0. INTRODUCTION
Le niveau de développement d'un pays est saisi entre
autre par sa capacité à produire des biens et services marchands
et non marchands. L'augmentation continue de cette production sur plusieurs
années en terme réel traduit la croissance de l'activité
économique, celle-ci est l'un des objectifs du carré magique de
N. Kaldor, à ce titre, elle est recherchée par chaque
gouvernement d'un pays (développés ou en voie de
développement). Elle est un indicateur très important pour
apprécier les performances des politiques économiques mise en
place dans un pays1.
0.1 Problématique
La principale mission d'un Etat est d'assurer le
bien-être de sa population. Ce bien-être se manifeste par
l'amélioration de la qualité du niveau de vie, celle-ci est
tributaire de la croissance de l'activité économique. Cette
dernière est donc une cible de toutes les sociétés et de
tous les gouvernements, et pour l'appréhender on recourt à un
indicateur macroéconomique qu'est le produit intérieur brut (PIB)
en terme réel.
Le PIB est d'une grande importance dans la mesure où
son augmentation traduit l'amélioration du bien-être, car il
produit des effets d'entrainement remarquables sur l'ensemble de
l'économie nationale. Elle crée des emplois
rémunérés en augmentant le niveau d'investissement,
améliore le niveau de vie des habitants en augmentant leurs pouvoirs
d'achat si possible leurs consommations diversifiées et de masse,
rémunère les facteurs de production, augmente la
possibilité d'élargir la chaine de valeur des produits locaux.
Après treize ans (soit de 1989 à 2001) de
détérioration de l'activité économique
caractérisée par une forte inflation accompagnée d'une
récession, la RDC a renoué avec la croissance en réalisant
un taux de croissance positif du PIB réel de 3,5%. La moyenne de la
croissance du PIB réel est passée de 5,63% entre 2002 et 2011
(croissance faible) à 8,4% entre 2012 et 2015 (forte
croissance)2. Le taux d'inflation quant à lui, est
passé, en moyenne, de 18,5% entre 2002 et 2011 à 1,44% entre 2012
et 2015.
Ces performances ont un impact sur le social congolais.
Notamment le taux d'alphabétisation est passé de... en 2002
à ... en 2014 , l'espérance de vie est passé de 45 ans en
2002 à 50 ans en 2014, le PIB par habitant est passé de 176,26
USD à 478,2 USD, l'indice de pauvreté a drastiquement
baissé, passant de 80% en 1990 à 63,4% en 2012, la baisse de la
proportion des ménages ayant une consommation alimentaire
1 Ange M. INABANZA, la croissance
économique en RDC et la place de la demande internationale de 2002
à 2012, Mémoire, UNKIN/FASEG, 2003, P.1
2Moyennes calculées par l'auteur sur base
des données des tableaux des pages 8 et 9 de la leçon
académique présentée par MATATA PONYO MAPON
dans le cadre de l'obtention du diplôme de docteur honoris causa.
Augmentation du PIB réel en RDC de 2002
à 2014 : croissance intensive ou extensive ? P a g e |
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inadéquate à 38% en 2012 contre 43% en 2007, les
taux brut et net de scolarisation dans le primaire ont atteint respectivement
98,4% et 90,5% en 20123 pour ne citer que ceux-là.
Cependant, quand un pays réalise de telles
performances, d'après les experts de la banque mondiale (BM), elles
peuvent être la résultante de ce qu'ils appellent
«chance» ou le hasard et/ ou d'une volonté
délibérée manifestée par des bonnes politiques
économiques. D'une manière générale quand une
économie atteint de tels exploits cela implique qu'il y a des facteurs
ou secteurs clés sur lesquels se sont fondés des politiques
économiques, des facteurs sur lesquels peut se baser même la
question de la soutenabilité de la croissance réalisée.
L'augmentation du PIB peut résulter soit de
l'amélioration de l'efficacité des facteurs de production, elle
se traduit alors par l'augmentation de la valeur ajoutée par
salarié ou par l'accroissement des performances des machines, du fait du
progrès technique, elle s'appuie donc sur le gain de productivité
c'est ce qu'on appelle croissance intensive ; soit
principalement de l'augmentation des quantités de facteurs de production
mis en oeuvre (plus de travail, plus de machines et/ou plus de matières
premières) c'est la croissance
extensive4.
De ce fait, les préoccupations essentielles de cette
étude tournent autour des questions ci-après :
? l'augmentation du PIB réel observé en
République Démocratique du Congo durant ces quatorze
dernières années relève-t-elle d'une croissance intensive
ou extensive ?
? Quel(s) est (sont) le(s) secteur(s) porteur(s) de cette
croissance ?
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