REPUBLIQUE DEMONCRATIQUE DU CONGO ENSEINGNEMENT SUPERIEIR
ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE DE KISANGANI FACULTE DE MEDECINE
SEROPREVALENCE DE LA SYPHILIS CHEZ LES DONNEURS BENEVOLES
DE SANG AU CPTS/ KISANGANI
Par LUFIMBO KATAWANDJA Antoine Mémoire
présenté en vue de l'obtention du grade de Docteur en
médecine
Directeur : BATINA AGASA, MPH, MD
Encadreur : OSSINGA BASSANDJA,MD
Année académique : 2010-2011
2
DEDICACE
A notre tendre et généreuse mère
PULCHERIE KAMANGU, pour vos qualités combien admirables et louables,
celles d'une mère qui sait supporter les caprices d'un fils si exigeant
, · vous n'avez cessé de ménager aucun effort afin que je
bénéficie constamment de votre affection et de votre soutien
aussi moral que spirituel.
A vous Marlene KEMBO KASIKA, pour votre sens de sympathie
et d'amitié sincère en autre personne , ·
LUFIMBO KATAWANDJA Antoine.
3
REMERCIEMENTS
Si le Seigneur ne bâti la maison, le bâtisseur
travaille en vain... nous disent les saintes écritures. C'est par cette
phrase que nous voulons gratifier notre Seigneur pour ses incommensurables
bénédictions dont nous avons été
bénéficiaires.
Nous présentons nos vifs et sincères
remerciements au Professeur Docteur BATINA AGASA et à l'assistant
Docteur OSSINGA BASSANDJA, qui ont respectivement dirigé et
encadré ce présent travail.
Nos remerciements s'adressent aussi à tous les
agents du Centre Provincial de Transfusion Sanguine de Kisangani en
général et aux monsieur RAMAZANI et madame NGALULA en particulier
qui ont accepté de nous disposer de tous les renseignements dont nous
avions besoins.
Que tous les enseignants et maîtres de
l'école de médecine de l'Université de Kisangani, trouvent
ici l'expression profonde de notre gratitude pour les temps qu'ils ont pus
consentir dans le seul souci de faire de nous un homme utile dans la
société.
Notre gratitude est également
présentée à tous les fils et filles membres de la grande
famille LUFIMBO notamment Opportune, Micheline, Rose, Clément, Annie,
Victor, Caroline, Dominique, Pulchérie, Béatrice ; à vous
Sébastien KAMANGU, KIMANDA SHABANI,
4
Augustin ASSANI...pour nous avoir inlassablement
apporté vos soutiens de toutes sortes.
Nous disons de même merci à vous camarades et
compagnons de tous les jours notamment : Serge UNYUNDA, Papy PETROUS, Michel
IDUMBO, KISEMBO ISSAMBA, Jean-Pierre ISSAH, ...pour avoir accepté de
boire la même coupe de souffrance avec nous durant ce périple
cursus de médecine.
A nos amis et connaissances de longue date : Guelord
MAKAYA, BAHATI SUMAILI, Jeeb ABDOUL, Fiston KADIELE, Baron BARUANI, Yvette
SHAULA,... pour nous vos encouragements.
A vous tous membres de la Chorale EXULTEMUS de
l'aumônerie universitaire catholique de l'archidiocèse de
Kisangani, Paroisse Saint ESPRIT pour votre accompagnement spirituel
départ vos hymnes de chants.
A vous tous qui, d'une manière ou d'une autre, avez
contribué à la réalisation de cette oeuvre scientifique,
fruit de nos labeurs.
LUFIMBO KATAWANDJA Antoine.
5
IN MEMORIAM
A notre regretté père Michel LUFIMBO PENE
MITITI qui nous a été arraché inopinément
départ la sélection inexplicable de la mort: papa vous avez
longtemps investi en nous tout en ayant espoir de nous voir terminer nos
études mais hélas ! La mort vous a englouti.
Que votre âme repose éternellement en paix,
papa.
LUFIMBO KATAWANDJA Antoine
6
ABREVIATIONS ET SIGLES
· CPTS : Centre Provincial de Transfusion
Sanguine,
· D.B. : donneur bénévole,
· Ig A : immunoglobuline A,
· Ig G : immunoglobuline G,
· Ig M : immunoglobuline M,
· g% : gramme-pourcent,
· % : pourcent,
· Hb : hémoglobine,
· HBs : antigène de surface du virus de
l'hépatite B,
· RDC : République Démocratique du
Congo,
· Rh : rhésus,
· RPR : rapid plasma reagin,
· TPHA : Treponema pallidum hemagglitunation
assay,
· UNIKIS : Université de Kisangani,
· VDRL : venereal disease research
laboratory,
· VIH : virus de l'immunodéficience
humaine.
7
O.INTRODUCTION
O.1. PROBLEMATIQUE
La transfusion sanguine est une thérapeutique de
substitution qui consiste à administrer le sang sain ou un de ses
composants, d'un donneur à un receveur (allo-transfusion) ou le sang du
receveur à lui-même (autotransfusion) (7). La transfusion
sanguine, acte médical de sauvegarde irremplaçable dans bien des
cas, n'est pas totalement dénuée de danger pour le malade
receveur(18). Malgré les progrès scientifiques, le risque de
transmettre les agents infectieux par transfusion sanguine de
dérivés sanguins ne pourra jamais être nul : le risque est
en grande partie lié à l'origine humaine des produits(7).
Plusieurs maladies dont la syphilis sont transmises par
transfusion sanguine. Six millions d'unités de sang collectées
chaque année dans 178 pays ne font pas l'objet de dépistage des
infections transmissibles par transfusion, dont la syphilis(17). Au Canada le
risque de transfusion de la syphilis par transfusion a été
estimé à 6 pour 1million de dons entre 1990 et 1996(22).
En Afrique sub-saharienne les infections par des agents
transmissibles par transfusion sanguine comme la syphilis sont très
répandues dans la population générale(10). La
prévention de ces infections constitue un problème de
santé publique.
La sécurité optimale des produits sanguins exige
d'une part une bonne sélection de donneurs de sang et d'autre part une
bonne analyse biologique ainsi qu'une bonne conservation des produits
sanguins.
8
Un approvionnement suffisant en sang non contaminé
repose sur l'existence des donneurs sans contrepartie financière,
volontaires appelés donneurs bénévoles, qui doivent
être en bonne santé et donner régulièrement le sang
; car cette catégorie de donneurs constitue le groupe le plus
sûr(22).
Rares sont les études sur la syphilis chez les donneurs
bénévoles de sang en République Démocratique du
Congo en général et à Kisangani en particulier. Une
étude réalisée à Kisangani en 2004 a montré
une prévalence de 1 ,1% de cas de syphilis chez les donneurs
bénévoles de sang. Elle nécessite cependant d'être
complétée et actualisée.
O.2. OBJECTIFS
O.2.1. Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à la réduction de la morbidité liée
à la syphilis transmise par transfusion.
O.2.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de ce travail sont les suivants
:
Ø De déterminer la prévalence de marqueur
de la syphilis chez les donneurs bénévoles de sang au Centre
Provinciale de Transfusion Sanguine de Kisangani ;
Ø De déterminer les caractéristiques
sociodémographiques de donneurs bénévoles de sang
porteurs des marqueurs de la syphilis ;
Ø De déterminer la nature et le degré de
coinfection syphilis et autres marqueurs infectieux.
9
0.3. INTERET DU SUJET
L'intérêt de notre sujet est de contribuer
à l'étude de l'épidémiologie de la syphilis et
à l'amélioration de la sécurité transfusionnelle en
RDC.
0.4. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction, la conclusion et les suggestions, ce
travail est subdivisé en quatre chapitres : le premier traite des
généralités, le deuxième est consacré au
cadre méthodologique, le troisième présente les
résultats et le quatrième aborde la discussion des
résultats.
10
CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES
I.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES I.1.1.
Séroprévalence
C'est le nombre des cas de maladies ou des personnes malades
dépistées sur base des tests sérologiques, survenant dans
une population déterminée sans distinction entre anciens et
nouveaux cas(5).
I.1.2. Syphilis
C'est une maladie sexuellement transmissible évoluant
par phases successives, due au Treponema Pallidum et
caractérisée par des lésions spécifiques
cutanées, muqueuses et viscérales et par des manifestations
cliniques polymorphes(4).
I.1.3. Don de sang
C'est un acte posé par un individu en bonne
santé
(donneur) qui consiste à donner une quantité de
son sang au bénéfice d'un autre (receveur) (7).
I.1.4. Donneur de sang
C'est une personne qui fait don de sang pour une
transfusion(5).
11
I.1.5. Donneur bénévole de sang
C'est une personne qui donne volontairement du sang, du plasma ou
des composants cellulaires et qui ne reçoit en échange aucun
paiement, soit en argent, soit en nature(7).
I.1.6. Receveur de sang
C'est un individu qui bénéficie d'une transfusion
sanguine(5).
I.1.7. Transfusion sanguine
C'est une thérapeutique de substitution qui consiste
à administrer le sang sain ou un de ses composants d'un donneur à
un receveur (allo transfusion) ou le sang du receveur à lui-même
(autotransfusion) (7).
I.1.8. Le sang
C'est une suspension de cellules (globules rouges, globules
blancs) et de fragments de cellules (plaquettes) dans un liquide complexe, le
plasma(3).
I.2. BREF APERÇU SUR LE SANG ET LA TRANSFUSION
SANGUINE (3)
I.2.1. Le sang
Le sang comporte trois sortes d'éléments
figurés :
Ø Les globules rouges encore appelés
érythrocytes ou hématies contenant un pigment rouge appelé
hémoglobine ; celle-ci confère au sang sa couleur rouge ;
Ø Les globules blancs ou leucocytes ;
Ø Les plaquettes sanguines ou thrombocytes.
12
Le plasma est un liquide complexe constitué d'eau, des
sels minéraux et des molécules organiques (glucides, lipides et
protides).
I.2.2. La transfusion sanguine (7)
L'administration du sang sous différentes formes repose
sur
trois principes généraux :
Ø La réanimation volémique et
oxygénée ;
Ø L'hémostase et la coagulation ;
Ø La substitution en immunologie.
I.3. LE DON DE SANG
I.3.1. Catégories de donneurs
On distingue généralement deux catégories
de donneurs : le donneur bénévole et le donneur de
remplacement(7).
a) Le Donneur Bénévole (3)
L'existence d'un nombre important de donneurs
bénévoles permet d'avoir un stock important de sang à la
banque du sang. Ainsi les techniciens de laboratoire ont le temps d'effectuer
les examens nécessaires pour détecter les infections.
Le sang provenant d'un donneur bénévole offre un
moindre risque de transmettre le VIH, les virus de l'hépatite B ou C et
le Treponema pallidum, par rapport au sang d'un donneur
payé.
b) Le Donneur de remplacement (3,7)
Le donneur de remplacement peut être un donneur familial
ou un donneur rémunéré.
13
Le donneur familial est celui qui fait un don de sang en
faveur d'un membre de sa famille tandis que le donneur
rémunéré ou payé est celui qui fait un don de sang
motivé par une rétribution en nature ou en espèce.
Les donneurs familiaux et les donneurs payés sont des
donneurs à haut risque car présentent une prévalence plus
élevée d'infections diverses d'après plusieurs
études réalisées. Ils représentent donc pour le
receveur un risque accru d'être infect é non seulement par le
Treponema pallidum, mais aussi par le VIH, les virus de
l'hépatite B ou C,...
I.3.2 Sélection des donneurs
Pour avoir du sang de bonne qualité, une attention
particulière doit être accordée à la
sélection des donneurs(7). On doit prélever du sang de
qualité tout en s'assurant de la protection de la santé du
donneur et de celle du receveur(1).
La sélection consiste donc à rechercher chez le
candidat donneur des contre-indications au don de sang. Ainsi tout candidat
donneur de sang doit passer par les étapes suivantes :
ø Enregistrement,
ø Entretien médical, sélection clinique et
counselling, ø Sélection biologique.
1) Enregistrement des candidats :
Le candidat décline toute son identité et le
sélectionneur devra attacher son importance sur l'âge. Celui-ci
doit être compris entre 17 et 60 ans pour ce qui concerne le premier don
et jusqu'à 65ans pour les donneurs réguliers(7).
14
Un sujet ne répondant pas au critère d'âge
peut être accepté comme donneur si une autorisation écrite
est fournie soit par les parents dans le cas d'un sujet âgé de
moins de 17 ans ou par le médecin traitant dans le cas d'un sujet de
plus de 65 ans(1).
2) Entretien médical, sélection clinique
et counselling(7)
Dans cette étape, le candidat donneur est soumis
à un interrogatoire approfondi complète d'un examen physique. Il
s'agit en fait d'une consultation qui passe par la prise des premiers signes
vitaux (température, pouls et pression artérielle) et du poids.
Une anamnèse et un examen physique sont en ensuite
réalisés.
A L'issue de l'examen clinique, le candidat est soit retenu,
soit exclu temporairement ou définitivement pour le don. Le counselling
permet d'obtenir du candidat donneur un consentement éclairé, lui
rendant moralement responsable du geste qu'il posera. On l'éclairera
donc sur les notions du comportement à risque et sur les tests à
réaliser sur son sang ainsi que la signification des
résultats.
3) Sélection biologique (7)
La sélection biologique consiste à
déterminer l'aptitude biologique du candidat à faire le don. Pour
cela, on détermine des paramètres hématologiques
suivants:
§ Le taux d'hémoglobine : chez l'homme ce taux
doit être supérieur à 12 g% et chez la femme il doit
être supérieur à 11g% ;
§ Le taux d'hématocrite : doit être
supérieur à 38% chez l'homme et à 36% chez la femme.
15
Cependant, après son inscription et sa
sélection, le candidat donneur est acheminé vers la salle de
prélèvement pour faire le don de son sang.
I.3.3. Examens à pratiquer sur le sang du
donneur
Il s'agit en fait de la qualification biologique du sang qui
est un ensemble des examens immuno-hématologiques, sérologiques
et parasitaires effectués sur une unité de sang en vue de lui
conférer sa qualité d'innocuité(7).
Ainsi, un échantillon de chaque don est acheminé
vers le laboratoire où il est soumis à un éventail
d'analyses telles les groupages ABO et Rhésus, la goutte épaisse
colorée, les recherches des anticorps antitréponemiques, le test
de compatibilité et le test de coombs.
I.3.4. Conservation du sang(7)
Les produits sanguins doivent être conservés
d'une manière qui permette de préserver de façon optimale
leur viabilité et leur activité durant toute la période de
stockage. Ceci permet de diminuer le risque de contamination
bactérienne.
· Moyens de conservation
Le sang est recueilli et conservé dans des sacs en
matière plastique qui doivent être apyrogènes,
stériles, transparents et contenant une solution anticoagulante. Le sang
sera ensuite place dans un réfrigérateur.
16
· Conditions de conservation
La conservation du sang total exige une température se
trouvant dans la fourchette de 2à 8 degrés Celsius. Sa
durée de conservation est fonction de la solution de conservation
(anticoagulant) contenu dans la poche :
Ø 35 jours pour le Citrate
Phosphate-Dextrose-Adénine ;
Ø 21jours pour le Salt-Adénine-Glucose Mannitol
et Acide-Citrate-Dextrose.
I.4. LA SYPHILIS
I.4.1. Bactériologie(4)
L'agent pathogène de la syphilis
vénérienne est un spirochète, le Treponema pallidum
ou tréponème pâle. Il est visible à
l'ultramicroscope (sur fond noir) sous forme d'un filament spiralé, long
de 6 à 14 microns, présentant une vingtaine de spires,
très mobile ; l'homme en est le seul hôte naturel.
I.4.2. Epidémiologie(4)
Malgré l'introduction des antibiotiques, la syphilis
reste l'une des maladies infectieuses les plus répandues dans le monde
entier, atteignant surtout les sujets entre 15 et 30 ans ; selon l'Organisation
Mondiale de la Santé, 12 millions de nouveaux cas ont été
rapportés en 1995. La syphilis est plus fréquente dans les villes
qu'à la campagne, chez l'homme que chez la femme ; beaucoup plus chez
les homosexuels masculins infectés par le VIH.
17
I.4.3. Modes de transmission
La syphilis vénérienne est une maladie
transmissible par relations sexuelles dans 95% des cas (2), exceptionnellement
par contact d'objets contaminés, par contamination transplacentaire de
la mère infectée au foetus ou par la transfusion sanguine du sang
infecté par le treponema pallidum (4). Cependant, le risque de
transmission par transfusion est réduit lorsque le sang est
stocké pendant 72 heures à 4 degrés Celsius(3).
I.4.4. Formes cliniques de la syphilis
Après une incubation silencieuse d'environ 20 à
25 jours, la syphilis vénérienne évolue de manière
chronique(en l'absence de traitement), marquée par des périodes
subaigües (syphilis primaire, secondaire, tertiaire) entrecoupées
d'intervalles asymptomatiques (syphilis latente) pendant lesquels seul le
diagnostic sérologique est possible.
I .4.4.1. La syphilis primaire(2)
Elle est caractérisée par la survenue à
la troisième semaine après le contact sexuel par un chancre
situé sur le sillon balano-prépucial chez l'homme, aux grandes
lèvres et au col utérin chez la femme. Ce chancre est une
ulcération superficielle, indolore, circonscrite, d'un diamètre
de 5 à 20 millimètres, à limites bien nettes, à la
surface propre, lisse et rosée. Il s'accompagne d'une
adenomégalie satellite non sensible et ne suppurant pas.
Sous l'action du traitement, le chancre cicatrise en 1à
3 semaines et le Treponema Pallidum disparait en quelques jours.
Spontanément, le chancre cicatrise en 3 à 5 semaines, mais
l'induration et l'adénopathie persistent.
18
I.4.4.2. la syphilis secondaire(2)
Elle fait suite à la syphilis primaire et survient
généralement 45jours après la contagion. Elle se
caractérise par l'association des lésions muco-cutanées
symétriques et par des ganglions fermes et
généralisés.
1. L'éruption cutanée : elle est polymorphe et
évolue deux phases successives :
- Les manifestations cutanées précoces : il
s'agit de la maculose syphilitique, caractérisée par une
roséole débutante et prédominante sur le tronc, faite de
macules de 3 à 10 millimètres, non prurigineuse, à bords
irréguliers, séparées par des intervalles de peau saine
;
- Les manifestations cutanées tardives : apparaissent
du 4ème au 12ème mois d'évolution de la maculose,
caractérisée par l'apparition des syphilides qui sont des papules
squameuses, rouge sombre cuivré, de 3 à 5 millimètres de
diamètre, siégeant préférentiellement en
péri-orifice( vulve, au périnée) et aux plis inguinaux.
Ces papules sont riches en tréponèmes.
2. Les plaques muqueuses
Ce sont des lésions érythémateuses
localisées au niveau de la muqueuse buccale ou génitale,
évoluant vers une érosion superficielle ou une forme
végétante. Elles sont hautement contagieuses.
3. Les autres symptômes sont inconstants :
céphalée, arthralgies, fébricules,...
4. La Syphilis latente(8)
Elle est définie comme une période
caractérisée par une régression des éléments
cliniques de la syphilis secondaire, par
19
une positivité des tests sérologiques, par un
liquide céphalorachidien normal.
I.4.4.3. La Syphilis tertiaire
Elle est définie par les manifestations viscérales
de la
syphilis. Elle ne concerne que les sujets non ou
insuffisamment
traités(8).
Cliniquement et biologiquement, on décrit :
> La neurosyphilis asymptomatique ;
> La neurosyphilis symptomatique ;
> La syphilis cardio- vasculaire ;
> La gomme syphilitique ;
> Les lésions oculaires tardives.
La neurosyphilis asymptomatique est caractérisée
par la détection de la positivité des tests sérologiques
du liquide céphalorachidien en absence de signes cliniques de
neurosyphilis. La neurosyphilis symptomatique atteint 5 à 10% de sujets
non traités 1 à 30 ans après l'infection. Classiquement,
on distingue :
- La méningite ;
- La syphilis vasculaire cérébrale ;
- La neurosyphilis parenchymateuse qui comprend : la paralysie
générale ; le tabes et les gommes cérébrales.
I.4.4.4. Formes particulières de la Syphilis
> La syphilis primaire atypique : celle où
l'évolution naturelle de la syphilis est modifiée rendant le
chancre douloureux, suppuré ou occulte(8) ;
> Coinfection VIH: une syphilis doit faire rechercher une
infection par le VIH car le chancre génital favorise sa transmission
sexuelle. La
20
syphilis conserve son polymorphisme clinique au cours de
l'infection par le VIH(2) ;
Ø Syphilis congénitale : le foetus est
contaminé surtout dans la deuxième moitié de la grossesse
par voie transplacentaire par la mère poreuse d'une syphilis en phase
primaire ou secondaire.
I.4.5. Diagnostic positif
I.4.5.1. Diagnostic direct
Le diagnostic direct consiste en la mise en évidence au
microscope à fond noir de bactéries mobiles spiralées. Il
faut au moins dix milles tréponèmes par millimètre cube
d'exsudat pour que ce test puisse être positif(8).
I.4.5.2. Diagnostic indirect
Le diagnostic indirect se pose à base des tests
sérologiques.. L'infection syphilitique induit deux types d'anticorps :
les réagines non spécifiques et les anticorps spécifiques
du tréponème. Les réagines sont des immunoglobulines G et
M dirigés contre les antigènes lipoïdiques résultant
de l'interaction avec les tissus de l'hôte(8).
v Les Tests non spécifiques
Ils mettent en évidence les réagines et sont
utilisée pour le dépistage. Ils sont communs à tous les
tréponèmes. Nous citons notamment le Venereal Disease Research
Laboratory (VDRL) qui est une réaction d'agglutination passive sur lame
utilisant un antigène de nature lipidique.
v Les Tests spécifiques
Ils mettent en évidence les anticorps spécifiques
dirigés contre les antigènes propres au Treponema
Pallidum. ces tests sont plus
21
spécifiques, mais plus compliqués et plus couteux
que ceux à l'antigène lipoïdique.
· Treponema Pallidum Hematiglutination Assay
(TPHA) : c'est une réaction d'hemagglutination passive de microtitration
dans laquelle on utilise l'antigène spécifique qui est un
lyophilisat de Treponema Pallidum fixé sur les hématies
du
mouton. La spécificité est bonne (99,7%) mais
une réaction peut être faussement positive en cas de grossesse
(4) ;
· Fluorescent Treponemal Antibody Absortion (FTA-Abs) :
c'est un test d'immunofluorescence indirecte utilisant l'antigène
spécifique et permettant de mettre en évidence les anticorps
(IgG, IgA, IgM) ;
· Test de Nelson et Mayer encore appelé
Treponema Pallidum immobilisation (TPI) : c'est un test qui consiste
à observer l'immobilisation de tréponèmes vivants dix huit
heures après avoir été mis en présence d'un
sérum contenant les anticorps tréponemiques, c'est le test le
plus spécifique (4).
I.4.6. Traitement
La pénicilline G est l'antibiotique de choix pour tous
les stades de la syphilis. Un taux supérieur à 0,018 milligramme
par litre de pénicilline G est considéré comme
tréponemicide pendant une durée minimale de dix jours. En
respectant ces principes, toutes formes de pénicilline peuvent
être employées mais la préférence va aux
pénicillines long retard. Chez les sujets allergiques à la
pénicilline, on fait recours aux cyclines, aux macrolides, aux
céphalosporines.
22
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE
II.1. CADRE DE L'ETUDE
Ce travail a été réalisé au Centre
Provincial de Transfusion Sanguine de Kisangani. Il est situé sur
l'avenue Abbé Munyororo n° 105 en face de l'Hôpital
Provincial de Référence de Kisangani, dans le quartier Plateau
Médical, dans la commune de Makiso à Kisangani (capitale de la
Province Orientale en RDC)
Le Centre Provincial de Transfusion Sanguine de Kisangani
est limité :
Ø Au Nord : par l'Hôpital Provincial de
Référence de Kisangani ;
Ø Au Sud : par le Service d'Hygiène et
d'Assainissement et les
Cliniques Universitaires de Kisangani ;
Ø A l'Est : par la Division Provinciale de santé
;
Ø A l'Ouest : par la Faculté de Médecine et
le laboratoire provincial de santé publique.
Le CPTS- Kisangani, qui est une structure du Programme
National de Transfusion Sanguine de la République Démocratique du
Congo, a pour mission de rendre disponible et accessible le sang de bonne
qualité, en quantité suffisante aux personnes qui en ont besoin
(receveurs) sur toute l'étendue de la ville de Kisangani en particulier
et de la Province Orientale en général (20).
Pour réaliser cette noble mission, le CPTS-Kisangani
procède :
Ø à la promotion de don bénévole
de sang par des campagnes de sensibilisation et de recrutement des donneurs de
sang. Ceci est rendu possible par le biais de paires recruteurs ;
23
Ø aux campagnes de prélèvements grâce
à son équipe mobile dans ses différents sites de
prélèvements ;
Ø à l'analyse biologique du sang
prélevé ;
Ø à la conservation des poches de sang prêt
à l'utilisation ;
Ø à la distribution des poches de sang aux
structures sanitaires pour des patients qui en ont besoin. Les frais de cession
de poche s'élèvent à dix dollars.
II.2. METHODOLOGIE
Nous avons mené une étude descriptive et
rétrospective. II.2.1. Critères d'inclusion
Ont été inclus tous les sujets ayant fait don
bénévole de sang au CPTS du 1er janvier 2010 au 31
décembre 2011.
II.2.2. Echantillonnage
Notre population d'étude est constituée de 2915
donneurs bénévoles de sang. La technique d'échantillonnage
par convenance nous a permis de déterminer l'échantillon qui est
de 40 cas.
II.2.3. Collecte des données
Pour collecter les données nous avons eu recours
à la revue documentaire. Les données des registres et des fiches
des donneurs ont été collectées selon un protocole
préétabli tel qu'il est montré en annexe et comprenant
:
a) Eléments d'identité du donneur
o Age,
o Adresse,
o Sexe,
24
o Etat matrimonial,
o Profession,
o Date de prélèvement du sang,
o Catégorie : 1) ancien 2) nouveau
b) Eléments cliniques
o Notion de comportement à risque chez le donneur :
· Rapports sexuels non protégés avec des
partenaires multiples et occasionnels ;
· Infections sexuellement transmissibles ;
· Toxicomanie par voie parentérale ;
o Antécédent de transfusion sanguine dans les
trois mois avant le don ;
o Notion de lésions cutanéo-muqueuses non
prurigineuses.
c) Eléments paracliniques : tests
sérologiques
> Recherche de l'antigène de surface
du virus de l'Hépatite B ;
> Recherche des anticorps dirigés
contre le virus de l'Hépatite C ;
> Recherche des anticorps dirigés
contre le virus de l'immunodéficience humaine ;
> Recherche des anticorps dirigés
contre les substances lipoïdiques libérées par les cellules
de l'hôte endommagées par le Treponema pallidum, par le
test Réagine Plasmatique Rapide (RPR).
d) La réagine plasmatique rapide (ou rapid
plasma reagin : RPR) 1. Principes
C'est une réaction d'agglutination passive sur lame
utilisant un antigène de nature lipidique auquel on associe des
particules de charbon colloïdal micro dosées qui se combinent aux
anticorps
25
présents dans le sérum ou le plasma du patient
(8). Il est accompagné d'un témoin négatif et d'un
témoin positif.
Le terme réagine signifie que ce test ne permet pas de
rechercher les anticorps dirigés contre le Treponema pallidum
mais plutôt les anticorps (IgG ou IgM) produits par l'organisme en
réponse à la libération des substances lipoïdiques
par les cellules de l'hôte endommagées ainsi qu'à celle de
substances de type lipoprotéines libérées par les
spirochètes(6). C'est un test rapide, peu onéreux et très
simple (13).
C'est un test qualitatif, il est cependant également
possible de titrer le taux d'anticorps par dilution à moitié.
2. Techniques (6) a) Test qualitatif
Les contrôles positifs et négatifs du Kit doivent
être utilisés avec chaque lot de tests.
1) Placer 0,05 ml d'échantillon du patient ou de
contrôle dans un cercle sur la carte du test,
2) Etaler régulièrement l'échantillon
sur la surface du cercle sur la carte,
3) Secouer la fiole d'antigène RPR pour bien
mélanger,
4) Monter l'aiguille de distribution sur le flacon
compte-goutte en plastique et reprendre l'antigène RPR par
aspiration,
5) Inverser le flacon compte-goutte et presser pour chasser
l'air de l'aiguille,
6) En maintenant verticalement le flacon compte goutte
au-dessus de l'échantillon (sur la carte), faire tomber une seule goutte
d'antigène,
26
7) Placer la carte sur un agitateur à cartes et agiter
à 100tours/ minute pendant 8 minutes,
8) Lire et interpréter visuellement les résultats
sous un bon éclairage.
b) Test semi-quantitatif
La technique est la suivante :
1) Faire des dilutions à moitié avec une solution
salée au 1 /16ème normale non diluée,
2) Verser 0,05 ml de chaque dilution dans un cercle
séparé sur la carte de test,
3) Etaler régulièrement chaque dilution sur tout
le cercle,
4) Continuer comme pour le test qualitatif à partir de
l'opération 2.
Le titre des anticorps sera exprimé en inverse de la plus
haute dilution pour laquelle on aura constaté une agrégation des
particules de charbon.
Au CPTS-Kisangani, c'est le test qualitatif qui est en
général utilisé.
3. Interprétation des résultats
(6)
L'interprétation se fait à l'oeil nue, l'apparition
de l'agglutination signifie que le test est positif :
- Fortement réactif : on voit de larges
amas de particules de charbon sur fond transparent ;
- Réactif : larges amas de particules de
charbon un peu dispersés que dans le cas d'un essai fortement
réactif ;
- Faiblement réactif: petits amas de
particules de charbon sur un fon gris clair ;
- A peine réactif: légère
agrégation de particules de charbon apparaissant
généralement sous forme d'un bouton d'amas au
27
centre du cercle sur la carte ou d'amas dispersés le
long du bord du cercle ;
- Non réactif: aspect gris
homogène, ou bouton de particules de charbon non agrégées
au centre sur la carte.
4. Performance du test RPR
La sensibilité du RPR est de 99,3% (20). Des faux
positifs peuvent être rencontrés : dans les infections virales
(varicelle, rougeole, mononucléose infectieuse), le lymphome, la
tuberculose, endocardite, la grossesse.
La spécificité du test RPR vis-à-vis des
anti-lipoïdiques est de 100%. Cependant, cette spécificité
est nulle vis-à-vis des anti-tréponemiques (9).
II.3.ANALYSE STATISTIQUE
Après récolte des données, nous avons
procédé à un dépouillement manuel et les avons
regroupées dans les tableaux de distribution de fréquence selon
différents paramètres (âge, sexe, commune
résidentielle, état matrimonial, profession, catégorie des
donneurs, coinfection).
Le calcul de pourcentage nous a permis d'analyser nos
données selon les formules suivantes:
P = p x 100
|
|
Avec P : pourcentage (%), p : proportion
|
?
p =
n
|
Avec f : fréquence observée
n : effectif total des donneurs
séropositifs
|
28
IV. 4. DIFFICULTES RENCONTREES
- Le Centre Provincial de Transfusion Sanguine de Kisangani ne
dispose pas d'un effectif exact de donneurs bénévoles de sang
;
- Le Centre Provincial de Transfusion Sanguine a perdu un lot
important de fiches de donneurs bénévoles pour les années
d'avant 2010. Ce qui nous poussé à restreindre la période
d'étude entre 2010 et 2011.
29
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS
1. Séroprévalence de la
syphilis
Nous présentons dans le tableau I, la
séroprévalence de la syphilis chez les donneurs
bénévoles de sang.
Tableau I. Séroprévalence de
la syphilis parmi les donneurs bénévoles de sang
RPR f %
Négatif Positif
|
2875
40
|
98,6
1,4
|
|
Total 2915 100
Il ressort de ce tableau que sur 2915 donneurs
bénévoles de sang, 40 sont séropositifs à la
syphilis soit 1,4% de cas.
2. Age
Nous présentons dans le tableau II la répartition
des donneurs bénévoles de sang séropositifs en fonction de
l'âge.
Tableau II. Répartition des donneurs
bénévoles de sang séropositifs en fonction de
l'âge.
Age (ans) f %
18-24
|
24
|
60
|
25-31
|
10
|
25
|
32-38
|
2
|
5
|
39-45
|
2
|
5
|
45
|
2
|
5
|
Total
|
40
|
100
|
30
Ce tableau nous indique que 60% des donneurs
bénévoles de sang séropositifs à la syphilis sont
âgés de 18 à 24 ans ; la moyenne d'âge étant
de 25,8 ans #177; 0,2.
3. Adresse
Dans le tableau III nous présentons la répartition
des donneurs bénévoles de sang séropositifs en fonction de
la commune résidentielle.
Tableau III. Répartition de donneurs
bénévoles séropositifs de la
|
syphilis en fonction de la commune résidentielle
de
donneurs bénévoles.
|
Commune
|
f
|
%
|
Kabondo
|
22
|
55
|
Mangobo
|
14
|
35
|
Tshopo
|
4
|
10
|
Kisangani
|
0
|
0
|
Lubunga
|
0
|
0
|
Makiso
|
0
|
0
|
Total
|
40
|
100
|
Ce tableau nous montre que 55% des donneurs
bénévoles séropositifs à la syphilis habitent la
Commune KABONDO.
Il se dégage de ce tableau que 70% des donneurs
bénévoles séropositifs à la syphilis sont
célibataires.
31
4. Sexe
Nous présentons dans le tableau IV la répartition
des donneurs bénévoles de sang séropositifs à la
syphilis selon le sexe.
Tableau IV. Répartition des donneurs
bénévoles de sang séropositifs
|
selon le sexe.
|
|
Sexe
|
f
|
%
|
Masculin Féminin
|
38
2
|
95
5
|
Total
|
40
|
100
|
De ce tableau, il en découle que 95% des donneurs
bénévoles de sang séropositifs pour la syphilis sont de
sexe masculin.
5. Etat matrimonial
Dans le tableau V, nous présentons la répartition
des donneurs bénévoles de sang séropositifs en fonction de
l'état matrimonial.
Tableau V. Répartition des donneurs
bénévoles de sang de la syphilis
par rapport
|
à l'état matrimonial de donneurs
|
|
Etat matrimonial
|
f
|
%
|
Célibataire
|
28
|
70
|
Marié
|
11
|
27,5
|
Divorcé
|
1
|
2,5
|
Veuf
|
0
|
0
|
Total
|
40
|
100
|
32
6. Profession
Dans le tableau VI, nous répartissons les donneurs
bénévoles séropositifs à la syphilis selon leur
profession.
Tableau VI. Répartition de donneurs
bénévoles de sang séropositifs
selon la profession
|
|
|
Profession
|
f
|
%
|
Elève
|
16
|
40
|
Travailleur du secteur informel
|
11
|
27,5
|
Etudiant
|
8
|
20
|
Enseignant
|
3
|
7,5
|
Ménagère
|
1
|
2,5
|
Policier
|
1
|
2,5
|
Total
|
40
|
100
|
|
Il résulte de ce tableau que 40% des donneurs
bénévoles de sang séropositifs à la syphilis sont
élèves.
7. Catégories des donneurs
bénévoles de sang
La répartition des donneurs bénévoles de
sang séropositifs à la syphilis selon leur catégorie est
présentée dans le tableau VII.
Tableau VII. Répartition des donneurs
bénévoles de sang séropositifs de la syphilis en fonction
de leur catégorie.
Catégorie
|
f
|
%
|
Ancien
|
28
|
70
|
Nouveau
|
12
|
30
|
Total
|
40
|
100
|
33
Il se dégage de ce tableau que 70% des donneurs
bénévoles de sang séropositifs à la syphilis sont
anciens donneurs bénévoles de sang.
8. Coinfection
Dans le tableau VIII, nous présentons la
répartition des donneurs bénévoles de sang
séropositifs à la syphilis, selon qu'ils ont en plus du marqueur
infectieux de la syphilis, celui de l'hépatite B, celui de
l'hépatite C et celui du VIH/SIDA.
Tableau VIII. Coinfection
VIH/ SIDA.
|
syphilis et marqueurs VHB ou VHC ou
|
Coinfection
|
f
|
%
|
Hépatite C
|
1
|
2,5
|
Hépatite B
|
0
|
0
|
VIH/sida
|
0
|
0
|
Aucune
|
39
|
97,5
|
Total
|
40
|
100
|
Ce tableau nous montre que 2,5% des donneurs
bénévoles de sang séropositifs à la syphilis
étaient également porteurs du marqueur infectieux de
l'hépatite C.
34
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION DES RESULTATS
1. SEROPREVALENCE
La séroprévalence de la syphilis est de 1,4%
dans notre étude. Ce résultat se rapproche de celui trouvé
par A. BATINA et al. en
2004 qui était de 1,1% (10). Cette situation est
inquiétante et pourrait s'expliquer par le fait que le message de
sensibilisation au don bénévole de sang n'est pas bien
reçu par la population donneur bénévole de sang de la
ville de Kisangani.
2. AGE
60% des donneurs bénévoles séropositifs
à la syphilis sont âgés de 18 à 24 ans dans notre
étude. Ceci est différent des résultats de l'étude
menée en ETHIOPIE où la séroprévalence de la
syphilis a prévalu chez les donneurs de sang du groupe d'âge de 26
à 35 ans (12).
Nous pensons que cette tranche d'âge de notre
étude est sexuellement active dans notre milieu sachant que les rapports
sexuels multiples, occasionnels et non protégés constituent une
voie prépondérante de transmission de la syphilis.
3. SEXE
95% des donneurs bénévoles de sang
séropositifs à la syphilis sont de sexe masculin alors que
seulement 5% sont de sexe féminin dans notre étude. Ce
résultat est quasi semblable à celui trouvé par D. ARORA
et al. Chez les donneurs bénévoles de sang dans en Inde où
96,3% des donneurs séropositifs à la syphilis étaient de
sexe masculin et 3,7% de sexe féminin (19).
35
Nous pesons que l'influence des épisodes de
l'activité génitale de la femme notamment les menstruations, la
grossesse, l'allaitement, qui constituent de contre indications au don de
sang(3), réduirait le nombre de donneurs bénévoles de sang
du sexe féminin.
4. COMMUNE RESIDENTIELLE
55% de donneurs bénévoles de sérologie
positive à la syphilis habitent la commune KABONDO et 35% d'eux habitent
la commune MANGOBO.
Ceci est dû au fait que ceux qui sont chargés de
recruter les donneurs bénévoles, appelés pairs recruteurs,
sont presque tous habitants de ces deux communes. Ceci résulte de la
première formation de ceux-ci qui a été
réalisée dans les deux communes précitées par le
CPTS-Kisangani ; avec pour conséquence logique un grand nombre de
donneurs bénévoles dans les communes KABONDO et MANGOBO
(CPTS-Kisangani).
5. ETAT MATRIMONIAL
70 % de donneurs bénévoles à RPR positifs
sont célibataires. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les
célibataires seraient plus exposés aux comportements sexuels
à risque et par conséquent auraient des relations sexuelles sans
méthodes de protection pour éviter l'infection par le
Treponema Pallidum.
6. PROFESSION
40% des donneurs bénévoles à RPR positif
sont des élèves dans notre étude. Notre résultat
est bien différent de celui trouvé par B.TESSEMA et al. en
Ethiopie (12) où la séroprévalence de la syphilis
était plus constatée chez les travailleurs journaliers avec 27,8%
des cas.
36
Ceci peut être du au fait que les élèves
constituent une partie importante de la population donneur
bénévole de sang en général (CPTS-Kisangani).
7. CATEGORIE DES DONNEURS
70% de cas à RPR positif sont des anciens donneurs
bénévoles dans notre étude. Par contre en Chine, JING LIU
et al. (11) ont trouvé un taux élevé chez les nouveaux
donneurs.
Nous pesons que le CPTS-Kisangani éprouverait des
difficultés à obtenir la fidélisation de ses donneurs.
8. COINFECTION
Dans notre étude, nous n'avons trouvé qu'un
donneur bénévole de sang qui était coinfecté
à la syphilis et au virus de l'hépatite C.
A.BATINA, S. KABEMBA, R. MALENGELA ont trouvé 0,1% de
coinfection à VIH, virus de l'Hépatite B et au Treponema
pallidum ; 0,1% de coinfection au virus de l'Hépatite B et le
Treponema pallidum et de 0,2% de coinfection au Treponema pallidum
et VIH(10).
Dans notre étude, nous pensons que les 97,5% des cas
à RPR positifs chez qui il n'y a pas coinfection, n'ont pas
été en contact avec le virus de l'Hépatite B et du VIH.
En outre le Treponema pallidum et le virus de
l'hépatite C ont en commun les mêmes modes de
contaminations(2).
37
CONCLUSION
Notre travail porte sur la séroprévalence de la
syphilis chez les donneurs bénévoles de sang au
CPTS-Kisangani.
Les objectifs spécifiques sont ceux de
déterminer la prévalence de marqueur de la syphilis chez les
donneurs bénévoles de sang au Centre Provincial de Transfusion
Sanguine de Kisangani et de décrire le profil démographique des
donneurs bé névoles à RPR positif.
La séroprévalence de la syphilis chez les
donneurs bénévoles de sang au CPTS-Kisangani est de 1,4 %.
Les donneurs bénévoles de sang
séropositifs à la syphilis sont âgés de 18 à
24, ils habitent en majorité les communes Kabondo et Mangobo, ils sont
de sexe masculin, célibataires et sont élèves. Ils sont en
plus anciens donneurs bénévoles de sang. 2,5% de ces donneurs
bénévoles de sang ont à la fois les marqueurs infectieux
de la syphilis et de l'hépatite virale C.
.
38
SUGGESTIONS
L'amélioration de la sécurité
transfusionnelle en République
Démocratique du Congo en général et en
Province Orientale (KISANGANI) en particulier repose sur l'existence des
donneurs bénévoles de sang en bonne santé et prêts
à donner régulièrement leur sang et sur une qualification
biologique rigoureuse. Cette réalité nous conduit à
suggérer ce qui suit :
1. Au CPTS-Kisangani :
· De renforcer, en équipement, le service technique
du CPTS-Kisangani en vue d'une meilleure qualification biologique du sang
à transfuser ;
· D'allouer un budget conséquent de
manière régulière destiné à la promotion au
don de sang, permettant au fidéliser ses donneurs ;
· De bien conserver les anciennes et nouvelles fiches de
donneurs bénévoles afin de faciliter le suivi des donneurs ;
· De disposer d'un logiciel de gestion de tous les
donneurs bénévoles peu importe leur caractère
infidèle et irrégulier au don ;
· D'étendre la promotion au don de sang dans
toutes les communes de la ville de Kisangani, en vue d'accroitre la
capacité de la banque de sang à répondre aux nombreuses
demandes de sang.
2. Aux donneurs bénévoles
Nous demandons aux donneurs bénévoles de faire
régulièrement don de leur sang tout en évitant dans la
mesure du possible tous les comportements à risque infectieux ;
39
3. Aux chercheurs
D'approfondir ce sujet chez les donneurs de remplacement qui
existent encore dans notre milieu.
40
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES ET COURS
1. Lafontaine M., Lebrun S., Immuno-hématologie,
éd. Décarie, Paris ,1985 ;
2. Pilly E., Maladies infectieuses et tropicales,
21ième édition, 2008 ;
3. Nyst M. et al. Guide pratique de la transfusion,
Kinshasa, aout 1991 ;
4. Fattorousso et Ritter O., Vadémécum
clinique, éd. Masson, 17ième édition, Paris, 2004
;
5. Quevauvilliers O., Somogyi A., Fingerhut A., Dictionnaire
Médical, éd. Masson, 6ième édition,
Paris 2009 ;
6. Inconnu, RPR test kits, newmarket laboratories ltd
;
7. CNTS, Manuel de formation en transfusion sanguine,
décembre 2008 ;
8. ABISA, Dermatologie et vénérologie,
cours inédit D3 médecine, 2009-2010, UNIKIS ;
9. Chronomédical distribution d'articles médicaux
en Afrique Francophone, VDRLCHEK CHARBON/ RPR® ×100 groupe 1
nomenclature 1326.
II. ARTICLES ET REVUES SCIENTIFIQUES
10. A. Batina, S. Kabemba, R.Malengela, Marqueurs
infectieux chez les donneurs de sang en République Démocratique
du Congo, Bruxelles 2007;
11. L. Jing et al. Prévalence croissante de
marqueurs sérologiques de la syphilis chez les donneurs de sang chinois
en 2008 jusqu'en 2010 au cours d'une épidémie de syphilis,
janvier 2008 à décembre 2010. Wiley Online Library,
février 2012 ;
41
12. B. Tessema et al. Séroprévalence du
VIH, VHB, VHC, et la syphilis chez les donneurs de sang à
l'hôpital universitaire de Gondar en Ethiopie au nord-ouest : tendances
à la baisse sur une période de cinq ans, janvier 2003 et
décembre 2007. BioMed Central infectious Diseases mai 2010 ;
13. Ministère de la santé et prévention,
Dépistage sérologique de la syphilis par le test RPR chez les
femmes enceintes dans les postes de santé- Dakar,
2004,23p ;
14. R. Farassa et al. Les Séroprévalences
de l'hépatite B et de la syphilis chez les donneurs de sang
à Antananarivo en 1998;
15. A. William et al. Prevalence of blood-bonne
infectious diseases in blood donors in Ghana, in 1999;
16. D. Mbanya et al. Serological findings amongst
first-time blood donors in Yaounde, cameraon: is safe donation a reality or a
myth? Transfus Med 2003;
17. Inconnu, risqué de transmission
transfusionnelle de la syphilis chez les donneurs de sang dans un hôpital
tertiaire au Nigéria. Nord- american journal of medical sciences,
Tome 3 No 2, février 2011 ;
18. Inconnu, Tunisie médicale, volume 73 No 2,
février 1995;
19. D. ARORA et al. Séroprévalence VIH, VHB,
VHC, et syphilis chez les donneurs de sang dans le sud de Haryana d'octobre
2002 en avril 2006. Journal of pathology and microbiology, Année
2010/ vol 53/N° 2/ Page 308-309.
III.MEMOIRE
20. M. Ramazani, Contribution à l'étude de
la répartition des groupes sanguins chez les donneurs
bénévoles de sang de la ville de Kisangani (RDC), 2008-2009,
ISTM-Kisangani.
42
IV. WEBOGRAPHIE
V.
WWW. Doctstoc. Com ;
consulté le 18 /10/2011 ;
VI.
WWW.fda.gov/ohrms/dockets,
consulté le 20/10/2011;
VII. WWW.Who.int/entity/media center/fr, consulté
le 20/10/2011;
43
ANNEXE I
PROTOCOLE DE RECOLTE DE DONNEES
I. ELEMENTS D'IDENTITE DU DONNEUR
1. Age :
2. Adresse :
3. Sexe :
4. Etat matrimonial :
5. Profession :
6. Date de prélèvement du sang :
7. Catégorie : - ancien : - nouveau :
II. ELEMENTS CLINIQUES
8. Notion de comportement à risque chez le donneur :
9. Rapports sexuels non protégés avec des
partenaires multiples et occasionnels :
10. Infections sexuellement transmissibles :
11. Toxicomanie par voie parentérale :
12. Antécédent de transfusion sanguine dans les
trois mois avant le don :
13. Notion de lésions cutanéo-muqueuses non
prurigineuses :
III. ELEMENTS PARACLINIQUES : tests
sérologiques
14. Recherche de l'antigène de surface du virus de
l'Hépatite B :
15. Recherche des anticorps dirigés contre le virus de
l'Hépatite C :
44
16. Recherche des anticorps dirigés contre le virus de
l'immunodéficience humaine :
17. Recherche des anticorps dirigés contre les
substances lipoïdiques libérées par les cellules de
l'hôte endommagées par le Treponema pallidum (RPR):
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
IN MEMORIAM IV
LISTE DES ABREVIATIONS V
O.INTRODUCTION 1
O.1. PROBLEMATIQUE 7
O.2. OBJECTIFS 8
O.2.1. Objectif général 8
O.2.2. Objectifs spécifiques 8
O.3. INTERET DU SUJET 9
O.4. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9
CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES 10
I.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES 10
I.1.1. Séroprévalence 10
I.1.2. Syphilis 10
I.1.2. Don de sang 10
45
I.1.3. Donneur de sang 10
I.1.4. Donneur bénévole de sang 11
I.1.5. Receveur de sang 11
I.1.6. Transfusion sanguine 11
I.1.7. Le sang 11
I.2. BREF APERÇU SUR LE SANG ET LA TRANSFUSION SANGUINE
(3)
11
I.2.1. Le sang 11
I.2.2. La transfusion sanguine (7) 12
I.3. LE DON DE SANG 12
I.3.1. Catégories de donneurs 12
I.3.2 Sélection des donneurs 13
I.3.3. Examens à pratiquer sur le sang du donneur 15
I.3.4. Conservation du sang(7) 15
I.4. LA SYPHILIS 16
I.4.1. Bactériologie(4) 16
I.4.2. Epidémiologie(4) 16
I.4.3. Modes de transmission 17
I.4.4. Formes cliniques de la syphilis 17
I.4.5. Diagnostic positif 20
I.4.6. Traitement 21
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE 22
II.1. CADRE DE L'ETUDE 22
II.2. METHODOLOGIE 23
II.2.1. Critères d'inclusion 23
46
II.2.2. Echantillonnage 23
II.2.3. Collecte des données 23
II.3.ANALYSE STATISTIQUE 27
IV. 4. DIFFICULTES RENCONTREES 28
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS 29
1. Séroprévalence de la syphilis 29
2. Age 29
3. Adresse 30
4. Sexe 31
5. Etat matrimonial 31
6. Profession 32
7. Catégories des donneurs bénévoles de
sang 32
8. Coinfection 33
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION DES RESULTATS
34
1. SEROPREVALENCE 34
2. AGE 34
3. SEXE 34
4. COMMUNE RESIDENTIELLE 35
5. ETAT MATRIMONIAL 35
6. PROFESSION 35
7. CATEGORIE DES DONNEURS 36
8. COINFECTION 36
CONCLUSION 37
SUGGESTIONS 38
BIBLIOGRAPHIE 40
47
TABLE DES MATIERES 44
ANNEXES
|