FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
POLITIQUE ET EFFETS DE CREDIT SUR
LE REVENU DES BENEFICIAIRES A GOMA : Expérience
de la coopec ADEC de 2008 à 2011
Contacts : Kabajames08@
gmail.com
(+243990960773)
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE GESTION
UNIVERSITE DE GOMA
UNIGOM
B.P. 204 GOMA
Par
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Licence en Sciences
Economiques et de Gestion.
Option : Gestion financière
Directeur : Prof. MUTABAZI NGABOYEKA
Encadreur : Ass Faustin TSONGO
Juillet 2012
BALEZI KABAGAYA Jacques
i
EPIGRAPHE
Une des politiques de la croissance économique afin
d'améliorer le bien-être social d'une population consiste à
l'endettement ; d'autres auteurs soutiennent que les opérations
commerciales se font généralement à crédit.
BALEZI KABAGAYA Jacques
ii
DEDICACE
A nos parents KABAGAYA Augustin et USIUZIKE
M'KABUHA' vous qui' grâce aux conseils et
orientations et avec la complicité de Dieu nous sommes aujourd'hui utile
aux Nations.
A tous nos frères et sours.
BALEZI KABAGAYA Jacques
iii
AVANT-PROPOS
Au terme de ce travail de fin de cursus universitaire,
qu'il nous soit permis d'exprimer mes remerciements qui sont comme
des fleurs fraîchement coupées' chacune sait qu'elle
séchera vite' mais en recevoir fait toujours
plaisir.
Nous osons croire que les nôtres seront
restés le plus longtemps possible dans les coeurs des
destinataires.
Nous pensons de prime à bord à remercier
Dieu notre Père, le
Tout Puissant, le Donateur de la vie et de
l'intelligence grâce auxquelles nous avons élaboré ce
travail.
Nos remerciements vont tout droit à nos parents
Augustin KABAGAYA et USIUZIKE M' KABUHA ainsi qu'à toute la famille pour
tous les efforts qu'ils ont consentis à notre formation tant morale et
qu'intellectuelle.
Nos sentiments de reconnaissance s'adressent aux
membres de corps académique et scientifique l'Université de
Goma.
Nous remercions particulièrement le professeur
MUTABAZI NGABOYEKA Augustin pour avoir accepté de nous diriger tout au
long de ce travail et l'Assistant Faustin MUMBERE qui, en dépit de leur
multiple responsabilités, nous ont toujours assisté,
orienté et encouragé tout au long de ce travail.
Nos remerciements s'adressent également aux
familles KALUMIRE, MATERANYA Roméo, CHITULI, BUTARAGAZA pour leur
assistance et conseils.
Ils s'adressent également aux amis, à
notre bien-aimée Solange NABINTU ainsi que nos frères et soeurs
dont leur participation pour la réalisation de ce travail était
d'importance capitale.
Il serait une ingratitude de passer sous silence sans
remercier les louables conseils et assistance reçus du couple Pascal
TSHIKALA.
Que nos camarades étudiants et tous ceux qui
nous sont chers, trouvent dans ces lignes l'expression de notre profonde
gratitude.
Que tous ceux qui nous ont assistés d'une
manière ou d'une autre, trouvent ici l'expression de notre profonde
reconnaissance.
BALEZI KABAGAYA Jacques
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEC : Action de Développement par
l'Epargne et le Crédit
BCC : Banque Centrale du Congo
BCCO : Bureau de Coordination du Congo
CADECO : Caisse d'Epargne du Congo
CGAP : Groupe Consultatif d'Assurance aux
Pauvres
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
COFACE : Compagnie Française
d'Assurance et du Commerce Extérieur
CONACEC : Confédération
Nationale des Coopératives d'Epargnes et de
Crédit
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit
EME : Etablissement des monnaies
Electroniques
EP : Etablissement de Paiement
IF : Institution Financière
IFS : Institution Financière
Décentralisée
IFm : Institution Financière
mutualiste
IMF : Institution de Microfinance
IOB : Intermédiaire en
Opérations des Banques
ISFD : Institutions du Système
Financier Décentralisé
Kin : Kinshasa
MATIF : Marché à Terme
International de France
MONEP : Marché des Opérations
Négociables de Paris
ONG : organisme Non Gouvernemental
PED : pays En Développement
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PV : Procès Verbal
SC : Société des Capitaux
SFD : Société Financière
Décentralisée
RDC : République Démocratique
du Congo
UCCEC : Union des Coopératives
Centrales d'Epargne et de Crédit
USA: United State of America
UPC: Université Protestante du
Congo
USD: Dollars
1
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
La meilleure façon de promouvoir la croissance
économique dans un pays est de faire participer aux activités
productives, le plus grand nombre d'individus, chacun selon ses
capacités. La décennie 80 marquait le début des crises
économiques mondiales, plus particulièrement la crise de la dette
des pays sous développés voire même les Pays en voie de
développement.
La République Démocratique du Congo, de part son
histoire et sa situation géographique constitue un meilleur observatoire
de l'économie de l'Afrique subsaharienne.
Sa stabilité politique, sociale et économique
devrait sans nul doute influencer les enjeux de la mondialisation de
l'Afrique.
Alors que la place de ce pays aurait été
celle-là, les guerres accompagnées des périodes
d'instabilités ont constitué des contraintes sérieuses
pour son décollage et son émergence.
Depuis 2006, la RDC est entrain de connaître un nouveau
virage vers la consolidation de ses institutions, socle de tout
développement ; après plus de 30 ans d'incertitude due
éventuellement à une mauvaise gouvernance.
En fait, les acquis politiques et économiques
générés par les deux élections organisées en
République Démocratique du Congo doivent être
consolidés.
Ainsi depuis 2007, les structures économiques
s'organisent de manière à consolider les tissus
socioéconomiques du Pays. C'est dans cette optique que s'inscrit si
heureusement le thème de réflexion axé sur l'assistance
mutuelle dans les efforts de la reconstruction du Pays. Il s'agit bel et bien
des atouts du système coopératif qui repose sur la collecte des
épargnes et la distribution des crédits entre membres d'une
même mutuelle.
En effet, dans la perspective de réduction de la
pauvreté, le secteur de microfinance congolais est constitué
d'institutions souvent de petites tailles, sur base des intérêts
communs du groupe de membres.
En 2008, le rapport d'activités de microfinance de la
Banque Centrale du Congo renseigne que les encours de crédit
accordés par les coopératives d'épargne et de
crédit s'étaient élevés à 39 672 071 dollars
américains sur l'ensemble du territoire national avec une part de
marché
2
globale de 52% contre 34 298 872 USD en 2009,soit 49% de part
de marché, avec une baisse de 13.5% sur l'ensemble.1 ;
Pendant que pour la province du Nord-Kivu, ce même rapport précise
que le portefeuille de crédits s'est élevé à 18 864
744 USD.
On remarque une détérioration d'une année
à une autre, passant de 52 à 49% contre la norme admise de 70%.
Cette évolution vers la baisse a résulté principalement
des effets de la crise financière internationale et les retraits massifs
d'épargnes à la suite de la cessation de payement des certaines
institutions en difficultés, nous citons à titre d'exemple la
coopec GALA LETU, BARAKA PRESSE à Goma.
Au regard de ces indicateurs, il se dégage un vrai
problème de mobilisation de crédit dont il faut étudier
ses effets sur les revenus de ses bénéficiaires vu l'importance
que les coopératives et les IMF y accordent, en fonction de laquelle
nous avons dégagé une question fondamentale en ce terme : Quels
sont les effets de crédits accordés par les coopératives
d'épargnes et des crédits et les institutions de microfinance
à un taux d'intérêt et pour un délai relativement
court sur le revenu des bénéficiaires dans la ville de Goma ?,
autrement dit ces crédits améliorent-t- ils le revenu des
bénéficiaires dans la ville de Goma?; en second lieu, la
politique de crédit appliquée par la Coopec ADEC au cours de la
période couvrant notre étude, est-elle efficace et efficiente
?
La Coopérative ADEC/Goma a été choisie
comme champ d'application de nos recherches afin d'envisager des solutions
possibles à ces questions ci-haut évoquées. Les
réponses provisoires réservées à ces questions
susmentionnées font l'objet de nos hypothèses.
2. HYPOTHESES
Si le domaine, source de questionnement naît de la
problématique qui est le point de départ pour toute recherche
scientifique, il n'est pas de cas pour les hypothèses définies,
selon Madeleine GRAWITZ comme étant une réponse provisoire
à une question donnée.2
Au vu de cette réflexion:
> Nous estimons a priori que la politique des
crédits appliquée par la Coopec ADEC serait efficace en
dépit de terme de remboursement des crédits au cours de quatre
dernières années concernées par nos recherches.
1 Banque Centrale du Congo, Rapport d'activités
de microfinance, 2009, p38 ; 58
2 Madeleine GRAWITZE, Lexique des sciences sociales,
7e éd., Paris, Dalloz, 2005, P.360
En fin sur le plan scientifique, ce thème est un
tremplin pour les futurs chercheurs.
3
> Les crédits accordés par la coopec ADEC,
à un taux d'intérêt et pour une durée relativement
courte auraient à 70% un impact positif sur les revenus voire même
le profit de bénéficiaires dans la ville de Goma.
3. METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE
En vue de vérifier nos réponses provisoires nous
avons utilisé les méthodes quantitative et analytique,
appuyées par les techniques d'enquête, d'interview ainsi que des
méthodes statistiques.
Les méthodes quantitatives nous ont permis de grouper
sous forme des tableaux nos différentes données issues de
l'enquête et de l'interview et pour reconstituer les faits en fonction
des réponses données par les enquêtés. Certaines
variables ou indicateurs statistiques ont été estimés et
interprétés.
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
A travers la place qu'occupent les coopec dans le
développement socio-économique, l'octroi de crédit et la
collecte de l'épargne publique revêt une importance capitale dans
la mesure où ce secteur encadre une majeure partie de la population.
Ce modeste travail offre un intérêt
évident sur le plan scientifique, économique ainsi que sur le
plan pratique :
> Sur le plan scientifique, ce travail offre une base de
données pour les futurs chercheurs intéressés par le
domaine de la microfinance. A titre illustratif le thème sur la
bancarisation de la population congolaise peut être abordé.
> Sur le plan pratique, les dirigeants des Coopec peuvent
s'inspirer des tableaux élaborés à l'aide des formules
statistiques afin d'orienter leurs décisions en matière de choix
dans l'appréciation de la gestion de crédit.
> Sur le plan économique, les crédits
reçus des coopératives permettent aux économies pauvres
d'élever leur niveau de vie, d'accroitre leur revenu assurant ainsi
à ses membres l'amélioration de leur consommation des biens et
services ainsi que leur permette d'investir dans différents domaines.
Bref, les coopératives d'épargne et de crédit contribuent
à la croissance économique par le biais de l'amélioration
du produit intérieur brut.
4
5. DELIMITATION DU SUJET
Les crédits qui font l'objet de notre étude ont
une dimension très large, dans le cadre de notre recherche, nous nous
limiterons sur les crédits à court terme dont
l'échéance ne dépasse pas un an et notre rayon
d'investigation est la ville de Goma, où la coopec ADEC est
opérationnelle depuis 2006.
Du point de vu temporaire, notre étude s'étend
sur une durée de quatre ans soit une période allant de 2008
à 2011 compris.
Pour mener à bien notre étude, nous avons
mené une enquête au près de demandeurs de crédit
pour motif transactionnels afin d'apprécier quantitativement les effets
de crédits sur le revenu de ces derniers.
6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL
Ce travail se subdivise en trois chapitres hormis
l'introduction et la conclusion ; le premier chapitre a porté sur le
cadre théorique et conceptuel de l'étude, deuxième a
été consacré sur le système financier dans sa
globalité, en fin le troisième porte sur l'étude du
portefeuille de crédit d'une part et les relations entre le
crédit et le revenu des bénéficiaires d'autre part.
5
s
CHAPITRE PREMIER
APPROCHE THEORIQUE SUR LE CREDIT ET LE
REVENU
Dans ce chapitre, il est question de passer en revue les
grandes approches théoriques sur les crédits et leur mode de
gestion ainsi que le revenu. Nous évoquerons en passant la
théorie sur la demande de monnaie après avoir
évoqué les éléments de la politique de
crédits
I.1. LES CREDITS
I.1.1. GENERALITES SUR LE CREDIT
I.1.1.1. Notion
Etymologiquement, le terme crédit vient du latin ((
credere et creditum »ce qui signifie faire confiance ou avoir confiance ou
même croire.
Le crédit implique donc une réputation de
solvabilité ce qui permet de retrouver le sens de l'adage : on ne
prête qu'au riche ; qui veut dire qu'on ne peut prêter qu'à
ceux qui pourront rembourser.
La comptabilité définit le crédit comme
étant un prêt accordé par un particulier ou par un
organisme bancaire contre promesse de remboursement dans un délai
déterminé et paiement d'intérêts3
En finances publiques, le crédit est défini
comme étant l'ensemble des sommes qui peuvent être
dépensées en vertu de la loi de finances.
Selon Labie MARC, le concept crédit est utilisé
sous une forme ou une autre selon qu'on l'entend par rapport à son
échéance, sa forme ou son objet. C'est ainsi que l'on
considère le crédit comme étant (( une
opération par laquelle une personne met une somme d'argent à la
disposition d'une autre.4
D'une manière concrète, le crédit est une
opération par laquelle un établissement de crédit met ou
promet de mettre à la disposition d'un client une somme d'argent,
moyennant intérêts et frais, pour une durée
déterminée.
3 Microsoft Encarta 2009
4 LABIE Marc, la microfinance en question : limite des choix
organisationnel, Edition Luc Pierre, 1999
6
I.1.1.2. Classification de crédit
La classification des différents crédits peut se
faire selon plusieurs critères : sa durée, l'objet, la garantie
dont il est assorti, etc. Le critère le plus utilisé, la
durée, permet de distinguer :
> Le crédit jour le jour dont
l'échéance est de un mois, il peut s'agir aussi du crédit
spot :
Le crédit à cout terme : Une entreprise ou un
particulier quelque soit sa santé financière est confronté
par fois à de besoin de trésorerie. Ce sont des besoins à
court terme qui permettent aux clients des IF de faire face à leurs
engagements aux près de fournisseurs, des fabricants. C'est un
crédit dont la durée ne dépasse pas 2 ans. Il s'agit de
crédit commercial.
Le crédit à moyen terme : D'une durée de
2 à 7 ans, le crédit à moyen terme accordé soit par
les banques.
Il faut éviter dans tous les cas, que la durée du
financement soit longue que la durée d'utilisation du bien que
crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à
des investissements de durée moyenne telle que les véhicules et
les machines et de façon plus générale, à la
plupart des biens d'équipements et moyens de production de
l'entreprise.
La durée du prêt doit cependant tenir compte de
possibilité financière de l'entreprise. Celle-ci en effet, et
pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le
remboursement du crédit.
Tout agent économique disposant d'une forte
capacité de financement dans le cadre de financement du crédit
à moyen terme.
Les crédits à long terme sont des crédits
dont l'échéance va au-delà de 7 ans. Les
différentes opérations de cette catégorie sont les
crédits d'équipement et les crédits des créances
commerciales détenues sur l'étranger. Rentre dans le cadre de ce
crédit : les crédits destinés au financement des
investissements, les crédits d'exploitation qui sont des crédits
de mobilisation d'une créance commerciale.
Pour ce type de financement, la banque ne joue, dans la
plupart de cas qu'un rôle d'intermédiaire.
Selon le critère de l'objet ou de la distinction peut
s'illustrer par les exemples suivants :
- Le crédit de trésorerie : consiste à
alimenter la caisse en liquidité ;
- Le crédit d'équipement : permet à
acquérir les matériels pour un investissement de longue
durée ;
- Le crédit d'exploitation : consiste à un
renforcement des capacités ;
7
- Le crédit de consommation : destiné
à acquérir des biens et services pour la consommation
intermédiaire ou finale.
Soulignons en passant que le crédit additionnel
est un nouveau crédit accordé par les créanciers qui
agissent en commun dans le cadre de la restructuration d'une dette
extérieure de certains Pays.5
I.1.1.3. Mobile de crédit dans les institutions
financières
Par le crédit, les institutions financières
remettent en
circulation une partie de l'épargne des
particuliers ou des entreprises. Il sied de signaler aussi que les
opérations commerciales se font généralement à
crédit, néanmoins ces derniers présentent des
limites.
Etant donné les risques liés à la
durée, ce crédit s'accompagne des garanties réelles ou
personnelles. Très souvent il s'agit de l'hypothèque de biens :
terrain ou immeuble ; mais on peut aussi mettre en garantie le fonds de
commerce, des stocks, des titres (bon de trésor, obligation ou actions
de société)6
I.1.2. LA GESTION DE CREDITS
I.1.2.1. Notion
a) Approche théorique sur la demande de
crédit
Pour les libéraux, les facteurs
déterminants de la demande de crédit est le taux
d'intérêt qui le facteur explicatif le plus important de la
demande de crédit.
La fonction d'offre de crédit est, selon eux,
de la forme suivante : C = f(Y, i) où C est le volume de crédit,
Y le revenu et i le taux d'intérêt.
Toutefois, les études empiriques sur les
déterminants de la demande de crédit ont montré que la
préoccupation des petits emprunteurs visait surtout les conditions
d'accès au crédit (systèmes de garantie adaptés,
simplicité des procédures d'octroi, flexibilité des
conditions de remboursement, modicité des coûts transactionnels,
etc.) et non pas son coût.
La fonction d'épargne serait donc de la forme
suivante :
C = f(Y, i, gn) où C est le volume
d'épargne, Y le revenu, i le taux d'intérêt, gn les autres
facteurs explicatifs autres que le revenu et le taux de
liquidité.
5 Ahmed Silem,J-M Albertini Lexique d'Economie,
10e éd., Paris, Dalloz, 2008, P.228-229
6 Yves de Wasseige, Comprendre l'Economie politique,
paris, couleur livre, 2005, pp 93-95
8
b) Les principales techniques de gestion de
crédit au sein des IFs
Plusieurs techniques sont employées par les IMF
pour faire parvenir le crédit à leurs clients. En voici quelques
unes :
la segmentation de l'offre : cette technique
consiste à subdiviser la clientèle en plusieurs groupes, puis
à offrir à chaque groupe un type particulier de crédit :
les crédits sociaux aux plus pauvres et les crédits productifs
à taux compétitifs aux plus riches, etc.
les types de crédit : si certaines IF
mettent à la disposition de leurs clients uniquement des crédits
productifs, d'autres trouvent utiles de leur servir à la fois des
crédits sociaux ;
l'accessibilité : dans certains cas,
les conditions d'octroi sont simplifiées au maximum et les conditions de
remboursement souples ;
la garantie : certaines IF exigent des
sûretés matérielles, tandis que d'autres
privilégient les garanties solidaires offertes par les membres du groupe
ayant reçu un crédit solidaire ou collectif;
l'action de publicité en faveur du crédit
: certaines IF utilisent les moyens de communication modernes
(radio, télévision, journaux, etc.) ou la technique du
bouche-à-oreille.
I.1.2.2. La gestion prudentielle de crédit
Chaque institution financière gère ses
crédits tout en étant rassuré de disposer des
réserves suffisantes, c'est ce qu'on appelle des réserves
prudentielles ;
En outre, dans la plus part des Pays, des
règles de gestion sont imposées aux institutions
financières sous forme des coefficients de réserves à
respecter. C'est la partie de dépôt qui doit être
conservée sous forme de liquidité ou sous forme de
dépôt. C'est pourquoi il est admit qu'en matière de gestion
des liquidités, il vaut mieux de servir un « paiement que de servir
un crédit N. La prudence dans la gestion de crédit est une
nécessité absolue pour éviter toute crise de
trésorerie ou de liquidité
I.1.2.3. Les risques liés aux crédits
Le niveau de capitaux propres des institutions
financières est généralement faible si on le compare
à la valeur de l'actif. De ce fait, ces institutions sont contraintes
à la prudence afin d'éviter de trop grandes fluctuations de leur
résultat. Ainsi, il existe deux grandes classes des stratégies
dans la gestion des risques bancaires : la première consiste à
traiter le risque individuellement, et cette approche s'apparente à
une
9
décomposition du risque global ; la seconde consiste
à réduire le risque global par diversification, on parle
d'agrégation des risques7.
La notion du risque comporte plusieurs définitions qui
combinent la notion de probabilité c'est-à-dire la
possibilité ou non qu'un événement se produise.
Selon POUMADERE, la définition la plus rependue est la
suivante : les risques constituent une menace pour les êtres humains et
ce à quoi ils sont attachés ; associés à la notion
d'événement, le risque se définit comme une entité
à deux dimensions : la probabilité d'une part et la
conséquence d'autre part.8
Mathématiquement « le risque est
l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité
d'événement ». En terme plus simple, il s'agit de la valeur
moyenne des conséquences des événements affectés de
leur probabilité.
Ainsi, l'événement a une probabilité
d'occurrence P1 avec une conséquence C1, de même un
événement aura une probabilité Pn, alors le risque vaudra
:
R p1c1+p2c2+ + pncn
Le produit p1c1 est appelé valeur de
l'aléa9, on notera avec intérêt que le risque
est la somme des aléas.
Au vu de ces deux définitions, nous pouvons dire que le
risque est un danger plus ou moins prévisible que courent les
êtres humains ou les organisations dans l'exercice de leurs
activités et fonctions.
Les IF rencontrent les mêmes types de risques que les
autres intermédiaires financiers.
I.1.2.4. Types des risques
Les risques sont classés selon plusieurs
catégories, nous allons présenter dans lignes qui suivent
certains :
a) Le risque de marché:
Ce risque se présente surtout lorsque, grâce
à la parité fixée par la banque centrale d'un pays, les
arbitragistes peuvent anticiper la hausse ou la baisse de taux de change
fixé ; à partir de l'opération d'achat et de vente de
devises, ceux-ci sont exposés à un risque. Cela peut s'observer
aussi dans une situation d'économie ouverte en régime de change
fixe.
7J.HULL, Christophe DODLEWSKI, Maxime Merli, Gestion
des risques et institutions financières, PEARSON EDUCATION, paris, 2007,
p17
8 J. PROUMADERE, Management du risque, Approche
globale, Afnor, Londres, 2002, p5
9 B. BERNARD et J.C POSSIN, l'intelligence des
risqué, Sécurité, Sureté, Environnement,
Management, IFIE, Londres, 2006, p12
10
L'explosion des institutions financières au
risque de marché est due essentiellement aux activités
d'échange des titres ou de trading. Ces Ifs et/ou les arbitragistes sont
exposées aux variations de taux d'intérêt et de change,
à la variation des prix des actifs cotés, ou autres variables de
marché l'on dit que ces IMFs s'exposent au risque de
marché.
Ce marché s'apparente au marché des
cambistes en République Démocratique du Congo mais aussi au
rôle de la Banque Centrale lorsque cette dernière procède
à l'achat des devises en situation de défense de la parité
fixée par celle-ci à travers la politique monétaire en
régime de change fixe.
b) Le risque de crédit ou risque client
:
Il s'agit d'un risque de non paiement à
l'échéance, que courent les institutions financières en
accordant un crédit à sa clientèle. Les institutions
financières spécialisées dans le crédit, sont
tenues d'ailleurs de respecter certaines règles afin de mieux faire face
au risque. Un ratio de solvabilité dit ratio de cooker est
imposée à la règlementation bancaire, s'agissant des
institutions de microfinances, on parle plutôt du ratio de
capacité de remboursement. Il correspond à une obligation de
détenir en fonds propre un pourcentage minimum de leurs encours de
crédit.
Les risques de crédit sont
généralement gérés en assurant une diversification
adéquate au portefeuille de crédits (agrégation des
risques).Si le portefeuille n'est pas diversifié et ne comprend qu'une
seule contrepartie, ce qui signifie que l'ensemble le fonds est
prêté à un seul emprunteur, le risque y associer est
très élevé.
En effet, si la contrepartie fait défaut et
n'est plus en mesure de rembourser le nominal et les intérêts du
prêt, la solvabilité de cette institution devient compromise. Une
position plus confortable pour les institutions financières consiste par
exemple à prêter un pourcentage déterminé soit 40%
de ses fonds à 10000 clients différents.
Ainsi, si la probabilité de défaillance
annuelle d'un emprunteur est de 1%, dans ce cas, on peut estimer que pour
l'ensemble du portefeuille de paire que 100clients feront défaut durant
l'année. Malgré cela, l'institution peut espérer que les
profits dégagés sur les 9900 autres clients seront largement
suffisant pour couvrir ces pertes.
11
Comme nous l'avons signalé, la diversification
diminue le risque spécifique mais laisse le risque systématique
inchangé.
Les institutions financières continuent
à être exposées à un retournement économique
ayant pour conséquence une augmentation des probabilités de
défaillances.
De ce fait, le bénéfice de la
diversification est maximal lorsque les emprunteurs sont dans des
régions géographiques différentes et des secteurs
différents. Une institution financière internationale sera dans
ce contexte mieux diversifiée qu'une institution nationale n'ayant pour
clients généralement les citoyens de ce même Pays,
néanmoins une institution financière internationale demeure
exposée à une récession économique mondiale qui ne
peut être diversifiée.
c) Le risque du taux d'intérêt
:
Le risque du taux d'intérêt est le plus
délicat à gérer que les risques liés à
d'autres variables de marché comme le prix des actions, le taux de
change. Une des difficultés est due à l'existence de nombreux
taux différents dans chacune de devise, même si ces taux varient
conjointement, leur corrélation n'est pas parfaite.
Il est nécessaire de décrire la
fonction liant le niveau de taux d'intérêt et la durée de
l'emprunt (ou maturité).Cette fonction est nommée structure par
terme des taux d'intérêt ou gamme de taux
d'intérêt.
d) Le risque inflationniste :
L'inflation ne grève pas seulement le pouvoir
d'achat des populations. Elle affecte aussi les dépôts des clients
et les avoirs des IF, cela est dû au fait que l'économie
congolaise est fortement dollarisée.
e) Le risque politique et
économique
Les politiques macro-économiques sont
inefficaces parce qu'elles ne favorisent pas la croissance et le
développement mais aussi elles entraînent la
détérioration des conditions d'existence des populations, et donc
limitent le nombre de personnes solvables, érodent la capacité
des emprunteurs à rembourser et réduisent aussi les revenus
disponibles pour les dépôts. Par ailleurs, un système micro
financier ne peut être dynamique et stable dans une situation
d'instabilité politique.
12
f) Les K covariant risks » ou risque liés
à la nature
Les catastrophes telles que la sécheresse, la
guerre, les typhons, les inondations et les éruptions volcaniques
augmentent le stress des marchés financiers en général et
des marchés micro financiers en particulier.10
I.1.2.4 La réduction du risque de
crédit
L'analyse conduit à bien gérer le
dossier en amont et en aval ainsi que surévaluer le risque de
crédit à une transaction sur les actifs dérivés.
C'est simplement lié au fait que les courtiers incluent des nombreuses
clauses dans le contrat afin de réduire le type de risques de
crédits.
1) La compensation :
Dans le cadre de produit dérivé de ce
type, cette clause stipule que, si une entreprise fait défaut sur un
contrat avec une contrepartie, elle doit faire défaut sur tous les
contrats qu'elle a conclu avec cette même contrepartie. Ces clauses
peuvent considérablement réduire le risque de crédit d'une
institution financière. Cette technique conduit à la
diversification.
2) Le nantissement :
Il s'agit d'un contrat par lequel un débiteur
remet à sin créancier un gage garantissant le paiement de sa
dette ; cette technique est appelée aussi « colatéralisation
N.
Supposons qu'une entreprise non financière et
une entreprise financière soient entrées dans plusieurs contrats
d'actifs dérivés. Un accord de nantissement standard stipule que
les contrats doivent être régulièrement
évalués à leur valeur du marché selon une formule
prédéfinie. Si la valeur totale des contrats pour l'institution
financière dépasse un certain seuil, elle peut alors exiger une
garantie. Le montant de celle-ci est égal, en plus de la garantie
à la différence entre la valeur des contrats pour une institution
financière et le seuil en question.
> Illustration : soit un contrat signé entre
deux entreprises dont la valeur
atteint après une période 8.000.000fc
quand le seuil fixé était de 6.00.000fc, dans ce cas, il revient
à la contrepartie de payer une autre garantie de 2.000.000fc en dehors
de la garantie payée lorsqu'elle a contracté ce
crédit.
10 Dr Y. CONGO,
Cours de Microfinance, UPC, 2003-2004,P54
11 Idem p254-256
13
Lorsque les contrats évoluent en faveur de
l'entreprise (la différence entre leur valeur pour l'institution
financière et la valeur du seuil est inférieure à la
valeur des garanties déjà accordées), alors l'entreprise
peut récupérer ses garanties déjà
accordées.
En cas de défaut de l'entreprise, l'institution
financière peut saisir les garanties. Si l'entreprise ne fournit pas des
garanties requises, l'entreprise peut dénouer les contrats.
Remarque :
La garantie doit être versée sous forme
de liquidité ou des titres; les intérêts sont
généralement payés en liquide. Quant aux titres, ils sont
soumis à une décote appelée « haircut »
appliquée à la valeur de marché pour des raisons de calcul
des garanties.
3) Clause en cas de dégradation
:
Une autre technique utilisée par les
institutions financières pour atténuer le risque de crédit
est connue sous le nom de clause de dégradation de la notation
(downgradetrigger). Selon cette clause si la notation de la contrepartie «
tombe » en dessous d'un certain niveau l'institution a l'option de
dénouer les contrats dérivés à leur valeur de
marché (une procédure doit être définie à
l'avance).
Si une entreprise a conclu ce type de ce seuil avec des
nombreuses contreparties, ils ne fourniront que très peu de protection
dans ce cas.11
I.1.2.6. Les mécanismes de prévention et
de couverture des risques
Il importe que le principe de précaution qui
est en soi une bonne chose, ne se transforme pas en principe d'inhibition et
d'interdiction systématique. A ce niveau, il faut plutôt
atténuer les chocs de ces risques sur l'activité des
entreprises.
La gestion des risques ne cherche pas seulement
à limiter ou réduire à tout prix les risques qui
pèsent sur les entreprises, car cela conduirait à un blocage pur
et simple de toute action. Mais elle permet de choisir consciemment le niveau
de risque acceptable pour chaque politique engagée et de préciser
jusqu'où la réduction des risques peut empiéter sur
l'action l'entreprise.
14
1) La démarche de
prévention
> La cartographie des risques: Elle passe par le
repérage et l'évaluation des risques principaux de l'entreprise.
Elle peut être effectuée par un audit interne confié au
spécialiste de l'entreprise (risk manager) lorsqu'il existe. Mais le
plus souvent, c'est aux cabinets conseil, de courtiers, ou assureurs que l'on
pourra demander cette évaluation.
> Une politique de réduction de risque peut
alors être appliquée : Elle passe généralement par
une politique de formation du personnel et un effort d'équipement. Mais
elle doit normalement déboucher sur la prise en compte des
différents risques lors de chaque décision de
gestion.
2) La politique de protection
Un nombre croissant de risques peut être couvert
aujourd'hui à travers différentes formules :
v Les contrats d'assurance : La couverture
des divers risques matériels liés à l'exploitation
(incendie, explosion, vol, risques annexes, catastrophes naturelles, etc.) est
possible par un contrat d'assurance global qui est adapté aux
spécificités des entreprises par la mise en jeu
d'option.
En France, on a une compagnie française
d'assurance du commerce extérieur COFACE en sigle qui propose aux
entreprises des contrats liés à des opérations
d'exploitation, d'assurance-crédit(risque d'insolvabilité, risque
politique ou risque de catastrophe), d'assurance-fabrication et d'assurance
contre le risque de change (il permet de couvrir les opérations
d'importation et d'exportation par des contrats garantissant des
opérations ponctuelles ou des courants d'affaires).
v Autres moyens de couverture générale
:
1. Les sûretés réelles (gage) ou
personnel (caution) exigées des débiteurs des Ifs ou des
entreprises pour garantir certains paiements ;
2. Clause de réserve de
propriété insérée dans certains contrats de vente
(dont les conditions figurent souvent au dos de bulletins de commande et des
factures) ;
3. Contrats d'affacturage (factoring) qui reporte le
risque sur le factor qui avance le montant des factures contre
rémunération (cas d'une clientèle
professionnelle).
15
v Les techniques de couverture des risques financiers
:
Dans les pays développés comme la
France, il existe des nouveaux instruments financiers permettent d'investir sur
le MATIF (Marché à Terme International de France) et le MONEP
(Marché des Options Négociables de Paris) afin de se couvrir
contre le risque de fluctuation des taux et des cours, mais les risques
inhérents à ces marchés font que les placements qui
peuvent y être faits sont plutôt l'affaire de
spécialistes.
Quant au risque de change, il est possible de
procéder à l'achat de devises sur le marché à terme
des changes, ou encore l'achat des options de change sur le MATIF afin de
sécuriser les conditions actuelles de rentabilité d'un contrat
dont l'échéance est future.12
I.1.3. POLITIQUE ET STRATEGIES D'OCTROI DE CREDIT
I.1.3.1. Politique de crédit
Comme pour l'épargne, les produits
d'investissement des IMF demeurent limités. Les crédits
accordés sont des crédits à court terme qui ne peuvent
aucunement soutenir des prêts à rentabilité sur le moyen et
long terme. En d'autres mots, les IMF rencontrent des difficultés
à convertir les dépôts à court terme en
épargne durable. Le manque de ressources longues explique en grande
partie la faible capacité des IMF à répondre aux demandes
de crédit d'investissement de leurs clients.
S'il est vrai que la forte expansion des IMF a
longtemps reposé sur l'offre de produits de crédit «
classiques » (crédit court terme et accessoirement crédit
à moyen terme), il est aussi vrai que certaines évolutions
récentes ont mis en lumière la volonté des IMF à
diversifier leur clientèle, de segmenter le marché, de lancer de
nouveaux produits ou de recourir à la garantie bancaire.
1) Diversification de la clientèle et
segmentation du marché
La diversification des produits d'épargne et de
crédit observée dans les IMF va de pair avec la diversification
de la clientèle et la segmentation du marché. Pour
accroître la clientèle, les IMF qui, au débat, servaient
exclusivement les populations rurales (petits paysans, éleveurs, femmes
rurales, etc.), se sont mises à étendre leurs activités
dans les centres urbains afin de collecter plus d'épargne et de
renforcer leur capacité de prêts. Dans le même temps, les
IMF qui ciblaient principalement les
12 Gilles Bressy, Christian konkuyt, Economie
d'Entreprise, Dallos, paris, 2004, p335-337
16
ménages urbains pauvres (petits producteurs du
secteur informel urbain, petits salariés, etc.) ont commencé
à intervenir en milieu rural.
Une autre tendance observée ces
dernières années est la segmentation du marché. Partant du
constat que les besoins des populations pauvres sont complexes et
hétérogènes, certaines IMF, pour mieux répondre aux
besoins de leurs clients, ont mis en oeuvre une stratégie basée
sur une segmentation de l'offre (crédits sociaux pour les plus pauvres,
crédits productifs pour les moins pauvres, crédit-hommes,
crédit-femmes, etc.).
2) Le lancement de nouveaux
produits
Comme pour l'épargne, un nombre croissant d'IF
ont pris conscience que leur efficacité dépend non seulement de
leur capacité à offrir des produits de crédit «
classiques N, mais aussi de leur capacité à lancer de nouveaux
produits afin de permettre à toutes les catégories de clients de
bénéficier pleinement de leurs institutions. Cette
stratégie se traduit par le renforcement de leur présence sur les
segments de marché tels que l'artisanat, l'habitat, les petites
entreprises.
D'autres Ifs portent une plus grande attention aux
créneaux porteurs dans lesquels ils ont une certaine expertise et des
avantages comparatifs évidents (par exemple les prêts de groupe
à des catégories spécifiques de la population cible, les
prêts agricoles, etc.) ou réforment leur politique de prêts
pour rendre les crédits encore plus compétitifs en
réduisant les délais.
Enfin, certaines IF ont développé une
activité de conseil et d'assistance auprès d'autres IF pour les
accompagner dans leur création ou dans leur renforcement. Avec
l'expansion du secteur de la microfinance comme nous allons le montrer dans le
chapitre deuxième de ce travail, cette expertise peut constituer
à terme, une source non négligeable de revenus.
3) Risques acceptés/risque
refusés
L'un des griefs portés par les petits
emprunteurs contre les IF est la prudence trop grande dans la gestion de
l'activité de crédit. Les IF cherchent avant tout à
minimiser les risques d'impayés et s'appuient donc sur un principe de
base : l'octroi d'un prêt est subordonné à l'obtention de
garanties matérielles ou immatérielles et/ou d'une caution. S'il
est indéniable qu'une politique de crédit prudente et
l'imposition de conditions de garantie sur les prêts permettent de
limiter les risques de non recouvrement, elles constituent aussi une contrainte
pour une partie des clients.
17
Ces dernières années, certaines IMF
privilégient le mécanisme de la caution solidaire, tandis que
d'autres continuent à exiger de leurs clients la présentation de
garanties matérielles ou à base d'épargne ou ont
combiné les deux types de garantie.
4) La garantie bancaire
Une garantie est un bien de valeur (argent, bijoux,
terre, bétail, véhicule, machine, maison, etc.) qu'on peut
proposer en échange d'un prêt qu'on souhaite souscrire
auprès d'un particulier ou d'une institution financière. Elle
rassure le prêteur car elle lui offre la certitude qu'il pourra se
rembourser, en partie ou en totalité, si l'emprunteur ne peut pas le
faire.
Il existe également d'autres formes de
garanties : la caution solidaire et les fonds de garantie.
- La caution solidaire : certain
système de microfinance opte pour de crédit solidaire, la caution
solidaire est utilisée comme garantie pour les prêts
octroyés aux clients. Rappelons que par la caution solidaire, tous les
membres d'un groupe sont responsables (solidaires) du crédit qui a
été accordé à l'un des leurs. Si l'emprunteur ne
peut pas rembourser, les autres membres du groupe doivent le faire sinon, aucun
d'eux ne pourra plus obtenir de crédit d'IMF. Souvent les groupes de
caution solidaire créent une caisse de solidarité dans laquelle
chaque membre dépose un pourcentage du crédit reçu. Les
sommes ainsi récoltées permettent de faire face aux
remboursements du membre qui est en difficulté de
remboursement.
- Les fonds de garantie, il s'agit de fonds
créé soit par l'IF pour soutenir ses clients, soit par les
pouvoirs publics ou des organismes de développement pour aider l'IF
à accéder aux crédits auprès des organismes de
financement plus importants, soit par des IF pour se soutenir entre elles. Les
fonds de garantie peuvent être locaux ou internationaux.
- Les fonds de garantie locaux: Ils
comprennent les fonds créés par l'IF, les fonds internes de
garantie de l'Etat ou des organismes de développement et les fonds de
garantie inter-IMF. Le premier type de fonds de garantie local est un fonds mis
en place par l'IF sur propres ressources et/ou sur fonds extérieurs pour
soutenir ses clients. Quant au second type de garantie, il s'agit de l'Etat,
d'un bailleur de fonds ou d'un organisme de développement (ONG,
organisation paysanne, etc.) qui décide de bloquer une somme sur un
compte dans sa banque. Cette somme devient un fonds qui sert à garantir,
avec son accord, des prêts que la banque pourra
18
consentir aux clients de l'IMF. Enfin, certaines IMF
peuvent se regrouper pour créer un fonds de garantie en faveur de leurs
clients. Elles couvrent ainsi en commun les risques qu'elles prennent
individuellement en prêtant de l'argent à ces clients.
- Les fonds de garantie internationaux : Ces
fonds sont généralement mis en place dans les banques des pays
développés par des organismes de financement internationaux. Ils
servent à garantir des emprunts que des IMF et des ONG travaillant dans
les pays en développement sollicitent auprès des banques de ces
pays. Les fonds de garantie internationaux fonctionnent
généralement de la façon suivante :
(1) une IMF a besoin d'argent pour mieux faire face
aux besoins de crédit de ses clients ou une organisation de
développement (ONG, organisation paysanne...) a besoin d'argent pour
financer un projet de développement ;
(2) elle négocie un accord de crédit
avec une banque locale, puis elle soumet son projet à une organisation
qui possède un fonds de garantie ;
(3) si le projet est retenu, l'organisme envoie une
lettre de garantie à la banque locale. Sur la fois de cette lettre,
cette banque accorde le prêt sollicité ;
L'utilité des fonds de garantie peut être
résumée en ces termes:
- les fonds de garantie permettent aux IMF/IF
d'accorder plus de facilités aux clients qui leur demandent des
crédits ;
- les fonds de garantie, les fonds de garantie
internationaux en particulier, ouvrent de grandes possibilités pour le
financement du développement ;
- ils permettent de mobiliser les capitaux des pays
développés sans qu'il ne soit nécessaire de les
transférer vers les pays en développement ; et
- Enfin, cet outil permet en outre de résoudre,
en partie, le problème de l'endettement énorme des pays en
développement et celui se surliquidité dont souffrent la plupart
des banques.
I.1.3.2. Stratégies d'octroi de
crédit
Plusieurs stratégies sont adoptées par
les IMF pour permettre à leurs clients d'accéder au
crédit. Il s'agit principalement les stratégies orientées
vers la demande et les stratégies orientées vers
l'offre.
Les stratégies orientées vers la
demande, vers le client se traduit par de nouveaux services et produits
financiers, souvent destinés à servir les populations les plus
démunies. Ces nouveaux produits s'efforcent de combiner d'un
côté des incitations et des occasions pour que les pauvres
améliorent leur productivité et leurs performances et, de
l'autre, les
19
contraintes de gestion du risque et autres impératifs
nécessaires pour pouvoir survivre en tant qu'intermédiaire
financier.
Les stratégies fondées sur l'offre, supposent
qu'il faille non seulement s'assurer de la viabilité des
activités de crédit ainsi que de la bonne santé de l'IMF.
Elles mettent l'accent sur la fixation des taux d'intérêt en
fonction de coûts et des innovations financières visant à
réduire les coûts.
Les stratégies axées sur la demande
présentent incontestablement des avantages que l'on ne retrouve dans les
stratégies fondées sur l'offre.
Les opérations orientées vers la demande
facilitent naturellement la participation des populations
bénéficiaires et ont tendance à être
décentralisées. Une appropriation sociale de l'IMF par ses
clients peut stimuler fortement les activités d'intermédiation
financière, via la formation de groupe de crédit et la
création d'un sentiment de confiance entre les clients.
I.1.4. NOTION SUR L'OFFRE ET DEMANDE DE MONNAIE
Précisons avant d'aborder cette section que selon
Gregory Mankiw que la monnaie est l'ensemble des moyens de paiement
immédiatement utilisables pour acquérir des biens et services ou
régler des dettes. La monnaie est le stock d'actif mobilisable pour
procéder à des transactions. En grande approximation, les
pièces et les billets que possède le public constituent le stock
de monnaie d'un pays13.
I.1.4.1. L'offre de monnaie
Pour les économistes classiques et
néo-classiques qui admettent l'exogénéité, il
s'agit des moyens de paiement disponibles dans l'économie.
Contrairement aux néo-keynésiens qui
défendent l'endogénéité, l'offre de monnaie est
l'ensemble des crédits consentis par le système bancaire à
la suite de la demande des agents non financiers, conformément au
principe de « loans make deposites c'est-à-dire que ce sont les
prêts (crédits) qui font les dépôts.14
Au regard de ces deux opinions, disons que l'offre de monnaie
est la quantité de monnaie mise à la disposition du public par le
système bancaire mais celle dite scripturale est créée par
les banques. Elle est créée
13 Gregory Mankiw, Macroéconomie, 5e
édition, 2001, p. 185
14 Ahmed Silem, J-M Albertini op. cit p. 549
20
et sont soumise
s à
par la Banque Centrale et les banques commerciale
l'autorité monétaire.
L'offre nominale de monnaie sera donc
considérée comme exogène : M0 =Ms et l'offre réelle
de monnaie.
L'offre de monnaie est certes exogène, mais
elle n'est pas toujours constante. Elle peut varier selon la politique
monétaire de la Banque Centrale. Une politique monétaire
expansive se traduit par une augmentation de l'offre de monnaie (A M > 0) et
une politique monétaire restrictive se traduit par une baisse de l'offre
de monnaie (A M < 0). Dans le premier cas, la droite verticale se
déplace vers la gauche et inversement pour le deuxième cas.
Graphiquement, on a :
r
I.1.4.2. La demande de monnaie
Pour saisir les déterminants de la demande de
monnaie, il faut d'abord connaître les raisons qui poussent les agents
économiques non financiers à détenir de la monnaie. Ces
raisons sont en étroite relation avec les propriétés de la
monnaie dont les plus importantes sont : l'unité de compte, comme moyen
de paiement, la monnaie facilite les échanges et en fin elle est une
réserve de valeur qui permet de résoudre le problème de
non synchronisation des recettes et des dépenses.
Etant donné ces propriétés, la
théorie économique retient trois motifs de détention de la
monnaie : le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de
spéculation.
a) Le motif de transaction
Ce premier motif de détention de la monnaie
résulte du problème de la non synchronisation des échanges
qui se traduit par une séparation des recettes et des dépenses,
'c'est-à- dire que les agents vont vendre leurs biens ou ressources
contre de la monnaie, puis ils vont étaler leurs achats d'autres biens
et services dans le temps.
A cet effet, les auteurs néoclassiques
retiennent les transactions comme seul motif de détention de monnaie.
Toutefois, chaque unité monétaire est utilisée plus qu'une
fois durant l'année.
21
b) Le motif de précaution
Outre les besoins pour effectuer les transactions
courantes, les agents économiques non financiers vont détenir une
quantité supplémentaire de monnaie pour pallier aux
dépenses imprévues qui peuvent survenir dans le futur. Cette
demande, qui est qualifiée de demande de monnaie pour motif de
précaution, est elle aussi fonction croissante de la valeur de la
production. Et comme sa valeur est relativement faible, elle sera confondue
avec la demande de monnaie pour motif de transaction.
c) Le motif de spéculation
L'acte de spéculation consiste à acheter
des titres financiers (des obligations par exemple) lorsque leur cours est
relativement faible et que les agents s'attendent à ce qu'il va
augmenter dans le futur, en vue de les revendre lorsque leur cours augmente.
Cette activité n'existe que parce que l'évolution future du cours
des titres est incertaine de sorte que les anticipations les concernant varient
d'un agent à un autre.
I.1.4.3. Le coût de la détention de la
monnaie
Les billets qui sont dans un portefeuille ne sont pas
rémunérés par un taux d'intérêt. Si on les
sort de ce portefeuille et les utiliser pour acheter les obligations d'Etat ou
pour les déposer dans un compte d'épargne afin de percevoir un
taux d'intérêt nominal.
En détenant de la monnaie plutôt que
d'autres types d'actifs, on renonce donc au taux d'intérêt nominal
: celui-ci est donc le coût d'opportunité de la détention
de la monnaie ; en d'autres termes, il suffit de comparer les rendements
réels de divers types d'actifs. Les actifs autres que la monnaie
génèrent un rendement réel égale à r. par
contre, la détention de la monnaie ne génère qu'un
rendement égale à (-Er) parce que la valeur
réelle de la monnaie est érodée ou de fois impactée
par l'inflation. Bref, le coût de la détention de la monnaie est
donc r-(-Er), dont l'équation de Ficher nous renseigne
qu'il s'agit d'un taux d'intérêt nominal.15
15 Gregory N. Mankiw, Macroéconomie,
5e Edition,2010, p143
22
I.1.4.4. Relation entre la monnaie, le prix et le taux
d'intérêt
Pour expliquer cette relation, nous allons examiner la figure
suivante :
Offre de monnaie
Demande de monnaie
Niveau de prix
Taux d'î nominal
16idem, p. 145
Cette figure illustre de manière schématique les
relations entre le prix, le taux d'intérêt et la monnaie. L'offre
et la demande de monnaie déterminent conjointement le niveau de prix.
Les variations de ce niveau se traduisent par le taux d'inflation. Le taux
d'inflation influence à son tour le taux d'intérêt nominal
qui est le coût de la détention de monnaie. Il est susceptible
d'affecter la demande de monnaie, une dernière liaison qui n'appartient
pas dans la version de base de la théorie quantitative de la
monnaie16
I.2. LE REVENU I.2.1. NOTION
Le revenu se définit toujours sur une période
donnée, une année, un trimestre par exemple. On peut dire que
c'est ce qu'un agent économique peut dépenser sans s'appauvrir,
c'est-à -dire sans prendre dans ses réserves. En
général, ce sont les sommes d'argent perçues par la
personne au cours de la période considérée. Mais il y a
aussi des revenus "en nature".
I.2.2. CATEGORIES DE REVENUS
Les revenus peuvent être classés en
différentes catégories : 1) Les revenus
primaires
C'est la somme de revenu du travail et de
propriété versée en contrepartie d'une participation
à la production. Les revenus primaires comprennent les revenus du
travail, ou revenus d'activité (salaires et
23
traitements de la fonction publique, mais aussi honoraires des
professions. libérales, par exemple
Le revenu est défini comme la part de la production qui
revient au sujet économique de l'individu ou de la collectivité,
comme rémunération de son travail et/ou le fruit de son capital.
Les grandes catégories du revenu sont le salaire,
l'intérêt, le profit, la rente.17
Selon P.A SAMUELSON, pour mesurer la condition
économique d'une personne, on se sert du revenu et de la richesse. Le
revenu a trait aux recettes ou liquidités gagnées par une
personne ou un ménage pendant une période donnée de temps
(généralement une année). La valeur liquidative des actifs
en un instant donné constitue la richesse18
En comptabilité nationale, le compte du revenu «
retrace toute les opérations contribuant à la
détermination du revenu disponible et celui-ci est la contre partie
exacte de la consommation finale et de l'épargne19. Ces deux
derniers postes apparaitront dans le compte d'utilisation des revenus.
2) Le revenu de travail d'un agent
économique
C'est un ensemble de droits lui revenant en contre partie
d'un certain temps presté chez un employeur ;
3) Les revenus de la propriété
Sont des revenus distribués à un agent
économique suite à la détention d'un capital. Ces revenus
peuvent être liés au droit d'exploitation ou à
l'utilisation d'un bien ou l'usage du bien en capital.
4) Les transferts de revenu ou revenu de
transfert
C'est le revenu issus de mécanismes de redistribution;
autrement dit des revenus sociaux liés aux pension, retraite,
indemnités de chômage, minimum vieillesse, en d'autres termes ce
sont des revenus distribués aux agents économiques en vue de
prendre en charge certains risques déterminés sans contre partie
équivalente et similaire.
En combinant ces types de revenus, nous pouvons les
représenter schématiquement de la manière suivante :
17 Ahmed SALEM, j-m Albertini, op.cit, p.676
18 P.A SAMUELSON, Microéconomie, Ed.
Organisation, Paris, 1995 p25
19 P.A SAMUELSON, op.cit
24
Revenu disponible
Revenu primaire
Transport
Impôt
Revenu de travail
Revenu de la propriété
A part ces types de revenus cités ci-haut, il en existe
d'autres :
Le revenu disponible:
Est le revenu dont un individu, ou plus souvent un
ménage, peut disposer librement : pour le calculer, il faut ajouter tous
les revenus perçus par le ménage (revenus primaires et revenus de
transfert) puis enlever ce que le ménage à l'obligation de payer,
c'est-à -dire les impôts directs et les cotisations sociales.
Donc : R disponible = R primaire + R de transfert -
(cotisations sociales + impôts directs)
Le revenu brut correspond au solde des revenus primaires nets
des impôts courants sur le revenu et le patrimoine, les cotisations
sociales payées, les prestations sociales versées et autres
transferts courants versés.
Le revenu permanent : Expression
attachée à la théorie de consommation proposée par
Milton Friedman pour expliquer la stricte proportionnalité entre la
consommation et le revenu. En effet la valeur prévue par un individu
pour le revenu et la consommation constituent son revenu permanent ou revenu
normal et sa consommation permanente ou consommation normale.
Le revenu permanent est alors la moyenne
pondérée entre les revenus passés, courants et futurs.
Le revenu transitoire n'est rien d'autre que la somme de
revenu courant et du revenu permanent
25
s
CHAPITRE DEUXIEME
LE SYSTEME FINANCIER
Il sera question dans ce chapitre de présenter les
généralités sur le système financier, ensuite, nous
insisterons sur le fonctionnement de celui-ci avant d'aborder le cas
spécifique relatif au système financier congolais, nous finirons
par présenter les différents produits offerts par la Coopec ADEC
après avoir passé en revue quelques performances de remboursement
des crédits au sein des institutions financières.
II.1. COMPREHENSION DU SYSTEME
FINANCIER
II.1.1. NOTIONS
La notion du système financier est complexe,
puisqu'elle englobe les comportements financiers des agents économiques,
les circuits financiers proprement dits et les régulations.
C'est-à-dire les mécanismes d'ajustement des décisions
financières.
Le système financier a pour fonction d'ajuster les
comportements financiers des agents économiques. Les agents,
principalement les ménages, les entreprises et les administrations
réalisent des opérations visant à trouver ou à
placer les ressources.
Selon la conception étroite, le système
financier peut être entendu comme l'ensemble des circuits de financement.
Cette perspective qui privilégie les aspects institutionnels
présente le défaut de ne pas mettre en évidence
l'articulation entre l'économique et financier. C'est pourquoi il est
préférable de définir le système financier comme
étant « l'ensemble des mécanismes par lesquels se forment et
s'ajustent les besoins et les capacités de financement des agents
économiques. »
C'est en effet au niveau de la formation de l'épargne
de différents agents que se situe l'articulation entre
l'économique et le financier. L'épargne dégagée par
les ménages dépend en particulier du revenu et du comportement de
consommation alors que les besoins de financement découlent de leur
profit et de leur investissement.
De façon générale, les ménages
disposent d'excédent (des capacités de financement) qu'ils
cherchent à placer, les entreprises et les administrations ont des
déficits (des besoins de financement). Toutefois si les
ménages(IF) sont globalement excédentaires, ils effectuent aussi
des
26
opérations de collecte des ressources par les emprunts,
de même que les entreprises, globalement déficitaires, mettent en
oeuvre simultanément les activités de placement.
Les circuits financiers mettent en relation les agents
économiques et drainent des ressources des uns vers les besoins de
financement des autres. Ces circuits sont construits au tour d'institutions et
des marchés.
Les institutions financières définies comme
étant des entreprises des services dont le rôle essentiel consiste
à mettre les moyens de paiement à la disposition de
l'économie et le rôle secondaire d'aider l'épanouissement
de cette économie par diverses opérations connexes à la
manipulation de fonds sont principalement les banques des dépôts
ainsi que les coopec et effectuent des crédits ainsi que le principal
marché financier sur lequel s'échange les valeurs
mobilières, actons et obligations.
II.1.2. AJUSTEMENT DES OPERATONS FINANCIERES : LA
REGULATION
Les opérations financières doivent être
ajustées : c'est ce qui conduit au problème de régulation.
Il met en relation l'épargne et l'investissement
Cet ajustement s'opère tout d'abord dans les circuits.
Ainsi les banques peuvent contribuer à l'ajustement entre une
épargne liquide des ménages facilement transformable en monnaie,
et un investissement long des entreprises ; de même sur le marché
d'ajustement entre l'offre de fonds (épargne) et la demande
s'opère en principe par le jeu des taux d'intérêt.
L'ajustement peut se réaliser en outre par les
opérations avec l'étranger : lorsque l'épargne nationale
est insuffisante par rapport à l'investissement national, le recours
à un financement extérieur (entrée ses capitaux)
remédie à ce décalage.
En fin l'ajustement entre épargne et investissement
s'opère au niveau macroéconomique par le jeu de la formation des
revenus : Un partage de revenu plus favorable aux entreprises permet de
dégager une épargne pour cette catégorie des agents et de
comprimer la consommation des ménages.
Toutefois à ces régulations spontanées
relevant des comportements des agents économiques et financiers, il faut
ajouter la régulation opérée par des pouvoirs publics.
L'action sur le taux d'intérêt et de façon plus
générale sur la distribution de crédits, peut être
doublée d'une intervention sur les structures du système
financier.20
20 Jean Pierre Faugère et Collette Voisin, le
système financier français, Nathan, Paris, P7-8
21 Idem, p 50-51
27
II.1.3. LE TAUX D'INTERET ET LE PROFIT
Les taux d'intérêt influent à la fois sur
le comportement de l'endettement et du placement. Ils ont une double influence,
en agissant simultanément sur les entreprises qui font de faibles
profits et celles qui en ont d'importants :
> Pour les entreprises dont le taux d'autofinancement est
faible et qui recourent à l'emprunt, plus le recours à l'emprunt
est cher moins l'investissement est encouragé. Le taux
d'intérêt influe sur l'investissement par le biais de
l'endettement,
> Pour des entreprises qui font des profits, plus le taux
d'intérêt est élevé, plus les placements sont
encouragés au détriment des investissements.
La politique d'affectation de profits conduit à
comparer le rendement de placements financiers et de l'investissement des
entreprises. Le taux d'intérêt est ainsi au coeur des
stratégies de rentabilité du capital.
Les profits jouent aussi un double rôle, comme mode de
financement de l'investissement et objectif de la firme.
Ils alimentent l'épargne des entreprises et permet
l'autofinancement. Il donne le moyen d'investir ; dans cette optique, la
décision d'investir dépend du niveau de profit ; l'insuffisance
des profits jouant un rôle dissuasif. D'où le principe «
l'investissement est moins tiré par le demande que poussé par les
profits ».
Le profit motive l'investissement, cette deuxième
approche privilégie moins les conditions de financement de
l'investissement que l'objectif de l'entrepreneur. Les profits futurs
constituent la motivation des dirigeants ; c'est parce que la
rentabilité dans l'entreprise est supérieure aux gains qui
peuvent être obtenus sur les marchés financiers que l'entreprise
investi.
Les analyses en termes de profitabilité se
réfèrent ainsi à l'objectif de maximisation des
profits21
28
II.1.4. CONCEPTION CLASSIQUE ET KEYNESIENNE SUR L'EPARGNE
ET LE TAUX D'INTERET
La théorie économique est fortement
marquée par le débat entre les libéraux et Keynes sur le
facteur explicatif de l'épargne des ménages. Avant Keynes, les
économistes libéraux considèrent que l'acte
d'épargne consiste à renoncer à une consommation
immédiate au profit d'une consommation future ; comme l'individu
préfère le présent d'autant que le futur est marqué
d'incertitude, celui qui accepte de reporter sa consommation dans le temps est
dédommagé par un taux d'intérêt. Dans cette
perspective, on dit que le taux d'intérêt rémunère
l'abstinence qui est le prix du temps, la récompense de l'entente,
l'expression de la préférence pour le présent.
L'épargne est donc une « offre de fonds
prêtable » qui dépend comme toute autre offre de son prix,
c'est-à-dire du taux d'intérêt : plus le taux
d'intérêt est élevé, plus l'offre de fonds,
l'épargne est élevée.
Sur les marchés des fonds prêtables, cette offre
est confrontée à une demande. Cette analyse considère que
l'investissement qui compose la demande de fonds : seules les entreprises
investissent et comme on suppose qu'elles ne font pas d'autofinancement tout
investissement se traduit par une demande de fonds mais de façon
décroissante des taux d'intérêt : selon une
hypothèse qui parait vraisemblable financé par l'emprunt est
d'autant plus fort que le taux d'intérêt est faible.
Il existe dès lors un taux d'intérêt
d'équilibre qui égalise l'investissement et l'épargne, cet
équilibre n'est possible que parce que l'épargne et
l'investissement dépendent tous deux d'une même variable qui est
le taux d'intérêt, l'un de façon croissante l'autre
décroissante.
Keynes remet en cause cette construction grâce à
deux innovations :
D'une part, il met en évidence des déterminants
différents de l'investissement et de l'épargne : si
l'investissement est bien toujours selon lui fonction décroissante du
taux d'intérêt, en revanche, l'arbitrage entre l'épargne et
la consommation ne s'opère pas en fonction du taux
d'intérêt mais du revenu, dans ce cas la propension marginale qui
est la part du revenu consacrée à l'épargne croit avec le
revenu. Dès lors un déséquilibre entre épargne et
investissement est possible.
Arbitrage par le taux
Revenu
Consommation
Épargne
22 Jean Pierre Faugère et Collette Voisin,
op.cit., p50-51
Placement
Arbitrage par le taux
Détention de la
monnaie
Epargne
Arbitrage fx du revenu
Revenu
29
Toute fois et c'est la deuxième innovation de Keynes,
à partir de ce déséquilibre ex hant qui entraine un
processus d'équilibrage macroéconomique par une variation du
revenu global : si l'épargne est supérieur à
l'investissement, le revenu se contracte, ce qui entraine une diminution de
l'épargne qui s'ajuste ainsi à l'investissement.
Selon la théorie du producteur, un investissement
additionnel autonome I0 entraine une croissance du revenu Y, avec Y=k Y, k
étant
l'inverse de la propension à épargner du revenu.
Il en résulte une croissance de l'épargne E égale à
I0.
L'investissement engendre une épargne qui lui est
égale. L'équilibre atteint peut être un équilibre de
sous emploi, mais les pouvoirs publics peuvent, en stimulant l'investissement
intervient afin de permettre d'atteindre un équilibre de plein
emploi.
Par ailleurs, le taux d'intérêt qui ne permet
plus dans la théorie keynésienne un ajustement entre
l'épargne et l'investissement intervient dans un autre arbitrage entre
actifs placés qui sont mobilisés et rapportent un
intérêt et actifs liquides qui peuvent être utilisés
immédiatement mais qui n'apportent aucun revenu.
Pour Keynes, détenir de la monnaie c'est se priver
d'intérêt lié à un placement comme nous l'avons
démontré au premier chapitre sur le coût de la
détention de la monnaie, le taux d'intérêt est alors la
prime de la renonciation à la liquidité.22.
Au total, pour les classiques, l'épargne est fonction
du taux d'intérêt qui est le prix du renoncement à la
consommation alors que pour le keynésien, l'épargne est fonction
du revenu et le taux d'intérêt est le renoncement à la
liquidité, comme le montrent les figures ci-après :
a) pour les classiques b) pour les keynésiens
Epargne
Io, épargne
Ie
i
Ie
Investissement
30
Investissement
Epargne
Revenu
Re
A partir de ces figures, nous constatons que pour les
classiques, l'arbitrage entre consommation et épargne ne dépend
que des variations de la seule variable : taux d'intérêt tandis
que pour les keynésiens, au premier degré, c'est le revenu qui
explique l'arbitrage entre la consommation et l'épargne ; en second
lieu, c'est-à-dire au niveau de l'épargne, l'individu
opère un choix entre le placement ou la détention de la monnaie
selon que la variable « taux d'intérêt » subit des
fluctuations.
II.1.5. LE CIRCUIT DE FINANCEMENT ET LA MONNAIE
Dans ce point nous allons aborder les circuits de financement
c'est-à-dire la manière dont les capitaux sont drainés des
excédents des uns vers les besoins des autres sans négliger le
rôle que joue les Coopec dans la collecte d'épargne du public.
II.1.5.1. Le financement direct et
l'intermédiation
1) Le financement direct
Le financement direct consiste à une mise en rapport
direct de l'emprunteur par exemple une entreprise, et l'agent qui finance par
exemple le ménage, leur relation s'opérant par un marché
régulé par la formation d'un prix.
Les agents économiques en excédent de
financement qui ont un besoin de financer les entreprises, les administrations,
émettent des titres (obligations par exemple). Il s'agit d'un
financement direct dans la mesure où la créance détenue de
l'agent qui épargne est aussi la dette de celui qui emprunte, il n'y a
pas d'« intermédiaire financier » même si le
ménage a dû recourir à une institution financière
pour réaliser l'acquisition des titres, celle-ci jouant le rôle de
courtier.
fonctions :
31
Le financement direct s'opère principalement
sur les marchés financiers, marchés sur lesquels sont
émises et négociées les valeurs mobilières, actions
et obligations.
Signalons que pour ce qui est obligations, les taux
d'intérêt varient en principe en fonction de l'offre et de la
demande de fonds.
2) Le financement indirect :
l'intermédiation
L'intermédiation correspond à la
situation dans laquelle une institution financière collecte des
ressources auprès de ceux qui ont des disponibilités (des
excédents de financement) et effectue des prêts au profit de ceux
qui ont des déficits. Autrement dit un intermédiaire financier
est une personne physique ou morale qui soit, s'interpose entre les agents
économiques pour faire se rencontrer l'offre et la demande de capitaux
ou qui soit, assure la conservation ou la gestion des titres qui leur sont
confiés par des tiers.
Ainsi les institutions financières
particulièrement les banques effectuent des crédits aux
entreprises et aux ménages et collectent des ressources auprès
des agents en excédents sous forme des dépôts. Il y a
intermédiation dans la mesure où la créance détenue
par les agents en excédent (compte bancaire, ...) est différente
de la dette des agents en déficit (emprunt bancaire).
3) Différence entre intermédiation et
courtage
Le courtage en matière financière,
consiste à mettre en relation, moyennant une rémunération
l'acheteur et le vendeur d'un titre. C'est ainsi que les ménages peuvent
s'adresser à leur banques pour se procurer ou vendre des titres
émis par les entreprises ou le trésor public. Dans ce cas, la
banque joue le rôle de courtier, permettant une opération de
financement direct sans qu'elle agisse pour autant d'intermédiation :
elle ne collecte pas des ressources qu'elle distribuerait sous une autre
forme.
Toutefois cette distinction tend aujourd'hui à
être remise en cause étant donné le développement de
l'intervention sur les marchés et par la marchéisation des
opérations bancaires.
4) Fonctions de l'intermédiation
financière
Traditionnellement, l'intermédiation
financière recouvre quatre
32
v Une fonction de financement (crédits, collecte
des ressources et la transformation des actifs ;
v Une fonction de gestion des moyens de paiement
;
v La mutualisation et la transformation des risques
individuels (risques d'illiquidité, de taux portés par les
banques) ;
v Une fonction de courtage, c'est-à-dire la mise
en relation des prêteurs et des emprunteurs, une fonction qui a toujours
existé mais dont l'importance s'est accrue avec la
désintermédiation.
Dans un nouveau contexte, le métier traditionnel
de banquier tend à disparaitre : les fonctions bancaires éclatent
et se banalisent au profit d'autres agents financiers et même non
financiers.
II.1.5.2. Schéma du circuit financier
MENAGE
C
A
Dépôt
titre
MARCHE FINANCIER
E
IF
F
crédit
Crédit
A
D
ENTREPRI SE/ETAT
1) les circuits financiers à travers les
bilans : financement direct (circuit DC)
|
Emprunteur (entreprise)
|
|
Prêteur (ménages)
|
Actif Passif
|
Acitf Passif
|
|
|
|
|
|
Obligations Obligations
Comme nous montre ces bilans, il s'agit d'un
financement direct où l'emprunteur entre directement en contact avec le
prêteur sans intermédiaire financier, celui-ci ne peut intervenir
que lorsqu'il joue le rôle de courtier. L'emprunteur émet les
obligations qu'il enregistre au passif de son bilan.
33
2) Intermédiation classique (circuit
AB)
A emprunteur P A IF P A prêteur P
Crédit
Crédit
Dépôt Dépôt
Dans ce deuxième cas, les emprunteurs ne
s'adressent pas aux ménages, plutôt qu'à l'institution
financière qui joue le rôle d'intermédiaire financier, le
contrat de prêt à ce niveau est signé entre le
prêteur qui est l'IF avec l'emprunteur.
3) La marchéisation des bilans bancaires
(circuit EF ou courtage)
A Emprunteur P A IF P A prêteur P
Titres Titres
émis acquis
L'intermédiaire financier facilite les
prêteurs à accéder aux titres financiers émis par
les entreprises et/ou l'Etat, il joue le rôle de courtier.
II.2. LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS
Le système financier congolais est l'ensemble des
établissements financiers qui entretiennent des relations
financières des créances et d'engagement vis-à-vis des
autres ainsi que les institutions financières non bancaires.
En République Démocratique du Congo, le
système financier est chapeauté par la Banque Centrale du Congo
qui est l'institut d'émission de la monnaie.
II.2.1. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
1) Notions
La Banque Centrale du Congo a pour objectif la
définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire du pays
dont la finalité est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Elle est indépendante dans la
réalisation de cette charge.
Elle doit veiller à la variation des prix des
biens et services sur le marché. En règle générale,
le rôle de la BCC se résume en :
v La sauvegarde de la stabilité monétaire
;
v La régulation de flux monétaire en
fonction des besoins de l'économie.
34
2) Fonctions de la Banque Centrale du Congo
Sans préjudice de l'objectif principal de
stabilité du niveau général de prix, la BCC, accompli
toutes les missions d'une Banque Centrale, notamment :
1°) L'émission des billets et
pièces e monnaie ayant cours légal libellés en
unité monétaire qui est le fc: La Banque Centrale est seule
habilitée, sur le territoire national, à émettre des
billets et pièces de monnaie ayant cours légal, libellés
dans l'unité monétaire de la RDC, le Franc Congolais ou dans ses
sous 8 unités. Elle assure la stabilité interne et externe de
monnaie nationale.
2°) Elle
contrôle le système bancaire et la distribution du
crédit par les institutions financières bancaires et non
bancaires.
3°) assurance de paiement des
opérations pour le compte de l'Eat: La BCC accepte et
effectue les paiements pour le compte de l'Etat. Elle peut, à cette fin,
désigner les Etablissements de crédit habilités à
agir en son nom et pour compte dans les localités où elle n'est
pas représentée.
Assure le service de la dette publique, administre
tout compte spécial de l'Etat, en accord avec le ministère
intéressé.
4°) Conseiller de l'Etat :
En sa qualité de conseiller du gouvernement en
matière économique, monétaire et financière ; la
BCC peut d'office ou à la demande du gouvernement émettre des
avis ou des conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage
de prendre.
5°) Gestionnaire des
Réserves Officielles en Or et en Devises de la République :
La Banque Centrale détient et gère les
réserves en or et devises de la République Démocratique du
Congo.
3) Le Marché Interbancaire en RDC
Le marché procède à des
transactions journalières entre les banques débitrices et celles
qui disposent des soldes excédentaires au niveau de la chambre de
compensation. Seules les banques agréées participent au
marché interbancaire. Sur ce marché, les participants sont libres
d'en fixer le taux.
Ces mêmes participants sont encore libres
d'exiger à la contrepartie le nantissement des effets publics ou
privés de bonne qualité en couverture de leurs prêts. Pour
des besoins statistiques, les banques communiquent quotidiennement à la
Banque Centrale du Congo des renseignements sur les opérations conclues
sur le marché interbancaire.
35
II.2.2. SECTEUR DE MICROFINANCE CONGOLAISE
Ce point présente la situation de la microfinance en R.
D. Congo; il insiste particulièrement sur son origine, son
évolution, son état actuel. Nous présenterons le cadre
d'accès au crédit dans les IMF pour finir par les performances de
remboursement des crédits.
II.2.2.1. Définition de la microfinance
Notons tout d'abord qu'au plan des concepts, il faut se garder
de confondre « microcrédit » et « microfinance »,
comme on a tendance à le faire. Le microcrédit est une composante
de la microfinance qui, elle, est une activité plus vaste.
De la microfinance, la littérature présente une
multitude de définitions qui reflètent la diversité de
points de vue de ceux qui s'intéressent à la question de
même que la diversité de conceptions qu'ils ont de cette
activité financière particulière.
La Banque Centrale du Congo, à l'article 1er
de son instruction n°001 relative à la microfinance a défini
celle-ci comme étant : « la présentation de service de
crédit et/ou d'épargne aux agents économiques,
vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur
permettre de réaliser des activités génératrices de
revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la
pauvreté ».23
LHERIAU L. définit une institution de microfinance
comme étant « une organisation qui offre des services financiers
à des personnes à revenus modestes qui n'ont pas accès ou
qui ont difficilement accès au service financier classique ou formel
».24
J. ISERN et all., du Groupe consultatif d'Assurance aux
pauvres (CGAP) abondent dans le même dans le même sens en
définissant la microfinance comme étant « la
présentation de services financiers (Epargne, prêts, transferts
d'argent au niveau national ou international et même assurance) aux
personnes à faibles revenus qu'elles soient salariées ou
travailleurs indépendants ».25
La définition de la BCC est quelque peu
réductrice. Elle ne retient que quelques aspects de la microfinance,
aspects qui correspondent aux préoccupations et aux centres
d'intérêt de son auteur. En fait, la microfinance englobe
plusieurs activités. Ses objectifs dépassent largement
23 L. MIMPIYA A., La microfinance et le monde
rural, in Congo-Afrique, n°419, 4e année, p125,
Novembre 2007
24 L. LHERIAU, Règlementer la microfinance un
état de lieux,
www.Cgap.org, 2005, p13
25 J. ISERN, et all., Diagnostic du cadre
réglementaire et politique sur l'accès aux services financiers en
RDC,
www.CGAP.org,
avril 2007, P.5
36
le strict cadre de la lutte contre la pauvreté
ou celui de la promotion des PME ou du genre.
C'est pourquoi, de notre part, nous soutenons Lambert
MIMPIYA qui postule que la définition qui rend le mieux compte de la
microfinance est celle qui la présente comme étant «
l'ensemble de services financiers qui sont proposés à des
catégories professionnelles habituellement délaissées par
le secteur financier traditionnel ».26
Une telle définition est globalisante et prend
en compte toutes les facettes des activités de la
microfinance.
Au regard de toutes ces définitions ci haut
évoquées, disons que la microfinance est la prestation des
services de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques
vulnérables, exclus du système bancaire classique en vue de leur
permettre de réaliser les activités génératrices de
revenus , de créer l'emploi et ainsi lutter contre la
pauvreté.
II.2.2.2. Historique de la microfinance en RDC
Il est généralement reconnu que
l`histoire de la microfinance en république Démocratique du Congo
a connu trois périodes, à savoir :
De la période coloniale à 1970 ; De 1970
à 1990 ; De 1990 à nos jours.
a) De la période coloniale à
1970
Par le décret du 24 mars 1956, le
législateur Congolais a organisé la création et le
fonctionnement des « sociétés coopératives
indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la
mise en OEuvre des principes de la coopération, les
intérêts économiques et sociaux de leurs membres
exclusivement.
Toutes les sociétés de type
coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de
crédit, étaient assujetties à cette loi et placées
sous la tutelle du Gouverneur de Province.
De cette période, aucune structure
financière de proximité formelle d`initiative privée n`a
été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a
créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de droit
public, afin de collecter les petites épargnes.
Après l`indépendance, en 1969
précisément, la première COOPEC congolaise, « la
Caisse Populaire Coopérative » fut créée à
Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne
fût pas concluante faute de cadres compétents.
26 L. MIMPIYA, Op. Cit., P.44
37
b) De 1970 à 1990
Cette période est caractérisée
par l`émergence des coopératives d`épargne et de
crédit, en raison notamment de l`accessibilité des services
offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus
reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre
légal spécifique, ces dernières continueront à se
conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront
désormais placées sous la tutelle du Ministère du
Développement Rural.
Le mouvement coopératif congolais se
développa donc autour de trois foyers principaux notamment Bansankusu
(Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et Kinshasa en 1971 avec la création
du réseau « Fédération des Caisses Populaires de
Crédit LUYMAS/CBCO N. Dès ce moment, le mouvement s`est
répandu sur tout le territoire national et plus sensiblement à
Kinshasa, dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.
La structure des coopératives d'épargne
et de crédit congolaises est caractérisée par une
organisation à trois niveaux, le niveau primaire (COOPEC), le niveau
secondaire (Centrale) et le niveau tertiaire (Union ou
Fédération).
Elles se chargent de la mobilisation et de l'octroi
des crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont
elles assurent entre autres la cohésion.
En 1987, les coopératives détenaient
l'équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles
étaient pour la plupart affiliées à des centrales
provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une
Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit «
UCCEC N. En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux
totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions
de dollars américains d'épargne (Lebughe M. et al,
2003).
c) De 1990 à nos jours
Depuis 1991, le contexte socio-économique et
politique difficile caractérisé notamment par les pillages,
l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et
l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le
système financier en RDC et particulièrement les
COOPEC.
Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991
et 1993, près de 80 % de leur clientèle et 66% des fonds
placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le
climat de méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al,
2003).
27 Patience MPANZU BALOMBA, Microfinance en
République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de
N'djili/CECOMAF à Kinshasa, 2005, www .mémoire
online.com
38
Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont
regroupées en 15 centrales et ont adhéré à des
structures faîtières de 3ème niveau, à savoir
l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC)
et la Confédération Nationale des Coopératives d`Epargne
et de Crédit (CONACEC).
Les Institutions de microfinance autres que les
COOPEC, se sont développées en RDC dans les années 1990,
dans le secteur informel. Elles sont l'OEuvre, dans le quasi majorité
des cas, des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des
initiatives locales de Développement.27
II.2.2.3. Rôle de la microfinance dans le
développement économique
Plusieurs rôles sont attribués à
la microfinance dans le processus de développement dont :
1) Favoriser les microentreprises
La microfinance permet aux microentrepreneurs
d'investir dans des projets productifs. Elle est généralement
réservée aux microentrepreneurs.
Toutefois, pour être considéré
comme un client acceptable, un micro-entrepreneur doit parfois disposer d'une
activité et fournir la preuve qu'il est en mesure de
l'assumer.
Le microcrédit n'est donc pas accessible
à tous, et est souvent réservé à des
activités productives : artisanat, commerce. Or, les microcrédits
au logement s'imposeraient parfois comme un substitut équitable et
efficace.
« Ces projets productifs génèrent
un revenu plus que suffisant pour rembourser le crédit obtenu et ses
intérêts ».
Cette affirmation est en partie exacte, surtout pour
les activités de commerce et artisanat. « Des nombreuse recherches
ont montré que si la question des services financiers est en effet
essentielle, elle n'est cependant pas la seule. Ainsi, d'autres
difficultés entravant le bon déroulement des opérations :
manque de formation, problèmes d'approvisionnement en matières
premières, problèmes de commercialisation ».
39
« Le surplus (par rapport aux remboursements) est
investi par le micro-entrepreneur dans des éléments permettant
l'amélioration des conditions de vie de sa famille ».
On peut l'affirmer mais cela ne résulte pas
forcement d'un processus d'accumulation mais de suivie. Ceci pose le
problème de l'expérience du surplus temporel.
« L'amélioration des conditions de vie des
divers microentrepreneurs d'une communauté donnée doit
déboucher sur l'amélioration des conditions de vie de cette
communauté ». 28
Si l'on estime que tous les individus d'une
communauté peuvent potentiellement se convertir en microentrepreneurs,
on suppose que la situation de toute la communauté sera
améliorée une fois les conditions de vie des microentrepreneurs
améliorées. On peut également estimer que
l'amélioration de la situation de quelques-uns aura des retombées
indirectes sur tous, et profitera ainsi indirectement à toute la
communauté. Il semble exagéré d'imaginer que tous les
individus des communautés défavorisées des pays en voie
développement puissent se transformer en microentrepreneurs (au sens de
la microfinance).
Par ailleurs, il semble, également naïf
d'affirmer que, au progrès pour l'ensemble d'une communauté
devrait être immédiatement perceptible parce que certains
individus bénéficient d'une amélioration de leurs
conditions de vie. Cependant, l'importance de la distribution des revenus
à l'échelle mondiale et plus encore dans les pays en voie
développement, prouve le contraire.
Dans bien de cas, les membres d'une communauté
ont au moins autant besoin du développement d'infrastructures
collectives que des services de microfinance.
2) Lutter contre la
pauvreté
De par le monde aujourd'hui, la microfinance se
relève comme un outil équitable et efficient de lutter contre la
pauvreté. Certains affirment que la microfinance peut être utile
au plus démunis, mais que cette population cible doit également
être son objectif prioritaire. D'autres pensent que compte tenu de ses
caractéristiques elle n'est probablement pas destinée aux plus
pauvres, mais à ceux qui disposent des projets susceptibles d'engranger
une rentabilité suffisante pour supporter le coût de service. La
microfinance devient donc équitable si projet est porteur. Mais si la
microfinance exclut, est-elle vraiment équitable?
28 J. ATTALI et A. BERTRAND, Voyage au coeur d'une
révolution : la microfinance contre la pauvreté, JC Lattes,
Paris, sd, P.47
40
3) promotion des activités de production par
les femmes
En ce qui concerne l'aspect social, le système
de microcrédit coupe le cordon entre le crédit et une
catégorie déterminée de gens. Dans la limite, les
crédits n'étaient octroyés qu'aux personnes ayant des
comptes en banque, riches et surtout les hommes.
Avec l'émancipation de la femme, le travail
n'est plus resté une priorité de l'homme. La femme doit aussi
travailler, elle peut bénéficier les mêmes avantages que
l'homme, entre autres, l'accès au crédit et l'intégration
dans les affaires. D'autant plus que « les gens qui connaissent les
manifestations les plus cruelles de la pauvreté sont les femmes au foyer
».29 La microfinance est une solution à ce
problème.
En définitif, nous affirmons que la
microfinance peut aider les pauvres à créer des entreprises
viables peu importe l'initiative féminines ou masculines.
II.2.2.4. Situation actuelle de la microfinance en
RDC
La RDC n'a pas été
épargnée de la crise financière internationale. En effet,
l'évolution du cadre macroéconomique au cours de l'exercice 2009
par exemple a été marquée par un ralentissement de
l'activité économique consécutif à l'environnement
international défavorable. Le taux de croissance économique s'est
établi à 2.8% contre 6.2% une année plutôt.
L'inflation a atteint 53.4% en 2009 contre 27.6 en
2008.30
Depuis plus d'une décennie, cette crise a
laissé des séquelles sur le système financier. Nous
citerons entre autres :
ü la faillite des banques commerciales
contrôlées par l`Etat ;
ü la réduction significative des
activités des institutions financières non bancaires.
Selon la Banque Centrale du Congo, le secteur de
microfinance a connu une évolution positive entre 200782008. Une
période pendant laquelle, ce secteur a été marque par un
accroissement du nombre des institutions et la bonne performance
enregistrée par quelques structures, particulièrement celles de
Kinshasa. Toutefois, la plupart de ces institutions ont été d'une
mauvaise qualité du portefeuille des crédits.
Néanmoins, le poids du secteur de microfinance
dans le système financier congolais reste encore faible; il ne
représente que 4.74% en 2009.
29 M. YUNUS, Vers un monde sans pauvreté :
l'autobiographie du banquier des pauvres, JC ATTES, 1998, P. 54
30 Banque Centrale du Congo, Op. Cit, p10
41
De manière générale, les acteurs
impliqués dans ce secteur en République Démocratique du
Congo sont :
o des individus ou des groupes de base
bénéficiaires des services de microfinance ;
o les ONG de diverse nature, qui ont en leur sein des
volets microcrédits;
o des Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) formels et semi-formels;
o des bailleurs de fonds qui interviennent, soit dans
la promotion de ces SFD au niveau du renforcement des capacités, soit
dans leurs actions sur le terrain par l`octroi de financement ;
o le Gouvernement et la Banque Centrale
Congo.
Les institutions du Système Financier
Décentralisé (ISFD) opérant en République
Démocratique du Congo se reconnaissent par l'exercice de l'une ou
plusieurs activités ci-après :
1. l'octroi de microcrédit en espèce ou en
nature ;
2. la mobilisation de l'épargne ;
3. l'utilisation d'un système de garantie des
crédits très simplifié. En plus, ces institutions se
caractérisent par :
des conditions d'adhésion ou d'ouverture des
comptes très simples;
des taux d`intérêts
généralement sur ressources affectées et sur ressources
propres;
des faibles ressources par rapport aux
besoins.
11.2.2.5 Catégories d'institutions de
microfinance
De toutes les catégories réglementaires
envisageables a priori pour abriter les activités de microfinance, la
banque est à la fois celle qui offre le plus de possibilités et
celle pour laquelle l'obtention d'un agrément est la plus
difficile.
Pour chaque cas, il importe de voir les conditions
générales posées, principalement en ce qui concerne la
forme juridique et le capital minimum requis, et les limites de cette
autorisation en termes d'opérations autorisées.
Nous présentons dans les lignes qui suivent
quelques institutions financières opérant dans le secteur de
microfinance :
a) Banque :
Les banques sont autorisées à effectuer
toutes les opérations bancaires, à savoir la réception de
fonds du public (épargne), le crédit, l'émission et la
gestion de moyens de paiement (chèque, carte de retrait et
de
42
crédit, mais aussi monnaie électronique et
opérations de transferts liés aux téléphones
portables) et les opérations de virements de fonds internationaux.
Elles peuvent effectuer toutes opérations de
microfinance, sans limitation de montant, ce qui leur permet de
développer une activité financière au-delà de la
stricte clientèle de la microfinance. Ce type d'agrément peut
être un atout pour permettre à la banque d'accompagner la
croissance de ses meilleurs clients avec des financements plus
élevés, de type « crédit aux PME » ou «
méso finance ».
b) Etablissement financier (ou
société de financement) :
Les établissements financiers ne peuvent normalement
pas recevoir de fonds du public à vue, ou à moins de deux ans de
terme. Ce statut ne peut donc intéresser que des institutions qui se
spécialiseraient dans le microcrédit, à l'exclusion de
toute autre prestation de microfinance. Il est assez peu usité en
microfinance, sauf à y intégrer les sociétés de
crédit à la consommation.
c) Institution financière
spécialisée (IFS) :
Les IFS sont en général des
établissements de crédit investis d'une mission
d'intérêt général ou de « service public
», à savoir le financement du développement
économique.
Dans la mesure où l'on peut plaider que la
microfinance, en tant qu'outil de lutte contre la pauvreté, remplit une
mission d'intérêt général différente de celle
des banques « classiques », on pourrait concevoir la création
d'une solution sur mesure afin d'encadrer l'activité des IFS de
manière adaptée. Toutefois, cette solution n'est pour l'instant
que peu utilisée par les autorités réglementaires.
d) Institution financière mutualiste (IFm)
:
On regroupe dans les IFM à la fois les
coopératives et associations mutualistes d'épargne et de
crédit des PED et les réseaux mutualistes bancaires de pays
davantage développés (France, Maroc), bénéficiant
d'un agrément dans le cadre de la loi bancaire, le plus souvent en tant
que banques coopératives régionales ou nationales.
Les IFM ont toujours débuté leurs
activités avec un capital minime, voire sans capital, celui-ci
étant progressivement constitué par l'accumulation
d'excédents de gestion ou par des politiques volontaristes de
souscription de parts sociales par les sociétaires. En
conséquence, pratiquement aucune législation financière
encadrant les IFM ne leur impose de capital minimum pour démarrer leurs
activités.
43
Toutes les IFM ou Coopec sont habilitées à
collecter l'épargne de leurs membres et à leur consentir du
crédit. En ce sens, les fonctions essentielles de la microfinance
peuvent être réalisées. La situation est plus
nuancée concernant les autres services financiers (virements de fonds,
moyens de paiement, etc.). En principe, la réglementation ne les
autorise pas ou seulement en interne au réseau.
e) Institution de microfinance non mutualiste
:
Il n'existe pas d'unicité des IMF non mutualistes,
mais plutôt une double distinction entre :
8 celles qui peuvent collecter l'épargne du public et
celles limitées à l'octroi de crédit ;
8 celles qui sont contraintes au statut de SA
(société de capitaux) par la loi et celles qui peuvent adopter
d'autres formes (associations à but non lucratif notamment).
La réglementation de la microfinance dans la CEMAC
(Communauté Economique et Monétaire De l'Afrique Centrale) et
celle des pays qui s'en sont inspirés opèrent une distinction
entre les IMF non mutualistes qui collectent de l'épargne et octroient
du crédit et les IMF qui ne peuvent recevoir de fonds du public. Ces
réglementations reproduisent ainsi la distinction classique entre
banques et établissements financiers.
Sauf exception, ces IMF ne peuvent normalement pas
réaliser d'opérations avec l'étranger, ni émettre
de moyens de paiement, ni prendre de participations dans des entreprises non
financières.
f) Etablissements de paiement (EP) et/ou de monnaie
électronique (EME)
L'objet de ces établissements est principalement
d'offrir des moyens de paiement, sur un plan local (achats auprès d'un
commerçant, remboursement d'un crédit consenti par une
institution financière...) ou international (transfert de fonds des
travailleurs migrants...).
Nous pouvons aussi citer en passant les intermédiaires
en opérations bancaires applicables dans les pays de droit d'inspiration
francophone qui ont prévu dans leur réglementation le cas
particulier des IOB : « est intermédiaire en opérations de
banque toute personne qui, à titre de profession habituelle, met en
rapport les parties intéressées à la conclusion d'une
opération de banque, sans se porter ducroire (garant) » ce qui
s'apparente aux courtiers et « commissionnaires » dans la RDC mais
aussi les micro-IMFs le plus souvent à caractère mutualiste et
l'IMF de « niche ».
44
A la différence des IMF non mutualistes décrites
plus haut, ces associations non seulement ne peuvent jamais collecter
d'épargne du public, mais en plus ne peuvent consentir que certains
crédits à certaines catégories socioprofessionnelles
restrictivement définies. En cela, ce ne sont pas des «
généralistes » de la microfinance mais des structures de
financement dédiées à un certain type
d'activité.
II.3. PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS
II.3.1. CONTEXTE
Le principal objectif des institutions de microfinance (IMFs)
est de donner aux pauvres l'accès aux services financiers
(épargne et crédit) afin de limiter les contraintes
financières aux quelles ils font face et de lutter contre la
pauvreté.
Qu'elle soit à but lucratif ou non, toute IMF cherche
à obtenir des taux de remboursement les plus élevés
possibles. Des taux de remboursement élevés sont en effet
associés à des rotations des capitaux financiers pour ses
emprunteurs.
L'amélioration des taux de remboursement peut aussi
permettre de réduire la dépendance aux subventions de l'IMF.
Les principaux facteurs influençant le remboursement
des prêts sont liés aux asymétries d'information, aux chocs
négatifs c'est- à-dire le non remboursement des capitaux
empruntés auxquels font face les emprunteurs ou à la mauvaise
qualité d'institutions telles que la justice.
Les asymétries d'informations apparaissent lorsqu'il
est coûteux pour l'IMF d'obtenir des informations sur les
caractéristiques ou le comportement de l'emprunteur.
Ces asymétries génèrent des
problèmes de sélection adverse ,attribution de prêts aux
emprunteurs très risqués ,ainsi que des problèmes
d'aléa moral, situation où l'emprunteur agit d'une manière
non appropriée (il fait peu d'effort ou des efforts insuffisants pour
faire fructifier son prêt ou l'utilise de manière non
appropriée).
Les problèmes de sélection adverse et
d'aléa moral augmentent la proportion d'emprunteurs qui ne peuvent
rembourser leur prêt à la date d'échéance car le
rendement de l'utilisation de leur prêt ne le leur permet pas.
Les IMFs doivent donc développer des
méthodologies de prêt qui permettent de contourner ces
problèmes de sélection adverse, d'aléa moral et de
défaut stratégique.
45
Dans cette partie, nous souhaitons contribuer à
l'amélioration de la performance de remboursement des IMFs en examinant
les déterminants des taux de remboursement.
I.3.2. AMELIORER LA PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT
Un taux de remboursement parfait (100 %) à
l'échéance peut être assimilé à un optimum de
premier rang. Si l'IMF ne peut atteindre un tel taux à l'aide des
différents éléments de la structure incitative de sa
méthodologie de prêt, elle utilisera des stratégies de
second rang afin d'accroître sa performance de remboursement. Elle
cherchera ainsi à attribuer des prêts plus élevés
aux emprunteurs moins risqués ou à réduire la durée
des retards de remboursement.
II.3.2.1. Optimum de premier rang en matière de
remboursement
Le rationnement du crédit et l'utilisation de
collatéral sont les deux méthodes les plus fréquemment
utilisées par les banques pour limiter les problèmes
d'asymétrie d'information sur le marché du crédit. Ces
méthodes conduisent mécaniquement à l'exclusion des
emprunteurs pauvres du marché du crédit.
Afin d'expliquer comment la microfinance réussit avec
succès à prêter à ces emprunteurs pauvres, de
nombreux travaux utilisent des modèles d'agence pour montrer qu'en
prêtant à des groupes d'emprunteurs conjointement solidaires
constitue un mécanisme incitatif de remboursement de leurs prêts,
les contrats de microfinance permettent de remédier à la
sélection adverse et aux problèmes d'aléa moral
liés aux asymétries informationnelles.
D'autres modèles démontrent également que
l'utilisation de contrats de prêts groupés permet également
d'améliorer les taux de remboursement car les interactions sociales
rendent plus coûteuse, pour les emprunteurs la stratégie de
non-remboursement.
Les liens sociaux et l'homogénéité des
groupes d'emprunteurs influencent également la performance de
remboursement car ils favorisent le contrôle des actions des emprunteurs
et la pression au remboursement des membres du groupe de même qu'ils
peuvent directement résulter de l'auto sélection efficace des
membres du groupe de prêt.
L'utilisation d'échéances fréquentes pour
le remboursement ou de mécanismes incitatifs dynamiques sont d'autres
mécanismes utilisés par les institutions de microfinance pour
augmenter leur performance de remboursement.
46
Par ailleurs, l'offre de services non financiers en
complément des services d'épargne et de crédit
accroît la capacité des emprunteurs de rembourser tout en
augmentant la valeur qu'ils portent à leur relation à
l'institution de microfinance. L'ensemble des mécanismes
susmentionnés sont appréciés comme des innovations
financières.
On parle de mécanismes incitatifs dynamiques pour faire
référence à la menace de ne plus attribuer de prêt
à un emprunteur qui n'a pas respecté le calendrier de
remboursement de son prêt. Les mécanismes incitatifs dynamiques
sont d'autant plus forts que l'IMF attribue des prêts plus importants
à chaque nouveau cycle de crédit aux emprunteurs ayant fait
preuve d'une bonne discipline dans leur remboursement, qui permet aux IMFs de
prêter aux pauvres tout en respectant des objectifs de viabilité
financière.
Lorsque l'utilisation de ces mécanismes est
insuffisante pour permettre à l'IMF d'atteindre un taux de remboursement
de 100 %, taux qui correspond à l'optimum de premier rang, et lorsque
les emprunteurs n'ont pas tous la même probabilité de
défaut, l'IMF peut chercher à atteindre un optimum de second rang
où le montant total des prêts remboursés à temps est
maximum.
Dans la section suivante, nous expliquons pourquoi les
emprunteurs sont intéressés par des prêts plus larges et
pourquoi les IMFs devraient, afin d'atteindre l'optimum de second rang,
attribuer des prêts plus importants aux emprunteurs ayant des
probabilités de rembourser à temps plus élevées.
II.3.2.2. L'optimum de second rang : accroître la
valeur des dettes remboursées à l'échéance
a) Le contexte:
Considérons une institution de microfinance qui fournit
des prêts à des groupes solidaires à un taux
d'intérêt unique. Les emprunteurs de cette IMF diffèrent de
par leur village, groupe solidaire, capacités et
préférences.
Lorsque le rationnement du crédit est très
important, il existe un éventail diversifié de projets productifs
et la productivité moyenne du capital est croissante. Le profit
espéré de l'emprunteur augmentera donc avec la taille du
prêt pour une durée de prêt donnée.
L'emprunteur peut acquérir des informations sur
l'argent nécessaire pour chacun des projets qu'il peut gérer de
même que sur les rendements et la probabilité de réussite
de ces projets avant de faire une demande de prêt. Les projets qu'il
envisage doivent être tels que, à chaque
47
échéance de remboursement partiel ou
final, la somme des bénéfices générés par le
projet et des bénéfices générés par les
autres activités du ménage est supérieure à la
somme due.
b) Le comportement de l'emprunteur : demande de
crédit et remboursement
Nous considérons un emprunteur qui a la
possibilité d'emprunter auprès d'une institution de microfinance.
La demande de prêt de cet emprunteur est caractérisée par
la taille du prêt qui maximise le rendement espéré du
prêt.
La durée optimale du prêt dépend
de la distribution dans le temps des bénéfices issus du projet,
de la taille du projet, des préférences de l'emprunteur pour la
consommation présente et de la conditionnalité de l'attribution
des prêts au remboursement des prêts précédents. Il y
a traditionnellement peu de flexibilité dans les maturités
proposées des microcrédits et ainsi nous considèreront la
durée du prêt comme une variable exogène.
En vertu du comportement de rationalité qui
caractérise l'emprunteur, celui ci sélectionne pour chaque taille
de prêt, le projet qui lui permet de maximiser ses
bénéfices espérés.
Comme ces derniers sont une fonction croissante de la
taille du prêt, l'emprunteur préfèrera toujours des
prêts plus gros. Il demandera donc à l'IMF le prêt le plus
important qui lui soit possible de demander étant donné
l'ensemble des projets qu'il peut entreprendre, en tenant compte des
caractéristiques de l'emprunteur, de son environnement et celles de son
groupe de prêt.
La vitesse de l'évolution de la
probabilité de non-remboursement avec la taille du prêt varie
selon les emprunteurs en fonction de leurs dotations initiales et des
coûts qu'ils associent aux stratégies d'aléa moral et de
défaut stratégique.
c) Réaction de l'IMF : augmenter la valeur
des prêts remboursés à temps
Si, comme évoqué en fin de section
précédente, l'IMF ne peut atteindre un taux de remboursement de
100 % à l'aide des différents mécanismes incitatifs de sa
méthodologie de prêt, l'IMF devra se fixer un nouvel objectif en
matière de performance de remboursement. Afin de ne pas dépasser
ce nouveau taux cible de défaut, l'IMF attribuera des prêts plus
grands aux emprunteurs moins risqués, si elle peut observer des
différences dans les probabilités de remboursement de ses
emprunteurs.
48
II.3.3. PRESENTATION DE LA COOPEC ADEC : SES PRODUITS
La COOPEC ADEC étant une organisation sans but
lucratif, met à la disposition de ses membres deux types de produits
à savoir : l'épargne et le crédit. En parlant de ces deux
produits, nous allons nous atteler plus au crédit qu'à
l'épargne.
II.3.3.1. L'épargne
L'épargne c'est l'ensemble des sommes mises en
réserve ou employés pour créer un capital, c'est
l'économie. Epargner c'est conserver ou accumuler par l'épargne ;
au sein de la Coopec ADEC, l'épargne est enregistrée lorsque les
membres déposent dans leurs comptes des fonds. Il existe deux types
d'épargnes au sein de la COOPEC ADEC :
- L'épargne à vue : le membre a accès
à son épargne quand il veut ;
- L'épargne à terme : le membre signe un
protocole de constitution de dépôt à terme, la COOPEC ADEC
rémunère le montant placé au taux intérêt
mensuel.
Notons qu'en ce qui concerne l'épargne, il est
prévue l'épargne à vue qui n'est pas
rémunéré et l'épargne à terme qui est
rémunérée. La fraction du volume du montant à
placer, il est prévu une possibilité de marchandage du taux en
faveur du client qui veut un placement.
Pour être épargnant (pour adhérer) au sein
de la COOPEC ADEC, il faut remplir les conditions suivantes :
- Être de bonne conduite, vie et moeurs,
témoigné par un parrain c'est-à-dire un ancien membre de
la COOPEC ADEC;
- Déposer deux photos passeports en couleurs au
secrétariat (visa et réception) ;
- Payer les frais d'adhésion qui sont payés par
catégories de compte que le membre souhaite ouvrir.
II.3.3.2. Le crédit
Ce produit est d'une importance capitale au sein de la coopec
ADEC, car, grâce à celui-ci, la Coopec couvre ses
différentes charges qu'elle supporte. Les autorités de
crédit ou agents de crédit sont d'une importance capitale pour
une coopérative d'épargne et de crédit afin de permettre
à celle-ci d'atteindre la pérennité, être viable
mais aussi vivre l'autosuffisance.
49
1) Types de crédits à la Coopec
ADEC
Le détenteur d'un compte au sein de la COOPEC
ADEC peut demander un crédit. Pour cela, il fait une planification
d'utilisation et introduit sa demande en bonne et due forme.
Le remboursement du capital est étalé de
manière égale sur une échéance tandis que les
intérêts sont dégressifs jusqu'à
l'échéance. Il est accordé pour une période
relativement courte.
Au sein de la COOPEC ADEC, les types de crédits
suivants sont organisés :
a) Crédit dédouanement : Il est
sollicité par le membre qui est en extrême urgence afin de
financer les opérations commerciales relatives au dédouanement
des marchandises et autres commandes urgentes. Ce crédit est à
très court terme, généralement 3 mois au taux
d'intérêt de 5%. Il peut s'agir de :
> Dédouanement d'un lot de marchandises
;
> Déclaration de marchandises couvertes par
des ventes par avance ;
> Déclaration des produits pétroliers
;
> Achats de carburants ; etc.
b) Le crédit ordinaire : Il s'agit
généralement d'un prêt à caractère commercial
ne répondant pas à un caractère d'urgence mais
plutôt à un besoin de financement de l'activité du
membre.
Ce crédit peut revêtir plusieurs formes
:
> Le crédit ordinaire élevage
;
> Le crédit ordinaire complément achat
parcelle ;
> Le crédit ordinaire achat matériels
de construction ;
> Le crédit ordinaire commercial ;
> Le crédit ordinaire agricole ;
> Le crédit ordinaire mariage, deuil ou social
;
> Le crédit ordinaire achat véhicule ;
etc.
c) Microcrédit : Ce sont des
crédits destinés aux personnes pauvres (déminues) dites
aussi populations pauvres.
En effet, la Coopec ADEC tient non seulement à
améliorer la situation socio économique de ses membres mais aussi
elle vise à promouvoir l'idée de l'homme responsable
c'est-à-dire qui est capable de répondre à ses actes avec
des moyens dont il dispose.
50
d) Crédit exceptionnel: Outre la forme
classique de crédit, certains membres peuvent bénéficier
des crédits en termes de ligne de crédit, pour répondre au
besoin urgent à caractère social ou économique. Ce type de
crédit peut être porteur d'intérêt en concurrence de
1%, dans ce cas le plafond est fixé à 300$.
Il s'agit de :
· Un crédit à payer dans 3jours
;
· Paiement des frais scolaires ou
académiques ;
· Frais d'expédition d'un cadavre
;
· Autre cas social urgent sur
appréciation du membre et du service technique de la Coopec.
Dans le cas où les lignes de crédit
sont porteuses d'un taux d'intérêt de 2.5%, ces crédits
peuvent être :
· Déclaration des marchandises à
écouler très rapidement ;
· Transaction des souliers usagés ;
etc.
Le plafond de ces crédits est fixé
à 5000$, seuls les membres peuvent en
bénéficier.
2) Conditions d'éligibilité au
crédit et d'octroi
D'une manière générale, les
conditions d'éligibilité à n'importe
quel type de crédit sont les suivantes
:
Etre membre de la Coopec ADEC ;
Etre majeur et capable de contracter ;
Etre membre actif durant au moins une période
d'un mois ;
Avoir effectué des mouvements de
dépôt et de retrait sur sa fiche de
compte ;
N'avoir pas un prêt en souffrance de paiement sauf
dans le cas de
crédit exceptionnel ;
Jouir d'une garantie morale et matérielle
jugée suffisante.
3) Contenu du dossier de demande de
crédit
o Lettre et formulaire de demande de prêt
motivée et signée par le membre emprunteur et paraphée par
l'époux(e) ou l'héritier du membre pour prise de connaissance
afin d'assumer les conséquences en cas de non respect d'engagement
;
o Les originaux du titre des propriétés
ou de l'acte de retenu salaire ;
o Preuve de payement de frais d'ouverture de dossier
;
51
O Les PV de décentes sur terrain sur service de
crédit contenant le détail sur les garanties proposées par
l'emprunteur ;
O Le contrat de prêt à parapher et à
signer par les parties contractantes en présence de l'avocat conseil
pour compte de la Coopec et de l'emprunteur en qualité de témoin
;
O Le PV de délibération de la commission de
crédit signé par la majorité de membre réunis pour
la circonstance.
O Photocopie des pièces d'identités de
membre.
52
:
CHAPITRE TROISIEME
INCIDENCE DE CREDITS SUR LES REVENUS
DES BENEFICIAIRES
Ce chapitre constitue l'atterrissage de notre travail,
il sera subdivisé en deux sections dont la première qui consiste
à étudier le portefeuille de crédit, son évolution,
l'élasticité de la demande de crédit ; en second lieu,
nous allons dégager l'impact de ces crédits sur le revenu des
bénéficiaires grâce au modèle
économétrique que nous proposerons dans la suite.
III.1. ETUDE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT DE L'ADEC
Dans cette partie, il sera question d'analyser la
situation du portefeuille de crédit afin de dégager le
rationnement des bénéficiaires en terme de besoin de financement
pour satisfaire leur demande, en suite analyser l'efficacité de ce
portefeuille en terme de remboursement.
Tableau n°1: Situation du portefeuille de
crédit 2008 en USD
|
Rubriques
|
Crédits sollicités
|
Accordés
|
Besoin de financement
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Crédit
dédouanement
|
664040
|
548790
|
58,7
|
115250
|
10,5
|
crédit ordinaire
|
291800
|
259400
|
27,7
|
32400
|
2,9
|
Microcrédit
|
71610
|
53220
|
5,7
|
18390
|
1,7
|
Crédit
exceptionnel
|
74103
|
73503
|
7,9
|
600
|
0,05
|
TOTAL
|
1101553
|
934913
|
100
|
166640
|
15,12
|
Source : nos investigations sur
terrain
Parmi les crédits accordés par la Coopec
ADEC en 2008, la part de crédit dédouanement est de 58.7%. De ce
fait, on constate que les bénéficiaires de crédit au sein
de cette institution, ont sollicité plus de crédits express par
rapport aux autres types de crédits.
53
Comparativement au besoin exprimé, et
relativement à chaque type de crédit, on remarque que ceux qui
sollicitent les crédits express sont rationnés en raison de
10.46%, mais globalement, ce taux de rationnement représente 15.12% de
crédits sollicités qui est considéré comme
étant la part que la coopérative n'a pas accordé à
la demande lui adressée afin de permettre une satisfaction totale de
demandeurs de crédits en vue de financer leurs activités ;
d'où une satisfaction de 84.88%.
Tableau n°2 : Situation de
recouvrement en 2008
Rubrique
|
Cap à recouvrer
|
Cap
recouvré
|
Solde
|
Taux de recouvrement
|
Crédit
dédouanement
|
606909
|
379308
|
227601
|
62,5
|
crédit ordinaire
|
234116
|
202285
|
31831
|
86,4
|
Microcrédit
|
70473
|
53329
|
17144
|
75,7
|
Crédit exceptionnel
|
60661
|
31193
|
29468
|
51,4
|
TOTAL
|
972159
|
666115
|
306044
|
68,5
|
Source : nos investigations sur
terrain
En observant ce tableau, nous constatons que la
commission chargée de recouvrement de la Coopec ADEC, a recouvré
68.5% sur la totalité de crédits accordés; ce même
tableau nous renseigne que les crédits ordinaires ont été
les plus liquides c'est-à-dire ont été les plus
recouvrés, autrement dit les bénéficiaires de
crédit ordinaire, au cours de cette année ont remboursé
une part importante par rapport aux autres bénéficiaires d'autres
crédits et cela en raison de 86.4% ; contrairement au crédit
exceptionnel dont ses bénéficiaires n'ont remboursé que
51.4% sur l'ensemble de crédit reçu dans cette
catégorie.
Tableau n°3 : situation de
crédit 2009 en $
Rubriques
|
Crédit sollicité
|
Crédit accordé
|
Besoin de financement
|
|
MONTANT
|
%
|
MONTANT
|
%
|
Crédit dédouanement
|
464500
|
392000
|
48,8
|
72500
|
7,6
|
crédit ordinaire
|
348250
|
268350
|
33,4
|
79900
|
8,4
|
Microcrédit
|
42670
|
39890
|
4,9
|
2780
|
0,3
|
Ligne/facilité de caisse
|
99917
|
102917
|
12,8
|
-3000
|
-0,3
|
TOTAL
|
955337
|
803157
|
100
|
152180
|
15,9
|
Source : nos investigations sur
terrain
54
Ce tableau nous renseigne que, conformément
à la demande de crédit exceptionnel reçue, au cours de
cette année, la Coopec ADEC a servi plus étant donné qu'il
avait une demande supplémentaire de l'année 2008 qui n'a pas
été servie, c'est pourquoi, elle enregistre un montant avec un
signe négatif dans sa caisse de -3000$ qui représente la somme
que la Coopec AEDC a servie au cours de l'année 2009 dont la demande
était analysée et déclarée recevable en 2008. Au
cours de cette année une part importante de crédit
dédouanement a été 392000$ par rapport aux autres types de
crédits sollicités. Quant à la satisfaction de besoin
exprimé par les membres de la Coopec ADEC, il se dégage une
satisfaction de 84.1% soit 803157$.
Tableau n°4 : situation de
recouvrement en 2009
Rubriques
|
Cap à recouvrer
|
cap
recouvrés
|
Cap échus non payés
|
Crédit en circulation
|
TR
|
Crédit dédouanement
|
286250
|
265750
|
20500
|
93750
|
92,8
|
crédit ordinaire
|
215587
|
169078
|
46509
|
52797
|
78,4
|
Microcrédit
|
33427
|
29923
|
3504
|
6143
|
89,5
|
Ligne/facilité de caisse
|
102917
|
82390
|
20527
|
0
|
80,05
|
TOTAL
|
638181
|
547141
|
91040
|
152690
|
85,7
|
Source : nos investigations sur
terrain
Relativement aux types de crédits, le tableau
ci-dessus nous renseigne que ce sont les crédits express qui ont
été les plus recouvrés et cela en raison de 92.8%, par
contre, les crédits ordinaires n'ont été recouvrés
qu'en terme de 78.4%.
Dans l'ensemble les crédits à recouvrer
au cours de l'exercice 2009 d'ordre de 638181$, seuls 85.7% soit 547141$ ont
été remboursés, la différence soit 91040$ demeure
impayé ainsi 152690$ dont l'échéance n'est pas encore
à terme soit 152690$. Face à cette situation, nous remarquons
que, dans une situation de mauvaise conjoncture, où l'économie
est en situation de crise, dépression voire même de
récession, la coopérative ADEC courait un risque de
trésorerie que nous calculons comme suit :
55
Ecap échu non recouvré+Ecrédit en circ.
91040+152690
Risque de tréso. = * 100 = * 100 =
38%
E capital à recouvrer 638181
Grâce à cette équation, nous
remarquons qu'en 2009, la Coopec ADEC, dans la distribution de crédit
courait un risque trésorerie de 38%
Tableau n°5: situation du
portefeuille de crédit en $ exercice 2010
RUBRIQUES
|
C0REDIT SOLLICITE
|
CREDIT ACCORDE
|
BESOIN DE FINANCEMENT
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Crédit dédouanement
|
221350
|
176350
|
41,07
|
45000
|
8,5
|
crédit ordinaire
|
227450
|
185300
|
43,16
|
42150
|
8
|
Microcrédit
|
40350
|
27500
|
6,40
|
12850
|
2,4
|
Ligne/facilité de caisse
|
40200
|
40200
|
9,36
|
0
|
0
|
TOTAL
|
529350
|
429350
|
100
|
100000
|
18,9
|
Source : nos investigations sur
terrain
Nous constatons à travers ce tableau que la
coopérative d'épargne et de crédit ADEC a éprouve
un besoin de 100000$ pour financer les crédits sollicités par ses
membres, soit un rationnement de crédit de la part de ses membres de
18.9% ; le crédit ordinaire étant le plus sollicité au
cours de l'année 2010, soit 43.1% du volume global de crédits et
moins sont sollicités, les microcrédits
Tableau n°6 : situation de
recouvrement en 2010
Types de crédits
|
Cap à recouvrer
|
Cap recouvrés
|
Solde
|
Tr
|
Crédit dédouanement
|
166350
|
162840
|
3510
|
97,9
|
crédit ordinaire
|
153684
|
137795
|
15889
|
89,7
|
Microcrédit
|
21990
|
20747
|
1243
|
94,3
|
Ligne/facilité de caisse
|
39700
|
21355
|
18345
|
53,8
|
TOTAL
|
381724
|
342737
|
38987
|
89,8
|
Source : nos investigations sur
terrain
Nous remarquons grâce à ce tableau que
sur l'ensemble de crédits accordés, les crédits express
ont été les plus recouvrés en raison de
56
97.9% par rapport à d'autres ; et sur l'ensemble
de crédits accordés, nous constatons un recouvrement de 89.9%
avec un portefeuille à risque de 10.1% soit 38987$ à
recouvrer.
Nous remarquons ensuite que le recouvrement au cours de
cette année a connu une évolution par rapport à
l'année précédente(2009)
Tableau n°7 : situation du
portefeuille de crédit en $ fin 2011
Rubriques
|
Crédit sollicite
|
Crédit accorde
|
Besoin de financement
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Crédit dédouanement
|
305900
|
285850
|
48,6
|
20050
|
3,4
|
Crédit ordinaire
|
212250
|
236150
|
40,1
|
-23900
|
-4,0
|
Microcrédit
|
27740
|
20440
|
3,4
|
7300
|
1,2
|
Crédit exceptionnel
|
51020
|
46290
|
7,9
|
4730
|
0,8
|
TOTAL
|
596910
|
588730
|
100
|
8180
|
1,4
|
Source : nos investigations à l'ADEC
Ce tableau nous montre que le crédit
dédouanement est toujours plus sollicité avec une proportion de
48.6% sur l'ensemble de crédit accordé par rapport aux autres
types et que, il a fallut leur octroyer un montant supplémentaire de
8180$ afin de permettre aux demandeurs de maximiser leur utilité, ce qui
constitue un besoin de financement pour eux ;
On constate aussi une facilité de caisse quant
à ce qui concerne le crédit ordinaire dont une demande
anticipée a été adressée à la Coopec ADEC,
celle-ci ayant approuvé cette demande a servi au cours de l'année
2010 un montant de 23900$ qu'elle a comptabilisé pour en
2011.
Tableau n°8 : situation de
recouvrement en 2011
Types de crédits
|
Crédit accordé
|
Cap à recouvrer
|
Cap
recouvré
|
Solde
|
Crédit en circulation
|
Tr
|
Crédit dédouanement
|
285850
|
128350
|
118950
|
9400
|
157500
|
92,68
|
Crédit ordinaire
|
236150
|
190102
|
171439
|
18663
|
46048
|
90,18
|
Microcrédit
|
20440
|
19484
|
17194
|
2290
|
956
|
88,25
|
Crédit exceptionnel
|
46290
|
46290
|
43165
|
3125
|
0
|
93,25
|
TOTAL
|
588730
|
384226
|
350748
|
33478
|
204504
|
91,29
|
Source : nos investigations à l'ADEC
57
En examinant ce tableau, nous constatons que le
crédit dédouanement est le plus recouvré et au cours de
cette année, sur l'ensemble du portefeuille à recouvrer, 91.29% a
été recouvré ; néanmoins, nous remarquons une part
importante de crédit en circulation. Les microcrédits
étant les moins liquides, ce qui laisse croire que ces derniers seraient
les plus risqués.
Tableau n°9 : synthèse
du portefeuille de crédit en $ de 2008-2011
Rubriques
|
Sollicité
|
Accordé
|
Besoin de financement
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Crédit
dédouanement
|
1655790
|
52,01
|
1402990
|
51,38
|
252800
|
7,94
|
Crédit ordinaire
|
1079750
|
33,92
|
949200
|
34,76
|
130550
|
4,10
|
Microcrédit
|
182370
|
5,72
|
141050
|
5,16
|
41320
|
1,29
|
Crédit exceptionnel
|
265240
|
8,33
|
237060
|
8,68
|
28180
|
0,88
|
TOTAL
|
3183150
|
100
|
2730300
|
100
|
452850
|
14,22
|
Source : nos investigations à la Coopec
ADEC
Ce tableau nous présente l'image du
portefeuille crédit au cours de 4 ans soit de 2008 en 2011, il nous
renseigne également sur le volume global de crédit
sollicité par les membres de la Coopec ADEC/Goma pour chaque
catégorie de crédit ; nous constatons qu'au cours de cette
période les clients de cette institution sont rationnés en raison
de 14.22% par rapport à leur demande globale. Ce rationnement de
crédit peut laisser croire qu'il constituerait un besoin de financement
de l'entreprise, ce qui n'est pas toujours vrai car la Coopec peut n'avoir pas
accordé ce montant non, parce qu'elle en manque mais pour des raisons
stratégiques.
Il importe de souligner aussi que le crédit
dédouanement sur l'ensemble du portefeuille au cours de cette
période est le plus sollicité et présente un besoin de
financement aussi supérieur que d'autres soit 7.94% contrairement au
microcrédit en destination des pauvres qui est le moins sollicité
et cela en raison de 5.16% de l'ensemble de crédit.
Cette situation peut être
représentée graphiquement comme suit :
58
Evolution d'octroi des crédits
Sollicités Accordés Besoin
|
Cr express
|
Cr odr.
|
Micro
|
Cr
exceptio.
|
Sollicités
|
1655790
|
1079750
|
182370
|
265240
|
Accordés
|
1402990
|
949200
|
141050
|
237060
|
Besoin
|
252800
|
130550
|
41320
|
28180
|
1800000
1600000
1400000
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
La lecture de ce graphique nous renseigne sur la
demande et l'octroi de crédit selon chaque catégorie; nous
remarquons que la Coopec ADEC investi plus dans le crédit
dédouanement ce qui nous laisse croire que c'est la catégorie la
plus rentable suivie de crédit ordinaire ; la part allouée aux
microcrédits reste insignifiante par rapport à l'objectif de la
microfinance.
Tableau n°10 : situation de
recouvrement en $ de 2008 en 2011
TYPES DE CREDITS
|
CAP A RECOUVRER
|
CAP
RECOUVRES
|
SOLDE
|
TR
|
Crédit
dédouanement
|
1187859
|
926848
|
261011
|
78,0
|
crédit ordinaire
|
793489
|
696486
|
97003
|
85,8
|
Microcrédit
|
145374
|
121193
|
24181
|
83,3
|
Ligne/facilité de caisse
|
249568
|
178103
|
71465
|
71,3
|
TOTAL
|
2376290
|
1922630
|
453660
|
80,24
|
Ce graphique précise l'évolution de recouvrement
pour chaque catégorie de crédit, grâce à ce
même graphique, nous pouvons affirmer sans
59
Source : nos investigations
sur terrain
Grâce à ce tableau, nous remarquons que sur
l'ensemble des capitaux à recouvrer au cours de quatre ans, sur 2376290$
représentant le capital à recouvrer, 1922630$ ont
été recouvrés soit 80.90% ; et que 453660$ n'ont pas
été recouvrés ; il sied de signaler que sur la partie non
recouvrée, il y a une part de crédit en circulation.
Nous constatons aussi, selon la part allouée à
chaque type de crédit, que le crédit ordinaire représente
une part importante en terme de recouvrement soit 85.8% du volume global
recouvré suivi de microcrédit avec 83.3% ainsi que le
crédit dédouanement avec 78.0% et en fin le crédit
exceptionnel avec 71.3%, cela nous laisse croire que le crédit ordinaire
est la catégorie la moins risquée c'est-à-dire le plus
remboursable alors que le crédit exceptionnel le plus risqué
selon le critère de recouvrement du portefeuille de crédit de la
coopec ADEC/Goma.
Evolution de recouvrement des crédits de
2008 à 2011 par catégories
|
Crédit dédouane ment
|
crédit ordinaire
|
Microcrédi
t
|
credit exception nel
|
CAP A RECOUVRER
|
1187859
|
793489
|
145374
|
249568
|
CAP RECOUVRES
|
926848
|
680597
|
121193
|
178103
|
SOLDE
|
261011
|
112892
|
24181
|
71465
|
CAP A RECOUVRER CAP RECOUVRES SOLDE
Graphiquement, nous pouvons représenter la situation de
recouvrement au cours de quatre années de notre étude de la
manière suivante.
60
ambages que les crédits dédouanement
sont les plus liquides que d'autres et que les microcrédits apparaissent
les plus risqués. Au regard de ce graphique, comparativement au
crédit ordinaire, le crédit dédouanement présente
un écart aussi important non recouvré. Nous ne pouvons pas aussi
affirmer que les crédits exceptionnels sont moins liquides en terme de
remboursement que les microcrédits car, cette catégorie renferme
non seulement les lignes de crédits mais aussi les facilités de
caisse.
III.2. CALCUL DES ELASTICITES CREDITS
Tableau n°10 :
Elasticités de la demande de crédits de
2008-2011
y/x ?X/?y
Elasticité Elasticité
moyenne
ANNEE X Y ?x ?y
- - - - -
0,95
1101553 934913
955337 803157 146216 131756 0,84 0,90 0,76
529350 429350 425987 373807 0,81 0,88 0,71
596910 588730 67560 159380 0,99 2,36 2,33
2008
2009
2010
2011
Source : nos investigations sur base de nos
calculs
X : représente les crédits
sollicités ;
Y : crédits accordés ;
?Y : variation de crédits accordés
;
?X : variation de crédits
sollicités.
Ce tableau présente l'évolution de
l'élasticité crédits sollicités-accordés au
cours de la période de notre étude ; sur ce, l'on constate que
les crédits accordés ont été globalement
inélastiques tout au long de cette période et cela en terme de
0,95 soit 95%. Cela veut dire tout simplement que, lorsque le crédit
sollicité augmente d'une unité monétaire, le crédit
accordé diminue de 0,95 unité. Comme on peut le remarquer, au
cours de l'an 2009, on a connu une inélasticité de 0,76
c'est-à-dire que pour une unité monétaire
supplémentaire demandée, la Coopec ADEC en a réduit 0,76
de même pour l'année 2010, et qu'au cours de l'année 2011,
on a enregistré
processus d'octroi de crédits, la COOPEC ADEC a
réalisé, au cours de la
61
une élasticité et cela en raison de 2,33
pour dire que sur une demande de plus d'une unité, la Coopec a
réduit 2,33 unités.
Autrement dit, lorsque la demande de crédit
devient de plus en plus forte, la Coopec réduit son offre afin de
minimiser le risque de trésorerie qu'elle peut subir dans le bref avenir
: ce qui lui permet de faire face à ce risque que beaucoup de
coopératives n'arrivent pas à contourner et les conduisent
très souvent à une crise de liquidité qui constitue la
principale cause de faillite des institutions financières.
III.3. EFFICIENCE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT
Tableau n° : Efficience du portefeuille de
crédit
RUBRIQUES
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Moyenne
|
Intérêts perçus
|
99224
|
98122
|
101727
|
82558
|
95407,75
|
Frais d'analyse de dossier
|
2881
|
4204
|
5429
|
9883
|
5599,25
|
Produits réalisés
|
102105
|
102326
|
107156
|
92441
|
101007,00
|
Charges du pers./crédit
|
6120
|
7788
|
8592
|
10944
|
8361,00
|
Proportion
|
5,99
|
7,61
|
8,02
|
11,84
|
8,37
|
Source : Elaboré par nous
-mêmes
Graphiquement, les produits et les charges se
présentent comme suit
|
:
|
Evolution des produits et charges
120000 100000 80000 60000 40000 20000
0
|
|
|
|
|
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Produits réalisés
|
102105
|
102326
|
107156
|
92441
|
charges du pers./crédit
|
6120
|
7788
|
8592
|
10944
|
La lecture analytique de ce tableau nous précise
que, dans le
62
période couvrant notre étude, des
produits variant entre 92.441 et 107.156$, soit une moyenne de 101.007$ dont
leur réalisation a conduit à supporter des charges
représentant 8.361$, soit 8,37% de l'ensemble des produits moyens. De ce
fait, nous constatons que, bien que ces charges soient accrues dans le temps
comme l'indique le graphique ci-dessus, leur proportion est toujours minimum vu
l'importance des produits réalisés. Cela nous conduit à
dire que, les produits issus de crédits accordés, ont
été obtenus à moindre coût. D'où son
efficience.
III.4. ETUDE DE QUELQUES INDICATEURS
1) Risque de trésorerie
Tableau n° : Effets de
crédits en circulation sur la trésorerie
RUBRIQUES
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Moyenne
|
%
|
Crédits non échus
|
182171
|
198739
|
54824
|
51340
|
121768,5
|
69,37
|
Crédits échus non
recouvrés
|
85727
|
79407
|
25799
|
24160
|
53773,25
|
30,63
|
Total crédits en circulation
|
267898
|
278146
|
80623
|
75500
|
175541,75
|
100,00
|
Encaisses
|
57058,39
|
62027,07
|
76748
|
87684
|
70879,365
|
42,36
|
Solde en Banque
|
34519,12
|
93220
|
138236
|
119825
|
96450,03
|
57,64
|
Apport des banques
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,00
|
Apport du
gouvernement
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,00
|
Total fonds disponibles
|
91577,51
|
155247,07
|
214984
|
207509
|
167329,395
|
100,00
|
Total1/Total2*100
|
292,54
|
179,16
|
37,50
|
36,38
|
136,39654
|
-
|
Source : Elaboré par
nous-mêmes
Au regard de ce tableau, nous constatons que, sur
l'ensemble des crédits en circulation (soit une moyenne de 175.541,75$),
30,63% ont déjà atteint le terme de remboursement (crédits
en souffrance) ; ce qui vient détériorer la trésorerie
(qui s'élèverait à 221.102,65$) en raison de 24,32%. En
plus, nous remarquons que l'ensemble des crédits en circulation (les
crédits échus et non échus) représentent 136,4% des
fonds disponibles.
63
Cette situation permet à la COOPEC de
réaliser une part importante de produits tout en minimisant le
coût de détention des capitaux ; néanmoins, en cas de crise
et/ou défaillance de la part de bénéficiaires de
crédits, cela induit l'ADEC à courir un risque très
élevé de trésorerie, car ces fonds disponibles ne
permettront pas, en cas de retrait massif, de satisfaire tous les
épargnants. D'où, l'ADEC a tout intérêt de
développer sa politique de recouvrement, et de la rendre ainsi plus
efficace.
2) Solvabilité de la COOPEC ADEC
Tableau n° : Indicateur de
solvabilité de l'ADEC dans le processus liquidatif
RUBRIQUES
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Moyenne
|
Total Immobilisations (1)
|
74895
|
89218
|
95302
|
93882
|
88324,25
|
Epargne à vue
|
240375
|
248101
|
346383
|
344085
|
294736
|
Epargne à terme
|
73446
|
86905
|
102553
|
181700
|
111151
|
Total Epargne (2)
|
313821
|
335006
|
448936
|
525785
|
405887
|
Rapport (1)/(2)
|
23,87
|
26,63
|
21,23
|
2,66
|
22,4
|
Source : Elaboré par
nous-mêmes
64
Evolution des immobilisations et des
épargnes
600000 500000 400000 300000 200000 100000
0
|
|
Total Immobilisations (1) Total Epargne (2)
|
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Total Immobilisations (1)
|
74895
|
89218
|
95302
|
93882
|
Total Epargne (2)
|
313821
|
335006
|
448936
|
525785
|
Le tableau ainsi que le graphique ci-dessus nous montrent que
les immobilisations que détient la COOPEC ADEC ont connue une croissance
non proportionnelle que les épargnes de membres. Face à une
mauvaise conjoncture, ces immobilisations qui ne s'élèvent, en
moyenne, qu'à 88.324,25 $ ne peuvent couvrir le volume global des
épargnes qu'en raison de 22,40%. Ce qui constitue une faiblesse majeure
de la structure financière de la plupart des coopératives de la
place, étant donné que la part des fonds propres est souvent
moins de 30%.
III.5. ANALYSE DES EFFETS D
|
E CREDIT SUR LE REVE
|
NU
|
l'affectent dans une activité génératrice
du revenu à base d'un échantillon
Nul ne peut prétendre négliger les effets du
Crédit sur les revenus des bénéficiaires, même des
pays puissant économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...), ils ont
importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui
explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans
l'instauration d'un équilibre économique et social saint et
opérant.
Dans ce sens, l'accent a été mis sur les
bénéficiaires du prêt qui
65
composé de 80 personnes (choisi au hasard) et
un questionnaire. En effet, vu la difficulté de rejoindre ces clients
dans leurs domiciles on a été obligé de les interroger
à l'intérieur du siège social de ladite coopec
situé à Goma, Commune de Goma, avenue des touristes et dans sa
succursale se trouvant aux environs du marché centrale de Goma au moment
des remboursements.
Ainsi, notre étude s'est articulée autour
des points suivants : > Quelques éléments du
profil des bénéficiaires
> L'impact du prêt au niveau du
revenu.
III.5.1. PROFIL DES BENEFICIAIRES
Tableau n°11 :
Répartition des bénéficiaires selon le
sexe et l'Etat-civil
Répartition par sexe
|
Etat matrimonial
|
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Etat civil
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
45
|
56,25
|
Marié
|
66
|
82,5
|
Féminin
|
35
|
43,75
|
Célibataire
|
11
|
13,75
|
Total
|
80
|
100
|
Veuf (ve)
|
3
|
3,75
|
Total
|
80
|
100,00
|
Source : nos enquêtes
De la lecture de ce tableau, on remarque que 56,25%
des bénéficiaires sont du sexe masculin qui ont opté pour
le Crédit afin d'améliorer leurs situations financières
contre 43,75% du sexe féminin. Cela veut dire la coopec ADEC accorde
beaucoup de priorité aux hommes plutôt qu'aux femmes.
En outre, ce tableau nous précise que les
mariés sont les plus bénéficiaires des crédits et
cela en raison de 82,5%, suivis des célibataires soit 13,75% ; les
veufs(ves) ne représentant qu'une portion de négligeable soit
3,75% de l'ensemble de notre population.
66
III.5.2. COMPORTEMENT DU REVENU DE NOS ENQUETES Tableau
n°12 : répartition du revenu avant et après l'accès
au crédit
AVANT ACCES AU CREDIT
|
APRES ACCES AU CREDIT
|
APRES ACCES AU CREDIT (gain)
|
APRES ACCES AU CREDIT (perte)
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
[50-100]
|
75
|
10
|
[50-100]
|
75
|
11
|
[50-100]
|
75
|
5
|
[101-150]
|
125,5
|
21
|
[101-150]
|
125,5
|
20
|
[101-150]
|
125,5
|
5
|
[151-200]
|
172,5
|
19
|
[151-200]
|
172,5
|
9
|
[151-200]
|
172,5
|
4
|
[201-300]
|
250,5
|
13
|
[201-300]
|
250,5
|
10
|
[201-300]
|
250,5
|
1
|
[301-500]
|
400,5
|
8
|
[301-500]
|
400,5
|
8
|
[301-500]
|
400,5
|
1
|
[plus de 500]
|
500
|
9
|
[plus de 500]
|
500
|
6
|
[plus de 500]
|
500
|
0
|
TOTAL
|
80
|
TOTAL
|
64
|
TOTAL
|
16
|
|
Proportion
|
80
|
Proportion
|
20
|
Sources : nos enquêtes
Le tableau suivant renferme les données brutes
de nos enquêtes en termes d'intervalle du revenu mensuel en fonction
desquels nous avons dégagé le revenu moyen ou label (xj) de
chaque catégorie dont l'effectif (fj) s'est prononcé sur le
comportement de leur revenu u profit dans chaque intervalle avant
d'accéder au crédit et après l'accès au
crédit. Selon les renseignements recueillis auprès de nos
enquêtés ; Une part de notre échantillon
représentant à elle seule 80% de la population
enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de pauvreté
après avoir bénéficié du prêt pendant que
seules 16 personnes de nos enquêtés, après avoir
bénéficié du crédit ont vu leur revenu se
détériorer. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme
de microfinance pour les pauvres afin de lutter contre la pauvreté, un
des fléaux qui menacent l'humanité et surtout les Pays sous
développés voire même les Pays en voie de
développement.
67
Tableau n°13 :
Détermination du revenu moyen en $ et de
l'écart type du revenu dégagé par l'activité avant
l'accès au crédit
AVANT ACCES AU CREDIT
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
xi*fj
|
Xi-z
|
fj(Xj-56)
|
(Xj-z)2
|
fj(Xj-56)2
|
[50-100]
|
75
|
10
|
750
|
-145,29375
|
-1452,9375
|
21110,2738
|
211102,738
|
[101-150]
|
125,5
|
21
|
2635,5
|
-94,79375
|
-1990,66875
|
8985,85504
|
188702,956
|
[151-200]
|
172,5
|
19
|
3277,5
|
-47,79375
|
-908,08125
|
2284,24254
|
43400,6082
|
[201-300]
|
250,5
|
13
|
3256,5
|
30,20625
|
392,68125
|
912,417539
|
11861,428
|
[301-500]
|
400,5
|
8
|
3204
|
180,20625
|
1441,65
|
32474,2925
|
259794,34
|
[plus de
500]
|
500
|
9
|
4500
|
279,70625
|
2517,35625
|
78235,5863
|
704120,277
|
TOTAL
|
80
|
17623,5
|
202,2375
|
0
|
40900,0064
|
1418982,35
|
Moyenne
|
220,3
|
Variance
|
17737,3
|
Ecart type
|
133,2
|
A partir de ce tableau, nous remarquons qu'avant que
notre population enquêtée ne puisse bénéficier du
crédit, elle détenait un revenu moyen de 17623.5$ par mois avec
un écart type de 133.18 ; comparativement à sa moyenne, nous nous
rendons compte qu'il y a une répartition inégale du revenu entre
les bénéficiaires de crédit étant donné que
l'écart type s'écarte loin de la moyenne de 220.3$.
Tableau n°14 : Le revenu
moyen en $ et l'écart type du revenu dégagé par
l'activité après l'accès au crédit
APRES ACCES AU CREDIT
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
xi*fj
|
Xi-z
|
fj(Xj-56)
|
(Xj-z)2
|
fj(Xj-Y)2
|
[50-100]
|
75
|
16
|
1200
|
-124,25
|
-1988
|
15438,0625
|
247009
|
[101-150]
|
125,5
|
25
|
3137,5
|
-73,75
|
-1843,75
|
5439,0625
|
135976,563
|
[151-200]
|
172,5
|
13
|
2242,5
|
-26,75
|
-347,75
|
715,5625
|
9302,3125
|
[201-300]
|
250,5
|
11
|
2755,5
|
51,25
|
563,75
|
2626,5625
|
28892,1875
|
[301-500]
|
400,5
|
9
|
3604,5
|
201,25
|
1811,25
|
40501,5625
|
364514,063
|
[plus de 500]
|
500
|
6
|
3000
|
300,75
|
1804,5
|
90450,5625
|
542703,375
|
TOTAL
|
80
|
15940
|
328,5
|
|
155171,375
|
1328397,5
|
Moyenne 199,3
Variance 16603
Ecart 128,9
type
68
Dans l'ensemble, nous constatons que le revenu moyen
des bénéficiaires de crédit a connu une
détérioration soit (220,3$-199,3$) avec comme déficit de
21$ ; cela est dû au fait que partie soit 16 enquêtés sur
l'ensemble des bénéficiaires de crédits
enquêtés ont vu leur revenu diminuer tel que signalé au
tableau n° 12 ci-dessus. Cet écart laisse croire a priori que dans
la globalité c.à.d. l'ensemble de notre échantillon, le
crédit a réduit le revenu moyen de notre population ; ce qui
n'est pas toujours le cas. Nous allons montrer dans les lignes qui suivent et
en se référant à notre deuxième hypothèse
que cette affirmation n'est pas vérifiée.
III.5.2.1. Effet positif de crédit sur le revenu
de nos enquêtés Tableau n° 15 :
état détaillé du revenu après
accès au crédit
APRES ACCES AU CREDIT (gain)
|
Intervalle
|
Xj
|
effectif
|
xi*fj
|
Xi-x6
|
fj(Xj-x6)
|
(Xj-x)2
|
fj(Xj-x6)2
|
[50-100]
|
75
|
11
|
825
|
-124,25
|
-1366,75
|
15438,0625
|
169818,688
|
[101-150]
|
125,5
|
20
|
2510
|
-73,75
|
-1475
|
5439,0625
|
108781,25
|
[151-200]
|
172,5
|
9
|
1552,5
|
-26,75
|
-240,75
|
715,5625
|
6440,0625
|
[201-300]
|
250,5
|
10
|
2505
|
51,25
|
512,5
|
2626,5625
|
26265,625
|
[301-500]
|
400,5
|
8
|
3204
|
201,25
|
1610
|
40501,5625
|
324012,5
|
[plus de 500]
|
500
|
6
|
3000
|
300,75
|
1804,5
|
90450,5625
|
542703,375
|
TOTAL
|
64
|
13596,5
|
328,5
|
|
155171,375
|
1178021,5
|
Moyenne 212,4
Variance 18406,6
Ecart type 135,8
Source : nos enquêtes
Comme nous l'avons signalé dans les lignes
précédentes, l'accessibilité au crédit a permis
à 80% de nos enquêtés d'améliorer leur revenu. Le
tableau ci-dessus nous renseigne qu'en moyenne la population
enquêtée qui a vu son revenu augmenté a en moyenne 212,4$ ;
comparativement au revenu moyen que nos enquêtés
détenaient, le crédit présente un avantage absolu dans une
économie donnée.
69
III.5.2.2. Effet négatif de crédit sur le
revenu de nos enquêtés Tableau n° 16 : part des
enquêtés dont le revenu s'est détérioré
APRES ACCES AU CREDIT (perte)
|
Intervalle
|
Xj
|
Effectif
|
xi*fj
|
Xi-x
|
fj(Xj-56)
|
(Xj-x6)2
|
fj(Xj-56)2
|
[50-100]
|
75
|
5
|
375
|
-71,46875
|
-357,34375
|
5107,78223
|
25538,9111
|
[101-150]
|
125,5
|
5
|
627,5
|
-20,96875
|
-104,84375
|
439,688477
|
2198,44238
|
[151-200]
|
172,5
|
4
|
690
|
26,03125
|
104,125
|
677,625977
|
2710,50391
|
[201-300]
|
250,5
|
1
|
250,5
|
104,03125
|
104,03125
|
10822,501
|
10822,501
|
[301-500]
|
400,5
|
1
|
400,5
|
254,03125
|
254,03125
|
64531,876
|
64531,876
|
[plus de 500]
|
500
|
0
|
0
|
353,53125
|
0
|
124984,345
|
0
|
TOTAL
|
16
|
2343,5
|
645,1875
|
0
|
206563,818
|
105802,234
|
Moyenne 146,46
Variance 6612,63
Ecart type 81,31
Au regard de ce tableau, nous remarquons une
détérioration du revenu de nos enquêtés qui ont vu
leur revenu diminuer en passant de 220.3$ avant accès au crédit
à 146.46$ après accès au crédit ; il faut signaler
en passant que parmi ces victimes du crédit, certains ont pris la
décision de renoncer au crédit soit 10 personnes sur le 16 soit
62.5% de ceux-là qui ont connu des pertes après s'être
empruntés au sein de la Coopec ADEC, 25% ont jugé de changer
l'activité et en fin 12.5% soit 2 personnes enquêtées ont
décidé changer carrément le milieu comme le montre le
tableau succinct ci après :
Effectif
|
Ont renoncé
|
Ont changé l'activité
|
Ont changé le milieu
|
16
|
10
|
4
|
2
|
Proportion
|
62.5%
|
25%
|
12.5%
|
Selon nos enquêtés, les principales raisons
formulées qui poussent au renoncement de crédit sont entre autres
:
v L'exigence de la garantie matérielle
;
v L'échéance très courte
;
v Le taux d'intérêt et en fin
v Le manque d'assistance sociale aux
bénéficiaires.
70
Il faut préciser que les facteurs qui font que
le revenu de ces enquêtés se détériorent sont
nombreux et nous ne pouvons pas tirer des conclusions hâtives que c'est
le crédit reçu de la Coopec ADEC qui a fait que leur revenu se
détériore, nous pouvons citer en passant la situation
conjoncturelle, la nature d'activité (ici nous voulons parler de
l'activité à haut risque), le niveau du capital investi,
l'instabilité politique, la forte concurrence, le dépenses
exagérées, etc.
III.5.3. MODELISATION
Le modèle est une présentation
schématique et partielle d'une réalité naturellement plus
complexe. Toute la difficulté de la modélisation consiste donc
à ne retenir que la ou les représentations intéressantes
pour le problème à expliciter. Ce choix dépend de la
nature du problème, du type de décision ou de l'étude
à effectuer31.
L'objectif de cette modélisation n'est pas de
vérifier les différentes hypothèses
économétriques de base, mais plutôt de dégager la
part d'explication du crédit représenté par la variable
explicative dans la variable expliquée qui est le revenu des
bénéficiaires de crédits au sein de la Coopec ADEC, les
autres variables difficilement quantifiables sont incluses dans la variable
scarstique (ou erreur ?). Le coefficient de
corrélation mesure le degré de relation (liaison) existant entre
deux variables, l'influence des autres variables indépendantes en
situation de régression simple.
Ici, il s'agit de la corrélation simple qui
nous permet de mesurer le degré de liaison dans le cadre de notre
travail, il est question de dégager le lien qui existe entre le
crédit(x) ainsi que le revenu(y) tout en faisant abstraction aux autres
variables car difficilement quantifiables entre autres la situation
conjoncturelle, la nature d'activité, le secteur (lieu d'affectation),
le risque lié à l'activité, la situation politique ou
sécuritaire, etc.
En fin nos disons qu'il y a présomption de
corrélation entre le crédit ainsi que le revenu si ces deux
variables sont en indépendance plus ou moins marquée.
31 BOURBONNAIS Régis,
Econométrie, Dunod, Paris, 2002, p. 2
71
Tableau n° 17 : calcul du
coefficient de corrélation
Fi
|
Yi
|
Xi
|
Yi*fi
|
Xi*fi
|
X2*fi
|
XY*fi
|
Ye*fi
|
(·-Y)2*fi
|
(·-Y)2*fi
|
10
|
75
|
85
|
750,00
|
850
|
72250,00
|
63750
|
863,1
|
179504,6
|
1280,2
|
21
|
125,5
|
100
|
2635,50
|
2100
|
210000,00
|
263550
|
2233,3
|
272652,9
|
7702,2
|
19
|
172,5
|
150
|
3277,50
|
2850
|
427500,00
|
491625
|
3289,5
|
42264,5
|
7,5
|
13
|
250,5
|
250
|
3256,50
|
3250
|
812500,00
|
814125
|
3987,0
|
97039,7
|
41047,5
|
8
|
400,5
|
300
|
3204,00
|
2400
|
720000,00
|
961200
|
2987,8
|
187710,1
|
5843,8
|
9
|
500
|
375
|
4500,00
|
3375
|
1265625,00
|
1687500
|
4262,8
|
577677,5
|
6251,7
|
80
|
-
|
-
|
220,29
|
185,3125
|
3507875,00
|
4281750
|
17623,5
|
1356849,4
|
62133,0
|
Avec : fi : effectif, Yi : label du revenu, Xi : le
crédit moyen reçu · : revenu estimé
et Y: revenu estimé
Partant de la formule simple R2 =
SC>
SCT. Nous pouvons déterminer
le coefficient de corrélation. A partir des
éléments issus de ce tableau ci-haut, nous avons :
3507875,00 - 80E220.29)2
La moyenne des X= 220,29
La moyenne des Y=185,31
?X2 - n(Xm)2
b = ?XY - n(XmYm) =
4281750 - E80 * 220.29 * 185.31) = 1.34
Nous savons aussi â = Ym - be * Xm
d'où : â = 185.31 - 1.34 * 220.29 = -27.21
SCE est de 1356849,4
SCR est de 62133,0
A partir de ces éléments nous pouvons
déterminer la SCT qui est la SCE+SCR
D'où :
SCT=1356849,4+62133,0=1418982,35
Alors R2 = SCE
SCT
|
1356849.4
=
1418982,35
|
= 0.956. Comme le coefficient de corrélation r
est la
|
racine carrée de R2, alors r =
v0.956=0.978
Interprétation
La norme est telle que le coefficient de
corrélation significatif doit être compris entre 0.87 et 1 selon
les économètres, grâce à notre modèle nous
venons de dégager un coefficient de corrélation de 0.978
supérieur à 0.87 et compris entre 0.87 et 1, cela veut dire tout
simplement que les deux variables sont intimement liés
c'est-à-dire que lorsque le revenu augmente,
72
la demande de crédit pour le motif de transaction
augmente aussi ; en plus l'augmentation du crédit accordé a des
effets positifs sur le revenu de bénéficiaires de ce
crédit.
A l'issu de ces résultats, nous pouvons dégager
le modèle de régression simple de la manière suivante :
Y=-27.21+1.34x.
Ce coefficient de corrélation signifie aussi que le
revenu qui représente notre variable expliquée est
expliqué en raison de 97.8% par la variable explicative, la
différence étant incorporée dans l'erreur.
73
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude portant sur
« la politique et les effets le
crédit sur le revenu des bénéficiaires à
Goma' expérience de la Coopec ADEC de 2008 à 2011
» qui se proposait de mesurer l'efficacité du
portefeuille de crédit d'une coopérative d'épargne et de
crédit mais aussi et surtout étudier l'impact de crédit
reçu des institutions financières comme les Coopec sur
l'activité commerciale de ses bénéficiaires au point de
générer des revenus.
Nous avons proposé des réponses à
cette problématique à savoir : la politique des crédits
appliquée par la Coopec ADEC est efficace en dépit de terme de
remboursement des crédits au cours de quatre dernières
années concernées par nos recherches en suite, nous avons
pensé que les crédits accordés par la Coopec ADEC,
à un taux d'intérêt et pour une durée relativement
courte ont en raison de 70% un effet positif sur les revenus voire même
le profit de bénéficiaires dans la ville de Goma. En d'autres
termes ce crédit pourrait améliorer le profit de ses
bénéficiaires dans la ville de Goma.
Pour vérifier nos hypothèses de base,
des méthodes et techniques ont été mises en application
afin de vérifier ces hypothèses.
A l'issue de nos recherches, nos deux
hypothèses ont été affirmées ; et après
traitement des données, nous sommes arrivés aux résultats
ci-après :
Sur l'ensemble des capitaux à recouvrer (les
crédits accordés) au cours de quatre ans, soit 2376290$
représentant le capital à recouvrer, 1922630$ ont
été recouvrés soit 80.90% ; et que 453660$ n'ont pas
été recouvrés ; il sied de signaler que sur la partie non
recouvrée, il y a une part de crédit échu recouvré
et une part de crédit non échu.
Nous avons également constaté que, sur
le total de produits réalisés (soit 101.007 $), les charges
supportées en vue de réaliser ces produits ne valent qu'en
moyenne 8.361 $, soit 8,32% par an. Ce qui nous permet d'affirmer que la
politique de crédit appliquée par la COOPEC ADEC est efficiente
et efficace.
74
En ce qui concerne la trésorerie, signalons qu'elle est
moins importante par rapport au volume des crédits en circulation
à tel point que ces derniers représentent 136,4% de fonds
disponibles au sein de l'ADEC, ce qui d'une part, peut exposer la COOPEC au
risque de trésorerie, et d'autre part, il permet à l'ADEC de
minimiser ses coûts de détention de capitaux, et ainsi maximiser
les produits y afférents.
Quant à la solvabilité de l'ADEC en
période de basse conjoncture, soulignons qu'elle ne serait pas à
même de couvrir l'ensemble des épargnes par ses seules
immobilisations, car elles n'en représentent que 22,4%.
De ce fait, la COOPEC ADEC a tout intérêt
d'améliorer sa politique de recouvrement et de la rendre, ainsi, plus
efficace ; elle doit également, pour atténuer le risque de
solvabilité, affecter une part importante des tronc-perçus
à l'acquisition des immobilisations.
Le gouvernement et la BCC devraient, ainsi, soutenir par le
biais de subvention et/ou crédits suffisants, les coopératives,
notamment l'ADEC, vu l'ampleur de leur contribution dans le PIB ainsi que dans
la lutte contre la pauvreté mais aussi assurer la stabilité
politique a fin de garantir la paix à la population car cette variable
joue énormément sur la situation économique du peuple.
A l'issu de nos enquêtes, 80% de nos
enquêtés ont vu leur revenu s'améliorer soit 64 personnes
sur 80 enquêtées ; départ le résultat
dégagé par le modèle de régression simple la
relation entre le crédit et le revenu est largement positif.
Le secteur de microfinance étant très large,
nous osons croire avoir apporté un plus dans le cadre de la recherche
scientifique mais nous n'avons pas la prétention d'avoir atteint les
perfectionnements idéals ; c'est pourquoi nous souhaitons que ce travail
puisse constituer un tremplin pour les futurs chercheurs, et nous leur en
souhaitons bonne exploitation. En fin nous sollicitons l'indulgence des
lecteurs pour les imperfections contenues dans ce travail.
75
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
1. Ahmed Silem, J-M Albertine : Lexique d'Economie, 10e Ed.
Paris, Dalloz, 2008
2. B. BERNARD et J-C POSSIN, l'Intelligence des risques,
sécurité, sureté, environnement, management, IFIE,
Londres, 2006
3. BOURBONNAIS Régis, Econométrie,
Dunod, Paris, 2002
4. Gregory Mankiw : Macroéconomie, 5e
Edition, 2010
5. J. Hull, Christophe DODLEWSKI, Maxime Merli : Gestion des
risques et institutions financières, Pearson éducation, Paris,
2007
6. J. PROUMANDERE : Management des risques, approche globale,
Afnor, Londres, 2002
7. J-P Faugère et Collette Voisin : Système
Financier Français, Nathan, Paris, 1994
8. J. ATTALI et A. BERTRAND : Voyager au coeur d'une
révolution : la microfinance contre la pauvreté, JC lattes,
Paris, sd
9. Gilles Bressy et Christian Konkuyt : Economie
d'Entreprise, Dalloz, Paris, 2004
10. LABIE Marc, la microfinance en question : limites des
choix organisationnels, Ed. Luc Pierre, 1999
11. Madeleine GRAWITZ : lexique des sciences sociales, 7e Ed,
Paris, Dalloz, 2005
12. P.A SAMUELSON : Microéconomie, Ed. d'organisation,
Paris, 1995
13. Yves Wasseige : Comprendre l'Economie Politique, Paris,
couleur livre, 2005.
ARTICLES, COURS ET WEBOGRAPHIES
1. Banque Centrale du Congo : Rapport d'activités de
microfinance, 2009
2. Dr y. CONGO, Cours de microfinance, UPC, 2003-2004
3. J. ISERN et All. Diagnostic du cadre réglementaire
et politique sur l'accès aux services financiers en RDC,
www.cagp.org, 2007
4. L. MIMPIYA A. la microfinance et le monde rural, in
Congo-Afrique, n°419 ; novembre 2007
5. L. LHERIAU : Réglementer la microfinance, un
état de lieu,
www. Cgap.org, 2005
6. Microsoft encarta 2009
7. Patience MPANZU BALOMBA, Microfinance en République
Démocratique de Congo : cas du site maraicher de N'djili/ CECOMAF
à Kinshasa, 2005
8.
www.mémoireonline.com
76
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
1. PROBLEMATIQUE 1
2. HYPOTHESES 2
3. METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE 3
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
5. DELIMITATION DU SUJET 4
6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL 4
CHAPITRE PREMIER : APPROCHE THEORIQUE SUR LE CREDIT ET LE
REVENU 5
I.1. LES CREDITS 5
i.1.1. Généralités sur le crédit
5
I.1.1.1. Notion 5
I.1.1.2. Classification de crédit 6
I.1.1.3. Mobile de crédit dans les institutions
financières 7
I.1.2. La gestion de crédits 7
I.1.2.1. Notion 7
I.1.2.2. La gestion prudentielle de crédit 8
I.1.2.3. Les risques liés aux crédits 8
I.1.2.4 La réduction du risque de crédit 12
I.1.2.6. Les mécanismes de prévention et de
couverture des risques 13
I.1.3. POLITIQUE ET STATEGIES D'OCTrOI DE CREDIT 15
I.1.3.1. Politique de crédit 15
I.1.3.2. Stratégies d'octroi de crédit 18
I.1.4. NOTION SUR L'OFFRE ET DEMANDE DE MONNAIE 19
I.1.4.1. L'offre de monnaie 19
I.1.4.2. La demande de monnaie 20
I.1.4.3. Le coût de la détention de la monnaie
21
I.1.4.4. Relation entre la monnaie, le prix et le taux
d'intérêt 22
I.2. LE REVENU 22
I.2.1. Notion 22
I.2.2. Catégories de revenus 22
CHAPITRE DEUXIEME : LE SYSTEME FINANCIER 25
II.1. COMPREHENSION DU SYSTEME FINANCIER 25
II.1.1. NOTIONS 25
II.1.2. AJUSTEMENT DES OPERATONS FINANCIERES : LA REGULATION
26
II.1.3. LE TAUX D'INTERET ET LE PROFIT 27
II.1.4. CONCEPTION CLASSIQUE ET KEYNESIENNE SUR L'EPARGNE ET
LE TAUX D'INTERET 28
II.1.5. LE CIRCUIT DE FINANCEMENT ET LA MONNAIE 30
II.1.5.1. Le financement direct et l'intermédiation
30
II.1.5.2. Schéma du circuit financier 32
II.2. LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS 33
II.2.1. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 33
II.2.2. secteur de MICROFINANCE congolaise 35
77
II.2.2.1. Définition de la microfinance 35
II.2.2.2. Historique de la microfinance en RDC 36
II.2.2.3. Rôle de la microfinance dans le
développement économique 38
II.2.2.4. Situation actuelle de la microfinance en RDC 40
II.3. PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS 44
II.3.1. contexte 44
I.3.2. Améliorer la performance de remboursement
45
II.3.2.1. Optimum de premier rang en matière de
remboursement 45
II.3.2.2. L'optimum de second rang : accroître la valeur
des dettes remboursées à l'échéance 46
II.3.3. PRESENTATION DE LA COOPEC ADEC : SES PRODUITS
48
II.3.3.1. L'épargne 48
II.3.3.2. Le crédit 48
1) Types de crédits à la Coopec ADEC 49
3) Contenu du dossier de demande de crédit 50
CHAPITRE TROISIEME : INCIDENCE DE CREDITS SUR LES REVENUS
DES BENEFICIAIRES 52
III.1. ETUDE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT DE L'ADEC 52
III.2. CALCUL DES ELASTICITES CREDITS 60
III.3. EFFICIENCE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT 61
III.4. ETUDE DE QUELQUES INDICATEURS 62
III.5. ANALYSE DES EFFETS DE CREDIT SUR LE REVENU 64
III.5.1. Profil des bénéficiaires 65
III.5.2. Comportement du revenu de nos enquêtés
66
III.5.2.1. Effet positif de crédit sur le revenu de nos
enquêtés 68
III.5.2.2. Effet négatif de crédit sur le revenu de
nos enquêtés 69
III.5.3.modèlISATION 70
CONCLUSION 73
BIBLIOGRAPHIE 75
TABLE DES MATIERES 76
Contact : +243990960773
Kabajames08@gmail.com
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