entremise de cette recherche, nous essayerons de poser
un point d'honneur sur le rôle inhérent de
l'alphabétisation dans le processus du développement dans la
perspective de réduire le déficit de connaissance de la
population rurale en matière de santé concomitamment avec les
autres domaines qui sont aussi non moins importants et qui constituent tout de
même des besoins de la population.
A cet effet, trois piliers sous-tendent notre recherche.
D'abord nous aborderons la problématique de la recherche pour poser la
toile de fond de cette étude à travers un cadre théorique,
la clarification des concepts et la méthodologie de la recherche.
Ensuite, nous présenterons les différentes implications de
l'alphabétisation et son importance dans le développement. Enfin
et bien avant de formuler des recommandations objectives en vue
d'améliorer ce qui est proposé jusqu'à présent,
nous présenterons les résultats de nos recherches avec à
l'appui, une analyse et un commentaire subséquent.
Justification du choix du thème
Trois raisons majeures ont motivé le choix de ce
thème ; à savoir:
v la question de l'alphabétisation et de
l'éducation des adultes est assez complexe et seul l'aspect traditionnel
est mieux pris en compte. Nous avons l'envie de mettre l'accent sur des
domaines non encore explorés tels que l'éducation à la
santé communautaire dans un pays comme le Bénin
où le nombre de médecin pour 1000 habitants est estimé
à 0,6 en 2008;
v les programmes développés actuellement en
matière d'alphabétisation et d'éducation des adultes
devraient prendre en compte de façon très explicite la question
de la santé communautaire des populations. Ceci pourrait faciliter leur
participation aux autres aspects de la réduction de la pauvreté
dans notre pays ;
v le désir d'attirer l'attention des autorités
et autres acteurs de ce domaine sur le fait que le milieu rural reste et
demeure un centre névralgique qui pourrait inhiber les efforts
déployés dans les milieux urbains contre l'analphabétisme
des populations.
CHAPITRE 1 : GENERALITES
1.1-Problématique
« Eradiquer l'analphabétisme
représente un défi pour tous les pays et chaque gouvernement doit
donc agir en investissant dans l'éducation de sa
population »3(*),
déclarait Laura BUSH, Ambassadrice honoraire de l'UNESCO pour la DNUA,
le 22 septembre 2009, lors du lancement d'un nouveau fonds pour la promotion de
l'alphabétisation dans le monde. C'est dans cette perspective que le
problème de l'éducation des populations, une solution pour lutter
contre l'analphabétisme tient une place dans le choix de notre sujet.
Cependant, le taux d'analphabétisme en Afrique reste le
plus élevé au monde. Ainsi en 2002, les femmes
analphabètes faisaient 60,4% de la population de l'Afrique subsaharienne
et 84,4% de la population du Bénin selon l'UNESCO-AFRIQUE. On
dénombre au Bénin 9.983.884 habitants résidents des
deux sexes dont 5 115 704 personnes de sexe féminin soit
51,2% de la population totale. Ce qui correspond à un rapport de
masculinité de 95,3 hommes pour 100 femmes4(*). Le taux d'analphabétisme reste
élevé ; le recensement de la population révèle
que le taux d'analphabétisme des personnes âgées de 15 ans
et plus est de 67,4 % dont 78,1 % chez les femmes sur un taux global
évalué à 42% en 20105(*). Les femmes âgées de 15-49 ans sont
incapables de lire et écrire ; ce qui rend difficile l'accès
à des informations de tous ordres pour une amélioration de la
productivité, de la santé, etc.
Conscient de l'importance de l'alphabétisation et de
l'éducation des adultes dans le processus de développement,
HAZOUME (1993), soutient qu'une bonne politique linguistique d'un pays est le
socle de son développement. Selon le rapport du PNUD sur le
Développement Humain au Bénin en 2011, seules 33,6% des femmes
âgées de 15 ans et plus ont été
alphabétisées6(*). La participation active des populations au processus
de développement du Bénin et l'amélioration des conditions
de vie surtout dans le domaine de la santé passent
inéluctablement par le tandem alphabétisation/éducation
des femmes aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Le contenu des
programmes d'alphabétisation et d'éducation des adultes au
Bénin, permet essentiellement l'apprentissage de la lecture, de
l'écriture, du calcul, etc. dans une langue nationale. Les
bénéficiaires de ces programmes peuvent désormais lire,
écrire et calculer dans leur langue; ce qui leur donne des aptitudes
pour mieux contrôler entre autres la gestion de leurs activités
génératrices de revenus et la production agricole. Ces programmes
avaient commencé sous forme de campagnes de masse, mais aujourd'hui ont
pris l'allure d'interventions qui correspondent à des
nécessités spécifiques.
Face à la nécessité de
l'amélioration des différents programmes
d'alphabétisation, en terme de création du cadre institutionnel
et de gestion des questions d'alphabétisation et d'éducation des
adultes ,on a noté l'avènement en novembre 2007 du
Ministère de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues
Nationales(MAPLN) qui a pour mission : la conception, la mise
en oeuvre, le suivi et l'évaluation de la politique
générale de l'Etat en matière d'alphabétisation, de
promotion des langues nationales, qui a malheureusement disparu au profit de la
Direction Nationale de l'Alphabétisation et de l'Education des Adultes
(DNAEA) sous tutelle du Ministère de la Culture, de l'Artisanat et du
Tourisme (MCAT). Dans chaque département, on retrouve le Centre
Départemental d'Alphabétisation et d'Education des Adultes
(CDAEA) avec des démembrements dans les communes, enfin le Conseil
National d'Alphabétisation et d'Education des Adultes (CNAEA), qui
regroupe toutes les institutions et les acteurs du domaine. Chacun de ces
organes a des attributions et exécute ses activités selon les
prévisions. Les résultats obtenus par exemple de 1997 à
2007 montrent un total de 40.000 inscrits pour être
alphabétisés, avec 30.000 effectivement
alphabétisés soit un taux de 30% d'échec7(*); taux élevé par
rapport à la population analphabète mais qui reste tout de
même encourageant. L'UNESCO a alors jugé pertinente l'approche du
Bénin qui est devenue un modèle exporté vers Burkina-Faso,
le Burundi, le Congo, la Guinée, le Niger.
Par ailleurs, que peut valoir une alphabétisation en
langue nationale quand la langue officielle qu'est le français est
utilisée dans les moyens de communication, le transport, le commerce,
les formalités postales et bancaires, l'administration, et que
l'acquisition de cet outil est le seul critère valable pour une
promotion sociale? Mieux il n'existe pas encore une approche à la
santé de la reproduction et à l'éducation d'une
parenté responsable dans la politique nationale d'alphabétisation
et d'éducation des adultes au Bénin. Pourtant, dans le domaine de
la santé, la maîtrise des questions des IST/MST, de la
santé maternelle et infantile reste un défi majeur pour la
population rurale. Bien qu'alphabétisées, elles n'arrivent pas
à bien respecter la médication, les rendez-vous de vaccination,
l'hygiène alimentaire, hydrique et l'assainissement du cadre de vie.
Ceci pose alors le problème des objectifs et du contenu des programmes
d'éducation des adultes. Il faudrait aussi penser aux méthodes et
techniques utilisées dans le cadre de cette transmission de savoir.
Ainsi la question principale que nous dégageons est de
savoir si les programmes d'alphabétisation et d'éducation des
adultes prennent en compte tous les besoins sociaux et surtout sanitaires des
populations. Les programmes d'alphabétisation ainsi conçus
aujourd'hui permettent-ils d'aller au-delà des connaissances et
d'induire des nouveaux réflexes dans le domaine de la santé
surtout en milieu rural comme celui de Za-Kpota ?
La présente problématique menée nous
permettra d'examiner le contenu des programmes d'alphabétisation en
matière de la santé et d'identifier les méthodes
utilisées afin d'envisager des perspectives pour leur
amélioration.
1.2-Hypothèses de la
recherche
Nous postulons que :
· Les objectifs, des programmes d'alphabétisation
ne sont pas bien définis.
· Les contenus des programmes d'alphabétisation et
d'éducation des adultes sont insuffisants pour l'acquisition des
connaissances, aptitudes et pratiques nécessaires à
l'amélioration de la santé communautaire.
· Les stratégies pédagogiques
d'alphabétisation fonctionnelle comme dans le domaine de la santé
ne sont pas adéquates.
1.2.1-Objectif général
Le travail que nous présentons a pour objectif
général d'examiner les programmes d'alphabétisation et
d'éducation des adultes en occurrence au plan sanitaire en milieu
rural.
1.2.2-Objectifs spécifiques
Le processus d'alphabétisation au Bénin semble
être réduit au simple fait de savoir lire et écrire dans
une langue nationale sans aucune intégration explicite des savoir-faire,
savoir-être et savoir vivre afin de permettre aux néo
alphabètes de participer pleinement au développement de sa
communauté.
Il s'agira pour plus lus spécifiquement de :
· Analyser les objectifs et le contenu des programmes
d'alphabétisation/éducation des adultes au Bénin;
· Répertorier les insuffisances sur la base des
besoins sanitaires de la population rurale;
· Proposer un contenu de connaissances à enseigner
et les stratégies pédagogiques de son enseignement suivi de
quelques recommandations d'ordre général au secteur de
l'alphabétisation.
Cependant, si «les faits sont les seuls objets dignes
d'intérêt et d'attention pour la connaissance scientifique [...],
aucun n'existe indépendamment du cadre théorique qui permettent
de les interpréter et qui ont souvent conduit à leur
découverte »8(*)
1.3- Cadre d'étude et méthodologie
1.3.1-Présentation sommaire de la commune de
Za-kpota
L'une des neuf (9) communes du département du Zou, la
commune de Za-Kpota est limitée au Nord-Ouest par la commune de Djidja,
au Nord-est par la commune de Zagnanando, au Sud-ouest par la commune de
Bohicon, à l'Est par la commune de Covè et au Sud-est par la
commune de Zogbodomey.
Le choix de ce milieu d'étude ne s'est pas fait au
hasard. En effet il s'explique par le fait que Za-kpota est la dernière
du zou en matière d'alphabétisation où l'on note
également un manque criard de dispensaire et où les maladies
sévissent par faute de connaissances. Les principales ethnies qu'on y
retrouve sont Fon (majoritaire), Mahi, Yoruba et Dendi. On y dénombre
par ailleurs plusieurs groupes religieux tels que : Animisme (75,4%),
Catholicisme (7 ,7%), Musulman (0,5%), Protestantisme (1,1%), Autre
(15,3%)9(*).
1.3.2-Méthodologie
Notre démarche méthodologique a exigé de
nous une immersion complète dans la commune de Za-kpota, où nous
nous sommes soumis à des entretiens avec les autorités
départementales et communales de l'alphabétisation, des
animateurs ou maîtres alphabétiseurs et des apprenants. Par
ailleurs ladite démarche évaluera aussi l'opinion des ONG
intervenant dans le domaine de l'alphabétisation sur l'approche de
développement de l'alphabétisation en rapport avec la
santé communautaire et surtout dans la conception des programmes.
Ainsi, nous avions interrogé des personnes qui ont
répondu favorablement à nos questions en faisant des choix entre
des réponses déjà formulées à l'avance selon
le modèle de question à choix multiple (qcm) et des questions
ouvertes accordant la latitude aux personnes interrogées de
répondre comme elles auraient souhaité.L'alphabétisation
dans le processus de développement de la santé communautaire en
milieu rural.
Par ailleurs, nos recherches documentaires nous ont
donné l'occasion de collecter d'importantes informations qui peuvent
être qualifiées de données théoriques de base qui
s'est effectuée à IFADEM, CEBELAE, INALA, centre de
documentation de le FLASH, à la DAEA , ses structures
décentralisées et sur l'INTERNET.
Il est important de souligner que la documentation à
fait une présentation sommaire du rôle et de l'impact de
l'alphabétisation sur le développement des différents
domaines de la vie en l'occurrence celui de la santé.
Voilà pourquoi nous nous évertuerons à
proposer des pistes dans le but de l'amélioration des programmes de
l'alphabétisation afin de lui conférer un nouveau statut qui lui
permettra de participer réellement au développement des
communautés surtout dans le domaine de la santé en milieu rural
où les pandémies et épidémies font des ravages.
1.4-Revue de littérature
Le domaine de l'alphabétisation revêt d'une
importance indéniable dans tout processus du développement.
L'alphabétisation et l'éducation des adultes constituent donc le
baromètre du progrès. Bon nombre des auteurs que nous avons
cités ont traité la question de l'alphabétisation et du
développement sous un angle réduit. Par contre d'autres ont
focalisé leur attention sur l'amélioration des conditions des
femmes. La question spécifique de la relation entre
alphabétisation et développement de la santé communautaire
n'a pas été explicitement étudiée dans les
documents que nous avons consultés.
o Conception et but du programme
-Dans le rapport de la CONFINTEA VI tenue en 2009 au
Brésil, l'UNESCO précise que dans les débats sur les
programmes d'alphabétisation pour adultes, il est nécessaire de
clarifier si l'objet est de transférer des compétences
techniques, c'est-à-dire la capacité de coder et de
décoder la relation entre signe et son, ou d'aborder des notions plus
profondes sur la personnalité, l'identité et la nature du
savoir10(*).
L'éducation des adultes à l'adresse des adultes, à savoir
les programmes d'alphabétisation, stage de compétence pratique ou
projets de participation communautaire, peut jouer un rôle important pour
rendre les populations conscientes des nombreuses formes de préjudices
qu'elles subissent, en les informant de leurs droits et en les encourageant
à se prendre en charge véritablement. L'éducation des
adultes ne poursuit pas le seul objectif de transmettre des compétences,
mais aussi de permettre aux peuples d'utiliser leurs compétences pour
mieux trouver de solutions à leurs besoins de subsistance. Lors de la
conception des programmes éducatifs, il est nécessaire de mettre
l'accent sur la méthodologie active et sur l'environnement offert.
-C'est dans cette perspective que BERNARDO B (1999)11(*) affirmait que l'objectif des
programmes d'alphabétisation devrait être l'intégration
progressive de la pratique de la lecture et de l'écriture dans le plus
grand nombre d'activités communautaires possibles. Ceci devra induire
des changements dans les habitudes des membres de la communauté
alphabètes ou non. En outre, l'évolution d'une communauté
par l'intégration d'un plus grand nombre de pratiques fondées sur
l'écrit transforme la façon dont les membres conçoivent
leur vie par l'intermédiaire de ces pratiques. Enfin pour
concrétiser les effets de l'alphabétisation en ce qui concerne la
façon dont les individus considèrent leur vie, il ne suffit plus
d'alphabétiser les individus, il faut alphabétiser les
communautés.
-C'est pourquoi, HAMADACHE A. et MARTIN D. (1988)12(*), dans leurs analyses sur les
contenus des programmes d'alphabétisation, dénonçaient le
fait que les contenus des activités de post-alphabétisation,
dernière étape du processus d'alphabétisation, sont
souvent envisagés presque exclusivement sous la forme de matériel
imprimé, bien connu sous le nom de « matériels de
lecture pour adultes néo-alphabètes». Au regard des
stratégies mises en oeuvre, il est à constater qu'elles visent
entre autres la nécessité d'une participation des
intéressés à la définition et à la mise en
pratique des éléments de la stratégie, l'importance des
motivations des publics concernés à s'engager dans ce processus
d'auto-éducation, la nécessité d'une diversification des
activités et des institutions de post-alphabétisation
adaptées aux besoins des publics spécifiques ; l'adulte doit
trouver les moyens de répondre à ces problèmes sociaux.
-Touchée dans son estime personnelle, la DAEA à
travers le plan de vulgarisation de la DEPOLINA montre que l'objectif
général de la politique est l'élimination progressive et
durable de l'analphabétisme. Ainsi, les objectifs spécifiques y
afférents sont entre autres : réduire de 68% à 50% au
moins le taux d'analphabétisme à l'horizon 2010 ; favoriser
l'émergence d'un environnement lettré ; réduire de
50% l'analphabétisme des femmes ; intensifier la recherche
linguistique appliquée sur les langues nationales en rapport avec les
exigences de la nouvelle Politique Nationale d'Alphabétisation et
d'Education des Adultes. La DEPOLINA prévoit au nombre de ces
stratégies l'adéquation entre offres différenciées
et demandes diversifiées. Elle concerne la diversité et la
multiplicité des demandes/besoins de formation dans le domaine de
l'alphabétisation et de l'éducation des adultes qui
reflètent très souvent les réalités
socio-économique et culturelle spécifiques. Dans ce cas, l'Etat
et les autres acteurs en tenant compte des spécificités
élaborent des offres qui permettent aux populations de faire de
l'alphabétisation un outil d'accompagnement et de renforcement dont les
acquis sont réinvestis dans leurs activités sociales,
culturelles, économiques et politiques. Par ailleurs, les programmes
doivent répondre aux besoins spécifiques des groupes qui
demandent l'alphabétisation et l'éducation pour leur
épanouissement. A chaque situation spécifique, on
élaborera un programme spécifique.
o Exécution du programme
- AFRIK T. (1993) 13(*) montrait que de nouvelles idées sur
l'alphabétisation ont été avancées dans les
années 70 par Paulo Freire qui affirmait que l'alphabétisation
« fait partie du processus grâce auquel les personnes
alphabétisées prennent conscience de leur situation personnelle
(conscientisation) et s'instruisent afin de l'améliorer ».
Selon Freire, l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul
sont une étape vers la réalisation des droits politiques,
économiques et culturels de l'homme. Il doit permettre aux
néo-alphabètes de jouer un rôle dans les efforts visant
à transformer leur univers en un endroit où il fera bon vivre. A
cet effet, l'alphabétisation moderne se réfère à
l'utilisation pratique, dans la vie de tous les jours, de l'aptitude à
lire, écrire et compter. Même si les analphabètes peuvent
apprendre l'hygiène ou le commerce par des explications orales et des
démonstrations, il n'en demeure pas moins que les connaissances à
enregistrer sont trop nombreuses pour que leur esprit les retienne. En d'autres
termes, un important capital de connaissance se perd du fait des oublis. En
conséquence, il convient de recueillir ces informations dans des manuels
auxquels il sera possible de se référer en cas de
nécessité. L'alphabétisation permet à l'individu ou
à une société de passer d'une culture d'oralité
à une culture d'écriture. Car l'analphabétisme ne
s'applique pas uniquement à l'incapacité de lire, d'écrire
et de calculer. Il s'agit aussi d'une sorte de discrimination et de handicap
(les analphabètes étant abusés ou se considérant
comme des aveugles). L'analphabétisme est «une culture de la
pauvreté» et, de plus, la pauvreté représente plus
qu'une simple pénurie de biens et services, de nourriture, de
vêtements et de logement, elle est également associée
à une «pénurie de compétences».
-Dans la même optique, MEYER B14(*), entrevoyait que la
signification accordée à l'alphabétisation dans la
rhétorique officielle n'est qu'apparente car la négligence du
secteur saute aux yeux. Ceci est également valable pour le secteur de la
formation des adultes en général. Pour la lutte contre
l'analphabétisme, il ne peut seulement s'agir d'apprendre une technique
de lecture et d'écriture, il faut apprendre en même temps une
nouvelle mentalité qui se pose des questions sur les structures
hiérarchiques. Dans l'esprit de Paulo FREIRE, il s'agit d'une question
relative à l'apprentissage d'une lecture critique du monde. Pour les
femmes, cela signifie la rupture avec une culture monologue dans laquelle
s'exprime un ordre de société défini par les hommes.
-ABALOT E. J. (2002)15(*) dans sa tentative d'établir la dialectique
entre alphabétisation et développement montre qu'au-delà
des objectifs traditionnels de l'alphabétisation que sont la lecture,
l'écriture et le calcul, elle se doit d'être perçue comme
faisant partie intégrante d'une éducation globale au
développement. Ainsi, lorsque l'alphabétisation devient
fonctionnelle, elle représente le mécanisme de base, le levier
fondamental pour la maîtrise des innovations technologiques ;
l'utilisation optimale des ressources financières et enfin une gestion
optimale du capital humain, de la faune et de la flore. A cet effet,
l'alphabétisation qui se trouve à la fois en amont et en aval de
toutes actions éducatives et du développement doit évoluer
de pair et être en interaction constante avec les changements sociaux
opérés dans notre monde contemporain. En effet, un investissement
dans l'éducation des adultes en général et plus
particulièrement dans celle des femmes est directement rentable sur les
plans de soins de santé primaire, d'habitat, de nutrition et
réduction de la pauvreté humaine et monétaire.
o Actions pour l'amélioration de la
santé
-Pour MBOW P., dans son article
« Analphabétisme, pauvreté des femmes : cas du
Sénégal »16(*), l'alphabétisation trouve sa raison
d'être dans l'amélioration du niveau de vie : le taux de
mortalité d'enfants de 0 à 5 ans baisse au fur et à
mesure que le taux d'alphabétisation augmente. Egalement, la
longévité et le revenu national brut augmentent en fonction du
nombre d'habitants alphabétisés et inscrits aux enseignements.
L'accès aux informations et aux systèmes de communication
prennent de l'ampleur dans un contexte alphabétisé : une
mère incapable de lire la notice d'un médicament pour la
réhydratation par voie orale (RVO) perd plus facilement son enfant.
L'échec du planning familial au Sénégal est à
chercher du côté de l'analphabétisme des femmes. Rapportant
une enquête menée auprès des grandes commerçantes de
Dakar, MBOW affirme que les femmes, bien qu'elles se rendent dans les
contrées lointaines (France, Turquie, Inde, etc.) et gèrent des
millions, elles rencontrent d'énormes difficultés pour tenir leur
compte. Cette situation réduit leur autonomie et les expose à
certaines déconvenues.
L'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS)17(*) révèle, en
outre, que l'éducation en général et celle des filles en
particulier joue un rôle primordial dans la recherche de solutions
à des problèmes comme la réduction de la pauvreté
qui mettent en péril leur existence. En effet, les problèmes
courants chez les jeunes filles au Bénin sont essentiellement :
l'analphabétisme, la maltraitance, l'exploitation sexuelle, les formes
de discrimination et de violence. Il faut y ajouter les questions cruciales de
santé liées à la malnutrition, aux IST, aux maladies
parasitaires et d'origine hydrique, aux traumatismes et autres
invalidités relatives à certains risques.
CHAPITRE 2 : ALPHABETISATION :OBJECTIFS DU
PROGRAMME, PRINCIPES ET IMPLICATIONS
2.1- Les concepts et leurs définitions
Il urge pour nous ici de définir les mots et
expressions clés dont nous avons fait usage dans le libellé de
notre sujet. Nous souhaitons par conséquent une large
compréhension de notre thématique et favoriser par ricochet une
vision claire de la nature de notre recherche.
2.1.1-Alphabétisation : Selon le
dictionnaire Encarta 2009, c'est « l'enseignement de la
lecture et de l'écriture d'une langue aux adultes et aux adolescents qui
n'ont pas été scolarisés ».
« L'alphabétisation est l'ensemble des
processus d'apprentissage formels et non formels grâce auxquels les
individus jeunes ou adultes, hommes et femmes apprennent à lire,
à écrire et à calculer par écrit, enrichissent
leurs connaissances (savoirs, savoir-faire, savoir-être),
améliorent leurs aptitudes de qualifications techniques et
professionnelles ou les réorientent en fonction de leurs propres besoins
et de ceux de la société... » (Déclaration de
Hambourg sur l'éducation des adultes, CONFINTEA V du 14 au 18 juillet
1997)18(*)
Ainsi, l'UNESCO considère qu'un alphabète est
une personne capable de lire, écrire, en le comprenant une
énoncé simple et bref se rapportant avec sa vie
quotidienne19(*).Définition référence pour
mesurer l'analphabétisme dans les recensements nationaux.
Nous distinguons trois grands types
d'alphabétisation :
2.1.1.1- L'alphabétisation
traditionnelle ou classique
L'alphabétisation
traditionnelle a un caractère ponctuel. Elle est mise en oeuvre sans
aucune étude de milieu préalable des besoins, et se base sur des
thèmes généraux qui pourront servir les initiateurs
(politique, religion). Elle ne permet pas une continuité ou une
consolidation des acquis de sorte qu'à la fin lespersonnes
alphabétisées retombent dans l'illettrisme après quelques
temps. Elle a pour but l'enseignement de la lecture, de l'écriture et du
calcul afin de permettre au néo-alphabète d'accéder
à la communication écrite ou imprimée dans une langue.
Cette alphabétisation s'adresse souvent à des masses et à
des groupes compacts. Dans ce contexte, l'apprenant est considéré
comme n'ayant pas de préoccupation personnelle importante.
2.1.1.2- Alphabétisation
conscientisant
Ayant pour précurseur Paulo FREIRE de
nationalité brésilienne en 1961, cette forme
d'alphabétisation favorise une prise de conscience aux populations
opprimées de leurs conditions de masses exploitées. La
méthode de FREIRE s'appuie d'abord sur une analyse politique du
système socio-économique du milieu dans lequel elle doit
s'appliquer ; contrairement à la méthode traditionnelle qui
s'appuie sur un monologue incitant à la mémorisation. Les membres
du groupe opprimé (et apprenants) assistés d'un animateur, se
livrent à un examen critique d'une situation qui les préoccupe et
sont amenés ensuite dans un renversement idéologique, les
poussant à être «sujets créateurs» au lieu
d'être seulement «objets». La méthode utilisée
est le dialogue avec le médium comme langue maternelle des
apprenants.
2.1.1.3- L'alphabétisation
fonctionnelle
Lancée et définie en 1965 à
Téhéran, lors du Congrès des Ministres de l'Education des
pays du Tiers Monde, l'alphabétisation fonctionnelle est cette forme
d'alphabétisation qui a pour but de susciter chez l'apprenant un
comportement nouveau afin qu'il puisse agir en faveur du milieu dans lequel il
vit et, sur lui-même. Ce type d'alphabétisation cherche à
accroître la production et la productivité des analphabètes
à travers l'apprentissage de la lecture, l'écriture et le calcul.
Il faut qu'elle soit le fruit d'un projet de développement. Elle
débute dans un premier temps par une étude du milieu pour
recenser les besoins des populations et tous les aspects des problèmes.
Cela suppose leur entière implication qualifiée par Freire (1997)
« ...de mouvement dialectal qui va de l'action à la
réflexion et de laréflexion sur une action donnée à
la réalisation d'une autre action »20(*). Le programme, les stratégies et les
moyens d'action de cette forme d'alphabétisation sont définis de
manière concertée avec la population sur la base des
problèmes rencontrés dans la vie socioprofessionnelle. Elle
suppose un dépassement de l'apprentissage rudimentaire de la lecture et
de l'écriture. L'analphabète qui suit cet enseignement peut
s'intégrer socialement et économiquement dans un monde nouveau
où les progrès techniques et scientifiques exigent de plus en
plus de connaissances et de spécialisations. C'est une contribution
à la libération de l'homme et à son plein
épanouissement ; tout en créant les conditions
indispensables à une prise de conscience critique des contradictions et
des objectifs de la société dans laquelle l'homme vit.
L'alphabétisation fonctionnelle se distingue de celle
traditionnelle dans la mesure où elle permet de considérer
l'analphabète apprenant comme un individu en situation de groupe, en
fonction d'un milieu donné dans une perspective de développement.
Au cours de l'action d'alphabétisation, l'individu apprend à
défendre ses droits au moment même où le groupe tout entier
comprend la nécessité de formuler ses besoins et de prendre ses
responsabilités face aux problèmes sociaux, économiques,
sanitaire et culturels. Ici, la formation n'est pas à sens unique comme
c'est le cas en alphabétisation traditionnelle. Le
bénéficiaire est actif et participe bien aux séances parce
que les enseignements répondent à ses besoins. Elle prône
les compétences techniques, professionnelles et culturelles des
populations.
2.1.2-Santé
Pour l'OMS, «la santé
est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmités»21(*).
Considérant cette définition de l'OMS, la
santé communautaire peut être définie comme un état
de bien-être physique, mental et social d'un groupe. Elle regroupe les
bonnes pratiques liées à l'hygiène alimentaire,
domestique, la vaccination, les soins pré et post natals, la
médication, etc.
2.1.3-Développement
C'est « l'action de faire prospérer. C'est
une évolution positive vers un stade plus avancé, vers quelque
chose »22(*). Il
est à noter que tout développement se doit d'être
intégré, intégral et durable.
2.1.3.1-Développement humain
Par conséquent, « le développement
humain est un processus qui conduit à l'élargissement de la gamme
des possibilités qui s'offrent à chacun. En principe, elles sont
illimitées et peuvent évoluer avec le temps. Mais quel que soit
le stade de développement, elles impliquent la réalisation de
trois conditions essentielles : vivre longtemps et en bonne santé,
acquérir un savoir et avoir accès aux ressources
nécessaires pour jouir d'un niveau de vie convenable.
L'efficacité d'une action d'alphabétisation
fonctionnelle dépend étroitement de son adéquation aux
objectifs et aux problèmes de développement du milieu
socio-économique oùelle doit s'exercer. La définition
préliminaire d'une stratégie opérationnelle tenant compte
de cette exigence fondamentale constitue, par conséquent, l'étape
cruciale de toute intervention. C'est à cet important problème
que sont consacrés les sous chapitres suivants.
2.2- objectifs du programme d'alphabétisation au
Bénin
Le discours programme du 30 Novembre 1972, ligne directrice du
régime politique d'alors et les différents régimes qui se
sont succédé se sont intéressés à la
question de l'alphabétisation. Dès lors, l'alphabétisation
a été définie comme une politique de développement
culturel par l'organisation dans les langues nationales de
l'alphabétisation des masses. Ces objectifs se déclinent en deux
axes :
-l'alphabétisation dans les langues nationales qui
devra en principe s'adresser à chaque groupe ethnique dans sa langue,
-l'alphabétisation qui permettra l'expansion de la
culture populaire en assurant la liberté de l'homme, la
réhabilitation de ses valeurs, c'est-à- dire d'une
alphabétisation de conscientisation fondée sur les
méthodes libératrices. Une alphabétisation qui assure la
libération effective des masses sur tous les plans :
· Politique, par la libre expression et la participation
des alphabètes à la vie politique du pays ;
· Economique, par l'autogestion et une bonne gestion de
ses propres
Ressources ;
· Social, par le développement de la
pharmacopée, l'amélioration des Conditions sanitaires et
hygiéniques des populations. Il s'agit donc d'une alphabétisation
qui implique la participation des alphabètes à la transformation
de leur milieu. Ce qui est à apprécier est que cette
alphabétisation exclut toute improvisation et repose sur une
méthode et un programme bien défini.
Outre ces objectifs, l'alphabétisation vise aussi
à :
-accroître les compétences en
alphabétisation de base parmi les jeunes et
les adultes ;
-lutter contre l'analphabétisme des adultes, en
particulier des femmes, afin d'améliorer leur niveau de vie et de leur
permettre de jouer un rôle actif dans l'éducation de leurs enfants
;
-améliorer la capacité des familles à
résoudre les difficultés socio-économiques et les
problèmes de santé, tels que les maladies qui alimentent
l'absentéisme scolaire ou forcent les enfants à abandonner
l'école ;
-autonomiser les populations pour les faire participer
activement au développement communautaire et national en leur
fournissant des possibilités de formation en compétences
nécessaires à la vie courante.
2.3- Les principes de l'alphabétisation
fonctionnelle23(*)
Sur le plan pédagogique, les
hypothèses fondamentales formulées à l'origine ont
été validées expérimentalement et
érigées en principes. Ces principes directeurs qui doivent
désormais guider l'action d'alphabétisation fonctionnelle sont au
nombre de huit; il convient d'en donner une brève analyse.
Principe de sélectivité.
La stratégie de l'alphabétisation fonctionnelle
doit être liée à celle du développement. La
sélectivité doit donc intervenir à plusieurs niveaux: au
niveau national: choix des branches économiques et des secteurs
d'activités sociales où l'analphabétisme constitue un
goulet d'étranglement s'opposant à la réalisation des
objectifs du développement; au niveau des entreprises et des
collectivités locales; au niveau des groupes; au niveau des
individus.
Principe de fonctionnalité.
Les actions d'alphabétisation fonctionnelle conçues
dans la perspective des objectifs du développement doivent
répondre aux besoins et aux intérêts des individus et des
communautés. Le développement économique étant la
condition première du développement social, la
fonctionnalité économique est une des caractéristiques
essentielles des programmes d'alphabétisation. Mais comme la profession
n'est pas la seule fonction de l'homme, les besoins sanitaires et
socioculturels des groupes doivent toujours être pris en
considération.
Principe de diversification :
Une action de formation 1 alphabétisationdoit toujours
être conçue (sur mesure). Elle ne peut donc
être que diversifiée surtout en considération de la
sociologie du milieu où le programme sera développé.
Principe de
globalité :L'alphabétisation fonctionnelle ne se
réduit nullement à l'apprentissage des rudiments de la lecture,
de l'écriture et du calcul. Elle constitue au contraire une formation
globale et dynamique qui vise à mettre en valeur les aptitudes
économiques et sociales des individus et, à travers elles, leur
personnalité tout entière.
Principe d'intégration :
toute action d'alphabétisation fonctionnelle doit se
réaliser selon une approche écologique impliquant son
intégration aux efforts déployés en vue d'atteindre les
objectifs de développement et de résoudre les problèmes du
milieu oùelle est menée, et cela compte tenu des
caractéristiques des individus et des communautés. Sur le plan
pédagogique proprement dit, les différentes formes
d'activité de formation sont intégrées entre elles.
Principe
d'interdisciplinarité :Comme nous l'avons
déjà précisé, l'activité de formation /
alphabétisation est nécessairement une activité globale et
interdisciplinaire.
Principe de participation :
Une action d'alphabétisation fonctionnelle ne saurait
être conçue de l'extérieur selon les approches
mécanistes de la pédagogie traditionnelle. Elle suppose une
participation active des milieux intéressés à tous les
stades de sa préparation et de son exécution.
Principe de
régulation : Contentons-nous ici de souligner que
toute action d'alphabétisation fonctionnelle doit tendre à l'auto
adaptation, grâce à la mise en place d'un système
d'évaluation et de rétro-information
(feed-back) approprié.
La démarche pédagogique qui dérive de
ces huit principes comporte dix étapes importantes qui constituent un
système que nous pouvons appeler `'charpente''24(*).Il s'agit de :
Ø La formulation des objectifs de
développement
Ø L'étude du milieu
Cette étude doit permettre d'identifier : les objectifs
instrumentaux (Objectifs technico-professionnels et objectifs non
professionnels) à atteindre pour pouvoir progresser vers les objectifs
de développement; les obstacles à la réalisation de ces
objectifs instrumentaux; les aspirations de la population.
Ø La définition des priorités
Pour procéder à cette définition, il
faut: classer les problèmes par ordre d'urgence eu égard aux
objectifs; classer les aspirations de la population par ordre d'importance;
faire le choix des priorités.
Ø La traduction des problèmes et des aspirations
prioritaires en objectifs
Ø L'analyse de contenu
Pour chaque problème prioritaire, il faut : Faire
l'inventaire des différentes dimensions du problème.
Ø La définition des méthodes
pédagogiques à appliquer
Ø L'élaboration des instruments d'évaluation
pédagogique
Ø L'élaboration du matériel didactique
Ø L'évaluation et la mise au point finales
Ø L'application du système.
2.4- L'alphabétisation et ses implications
pédagogiques et politiques
2.4.1- L'alphabétisation et ses implications
pédagogiques
La pédagogie est la plus ancienne et la plus courante
dénomination des relations entre un maître et des
élèves. Le terme vient du grec (païs) = enfant et
(ageïn)= conduire. Etymologiquement, la pédagogie concerne donc les
enfants. Elle désigne aujourd'hui tout ce qui concerne les relations
maître /élève en vue de l'instruction ou de
l'éducation.
Un système
pédagogique efficace ne peut être mis au point en dehorsdes
intéressés. C`est pourquoi les agents de l'action de
développementdevront jouer un rôle particulièrement
important dans la définition des éléments prioritaires des
programmes, des contenus, des méthodes, au stade de la
préparation de l'expérimentation pédagogique et à
celui de l'action pédagogique elle-même.
On doit se défier, à ce sujet, des habitudes
acquises dans les systèmes scolaires traditionnels, lesquels sont
caractérisés par une forte tendance à la centralisation
bureaucratique de la conception de l'action éducative. La
définition d'un système pédagogique fonctionnel doit se
faire sur la base des données fournies par l'étude du milieu. I1
convient de tenir compte des étapes suivantes : objectifs de formation;
situations- problèmes; éléments de programme;
données sociologiques et psychologiques (attitudes et comportements,
rôle des forces sociologiques, motivations, profil intellectuel de
l'adulte en situation, etc.); moyens humains disponibles : instructeurs,
inspecteurs, rédacteurs de matériel pédagogique,
techniciens, éducateurs, etc.) ; capacités de production et de
diffusion du matériel pédagogique, tant sur le plan local que sur
le plan régional ou national. Ces différentes étapes
doivent servir à préciser les fonctions du système et de
sa structure. La fonction majeure du système doit être la
formation du personnel d'alphabétisation fonctionnelle pour qu'il puisse
assurer efficacement les deux tâches suivantes : conception et
élaboration des programmes, des méthodes et du matériel
pédagogique; mise en oeuvre des programmes. Pour définir un
système adapté à chaque situation, on combinera trois
catégories de moyens : les moyens humains; les moyens
méthodologiques; les moyens technologiques.
2.4.2- L'alphabétisation et ses implications
cognitives
Le cognitivisme est un courant de pensée selon lequel
le cerveau humain est un système de traitement et
d'interprétation de l'information nouvelle en fonction de l'information
antérieure stockée en mémoire et qui vise à rendre
compte des fonctions complexes d'acquisition des connaissances25(*). L'activité cognitive
s'assimile ainsi à un ensemble d'activités motrices et mentales
mobilisées dans le traitement de l'information en provenance de
l'environnement. Il en résulte que l'activité de l'apprentissage
repose sur la mise en oeuvre des connaissances modernes de croyance et de
représentations conceptuelles.
En didactique des langues, une méthodologie
cognitive, doit tenir compte de l'importance de l'affectivité dans la
relation entre l'enseignement, l'apprentissage et l'objet d'apprentissage. Dans
cette vision, les représentations du maître et de l'apprenant sont
des éléments dont la connaissance est majeure pour atteindre les
objectifs d'appropriation qu'ils se sont fixés par un contrat (explicite
ou non). Elle doit également prendre en compte les styles d'enseignement
et d'apprentissage des divers acteurs de la classe, notamment en relation avec
le milieu.
Les méthodologies cognitives, par ailleurs, favorisent
la responsabilisation de l'apprenant dans la prise en main de son apprentissage
et celle de l'enseignant dans la prise en main de son enseignement. Elles
intègrent les pratiques évolutives dans l'apprentissage. L'aspect
cognitif de l'alphabétisation reconnaît l'intérêt du
travail de groupe et de l'interaction, ce qui n'exclut pas l'apprentissage
autodirigé.
Il ne se contente pas des supports dialogiques, mais favorise
aussi les aspects textuels tout en évitant de mettre l'apprenant en
état de surcharge cognitive. En alphabétisation fonctionnelle, il
importe de mettre l'accent sur le fait que l'apprentissage fait appel à
des connaissances antérieures (pré- requis l) chez les apprenants
que l'on doit approfondir. Mais lorsque l'apprenant n'est pas apte à
comprendre les nouvelles notions abordé, en considération de ce
qu'il est supposé connaître préalablement, l'acte cognitif
fait alors défaut.
Par ailleurs le processus d'alphabétisation doit tenir
compte de l'évolution progressive des apprenants dans leur
capacité d'acquisition des connaissances. Les apprenants doivent en
effet être suivis et encadrés en fonction de leur degré de
connaissance dans le domaine abordé.
L'exécution progressive du programme d'étude
doit être selon un chronogramme bien établi censurée et
contrôlée par des évaluations périodiques. Le
rôle de l'évaluation ici n'est rien d'autre qu'un
élément de vérification permettant à l'enseignant
de savoir s'ildoit ou non évoluer dans l'exécution du
programme.
La transmission des connaissances par le maître doit
donc demeurer une activité qui prend en compte non seulement la
formation des apprenants mais aussi et surtout la capacité
intellectuelle et le processus d'acquisition des nouvelles notions chez ces
derniers.
2.4.3- L'alphabétisation et ses implications
psychologiques : Laquestion de motivation
On en est encore au stade des balbutiements en matière
de psychologiedes adultes analphabètes. C'est pourquoi il paraît
très indiqué de faire appel, chaque fois que cela est possible,
aux services d'un psychologue, voire d'un psychopédagogue
qualifié, pour étudier les aspects psychologiques de la
population en cause et des différents apprentissages que comporte un
programme d'alphabétisation fonctionnelle. La multiplication de telles
études de cas et leur synthèse permettraient de dégager
les traits communs des adultes analphabètes etd'asseoir solidement les
fondements psychologiques de la pédagogie de l'alphabétisation
fonctionnelle
Par ailleurs, à l'instar des autres théories,
il existe également une théorie psychologique de langue
indispensable à la didactique. En effet, pour tenircompte des facteurs
qui déclenchent les conduites, on utilise en psychologie le terme
"'Motivation'". (Ce concept se définit comme
« un principe de force quipousse les organismes à atteindre un
but. »26(*)
Dans le domaine de l'apprentissage, on admet que la
motivation joue un grand rôle et qu'elle détermine l'orientation
des activités cognitives et fixe la valeur conférée aux
divers éléments de l'environnement. La notion de motivation
recouvre essentiellement des éléments affectifs et cognitifs.
Elle n'est rien d'autre que le résultat des éléments de
l'extérieur qui jouent un rôle de stimulant, ou de bloquant. A
l'heure actuelle, le courant dominant les recherches sur la motivation est
caractérisé par l'approche cognitive qui met l'accent sur les
connaissances, les pensées, les réflexions des individus et leur
manière d'interpréter l'expérience. C'est une approche qui
constitue une rupture avec l'approche béhavioriste, qui voyait les
choses en termes de stimuli et de renforcements, ou avec les approches
psychanalytiques qui parlaient d'instincts, de pulsions, d'états
émotionnels. Cependant, aucun chercheur, actuellement, ne pourrait nier
le rôle des émotions dans le déclenchement ou le maintien
de la motivation.
2.4.4-Les implications politiques de
l'alphabétisation27(*)
2.4.4.1-Alphabétisation et apprentissage
communautaire
L'apprentissage communautaire représente la
réponse la plus vaste de l'éducation non formelle aux besoins
éducatifs individuels et collectifs et à la promotion de
l'apprentissage tout au long de la vie et du développement durable. Il
revêt de multiples formes : centres d'apprentissage communautaire
proprement dits, éducation communautaire, éducation populaire,
communautés d'apprentissage ouvert, cercles d'apprentissage,
communautés organiques d'apprentissage, réseaux et même
cités ou sociétés d'apprentissage. Dans l'idéal, il
s'agit de formes d'apprentissage interdisciplinaires et touchant plusieurs
classes d'âge, les connaissances et compétences étant
acquises dans le cadre de processus d'investigation directement liés aux
situations de la vie réelle de même qu'à la culture locale
et à la langue ou aux langues locales. D'autre part, dans l'univers
mondialisé qui est aujourd'hui le nôtre, la «
communauté » ne désigne plus une entité collective
géographiquement délimitée: l'apprentissage peut aussi se
faire à distance, avec d'autres apprenants se trouvant dans d'autres
lieux. Les technologies de l'information et de la communication jouent par
conséquent un rôle de plus en plus important en reliant les
communautés locales à un environnement élargi pour
accéder à l'alphabétisation. L'enjeu est ici de susciter
des changements sociaux bénéfiques en renforçant et en
enrichissant un authentique apprentissage communautaire.
2.4.4.2- Alphabétisation et identité
culturelle
En admettant que l'alphabétisation englobe des formes
d'expression et de communication orales, écrites, visuelles et
numériques, l'effort d'alphabétisation entrepris
conformément à une conception plurielle de celle-ci vise à
prendre en compte les manières dont ces différents aspects sont
corrélés au sein d'un contexte social donné. Tous ces
aspects mettant en jeu l'expression et la communication d'une identité
culturelle, l'alphabétisation devra favoriser la capacité
d'expression et de communication de cette identité dans les termes et
notamment dans une des langues de l'apprenant. Dans une société
multilingue, la notion plurielle d'alphabétisation suppose de concevoir
des politiques et des programmes à la fois dans la langue maternelle et
dans d'autres langues et, d'autre part, de reconnaître la
complémentarité entre littérature et oralité.
Plutôt que d'imposer une littérature étrangère sur
une culture autochtone, en sapant ainsi les modes de pensée et
d'organisation sociale existants, les politiques et programmes proposés
devraient respecter ceux-ci et tirer parti des connaissances et de
l'expérience locales.
2.4.4.3- Alphabétisation et développement
socio-économique
L'alphabétisation n'est pas la panacée de maux
comme le crime, le chômage, la pauvreté et la maladie. Imputer ces
maux à l'analphabétisme revient à détourner
l'attention des causes sous-jacentes, en particulier la privation des droits
politiques et économiques ou l'injustice. Il n'a pas été
démontré que la cohésion sociale, l'équité,
la juste répartition des richesses et l'accès aux soins de
santé dépendent directement des niveaux d'alphabétisation.
Celle-ci n'engendre pas automatiquement le développement
socio-économique. Néanmoins, un regard plus attentif sur la
relation entre la première et le second révèle l'existence
de liens multiplies et complexes. Il est certain, en outre, que
l'alphabétisation peut jouer un rôle énorme dans la
transformation de l'existence des individus et des communautés. Le
degré auquel ces liens peuvent être renforcés dépend
de la manière dont l'alphabétisation sera abordée dans le
contexte économique et social local, sans être circonscrite aux
institutions et aux interventions éducatives. Pour cette raison
même, il appartient à la société d'éliminer
les obstacles institutionnels qui privent les analphabètes de leurs
pleines possibilités d'expression, de communication et de participation,
en offrant à tous des chances d'apprendre. Tous les acteurs
concernés, à savoir la communauté internationale, les
gouvernements nationaux, les ONG, la société civile, le secteur
privé et les communautés locales, devront s'engager et agir
à cette fin.
2.4.4.4- La création d'environnements culturel
lettré
Compte tenu des multiples facettes de
l'alphabétisation dans la vie quotidienne, les efforts tendant à
l'alphabétisation universelle doivent à l'évidence
dépassée la simple exigence d'accroître les taux de
participation aux programmes d'enseignement scolaire ou d'éducation des
adultes. La création d'environnements d'alphabétisation riches et
dynamiques, où la communication écrite soit utilisée de
façon durable à toutes fins et sous des formes appropriées
au contexte, est la clé des progrès de ces efforts. Les
connaissances acquises grâce à l'alphabétisation sont
diversement utilisées par chacun en interaction avec différents
modes de communication écrite : panneaux de signalisation, horaires de
transport, formulaires administratifs, relevés bancaires, calendriers,
listes de commissions, affiches, cartes, lettres, livres, journaux, revues,
télévision, courrier électronique, pages web... Stimuler
l'existence d'environnements propices à la maison, en classe, au travail
et partout en collectivité, est une condition essentielle pour faciliter
les diverses utilisations des connaissances acquises. Maintenant, l'existence
de tels environnements présuppose un large accès à
l'information et des moyens accrus d'expression et de communication incorporant
les contenus, savoirs et langues locales. « Tout en assurant la libre
circulation des idées par le mot et par l'image, il faut veiller
à ce que toutes les cultures puissent s'exprimer et se faire
connaître » (article 6 de la Déclaration universelle de
l'UNESCO sur la diversité culturelle). Il ne s'agit pas simplement de
faire une place aux contenus, savoirs et langues locales, mais de susciter et
d'entretenir l'appropriation locale de l'expression, de la communication et des
échanges avec le reste de la planète. La création d'un
environnement dynamique d'alphabétisation suppose également
l'intervention de secteurs autres que celui de l'éducation. Ainsi que
l'a exposé l'Assemblée générale des Nations Unies,
« il est indispensable de créer des environnements et des
sociétés alphabétisés pour parvenir à
éliminer la pauvreté, réduire la mortalité post
infantile, freiner l'expansion démographique, instaurer
l'égalité entre les sexes et assurer durablement le
développement, la paix et la démocratie»28(*). S'il n'y a pas entre eux de
lien direct de cause à effet, le développement
socio-économique et la création d'environnements propices
à l'alphabétisation s'avèrent mutuellement
bénéfiques. La création de tels environnements repose sur
des actions coordonnées à tous les niveaux et faisant intervenir
de nombreux partenaires dont les ministères, la société
civile, les médias et le secteur privé, en particulier
l'industrie de l'édition.
2.4.4.5- Suivi et évaluation de
l'alphabétisation Enfin, la consolidation des efforts nationaux en
faveur de l'alphabétisation universelle est étroitement
liée à l'amélioration de leur suivi et de leur
évaluation. Il est nécessaire de disposer de données
fiables sur l'alphabétisation (qui font jusqu'à présent
cruellement défaut) pour suivre et évaluer la situation de
l'alphabétisation dans les pays et mettre au point des interventions
appropriées sur le plan de la prise de décisions aussi bien que
de la formulation de programmes. Par ailleurs, le suivi et l'évaluation
de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle doivent
être envisagés dans le cadre plus général de leur
impact sur la qualité de la vie des apprenants, la mesure même de
cet impact constituant un autre grand défi. L'UNESCO vient de mettre au
point un prototype de mallette pour le suivi de l`éducation non formelle
comprenant un cadre conceptuel, un manuel d'élaboration d'un
Système d'information pour la gestion de l'éducation non formelle
(NFE-MIS), des outils de collecte de données et le logiciel
correspondant. Le but de cette mallette est de contribuer à
l'amélioration de la prise de décisions, de la planification et
de la mise en pratique de l'alphabétisation, ainsi que de la
coordination entre ses dispensateurs.
2.5- L'état de l'alphabétisation dans la commune
de Za-kpota
Le secteur d'alphabétisation est confronté
à d'énormes difficultés dans la commune de Za-kpota et
est par conséquence très peu performant et détient l'un
des plus faibles taux dans le département du Zou.
2.5.1- Organisation du sous-secteur
Au cours de nos recherches, nous avions constatés
l'intervention d'une dizaine de structures dans le secteur de
l'alphabétisation dans la commune de Za-Kpota. Il s'agit de : DAEA, le
Centre de Promotion Sociale de la commune (CPS) ; le CARDER ; le
CBDIBA ; PDE ; (PADSA).Bien d'autres ONG de faible envergure
interviennent aussi dans le secteur. Ces structures viennent en
général en appui à ce sous-secteur à travers la
formation des maîtres alphabétiseurs et celle des apprenants,
l'équipement des centres d'alphabétisation, la dotation des
apprenants en fourniture et de l'évaluation des apprenants. Certaines de
ces structures interviennent par le biais de cabinets spécialisés
comme le GEFAD. Chaque structure d'intervention garde son autonomie d'action et
travaille quelle que fois en collaboration avec les autres. Toutefois, le
manque de collaboration est largement partagé. On remarque par
conséquent la présence de deux centres d'alphabétisation
dans certains villages de la commune. Certains maîtres
alphabétiseurs sont au service de plusieurs intervenants, ce qui
crée des frustrations par moment.
2.5.2- Les moyens de travail
Les lieux de travail des cercles de cultures sont les lieux
publics dans les villages d'intervention. Ce qui n'implique pas un coût
particulier de chez les structures d'intervention. Le matériel de
travail est essentiellement constitué de matériels didactiques
(ouvrages, ardoise, tableau, règle, craie, etc.). La plupart de ces
matériels est fournie par les structures au début de leurs
activités. Elles s'en déchargent au fur et à mesure de
l'évolution des activités au dépend des apprenants qui
prennent ainsi de plus en plus de responsabilités. Le personnel local
des intervenants au sein de ce sous-secteur est constitué d'habitants
des localités concernées ayant des compétences
jugées avérées par les ONG dans le domaine
d'alphabétisation et régulièrement recyclé.Ainsi,
chaque centre d'alphabétisation est animé par un maître
alphabétiseur dont la disponibilité influe
considérablement sur les activités. Ils sont
rémunérés par les apprenants à un taux forfaitaire
par séance ou par mois. Le problème de motivation des
maîtres alphabétiseurs constitue un défi majeur pour le
système dans les années à venir. Toutefois, quelques
expériences de rémunération au prorata des performances du
maître alphabétiseur ont été effectuées. Nous
citons en exemple le cas du PDE3.
2.5.3- les résultats obtenus
Le taux d'alphabétisation des
populations de la commune de Za-Kpota reste aujourd'hui le plus bas du
département du Zou avec un taux d'alphabétisation de 22,8% des
adultes et de 41,5% des jeunes de 15-24 ans d'après les statistiques de
INSAE sur la répartition de la population des ménages selon le
niveau d'instruction et du taux d'alphabétisation effectuées en
2011. Outre le fait que l'alphabétisation n'a pas encore suscité
suffisamment l'intérêt des populations, il subit la concurrence
des activités agricoles avec des taux de participation
particulièrement faibles. L'option de réduction des
activités d'alphabétisation au cours de cette période n'a
pas suffisamment résolu le problème. Le maintien des taux de
participation à un niveau appréciable aux séances
d'alphabétisation au cours de cette période reste un défi
encore entier. Mais de quelle manière et sur quelle bases les contenus
des programmes de cours d'alphabétisation sont-ils
exécutés ?
CHAPITRE 3: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
3.1- Présentation des résultats
A la suite de notre enquête, il s'avère
nécessaire pour nous de présenter les résultats qui en
sont issus en considérations distinctes des réactions des acteurs
du sous-secteur dans la commune de Za-Kpota. Selon la méthodologie
utilisée, un guide d'entretien a été adressé
à deux des responsables en charge des programmes dans les deux
structures, à Cinq maîtres alphabétiseurs et à
soixante- sept apprenants.
3.1.1-Enquête au niveau des apprenants
3.1.1.1-Présentation des résultats
Nous nous sommes proposé ici d'adresser un
questionnaire composé de dix questions aux apprenants sur la
réponse apportée par les cours d'alphabétisation dans le
domaine de la santé. La langue d'alphabétisation est le fon.
Ainsi, 100% des enquêtés sont alphabétisés dans leur
langue maternelle qui est en même temps la langue locale.
Tableau N°1 : Illustration de la
réponse des enquêtés sur les besoins fondamentaux des
apprenants en alphabétisation.
Réponses
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Lire, écrire et calculer
|
53
|
79,11
|
Autre
|
14
|
20,89
|
Total
|
67
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Dans ce tableau illustratif, les intérêts
portés aux séances d'alphabétisation offrent une part
belle de 79,11% aux domaines de la lecture, d'écriture et de calcul face
à un intérêt aux autres domaines évalués
à 20,89%.
Tableau N°2 : Illustration de la
réponse des enquêtés sur les domaines abordés outre
celui de la lecture de l'écriture et du calcul
Réponses
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Santé
|
09
|
13,43
|
Economie
|
24
|
35,82
|
Agriculture
|
27
|
40,30
|
Autre
|
07
|
10,44
|
Total
|
67
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Ce tableau nous montre clairement que seulement 13,43% du
programme du cours sont accordés au domaine de la santé face
à 40,30% et 35,82% respectivement accordés au domaine de
l'agriculture et de l'économie.
Tableau N°3 : Illustration de la
réponse des enquêtés sur l'importance qu'ils accordent aux
questions de la santé.
Réponses
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Urgent
|
50
|
74,62
|
Peu urgent
|
17
|
25,38
|
Pas urgent
|
00
|
00
|
Total
|
68
|
100
|
Source : Données d'enquête de septembre
2014 Ce tableau confirme le besoin qu'éprouve la population
rurale face à la question de la santé, soit une expression
urgente de 74,62% de besoin en santé.
Tableau N°4 : Illustration de la
réponse des enquêtés face à l'adaptation des cours
aux questions de santé.
Réponses
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Les cours répondent aux besoins
|
07
|
10,44
|
Les cours ne répondent pas
|
60
|
89,56
|
Total
|
67
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Nous constatons ici que les enquêtés ont presque
tous reconnu à l'unanimité que les cours dispensés ne
répondent aucunement à leurs besoins sauf à ceux d'une
minorité de 10,44%. Soit une insatisfaction estimée à
89,56%.
Tableau N°5 : Illustration de la
réponse des enquêtés par rapport à
l'amélioration des programmes d'alphabétisation.
amélioration du programme
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Santé
|
23
|
34,32
|
Français
|
12
|
17,91
|
Economie et gestion
|
16
|
23,88
|
Agriculture
|
11
|
16,42
|
Autre
|
05
|
07,47
|
Source : Données d'enquête de septembre
2014 Le tableau ci-dessus montre que les nouveaux besoins des
apprenants se sont accrus au niveau du domaine de la santé où
34,32% d'entre eux ont exprimé leur intérêt. Par contre le
domaine de la gestion tient toujours son rang avec uncentre
d'intérêt des apprenants estimé à 23,88%. Chose
curieuse, le domaine du français qui faisait objet de toute attention
s'est retrouvé avec un taux d'intérêt évalué
à 17,97%.
Réponses
|
Nombre d'apprenants
|
Pourcentage (%)
|
Maladies non transmissibles
|
07
|
10,44
|
Hygiène
|
13
|
19,40
|
Santé de la mère et de
l'enfant
|
41
|
61,20
|
Autre
|
05
|
7,46
|
Total
|
67
|
100
|
Tableau N°6 : Illustration de la
réponse des enquêtés sur l'amélioration des
programmes d'alphabétisation dans les domaines spécifiques de la
santé.
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Le tableau ci-dessus montre une forte expression des besoins
liés à la santé au domaine spécifique de la
santé de la mère et de l'enfant (61,20%). Ce qui
est due au nombre élevé des femmes qui bénéficient
des cours d'alphabétisation et du taux élevé de la
mortalité infantile. Aussi un intérêt non moins important
estimé à 10,44% est porté aux maladies non transmissibles
(Diabète, hypertension).
3.1.1.2- Analyse des résultats
Les apprenants ont reconnu à100% que
l'alphabétisation se fait dans leur langue maternelle. Toute chose qui
devrait normalement faciliter l'acquisition des connaissances. L'engouement que
les bénéficiaires accordent aux programmes
d'alphabétisation reste encore primitif. En effet, le tableau N°2
nous démontre que 53 apprenants sur les 67 enquêtés, soit
un taux de 79, 11% vont à l'alphabétisation pour apprendre
uniquement à lire et à écrire contre seulement 14 soit
20,89% des enquêtés qui s'intéressent aux autres domaines
qu'aborde le secteur. Cela démontre la vision réduite que les
analphabètes ont du processus d'alphabétisation dont l'objectif
principale reste et demeure la naissance de nouveaux réflexes et
approches de développement chez les bénéficiaires. Cet
aspect n'exclut pas tout de même les intérêts que les
bénéficiaires portent à d'autres domaines comme le
démontre le tableau N°3. Nous constatons donc que outre les
domaines primitifs de la lecture et de l'écriture,
l'alphabétisation s'intéresse aussi à l'économie
avec un taux de 35,82% soit 24/67 ; à l'agriculture avec un taux de
40,30% soit 27/67 ; à la santé avec un faible taux de 13,43%
soit 09/67 et 10,44% soit un nombre de 07 apprenants sur les 67. Nous voyons
là que les intérêts directs des bénéficiaires
est mis en exergue, car encore faut-il le rappeler que Za-Kpota est une commune
à forte potentialité agricole d'où l'attention
méritée du programme au domaine de l'agriculture. Face à
cet état de chose il est aisé de tirer la conclusion que les
bénéficiaires des programmes d'alphabétisation sont
satisfaits vu que le domaine de l'agriculture est pris en compte. Erreur, le
tableau N°4 montre clairement que face à la question de la
santé, les apprenants à 74,62% reconnaissent le caractère
`'urgent'' de la question et 25,62% qui la juge `'peu urgent''. Ce qui confirme
l'importance de la question même si elle n'a encore été
clairement prise en compte par les programmes. La nécessité de
l'amélioration des programme s'impose et de nouveaux besoins
prioritaires naissent vu le taux d'insatisfaction de 89,56% face au maigre taux
de satisfaction de 10,44% affichés dans le tableau N°5. Le tableau
N°6 dans l'élaboration de la perspective de l'amélioration
des programmes montre les enquêtés qui ont souhaité
clairement que plus d'attention soit accordée au domaine de la
santé afin de retrouver l'équilibre perdu. Les résultats
suivants reflètent les nouvelles exigences telles que: dans le domaine
de la santé, 23 apprenants sur les 67 soit 34,32% ; en
économie, 16 apprenants soit 23,88% ; en français, 12
apprenants soit 17,91% ; en agriculture, 11 apprenants soit un taux de
16,42%. Rappelons tout de même que cinq apprenants ont porté sur
notre travail le jugement selon lequel notre questionnaire n'aurait pas pris en
compte leur nouveau besoin. Chose normale dans le déroulement de toute
enquête scientifique.
Il est donc clair que les bénéficiaires
expriment des besoins non encore pris en compte par les programmes. Mieux et ce
qui parait intéressant c'est l'expression spécifique des besoins
qu'ils éprouvent dans le domaine de la santé qui a beaucoup
attiré notre attention. D'ailleurs le tableau N°7 l'illustre
parfaitement. En ce qui concerne la santé de la mère et de
l'enfant, 41/67 le trouvent opportun soit un taux de 61,20% ;
hygiène, 13/67 soit un taux de 19,40%. Malgré le mal que
constituent les maladies non transmissibles pour les populations rurales,
seulement 7 apprenants sur 67 soit 10,44% ont exprimé des souhaits
d'amélioration du programme en santé dans ce sens. Cinq pour
autres domaines soit un taux de 7,46% ont estimé que leurs besoins
spécifiques ne sont pas pris en compte. Il apparait clairement que les
populations analphabètes maîtrisent bien les problèmes
qu'elles vivent et souhaitent les résoudre par le biais de
l'alphabétisation. Ce fort taux d'intérêt exprimé
face à la santé de la mère et de l'enfant se trouve bien
justifié dans une zone rurale où les structures sanitaires sont
presque inexistantes et où la consultation pré et postes natales
constituent encore un luxe. L'analyse de ces différents résultats
nous permet de dire alors que les programmes d'alphabétisation souffrent
d'une carence reconnue en ce qui concerne le domaine de la santé. Le
besoin est là, bien exprimé, et exige que les programmes
à venir prennent en compte le domaine de la santé qui s'impose
désormais du moment où cela constitue un besoin fondamental
longtemps délaissé au profit d'autre.
Par ailleurs, les apprenants interviewés au niveau des
deux structures, ont abordé vaguement les notions apprises. Nous avons
constaté qu'elles ont du mal à identifier et différencier
les domaines de connaissance et ont du mal à nous donner les bonnes
pratique pour la prévention d' une maladie qu'ils ont le loisir de
choisir. Elles étaient 36, sur les 67, capables de donner des
détails sur les leçons.
3.1.2- Enquête au niveau des animateurs ou des
maîtres alphabétiseurs
3.1.2.1-Présentation des résultats
Le questionnaire d'enquête est adressé à
un échantillon de cinq animateurs. La synthèse des
résultats recueillis se trouve dans les tableaux illustratifs
ci-dessous.
Tableau N°7 : Illustration de la
réponse des animateurs par rapport à leur condition de travail.
Réponses
|
Nombre animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Très bien
|
00
|
00
|
Bien
|
03
|
60
|
Acceptable
|
02
|
40
|
Passable
|
00
|
00
|
Total
|
05
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Nous constatons ici que les conditions de travail ne sont pas
les meilleures. Toutefois les maîtres semblent s'y complaire plus ou
moins avec un taux d'appréciation bien évalué à
60%.
Tableau n°8 : Illustration de la
réponse des maîtres alphabétiseurs par rapport à
leur connaissance des objectifs.
Connaissance des objectifs
|
Nombre animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
05
|
100
|
Non
|
00
|
00
|
Total
|
05
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Au travers de ce tableau nous constatons que. Les animateurs
ont affirmés avoir une bonne connaissance les objectifs et les expriment
dans la mise en oeuvre des programmes avec un taux de 100%.
Tableau N°9 : Illustration de la
réponse des animateurs de leurs difficultés majeures dans le
déroulement du cours.
Réponses
|
Nombre animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Absence des apprenants
|
02
|
40
|
Perturbation des cours par des
événements
|
03
|
60
|
Absence de documents didactiques en
santé
|
05
|
100
|
Total
|
05
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Les animateurs éprouvent d'énormes
difficultés face à l'irrégularité des apprenants
estimés à 100%. Un état de chose qui amène à
une suspension du programme. Ils en éprouvent plus face à
l'absence totale reconnue des matériels didactiques.
Tableau N°10 : Illustration de la
réponse des animateurs à la solution apportée par les
programmes face aux besoins élémentaires des
apprenants.
Réponses
|
Nombre animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Toujours
|
01
|
20
|
Souvent
|
03
|
60
|
Parfois
|
01
|
20
|
Jamais
|
00
|
00
|
Total
|
05
|
100
|
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Le tableau ci-dessus démontre que les programmes
à 60% sont souvent en phase avec les besoins élémentaires
des apprenants.
Réponses
|
Nombres d'animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
01
|
20
|
Non
|
04
|
80
|
Total
|
05
|
100
|
Tableau N°11 : Les cours
répondent aux besoins en santé des populations
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Le tableau ci-dessus nous montre que 20% ont affirmé
que les cours répondent aux besoins des populations en santé face
à 80% qui affirme le contraire.
Réponses
|
Nombre animateurs
|
Pourcentage (%)
|
Toujours
|
00
|
00
|
Souvent
|
00
|
00
|
Parfois
|
00
|
00
|
Jamais
|
05
|
100
|
Total
|
05
|
100
|
Tableau N°12 : Illustration de la
réponse des animateurs face à l'assistance ou non des agents de
santé.
Source : Données d'enquête de
septembre 2014
Le tableau ci-dessus illustre explicitement que les animateurs
ne bénéficient d'aucune assistance de la part des agents de
santé avec un taux humiliant de 00%.
3.1.2.2-Analyse des résultats
Des résultats de notre étude, il ressort que
plus de la majorité des animateurs apprécie leur conditions de
travail l'un des fondamentaux bien de fois négligés pour une
bonne alphabétisation. C'est ce qu'illustre nos données du
tableau N°8 à travers des modalités de réponses
obtenues telles que : `'les conditions de travail sont bonne'' et
`'condition acceptable'' avec comme pourcentages respectifs de 60% et 40% sur
un total de cinq animateurs. Ces derniers affichent leur maitrise des objectifs
des programmes comme l'a illustré le tableau N°9 où sur les
cinq enquêtés, cinq ont reconnu qu'ils maitrisent les objectifs
soit un taux de 100%.Chose curieuse ce taux n'est pas toujours vérifier
du moment un tour sur le terrain où les animateurs font des amalgame sur
les notions lors du déroulement des cours. Dire ici qu'il maitrise les
objectifs est un paradoxe face à la réalité du terrain.
Cette pseudo maitrise total n'occulte guère les difficultés
qu'ils éprouvent pendant le période des cours, illustré
dans le tableau N°10. Ces difficultés s'expliquent à travers
l'irrégularité des apprenants au cours à un taux de 60%.
Mieux ceux qui semblent maitriser les objectifs n'ont pratiquement pas de
support didactique, ce qu'eux même reconnaissent à
100%.Voilà des contraintes qui ne favorisent pas toujours un bon
déroulement et n'assure pas une qualité aux séances
d'alphabétisation. Cet état de chose n'empêche pas les
animateurs de reconnaitre que les cours répondent `'souvent'' aux
besoins élémentaires des apprenants à un taux de 60% des
enquêtés (Le tableau N°11). Ils ont aussi reconnu à
80% que les cours ne répondent guère aux besoins
spécifiques des apprenants (tableau N°12).Il est claire quetels
qu'ils sont conçus aujourd'hui, les programmes d'alphabétisation
n'apportent grande réponse au besoin en santé de la
population.
Notre inquiétude ici réside dans le fait que
l'imagination des responsables de rédaction des programmes est si
profonde que les objectifs définis dans les bureaux ne sont jamais
à l'antipode des besoins élémentaires des
apprenants. Malheureusement, les mêmes animateurs qui
ont reconnu que les objectifs rencontrent l'assentiment total des apprenants
ont affirmé comme l'a illustré le tableau N°13 à 100%
que les cours ne répondent pas aux besoins de la population en
santé. Ce qui vient confirmé l'absence totale ou la
non-assistance des agents de santé qui n'ont jamais appuyé les
animateurs ne se reste que dans le cadre du recyclage de ces derniers face
à un problème sanitaire. Il urge que les questions de
santé s'intègre aux questions d'alphabétisations et que
les animateurs soient conséquemment formés.
3.1.3-Enquête au niveau des ONG ALDIPE et CBDIBA
3.1.3.1-Présentation des résultats
La méthode d'interview a été
privilégié vu le rôle combien important joué par la
cible dans l'élaboration et l'exécution des programmes.
D'où le nombre infirme des tableaux illustratif, car seulement quelque
questions sont fermées. La cible est : ONG ALDIPE et CBDIBA.
Tableau N°12 : Illustration de la
réponse des ONG face à la question de domaine cible des
programmes d'alphabétisation.
Réponses
|
Nombre d'ONG
|
Pourcentage (%)
|
Apprendre à lire et à
écrire
|
02
|
100
|
Améliorer les conditions sanitaires
|
01
|
50
|
Renforcer les capacités en
agriculture
|
02
|
100
|
Source : Données d'enquête
septembre 2014
Le tableau ci-dessus montre que les ONG poursuivent plusieurs
intérêts à la fois. Mais elles accordent tout de même
un intérêt générale de base de 100% à la
lecture et à l'écriture mais aussi renforcement des
capacités en agriculture vue le caractère agricole des cibles.
Tableau N°13 Illustration de la
réponse des ONG sur les critères d'élaboration des
programmes.
Réponses
|
ALDIPE
|
CBDIBA
|
Selon nos propres objectifs
|
0ui
|
0ui
|
Selon les besoins des apprenants
|
Par moment
|
Source : Données d'enquête
septembre 2014
Dans ce tableau, il est établi clairement que rare
sont les objectifs qui tiennent compte des besoins directs exprimés par
les apprenants.
Tableau N°14 Illustration de la
réponse des ONG sur les domaines sensibles d'intervention en
santé.
|
ONG ALDIPE
|
CBDIBA
|
Domaine
|
Santé, bonne citoyenneté, environnement,
gestion
|
Hygiène, agriculture, santé,
gestion
|
Source : Données d'enquête
septembre 2014
Ici, les deux ONG ont poursuivent presque les mêmes
objectifs vu que la zone d'intervention reste le milieu rural. Toutefois, elles
accordent une priorité aux domaines de l'agriculture la gestion et
l'hygiène.
Les programmes et la définition des objectifs se font
aux désidératas des apprenants mais seulement en rapport avec les
besoins généraux du milieu de vie.
3.1.3.2- Analyse des résultats
3.1.3.2.1-Analyse des objectifs du programme
Des résultats obtenus, il apparait que la cible de
l'ONG ALDIPE et CBDIBA constitue les groupes de femmes, les producteurs
agricoles et les jeunes déscolarisés. Un choix qui rime
parfaitement avec les couches indigènes et défavorisées du
monde rural. Quant aux objectifs, ils ne sont pas clairement exprimés.
Il est vrai qu'au cours des différents entretiens, les chargés
programme de l'alphabétisation au sein des ONG nous on affirmé
que les séances d'alphabétisation sont organisées dans le
but d'améliorer la sécurité alimentaire des zones cibles
au Bénin, d'assurer une bonne productivité agricole, de jeunesse
et entreprise, de l'hygiène et surtout la consommation de l'eau potable
comme l'a si bien illustré le tableau 15. Mais à voir de plus
près, nous pouvons dire que ses objectifs sus
énumérés ne sont pas toujours respectés et qu'il
paraît même pour nous que tout cela reste un voeu des ONG qui n'est
d'ailleurs jamais exprimé à travers un programme
d'alphabétisation du moins jusqu'à aujourd'hui. En d'autre
thème, nous parlerons tout simplement d'utopie. En outre, les documents
consultés ne présentent aucune spécificité par
rapport à la santé. Les rares documents retrouvés sont des
ouvrages d'alphabétisation de masse édités en plusieurs
tomes mise à disposition par la DAEA et qui datent de la période
référence de 1990-1995. Toutefois, dans leur pseudo prise en
compte des besoins des bénéficiaires dans la rédaction des
programmes en rapport avec la santé, elles ont mentionné
l'intérêt qu'elles portent aux sous domaines spécifiques
tel que hygiène, consommation eau potable, assainissement milieu de vie.
Aussi avions nous constaté dans le domaine de la santé au sein de
ces mêmes ONG, l'élaboration de quelque programme de
sensibilisation pour la prévention de quelques maladies telle que le
VIH/Sida mais que nous avons jugé non intégrable au programme
d'alphabétisation. A moins que cela ne soit un oubli, aucun programme
d'alphabétisation qui se veut développementaliste ne peut
occulter ce chapitre sensible des composantes de la santé rurale. Mieux,
nous n'avions pu constater au sein de ces structures la présence d'un
document didactique pour l'amélioration de la qualité de vie des
bénéficiaires des programmes d'alphabétisation. Des
résultats de nos enquêtes, l'ONG ALDIPE semble avoir des objectifs
et non un programme conçu pour l'alphabétisation dans le domaine
de la santé. Il est important de noté que l'ONG CBDIBA s'occupe
prioritairement de la pré-collecte des ordures et de la micro finance.
Par conséquent, elle ne s'aurait être performent dans le domaine
de l'alphabétisation. Seulement, les deux ONG ont reconnu que leur
objectif premier est l'apprentissage de la lecture et de l'écriture aux
analphabètes. Les objectifs visés tournent autour de
l'épanouissement et de l'autonomisation de la femme. Chose paradoxale,
les préoccupations en santé de cette même couche ne sont
pas clairement exprimées. Des entretiens que nous avions eu avec les
responsables des deux structure, il en est issu que outre ces objectifs
susmentionnés l'implication de la gente féminine dans la gestion
de la cité semble aussi faire objet d'attention lors des séances
d'alphabétisation ou l'attention est portée vers l'approche
genre.
Par rapport à l'ossature des programmes, ils devraient
prendre en compte les objectifs institutionnels autour desquels doivent
graviter les objectifs spécifiques des ONG, ceci à travers deux
phase : l'alphabétisation initiale et la
poste-alphabétisation. Mais, les domaines de connaissance abordés
ne sont pas explicitent ; ce qui explique le non accès aux contenus
des chapitres du cours auxquels les apprenants sont soumis. Mais les
responsables ont tout de même reconnu que dans le domaine de la
santé leurs cours abordent spécifiquement le domaine de la
santé de la mère et de l'enfant, de l'hygiène et de la
nutrition.
3.1.3.2.2-Analyse des contenus du programme
La proposition du contenu des programmes
d'alphabétisation doit tenir grand compte des objectifs
généraux institutionnels fixés par l'Etat et les objectifs
spécifiques fonctionnels que la structure exécutante se serait
donnée. Deux étapes d'alphabétisations s'imposent alors
pour atteindre ces deux pôles d'objectifs : l'alphabétisation
initiale et la post-alphabétisation.
La première étape, l'alphabétisation
initiale comme son nom l'indique est le départ du processus. Son
principal but est l'enseignement de la lecture, de l'écriture et du
calcul dans la perspective de favoriser l'accès à la
communication écrite ou imprimée dans une langue donnée au
néo-alphabète. Intervenant dans le même domaine et surtout
dans la même zone, les programmes développés par l'ONG
ALDIPE et CBDIBA renferme l'apprentissage de l'alphabet en langue nationale, la
lecture, l'écriture, le calcul et l'initiation au français oral.
Les principes de restitutions de cette étape sensible, vue son
caractère prééminent nous semble bien respecté au
regard des réponses à nous donner à cet effet. La question
que nous nous sommes posé ici est : « Comment se
déroule l'apprentissage de l'écriture des mots face au
caractère tonique des langues ? », « On s'en
passe ». Voilà la réponse des responsables. Bien
évidemment cela n'est pas l'objectif de notre recherche. Cette
étape est exécutée sur la base des supports de livret
comme le syllabaire que la DAEA met à leur disposition, elle prend la
majeure partie du temps impartie aux séances
d'alphabétisation.
La seconde phase de l'activité de
l'alphabétisation est la post-alphabétisation. Elle permet
l'acquisition de nouveaux réflexes intellectuels chez le néo
alphabète en plus de la capacité de lecture et de la recherche de
ce dernier. Le néo alphabète met en principe en exergue les
compétences acquises qu'il renforce par le biais de cette étape.
Les réponses recueillis sur le contenu de cette étape au niveau
des deux structures semblent un peu divergentes.
Le contenu du cours que l'ONG CBDIBA propose aux apprenants
porte sur les domaines de la citoyenneté, de l'agriculture, de
l'assainissement à travers une pratique basée sur la
pré-collecte des ordures, et de la gestion dont le bras
exécutant n'est rien d'autre qu'une branche de l'ONG. Sur quelle base
ces cours sont-ils dispensés ? Nous le saurons plus tard. Une chose
est sûr ces différents domaines ne sont pas explicitement
abordés dans les documents. La plupart des documents consultés
sont des brochures de sensibilisation sur tel ou tel domaine .Aucun contenu
n'est abordé par chapitre comme on aurait bien souhaité avoir.
Quant à, l'ONG ALDIPE le contenu des séances
s'exécute autour des domaines :
Santé de la mère et de l'enfant où le
cours s'articule autour des questions de planning familial et du mode
d'allaitement des enfants, hygiène alimentaire, les vaccinations,
espacement des naissances et des consultation pré et post natales, la
prévention du paludisme, les IST et MST ; la bonne
citoyenneté qui passe par le respect des biens publics et de la
liberté d'autrui, ensuite d'une bonne tenue de la comptabilité
des femmes et des cultivateurs qui bénéficient aussi des cours
sur l'agriculture et ses nouvelles méthodes de culture à fort
tôt de rendement.
L'ouvrage « Manuel de formation de santé des
femmes », informe sur la méthodologie à suivre par les
animateurs au cours des séances tout en proposant les matériels
didactiques indispensables à l'apprentissage. Le chef programme de
l'ONG ALDIPE nous a confié que c'est bien difficile pour eux d'assurer
au mieux les cours dans les domaines sans praticiens et ce malgré les
recommandations des autorités en charge du sous-secteur.
Parmi tous les documents consultés mis à part
les syllabaires, les brochures de sensibilisation, un seul document propose
d'une manière plus ou moins claire le contenu. Comment pouvons-nous
expliquer cet état de chose et par ricochetvérifié la
véracité des notions abordées vu que plus de la
majorité des bénéficiaires les a vaguement
exprimés ?
Nul doute, c'est l'expression d'une
légèreté déconcertante de la part des
autorités en charge du sous-secteur. L'alphabétisation
aujourd'hui dans nos campagnes semble être délaissée au
profit d'autre choses que nous ne saurions énumérer ou du moins
l'alphabétisation en tout cas pour ce qui est de notre milieu
d'étude se limite à celle initiale et la suite n'est rien d'autre
que le cumule de séance de sensibilisation et non
d'alphabétisation et dont le contenu enseigné est acquise sur la
base des expériences des animateurs sans support didactique.
On ne peut concevoir une alphabétisation efficace sans
les moyens matériels, financiers et prioritairement les moyens
didactiques. La preuve, à cause de la disponibilité des
syllabaires, le taux de maitrise des notions apprises peut être
évalué à plus de 80% à l'étape initiale.
Aucun cours ne peut être efficace sans un accompagnement didactique
conséquent.
Nous parvenons à la conclusion que les programmes n'ont
pas clairement défini les champs de connaissances à couvrir au
cours des campagnes d'alphabétisation. il semble en ce qui concerne les
leçons que les animateurs ne reçoivent pas les formations
nécessaires afin de mieux faire savoir aux apprenants les
éléments à connaître dans la leçon. Dans le
détail, les contenus des programmes ne se retrouvent pas dans les
documents et n'ont été abordés qu'au cours des interviews
à nous accorder et au cours des séances.
3.1.3.2.3- Analyse de la
méthodologie de restitution du programme
Abordé sur la méthode utilisée, les deux
ONG ont souligné celle participative. Ici, la phase initiale de
l'alphabétisation semble déjà être bien loin
où nos cibles appliquaient la méthode syllabique et la
méthode globale qui consiste à faire connaitre un mot dont les
lettres sont connues dans un texte. Il ne s'agit plus de l'apprentissage de la
lecture, de l'écriture et du calcul. Et bien l'apprenant n'est plus
table rase, Il est désormais au coeur du processus. Voilà
pourquoi les acteurs nous parlent de la méthode participative encore
qu'ils ont reconnus que ce sont les mêmes qui bénéficient
des deux programmes où l'apprenant est au coeur de la situation et
où ses besoins directs sont intégrés. La mise en
application de cette méthode débute par la situation de
départ qui découle sur la description d'une image qui aboutit
à des interrogations qui découlent sur des débats. Nous
pouvons nous réjouir de ce que cette procédure de restitution
répond sans aucun doute aux principes andragogiques. Cela est bien
opportun vu que les sondages effectués sur les méthodes ont
révélé que les apprenants s'intéressent plus au
cours d'autant plus qu'ils ne se retrouvent plus foncièrement dans la
position d'un néophyte. Ce qui induit directement un changement de
comportement. Si cette méthode se révèle pragmatique, il
est important que l'abordage de certaines questions dans des domaines sensible
comme celui de la santé nécessite l'assistance des
professionnels. Interrogé, les responsables ont reconnu à
l'unanimité que cela est indispensable. Au niveau de l'ONG ALDIPE, ceci
est d'autant plus bien perçu, que la méthode prévoit
l'accompagnement des médecins. Mais le véritable problème
qui les empêcherait de faire de ce rêve une réalité
reste le nerf de la guerre : l'argent. Si non, ils ont tous reconnu la
pertinence de l'assistance des professionnels. L'application de cette
méthode nous enchante. Seul bémol ici, nous n'approuvons pas le
fait que les apprenants faute de moyens n'ont pas le droit de se faire assister
des praticiens des domaines spécifiques abordés dont celui de la
santé où la présence ne se reste que deux heures par
semaine d'un médecin leur permettrait d'approfondir les savoirs et de
trouver des solutions fiables à leur problème de santé
soit en prévention ou en guérison. Les ONG se doivent de revoir
leur méthode sur ce plan afin de réduire les risques d'auto
médication où de la propagation de vils conseils en
santé.
3.1.3.2.4- Analyse de la capacité de réaction
des ONG en cas de risque sanitaire
A la fin de notre questionnaire adressé aux
responsables en charge de l'alphabétisation au sein de l'ONG ALDIPE et
CBDIBA, nous leur avions soumis un questionnaire supplémentaire de trois
questions où nous demandions si des évaluations sont faites pour
mesurer le niveau de changement de comportement sur le plan sanitaire et leur
réaction face au déclenchement de l'épidémie de la
fièvre hémorragique à virus EBOLA.
A cette ultime phase de l'enquête, la suspicion a
été confirmée et la déception a été
bien grande. Cela semble bien confirmer l'opportunité de notre recherche
qui n'a d'autre objectif que celui de mettre à nu les insuffisances des
programmes d'alphabétisation face à la question de la
santé communautaire. Il est vrai, l'alphabétisation n'est pas
à confondre à la médecine mais elle devrait informer les
analphabètes sur les gestes utiles afin d'aider les infirmiers dans le
processus de sensibilisation afin de circonscrire le mal. Même si aucun
cas n'a été détecté jusqu'au jour de notre
départ nous avions eu tout de même la certitude que la population
rurale n'observe pas toujours les règles élémentaire
d'hygiène bien qu'étant bénéficiaire du programme.
Nous n'en voudrions pour preuve que la consommation de gibiers par les
populations alors même que la méthode efficace de
prévention de l'épidémie EBOLA est d'en éviter.
Face à cette situation, nous pouvions affirmer que le contenu du
programme des cours d'alphabétisation en rapport avec le domaine de la
santé est insuffisant, de nouvelles démarches s'imposent. Face
à cet état de chose il est bien opportun et même
impératif que nous proposions des suggestions subséquentes
3.3-Suggestions
Comme susmentionné, aucun système
pédagogique efficace ne peut être mis au point en dehors des
intéressés. Ils devront jouer un rôle
particulièrement important dans la définition des
éléments prioritaires des programmes, des contenus, des
méthodes, au stade de la préparation de l'expérimentation
pédagogique et à celui de l'action pédagogique
elle-même. C'est en considérant les besoins de notre cible nous
proposons :
3.3.1- Proposition de projet d'alphabétisation
fonctionnelle à Za-kpota (Bénin) (Secteur Santé)
Thèmes de formation professionnelle
1. La malnutrition et les maladies qu'elle provoque
2. Le paludisme
3. La planification des naissances
4. L'hygiène bucco dentaire
5. La Toxicomanie
6. Les MST/ IST (VIH sida, syphilis)
7. La nutrition de l'enfant
8. La santé et l'hygiène pendant la grossesse
9. La vaccination
10. Les maladies infectieuses et contagieuses
N°
|
Contenu technique (thème)
|
Agent pathogène ou notions
scientifiques
|
Aspects socio économiques et
sanitaires
|
1
|
malnutrition et les
maladies qu'elle provoque
|
Expériences sur la malnutrition
et les carences
nutritives des plantes
Rations alimentaires
|
Les carences nutritives
dans les pays en voie de
développement
proposition d'une ration alimentaire.
|
2
|
paludisme
|
son modede propagation et son origine (anophèle,
plasmodium)
|
Le paludisme et les
ravages qu'il cause des
points de vue sanitaire,
social et économique et les modes de prévention
et de guérison.
|
3
|
planification
familiale
|
Les méthodes contraceptives, espacement volontaire des
naissances
|
Famille nombreuse et
Pauvreté, mauvaise éducation des enfants ; Les
avantages (sanitaires
essentiellement) d'une
action destinée à prévenir la grossesse
|
4
|
Hygiène bucco dentaire
|
Importance des dents, conséquences du mauvais
entretien (ex : cari dentaire, la mauvaise alène)
|
Mode d'entretien et action comportement pour une bonne
hygiène et de guérison
|
5
|
Toxicomanie
|
drogue, alcool, dépendance psychique
|
Maladies causées (pneumonie, cancer, mort) abandon
progressif
|
6
|
MST/ IST (VIH sida, syphilis)
|
Virus, microbes, anti retro-viro, épidémie,
dépistage
|
Abstinence, fidélité, se
préserver
|
7
|
Nutrition de l'enfant
|
Lesmicrobes du lait
|
Comment choisir le lait
déshydraté pour l'enfant.
Propreté du biberon
|
8
|
santé et l'hygiène
pendant la grossesse
|
Les maladies contractées
pendant la grossesse
|
L'avortement spontané et les dommages qu'il cause à
la société
|
9
|
Vaccination
|
|
La vaccination et la
prévention de la maladie
du point de vue
économique
|
10
|
Maladies infectieuses et
contagieuses
|
Infection et inflammation
|
Comment se propagent
les maladies
|
Nukpl?nm? wema m?si t?n
Akpaxwé : lanm?nan?gànji
Ganxixi : ayiz?n
Wl?nwin : nunyw?yidonuyw?ji- ny?wlan- ny?xa-
k??i?o
Az?li : kp?ndaan- az?wadokp?- a?ukant?n
Alyannu : ?i?e fijo me é ?o ganji t?n kpodo
az?nut? t?n kpan
Az? : ganxixo dokpo ada?ue
Nukpl?nm?t? ? na s? xó è kan az?nunu è l?
do at?.E ná an gb?t? al?kpa bù é n? nû az? l? e by?.
En? gudo ?, é na s? y? l? xl?yì b? yè ná ?? nu
è ye m? dewu é. Nukanby? l? ná j? tunnut?n.
Nunk?nt?n
wég??
Ðide nunk?nt?n kpodo wég?? kpan dò nu è
az? n? wa do fijo jil? xl? w?.
Nukanby?
1-Ðide t?l? n? ?
2-Ani mi ka m?? dó e wu ?
3- Az?nunu ny? à ?
4-Ani w?n?z?n az?nunu m? ?
5- Az? t?l?? é n? do m??
6- Fijo t? a ba na ?ó?
Gbe?i?o
Nukpl?nm?t? ? na do al? nukpl?nvi l? b? ye na sixu tuun nu
è nyi azonunu é, az?n è é n? do m? l? é,
wl?nwin è e zan bò lifin kpo na é.
Nuntaji: al?g?lanm?nan?gànji
z?wat? nyi nun daxo ?okpo ?o nunkpl?nkpl?n xwenu.
Suite à cette proposition sommaire de projet et de
fiche que nous pensons développer à travers des livrets, nous
pouvons affirmer qu'aucun programme d'alphabétisation fonctionnelle ne
peut être général du moment les réalités
sociologiques diffèrent d'un milieu à un autre. Voilà
pourquoi nous proposons :
Au gouvernement
La
nécessité de la diversification de l'offre
d'alphabétisation : il s'agira de développer des programmes
spécifiques propres aux modes de vie et aux réalités
socio-sanitaires des zones d'interventions dans la lutte contre certaines
maladies (choléra, paludisme, les IST, la tuberculose santé de la
mère et de l'enfant).
En ce qui concerne la
conception des programmes en rapport avec la santé, il serait
souhaitable et bénéfique pour le sous-secteur que les acteurs
sanitaires soient impliqués dans l'élaboration des programmes si
possible les faire participer aux séances pratique ;
Il
sera aussi important de développer des programmes bilingues
français/langues nationales dans le domaine de la santé pour
faciliter un acquisition plus ou moins rapide des notions médicales en
vue d'un geste plus réfléchis et de réactions
subséquentes en cas d'épidémie afin d'éviter une
rapide propagation des maladies. Le développement de programmes
d'alphabétisation en langues nationales est limité du fait que le
français est la langue officielle et de promotion sociale et ne favorise
pas toujours l'intégration du néo alphabète dans un milieu
lettré. Ceci explique en partie les réticences de certains
groupes cibles notamment les jeunes déscolarisés de participer
aux programmes.
Pour améliorer la qualité des programmes, un plan de
renforcement des capacités de tous les acteurs doit être
élaboré.
Il faut aussi que l'Etat veille à la construction des centres
d'alphabétisation et à leur équipement intégral
surtout en matériels didactiques spécifique à chaque
domaine en priorité à celui de la santé. Ceci permettra
une maitrise efficiente des heures de cours, une dispense conséquente
des situations d'apprentissage et une bonne restitution des cours.
AuxONG
Pour une alphabétisation réussie au service du
développement de la santé des populations rurales, il
faut :
-Développer
des partenariats avec d'autres ONG pour se compléter dans certaines
activités et avec les acteurs de santé dans la rédaction
des programme en santé afin de s'assurer de la justesse et de la
véracité des notions qui s'y trouveront afin d'éviter les
risques de contradictions de notions médicales fatale à la
population bénéficiaire ;
-Professionnaliser les acteurs
d'alphabétisation et d'éducation des adultes (les
animateurs),
-Former
les maîtres alphabétiseurs en vue du renforcement de leur
capacité et la disposition d'une main-d'oeuvre
qualifiée ;
-Consacrer
une partie du programme aux besoins sanitaires des populations de façon
périodique (paludisme en saison de pluie, choléra pendant la
période de récolte de la mangue, etc.) pour plus
d'efficacité et de performances des activités.
3.3.2 -Les difficultés rencontrées
Cette recherche s'est effectuée avec une grande
disponibilité et une franche collaboration avec les responsables en
charge de l'alphabétisation, des maîtres alphabétiseurs et
surtout avec les apprenants qui nous ont reçus avec beaucoup
d'enthousiasmes.
Cependant, quelques difficultés majeures ont
jalonné le parcours de notre recherche. Ce qui, à un moment
semble nous donner l'envie d'abandonner l'investigation. Mais comme nous
avions très tôt compris que ce sont les fines fleurs de nos
actions qui s'imposeront par leurs éclats et non les épines dont
nous devons contenir la douleur, nous avions continué avec beaucoup plus
de déterminations. Il s'agit essentiellement de quelques facteurs
de contreperformances liés à la mobilisation des apprenants. La
plupart des ONG étaient en fin d'exécution de leur programme pour
l'année en cours. D'où toutes nos peines de rencontrer facilement
les instituteurs/ institutrices exerçant dans le domaine de
l'alphabétisation et surtout certains responsables. En outre, la plupart
des ouvrages spécifiques nécessaires à notre étude
n'étaient pas facile d'accès. En conséquence, toutes les
consultations devraient se faire sur place au regard du caractère dit
confidentiel de certaines publications ; cette situation nous a contraint
à effectuer plusieurs déplacements au siège des ONG et sur
les lieux de documentations.
Pour nos entretiens, ils ont été
réalisés avec beaucoup de peine en raison de
l'indisponibilité parfois prolongée de certains responsables et
agents concernés par la recherche. De même nous avons dû
faire face au refus de certaines personnes de se faire enregistrer au cours de
l'entretien, malgré les tentatives de conviction et d'assurance que nous
avions données pour la confidentialité des informations qu'ils
nous livrent.
Aussi, l'enquête du terrain s'est-elle
déroulée en fin de saison de pluie, Août-Octobre. Ce moment
coïncide malheureusement avec le moment des grands travaux
champêtres et les cibles qui sont des paysans sont très
occupées dans les champs. Les jours où elles sont un peu
disponibles sont les jours de marché. Là encore, il faut passer
plusieurs fois avant de réaliser l'entretien.
En dépit de toutes ces difficultés
susmentionnées, nous sommes tout de même parvenus à obtenir
des résultats exploitables comme vous auriez bien constatés plus
haut.
Conclusion
Entreprendre une étude scientifique sur l'ossature des
programmes d'alphabétisation et d'éducation des adultes au
Bénin nous parait comme un travail ambitieux. En ce qui nous concerne,
nous avions pu entamer une radioscopie de l'apport ou du rôle
fondamentale que doit jouer l'alphabétisation dans le
développement de la santé communautaire.
Au terme de nos analyses, nous retenons que les
différentes facettes du processus du développement ne peuvent
être véritablement mise en exergue sans l'apport substantiel de
l'alphabétisation avec en point de mire la question de la santé
communautaire.
Malheureusement le contenu des programmes de
l'alphabétisation et d'éducation des adultes n'a pas encore bien
appréhendé l'utilité de la santé communautaire. Si
les objectifs semblent être bien définis, il n'en demeure pas
moins pour la méthodologie utilisée au cours des
différentes étapes. Le véritable problème dont la
résolution est sine qua non à une participation efficace de
l'alphabétisation pour une amélioration des questions de
santé communautaire est belle et bien la carence du contenu du
programme en matière de santé et dans bien d'autre domaines.
Notre hypothèse de recherche se trouve ainsi
vérifiée. De la même manière, les méthodes
à utiliser pour la transmission de ces savoirs doivent répondre
aux normes et exigences pédagogique prédéfinies par les
différents acteurs intervenant dans le sous-secteur. C'est pourquoi
l'alphabétisation, pour la promotion sociale, économique et
culturelle, doit cesser d'être une pratique andragogique destinée
aux seuls illettrés des communautés à la base dans nos
hameaux, mais plutôt une passerelle de sortie de l'ignorance et de
garantie d'autonomie afin d'assurer la cohésion et l'évolution au
sein de la communauté et élargir l'environnement
lettré.
Le présent travail s'est donné pour but de
relever les insuffisances de l'alphabétisation fonctionnelle au
Bénin et de suggérer des actions concrètes aux
décideurs et aux dispensateurs de programmes de façon qu'ils
élargissent et améliorent leur travail et répondent ainsi
aux besoins d'apprentissage de ceux qui en sont exclus. Il ne cherche pas
à défendre ni à diffuser sans réserves cette notion
fonctionnelle en tant que panacée au problème sanitaires de la
communauté. Il entend inciter tous les acteurs concernés à
réfléchir sur leurs principes directeurs et leurs pratiques
particulières afin de donner à leurs services une orientation
plus efficace et d'en améliorer la qualité. En ce sens, il faut
réfléchir sur la fonctionnalité de
l'alphabétisation non seulement en termes d'offre mais aussi de demande.
Pour les planificateurs et les dispensateurs de l'alphabétisation,
l'offre, devra rendre compte d'une alphabétisation plurielle parce que
des individus différents ont des besoins d'alphabétisation
différents. Cela est vrai aussi du côté de la demande : les
besoins des bénéficiaires et l'utilisation qu'ils font des acquis
apportés par l'alphabétisation changent selon l'époque et
le lieu. Les décideurs devront par conséquent relever le
défi d'une approche plus localisée et spécifique sur le
terrain. La décentralisation du pouvoir de décision et des
ressources techniques et matérielles afin de créer une
société propice à l'alphabétisation dans des lieux
précis en sera la clé.
Mais pour y parvenir, il faut la conception bien explicite des
programmes de cours sur les questions de santé renforcée par des
documents didactiques qui seront édités à cet effet.
Ainsi, ceux qui n'ont pas suivi le processus formel d'éducation et qui
représentent plus de la majorité de notre population pourra
acquérir de comportements nouveaux nécessaires à
l'amélioration de leur santé, ce qui leur permettra de sortir de
l'ignorance et de pouvoir participer au développement de leur
communauté et par conséquence au développement de la
nation par le biais de l'alphabétisation et de l'éducation des
adultes.
Bibliographie
1-A/56/326, 6 septembre 2001. Plan de
campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire
2-A/RES/56/116 du 18 janvier 2002. La Décennie des Nations Unies pour
l'alphabétisation : l'éducation pour tous.
2- A/ 57/218, 16 juillet 2002. Décennie des Nations
Unies pour l'alphabétisation : l'éducation pour tous ; Plan
d'action international.
3- ABALOT E. J. et Gomez H. A., alphabétisation
fonctionnelle et développement humain au Bénin : Une
contribution sexo-spécifique, revue scientifique, Université de
Lomé, 2002.
4- AFRIK t. Femmes alphabétisées et
pauvreté extrême, UNESCO- AFRIQUE, N°6, mars 1993, Dakar.
5- AHODEKON S.C., La communication et l'éducation des
adultes dans les programmes le développement communautaire, thèse
de doctorat unique, 2005, UAC.
6- AHOHOUNKPANZON M, cours d'alphabétisation et
d'éducation des adultes, 2012, UAC, p1-8.
7- BERNADO A.B. I., L'alphabétisation et la
pensée, Paris, l'harmattan, 1999.
8- BOCCO R., Problématique d'alphabétisation et
de réduction de la pauvreté au Bénin. Mémoire pour
l'obtention de diplôme de CPJA-INJEPS, Porto-Novo, 2002.
9- Discours de la Directrice Générale de
l'UNESCO, journée internationale de l'alphabétisation,8 septembre
2014, p. 1.
10- FREIRE, P., Pegagogy of the
Oppressed. New York, Continuum, 1972.
11- GOMEZ E. I., La problématique de
l'éducation de base dans les milieux défavorisés, Dakar,
le 17 mars 2014, p 16.
12- HAMADACHE A. et Martin D., Théorie et pratique de
l'alphabétisation, Ottawa, UNESCO-1988.
13- HOUIS, M. et Bole-Ricard R., Intégration des
langues africaines dans une politique d'enseignement, UNESCO, Agecop, Paris,
1977.
14-INSAE, RGPH4, Cotonou, 2013.
15- KOUAKOU Koffi Mathieu, Alphabétisation
fonctionnelle en Côte d'ivoire: approche méthodologique pour
l'enseignement de la langue officielle le français, Université de
Bouaké la Neuve (Côte d'Ivoire), revue électronique
internationale de sciences du langage n° 15 - juin 2011, pp52-58..
16- MATSUURA Keiichiro, Le
rôle de l'alphabétisation dans le développement durable,
UNESCO, septembre 2005.
17- MBOW P. Analphabétisme, pauvreté des
femmes : cas du Sénégal, UNESCO-AFRIQUE, Mars 1993,
N°6, Dakar, pp. 24-28.
18- MEYER B., L'alphabétisation de la femme et les
valeurs sociales en Algérie, développement +coopération,
1990, N°1, pp 11-14.
19- Ministère Chargé de la Coordination de
l'Action Gouvernementale de la Prospective et du Développement,
Commission Nationale de Lutte Contre la Pauvreté, Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Bénin
(2002-2004), Vol 1, Cotonou 2002.
20- Ministère de la Culture de l'Artisanat et du
Tourisme, DNAEA, DEPOLINA, Cotonou, 2002.
21- Monographie de la Commune de Za-Kpota, Afrique Conseil,
avril 2006.
22- OMS, Santé et scolarisation des enfants in Trait
d'union, n°3, Janvier-juin 2002.
23- PNUD, Rapport sur le Développement Humain au
Bénin, Cotonou, 2010.
25-UNESCO, Guide pratique
d'alphabétisationfonctionnelle, Une méthode de formation pour le
développement, place de Fontenoy, 75 Paris-7e, 1972,
166p.
26- UNESCO, Rapport national du Bénin
général de la 6ème Conférence
Internationale sur l'Education des Adultes (CONFINTEA VI) BRESIL 2009
Education des adultes et Développement, N°50.
27- UNFPA, rapport national sur l'état et le devenir de
la population du Bénin (REP 2002), Cotonou, Août, 2003.
Webographie
1-http : //www.gouv.bj /.Consulté le 16
/04/2015.
2- www.google.com-L'impact de l'alphabétisation dans le
développement durable des femmes.Consulté le 16/04/2015.
5-www.google.com /L'alphabétisation une des clefs du
développement.htmConsulté le 22/04/2015.
6-
http://www.canstockphoto.fr/photos-images/poumon.htm,
consulté le 28/ 04/ 2015.
ANNEXES
QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE ADRESSE AUX MAITRE
ALPHABETISEURS
Ce questionnaire d'enquête est adressé
aux maître alphabétiseurs en vue de recueillir des informations
pour la rédaction d'un mémoire de maîtrise sur le
thème : « Alphabétisation pour le
développement de la santé communautaire en milieu rural :
cas de Za-kpota en république du
Bénin. »
Nous avons choisi ce thème en raison de son
importance dans le débat actuel relatif à la complexité
du rôle de l'alphabétisation en rapport avec la prévention
des épidémies comme la fièvre hémorragique
à virus EBOLA et en général le développement de la
santé.
A cet effet, nous vous prions de bien vouloir
consacrer une partie de votre temps à répondre aux questions que
nous vous soumettons avec déférence.
La qualité de vos réponses enrichira
certainement nos recherches pour un travail que nous souhaitons de
qualité.
Nous vous remercions de votre disponibilité
et de vos précieuses contributions.
Questionnaire
IDENTITE
Nom : Prénom(s) :
Age : Profession :
Situation matrimoniale :
1-Quel est votre niveau d'étude ?
-Néo-alphabète
-Niveau primaire
-Niveau secondaire
-Niveau supérieur
2-Combien d'année d'expérience avez-vous ?
...........................................................................................................................................................................................................................................................................
3-Pendant combien de temps travaillez-vous dans
l'année ?
..........................................................................................................................
4-Comment appréciez-vous les conditions de formation?
Très-bien bien
passable médiocre
5-En temps que maître alphabétiseur et à
travers vos diverses expériences les programmes répondent-ils aux
besoins élémentaires de la communauté ?
Toujours Souvent Parfois
Jamais
6-Outre le domaine de lecture de l'écriture et de
calcul, quels sont les domaines le plus abordés ?
Santé économie
agriculture autre
7-Comment abordez-vous les questions de la santé ?
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8-Quelles sont les difficultés que vous éprouvez
lors du déroulement des cours sur dans le domaine de la
santé ?
-Absence des apprenants
-Manque de documents didactiques
-Perturbation des cours par des événements sociaux
(agriculture, décès, fêtes...)
9-Disposez-vous de matériels didactiques dans le domaine
de la santé ?
Oui
Non
10-Si non sur quelle base les cours sont
dispensés ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11-Etes-vous accompagnez des praticiens médicaux lors de
la dispense des cours ?
Toujours Souvent Parfois
Jamais
12- Organisiez des contrôles aux apprenants dans le domaine
de la santé ?
Oui
Non
13-Les apprenants répondent-ils favorablement à
vos différentes prestations ?
Toujours Souvent Parfois
Jamais
14-Remarquez-vous une amélioration dans leurs gestes sur
le plan de l'hygiène ?
Toujours Souvent Parfois Jamais
15-Quelles éventuelles suggestions avez-vous à
faire aux autorités en charge de l'alphabétisation pour une
amélioration des programmes d'alphabétisation en de
résoudre les questions liées à la santé ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE ADRESSE AUX
APPRENANTS
Date.........................................................
Département :
...........................................................
Commune :
...........................................................
Arrondissement
:.....................................................
Cercle de
culture :...........................................................
Nom prénom :
...........................................................
Age :
...........................................................................
Questionnaire
1- Aimez- vous l'alphabétisation?
Oui Non
2-En quelle langue êtes
vousalphabétisée ?
Votre langue maternelle
la langue locale
3-Depuis combien de temps suivez-vous les cours ?
.................................................................................................................................
4- Appréciez-vous la façon dont vos maîtres
vous encadrent ?
Oui Non
5-Quels avantages aviez-vous tiré de
l'alphabétisation ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................
4-La mise en pratique du contenu du cours vous permet-elle
l'amélioration de vos conditions de vie ?
Oui Non
6-Outre le domaine de lecture de l'écriture et de
calcul, quels sont les domaines le plus abordés ?
Santé économie
agriculture autre
7-Quels sont vos besoins dont la satisfaction vous excite
à assister au cours d'alphabétisation ?
-Education pour la santé (maladie, hygiène,
planning familiale)
Urgent peu urgent pas urgent
-Education pour l'agriculture
Pas urgent
Urgent peu urgent
-Education pour la tenue d'une bonne comptabilité
Urgent peu urgent pas urgent
Autres besoins
....................................................................................................................................................................................................................................................................................
8-Le cours répond-il à vos besoins sur le plan
sanitaire ?
Oui Non
9-Quelles améliorations souhaités-vous avoir dans
le domaine de la santé ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................
10-Parlez- nous un peu du, paludisme -manifestation, agent
pathogène) et ses moyen de préventions.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
TABLE DES MATIERES
Sommaire.................................................................................
Dédicace..................................................................................
Remerciements:
.........................................................................
Définition des
sigles :...................................................................
Introduction........................................................................
CHAPITRE I :
Généralités...................................................
1.1
Problématique .......................................................................
1.2 Hypothèse de la
recherche.........................................................
1.2.1 Objectif
général...................................................................
1.2.2 Objectifs
spécifiques.............................................................
1.3 Cadre d'étude et
méthodologie.....................................................
1.3.1 Présentation du cadre
d'étude....................................................
1.3.2
Méthodologie.......................................................................
1.4 Revue de
littérature.................................................................
CHAPITRE 2 : ALPHABETISATION : OBJECTIFS DU
PROGRAMME, PRINCIPES ET IMPLICATIONS
................................
2.1
Les concepts et leurs
définitions..................................................
2.1.1Alphabétisation.......................................................................
2.1.1.1 L'alphabétisation traditionnelle ou
classique...............................
2.1.1.2 Alphabétisation
conscientisant................................................
2.1.1.3 L'alphabétisation
fonctionnelle................................................
2.1.2
Santé................................................................................
2.1.3
Développement...................................................................
2.1.3.1 Développement
humain.......................................................
2.2 Objectifs du programme au
Bénin...............................................
2.3 Les principes de l'alphabétisation
fonctionnelle..............................
2.4 L'alphabétisation et ses implications
pédagogiques et politiques...........
2.4.1 L'alphabétisation et ses implications
pédagogiques........................
2.4.2 L'alphabétisation et ses implications
cognitives............................
2.4.3 L'alphabétisation et ses implications
psychologiques : la question de
motivation................................................................................
2.4.4 Les implications politiques de
l'alphabétisation...........................
2.4.4.1 Alphabétisation et apprentissage
communautaire..........................
2.4.4.2 Alphabétisation et identité
culturelle.........................................
2.4.4.3 Alphabétisation et développement
socio-économique....................
2.4.4.4 La création d'environnements
propices......................................
2.4.4.5 Suivi et évaluation de
l'alphabétisation......................................
2.5 L'état de l'alphabétisation dans la commune
de Za-kpota.....................
2.5.1 Organisation du
sous-secteur...................................................
2.5.2 Les moyens de
travail............................................................
2.5.3 Les résultats
obtenus.............................................................
CHAPITRE3:PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS......................................................................
3.1 Présentation des
résultats...........................................................
3.1.1 Enquête au niveau des
apprenants.............................................
3.1.1.1 Présentation des résultats
......................................................
3.1.1.2 Analyse des
résultats...........................................................
3.1.2 Enquête au niveau des animateurs ou des
maîtres alphabétiseurs............
3.1.2.1 Présentation des
résultats......................................................
3.1.2.2 Analyse des
résultats............................................................
3.1.3 Enquête au niveau des ONG ALDIPE et
CBDIBA..........................
3.1.3.1 Présentation des
résultats......................................................
3.1.3.2 Analyse des résultats
...........................................................
3.1.3.2.1 Analyse des objectifs du
programme.......................................
3.1.3.2.2 Analyse du contenu du
programme.......................................
3.1.3.2.3 Analyse de la méthodologie de restitution du
programme.............
3.1.3.2.4 Analyse de la capacité de réaction des
ONG en cas de risque
sanitaire...................................................................................
3.3
Suggestions ..........................................................................
3.3.1 Proposition de projet l'alphabétisation
fonctionnelle........................
3.3.2 Difficultés
rencontrées...........................................................
Conclusion......................................................................................
Références
bibliographiques...........................................................
Annexe............................................................................................
|
ii
iii
iv
v
2
7
7
10
10
10
11
11
11
12
18
18
18
18
20
20
20
21
21
21
22
24
24
25
27
28
28
28
29
29
30
31
31
32
32
33
33
33
33
36
38
38
42
43
43
44
44
46
48
49
50
50
55
57
59
62
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* 1 Loi N° 2003-11 du 11
novembre 2003 portant orientation de L'Education Nationale en République
du Bénin, article 8, p3.
* 2 Extrait du discours de la
directrice générale de l'UNESCO, journée internationale de
l'alphabétisation, 8 septembre 2014.
* 3
www.unesco.org/éducation
L'UNESCO lance un nouveau fonds pour promouvoir l'alphabétisation dans
le monde.
* 4 INSAE, résultats
provisoires du RGPH4, 2013.
* 5 Idem, Rapport sur la
répartition des ménages selon le niveau d'instruction, tableau
N° 23, 2011.
* 6 PNUD, rapport sur le
développement humain au Bénin, 20 janvier 2011, Cotonou.
* 7 CONFINTEA VI, MAPLN, rapport
national du Bénin, avril 2008, pp.26-27.
* 8 Oléron, P.
(1979),L'enfant et l'acquisition du langage, p12.
* 9Monographie de la Commune de
Za-Kpota, Afrique Conseil, avril 2006, pp 7-12.
* 10 CONFINTEA VI, UNESCO,
Rapport général , Brésil, 2009
* 11 BERNADO A.B. I,
L'alphabétisation et la pensée, Paris, l'harmattan, 1999.
* 12HAMADACHE A. et Martin
D., Théorie et pratique de l'alphabétisation, Ottawa,
UNESCO-1988.
* 13 AFRIK T., Femmes
alphabétisées et pauvreté extrême, UNESCO- AFRIQUE,
N°6, mars 1993, Dakar.
* 14 MEYER B.,
L'alphabétisation de la femme et les valeurs sociales en Algérie,
développement +coopération, 1990, N°1, pp 11-14.
* 15 ABALOT E. J.,
alphabétisation fonctionnelle et développement humain au
Bénin : Une contribution sexo-spécifique, revue
scientifique, Université de Lomé. 2002.
* 16Mbow P.
Analphabétisme, pauvreté des femmes : cas du
Sénégal, UNESCO-AFRIQUE, Mars 1993, N°6 ; Dakar.
* 17 OMS, Santé et
scolarisation des enfants in Trait d'union, n°3, Janvier-juin 2002.
* 18 AHOHOUNKPANZON Michel,
Extrait du cours de l'Alphabétisation et d'éducation des adultes,
p1.
* 19UNESCO 2006 et 2007,
Rapport du suivi de l'EPT, « L'alphabétisation, un enjeu vital
».
* 20KOUAKOU Koffi Mathieu,
Alphabétisation fonctionnelle en Côte d'ivoire:approche
méthodologique pour l'enseignement de la langue officielle le
français, Université de Bouaké la Neuve (Côte
d'Ivoire), revue électronique internationale de sciences du langage
n° 15 - juin 2011, p54.
* 21 OMS, Santé et
scolarisation des enfants in Trait d'union, n°3, Janvier-juin 2002.
* 22 Dico français,
Encarta 2009.
* 23UNESCO, Guide pratique
d'alphabétisation fonctionnelle, Une méthode de formation pour le
développement, place de Fontenoy, 75 Paris-7e, 1972,
166p.
* 24UNESCO, Guide pratique
d'alphabétisation fonctionnelle, Une méthode de formation pour le
développement, place de Fontenoy, 75 Paris-7e, 1972, pp
21-32.
* 25 Jean-Pierre Cuq, Cours de
didactique du Français Langue Etrangère et Seconde
PUG ,2011.p.112.
* 26 Jean-Pierre Cuq ,
Dictionnaire de didactique de Français, Clé internationale,
Paris, 2008. P.170
* 27La pluralité de
l'alphabétisation et ses implications en termes de politiques et
programmes,UNESCO pp14-26.
* 28 UNESCO,A/RES/56/116,
paragraphe 7.