3-4- Les paramètres microbiologiques
L'eau destinée à la consommation humaine peut
contenir des microorganismes pathogènes, agents d'infections humaines
redoutables. Ce sont des bactéries, des virus, voire des champignons,
des protozoaires, des algues. Cette eau doit être potable,
c'est-à-dire incapable de nuire à la santé des
consommateurs, donc exempte de ces agents pathogènes.
La grande majorité de ces microorganismes nocifs
diffuse dans l'environnement aquatique, par l'intermédiaire des
souillures fécales humaines ou animales. La mise en évidence de
ces contaminations fécales est à la base même de l'analyse
bactériologique de l'eau de consommation.
Elle consiste à rechercher et à dénombrer
certaines espèces, ou certains groupe de bactéries les plus
représentatives d'une telle contamination et dont la présence ne
constitue pas un risque pour la santé ; on les appelle
indicateurs de contaminations fécale.
Ainsi E. coli est un indicateur de contamination
fécale ; sa présence laisse planer un risque ; celui de
la présence de bactéries ou de virus pathogènes d'origine
fécale (Salmonella, Shigella, Enterovirus, etc....). Certains
microorganismes comme les Bacillus, les Candida ont été
proposés comme indicateurs de traitement. Les tests auxquels sont
habituellement soumises les eaux de consommation sont :
a- Le dénombrement des bactéries
b- La recherche et le dénombrement des coliformes
c- La recherche et le dénombrement des streptocoques
fécaux
d- La recherche et le dénombrement des spores de
clostridium.
· Dénombrement des
bactéries.
Le dénombrement des bactéries se fait par
comptage de colonies, après inoculation d'une quantité
définie de l'échantillon, dans un milieu de culture
gélosé ou à la surface de ce milieu. Parmi les
bactéries cultivant sur gélose dans les conditions
décrites, on a coutume de distinguer deux (2) catégories
fondamentales sur le plan de l'hygiène : les germes saprophytes,
qui se développent à 20°C et les germes dits
« pathogènes », qui se multiplient à
37°C. cette distinction provient du fait qu'à 20°C on favorise
le développement des germes spécifiques de l'eau et qu'à
37°C on sélectionne les microorganismes provenant de l'homme et
des animaux à sang chaud, de leurs sécrétions, de leurs
flores naturelles et en particulier des matières fécales.[20]
· Dénombrement des coliformes.
Actuellement on peut distinguer deux (2) catégories
de coliformes, d'origine et d'habitat différents. La
première est celle des coliformes d'origine fécale qui comprend
les espèces genres Citrobacter ; Levinea, .... Rencontrées
habituellement dans les matières fécales humaines et
animales ; les eaux usées et les eaux polluées (de surface
et souterraine). La seconde correspond à des espèces nouvelles
comme Serratia fonticola, Bautiauxella agrestis qui, au contraire proviennent
uniquement des eaux d'alimentation (potables) et de sols incultes. Elles sont
très fréquentes dans les eaux de distribution et sont le plus
souvent confondues avec les espèces indicatrices d'une pollution. [5]
Les coliformes fécaux, ou coliformes thermo
tolérants, sont un sous-groupe des coliformes totaux capables de
fermenter le lactose à une température de 44,5°C.
L'espèce la plus fréquemment associée à ce groupe
bactérien est l'Escherichia coli (E. coli) et, dans une moindre mesure,
certaines espèces des genres Citrobacter, Enterobacter et
Klebsiella. La bactérie E. coli représente
toutefois 80 à 90 % des coliformes thermo tolérants
détectés. [20]
L'intérêt de la détection de ces
coliformes, à titre d'organismes indicateurs, réside dans le fait
que leur survie dans l'environnement est généralement
équivalente à celle des bactéries pathogènes et que
leur densité est généralement proportionnelle au
degré de pollution produite par les matières fécales.
Par ailleurs, puisque les coliformes fécaux ne
prolifèrent habituellement pas dans un réseau de distribution,
ils sont utiles pour vérifier son étanchéité,
permettant de détecter une contamination fécale découlant
par exemple d'infiltrations d'eau polluée dans les canalisations. Ils
sont aussi de bons indicateurs de l'efficacité du traitement de l'eau,
mais comme leur nombre est moins élevé que celui des coliformes
totaux, ces derniers leur sont préférables pour cette
fonction. [21]
· Dénombrement des streptocoques
fécaux.
La classification générale des streptocoques
fécaux a été modifiée dans les années 80 par
la création d'un nouveau genre, Enterococcus. Dans ce contexte,
plusieurs espèces appartenant antérieurement au genre
Streptococcus ont été transférées vers le
genre Enterococcus, ce dernier correspondant, grosso modo, aux
streptocoques du groupe sérologique D de la classification de
Lancefield. [21]
Les streptocoques du groupe D susceptibles de contaminer les
eaux d'approvisionnement, ils sont plutôt typiques des déjections
animales, comme Streptococcus bovis, S. equinus, S.
gallolyticus et S. alactolyticus. Ces espèces colonisent le
bétail, les chevaux et la volaille bien qu'elles peuvent parfois
être présentes chez l'humain, en particulier S. bovis
et elles n'ont pas été transférées dans le
genre Enterococcus. Cette nomenclature, basée sur des modifications
à la classification bactérienne, peuvent engendrer une certaine
confusion d'autant plus que certains documents récents utilisent
toujours le terme Streptococcus pour décrire des espèces du
genre Enterococcus; c'est le cas du Standard Methods for the Examination
of Water and Wastewater.
Des études menées aux États-Unis ont
démontré leur utilité pour mettre en évidence une
contamination fécale de l'eau souterraine. Cet intérêt
à l'égard des entérocoques s'expliquerait par le fait que,
comparativement aux coliformes (incluant Escherichia coli), ils sont plus
résistants à des conditions environnementales difficiles et
persistent plus longtemps dans l'eau; de telles conditions sont typiques des
eaux souterraines où la température est
généralement plus froide et qui sont pauvres en
éléments nutritifs. [22]
Tableau N°5 : NORMES DE L'OMS POUR L'EAU
DE BOISSON
N°
|
Paramètres
|
Concentration minimale en mg/l
|
Analyses physico-chimiques
|
1
|
pH
|
6.5-8.5
|
2
|
Turbidité
|
<5 NTU
|
3
|
Chlorures
|
200
|
4
|
Sulfates
|
200
|
5
|
Nitrites
|
=0.1
|
6
|
Nitrates
|
=50
|
7
|
Magnésium
|
50
|
8
|
Calcium
|
75
|
9
|
Sodium
|
500
|
10
|
Fer
|
=0.3
|
11
|
Fluor
|
1
|
12
|
Phosphates
|
=0.05
|
13
|
Conductivité
|
<400 uS/cm à 20°C
|
Analyses microbiologiques
|
14
|
Coliformes Totaux
|
0/100ml
|
15
|
Coliformes fécaux
|
0/100 ml
|
16
|
Streptocoques fécaux
|
0/100ml
|
17
|
E. coli
|
0/100ml
|
|