1.2. Revue de la littérature Empirique
1.2.1. Etat de la Question
L'étude de la téléphonie mobile en
République Démocratique du Congo, en général, est
sans doute la première cependant plusieurs études, en effet, ont
déjà abordé le phénomène selon des angles
diversifiés partout dans le monde. De l'approche technique à
l'approche microéconomique en passant par l'approche de la
socialisation, la littérature est assez bien fournie sur le sujet. Les
organismes internationaux privilégient souvent l'approche technique en
mettant en exergue le phénomène du fossé numérique
et les politiques d'accès qui l'accompagnent.
117
D'autres institutions telles que l'OMS, la Banque Mondiale se
sont penchées sur l'effet de ces industries technologiques dans les
économies nationales. Les rôles de la communication pour
accompagner le développement des secteurs sociaux, politiques et
économiques en RDC sont au coeur des débats ces dernières
années particulièrement depuis l'émergence et la
popularisation des technologies de l'information et de la communication
notamment l'Internet et la téléphonie mobile. Ainsi de multiples
perspectives théoriques ont vu le jour. Si les unes sont optimistes
parce qu'elles convolent l'idéologie technique, les sceptiques, par
contre, sont désabusés au regard des expériences et des
pratiques du passé. Les pessimistes quant à eux sont
méfiants car aucune technologie n'est neutre en soi.
Cette étude se focalise sur les usages du
téléphone portable dans la ville de Beni, Province du Nord Kivu
à l'Est de la RDC. Elle tente de montrer et comprendre le sens que les
acteurs de l'économie informelle congolais, souvent illettrés et
évoluant dans ce secteur non structuré, accordent au geste
même qu'ils posent, soit celui d'utiliser un outil personnel comme moyen
pour faire fructifier leurs affaires économiques. L'acception de
l'économie informelle va dans le même sens que celle connue sous
l'appellation « économie de survie » selon l'angle
sociologique17 ; Plus précisément, il s'agit
d'accéder aux significations profondes que revêtent les gestes
individuels de ces acteurs dans l'univers d'une pratique
généralisée.
17Cossette et al, 2002, p. 212.
118
En observant les récents développements sur le
marché des télécommunications, on constate que le nombre
de raccordements au réseau téléphonique fixe est en
léger recul. Depuis peu de temps, le réseau
téléphonique sert de support à la technique ADSL, qui
permet l'accès à Internet à haut débit. Dans le
domaine de la téléphonie mobile, et les besoins des utilisateurs
se développent au-delà de la téléphonie, comme par
exemple la transmission de messages courts (SMS et MMS) et l'accès
à Internet. Dans ce domaine justement, le nombre d'accès à
Internet à haut débit (ADSL et CATV) a quasiment doublé en
quelques années. Parmi les évolutions qui se dessinent dans un
avenir relativement proche, nous retiendrons les éléments
suivants : La convergence des réseaux cellulaires.
En effet, les développements actuels montrent une
évolution vers un réseau (backbone) de type Multiservices encore
appelé multimédia, où prennent place les portails
d'accès et les serveurs renfermant les contenus. On assiste donc
à une convergence vers une nouvelle plate-forme de communication qui
fait appel à un protocole unique (Internet Protocol) et qui est
désormais accessible par des liaisons sans fil (Wireless Access) ou
filaire (Wireline Access) ou encore par câble (câble Access) et
ceci aussi bien pour la téléphonie, et à l'accès
à Internet. En téléphonie, le standard DECT est largement
utilisé dans les appareils téléphoniques sans fil.
119
A l'échelon suivant, celui du réseau
métropolitain (Métropolitan Area Network), on entre dans le
domaine qui est réservé à la boucle local sans fil
(Wireless Local Loop), une technologie qui a subi un échec retentissant
en raison de l'impossibilité d'obtenir une couverture des besoins
à grande échelle. De nouvelles perspectives devraient toutefois
se concrétiser ces prochaines années dans ce secteur. Enfin
à l'échelon supérieur, celui qui permet une
mobilité au niveau national, voire international, est occupé par
des technologies plus connues comme GSM, GPRS, EDGE et dans le futur proche
UMTS, cela développera la mobilité : L'avènement de ces
moyens de communication sans fil a fortement stimulé les
possibilités de mobilité des utilisateurs. La
téléphonie mobile et l'envoi de SMS existent depuis plusieurs
années.
Toutefois, la possibilité d'envoyer et de recevoir des
e-mails via Internet n'existe que depuis peu, et la réception de
programmes TV sur son téléphone portable le sera prochainement.
Ce qui nous conduit vers un avenir sans fil : Le boom des
télécommunications des années 90 est entré dans
l'histoire. Alors quels peuvent être les modes d'usages du
téléphone portable par ces acteurs de l'économie
informelle ? Existe-t-il des formes d'ajustements personnalisés avec le
téléphone portable au niveau de ces publics ?Le recours à
la téléphonie mobile instrumentalise et accompagne tout à
la fois la subjectivation de l'utilisateur. Si l'on ne peut certes
réduire le débat à une telle dichotomie, on peut
néanmoins, se référer à cet espace de
réflexion.
120
En effet, dans le cadre de cette téléphonie
mobile, la communication qu'elle soit directe ou différée, se
complexifie d'autant plus qu'il s'agit pour l'individu de jongler entre des
situations contradictoires, ambivalentes, dans une tension qu'il lui faut
atténuer en tentant de réguler les contradictions. Nous voudrions
également montrer dans cette recherche que la résolution de cette
tension accompagne désormais un processus d'intégration à
la société. On ne constate que l'usage d'un portable s'inscrit
dans des rituels, ainsi que dans une logique, voire même dans une
éthique de communication complexe. Celle-ci inclut une recherche
d'affirmation personnelle, mais aussi une conception personnalisée des
rapports entre l'intimité et l'espace public et des limites de l'espace
privé.
Une étude des usages du mobile renvoie donc à
l'intersection de l'identitaire et du lien social, et ce de plusieurs
manières : avec le trio que constitue l'aventurier, l'intrus et le
témoin ; dans le cadre d'une culture de situation, qui comprend de
l'émotionnel; dans les contours d'une géographie redessinant les
frontières entre l'intime et le public. Christian Licoppe et
Jean-Philippe Heurtin18, étudiant le téléphone
portable à l'aide d'une étude quantitative et qualitative, font
état de la complexité des interactions entre les personnes du
fait de la réciprocité et la juxtaposition des
échanges.
18 LICOPPE et HEURTIN, 2001.
19LICOPPE, 2002.
121
Licoppe19, en dressant une synthèse des
recherches empiriques concernant les usages et les manières de conduire
les relations interpersonnelles « dans différentes configurations
de l'ensemble des dispositifs de communication disponible », distingue
deux modalités d'entretien des liens interpersonnels. Il s'agit de
modalités d'échange soit « conversationnelles », soit
« connectées », « qui constituent des configurations de
gestion des relations téléphoniques entre proches qui organisent
les pratiques et le sens que prennent celles-ci ». Cependant, l'auteur
souligne qu'une redistribution des pratiques de communication, permet de
mentionner « le caractère corrélé des
différentes pratiques de communication interpersonnelle ».
Dès 1995 L.von Klitzing a
montré à des doses faibles 1 uW/cm2 (ou 1,9 V/m)
calculé au niveau du cerveau ; des modifications de l'EEG et des phases
du sommeil. Mann et al. Ont montré ces modifications en
1996 à 50 uW/cm2 (13,7 V/m), en 1998 à 20
uW/cm2 (8,7 V/m) ils ont trouvé des effets plus faibles mais
existants sur la perturbation des phases REM avec également des
modifications du taux de cortisol plasmatique en réponse aux champs
électromagnétiques pulsés. En 2002 à des doses
beaucoup plus fortes (5000 uW/cm2) ils ont montré dans les
mêmes conditions l'absence de modifications expliquant ainsi certaines
anciennes expériences négatives.
122
En 1998 Eulitz et al. Avaient montré
les modifications de l'activité électrique du cerveau sous
l'influence des PEMF, mais certains avaient insinué qu'il y avait
interférence avec l'appareillage (...) toutes les expériences
ultérieures tiennent compte de ces critiques. En 2002 en tous cas
Beason et al. Confirment ces résultats sur des neurones
aviaires; Marino et al. en 2002 également confirment
qu'il n'y a aucune interférence avec l'appareillage. Les actions sur
l'activité électrique sont également confirmées par
Sidorenko et al. en 2002.
En 1999 Borberly et al. ont montré des
altérations du sommeil en cas d'exposition pendant le sommeil. Ces
travaux ont ensuite été confirmés en 2000 (Huber
et al. 2000) en soulignant de plus que l'EEG est modifié
pendant le sommeil qui suit une exposition (cas de l'utilisation d'un
téléphone pendant les heures précédent le coucher)
puis en Décembre 2002 (Huber et al. 2002) en
précisant que ces modifications sont associées à la
variation du flux de sang local cérébral. Ces différents
travaux ont été confirmés dans le cadre du projet
Perform financé par la communauté
européenne. En 2000 Krause et al. Confirment
également les modifications de l'EEG et En 2002 Krause rédige une
revue des publications existantes confirmant les modifications de l'EEG et les
perturbations des résultats aux tests.
123
En 2001 Lebedeva et al. Retrouvent ces effets
sur le sommeil et expliquent toutes les conséquences sur la
santé. En 2002 Croft et al. Confirment encore ces
effets et montrent qu'il n'est pas question seulement de doses mais
également de temps d'exposition ce qui explique les discordances sur
quelques expériences d'avant 2000. Ces remarques sur le temps
d'exposition ont évidemment une importance primordiale pour les
riverains d'antennes relais. Elles confirment également d'autres
expériences telles celles de De Jager en 2002 qui
précisent que des actions négatives sur le système
immunitaire n'apparaissent qu'après 14 semaines d'exposition ou
même un an ; Li et al. Trouvent également des
relations temps d'exposition/effets.
Ainsi les valeurs faibles d'exposition de certaines
expériences sont de l'ordre de celles reçues par les riverains
d'antennes relais qui courent alors le risque de voir l'activité de leur
cerveau modifiée sans leur consentement (contrairement aux utilisateurs
de téléphone portable qui "consentent"), avec des
conséquences directes sur leur sommeil, leur santé.
Edelstyn et al., en 2002 confirment les actions sur
l'activité du cerveau, sur les résultats de tests cognitifs
Toujours dans le domaine du cerveau mais au niveau de la barrière
hémato-méningée (BHM) ou barrière sang-cerveau, il
y eut depuis longtemps des résultats d'expériences telles celle
de Salford et al. en 1994 qui montrent des effets
négatifs à partir de 1 uW/cm2 (ou 1,9 V/m). Cette
expérience a été confirmée en 2001 par
Persson et al. à 2.5 uW/cm2 (ou 3 V/m) ainsi
que par les équipes impliquées dans le programme de recherches
français Comobio (à des doses plus fortes, seuil
à 0,5 W/kg).
124
Si l'on fait intervenir le temps d'exposition prolongé
des riverains d'antennes relais les doses d'apparition pourraient être
encore plus faibles. La fuite au niveau de la barrière
hémato-méningée est un "effet biologique" (en
fait même un effet pathologique) dont on ne connaît pas les
conséquences à long terme mais dont les conséquences
immédiates sont les maux de tête, les migraines, la
formation d'oedèmes locaux c'est donc bien un "effet
sanitaire", qui a été montré dans des
études épidémiologiques, pour les utilisateurs de
téléphones portables. Cet effet sanitaire est susceptible
d'affecter les riverains d'antennes relais. Il faut noter que ces doses
reconnues responsables d'effets biologiques et sanitaires devraient être
prises en considération par les responsables politiques pour
établir des normes de protection: la règle serait alors
d'appliquer un facteur de 50 aux valeurs les plus basses ayant montré un
effet soit 1 uW/cm2 divisé par 50 ou 0,02
uW/cm2 ( soit 0,3 V/m).
Si l'on ne tient pas compte des autres expériences en
laboratoire portant par exemple sur le caractère
génétoxiques ou dérégulateur des gènes qui
apparaît à des doses plus faibles encore. Pour ces derniers
effets, les mécanismes d'apparition sont démontrés,
l'existence d'effets biologiques également, seuls manquent pour
l'instant la preuve de l'existence d'effets sanitaires. Les mécanismes
sont aussi établis en 2002, ils ne font pas intervenir de rupture de
liaisons chimiques du fait de leur faible énergie mais par action
directe au niveau ionique et membranaire des cellules.
125
Dans le rapport de l'ARCS (Autriche2000) :
les publications relevées montrent des modifications de l'EEG mais pas
toutes. Des raccourcissements de temps de réaction, de temps
d'endormissement et de durée du sommeil paradoxal sont notés mais
comme étant non confirmés. Il est noté que ces effets
modestes ne semblent pas altérer le bien-être. Dans le rapport
Stewart (Grande-Bretagne 2000) : sur l'animal, les
modifications de l'EEG sont reconnues mais considérées comme mal
caractérisées; des tâches d'apprentissage et de
mémoire présentent des modifications. Les publications montrent
chez l'homme des modifications soit au niveau des temps de "réaction de
choix" soit au niveau des temps de "réaction de vigilance". Les
modifications au niveau de l'EEG semblent parfois contradictoires. Les
résultats suggèrent donc aux experts que l'exposition aiguë
aux micro-ondes pulsées de téléphonie mobile à des
niveaux inférieurs aux valeurs limite recommandées produit des
effets d'amplitude suffisante pour modifier le comportement. Dans le rapport
à la Société Royale Médicale du Canada
(Canada -1999) les expériences ont montré des
altérations du sommeil. Dans le rapport de l'Académie
française des Sciences (France -19-20 Avril 2000) de nombreuses
modifications sur le sommeil, sur des temps de réaction sont
mentionnées.
126
Dans le rapport de N. Cherry (2000), il est
noté que de nombreuses publications montrent des effets sur l'EEG ainsi
que les mécanismes d'action faisant intervenir les flux d'ions calcium
(Ca2+) ainsi que des similitudes entre ondes
cérébrales et ondes des champs électromagnétiques
pulsés ainsi que les conséquences en termes sanitaires : troubles
du sommeil, vertiges, perte de mémoire, diminution de la concentration
et maux de tête.
Dans le rapport d'experts à la Délégation
Générale de la Santé du Dr Zmirou
(France, 2001) il est noté que le groupe d'experts est d'accord
sur le fait qu'il y a une large évidence que l'exposition aux signaux
des téléphones mobiles, à des intensités respectant
les recommandations de l'ICNIRP, a des effets directs à court terme sur
l'activité électrique du cerveau et les fonctions cognitives.
Le Prof. G. Hyland en Février 2002
déclare que les modifications d'activités électriques
cérébrales sont liées de façon consistante aux
actions néfastes sur la santé pour certains utilisateurs de
téléphones mobiles et des riverains involontairement
exposés aux radiations des antennes-relais, en confirmant par exemple la
diminution de la durée du sommeil paradoxal. Il rappelle
également qu'il existe dans les ondes de téléphonie
mobiles des ondes en 8 Hz semblables aux bandes alpha du fonctionnement du
cerveau. Il rappelle également l'importance des sensibilités
individuelles (dont les sujets électro-sensibles).
127
Le rapport des sénateurs Lorrain et
Raoul de l'Office Parlementaire d'Evaluation et de
Choix Scientifiques et Technologiques (France - Novembre 2002)
reconnaît ces effets biologiques mais « sans que des
conséquences sanitaires graves puissent être attendues dans
l'état actuel des connaissances.
A partir de 2000 les publications par exposition de
volontaires sains apportent les confirmations qui manquaient (entre autre les
modifications des bandes alpha de l'EEG durant le sommeil, modification des
temps d'endormissement, modifications de la qualité du sommeil) avec de
plus une harmonisation des protocoles expérimentaux. Huber R et
al. Neuro Report 2000 Oct. 20;11(15):3321-5 avec des expositions
à 1W/kg de 30 mn avant le sommeil montre que la puissance spectrale de
l'EEG dans les bandes 9,75-11,25 Hz et 12,5-13,25 Hz en sommeil non paradoxal
est augmentée pendant le sommeil qui suit l'exposition.
Krause C. et al. Neuro Report (2000)
11:761-764 . Après une exposition à un téléphone
GSM de 900 MHz (0,25 W en moyenne, pic à 2 W), une modification de la
bande alpha ainsi que d'autres modifications sont observées. Les auteurs
suggèrent que les champs de radiofréquence puissent avoir une
influence sur l'activité électrique du cerveau et
spécialement durant des tâches de mémoire.
128
Freude G. et al. Eur. J.
Appl. Physiol. (2000) 81:18-27 . Après exposition au GSM (2,8 Watt) des
sujets présentent une diminution des potentiels lents dans certaines
parties du cerveau. Les auteurs concluent que l'exposition au GSM peut
altérer l'activité cérébrale de préparation
(le processus d'information). Koivisto et al. Neuro Report
2000 Jun 5;11(8):1641-3 Après exposition au GSM les sujets
présentent une modification de la mémoire de travail.
Lebedeva N.N. et al. Crit.
Rev. Biomed. Eng. 2001;29(1):125-33 montrent, chez des humains endormis
exposés aux ondes d'un téléphone mobile type GSM, une
augmentation de la densité de puissance de la bande alpha et d'autres
modifications de l'EEG. Les auteurs soulignent également la
perturbation des phases du sommeil et les conséquences sur la
santé.
Persson et al. BEMS (2001) montrent à
des puissances très faibles les effets sur la barrière
hémato-méningée du cerveau et ses conséquences en
termes de santé même en cas de "voisinage" avec un
téléphone portable ! (pollution électromagnétique
passive signalée par Salford L. au colloque "Téléphonie
mobile" -Bruxelles. 2000) ; Ivanova et al. BEMS (2001)
trouvent des modifications de certaines régions du cerveau qui seraient
dues à des effets directs des champs électromagnétiques
sur les cellules des poils de chats.
129
Jech R. et al. Bioelectromagnetics (2001)
22:519-528. L'exposition de sujets sous narcolepsie n'entraîne pas de
modifications de l'EEG mais des changements sur les résultats de
tâches après stimuli. Ils trouvent une diminution de temps de
réponse en interprétant cela comme une diminution de la
somnolence durant des tâches répétitives.
Hinrikus H. et al. EBEA 2001 montrent
après exposition à un GSM 450 MHz (AM 7 Hz), des modifications de
la bande alpha au niveau de l'EEG; la fréquence de modulation la plus
efficace est 7 Hz. Hinrikus H. et al. Biological Effects of
EMFs, meeting (2002) avec les mêmes expositions montrent les mêmes
effets sur la bande alpha de l'EEG et ne notent pas de changements au niveau
des potentiels évoqués visuels.
Croft R.J. et al. Clinical Neurophysiology
(2002). Après exposition à un téléphone mobile GSM
les sujets présentent sur l'EEG, une diminution de la bande 1-4 Hz dans
l'hémisphère droit et une augmentation de la bande 8-12 Hz dans
le site postérieur central. L'exposition altère aussi les
potentiels évoqués visuels. Hamblin D.L. et al.
Procedings of the Workshop on Applications of Radio Science, 2002;
Leura. Australia. Après exposition à une fréquence de 900
MHz (GSM) à une puissance maxi de 2 W ils trouvent des modifications
à des tâches d'exécution (temps de réponse,
amplitude de réponse).
130
Borbely A.A. et al. BEMS
(2002) Québec, Canada montrent une modification de l'EEG et du sommeil.
Ces modifications sont dues, pour les auteurs, au caractère pulsé
des micro-ondes des téléphones mobiles GSM. Krause
BEMS (2002) Québec, Canada passe en revue les publications sur
le sujet et montre les effets sur l'EEG et les processus cognitifs. Il faut
remarquer également que les CEM à basses intensité sont
connues par le milieu médical pour leur interaction avec l'EEG, le
sommeil : Reite et al. Bioelectromagnetics 1994;15(1):67-75.
Effet de thérapie incitant le sommeil par émission à basse
énergie. Pasche B. et al. Sleep 1996 May; 19(4):32736.
Les effets thérapeutiques de l'émission à basse
énergie dans l'insomnie chronique psychophysiologique.
Sandyk Int. J. Neurosci. 1996
Nov;88(1-2):75-82. Le traitement avec le champ électromagnétique
modifie l'évolution clinique de la sclérose en plaques chronique
progressive. Lebet et al. Ann. Biomed. Eng. 1996
May-Jun;24(3):424-9, montrent des modifications de l'EEG et du sommeil lors
d'émissions de CEM modulés à basse énergie.
Sandyk Int. J. Neurosci. 1997 Jun;90(1-2):75-86 Traitement
avec des champs électromagnétiques faibles rétablit le
rappel de rêve chez un patient parkinsonien. Hocking B et al.
Occup. Med. (Lond) 2002 Oct;52(7):413-5 donnent une base neurologique
à une pathologie liée au téléphone portable
131
Mausset et al. BEMS 2002 montrent qu'une
exposition à haute énergie peut entraîner des
lésions neuronales même sur un temps court. De Jager et
al. BEMS 2002 montrent les actions à long terme des basses
fréquences sur le système immunitaire ; Huber et al.
J. Sleep Res. 2002 Dec;11(4):289-295 montrent les actions sur le flux
sanguin local cérébral et sur l'EEG pendant le sommeil et
l'éveil. Chia S.E. Environ. Health Persp.(2000) 108:1-8
montrent une augmentation des maux de tête en fonction de la durée
d'utilisation quotidienne d'un téléphone mobile cellulaire.
Santini R et al. Electromagnetic Biology and Medicine 2002.
21:81-88. montrent une augmentation des plaintes d'inconfort, de chaleur sur
l'oreille en relation avec la durée et le nombre d'appels par jour.
Santini R. et al. Pathol. Biol. 2002. 50
:369-373 montrent la liaison entre le sexe ou la proximité d'une antenne
relais et la fréquence de plaintes notamment en termes de troubles du
sommeil, maux de tête, fatigue, dépression, perte de
mémoire, vertiges. Santini R. et al. Electromagnetic
Biology and Medicine, 22,(1), pp. 41-49 (2003) montrent la
liaison entre l'âge et la position des sujets par rapport à
l'antenne relais, des mêmes symptômes que ci-dessus.
Sandström M. et al. Occup. Med. 2001
51:25-35 montrent une augmentation des plaintes telles que maux de tête,
fatigue, sensation de chaleur en relation avec la durée et le nombre des
appels sans différences entre utilisateurs GSM et NMT.
132
Kolodynski A.A., Kolodynska V.V.
Sci. Total Environ. 1996 Feb
2;180(1):87-93 montrent les altérations des fonctions
motrices et psychologiques d'enfants vivant autour d'une station de radio.
Hocking B. Occup Med (London) (1998) 48(6):357-360 montrent
chez les utilisateurs de téléphone portable l'augmentation des
plaintes pour maux de tête, chaleur à l'oreille, douleurs à
la ceinture.
Datsenko V.I., Karachev, I.I. EBEA 2001
meeting, Helsinki Finland montrent les altérations de l'état de
santé d'enfants vivant autour de station
de radio. Lee T. Neuro Report (2001)
12:729-731 montrent des modifications de résultats à des tests
cognitifs chez des utilisateurs de téléphone portable.
Navarro E.A. et al. Electromagneic Biology and Medicine,
(2003), 22, pp. 161-169, estiment que l'existence du syndrome des
micro-ondes prend de plus en plus corps, avec des troubles du confort
chez les personnes vivant à proximité d'antennes relais de
téléphonie mobile: insomnies, troubles du comportement,
irritabilité, difficultés de concentration, pertes de
mémoire, vertiges, mal être général...Tout ceci,
à des intensités de champs extrêmement faibles.
Zwamborn A.P.M. et al. Rapport TNO,
Gouvernement des Pays-Bas (2003) montrent les effets de la proximité
d'antennes relais GSM (900 MHz), DCS (1800 MHz) et UMTS (2100 MHz) sur le
« bien-être » des populations voisines.
133
Le niveau d'intensité de champ était de 0,7 V/m
(soit 0,13 uW/cm2), sans jamais dépasser 1,0 V/m (0,26
uW/cm2), Ils ont observé statistiquement une modification du
sentiment d'hostilité (GSM), une modification du temps de
réaction (GSM, DCS, UMTS), une modification de la capacité de
mémorisation (DCS, UMTS), une modification de la perception visuelle
(UMTS) et de la vigilance (GSM). Ils mettent en évidence des
différences entre groupe de sujets électro-sensibles et groupe de
sujets non électro-sensibles.
Richard Ling20, qui examine, lui,
l'impact du téléphone mobile, le caractérisant par une
communication plus directe, montre que son usage engendre davantage
d'indépendance pour les acteurs. Nicola
Green21, met quant à lui l'accent sur l'importance
de la notion de contrôle et la perpétuelle négociation de
celui-ci. Notre réflexion s'inspire de ces travaux, elle s'appuiera sur
les enquêtes que nous avons réalisées depuis plusieurs
années à l'aide de questionnaires et d'interviews semi-directifs
approfondis, auprès d'une population d'étudiants
âgés entre 20 et 28 ans22. Nous nous
référerons aussi à des observations
détaillées, in situ, retraçant le comportement de
la population locale utilisant un téléphone portable et ne se
sachant pas observés23.
20 LING, 2002. 21MARCONNI 22GREEN, 2002.
23FIZE, 1997
134
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