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Exposition aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé. Cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-betsi au sud-ouest de la ville.( Télécharger le fichier original )par Georges Ghislain FOFACK MUJIA UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ - Master 2016 |
Source: The Landslide Handbook (Highland, et al., 2008) 48 I.3.2. LES CAUSES PHYSIQUES ET ANTHROPIQUES RESPONSABLES DES GLISSEMENTS DE TERRAINLes glissements de terrain sont causés par deux catégories de facteurs : les facteurs naturels qui sont exacerbés par l'empreinte humaine. I.3.2.1. LES FACTEURS LIÉS AU MILIEU PHYSIQUE I.3.2.1.1. La gravité et la pente Selon la théorie de la gravitation universelle de Newton (formulée par Isaac Newton en 1687), à tous les corps massifs, dont les corps célestes et la Terre, est associé un champ de gravitation (ou gravité) responsable d'une force attractive sur les autres corps massiques. L'essentiel de la pesanteur est d'origine gravitationnelle, c'est-à-dire qu'elle est due à l'attraction mutuelle entre corps massifs. Autrement dit un corps attire un autre avec une force dont l'intensité est proportionnelle au produit de leurs masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette force permet de définir la notion de verticalité : on observe qu'en un lieu donné tous les corps libres tombent en direction du sol suivant la même direction appelée verticale du lieu. C'est ce qui explique que les matériaux se trouvant sur des reliefs à forte pente ont généralement tendance à suivre une trajectoire descendante vers les zones à faible pente. La pente topographique est la tangente de l'inclinaison d'un terrain donc de son angle vis-à-vis de l'horizontale (figure 11). Le terme pente est parfois directement assimilé à l'inclinaison, pour ce qui est du cas de figure à l'inclinaison du versant. 49 Figure 11: Détermination de la pente topographique Source : Brunet (1993) C'est un facteur essentiel des glissements de terrain. Celle-ci détermine la susceptibilité d'un terrain à glisser si les autres conditions sont réunies. Cela signifie théoriquement les zones à fortes pentes sont potentiellement plus susceptibles aux glissements et inversement I.3.2.1.2. La nature des sols Le relief de la zone d'étude est accidenté et s'étend plusieurs collines hautes de 25-50 m au dessus du plateau (Bachelier 1959). Sur le plan géologique, le sol dérive d'un matériau quartzo-feldspathique plus ou moins micacé. (Pelletier, 1969). De nature rouge latéritique et forestier classique, le sol de la zone présente un horizon rouge plus ou moins superficiellement lessivé qui peut atteindre dans les conditions favorables une profondeur de 4 à 10 m ; puis un horizon gravillonaire, un horizon tacheté et un horizon d'altération de la roche-mère. (Bachelier 1985). La structure du sol présente cependant une répartition inégale de profondeur de la base des versants vers le sommet des collines. Les versants pentus portent une couche superficielle de matériaux non complètement consolidés et fragilisée par la double influence de l'érosion et de la déforestation. Cette couche superficielle majoritairement constituée de lithosols sont peu profonds et par conséquent sensibles aux interventions humaines qui combinés aux autres facteurs entraineraient leur rupture. Mt. Mvog-Betsi, 902 m Mt. Akok-Ndoué, 957 m 50 Figure 12: Localisation des Monts Akok-Ndoué et Mvog-Betsi 51 I.3.2.1.2. La pluviométrie La survenance des glissements de terrain est dans la majeure partie des cas corrélée à la présence de l'eau. L'eau, associée à un épisode pluvieux important est le principal facteur aggravant, en raison des pressions interstitielles qu'elle développe dans le sol et le sous-sol. Le tableau 7 montre la répartition annuelle de la hauteur d'eau dans la ville entre 20062010. L'analyse qui découle est que l'apport en eau sur les versants est important durant les 2 saisons de pluies. Toutefois, il faut préciser que les mois d'octobre, septembre et mars enregistrent les plus grandes quantités de précipitations. Cela traduit en théorie les mois les plus vulnérables car l'apport en eau est conséquent. Cependant, suivant l'approche historique, les glissements de terrain dans la ville de Yaoundé sont survenus lors des épisodes orageux d'une rare intensité. Tableau 7: Répartition mensuelle des précipitations et des températures de Yaoundé
Source: Station de Nkolbisson et de l'aéroport militaire de Mvan 2006-2010 I.3.2.2. LES FACTEURS ANTHROPIQUES À côté du milieu physique, les facteurs humains précipitent, aggravent ou exacerbent les glissements de terrain I.3.2.2.1. L'urbanisation accélérée : un facteur aggravant L'exposition aux glissements de terrain dans la zone s'explique également par la forte anthropisation du milieu dans ce front d'urbanisation. La croissance spatiale de la ville entraine l'occupation et la mise en place d'une multiplicité d'activités humaines qui contribuent à accroître la susceptibilité de la zone à subir des glissements de terrain. Cette croissance urbaine vertigineuse se traduit par l'installation des populations sur les flancs des montagnes. 52 Notre zone d'étude présente en effet presque les mêmes caractéristiques démographiques et socio-économiques que l'ensemble des quartiers des zones à risques de la ville de Yaoundé à savoir: population nombreuse et hétérogène, croissance démographique élevée, etc. La population de ces trois quartiers est estimée à 51 761 habitants en 2007 sur une superficie totale d'environ 6,006 Km2 soit environ 600,6 ha. Ce constat est d'autant plus vrai que lorsqu'on observe la figure 14 qui met en évidence l'évolution du tissu urbain de la ville de Yaoundé entre 1980 et 2001, la superficie urbaine de cette ville au cours de ladite période aurait été multipliée par plus de 4, passant ainsi de 3 807 ha en 1980 à environ 15 919 ha en 2001 (CUY, 2010). La zone d'étude tout comme la ville a subit un rythme d'urbanisation quasi-similaire. Presqu'inhabitée au début des années 80, celle-ci est quasi occupée aujourd'hui. Les flancs des montagnes, les bas-fonds marécageux et inondables ne sont guère épargnés par les constructions et les aménagements humains. Or la ville de Yaoundé qualifiée de « ville aux sept collines » a un relief parsemé de collines (jusqu'à plus de 1 200 m d'altitude) avec des pentes parfois abruptes (Sietchiping, 2003), sur lesquelles prédominent des habitats informels. Ainsi, les espaces « inconstructibles », pentus (plus de 30 %) et marécageux sont densément bâtis (Assako Assako, 1998 b). 53 Figure 13: Classification supervisée par méthode « Maximum Likelihood » de 2 images de la zone : 2002 (A) et 2013(B) De l'illustration qui suit où la classification orientée a été réalisée sur deux images multi dates (3 février 2002 (A) et 3 mars 2013(B)) à partir de la méthode « Maximum Likelihood » ou de « Maximum de vraisemblance », la progression de l'habitat (couleur magenta) et des sols nus (couleur marronne) sont observables. Le recul de la végétation (couleur verte), d'autre part observée et l'augmentation des surfaces nues, est un marqueur de l'explosion démographique dans ce secteur, qui par ailleurs est un front d'urbanisation. Aussi, il découle de cette analyse diachronique que, la croissance démographique est telle que les versants abrupts de l'Akok-Ndoué et du Mvog-Betsi ne sont guère épargnés par les expansions humaines. 54 Figure 14: Évolution spatiale de la ville de Yaoundé entre 1980 et 2001 Source : CUY, 2010 La figure 14 analyse l'évolution de la surface humanisée de la ville de Yaoundé entre 1980 et 2001. On s'aperçoit que la zone d'étude qui est située au sud-ouest de la ville, était inhabitée au début des années 1980. Mais cette zone en 2001, avait déjà été presque consumée par les installations humaines. Reliefs pentus des flancs des montagnes, bas-fonds inondables sont occupés par les habitations. I.3.2.2.2. Déforestation et exposition des sols aux glissements de terrain Corollaire de la croissance démographique que connait la ville en général et la zone d'étude en particulier, la déforestation est effectuée pour plusieurs raisons (cultures, constructions des carrières de pierres, espaces pour habitat, etc.) Cf. fig. 13 et planche photo 3. C'est le facteur précipitant la survenance des glissements de terrain. Cette activité menée 55 sans contrôle, favorise le ruissèlement. L'absence de couverture végétale, en particulier arborescente, expose les sols à la possibilité d'un drainage plus ou moins important d'un volume de matériaux vers l'aval des versants sous l'influence de la pente et de la gravité. I.3.2.2.3. L'homme et ses aménagements D'autres actions anthropiques sont également à l'origine des glissements : travaux de terrassement, tels que : surcharge en tête d'un talus ou d'un versant ou décharge en pied supprimant une butée stabilisatrice. Ces travaux sont habituellement réalisés sans respect préalable des règles de génie civil. Ils ont pour conséquence de faciliter la survenance de ce type de risque naturel. Planche photo 2: Aménagements inappropriés sur des versants (clichés Fofack Georges, Août 2012) Sur la planche photographique 2, on observe des aménagements inappropriés en l'occurrence des travaux de nivellement, de remblai sur des versants pentus sans respect des règles. Ces travaux réalisés sans études préalables, ont le mérite de fragiliser les talus et les versants. Cela influence par effet de causalité, la stabilité de ces derniers et accroit de fait la susceptibilité d'occurrence spatiale des mouvements de terrain. 56 A D E B C F Planche photo 3: Recul de la végétation sous l'influence des activités humaines (Clichés Fofack Mujia Georges, Août 2012 et Juillet 2013) 57 Sur la planche photographique 3, on observe une kyrielle d'activités humaines qui entraine le recul de la couverture végétale. Sur les photos A ; B ; C ; D, on s'aperçoit de l'intensification des constructions d'habitations sur différents versants de la zone d'étude. Cet essor de l'habitat sur les versants dû à la forte poussée démographique que connait la ville de Yaoundé dans l'ensemble, entraine une diminution significative de la couverture végétale de ces secteurs. À cause donc des multiples terrassements, remblai, déblai et du recul de la végétation, les couches pédologiques sont fragilisées par l'infiltration et potentiellement sujets à des glissements à court, moyen ou long terme. Sur la photo E, on aperçoit des activités de terrassements pour l'extraction des pierres qui seront par la suite vendus en blocs, soit concassées en gravier. Sur la photo F, on observe le recul de la végétation naturelle au profit des activités agricoles (Pour ce cas de figure, on observe des champs de maïs sur un versant à forte pente). En somme, on peut affirmer à juste valeur que dans la zone d'étude, la couverture végétale, au fil des années subie les affres des actions humaines. Celle-ci est détruite par l'homme pour de multiples fins qui peuvent aller des constructions aux carrières de pierres en passant par l'agriculture. II. LES INONDATIONSII.1. DÉFINITIONSC'est l'invasion d'un territoire ou mieux encore d'un espace géographique par les eaux. (George, 2009). On peut en outre la définir comme la submersion d'un terrain résultant du débordement des eaux. Par débordement, les eaux de la rivière ou d'un cours d'eau envahissent le lit majeur où elles déposent par décantation des alluvions généralement fines. Lorsque le débit et le volume d'eau entrainent un débordement par rapport au lieu habituel d'écoulement (lit mineur) et que la crue est susceptible d'affecter les installations humaines on parle d'inondation. L'eau se répand dans les zones d'expansion des crues, qui correspondent au lit majeur du cours d'eau et qui sont souvent occupées par les populations. 58 II.2. TYPES D'INONDATIONSPar essence, on distingue plusieurs types d'inondations en fonction du paramètre considéré. Selon la rapidité de submersion du lit majeur du cours d'eau, on distingue deux principaux types d'inondations : .. les inondations dites « lentes » qui sont provoquées par des crues progressives (l'eau monte de quelques centimètres par heure). Celles-ci surviennent généralement lors des épisodes orageux de faible intensité mais sur une longue durée. .. Les inondations dites « brutales » ou « rapides » qui sont des crues soudaines induites par une montée brusque et rapide des eaux (plusieurs mètres par heure). Elles sont dans la plupart des cas causées par des précipitations de faible durée et d'intensité élevée ou très élevée. Ce sont par nature des inondations dangereuses et dévastatrices à cause de leur caractère brusque et rapide, empêchant ainsi, les populations soumises à cet aléa à un faible temps de réponse, surtout si elles surviennent de nuit. II.3. LES CAUSES DES INONDATIONS DANS LA ZONE D'ÉTUDECelles-ci sont à la fois humaines et physiques. II.3.1. LES CAUSES PHYSIQUESLes inondations dans la zone d'étude sont principalement dues à 4 facteurs d'ordre naturel: V' La densité du réseau hydrographique V' La platitude du fond des vallées V' L'importante pluviométrie V' Les fortes pentes des versants II.2.1.1. La densité du réseau hydrographique Ce facteur est une cause importante de la survenance des inondations. Il est tout à fait clair que lorsque le réseau hydrographique d'un espace géographique est dense, celui-ci est susceptible d'être facilement inondé si les fonds des vallées sont plats et les précipitations parfois importantes. Lorsqu'on observe le réseau hydrographique de notre matrice spatiale, qui est de type dentritique (Fig.15) on se rend compte que celui-ci est dominé par les affluents du Mfoundi tels que le Mingosso et d'autres rivières dont le débit d'écoulement n'est pas 59 négligeable surtout lors de la survenance des épisodes orageux importants de la saison des pluies. Figure 15: Réseau hydrographique de la CUY VI Source : Plan-guide de Yaoundé (2008) et enquête de terrain(2013) 60 II.2.1.2. Un relief collinaire parsemé de bas-fonds plats et marécageux Il faut certes le préciser, notre matrice spatiale se situe sur un site collinaire, mais dans cet espace, on rencontre bon nombre de fonds de vallées qui sont quasiment plats. Le site de la ville de Yaoundé est "tout en collines et en larges vallées marécageuses" (Franqueville, 1984). Sur le prolongement Sud-ouest de ces collines, on retrouve les monts Akok-Ndoué d'une altitude de 957 m et Mvog-Betsi dont le pic est à 902 m. Ces collines, dont les versants ont des pentes abruptes et fortes (20-50%), surplombent des vallées dont quelques-unes sont grandement inondables et sont aujourd'hui très humanisées, du fait de la forte poussée démographique que connaît cette métropole depuis plusieurs décennies. II.2.1.3. L'importante pluviométrie C'est le facteur déterminant à l'origine de la survenance des inondations dans la plupart des cas et dans notre matrice spatiale. La ville de Yaoundé où se situe notre espace d'étude, enregistre des précipitations importantes tout au long de l'année, en l'occurrence de l'ordre de 1600mm par an en moyenne. (Cf. tableau 7) Toutefois, la récurrence des épisodes orageux de grande importance (c'est-à-dire des précipitations d'une forte intensité et de faible durée ; réduisant ainsi les capacités de réponse du bassin versant par ralentissement de l'infiltration, etc.) en début de saison de pluies (Septembre-Novembre) dans la ville de Yaoundé et spécifiquement dans l'espace à l'étude. Ceci justifie de la prépondérance de la susceptibilité des populations de ce secteur aux risques d'inondations. II.2.1.4. Les fortes pentes des versants C'est également un facteur de grande importance influant sur la survenance des inondations dans l'espace étudié. L'observation de la carte des pentes de cet espace (Fig.24) et du modèle numérique de terrain dudit espace (Fig.25), permet de s'apercevoir de prime abord que les pentes variant entre 14 et 45°, sont significatives. Ce qui constitue dans la pratique, un espace dont les pentes sont relativement importantes, influençant de ce fait la rapidité de l'écoulement superficiel et subsuperficiel. Cela contribue en aval de ces versants pentus, à stocker, l'eau issue de ces 2 écoulements, dans les bas-fonds plats, et à rapidement saturer les couches superficielles de ces bas-fonds, tout en prédisposant ces espaces marécageux, densément habités, en cas de survenance d'épisodes orageux importants, aux risques d'inondation. Aussi, le lit mineur des cours d'eau se trouve être dans bien de cas, le lieu de déversement des ordures de toute nature. Aussi, la CUY a également défini une typologie d'espaces ou de zones qualifiées de zones «non aedificandi ». Lesquelles sont présentées dans le tableau 8. Toutefois, c'est avec 61 Ce qui contribue souvent à bloquer le ruissèlement et à précipiter la sortie de l'eau de son lit. (Cf. planche 4) II.2.2. LES CAUSES HUMAINESPlusieurs facteurs humains sont à l'origine de la survenance des inondations en milieu périurbain, particulièrement dans les secteurs d'Akok-Ndoué et Mvog-Betsi. Ce sont : V' Le clientélisme V' L'incohérence urbanistique V' La pauvreté V' L'imperméabilisation croissante des bas-fonds V' L'encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre II.2.2.1. Le clientélisme et l'incohérence urbanistique Ce sont là deux facteurs importants qui accroissent la vulnérabilité des populations de l'espace à l'étude aux risques d'inondation. Selon la loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun en son article 9 alinéa 1 : « Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement ». Les zones marécageuses sont à cet égard des espaces écologiques sensibles et donc interdits de constructions et de vente ; car ils font partie du domaine public de l'État. Le constat sur le terrain est tout le contraire, car lorsqu'on observe l'image satellite Google Earth du 27/02/2010 du Sud et Sud-est de l'espace d'étude, on se rend compte que les espaces de bas-fonds (marécageux), sont quasiment bâtis. Ceci montre que les autochtones véreux, sans prise en compte des textes en vigueur, ont commercialisés ces espaces, qui devraient rester dans leur état naturel. Ce constat corrobore le postulat de Tchotsoua(2007), lorsqu'il précise que le système foncier dans bien de quartiers de la ville de Yaoundé particulièrement les quartiers spontanés est ambigu et de nature à favoriser la susceptibilité des populations aux risques morpho-hydrologiques. Figure 16: Image satellite du mont Akok-Ndoué et ses versants le 27/02/2010 Source : Google Earth Zone marécageuse bâtie N 62 pertinence que nous remarquons que ces zones, loin d'être vides et vacantes, sont des espaces de prédilection l'extension de l'habitat humain. Tableau 8: Zones inconstructibles définies par la CUY
Source : Communauté urbaine de Yaoundé 63 Cette image satellite Google Earth du 27/02/2010, on voit des bas-fonds qui sont densément humanisées, obstruant le lit majeur du cours d'eau. De même, on s'aperçoit également sur cette image, une mauvaise organisation de l'habitat, qui est sans plan et ne respecte aucune règle d'urbanisme. Cette image démontre à pertinence le postulat selon lequel les zones définies comme inconstructibles, particulièrement les bas-fonds marécageux, ont presque disparues à cause de l'anthropisation exponentielle de ces zones. On se rend compte dans bien de cas que les bas-fonds marécageux à l'état naturel n'existent presque plus dans la zone du fait de la poussée démographique qui entraine une extension spatiale conséquente de la ville dans la zone Sud-ouest. D'autre part, cette image de la zone Sud et Sud-est de l'espace étudié, présente également une des caractéristiques propres aux villes tropicales : l'incohérence urbanistique. Ce dernier est un facteur de vulnérabilité non pas de seconde importance. Cette incohérence urbanistique se traduit par l'absence des réseaux de drainage et de collecte de l'eau de ruissèlement. Cette situation contribue à prédisposer de façon croissante les populations de ces secteurs aux risques d'inondation. On s'aperçoit également que même les versants pentus ont presque partout dans la zone d'étude subi la loi de la pression humaine. II.2.2.2. L'imperméabilisation croissante des bas-fonds Les bas-fonds de la zone sont aujourd'hui dans la plupart des cas, largement humanisés. Au regard de l'image Google earth ci-dessus, on peut affirmer que les bas-fonds de la zone ont déjà fait l'objet d'une quasi-mise en valeur, soit pour la culture de légumes, ou pour l'extension de l'habitat. Ce qui cause une imperméabilisation conséquente de ces bas-fonds, rendant ainsi difficile l'infiltration de l'eau des précipitations, facilitant ainsi la survenance des inondations. II.2.2.3. L'Encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre L'autre facteur aggravant les inondations dans la zone, est l'encombrement quasi-permanent des lits des rivières et des cours d'eau par les ordures de toute sorte. Les populations de la zone, à cet égard font preuve d'incivisme urbain, en déversant quotidiennement leurs ordures dans les cours d'eau. Sans conscience que cette activité participe à la récurrence de 64 débordement des cours d'eau qui causent les inondations dans la zone. La photo 2 illustre parfaitement ce déversement des ordures dans les cours d'eau de la zone. La planche photographique 4 présente un tronçon d'un cours d'eau entre 2 dates. L'une en saison sèche et l'autre pendant la saison des pluies. Sur cette image, on observe l'incivisme des populations des quartiers suscités. Ces derniers ont pour déversoirs d'ordures les cours d'eau. Or ces ordures qui obstruent le lit des cours d'eau, restreignent l'écoulement et sont à l'origine de la sortie de cours de son lit, causant ainsi les inondations. Ordures ménagères déversées dans un cours d'eau au quartier EBA II (Mvog-Betsi) Photo 2: Encombrement des cours d'eau par les ordures (Cliché Fofack Georges, Juillet 2013) 65 Sur cette planche photographique, on aperçoit un même tronçon de la Mingosso, affluent du Mfoundi qui coule à Akok-Ndoué, entre 2 périodes : en saison sèche (photo A) et en saison de pluie (photo B). Cette comparaison diachronique, nous permet d'observer l'incidence du déversement des déchets de tout type dans le lit du cours d'eau : Les inondations se produisent parce que le lit du cours d'eau a été obstrué par les ordures, ce qui entraine donc la sortie du cours d'eau de son lit et d'envahir les zones d'habitation avoisinantes qui sont installées sur le lit majeur du cours d'eau. Photo A : Tronçon de la Mingosso (Affluent du Mfoundi) au niveau d'Akok-Ndoué le 31 juillet 2013. Sens d'écoulement du cours d'eau Photo B : Tronçon de la Mingosso (Affluent du Mfoundi) au niveau d'Akok-Ndoué le 29 Septembre 2013 Planche photo 4: Comparaison d'un tronçon de la Mingosso en saison sèche et en saison de pluie (Clichés Fofack Georges, Juillet et Septembre 2013) 66 La figure 17 le rapport systémique existant entre les causes des inondations suscitées et la prédisposition des populations de notre espace à l'étude à ce type de risque. Figure 17 : Schéma systémique risque d'inondation en milieu urbain Source : Mesmin Tchindjang, Cours Master EDMR Université Paris Diderot Paris 7 Au regard de ce qui vient d'être analysé, il convient de préciser que le schéma qui suit, illustre, la combinaison relationnelle des facteurs à l'origine du risque d'inondation dans l'espace à l'étude. 67 6,006 km2 de superficie pour 51 761 habitants en 2007, soit plus de 8 620 hbts au km2 Densité très élevée = Imperméabilisation croissante Encombrement des cours d'eau par les ordures 1600 mm en moyenne/an Pluviométrie importante Facteurs naturels Facteurs aggravants Facteurs de vulnérabilité 3 structures sanitaires dans une superficie de 600 ha, soit 3 hôpitaux pour plus de 52 000 habitants. 1hôp. Pour 17 330 hbts Faible protection sociale Clientélisme et incohérence urbanistique Figure 18: Schéma systémique du risque d'inondation dans les bas-fonds d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi 68 Cette planche photo met en évidence les inondations dans différents secteurs (quartiers) de notre zone d'étude. Sur la photo 1, on a une habitation à Eba I dont la façade arrière est complètement envahie par les eaux. Sur les photos 2 et 4, on a un pont à Akok-Ndoué qui est envahi par les eaux, entravant ainsi le trafic des piétons. De plus les habitations à proximité en arrière-plan portent l'inscription « A détruire » Sur la photo 3, on a la fondation d'une habitation au quartier Mewoulou I qui a été envahi par les eaux. Sur la photo 5, on a une bâtisse en planche qui sert de lieu de culte d'une église dite « réveillée » dont la cour sert de garage de véhicules, qui a été submergé par les eaux. 4 5 2 6 3 Planche photo 5: Inondations dans la zone d'étude (Clichés Fofack Georges, Septembre 2013) 69 CONCLUSION PARTIELLEUne multitude de facteurs physico-humains à l'instar de la densité du réseau hydrographique, la platitude du fond des vallées, l'importante pluviométrie, les fortes pentes des versants, le clientélisme, l'incohérence urbanistique, la pauvreté, l'imperméabilisation croissante des bas-fonds, l'encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre ; explique l'augmentation de l'exposition des populations des secteurs autour des monts Mvog-Betsi et Akok-Ndoué aux risques de glissements de terrain, de chutes de pierres et de blocs et d'inondations. L'on peut constater que le milieu physico-humain est particulièrement favorable à l'occurrence spatiale des risques des mouvements de terrain et d'inondations. La morphologie collinaire de ce site dont le pic se situe à 957 m d'altitude avec des pentes autour de 20-50%, couplée aux paramètres climatiques, font en sorte que ce site se trouve grandement exposé aux risques hydro-morphologiques. De plus, l'occupation accélérée et anarchique des pentes des versants de ces deux sommets et ainsi que l'humanisation à une rythme exponentielle des bas-fonds par une population à majeure partie à revenu faible, entraine une exposition croissante de cette dernière aux risques précisément aux glissements de terrain, chutes de blocs et de pierres, inondations. Quels sont les degrés d'exposition aux risques morpho-hydrologiques dans cet espace d'extension périurbaine de la ville de Yaoundé ? La réponse à cette interrogation constitue l'intention sémantique du chapitre suivant. CHAPITRE II :EXPOSITION AUX RISQUES ET
VULNÉRABILITÉ
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Catégories
de |
Variables prédictives |
Sources des données |
Géomorphologie |
1- Glissements de |
Observations de terrain, carte topographique |
Topographie |
2- Gradient de pente |
MNT issu de la digitalisation des courbes de |
Occupation du sol |
4- Occupation du sol |
Observations de terrain, images satellites |
Hydrologie |
5- Réseau |
Carte topographique de Yaoundé 1/10 000e |
81
Figure 23 : Synthèse de la cartographie du risque Source : Guitard(2009)
La cartographie du glissement de terrain dans la zone d'étude s'étale sur trois (3) principales étapes :
? Étape 1 : La
détermination au préalable par la cartographie des
éléments physiques qui prédisposent les populations. Ceci
revient à mettre en évidence la carte des aléas
,
·
? Étape 2 : Ensuite la mise
en évidence de la vulnérabilité par la cartographie
,
·
? Étape 3 : Enfin le croisement entre la carte des aléas et celle de la vulnérabilité.
Étape 1 : Cartographie des aléas
Nous avons débuté cette étape par la réalisation de la carte des pentes grâce à la numérisation des courbes de niveaux de la carte topographique de Yaoundé au 1/10 000e avec le logiciel Surfer 8. Après cela, nous avons exporté le résultat dans l`environnement Arcview (Arc Gis) où nous avons réalisé la carte des pentes (Fig. 24), afin d'avoir un aperçu de la distribution des pentes dans la zones d'étude.
Cette figure mettant en évidence le gradient de pente de la zone d'étude et des quartiers avoisinant, nous permet déjà d'apprécier les secteurs dont les pentes sont très importantes (tous les versants du mont Akok-Ndoué, quelques secteurs des versants du mont Mvog-Betsi).
Cela signifie théoriquement comme le présente le tableau 10, que la susceptibilité aux
82
glissements de terrain est accrue avec le gradient de pente. Plus la pente est forte, plus la susceptibilité l'est également et inversement.
De ce fait, la figure 24 montre la répartition des pentes dans la zone d'étude.
Figure 24: Carte des pentes de la zone à l'étude Source : Carte topographique de Yaoundé 1/10 000, INC
83
Au regard de la carte des pentes qui précède, l'hypothèse formulée est la suivante : plus les pentes sont fortes, plus le terrain est susceptible de glisser, si les autres conditions physiques (structure et texture du substrat en présence) sont réunies, et inversement. En suivant cette carte on distingue 5 classes de susceptibilité en prenant en compte la variable « inclinaison des pentes ».
Tableau 10: Caractérisation de la susceptibilité par considération du gradient de pente
Susceptibilité S0 : Susceptibilité |
Définitions |
Conséquences probables et prescriptions |
Aucune possibilité de déclenchement des glissements de terrain, (à cause du gradient de pente qui est nul à faible) |
Il n'existe aucune menace réelle à l'échelle humaine ou le niveau de menace est négligeable à l'état actuel
des |
|
S1 : Susceptibilité |
Possibilité très faible de déclenchement
de (Gradient de pente très faible) |
La menace sur les personnes est faible ou inexistante. Mais de très faibles dommages ou des perturbations mineures sont envisageables. Le principe est à la sensibilisation et l'autorisation de |
S2 :
Susceptibilité |
Possibilité modérée de déclenchement de glissement de terrain (Gradient de pente modéré) |
La menace sur les bâtiments et les personnes est présente mais modérée. Les dommages sérieux sur les habitations est à prendre en compte si le mode de |
S3 : Susceptibilité |
Possibilité forte de déclenchement de glissement de terrain (Gradient de pente fort) |
La menace sur les habitations est forte ainsi que sur les personnes. Une destruction des habitations est à entrevoir à
l'échelle l'interdiction des constructions
(zones |
S4 : Susceptibilité |
Possibilité très forte de glissement de terrain (Gradient de pente très fort), Si les autres
conditions |
Source : Enquête de terrain, Août 2013
84
Ceci signifie théoriquement que la susceptibilité aux glissements de terrain en prenant en compte l'inclinaison des pentes se répartit comme suit :
? S0 : Les zones dont les pentes se situent entre 0 et 3° sont des zones très faiblement susceptibles aux glissements de terrain. Elles correspondent dans leur majorité à des zones de bas-fonds et les sommets des montagnes où les pentes sont presque nulles. C'est le cas des secteurs : Mewoulou, des bas-fonds d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi et surtout des sommets de monts.
? S1 : Les zones dont les pentes se situent entre 3 et 8°, qui sont des zones faiblement susceptibles aux glissements de terrain, du fait du faible degré d'inclinaison de la pente. Elles correspondent sur le terrain aux bas de versants.
? S2 : Les zones dont la pente est comprise entre 8 et 14°, qui sont des zones dont les pentes sont moyennes et donc théoriquement très peu susceptibles aux glissements de terrain.
? S3 : Les zones dont la pente est comprise entre 14 et 24°, sont les zones dont les pentes
sont fortes. Ce sont des zones fortement susceptibles aux glissements de terrain.
? S4 : Les zones dont l'inclinaison de la pente se situe entre 24 et 45°, qui sont des espaces très fortement susceptibles aux glissements de terrain du fait des pentes qui sont ici très fortes. Elles correspondent sur le terrain aux hauts de versants. Ces secteurs correspondent dans la zone d'étude aux quartiers tels que : Akok-Ndoué I et II, Mvog-Betsi Eba I et II.
En complément à la carte des pentes qui nous a permis d'apprécier le gradient de pente dans la zone d'étude, nous avons également réalisé une restitution en 3D de la zone d'étude. Celle-ci nous a permis de réaliser le modèle numérique de terrain (MNT) de la zone d'étude. Ce MNT nous a permis d'observer la morphologie générale du site à l'étude afin d'identifier a priori les zones potentielles de glissements de terrain du fait de leur altitude et du gradient de pente.
85
Figure 25: Modèle numérique de terrain de la zone l'étude Source : Carte topographique de Yaoundé 1/10 000, INC
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Étape 2 : Détermination de la vulnérabilité
En ce qui concerne la vulnérabilité, nous l'avons exprimée par le biais de la réalisation de la carte de l'occupation du sol de la zone d'étude et de ses environs. La figure 26 présente l'état de l'occupation du sol. On se rend compte que dans la zone, l'habitat est partout omniprésent. Même dans les zones dites « à risques » telles que les bas-fonds marécageux et les versants pentus de sommets. Cela signifie théoriquement qu'une bonne partie de la population de cette zone se trouve être exposée aux risques de glissements de terrain et d'inondation.
Toutefois, il convient de préciser que cette carte des pentes, illustre la prédisposition autrement dit la susceptibilité des versants à subir un glissement de terrain. Or notre définition du risque tel qu'élaborée dans le cadre conceptuel, considère le risque comme le croisement de l'aléa et de la vulnérabilité. (Cf. Tableau 11). Afin de mettre en évidence la susceptibilité aux glissements de terrain, nous avons croisé 2 variables à savoir :
? « L'inclinaison des pentes » ? « les enjeux »
SGT= IP×E
La formule mise en évidence est :
Où SGT= Susceptibilité aux glissements de terrain IP= Inclinaison des pentes
E= Enjeux.
Nous avons pour ce faire, considérer le risque comme la combinaison de l'aléa et de la vulnérabilité (voire cadre conceptuel, introduction générale) Nous avons retenus 5 classes d'intensité de l'aléa et 5 classes de vulnérabilité. Le croisement de ces classes d'aléa et de vulnérabilité se résume dans le tableau 11.
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Figure 26: Occupation du sol dans la commune d'arrondissement de Yaoundé 6ème
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Tableau 11: Matrice de détermination des classes de risques
Aléa |
||||||
Vulnérabilité |
× |
Très faible |
Faible |
Moyen |
Fort (Classe 4) |
Très fort |
Très faible |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
|
Faible |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
|
Intermédiaire (Classes 3) |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
|
Fort (Classe 4) |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
|
Très fort |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Après que les dites variables aient été retenues, il importe de préciser que l'obtention de la carte de susceptibilité aux risques passe par la combinaison des variables sus-considérées. Afin de déterminer le degré d'exposition aux risques, nous avons distingués 5 catégories d'intensité de risques.
Figure 27: Carte de la susceptibilité aux glissements de terrain Source : Carte topographique de Yaoundé, Google Earth
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Cette carte nous permet de constater les disparités dans l'exposition aux risques de glissements de terrain.
La susceptibilité aux glissements de terrain va de la mention très faible à la mention très forte en passant par les mentions faible, moyenne et forte. Cela signifie que la susceptibilité aux glissements ou mieux encore les degrés d'exposition sont différents en fonction des paramètres pris en compte.
La cartographie du risque d'inondation a également obéit à la même procédure, c'est-à-dire en 3 étapes : réalisation de la carte de l'aléa, celle de la vulnérabilité et enfin croisement des deux cartes pour obtenir la carte du risque d'inondation.
Étape 1 : Réalisation de la carte de l'aléa
À ce niveau nous avons élaboré la carte du réseau hydrographique. Celle-ci nous a permis d'observer la répartition du drainage dans la zone et de constater que le réseau hydrographique était dense et constitué d'une multitude de rivières à écoulement permanent.
Étape 2 : Détermination de la vulnérabilité
Pour mettre en évidence la susceptibilité aux inondations, nous avons croisé 2 variables à savoir :
? « la localisation par rapport au lit du cours d'eau »
SI= LLC×E
? « les enjeux »
La formule mise en évidence est :
Ou SI= Susceptibilité aux inondations
LLC= Localisation par rapport au lit du cours d'eau
E= Enjeux.
Cela nous a donc value d'établir pour ce risque 3 classes de susceptibilité. Le tableau 12 les en
résume :
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Tableau 12: Classes de susceptibilité aux risques d'inondation
Susceptibilité |
Caractéristiques |
Définitions |
Conséquences probables et prescriptions |
S0 : Susceptibilité |
Espaces situés à plus de |
Aucune possibilité de |
Il n'existe aucune menace réelle à l'échelle humaine ou le niveau de menace est |
S1 :
Susceptibilité |
Espaces situés entre 20- |
Possibilité moyenne de |
La menace sur les personnes est moyenne Mais de très faibles dommages ou des perturbations mineures sont envisageables. Le principe est à la sensibilisation et l'autorisation de construction
sous |
S1 : Susceptibilité |
Espaces situés entre 0-20 m du lit du cours d'eau |
Possibilité élevée et
quasi- |
Menace sur les hommes et sur les biens importante. Le principe à ce niveau est à la proscription des constructions. Si oui suivant des conditions de prise en compte du risque d'inondation. |
Source : Enquête de terrain, Août 2013
Étape 3 : Cartes des risques d'inondations
Les figures 28, 29, 30 présentent l'exposition au risque d'inondation dans la zone d'étude. Force est de constater que cette exposition varie considérablement en suivant la prise en compte de la localisation de l'habitat humain ou de la distance euclidienne entre le lit du cours d'eau et l'habitat.
Cela signifie théoriquement que plus la demeure est proche du lit du cours, plus elle est et ses occupants sont susceptibles de subir les affres de la submersion par les eaux de débordement des inondations et inversement. Cela est encore d'autant plus vrai, dans la mesure où dans la zone d'étude, les populations n'ont pas réellement pris en compte le risque d'inondation durant l'aménagement. Cela signifie que les habitations ne sont pas adaptées aux zones d'inondations en termes de matériaux et de qualité du bâti.
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Figure 28 : Espaces à risque d'inondations élevé dans la zone d'étude Source : Plan-guide de Yaoundé (2008), CUY et enquête de terrain (2013)
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Figure 29 : Espaces à risque d'inondations modéré dans la zone d'étude Source : Plan-guide de Yaoundé (2008), CUY et enquête de terrain (2013)
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Figure 30: Synthèse de l'exposition au risque d'inondation
Source : Plan-guide de Yaoundé (2008), CUY et enquête de terrain (2013)
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Figure 31: Exposition au risque d'inondation Source : Fofack Georges (Septembre 2013)
Sur cette image de Google Earth géoreférencée de la zone d'étude sur laquelle nous avons appliqué des « buffers » de valeurs 50m et 100m de part et d'autre du réseau hydrographique, on observe qu'une quantité importante d'habitations se trouve dans les zones de forte susceptibilité aux inondations. Cela permet également de s'apercevoir de la densification de l'habitat dans les espaces de bas-fonds qui par essence sont régulièrement sujette aux inondations.
L'exposition aux risques de glissements de terrain et d'inondation se trouve être différente d'un endroit à l'autre de la zone d'étude. On relève dans la zone étudiée, les populations très exposées, les populations moyennement exposées et les populations faiblement exposées. Cela donne également lieu à des vulnérabilités différentes : des plus vulnérables aux moins vulnérables.
Dans ce chapitre, il était question de pouvoir se servir de l'approche par les SIG pour mettre en évidence la susceptibilité aux risques d'inondations et de glissements de terrain dans
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la zone à l'étude. La méthodologie employée, insistait sur le croisement de l'aléa et de la vulnérabilité pour déterminer les cartes des risques.
La carte de la vulnérabilité pour les glissements de terrain incorporait un seul paramètre : l'inclinaison des pentes. Quant à celle de la vulnérabilité aux inondations, elle prenait en compte la distance euclidienne par rapport au lit du cours d'eau comme paramètre d'expression de la vulnérabilité.
Cette approche nous a permis de dériver sur des cartes d'exposition ou de susceptibilité aux risques de glissements de terrain et d'inondations.
Seulement, le résultat de cette analyse aurait été plus affiné si d'autres paramètres tels que le coefficient d'infiltration, la nature des substrats, les accidents géologiques, la qualité du bâti, la perception ou non du risque, etc ; avaient été agrégés à l'analyse et insérés dans la base de données de l'étude. Cela aurait le mérite de rendre plus fins, nos cartes de susceptibilité des risques analysés.
Néanmoins, les résultats auxquels nous sommes parvenus dans cette séquence de notre travail, démontre à suffisance que dans notre matrice spatiale, le risque est présent et qu'en outre la susceptibilité aux risques varie considérablement d'un point à l'autre. Cela signifie que l'exposition aux risques dans cette zone est fonction de la position topographique sur laquelle se situent les vulnérabilités (pour les risques de glissements de terrain) et de la localisation des vulnérabilités en fonction du lit du cours d'eau (pour les risques d'inondations).
Nonobstant cette exposition différente aux risques hydro-morphologiques dans la zone à l'étude, il y a une réelle nécessitée de mettre en place des stratégies à même de réduire considérablement cette exposition et par là de minimiser le risque de catastrophe à long terme. Quel est l'état des lieux des stratégies et du cadre juridique autour de la protection des populations face aux risques dans la zone d'étude ? Quelles sont les stratégies qui peuvent être expérimentées afin de surseoir une réduction considérable de l'exposition aux risques des populations des secteurs Akok-Ndoué et Mvog-Betsi ? Ces questions trouveront écho dans le prochain chapitre.
« La maitrise du risque est l'idée révolutionnaire qui définit le passage aux temps modernes : l'idée que l'avenir ne dépend pas des caprices des dieux et que les hommes et les femmes ne sont pas sans défense face aux force de la nature »
BERNSTEIN (1960): Against
the Gods-The remarkable story of risk
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La gestion et la prévention des risques au Cameroun de façon générale incombent à une principale structure, en l'occurrence, la direction de la protection civile (DPC). Cette structure qui est rattachée au Ministère de l'administration territorial et de la décentralisation (MINATD), est chargée de la coordination de toutes les stratégies qui concourent à la gestion et la prévention des risques sur le triangle national.
La DPC, dans l'optique de faciliter la gestion et la prévention des risques, via la collaboration et la concertation, est secondée par plusieurs organes de coordination qui agissent sur deux plans : celui stratégique et opérationnel.
Dans ce registre, nous relevons plusieurs organes de coordination à savoir :
V' Le Conseil National de la Protection Civile (CNPC)
V' L'Observatoire National des Risques (ONR)
V' La Plate-forme Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes (PN2RC).
C'est un organisme consultatif du Président de la République en matière de protection civile. Il a été créé le 12 Mars 1996. Il regroupe des hauts responsables gouvernementaux du secteur. C'est un organisme purement consultatif.
C'est un mécanisme de veille sécuritaire mis en place par arrêté du Premier ministre le 19 mars 2003. La mission principale de cet observatoire selon l'article 2 de l'Arrêté n° 037/PM du 19 mars 2003 portant création, organisation et fonctionnement d'un Observatoire National des Risques est : « la collecte, la gestion et la diffusion des informations sur les risques naturels, technologiques, industriels et anthropiques ». Cet organe comporte des points focaux régionaux.
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C'est un cadre permanent de concertation et d'échange d'information entre l'ensemble des partenaires nationaux de la Protection Civile. Elle a été créée en septembre 2010. Elle oeuvre dans l'implémentation du Cadre d'Action de Hyôgo 2005-2015, (qui milite pour l'intégration des préoccupations de protection civile dans tous les plans afin que les nations et les communautés soient résilientes face aux catastrophes).
Concernant cet aspect, nous avons des structures plus pratiques chargées de la mise en oeuvre des mesures de protection. Nous avons à ce titre :
V' Les Cellules de Veille Sécuritaire
V' La Commission d'Agrément des Plans d'Urgence
V' La Commission d'Analyse des Risques de Construction
Ce sont des mécanismes de collaboration au niveau local, placés auprès des autorités administratives (gouverneurs de régions et préfets). Elles ont été mises en place suivant les termes d'une circulaire du MINATD du 15 janvier 2010. Elles ont pour principale mission : le renforcement des mesures de prévention des risques dans les unités administratives de l'État.
C'est une plate-forme interministérielle chargée d'approuver les outils d'opération interne en cas de crise.
C'est un mécanisme de concertation en matière d'élaboration de normes de construction des immeubles.
Le constat qui se dégage de cette architecture structurelle qui entoure la gestion et la prévention des risques, est que le pays dispose d'un ensemble de structures, mais dont la majorité est purement consultative. De plus, il semble également surgir de cette analyse que, plusieurs de ces structures tant stratégiques qu'opérationnelles, opèrent ou sont actualisées et déployées uniquement lorsque les crises surviennent.
98
Aussi, au regard du rôle assigné à l'ONR, on se rend compte dans la pratique, qu'il y a un défaut de disponibilité des données collectées en ce qui concernent les risques de façon générale et les risques naturels en particulier.
La figure 32 présente l'architecture fonctionnelle des organes en charge de la gestion des risques au Cameroun.
Il se dégage dans cette architecture, qu'aucun centre de recherche n'est associé , aucune équipe scientifique, aucune équipe de recherches spécialisées, aucun laboratoire scientifique dédié à l'étude et l'analyse des risques de glissements de terrain et/ou d'inondations ne participent à des études de terrain afin de dresser des plan de gestion et de prévention des risques en milieu urbain.. Bref l'organisation de la gestion et la prévention des risques y est purement administrative.
Pourtant, un observatoire national du risque (ONR) comme nous l'avons vu a été créé (Voir annexe 1) par l'arrêté n° 037/PM du 19 mars 2003. Les rapports émanant de cet organisme ne sont pas permanent et surtout présente une analyse sommaire de la situation du Cameroun en ce qui concerne les risques (naturels, technologiques et sanitaires). Ces rapports sommaires réalisés à l'échelle nationale, ne présentent pas la vulnérabilité des populations face aux risques à une échelle fine (par exemple, l'exposition des villes face aux risques).
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Conseil
National de la
Protection
Civile
(CNPC)
Organe
consultatif de la
présidence
en
matière de
protection civile
Au plan stratégique
Observatoire
National
des
Risques
(ONR)
? Collection ? Gestion
? Diffusion des informations sur les risques
Plate-forme Nationale pour
la Réduction des
Risques de
Catastrophes (PN2RC)
? Concertation
? Échange d'information sur les risques
DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE
Cordonne
Cellules de
Veille
Sécuritaire
(CVS)
Collaboration locale
Source: www.minatd.cm/DPC/ONR/ Adaptation graphique Fofack Mujia Georges
Approbation des
outils de
prévention
des
risques
Commission
d'Agrément des
Plans
d'Urgence
(CAPU)
Au plan opérationnel
Commission d'Analyse
des Risques de
Construction
(CARC)
Concertation sur
les normes de
construction
Figure 32: Schéma de coordination des structures de la DPC
100
Sans être exhaustif, nous avons pu distinguer ces textes en fonction de leur portée.
Il convient de préciser que suivant ce point de vue, plusieurs lois dont l'essence, concoure à la gestion et la prévention des risques existent. Le texte le plus important et dont la portée concerne la prévention des risques est la Loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun. Ce texte législatif de portée nationale, précise en son article 9 alinéa (1) que rappelons le : « Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement ».
Théoriquement cette loi met en avant l'argument de la prévention de risques entre autres des risques naturels tels que les inondations, les éboulements, etc.
Cependant, en considérant l'aspect pratique, l'évidence est que les collectivités territoriales décentralisées (les communes) en l'occurrence la commune d'arrondissement de Yaoundé 6ème, ne veille pas à l'application de ladite loi. Or le texte précise en son article 18 que les maires au plan local sont en charge de l'application de ladite loi : « Les maires assurent la diffusion et l'application des dispositions prévues aux règles générales d'urbanisme et de construction, en recourant à tous les moyens nécessaires et en impliquant, notamment, les services locaux de l'urbanisme ou ceux chargés des questions urbaines, selon le cas, ainsi que les associations de quartiers. ». Ce qui soulève la question de la léthargie ou du laxisme des autorités administratives. Conduisant ainsi à l'exposition de plus en plus croissante de la population des secteurs périurbains d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi aux risques morpho-hydrologiques.
De plus cette loi exige que toute collectivité territoriale décentralisée dispose d'un document de planification urbaine (document qui détermine les conditions permettant, d'une part, de limiter l'utilisation de l'espace, de maîtriser les besoins de déplacements, de préserver les activités agricoles, de protéger les espaces forestiers, le patrimoine culturel, les sites et paysages naturels ou urbains, de prévenir les risques naturels et les risques technologiques, ainsi que les pollutions et nuisances de toute nature et, d'autre part, de prévoir suffisamment d'espaces constructibles, pour les activités économiques et d'intérêt général, ainsi que pour la satisfaction des besoins présents et futurs en matière d'habitat et d'équipements publics). Ce document de planification urbaine peut être soit un Plan Directeur d'Urbanisme; un Plan
101
d'Occupation des Sols; un Plan de Secteur; un Plan Sommaire d'Urbanisme à une échelle d'au moins 1/5000e et 1/10000e. Or la commune d'arrondissement de Yaoundé 6ème ne dispose d'aucun de ces documents cartographiques.
En plus de tout l'amalgame de structures à vocation stratégique et l'arsenal juridico-législatif entourant la question de gestion et de prévention des risques précisément dans la ville de Yaoundé, il convient tout de même de préciser ici que, la CUY n'est pas en restée en marge des tentatives infructueuses de juguler cette problématique des risques. Plusieurs mesures émanant de la CUY sont mises en oeuvre depuis plus de trois décennies en vue de ralentir l'anthropisation des zones dites « non aedificandi ». Parmi ces mesures, on note :
? L'installation des plaques portant les informations « République du Cameroun, Communauté Urbaine de Yaoundé, zone de hauts reliefs protégés, interdite à la construction ». Toutefois des mesures d'accompagnement de cette initiative à l'instar du respect effectif de la prescription des pancartes n'ont pas suivi. Cela s'est traduit par la colonisation croissante de ces zones dites à risques par des occupants qui continuent d'élire comme lieu de domicile, ces zones.
? la Déclaration d'Utilité Publique18 (DUP) sur les hauts sommets et leurs terrains attenants tels que Fédé, Mbankolo, Messa, Akok-Ndoué et autres, demandée et obtenue par la CUY depuis janvier 2008. Ceci justifie l'intention de la CUY de Yaoundé de mettre en place sur ces lieux, des projets futurs. Or l'anthropisation des versants de ces sommets en particulier ceux de d'Akok-Ndoué et Mvog-Betsi, est sensiblement croissante. Ces terrains déclarés « d'utilité publique » sont ici mis en vente et des maisons y sont construites. Seuls les terrains se trouvant sur des affleurements rocheux sont épargnés par la vente illicite et la construction illégale. (voire planche photo 9)
? La création des forêts urbaines (reboisements des bas-fonds avec les Eucalyptus) particulièrement dans les zones de bas-fonds dans le but de ralentir l'occupation de ces espaces par les populations.
18C'est un acte administratif pris par le ministère en charge des domaines et des affaires foncières, déclarant d'utilité publique les terrains devant accueillir des projets (futurs) d'intérêt général. La CUY a demandé et obtenu cet acte depuis janvier 2008 pour les hauts sommets de la ville de Yaoundé.
102
Ces mesures à elles seules ne suffisent pas à prévenir les risques précisément le risque de mouvements de terrain sur les versants d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi. D'autant plus que depuis l'installation des pancartes interdisant l'utilisation des terrains situés au-delà de 800 m d'altitude et l'obtention de la déclaration d'utilité publique par la CUY sur ces terrains, aucune action dont la vocation fut-elle de promouvoir ces décisions, n'a été menée. À côté de ce manque de sensibilisation de proximité des populations sur le caractère invendable et inaliénable des terrains déclarés d'utilité publique, on constate une progression importante des constructions sur ces terrains. Ce qui traduit la forte exposition de ces populations aux risques.
Il faut le dire ici, malgré la multiplicité des textes législatifs et réglementaires qui entourent, la gestion et la prévention des risques de façon générale au Cameroun et plus spécifiquement dans la zone à l'étude qui administrativement se situe dans la commune d'arrondissement de Yaoundé 6ème, il apparait au terme de notre recherche que cette gestion ou alors la prévention des risques de mouvements de terrain et d'inondations est loin d'être efficace. La récurrence des inondations dans la zone en saison des pluies, soulève en permanence, le débat sur l'applicabilité et l'application des textes législatifs et réglementaires.
L'une des tares qui contribuent à l'exposition croissante des populations aux risques d'inondations et mouvements de terrain la zone à l'étude, demeure le laxisme dans l'application au niveau communal des textes législatifs et réglementaires. Dans la mesure où plusieurs textes légiférant l'urbanisme et en particulier la constructibilité des sites ont été mis en place. Toutefois, il faut le préciser qu'ils ne sont guère appliqués dans la zone. Ceci à cause du laxisme de l'autorité communal dans bien de cas. La photo 3 illustre ce cas de figure. On aperçoit une bâtisse, premièrement sur un site collinaire à risques, qui est marqué de l'inscription « A démolir ». Inscription qui a été porté le 16/12/2010 mais malheureusement, cette décision de démolition n'a jamais été exécuté, pour des raisons que nous ignorons jusqu'ici. De plus, la construction sur de sites à risques, requiert selon la loi d'urbanisme de 2004, des autorisations spéciales, et doit être précédée des études géotechniques spécifiques mais surtout doit respecter des règles précises en termes de matériaux de construction. Ce qui n'est le cas de la bâtisse sur la photo. Ce constat est légion dans la zone. Cela traduit ainsi d'un côté la complaisance de l'autorité communale et la difficulté d'application des textes législatifs dans la zone, qui est un front important d'urbanisation de la ville de Yaoundé.
103
Sur la photo A, on a en arrière plan des versants complètement humanisés au quartiers Mvog-Betsi et Mewoulou (Versants du mont Mvog-Betsi). Ce sont uniquement les affleurements rocheux qui sont épargnés par les constructions à cause de l'impossibilité d'y implanter les habitations. Sur la photo B, les constructions humaines s'étendent jusqu'à plus de 850 m d'altitude sur le mont Akok-Ndoué. On s'aperçoit également que c'est l'affleurement rocheux situé en arrière plan qui a stoppé la progression anarchique des habitations sur le versnt Sud-est . En outre ces espaces, faisant partie du domaine classé d'utilité publique par le GUY et zones à risques par la loi d'urbanisme de 2004, sont pris d'assaut par les installations humaines au détriment des lois et des mesures municipales.La couverture forestière a cependant presque totalement disparue.
A
Affleurements rocheux au mont Mvog-Betsi
B
Affleurement rocheux sur le versant Sud-est du mont Akok-Ndoué
Planche photo 9: Forte anthropisation des versants des monts Akok-Ndoué et Mvog-Betsi (Clichés Fofack Mujia Georges, Août 2012 et Juillet 2013)
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Sur cette photo, on aperçoit une bâtisse au quartier Mewoulou II, qui porte une inscription de la commune d'arrondissement de Yaoundé 6e suivante « CAY 6e A démolir 16.12.2010 ». Le 30 juillet 2013, date de notre passage dans cette zone au cours de nos investigations de terrain, Cette case n'avait pas encore été détruite, pas sûr qu'elle le sera un jour. Cette situation qui s'observe dans bien de cas, justifie de la passivité de la collectivité territoriale décentralisée en charge de cette zone. Selon les dires du propriétaire, cette inscription a été mise pour « défaut de permis de bâtir » or la bâtisse se trouve à plus de 800m d'altitude, logiquement une zone à risques, qui est située dans le domaine déclaré d'utilité publique de la CUY.
Photo 3 : Illustration du non-respect des décisions de la commune de Yaoundé 6e (Cliché Fofack Georges, Juillet 2013)
Il faut aussi souligner que la méconnaissance ou l'ignorance des textes législatifs en matière particulièrement d'urbanisme, de délivrance des titres fonciers, de constructibilité des sites, est très souvent observé dans la zone. Cette situation concoure à augmenter l'exposition des populations aux risques.
105
Encadré 1 : Extrait de l'entretien avec Mr Nguika J.N., propriétaire d'une demeure sur le versant Sud-est du mont Akok-Ndoué (Petit village)
f...] Moi j'ai acheté le terrain sur lequel se trouve ma maison en 2001 par l'intermédiaire d'un ami. J'ai commencé les travaux de construction de ma maison un an plus tard... Je n'ai pas de titre foncier et de permis de bâtir. Je ne sais pas si ma maison est sur un site à risques [...]
On s'aperçoit clairement au terme de cet encadré que la méconnaissance des textes législatifs (en l'occurrence la loi d'urbanisme de 2004) combinée à l'hétérogénéité des mécanismes et des procédures d'accès à la propriété foncière dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi ainsi que la non perception des risques, concourent à prédisposer de façon croissante la population aux risques. Cet itinéraire d'accès à la propriété foncière est légion dans ces 2 secteurs périurbains.
Il est certes vrai qu'en matière de gestion et de prévention des risques, le Cameroun dispose d'une pléthore de structures y afférentes. Toutefois, la difficulté réside dans l'incohérence dans la coordination de la gestion et la prévention des risques. Il y a un nombre non négligeable de structures impliquées dans ce sens en théorie. Mais dans la pratique, cette situation a induit une réelle problématique de coordination de la gestion et de la prévention des risques au Cameroun en général et dans la zone à l'étude en particulier.
IV. LES POPULATIONS FACE AUX RISQUES A AKOK-NDOUÉ ET MVOG-BETSI : Entre lutte permanente, solutions infructueuses et adaptation au milieu
À côté des de l'inefficacité des solutions et des stratégies de l'appareil étatique face la gestion et la prévention des risques de glissements de terrain et particulièrement des inondations, les populations des secteurs étudiés ont mis et continuent de mettre en place des solutions ponctuelles et parfois infructueuses la plupart du temps pour faire face à ces risques ou pour les contourner. Le danger demeure permanent malgré les solutions locales.
106
Pour s'affranchir du risque permanent d'inondations, les populations ont très vite compris l'utilité du curage du lit des cours d'eau qui sont envahis par les amas d'ordures qui obstruent les canaux de ruissellement et causent les inondations. A cause de l'importante récurrence des inondations dans la zone, ces actions de curage sont organisées par les riverains des cours d'eau avant, pendant et après les pluies afin de permettre aux cours d'eau de ruisseler dans le chenal.
A B
Planche photo 10: Curage de drains des cours d'eau (Clichés Fofack Mujia, Septembre 2013)
Sur la planche photo 10, on observe, la lutte permanente effectuée par les riverains des bas-fonds de la zone pour lutter contre les inondations. Sur l'image A, on s'aperçoit des amas d'ordures qui empêchent le ruissèlement dans le chenal normal. Sur l'image B, l'un des riverains qui immédiatement après la pluie se lance dans une tentative de curage du lit du cours d'eau afin de faciliter le ruissèlement normal et le retrait des eaux d'inondations.
Malgré la réponse des populations face aux inondations impliquant la répétitivité de ces actions de curage des drains des cours dans le but de réduire la survenance de ce risque, le constat qu'on a pu effectuer est que ces solutions n'ont qu'un effet ponctuel et d'une temporalité très réduite. Cela signifie qu'en dépit de ces efforts, les inondations sont quasi-permanentes durant les saisons de pluies.
En réponse à la répétitivité des inondations, certains riverains des cours d'eau et des zones
marécageuses, ont plutôt décidé de s'adapter au milieu. L'une des stratégies de prévention et
107
d'adaptation aux inondations est la surélévation des fondations des habitations dans les secteurs les plus menacés.
Photo 4: Surélévation des fondations (Cliché Fofack Mujia, Mai 2015)
Sur cette image, nous avons l'illustration de la prévention des inondations à travers la surélévation de la fondation de l'habitation. La flèche rouge indique la limite supérieure de la fondation d'une habitation qui se trouve à plus 1.5m du sol. La flèche noire indique le lit du cours d'eau. Cela permet de s'apercevoir de la proximité de l'habitation d'avec le cours d'eau. Toutefois, il convient de préciser que cette stratégie permet d'éviter que les eaux envahissent l'intérieur des maisons mais contraint les riverains à rester cloîtrer dans leur habitation pendant toute la durée de l'épisode orageux et le temps du retrait des eaux.
Aussi, pour répondre aux inondations incessantes, les riverains entre autres de stratégies de protection et de prévention, conscients du danger permanent, ont opté lors des aménagements des habitations, à la construction dans le même temps des digues de protection. Même si par défaut de données précises sur la hauteur maximale des eaux dans le chenal d'écoulement lors des épisodes orageux, ces digues sont parfois débordées par les eaux qui envahissement les habitations.
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Photo 5: Digue de protection (Cliché Fofack Mujia, Mai 2015)
Sur cette image, une digue de protection contre les inondations. Cependant, il faut remarquer que cette digue qui fait plus de 2m, est une solution efficace pour lutter contre les inondations. Mais l'absence de données précises sur la probable hauteur des eaux dans le chenal d'écoulement rend imprévisible et permanent la possibilité d'inondations et d'envahissement des habitations riveraines de la digue en cas d'épisodes orageux d'une durée importante et d'une intensité similaire.
Pour faire face à la susceptibilité de glissements de terrain et pour s'en prémunir, certains riverains dont les conditions économiques le permettent ont érigé des murs de soutènement (avec des pierres et du béton) afin de retenir des grandes quantités de terrain dont la base a été excavé pour des terrassements pré-constructifs.
La remarque qu'il faut avancer ici est que cette stratégie de prévention est ponctuelle, c'est-à-dire ne concerne habituellement qu'une seule habitation ; d'autre part, il faut noter que celle-ci n'est pas réaliser par toutes les habitations situés sur les sites collinaires. De fait cette protection ponctuelle, si elle empêche parfois les éboulements, ne saurait être une solution de prévention des glissements de terrain parce que la quantité de terrain impliqué dans un glissement de terrain est nettement plus importante que celui d'un éboulement. Cette protection ponctuelle ne résorberait pas le problème.
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Photo 6 : Murs de soutènement sur un versant pentu (Cliché Fofack Mujia, Août 2012)
Sur cette photo, on a un exemple de mesure de prévention des mouvements de terrain. Pour protéger sa demeure, ce riverain dont l'habitation est située sur un versant pentu du mont Akok-Ndoué a bâti un mur de soutènement en pierres.
« Capacité d'un système, une communauté ou une société exposée aux risques, de résister, d'absorber, d'accueillir, et de corriger les effets d'un danger19 » la résilience est ici caractéristique de la population étudiée dans la zone à l'étude. Lors des entretiens menés sur le terrain avec les riverains, d'aucuns ont laissés entrevoir dans leur propos « savoir qu'ils sont installés sur une zone à risque (inondations) » et affirment « vivre avec le risque permanent ». L'acceptation et la perception du risque rappellent constamment dans la mémoire des riverains, la nécessité de vivre en alerte permanente quant à la susceptibilité aux risques.
A côté des conditions socio-économiques qui ne permettent guère à cette population de quitter ces espaces à risques, celle-ci a décidé de vivre avec le risque et de développer des stratégies lui permettant de continuer une existence normale après la survenance du risque (inondations).
19 UNISDR (United Nations International Strategy for Disaster Reduction)
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Au terme de l'analyse qui précède, dont l'essence portait sur l'état des lieux du cadre législatif et réglementaire, concernant la gestion et la prévention des risques dans la zone à l'étude ainsi que les stratégies mis en place par les populations riveraines pour s'en prémunir. Il convient de relever qu'en dépit de la multiplicité, l'hétérogénéité du cadre législatif et réglementaire en matière de prévention des risques, toutes les solutions ponctuelles et non durables mis en place par les populations, la gestion et la prévention des risques ne sont guère efficaces. L'exposition croissante des populations des secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi aux risques de mouvements de terrain et aux inondations, met à nu la faiblesse de l'opérationnalité de l'arsenal juridique qui entoure la gestion et la prévention des risques dans la zone ainsi que des solutions jusque-là expérimentés par les populations. Ceci se manifeste entre autre par le laxisme dans l'application de textes législatifs et réglementaires au niveau de l'autorité communale ainsi qu'au niveau des populations concernées, l'absence de cartographie efficiente des zones à risques au niveau de l'autorité décentralisée, défaut de disponibilité des données sur l'évolution de l'occupation du sol dans l'arrondissement, etc. Aussi, l'absence de stratégies opérationnelles concrètes et d'actions planifiées tant au niveau de la communauté urbaine de Yaoundé, de la commune d'arrondissement de Yaoundé VI que des populations, corroborent ce constat. Cette situation contribue dans la pratique à accroitre l'exposition des populations de ladite zone d'étude aux risques de mouvements de terrain et d'inondations. De fait, d'autres stratégies peuvent être expérimentées afin de garantir à court, moyen et long terme, une réduction croissante de l'exposition des dites populations aux risques sus-évoqués. En outre, l'approche de la cartographie, apporte un pan de solution à la planification préventive de l'urbanisation démesurée dans le but de réduire l'exposition aux risques. L'ultime étape de ce travail de recherche apporte une solution cartographique ainsi que quelques propositions de stratégies en vue de réduire l'exposition aux risques.
Un adage populaire dit que : « gérer, c'est prévoir, prévoir c'est savoir et savoir c'est mesurer ». Cette prévention passe par l'anticipation. Ceci pour préciser l'importance significative que la prévention jouerait dans la gestion des risques. Cette gestion passe inéluctablement par la mesure. Cette mesure quant à elle s'effectue par la modélisation des scénarios et la production des données géoreférencées. Dans cet ultime section de notre travail, il sera en effet question de s'appuyer sur l'état des lieux de la gestion et de la prévention des risques dans la zone, pour proposer des stratégies visant à prévenir les risques étudiés afin les gérer de façon efficace et efficiente. Cette séquence débouchera sur la proposition de multiples
111
solutions à l'instar du zonage susceptible de réduire l'exposition des secteurs Akok-Ndoué et Mvog-Betsi aux risques hydro-morphologiques tels que les glissements de terrain, les chutes de blocs et les inondations.
Les glissements de terrain constituent dans la pratique des phénomènes naturels dont les manifestations résultent généralement de la combinaison des facteurs aggravants ou déclencheurs, la présence des zones d'érosion par exemple, l'inclinaison des pentes, les propriétés géologiques et géotechniques des sols, les conditions d'eau souterraine, etc. Ces événements surviennent dans la majeure partie des cas au cours des saisons de pluies, lorsque la pression hydraulique de l'eau est critique pour la stabilité des talus. La fréquence de ces événements peut être augmentée par les épisodes météorologiques extrêmes.
D'un autre point de vue, une bonne partie des glissements de terrain est liée à des interventions humaines sur des talus, fragilisant des zones déjà susceptibles à ce phénomène. Cela signifie que les stratégies visant à réduire la prédisposition des différents secteurs de Mvog-Betsi et d'Akok-Ndoué, doivent s'attaquer aux interventions humaines inappropriées. Signifiant ainsi que toutes les interventions humaines pouvant compromettre l'équilibre d'un talus ou d'un versant pentu doivent être évitées. Il s'agit principalement de : surcharge au sommet des talus, des opérations de déblai ou d'excavation à la base des talus ou déboisement des versants et des talus.
Les surcharges des versants ou des sommets des talus par la construction des remblais, l'entreposage de matériaux tels que les pierres de construction, la terre d'excavation, peuvent nuire à la stabilité des versants ou des talus. Dans la mesure où ce poids supplémentaire peut ainsi modifier dans la pratique l'équilibre du talus ou du versant et ainsi déclencher à court ou à long terme les glissements de terrain. Or en théorie, un remblai augmente l'inclinaison de la pente ; ce qui augmente les risques de survenance des glissements de terrain en particulier si un épisode orageux se produit avec une forte intensité et ou une intensité faible mais avec une durée importante. La photo 7, présente des surcharges au sommet d'un talus et sur un versant pentu respectivement dans les quartiers Mvog-Betsi (Mewoulou) et Akok-Ndoué (Akok-Ndoué II).
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Photo 7: Surcharges au sommet d'un talus et sur d'un versant pentu (Cliché Fofack Mujia, Août 2012)
Sur la photo 7, on s'aperçoit des différentes surcharges liées aux implantations humaines sur les talus et les versants pentus : on observe des habitations au sommet d'un talus au quartier Mvog-Betsi dont la base a été considérablement victime de déblai et d'excavation de matériaux (pierres pour la construction) ; Ces actions agissent comme des facteurs aggravants du risque de glissements de terrain.
En effet, les surcharges des talus et des versants sont monnaie courante dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi. Ce type d'interventions humaines réalisées sans consultations géotechniques préalables, est de nature à interagir en tant que facteurs aggravants ou à être à l'origine des glissements de terrain à court ou long terme. Le poids additionnel induit par la densification des habitations sur les versants pentus et sur les talus ou le stockage des matériaux excavés ou déblayés tels que les pierres de construction, la terre d'excavation au sommet des talus ou sur les versants à forte pente, prédisposent les zones sous-jacentes à des risques d'occurrence de glissements de terrain. Dans la mesure où le talus ou le versant pentu en dehors du poids des matériaux colloïdaux qui le constituent, doit également subir la pression physique (poids) de la charge additionnelle ajoutée sur le talus ou le versant pentu.
Cela peut s'exprimer par : Où : |
113 |
|
Pmax = Pmc + Pam+G+p |
||
? Pmax est le poids total de charge qu'un talus peut supporter tout en restant stable ; ? Pmc est le poids de l'ensemble des matériaux colloïdaux qui constituent le talus ;
? Pam est le poids additionnel maximal pouvant être ajouté sur talus par les activités humaines ;
? G étant la gravité sur le versant ;
? P représentant la plasticité du substrat (en rapport avec l'homogénéité du matériau : roches dures, plastiques, fluides ou meubles).
En supposant que la gravité dépende de la pente topographique, le matériau en présence étant plastique, et si Pam augmente rapidement sous l'influence des actions humaines, la
susceptibilité de rupture du talus augmente latéralement, induisant ainsi un glissement de terrain
A titre d'exemple si la Pmax d'un versant est de 100m3 et que Pmc est de 75m3 ; cela signifie que Pam est de 25m3. Si par contre sous le coup des activités humaines d'entreposage de matériaux, Pam est supérieur à 25m3 : ce talus est susceptible de glisser car Pmax aurait
été dépassé.
Raison pour laquelle des actions de cette nature doivent être proscrites au niveau des populations ou à plus forte raison effectuées sous réserve d'études géotechniques (en particulier sur la plasticité des matériaux) déterminant la susceptibilité du secteur à aménager, à subir l'addition des charges physique ou à supporter les travaux de déblai ou de remblai, sans être victime de rupture pouvant conduire à un glissement de terrain.
Le déblai ou l'excavation de matériel à la base des talus, modifie généralement l'équilibre du talus et accentue l'inclinaison et/ou la hauteur de ce talus. Cette opération nuit donc à la stabilité du talus. Ce type d'intervention peut à long ou moyen terme provoquer un glissement de terrain lors de l'excavation ou agir comme un facteur aggravant. Ce type d'opérations dans le but de réduire l'exposition croissante de ces zones aux glissements de terrain, doit être évité.
114
La figure 33 illustre un scénario communément observé dans les zones de susceptibilité aux risques de glissements de terrain. On s'aperçoit de la corrélation existant entre les aménagements anthropiques imprudents et chimériques tels que l'excavation de matériaux, en bas de talus, le terrassement ; et le risque de glissements de terrain.
La planche photographique 11 présente en substance quelques exemples d'interventions inadéquates et inappropriées des populations des secteurs périurbains d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi sur des talus et des versants pentus.
Ces actions inadaptées et réalisées sans études géotechniques préalables, sont de nature à prédisposer les dites zones à des glissements de terrain ou à interagir comme des facteurs aggravants.
Ce type d'intervention humaine, sont de ce point de vue à proscrire dans le but de minimiser les risques de survenance des glissements de terrain.
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Figure 33 : Terrassement et glissements de terrain sur un versant pentu et un talus
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Photo 2 : Terrassement et déblai sur un versant humanisé
Photo 1 : Terrassement en bas d'un versant pentu
Planche photo 11: Terrassement et déblai sur de talus et des versants pentus (Clichés Fofack Mujia, Août 2012)
Sur cette planche photographique, on observe un ensemble d'actions anthropiques inappropriées de terrassement et de déblai à la fois sur des versants pentus habités ainsi que sur des talus humanisés. Les flèches rouges sur l'image 2 indique les zones de terrassement. On peut constater leur multitude. Ces actions fragilisent la stabilité du versant et augmente de fait la susceptibilité des terrains à glisser.
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Au regard des effets des opérations humaines de terrassement et de déblai sur les versants pentus et sur des talus, ce types d'actions des populations pour quelques raisons que ce soit doivent être interdites ou évitées afin de réduire la probabilité d'occurrence des mouvements de terrain dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi dans la mesure où si la stabilité du versant ou du talus est précaire, même une petite excavation ou un petit terrassement peut s'avérer fatale à court ou long terme par effet papillon, en ce sens qu' elle peut être à l'origine de la survenance d'une rupture entrainant un glissement de terrain.
L'abattage d'arbres dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi pour des fins de construction, de culture ou de recherche du bois de chauffe, modifie considérablement les conditions de stabilité des versants et des talus et augmente donc de ce fait la probabilité que survienne un glissement de terrain.
En effet, un talus ou un versant à forte pente tel que les versants des monts Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi, boisé est moins vulnérable à des glissements superficiels qu'un talus ou un versant qui ne l'est pas, car les arbres retiennent une partie des précipitations, ralentissant ainsi le ruissellement et l'infiltration de l'eau. C'est pourquoi, le déboisement sur les talus ou les versants pentus sont fortement à proscrire dans l'optique de réduire la probabilité de survenance de glissements de terrain.
Globalement, compte tenu de la nature des phénomènes, prévenir les glissements de terrain nécessite d'agir sur les deux facteurs aggravants : l'eau et le poids des terrains. Ainsi, la prévention pour lutter contre les glissements de terrain consiste :
? à maîtriser tous les rejets d'eau (eaux usées, eaux pluviales, eaux de drainage) ;
? à adapter les pratiques agricoles pour limiter les modifications des infiltrations et écoulements d'eau dans le sol ;
? à éviter tout terrassement susceptible de déstabiliser le terrain.
L'occurrence régulière des inondations dans les bas-fonds d'Akok-Ndoué particulièrement témoigne de l'absence ou du caractère non efficient de la prévention des dits risques dans ce secteur.
Des défaillances importantes sont observées à la fois dans le dispositif des populations, de la commune d'arrondissement de Yaoundé VI ou de la communauté urbaine de Yaoundé (CUY) et de l'État dans la prévention de ces risques.
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S'attaquer à la prévention des risques d'inondations dans les bas-fonds d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi, revient à s'attaquer non pas aux facteurs naturels responsables des inondations mais davantage aux interventions anthropiques qui amplifient ou aggravent ou même précipitent et facilitent l'occurrence spatiale des risques d'inondations dans ces secteurs. Cela passe tout d'abord par :
Au cours du présent travail de recherche, nous nous sommes rendus compte que l'un des facteurs aggravants, amplifiants ou causant les inondations dans les quartiers Akok-Ndoué et Mvog-Betsi, émanait du déversement des ordures de toute nature dans le lit des cours d'eau par les populations. Ce défaut de gestion des ordures ménagères à la fois par les populations et les structures concernées, a une incidence sur l'occurrence spatiale des inondations. Dans la mesure où les populations en amont ignorent parfois dans la majeure partie des cas, les répercussions que ces déversements d'ordures peuvent avoir sur la survenance des inondations en aval des cours d'eau.
La planche photo 12 nous montre à pertinence la relation de cause à effet entre la gestion inadéquate des ordures et l'occurrence spatiale des inondations à Akok-Ndoué et Mvog-Betsi. Dans la mesure où dans cette capture, on observe dans deux sections différentes (à Mvog-Betsi Eba et Akok-Ndoué) de la Mingosso (Affluent du Mfoundi), que celui-ci constitue le bac de collecte et de drainage des ordures de toute nature. Ces ordures ont le mérite d'obstruer le lit des cours d'eau entrainant ainsi lors des épisodes orageux intenses des inondations dans ces secteurs.
Le déversement des ordures dans le lit des cours d'eau doit donc être proscrit aux populations sous réserve des sensibilisations sur ses conséquences. Par ricochet pour éviter que les populations basculent toujours dans cette pratique, les structures en charge de la collecte des ordures doivent dans ce même ordre d'idée mettre sur pied des stratégies d'intensification et de collecte des ordures « au porte par porte ». Cela limiterait le déversement des ordures dans les cours d'eau et réduirait à terme le risque de survenance des inondations.
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Photo 1 : Ordures ménagères à Mvog-Betsi Eba (Mingosso)
Photo 2 : Ordures ménagères à Akok-Ndoué (Mingosso)
La sensibilisation permanente des populations reste une stratégie de prévention de premier ordre des risques d'inondations. Dans la mesure où au niveau de la communauté urbaine et de la commune d'arrondissement de Yaoundé VI, rien n'a en effet été fait depuis des décennies pour limiter l'occupation croissante et anarchiques des zones de bas-fonds dans ce secteur.
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Il n'existe aucune plaque, aucune carte de zonage, aucune marque de matérialisation de la propriété de l'État sur ces sites.
La communauté urbaine a également défini les zones inconstructibles dans son unité de compétence parmi lesquelles on retrouve les zones de « type A » qui englobent les lits de rivières (majeurs) et les bas-fonds marécageux ou non, qui ne doivent pas être bâtis. Or dans la pratique, ce sont ces secteurs qu'occupe le gros de la population urbaine et périurbaine. On s'aperçoit au regard de notre matrice spatiale que le défaut de sensibilisation permanente a entrainé la pérennisation du clientélisme conduisant ainsi l'humanisation continue des bas-fonds dans ce secteur.
Cette défaillance de sensibilisation, de matérialisation de la propriété de l'État, du zonage, a conduit d'une certaine manière à travers l'anthropisation des lits de rivières et des bas-fonds, à augmenter les risques d'inondations.
De ce fait la sensibilisation continue et permanente, peut donc contribuer à minimiser l'exposition des populations aux risques d'inondations, d'où son utilité et sa portée.
Cela passe au préalable par :
? la délimitation ou la matérialisation
physique du domaine de l'État, des zones à risques
,
·
? l'intensification et le contrôle régulier
sur le terrain du respect du non franchissement des zones
matérialisées comme appartenant au domaine de l'État ou de
la collectivité ,
·
? La création au sein de la commune d'arrondissement de Yaoundé VI, d'une cellule cartographique dont l'objectif sera la production des données cartographiques actualisées en vue du contrôle de l'évolution du foncier, et donc de prévenir l'occupation anarchique des zones rentrant dans le domaine de l'État.
Une des réponses aux problèmes de risques d'inondations et de mouvements de terrain est la cartographie et particulièrement le zonage. La difficulté de la gestion et de la prévention efficientes des risques morpho-hydrologiques dans la ville de Yaoundé et particulièrement dans la zone d'étude, réside dans l'ambiguïté de la gestion foncière et surtout dans les défaillances de disponibilité de cartographies actualisées délimitant ou matérialisant les zones à risques.
121
Le but de cette section de notre travail, n'est pas davantage de critiquer le système de gestion foncière par exemple mais d'insister sur l'importance de la cartographie en particulier du zonage comme solution à la gestion préventive des risques d'inondations et de mouvements de terrain.
En géographie, le zonage est la répartition en lots de terrain affectés à un type spécifique d'occupation des sols. C'est une notion qui a été pendant longtemps utilisé par les urbanistes en particulier les aménageurs urbains. Mais son utilisation s'est étendue au-delà de l'urbanisme.
Dans la gestion des risques aujourd'hui, le zonage est une solution adéquate pour la prévention des risques. Le plan de zonage est quant à lui un document cartographique qui devrait émaner des municipalités. Ce document devrait permettre une cohabitation entre les différentes utilisations du sol, tout en prenant en compte le risque qui pourrait être subordonné à la zone couverte par le plan de zonage.
La cartographie et la vulgarisation des supports précisant les secteurs appropriés aux aménagements humains (zones à potentiel risque faible) et ceux hostiles à l'anthropisation (zones à potentiel risque élevé), devrait faire partie des préoccupations des municipalités, afin de faciliter la prévention des risques.
La municipalité de Yaoundé VI en particulier et celles de Yaoundé en général, devraient de ce fait initier l'élaboration des plans de zonage dans leur secteur d'administration, dans le but de prévenir la preste appropriation des espaces déclarés comme « écologiquement sensibles » donc impropres à la construction, en vue de réduire l'exposition des populations aux risques d'inondations et de glissements de terrain.
Toutefois, ce zonage, doit être accompagné sur le terrain par l'intensification des contrôle, dans l'optique de s'assurer du respect effectif des prescriptions du plan de zonage communal.
122
Figure 34 : Zonage de la zone d'étude
La figure 34 montre le zonage dans la zone d'étude. Cette figure précise les espaces de forte susceptibilité aux glissements de terrain donc interdites d'aménagements humains. Elle précise en outre les zones de susceptibilité moyenne (à aménager sous conditions) et les zones de faible susceptibilité ou d'aménagement libre.
Ce type de cartographie devrait être pris en compte par le cadastre dans la délimitation
des parcelles de construction et dans la délivrance des permis de bâtir par les municipalités dans le but de prévenir la survenance des risques de glissements de terrain.
Les Plans de Prévention des Risques naturels (PPRN) sont des outils privilégiés pour
mettre en oeuvre des actions de prévention. Servitudes d'utilité publique, orientent l'urbanisme et la construction vers les espaces les moins exposés aux risques naturels.
De ce fait les PPRN :
? sont réalisés par bassin de risque, à partir d'une approche globale et qualitative des phénomènes naturels concernés ;
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· couvrent les domaines de l'utilisation des sols, de la construction, de l'exploitation des sols et de la sécurité publique ;
· proposent des mesures appropriées à l'objectif recherché de prévention et proportionnées à l'importance des risques ;
· sont conduits par l'État, en recherchant la concertation la plus large possible avec l'ensemble des acteurs locaux du risque, en particulier les élus communaux.
Pour cela, l'élaboration d'un PPRN passe inéluctablement par une série d'étapes qui donnent lieu à la production de plusieurs cartes techniques, d'une carte réglementaire et d'un règlement. Néanmoins le périmètre d'étude ou bassin de risque doit être défini.
Les quatre étapes de l'élaboration d'un PPRN englobent successivement :
V' la confection d'une carte informative des phénomènes naturels ;
V' L'élaboration d'une carte des aléas ;
V' La réalisation d'une évaluation des enjeux socio-économiques et humains soumis
à ces aléas ;
V' La réalisation d'un plan de zonage réglementaire du PPRN et le règlement.
À l'issu de la réalisation d'un PPRN, on aboutit à trois grandes familles de zones réglementaires :
> 1ère catégorie : Les zones inconstructibles qui correspondent aux zones à potentiel-risque élevé se rapportant ainsi dans l'espace à l'étude aux zones situées à proximité du lit des cours d'eau (entre 0-20 m) ainsi que les espaces dont les pentes sont fortes(entre 25-45°) ;
> 2ème catégorie : Les zones constructibles sous conditions établies dans un règlement du PPRN. Ces zones doivent prendre en compte les prescriptions qui peuvent être imposées aux constructions existantes dans le but de protéger les occupants du risque. Ces espaces correspondent dans la zone à l'étude aux espaces situés à une distance moyenne du lit des cours d'eau (entre 20-40 m) ainsi que les espaces dont les pentes sont moyennes (entre 10-25°);
> 3ème catégorie : Les zones constructibles sans conditions spécifiques de prise en compte du risque, objet du plan de prévention (on parlera la plupart du temps de zones blanches ou non réglementées), celles-ci se rapportent aux zones éloignées du lit des cours d'eau et des sites dont les pentes sont faibles (zones à potentiel-risque faible 0-10°).
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Au total, le constat qui se dégage de notre analyse, précise que les interventions humaines apparaissent comme étant l'élément amplificateur ou favorisant la survenance rapide des risques de glissements de terrain et d'inondations. De ce fait, l'ensemble des stratégies visant à réduire l'exposition aux risques suscités dans la zone d'étude englobent : la proscription des opérations de terrassement ou de déblai sur les talus sans études géotechniques préalables afin de préciser le coefficient de stabilité de ces talus, le reboisement des talus clairsemés, la limitation des construction sur des sites à fortes pentes pour ce qui est des glissements de terrain ; la limitation des déversements des ordures dans les lits des cours d'eau, la construction des réseaux de drainage des eaux pluviales, l'interdiction de l'occupation du lit majeur des rivières et de cours d'eau, etc, pour ce qui est des inondations.
Néanmoins, la gestion et la prévention des risques supposent une réelle anticipation et une cartographie efficiente. Face à la récurrence des sinistres hydro-morphologiques et particulièrement inondations dans la zone d'étude, l'approche cartographique, reste une solution de taille dans le politique de gestion et de prévention des risques de glissements de terrain et d'inondations.
En somme de cette séquence, il convient de s'apercevoir de la nécessité d'élaborer au niveau de la municipalité, du plan de zonage (qui incorpore les données cadastrales, topographiques, hydrologiques, anthropiques, etc.) afin de déterminer les espaces réservés aux lotissements et ceux proscrits aux aménagements du fait de leur fort potentiel à risque.
À côté de ce zonage dont le but est de réduire l'exposition aux risques, le plan de gestion et de prévention des risques pour toute la préfecture du Mfoundi serait également d'un grand apport pour la prévention des risques dans la ville de Yaoundé.
CONCLUSION GENERALE
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Au terme de ce travail de recherche, il convient à juste titre de rappeler que l'objectif principal de notre étude était d'identifier, faire ressortir les facteurs qui expliquent l'exposition aux risques morpho-hydrologiques dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi et dresser une cartographie de cette exposition.
De ce fait pour parvenir à la vérification de nos hypothèses spécifiques de recherche, nous avons fondé notre méthodologie sur deux principales démarches. La première est la méthode empirico-inductive, axée sur des observations directes particulièrement de notre vécu quotidien à proximité de la zone d'étude. La seconde approche est la méthode SIG-télédétection, qui était axée sur la construction et l'utilisation d'une base de données géoreférencées de la zone à l'étude. Cette approche nous a permis de rendre compte par des analyses croisées des disparités de vulnérabilité aux risques d'inondation et de glissements de terrain dans la zone.
Pour mener à bien nos analyses, nous nous sommes d'abord appuyés sur la théorie générale des systèmes, qui préconise la considération des problématiques géographiques sous le prisme d'un regard systémique, c'est-à-dire de prendre tout problème sous forme de système constitué de plusieurs composantes qui participent à son fonctionnement. Cette théorie du point de vue pratique, nous a permis au cours de notre recherche, d'appréhender les différentes instances politique, juridique, économique et humain qui participent à la construction des risques dans notre zone d'étude. Cela signifie concrètement que dans les secteurs d'Akok-Ndoué, Mvog-Betsi, plusieurs dimensions sont à l'origine de la construction des risques d'inondation et de glissements de terrain : la dimension politique à travers l'absence de matérialisation du domaine public de l'Etat, hostile à la construction (pentes abruptes de versants et bas-fonds), la passivité de l'autorité communale ; la dimension juridique par l'ambigüité du système foncier ; la dimension socio-économique caractérisée par la pauvreté qui limite les possibilités de lotissements sur des sites appropriées ou même de viabilisation de ces derniers.
Dans le même temps, l'utilisation des SIG comme outil d'aide à la décision, nous a permis de cartographier les risques d'inondation et de glissements de terrain au travers de la combinaison des données géoreférencées multisources. Cela nous a permis d'évaluer les degrés de vulnérabilité des populations de la zone d'étude aux risques d'inondation et de glissements de terrain.
Cette évaluation nous a permis d'observer:
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? Les sites à potentiel-risque faible (SPRF) correspondant aux surfaces situées au-delà de 50 m du lit du cours d'eau et des espaces dont le degré de pentes est faible (0-10°), donc potentiellement propices aux aménagements humains ;
? Les sites à potentiel-risque médian (SPRM) correspondant aux sites situés entre 20-40m du lit des cours d'eau et de sites dont la pente est moyenne (10-25°) qui peuvent être humanisés sous réserve des études géotechniques et pédologiques spécifiques ;
? Les sites à potentiel-risque élevé (SPRE) qui concernent les zones situés à proximité du lit du cours (0-20 m du lit des cours d'eau) et des sites de pentes élevé (25-45°). Ceux-ci sont donc impropres aux aménagements humains à l'exception des aménagements qui tiennent compte de ce risque.
Aussi, le laxisme, l'absence des données dans le temps et dans l'espace, l'absence d'observatoire urbain de gestion des risques et le défaut de réelle coordination des efforts de prévention, de gestion des risques, constituent le ventre-mou de la gestion et de la prévention des risques urbains particulièrement dans la zone.
À côté de cela, il faut également souligner l'absence d'implication de l'autorité décentralisée (dans ce cas de figure, la commune d'arrondissement de Yaoundé VIe) à l'exemple du modèle français, dans la gestion et la prévention des risques dans la commune. La loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun est assez explicite respectivement en ses articles 34 alinéa 1, 39 alinéa 1, 43 alinéa 1 et 46 alinéa 1 : « L'initiative de l'élaboration d'un Plan Directeur d'Urbanisme20 appartient au Maire de la commune ou à un groupement de communes concernées » ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan d'Occupation des Sols21 appartient au Maire.. » ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan de Secteur22 appartient au Maire» ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan Sommaire
20 Le Plan Directeur d'Urbanisme est un document qui fixe les orientations; fondamentales de l'aménagement d'un territoire urbain, la destination 'générale des sols et la programmation des équipements. Les documents graphiques du plan Directeur d'Urbanisme sont élaborés à une échelle comprise entre 1/20 000e et 1/25 000e
21 Le Plan d'occupation des sols est un document qui fixe l'affectation des sols et les règles qui la régissent pour le moyen terme (10 à 15 ans). Les documents graphiques du plan d'occupation des sols sont élaborés à une échelle comprise entre 1/5 000e et 1/10000e.
22 Le Plan de Secteur est un document qui, pour une partie d'agglomération, précise de façon détaillée l'organisation et les modalités techniques d'occupation du sol, les équipements et les emplacements réservés. Les documents graphiques du Plan de Secteur sont élaborés à une échelle comprise entre 1/500e et 1/1000e.
128
d'Urbanisme23 appartient au Maire». Ceci dans l'optique de montrer toute l'implication que la commune devrait avoir dans la gestion de son espace urbain. Or sur le terrain, il n'en est rien. Le désordre dans la planification urbaine (car ce sont les populations qui construisent sans règles particulières cet environnement), continue d'augmenter la vulnérabilité des populations de cette commune aux risques.
De même suivant la Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, des compétences particulières sont transférées aux communes à l'instar de la gestion de l'environnement et des ressources naturelles ainsi que la planification, de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat (l'élaboration de plans communaux d'action pour l'environnement ; l'élaboration des plans d'occupation des sols, des documents d'urbanisme, d'aménagement concerté, de rénovation urbaine et de remembrement ; l'aménagement et la viabilisation des espaces habitables ; la délivrance des certificats d'urbanisme, des autorisations de lotir, des permis d'implanter, des permis de construire et de démolir...). Face à ce constat à qui devrait-on imputer la planification anarchique qui accroit la vulnérabilité des populations aux risques?
Toutefois, face à la recrudescence des risques hydro-morphologiques dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi et à la vulnérabilité de plus en plus croissante, l'urgence se trouve dans la recherche des solutions efficaces et durables susceptibles de garantir une faible exposition à ces risques et à fournir à cette population urbaine, un cadre de vie sain et viable.
La cartographie actualisée, la sensibilisation sur l'incivisme, la matérialisation du domaine de l'État, le zonage, l'élaboration des plans de gestion et de prévention des risques, la réalisation des études géotechniques sur la susceptibilité des terrains aux constructions, la mise en place d'un observatoire des risques urbains dans la ville susceptible de fournir des données précises et précieuses en temps réel sur le potentiel risque des espaces anthropisés, constituent un ensemble de mesures, à même de réduire la vulnérabilité des populations d'Akok-Ndoué, Mvog-Betsi et Etoug-Ebé en particulier et de la ville de Yaoundé en général aux risques morpho-hydrologiques.
23 Le Plan Sommaire d'Urbanisme est un document qui fixe l'affectation des sols. Il édicte de façon sommaire, pour chacune d'entre elles, les règles, restrictions et servitudes particulières d'utilisation du sol. Les documents graphiques du Plan Sommaire d'Urbanisme sont élaborés à une échelle comprise entre 1/5 000e et 1/10 000e. C'est un document de planification simplifié qui est élaboré par les communes en l'absence de Plan d'Occupation des Sols.
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DÉDICACE I
REMERCIEMENTS II
RÉSUME III
ABSTRACT V
SOMMAIRE VI
LISTE DES FIGURES VIII
LISTE DES PHOTOS ET DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES IX
LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS X
INTRODUCTION GENERALE VIII
I. CONTEXTE GENERAL DE L'ÉTUDE 3
II. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 5
III. DÉLIMITATION SPATIO-TEMPORELLE ET THÉMATIQUE DU SUJET 6
III.1. DÉLIMITATION THÉMATIQUE 6
III.2. DÉLIMITATION TEMPORELLE 8
III.3. DÉLIMITATION SPATIALE .8
III.4. DELIMITATION ADMINISTRATIVE 8
IV. CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ÉTUDE 8
IV.1. L'APPROCHE DE LA DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DE LA VILLE DE YAOUNDÉ 8
IV.2. L'APPROCHE DE LA CARACTÉRISATION DES RISQUES NATURELS EN MILIEU URBAIN 11
IV.3. L'APPROCHE DE L'UTILISATION DES SIG DANS LA GESTION DES RISQUES EN MILIEU URBAIN 12
IV.4. L'APPROCHE JUSTIFIANT LA CORRÉLATION ENTRE L'EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE ET LES
RISQUES NATURELS 14
IV.5. L'APPROCHE DE LA GESTION ET DE LA PRÉVENTION DES RISQUES EN MILIEU URBAIN 15
V. PROBLÉMATIQUE 16
VI. QUESTIONS DE RECHERCHE 18
VI.1. QUESTION PRINCIPALE 18
VI.2. QUESTIONS SPÉCIFIQUES 18
VII. OBJECTIFS 18
VII.1. OBJECTIF PRINCIPAL 18
VII.2. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES 18
VIII. HYPOTHÈSES 19
VIII.1. HYPOTHÈSE PRINCIPALE 19
VIII.2. HYPOTHÈSES SPÉCIFIQUES 19
IX. INTÉRÊT DE L'ÉTUDE 21
IX.1. INTÉRÊT ACADÉMIQUE 21
IX.2. INTÉRÊT SCIENTIFIQUE 21
IX.3. INTÉRÊT PRATIQUE 21
X. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL 22
X.1. CADRE THÉORIQUE 22
X.1.1. La théorie du chaos 22
X.1.2. La théorie des catastrophes 23
X.1.3. L'approche systémique 23
X.1.4. La théorie déterministe 24
X.1.5. La théorie possibiliste 24
X.2. CADRE CONCEPTUEL 25
X.2.1. L'aléa 25
X.2.2. La vulnérabilité 27
X.2.3. Le risque 31
X.2.4. La perception 33
X.2.5. La résilience 34
X.2.6. Risque et catastrophe : De l'analogie à la différenciation géographique 35
X.2.7. Périurbanisation 36
XI. MÉTHODOLOGIE 37
XI.1. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE GÉNÉRALE 37
XI.2. APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES SPÉCIFIQUES 37
XI.2.1. Recherche et exploitation des documents 37
XI.2.2. Enquêtes par observation et entretien 38
XI.2. MATÉRIELS 38
XI.2.1. LES DONNÉES DE BASE DE LA CARTOGRAPHIE 39
XI.2.1.1. Carte topographique de Yaoundé au 1/50 000 39
XI.2.1.2. Les images satellitaires de Yaoundé 39
XI.2.1.3. Le plan-guide de la ville de Yaoundé à l'échelle 1/25 000 39
XI.2.1.4. Données secondaires de cartographie 40
XI.3. TRAITEMENT CARTOGRAPHIQUE DES DONNÉES 40
CHAPITRE I : TYPES DE RISQUES NATURELS A AKOK-NDOUE ET MVOG-BETSI 43
INTRODUCTION 43
I. LES MOUVEMENTS DE TERRAIN 43
I.1. DÉFINITIONS ET TYPES 43
I.2. LES CHUTES DE PIERRES ET DE BLOCS ROCHEUX 43
I.3. LES GLISSEMENTS DE TERRAIN 45
I.3.1. DÉFINITIONS ET CARACTÉRISATION 45
I.3.2. LES CAUSES PHYSIQUES ET ANTHROPIQUES RESPONSABLES DES
GLISSEMENTS DE TERRAIN 48
I.3.2.1. LES FACTEURS LIÉS AU MILIEU PHYSIQUE 48
I.3.2.1.1. La gravité et la pente 48
I.3.2.1.2. La pluviométrie 51
I.3.2.2. LES FACTEURS ANTHROPIQUES 51
I.3.2.2.1. L'urbanisation accélérée : un facteur aggravant 51
I.3.2.2.2. Déforestation et exposition des sols aux glissements de terrain 54
I.3.2.2.3. L'homme et ses aménagements 55
II. LES INONDATIONS 57
II.1. DÉFINITIONS 57
II.2. TYPES D'INONDATIONS 58
II.3. LES CAUSES DES INONDATIONS DANS LA ZONE D'ÉTUDE 58
II.2.1. LES CAUSES PHYSIQUES 58
II.2.1.1. La densité du réseau hydrographique 58
II.2.1.2. Un relief collinaire parsemé de bas-fonds plats et marécageux 60
II.2.1.3. L'importante pluviométrie 60
II.2.1.4. Les fortes pentes des versants 60
II.2.2. LES CAUSES HUMAINES 61
II.2.2.1. Le clientélisme et l'incohérence urbanistique 61
II.2.2.2. L'imperméabilisation croissante des bas-fonds 63
II.2.2.3. L'Encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre 63
CONCLUSION PARTIELLE 69
70
I. FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ AUX RISQUES 70
I.1. LES FACTEURS GÉOGRAPHIQUES 70
I.1.1. La topographie et la pédologie 70
I.1.2. Une pluviosité élevée et un réseau hydrographique dense 72
I.2. LES FACTEURS HUMAINS 74
I.2.1. Une végétation sans cesse grignotée par la présence humaine 74
I.2.2. Le poids de la croissance démographique 74
I.2.3. La pauvreté et l'expansion de l'habitat précaire 76
I.2.4. Les aménagements anthropiques non conformes 78
I.2.5. Difficulté d'accès au site 79
II. CARTOGRAPHIE DES RISQUES NATURELS DANS LA ZONE D'ÉTUDE 80
II.1. MÉTHODOLOGIE SPÉCIFIQUE 80
II.2. CARTOGRAPHIE DU RISQUE DE GLISSEMENT DE
TERRAIN 81
II.3. CARTOGRAPHIE DU RISQUE D'INONDATION 89
RISQUES A AKOK-NDOUE ET MVOG-BETSI 96
INTRODUCTION 96
I. LES PRINCIPALES STRUCTURES DE GESTION ET DE PRÉVENTION DES RISQUES 96
I.1. AU PLAN STRATÉGIQUE 96
I.1.1. Le Conseil National de la Protection Civile (CNPC) 96
I.1.2. L'Observatoire National des Risques (ONR) 96
I.1.3. La Plate-forme Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes (PN2RC) 97
I.2. AU PLAN OPÉRATIONNEL 97
I.2.1. Les Cellules de Veille Sécuritaire (CVS) 97
I.2.2. La Commission d'Agrément des Plans d'Urgence (CAPU) 97
I.2.3. La Commission d'Analyse des Risques de Construction (CARC) 97
Plate-forme Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes (PN2RC) 99
II. NOMENCLATURE DES TEXTES LÉGISLATIFS ET RÉGLEMENTAIRES 100
II.1. DU POINT DE VUE LÉGISLATIF 100
II.2. DU POINT DE VUE RÉGLEMENTAIRE 101
III. DISCUSSIONS AUTOUR DE LA PERTINENCE DE LA GESTION ET DE LA PRÉVENTION
DES RISQUES 102
III.1. LE LAXISME DANS L'APPLICATION DES TEXTES LÉGISLATIFS ET RÉGLEMENTAIRES 102
III.2. L'ABSENCE DE SENSIBILISATION CONCERNANT LES TEXTES LÉGISLATIFS: ÉLÉMENT
D'ACCROISSEMENT DE L'EXPOSITION AUX RISQUES DANS LA ZONE.
104
III.3. L'INCOHÉRENCE OPÉRATIONNELLE DES STRUCTURES EN
CHARGE DE LA GESTION DES RISQUES
105
LUTTE PERMANENTE, SOLUTIONS INFRUCTUEUSES ET ADAPTATION AU MILIEU 105
IV.1. UNE LUTTE QUASI-QUOTIDIENNE FACE AUX INONDATIONS : LE CURAGE DES DRAINS 106
IV.2. LA SURÉLÉVATION DES FONDATIONS DES HABITATIONS DANS LES BAS-FONDS 106
IV.3. CONSTRUCTIONS DE DIGUES DE PROTECTION 107
IV.4. CONSTRUCTIONS DES MURS DE SOUTÈNEMENT 108
IV.5. LA RÉSILIENCE : UNE ATTITUDE PARTOUT OBSERVÉE 109
D'ÉTUDE 110
V.1. STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES RISQUES DE GLISSEMENT DE TERRAIN ET DE
CHUTES DE BLOCS 111
V.1.1. Éviter les surcharges au sommet des talus et sur les versants pentus 111
V.1.2 La proscription des opérations de déblai ou d'excavation a la base des talus 113
V.1.3. Interdiction du déboisement et le reboisement des versants et des talus 117
V.2. STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES INONDATIONS 117
V.2.1. La proscription du déversement des ordures dans le lit des cours 118
V.2.2. La sensibilisation de la population sur l'occupation anarchique des bas-fonds 119
V.3. DE L'IMPORTANCE DE LA CARTOGRAPHIE DANS LA GESTION ET LA
PRÉVENTION DES RISQUES OBSERVES 120
V.3.1. LE ZONAGE : Instrument efficace de gestion préventive des risques naturels 121
V.3.2. LES PLANS DE PRÉVENTION DES RISQUES 122
CONCLUSION PARTIELLE 124
CONCLUSION GENERALE 125
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
ANNEXES 125
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Arrêté n° 037/PM du 19 mars 2003 portant création, organisation et fonctionnement d'un Observatoire National des Risques
Annexe 2 : Schéma d'analyse de la vulnérabilité
Arrêté n° 037/PM du 19 mars 2003
portant création, organisation et fonctionnement
d'un Observatoire
National des Risques
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Vu la Constitution ;
Vu la loi n°86/016 du 6 décembre 1986 portant réorganisation générale de la protection civile
au Cameroun ;
Vu le décret n° 92/089 du 9 mai 1992 précisant les attributions du Premier Ministre, modifié
et complété par le décret n° 95/145 du 4 août 1995 ;
Vu le décret n° 97/206 du 7 décembre 1997 portant nomination d'un Premier Ministre ;
Vu le décret n° 98/031 du 9 mars 1998 portant organisation des plans d'urgence et des secours
en cas de catastrophe ou de risque majeur ;
Vu le décret n° 98/147 du 17 juillet 1998 portant organisation dit Ministère de
l'Administration Territoriale ;
Vu le décret n° 2002/216 du 24 août 2002 portant réorganisation du Gouvernement,
Arrête :
Article 1er: Il est créé auprès du ministère chargé de l'administration Territoriale et de la décentralisation. Un Observatoire National des Risques en abrégé « 0. N. R. », et ci-après désigné l'«Observatoire».
Article 2 : (1) L'Observatoire a pour missions la collecte, la gestion et la diffusion des informations sur les risques naturels, technologiques, industriels et anthropiques.
A ce titre, il veille notamment à:
? la mise en place à l'échelle nationale, d'un dispositif d'observation des sites et autres installations à risque, assorti d'un système fiable de collecte et de transmission des données et informations sur les risques ;
? la publication d'un bulletin conjoncturel des risques, et à la mise en oeuvre de toute autre action de sensibilisation et d'information préventive sur les risques.
(2) Il sert de cadre de concertation et de collaboration entre les différentes administrations concernées, les organismes publics ou privés, nationaux et internationaux impliquée dans la gestion préventive des risques.
Article 3 : (1) L'Observatoire est placé sous l'autorité du ministre chargé de l'Administration territoriale et de la décentralisation.
(2) Son cadre organique comprend :
? une coordination ;
? des correspondants ;
? un secrétariat permanent,
Article 4 :(1) La Coordination de l'Observatoire est composée ainsi qu'il suit :
Coordonnateur : Le Secrétaire Général du ministère chargé de l'Administration territoriale et de la Décentralisation ;
Membres :
y' un (1) représentant des Services du Premier Ministre ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de l'Administration territoriale et de la
Décentralisation ;
y' deux (2) représentants du ministère chargé de la Défense ;
y' deux (2) représentants du ministère chargé des Mines, de l'Eau et de l'Énergie ;
y' deux (2) représentants du ministère chargé des Transports dont un de la météorologie
et un des transports terrestres ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de l'Industrie ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de la Recherche scientifique et technique ;
y' un (2) représentant du ministère chargé de la Ville ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de l'Urbanisme et de l'Habitat ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de la Santé publique ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de l'Environnement ;
y' un (1) représentant du ministère, chargé des Affaires économiques, de la
Programmation et de l'Aménagement du Territoire ;
y' un (1) représentant du ministère chargé de la Communication ;
y' un (1) représentant du ministère chargé des Télécommunications ;
y' un (1) représentant de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale ;
y' un (1) représentant de l'Institut National de Cartographie ;
y' un (1) représentant de l'institut des Recherches Géologiques et Minières ;
y' un (1) représentant de l'Agence Nationale de Radioprotection.
(2) Le Coordonnateur peut faire appel à toute autre administration ou organisme ainsi qu'à toute personne physique, en raison de ses compétences ou de sa contribution financière ou matérielle, dans le domaine de la gestion préventive des risques.
Article 5 : (1) Les membres de la Coordination sont désignés par les administrations et organismes auxquels ils appartiennent.
(2) La composition de l'Observatoire est constatée par arrêté du ministre chargé de l'Administration territoriale et de la Décentralisation.
Article 6 : (1) La Coordination se réunit en tant que de besoin et au moins une fois par trimestre. (2) Les convocations, accompagnées du projet d'ordre du jour, doivent parvenir aux membres de la Coordination au moins quinze (15) jours avant la date de la réunion, sauf en cas d'urgence.
Article 7 : Les membres de la Coordination sont d'office les correspondants de l'Observatoire dans leurs administrations et organismes respectifs.
A ce titre, ils communiquent au secrétariat permanent de manière périodique ou instantanée, toute information sur les risques relatifs au secteur d'activités.
Article 8 : (1) Le secrétariat permanent de l'Observatoire est assuré par la Direction de la Protection Civile du ministère chargé de l'Administration Territoriale et de la décentralisation.
(2) Il est
notamment chargé :
? du secrétariat des réunions de la Coordination ;
? de l'exécution des plans d'action et d'activités arrêtés par la Coordination ;
? du suivi des études et activités techniques relatives à la collecte, à l'analyse et à la diffusion des informations sur les risques ;
? de la veille permanente.
Article 9 : (1) Le Coordonnateur présente chaque trimestre au ministre chargé de l'Administration Territoriale et de la décentralisation, un rapport sur le fonctionnement de l'Observatoire, et des difficultés éventuelles rencontrées.
(2) Un rapport semestriel est adressé au Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Article 10: Les ressources nécessaires au fonctionnement de l'Observatoire proviennent du budget de l'Etat, des contributions et dons acceptés par le Gouvernement.
Article 11 : (1) Les fonctions de Coordonnateur et de membre de la Coordination ou du secrétariat permanent de l'Observatoire sont gratuites.
(2) Toutefois, le Coordonnateur et les membres susvisés bénéficient de facilités de travail, selon des modalités arrêtées par le ministère chargé de l'Administration Territoriale et de la décentralisation.
Article 12 : Le présent arrêté sera enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais.
Yaoundé, le 11 mars 2003
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
(é) Peter Mafany Musonge
Thouret, D'Ercole(1996) In Cahiers des sciences humaines