"L'entrepreneuriat moteur économique. La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest".( Télécharger le fichier original )par Nafila Sangare Université Toulouse 2 Jean Jaurès - Master Innovation par là¢â‚¬â„¢Economie Sociale 2016 |
B. Le leadership féminin en plein essor en AfriqueEn Afrique, la féminisation de la pauvreté demeure un problème majeur. « Dans 28 pays, les jeunes filles continuent de subir les mutilations génitales. De même, les femmes représentent la majorité des 800.000 Africains victimes du trafic humain. Pour chaque jeune homme infecté du VIH/Sida, on compte trois 38 https://www.youtube.com/watch?v=jJE85jo2eyk 39 La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C'est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l'Afrique de l'Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 40 L'entrepreneuriat moteur économique - La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 41 jeunes filles qui subissent le même sort. Mais la femme africaine reste malgré tout, l'incarnation de l'Espoir; elle représente la force du continent mais aussi une opportunité non seulement par sa capacité à gérer des situations compliquées, sa persévérance et son coté « battant ». Il faut savoir que le taux de l'entrepreneuriat féminin est plus élevé en Afrique que dans toute autre région du monde. »40 Des progrès importants ont été accomplis en matière de l'égalité des sexes, mais de grands défis persistent. Les attitudes de nos sociétés et les normes sociales auxquelles les femmes sont soumises les empêchent d'envisager la création d'entreprise en Afrique de l'Ouest et même ailleurs. Sauf que des obstacles systémiques font que de nombreuses femmes entrepreneurs restent confinées à de très petites entreprises opérant dans l'économie informelle. C'est un secteur qui n'a pas d'avenir, ce qui limite la capacité à contribuer au développement socio-économique et à la création d'emplois. En plus au regard de l'incertitude du secteur de l'informel, faire des recettes conséquentes et régulières pour subvenir aux charges familiales est limité. Cependant, il faut songer à supprimer les barrières discriminatoires, les lois coutumières, le manque d'accès aux institutions financières formelles, et les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques afin d'offrir la possibilité aux femmes de créer leur entreprise. D'une part elles seront plus autonomes, d'autre part il y aura plus d'égalité face à la création d'emploi. Nos propos peuvent paraitre féministes; c'est sûrement le cas. Mais nous restons convaincue qu'investir dans les femmes est l'un des moyens les plus efficaces d'accroître l'égalité et de promouvoir la croissance économique exclusive et durable. « Les investissements réalisés dans les programmes spécifiques aux femmes peuvent avoir d'importantes répercussions sur le développement, puisque les femmes consacrent généralement une plus grande part de leur revenu à la santé, à l'éducation et au bien-être de leurs familles et de leurs communautés que les hommes. Alors que des mesures ciblées peuvent combler le fossé pour les femmes parallèlement, il est également essentiel d'éliminer les aspects discriminatoires, des politiques, programmes et pratiques économiques et sociales qui peuvent entraver la pleine participation des femmes à l'économie et la société. »41 Comme exemple nous allons prendre la Coopérative de SAMAYA à Kindia en République de Guinée initiée par une femme Hadja Mbalou Fofana qui est un exemple de femmes entrepreneurs remarquable. En effet, cette dame que nous avons rencontrée, a créé sa coopérative en ayant pour objectif de relancer la culture bananière et permettre aux producteurs d'avoir des revenus. Créée en 2003 cette coopérative compte aujourd'hui 210 membres et des groupements agricoles. Au sein de la coopérative il y a des employés. Par exemple quand Mme Fofana obtient des marchés une commande d'environ 2 tonnes de 40 http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/AFRICAINFRENCHEXT/0,,contentMDK:228 51993~pagePK:146736~piPK:226340~theSitePK:488775,00.html 41 http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed emp/---emp ent/---ifp seed/documents/publication/ L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 42 bananes, elle réunit ces deux tonnes avec les groupements de producteurs, il y a donc un partage. Chaque producteur est payé en fonction de la quantité qu'il peut apporter. En outre, les employés font partie du groupement de producteurs en tant que « salarié et producteur ». Mme Fofana marchande pour la coopérative, collecte la production des producteurs individuels, afin d'approvisionner le marché en fonction des contrats qu'elle obtient. En plus de la production, il y a de la transformation en ragoût et en farine infantile. Elle a intégré aussi l'intervention des femmes dans la transformation des bananes et de l'ananas. Il y a donc une diversité. Elle est bien organisée au niveau local et la vision de sa coopérative est réaliste. Sa coopérative répond aux principes suivants :
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