PARTIE 1 : Les facteurs multidimensionnels qui freinent
le développement de l'entrepreneuriat ouest--africain
A. Les différents aléas freinant l'essor de
l'entrepreneuriat des acteurs
Avant tout, il y a les aléas économiques qui
sont nombreux et liés à l'imperfection des marchés et
l'incertitude des débouchés. Aussi les importations
répercutent des perturbations sur les marchés locaux suite
à une concurrence que nous qualifions d'injuste ou déloyale. Une
grande partie de la maîtrise de ces risques dépasse les acteurs
locaux car de nos jours, ils relèvent des marchés internationaux
et de politiques publiques nationales incohérentes.
Ensuite arrivent les aléas politiques
spécifiques à l'agriculture, ils sont liés à des
politiques peu favorables au niveau de l'organisation des marchés,
à un système financier inadapté. Il y aussi des
aléas climatiques tels que les sécheresses ou encore les
inondations, ce sont des risques qui touchent l'ensemble d'une population
présente dans une zone donnée. Ces types de risques ont un impact
très important sur l'économie familiale puisque la production et
les revenus sont menacés pour l'ensemble d'une année. La
succession des aléas climatiques en fréquence rapprochée
rend d'autant plus difficile la reconstitution du capital.
Il s'agit encore des aléas sanitaires comme par
exemple les attaques parasitaires qui freinent l'efficacité de la
production pour les éleveurs.
Enfin, il y a les risques familiaux liés aux
problèmes de santé ou à des décès. Ce sont
les aléas les plus importants en milieu rural en raison de la
concentration de la pauvreté telle qu'elle existe. Ils peuvent
entraîner des dépenses importantes et imprévues et
déstabiliser de manière conséquente les budgets familiaux
des ménages agricoles. Ils privent temporairement ou
définitivement l'exploitation agricole d'une partie de sa main d'oeuvre.
C'est une réalité. Ces risques même s'ils sont basés
sur le secteur de l'agriculture touchent aussi bien les exploitations
familiales que les organisations paysannes structurées. Les offres de
financement qui pourraient aider à pallier ces risques apparaissent
donc, hélas, souvent inadaptées.
Des évidences se posent:
· soit les offres de financement sont liées
à des dispositifs et des outils de financement mal conçus; il
peut s'agir de produits financiers non adaptés à
l'agriculture.
· ou encore il existe une mauvaise prise en
considération des réalités et des risques socio--
économiques du milieu d'intervention.
· soit l'institution de financement rural rencontre des
difficultés de choix stratégique afin d'assurer une gestion de
risque.
Néanmoins, la création des fonds de garantie est
l'un des outils permettant de gérer ces risques car les conditions sont
larges et diversifiées. Cette garantie permettra donc un partage du
risque entre les différentes parties prenantes qui sont l'institution
financière, l'emprunteur et le fond de garantie lui-même.
Suite à un focus sur la nécessité des
fonds de garantie dans les pays en voie de développement43,
le constat est le suivant : dans les PED, ni l'État ni le secteur
privé ne sont en mesure de fournir de telles garanties. Il y a là
un rôle à jouer pour les partenaires au développement. Les
défis nécessitent donc des modes de financement adaptés
aux besoins spécifiques des différents secteurs.
Au regard des difficultés que rencontrent les pays du
Sud et notamment en Afrique de l'Ouest, il a été donc
nécessaire aux yeux des pays du Nord d'apporter une aide sous forme de
garantie financière, ce sont les fonds de garantie. Cependant ce choix
d'apporter de l'aide est conditionné par le paiement
d'intérêts et n'a été couronné dans la
plupart du temps que par des échecs. Quoiqu'il en soit, la microfinance
vient en souplesse et innove en termes d'intermédiation pour prendre en
compte les besoins de ces populations en termes de financement pour
démarrer leur activité.
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