Martino Herbert RAZAFINDRADIA
|
UNIVERSITÉ DE
TOLIARA ************** FACULTÉ DE DROIT, D'ÉCONOMIE, DE
GESTION ET DE SOCIOLOGIE ***************************** DÉPARTEMENT
DE DROIT
|
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MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES
Pour l'obtention du diplôme de MAÎTRISE EN
DROIT PRIVÉ Option: CARRIÈRE JUDICIAIRE ET SCIENCES
CRIMINELLES
LA LEGISLATION MALAGASY À
L'ÉPREUVE
DE LA VIOLENCE CONJUGALE: CAS DE LA
VILLE DE TOLIARA 2011-2013
Présenté et soutenu publiquement par:
RAZAFINDRADIA Herbert Martino
Le 11 Décembre 2014
Rapporteur: Madame RASOAVELONORO Marthe,
Magistrat à la Cour d'Appel de Fianarantsoa, Assistante d'Enseignement
Supérieur et de Recherche à l'Université de Toliara
Année Universitaire:
2013-2014
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
|
UNIVERSITÉ DE
TOLIARA ************** FACULTÉ DE DROIT, D'ÉCONOMIE, DE
GESTION ET DE SOCIOLOGIE ***************************** DÉPARTEMENT
DE DROIT
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MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES
Pour l'obtention du diplôme de MAÎTRISE EN
DROIT PRIVÉ Option: CARRIÈRE JUDICIAIRE ET SCIENCES
CRIMINELLES
LA LEGISLATION MALAGASY À
L'ÉPREUVE
DE LA VIOLENCE CONJUGALE: CAS DE LA
VILLE DE TOLIARA 2011-2013
Présenté et soutenu publiquement par:
RAZAFINDRADIA Herbert Martino
Le 11 Décembre 2014
Membres du jury:
1.Président du jury: Docteur
RASOLOFOMASY Simon Seta, Maître de Conférences, Université
de Toliara
2.Encadreur Pédagogique: Madame
RASOAVELONORO Marthe, Magistrat à la Cour d'Appel de Fianarantsoa,
Assistante d'Enseignement Supérieur et de Recherches à
l'Université de Toliara
3. Assesseur Critique: Monsieur TOVONDRAINY
Andriantsitohaina Ranoëlson Edally, Assistant d'Enseignement
Supérieur et de Recherches à l'Université de Toliara
Année Universitaire:
2013-2014
DEDICACE
A l'âme de mon père : RAZAFIMAMONJY Martin
William Dors en paix
A ma mère source d'amour éternel
A mon
frère et à ma soeur,
A ma femme et à mon fils
A mes
cousines et à mes belles soeurs
A mes amis(es)
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
REMERCIEMENTS
Avant d'aborder ce travail, je tiens à exprimer mes
sentiments envers tous ceux et toutes celles qui ont contribués par
leurs conseils et leurs enseignements, aussi des soutiens moraux ou financiers,
de près ou de loin pour aboutir ce mémoire;
Je remercie également, Le Professeur DINA
Alphonse, Président de l'Université de Toliara qui, sans
son accord, cette soutenance n'aura pas eu lieu.
Je tiens à manifester ma profonde gratitude à
mon cher rapporteur, Madame RASOAVELONORO Marthe, Magistrat
à la Cour d'Appel de Fianarantsoa, Assistante d'Enseignement
Supérieur et de Recherches à l'Université de Toliara, que
je remercie considérablement de m'avoir fait confiance et a bien
accepté de m'encadrer ; pour la patience, la compréhension et la
générosité dont elle m'a fait preuve.
Je remercie également, le Docteur RASOLOFOMASY
Simon Seta, Maître de Conférences, Doyen de la
Faculté de Droit, d'Economie, de Sociologie et d'Economie à
l'Université de Toliara qui a accepté de siéger parmi le
jury en qualité de Président.
J'assure ma profonde reconnaissance à Monsieur
TOVONDRAINY Andriantsitohaina Ranoëlson Edally, Assistant
d'Enseignement Supérieur et de Recherches, Chef du Département
Droit à l'Université de Toliara, de m'avoir autorisé
à réaliser mes recherches et bien vouloir être
l'examinateur.
Aussi j'adresse mes remerciements à tous nos
Professeurs et tous les collaborateurs au sein de l'Université de
Toliara, spécialement ceux du Département de Droit qui nous ont
pris en charge durant les longues années d'études.
Mes remerciements s'adressent particulièrement à
Madame NOMESOA Collette, Coordonnatrice Régionale du
TAZ et CECJ Toliara pour cet aide sur nos documentations pendant la
réalisation de ce mémoire. Ma gratitude va aussi à Madame
le Directeur Régionale de la Population et des Affaires
Sociales, RAKOTOHARO Tiaray Eugenie Annicka pour leurs
accueils et coopérations durant mes enquêtes.
Je n'oublie jamais d'exprimer mes vifs remerciements à
tous les membres de ma famille, plus particulièrement : Mes beaux
parents, mes chères cousines pour leurs gentillesses, leurs aides et
leurs soutiens lors de la rédaction de ce mémoire.
Merci à tous!!!
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
RESUME
Les violences conjugales comme toutes les violences sont
intentionnelles et elles représentent une atteinte au droit fondamental
des personnes à vivre en sécurité, et une atteinte
à leur dignité. Elles entraînent aussi une atteinte
à leur intégrité physique et psychique et sont à
l'origine d'importantes conséquences psycho-traumatiques. Elles peuvent
mettre en péril la vie, la santé, l'intégration scolaire,
professionnelle et sociale des victimes et de leurs enfants. Elles aggravent
les situations de précarité, de pauvreté, voire de
marginalisation. Le cadre de notre travail se base dans la ville de Toliara et
a pour objectif de présenter son cadre juridique face à la
violence conjugale et aussi d'encourager la victime pour briser le silence au
sein de ce fléau.
En fait, elles touchent toutes les couches de la
société, à toutes les périodes de la vie de couple,
mais elles sont encore plus fréquentes chez les jeunes, lors de la
première grossesse ou lors d'une séparation. Ces violences
conjugales liées à des conduites dissociant, dues par la
consommation de drogue et de l'alcool, ainsi les phénomènes de
dépendance et d'intolérance entraînent une augmentation
inexorable des violences. Il s'agit aussi d'une violence touchant la
majorité des femmes. Dans la pratique, ces problèmes sont
réglés soit à l'amiable par une justice informelle, soit
par la procédure judiciaire qui est la justice formelle. La loi
reconnaît de plus en plus leur gravité et que la qualité de
conjoint de la victime constitue une circonstance aggravante de l'infraction
commise. Les textes de loi surtout, supranational garantissent la protection
des victimes, l'information des citoyens, et la lutte contre les
inégalités.
Suite à ces difficultés socio-politiques et de
santé publique, nous avons proposé des suggestions sur
l'interdiction de la violence et les mauvais traitements à
l'égard de la femme pour l'Etat Malagasy.
Mots-clés: droit
fondamental, violence conjugale, lutte contre les inégalités,
justice informelle et formelle.
ABSTRACT
Domestic violence as all violence is intentional and is a
violation of the fundamental right of people to live in security, and their
dignity. They also cause impairment of physical and mental integrity and are
causing significant traumatic psychological consequences. They can endanger the
life, health, educational, professional and social integration of victims and
their children. They aggravate situations of insecurity, poverty or
marginalization. As part of our work is based in the city of Toliara and aims
to present the legal framework deal with domestic violence and also to
encourage the victim to break the silence in this scourge.
In fact, they affect all levels of society, in all periods of
married life, but they are more common in young, during the first pregnancy or
separation. This domestic violence related to separating pipes caused by the
consumption of drugs and alcohol, and the phenomena of dependence and
intolerance lead to inexorable increase in violence. It is also a violence
affecting the majority of women. In practice, these problems are settled either
amicably through informal justice, either through the judicial process, which
is the formal justice. The law recognizes increasingly severity and recognizes
that a spouse of the victim is an aggravating circumstance of the offense. The
legislation especially supranational guarantees the protection for victims, the
citizen information and the fight against inequality.
Following these socio-political problems and public health, we
have proposed some suggestions on the prohibition of violence and abuse to the
woman of the Malagasy state.
Keywords: Fundamental right, domestic
violence, fights against inequality, informal and formal justice.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE PREMIÈRE PARTIE:
L'ÉVOLUTION DU PHÉNOMÈNE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE À MADAGASCAR.
CHAPITRE I: LE CADRE
CONCEPTUEL ET HISTORIQUE DE LA VIOLENCE CONJUGALE.
Section I: LES DÉFINITIONS DES CONCEPTS CLÉS
ET DES CONFLITS CONJUGAUX.
Paragraphe I: Définitions
Paragraphe II: Les manifestations de la violence
conjugale
Section II: LE DEROULEMENT STÉRÉOTYPE DE
LA VIOLENCE CONJUGALE
Paragraphe I: Survol historique de la violence
conjugale à Madagascar
Paragraphe II: L'ampleur de la violence conjugale
CHAPITREII: LE DROIT FACE À LA VIOLENCE CONJUGALE
À MADAGASCAR
Section I: LA LÉGISLATION SUR LA VIOLENCE CONJUGALE
Paragraphe I: La législation nationale
Paragraphe II: La législation internationale
Section II: LES INSTITUTIONS MALAGASY CHARGÉES
DE PROTEGER ET DE FAIRE RESPECTER LES DROITS DE LA FEMME
Paragraphe I: Les organismes gouvernementaux
Paragraphe II: Les organismes non gouvernementaux
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE CRITIQUE DE LA VIOLENCE CONJUGALE À
MADAGASCAR PLUS PARTICULIÈREMENT DANS LA VILLE DE TOLIARA
CHAPITRE I: LES PHÉNOMÈNES
D'INFLUENCE SOCIALE DE LA VIOLENCE CONJUGALE
Section I: LES FACTEURS GENERATEURS DE LA VIOLENCE
COJUGALE
Paragraphe I: Les causes face à la
fonctionnalité de la loi
Paragraphe II: Les lacunes dans la vie du couple
Paragraphe III: Le laxisme de l'état et la
tradition malagasy
Paragraphe IV: Autres causes de la
violence conjugale
Section II: LES IMPACTS DE LA VIOLENCE CONJUGALE
Paragraphe I: Les impacts dans les relations du couple Paragraphe
II: Les impacts personnels pour la victime Paragraphe III: Les impacts
sur les enfants
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Paragraphe IV: Les impacts sur la société
Paragraphe V: Les impacts sur l'agresseur
Section III: LES MODALITÉS DE POURSUITE DE LA
VIOLENCE CONJUGA Paragraphe I: La procédure à l'amiable:
justice informelle
Paragraphe II: La procédure
judiciaire: justice formelle
CHAPITRE II: LES SUGGESTIONS PROPOSÉES POUR
LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE CONJUGALE ET L'ÉLIMINATION DE LA
VIOLENCE À L'ÉGARD DE LA FEMME
Section I: LES SUGGESTIONS GÉNÉRALES
Paragraphe I: Les recommandations au niveau national
Paragraphe II: Les recommandations au niveau international
Section II: LES SUGGESTIONS PERSONNELLES
Paragraphe I: À l'égard de
stéréotype de la violence conjugale à Madagascar
précisément à Toliara
Paragraphe II: À l'égard de
l'état malagasy pour l'élimination de violence contre les
femmes
CONCLUSION GENERALE
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
LISTE DES TABLEAUX
19
Tableau 1. Type des violences subies par les
victimes féminines
(Source: Résultat de
l'enquête communautaire en 2011dans la ville de Toliara
réalisée par Razafindradia, des données tirées par
le rapport technique annuel de la TAZ et CECJ/Toliara 2012, 2013)
19
Tableau 2. Type des violences subies par les
victimes masculines.
(Source: Résultat
de l'enquête communautaire en 2011dans la ville Toliara
réalisée par Razafindradia, des données tirées par
le rapport technique annuel de la CECJ/Toliara 2012, 2013 et la résultat
de l'enquête par audition effectué par Razafindradia auprès
des responsables des associations: CAFED/FAFED, YMCA, CONGOPDH, ainsi
qu'auprès des personnels de la DRPAS région Sud-Ouest)
20
Tableau 3. Pourcentage des femmes et des
hommes victimes des différents types de violence conjugale dans la ville
de Toliara à partir de 2011 à 2013
(Source: Résultat de cumul des
données réalisé par Razafindradia en novembre
2013)
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
LISTE DES ACRONYMES
SIGLE
|
DESIGNATION
|
AGNU
|
: Assemblée Générale des Nations Unies
|
APJS
|
: Association pour la Promotion de la Justice dans le Sud
|
CAFED
|
: Confédération des Association des Femmes et
Développement
|
CDEF
|
: Collectif des Droits de l'Enfant et de la Famille
|
CECJ
|
: Centre d'Ecoute et de Conseil Juridique
|
CEDAW
|
: Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination Against of Women
|
CEDEF
|
: Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination à l'Egard des Femmes
|
CJ
|
: Clinique Juridique
|
CONGOPDH
|
: Collectif des ONG pour la Promotion des Droits de l'Homme
|
DRPAS
|
: Direction Régionale de la Population et des Affaires
Sociales
|
ELVICA
|
: Enquête sur La VIolence Conjugale envers les femmes
à Antananarivo
|
ENVEFF
|
: Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en
France
|
FAFED
|
: Federation des Associations des Femmes et
Développement
|
FLM
|
: Fiangonana Loterana Malagasy
|
LEF
|
: Lobby Européen des Femmes
|
MCRAM
|
: Multi-Cluster Rapid Assessment Mechanism
|
NU
|
: Nations Unies
|
OMS
|
: Organisation Mondial de la Santé
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernemental
|
ONU
|
: Organisation des Nations Unies
|
OUA
|
: Organisation de l'Unité Africaine
|
PIDCP
|
: Pacte Internationale relatif aux Droits Civils et Politiques
|
PMPM
|
: Police des Moeurs et de Protection des Mineurs
|
PV
|
: Procès-verbal
|
RSDDH
|
: Réseau Sud pour la Défense des Droits Humains
|
SIDA
|
: Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise
|
SOFA
|
: Solidarité Fanm Ayisyen
|
TAZ
|
: Trano Aro Zo
|
UA
|
: Union Africaine
|
UE
|
: Union Européen
|
UNDP
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
UNFPA
|
: Fonds des Nations Unies pour la Population
|
UNICEF
|
: Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
|
USA
|
: United States of America
|
VIH
|
: Virus d'Immuno déficience Humaine
|
VMLF
|
: Vondrona Mira Lenta ho an'ny Fampandrosoana
|
YMCA
|
: Young Men's Christian Association
|
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
INTRODUCTION GENERALE
Dans le monde entier, depuis toujours, la violence conjugale
règne dans de nombreuses familles, pauvres ou riches, quelle que soient
leur culture et leur race. Elle ne se limite pas à un pays ni à
une région en particulier. Les études menées montrent que
de nombreux facteurs, notamment le statut économique, l'origine
ethnique, la classe sociale, l'âge, la religion et la non-scolarisation
façonnent les différentes manifestations de cette violence. La
violence conjugale a des effets sérieux dans l'immédiat comme
à long terme, sur la famille. C'est aussi un véritable
problème qui freine le développement et empêche
l'épanouissement de la société. La violence conjugale est
devenue un fléau mondial. À Madagascar selon une étude
menée en 2003 par le gouvernement malgache et les Nations Unies, 20% des
femmes seraient victimes d'abus commis par leurs conjoints. En 2007,
ELVICA1 a interrogé 400 femmes en union (de 15 à 59
ans) qui ont été victimes de la violence conjugale à
Antananarivo: 43% des femmes ont déclaré avoir subi au moins une
forme de violence physique au cours des 12 mois précédant
l'enquête, 46% avoir déjà eu des hématomes. A partir
de juillet 2010, le système des Nations Unies MCRAM2 a
résumé les résultats comparatifs des deux villes
Antananarivo et Toliara marquant la violence faite aux femmes dont 76,4% des
ménages à Antananarivo et 62,1% des ménages à
Toliara.
Notre travail se rapporte à la violence au sein des
couples hétérosexuels3, quelle que soit la nature de
l'union, légitime ou non. Mais l'objet de notre étude est la
violence exercée par les hommes à l'endroit des femmes. Car dans
la réalité, deux femmes sur un homme sont victimes d'actes de
violences conjugales graves et que les conséquences de ces gestes sont
plus sérieuses pour le sexe féminin que pour le sexe masculin. La
violence conjugale a de nombreux visages comme la violence physique,
économique, psychologique, verbale, sexuelle et l'atteinte aux
libertés. Certains hommes s'imposent aux femmes et se montrent plus
puissants et même supérieurs, alors que le principe
d'égalité des droits entre hommes et femmes est
prôné par la Constitution Malagasy, dans son article 08 qui
dispose que : « Les nationaux sont égaux en droit et jouissent
des mêmes libertés fondamentales protégées par la
loi sans discrimination fondée sur le sexe, le degré
d'instruction, la fortune, l'origine, la race, la croyance religieuse ou
opinion ». Néanmoins, nombreux sont les domaines dans lesquels
il
1ELVICA: Etude sur la violence conjugale envers
les femmes à Antananarivo
L'enquête a été menée en juillet
2007dans la ville d'Antananarivo et Les résultats de cette étude
ont été
présentés le 21 novembre 2007 à
Antananarivo.
2 (MCRAM) :UN Multi-Cluster Rapid Assessment
Mechanism
3Hétérosexuels: Qui éprouvent une
attirance sexuelle pour le sexe opposé
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
n'y a pas d'égalité, « ni de jure et ni de
facto »4 entre l'homme et la femme et ce
phénomène est même considéré comme normal.
Mais, c'est une situation injuste envers les femmes qu'il est temps de prendre
des mesures drastiques et nécessaires pour l'éradiquer.
La violence conjugale est très compliquée. Elle
tire son origine dans le patriarcat5, l'homme veut toujours dominer
la femme. L'éducation, la famille, le milieu social, les genres d'amis
fréquentés, l'école sont autant de facteurs qui peuvent
générer la violence conjugale car, lorsqu'un enfant ne
reçoit pas une éducation parfaite et grandit dans un
environnement belliqueux, se fait n'importe quel genre d'amis, ne
fréquente pas une école sérieuse où règne la
discipline et qu'il affiche un mauvais comportement depuis son enfance, il y a
lieu de dire que cet enfant va être violent.
L'analyse de la fréquence de la violence conjugale
permet de conclure qu'elle devient presque une culture. En dépit de la
notoire évolution des textes de lois concernant la violence conjugale,
de l'augmentation des peines pour les agresseurs, de la création des
institutions pour la défense ou du respect des droits humains, de la
création du département ministériel à la condition
féminine et aux droits de la femme, la violence conjugale reste toujours
en évolution. On a pu, d'ailleurs, constater qu'à Madagascar, la
violence conjugale est considérée comme une affaire familiale ou
privée. En effet, certaines victimes refusent de porter plainte contre
les agresseurs qui sont le plus souvent leur mari.
De ce qui précède, on peut établir une
nette différence entre ce qui se passe dans la pratique et ce qui se
trouve inscrite dans les textes. La question se pose de savoir:« A quoi
est due l'évolution du phénomène de la violence conjugale
à Madagascar?» Elle suscite d'autres questions à propos de
« la législation Malagasy à l'épreuve de la violence
conjugale, particulièrement pour le cas de la ville de Toliara?»
En guise de réponse, nous soutenons les
hypothèses suivantes: L'évolution du phénomène de
la violence conjugale est liée à la non application des textes de
lois nationaux et des instruments juridiques internationaux signés et
ratifiés par l'Etat Malagasy sur l'élimination de toutes formes
de violence à l'égard des femmes, ainsi que le manque de
sévérité dans la répression de l'agresseur.
4« ni de jure et ni de facto » : ni de droit et ni de
fait
5Patriarcat: Organisation familiale et sociale
fondée sur la descendance par les mâles et sur le pouvoir exclusif
ou prépondérant du père.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
L'objectif général de notre étude
consiste à faire une analyse approfondie sur la législation
Malagasy à l'égard de la violence conjugale.
Les objectifs secondaires sont les suivants:
? Montrer le cadre conceptuel et historique de la violence
conjugale à Madagascar;
? Présenter son cadre juridique face à la violence
conjugale;
? Exprimer le phénomène d'influence sociale de la
violence conjugale, plus
particulièrement dans la ville de Toliara;
? Formuler des suggestions et envisager des perspectives de
solution.
En ce sens, elle se veut être un outil de lutte contre
la violence conjugale qui concerne tous et qui, d'ailleurs, requiert
l'engagement de tous. Elle vise aussi à prévenir la violence
conjugale par le renforcement des textes de lois et par leur mise en pratique.
Nous voulons que notre travail soit à la fois un document de
référence offert au public en général et aux
concernés, en particulier, une information sur la réalité
et la problématique de la violence conjugale, un guide de travail qui
peut aider à couvrir rapidement et efficacement les
événements de la violence conjugale. À travers ce travail,
nous voulons que le taux des victimes de violence conjugale soit réduit,
que les actes de violence ne se répètent plus dans les foyers.
Nous avons utilisé diverses sources documentaires. Pour
ce faire, nous avons visité quelques bibliothèques, quelques
sites internet. Nous avons consulté des revues, des journaux, des
articles émanant des institutions spécialisées dans le
domaine des droits de l'homme. Ensuite nous avons enquêté les
faits dans la ville de Toliara, auprès du bureau de la « Clinique
Juridique et du Centre d'Ecoute et de Conseil Juridique »6 et
surtout auprès des familles sans distinction des couches, après
consultation de quelques institutions oeuvrant dans ce domaine pour la
défense et le respect des droits humains, et des associations pour la
promotion du genre.
Durant ces dernières années, surtout dans la
ville de Toliara le phénomène de la violence conjugale croit
considérablement. La violence conjugale fait rage dans nombreuses
familles dans laquelle nous évoluons. De ce fait, il revient à
nous jeunes chercheurs, de faire
6«C.J et C.E.C.J»: Institution
semi-privé qui a pour fonction de répondre aux demandes d'appui
des personnes victimes de violences et de les soutenir dans le processus de
résolution de leurs problèmes.
C J: Clinique Juridique, en
malagasy «TRANO ARO ZO » (TAZ), Chapeauté par le
Ministère de la Justice pour assurer une prise en charge
JURIDIQUE;
CECJ: Centre d'Ecoute et de
Conseil Juridique, Chapeauté par le Ministère de la population et
des affaires sociales pour assurer une prise en charge PSYCHO-SOCIALE.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
un tour d'horizon sur cette problématique. Pour ce
faire, il faut que nous nous évertuions à résoudre ce
phénomène qui ravage notre pays et qui déstabilise le
tissu familial, vu que ses conséquences sont néfastes non
seulement pour les victimes, mais aussi pour les enfants et pour le corps
social.
Notre travail s'articule autour de deux grandes parties,
comprenant chacune, deux chapitres. La première partie porte sur
l'évolution du phénomène de la violence conjugale à
Madagascar. Dans la deuxième partie, nous allons aborder l'analyse
critique de la violence conjugale à Madagascar en prenant l'exemple de
cas de la ville de Toliara.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
PREMIÈRE PARTIE:
L'ÉVOLUTION DU PHÉNOMÈNE DE LA
VIOLENCE
CONJUGALE À MADAGASCAR
La violence à l'égard des femmes, sous ses
diverses formes, n'épargne aucune société, aucune classe
d'âge, aucune classe sociale. Dans le monde, la forme la plus courante de
violence envers les femmes est la violence domestique, c'est-à-dire les
sévices physiques, verbaux, psychologiques, économiques et
sexuels infligés aux femmes par leur partenaire. À Madagascar, le
pourcentage de la violence conjugale est très élevé. Et on
sait que les femmes subissent diverses violences très difficiles. Comme
dans la très large majorité des pays, il est important de les
chiffrer et de les décrire avec précision. Pourtant, les
données sur la violence à l'encontre des femmes sont
indispensables pour mieux sensibiliser l'opinion, aider les décideurs
à cerner le problème et imaginer des mesures de
prévention.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CHAPITRE I: LE CADRE CONCEPTUEL ET HISTORIQUE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE
À travers ce premier chapitre, nous montrons
l'évolution du phénomène de la violence conjugale à
Madagascar, plus précisément dans la ville de Toliara. Avant
d'entrer d'emblée dans le sujet, nous définissons quelques
concepts clés comme la violence, la violence conjugale et la violence
à l'égard de la femme. Puis nous faisons ressortir les
différentes formes de manifestations de ce phénomène,
ensuite nous essayons de faire une brève historicité de la
violence conjugale et enfin nous exposons l'ampleur de cette dernière
dans le territoire Malagasy et sur le plan international.
Section I: LES DÉFINITIONS DES CONCEPTS
CLÉS ET DES CONFLITS CONJUGAUX
Bien entendu, parler de normes c'est aussi relativiser la
violence, puisque chaque groupe social a des règles qui lui sont propres
et qui évoluent dans le temps et parfois selon les circonstances.
Voilà les définitions sur les violences et les conflits
conjugaux, il n'y a aucune prétention quant à leur
exhaustivité ; Elles sont tout à fait nombreuses et
orientées différemment. Pour notre part et pour ce qui est des
définitions, nous pensons qu'elles se complètent, ainsi de
concepts de violence consiste dans son caractère multiforme et elle
apparait dans sa manifestation.
Paragraphe I: DÉFINITIONS
Dans notre travail, on peut donner certaines
définitions à chaque situation de la violence dont la violence en
général, ainsi la violence conjugale et enfin la violence
à l'égard de la femme. Bien sûr, il existe des milliers de
façons d'exercer une force en direction de quelqu'un ou de quelque chose
alors cette définition pourrait s'appliquer à pratiquement toutes
les actions humaines.
A- Définition de la violence
Les définitions de la violence varient suivant l'angle
sous lequel on se place. En d'autres termes, il y a une diversité de
définition de la violence: Selon MICHAUD, le terme «violence»
vient du latin «violentia» qui renvoie au caractère violent ou
farouche, à la force. Le verbe qui correspond à cet acte est
«violare» qui signifie «traiter avec violence». Pour
Collette CHILAND et J. Gérard YOUNG qui ne confondent pas toute force
à la violence, ils pensent que «la violence peut être
définie comme abus de force». Il s'agit là
évidemment
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
d'une force brutale dont l'intensité peut être
vécue comme destructrice. GAGNE et PETIPAS perçoivent la violence
comme un «abus de force, brutalité et de fureur».
Mais Gustave-Nicolas FISHER fait remarquer que le terme
«violence» est un terme ambigu car il renvoie au concept de force et
à son usage, mais aussi à la vie. Pourtant dit-il
désormais l'on ne retient de la violence que la forme destructrice aux
dépens de la forme vitale. D'après CHESNAIS, deux faits sont
à la base de ce qu'il convient de caractériser, de glissement
sémantique: Ce sont l'ambiance socio-culturelle et le sentiment de peur
ou sentiment d'insécurité pour reprendre le terme de DEBARBIEUX
Michaud l'aborde dans une perspective individualisée: «La violence
est un action directe ou indirecte massée ou distribuée,
destinée à porter atteinte à une personne ou à la
détruire, soit dans son intégrité physique ou psychique,
soit dans ses possessions, soit dans sa participation symbolique». Par
ailleurs, Chez MICHAUD, il y a lieu de penser à quelque chose de
préméditée.
Dans le cadre de notre travail nous allons considérer
la définition de DEBARBIEUX la conséquence peut toucher aussi
bien l'individu que la collectivité: «la violence pour nous, sera
donc une désorganisation brutale ou continue d'un système
personnel, collectif ou social, se traduisant par une perte
d'intégrité qui peut être physique, psychique ou
matérielle».
B- Définition de la violence conjugale
Plusieurs définitions sont attribuées à
la violence conjugale, nous allons considérer quelques-uns.
1- La violence dans les relations intimes
La conférence interministérielle Belge a
adopté en Février 2006 une définition commune de la
violence conjugale comme suivant: «Les violences dans les relations
intimes sont un ensemble de comportements, d'actes, d'attitude de l'un des
partenaires qui visent à contrôler et dominer l'autre. Elles
comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques,
sexuelles, économiques, répétées ou amenées
à se répéter portant atteinte à
l'intégrité de l'autre et même à son
intégration socioprofessionnelle. Ces violences affectent non seulement
la victime mais également les autres membres de la famille, dont les
enfants. Elles constituent une forme de «violence
intrafamiliale»7. Il apparaît que dans la grande
majorité, les auteurs de ces violences sont des hommes tandis que les
victimes sont des femmes. Les violences dans les relations intimes sont la
manifestation dans la sphère privée,
7« Violence intrafamiliale »: caractère
destructive qui se fait à l'intérieur d'un foyer ou dans la
famille.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
des relations du pouvoir inégal entre les femmes et les
hommes encore à l'oeuvre dans notre société.
2- La violence au sein du couple
Selon Professeur ROGER Henriot, «La violence au sein
du couple est un processus évolutif aux cours duquel un partenaire
exerce dans le cadre d'une relation privilégiée, une domination
qui s'exprime par des agressions physiques, psychiques, sexuelles,
économiques ou spirituelles. Elles se distinguent de conflits du couple
en difficulté».8 Il s'agit donc de violences
exercés par un partenaire au sein d'une relation de couple que les
partenaires soient mariés, vivant en concubinage, que le couple soit
hétéro ou homosexuel, que le couple soit séparé ou
au sein des relations amoureuses. Alors, il se réalise pratiquement au
cours duquel un partenaire ou un ex-partenaire adopte à l'encontre de
l'autre des comportements agressifs, violents et destructeurs.
3- La violence conjugale
En fait, nous pourrions définir la violence conjugale
comme un phénomène par lequel l'un des deux partenaires utilise
des comportements agressifs, violents et abusifs, quand dans leur union, dans
leur vie conjugale et surtout au sein des relations du genre. Dans leur vie
à deux survient un contentieux dont parfois, ils ignorent même la
cause et que le seul moyen nécessaire pour trancher leur litiges c'est
l'emploi de force, des actes de violence et le pouvoir de domination sur
l'autre qui se fait de manière répétitive.
Les violences conjugales comme toutes violences sont
intentionnelles et représentent une atteinte au droit fondamental des
personnes à vivre en sécurité, et une atteinte à
leur dignité. Elles entraînent aussi une atteinte à leur
intégrité physique, psychique et sont à l'origine
d'importantes «conséquences psycho-traumatiques»9.
Elles peuvent mettre en péril la vie, la santé,
l'intégration scolaire, professionnelle et sociale des victimes et de
leurs enfants. Elles aggravent ou génèrent des situations de
précarité, de pauvreté et voire de marginalisation.
8 Ministère de la sante en France - 2001,
p18-20
9«Conséquence
psycho-traumatique»:les conséquences psycho-traumatiques des
violences expliquent des symptômes, des troubles du comportement et des
conduites des victimes qui paraissent paradoxaux et incompréhensibles
à l'entourage et aux professionnels qui les prennent en charge alors que
ce sont des réactions normales à des situations anormales
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
C- Définition de la violence à
l'égard de la femme
L'Organisation des Nations Unies donne une définition
de la violence faite aux femmes, comme un problème complexe qui comprend
la violence physique, sexuelle, psychologique, économique et culturelle
contre les femmes. Ces formes de violences sont tributaires des structures, des
valeurs et des mesures sociales, économiques et politiques. Elles sont
constamment présentes dans notre société, favorisent la
discrimination fondée sur le sexe et maintiennent
l'inégalité sociale.
1- Le concept des Nations Unies
D'après la déclaration de l'Assemblée
Générale des Nations Unies sur l'élimination de la
violence à l'égard des femmes en 1993, la violence à
l'égard des femmes comme «Toute acte de violence dirigé
contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un
préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologique, y
compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de
liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie
privée».
2- La violence au foyer
La violence à l'égard des femmes traduit des
rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes,
lesquels ont aboutis à la domination et à la discrimination
exercées par les premiers et ayant freiné la promotion des
secondes. Ainsi elle compte parmi les principaux mécanismes sociaux
auxquels est due la subordination des femmes aux hommes. Dans le cadre de notre
travail nous définissons la violence à l'égard de la femme
comme tout acte de violence que subissent les femmes au sein de leur foyer et
qui lui cause des graves problèmes.
Paragraphe II: LES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
La violence conjugale est la forme de violence domestique la
plus répandue dans notre pays. Pour certains, la violence conjugale se
borne seulement à la violence physique. Nous voulons les faire savoir
outre de la violence physique, elle revêt de nombreux visages comme la
violence morale, psychologique, économique, sexuelle, verbale,
coutumière et même religieuse.
Pour réaliser ce travail, nous avons mené une
enquête dans la ville de Toliara auprès de quelques familles ainsi
que dans les trois institutions telles que la Clinique Juridique, la Centre
d'Ecoute et de Conseil Juridique et la Direction Régionale de la
Population et des
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Affaires Sociales (DRPAS)10 de la région
Sud-ouest. Après avoir établi les différentes formes de
manifestations de la violence conjugale, nous allons montrer les
résultats dans des tableaux variés. Car en écoutant les
victimes ainsi que les donnés collectées, nous avons pu
déchiffrer et distinguer les différents types de violence
conjugale qui existaient dans la ville de Toliara.
A- La violence verbale
L'éducation, l'art de parler, le respect mutuel jouent
un rôle important dans une famille au foyer. Si dans la vie d'un couple
il n'y a pas un respect réciproque, on peut dire sans nul doute qu'il
n'y a pas un avenir certain. C'est dans ce cas qu'on peut parler de la violence
verbale qui se caractérise par l'ensemble des propos malsains, des
insultes graves et publique que l'un des deux partenaires ou bien les deux
à la fois prononcent à l'endroit de l'autre le plus souvent en
public. Rares sont ceux qui injurient l'autre de façon discrète ;
et les insultes qu'ils profèrent à haute voix sont parfois
fausses et l'autre se sent honteux, humilié et dénigré.
Les victimes de la violence verbale se questionnent toujours et vit dans le
doute.
? Témoignage d'une victime masculine
Au cours de notre enquête, nous avons enregistré
plusieurs cas de violence verbale et que ce sont les hommes qui sont victimes
le plus. Reportons un de ces cas, il s'agit d'une victime masculine:
«Je vis en concubinage depuis quatre ans, actuellement nous sommes
légitime il y a deux ans, père de quatre enfants. Je suis un
réparateur de batterie et elle est une ménagère; Mon
épouse est très insolente, stupide et non scolarisée. Elle
est dépensière ou bien elle a un caractère de gaspiller,
ainsi elle ne parvient jamais à discuter dans le calme. On dirait
qu'elle n'a pas une capacité d'écouter l'autre. Quand on est en
train de discuter pour rectifier la gestion de ménage, elle m'insulte
toujours, médit de moi publiquement et à haute voix (Lehilahy
poiny kea itoy io!, mifehy toko, misera tegna manambaly azy), elle dit
ouvertement, c'est un homme maudit, commande la marmite et je suis
lésé en tant que son épouse».11
La violence verbale met la victime dans une situation
d'embarras. Elles parlent plus fort que l'autre pour l'empêcher de parler
mais parfois, ils opposent à leur partenaire un silence
méprisant; ils ne répondent pas à ses questions, ne
l'écoutent pas et refusent tout dialogue.
10(DRPAS): Institution publique charger d'aide
sociale, de protection de la population vulnérable ou survivant et
assurer leur droit ainsi la promotion du genre.
11 Source : Enquête par
audition d'une victime masculine, c'était à Amborogony/ Toliara,
12 Août 2013 à 11h 30mn, durant la mission de la visite à
domicile du TAZ et CECJ
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
B. La violence psychologique
La violence psychologique se coïncide avec la violence
verbale et elle la complète. La violence psychologique s'exprime par des
attitudes diverses, des propos méprisants, des comportements humiliants,
la menace de tuer ou de mettre fin à ses jours; si la victime ne
respecte pas certaines conditions lui faire des reproches dégradants,
blesser moralement l'autre en insistant sur ses points faibles et surtout
l'attaque sous différentes formes tels que diminuer les contacts avec sa
famille, ses amis et ses voisins ainsi le faite de rejeter sur l'autre la
responsabilité de ses propres gestes.
La victime perd progressivement confiance en elle-même
et en ses possibilités. Peu à peu s'installent l'intimidation, le
désespoir, une acceptation passive de la situation. Elle s'isole,
s'enferme dans la honte n'ose plus prendre d'initiative. Cette forme de
violence peut conduire à la dépression, à l'alcoolisme, au
suicide. Elle est plus intolérable pour la victime féminine et
elle perturbe beaucoup plus l'équilibre psychologique de la femme.
? Pratique sur la violence psychologique
Prenons un des cas de violence psychologique que nous avons
enregistré au cours de notre enquête: «Je suis
mariée il y a dix ans, j'ai trois enfants dont une fille et deux
garçons. Je suis institutrice auparavant et mon mari est un agent de
police. Il est très défiant et ayant un caractère complexe
de supériorité, j'ai abandonné mon travail parce que
maintes fois mon mari m'ordonnait de laisser mon emploi à cause de
domination morale en tant que je suis sa femme légitime d'après
ce qu'il a dit quotidiennement. Aujourd'hui, il diminue les contacts avec ma
famille, il me contrôle toujours, même devant mes enfants et il me
menace continuellement de me renvoyer de notre foyer si je ne respecte plus son
ordre. Car il sait que je n'abandonnerai jamais mes enfants. Je souffre de
cette situation, je n'ai plus confiance en moi ainsi que je suis vraiment
tourmentée».12
La violence psychologique est difficile à discerner et
à repérer par la victime. Elle nuit à la santé
mentale et affective de la victime, presque toutes les femmes
interrogées ont subi des violences psychologiques graves. Elles sont
nombreuses à dire qu'elles se sentent humiliées,
méprisées, dégradées et vexées.
C. La violence physique
C'est la forme de violence la plus reconnue à
Madagascar et la plus visible dans la ville de Toliara parce qu'elle laisse
souvent de traces, de cicatrices comme de fractures, de
12 Source: Cas
reçus au niveau de la CECJ/ Toliara, 02 Avril 2013, Dossier
concilié avec charge
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
déchirures, de lésions et même de
décès. Elle atteint le corps de la victime directement, elle se
manifeste par l'usage de certains objets comme « arme à feu ou bien
arme blanche»13. La personne violente peut donner des coups de
points, des gifles, des coups de pieds, de sévères mutilations,
d'étranglements, de bousculades, de brûlures et d'arrachement de
cheveux. Cependant, on doit souligner que ce sont les femmes qui sont le plus
souvent victimes de la violence conjugale plus précisément de la
violence physique. Vu que presque les hommes sont plus violents, ils peuvent
contraindre la femme soit par leur physique, soit par leur force. C'est la
forme de violence la plus facile à remarquer.
? Témoignage d'une victime féminine
Voici une des témoignages d'une victime féminine
de violence physique: «Je suis en concubinage depuis trois ans, mon
concubin est un chauffeur et je suis couturière. Il est alcoolique et
violent, dans ma vie de couple je suis victime de la violence conjugale car
maintes fois mon concubin me bat à l'heure voulue le plus souvent avec
l'arrachement de mes cheveux, bousculade et strangulation. Maintenant c'est la
première fois que j'avoue cette vérité à quelqu'un
parce que hier j'ai failli mourir. J'ai reçu des coups à la
tempe. En effet je souffre d'une migraine intense, je ne sais quoi faire dans
cette situation puisqu'il déteste que je lui donne des conseils du fait
qu'il boit trop. J'ai peur de porter plainte contre lui pour garder l'honneur
de la famille et la séparation entre nous».14
La violence physique atteint directement le corps de l'autre,
donc elle entraine des dommages corporels. Plus grave encore, certains hommes
menacent de tuer leur partenaire avec un objet dangereux, la violence physique
peut conduire jusqu'à la mort.
D- La violence sexuelle
Le sexe est l'élément primordial et même
indispensable au sein d'un couple. La violence sexuelle est la forme de
violence la plus cachée, la plus discrète. Il s'agit de toute
violence qu'elle soit physique ou psychologique qui s'est
déroulée par des moyens sexuels ou en ciblant la
sexualité. Elle se manifeste par le viol ou la tentative de viol, les
agressions sexuelles, la contrainte par exemple attacher la/le partenaire
contre son gré afin d'obtenir un rapport sexuel, la brutaliser pendant
un rapport sexuel. Tout geste à connotation sexuelle sans
13« Arme à feu ou bien arme blanche» :
Objet, appareil, engin servant à attaquer ou à se
défendre, par nature ou par usage.
Arme à feu : qui emploie la force explosive de la
poudre (par ex : feu d'une cigarette, eau chauffante, acide). Arme blanche :
que l'on utilise serrée dans la main dont l'action résulte d'une
partie en métal (pistolet, couteau poignard par exemple).
14 Source: Cas reçus au niveau de la
TAZ/Toliara, 04 Novembre 2012, Dossier classé avec conseil
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
le consentement de l'autre et même à se faire
refuser à l'autre des contacts sexuels dans le but de la punir ou de la
contrôler. On peut parler également la violence sexuelle quand il
y a transmission du «VIH/SIDA»15, ou toute autre maladie
sexuellement transmissible, le partenaire refuse l'utilisation de condom, ou
qu'il n'avertit pas sa compagne qu'il est ou pourrait être porteur d'une
maladie. Même quand on est marié on n'a pas le droit de
contraindre son épouse à accepter une relation sexuelle donc il
faut toujours respecter le consentement de l'autre.
Cela ne fait pas trop longtemps que la République
Française reconnait le viol entre époux, depuis la loi du 4 avril
2006, renforçant la prévention et la répression des
violences au sein du couple, le viol de la femme avec qui l'on est
marié, concubine est plus sévèrement puni que celui d'une
inconnue. Ce sont les femmes encore qui sont victime en majorité de la
violence sexuelle par leurs partenaires, leurs époux et leurs
compagnons. Le viol existe toujours c'est-à-dire subit des rapports
sexuels contre son gré. Quand elle refuse, son partenaire le fait savoir
que c'est son devoir envers lui et c'est son droit.
? Témoignage d'une victime de la violence
sexuelle
Voici les dires d'une victime de violence sexuelle, un de cas
qu'on a pu retrouver: «Je suis mariée depuis dix ans, je suis
commerçante et mon époux est mécanicien. Mon mari se
dopait au «viagra»16 pour être sûr de tenir
toute la nuit, pour ses besoins sexuels. Il est trop jaloux de tous nos voisins
qu'il soupçonne être mon amant et ne cesse de me
répéter ce qu'il pense de ceux-ci. Quand je ne veux plus
répondre à ses besoins sexuels, à cause des douleurs
insupportables, il me bat et me torture. Je n'ose pas le contredire même
s'il y a des situations qu'on doit discuter dans notre couple et dans la vie
familiale, si ce cas survient, il se venge la nuit par ses habitudes sexuelles
violentes. J'ai souffert continuellement dans notre vie conjugale. À
votre avis, que dois-je faire pour remédier à cette
situation?».17
La violence sexuelle contraint la victime à avoir une
relation sexuelle indépendamment de sa volonté. Alors ils peuvent
prendre la forme d'activité et d'attouchement sexuel accomplis de force,
le fait d'infliger une douleur ou une blessure durant les actes sexuels, le
refus pervers de rapports sexuels, les farces et les injures
15«VIH/SIDA »: Maladie sexuellement
transmissible
VIH: Virus d'Immuno déficience Humaine
SIDA: Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise
16«viagra»: Médicament
destiné à faire diminuer l'hypertension artérielle
pulmonaire, mais qui est plus connu
pour son effet stimulant sur les performances sexuelles
masculines
17 Source: cas reçus au niveau de la
CECJ/Toliara, 24 Septembre 2013, Dossier concilié
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
dégradantes ou humiliantes sexuellement, la jalousie
excessive, les accusations sexuelles et le déni de la capacité de
se protéger contre les maladies transmissibles sexuellement.
E- La violence économique
L'argent joue un rôle important dans la vie de tout un
chacun, dont tout le monde en fait usage. La violence économique est
toujours présente dans les situations de violence conjugale. La violence
économique ou aussi l'exploitation financière désigne le
fait de ne pas avoir accès à l'argent de la famille. Cela
sous-entend que le partenaire agresseur maintient le contrôle des
finances de la famille, décide sans considération de l'autre
personne comment l'argent doit être dépensé ou
sauvé, ce qui met la femme dans une situation de dépendance
complète concernant l'argent pour répondre à ses besoins
personnels. Et que l'un d'entre eux refuse de souffrir, il oblige l'autre
à faire parfois ce qu'il ne désire pas, c'est comme si
c'était un amour ou un mariage pour de l'argent. Quand il y a de
l'argent, tout va bien au foyer, mais quand il survient un faible moyen de
revenu cet amour n'en est plus, c'est la violence au sein de la famille. Dans
ce cas, se sont les femmes qui sont victimes parce que la majorité des
femmes Malagasy ne travaillaient pas.
La femme peut vivre dans une maison confortable, être
bien habillée ou avoir des enfants bien pourvus en jouets et autre
articles de luxe et n'avoir aucun contrôle sur l'argent qui entre dans la
maison ou sur les décisions touchant les achats. C'est cette forme de
violence le plus souvent en exploitation financière qui signifie que la
femme ne peut avoir accès au revenu familial, qu'elle n'a pas voix au
chapitre lorsqu'il s'agit de faire des achats et qu'elle ne dispose d'aucun
argent pour elle-même et ce, même si les ressources
financières de la famille sont suffisantes.
? Témoignage d'une femme victime de la violence
économique
Nous avons recueilli les propos d'une femme victime de la
violence économique:
« Mon époux est vendeur, il a envoyé de
boeuf à mes parents pour faire un mariage traditionnel ; je suis
ménagère mais dans ma vie de couple, je n'ai pas de pouvoirs pour
gérer le budget familial. Seul mon mari dirige toute ressource
financière et même de faire nos achats dans notre maison; il n'est
pas partagé la responsabilité comme par exemple l'achat de
l'approvisionnement, les détails de la cuisine et les autres besoins
familiaux. Quand j'étais allé à l'église, je
demandais la monnaie pour contribuer comme d'habitude, en plus mon mari a
empêché de trouver un emploi même autre activités
pour acquérir l'argent. Quand je lui parlais de ce sujet, soit il me
menace de me renvoyer de notre foyer, soit il me
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
bat d'une façon légère. Pourtant, je
ne sais quoi faire dans ma vie? Et je ne sais pas, pourquoi mon mari me traite
de cette façon?».18
La violence économique est un déni de
l'accès légitime à des ressources, à des actifs
économiques ou à des opportunités de substances et
à des services éducatifs, à des services sanitaires ou
autres services sociaux. Cependant, les cas de pauvreté
générale ne devraient pas être consignés.
F- La violence religieuse
La religion joue et occupe une grande place dans toute
société; donc la violence religieuse n'est pas à
négliger. Habituellement, la profession de la foi n'empêche pas
à un couple de s'unir, mais le plus souvent après s'être
marié, un conflit de religion survient dans le couple. L'un oblige
l'autre de professer sa religion et voilà le conflit, ainsi que
l'agresseur peut empêcher la femme d'aller à l'église et
inversement. Il peut dénigrer ses convictions religieuses ou même
exiger une pratique religieuse autre que la sienne.
? Pratique sur la violence religieuse
Reportons les propos d'une victime de la violence
religieuse: Je suis marié d'une manière traditionnelle depuis
quelques temps, je suis aussi éduqué dans la foi protestante et
mon épouse est baptisée selon l'église catholique. Je
n'empêche jamais ma femme d'aller à son culte d'origine, pourtant
elle emmène mes enfants priés dans d'autre église que les
nôtres. Ma fille ainée a été baptisée selon
la foi protestante F.L.M ; actuellement elle a porté au niveau des
nombreuses églises comme:«FAKRI, RHEMA, FMX5 et FJ
Besakoa»19. Ensuite, elle l'a fait encore baptisée
à chaque église, cependant, je refusai qu'elle ait prié
dans une église de secte20. Pourtant, à chaque fois
qu'elle sort prier je vérifiais dans quelle église elle se
rendait, et j'ai remarqué qu'elle allait toujours dans les
églises de secte, pour ainsi dire, elle contestait mes propos sur sa
pratique. Aujourd'hui nous sommes séparé totalement parce qu'elle
ne respecte plus mes conditions».21
Certes, dans notre travail, la violence religieuse vise
à briser la liberté de choix à la foi religieuse de
l'autre partenaire.
18 Source: Cas
reçus au niveau du DRPAS/Sud-Ouest, 14 Décembre 2012, Dossier
orienté à la TAZ et CECJ/Toliara 19Diverses
églises qui sont s'installent dans la ville de Toliara, on peut nommer
en générale des sectes.
20Secte: Groupement religieux clos sur
lui-même et crée en opposition à des idées et
à des pratiques religieuses dominantes.
21 Source: Enquête
par audition d'une personne subir de la violence religieuse, c'était
à Mahavatse I/Toliara, 04 Juin 2013 à 16h 00m, visite à
domicile en accompagnement psychosociale du cas conclu au CECJ.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
G- La violence coutumière
La situation prévalent à Madagascar en
matière du respect des droits de la femme est loin d'être
satisfaisante. Généralement, le non-respect de ces droits se
concrétise sous forme de violence ou de pratiques socioculturelles
discriminatoires qui sont très fréquentes dans le sud de
l'île à cause du fort attachement des populations de leurs
«FOKO»22à la tradition qui est accentué par
une paupérisation généralisée de leurs
ménages.
1- La pratique socioculturelle discriminatoire
La violence coutumière a été
basée sur la violence et la pratique socioculturelle discriminatoire.
C'est pourquoi, la définition de la violence présentée
ci-dessous qui a été tirée d'une publication du centre de
recherche Innocenti d'UNICEF,23Ont été extraites de la
catégorie des sévices physiques, sexuels, psychologiques et
économiques, «Les pratiques traditionnelles nuisibles comme
mutilations sexuelles féminines et le legs de l'épouse (la
coutume selon laquelle le frère du défunt reçoit en
héritage la veuve et ses biens)». Ainsi, le concept de pratique
socioculturelle discriminatoire à l'égard des femmes comprend les
croyances et les normes qui sont établies au sein d'un groupe familial,
villageois ou lignager, liées à sa vie sociale et culturelle et
qui s'appliquent seulement à la totalité ou à une partie
de ses femmes.
2- Les violences perçues sur la pratique
traditionnelles
La vérité pratique suivante a été
confirmée par les informations recueillies : en général,
les auteurs sont les plus forts, c'est-à-dire les femmes sont les
victimes les plus vulnérables que les hommes. Dans le cadre de notre
étude, la typologie des figures de violence identifiées fournit
les trois catégories suivantes :
2-1 Les violences familiales
La violence familiale consiste surtout à maltraiter le
partenaire ou l'enfant, à manquer à ses devoir envers eux, voire
à les abandonner. Elle fait partie de la vie quotidienne des
mères ou des filles dans certains pays émergents et la plupart
des pays en voie de développement. Ainsi le plus grand danger demeure
dans le fait où la violence engendre la
22«FOKO»: C'est une
structuration sociale et culturelle proche du groupe lignager pour les uns et
de l'ethnie pour les autres.
23Centre de recherche innocenti, UNICEF,
La violence domestique à l'égard des femmes et des filles,
Digest
Innocenti, no6- Juin 2005
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
violence, c'est-à-dire que la femme où la fille
deviendrait à son tour violente vis-à-vis des plus faibles
qu'elle.
2-2 Les violences psychologiques
De la part de leur entourage surtout de leur partenaire, les
femmes subissent des menaces et du chantage par la violence verbale, assistent
à la destruction d'objets, et souffrent de la restriction voire de la
suppression de leur liberté d'expression et d'action. Elles sont
causées par consommation de stupéfiants comme l'alcool et les
drogues. La pratique quotidienne Malagasy, est marquée par l'instinct
dominateur et l'égoïsme de l'homme.
2-3 Les violences culturelles
L'abus de la domination de l'homme sur son partenaire et du
pouvoir dans la vie conjugale est le fait d'obliger le partenaire à
respecter les normes, les croyances et les valeurs traditionnelles qui sont
contraires à leurs droits. La violence culturelle est une forme de
manifestation de l'emprise masculine sur les épouses.
Malgré une apparente
cohésion entre les genres dans la
société Malagasy, la violence, dans l'espace privé, est
une forme d'expression du pouvoir masculin.
3- La succession et la tradition Malagasy
Dans la pratique socioculturelles discriminatoires se
manifeste à la succession, les enfants généralement
masculins héritent de père à la place de l'épouse.
Dans la prédominance des mariages traditionnels et
l'institutionnalisation de la polygamie, c'est le phénomène de
«vily rafy»24. L'homme est partagé entre les
épouses sur tous les plans avec toutefois certains privilèges
pour le «vady be», 25dans la vie conjugale l'homme est
servi et mange en premier et à part, leur repas doit être servi
par sa femme qui s'agenouille et avec un éventail, refroidit le repas et
repousse les insectes. L'homme doit être nourri même si les autres
membres de la famille sont affamés.
4- La situation de la femme à Madagascar
Dans les croyances, sur la coutume Malagasy, la femme
stérile est répudiée automatiquement ou obligée
d'accepter d'être mise en statut de polygamie par ses parents, l'homme
n'est jamais stérile c'est toujours la femme qui l'est. En
général, dans des
24 «vilyrafy»: On achète une rivale
et on fait venir une rivale si elle est de la famille.
25«vadybe»: L'épouse principale qui est en
générale la première
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
cérémonies, les «ampela» (femmes)
n'ont pas le droit de se mettre ni devant les hommes ni sur la même ligne
qu'eux et encore moins de se trouver face à face avec le «Mpita
Hazomanga» (chef lignager). Et pire encore, les jeunes hommes se mettent
devant les femmes. Car dans le sud de Madagascar, elle n'a pas le droit de
prendre la parole pendant une cérémonie officielle ou à
une quelconque manifestation, c'est le phénomène de
«Akohovavy tsy magneno» la poule ne produit pas de son. Voilà
quelques exemple de FOKO existant dans la ville de Toliara qui pratiquent et
gardent toujours les us et coutumes de leurs ancêtres, ainsi que ses
coutumes ou sa vie quotidienne concrétise la violence
coutumière.
Primo chez les Vezo: «en général
gardent toujours leur tradition, vu que l'épouse ne garde jamais
l'argent, c'est le mari ou le chef de la famille qui gère tout et
distribue le revenu à ses épouses dans la vie conjugale; la
coutume juge que l'homme est mieux placé pour garder l'argent et en
assurer la gestion, plus particulièrement, la femme est jugée
trop dépensière que leur mari».26
Secundo dans la vie Masikoro: «A la pratique, au
niveau de la vie conjugal, la femme ne doit jamais parler à un autre
homme qu'elle ne connait pas à l'absence de son mari, elle ne doit pas
manger avant que son mari ne soit repu, mais elle doit s'asseoir à ses
côtés pendant ses repas, soit pour lui donner de la fraicheur en
l'éventant, soit pour éloigner les mouches ainsi que soit pour
pouvoir aux quelques besoins de son mari pendant son repas. La femme ne doit
pas parler à son mari en premier sans que celui-ci ait fini de manger,
sauf s'il le lui a demandé ou bien a commencé à lui
parler».27
Tertio la coutume chez les Mahafaly à propos de la
séparation du couple : «Traditionnellement, les fautes de
l'homme dans la vie conjugale arrivent vite chez les parents de la femme qui le
plus souvent y accourt et y reste en attendant que tous s'arrange. À
vrai dire, si le mari commet une faute que sa femme ne peut pas accepter et ne
peut pas supporter, alors ses parents ont obligé leur fille à se
réconcilier auprès de son époux. Ainsi, qu'ils exigent
à son gendre pour faire payer un dommage et intérêt
à sa femme, et un autre à ses beaux-parents pour obtenir le
pardon ».28
D'après notre analyse envers la violence
coutumière à Madagascar, notamment dans la ville de Toliara, ont
distingue des formes multiple de violence.
26Source: Rapport sur la
«Recherche et étude dans le Sud et le Sud-Est sur la violence et
les pratiques discriminatoires envers les femmes et les enfants»
no12, Vie conjugale et familiale chez les Vezo, p 52
27Source: Rapport sur la «Recherche et
étude dans le Sud et le Sud-Est sur la violence et les pratiques
discriminatoires envers les femmes et les enfants» no12, Vie
conjugale et familiale chez les Masikoro, p 46 28 Source :
Rapport sur la « Recherche et étude dans le Sud et le Sud-Est sur
la violence et les pratiques discriminatoires envers les femmes et les enfants
» no13, Séparation chez les Mahafaly, p 40
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Tableau 1: TYPE DES VIOLENCES
SUBIES PAR LES VICTIMES FEMININES
TYPES
|
QUANTITE/ÉCHANTILLON
|
POURCENTAGE
|
|
|
|
Violence Verbale
|
250/300
|
83%
|
Violence Psychologique
|
235/300
|
78%
|
Violence Physique
|
180/300
|
60%
|
Violence Sexuelle
|
150/300
|
50%
|
Violence Economique
|
275/300
|
92%
|
Violence Religieuse
|
100/300
|
33%
|
Violence Coutumière
|
200/300
|
67%
|
(Source: Résultat de
l'enquête communautaire en 2011dans la ville de Toliara
réalisé par RAZAFINDRADIA, données tirées par le
rapport technique annuel de la TAZ et CECJ/Toliara 2012, 2013).
Tableau2 : TYPE DES VIOLENCES
SUBIES PAR LES VICTIMES MASCULINES
TYPES
|
QUANTITE/ÉCHANTILLON
|
POURCENTAGE
|
|
|
|
Violence Verbale
|
77/90
|
86%
|
Violence Psychologique
|
38/90
|
42%
|
Violence Physique
|
25/90
|
27%
|
Violence Sexuelle
|
30/90
|
33%
|
Violence Economique
|
20/90
|
22%
|
Violence Religieuse
|
10/90
|
11%
|
Violence Coutumière
|
05/90
|
06%
|
(Source:
Résultat de l'enquête communautaire en 2011dans la ville Toliara
réalisé par RAZAFINDRADIA, données tirées par le
rapport technique annuel de la CECJ/Toliara 2012, 2013 et la résultat de
l'enquête par audition effectué par RAZAFINDRADIA auprès
des responsables des associations: CAFED/FAFED, YMCA, CONGOPDH, ainsi
qu'auprès des personnels de la DRPAS région Sud-Ouest).
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Tableau 3: POURCENTAGE DES
FEMMES ET DES HOMMES VICTIMES DES DIFFERENTS TYPES DE VIOLENCE CONJUGALE DANS
LA VILLE DE TOLIARA À PARTIR DE 2011 - 2013
LIBELLÉ
|
QUANTITE/ÉCHANTILLON
|
POURCENTAGE
|
|
|
|
FEMMES
|
310/390
|
79%
|
HOMMES
|
80/390
|
21%
|
(Source : Résultat de cumul
des données, réalisé par RAZAFINDRADIA en novembre
2013)
Section II: LE DEROULEMENT STÉRÉOTYPE DE
LA VIOLENCE CONJUGALE
Nombre de réflexions relatives à maints
problèmes contemporains évoquent, parmi les mauvaises causes
qu'elles analysent, l'organisation patriarcale de notre société.
On est en effet pris de perplexité lorsqu'on s'interroge sur une
éventuelle diversité de choix culturel qui ferait apparaitre
à côté du patriarcat, une ou d'autres formes d'organisation
familiale et sociale. Ainsi que la région du Sud de l'île ait
enregistré un taux de violence conjugale plus élevé que le
reste de la province et celui-ci est en augmentation depuis 2012. Diverses
hypothèses ont été soulevées, notamment une
vulnérabilité des femmes au regard de certains facteurs
associées à la violence. Cela donc, ce déroulement a
commencé par l'histoire de la violence conjugale ainsi que nous
exprimons l'ampleur de cette dernière.
Paragraphe I: SURVOL HISTORIQUE DE LA VIOLENCE CONJUGALE
À MADAGASCAR
La violence conjugale à Madagascar comme dans beaucoup
d'autres pays, est un sujet sensible, tabou et méconnu. Personne ne peut
nier que de nombreuses femmes chez nous sont victimes de cette violence. Elle
est une des manifestations de l'enjeu spécifique que constitue encore le
contrôle du corps et de l'autonomie de femmes dans la
société Malagasy. La violence envers les femmes a longtemps
été considérée comme naturelle, normale et
inévitable. Nous nous permettons de dire qu'elle a été
tolérée au cours de l'histoire. Pourtant, elle est un
phénomène universel qu'elle n'épargne personne: aucune
société, aucune culture et elle touche en général
dans tout le groupe ethniques sans discrimination.
1- L'ignorance de la violence à Madagascar
La société Malagasy a souvent été
présentée comme une «société sans
violence».29 Tout particulièrement, le groupe des Merina
vivant dans la région d'Analamanga. Le principe de
«FIHAVANANA», c'est la règle sociale qui définit le
mode de relations entre les individus, impose notamment aux garçons de
«masquer ses sentiments, de maitriser ses émotions, ses pulsions
agressives».30 Le résultat est une cohésion
sociale admirable qui donne l'image d'une société Malagasy calme,
polie et non violente.31 Certains s'appuient sur ce fait pour
supposer que la violence en général et la violence conjugale en
particulier serait rare ou limitée à certaines populations
déviantes32 (les alcooliques, les malades etc....).
Malgré cela, l'apparente cohésion sociale ne
perdure que sous conditions de sanction faites aux personnes qui
s'écartaient du FIHAVANANA et qui voudraient exister par elle
mêmes; ces sanctions peuvent être d'une violence
extrême.33 Les relations entre les hommes et les femmes
n'échappent pas à cette règle, les rôles
dévolus à chacun des sexes, les normes et les valeurs
intégrées dès la plus petite enfance par les hommes et les
femmes instruisent un système de genre qui met les femmes en position
d'infériorité tant dans la sphère publique que dans la
sphère privée.34 Cette réalité vaut pour
toutes les régions de la grande île même si d'un groupe
socio-culturel ou socio-économique à l'autre les règles
qui régissent les relations entre les genres
différent.35 Or, tout écart à ces normes de
genre de la part des hommes ou des femmes, génère des conflits et
des violences entre époux.
2- La marche de la violence envers les femmes dans la vie
conjugale
Nous supposons alors qu'à Madagascar, comme en Afrique
plus généralement ou en Europe, l'espace conjugal est un lieu
où les violences envers les femmes sont très
nombreuses.36 À cette époque, la loi romaine autorise
le mari a tué sa femme si elle a commis l'adultère ou encore ce
dernier peut la corriger si elle boit du vin. Certes la femme romaine est
traditionnellement, c'est-à-dire selon la religion romaine, sous la
dépendance de son père (pater familias), puis de son mari. Au
moyen-âge, l'Etat comme l'Eglise confèrent encore au mari le droit
de battre sa femme; la période de la Renaissance n'apporte pas beaucoup
de
29 Beaujard, 1995
30 Beaujard 1995, p564
31 Alexandre, 2007
32 Rasoamananjara, 2009
33 Alexandre, 2007
34 UNDP, 2003
35 Fee, 2000
36 Jaspard, 2005/OMS, 2005
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
grands changements. L'homme est le maitre absolu qui peut
contrôler et châtier son épouse s'il le juge
nécessaire. Vu que à Madagascar, la loi no 96-009 du
09 Août 1996 régit le cas d'adultère, prévu par
l'article 324 du code pénal que le meurtre commis par l'époux sur
son épouse ainsi que sur la complice et inversement, à l' instant
où ils surprirent en flagrant délit dans la maison conjugale est
excusable.
En effet, la violence conjugale fait encore partie aujourd'hui
de la vie privée du couple, elle peut longtemps rester méconnue
ou non dévoilée. Cependant, dans le cadre historique de la
violence conjugale, nous allons considérer comme trois grands facteurs :
le système patriarcal, la tradition et l'Etat qui pour nous
résument cette historicité à Madagascar.
A- Le système patriarcal
Commençons d'abord par définir le concept
patriarcat, il vient du latin «Patriarkhês»: père, chef
de famille venant de pater et du grec «Grecarkhê»: pouvoir,
commandement.37 Le patriarcat est un système social dans
lequel l'homme en tant que père ainsi il est dépositaire de
l'autorité au sein de la famille ou, plus largement au sein du clan. La
perpétuation de cette autorité est fondée sur la
descendance par les mâles et sur le pouvoir exclusif du père, la
transmission de patronyme et la discrimination sexuelle. Les femmes sont
subordonnées à l'homme qui possède de l'autorité:
le père, le mari, ou à défaut le frère. Le
patriarcat est apparu avec le néolithique et aurait été
favorisé par la découverte du lieu entre l'acte sexuel et la
naissance ainsi que du rôle supposé prépondérant du
géniteur apportant la semence, la femme n'étant
considérée que comme un simple réceptacle.
1- La situation du système patriarcal à
Madagascar
C'est un véritable système où le pouvoir
politique, économique et social est organisé par et pour les
hommes au détriment des individus que ce système classe comme
dominé. Dans l'infinie diversité des moeurs et des organisations
sociales décrites par l'ethnologie, ont peiné à discerner
ce qui caractérise précisément et concrètement le
patriarcat. En effet, il n'apparaît jamais comme un type de
sociétés dont les invariants ressortent clairement, de même
pour le problématique matriarcat repéré par certains
observateurs.
Ainsi, contrairement à ce que semble penser certain
patriarcat, être féministe, c'est donc prendre conscience de cette
oppression en tant que victime (femme) ou en tant que témoin et ayant
pris conscience que c'est un système vouloir de détruire. Donc la
femme est
37LE PETIT LAROUSSE, 1996
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
douce, compréhensive, elle est l'assurance du repos de
l'homme, tient le foyer et assure les tâches ménagères,
l'une de ses principales sociales est d'enfanter et de s'occuper de ses enfants
alors qu'elle est toujours belle et disponible sexuellement pour son homme.
Pourtant, elle n'empêche de dire que le patriarcat à Madagascar
est un système d'oppression que les femmes subissent en tant que femmes
de la part des hommes.
2- L'origine du Patriarcat
Elle débute par une éducation
différencie en fonction du sexe biologique. Les petits garçons
jouent avec des objets guerriers (armes, voitures etc....) et leur agitation
est vue comme un signe d'éveil tandis que les filles doivent être
sages et jouent avec les symboles de leur futur «rôle de la
femme» (poupées, dinettes, objets de la cuisine etc....). Ce sont
là les premières violences psychologiques et symboliques qu'une
société patriarcale fait subir aux enfants par la
médiation des parents et de la famille, de l'école, de la
télévision.
Dans le rapport du secrétaire général de
l'ONU, le patriarcat est considéré comme une cause universelle de
la violence à l'égard des femmes. Nous lisons dans ce rapport
que: «la généralisation de la violence contre les femmes
à l'ensemble des pays, cultures, races, classes sociales et religions
témoignent en effet de l'enracinement du phénomène dans le
patriarcat.».38 Dans ce système, l'homme ou bien le
mari a le plein pouvoir de contrôler la fécondité de sa
femme, c'est-à-dire c'est lui qui décide le nombre d'enfants.
Quand la femme a beaucoup d'enfant elle ne peut pas tromper son mari,
même si les enfants constituent ainsi un moyen sur le contrôle du
corps des femmes.
3- La portée du système patriarcal
Un mal aussi grave trouve en partie son explication dans la
mesure où l'on prend conscience de ces racines profondes dans
l'histoire. Si la violence conjugale a réussi à traverser les
civilisations et des siècles, c'est sans doute grâce à
l'appui des structures sociales, politiques, économiques et religieuses
qui se sont renforcés mutuellement pour produire et maintenir des
rapports de domination et de pouvoir des hommes sur les femmes.
Le système patriarcal a profondément
marqué les cultures, les sociétés et les églises.
Ils ont oppressé les femmes par ses mauvaises structures politique et
économique, ses lois. La lutte contre le système patriarcal qui
persiste encore aujourd'hui, concerne tout le monde et les hommes en
particulier, qui doivent se défaire de leur construction sociale de
genre.
38 Organisation des Nations Unies en juillet 2006
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
B- La tradition
Dans la culture Malagasy, le premier réflexe des
individus pour faire face aux actes routiniers de la vie sociale est
porté sur la coutume. Or, certaines pratiques des lois coutumiers sont
discriminatoires, plus précisément la violence à
l'égard de la femme au point qu'elles poussent ce dernière
à se sentir mal dans leur peau.39
1- Les méfaits de la pratique des règles
coutumières à l'égard des femmes
L'applicabilité des certains dispositions de cette loi
par les membres des familles constituent en soi des actes de violences qu'on
pose à l'endroit des personnes de sexe féminin. À
l'intérieure de la ville de Toliara, sept femmes sur dix ont
déclaré que les sanctions de la loi coutumière sont plus
sévères à l' endroit des femmes qu'aux
hommes.40 On prend un exemple le plus frappant celui du
«TROBAKY» dans le «FOKO Masikoro» à Toliara, c'est
l'intention du partenaire de faire volontairement une adultère en
flagrant. Dans ce cas, seul le mari peut toujours pratiquer cette action. Quand
l'époux commet un délit, ceci est excusable au niveau de la
société, il doit verser des dommages pour se faire pardonner; par
contre si la femme la commette, est injustifiable. Elle est
considérée comme une femme mal éduquée par les
parents ou portée un blasphème vis-à-vis de
l'ancêtre de sa famille.
Retenons que dans le système matriarcat comme dans le
système patriarcat, tout pouvoir et tout crédit reposent sur
l'homme. Une femme peut se voir répudiée ou obligée de
supporter une coépouse parce qu'elle ne met au monde que des filles. Les
femmes adultes sont désireuses inconscientes de revanche au nom d'une
tradition dont elles refusent d'être les seules perdantes. Ainsi, tous
les conseils des mères et tantes à une fille qui se
prépare au mariage ne sont pas toujours de nature à la conduire
à son épanouissement vers une marche de libération face
aux coutumes malfaisantes qui opposent les femmes. Elles mettent dans l'esprit
de la femme la mentalité de la résignation de l'acceptation des
problèmes, des idées dépassées comme par exemple,
celle de ne pas se plaindre et de tout admettre parce qu'on est femme et par
surcroît femme de quelqu'un. Cela veut dire qu'on est
propriété de celui qui a doté (acheté) la femme,
toutes ces pratiques contribuent à alimenter le chemin de la croix de la
femme.
39 MUNDA, 1999
40 (TAZ et CECJ, 2013): Extrait du rapport annuel face
à la violence basée sur le genre dans la ville de Toliara et son
périphérie réalisé par TAZ et CECJ auprès du
PNUD, DRPAS, TPI Toliara
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
1- La souffrance des femmes dans la coutume Malagasy
«La violence envers les femmes est un fléau
difficile à combattre, surtout dans certaines régions de
l'île ; notamment celles du sud, les droits de la femme sont encore
bafoués où 53% des femmes subissent des violences de la part de
leur conjoint. La violence conjugale est devenue une affaire privée,
pire encore, selon leurs coutumes dans ces régions conservatrices, 32%
des femmes donnent raison aux hommes qui battent ou maltraitent leur
épouse. Alors, en tant que affaire privée et donc il est inutile
de dénoncer les faits et porter l'affaire en justice, et pourtant,
à peine 10 % seulement des femmes battues osent porter
plainte»41. En plus, c'est le fait de contester le principe de
FIHAVANANA Malagasy.
Sur le plan social à Madagascar, il y a encore un fort
attachement de la population surtout rurale aux traditions. Cette
préservation de la culture traditionnelle qui consiste surtout à
la supériorité de l'aîné par rapport au cadet et de
l'homme par rapport à la femme est assurée par les structures
communautaires et la croyance de la population au «FADY», c'est le
tabou ou l'interdit. Dans le cadre de la sociologie de genre, cette
dernière recouvre le «sexe social ou culturel».
C'est-à-dire les qualités attribuées à un sexe et
la hiérarchie entre les sexes qui ne résulte pas de la nature
mais de la culture. Elle permet de faire ressortir certains des leviers des
rapports de pouvoir au sein des sociétés, notamment celles que
l'on appelle traditionnelles.
2- L'influence de la tradition Malagasy au sein du couple
La violence conjugale dans la société en voie du
développement, on a privilégié le cas de Madagascar plus
précisément dans la ville de Toliara, étant une cause de
stress et de souffrance pouvant produire différentes formes de troubles
psychiques. C'est un phénomène lié au fonctionnement de la
société elle-même : à la violence du colonialisme,
s'ajoute celle d'agir sous l'influence de parage, sans oublier le poids des
coutumes et des traditions. Quant au code de la famille et à la loi
coutumière, ils font de la femme un être faible, soumise, sous la
protection de la société des hommes au nom de la tradition, ainsi
que la valeur et les préceptes traditionnels l'exige le pouvoir et la
force physique de l'homme «Fanjakan-dehilahy».42
L'environnement socio-culturel Malagasy maintien de la
supériorité de l'homme et de l'infériorité de la
femme, cependant, les femmes ne connaissent pas leurs droits et sont sous
41Articles a publié par Manitrisa du mercredi
09/05/13 à 11:30 dans «le journal online» Midi Madagascar
42«Fanjakan-dehilahy»: le pouvoir exorbitant donné
à l'homme qui est exploité pour satisfaire plus
particulièrement ses besoins et fantasmes, ou bien c'est la puissance
dominatrice de l'homme fondé par le pouvoir et la force physique.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
l'influence de la tradition. Il est notoire que la plupart des
victimes préfèrent garder le silence, en particulier les femmes.
Mais ce silence a des nombreuses explication comme par exemple, le manque ou
l'absence de ressource financière qui permettent à la femme de
subvenir seule à ses besoins et éventuellement à ses
enfants, l'ignorance, car il arrive que la femme ne sache pas qu'elle a le
droit de porter plainte, d'ester en justice et la prédominance de la
tradition à Madagascar «Ny tokatrano fihafiana sy fifandeferana ary
tsy ahahaka»43. C'est-à-dire que dans la vie conjugale
on doit supporter, on doit tolérer et on est en privé ou intime.
Le rejet de la famille est aussi un obstacle, il arrive en effet que les
proches rejettent la femme après une séparation, car ils estiment
qu'elle devient alors une honte et une charge pour la société,
donc la tradition est un facteur favorisant la violence conjugal par
l'existence de la loi du silence liée aux femmes Malagasy.
C- L'Etat
L'historicité de la violence conjugale à
Madagascar est liée aux attitudes tolérantes de l'Etat
vis-à-vis de la violence conjugale pendant des siècles. Dans le
temps, la femme était inférieure à l'homme, elle
était une incapable et une incompétente. Elle est réduite
au rang des enfants comme le confirme l'expression «Ny zaza
amam-behivavy». Sa principale mission a été la gardienne de
la maison et de ses enfants, elle était privée de presque tous
ses droits
1- La lacune au principe de l'égalité
à Madagascar
De l'indépendance jusqu'à nos jour le principe
de l'égalité des droits n'existait pas entre l'homme et la femme.
Pourtant la constitution Malagasy ait connu depuis la première
République jusqu'aujourd'hui, et a prônée
l'égalité des tous les individus sans distinction sur le sexe. Le
statut privilégié du mari serait la principale source
d'inégalité entre les sexes, non seulement au sein des familles
mais aussi au niveau d'autres institutions. Il crée des conditions
psychologiques de soumission des femmes dans la société qui
entrainent des obstacles à la participation des femmes à la vie
politique et économique. A cette époque, ce sont les hommes qui
occupaient le pouvoir, dans la pratique la participation des femmes au niveau
politique est en régression par rapport à l'homme.
43Articles a publié par NIR du Lundi, 27 Mai
2013 à 08:20 dans le «journal online» La gazette
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
2- L'implication de l'Etat dans les causes de la violence
envers les femmes
Parmi les causes du déséquilibre, on
relève le faible niveau d'instruction des femmes, les rapports entre les
genres en termes de pouvoir de décision, de responsabilité,
d'accès aux ressources en justice et de leur contrôle. Au titre de
l'éducation, les disparités de niveau d'instruction entre hommes
et femmes sont significatives. Tandis que l'article 24 de la Constitution
Malagasy actuelle dit que: «L'Etat organise un enseignement public,
gratuit et accessible à tous. L'enseignement primaire est obligatoire
pour tous». La femme ne pouvait pas apprendre une profession de son
choix car auparavant on faisait la répartition des professions; cela se
faisait par le rôle de l'homme et de la femme dans la
société de la structure des familles Malagasy. De plus, les lois
sur le travail à Madagascar renferment des dispositions qui restreignent
les heures de travail de la femme dont certaines marquent une différence
entre eux. Cela implique que la législation (Etat) favorise
l'inégalité au niveau du couple, mais par exemple la loi
no2003-044 du 28/07/04, prévue par l'article 92 du code de
travail régit l'interdiction aux femmes de travailler la nuit dans les
manufactures. Par ailleurs le repos quotidien des femmes et des enfants doit
avoir une durée de 12 heures consécutives, ce qui implique une
restriction de leur durée de travail. Alors qu'elles sont largement
employées dans le secteur textile des zones franches (y compris la nuit)
et acceptent généralement de travailler la nuit à cause du
chômage. Pourquoi l'Etat Malagasy acceptait cette situation? Or, les
textes protégeant les droits des travailleuses.
L'article 17 de cette Constitution confirmait:
«L'Etat protège et garantit l'exercice des droits qui assurent
à l'individu son intégrité et la dignité de sa
personne, son plein épanouissement physique, intellectuel et
moral.», à vrai dire la femme en
générale n'avait pas la jouissance de ces droits civils. Le code
pénal et le code civil Malagasy font d'elle une incapable, une mineure,
elle devait obéissance à son mari et n'avait pour seul droit de
se soumettre. L'article 54 de la loi n°2007-022 du 20 Août 2007
relative au mariage et aux régimes matrimoniaux dispose que:
«Le mari est le Chef de famille. Toutefois, les époux
concourent ensemble à l'administration matérielle et morale de la
famille et à élever les enfants». Dans le même
ordre d'idées, l'article 60 de la loi no61-025 du 09 octobre
1961 relative aux actes d'état civil affirme que le livret de famille
est remis à l'époux. La femme ne peut en obtenir une copie qu'en
cas de divorce, L'homme est également le tuteur des enfants du vivant
des parents selon les dispositions de l'article 54 de la loi
précédent. Elle ne pouvait pas administrer ses propres biens,
ester quelqu'un en justice sans le consentement préalable de son mari,
c'est l'activité du mari qui prévalait. De même, pour le
code de la nationalité ne permettant pas à la femme
mariée, à un étranger de transmettre sa nationalité
à son enfant.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Une demande de nationalité doit alors être
adressée aux autorités afin que l'enfant puisse acquérir
la nationalité Malagasy, ou bien de naturalisation lorsqu'il a atteint
l'âge adulte. De plus, si une femme Malagasy quitte le pays après
son mariage avec un étranger, elle risque de perdre sa
nationalité (article 48 du code de nationalité Malagasy), ce qui
n'est pas le cas pour un homme Malagasy marié avec une femme
étrangère et qui quitterait le pays. Enfin, cette femme
mariée à un étranger ne peut pas lui transmettre sa
nationalité alors que l'article 22 de même code prévoit une
telle procédure pour la femme étrangère mariée
à un homme Malagasy, ce qui se fait d'office lorsqu'elle est
apatride.
Ces dispositions reflètent la conviction d'une certaine
primauté du mari sur l'épouse ou tout simplement de l'homme sur
la femme. Ceci ne se conforme pas à l'article 08 de notre constitution
et est contraire à l'esprit des articles 03, 23 et 26 de PIDCP (Pacte
Internationale relatif aux Droits Civils et Politiques).
3- La législation Malagasy vis à vis de la
pratique discriminatoire à l'égard des femmes
Nous déplorons le fait que l'Etat ne traite pas le
problème de la violence conjugale avec ses lois existantes. En effet, il
a permis aux chefs traditionnels et religieux, aux responsables du
«Fokontany»44 de résoudre cette délit par un
arrangement à l'amiable. Il s'agit d'un sujet tabou dans la
société Malagasy. L'article 332 du code pénal Malagasy,
punit sévèrement aussi bien le viol que la tentative et
l'attentat à la pudeur, ce qui implique que notre loi ne précise
pas le viol conjugal de manière explicite dans le code pénal. Une
dimension de la violence exercée à l'encontre des femmes,
notamment au sein de couple et qui reste totalement absente de l'arsenal
juridique de Madagascar est la violence psychologique et émotionnelle
ainsi que la violence morale.
Dans la pratique, l'application des lois, les peines
prévues par les textes sont rarement appliquées et pas
suffisamment dissuasives pour éradiquer le phénomène. Nous
remarquons que par la méconnaissance des textes en vigueur ou à
cause des tabous qui entourent la violence conjugale, les victimes n'osent pas
porter plainte. Lorsqu'elles le font, c'est au niveau de leaders traditionnels,
religieux et le chef du quartier qui applique le droit coutumier, qui permet
à la femme de quitter le domicile conjugale pendant quelque temps ou
l'utilisation de principe de conciliation ou l'arrangement à l'amiable
et sans une diffusion de droits humains relative aux violences envers la femme.
Cependant le mari a le droit de faire revenir
44Secteur sous réserve à la commune,
appeler aussi QUARTIER
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
son épouse quand il le souhaite. Ce droit coutumier a
été consacré dans la loi sur le mariage dont l'article 51
de la loi 2007-022 stipulant que: «Néanmoins, pour des motifs
graves, la femme peut quitter temporairement le domicile conjugal dans les
formes et conditions prévues par les articles 52» et par la
tradition.
D'après cet article, la mesure juridique pour
résoudre ces problèmes conjugaux encourage l'auteur à
accomplir ces actes; il n'est donc pas question d'éloigner un mari
violent, ou de la priver de la garde des enfants, d'autant plus que les femmes
ne demandent en aucun cas le divorce car la femme divorcée ou
mère célibataire est souvent rejetée par la
société Malagasy, commençant par sa propre famille. De
plus, l'Etat Malagasy en général n'a pas de centre d'accueil pour
les femmes victimes et aucun texte n'en prévoit la création.
4- Les textes internationaux et ses garanties
Un coup d'oeil de l'histoire international, si la convention
des Nations unies du 18 décembre 1979 sur l'élimination de toute
forme de discrimination à l'égard des femmes, ne vise pas
expressément les violences conjugale. Elle réaffirme le principe
de l'égalité entre les hommes et les femmes, elles demandent
aussi aux Etats parties de prendre «toutes les mesures
appropriées, y compris les mesures législatives pour assurer le
plein épanouissement, le progrès des femmes en vue de leurs
garantir l'exercice, la jouissance des droits de l'homme et des libertés
fondamentales sur la base de l'égalité avec les hommes»
(article 03).
Plus récemment, l'Assemblée
générale des Nations Unies a adoptée le 20 décembre
1993, une déclaration sur l'élimination de la violence à
l'égard des femmes. Aux termes de cette déclaration,
l'Assemblée Générale encourage «les Etats
devraient condamner la violence à l'égard des femmes et ne pas
invoquer de considérations de coutume, de tradition ou de religion pour
se soustraire à l'obligation de l'éliminer» (article
04).
Paragraphe II: L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE CONJUGALE
La violence conjugale, longtemps considérée
comme une difficulté privée, est maintenant perçue comme
un problème social répandu. Ses effets néfastes sur les
femmes, les couples, les enfants et la société sont actuellement
mieux connus des différents réseaux d'intervention. Ils sont
dès lors appelés à travailler ensemble afin de
développer des approches plus complémentaires basées sur
une compréhension commune du problème. Dans cette partie nous
allons démontrer à quel point la violence conjugale prend de
l'ampleur, tant sur le plan national que sur le plan international.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A- L'ampleur de la violence conjugale sur le territoire
malagasy
L'ampleur de la violence conjugale ainsi que la gravité
de ses conséquences ont été constatées par des
enquêtes menées auprès de la population, le résultat
auprès des diverses institutions ainsi que les statistiques issues de la
chaine nationale ayant enquêtée sur le sujet. En tout cas, le
phénomène polymorphe des violences envers les femmes est mal
connu tout particulièrement dans le sud du pays.
1- L'enquête faite par l'ELVICA sur la population
d'Antananarivo
L'étude de la violence conjugale envers les femmes
effectuée à Antananarivo en 2007 nous renseigne notamment sur la
prévalence et la fréquence des violences physiques. Au cours des
12 mois précédant l'enquête, 43% des femmes en union de 15
à 59 ans ont été victimes de violence conjugale.
La violence physique est la forme la plus visible.
L'enquête a porté sur différentes agressions comme la
bousculade, l'agression avec une arme mais la plus fréquente est la
gifle. Plus d'un quart des femmes (27%) ont été giflées au
moins une fois au cours de ces 12 derniers mois, 17% frappées et 16%
bousculées ou empoignées brutalement. Les violences avec objets
ou armes sont rares, elles représentent 3 à 7% seulement des
cas.
En résumé, plus de 40% des femmes ont
déclarés avoir subi au moins une forme de violence physique
pouvant avoir des conséquences très graves sur leur santé.
Selon ELVICA, 94% des femmes ayant subi des violences physiques sont aussi
victimes d'autres types de maltraitance à savoir économiques,
psychologiques et sexuelles.
2- L'étude de la violence conjugale dans la zone du
Triangle du Nord de Madagascar
Selon Vero Andrianarisoa: «A peu près 70
femmes par mois contactent le Collectif des Droits de l'Enfant et de la Famille
(CDEF) à Mahajanga pour cause de violence conjugale, dont physiques,
psychologiques ou économiques ainsi que pour harcèlements et
viols, ce chiffre est alarmant».45
Dans la région Diana, les violences à l'encontre
des femmes gagnent du terrain et connaissent une augmentation significative.
Selon les statistiques fournies par le CECJ d'Antsiranana, «480 cas
ont été enregistrés en 2011-2012, dont les 75% sont des
victimes de violence. La plupart sont des jeunes femmes, des personnes
âgées de plus de 55ans, des
45 Article publié par Vero Andrianarisoa au
journal online, l'express de Madagascar, le Mardi 29janvier2013.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
étrangères et des personnes
handicapées, depuis son ouverture en 2011, le centre reçoit
quarantaine des femmes par jour dont la majorité se plaignent de
violence sexuelle»46.
3- L'analyse sur la violence conjugale dans le sud de
Madagascar
Le journaliste du Midi Madagascar Manitrisa a
publié dans son article: «les violences conjugales: le taux
élevé dans le Sud», que 53% des femmes endurent des
violences d'ordre physique et morale. Ces violences notamment sexuelles sont
quotidiennes chez certaines femmes. A Toliara, seules 10% des victimes osent
porter plainte le reste se contente de demander conseils seulement. Ainsi,
«L'an dernier, la direction régionale de la population a
indiqué que 26% des cas de violences conjugales sont d'ordre physique,
24% d'atteinte morale, 39% d'abandon de foyer et 11% de
viols».47
Dans cette ville, en particulier la violence conjugale
constitue l'une de violation des droits humains. Les formes de celle-ci sont
multiples, elles compromettent fortement la vie sociale, l'insertion
économique et culturelle des femmes. Elle révèle un des
aspects des principes qui régissent les relations entre les genres.
D'après l'enquête auprès de la TAZ et CECJ de Toliara
à la fin du mois de septembre 2013, on démontre que 79% des
femmes de 15 à 60 ans et 21% des hommes de 20 à 65 ans ont
déclaré avoir subi de violence conjugale.
B- L'ampleur de la violence conjugale sur le plan
supranationale
Comme nous venons de le souligner, la violence affecte tous
les pays du monde. Et que jusqu'à présent, il y a des pays qui ne
reconnaissent pas la violence conjugale comme un crime. Au niveau mondial, au
moins un tiers des femmes ont été battues, contraintes à
avoir des rapports sexuels et maltraitées de quelques manières
qui soient. Le plus souvent les violences sont exercées par une personne
de leur connaissance, y compris leur mari ou un autre membre masculin de la
famille.48
Les pays les plus développés comme les pays en
voie de développement sont concernés.49 C'est ce que
montre une enquête multi-pays (Ethiopie, Namibie, Pérou, Tanzanie,
Samoa, Serbie, Monténégro, Thaïlande et Japon) menée
en 2000 par OMS sur la santé et la violence domestique à l'
égard des femmes. Elle confirme également la forte
prévalence de la violence domestique, la proportion des femmes ayant
subi des violences
46Article publié par Raheriniaina au
«journal online» l'express de Madagascar du Mardi 26 mars 2013
47Le journal
INFO.RE a publié (online) jeudi 30
mai 2013 à 10:31 - Modifié : 30/05/2013 à 15:44
48 UNFPA, 2000
49 UNFPA en 2000, OMS en 2005
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
physiques ou sexuelles par un partenaire intime au cours de la
vie, varie de 71% pour les zones étudiées en milieu rural
Ethiopien, à 15% pour le zones urbaines Japonaises.50
1- L'étude menée par la Banque Mondiale et
l'OMS dans divers pays
L'enquête statistique au Canada, sur la violence envers
les femmes, en 1993, montre que 29% des Québécoises vivants, ou
ayant déjà vécu en couple, ont subi au moins un acte de
violence physique ou sexuelle de la part d'un conjoint ou d'un ex-conjoint
à un moment ou autre de leur vie.51 La violence contre les
femmes est un phénomène universel, elle est l'infraction aux
droits de l'homme la plus répandue dans le monde. Selon une étude
menée conjointement par la Banque Mondiale et l'OMS, 20% des femmes ont
subi des violences, le pourcentage de femme agressée sexuellement, y
compris la tentative d'agression varie de 15,3% au Canada à 25% au
Zimbabwe, Nicaragua 21,7% à 23% en Angleterre, ainsi que 10% pour le
Paraguay et les Philippines à 34,4% en Egypte et 22,1% pour les USA, des
femmes seraient victimes d'agressions physiques de la part de leur partenaire
intime.52 D'après les Statistiques au Canada, 21% des femmes
subissent des violences de la part de leurs conjoints, 40% d'entre elles
déclarent que leur partenaire a commis les premières agressions
au cours de la grossesse.
En Algérie, les femmes exerçant un travail
à l'extérieur du domicile sont plus fréquemment victimes
de violence que leurs conjoints sans emploi alors que 50% des cas
dénoncés par les femmes mariées ou ayant été
mariées se rapportent à des agressions commises par
l'époux ou l'ex-époux.
2- L'évolution de la violence envers les femmes des
pays développés
La question de violence contre les femmes dans les pays en
développement est encore moins bien documentée que pour l'Europe.
Cette manque de donnée est en partie due au fait que dans beaucoup de
ces sociétés, la violence envers les femmes a longtemps
été considérée comme «naturel, normale»,
inévitable.53 Dans l'ensemble des pays de l'Union
Européenne, une femme sur cinq, au moins, subit au cours de sa vie des
violences infligées par son mari ou par son compagnon. De plus, en
Europe, chaque semaine, une femme a été tuée par son
conjoint.54
50 OMS, 2005
51 Rodgers, 1994
52 OMS, 2002
53 Green, 1999
54 Commission européen pour
l'égalité des chances-conseil de l'Europe-juillet 2002
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
En France, la seule véritable Enquête Nationale
sur les Violences Envers les Femmes a été publiée en juin
2001 et a fait l'effet d'une bombe: «une femme sur dix est victime de
violence conjugale, six femmes en meurent chaque mois».55 Des
chiffres confirmés par le sondage de Marie-Claire: «10% des femmes
interrogés affirment qu'au cours de leur vie actuelle ou passée,
il arrive plusieurs fois que leur partenaire les giflent ou les frappent ou
qu'il les oblige maintes fois de faire l'amour sans leur
consentement».56 D'après l'enquête ENVEFF, le
profil de l'agresseur concerne majoritairement des hommes
bénéficiant par leur fonction professionnelle d'un certain
pouvoir. On remarque une proportion très importante de cadres (67%), de
professionnels de la santé (25%) et des membres de la police ou de
l'armée (70%) des agressions conjugales se sont produites alors qu'aucun
des deux partenaires n'avait bu.
En Allemagne, 14,5% des femmes ont subi des violences
sexuelles par des membres de leur famille (Lobby européen des
femmes)57. Trois femmes sont assassinées tous les quatre
jours par les hommes avec lesquels elles vivaient: soit près de 300 par
an. En Norvège, 10.000 femmes reviennent des soins pour dommages
corporels engendrés par la violence conjugale. En Finlande, 22% des
femmes qui vivent en couple disent avoir été victimes de
violences physiques ou sexuelles. En Grande-Bretagne, les femmes battues
représentent près d'un quart de la totalité des femmes. En
Belgique, une femme sur cinq est victime de violence domestique. En Lettonie,
il n'y a pas de loi pour protéger les femmes, il n'existe aucune
structure d'hébergement pour les femmes battues ainsi, en cas de
violence l'auteur peut être retenu pour trois heures de garde à
vue.
3- La Fréquence de la violence contre les femmes
dans d'autres pays en voie de développement: l'exemple en Haïti
En Haïti, selon l'étude de SOFA (Solidarité
Fanm Ayisyen) huit femmes sur dix sont victimes de violence
conjugale58. Aux Cayes, selon les résultats de l'Association
pour Promotion de la Justice dans le Sud au cours de ces trois dernières
années, le taux de violence
55Enquête nationale sur les violences envers
les femmes en France, secrétariat aux Droits des femmes, 2000.
56 IPSOS/
Marie-Claire publié en février 2005
57Fondé en 1990, le Lobby Européen
des Femmes (LEF) est une organisation non gouvernementale qui comprend plus de
quatre mille organisations de femmes réparties en Europe. Il regroupe de
nombreuses ONG de femmes et d'organisations européennes, internationales
et de coordination nationale qui rejoignent le Lobby. Ce dernier jouit d'un
statut d'observateur auprès du Comité Consultatif sur
l'égalité des chances pour les femmes et les hommes de la
Commission européenne, ainsi que du statut consultatif auprès du
Conseil de l'Europe et du Comité économique et social de
l'ONU.
58Cas de violence accueillis et accompagnées
dans les centres Douvanjou de la SOFA de Janvier à juin 2006 (Rapport
Bilan III).
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
enregistré augmente sans cesse et que les victimes sont
le plus souvent des femmes. Au cours du mois d'Octobre 2007 jusqu'au Mars 2010,
l'APJS a enregistré 79 cas dont 04 garçons et 75 femmes. Au
Réseau Sud pour la Défense des Droits Humains, les
résultats sont plus néfastes que ceux de l'APJS. Ce dernier a pu
enregistrer 86 cas dont 2 garçons et 84 femmes de janvier 2008 à
mars 2010.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CHAPITREII: LE DROIT FACE À LA VIOLENCE
CONJUGALE À MADAGASCAR
Dans ce chapitre, nous allons évoquer les textes de
lois relatifs à la violence conjugale tant sur le plan national que sur
le plan international. Le but n'est pas de faire ressortir tous les textes de
lois mais de sélectionner ceux qui font partie de notre travail.
Après notre profonde réflexion, nous avons contesté que la
grande majorité des actes de violence conjugale soit dirigé
contre les femmes. Et qu'il y a des textes de lois nationaux et internationaux
qui sont contre la violence exercée sur les femmes dans le monde.
Section I: LA LÉGISLATION SUR LA VIOLENCE
CONJUGALE
La question des violences conjugales suscite des débats
souvent passionnés compte tenu des conséquences dramatiques que
de tels faits entraînent sur les victimes et leurs familles. Si ce sujet
connait depuis quelques années une acuité particulière sur
le territoire Malagasy ; force est de constater que depuis une vingtaine
d'années ce phénomène mondial a entraîné sur
le plan juridique, l'élaboration de résolutions et de conventions
internationales qui illustrent la volonté des Etats de lutter contre ce
fléau. Pour se faire, nous allons commencer par le plan national.
Paragraphe I: LA LÉGISLATION NATIONALE
Dans ce paragraphe, nous relèverons les principaux
instruments nationaux relatifs à la violence conjugale exercée
à l'endroit des femmes. Nous parlerons notamment de la Constitution du
19 Août 2008, des quelques lois et ordonnances, des textes du Droit
Civil, du Code pénal et du Code de Travail.
A- La Constitution
La Constitution peut se définir comme la loi
fondamentale d'une nation. À Madagascar, certains la considèrent
comme la loi mère. Notre pays a connu 03 Constitutions dont la
dernière a été soumise au REFERENDUM le 17 Novembre 2010,
effectivement c'est la Constitution de la IVème REPUBLIQUE.
Elle a résolu à promouvoir et à développer son
héritage de société pluraliste et respectueuse de la
diversité, de la richesse et du dynamisme de ses valeurs
éthico-spirituelles et socio-culturelles, notamment: le
«fihavanana» et les croyances au Dieu Créateur.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
1- L'Égalité de droit de l'homme dans la
constitution
L'élaboration de cette constitution se reposait
d'abord au préambule sur les conventions relatives aux droits de la
femme et de l'enfant, qui sont toutes considérées comme partie
intégrante de son droit positif. Ensuite celle-ci exige
l'égalité entre les deux sexes et confirme que ces droits
fondamentaux soient protégés par la loi, comme stipulait
l'article 08 que nous avons exposé dans l'introduction. Elle a
été assurée de l'inviolabilité de chacun, aux
termes de l'article 13:«Tout individu est assuré de
l'inviolabilité de sa personne, de son domicile et du secret de sa
correspondance».
2- Les garanties posées par la Constitution
La Constitution malagasy fait obligation à l'Etat,
d'une part, d'assurer l'exercice des droits de la personne comme stipulait
l'article 13 alinéa 5 que: «L'Etat garantit la plénitude
et l'inviolabilité des droits de la défense devant toutes les
juridictions et à tous les stades de la procédure, y compris
celui de l'enquête préliminaire, au niveau de la police judiciaire
ou du parquet.», d'autre part, de garantir la protection de la
famille comme l'exprimait l'article 21:«L'Etat assure la protection de
la famille pour son libre épanouissement ainsi que celle de la
mère et de l'enfant par une législation et par des institutions
sociales appropriées».
La Constitution, précise sans équivoque le
principe de l'égalité de l'homme et de la femme devant la loi
ainsi que l'égalité des droits en matière de protection et
jouissance des droits fondamentaux de la personne.
B- Les textes du Droit civil
Le droit civil est une source des droits privés. Le
code civil contient les prescriptions générales ainsi que des
droits et des libertés fondamentaux de chaque individu. Il prescrit
certaines règles générales s'appliquant à toute loi
comme celle relative au mariage et aux régimes matrimoniaux. Les textes
du droit civil étaient favorables à la femme mais il faut se
référer à d'autres textes pour réprimer les
violences conjugales.
1- L'Ordonnance no62-089 du
1èr Octobre 1962 relative au mariage
L'exposé des motifs de cette ordonnance marque
l'importance de la famille tout en donnant une large place des coutumes et
traditions dans le droit positif: «Poursuivant la rédaction du
nouveau code civil Malagasy, la commission de rédaction du code civil
créée par le décret du 27 Avril 1960, a
rédigé les dispositions législatives appelées
à régir le mariage. Base naturelle et morale de la famille, le
mariage avait fait l'objet de nombreuses
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
règles écrites et orales dans les coutumes
Malagasy, et il était naturel que la commission, avant de se consacrer
à la rédaction des articles ait eu le souci d'étudier
toutes les dispositions coutumières régissant le mariage dans
divers système juridique Malagasy. En raison de l'importance de la
matière, la commission avait particulièrement pris soin de
procéder aux plus larges consultations tandis que le gouvernement
s'était soucié de faire participer la population elle-même
à l'élaboration d'une loi qui l'intéresse au premier
chef».59
Mais pour la mise en conformité des règles
régissant l'organisation et le fonctionnement de la famille avec les
Conventions internationales sur la protection de la femme et de l'enfant, ce
texte avait été abrogé.
2- La loi no67-030 du 18 Décembre 1966
relative aux régimes matrimoniaux
Le même esprit que le texte précédent a
été consacré par cette loi selon les termes de son
exposé des motifs: «Poursuivant ses travaux, la commission de
rédaction du code civil a terminé l'examen des dispositions qui
doivent régir les régimes matrimoniaux en droit Malagasy.
Après la fixation des règles concernant la formation du mariage
et sa dissolution, il est logique et normal de poser les dispositions
appelées à régir les relations entre les époux en
ce qui concerne leurs biens pendant et après le mariage(...). En raison
de l'importance de la matière, deux enquêtes ont été
faite auprès de la population en vue de dégager les lignes
directrices des régimes matrimoniaux dans les différentes
coutumes Malagasy; la première s'est déroulée en 1960 et
la seconde en 1966. Toutefois, contrairement à ce qui a pu se produire
pour les autres matières de droit de la famille, les enquêtes
n'ont pas été d'un grand secours pour déterminer les
grandes tendances du droit traditionnel».60
3- La loi 2007-022 du 20 Août 2007 relative au mariage
et aux régimes matrimoniaux
Elle s'inscrit dans le cadre de la mise en conformité
de la législation Malagasy avec les instruments internationaux
ratifiés par Madagascar. Les conventions relatives aux droits de
l'enfant ainsi que celles relatives à l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard de la femme sont
respectivement ratifiées par Madagascar en 1989 et en 1991. Des reformes
significatives ont déjà été apportées au
cadre juridique Malagasy et effectuées dans
59 L'exposé des motifs de l'ordonnance no62-089
du 1èrOctobre 1962 relative au mariage
60 L'exposé des motifs de la loi no67-030 du 18
Décembre 1967 relative aux régimes matrimoniaux
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
le sens de l'égalité, de l'équilibre des
droits entre l'homme et la femme mais beaucoup reste à faire sur le plan
législatif.
En plus, les textes sur le mariage doivent être aussi
harmonisés tant sur la base naturelle que morale de la famille. Par
ailleurs, en raison de l'importance de la matière, des consultations
publiques ont été initiées par le Ministère de la
Justice et le Ministère de la population, des affaires sociales et le
développement des femmes pour une participation active et effective de
tout le peuple.
En effet, cette loi a été rédigée
conformément aux diverses aspirations et propositions issues desdites
consultations dont le document consolidé a été
validé au niveau national. Des parlementaires ainsi que des
représentants des différents départements ont
également participé à la validation du document de
consolidation. Elle tend également à réviser les
règles relatives aux régimes matrimoniaux pour se conformer aux
principes énoncés dans les instruments internationaux
ratifiés par Madagascar. Les révisions effectuées se
rapportent à l'égalité en droits et responsabilités
des époux lors de diverses étapes et dans les divers aspects des
relations maritales notamment dans la gestion des biens communs. Par exemple
sur la situation matrimoniale, la présente loi a changé le mode
de partage des biens en «ZARA-MIRA» c'est-à-dire en partage
égal contre le «KITAY TELO AN-DALANA» de la loi ancienne qui
signifie deux sur trois pour l'homme et un sur trois pour la femme.
La loi sur le mariage harmonise évidemment la vie du
couple, par exemple l'article 50, stipule que: «Les époux sont
tenus de vivre ensemble; ils fixent d'un commun accord la résidence
commune», les régimes matrimoniaux organisent les rapports
pécuniaire des époux. L'article 117 de la même loi dispose
que: «Les époux administrent ensemble les biens de la
communauté».Ce qui exprime l'égalité entre le
mari et la femme dans la vie conjugale.
C- La législation sociale à
Madagascar
Le droit du travail régit l'ensemble des relations
entre employeurs et salariés. La loi no2003-044 du 28 juillet
2004, portant nouveau code du travail en constitue la source première
pour Madagascar. L'Assemblé nationale et le Sénat ont
adopté en leur séance respective en date du 11 Décembre
2003 et du 10 juin 2004.
Appelé à jouer un rôle régulateur
dans la vie du travail, ce droit spécialisé s'est
constitué en réponse aux aspirations sociales des travailleurs
tout en s'efforçant de satisfaire les impératifs d'ordre
économique. De caractère évolutif, il occupe une place
importante sur le plan économique et social dans la vie d'un pays. Selon
l'article premier du présent code: «Il est applicable à
tout employeur et à tout travailleur dont le contrat de travail, quelle
que soit
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
sa forme, est exécuté à Madagascar. A
ce titre, est assujetti aux dispositions de la présente loi, tout
employeur quel que soit sa nationalité, son statut ou son secteur
d'activité».
1- La notion générale du travail
Le Droit Malagasy du Travail, exprimait que:
«Etymologiquement le terme travail tire son origine du latin populaire
«trepaliare» qui signifie torturer au moyen de l'instrument de
torture dénommé «trepalium».61Ainsi dans le
passé, le travail avait d'abord un caractère contraignant pour
l'homme; c'était une obligation pénible, une action
forcée. L'expression une «femme en travail» démontre
bien le lien ancien que l'on établissait entre le travail et la
souffrance».62 Actuellement, dans le langage courant,
« le terme travail se confond avec la notion d'activité
professionnelle productrice, d'utilité sociale et destinée
à assurer à un individu les revenus nécessaires à
sa subsistance»63. Le droit du travail est un objet de notre
étude, et se limitera essentiellement aux relations entre travailleurs
et employeurs soumis au code du travail.
2- Le code de travail Malagasy
L'ancien code du travail Malagasy, comportaient des
dispositions discriminatoires à l'égard des femmes qui
travaillent spécialement celles qui sont mariées.
Présentement, le code du travail affirme l'égalité des
sexes en matière d'accès à l'emploi, de traitement et de
salaire. L'article 53 du code de travail dispose que: «A même
qualification professionnelle, même emploi et pour un travail de valeur
égale, le salaire est équivaut pour tous les travailleurs quels
que leur sexe, leur âge, leur appartenance national et leur statut dans
les conditions prévues ou présent chapitre».
L'article 261 du Code de Travail , dans son premier
alinéa, interdit toute discrimination entre la femme et l'homme, en ce
qui concerne l'accès à l'emploi et à la formation
professionnelle, les conditions de travail et d'avancement, les conditions de
rémunération, le licenciement. En cas de litige, c'est pour cela
que l'évolution du code de travail aura accordé à la femme
le droit d'aller en justice dans le cadre de ses activités salariales,
sans le consentement de son mari.
61«Trepalium»: machine faite de trois pieux,
appareil servant à maintenir les grands animaux domestiques pendant
qu'on les ferre ou qu'on les soigne.
62 Droit Malagasy du Travail, édition 2006,
section I (Notions premiers et Définitions)
63G. CORNU, 1990, vocabulaire juridique, Association
Capitant, 2em édition
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
D- Les textes répressifs
En droit pénal, les modifications récentes
concernent l'introduction des infractions relatives aux agressions sexuelles
dans une section spécifique du code pénal et la qualification du
viol en crime contre la personne, comportant des sanctions plus
sévères. De plus, l'adultère est toujours
pénalisé, entraînant du même coup l'abrogation de
toutes les dispositions discriminatoires à l'égard de la femme
qui y étaient liées dans le code Pénal. Elles ont
également abrogé les excuses qui étaient accordées
au conjoint qui bat sa conjointe
1- Le code Pénal
Toutefois, la réforme sera complétée par
le Code pénal comportant toutes les formes de violence à
l'égard de la femme. En résumé, les infractions possibles
en matière de violence conjugale peuvent aller des contraventions
jusqu'aux crimes.
L'article 473 du code pénal, alinéa 11 stipule
que: «Seront punis d'une amende depuis 2000Ar jusqu'à 100.000Ar
et pourront l'être en outre de l'emprisonnement jusqu'à vingt-neuf
jours au plus: les auteurs ou complices de rixes, voies de fait ou violences
légères, pourvu que les coups portés n'aient
entrainé aucune incapacité de travail; ceux qui auront
jeté des corps durs ou immondices sur quelqu'un».
L'article 311 du même code punit d'un emprisonnement de
six jours à deux ans et une amende de 100.000Ar à 540.000Ar, ou
de l'une de ces deux peines seulement, si le coupable a commis une voie de
fait.
Les articles 305 à 308 du même code punissent
quiconque ayant commis un acte de menace contre une personne.
Ensuite, selon l'article 309 du code pénal «
tout l'individu qui, volontairement, aura fait des blessures ou
porté des coups, ou commis toute autre violence ou voie de fait, s'il
est résulté de ces sortes de violences une maladies ou une
incapacité de travail personnel pendant plus de vingt jours, sera puni
d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de 100.000Ar
à 600.000Ar». Le même article prévoit et punit en
son alinéa 3 les coups mortels. Ce genre d'infraction est courant dans
les conflits conjugaux.
Les articles 336 à 338 de ce code sanctionnent
l'adultère de la femme ou du mari. Désormais, l'adultère
de la femme ou du mari sera sanctionné d'une manière
égale.
L'article 340 du même Code punit la bigamie qui est
aussi une forme de violence psychologique à l'égard de la
femme.
Les lois sont parmi les instruments juridiques de la lutte
contre la violence conjugale à Madagascar.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
La loi no2000-21 du 28 Novembre 2000, a introduit
des mesures répressives plus sévères en cas de violence
conjugale et familiale, l'article 312 du code pénal, tel que
modifié aussi par la loi no2000-021 inclut explicitement la
violence conjugale: «Quiconque aura volontairement fait des blessures
ou porté des coups à ses père ou mère
légitimes, naturels ou adoptifs, ou autres ascendants légitimes,
ou à son conjoint sera puni ainsi qu'il suit:
-D'un emprisonnement de deux à cinq ans, si les
blessures ou les coups n'ont occasionné aucune maladie ou
incapacité de travail personnel de l'espèce mentionnée en
l'article 309,
-D'un emprisonnement de deux à cinq ans, s'il y a
eu l'incapacité de travail pendant plus de vingt jours, ou
préméditation, ou guet-apens,
-Des travaux forcés à durée
déterminée si les violence ont été suivies de
mutilation, amputation ou privation de l'usage d'un membre,
cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes,
ou si les blessures ou les coups ont occasionné une incapacité de
travail personnel de plus de vingt jours, lorsque dans ce dernier cas, il y
aura eu préméditation ou guet-apens».
Quant à l'article 312 bis alinéa 1, il punit
plus sévèrement les violences à l'égard des femmes
enceintes lors qu'elles sont exercées par le conjoint:
«Quiconque aura volontairement fait des blessures ou porté des
coups à une femme en état de grossesse apparente ou connue de
l'auteur sera puni de deux à cinq ans d'emprisonnement et de 100.000Ar
à 400.000Ar d'amende si les blessures et les coups n'ont
occasionné aucune maladie ou incapacité de travail personnel de
l'espèce mentionnée à l'article 309, si en outre le
coupable est le conjoint de la victime, la peine sera de cinq à dix ans
d'emprisonnement, des travaux forcés à temps et celle des travaux
forcés à perpétuité selon le cas prévu
à l'alinéa 2».
L'article 332 alinéas 2 et 4 du code pénal
modifié par la loi no2000-21 du 30 novembre 2000 punit
sévèrement aussi bien le viol que l'attentat à la pudeur
sur une femme en état de grossesse apparente ou connue de l'auteur. Les
peines seront des travaux forcés à temps.
1- L'Ordonnance no60-025 du 04 Mai 1960 portant
répression de l'abandon de famille
L'ordonnance no60-025 portant répression de
l'abandon de famille dans son article premier stipule que: «Sera puni
d'une peine d'emprisonnement de trois mois à un an et d'une amende de
5000Fmg à 200.000Fmg ou de l'une de ces peines seulement.
-Alinéa1: Le père ou la mère
légitime, naturel ou adoptif qui abandonne sans motif grave pendant plus
de deux mois la résidence familiale et se soustrait à tout ou
partie des obligations d'ordre moral ou matériel résultant des
lois et coutumes qui forment son statut
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
civil. Le délai de deux mois ne pourra être
interrompu que par un retour au foyer impliquant la volonté de reprendre
définitivement la vie de famille et se soumettre aux obligations
susvisées.
-Alinéa2: Le mari qui sans motif grave abandonne
volontairement pendant plus de deux mois sa femme la sachant enceinte.
-Alinéa3: Les père et mère qui
compromettent gravement par de mauvais traitements par des exemples pernicieux
d'ivrognerie habituelle ou d'inconduite notoire, par un défaut de soins
ou par manque de direction nécessaire, soit la sante, soit la
sécurité, soit la moralité de leurs enfants, ou d'un ou
plusieurs de ses derniers».
La violence conjugale est sévèrement
réprimée à Madagascar dans la mesure où
l'atténuation des peines n'est pas admise. En effet, l'article 224 du
code pénal dispose que:
« Le meurtre commis par l'époux sur
l'épouse, ou par celle-ci sur son époux, n'est pas excusable, si
la vie de l'époux ou de l'épouse qui a commis le meurtre n'a pas
été mise en péril dans le moment même où le
meurtre a eu lieu». Le meurtre prévu et puni par les articles
295 à 304 du code pénal est une atteinte à la vie.
L'article 324 précité signifie que l'homicide commis par
l'époux sur son épouse ou inversement n'est pas excusable en
dehors du cas de la légitime défense.
Paragraphe II: LA LEGISLATION INTERNATIONALE
En vertu de la hiérarchie des normes, la constitution
du 17 Novembre 2010 dans son préambule «Considérant la
situation géopolitique de Madagascar et sa participation volontariste
dans le concert des nations, et faisant siennes, notamment : La Charte
internationale des droits de l'homme ; Les Conventions relatives aux droits de
l'enfant, aux droits de la femme, à la protection de l'environnement,
aux droits sociaux, économiques, politiques, civils et
culturels». Autrement dit, les traités ratifiés par
Madagascar sont incorporés dans l'ordre juridique interne, et ils ont
une autorité supérieure aux lois. Cette partie repose sur les
instruments internationaux car Madagascar est un Etat partie à la CEDEF
depuis 17 Mars 1989. Madagascar est engagé beaucoup plus d'instruments
internationaux relatifs au droit de l'homme alors certains instruments sont
contre toutes les formes de violences à l'égard des femmes.
Précisément, ce sont les femmes qui sont toujours victimes des
toutes formes des actes d'abus de droits. Ils condamnent, non seulement les
discriminations envers des femmes mais, ils établissent encore des bases
pour favorises aux femmes la jouissance de tous leurs droits fondamentaux.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
L'Etat Malagasy, en signant cette Convention prend
l'engagement de tout mettre en oeuvre pour honorer et faire respecter les
droits des femmes. Il travaille aussi à leur développement
personnel et à leur épanouissement dans la société.
Nous allons sélectionner les conventions essentielles à ce sujet,
comme étant sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes et le pacte international
relatif aux droits civil et politiques. En plus, les dispositions des Nations
Unies contre la violence aux femmes, la note verbale par la
représentation permanente auprès de l'office des Nations Unies et
des institutions spécialisées à Genève et à
Vienne. Ainsi que la Résolution sur l'élimination de toutes les
formes de violence contre les femmes avec lesquels le comité pour
l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes
1982-2012, la réponse de la communauté internationale et la
Résolution de la commission des droits de l'homme. Et enfin, la charte
Africaine des droits de l'homme et des peuples.
A- Les Conventions Internationales
Afin de lutter contre la discrimination fondée sur le
sexe, la convention demande aux Etats parties de reconnaitre l'importante
contribution économique et sociale que les femmes apportent à la
famille et à toute la société. Elle souligne que la
discrimination est un obstacle à la croissance économique et
à la prospérité. Elle reconnait aussi qu'il faut changer
les comportements et à cette fin, grâce à
l'éducation. Elle est aussi amenée les hommes et les femmes
à accepter l'égalité de droits, de responsabilités
et à surmonter les préjugés, les pratiques qui
découlent de rôles stéréotypes. Il importe de
relever que la convention dans ses objectifs ajoute l'égalité de
fait à l'égalité de droit et elle insiste sur la
nécessité de prendre provisionnement des mesures spéciales
pour atteindre ces objectifs.
L'universalité est un principe important qui oriente
les façons de percevoir les droits de l'homme et les libertés
fondamentales, comme les préconisent du Nation Unies. Il faut certes
tenir compte des différents historiques, culturels et religieux mais il
appartient à tous les Etats membres, indépendamment de leurs
systèmes politiques, de leurs systèmes économiques et de
leurs systèmes culturels, afin de promouvoir, de protéger tous
les droits de la personne y compris les droits fondamentaux de la femme.
Particulièrement, la violence à l'égard
de la femme n'éloigne pas aux yeux de la communauté
internationale. Il est évident que la violation de textes internationaux
qui empêche parfaitement les femmes de jouir desdits droits et
libertés. Les conventions internationales engagent les Etats signataires
ou adhérents à éliminer toute forme de violence et
à favoriser leur plein développement dans l'ensemble des tous les
domaines de l'Etat. Elles
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
sont aussi à encourager et à assurer la
protection de leurs droits. En fait, il passe par la modification de lois, la
prise de mesures d'éducation et l'incitation auprès du public.
En tout cas, la volonté du gouvernement est
obligée de se conformer aux exigences de leur convention et de leur
disponibilité, afin de mettre en oeuvre les recommandations et les
observations pour améliorer l'application des termes de ladite
convention.
1- La Convention sur l'Élimination de toutes formes
de Discrimination à l'Égard des Femmes (CEDEF)
Elle a été adoptée et ouverte à la
signature, à la ratification et à l'adhésion par
l'Assemblée Générale des Nations Unies dans sa
résolution 34/180 du 18 décembre 1979. Cette convention est
entrée en vigueur en tant que traité international le 03
Septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20
pays. Dix ans après son adoption en 1989, c'est presque une certaine de
pays qui se sont engagés à respecter ses clauses; par exemple
Madagascar a été signé le 17 juillet 1980 et
ratifié du 17 Mars 1989.
1-1- Les obligations de la commission et des Etats parties
La CEDEF oblige tous les Etats parties, à condamner
toutes les formes de violences contre la femme. Et elle est incitée
à adopter une politique qui vise à prévenir, à
sanctionner et à éliminer la violence par tous les moyens
appropriés et sans délais injustifiés. La convention a
marqué l'aboutissement de plus de 30 années de travail, de la
commission à la condition de la femme. C'est un organe fondé en
1946 par les Nations Unies pour examiner la situation des femmes et promouvoir
leurs droits.
Les travaux de la commission ont contribué à
mettre en évidence toutes les domaines dont lesquels des femmes se
voient denier l'égalité avec les hommes. Ces efforts en faveur de
la femme ont trouvé leur expression concrète dans la plusieurs
déclarations et la convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard de la femme.
1-2- L'importance de la Convention
Elle occupe une place importante parmi les traités
internationaux relatifs aux droits de l'homme car elle rappelle les droits
inaliénables des femmes. L'esprit de la Convention s'inspire des
principes fondamentaux des Nations Unies qui ont proclamé à
nouveau leur foi dans la dignité, dans la valeur de la notion
d'égalité et dans les droits fondamentaux de l'homme. En d'autres
termes, les Etats membres doivent trouver les moyens pour atteindre les
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
objectifs de la Convention, en plus ils énoncent un
programme d'action en vue de garantir l'exercice de ces droits.
1-3- Les grandes lignes de la Convention
Dans son préambule, la Convention reconnait
explicitement que: «La discrimination généralisée
contre les femmes existe toujours et souligne qu'une telle discrimination;
viole les principes de l'égalité des droits et du respect de la
dignité humaine». L'article premier de la Convention, entend
par discrimination: «Toute discrimination, exclusion ou restriction
fondée sur le sexe dans les domaines politiques, économique,
social, culturel et civil ou dans toute autre domaine». La Convention
réaffirme le principe de l'égalité en demandant aux Etats
parties de prendre «Toutes les mesures appropriées y compris
des mesures législatives, pour assurer le plein épanouissement et
le progrès des femmes en vue de leur garantir l'exercice et la
jouissance des droits de l'homme et des libertés fondamentales sur la
base de l'égalité avec les hommes».64
Le programme d'action pour l'égalité est
énoncé dans 14 articles. Dans son approche méthodologique,
la convention a choisi de couvrir trois aspects de la situation des femmes. Et
elle expose en détail les droits civiques et le statut juridique des
femmes mais elle porte aussi et c'est cela qui la différencie en
particulier des autres traités sur les droits de l'homme, sur la
procréation ainsi que sur les incidences aux facteurs culturels des
approches genre.
2- Les Pactes internationaux relatifs aux droits civils et
politiques (PIDCP)
Il a été adopté à New York le 16
Décembre 1966 par l'Assemblée générale des Nations
Unies dans sa résolution 2200A (XXI). Le pacte est entré en
vigueur le 23 mars 1976, après que 35 Etats l'eurent ratifié ou y
eurent adhéré. Il est en principe applicable directement par les
juridictions des Etats signataires comme Madagascar a été
signé le 17 Septembre 1969 et ratifié du 21 Juin 1971. Le pacte
est complété par deux protocoles: le premier est daté du
16 Décembre 1969 et le second qui est interdit la peine de mort
daté le, 15 Décembre 1989.
2-1- L'intérêt de la PIDCP
Il comprend les droits et les libertés classiques qui
protègent les particuliers contre les ingérences de l'Etat, le
droit à la vie et à la liberté, l'interdiction de la
torture, l'esclavage et le travail forcé,...etc. L'entrée en
vigueur de ce pacte a ouvert la voie à la création du
comité des
64 Article 3 de la CEDEF
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
droits de l'homme, en Septembre 1976. Il est composé de
dix-huit experts indépendants qui se réunissent trois fois par
an, pour étudier les rapports des Etats parties et pour formuler des
recommandations sur la mise en oeuvre du pacte, sous forme d'observations
générales. En cas d'état d'urgence, prévu par
l'article 4 du PIDCP, il peut éventuellement énoncer des rapports
spéciaux.
2-2- De la garantie de la défense des droits et de la
liberté
Dans le cadre de notre travail, on ne désigne que les
droits protégés:
-Article1: Droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes et à disposer librement de leurs richesses et leurs
ressources naturelles.
-Article6: Droit à la vie pour la prévention
et la répression du crime de génocide à la privation de la
vie.
-Article7: Interdiction de la torture et des peines ou des
traitements cruels, inhumains ou dégradants.
-Article9: Droit à la liberté et à la
sécurité, interdiction de la détention arbitraire.
-Article11: Interdiction de la détention à
cause de l'obligation du droit civil
-Article16: Droit de reconnaissance de la personnalité
juridique
-Article18: Droit à la liberté de
pensée, de conscience et de religion
-Article19: Droit à l'égalité devant la
loi.
En résumé, les Etats parties doivent garantir le
respect et l'effectivité de ces droits en conformité avec les
principes énoncés par la Charte des Nations Unies selon lesquels
la dignité inhérente à tous les membres de la famille et
de leurs droits égaux est inaliénable. Elle constitue le
fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Elle
libère l'être humain de la crainte et de la misère. La
Charte des Nations Unies précise cependant que cette garantie ne peut
être réalisée que si des conditions permettant à
chacun de jouir de ses droits civils, politiques, économiques, sociaux
et culturels ne sont crées, c'est ainsi que la Charte des Nations Unies
impose aux Etats l'obligation de promouvoir le respect universel des droits et
des libertés de l'homme.
Chaque individu a des devoirs envers autrui et envers la
collectivité à la quelle il appartient et est tenu de s'efforcer
d'encourager et de respecter les droits reconnus par la charte.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
3- La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
C'est une Convention internationale adoptée par des
pays africain dans le cadre de l'Organisation de l'Unité Africaine. Elle
a été aussi adoptée le 27 Juin 1981 à Nairobi
(Kenya) lors de la 18em conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement de l'OUA. Cette Charte est entrée en vigueur le 21 octobre
1986 après sa ratification par les 25 Etats membres de l'Union
Africaine. Mais Madagascar n'a ratifié et adhéré à
la charte africaine qu'à partir du 9 Mars 1992. L'Union Africaine qui a
pris la succession de l'OUA le 26 Mai 2001, pose comme principe et objectif
dans son acte constitutif le respect des droits garantis par la CADHP.
3-1- Le contexte de la Charte Africaine
La charte africaine des droits de l'homme et des peuples
s'appuie sur la charte de l'organisation de l'Unité Africaine, sur la
charte des Nations Unies et sur la déclaration universelle des droits de
l'homme. Tout en «tenant compte des vertus de leurs traditions
historiques et des valeurs de civilisation africaine qui doivent inspirer et
caractériser leurs réflexions sur la conception des droits de
l'homme et des peuples».65 Ouvrant une nouvelle ère
de protection des droits de l'homme en Afrique, la charte s'inspire tant des
textes juridiques internationaux et régionaux de protection des droits
de l'homme que des traditions juridiques africaines. Sa conception du terme
«Droit de l'Homme» est extensive, ce qui la différencie des
autres conventions: Elle comprend non seulement des droits civils et politiques
mais également les droits économiques, sociaux et culturels ainsi
que les droits des peuples.66
Cette charte n'est pas une simple adaptation des principes
fondamentaux de la déclaration universelle aux
spécificités de la culture africaine. D'ailleurs, la notion de
«civilisation africaine» à laquelle elle se
réfère et assez large puisque ce texte a été
ratifié par des pays de traditions très diverses. Elle place au
même niveau que les droits de l'homme, d'une part, de droit des peuples
africains à disposer d'eux-mêmes face au monde extérieur et
d'autre part, les devoirs de l'individu envers la famille et l'Etat. Elle
définit donc un dispositif dans laquelle indépendance nationale,
tradition, cohésion sociale et autorité sont des valeurs aussi
importantes que les droits de l'homme au sens individuel, et qui ne sont donc
plus des droits au-dessus des autres.
65 Préambule de la Charte Africaine
66 cf. Partie I, chapitre IV de la charte Africaine
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
3-2- Les principales dispositions de cette Charte
Les Etats africains membres de l'OUA sont fermement convaincus de
leur devoir
d'assurer la promotion et la protection des droits et des
libertés de l'homme et des peuples. Compte dûment tenu de
l'importance primordiale traditionnellement attachée en Afrique à
ces droits et libertés, alors la première partie de la charte
énonce les droits reconnus à toute personne «sans
distinction aucune notamment de race, d'ethnie, de couleur, de sexe, de langue,
de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, nationale ou
sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation».67
Les 18 premiers articles définissent des droits
individuels, les droits des peuples, considérés comme
égaux: Droit à l'existence, à la libre disposition de
leurs richesses et de leurs ressources naturelles, à leur
développement économique, social et culturel, à la paix,
à la sécurité et à un environnement satisfaisant et
global, propice à leur développement.
La Charte condamne le colonialisme, le néocolonialisme,
l'apartheid, le sionisme et la
domination économique.68 Ainsi, l'article 20
en particulier, dans son alinéa 2 affirme le droit des peuples
colonisés ou opprimés à la lutter pour leur
libération. Cependant, elle ne contient aucune disposition explicite
quant aux droits des peuples lorsqu'ils sont opprimés par des
régimes politiques nationaux indépendants. Et les articles (27
à 29) énoncent les devoirs qu'à tout individu «envers
la famille et la société, envers l'Etat et les autres
collectivités légalement reconnues et envers la communauté
internationale».
La deuxième partie, crée une commission africaine
de droits de l'homme et des
peuples qui est chargée de promouvoir leurs droits et
d'assurer leur protection en Afrique. Elle précise aussi son
fonctionnement envers les citoyens africains. Et la troisième partie de
la charte est composée de la disposition diverses, notamment les
procédures de ratification et de modification.
D'autres conventions, les chartes et les protocoles
adoptés par les chefs d'État et de gouvernement de l'OUA puis de
l'UA portent directement ou indirectement sur la promotion et la protection des
droits de l'homme sur le continent africain. Il s'agit notamment de la charte
africaine des droits et du bien-être de l'enfant adoptée en 1990
et entrée en vigueur en 1999, et Le protocole relatif à la charte
africaine des droits de l'homme et des peuples, adopté à
Ouagadougou en Juin 1998, ainsi que le Protocole à la Charte Africaine
des droits de l'homme et des peuples relative aux droits des femmes,
adopté à Maputo en juillet 2003 entré en vigueur en 2005
qui est interdit expressément les mutilations génitales
féminines.
67Article2 de la charte Africaine 68
Préface de la charte Africaine
3-3- La commission africaine: Instance sans Juge qui veille
au respect des droits de l'homme par les Etats membres
C'est la charte africaine qui prévoit la
création de la commission africaine,69comme mécanisme
de contrôle de l'application de la charte par les Etats parties. La
commission est entrée en fonction depuis le 2 Novembre 1987. Elle est
siégée à Banjul (Gambie) et se réunit en session
ordinaire deux fois par an, à partir du mois de Mai et Novembre; elle
est composée de 11 commissaires élus pour 6 ans renouvelables par
la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. En
matière de protection, la commission africaine a les compétences
suivantes:
- Envoyer des missions de protection dans les Etats
parties.
-Recevoir des communications émanant des Etats
parties, organisations non gouvernementales (ONG) ou individus, concernant les
violations des droits de l'homme commises par un Etat
partie.70
- Adopter des résolutions d'urgence sur la
situation des droits de l'homme dans les pays et des résolutions sur des
thèmes spécifiques relatifs aux droits de l'homme.
- Envoyer des appels urgents aux Etats parties et publier
des communiqués de presse.71
- Examiner les rapports des Etats sur les mesures
législatives ou autres prises afin de rendre concrète la
protection des droits garantis dans la charte africaine et faire des
recommandations à cet égard.72
La commission africaine a également la
compétence d'interpréter les dispositions de la charte africaine
à la demande d'un Etat partie, d'une institution de l'UA ou d'une ONG
africaine reconnue par l'UA.73 Selon la charte africaine des droits
de l'homme et des peuples, la commission est l'organe de protection et de
promotion des droits de l'homme sur le continent africain.
B- Dispositions des Nations Unies contre la violence
à l'égard des femmes
L'assemblée générale de l'Organisation
des Nations Unies (ONU) a adopté des diverses déclarations qui
proposent une définition internationale à la matière.
Situant les principaux champs dans laquelle elle s'exerce, à la famille
et à la collectivité incitant les
69 Article 30 de la Charte Africaine
70 Articles 47 et 55 de la Charte
Africaine
71 Article 23 du règlement intérieur
intérimaire de la Commission Africaine
72 Article 62 e la Charte Africaine
73 Article 45 de la Charte Africaine
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
gouvernements à lutter contre toutes les formes de
violence, y compris les violences causés par des pratiques
coutumières et le proposant des mesures prioritaires pour agir. Les buts
des Nations Unies vis à vis de ces dispositions sont de maintenir la
paix et la sécurité internationale, de réaliser la
coopération internationale, en résolvant les problèmes
internationaux, d'ordre économique, social, culturel, intellectuel ou
humanitaire. Il s'agit de développer et d'encourager le respect des
droits et des libertés fondamentales de l'homme pour tous sans
distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.74
La Déclaration Universelle de droit de l'homme, la
Déclaration sur l'Elimination de la Violence à l'égard des
Femmes et la Note Verbale de la représentation permanente auprès
de l'office des Nations Unies et des institutions spécialisées
à Genève et à Vienne sont les textes de base sur lesquels
s'appuie la politique des N.U en matière de la violence conjugale.
1- Déclaration Universelle des droits de l'homme de
1948
Elle a été adoptée et proclamée
par l'assemblée générale des Nations Unies dans sa
résolution 217 A (III) à Paris, le 10 Décembre 1948. Il
constitue un jalon dans l'histoire de l'humanité, c'est la
première fois que les droits de l'homme sont invoqués non plus
à la seule échelle des Etats mais à celle de tous les
hommes et des toutes les femmes du monde. Et c'est au juriste Français
René Cassin que l'on doit la qualité «UNIVERSELLE» de
cette déclaration. Il est intervenue après la seconde guerre
mondiale, à une époque où l'on espérait de ne
pratique jamais du racisme, de l'antisémitisme et de toutes formes de
barbarie exercées contre des individus et de peuples. Elle a posé
en fait les valeurs communes de l'humanité.
Certes, dit Stéphane Hessel, Ambassadeur de France,
l'un des inspirateurs du texte qui a bien voulu apporter une contribution
essentielle à l'élaboration du document, «Du chemin a
été parcouru». De plus, l'on a assisté au mouvement
de la décolonisation à la fin de l'apartheid, à la chute
de l'empire communiste et à des progrès non négligeables
contre l'analphabétisme. Mais surtout, la torture, les
préjugés ethniques, les déplacements forcés de la
population, le travail des enfants, la version moderne de l'esclavage ou de
multiples formes d'exclusion et d'injustice sociale existent encore à
travers le monde.
En 1948, l'ONU ne comptait que 56 Etats membres, elle en
comprend aujourd'hui 191. Or jamais les nouveaux entrants n'ont remis en
question les règles et les principes d'origine reconnus de facto comme
s'imposant à tous. Cette déclaration a donné naissance
à 72 conventions ou Pactes internationaux dont récemment la
convention sur les droits de
74 Charte des N.U, chapitre I, articles 1,
alinéa 1 et 3
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
l'enfant, signée par 190 Etats. Cependant, dans un
monde de plus en plus interdépendant nous avons besoin les nouveaux
textes à valeur universelle qui offrent aux victimes autant de titre
légitime à l'action et à la lutte contre les
discriminations.
1-1- Le droit au respect de la dignité de la
personne humaine
Dans le préambule de la Déclaration il a
été énoncé que «la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine
et de leurs droits égaux, inaliénables constitue le fondement de
la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.
L'assemblée générale des Nations Unies proclame la
présente déclaration universelle des droits de l'homme comme
idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les
nations afin que tous les individus et tous les organes de la
société ayant cette déclaration constamment à
l'esprit s'efforcent par l'enseignement et l'éducation, de
développer le respect de ces droits et libertés, d'en assurer par
des mesures progressives d'ordre national et international; la reconnaissance
et l'application universelle est effective, tant parmi les populations des
Etats membres eux-mêmes que parmi celle des territoires placés
sous leur juridiction».
1-2- Les principes de l'égalité face à
cette Déclaration
Selon, l'article premier «Tous les êtres
humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont
doués de raison, de conscience et doivent agir les uns envers les autres
dans un esprit de fraternité». Ainsi, l'article 7 disait que:
«Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction
à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une
protection égale contre toute discrimination qui violerait la
présente déclaration et contre toute provocation à une
telle discrimination». D'autant plus, l'article 08 affirme que:
«Toute personne a le droit à un recours effectif devant les
juridictions nationales compétentes contre les actes violant aux droits
fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la
loi».
En tous cas, l'article 02, n'exprime que les droits
énoncés dans cette déclaration sont reconnus à tout
le monde. Car l'article 03 exprimait que, tout individu a le droit de vivre et
de vivre libre en sécurité, de plus personne n'a le droit de se
torturer c'est-à-dire de se faire mal. En conséquent, selon
l'article 05, cette déclaration est une partie de lutte contre la
violence à l'égard des femmes. Certainement, c'est un instrument
international pour protéger et assurer le droit entre l'homme et la
femme.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
2- La Déclaration sur l'Elimination de la Violence
à l'Egard des Femmes
L'Assemblée Générale des Nations Unies,
considérant qu'il est urgent de faire en sorte que les femmes
bénéficient universellement des droits et des principes
consacrant l'égalité, la sécurité,
l'intégrité et la dignité de tous les êtres humains.
Affirmant que la violence à l'égard des femmes constitue une
violation des droits de la personne humaine et des libertés
fondamentales. De plus elle empêche partiellement ou totalement les
femmes de jouir des dits droits, les libertés et
préoccupée que ceux-ci ne soient toujours pas
protégés dans les cas de violence envers les femmes.
2-1- Les effets néfastes de la violence envers les
femmes
L'ancien Secrétaire Général de l'ONU,
Monsieur KOFI Annan, déclarait que: «La violation des droits de
l'homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence
à l'égard des femmes. Elle ne connait pas de clivages
géographiques, culturels ou sociaux ; tant que des actes violents
continueront d'être perpétrés, nous ne pourrons
prétendre à des progrès pour atteindre
l'égalité, le développement et la paix». Il est
reconnaissant que la violence à l'égard de la femme traduise des
rapports de force historiquement inégale entre homme et femme. Ils ont
abouti à la domination et à la discrimination exercée par
le premier et freiné la promotion du seconde. Ainsi qu'elle compte parmi
les principaux mécanismes sociaux auxquels est due la subordination des
femmes aux hommes.
Il a convaincu en égard aux considérations qui
précèdent de la nécessité d'une définition
explicite et complète de la violence envers des femmes. Il a aussi
énoncé très clair des droits à garantir pour faire
disparaitre la violence à l'égard des femmes, sous toutes ses
formes. Et il a engagé des Etats et la communauté internationale
à assumer leurs responsabilités pour mettre fin à la
violence à l'égard de la femme.
2-2- L'interprétation de la déclaration sur
l'élimination de violence contre les femmes
La déclaration sur l'élimination de la violence
à l'égard de la femme a adoptée du 20 Décembre
1993, en 85èm séance plénière, par
l'assemblée générale des nations Unies. Elle atteste d'une
reconnaissance internationale du fait que la violence à l'égard
de la femme constitue une violation des droits de l'homme et une forme de
discrimination contre les femmes. Elle a proclamé solennellement et
demandé instamment que tout soit mis en oeuvre pour la faire
universellement connaitre et respecter.
Aux termes de la Déclaration, «violence à
l'égard de la femme» désigne tout acte de violence
dirigé contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux
femmes un préjudice
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
ou des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques y
compris la menace de tels actes comme la contrainte ou la privation arbitraire
de liberté que ce soit dans la vie publique ou
privée.75
Ensuite, l'article 03 vise l'égalité entre
l'homme et la femme, stipulait que: «L'exercice et la protection de
tous les droits de la personne humain et des libertés fondamentales
doivent être garantis aux femmes, à égalité avec les
hommes, dans les domaines politique, économique, social, culturel, civil
et autres». Cette déclaration exprime dans l'article 06 que:
«Rien dans la présente déclaration ne saurait
compromettre l'application des dispositions de la législation d'un Etat
ou d'une convention, d'un traité ou d'un autre instrument international
en vigueur dans un pays qui permettaient d'éliminer plus efficacement de
la violence à l'égard des femmes».
2-3-L'interprétation conjointe de cette
déclaration
L'Assemblée Générale des Nations Unies a
adopté la déclaration conjointe sur l'élimination de la
violence à l'égard de la femme et de la fille de la date le 5
Mars 2013. Les chefs des organisations et des instances du système des
Nations Unies ont soussignés sommes vivement préoccupés
par le fait que la violence à l'égard de la femme et de la fille
continue d'être l'une des manifestations de la discrimination envers les
femmes et des violations des droits fondamentaux les plus répandues.
La violence à l'encontre des femmes et des filles est
un phénomène universel dont les niveaux demeurent
exagérément élevés. Elle affirme aussi que
jusqu'à sept femmes sur dix indiquent avoir été victimes
de violences physiques et/ou sexuelles dans le monde à un moment ou
autre de leur vie ; cette violence étant le plus souvent commise par
leurs partenaires intimes. Hors la violence commise contre les femmes et les
filles nuit gravement à leurs capacités d'exercer leurs droits et
leurs libertés sur un pied d'égalité avec les hommes. La
violence à l'égard de la femme et de la fille peut et doit
être prévenue ainsi que le système des Nations Unies est
disposé à travailler en partenariat et à jouer le
rôle qui lui incombe. Nous devons toutes et tous aspirer à un
monde juste à l'égalité entre les hommes et les femmes,
entre les garçons et les filles, à un monde où toutes les
femmes et les filles peuvent vivre à l'abri de la peur et de
l'inhumanité.
75 Article premier de cette déclaration sur
l'élimination de la violence contre les femmes
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
3- La Note verbale de la Représentation permanente
auprès de l'office des Nations Unies et des institutions
spécialisées à Genève et à Vienne
La mission permanente de la république de Madagascar
auprès de l'office des Nations Unies et des institutions
spécialisées à Genève, présente ses
compliments au Bureau du Haut-commissariat aux droits de l'homme. Elle se
référant à la lettre, sous la référence:
«WG discrimination Women» en date du 9 Décembre 2011. La
présidente rapporteuse du Groupe de travail sur la discrimination
à l'égard de la femme dans la législation et dans la
pratique a l'honneur de lui faire parvenir ci-joint les renseignements. Dans
les pratiques ayant trait à l'élimination des lois et les
politiques discriminatoires à l'égard des femmes, émanant
du Ministre de la justice.76 Elle est toujours, dans l'objectif de
promouvoir l'égalité en droit des hommes et des femmes. Notre
Etat a abrogé peu à peu des lois discriminatoires et pourtant il
a entrepris plusieurs réformes législatives. Malgré, les
difficultés rencontrées ainsi parfois, presque insurmontables.
Dans le cadre de notre travail, afin de se conformer à
la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
à l'égard de la femme, la loi no2007-022 du 20 Avril
2007, relative au mariage et aux régimes matrimoniaux, a
été adoptée pour relever l'âge légal du
consentement au mariage à 18ans pour les deux sexes, au lieu de 14ans
pour les filles et 17ans pour les garçons auparavant. La même loi
précitée prescrit que les deux époux disposent des
mêmes droits et obligations concernant l'administration des biens de la
communauté si précédemment, le mari était le seul
administrateur. Par ailleurs, la loi no96-009 du 9 Aout 1996 a
modifié et complété certaines dispositions de notre code
pénal. Concernant la lutte contre les violences à l'égard
de la femme, Madagascar a adopté la loi no200/21 du 28
novembre 2000 incriminant et réprimant toutes formes de violence envers
les femmes dont morales ou physiques.
C- Résolution sur l'élimination des
toutes les formes de violence contre les femmes
La déclaration sur l'élimination des toutes
formes de violence à l'égard de la femme accompagnée par
la Résolution 48/104 de l'assemblée générale du 20
Décembre 1993 a pour but de prévenir la violence contre les
femmes et de les encadrer. La convention internationale sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes a été adoptée et ouverte
à la signature, à la ratification et à l'adhésion
par la Résolution 34/180 de l'assemblée générale du
18 Décembre 1979. Les Etats parties condamnent la discrimination
à l'égard des
76 Bureau Haut-commissariat des Nations Unies aux
Droits de l'homme. Genève le 16 Mai 2012
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
femmes sous toutes ses formes. Ils conviennent de poursuivre
par tous les moyens appropriés ou une politique visant à
éliminer la violence envers les femmes. Tout d'abord, nous allons
informer la caractéristique du comité pour éliminer la
violence contre les femmes en 1982 à 2012. Ensuite, la réponse de
la communauté internationale vis-à-vis de cette violence. Et
enfin, on détermine la résolution par la commission des droits de
l'homme.
1- Le comité pour l'élimination de la
discrimination à l'égard de la femme 1982-2012
Depuis 30ans, le comité pour l'élimination de la
discrimination à l'égard de la femme travaille avec
dévouement et passion pour aider les pays à mettre en oeuvre les
obligations. Il est découlé par des traités
internationaux, en matière de protection et de promotion des droits
fondamentaux de la femme. Nous remarquons avec satisfaction le nombre croissant
de référence faites à son travail par les parlements
nationaux, les tribunaux et les défenseurs des droits de l'homme partout
dans le monde. Vu que les améliorations apportées aux
législations, aux politiques et aux programmes ont transformé la
vie des nombreuses femmes et filles.77
1-1- Les missions législatives du comité
De cette époque, le comité par son
dévouement et son engagement améliore la vie des femmes partout
dans le monde, même si un travail considérable reste à
accomplir pour atteindre la non-discrimination et l'égalité entre
le sexe. Il s'efforce de souligner la spécificité de mettre en
avant la promotion et la protection des droits des toutes les femmes ; ce
faisant il est devenu le porte-parole légitime et mondialement
respecté des droits fondamentaux des femmes et des filles.
A ce jour, le comité a examiné plus 450 rapports
des pays grâce à ses dialogues constructifs avec les gouvernements
et à ses observations finales. Il propose des orientations sur les
moyens d'améliorer la situation des femmes dans les pays
concernés.
1-2- Les activités relatives au travail et aux
recommandations du Comité
Les recommandations générales du comité
permettent de clarifier et de promouvoir la compréhension des droits
protégés par la convention et la nature spécifique de la
discrimination à l'égard de la femme. Les 28 recommandations
adoptées jusqu'à présent par le comité sont, sans
aucun doute, d'une précieuse ressource pour le développement
d'orientations juridiques et politiques. Les principales questions
abordées comprennent la
77 Navi PILLAY, Haute commissaire aux droits de
l'homme
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
conceptualisation de la violence contre les femmes en tant que
forme de discrimination envers les femmes. L'élaboration de la notion de
non-discrimination et l'égalité substantive qui sous-tend la
convention et le concept des formes cumulées de discrimination. La
jurisprudence du comité au titre du Protocole facultatif est un secteur
d'importance croissante ; les constatations du comité sont
déterminantes dans la création d'une jurisprudence internationale
en matière de droits fondamentaux de la femme.
Grâce au travail du Comité et d'autres parties
prenantes, au nombre desquelles les Etats parties et les organisations
internationales, des avancées ont été
réalisées dans de nombreux pays. Les améliorations
apportées aux législations, aux politiques et aux programmes ont
transformés la vie des nombreuses femmes et filles du monde entier.
La publication «30 ans au service des droits de la
femme» a été produite pour marquer cette occasion et
souligner le travail, les réussites du comité. Elle a
également vocation à constituer un outil pour les Etats et les
parties prenantes afin dès les aider à comprendre le rôle
du comité et ses méthodes de travail. Elle a aussi de faciliter
à concevoir la convention et le protocole facultatif ainsi que les
recommandations générales du comité et ses autres
activités.78
1-3- Les compositions et les mandats des membres du
comité
Le comité pour l'élimination de la
discrimination à l'égard des femmes est un comité
international d'experts indépendants. Il est chargé
conformément à l'article 17 de la convention, de contrôler
par différents moyens. La mise en oeuvre des dispositions de la
convention est toujours par les Etats parties à l'échelon
national. Il se compose de 23 experts élus au scrutin secret sur une
liste de candidats, «d'une haute autorité morale et
éminemment compétant dans le domaine auquel s'applique la
convention » désignés par les Etats parties, ainsi que les
membres sont élus pour 4 ans. Lors de l'élection des membres, il
est conseillé aux Etats de prendre en considération le principe
de la répartition géographique équitable et la
représentation des différentes formes de civilisation ainsi que
des principaux systèmes juridiques. Les membres du comité
siègent à titre personnel en qualité d'expert
indépendant et non en tant que délégués ou
représentants de leurs pays. De plus, le Haute commissariat aux droits
de l'homme occupe le rôle de secrétariat du comité.
Le mandat principal du comité est de contrôler la
mise en oeuvre des dispositions du CEDEF. Il s'acquitte de sa tâche en
examinant les rapports présentés périodiquement par les
78 SILVIA Pimentel- chairperson of the CEDAW
committee
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Etats parties.79 Et en se basant sur l'étude
de ses rapports, il formule des suggestions et des recommandations
désignées sous le terme d'observations finales pour chaque Etats
parties examiné.
2- La réponse de la communauté internationale
Les Organisations Internationales des Nations Unies
détermine explicitement que la violence à l'égard des
femmes revêt différentes formes dont la violence domestique, le
viol conjugal, le trafic des femmes et des filles, la prostitution
forcée, la violence dans les conflits armés dont le viol
systématique, l'esclavage sexuel et la grossesse forcée, les
meurtres d'honneur, la violence liée à la dot, infanticide des
petites filles, la sélection prénatale en fonction du sexe
favorable aux garçons, les mutilations génitales féminines
et autres pratiques des traditions néfastes pour les femmes.
Le programme d'action adopté à Beijing en 1995,
lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes a
identifié la violence à l'égard de la femme. L'un des 12
domaines critiques requérant a une attention particulière de la
part des gouvernements de la communauté internationale et de la
société civile.
2-1- Les objectifs de la commission des conditions de la
femme des N.U
Au cours, de sa quarante-deuxième session, la
commission de la condition de la femme des Nations Unies a proposé que
des actions et des initiatives plus avant soient entreprises par les Etats
membres et la communauté internationale pour que cesse la violence
à l'égard de la femme. Ainsi qu'une perspective
sexospécifique soit notamment prise en compte en tant
qu'élément central dans toutes les politiques et les programmes
pertinents.
Dans les conclusions concertées de cette session, on
trouve des mesures visant à aider les organisations non gouvernementales
qui combattent toutes les formes de trafic de femmes et des filles. Ses
dispositions favorables à la promotion et à la protection des
droits des femmes et des enfants ainsi à la promotion des recherches
coordonnées sur la violence à l'égard de la femme.
79 Article 18 du mandat du comité
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
2-2- Les mesures importantes par la communauté
internationale face à l'élimination de la violence à
l'égard de la femme
En ce qui concerne à la réponse de la
communauté internationale, depuis la conférence de Beijing,
voilà les mesures importantes que l'ont été
adoptées en vue d'éliminer la violence à l'égard de
la femme:
- Un protocole additionnel à la convention sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes, adopté par l'assemblée
générale de l'ONU, confère aux femmes qui ont
été victimes des violations de leurs droits fondamentaux y
compris de violence fondée sur le sexe et le droit de demander une
réparation.
- L'assemblée générale a adopté en
1997 des stratégies et des mesures concrètes, des types relatifs
à l'élimination de la violence contre les femmes dans le domaine
de la prévention du crime et de la justice pénale.
- Le statut de la cour pénale internationale, adopte en
juin 1998, comprend des dispositions qui traitent tout particulièrement
des crimes fondés sur le sexe.
- Un projet de protocole additionnel à un nouveau
traité la future convention des Nations unies contre la
criminalité transnationale organisée, se concentre sur le trafic
d'êtres humains, en particulier des femmes et des enfants.
2-3- Le résultat des actions de la communauté
internationale et des N.U contre la violence perpétrée par
l'homme
Dans le pays, ou des études fiables et de grande
envergure sur la violence fondée sur le sexe sont disponibles. On
signale que plus de 20% des femmes ont été victimes d'abus commis
par l'homme. Selon le rapport sur le développement mondial de 1993,
publié par la banque mondiale dont le viol et la violence familiale ont
une incidence plus néfaste sur l'espérance de vie des femmes.
En réponse au programme d'action de Beijing, les pays
membres de l'ONU et la communauté internationale est cherché des
moyens plus efficaces d'aborder la violence domestique. Alors des nombreux pays
ont adopté des dispositions législatives reconnaissant que la
violence exercée par un mari à l'égard de sa femme. Il
devrait être sanctionné de la même manière que celle
exercée par un étranger.
3- La résolution de la commission des droits de l'homme
2002/52
La commission des droits de l'homme, réaffirme que la
discrimination fondée sur le sexe est contraire aux toutes sortes des
instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et surtout son
élimination fait partie intégrante de l'action visant à
éliminer la
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
violence contre les femmes. Elle rappelle toutes ses
résolutions précédentes sur l'élimination de la
violence contre les femmes, en particulier sa résolution 1994/45 du 4
Mars 1994. Elle a décidé de designer un rapporteur spécial
sur la violence contre les femmes notamment, ses causes et ses
conséquences.
La commission des droits de l'homme se félicite de la
déclaration et du programme d'action de Beijing,80 sachant
que les mesures prises par la commission de la condition de la femme pour y
donner suite et des résultats de la vingt-troisième session
extraordinaire de l'assemblée générale intitulée
«Les femmes en l'an 2000: Egalité entre les sexes,
développement et paix pour le XXIème
siècle». Alors elle prenant note de la résolution 1325(2000)
du conseil de sécurité, en date du 31 octobre 2000, relative aux
femmes et à la sécurité.
3-1- La commission des droits de l'homme condamne toutes
formes de violence contre les femmes
Elle accueillait avec satisfaction les initiatives prises par
le fonds de développement des Nations Unies pour la femme en vue de
combattre la violence contre les femmes aux niveaux international,
régional et national. La commission des droits de l'homme, condamne
vigoureusement tous les actes de violence contre les femmes et les filles.
À cet égard, elle demande conformément à la
déclaration sur l'élimination de la violence à
l'égard de la femme que soit éliminée toute forme de
violence fondée sur le sexe dans la famille ou au sein de la
collectivité ou cautionnée par l'Etat. Et elle souligne que les
gouvernements ont le devoir de s'abstenir de tout acte de violence contre
nature. Elle peut d'enquêter à leur sujet et de les punir
conformément à la législation nationale pour prendre des
mesures effectives et appropriées concernant ces actes qu'ils soient le
fait de l'Etat.
Elle affirme que la violence contre les femmes constitue une
violation des droits et des libertés fondamentales des femmes. Et elle
les empêche partiellement ou totalement de jouir de ces droits et ces
libertés. Cependant, elle condamne aussi sévèrement toutes
formes des violences infligées au sein de la famille.
3-2- Les responsabilités de l'Etat face aux violences
contre les femmes
La commission souligne également que la violence contre
les femmes, s'inscrit dans le contexte d'une discrimination de jure et de facto
à l'égard des femmes. Ainsi, elle baisse la
80 A/CONF.177/20, chapitre I
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
condition réservée à la femme dans la
société et qu'elle est exacerbée par les obstacles
auxquels bien souvent se heurtent les femmes qui essayent d'obtenir
réparation de l'Etat. Cette présente commission, rappelle aux
gouvernements qu'ils doivent s'acquitter pleinement en ce qui concerne la
violence contre les femmes.
D'autant plus que des obligations qui leur incombent en vertu
de la convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard de la femme. En tenant compte de la
recommandation générale no19, adoptée par le
comité pour l'élimination de la discrimination à
l'égard des femmes, à sa onzième session, réaffirme
l'engagement d'atteindre au plus vite l'objectif de la ratification universelle
de la convention. Elle engage aussi instamment tous les Etats qui ne l'ont pas
encore fait à ratifier la convention ou à y adhérer.
Section II: LES INSTITUTIONS MALAGASY CHARGÉES
DE PROTEGER ET DE FAIRE RESPECTER LES DROITS DE LA FEMME
Outre les institutions publiques, on trouve aussi des
institutions privées travaillant au niveau national pour le respect des
droits de la femme et l'égalité des sexes. Dans cette section,
nous allons subdiviser en deux organismes principaux dont les organismes
gouvernementaux et les organismes non gouvernementaux. Elles sont une espace de
concertation pour la défense des droits de la femme.
Paragraphe I: LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX
Selon l'esprit et la lettre des législations en
vigueur, les mécanismes institutionnels de protection et de promotion
des droits de la femme englobent les actions qui visent à faire
respecter pleinement les droits des individus. Dans le cadre de notre
étude, de nombreux organismes gouvernementaux à Madagascar
protègent et encouragent également les droits de la femme. L'on
peut énumérer entre autres: Le Ministère de la justice qui
chapeaute particulièrement les Cliniques juridiques existant à
Madagascar. Le Ministère de la population et des affaires sociales
soutient toujours le Centre d'écoute et de conseil juridique ainsi que
les Forces répressives comme la Police et la Gendarmerie nationale. Pour
cela, l'Etat Malgache consent à être également tenu par les
traités internationaux et à appliquer leurs clauses sur le plan
national. Ils sont souscrits par le biais d'une ratification ou d'une
adhésion et par l'intermédiaire des organismes ou bien des
institutions Malagasy.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A- Le Ministère de la justice
Comme tout Etat moderne, Madagascar, respectueux du principe
de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et
judiciaire. Concernant particulièrement le pouvoir exécutif, il
est incarné par un gouvernement constitué des ministères
dont ceux dits de souveraineté. Le ministère de la justice est un
ministère ayant de la souveraineté nationale, il tient un
rôle important dans la vie nationale en générale. En fait,
il est non seulement le premier rempart dans la préservation des
intérêts de la famille mais en plus, il occupe son rôle en
matière de sécurisation des transactions d'organisation de la
sécurité des personnes et des biens. Il assure aussi, la
protection des libertés individuelles des citoyens.
Le Décret no2008-438 fixe les attributions
du Garde des sceaux (Ministre de la justice) et l'organisation
générale de son Ministère. Il est modifié par le
Décret no2009-980, du 14 Juillet 2009. Ce dernier,
résume mieux les attributions du Ministère de la justice telles
qu'elles sont énumérées en son article 2, à savoir
: La promotion du respect des droits humains et le renforcement de leur
protection.
1- Les rôles du Ministère de la justice
La justice est le dernier rempart des personnes
vulnérables, des faibles, des veuves et des orphelins. Les forces de
l'ordre (la police, la gendarmerie et l'armée) ont pour mission de
défendre la nation, les personnes et leurs biens en raison de garantir
l'ordre et la sécurité. En matière de justice, Madagascar
a accompli d'énormes progrès. En effet, il a ratifié ou
signé la plupart des instruments internationaux, nationaux et
régionaux en droits de l'homme. Ces instruments ratifiés sont
intégrés dans la Constitution et font partie du droit positif.
Plus que cela, ils sont supérieurs aux lois et aux textes nationaux. Les
dispositions de certains articles de ceux-ci garantissent les droits à
la sécurité de la personne et Elles assurent les libertés
politiques de chaque personne.
1-1- Le pouvoir global du Ministère de la justice
Par ailleurs, le Ministère de la justice est le seul
département ministériel, bénéficié d'une
position particulière. Lui permettant d'entretenir un lien étroit
avec un pouvoir institutionnel en l'occurrence de pouvoir judiciaire ou plus
précisément la fonction juridictionnel, comme le désigne
par la Constitution Malagasy. Cette situation est telle qu'elle installe une
certaine confusion parmi les profanes; ces derniers ne savent plus en effet
qui, du ministère de la justice ou des cours et Des Tribunaux incarnent
la fonction juridictionnelle.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Pourtant, le premier fait preuve d'une dynamique
exceptionnelle dans sa mission d'organisation de l'administration de la
justice.
1-2- L'administration de la justice
Dans la réalité, les rôles respectifs de
chaque branche d'une juridiction sont distincts sans être totalement
autonomes, les uns par rapport aux autres. Toutes juridictions ont l'obligation
de faire des rapports périodiques de leurs activités au
Ministère. Inversement, celui-ci mettent à la disposition des
juridictions les moyens financiers, matériels et humains
nécessaires à l'accomplissement de leurs missions.
Dans le domaine du renforcement du respect des droits humains,
le Ministère de la justice a été poursuivi
d'améliorer les stratégies dans tous les secteurs
d'activité du département. De plus, il mettre en place d'une
meilleure restructuration de ses relations avec les organismes non
gouvernementaux ainsi notamment l'OSC et les entités du système
des Nations Unies afin de mener en collaboration techniques et financiers.
Certes la direction responsable de ceux-ci au stade du ministère est
appelé «Direction des Droits Humains et des Relations
Internationales» (DDHRI). En outre, comme un symbole, le ministère
de la justice est le seul à se trouver sur la hauteur de la grande ville
d'Antananarivo, à Faravohitra, au 25 Rue Joël RAKOTOMALALA.
2- La protection des droits humains
Elle est chargée de définir les politiques de
promotion et de protection des droits humains. Elle a aussi mené des
études relatives à la ratification et à la mise en oeuvre
des instruments internationaux. Cette direction est assurée
l'exécution des obligations internationales de l'Etat liées aux
droits humains. Ainsi qu'elle est chargée de développer et de
faire appuyer les activités non gouvernementales comme par exemple les
Cliniques juridiques et les autres organismes des résolutions de
conflits non judiciaires.
La DDHRI a un devoir d'assurer les relations de
coopération en matière des droits de l'homme. Donc elle est
chargée de coopérer avec les organismes en charge des droits de
l'homme. Sachant que sur la production des instruments qui travail de promotion
et de diffusion de leur droits et les actions tendant à inculquer leur
culture et respect. En bref, la DDHRI comprend un service d'appui à la
promotion et à la protection des droits humains avec une collaboration
aux niveaux internationaux.
3- Les Tribunaux à l'échelle des violences
à l'égard de la femme
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
À Madagascar, seuls les tribunaux plus
précisément le juge qui assure le jugement et la décision
pour sanctionner l'auteur et le démembrement d'une infraction. Ainsi la
valeur du pouvoir tenu par le magistrat était discrétionnaire.
Alors les tribunaux, notamment les tribunaux de première instance sont
prend une grande place face à l'instrument législatif. En
d'autres termes, Les Tribunaux de Première Instance, couramment
appelés par les juristes professionnels par le sigle «T.P.I»
sont les juridictions qui se trouve sur le plus bas degré de
l'organisation judiciaire Malagasy. Actuellement, Quarante TPI sont
fonctionnels sur le territoire national.
3-1- Les réalisations des TPI
Dans sa formation la plus élaborée, un TPI se
présente comme suit : D'une manière générale, le
TPI, en tant que juridiction de premier degré, statue en fait et en
droit sur les affaires dont elles sont saisies. Néanmoins, dans
certaines matières, il statue en premier et en dernier ressort, c'est
généralement l'hypothèse en matière civile,
commerciale ou sociale. Cependant, le montant de la demande en principe ne
dépasse pas les seuils fixés par la loi pour permettre
l'ouverture des voies d'appel. Tel, il est également le cas en
matière pénale concernant les délits et les infractions
contraventionnelles.
3-2- Les activités coiffées par les
TPI
Suite à la ratification par l'Etat Malagasy des
instruments internationaux sur les droits humains, le Ministère de la
justice avec l'appui financière et technique du «PNUD et
UE»81 a réalisé ses engagements par
l'implantation de neuf cliniques juridiques. Ils ont pour but de faire une
structure de proximité, en diffusant leurs droits conjointe par la
résolution des cas de violence et autres abus de droits. Ces
dernières sont toujours marquées dans les zones enclavées
ou éloignées des services concernés alors ils ont
privilégiés spécifiquement pour la population
nécessiteuse.
A Madagascar, plus précisément à Toliara,
différentes natures de violation de droits humains sont
perpétrées dans la communauté tant au niveau urbain qu'au
niveau rural : Conflits du couple, cas de violence conjugale, cas de
discriminations diverses à l'égard de la femme et de la fille,
cas d'infidélités, abandons de la famille ou foyer, viols, abus
sexuelles, coups et blessure volontaire...etc.
81 Système de Nations Unies collaboré
avec l'Etat membre pour assurer la promotion et la protection des droits
humains. PNUD: Programme de Nations Unies pour le Développement, UE :
Union Européen.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
3-3- Les obstacles à la saisine de la justice par la
victime
Malheureusement, soit par méconnaissance des voies de
recours, soit par peur ou par honte, ces situations sont tolérées
ou restent impunies par la société alors ce qui pousse les
victimes à se taire. Dans la plupart de ce cas, la discrimination
à l'égard de la femme et les conflits conjugaux sont les plus
rencontrés. Ces pratiques proviennent notamment des coutumes, des
communautés et des traditions lorsque ces violences sont relatives aux
rôles, aux responsabilités et aux identités des femmes dans
la société. La plupart de la population illettrée et les
plus démunis sont victime à se cacher ce phénomène.
Malgré, cet éloignement du lieu d'implantation de
mécanisme pour résolu le litige et la complication des
procédures qui sont empêchées les personnes plus
vulnérables (femmes, enfants et personnes âgées ou
handicapées) à faire valoir leurs droits en cas de violation des
droits de l'homme
4- La mise en place des Cliniques Juridiques à
Madagascar
Le Ministère de la justice par l'intermédiaire
de la DDHRI avec l'appui financier et technique du PNUD a instauré des
mécanismes de résolution de ces conflits communautaires par la
mise en place des maisons de protection de droits appelées
«Clinique Juridique ou bien Trano aro zo». Il est
accédé aux plus pauvres et aux plus vulnérables à
un mécanisme habilité par les services publics à
résoudre leurs problèmes. Il se procéder par le biais de
la conciliation ou d'une orientation assistée en vue de la saisine des
services publics compétents. Ce mécanisme est censé
d'apporter les solutions pacifiques, respectant les lois et les
règlements, équitable à ces litiges pour la
cohésion sociale et le «Fihavananana Malagasy».
Le Clinique Juridique, en tant qu'organisme gouvernemental qui
est gérée par un organisme privé, les règles
d'organisation et de fonctionnement disposaient par un texte de
référence: article 13 de l'ordonnance 73-040 fixant
«l'obligation légale de conciliation».
4-1- Les missions des Cliniques Juridiques à
Madagascar
Le Trano Aro Zo est une structure de mode alternatif de
régulation des conflits dans les localités d'implantation. Les
actions de diffusion des droits, les consultations légales et les
services de médiation. Il est permettant aux habitants de participer
à la résolution de leurs problèmes pour trouver la
solution qui leur convient le mieux ainsi qu'il constitue leurs principales
missions. En principe, cette diffusion de droits est une des expressions des
obligations de l'Etat partie pour prévenir la violation des droits
humains.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
4-2- Les limites des compétences des Cliniques
Juridiques
Tout d'abord, le TAZ n'a pas pour vocation de concurrencer les
autres institutions surtout en cas de règlement des litiges ou pour
l'accompagner la victime. Il ne se substitue pas et n'empiète pas les
domaines de compétence des autres services publiques. Ensuite il n'a pas
compétence pour juger ni jouer le rôle d'avocat. Il ne rend pas
aussi de décision à caractère judiciaire mais sa
décision revêt un caractère conventionnel pour les
parties.
En tout cas, le TAZ n'est pas compétent pour
procéder à des enquêtes de police ou de gendarmerie. Il ne
peut faire des investigations pour arrêter des délinquants. Par
contre il peut suivre et procéder à des vérifications par
les biais des enquêtes de voisinage. Enfin, il est compétent pour
accomplir de procédure de conciliation pour les litiges mineurs ou
d'orienter les parties, en cas d'affaires complexes, délits graves ou
faits qualifiés crime.
4-3- Le lancement du Clinique Juridique à
Toliara
Dans le capital du sud, particulièrement touché
par les problèmes des violences, notamment celles faites aux femmes,
depuis, le 24 Août 2012, le TAZ et CECJ ont été
installés. Ils ont pour but d'appuyer et d'aider les personnes victimes
de toutes formes de violence et d'autres abus relatifs aux droits humains.
Notre pays compte neuf TAZ avec l'ouverture de Toliara. Ces structures ont
été mises en place afin de mieux informer la population sur ses
droits. Ils peuvent en conséquence faciliter l'accès à la
justice pour les couches les plus vulnérables. Ce Clinique a
été mise en oeuvre par le Ministère de la justice, couvert
par le TPI de Toliara et auquel s'est associé le Ministère de la
population et des affaires sociales pour instaurer le CECJ avec l'appui
financière et technique du PNUD.82
B- Le Ministère de la population et des affaires
sociales
D'après, le mot de Madame l'ancienne ministre Olga
Vaomalala RAMAROSON, le rôle du Ministère ne reste pas aux stades
de protection sociale mais, il se base aussi au développement social,
par le biais de simple aide sociale ou de formation pratique et d'appui en
petits matériaux de travail. Il s'occupe également de la
promotion et de la protection des droits de la femme là où il y a
l'injustice sociale ou l'abus de pouvoir. Il joue parfois, le rôle de
porte-parole des victimes de non-droits au niveau du gouvernement, sans parti
pris car tous les citoyens sont traités en équité en
matière de droits humains.
82 Le journal, Midi Madagascar du 25 Aout 2012
publié par Hanitra R
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Les victimes de violences ou de discrimination à
l'égard de la femme sont celles qui sont expulsées de leur maison
d'habitation, de leur foyer conjugal ou de leur famille. Le traitement de leur
cas fait également partie des attributions du MPAS. En fait, il est
chargé d'accueillir les victimes.
1- Les difficultés de la population à
Madagascar
La complexité de la mise en oeuvre de la lutte contre
la violence conjugale se caractérise par l'éloignement et
l'insuffisance des instances juridiques par rapport aux zones enclavées;
un peu moins de 8 individus sur 10 résident en milieu rural.
L'UNICEF83 a indiqué que 68% de la population vivait avec
moins de 1 dollar Américain par jour et que la pauvreté restait
généralisée à Madagascar où les populations
rurales et les femmes étaient les plus touchées. Le
système de protection sociale restait globalement très faible, du
point de vue de sa capacité à bénéficier aux
familles les plus vulnérables. Ces peuples sont difficiles de permettre
l'accès à des services sociaux et à des mesures
d'atténuation la pauvreté.
Parfois, le MPAS est incompris par certains gens, voire par
certains départements comme quoi il s'interfère dans des domaines
qui ne le préoccupent pas. Or, toute chose qui touche la vie des gens et
qui aggrave la pauvreté. La condition sociale déjà
précaire des petites gens concerne toujours les aspects du
Ministère dans son même rôle de suivi et respect des droits
naturels. Car les droits naturels de l'homme et celui de sa famille de pouvoir
vivre en paix est plus précieux tant que le droit positif conçus
par les hommes lequel peut être changé au fil des ans et selon les
circonstances. Et surtout, en tant que Ministère de la population
transversal dans tout social du peuple, Il trouve régulièrement
son titre de noblesse dans l'accomplissement de ses taches et de ses devoirs
envers la population.
2- Les rôles de la Direction de la Promotion du Genre
Quand on a restauré le ministère de la
population avec le rajout «Affaires sociales» en Avril 2009, c'est
pour valoriser le rôle et les attributions de cette direction à
vocation sociale multiple comme la direction de la promotion du genre ou
«DPG». Cette dernière a pour mission de contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables, y
compris les femmes victime. Elle est contribuée à la
réduction d'exclusion sociale de la femme. Elle améliore aussi
l'efficience économique et de la condition socio-juridique des
83Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
femmes. Alors, cette direction est obligée de renforcer
le cadre juridique et administratif relatif à la protection de la femme,
de la famille et de l'enfant.
Le dynamisme spécifique à l'égard de la
DPG est l'approche genre de laquelle est basée sur les droits humains.
Elle a des stratégies convenables pour atteindre son objectif et sa
mission. De ce fait, elle utilise la sensibilisation sur leur droits, les
questions du genre surtout le plaidoyer pour lever les barrières
juridiques et socio-culturelles néfastes à la promotion de la
famille et de la femme. Ainsi, elle est une partie de membre du réseau
pour la protection de l'enfant victime de maltraitance. Le Service de Promotion
du Genre est chargée de référer, d'accompagner et de
conseiller la victime de violence. En plus, les gens exposés aux abus,
aux violences et aux discriminations se rendent auprès des services de
prise en charge comme le CECJ qui était opérationnel à
Madagascar
3- La lutte contre la violence basée sur le genre:
l'installation du CECJ
Madagascar, s'est engagé pleinement à adopter,
ratifier et signer les recommandations et les autres instruments internationaux
pour lutter contre toutes les formes de violence. Cependant les violences
à l'égard des femmes et des filles sont en recrudescence. Le
journal international appelée «Sous le Manguier» a
publié dans le titre Madagascar-société, la campagne
nationale contre la Violence Basée sur le Genre (VBG) et l'inauguration
du CECJ, le 25 Novembre 2012 à Antananarivo. Le Ministère de la
population et des affaires sociales en partenariat avec le système des
Nations Unies a été lancé une campagne nationale de 16
jours d'activisme contre la VBG. Ainsi qu'il a inauguré du CECJ dans la
commune de Bongatsara à l'intérieur du capital.
Ce lancement marque également la journée
internationale de la lutte contre les violences à l'égard de la
femme d'une part. Pour atteindre le but, il faut l'installation du CECJ
à la veille de la campagne des 16 jours d'activisme d'autre part. Les
objectifs sont de faire accroitre la prise de conscience générale
et la connaissance de la population du phénomène de VBG. Il a
augmenté la prise de notion des acteurs réels et potentiels, de
leur rôle dans la lutte contre le VBG. Ainsi, il faut faire appel
à l'action des décideurs sur la nécessité de rendre
effectives les mécanismes de prévention et de prise en charge des
violences basée sur le genre.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
4- L'expression de madame feue Ministre de la population
et des affaires sociales Nadine RAMAROSON
Elle disait dans l'avant-propos de l'ouvrage, intitulé
«JE BRISE MON SILENCE» que Madagascar en ratifiant la convention
internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
à l'égard de la femme. Il s'oppose à toutes les violences
envers les femmes et il s'engage à réaliser l'un des objectifs du
millénaire pour le développement: «Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes». Au
coeur des préoccupations de cette pays, la lutte contre la violence est
le garant du développement, de l'épanouissement de la femme et
ceci en conformité avec la Politique Nationale de Promotion
Féminine (PNPF) et le Plan d'Action National Genre et
Développement (PANAGED). En outre le MPAS contribue à la lutte
contre les violences par les appuis qu'il porte aux CECJ dans le territoire
Malagasy.
5- L'existence du CECJ à l'échelle de notre
pays
Le CECJ implanté actuellement presque dans toutes les
régions sont aux nombres de 15 centres, plus le CECJ associé avec
la Clinique juridique implanté à Tsimenatse I, Toliara ville. Ils
ont pour fonction de répondre aux demandes d'aide des personnes victimes
de violence et de les soutenir dans le processus de résolution de leurs
problèmes. Dans le cadre de la lutte contre la VBG, le CECJ a
été mis en place par le MPAS en partenariat avec les ONG oeuvrant
dans ce domaine avec l'appui technique et financier par le système de
Nations Unies dont le PNUD et L'UNFPA.84
5 1- Les opérations intégrales du CECJ
Les actions du CECJ sont axées sur la prévention de
la violence et de la discrimination
contre les personnes vulnérables, la provision de services
et la promotion des droits humains.
La prévention à savoir:
- L'analyse les cas et diffuser leur droit.
- La sensibilisation de la population au sein de diverse
violence.
- Le renforcement des capacités sur les civismes.
- L'opérationnalisation du CECJ au niveau locale.
La provision de services à réaliser avec:
- La prise en charge psychosocial de la victime et l'auteur de
l'acte.
- L'orientation et le référencement sur la
procédure à engager.
84Fonds des Nations Unies pour la Population
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- La réinsertion social des marginalises.
- L'accueil de victime dont l'écoute et le conseil.
La promotion du droits humains se déroule par:
- La vulgarisation des textes légaux en vigueur.
- Le conseil juridique au sein de la méconnaissance de
leurs droits.
- L'offrir la réponse ou l'initiative à chaque
renseignement.
- La correction au sein de la conciliation des litiges.
5-2- Les fonctions des personnels du CECJ
Au niveau du centre, des para-juristes, des juristes, des
intervenants sociaux et des travailleurs sociaux qualifiés sont
disponibles afin d'accueillir les personnes victimes ou survivantes. Ainsi la
confidentialité, l'efficacité et l'objectivité sont les
devises de ce centre. Le Ministère responsable et les systèmes
des Nations Unies peuvent avoir l'initiative d'utiliser les systèmes des
services gratuits avec le respect de la dignité humaine,
5-3- Les modes de travail et l'obligation du CECJ
Ces centres sont chargés de l'écoute des
victimes des violences, comme son nom l'indique et des conseils juridiques pour
toutes formes de violence. Si en cas de violence, une intervenant social prend
en charge la victime pour comprendre la situation, d'autres intervenants et
para-juriste prennent ensuite la relève pour l'orienter sur les recours
ou les actions à entreprendre. Il arrive que le conjoint violent soit
convoqué pour l'informer des droits de son épouse et l'infraction
qu'il a commise que malheureusement le CECJ n'a pas le pouvoir de
réprimer. Il n'a qu'un simple rôle de conciliation, d'orientation
et de coordination pour la prise en charge des victimes. En principe le CECJ
collabore aussi avec diverses entités publiques ou privées.
C- Les services de la Police et de la Gendarmerie
nationale
La violence à l'égard des femmes est une
infraction tragique qui constitue l'une des violations des droits humains les
plus répandues. Dans toutes les sociétés, dans une large
ou moindre mesure, les femmes sont sujettes à des abus notamment
physiques, sexuels, psychologiques et économiques. La police et la
gendarmerie nationale sont parmi de s'engager à combattre ce
fléau.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
1- Les causes du silence face aux devoirs des Forces
répressives
A Madagascar, la violence envers les femmes est
généralement perçue comme une «affaire
privée» et honteuse plus précisément dans le cas de
la violence envers le couple. Celle-ci qui empêche les survivants
à oser de parler, de dénoncer et de porter plainte soit au niveau
de la police ou la gendarmerie ainsi qu'en justice. Les forces
répressives visent à réprimer les gens qui commettent les
violences à l'égard des femmes parce qu'ils sont des infractions
graves pour la société. En effet, Ils ont déclenché
des actions sérieuses pour faire cesser ce phénomène.
2- Les autres organismes collaborent avec la police et la
gendarmerie nationale pour combattre cette inhumanité.
La collaboration au sein de la participation de tout un
chacun est souhaitée et indispensable. Les survivants et les
témoins d'un cas de violence peuvent passer par le chef quartier, le TAZ
et le CECJ, le centre de santé de base et au poste de police ou à
la gendarmerie, sachant qu'ils ont raison pour réclamer
réparation de leurs préjudices, de demander des soutiens, des
conseils, des solutions, des examens médicaux, ainsi qu'un
déferrement au tribunal.
Ces organismes doivent déployer des efforts afin de
procéder au suivi de l'application des lois en vigueur et pour confirmer
la preuve d'assistance et de serviabilité. En conséquence, la
police et la gendarme doivent démontrer leur participation à la
lutte contre la violence à l'égard de la femme.
3- Les missions de la force répressive dans la
lutte contre la violence envers les femmes
La violence envers les femmes est inacceptable et
intolérable; nous devons la combattre avec toutes nos forces. La force
sous tutelle du Ministère de la sécurité publique a pour
mission de participer à la lutte contre la criminalité
universelle sous toutes formes. Elle doit collaborer avec les autres
départements ministériels, les organismes et les groupements
sociaux à l'éducation des citoyens pour respecter les lois et les
règlements.
Le policier et le gendarme doivent assurer leurs obligations
par la prévention de la violence et par la protection des droits
humains. Pour spécifier le combat contre la violence à
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Madagascar, la police a créé un service qui
s'occupe des affaires concernant spécialement les femmes, les mineurs et
l'atteinte aux bonnes moeurs: le PMPM85.
La force répressive joue un rôle important dans
la lutte contre la violence conjugale car elle a comme mission de
protéger les personnes et les biens.
Paragraphe II: LES ORGANISMES NON GOUVERNEMENTAUX
À coté des institutions publiques on trouve
aussi des institutions privées. Elles sont chargées de
protéger et de faire respecter les droits de l'homme dont ceux de la
femme. Dans notre ouvrage nous allons considérer les plus
renommées qui sont existent à Toliara. Ce sont : le CAFED/FAFED,
l'YMCA, le CONGOPDH et le VMLF. Ces organismes s'intègrent dans la
plate-forme des organisations de la société civile (OSC) qui est
une espace de concertation pour la défense des droits de l'homme.
A. La Confédération des Associations des
Femmes et Développement/la Fédération des Association des
Femmes et Développement (CAFED/FAFED)
La CAFED/FAFED est constituée en Janvier 1993; elle se
basé sur le volontariat vise la promotion des femmes dans tous les
secteurs surtout en milieu rural. Elle regroupe aussi (par villes) des
fédérations constitués elles-mêmes d'associations.
Elle se définit comme la Confédération des Associations
des Femmes et Développement/la Fédération des Association
des Femmes et Développement. Ainsi les objectifs sont de faire
intégrer la femme dans le processus de développement pour
améliorer ses conditions de vie sur le plan juridique, social,
matériel, culturel, technologique et économique.
Par ailleurs, dans l'activité juridique, cette ONG
réalise des travaux d'accueil des victimes de violence envers les femmes
et les filles. La CAFED/FAFED donne aussi des conseils aux femmes victimes de
violences conjugales, et elle a aussi pour mission de sensibiliser la
population sur place, de respecter les droits des femmes à l'aide de la
promotion des droits humains et la diffusion de droit de l'homme.
B.L' Young Men's Christian Association (YMCA)
L'alliance des unions chrétiennes des jeunes gens de
Madagascar est une association chrétienne apolitique, de service
à but lucratif et à vocation universelle. Elle a pour but
d'unir
85 La Police des Moeurs et la Protection des
Mineurs
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
dans un même mouvement des jeunes gens et adultes. Elle
veut atteindre des objectifs suivants:
- OEuvrer à la création des possibilités
d'une justice égale pour tous.
- Promouvoir l'abstinence et la vie saine vis-à-vis des
produits toxicodépendants.
- Aider les jeunes gens à remplir leurs obligations de
citoyens et des chrétiens dans le respect de droit et
l'honnêteté.
Dans d'autres cas, l'YMCA a réalisé des
activités en matière de lutte contre la violence comme par
exemple le plaidoyer sur le mécanisme de recours en matière de
violence à l'égard de la femme. Elle peut aussi sensibiliser et
animer dans la ville de Toliara le mécanisme d'élimination de la
violence basée sur le genre et joue le rôle de défenseur
des droits de l'homme.
C- Le Collectif des ONG pour la Promotion des Droits de
l'Homme (CONGOPDH)
C'est un Collectif des ONG pour la Promotion des Droits de
l'Homme. Il a été créé le 27 septembre 2001
à Toliara. Il a été mis sur pied à l'initiative
d'une équipe regroupant des hauts cadres et des responsables des
Organisations de la Société civile. La création de ce
collectif traduit la volonté des associations membres de se doter d'un
instrument qui sert à la mesure des efforts à accomplir et des
faits à réaliser dans le cadre des droits de l'homme.
Depuis sa création, le CONGOPDH s'est donné
comme mission de:
- Promouvoir les droits humains par la mise en oeuvre des
activités de sensibilisation, d'éducation, de vulgarisation, de
mobilisation sociale en matière des droits de l'homme.
- Mettre en oeuvre l'enseignement des droits humains dans les
milieux scolaires et socioprofessionnels.
- Protéger les droits humains par la mise en oeuvre des
mesures de prévention et d'orientation en matière des droits de
l'homme.
- Promouvoir les valeurs et encourager le comportement qui
favorise les respects de droits humains et les libertés fondamentaux.
Actuellement, ses objectifs de l'ONG sont
réalisés par les stratégies suivantes :
- Information et mobilisation sociale en droits humains
surtout la vulgarisation des droits fondamentaux.
- Animation et encadrement des jeunes en droits humains et
pour respecter la liberté fondamentale.
- Réalisation et participation à la
célébration de la journée mondiale de la femme et surtout
la journée Panafricaine de la femme.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
D- Le «Vondrona Mira Lenta ho an'ny Fampandrosoana
» (VMLF)
Le «Vondrona Mira Lenta ho an'ny Fampandrosoana» est
un groupement des associations, des ONG et de personnes physiques
engagées dans la lutte pour l'épanouissement des femmes. C'est
une association libre, indépendante et démocratique consciente du
poids démographique et du rôle dynamique de la femme. Dans
l'objectif du «Vondrona», le combat global est en faveur de la
réduction de la pauvreté, l'autonomisation de la femme et la
diminution des disparités de genre. A cet effet, le VMLF a engagé
un processus de mise en place d'un mouvement qui veillera à la
défense des droits et intérêts du genre. Il agit
également dans le respect des règles démocratique
établies par les références régionales, nationales
et internationales.
Il a aussi pour mission principale de contribuer, à
réduire les disparités entre sexes, à promouvoir
l'autonomisation de la femme et l'épanouissement de cette
dernière en politique. Alors le VMLF réalise sa mission à
travers les objectifs suivants:
- Accomplir des campagnes de sensibilisation, de plaidoyer, de
lobbying en faveur de l'efficacité des structures, des
mécanismes, des comportements et des mesures d'accompagnement qui
permette l'augmentation significative du nombre des femmes aux instances de
décision et de leadership.
- Elaborer et mettre en oeuvre des programmes d'appui et de
renforcement de capacité des femmes décideurs et futur
décideurs.
- Veiller et agir en faveur de la prise en compte des
intérêts des genres pour un développement équitable
et durable.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
DEUXIEME PARTIE:
ANALYSE CRITIQUE DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
À MADAGASCAR PLUS PARTICULIÈREMENT
DANS LA VILLE
DE TOLIARA
Les enquêtes éclairent sur les facteurs de
risques de la violence conjugale dans la capitale du sud. Contrairement, aux
idées reçues, l'autonomie économique des femmes ne les
protège pas toujours contre les violences conjugales. Elle pourrait
même constituer un facteur de risque supplémentaire: «Les
conflits, et donc les violences, sont plus nombreux dans les couples où
la femme s'éloigne du modèle perçu comme idéal,
dans lequel l'épouse joue le rôle de mère au foyer,
consacrée à l'éducation de ses enfants et dépendant
financièrement de son mari».86
L'Etat malagasy a promulgué la loi du 25 janvier 1999
ainsi que la loi n° 2000-21 du 28 novembre 2000, portant Code pénal
qui punit sévèrement le proxénétisme, le viol, les
coups et les blessures sur les femmes. Cependant, les peines prévues par
les textes sont rarement et mollement appliquées et pas suffisamment
dissuasives pour éradiquer le phénomène. De plus, les
violences sont en recrudescence et l'impunité des auteurs pousse la
communauté à la justice populaire. Cette deuxième partie
se rapporte deux phénomènes d'influence sociale de la violence
conjugale puis sur des recommandations.
86 Plus rapporte Sciences au Sud - Le journal de
l'IRD - n° 67 - novembre/décembre 2012, à Madagascar
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CHAPITRE I: LES PHÉNOMÈNES D'INFLUENCE
SOCIALE DE LA VIOLENCE CONJUGALE
À travers ce chapitre, l'accent est mis d'abord sur les
facteurs générateurs de la violence conjugale et d'autres causes,
ensuite, sur ses impacts. Enfin nous allons identifier les modalités de
poursuite.
Section I: LES FACTEURS GENERATEURS DE LA VIOLENCE
COJUGALE
La violence conjugale est un phénomène complexe,
plusieurs facteurs peuvent être évoqués pour expliquer ses
causes. Mais dans le cadre de notre travail, nous allons considérer ses
principaux facteurs. La violence conjugale a des racines sociales et des
historiques profonds; elle est la manifestation des rapports des forces
inégaux entre l'homme et la femme. Des nombreux experts croient
toutefois que la violence conjugale est liée aux
inégalités et au déséquilibre au sein de notre
société. De surcroit, il existe d'autres basés sur la loi
en vigueur, les lacunes dans la vie du couple, le laxisme de l'Etat et de la
tradition et d'autres causes qui se rencontrent fréquemment.
Paragraphe I: LES CAUSES FACE À LA
FONCTIONNALITÉ DE LA LOI
Plusieurs textes des lois sont entamés au niveau
international et surtout nationaux alors, c'est logique de prendre un
caractère de ce qui est applicable. L'adage que entendons
quotidiennement est «nul n'est censé ignorer la loi»;
toutefois les gens comme le couple subir l'inapplication des textes de loi
d'une part et l'ignorance de la loi en vigueur d'autre part.
A- L'inapplication de la loi
Elle est l'une des principales causes de la violence conjugale
à Madagascar. Cependant, outre ses lois nationales, notre pays a
été signé et ratifié nombreux traités et des
accords internationaux en matière des droits de l'homme et la femme en
particulier. En effet, dans notre pays, les lois réprimant la violence
conjugale manquent d'une réelle volonté politique dans leur
application. Dans la plupart des cas, les victimes ont honte de raconter ce qui
leur est arrivé et de se faire soigner; par contre, les lois condamnent
les violences au niveau du couple. Il est difficile pour les femmes de porter
plainte contre leur époux pour obtenir une réparation. De plus,
les lois et leur application comportent plusieurs failles car les responsables
de l'application de la loi comme le corps de la magistrature, de la police et
de la gendarmerie maquent des moyens humains, financiers et
matériels.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
L'Etat Malagasy, malgré les textes nationaux et
internationaux qu'il dispose ne prend pas beaucoup des mesures pour faire
respecter les droits des femmes. Ainsi, ils ne sont pas bien appliqués,
souvent les poursuites judiciaires et les condamnations prononcées
contre les agresseurs sont des simulacres. Puis, les peines prévus par
les textes sont rarement et mollement appliquées.
Ils sont aussi peu sensibilisés et formés dans
certains domaines dont la violence à l'égard de la femme. Les
standards internationaux sur l'éthique de la profession de la
magistrature imposent aux membres de justice de se saisir d'office en cas
d'infractions relatives aux violences contre les femmes. Cela n'est pas encore
le cas à Madagascar.
B- L'ignorance des textes de lois relatives à la
violence conjugale
Tout d'abord, le fait que la société Malagasy
reste une société à tradition orale est un obstacle
à l'application du droit des femmes. Ces dernières
éprouvent de nombreuses difficultés à effectuer les
démarches administratives même si, elles ont des preuves
matérielles, écrites de l'agression ou bien des traces sur son
corps des victimes. Pourtant, elles méconnaissent leurs droits, les lois
relatives à ces violences et les démarches nécessaires
pour faire valoir ces droits.
Ensuite, en cas de procédure judiciaire, pour pouvoir
accuser l'agresseur, il faut un témoin non apparenté à la
victime si elle n'a pas de preuve visible ou bien un certificat médical.
La complexité de la constitution des dossiers de procédure
constitue un obstacle pour les victimes nécessiteux. A cela s'ajoute les
pressions sociales. La société Malagasy est réticente
à la saisine du Tribunal pour les affaires familiales.
Pour toutes ces raisons, le nombre de plaintes face à
la violence envers les femmes dans la vie conjugale reste faible. De nombreuses
agressions ne font jamais l'objet d'une plainte soit parce que la femme n'ose
pas, soit parce que la pression familiale l'en dissuade. Les conflits entre les
époux peuvent alors être réglé à l'amiable ou
bien à l'intérieur de la famille. Certes, cette pratique bafoue
les droits de la femme. Il semble que notamment les viols et les agressions
sexuelles soient rarement rapportés au niveau de l'autorité
compétente, surtout quand le violeur est leur mari ou un proche de la
victime. Pour cela donc, le viol conjugal est un délit mal compris par
la population Malagasy.
Paragraphe II: LES LACUNES DANS LA VIE DU COUPLE
Dans notre société, la famille joue un
rôle fondamental dans la reproduction. Des divisions et de la
hiérarchie existent à la fois entre les différentes
classes sociales et entre les
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
genres aux quels sont assignées des fonctions
économiques et sociales différentes. Alors, le pouvoir de
domination de l'époux existe à chaque époux et au nom de
la prétendue complémentarité des rôles. Il gagne
aussi du terrain dans le cadre de la ségrégation professionnelle
qui marque la discrimination salariale au détriment des femmes. En
outre, l'époux est un régulateur économique d'un
ménage; toutefois, il refuse habituellement de discuter en raison
d'être développer sa famille.
A. Le pouvoir de domination
Dans la pratique, l'homme veut toujours dominer la femme dans
tous les domaines. Le pouvoir de domination est également l'une des
principales causes de la violence conjugale. Au sein du foyer, la femme doit
être sous la tutelle de son mari; elle doit lui obéir; l'homme est
considéré comme le chef de la famille. C'est cette mauvaise
répartition du pouvoir au foyer que favorise le plus souvent la violence
conjugale. Car la plupart des hommes trouvent tout à fait
légitime de dominer leur femme et ils ne souhaitent pas que ce sujet de
domination soit remis en question. Ils refusent d'être légal de la
femme parce qu'ils doivent toujours occuper la première place au foyer.
Ce pouvoir de domination vient du système patriarcal qui se fonde sur
besoin de dominer pour survivre; tout le pouvoir revient à l'homme et la
femme la soumission, la subordination et l'obéissance. La place de la
femme en général dans le foyer est de s'occuper des enfants,
d'être responsable de la cuisine d'après l'éthique
Malagasy.
Elle reste aujourd'hui un grave problème à
résoudre au niveau de la société. Car malgré les
grandes évolutions des textes, les hommes considèrent toujours
les femmes inferieures. Selon certaines études, les hommes qui pensent
avoir le droit de contrôler la vie de leur partenaire sont plus enclins
que d'autre à infliger des mauvais traitements à leurs femmes. De
nos jours, plusieurs sociétés maintiennent des rapports
inégaux entre l'homme et la femme.
B. Les inégalités économiques
entre l'homme et la femme
Elles constituent aussi une cause qui détermine la
violence conjugale au sein du foyer. Dans la réalité, et surtout
à Madagascar, les moyens économiques des femmes sont
inférieurs à ceux des hommes car celle qui travaille est non
seulement minoritaire mais gagne peu d'argent que leur mari. Les femmes sont
peu présentes dans le secteur économique et que les hommes
occupent tous les grandes postes. La majorité des femmes Malagasy
travaillent dans le secteur agricole, artisanal et dans le commerce. Ces
inégalités économiques constituent également une
cause de la violence conjugale. Les femmes ne peuvent pas réagir comme
elles
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
désirent étant donné qu'il leur manque
des ressources financières. Parfois, Les hommes profitent de cette
dépendance économique pour maltraiter leurs femmes. Ils se
comportent comme des bourreaux au foyer surtout quand c'est seulement lui qui
travaille et la femme à son tour par peur est obligée de se
soumettre
C- La carence à l'éducation et l'absence
de dialogue au foyer
À Toliara, plusieurs familles ne sont pas vraiment
construites sur une base solide. Certaines familles ne disposent pas
d'informations suffisantes sur le mariage. Il n'y a pas un niveau d'âge
établi pour se marier dans la société actuelle. Une
fillette à partir de 13 à 15 ans peut se marier avec consentement
des leurs parents et librement si elle tombe enceinte. Alors qu'elle n'est pas
encore préparée pour vivre en couple. On peut alors s'attendre
à ce que ce couple va finir mal. Le jeune couple peut présenter
un plus haut taux de violence conjugale. La violence conjugale tire son origine
aussi dans le passé de partenaire.
La violence conjugale peut aussi être due au manque de
communication dans le couple. L'absence de dialogue est source de conflits au
sein du ménage qui sont parfois réglés par la violence
pour faire taire sa femme, le mari se livre à des actes de violence
physique ou verbale. Après, les scènes de violence, le couple se
confie rarement leur problème; ils ne doivent pas s'approfondir la cause
du conflit pour éviter la réplétion. Ainsi qu'ils ne
discutent pas sur des sujets sérieux n'entreprennent guère
d'activités commune. L'absence de dialogue au foyer rend la victime
déprimée, triste et désespérée dans leur
vie.
Paragraphe III: LE LAXISME DE L'ETAT ET LA TRADITION
MALAGASY
À l'heure de l'indépendance, la
république malgache ne pouvait tolérer ni consacrer une telle
discrimination parce qu'elle est incompatible avec le principe
d'égalité affirme par la constitution et elle est aussi contraire
à la volonté d'unité nationale. Mais actuellement, la
passivité de l'État par rapport à ses obligations
constitue une cause profonde de la violence conjugale. Ainsi dans la culture
Malagasy, le premier réflexe des individus pour faire face aux actes
routiniers est basé sur la coutume. Or, certaines pratiques, d'une
prédominance à la tradition est également discriminatoire
à l'égard de la femme au point qu'elles sont une causes
fondamentale de la violence au niveau du couple.
A- La passivité du gouvernement
Elle est une autre cause de la violence conjugale car il ne
respecte pas les instruments internationaux qu'il a signés et
ratifiés. La république Malagasy reste inactive aujourd'hui
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
dans le cadre de l'amélioration des conditions des
femmes. Ensuite, il ne tient pas compte à la structure de la famille. La
preuve en est bien claire parce que la population en générale
ignore le code de la famille en vigueur. Certes, ses obligations envers les
femmes sont très limitées.
Il considère la femme inferieure à l'homme
lorsqu'il s'agit des cas de violence surtout de violence conjugale envers les
femmes. L'Etat se décharge de ses responsabilités sur les
organisations féminines et sur les organismes non gouvernementaux pour
le respect de droit de la femme. Selon le rapport périodique de
l'organisation de la société civile aux systèmes des
Nations unies, l'inaction de l'état revient à laisser en place
les législations et les mesures discriminatoires qui compromettent les
droits fondamentaux des femmes et les marginalisent.
B- La prédominance de la tradition Malagasy
Si l'État souligne que le poids des traditions
constitue un obstacle majeur à l'amélioration des conditions de
la femme mais il n'a pas expliqué dans son rapport les mesures prises
pour faire en sorte que les attitudes traditionnelles, historiques, religieuses
ou culturelles. Il ne serve pas à justifier les violations du droit des
femmes à l'égalité devant la loi et la jouissance sur un
pied d'égalité de tous les droits énoncés dans le
Pacte.
1- Les pratiques culturelles et traditionnelles
Dans certains groupes, par exemple chez le Bara et les
Antandroy, la femme est placée sous un régime fondamentalement
patriarcal ; l'homme peut répudier leur compagne sous réserve
d'offrir une compensation matérielle. C'est la situation des femmes
veuves et stériles y est particulièrement difficile. De plus, la
pratique du mariage forcée est courante dans certaines régions de
Madagascar y compris la région Sud-Ouest; le refus est menacé de
représailles ou de bannissement du caveau familial. Pareillement, en cas
de mariage hors clanique, le caveau familial est interdit à la belle
fille. La polygamie bien qu'interdite dans le code pénal Malagasy, est
également assez courante ; elle serait même
institutionnalisée chez les Mahafaly et les Antandroy.
Le statut inferieur de la femme et de la fille dans la famille
les rend plus sujettes aux violences par la communauté où elles
vivent. Même mariées, elle est toujours vulnérable si elle
ne s'intègre pas parfaitement dans la communauté de son mari. Les
pratiques culturelles et traditionnelles demeurent donc des obstacles à
la mise en oeuvre de toute législation ou politique en faveur de la
promotion du genre. La prédominance de la tradition Malagasy est une
cause nécessaire de la violence conjugale surtout dans le secteur du sud
de Madagascar. L'applicabilité de certaines dispositions de la loi
coutumière par les membres de la famille
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
constitue en soi des actes de violences qu'on pose à
l'endroit des personnes de sexe féminin. Le CECJ de Toliara affirmait:
sept femmes sur dix ont déclaré que les sanctions de la loi
coutumière sont plus sévères à l'endroit des femmes
qu'aux hommes.87
2- La règle coutumière camoufle la violence
conjugale
Dans la plupart des cas, par méconnaissance des textes
en vigueur ou à cause des tabous qui entourent la violence conjugale et
familiale, les victimes n'osent pas porter plainte. Lorsqu'elles le font, c'est
au niveau de l'autorité traditionnelle du clan ou bien au leader
religieux, soit au chef du quartier. Il peut trancher le litige par la
procédure informelle ou avec la règle coutumière. Ce
médiateur permet à la femme de quitter leur domicile conjugal
pour revendiquer à ce problème pendant quelques temps. Cependant,
le mari a le droit de faire revenir son épouse lorsqu'il le souhaite.
Cette règle coutumière a été consacrée dans
la loi sur le mariage stipule que «Pour des motifs graves, la femme
peut quitter temporairement le domicile conjugal dans les formes et conditions
prévues par la coutume».88 Il n'est donc pas
question d'éloigner un mari violent ou de le priver de la garde des
enfants. D'autant plus que les femmes ne demandent en aucun cas le divorce car
la femme divorcée ou la mère célibataire est souvent
rejetée par la société Malagasy, en commençant par
sa propre famille.
En tout cas, il n'existe pas de centre d'accueil d'urgence
pour les femmes battues et aucun texte n'en prévoit la création.
Presque quotidiennement, la prédominance traditionnelle montre la
violence à l'égard des femmes ; en plus, elle est un facteur
principale de la violence conjugale car il y a notamment la recrudescence dans
la zone sud de notre pays.
Paragraphe IV: LES AUTRES CAUSES DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
Il existe d'autres facteurs chez l'individu qui peuvent
néanmoins considérés comme des causes liées
à la violence conjugale. On peut les diviser en quatre parties: Facteurs
rendant la femme plus vulnérable aux violences de la part des hommes;
facteurs relatifs aux pairs et à la famille favorisant le risque de la
violence de la part des hommes à l'égard de la femme ; facteurs
favorisant le risque de la violence de la part des hommes envers les femmes et
facteurs sociétaux favorisant les violences de la part des hommes
à l'égard des femmes.
87 Résultat apporte par le CECJ Toliara durant
la conférence débat au Palétuvier, juin 2013
88 Article 52 de l'ordonnance no62-089 du
1erOctobre 1962
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A- Les facteurs rendant la femme plus vulnérable aux
violences de la part de l'homme
Dans la réalité, il existe des facteurs qui
rendent la femme plus vulnérable aux violences de la part de l'homme.
Parmi eux on peut citer : L'immaturité, le témoin ou victime de
violence dans l'enfance, la consommation d'alcool et de la drogue, la recherche
de l'autonomie, la pauvreté, le mariage et la dissolution de mariage.
1- L'immaturité
Elle est un facteur de risque dans la violence conjugale. La
plupart des couples jeunes qui se marient ou qui se mettent ensemble pour vivre
ont toujours du mal à s'entendre car ils n'étaient pas vraiment
murs pour vivre en couple. Il leur manque de capacité de bien
réfléchir, de bien administrer leur foyer, de bien gérer
un conflit conjugaux ; par exemple dans la ville de Toliara la pratique de
l'institutionnalisation des mariages précoces et surtout le
phénomène de fiançailles «anaty kibo» (dans le
ventre) sont également assez courante. En effet, les filles sont
destinées au mariage par la prédominance des mariages
traditionnels. Des études, montrent que les femmes mariées entre
18 et 35 ans ont davantage de risque d'être violentés par leur
partenaire intime.
2- Avoir été témoin ou victime de
violence pendant l'enfance
Un individu qui a un mauvais passé c'est-à-dire
qui dans sa jeunesse avait un comportement inacceptable serait un violent.
Ainsi, l'enfant qui vit dans une famille monoparentale ou qui grandit seul
risque d'être violent. Il peut devenir violent s'il avait subi des
mauvais traitements durant son enfance ou bien s'il appartenait à des
groupes sociaux marginalises et s'il a aussi vécu dans un mauvais
entourage, ses enfants sont susceptibles de reproduire la violence.
3- La consommation d'alcool et de la drogue
Celui qui est alcoolique ou bien toxicomane; qui a un faible
niveau éducatif et qui n'a pas de ressources financières peut
devenir violent. L'imprégnation alcoolique ou toxicomaniaque rend la
femme moins apte à reconnaitre les signes de danger et à se
défendre. De plus, les débits de boisson alcoolique sont des
endroits propices aux rencontres avec un agresseur. Elles sont aussi des
facteurs favorisant la violence conjugale à Madagascar car la plupart de
causes dès l'affaire que nous avons pu enregistrer au niveau de la TAZ
et CECJ de Toliara sont basées sur ces deux facteurs surtout dans le
douze mois précédant.
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4- La recherche de l'autonomie
La majorité des communautés marginalise encore
les femmes sont légitimé la violence masculine. L'homme a le
plein pouvoir, la femme non; certaines se trouvent dans l'obligation
d'abandonner leur emploi sous les pressions de leur mari. Mais la plupart des
femmes dans la zone sud de Madagascar acceptent que le principe de
primauté de l'homme à la femme. Par exemple, le résultat
de l'état de lieux par le PNUD: «49,44% des femmes acceptent cette
affirmation dans la ville de Toliara».89 Des recherches
montrent que les femmes plus instruites sont exposées à un plus
grand risque de violence et notamment la violence sexuelle de la part de leur
partenaire intime. Elles deviennent plus autonomes mais elles résistent
davantage aux normes patriarcales; pour reprendre le contrôle, certains
hommes recourent alors à la violence.
5- La pauvreté
En générale, «la pauvreté
extrême de la population notamment dans le district de Toliara I augmente
jusqu'au 89, 66% actuellement».90Cette pauvreté, chez la
majorité des femmes Malagasy augmentent le taux de violence conjugale.
Jusqu'au présent on isole les femmes dans les grandes activités
du pays, c'est pourquoi la généralité des celles-là
sont toujours pauvres. On ne lutte pas vraiment pour une vraie
égalité entre l'homme et la femme. Cette dernière est peu
visibles dans le marché du travail ainsi que les hommes sont beaucoup
mieux rémunérés que les femmes dans certains postes. Il
est rare de trouver à Madagascar une femme qui possède beaucoup
plus d'argent que son mari; parfois les femmes n'ont d'autres
possibilités que d'exercer des métiers où le risque des
violences est élevé.
6- Le Mariage
La violence conjugale est la forme de violence domestique la
plus répandue à travers le monde. Les femmes mariées
subissent dans leur foyer de la violence beaucoup plus des actes graves. C'est
le patriarcat qui prime c'est-à-dire l'homme détient le pouvoir
de domination. On montre qu'il est fort et la femme est faible; dans quel que
soit la forme d'union la femme doit se soumettre à son mari. Il est pire
quand elle est mariée et on se base sur les stéréotypes
qui s'imprègnent. Car les hommes veulent toujours avoir le surveille de
la famille et le contrôle des leurs biens.
89Résultat dans le rapport de
l'état des lieux sur le traitement des cas d'abus et de violences
sexuelles basées sur le genre par le système formel et informel
réalisée par le PNUD à Toliara de l'année
2011-2012
90Idem
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À eux seuls reviennent les pouvoirs de décision,
pourtant la femme n'a pas le droit de prendre une décision
sérieuse qui sera bonne pour la famille. C'est comme si quand la femme
se marie, elle doit toujours se courber sous les ordres de son mari. Alors,
parfois, le mariage est l'un de facteur rendant la femme plus vulnérable
aux violences de la part de l'homme.
7- La dissolution du mariage
Le divorce ou le veuvage met fin à une relation de
couple marié alors il rend aussi la femme plus vulnérable aux
violences de la part de l'homme. Traditionnellement, dans notre
société, elles subissent plus de violence que les femmes
célibataires du même âge parce qu'elles ne sont plus
protégés par des hommes, par la société et surtout
par leur famille. Leur statut peu socialement enviable, ce qui les expose
davantage au mépris des hommes de leur communauté, par exemple
certains clan dans le sud confirme que la veuve n'ayant pas droit de se
remarier sans l'accord de leader traditionnel (Pita-hazomanga) et des leurs
parents. Parfois, la société les met en quarantaine même
elle ne sait pas la cause de leurs divorce et que toutefois certains hommes
profitent de l'occasion de s'unir avec elles pour raison d'avoir des
intérêts bien déterminés.
B- Les facteurs favorisant le risque de violence de la
part des hommes envers les femmes
Outre, les facteurs qui rendent la femme plus
vulnérable aux violences de la part des hommes, il y a aussi des
facteurs qui favorisent le risque de violence de la part des hommes envers les
femmes. Ce sont : la toxicomanie, le chômage et les facteurs
psychologiques.
1- Le chômage
Elle constitue un facteur favorisant le risque des violences
de la part des hommes envers les femmes. Ce facteur se favorise quand l'homme
perd son emploi ou ne travaille presque pas ou ne gagne pas assez d'argent pour
subvenir au besoin de sa famille. En tout cas pour reprendre le contrôle,
certains hommes recourent alors à la violence.
En effet, ils reviennent aux nervosités dans leur
famille pour gérer en difficultés cette situation. Il devient de
plus en plus violent surtout quand leur femme ne travaille pas non plus. Il
doit aussi de donner le manger chaque jour à ses enfants, occuper
convenablement sa famille, sans avoir vraiment de quoi à les soutenir
peut lui rendre parfois violent. Ainsi que le problème de chômage
élimine l'honneur de la famille devant la société par
conséquent le chef de famille est déshonoré qui favorise
le risque des violences envers la famille.
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2- Les facteurs psychologiques
Il ya des facteurs psychologiques qui peuvent rendre l'homme
violent ; quand l'homme devient stress, hostilité envers la femme, quand
il perd l'estime de soi ou appartient un fantasmes coercitifs peu lui rendre
violent envers sa femme. Certains hommes sont très impulsifs, agressifs
de la part leur nature. Ils sont en plus très violents car il vit dans
une famille violente durant son enfance ou bien il a vécu dans un
mauvais entourage.
C- Les facteurs relatifs aux pairs et à la
famille favorisant le risque de violence de la part des hommes à
l'égard des femmes
L'appartenance sociale joue un rôle primordial dans la
vie de tout un chacun. Pour ce, on doit normalement avoir un rang social
élevé et conforme dans la société. Il existe encore
des facteurs relatifs aux pairs et à la famille favorisant le risque de
violence de la part des hommes à l'égard des femmes. En premier
lieu on exprime l'appartenance à une bande ou à un gang et un
milieu d'éducation violent en second lieu.
1- La délinquance
En réalité, pendant son enfance, ce qui
appartenait à un gang il est devient immoral. Et il se marginalise
à la norme dans la société alors, ce logique
d'acquérir de caractère violent; sachant que celui qui ne
respecte pas les principes de bases qu'établit dans la
société où il vit par conséquent celui qu'utilise
toujours des actes antisociaux. Quand depuis l'enfance, il ne fréquente
que des amis délinquants, des comportements immoraux en effet ils
risquent de devenirs violents s'il se marie ou quand il vit en concubinage. Il
existe aussi un lien entre un comportement agressif chez les jeunes gens,
l'appartenance à un gang et le fait d'avoir des pairs
délinquants. Par exemple, certaines agressions notamment les viols
collectifs sont considérés comme légitimes par les
agresseurs ; ceux-ci considérant que leurs actions découragent ou
punissent des comportements jugés asociaux. Chez les femmes par exemple
: tenue vestimentaire jugée indécente, adultère.
2- Un milieu d'éducation violente
L'éducation est le pilier de toute
société bien fondée, en fait celui qui ne remit pas une
éducation de base peut à 80% devenir violent. En effet, le milieu
où l'on grandit, où l'on se forme peut rendre quelqu'un violent.
Et de fait, dans la plupart des cas, un cercle vicieux s'installe d'une
génération à l'autre. Les enfants à naître
aussi sont concernés, et les rapporteurs considèrent la grossesse
comme une période particulièrement exposée aux
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violences conjugales. Quand ils sont agressifs, ces hommes ne
s'en prennent pas seulement à leur femme mais également à
leurs enfants.
La société a toujours montré l'homme
comme étant supérieur aux femmes ; on lui donne constamment le
rôle du pouvoir et de la force dès sa naissance. Le jeune
garçon est éduqué de manière à ne pas se
laisser faire, à être le plus fort et à s'affirmer, tandis
que la fille est éduquée vers la souplesse du caractère et
de sorte à éviter les conflits. En générale,
l'homme est plus brutal car il est normal pour lui d'être dominant, de
détenir le pouvoir et de faire usage de son privilège qui est la
force.
D- Les facteurs sociaux favorisant les violences de la
part des hommes à l'égard des femmes
Aucun facteur n'explique à lui seul pourquoi certaines
personnes sont violentes envers d'autres ou pourquoi la violence est plus
courante dans certaines communautés que dans d'autres. La violence
résulte de l'interaction complexe de facteurs individuels, relationnels
et sociaux. En fait il existe des facteurs sociétaux favorisent les
violences de la part des hommes à l'égard des femmes. Parmi eux
on peut indiquer: la paupérisation, la promiscuité, le milieu
social, les normes sociales, les différends de religieux et la
participation au revenu.
1- La paupérisation
Le lien entre la paupérisation et la violence
conjugale s'établit par le biais d'une forme de crise de
l'identité masculine. Chaque société dispose ses
modèles et idéaux positifs de masculinité et de
virilité ou la consommation matérielle occupe souvent une place
non négligeable. Lorsqu'un homme ne répond pas aux attentes en
matière de réussite masculine, ses idéaux, se brisent et
se pervertissent; l'agressions des femmes et les conquêtes sexuelles sont
alors normalisées. Ainsi, les hommes retournant leur agressivité
contre les femmes qu'ils ne peuvent plus dominer selon le mode patriarcal
traditionnel ou faire vivre sur le plan économique.
2- La promiscuité
Elle s'évoquer par ce phénomène de
concurrence en terme d'apparence entre les jeunes, entres les parents et le
fait de pratiquer le jeu des hasards (loto ou rami) avec ses amicaux
générant un abandon de foyer par la femme. L'incitation à
la débauche par la famille et par la communauté est aussi l'un de
facteurs sociétaux favorisant les violences. Parfois le voisinage ou
bien la communauté est pratiqué une action choquante pour inciter
le calme en
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passant au trouble, c'est le phénomène de
provocation. Ils sont d'accord sur le fait que la violence n'existe pas s'il
n'y a pas de provocation surtout à la situation de voisinage.
3- Le milieu social
La probabilité de la violence envers les femmes est
d'autant plus grande que les croyances communautaires légitiment la
notion de supériorité masculine. Et par exemple, l'idée
que l'homme peut exiger des relations sexuelles, elle est tolérante
à l'égard des agressions commises sur les femmes. La violence
sert de moyen pour maintenir et renforcer la subordination des femmes.
4- Les normes sociales
Dans une large mesure, les violences envers les femmes
trouvent leur origine dans des idéologies relatives à la
suprématie des hommes, à savoir:
4-1- Les représentations mentales traditionnelles
des femmes
Dans de nombreuses sociétés, il est
considéré que la femme est la possession de l'homme. Ce type de
croyances ne laisse aux femmes que très peu de possibilités de
s'opposer aux avances sexuelle, de se rebelles, d'exposer leurs idées,
etc. Femmes et hommes considèrent que le mariage oblige les femmes
à être disponibles et au service de l'homme pratiquement sans
limite.
4-2- Le haut degré d'acceptabilité de la
société face aux violences faites aux femmes
Les normes sociétales qui autorisent la violence sont
fortement associées à la prévalence des violences à
l'égard des femmes. Les signes de cette tolérance se manifestent
publiquement par l'acceptation des mariages forcés, du mariage
précoces, la tolérance vis-à-vis de la violence
domestique, etc. L'homme peut également concevoir la soumission de la
femme comme une récompense, la violence lui permet d'éviter un
affrontement qui aurait pu tourner à son désavantage.
4-3- La polarisation des rôles du genre
L'inégalité sociale entre les hommes et les
femmes est fréquemment dans de nombreux pays. L'homme est
généralement dans une situation sociale, économique et
politique prédominante. Dans les sociétés où
l'idéologie de la supériorité masculine est
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fermement ancrée, où l'on insiste sur sa
domination, sur sa force physique et son honneur, les agressions envers les
femmes et les viols sont plus courants en même temps.
5- Les différends religieux entre le couple
Dans le cadre de notre travail, la mise en parallèle
de la violence conjugale et des conflits d'idées de confession au sein
du couple permet de constater que le taux de violence au sein des
ménages dans la ville de Toliara s'élève à 65%
lorsque l'homme et la femme sont de confession différente.91
Mais le critère de la religion ne suffit pas à expliquer la
violence. Cependant, elle a été victime toujours de violence
conjugale car il néglige la liberté de la femme à la
confession religieuse quand elle n'est pas identique à leur conjoint.
6- La participation au revenu
Surtout dans la ville de Toliara, un tiers des femmes qui sont
victimes de violences conjugales participantes à plus de la
moitié du revenu de ménage. La prévalence avoir une
tendance à s'accroitre lorsque la participation de la femme au revenu
baisse. Certes, ces sont les femmes participantes à moins de la
moitié du revenu du couple qui sont le plus victimes de violences
conjugales. «Plus de 57% de ces femmes déclarent avoir subi des
menaces ou des sévices physiques de la part de leur conjoint. Et
à partir de 60% des femmes ne participent pas du tout au revenu qui sont
encore victimes ».92
Section II: LES IMPACTS DE LA VIOLENCE CONJUGALE
Les violences conjugales sont fréquentes,
répétées et durables; elles démarrent très
tôt dès l'adolescence dans le cadre des premières relations
amoureuses. Elles touchent toutes les couches de la société,
à tous les périodes de la vie du couple mais elles sont encore
plus fréquentes chez les jeunes, lors de la première grossesse ou
lors d'une séparation. Sans occulter le fait qu'il existe des hommes
victimes de la violence conjugale ou on dire que la femme est toujours victime.
L'agresseur est le conjoint ou bien le mari, l'ex-concubin actuel ou
l'ex-concubin, l'ex-conjoint ou bien l'ex-mari.
Les impacts de la violence conjugale sont très dures ou
difficiles tant pour les victimes qui la subissent que pour les enfants et pour
l'ensemble de la société. Les conséquences sont
très gravent pour ses victimes car elles les affectent
profondément. La violence conjugale a des effets sérieux dans
l'immédiat comme à long terme sur tous les
91 TAZ et CECJ de Toliara, Avril 2013
92 CECJ de Toliara, 2012-2013
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membres de la famille et aux alentours. Chacun subit des
conséquences tant sur le plan physique et émotionnel que sur le
plan social. Elle est un véritable problème de
société qui freine le développement et empêche aussi
l'épanouissement d'une partie de ses membres. Selon notre étude
et nos recherches la violence conjugale a des effets de grande ampleur sur le
couple, sur la victime, sur l'agresseur, sur l'enfant et sur la
société.
Paragraphe I: LES IMPACTS DANS LES RELATIONS DU COUPLE
Les violences conjugales sont lourdes de conséquences
sociales au sein du couple. En effet, ce dernier est atteint presque dans leurs
activités de la vie quotidienne, dans leurs comportements usuels dont
leur capacités et une certaine négligence par rapport à
leurs besoins émotionnel. Parmi ces impacts nous allons distinguer deux
gestes complémentaires dont la perte de la confiance et la
dégradation des relations intimes.
A. La perte de la confiance
La violence conjugale a une incidence majeure sur le couple en
générale car au moment de la violence et même après,
au sein du foyer, il y a un déséquilibre. Le deux partenaire
n'exercent pas une influence mutuelle l'un de l'autre. Ils ne sont plus
là pour s'entraider comme dans un couple sans violence, l'un va perde
confiance à l'autre et la peur peut se régner dans la famille.
Alors, ils effrayent de prendre des responsabilités au niveau de la
famille pour assumer leur vie conjugale. Cela implique que les activités
communes sont souvent stoppées et ils se sentent coupables. C'est le
moment de contrarier la promesse réciproque durant le mariage donc elle
générant une détérioration du climat familial.
Chacun garde pour soi les griefs ou les remarques qu'il porte
à l'encontre de son partenaire de crainte de sa réaction, de le
décevoir ou de le perdre. Mais agir ainsi est pire que la franchise car
en ne s'ouvrant pas à l'autre et en refusant le dialogue. Le deux
partenaire s'orientent tout droit dans une voie sans issue dont le premier
observant et analysant de manière critique à leur partenaire et
le second imaginant que tout va bien, jusqu'au jour où le couple
éclate.
B. La dégradation des relations intimes
Dans certains couples, l'irresponsabilité parentale
survient au moment du couple alors il devient de plus en plus violent et pauvre
d'éducation au sein de la vie conjugale. En effet, les
conséquences de la violence conjugale sont effroyables pour le couple.
Au travail, ils éprouvent des difficultés à fournir un bon
rendement. Les projets, les plans d'avenir, les
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aventures sont à repenser. Ils peuvent beaucoup plus
sur leur avenir à savoir comment leur relation va prendre fin. De ce
fait, si c'est par divorce ou bien par séparation de fait ou du corps
ainsi comment va être l'éducation de leurs enfants. A l'inverse,
il faut faire constamment des remarques désobligeantes à son
partenaire. Il est signifie également qu'ils ne s'accordent pas ensemble
et que sans changement d'attitude de part et d'autre.
En tout cas, autant s'arrêter tout de suite que de subir
ou faire subir cette violence déguisée et risquer un
affrontement. La violence conjugale déstabilise complètement le
couple car parfois le silence règne le couple est en faillite. L'homme
violent peut priver la femme de tout et surtout si elle n'a pas ses propres
revenus c'est encore pire. En plus, les hommes violents risquent de perdre leur
femme, leurs enfants, leur maison, parfois même leur travail et de
compromettre leur carrière ou bien leur avenir de la famille.
Paragraphe II: LES IMPACTS PERSONNELS POUR LA VICTIME
La violence conjugale affecte profondément ses
victimes; souvent, les femmes victimes se sentent déprimées,
confuses et elles tentent désespérément de sortir de
l'impasse. Nous allons montrer ses conséquences sur les femmes ; il est
à faire remarquer que la violence conjugale ne produit pas les
mêmes effets sur les femmes mais ils provoquent quand bien même des
conséquences néfastes. Pour ce faire, sur la base de nos
recherches, nous allons parler sur les conséquences de la violence
conjugale sur la santé des femmes, sur son développement
personnel et sur ses revenues.
A- Les conséquences sur la santé de la
femme victime
La violence au sein du couple a une incidence majeure sur la
santé des femmes que ce soit du fait des blessures provoquées ou
des affections chroniques qu'elle peut engendrer. Les coups reçus,
l'état de tension, de peur et d'angoisse dans lequel elles sont
maintenues par leur agresseur. Elles ont de graves conséquences et sont
à l'origine de troubles très variés. La violence conjugale
est donc un authentique problème de santé publique notamment les
femmes nécessitant une approche médicale pluridisciplinaire. Nous
allons aborder d'abord les principales conséquences de la violence
conjugale sur la santé des femmes dont les effets physiques, psychiques
et sexuelles.
1- Les effets physiques
La violence conjugale a des conséquences horribles sur
la santé des femmes. Diverses études ont montré que la
violence accroit les risques pour les femmes de souffrir de problèmes
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de santé physique et reproductive. Une femme victime de
violence physique peut avoir des blessures extérieures et
intérieures. La femme a souvent mal au ventre après avoir subi
des chocs comme des coups de pieds, coups de poings au ventre et cela peut
entrainer même la mort pour cette dernière.
1-1- Le traumatisme
Les lésions traumatiques sont une conséquence de
la violence physique. C'est ce qui est le plus visible et qui peut prendre de
nombreuses formes: Erosions (brulures), ecchymoses (bleus, blessure),
hématomes (chocs, coups), contusions (heurts), plaies, commotions,
coupures, morsures, trace de strangulation mais aussi fractures sont les
principales lésions retrouvées. Dans la majorité des cas,
les lésions sont dues à des coups donnés sa main nue, mais
toutes sortes d'objets peuvent être utilisées. Comme à
Madagascar, l'emploi d'armes est plus rare.
1-2- La pathologie chronique
Les problèmes de santé chronique qui arrivent
parce que la femme ne peut pas parler ou parce qu'elle est à bout de
force. Toutes les pathologies chroniques nécessitant un traitement
continu et un suivi régulier sont susceptibles d'être
déséquilibrées ou aggravées par les violences. Ces
derniers que ce soit des affections pulmonaires comme asthme, bronchites
chroniques, insuffisance respiratoire, des affections cardiaque dont angine de
poitrine, insuffisance cardiaque et hypertension artérielle ainsi que
des trouble métaboliques par exemple le diabète.
Il ne faut jamais sous-estimer l'impact d'une situation de
violence sur une personne victime de trouble du sommeil, de problèmes
gastro-intestinaux, de perte d'appétit, de maux de tête, de maux
de dos ... etc. Il peut être difficile pour la femme de suivre son
traitement ou de consulter, du fait de son asthénie, de son mauvais
état de santé physique, d'un état dépressif ou
parce que son mari contrôle toujours ses faits et ses gestes qui l'en
empêche.
2- Les effets psychiques
Les troubles psychologiques sont le plus difficile à
déceler pourtant ils portent atteinte aux victimes, souvent de
manière plus profonde. Tant que les coups et l'humiliation reçus
alors elles subissent la perte de l'estime de soi, de la confiance en soi, la
dépression, stress, anxiété, attaques de panique,
désespoir et la tentative de suicide. Selon, l'OMS «les femmes
des violences conjugales perdent entre une et quatre années de vie en
bonne santé et la prise
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en charge ambulatoire d'une femme victime de violence
conjugale coûte deux fois et demie plus cher à la
société que celle des autres femmes».
2-1- L'anxiété totale de la victime
La femme qui subit la violence verbale, morale et
psychologique est totalement déprimée. Elle se sent toujours
humiliée; elle perd souvent l'estime de soi et fait souvent des
cauchemars ; ainsi, elle est toujours angoissée et certaines d'entre
elles ont tendance à se suicider. La plupart de ces victimes ont une
peur constante. Cette peur se développe le plus souvent, chez celles qui
n'ont pas des moyens économiques et qui désire de rester dans
leur foyer avec leur mari malgré les violences qu'elles subissent.
La crainte s'installe chaque jour car elles craignent le pire.
Elles pensent qu'à n'importe quel moment son mari peut lui faire du mal.
Les victimes de ces types de violence peuvent prendre la fuite car elles ne
veulent plus être frappées ni résistées.
2-2- La psychiatrie
La violence psychologique peut exister
séparément ou n'être qu'un préalable à la
violence physique. C'est une violence faite d'attitudes ou de propos
humiliants, dénigrants, méprisants, de menaces ou de chantage.
Cette violence insidieuse se poursuit sur un période souvent très
longue. Par un phénomène d'emprise, la victime paralysée
subit sans rien dire les pires avanies pendant des années cherchant
parfois même des excuses à son partenaire. L'état de
tension, de peur et d'angoisse dans lequel les femmes maltraitées sont
maintenues par leur agresseur. En conséquent, ce dernier peut produire
différentes formes de troubles psychiques.
À Madagascar, la violence est l'action qui
dépasse la capacité d'adaptation de la femme comme il peut
s'agir: les troubles émotionnels dont la colère, la honte, le
sentiment de culpabilité, le sentiment d'humiliation et le sentiment
d'impuissance. Il peut aussi produire l'auto-dévalorisation,
l'état d'anxiété féminine, l'état de panique
ou la manifestation phobiques et les réponses normales à une
situation permanente de terreur. Les troubles psychosomatiques sont parmi des
effets néfastes de violence comme par exemple: les troubles digestifs,
lombalgies chronique, céphalées, asthénies, sensation
d'engourdissements et de fourmillements dans les mains, tachycardie et
palpitations, sentiment d'oppression et les difficultés à
respirer. Ainsi que les troubles cognitifs dont elles subissent une
difficulté de concentration, d'attention et la perte de
mémoire.
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En outre, de nombreuses femmes victimes des violences
conjugales présentent tous les signes d'un syndrome post-traumatique,
syndrome commun à toutes les personnes qui ont subi un traumatisme grave
ou répétée.
3- Les conséquences de la violence sexuelles
Les conséquences sur les victimes de violence sexuelles
sont aussi graves que les autres. La femme peut devenir stérile,
dépourvue de sensations, avoir des infections génitales, avoir
des grossesses non désirées. Et si elle est enceinte cela peut
causer la mort prématurée de l'enfant à naitre. Certaines
femmes sont souvent agressés pendant leur grossesse ce qui
entraîne quelque fois une fausse couche. Pour cela nous voyons deux types
d'impacts sexuels dont la gynécologie d'une part et l'obstétrique
d'autre part.
3-1- La gynécologie
En réalité, les violences sexuelles sont la
suite des autres formes des violences envers la femme. Cette dernière a
de son propre corps entraîne divers troubles gynécologiques : les
lésions traumatiques périnéales lors de rapports
accompagnés de violence, les infections génitales et urinaires
à répétition, maladies sexuellement transmissibles
(VIH/SIDA), les douleurs pelviennes chronique inexpliquées, les troubles
de la sexualité comme la dyspareunie, vaginisme et l'anorgasmie, les
troubles des règles dont la dysovulation avec les
irrégularités menstruelles et les dysménorrhées.
En fait, la violence sexuelle a des mauvaises
conséquences sur la santé des femmes, leurs amis et leur
communauté car ils sont considérés comme
défavorisés l'honneur de la famille et aux alentours.
3-2- L'obstétrique
Certaines femmes sont souvent agressées pendant leur
grossesse, ce qui entraîne quelquefois une fausse couche. Mais la
grossesse est un cas particulier, tous les auteurs considèrent qu'elle
est un facteur déclenchant ou aggravant. Les violences sont graves car
elles retentissent à la fois sur la mère et le foetus. D'abord,
la grossesse ne pas être désirée ; elle peut être la
conséquence d'un viol conjugal. Elle a été
décidée par le couple pendant une période d'accalmie ou
c'est la conséquence de l'impossibilité pour la femme d'utiliser
une contraception. Par la suite, la grossesse abouti alors à des
interruptions volontaires ou à des
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
déclarations tardives et des grossesses mal
surveillées avec leurs conséquences : accouchements
prématurées et retards de croissance «in
utéro».93
En outre, les violences sexuelles s'associent souvent une
violence physique et psychologique. En elles-mêmes peuvent entrainer des
avortements spontanés, des ruptures prématurées des
membranes et des accouchements prématurées. Elle peut aussi
passible aux des décollements prématurés du placenta
suivis de souffrance et de mort foetale ainsi que la présence
d'hémorragies anormale de la femme victime.
B- Les conséquences sur son développement
personnel et sur ses revenus de la femme
Elles sont très graves surtout dans la zone sud de
Madagascar. D'après, notre expérience sur terrain, les recherches
consultés, nous montrent que la violence conjugale est un cause des
dégâts considérables tant au niveau émotionnel,
économique et physique ainsi à tous les membres de la famille. En
pratique, l'impact économique se divise en deux catégories dont
au sein du ménage et à l'espace professionnel.
1- Effet économique au sein du ménage
D'une façon générale, plus la violence
est grave, plus l'impact est profond. Les femmes victimes des violences
accusent une perte de productivité. L'effet économique affecte au
foyer ou au ménage frappe premièrement la mère ou la
femme. La plupart des femmes se sont cloîtrés dans des maisons
parce qu'elle met la victime dans une atmosphère ou la peur et la honte.
Etant violentée à répétition, plusieurs femmes
fonctionnent sur un mode de survie dans leurs activités de la vie
quotidienne. Leurs comportements traduisent un manque de confiance dans leurs
capacités et une certaine négligence par rapport à leurs
émotionnels, économies et leurs aspect physique.
La mère ne peut plus s'occuper convenablement des
champs, des travaux d'appoint, de l'éducation des enfants, ce qui
entraine donc une baisse de revenue. Parfois, elles ne sont plus à
l'écoute de leurs enfants et peuvent retourner la violence reçue
contre elles-mêmes. Elles se sentent coupables, responsables de la
violence et de la détérioration du climat familial. Elle est
aussi très difficile pour une victime de violence conjugale de
s'épanouir et de continuer à se développer.
93«in utéro»: à
l'intérieure de l'utérus
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
2- Effet économique dans le secteur professionnel
Au Travail, elles éprouvent des difficultés
à fournir un bon rendement. Les femmes victimes, en
général, sont moins susceptibles de trouver un emploi. Elles
tendent à occuper des postes peu qualifiés et ne
bénéficient guère d'avancements. Des fois, elle subit une
augmentation du taux d'absentéisme qui peut influencer sur sa
carrière professionnelle. Ainsi, les congédiements et
l'instabilité dans la vie professionnelle causée par des
problèmes de santé physique et mentale. Certaines femmes
après les types de violence subissent de la part de son mari ne
travaillent plus. C'est pourquoi beaucoup des femmes se trouvent dans
l'obligation d'accepter pendant plusieurs années l'humiliation.
Paragraphe III: LES IMPACTS SUR LES ENFANTS
La violence conjugale a aussi des conséquences
sérieuses sur tous les membres de la famille spécialement sur les
enfants. Ces derniers sont souvent témoins des actes de violence que
supportent leurs parents, cela revient à dire qu'ils ne sont pas
épargnés par la violence qui domine dans leur famille. Quel que
soit, la nature de l'acte affecte surement au l'enfant, plus de la
moitié des cas les enfants sont témoins des scènes de
violence. Dans le cadre de notre ouvrage, plus que la trois quart des femmes
interrogées durant l'enquête ont déclaré que leurs
enfants étaient présents lors des agressions. Parfois au foyer
ils voudraient intervenir mais dès fois ils sont trop petits pour aider
son père et sa mère pour gérer un conflit et éviter
la perpétration de l'acte de violence.
Des études ont montrées que la violence
familiale entraîne au moins trois conséquences majeures sur les
enfants. Ils constituent que le problème de santé, les
piètres au niveau scolaire et social ainsi que les recours à la
violence dans leurs propres existences. La derrière de chaque femme
brutalisée par son partenaire, elle se trouve souvent un ou des enfants
qui s'ils ne sont pas directement agressés. Par la suite, ils souffrent
néanmoins à des degrés divers du climat de violence qui
règne dans leur univers quotidiens. En tout cas ces violences produisent
également des conséquences irréversibles sur leur
développement futur.
A- Les problèmes de santé sur les enfants
La conséquence la plus redoutable de la violence
à l'encontre des enfants réside dans les perturbations
psychologiques durant les stades essentiels de leur développement
psychoaffectif. D'où l'instabilité permanente de leur
comportement et leur attitude de dégénération voire
même de provocation envers la société. L'enfant est souvent
traumatisé lorsqu'il se souvient des actes de violences qu'il a vues
dans la famille. Il est souvent
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
déprimé, il se replie sur lui-même. Ils
présentent également des signes d'anxiété et de
dépression, des symptômes traumatiques et des problèmes
d'humeur plus fréquemment que les autres enfants.
Comme pour leur mère, la violence conjugale a des
nombreux impacts sur leur santé. Ils peuvent souffrir de nombreuse
conséquence. Tout d'abord, les lésions traumatiques comme les
blessures accidentelles lorsque l'enfant reçoit un coup qui ne lui
était pas destiné ou des violences intentionnelles. Et que
l'enfant soit utilisé comme moyen de pression ou lui-même victime
de violence de la part de l'un de ses parents. Dans un autre aspect, les
enfants des femmes battues courent d'abord le risque d'être
eux-mêmes blessés ou tués par l'agresseur lorsqu'ils sont
mêlés aux incidents soit par hasard soit parce qu'ils tentent de
protéger leur mère. Il arrive aussi que les enfants en essayant
de porter secours à leur mère tuent l'agresseur involontairement.
Ensuite, les troubles psychologiques: Troubles du sommeil, mauvais cauchemars,
troubles d'alimentation, l'anxiété et l'angoisse
fréquemment, l'état dépressif et du syndrome
post-traumatique. Enfin, les troubles psychosomatiques, le manque des soins ou
les troubles sphinctériens à type d'énurésie, les
retards staturo-pondéraux, les troubles de l'audition et du langage, les
infections respiratoires à répétition sont tous possible
des effets à la santé de l'enfant.
B- Les piètres sur le plan éducatif et
social
La violence conjugale a des conséquences très
lourdes sur le niveau scolaire et social de l'enfant. Car l'enfant issu d'une
famille où la violence est présente et répétitive
souffre beaucoup plus que les autres des échecs scolaires. En effet,
leurs résultats sont toujours inferieurs de ceux des autres
élèves. D'une part, l'impact touchant sur le plan
éducatif, parfois ils refusent d'aller à l'école
après les scènes qu'ils viennent de voir car cela leur cause du
tort et ils veulent être le protecteur de la victime. Certains enfants
ont tendance d'abandonner l'école et d'autres l'abandonnent et plusieurs
font l'école buissonnière. A l'école ses enfants sont
refermés, sont dans la lune ou bien ils se montrent très
agressifs. D'autre part, ils sont socialement isolés et ils ont des
comportements antisociaux. Alors ce qui entraîne aux effets sociaux comme
les troubles du comportement et de la conduite.
Le climat de la violence qui règne à la maison,
la terreur engendrée par cette violence est génère la
déséquilibre de l'enfant dans la société. Ainsi, il
peut la provoquer le désintérêt ou surinvestissement
scolaire, l'agressivité et la violence rapporté, la fugue et la
délinquance juvénile, les conduites adductives et la toxicomanie,
l'idée et la tentative de suicide.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
C- Les recours à la violence dans leurs propres
existences
Quel que soit le niveau d'âge, l'enfant est constamment
frappé par la violence conjugale. Il souffre aussi depuis dans les
entrailles de sa mère si cette dernière a souffert de la violence
quand elle est enceinte. Les conséquences précises en fonction de
l'âge et du sexe sont aussi significatives. Mêmes à un
très bas âge, les enfants sont gravement affectés par la
violence. Les enfants d'âges préscolaire peuvent se montrer
l'angoisse ou l'agressif alors que les plus âgés sentent qu'il
leur incombe d'intervenir pendant un incident violent. Certaines études
montrent que les filles ont davantage tendance à être
renfermées et déprimées alors que les garçons dans
la même situation tendent plutôt à faire preuve
d'agressivité. Cependant, pour tous les enfants vivant dans un milieu
violent, la violence, leur apparaît très tôt comme un
instrument de pouvoir et de contrôle sur les autres. Il y a lieu de
croire que dans les foyers avec violence; les enfants aussi risquent
d'être victimes de violence physique ou d'exploitation sexuelle.
Alors, la violence conjugale dont l'enfant est témoin
aux mêmes effets sur lui que si elle en était victime lors des
scènes de violences. Les enfants adoptent différentes attitudes
comme la fuite, l'observation silencieuse ou l'intervention. Ils
développent un fort sentiment de culpabilité, d'autant plus que
le père les utilise comme moyen de pression et de chantage. Ils ont
parfois un comportement d'adultes et peuvent se sentir investis d'un rôle
de protection vis-à-vis de leur mère. En tout cas, ils prennent
aussi parfois, la partie pour l'un des deux parents. En outre, les enfants
élevées dans une atmosphère de violence conjugale ont
d'avantage de risque d'être eux même violent au sein de leur couple
quand ils seront adultes. Ce qui revient à dire que ces enfants sont
susceptibles de reproduire la violence.
Paragraphe IV: LES IMPACTS SUR LA SOCIÉTÉ
La violence conjugale est devenue un problème de
société. Elle est encore trop souvent comme un tabou. Pour
raison, laquelle nous devons en parler pour délier les langues et
sensibiliser tous les acteurs, les agresseurs potentiels et les victimes. Mais
également les médecins et la police à cette
problématique, afin de les aider à reconnaitre les
événements pouvant déclencher des violences conjugales et
les symptômes qui en résultent. Plusieurs conséquences
touchant la société si la violence conjugale a plaisanté
au sein de la famille. Pour ce faire, nous allons grouper à deux classes
différentes dont ses impacts sur le plan économique et ses
impacts sur la sécurité de la victime.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A. Les impacts sur le plan économique de la
société
La violence conjugale a des conséquences directes ou
indirectes sur la société surtout sur le plan économique.
Car dans notre enquête, certaines femmes interrogées affirment
qu'elles travaillaient auparavant mais maintenant à cause des mauvais
traitements qu'elles ont subis de la part de leur mari, elles obligent de ne
plus travailler. La violence restreint la liberté de mouvement des
femmes qui en sont victimes. Elles sont sujettes à la perte de
concentration. Le cout économique direct de la violence contre les
femmes est énorme car elle entraîne une diminution de la
participation des femmes au marché de l'emploi, une baisse de
productivité au travail et une augmentation de leur taux
d'absentéisme.
Pour l'avenir, il a de conséquence grave à la
génération quand des enfants sont trop perturbés pour
apprendre. Si les adultes victimes de violence sont incapables d'atteindre leur
plein potentiel. Et quand la qualité de vie au sein de la famille ou de
la communauté est considérablement réduite alors nous
encourons des couts sociaux.
En outre, il appui à ce sujet, de par respect de la
tradition malagasy et par son statut social, «NY TOKANTRANO TSY
AHAHAKA». La victime support son mal en patience. Elle n'a pas fait
de recours à la police, gendarme et la justice, ni aux parents car elle
a peur de vengeance ou colère du mari jusqu'à ce que la situation
devienne intenable. Alors, les conséquences ultimes sont
l'éclatement de la famille, la perte de l'autorité parentale et
la délinquance juvénile des enfants survie dans la
société.
B. Les impacts sur la sécurité de la
victime
Les effets de crimes violents sur les femmes en
général peuvent avoir une vaste portée. Dans l'ensemble,
les femmes ont déclaré des degrés élevés de
satisfaction relativement à leur sécurité personnelle par
rapport à la criminalité mais ces niveaux étaient beaucoup
plus faibles que ceux des hommes. Les femmes étaient également
moins susceptibles que les hommes de se sentir en sécurité
surtout au moment de supporter la violence par un couple.
Le sentiment de sécurité par rapport à la
criminalité peut être influencé par les expériences
de victimisation. De façon générale, les
conséquences de la victimisation sur les niveaux de crainte des femmes
sont dépendent du lieu de la victime avec l'agresseur. Plus
particulièrement, les femmes victimes de violence conjugale affichaient
de taux plus élevés de crainte lorsqu'elles marchaient seules, de
sortaient seules dans leur quartier ; lorsqu'elles trouvaient seules à
la maison, certes la victime se sentaient toujours à
l'insécurité dans la société. Donc, les effets
affectent à cette dernière; c'est la distance relationnelle entre
la
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
famille externe, manque de dialogue ou discussion conjugal, la
famille a moins développé, la perte de relation et l'obligation
sociale.
Paragraphe V: LES IMPACTS SUR L'AGRESSEUR
Il est vrai que les impacts de la violence conjugale sur la
victime féminine et sur les enfants sont toujours plus graves que les
victimes masculines. Dans la ville de Toliara, des études ont
démontré que l'homme n'est la victime que dans moins de 20% de
cas de violence dans un couple. Néanmoins, ils ont quand bien même
des conséquences pour l'agresseur. En effet, un homme qui fait usage de
violence risque des troubles psycho-traumatiques et les impacts
socio-économiques.
A- Les troubles psycho-traumatiques pour l'auteur de
l'acte
Face à cette mémoire traumatique si un des
membres du couple se positionne comme dominant, supérieur en rapport de
force, il peut instrumentaliser son conjoint pour échapper à
l'angoisse déclenché par les allumages de sa mémoire
traumatique. En imposant que ce soit à l'autre et à ses enfants
de mettre en place des conduites d'évitement efficaces pour qu'il ne
s'allume pas, les transformant en esclaves au service de son bien-être en
cas d'échec. Ainsi beaucoup d'agresseurs ont peu d'estime de soi,
éprouvent de la frustration et des remords en rapport avec leurs actes.
En tout cas les agresseurs sont responsables de diverse violences et du tort
causés. Chaque disjonction va recharges la mémoire traumatique.
Il la rendre encore plus hypersensible et explose imposant des conduites
d'évitement aux esclaves de plus en plus envahissantes.
De plus, en ayant recours à des conduites dissociant
dont l'alcoolisation massive et les violences multiples. Il appel aussi
à des mises en danger à la sécrétion par le cerveau
de drogues dures et à disjoncter la manière efficace des doses de
plus en plus fortes. Il est donc les conduites dissociant de plus en plus
importantes et les conduites dangereuses de plus en plus risques. Dans certains
cas, les agresseurs ont pu avoir à eux-mêmes agressés ou
avoir à témoins de la violence. Ils peuvent avoir aussi appris
qu'une façon d'exercer le pouvoir et le contrôle consiste à
agresser autrui. Toutefois la violence est un crime; elle est un comportement
destructeur qui menace même la vie. Ce comportement n'est pas acceptable
en aucun contexte, mais il est appris et choisi.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
B- Les impacts socio-économiques sur
l'agresseur
Parfois, le couple en utilisant la violence pour régler
les conflits, les hommes violents risquent de perdre leur femme, leurs enfants,
leurs maison, leur travail et de compromettre leur
carrière.94 Lorsqu'ils sont reconnus coupables de leurs actes
de violence; ils ont un casier judiciaire, ils peuvent être
emprisonnés et perdre ainsi leur liberté. Ils peuvent encore
continuer agresser autrui même si cela détruit leurs relations ou
à d'autres effets négatifs sur leur vie comme l'implication dans
système de justice pénale. Certains agresseurs finissent par
mettre fin à leurs jours et à ceux de leurs victimes. En d'autre
terme, l'agresseur en principe a dépensé pour
récupérer sa victime, rétablir l'organisation familiale et
le paiement d'amende dicté par la peine de justice.
Par ailleurs, il faut faire un effort massif et rapide pour
prendre un changement réel. Il se passe par trois impératifs dont
ils sont abandonnés certains privilèges, il accepte de perdre
leur pouvoir et assumer sa responsabilité et sa culpabilité.
L'agresseur violent doit être subir de laisser sa conjointe seule, de
limiter les contacts avec elle et envers sa famille. Il est cessé de
rassembler l'information sur elle dans le but d'utiliser ce pouvoir
d'information contre elle. Il doit être subir aussi de payer une
compensation incluant une perte de salaire afin de remplacer des objets
détruits ou toute autre perte résultant de sa violence. Il risque
de payer une pension à sa conjointe et aux enfants et de refuser de
manipuler les enfants.
Section III: LES MODALITÉS DE POURSUITE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE
La violence conjugale est un délit puni par la loi.
Celle-ci indique que la violence au sein du couple est punissable au regard du
droit pénal même si les partenaires ne sont pas maries. Cette
modalité s'adressera à la femme qui subit des sévices qui
lui sont infligés par son partenaire intime. Il faut souligner que dans
notre travail ce partenaire intime peut être aussi une femme. La
modalité de poursuite est une procédure pour à l'aide si
en cas de victime de violence conjugale. La violence conjugale peut se produire
dès le début d'une relation de couple ou après des
années de vie en commune. Alors, on a arrangé par une
procédure à l'amiable si le degré de la violence est
diminué. Par contre que les infractions commis par les agresseurs sont
plus aggravés ; ainsi, les victimes sont aptes de déposées
les plaintes par une procédure judiciaire. Ils continueront à
souffrir si nous ne faisons rien nos familles, amies, collègue et
voisin(e) à la fois sous la violence et sous le poids de notre silence.
Mais en plus, ils frappent l'abandon de la femme en danger.
94 Mc Leod 1987
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Paragraphe I: LA PROCEDURE À L'AMIABLE: JUSTICE
INFORMELLE
La mise en accusation a été mise en vigueur
à Madagascar; il existait dans la plupart des régions un
quelconque type de procédure à l'amiable sur la violence
conjugale. Cette procédure était mise en oeuvre en
réaction à ce qui était perçu comme une
réponse inadéquate du système judiciaire à la
violence conjugale. Ainsi, elle a été conçue afin de
protéger le principe de tradition Malagasy. On considérait
également la mise en oeuvre d'une intervention par un leader
traditionnel comme une étape importante vers la protection de chaque
victime. De plus, le TAZ et la CECJ ont l'objectif de faire une
réconciliation sur le délit simple surtout au sein de la violence
envers du couple.
A. Les interventions Parentale et sociale
À Toliara, elle est indispensable de certitude d'oser
pour briser la loi de silence. Parler de ce que l'on vit à des amis,
à des professionnels, à de famille qui permet d'entamer un
processus de sortie de la violence. Il est important de s'entourer d'appuis
pour renforcer ses décisions et ses engagements. Il doit changer sur ce
que l'on ressent avec des personnes qui peuvent le comprendre et le partager.
Il est aussi déjà se munir d'une force nécessaire et
bienfaisante.
Dans le cas, où la famille décide de
régler l'affaire à l'amiable, l'auteur de l'acte doit honorer les
«Fomban-drazana Malagasy»95 en offrant à la famille
de la victime un «HIFIKIFIKA». Il marque par un paiement en nature
(Zébu, chèvre, mouton, coq,...) ou en numéraire, selon les
termes de négociation ou bien l'arrangement. Presque 80% des
enquêtées affirment qu'elles préfèrent traiter les
cas de violences au sein de la famille que par d'autres institutions notamment
dans la ville de Toliara. Si l'auteur est une femme comme par exemple en cas de
«VAMBA» c'est l'adultère flagrant, la société
exige plus de sanction pour dommage et intérêt que si l'auteur est
un homme.
B. Les interventions du «Fokonolona»
Dans la communauté, ce sont les chefs de village qui
règlent en premier lieu l'affaire. Si cette dernière n'est pas
réglée à ce niveau; elle montera au niveau du chef
quartier. Après les «KABARY» ou les discours moralisateurs,
les victimes attendent de ces autorités sociales qu'ils arrivent
à arranger l'affaire à l'amiable. Les femmes peuvent y
déclarer les violences subies et obtiennent ainsi un document officiel
(Procès-verbal) qui pourra leur servir dans
95Ces normes coutumières qui sont
utilisés par les ancêtres pour régler la difficulté
sociale
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
d'autres démarches. Mais cela permet surtout de
signaler la violence aux instances légales les plus proches et de leur
permettre d'intervenir en rencontrant le mari par exemple. Le chef Fokontany
peut mener une procédure de conciliation ou bien de médiation
communautaire afin d'accompagner les concernés dans une démarche
pour sortir de la violence et ceci à la demande de l'un des conjoints.
De même que les femmes mariées légalement peuvent venir
déclarer leur départ au foyer conjugal pour causer de ce
phénomène. C'est le cadre de la procédure du
«MISINTAKA», il faut éloigner leur propre foyer et partir chez
beaux-parents ou chez parents.
En d'autre terme, chaque quartier a ses règlements
intérieurs quant au droit à payer par le plaignant ou l'auteur
entre «5.000Ar à 10.000Ar». Mais les survivants
préfèrent faire appel aux interventions de chef Quartier que
aller porter plainte devant l'O.P.J car ils pensent bénéficier
plus de récompense avec cette initiative. De plus, en cas de
récidive, les chefs quartier ont tendance à ne plus traiter
l'affaire. Si les victimes portent directement plainte au niveau des P.J, les
chefs du Fokontany se déchargent complètement l'affaire.
C- Les systèmes de traitement et de prise en
charge de la Clinique Juridique et le Centre d'Ecoute et de Conseil Juridique
de Toliara
Elles ont plusieurs instances et institutions qui entrent en
ligne de compte dans la prise en charge de la violence conjugale. Dans tous les
cas, l'important est de constituer un dossier solide qui pourra aider à
témoigner de ce vous vivez. Par la suite, vous pourrez entamer les
démarches qui semblent nécessaires en moments voulus pour
régler la question de la violence. En principe, la TAZ et CECJ ont une
mission différente surtout dans la finalité. L'une a
été chargée la prise en charge juridique et l'autre a
occupé la prise en charge psychosocial.
Elles peuvent vous accompagner dans votre parcours
légal en vous informant sur vos droits et en vous indiquant les
différentes procédures que vous pouvez suivre en fonction de
votre cas. Ces instances peuvent aussi proposer un accompagnement plus
approfondi en cas de violence conjugale. Alors, ils assurent une rencontre avec
le conjoint, une rencontre avec des professionnels (Avocats, OPJ, Huissier de
justice,...) et un suivi de votre dossier aux autres institutions.
1- Le centre d'Ecoute et de Conseil Juridique
Le service social, au sein du CECJ est reconnu par tous comme
une fonction d'aide. La relation professionnelle en service social du CECJ
diffère donc de la plupart des autres contacts professionnels parce que
le but de la prise en charge psychosociale est le bien de la
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
survivant(e), sa famille et l'auteur. La relation d'aide vise
à renforcer les capacités de la personne à accompagner
pour lui permettre d'affronter les difficultés qu'elle rencontre dans
son existence. En vrai dire, ce n'est pas remettre la personne dans le droit
chemin mais aider la personne à trouver son chemin.
Dans le cadre de l'accompagnement psychosocial, l'intervenant
social ou le travailleur social est celui qui accompagne la démarche.
Ces personnes ont accompagnent les victimes demandeurs d'aide, les survivants,
leur famille, leur entourage et l'auteur. Les personnels du CECJ sont en saisir
toutes les implications et les contours envers l'affaire traitée. Ils
garantissent également de diriger le déroulement du processus de
l'aide depuis la demande initiale jusqu'à la terminaison de la relation
d'aide. D'abord, avant de traiter le cas de vulnérabilité de la
personne au sein du CECJ, il faut bien analyser cette situation. Ensuite, il
faut tirer la chose la plus importante à faire ; ce le fait d'obtenir
une vision de la situation de la famille et de son entourage, ainsi,
l'évaluation diagnostique. Enfin le contrat en intervention sociale pour
faire la participation active des intéressés à la
résolution de leurs problèmes et l'autodétermination des
personnes à accompagner.
Les intervenants sociaux ayant des aptitudes pour faire des
investigations afin de garantir l'approche psycho-social. Mais en cas de prise
en charge judiciaire, elles sont orientées vers une autre instance ou
institution et accompagner par un suivi. En tant que conseiller juridique, ils
informent les droits des victimes et les mises en accusations de l'auteur.
Ainsi qu'ils vont tenter une réconciliation pour les cas traités
et pour en dresser un procès-verbal.
2- La Clinique Juridique ou «TRANO ARO ZO»
À Madagascar, elle est une externalisation de service
public et de délégation à une ONG prestataire
sélectionnée. En effet, elle est une délocalisation et
sous-traitance de service au nom et pour le compte de l'Etat (MINIJUS) par une
structure prestataire. La Clinique Juridique a pour mission de
résolution alternative de conflits en milieu communautaire par : la
conciliation, l'orientation ou accompagnement, suivi et investigation ou
constatation. Elle était aussi contrôler la légalité
et de l'équité de survivants par la coordination et
l'harmonisation des types de collaboration avec les autres acteurs ou
institutions comme la justice, police, gendarmes, l'autorité locale
décentralisée, les divers chefs de service et les leaders
religieux, traditionnels, communautaires. En particulier, le TPI du lieu
d'implantation avec de la collaboration de TAZ ont assuré le rôle
de suivi et le contrôle de l'égalité au niveau du
peuple.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
2-1- Survol sur le traitement de cas au niveau du Clinique
Juridique
À partir des étapes du traitement des cas,
d'abord, ils accueillent du plaignant(e) avec convivialité visant la
mise en confiance. Après, l'écoute de ce qu'ils ont à
plaindre en controverse de demander l'information certaine et on peut saisir
l'identité de la victime et les renseignements essentiels. De plus, ils
sont requiert toutes les précisions nécessaires pour
résoudre l'affaire. Dans l'étude des cas rencontrés, il
faut connaitre leurs droits, leurs obligations, leurs devoirs et les lois
relatives à ce problème. Ils doivent aussi de connaitre
auparavant l'issue du traitement de cas d'où la conciliation, la
tentative de la conciliation, la non conciliation, l'orientation, les conseils
et la suivi ou l'accompagnement.
2-3- Le Statut en bref de la TRANO ARO ZO
La TAZ n'a pas pour vocation de concurrencer les autres
institutions. Elle ne se substitue pas, n'empiète pas les domaines de
compétence des autres services public de l'Etat. Les personnels de la
TAZ peuvent procéder à des vérifications par le biais de
l'enquête au voisinage. En plus chaque Clinique Juridique à
Madagascar notamment à Toliara a des principes de gratuité de la
saisine, le respect de la confidentialité de l'affaire jusqu'à la
fin du traitement ainsi que l'impartialité et la neutralité des
membres de cette clinique.
Paragraphe II: LA PROCÉDURE JUDICIAIRE: JUSTICE
FORMELLE
En tout cas, la loi garantit les droits des personnes victimes
d'un acte criminel ou délictueux qui a commis par leurs proches, leur
couple et leurs personnes à charge. Quand vous êtes victime de la
violence conjugale; vous avez le droit d'être informé
complètement. Il est possible de vos recours et de votre rôle lors
de passer au processus pénal et de votre participation dans la
procédure judiciaire. Lorsque vous en faites la demande, vous avez
également le droit dans la mesure possible et compte tenu de
l'intérêt public. Et elle doit informer l'Administration et
à l'aide de l'enquête policière. En principe, toute
personne victime d'un acte criminel ou délictuel a également le
droit de porter plainte ou d'ester en justice sans consentement de qui que se
soit. Elle sera déposée directe auprès de la Tribunal lors
de la détermination de peine proportionnel à cette infraction.
A- La Police et la Gendarmerie
Ces deux institutions peuvent vous permettre plusieurs
démarches. Dans notre travail, la police n'est pas là que pour
incarcérer leurs maris violents mais elle peut procurer un soutien bien
plus large. Aller à la police ou à la gendarmerie peut vous
permettre:
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
D'enregistrer votre histoire de violence afin de laisser une
trace légale qui vous aidera dans le futur si vous le nécessitez;
De déposer ce qui se nomme une «plainte de réserve».
Cette démarche permet aux policiers d'intervenir auprès de
l'auteur sans que l'incarcération et ni d'arrestation, soit la seule
issue. Ils peuvent alors réaliser une admonestation, c'est-à-dire
qu'il parle au mari pour lui indiquer les droits de la femme et les risques
qu'il encoure s'il continue la violence. En cas de récidive, la
procédure de plainte pourra alors être activée. En tout
cas, quand, elle déposer plainte contre le conjoint violent pour les
lésions cruelles ; il faut avoir d'un Certificat médical par le
médecin. Elle doit présupposer le nécessaire dans le cadre
d'une plainte la nature de l'acte par le conjoint.
Au niveau des Officiers du Police Judiciaire, les responsables
opèrent selon les normes et les règles en vigueur. Mais compte
tenu de certains problèmes surtout dans la ville de Toliara, alors que
les dossiers d'inculpation sont souvent légers comme par exemple les
plaignants ou les témoins se rétractent à la
dernière minute. Il faut éviter le manque des certificats
médicaux car elles sont essentielles pour compléter le dossier.
En tout cas, elles ne sont pas des moyens pour les payer au niveau du
médecin. Particulièrement, les OPJ sont réunis une fois
par an, sous l'égide du procureur de la République en raison de
coordination des activités public et Judiciaire. Dans la plupart du cas,
la Police des Moeurs et Protection des Mineurs (PMPM) prend quasiment en main
le cas de la violence qui se passe dans le couple et dans la famille.
B- Les services de la justice
Actuellement, il existe un Kiosque de renseignement à
l'entrée de chaque service de justice pour orienter les gens et pour
aider ou conseiller les plaignants quant aux démarches
nécessaires. Les attributions des responsables de ce Kiosque restent au
niveau des conseils procéduraux mais non pas des conseils juridiques.
Dans le cadre d'une plainte, c'est eux qui auront à
juger de la suite à donner des nouvelles à votre dossier. Ils
pourront demander à vous voir et à voir le conjoint mise en
cause. Certes à la suite du dossier et de cette rencontre que des
poursuites pourront être engagées en pouvant mener à un
jugement. Mais il est important de noter que même à ce niveau, la
prison n'est pas la seule possibilité offerte par le Tribunal. Ils
peuvent aussi procéder à une admonestation et à un
contrôle de l'évolution de la situation pour sa femme. Ils sont
aussi possibles pareillement d'adresser directement votre plainte au parquet
car dans ce cas, il n'est pas nécessaire de passer à l'OPJ. En
effet, c'est le parquet qui renverra le dossier vers la police Judiciaire pour
faire des enquêtes.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
En général, les victimes n'ont pas des moyens
financiers pour rémunérer un avocat, alors le tribunal met
à la disposition des plaignants un avocat commis d'office. Pourtant,
compte tenu de la gratuité de ses prestations, les investigations de cet
avocat restent limitées. En plus institutionnellement, le Bureau
d'Assistance Judiciaire ne fonctionne pas dans la chaine du tribunal de Toliara
jusqu'au moment de notre recherche. Celui-ci, pratiquement est-il que son
traitement des dossiers reste toujours lent.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CHAPITRE II: LES SUGGESTIONS PROPOSÉES POUR LA
PRÉVENTION DE LA VIOLENCE CONJUGALE ET L'ÉLIMINATION DE LA
VIOLENCE À L'ÉGARD DE LA FEMME
Ce dernier chapitre formule des recommandations que l'on puise
dans des documents de l'ONU, des OSC, des autres ouvrages et aussi de la part
des victimes interrogées lors de notre enquête. Nous allons
formuler nos propres recommandations car nous ne devons pas rester inactifs
dans la lutte contre la violence conjugale. Ces suggestions se divisent en deux
parties : En premier lieu, nous les recommandations générales qui
se récapitulent dans deux domaines d'action: Au niveau national et sur
le plan international. En second lieu, nous aux suggestions personnelles que
nous jugeons également nécessaires et efficaces.
Section I: LES SUGGESTIONS GÉNÉRALES
Dans le cadre de notre travail, le statut inferieur de la
femme et de la fille dans la famille les rend plus sujettes aux violences par
la communauté où elles vivent. Même mariée, elle est
toujours vulnérable si elle ne s'intègre pas parfaitement dans la
communauté de son mari. Ainsi, les pratiques culturelles et
traditionnelles demeurent donc des obstacles à la mise en oeuvre de
toute législation ou politique en faveur de la promotion du genre. Mais
en général, ces recommandations ses subdivisent par un domaine
nationale et international.
Paragraphe I: LES RECOMMANDATIONS AU NIVEAU NATIONAL
Les recommandations stratégiques ci-après
découlant de cette étude sont essentielles pour avancer sur la
voie de l'élimination de la violence à l'égard de la
femme. Ils sont interdépendants et sont toutes indispensables à
l'adoption d'une approche efficace, systématique et globale en vue de
mettre un terme à la violence contre les femmes.
A- Assurer l'égalité des sexes et
protéger les droits fondamentaux des femmes
La violence à l'égard de la femme est à
la fois une cause et une conséquence de la discrimination dont elles
sont victimes par leur inégalité et leur situation de
subordonnées. L'Etat a une obligation de respecter, protéger,
promouvoir et garantir tous les droits de l'homme, notamment les droits des
femmes de se prémunir contre la discrimination. Depuis l'origine, il est
incapable d'accomplir cette mission pour éliminer la violence à
l'égard de la femme et de son aggravation.
Il est alors recommandé à l'Etat:
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- De garantir le respect, la protection et l'exercice de
l'ensemble des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
- D'assurer que les femmes sont conscientes de leurs droits et
en mesure de les exiger et exercer.
- De déployer des efforts accrus pour la lutter contre
des comportements violents envers les femmes et formuler un plan national
d'action préventive dans ce domaine.
- De sensibiliser les hommes et les femmes, les garçons
et les filles aux droits fondamentaux des femmes ainsi qu'à leur
responsabilité de respecter les droits d'autrui.
B- Jouer un rôle de chef de file pour mettre un
terme à la violence à l'égard de la femme
Il est indispensable que tous secteurs, les acteurs
étatiques, les faiseurs d'opinion, les chefs d'entreprise ou de service,
les organisations de la société civiles et les leaders
communautaires ou religieuses assument à tous les niveaux de
responsabilité local, national, régional et international. Un
rôle moteur dans la lutte pour mettre un terme à toutes les
violences commises à l'égard de la femme et aider à
mobiliser dans ce sens. Il est primordial pour les Etats de mettre un terme
à l'impunité et de satisfaire à leurs obligations de
rendre comptes en matière de violence à l'égard de la
femme afin de prévenir et de réduire ce fléau. Et ainsi,
il faut traduire dans la pratique leur engagement d'agir.
Il est alors recommandé:
Pour l'Etat:
- De prendre des mesures efficaces pour lutter contre la
violence à l'égard de la femme, la violence au foyer et la
violence sexuelle. Il faut prendre aussi des mesures de prévention et
des sanctions visant à protéger et à indemniser les
victimes.
- De prévenir tout acte de violence à
l'égard de la femme de la part des agents non étatiques ainsi que
de poursuivre et punir tous les coupables. En plus, d'ouvrir des voies de
recours et de réparation aux victimes.
Pour les chefs communautaires et les divers leaders
institutionnels:
- De contribuer activement à forger une volonté
politique et une action durable afin de faire cesser la tolérance et de
complicité des communautés vis-à-vis de la violence
masculine.
- D'encourager les hommes et les garçons à se
déclarer fermement hostiles à la violence à l'égard
de la femme et à cesser de protéger les coupables ou de
tolérer leurs violences.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
C. Combler les écarts entre les normes
internationales et les législations, politiques et pratiques nationales
À Madagascar, les règles et les normes
internationales ne sont toujours pas suffisamment mises en pratique.
L'impunité de la violence à l'égard de la femme
(perpétrée par les acteurs étatiques aussi bien que non
étatiques) résulte de l'incapacité de respecter les normes
internationales via une action et une mise en oeuvre sérieuses au niveau
national.
Il est encore conseillé à l'Etat:
- De transposer les engagements internationaux dans les
législations, les politiques et les pratiques nationales.
- D'assurer qu'ils sont dotés d'une législation
qui combat de manière appropriée toutes les formes de violence
à l'égard des femmes.
- D'adopter des mesures législatives interdisant
spécifiquement tous les actes de violence sexuelle, y compris le viol
conjugal.
- De progresser les compétences de l'ensemble du
personnel du système de justice pénal, des services sanitaires et
éducatifs en vue de répondre aux besoins des victimes,
survivantes.
D. Elaborer et appliquer durablement des
stratégies multisectorielles énergiques, coordonnées au
niveau national et local
L'action visant à mettre un terme à la violence
à l'égard de la femme. Il ne devrait pas se réduire
à des mesures ad hoc uni-sectorielles ou portant sur un seul
problème mais s'étendre à une approche globale,
systématique et durable bénéficiant de l'aide et du
soutien voulus de la part de vigoureux mécanismes institutionnels
spéciaux et permanents. Cette action devrait associer des secteurs de
l'Etat comme la justice, la santé, la police et la gendarmerie et
l'éducation ainsi que la défense nationale, la
sécurité intérieur, des finances, les affaires
étrangères, l'affaire et la loi social...etc.
La coordination entre les différents secteurs,
échelons est essentielle pour aider les femmes survivantes de la
violence à avoir l'accès à des services juridiques,
sanitaires et sociaux efficace. Pour améliorer les activités de
prévention et la coordination, il est alors recommandé à
l'Etat:
- D'assurer la coordination des institutions publiques
nationales et locales et de procurer intégralement le déroulement
de la violence à l'égard des femmes.
- De veiller à l'application des lois relatives
à l'amélioration de la condition féminines dans les pays
et de la situation matrimoniale des femmes.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- De mettre en place une institution chargée de
superviser et en particulier, mettre en oeuvre un plan d'action visant à
diminuer la violence masculine fait aux femmes.
- De créer des mécanismes institutionnels
vigoureux au niveau local, régional et national afin de garantir
l'action, le suivi et l'obligation de rendre des comptes.
E. Allouer des ressources et des financements
adéquats
La violence à l'égard de la femme
spécifiquement la violence conjugale appauvrit toutes les
sociétés dont les individus, les familles, les communautés
et les pays évidemment. Tolérer la permanence de cette violence
sans qu'elle ne perde de son intensité entraîne des coûts
sociaux, politiques et économiques considérables qui soulignent
la nécessité d'investir à la mesure des besoins dans la
sécurité des femmes. Cet effort passe par une volonté
politique accrue sous la forme d'un net accroissement des moyens financiers et
humains engagés dans la lutte contre la violence à l'égard
de la femme.
Il est alors recommandé à l'Etat:
- De financer l'action contre la violence envers les femmes
par prélèvements sur les budgets nationaux.
- D'accroître le financement en vue d'offrir aux
victimes, survivantes des services appropriés en raison d'accès
à la justice et aux voies de réparation.
- D'attribuer des importantes ressources pour
l'élimination de la discrimination à l'égard de la femme
ou bien à la promotion de l'égalité des sexes, ainsi
qu'à la prévention et à la manifestation de toutes les
formes de violence envers les femmes.
- De léguer des moyens nécessaires pour
évaluer et au suivi de la programmation novatrice des pouvoirs publics
et l'OSC.
F. Appliquer les dispositions des instruments
internationaux
L'application des normes internationales rentre aussi dans le
cadre des engagements de l'Etat en effet vu l'importance de ces dispositions
dans le processus de lutte contre la violence à l'égard de la
femme. Nous estimerons nécessaire de les considérer à
part. A cet égard de réalisation, il est recommandé
à l'Etat de:
- Superviser et reformer les systèmes d'application des
dispositions internationales au niveau national et local
- Suivre et appliquer les recommandations formulées
lors des examens périodiques des rapports, lors des procédures de
communication et d'enquête s'il y a lieu par les organes
créés
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en vertu des instruments internationaux relatifs aux droits de
l'homme, en particulier celles du comité pour l'élimination de la
discrimination à l'égard de la femme.
- Promulguer de nouveaux textes des lois afin d'en doter le
pays d'instruments juridiques aptes à favoriser la mise en application
des conventions internationales appropriés à la violence envers
les femmes.
- Eliminer toutes les lois discriminatoires à
l'égard de la femme. Examiner et revoir toutes les politiques et les
pratiques notoires pour assurer qu'elles ne sont pas discriminatoires à
l'égard de la femme.
Paragraphe II: LES RECOMMANDATIONS AU NIVEAU
INTERNATIONAL
La violence à l'égard de la femme a fait l'objet
d'une attention accrue dans l'ensemble du système des Nations Unies de
la part des organes intergouvernementaux aussi bien que des organes d'experts,
au sein des organismes internationales. Ces efforts n'ont pas encore abouti
à une réponse globale, systématique, bien
coordonnée et dotée de ressources appropriées. Aussi les
engagements, normes et règles ont- ils une application
limitée.
En outre, il importe également de se pencher sur de
nouvelles questions, comme l'articulation de la violence à
l'égard de la femme avec d'autres problèmes. Elle fait l'objet
d'une attention ciblée dans certains domaines mais l'action contre la
violence à l'égard de la femme ne fait toujours pas partie
intégrante de l'ensemble des mesures, des programmes et des actions mis
en oeuvre. Elle n'a pas aussi de retentissement ni l'importance indispensables
à l'accomplissement de nets progrès. Cette approche
nécessite d'améliorer la collaboration entre l'ensemble des
acteurs, les pouvoirs publics, la communauté international et
l'organisation de la société civile.
Ce paragraphe aborde la nécessité d'adopter une
approche plus systématique et plus globale de la violence à
l'égard de la femme au sein du système des nations Unies. C'est
avec détermination à tous les niveaux qu'il importe de mener une
action concrète de prévention et d'élimination de la
violence envers les femmes. Elle a pour raison de donner suite à
l'initiative majeure de l'Assemblée générale de demander
la réalisation de la présente étude. Les organismes
intergouvernementaux et les entités du système des Nations Unies
doivent assumer un rôle moteur plus affirme, plus cohérent et plus
visible qui atteste par une volonté politique. Ils peuvent prendre une
place plus grande accordée à la lutte contre la violence à
l'égard de la femme, parmi les priorités de la communauté
internationale. En plus, c'est une action durable en vue de renforcer
l'application du cadre normatif et des principes directeurs régissant la
lutte contre toutes formes de la violence à l'égard de la
femme.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A. Les recommandations à l'échelle
intergouvernementale
Il est recommandé que les organes intergouvernementaux
renforcent la responsabilisation en matière de la lutte contre la
violence à l'égard de la femme. Elles ont prendre fin
d'accélérer la mise en oeuvre des engagements, des normes et des
règles dans ce domaine au niveau national, régional et
international.
Il est recommandé en particulier que:
- Assurer le rôle de l'Assemblée
générale et du conseil de sécurité dans la
sphère internationale.
- Surveiller systématiquement les mesures prises dans
le cadre de la mise en oeuvre de sa résolution sur les femmes, la paix
mondial et la sécurité de la famille.
- Garantir le mandat du rapporteur spécial sur la
violence contre les femmes et raffermir la fonction du bureau de la
conseillère spéciale du secrétaire général
pour la parité des sexes.
B. Les organismes des Nations Unies, coordination au
sein du système des Nations Unies et avec appui institutionnel
Pour optimiser l'efficacité des structures, des
ressources existantes et en assurer la cohérence sur la coordination, il
est recommandé que:
- Les entités du système des nations Unies
déterminent clairement comment la violence à l'égard de la
femme affecte la bonne exécution de leurs mandats et qu'elles renforcent
les mesures pour y faire face. Il admettrait en particulier qu'elles
améliorent leurs actions menées en réponse à la
nature intersectorielle de la violence à l'égard de la femme.
Elles les associent à leurs activités liées aux questions
comme l'élimination de la pauvreté, la paix et la
sécurité personnelle, l'amélioration de
l'éducation, la santé et la reforme juridique et judiciaire.
- La conseillère spéciale du secrétaire
général pour la parité des sexes et la promotion de la
femme, suscite une meilleure coordination des activités dans ce domaine
à l'échelle du système des nations Unies, via le
réseau inter-institutions pour les femmes et l'égalité des
sexes. Ainsi, elle peut améliorer la visibilité, la
cohérence et l'efficacité de l'action menée. Elle fait
aussi suivre à la communication de l'information et l'obligation de
rendre des comptes. Et elle faut faire fasse rapport aux comités de haut
niveau, chargés du programme et les questions de gestion ainsi qu'en
dernier ressort au conseil des chefs de secrétariat des organismes des
Nations Unies pour la coordination.
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C- Autres recommandations pour la violence conjugale
Spécialement, pour lutter contre la violence conjugale
et surtout la violence contre la femme on doit mener beaucoup d'autres actions
jugées efficaces. Il convient aux autorités de l'Etat de:
- Accélérer le développement du cadre
législatif pour punir sévèrement les agresseurs et de
rendre au public les peines qu'ils vont encourir.
- Mettre de centre d'hébergement temporaire dans tous
les départements pour les femmes victimes de violence conjugale.
- Organiser des campagnes de sensibilisation à travers
les medias ou autres actions afin d'éliminer toutes les formes de
violence contre les femmes notamment la violence familiale.
- Mettre en place des services d'accueil et d'urgence dans
tout le domaine du pays pour les femmes victimes de la violence conjugale
surtout au niveau de la police et la santé
- Améliorer les politiques internationaux et augmenter
les efforts visant à prévenir et lutter contre la violence
conjugale.
- Mettre aussi à la disposition des femmes victimes de
violence des ressources humaines et financières pour les appuyer dans
leur demande de justice et les aider à se protéger contre ce
fléau.
- Accélérer la promotion de la présence
des femmes dans l'espace de décisions dans tout le domaine
international, national et régional.
Section II: LES SUGGESTIONS PERSONNELLES
A travers ce chapitre, nous avons pu citer diverses
recommandations déjà publiées tant au niveau national
qu'international; nous avons constaté que leur application demeure
lacunaire. A notre tour, nous proposons des mesures que nous jugeons
nécessaire pour lutter contre la violence conjugale. Elles sont au
nombre de trois: Primo, à l'égard de stéréotype de
la violence conjugale particulièrement à Madagascar, secundo,
à l'égard de l'Etat Malagasy pour l'élimination de
violence contre les femmes et tertio, les recommandations collectives.
Paragraphe I: À L'ÉGARD DE
STÉRÉOTYPE DE LA VIOLENCE CONJUGALE À MADAGSCAR
PRÉCISEMENT À TOLIARA
La violence conjugale est toute forme de violence
exercée par un partenaire sur l'autre partenaire, vivant en couple. Or
elle s'interroger sur la violence entre conjoints revient souvent à ne
parler que de la violence envers les femmes. Cependant, à Madagascar
les
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
violences conjugales sont en recrudescence et
l'impunité des auteurs poussent la communauté à la justice
populaire. Il est alors recommandé de:
A. Procéder à une révision de la
loi Malagasy relative à la famille
- Introduire une loi concernant la violence au sein de la
famille afin d'interdire expressément la violence psychologique ou
morale et le viol conjugal et d'établir des mesures contraignantes
à l'égard de l'agresseur.
- Procéder à une révision des lois et
augmenter sévèrement ces peines, notamment celles relatives
à la famille pour raison de supprimer toute disposition discriminatoire
à l'égard de la femme.
- Rectifier les violations des droits des femmes à
l'égalité devant la loi et à la jouissance sur un pied de
légalité de tous les droits énoncés dans notre
constitution.
- Prendre les mesures utiles pour combattre à la
violence conjugale, surtout en pénalisant la violence au foyer et le
viol conjugal.
B. Améliorer l'application de la loi et
reformer l'administration de la justice
- Intégrer dans les formations initiale et continue des
magistrats la matière de droits de la femme et surtout
spécifiquement la violence conjugale.
- Contrôler la procédure des jugements relatifs
à la violence conjugale, et réviser aussi le code d'instruction
criminel en appliquant la peine appropriée aux agresseurs sans
discrimination.
- Punir les complices comme les auteurs de la violence
conjugale et réaliser des programmes en vue de la réhabilitation
des victimes et des agresseurs au niveau de la société.
- Promouvoir la compétence professionnel des tous les
acteurs judiciaires et parajudiciaires en raison de protègent ou bien
appliquent les droits liés à l'interdiction de la violence
conjugale et des mauvaises traitements au sein du couple.
C. Eloigner l'éthique traditionnelle, notamment
celle relative à la discrimination des droits de la femme
- Promouvoir et élargir les actions de sensibilisation
aux droits de la femme apures des communautés, des leaders religieux et
traditionnels ainsi que toute autre autorité exerçant une
influence sur l'exercice de ces droits.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- Ecarter les pratiques culturelles et traditionnelles qui
rendent le statut inferieur des femmes, de plus veiller à l'application
des lois relatives à la polygamie et la pratique du mariage
forcé. Car il est interdit dans le code pénal Malagasy.
- Mettre en place des mesures pour venir à bout des
comportements et des médiocrités sur le rôle et les
responsabilités des femmes dans la société.
- Renforcer le système de sensibilisation et
d'éducation avec une meilleure harmonisation des messages, des canaux,
des cibles par acteurs et impliquer les medias, les autorités
culturelles, sociales et religieuses notamment dans la campagne.
- Rendre opérationnels des mécanismes de
conseils et de plainte pour les cas de violation des droits fondamentaux afin
de briser la loi de silence des victimes, particulièrement les victimes
conjugales.
Paragraphe II: À L'ÉGARD DE L'ÉTAT
MALAGASY POUR L'ÉLIMINATION DE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES
L'Etat Malagasy a promulgué la loi du 25 janvier 1999,
ainsi que la loi no2000-21 du 28 novembre 2000, portant du code
pénal qui punit sévèrement le proxénétisme,
le viol, les coups et les blessures sur les femmes. Cependant, les peines
prévues par les textes sont rarement et mollement appliquées et
pas suffisamment dissuasives pour éradiquer ce phénomène.
Des OSC (SPDTS, FIANTSO, CDA, CAFED/FAFED...etc.) ont mis en place des CECJ et
neuf TAZ pour venir en aide ou assistance aux femmes victimes de Violence
Basée sur le Genre (VBG) et les autres abus de droits
particulièrement du viol conjugal par des prises en charge psychosocial
et accompagnement juridiques.
Ces TAZ et CECJ contribuent à la lutte par des
dénonciations, des interpellations, des communiqués de presse,
des actions de plaidoyer et de lobbying. Ils soutiennent également par
des campagnes de sensibilisation et l'incitation au signalement des appuis des
agences des Nations Unies aussi que ceux de l'Union Européenne ont
été judicieux. Malgré, nous offrons les recommandations
sur le respect de droits de la femme et sur la lutte contre la violence
à l'égard de la femme à Madagascar plus
particulièrement dans la ville de Toliara.
A- L'égalité entre les hommes et les
femmes
- Respecter et opérationnaliser le principe
d'égalité des droits entre hommes et femmes qu'il est
consacré dans la Constitution de la République de Madagascar en
particulier dans son l'article 8.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- Adopter et rétablir dans notre pays le plan d'action
national «genre et développement» (PANAGED) et certaines
éléments du plan d'action du gouvernement de IIIème
république «Madagascar Action Plan» (MAP). Ils semblent ainsi
indiquer une volonté de l'Etat Malagasy de garantir
l'égalité entre les femmes et les hommes dans la jouissance de
leurs droits.
- Promouvoir des campagnes de plaidoyer à l'endroit des
leaders traditionnels sur les pratiques sociales et traditionnelles. Il doit
réduire voire éliminer la pratique de: «valifofo,
tsenan'ampele, lova tsy mifindra et le tranon'ny gaony sy somondrara»
surtout dans la zone sud de l'île.
- À l'aide de l'autorité traditionnelle Malagasy
de superviser sévèrement l'impunité de l'homme sur la
discrimination de droits de la femme, notamment les cas de la violence
conjugale.
- Amender la législation dans les rapports familiaux
inégaux entre l'homme et la femme afin d'éliminer la pratique
habituel de l'auteur de violence au sein du couple.
B. Sur les droits civiques
- Ratifier le protocole à la charte africaine sur les
droits de la femme et prendre toutes les mesures législatives
nécessaires pour conformer la loi nationale à ses dispositions et
pour garantir sa mise en oeuvre effective.
- Instaurer un système de quotas pour assurer une
représentation de femme au sein du gouvernement, notamment au niveau des
régions, des municipalités et au sein de l'Assemblée
Parlementaire.
-Légaliser la tactique d'avortement en cas de danger
pour la santé de la mère ou de l'enfant, ainsi qu'en cas de
viol.
C. Les suggestions sur l'interdiction de la violence
et les mauvais traitements des femmes
A ce titre, nous proposons:
- L'existence d'un centre d'accueil des survivantes est
d'aider et d'assister pour s'assurer de leur sécurité physique ou
psychologique ainsi qu'il a eu de pouvoir pour poursuivre de l'agresseur.
- L'amélioration de la situation conjugale, rectifier
les comportements de l'agresseur et promouvoir les droits des conjoints envers
du couple.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- Les plaidoyers en faveur des femmes au niveau de la famille
pour un changement de comportement et de mentalité de l'homme. En plus
accepter les femmes quotidiennement pour prendre une décision
adéquate sans condition devant la société familiale.
- Assurer le bien-être des familles, d'harmoniser le
rapport ou bien la relation entre le couple et d'assurer
l'égalité des conjoints.
- De ne pas établir de discrimination dans la famille
qu'elle soit constituée dans les liens du mariage ou non.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CONCLUSION GENERALE
La violence conjugale est un phénomène de la
société de plus en plus présent dans la vie des couples.
Elle s'installe la plupart du temps au sein de la relation sans qu'on s'en
rende compte. Pour un glissement, la violence conjugale est aussi perçue
et souvent définie comme l'action violente d'un homme sur sa femme. De
même, elle est dans une relation privée ou
privilégiée, une emprise, un conditionnement dont il est
difficile de sortir lorsqu'on en est une des victimes. Elle
bénéficie du secret privé, ce qui permet aux auteurs
d'asseoir leur contrôle dans l'impunité. La violence conjugale
constitue la forme la plus fréquente de violence envers les femmes ; de
plus elle fait partie de l'héritage patriarcal qui est
caractérisé par le déséquilibre des rapports du
pouvoir entre les sexes dans nos sociétés.
Cela entraîne que les violences faites aux femmes sont
abordées majoritairement comme la violence d'un homme sur une femme. En
parallèle, la violence envers les femmes est un fléau difficile
à combattre surtout dans certaines régions de l'île comme
dans le sud de Madagascar, ainsi, les droits de la femme sont encore
bafoués. Alors, la violence conjugale est une des manifestations de
l'enjeu spécifique que constitue encore le contrôle du corps et de
l'autonomie des femmes dans la société Malagasy. Malgré
des nombreuses actions qui visent à pallier les violences faites aux
femmes, le phénomène persiste. Notre étude se montre la
limite et la condamnation sur un type des violences faites aux femmes dans la
vie conjugale. La ligne de démarcation qu'introduisent la
société et la loi nationale que les instruments internationaux
entre auteur et victime favorisent une logique linéaire visant à
protéger les victimes et à s'intéresser quelque fois
à la psychologie des auteurs. Mais il est ardu de
réfléchir vis-à-vis des plusieurs partenaires selon une
modalité circulaire pointant une approche globale.
Dans notre ouvrage, les performances du système
pénal en matière de violences conjugales apparaissent souvent
inadéquates. La vision juridique de l'Etat Malagasy est trop
étroite pour traiter ces cas avec le doigté et la profondeur
requis. Cependant, il serait peu pertinent de choisir par défaut
l'orientation vers la médiation ou la justice informelle. En tout cas,
ces femmes survivantes se trouveraient en outre, assez souvent dans une
situation d'enfermement, dans laquelle elles seraient confinées par leur
conjoint. La peur, les sentiments de honte et la culpabilité les
empêche de parler, jusqu'à ce qu'elles atteignent leur seuil de
tolérance. Ainsi, Elles pousseraient ces femmes à garder le
silence et prennent la décision de mettre un terme à cette
situation de souffrance. D'autant plus, elles ne bénéficieraient
pas toutes du soutien de leur entourage.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Les couples modernes construits sur la
réciprocité appartiennent principalement à ces groupes
socioprofessionnels. Dans la ville de Toliara, où les femmes sans
revenus stables et celles chefs de ménage, les femmes dépendantes
économiquement dans les foyers non formels ou encore celles
supposées stériles, les femmes avec des familles lointaines et
surtout les femmes non scolarisées sont les plus exposés à
la violence conjugale. En générale, l'absence d'autonomie
financière de la victime serait un facteur induisant une situation de
violence. Elle atteint toute personne qui y est impliqué directement
comme l'agresseur, la victime, les enfants ainsi que ceux qui y sont
impliquées indirectement comme les proches qui se sentent
impuissants.
De fait, les orientations prises pour lutter contre les
violences conjugales ont entrainé la création, la
prévention et le développement de dispositifs. En plus des textes
de lois, des instruments internationaux, des études, des analyses
sociaux-économiques et des recherches scientifiques ayant
privilégié comme axe d'intervention dans la lutte contre la
violence conjugale. Elles sont protégé les femmes surtout les
victimes, les enfants; elles soignent aussi pour sauver la famille supporte ce
phénomène et condamné l'agresseur de ces actes. Certaines
solutions sont possibles pour raison d'arrêter ce fléau: Faire
plus de préventions et sensibilisations par le biais d'une
présence encore répétée aux diverses medias,
internet et de l'article dans des magazines de tous genres. Il faut atteindre
un maximum de personne inculquer le principe d'égalité entre
l'homme et la femme des leurs plus jeune âge et cela via l'école
afin qu'ils soient tous informés. Ainsi que la création ou bien
la modification des lois conséquentes et la mise en place des
institutions pour assurer les droits et la sécurité des
victimes.
En dépit de l'évolution de la reconnaissance des
violences conjugales à Madagascar, il reste encore aujourd'hui des
progrès à faire. Actuellement, dans la zone sud
spécialement à Toliara ce n'est pas toutes la population
reconnaissent clairement la violence au sein du couple comme un délit
spécifique. Pourtant la présence de TAZ et CECJ qui a couvrit par
le MINJUS et MPAS semble progressivement les suivre. En effet, il doit faire
une diffusion des droits fondamentaux, la promotion de droit de la femme et
aider ou bien soutient les victimes en collaboration avec la force
répressive d'appliquer la loi en vigueur.
On peut imaginer que cet aspect précédant
épaulé par la législation Malagasy avec les dispositions
internationales ratifiées et signées par Madagascar. Alors, il
inciterait de plus grand nombre de femme à intenter des actions à
l'encontre de leur conjoint violent, afin de diminuer les impunités
à la violence conjugale.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
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Martino Herbert RAZAFINDRADIA
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Générale des Nations Unies, 20 Décembre 1993-
85e séance plénière, articles premier, 04
Convention sur l'élimination de toutes les formes
de discrimination à l'égard des femmes du 18
décembre 1979, Préambule, articles 1,3, 17, 18.
Pacte international relatif aux droits civils et
politiques (PIDCP) du 16 décembre 1966 dans sa
résolution 2200 A (XXI). Articles 1, 4, 6, 7, 9, 11, 16, 18,19.
La charte des nations unies, ,Troisième
impression, mars 1998- Chapitre I, articles 1, alinéa 1, 3.
La déclaration universelle des droits de l'homme
du 10 Décembre 1948, résolution 217 A
(III). Préambule, articles 1à 3, 5, 7, 8.
La déclaration sur l'élimination de la
violence à l'égard des femmes, 85em
séance plénière, adoptée du 20 Décembre
1993. Articles 1, 3, 6.
Résolution de la Commission des droits de l'homme
2002/52, l'élimination de la violence contre les femmes, la
résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, en date du
31 octobre 2000, relative aux femmes et à la paix et à la
sécurité. 51em séance 23 avril 2002
[Adoptée sans vote. E/2002/23 - E/CN.4/2002/200, voir chap. XII.]
La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples
du 27 juin 1981. Préambule, articles 2, 20 alinéa
2, 27 à 30,47, 55, 62.
Loi no 96-009 du 09/08/96, portant la
répression sur le cas d'adultère, Code Pénal, article324,
336
Loi n° 2003-044 du 28 juillet 2004 portant
l'interdiction de travaille aux femmes pendant la nuit dans la manufacture,
code de travail, article 92
Loi n° 2007- 022 du 20 Août 2007
relative au mariage et aux régimes matrimoniaux, articles 50, 51, 52, 54
et 117
Loi no 61-025 du 09 du 09 octobre
1961relative aux actes d'état civil, article 60
Loi no 2006-399 du 4 avril 2006
renforçant la prévention et la répression des violences au
sein du couple ou commises contre les mineurs, article 11
Loi no2000-021 du 28 Novembre 2000
modifié l'article 312, 312 bis alinéa 1, 2,3 du code
pénal, inclut dorénavant explicitement la violence conjugale
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Loi no2000-021 du 30 Novembre 2000
modifié l'article 332 du code pénal, punit
sévèrement aussi bien le viol que la tentative de viol et
l'attentat à la pudeur
Loi du 25 janvier 1999 ainsi que la loi
n° 2000-21 du 28 novembre 2000 portant Code pénal qui punit
sévèrement le proxénétisme, le viol, les coups et
les blessures sur les femmes. Articles 332 al 1-3, 334, 309, 310, 311 et320
L'Ordonnance n° 60 - 064 du 22 juillet
1960 modifiée par la loi n° 95-021 du 18 septembre 1995 portant
le Code de la nationalité Malgache, articles 22, 48
L'Ordonnance no60-025 du 04 Mai
1960 portant la répression de l'abandon de famille, article premier,
alinéa 1-3
L'ordonnance 73-040 fixant l'obligation
légale de conciliation. Article 13
L'Ordonnance no62-089 du
1er Octobre 1962 relative au mariage est abrogée par la loi
no2007-022 du 20 Aout 2007
L'Ordonnance no62-013 du 10 Aout
1962modifié l'article 309 à 310 du code pénal,
réprimée tout individu qui volontairement commit toute autre
violence ou voie de fait sans distinction aux époux
L'Ordonnance no60-161 du 03
Octobre 1960abrogé l'article 368 à 372 du code pénal,
punit sévèrement Toute personne coupable par injure
Le Décret no2008-438 fixant
les attributions du Garde des sceaux et l'organisation générale
de son Ministère, modifié par le Décret
no2009-980 du 14 Juillet 2009. Article 2
Code pénal Editions Jurid'ika
impression 2009, textes législatifs 1972, articles 295 à 304, 306
à 308, 309, 311, 324,473 alinéa 11
Code du travail, Titre III des conditions de
travail, Chapitre I du salaire, section1de la détermination du salaire.
Articles 53, 261alinéa 1
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
3- SOURCES DIVERSES (Documents, Rapports, Revus,
Articles et Publication)
- Assemblée Générale des Nations
unies, l'Etude approfondie de toutes les formes de violence à
l'égard des femmes, 2006.
- Assemblée Générale des Nations
unies, l'Etude approfondie de toutes les formes de violence à
l'égard des femmes, , 2006
- Bulletin d'information sur la population de
Madagascar(BIP), Numéro 32 - Novembre 2007, Etude sur la
violence conjugale à Antananarivo (ELVICA) p3.
- Étude exploratoire du point de vue des femmes
et des hommes sur les services utilisés en matière de violence
conjugale, articles écrit par Dubé M., Maryse R. et Drouin C.
vol. 30, n° 2, 2005, p. 301-303.
- Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de
l'homme (HCDH), Le comité pour l'élimination de la
discrimination à l'égard des femmes 1982-2012, New York,
2012.
- Journal, Midi Madagascar 2012, lancement de la
clinique juridique à Toliara, publié par Hanitra R.
- Journal international « Sous le Manguier » a
publié dans le titre Madagascar-société, la campagne
nationale contre la Violence Basée sur le Genre (VBG), 2012 à
Antananarivo.
- Journal de l'IRD - n° 67 - 2012, à
Madagascar, un facteur de risque supplémentaire.
- Journal des psychologues 1994, no 115. RAUSH
R. a rédigé pour une publication française, Violence
conjugale : quelle aide apporter aux agresseurs ? Options CEQ no
19.
- La gazette, articles du lundi, 27 Mai 2013 à
08:20.Violences conjugales: Recrudescence du phénomène,
publié par NIR
-
LINFO.RE, Publié :
jeudi 30 mai 2013 à 10:31 - Modifié : 30/05/2013 à 15:44,
Violences conjugales en hausse dans le sud malgache
- L'expresse de Madagascar, articles du 29 Janvier 2013.
Droits, Non à la violence conjugale, publie par Andrianarisoa
V.2013. Diana, Le silence face à la violence aux femmes,
publié par Raheriniaina
- Le PETIT LAROUSSE, illustré en 1996 :
Dictionnaire encyclopédique
- Lobby européen des femmes, Pékin+10,
1995-2005 : Évaluation de la mise en oeuvre de la Plate-forme
d'action de Pékin par l'Union Européenne, Bruxelles,
2004
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
- Midi Madagascar, articles du mercredi 09/05/13-11h 30mn.
Violences conjugales : le taux élevé dans le
sud, publié par Manitrisa
- Organisation Mondiale de la Santé. 2005.
Étude multi-pays de l'OMS sur la santé des femmes et la
violence domestique à l'égard des femmes. Genève :
OMS
- OMS (2002), Rapport mondial sur la violence et la
santé, sous la dir. de Krug E.G., Dahlberg L.L., Zwi A.,
Lozano-Ascencio R., Genève.
- P5_TA-PROV(2002)06. Égalité des chances
entre les femmes et les hommes, 2001 (COM(2002) 258 - C5-0336/2002 -
2002/2180(COS)).
- Rapport sur la conférence
interministérielle Belge, marquer la définition
commune de la violence conjugale, en février 2006
- Rapport sur la mise en oeuvre du Pacte international
relatif aux droits civils et politiques, La Violence contre les Femmes
à Madagascar,14p
- Rapport sur la recherche et étude dans le sud
et le sud-est sur la violence et les pratiques discriminatoires envers les
femmes et les enfants par 2006 -5ème Programme de Coopération
Madagascar-UNFPA, 119p
- Rapport rédigé par HENRION R, à
l'initiative GILLOT D.2000, résultats en Février 2001. Les
conséquences des violences conjugales sur la santé des femmes et
de leurs enfants, p21à 29.
- Recommandations, (Ils ont été
acceptés), Examen Périodique Universelle de Madagascar
2012.
- Système des Nations Unies, un Multi-cluster
Situation socioéconomique des ménages de la commune urbaine
d'Antananarivo et de Toliara et impact de la crise sociopolitique au niveau
des ménages 2010 Madagascar, 2010, p13
- Statut de la CLINIQUE JURIDIQUE à Madagascar,
règles d'organisation et de fonctionnement : Texte de
référence : article 13 de l'ordonnance 73-040 «obligation
légale de conciliation.»
- UNDP, 2003, Rapport national sur le développement
humain -Madagascar 2003 - Genre, développement humain et
pauvreté, Antananarivo-UNDP - Madagascar, 74p.
- UNFPA 2000. Mettre fin à la violence à
l'égard des femmes et des filles : Une priorité dans le domaine
des droits et de la santé., Chapitre 3, 6p.
- « WG discrimination Women » 2011, La Note
verbale par la représentation permanente auprès de l'office des
Nations Unies et des institutions spécialisées à
Genève et à Vienne. Référence
no367/RP/GNV/HCDH/MR, Genève le, 16 Mai 2012.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
4- LES PRINCIPAUX SITES D'INTERNET
CONSULTÉS
En 2010, les violences aux femmes faites ont
été instituées grande cause nationale:
http://www.violencesfaitesauxfemmes.com/ewb
pages/p/presentation-grande-cause2010.php
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, l'urgence de lutter contre les
inégalités sociales, économiques et culturelles qui sont
à l'origine de ces violences : Communique de synthèse, Mars 2013
www.carefrance.org
L'enquête multi-pays de l'OMS sur la violence
domestique.
http://www.who.int/gender/violence/who_multicountry_study/summary_report/summaryr
eportfrenchlow.pdf
Le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence
familiale et la violence faite aux femmes réalise des activités
de recherche, de formation, de diffusion et de transfert de connaissances, sur
le plan national et international. http://www.criviff.qc.ca/
Violences conjugales : le taux élevé dans le
sud,
http://www.midi-madagasikara.mg/sports/violences-conjugales-le-taux-eleve-dans-le-sud#sthash.cD6btzq3.dpuf
La violence conjugale : Briser les chaînes du silence
pour en sortir,
http://stop-violences-femmes.gouv.fr/,
http://www.sosfemmes.com/
Parmi les causes du déséquilibre entre l'homme
et la femme à Madagascar,
http://madagascar.unfpa.org/Genre.html
Étude exploratoire du point de vue des femmes et des
hommes sur les services utilisés en matière de violence
conjugale, l'utilisation des services d'Érudit:
http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html
Statistique Canada (2002), « La violence familiale au
Canada: un profil statistique »,
www.statcan.ca
Document de formation à l'intention des professionnels
algériens en charge des femmes victimes de violences conjugales, «
Les violences sexospécifiques et sexuelles à l'égard des
hommes »,
http://www.resilience-psy.com
La dissolution du mariage et ses incidences
économiques et les droits fondamentaux des femmes dans des situations de
conflit et
d'aprèsconflit,
http://www2.ohchr.org/english/bodies/cedaw/discussion2011.htm
Les constatations du Comité sont déterminantes
dans la création d'une jurisprudence internationale en matière de
droits fondamentaux de la femme et le texte intégral de la Convention
http://www2.ohchr.org/english/law/jurisprudence.htm
L'enfant exposé aux violences conjugales, les
violences sournoises dans le couple. Paris, Robert Laffont, coll.
Réponses, 2011.LEVERT Isabelle, Psychologue clinicienne et
psychothérapeute
www.la-psychologie.com
/psychologue Pernes les Fontaines.htm
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
LISTES DES ANNEXES
ANNEXE I: Extrait sur le projet de
CONSTITUTION DE LA IVEME REPUBLIQUE à soumettre au
REFERENDUIM, le 17 Novembre 2010-10.
ANNEXE II: Extrait des textes de LOI
NO 2007- 022 DU 20 AOUT 2007 relatives au mariage et aux
régimes matrimoniaux.
ANNEXE III: NOTE VERBALE, Mission
Permanente de la République de Madagascar auprès de l'office des
Nations Unies et des Institutions Spécialisées à
Genève.
ANNEXE IV: Extrait de la CHARTE
AFRICAINE DES DROITS DE L'HOMME ET DES PEUPLES.
ANNEXE V: Extrait sur les DROITS
HUMAIN DE LA FEMME dans le Guide aux documents officiels des Nations Unies,
Troisième impression, mars 1998 constituant l'extrait sur la DECLARATION
UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME et l'extrait sur la PACTE INTERNATIONALE
RELATIFS AUX DROITS CIVILS ET POLITIQUES.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
RESUMÉ ET ABSTRACT iii
SOMMAIRE iv
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES ACRONYMES vii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE: L'ÉVOLUTION DU
PHÉNOMÈNE DE LA VIOLENCE
CONJUGALE À MADAGASCAR
|
5
|
Chapitre I: LE CADRE CONCEPTUEL ET HISTORIQUE DE LA
VIOLENCE
|
|
CONJUGALE
|
.. ...5
|
Section I: LES DÉFINITIONS DES CONCEPTS
CLÉS ET DES CONFLITS
|
|
CONJUGAUX
|
..5
|
Paragraphe I: DÉFINITIONS
|
6
|
A- Définition de la violence
|
6
|
B- Définition de la violence conjugale
|
6
|
C- Définition de la violence à l'égard de
la femme
|
8
|
|
Paragraphe II: LES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
|
9
|
H- La violence verbale
|
9
|
I- La violence psychologique
|
10
|
|
J- La violence physique
|
11
|
K- La violence sexuelle
|
12
|
L- La violence économique
|
13
|
M- La violence religieuse
|
14
|
N- La violence coutumière
|
15
|
Section II: LE DEROULEMENT
STÉRÉOTYPE DE LA VIOLENCE CONJUGALE .19 Paragraphe I :
SURVOL HISTORIQUE DE LA VIOLENCE CONJUGALE À
MADAGASCAR 20
D- Le système patriarcal 21
E- La tradition 23
F- L'Etat 25
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Paragraphe II: L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE
CONJUGALE .29
C- L'ampleur de la violence conjugale sur le territoire
malagasy 29
D- L'ampleur de la violence conjugale sur le plan
supranationale 31
Chapitre II: LE DROIT FACE À LA
VIOLENCE CONJUGALE À MADAGASCAR33
Section I: LA LÉGISLATION SUR LA
VIOLENCE CONJUGALE 34
Paragraphe I: LA LÉGISLATION NATIONALE
34
E- La Constitution 34
F- Les textes du Droit civil 35
G- La législation sociale à Madagascar 37
H- Les textes répressifs 38
Paragraphe II: LA LEGISLATION INTERNATIONALE
41
D- Les Conventions Internationales 42
E- Dispositions des Nations Unies contre la violence à
l'égard des femmes 48
F- Résolution sur l'élimination des toutes les
formes de violence contre les femmes53 Section II: LES
INSTITUTIONS MALAGASY CHARGÉES DE PROTEGER ET DE
FAIRE RESPECTER LES DROITS DE LA FEMME 59
Paragraphe I: LES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX
59
D- Le Ministère de la justice 59
E- Le Ministère de la population et des affaires
sociales 64
F- Les services de la Police et de la Gendarmerie nationale
68
Paragraphe II: LES ORGANISMES NON
GOUVERNEMENTAUX 69
E- CAFED/FAFED 69
F- YMCA 70
G- CONGOPDH 70
H- VMLF 71
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE CRITIQUE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE À
MADAGASCAR PLUS PARTICULIÈREMENT DANS LA VILLE
DE TOLIARA 72
Chapitre I: LES PHENOMENES D'INFLUENCE SOCIALE DE LA
VIOLENCE
CONJUGALE 72
Section I: LES FACTEURS GENERATEURS DE LA
VIOLENCE COJUGALE 72
Paragraphe I: LES CAUSES FACE À LA
FONCTIONNALITÉ DE LA LOI 73
C- L'inapplication de la loi 73
D- L'ignorance des textes de lois relatives à la
violence conjugale 73
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
Paragraphe II: LES LACUNES DANS LA VIE DU
COUPLE..............................................................................................................................74
D- Le pouvoir de
domination..............................................................................................................................74
E- Les inégalités économiques entre
l'homme et la
femme..............................................................................................................................75
Paragraphe III: LE LAXISME DE L'ETAT ET LA TRADITION
MALAGASY..............................................................................................................................76
C- La passivité du
gouvernement..............................................................................................................................76
D- La prédominance de la tradition
Malagasy..............................................................................................................................76
Paragraphe IV: LES AUTRES CAUSES DE LA VIOLENCE
CONJUGALE..............................................................................................................................78
E- Les facteurs rendant la femme plus vulnérable aux
violences de la part de l'homme
..............................................................................................................................78
F- Les facteurs favorisant le risque de violence de la part
des hommes envers les
femmes..............................................................................................................................81
G- Les facteurs relatifs aux pairs et à la famille
favorisant le risque de violence de la
part des hommes à l'égard des femmes
81
H- Les facteurs sociaux favorisant les violences de la part des
hommes à l'égard des
femmes..............................................................................................................................83..............................................................................................................................
Section II: LES IMPACTS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE..............................................................................................................................85
Paragraphe I: LES IMPACTS DANS LES RELATIONS DU
COUPLE..............................................................................................................................86
C- La perte de la
confiance..............................................................................................................................86
D- La dégradation des relations
intimes.............................................................................86
Paragraphe II: LES IMPACTS PERSONNELS POUR LA
VICTIME 87
C- Les conséquences sur la santé de la femme
victime..............................................................................................................................87
D- Les conséquences sur son développement
personnel et sur ses revenus de la femme
..............................................................................................................................91
Paragraphe III: LES IMPACTS SUR LES
ENFANTS..............................................................................................................................92
D- Les problèmes de santé sur les
enfants..............................................................................................................................92
E- Les piètres sur le plan éducatif et
social..............................................................................................................................93
F- Les recours à la violence dans leurs propres
existences..............................................................................................................................93
Paragraphe IV: LES IMPACTS SUR LA
SOCIÉTÉ..............................................................................................................................94
C- Les impacts sur le plan économique de la
société..............................................................................................................................94
D- Les impacts sur la sécurité de la
victime..............................................................................................................................95
Paragraphe V: LES IMPACTS SUR
L'AGRESSEUR..............................................................................................................................95
C- Les troubles psycho-traumatiques pour l'auteur de
l'acte..............................................................................................................................96
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
D- Les impacts socio-économiques sur
l'agresseur
.............................................................................................................................96
Section III: LES MODALITÉS DE POURSUITE DE LA VIOLENCE
CONJUGALE.97 Paragraphe I: LA PROCEDURE À L'AMIABLE: JUSTICE
INFORMELLE
.............................................................................................................................97
D- Les interventions Parentale et sociale
.............................................................................................................................98
E- Les interventions du
«Fokonolona»
.............................................................................................................................98
F- Les systèmes de traitement et de
prise en charge de la Clinique Juridique et le Centre d'Ecoute et de Conseil
Juridique de Toliara
.............................................................................................................................99
Paragraphe II: LA PROCÉDURE JUDICIAIRE:
JUSTICE FORMELLE 101
C- La Police et la Gendarmerie 101
D- Les services de la justice 102
Chapitre
II: LES SUGGESTIONS PROPOSÉES POUR LA PRÉVENTION DE LA
VIOLENCE CONJUGALE ET L'ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À
L'ÉGARD
DE LA FEMME 103
Section I: LES SUGGESTIONS
GÉNÉRALES 103
Paragraphe I: LES RECOMMANDATIONS AU NIVEAU
NATIONAL 103
G- Assurer l'égalité des sexes et
protéger les droits fondamentaux des femmes
.............................................................................................................................103
H- Jouer un rôle de chef de file pour
mettre un terme à la violence à l'égard de la
femme
.............................................................................................................................104
I- Combler les écarts entre les normes
internationales et les législations, politiques et
pratiques nationales
.............................................................................................................................105
J- Elaborer et appliquer durablement des
stratégies multisectorielles énergiques,
coordonnées au niveau national et local
.............................................................................................................................105
K- Allouer des ressources et des financements
adéquats 106
L- Appliquer les dispositions des instruments
internationaux
.............................................................................................................................106
Paragraphe II: LES RECOMMANDATIONS AU NIVEAU
INTERNATIONAL 107
D- Les recommandations à
l'échelle intergouvernementale
.............................................................................................................................108
E- Les organismes des Nations Unies, coordination au sein du
système des Nations
Unies et avec appui institutionnel
.............................................................................................................................108
F- Autres recommandations pour la violence conjugale
.............................................................................................................................109
Section II: LES SUGGESTIONS PERSONNELLES
.............................................................................................................................109
Paragraphe I: À L'ÉGARD DE
STÉRÉOTYPE DE LA VIOLENCE CONJUGALE À
MADAGSCAR PRÉCISEMENT À TOLIARA
109
D- Procéder à une révision
de la loi Malagasy relative à la famille
.............................................................................................................................110
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
E- Améliorer l'application de la loi et reformer
l'administration de la justice 110
F- Eloigner l'éthique traditionnelle, notamment celle
relative à la discrimination des
droits de la femme 110
Paragraphe II: À
L'ÉGARD DE L'ÉTAT MALAGASY POUR L'ÉLIMINATION
DE
VIOLENCE CONTRE LES FEMMES 110
Paragraphe II:
À L'ÉGARD DE L'ÉTAT MALAGASY POUR L'ÉLIMINATION
DE
VIOLENCE CONTRE LES FEMMES 111
C- L'égalité entre les hommes et les femmes
111
D- Sur les droits civiques 112
C- Les
suggestions sur l'interdiction de la violence et les mauvais traitements des
femmes 112
CONCLUSION GENERALE 114
BIBLIOGRAPHIE viii
LISTE DES ANNEXES xiv
TABLE DES
MATIERES..................................................................................................................xv
Martino Herbert RAZAFINDRADIA