Option : Communication pour le
Développement
Communication et Promotion des entités
décentralisées au Burundi : Cas des communes ; Bisoro,
Bukemba, Gitanga et Rumonge
Par
Halidi RUYUMPU
Sous la direction de :
Prof. Dr Léonidas NDAYISABA
|
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de licencié en Sciences de
la communication
|
Bujumbura, Mai 2011
DEDICACE
A ma fille,
A mes parents,
A mes soeurs et frères,
A toute personne qui m'est chère,
Je dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
Au cours de l'élaboration de cette recherche, nous
avons bénéficié de l'aide et de conseils de beaucoup de
personnes auxquelles nous nous devons d'exprimer notre profonde gratitude.
Nos vifs remerciements s'adressent tout
particulièrement au Professeur Docteur Leonidas NDAYISABA, Directeur de
ce mémoire, qui, en dépit de ses nombreuses obligations, a bien
voulu diriger ce travail. Sa disponibilité, ses conseils judicieux, et
son expérience en matière de recherche, n'ont fait que nous
faciliter la présente étude.
Nous tenons ensuite à adresser nos vives gratitudes
à tous les éducateurs qui nous ont permis d'être ce que
nous sommes. Nous réitérons notre entière reconnaissance
à tous les professeurs de la faculté des Sciences de la
Communication pour la formation qu'ils nous ont dispensée durant notre
séjour à l'Université Lumière de Bujumbura (ULBu).
il ne nous aurait pas été aisé de
réunir les informations nécessaires si différentes
personnes n'auraient pas mis des divers instruments que nous avons
utilisé. Aux personnes ayant participé aux ateliers communaux,
pendant le déroulement de nos enquêtes. Nous leur disons merci.
A toute personne qui nous a aidé, non seulement lors de
l'élaboration de ce travail mais aussi tout au long de notre cursus
académique, nous exprimons nos vifs remerciement.
Enfin, à tous ceux qui, de loin ou de près, ont
contribué à l'élaboration de ce travail, nous disons
sincèrement merci.
Halidi RUYUMPU
Mai 2011
SIGLES ET ABREVIATIONS
ABELO
|
: Association Burundaise des Elus Locaux
|
ABR
|
: Association Burundaise de Radiodiffuseurs
|
A.C
|
: Administrateur Communal
|
An
|
: Année
|
Art.
|
: Article
|
Bif.
|
: Burundi francs
|
BINUB
|
: Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi
|
CC
|
: Conseil Communal
|
CCC
|
: Communication pour un Changement de Comportement
|
CCDC
|
: Comité Collinaire de Développement
Communautaire
|
CCIB FM+
|
: Chambre de Commerce et d'Industrie du Burundi (la radio)
|
CDC
|
: Comité de Développement Communal
|
CNRS
|
: Centre National de Recherche Scientifique
|
CPDC
|
: Comité Provincial de Développement
Communautaire
|
FAAT
|
: Fonds d'Appui à l'Administration Territoriale
|
FAO
|
: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
|
FDC
|
: Fonds de Développement Communal
|
FONIC
|
: Fonds National d'Investissement Communal
|
GLA
|
: Great Lakes Advertisers
|
IEC
|
: Information Education Communication
|
IGB
|
: Impôt sur le Gros Bétail
|
IOV
|
: Indicateurs Objectivement Vérifiables
|
Nbr
|
: Nombre
|
NU
|
: Nations Unies
|
OAG
|
: Observatoire de l'Action Gouvernementale
|
OIF
|
: Organisation Internationale de la Francophonie
|
ONGs
|
: Organisations Non Gouvernementales
|
PAS
|
: Projet d'Ajustement Structurel
|
PNUD
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PRADECS
|
: Projet d'Appui au Développement Communautaire et
Social
|
PUF
|
: Presses Universitaires de France
|
RPA
|
: Radio Publique Africaine
|
RSF
|
: Radio Sans Frontières
|
RTNB
|
: Radio et Télévision Nationale du Burundi
|
RTR
|
: Radio et Télévision Renaissance
|
SE
|
: Secrétariat Exécutif
|
UB
|
: Université du Burundi
|
ULB
|
: Université Libre de Bruxelles
|
ULBu
|
: Université Lumière de Bujumbura
|
UNESCO
|
: United Nation Educational, Scientific and Cultural
Organisation
|
Liste des tableaux
Tableau N°1
|
: Mode de gestion des services publics
....................................
|
20
|
Tableau N°2
|
: Taxe sur la propriété
........................................................
|
45
|
Tableau N°3
|
: Répartition des recettes de la taxe communale entre
les communes et les fonds de péréquation
...................................................
|
46
|
Tableau N°4
|
: Niveaux de territorialité au Burundi
......................................
|
55
|
Tableau N°5
|
: Répartition des différentes unités
administratives sur le territoire burundais
.....................................................................
|
56
|
Tableau N°6
|
: Composition succincte de l'échantillon
..................................
|
59
|
Tableau N°7
|
: La population assiste aux audiences publiques
.........................
|
62
|
Tableau N°8
|
: Connaissance des services offerts par la commune à la
population ....
|
64
|
Tableau N°9
|
: Services offerts par l'administration à la population
...................
|
66
|
Tableau N°10
|
: Les projets sont expliqués et les avis donnés
..............................
|
67
|
Tableau N°11
|
: Existence des initiatives de promotion
...................................
|
68
|
Tableau N°12
|
: La promotion des communes amènerait investisseurs et
touristes ...
|
70
|
Tableau N°13
|
: Domaine d'investissement selon les communes
........................
|
71
|
Tableau N°14
|
: Dans les communes il y a ce qui peut être vanté
........................
|
72
|
Tableau N°15
|
: Ce qui peut être vanté dans les communes
enquêtés .....................
|
73
|
Tableau N°16
|
: Le sentiment de fierté et d'appartenance
...................................
|
74
|
Tableau N°17
|
: Messages d'information
....................................................
|
90
|
Tableau N°18
|
: Messages répondant aux questions des
différentes cibles ...............
|
90
|
Tableau N°19
|
: Messages informant l'orientation sur les revenus communaux
.........
|
92
|
Tableau N°20
|
: Différents moyens de transmission de message
.........................
|
93
|
Tableau N°21
|
: Budget communal de communication pour cinq ans
.....................
|
96
|
Tableau N°22
|
: Esquisse des activités de communication An 1
...........................
|
100
|
LISTE DES FIGURES
Graphique N°1
|
: Composition de l'échantillon
......................................................
|
60
|
TABLE DES MATIERS
Dédicace
.......................................................................................
|
i
|
Remerciement
................................................................................
|
ii
|
Sigles et abréviations
.......................................................................
|
iii
|
Liste des tableaux
...........................................................................
|
iv
|
Liste des graphiques
........................................................................
|
v
|
Table des matières
...........................................................................
|
vi
|
INTODUCTION GENERALE
.........................................................
|
1
|
1. Présentation du sujet
.................................................................
|
1
|
2. Motivation du choix du sujet
......................................................
|
1
|
3. Délimitation du sujet
...............................................................
|
2
|
4. Hypothèses et questions de recherche
............................................
|
3
|
4.1 Questions de recherche
.........................................................
|
3
|
4.2 Hypothèses de travail
...........................................................
|
3
|
4.2.1 Hypothèse globale
.........................................................
|
4
|
4.2.2 Hypothèses opérationnelles
..............................................
|
4
|
5. Méthodologie
........................................................................
|
5
|
5.1 Techniques de collecte des données
..........................................
|
5
|
5.1.1 Technique documentaire
.................................................
|
5
|
5.1.2 Entretien
....................................................................
|
5
|
5.1.3 Interview
....................................................................
|
5
|
5.1.4 Enquête par questionnaire
................................................
|
6
|
5.1.5 L'observation directe
......................................................
|
6
|
5.2 Méthodes
.........................................................................
|
6
|
5.2.1 Méthode quantitative
......................................................
|
6
|
5.2.2 Méthode qualitative
.......................................................
|
6
|
5.3 Limites du travail
...............................................................
|
6
|
6. Subdivision du travail
...............................................................
|
7
|
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
...................
|
9
|
Introduction
...................................................................................
|
9
|
1. Concepts liés à la communication
.................................................
|
9
|
1.1 Information
......................................................................
|
9
|
1.2 Communication
..................................................................
|
9
|
1.3 Communication pour le développement
.....................................
|
11
|
1.4 Communication participative pour le développement
.....................
|
12
|
1.5 Communication politique
......................................................
|
12
|
1.6 politique de la communication
................................................
|
13
|
1.7 Une campagne de communication
...........................................
|
13
|
1.8 La stratégie de communication multimédia
.................................
|
13
|
1.9 La communication des collectivités locales
.................................
|
14
|
1.9.1 Cohérence de la communication publique
.............................
|
14
|
1.9.2 Promouvoir et animer un territoire
......................................
|
15
|
1.9.3 Relation entre marketing politique et marketing territorial
..........
|
17
|
2. Concepts liés au développement
.................................................
|
17
|
2.1 Développement
..................................................................
|
17
|
2.2 Développement Humain Durable
.............................................
|
18
|
3. Concepts liés au mode de gestion des services publics
........................
|
18
|
Conclusion partielle
.........................................................................
|
19
|
CHAPITRE II : LE PROCESSUS DE DECENTRALISATION AU BURUNDI
.........................................................
|
20
|
Introduction
..................................................................................
|
20
|
1. Approche sur la définition de centralisation
..........................................
|
21
|
2. Approche sur la définition de décentralisation
.......................................
|
22
|
2.1 Définition
.................................................................................
|
23
|
2.2 Condition de réalisation
................................................................
|
23
|
2.3 Formes de décentralisation
............................................................
|
23
|
2.3.1 La décentralisation territoriale
......................................................
|
24
|
2.3.2 La décentralisation par services
.....................................................
|
24
|
2.4 La tutelle administrative
...............................................................
|
24
|
2.5 La gouvernance locale
..................................................................
|
25
|
2.6 Intercommunalité
........................................................................
|
25
|
1. Le processus de décentralisation en
Afrique..........................................
|
26
|
2. Histoire de l'institution communale au Burundi
.....................................
|
28
|
3. Du cadre juridique actuel
...............................................................
|
30
|
5.1 L'accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au
Burundi .................
|
30
|
5.2 La constitution de la république du Burundi
........................................
|
31
|
5.3 La loi communale
.......................................................................
|
31
|
5.4 Le code électoral
........................................................................
|
32
|
5.5 Le code foncier
..........................................................................
|
33
|
5.6 Le code de l'environnement
...........................................................
|
33
|
5.7 Les autres instruments juridiques
.....................................................
|
33
|
4. Du cadre institutionnelle de la décentralisation
......................................
|
34
|
6.1 Le Gouvernement
.......................................................................
|
35
|
6.2 La province
..............................................................................
|
35
|
6.3 La commune
.............................................................................
|
36
|
6.3.1 Subdivision du territoire national
...................................................
|
36
|
6.3.2 Les organes de conception et de direction
.......................................
|
36
|
a) Le conseil communal
|
36
|
b) L'administrateur communal
|
36
|
c) Les conseillers techniques
|
37
|
d) Les agents de collaboration et d'exécution
|
37
|
6.3.3 Les organes consultatifs
|
37
|
6.4 La zone
|
37
|
6.5 La colline/ quartier
|
38
|
5. Du cadre financier
|
38
|
7.1 Les ressources financières et matérielles
|
38
|
7.1.1 Les recettes fiscales communales
|
38
|
7.1.2 Les ressources matérielles
|
38
|
7.2 Les ressources transférées à la commune
|
39
|
7.3 Les instruments de gestion et de contrôle des
ressources communales
|
39
|
Conclusion partielle
|
40
|
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE ET ETAT DES REVENUS DES
COLLECTIVITES LOCALES .................................
|
42
|
Introduction
.................................................................................
|
42
|
1. Problématique des revenus des collectivités
locales ...............................
|
42
|
2. Etat des revenus des collectivités locales
............................................
|
42
|
2.1 Les ressources financières des communes
...........................................
|
44
|
2.2 La faiblesse des ressources et l'inefficacité de
l'appui financier aux communes
..............................................................................
|
44
|
Conclusion partielle
.........................................................................
|
52
|
CHAPITRE IV : DESCRIPTION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS ................................................
|
54
|
Introduction
.................................................................................
|
54
|
1. Description des données et des variables
...........................................
|
54
|
1.1 Les différents niveaux de territorialité
................................................
|
54
|
1.2 Univers de l'enquête
....................................................................
|
57
|
1.3 Echantillon
................................................................................
|
58
|
2. Analyse quantitative
.....................................................................
|
62
|
3. Analyse qualitative
......................................................................
|
75
|
3.1 Les médias et le processus de décentralisation
au Burundi ........................
|
75
|
3.2 Forces et faiblesses liées à la communication
des collectivités locales ..........
|
76
|
3.2.1 Forces liées à la communication des
collectivités locales .......................
|
77
|
3.2.2 Faiblesses liées à la communication pour les
entités décentralisées ...........
|
78
|
a) Contraintes institutionnelles
.......................................................
|
78
|
b) Contraintes socioculturelles
.......................................................
|
78
|
c) Contraintes communicationnelles
................................................
|
79
|
Conclusion partielle
........................................................................
|
81
|
CHAPITRE V : PROPOSITION D'UNE STRATEGIE DE COMMUNICATION
POUR LES COLLECTIVITES LOCALES AU BURUNDI
..........................................
|
83
|
Introduction
..................................................................................
|
83
|
1. Définition des objectifs de communication
......................................
|
85
|
1.1 Les objectifs du processus de décentralisation
......................................
|
85
|
1.2 L'objectif de l'information et de sensibilisation sur la
décentralisation .........
|
86
|
1.3 Objectifs d'une stratégie de communication des
collectivités locales ............
|
86
|
2. Détermination des cibles de communication
....................................
|
88
|
3. Détermination des messages à transmettre
.......................................
|
89
|
3.1 Messages d'information sur les collectivités locales
...............................
|
89
|
3.2 Messages répondant aux questions des
différentes cibles .........................
|
89
|
3.3 Messages informant l'orientation sur les revenus des
communes ..............
|
91
|
4. Choix de moyen de transmission des messages
...............................
|
92
|
5. Allocation du budget
...............................................................
|
96
|
6. Détermination de la campagne de communication
............................
|
97
|
6.1 La préparation des esprits de la population
..........................................
|
97
|
6.2 Information et sensibilisation dans les centres à
vocation urbaines ..............
|
97
|
6.3 Information et sensibilisation dans les communautés
rurales .....................
|
98
|
6.4 Information à l'endroit des opérateurs
économiques nationaux ..................
|
98
|
6.5 Information à l'endroit des investisseurs
étrangers .................................
|
98
|
6.6 Information à l'endroit des touristes
..................................................
|
99
|
7. Mise en oeuvre de la campagne de communication
............................
|
99
|
8. Contrôle de la stratégie et de la
communication .................................
|
100
|
Conclusion partielle
........................................................................
|
101
|
SUGGESTIONS
............................................................................
|
103
|
CONCLUSION GENERALE
..........................................................
|
106
|
BIBLIOGRAPHIE
........................................................................
|
111
|
ANNEXES
...................................................................................
|
117
|
INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du
sujet
La communication constitue une potentialité importante
qui peut conduire au développement durable des entités
décentralisées en particulier et du pays en
général. A cet égard, la communication et la promotion
jouent un rôle capital dans la mobilisation des ressources
nécessaires pour leur croissance.
Certes, les différents recueils et oeuvres sur la
décentralisation au Burundi, n'abordent pas suffisamment le rôle
de la communication et la promotion des entités
décentralisées en vue d'accroitre leurs revenus. La mise en place
d'une politique efficace de communication est nécessaire pour faire face
à de tels défis.
C'est dans cette optique que s'inscrit le sujet de notre
travail intitulé : Communication et Promotion des
entités décentralisées au Burundi : Cas des communes
de Bisoro, Bukemba, Gitanga et Rumonge.
2. Motivation du choix du
sujet
Le choix du présent sujet n'est pas le fruit du hasard.
Comme le précise LEON, Antoine : "l'élaboration d'un
projet de recherche suppose tout d'abord un intérêt réel du
thème qu'on se propose d'explorer1(*)."
L'intérêt de ce travail de recherche est de
porter une analyse sur la politique de bonne gouvernance liée notamment
à la décentralisation du pays, en vue de faciliter
l'administration ainsi que la gestion des Communes du Burundi, d'abord. Il
importe de relever le défi et de prouver combien une bonne
communication des collectivités locales dans le domaine du marketing
territorial qui peut aboutir à l'accroissement des revenus et au
développement des collectivités locales.
Ensuite, une bonne gouvernance peut permettre de créer
des places pour les jeunes en misant sur l'anticipation, comme le souligne bien
Kochiro Matsuura Directeur Général de l'UNESCO en
2005 :« l'aptitude à anticiper les
événements et à s'y préparer est certainement une
des compétences les plus essentielles à développer chez
les jeunes générations2(*) ».
Aussi, il est question de prévenir le futur de notre
chère patrie qui vient de sortir d'une situation conflictuelle. Car, il
est connu que " la moitié des pays qui sortent d'une guerre
retombent dans la violence dans les cinq années qui suivent3(*)" ajoute Matsuura,
et que la participation de toute la population contribue à aider le
pays à ne pas se retrouver dans une situation conflictuelle.
La promotion des entités décentralisées
s'avère indispensable pour bien mener le processus de
décentralisation. Certes, un rôle décisif peut être
joué par la communication dans la promotion d'un développement
humain durable dans le nouveau climat de changement social de nos jours. Comme
le monde privilégie la démocratie, la décentralisation et
l'économie de marché deviennent des conditions favorables pour
que la population prenne en charge sa propre course vers le changement. A ce
propos, il importe de souligner que la communication pour les
collectivités locales est parfois non seulement mal menée mais
aussi insuffisante, d'où la nécessité de contribuer
à l'édifice d'une bonne communication de ces collectivités
locales.
Ainsi, la santé économique des
collectivités locales au Burundi fait appel à diverses
interventions, sans oublier celles communicationnelles. En plus, une
stratégie de communication ad hoc ne serait pas sans importance d'autant
que les communes burundaises diffèrent les unes des autres.
3. Délimitation du
sujet
Compte tenu de la complexité du sujet en soi, qui
renferme non seulement des notions qui embrassent un large champ
d'investigation mais aussi de réalités un peu
controversées, dessiner les contours du présent travail
s'avère incontournable. Ainsi nous nous sommes intéressé
beaucoup plus à ce que la communication pour les collectivités
locales amènerait à l'accroissement des revenus des
entités décentralisées.
Le sujet traite de la communication face au
Développement Humain Durable, à la promotion des
collectivités locales ou entités décentralisées. Il
s'agit d'analyser les formes de communication utilisées au sein des
collectivités locales décentralisées dans leur promotion,
les rapports communicationnels entre les élus et ceux qui les ont
mandatés.
La présente recherche se focalise sur les
activités de communication pour les collectivités locales qui ont
eu lieu entre l'an 2006 et l'an 2010 au niveau temporel, et les commune de
Rumonge de la province Bururi (situé dans la région naturelle de
l'Imbo), Bisoro de la province Mwaro (située dans les régions
naturelles de Mugamba et Kirimiro), Gitanga (située dans les
régions naturelles de Bututsi et Buragane) et Bukemba ( située
dans la région naturelle de Kumoso) de la province de Rutana au niveau
spatial. Ces communes sont reparties dans des
différentes régions naturelles.
4. Hypothèse et
questions de recherche
Nous avons formulé des hypothèses qui
sous-tendent ce travail de recherche. Celles-ci sont mises en exergue par des
questions de recherche qui facilitent ainsi le traitement des informations
recueillies.
4.1 Questions de recherche
Une série de questions a été émise
pour permettre l'exploitation des hypothèses opérationnelles,
à savoir :
Ø La population prenne-t-elle part aux audiences
publiques des conseils communaux ?
Ø La population est-elle associée dans
l'élaboration des projets de développement ?
Ø Une promotion efficace d'un territoire,
attirerait-elle investisseurs et touristes ?
Ø Un sentiment de fierté et d'appartenance,
susciterait-il l'accroissement des efforts fournis aux travaux de
développement ?
Ces questions de recherche exigent des réponses que
nous vous proposons sous formes d'hypothèses.
4.2 Hypothèses de travail
Nous avons émis des hypothèses qui sous-tendent
ce travail de recherche en guise de réponses provisoires aux questions
de recherche ainsi posées.
4.2.1 Hypothèse globale
Nous avançons comme hypothèse globale qu'une
bonne communication des collectivités locales dans le domaine du
marketing territorial aboutirait à accroître les revenus et
à développer les collectivités locales, telle est
notre hypothèse de travail. Cette hypothèse ne peut pas
être explorée dans l'état par le fait qu'elle trop vaste et
complexe pour permettre le traitement. D'où la nécessite de la
subdiviser en hypothèses opérationnelles qui facilitent
l'exploitation des différentes facettes de l'hypothèse globale.
4.2.2 Hypothèses opérationnelles
Compte tenu de la complexité de l'hypothèse
globale et son extension, nous avons pu la départager en
hypothèses opérationnelles qui sont les suivantes :
i) La population prend part aux audiences publiques des
conseils communaux ;
ii) La population est associée pour élaborer les
projets de développement ;
iii) Une promotion efficace d'un territoire attirerait
investisseurs et touristes ;
iv) Un sentiment de fierté et d'appartenance
susciterait l'accroissement des efforts au développement du
territoire ;
5. Méthodologie
Dans notre travail, la méthodologie est
constituée des techniques de collecte des données et des
méthodes utilisées.
5.1. Techniques de collecte des données
Les techniques de collecte des données sont
dominées par la technique documentaire, l'entretien, l'interview,
l'enquête par questionnaire et l'observation directe.
5.1.1. Technique documentaire
Cette technique consistait à exploiter les documents en
rapport avec le sujet qui fait l'objet d'étude. Ces documents sont sous
forme écrite, visuelle ou sonore. Ceux-ci provenaient des publications
existantes : les articles, les revues, les mémoires, publications
et rapports dans le domaine de la communication et de la
décentralisation. Les consultations en ligne ont été
utilisées.
5.1.2. Entretien
Les entretiens ont eu lieu lors des ateliers communaux, et les
groupes se réunissaient à la sortie des ateliers. Nous en avons
profité pour mener des discussions au-delà de celles qui
venaient d'avoir lieu dans les ateliers.
5.1.3. Interview
Les interviews ont eu lieu avec quelques personnalités
subdivisées en deux catégories à savoir les
autorités administratives d'un côté et les professionnels
des médias de l'autre côté.
Pour les administratifs, ont été
interviewés les administrateurs de la commune Bwambarangwe et Rumonge
ainsi que président du conseil communal de Giharo.
De même, le Directeur Général
chargé de la Décentralisation a été
interviewé dans cette même optique.
Quant aux professionnels des médias nous avons
interviewé le chef de programme de la Radio Isanganiro et le
secrétaire de l'Association Burundaise des Radiodiffuseurs.
5.1.4. Enquête par questionnaire
Nous avons jugé bon d'utiliser l'enquête avec
questionnaire comme instrument de recueil des informations, afin de pouvoir
faciliter le traitement des données.
5.1.5. L'observation directe
Cette technique nous a permis de constater les sites
disponibles dans chaque commune et leurs potentialités au tourisme te
à l'investissement. En plus, elle nous a donné le pouvoir de nous
enquérir par nous même sur les avantages qu'offre le milieu ayant
fait objet d'investigation.
5.2. Méthodes
Nous avons utilisé la méthode quantitative et la
méthode qualitative en vue de porter des analyses sur les
résultats issus de notre enquête.
5.2.1. Méthode quantitative
La méthode quantitative a servi à apporter la
compréhension des analyses sur les résultats quantifiables
à l'issue de l'enquête par le questionnaire. Avec cette
méthode nous avons été capable de chiffrer les
données et d'analyser leurs fréquences.
5.2.2. Méthode qualitative
La méthode qualitative quant à elle a servi
à apporter d'amples éclaircissements concernant les
résultats issus des interviews et des entretiens.
5.3. Limites du travail
Aucun travail ne peut être effectué
convenablement sans difficultés qui entravent les différentes
procédures de recherche. Lors de notre travail des difficultés
ont surgi.
L'accès aux documents ne nous a pas été
facile qu'on peut le croire. La permission d'accéder aux documents dans
certains services publics, accordée en amont, la plupart de fois
était non reconnue en aval. Quelques fois nous étions
autorisé à consulter des documents sans aucune relation avec
notre sujet de recherche ou renfermant des données très peu
utiles.
Pendant les travaux d'enquête, il y avait des
enquêtés qui donnaient des réponses avec un contenu moins
intéressant. Ces enquêtés répondaient pour se
débarrasser de nous et de nos questions. D'autres ont affirmé que
tous ce que nous faisions n'avait que le but pécuniaire et rien d'autre.
Le plus frappant est que des entretiens avec des membres des conseils
communaux, certains, nous ont annoncé ne pas trouver de relation entre
nos questions et leur communes, malgré de nombreuses explications qui
leur avaient étaient données.
Dans chaque commune nous avions distribué cinquante
copies. Mais, ce qui est regrettable, est que parmi les enquêtés
il y a ceux qui nous remettaient des copies vierges, d'autres ne marquaient que
la présentation pendant qu'il y avait ceux qui ne répondaient
qu'une partie des questions et d'autres encore donnaient des réponses
qui ne nous ont servi à rien.
A part des problèmes essentiellement d'ordre financier
et surtout temporel que nous avons connus, l'échantillon constituerait
un nombre plus important que celui présenté aujourd'hui. Des
réponses incomplètes données par quelques
enquêtés, nous ont poussé à disqualifier un grand
nombre de copies, et donc à réduire l'échantillon.
Pour les interviews, les personnes à interviewer nous
ont posé les difficultés relatives à leur
disponibilité et surtout à l'approche et pendant la
période électorale. Ce qui a conduit à une perte de temps
énorme.
6. Subdivision du
travail
Le présent travail de recherche est subdivisé en
six chapitres. Au premier chapitre nous avons développé le cadre
théorique et conceptuel qui sert à la clarification des concepts
clés.
Le deuxième chapitre présente le processus de
décentralisation au Burundi, au sein duquel l'histoire de l'institution
communale est passée en aperçu, le cadre juridique actuel est
suivi par le cadre institutionnel et financier.
La problématique et l'état des revenus des
collectivités locales font l'objet du troisième chapitre. Le
chapitre quatre concerne la description, l'analyse et l'interprétation
des résultats de recherche, tant du point de vue qualitatif que
quantitatif. Le cinquième chapitre propose une stratégie de
communication pour les collectivités locales au Burundi. En plus de cinq
chapitres que comporte le présent travail, nous avons apporté des
recommandations ou suggestions avant la conclusion finale.
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
En vue de faciliter la tâche aux lecteurs de ce travail
de recherche, la clarification de quelques termes clés a
été faite. Non seulement que ces termes sont clés, mais
ils sont, récurrents et ont une fréquence qui exige une
clarification. En plus, c'est en vue de préserver l'objectif du
présent travail que nous jugeons bon de clarifier ces termes.
Il s'agit notamment des concepts liés à la
communication en général, ceux liés à la
communication pour les collectivités locales et les concepts liés
au développement.
1 Concepts liés à la communication
Il convient que les concepts en rapport avec la communication
soient explicitées pour ne pas laisser le choix au lecteur, ce qui
l'amènerait à une compréhension quelque fois
égarée de notre vision.
1.1 Information
Le mot informer est dérivé du mot latin
« informare » qui signifie donner une forme,
mettre en forme, former ou alors présenter, représenter,
créer une idée ou une opinion.4(*)
L'information est, émission, réception,
création, retransmission, de signaux groupés, oraux ou
écrits, sonores, visuels ou audiovisuels, en vue de la diffusion et de
la communication d'idées, de faits, de projets, d'effets de toute sorte,
dans tous les domaines, par un individu, par des groupes d'individus ou par un
ou plusieurs organismes, agissant ou rétroagissant ainsi sur leur
environnement immédiat, proche ou lointain, et dont le but est de
déclencher éventuellement des processus dialectiques plus ou
moins amples alimentant l'échange, base naturelle et indispensable de la
vie sociale5(*).
1.2 Communication
D'après Isabelle OCKRENT : communiquer, c'est
connaître son terrain, savoir anticiper et réagir.6(*) Mais alors, lorsqu'on
entreprend une étude sur la communication, l'orientation change, se
diversifie et prend des contours selon les objectifs que l'on s'est
fixés, l'endroit d'investigation (sa culture, les habitudes de ceux qui
l'habitent...) et l'époque de son déroulement. Ainsi, on ne
pourra pas l'aborder de la même manière si l'on conçoit la
communication pour un champ d'investigation ou une discipline.
Etant donné que la communication constitue une notion
complexe en elle-même, nous avons opté pour la définition
suivante : la communication est un processus dynamique au cours duquel
un émetteur et un récepteur échangent et partage des
informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des
réactions.7(*)
Elle peut se faire au niveau de l'une des sphères
suivantes :
ü personne à personne (deux personnes en
interaction) ou groupe (une personne ou plusieurs s'adressent à un
groupe) : c'est la communication interpersonnelle ;
ü organisation (dans un cadre institutionnel) :
l'émetteur peut représenter l'institution du fait de sa
fonction : c'est la communication institutionnelle, organisationnelle ou
corporate ;
ü masse (les récepteurs constituent un ensemble
disparate et dispersé) : c'est la communication de masse.
Le processus de communication implique :
ü des participants (émetteurs/récepteurs),
chacun avec ses motivations et ses capacités ;
ü des messages : séquences de signes
assemblés selon des règles connues et véhiculant une
signification ;
ü des canaux : voies par lesquelles passe un message
depuis sa production par l'émetteur jusqu'à sa réception.
On peut utiliser un médium (moyen ou support utilisé pour
véhiculer le message en lui donnant une forme) ;
ü un effet ou impact : résultat de
communication ;
ü le feedback : rétroaction du
récepteur vers l'émetteur en réaction du message ;
ü un contexte : environnement physique,
psychologique, politique et socio-culturel dans lequel se déroule la
situation de communication8(*).
Un processus de communication peut être basiquement
décrit comme étant le processus de transmission d'un
message
d'un émetteur à un ou plusieurs récepteurs à
travers un
média
subissant des interférences sous condition de message de
rétroaction ou feedback. Cela associe un acte au message et à la
médiatisation qui y est lié. C'est le
contexte
qui donne le sens de l'échange. On préfèrera alors le
terme de « processus de communication » ou plus simplement
« Une communication »9(*).
1.3 Communication pour le
développement
Selon la FAO, « elle consiste en l'utilisation
de façon planifiée et organisée des techniques et des
moyens de communication (médiatiques et non médiatiques) pour
promouvoir le développement, à travers un changement d'attitude
et/ou de comportement, en diffusant l'information nécessaire et en
suscitant la participation active et consciente de ou des acteurs, y copris des
bénéficiaires aux processus10(*).
L'objectif ultime de la communication pour le
développement est de permettre aux populations rurales de mieux
maîtriser leur environnement, y compris l'agriculture, la santé,
l'habitat et les autres facteurs dont dépend la qualité de leur
vie, en liaison avec l'action gouvernementale. La communication pour le
développement est caractérisée par trois
fonctions essentielles, à savoir :
La fonction sociale :
elle permet de promouvoir le dialogue, la concentration, la réflexion,
la participation à l'analyse de la situation, à la prise de
décision, à la planification, à la gestion du
développement et à la mobilisation. Elle valorise les savoirs des
populations.
La fonction éducative :
elle vise à accompagner la prise de décision et la mise en oeuvre
de l'action par l'éducation et la formation grâce à un
partage de savoir et de savoir-faire (transfert des compétences)
La fonction
institutionnelle : elle permet de créer un
flux d'information et de communication à l'intérieur du groupe et
avec l'extérieur, notamment avec les organismes d'intervention, les
ministères... Ces flux d'information et de communication doivent
permettre de coordonner et de gérer dans la cohérence, la
politique de développement.11(*)
1.4 Communication participative
pour le développement
La communication participative pour le développement
peut être définie comme l'ensemble des processus d'information et
d'évaluation de même que l'ensemble des actions aptes à
solliciter et à susciter la participation d'une population à son
propre développement. Elle peut aussi être définie comme
un ensemble d'activités planifiées de communication visant le
changement individuel et social. La communication participative pour le
développement peut en fin être définie comme la pratique de
la communication dans le but de promouvoir le développement
socio-économique, c'est-à-dire un type de changement social
planifié12(*)
1.5 Communication politique
La communication politique, peut être définie
au sens large comme tout échange d'informations entre hommes politiques
et électeurs dans le but d'exercer ou de conserver le pouvoir, hors ou
en périodes électorales13(*).
Le marketing politique englobe les méthodes
utilisées par les hommes ou les partis politiques pour définir
leurs objectifs, leurs programmes et pour influencer le comportement des
électeurs.
Dans sa version moderne il se caractérise par l'emploi
des différentes techniques et théories du marketing commercial,
sous l'égide de professionnels de la communication.
Les différents vecteurs de
la communication politique sont entre autres l'affichage politique, les
rencontres sur le terrain et le tractage, les colonnes politiques dans la
presse, à la radio et à la
télévision,
les débats politiques, la présence télévisuelle en
général, les « éléments de
langage », le web et les
blogs...
1.6 La politique de la
communication
On définit les politiques de la communication comme des
ensembles de normes et des principes destinés à guider le
fonctionnement de la communication.
Une politique de communication, est un document écrit
qui fixe les finalités, les grandes lignes directrices, et les standards
devant guider l'utilisation et l'organisation de la communication pour
atteindre les buts de développement que se donne un Etat ou une
institution14(*).
1.7 Une campagne de
communication
Une campagne de communication est un ensemble coordonné
d'activités de communication médiatiques et non
médiatiques menées de manière intensive sur une
période relativement courte et dans un espace donné en vue
d'atteindre des effets précis. Elle nécessite une
stratégie propre qui peut découler d'une stratégie de
communication d'ensemble15(*).
1.8 La stratégie de
communication multimédia
En communication pour le développement, la
stratégie est un plan-cadre comprenant une combinaison d'interventions
de communication capables de susciter les changements nécessaires en
matière de connaissances, d'opinions, d'attitudes, de croyances ou de
comportements au niveau de la population visée en vue de résoudre
un problème de développement, selon un calendrier donné
(souvent à court terme) et compte tenu des ressources disponibles. Elle
constitue un engagement et une boussole permettant de mobiliser et d'orienter
les actions et les énergies de différents partenaires.
Les stratégies de communication multimédia sont
des stratégies dans le cours desquelles sont impliqués plusieurs
médias différents, obéissant à des modes
différents et complémentaires de signification et de production
d'information16(*).
Vu la spécificité de la communication pour les
collectivités locales, celle-ci vaut la peine d'être
élucidée de façon particulière.
1.9 Concepts liés
à la communication des collectivités locales
Pour une meilleure communication des collectivités
locales, il faut non seulement maîtriser la communication de
manière générale, la communication pour le
développement, la communication publique et politique, mais aussi la
cohérence de la communication publique, la promotion et l'animation d'un
territoire et autres.
Particulière par sa spécificité, puisque
la citoyenneté et l'intérêt général occupent
une place centrale, la communication des collectivités est fortement
attachée à des institutions.
Fonction transversale, la communication locale concourt
à rendre compréhensible les choix et l'action des élus.
Elle contribue à donner du sens à la vie publique et politique
locale.
1.9.1 Cohérence de
la communication publique
Il convient d'apporter un peu de précision sur le sens
de la communication publique avant de passer à la cohérence de la
communication publique. Ainsi, la communication publique Selon
Jacques RIVET du département de l'information et de la
communication de l'Université Laval,« la communication publique est
l'ensemble des processus et des procédés de divulgation et de
diffusion des faits des activités des personnalités, des
organisations et des institutions lesquels donnent, au grand public comme au
public averti, accès aux informations qui les décrivent et la
mise en lumière des réactions de ces publics provoquées
par ces informations sous forme d'enjeux et de débats publics.
»17(*)
Toute politique de communication dans les
collectivités intègre trois paramètres qui en
déterminent les cibles et en commandent les types de messages :
1° d'abord un territoire :
région, département, communauté, communes..., sont des
aires géographiques.
2° une institution
représentative : conseil régional, conseil
général, conseil de municipalité, conseil communal...
3° une administration enfin
composée de services conséquents.
La communication des collectivités locales se
caractérise aussi par la spécificité de leur
cible. Nous pouvons distinguer :
a. La communication interne, celle
qui concerne l'institution elle-même, ses agents et ses services ainsi
que les élus.
b. La communication
externe, celle qui concerne la population du territoire
couvert par l'institution. C'est la plus complexe, l'habitant
étant tout à la fois : usager, électeur,
contribuable, « être social », acteur local,
citoyen...
c. La communication de promotion ou
marketing territorial qui intéresse
investisseurs et touristes concerne l'attractivité et l'image du
territoire et vend la collectivité à l'extérieur.18(*)
1.9.2 Promouvoir et animer
un territoire
L'un des spécificités de la communication des
collectivités est qu'elle ne s'applique pas seulement à une
institution mais à un territoire. Créer une empathie
réelle entre habitants et territoire et son avenir, donner ou redonner
de la fierté d'appartenance, attirer entreprises et habitants sont des
enjeux et des objectifs inscrits dans la stratégie de communication.
Identité,
fondement du territoire.
Un territoire doit, pour se promouvoir, s'appuyer sur une
identité et de ses valeurs partagées. L'identité est
à la fois le fondement et le premier vecteur de communication. Bien
connaître la personnalité du territoire dont on parle et sur
lequel on s'exprime est une nécessité pour qui souhaite animer et
construire la communication d'une collectivité.
L'image, un patrimoine
à construire et valoriser.
L'identité étant ce que l'on est, l'image est ce
que l'on est perçu de soi. Dans le cas des territoires, l'image
constitue l'un des ressorts de l'attractivité, elle-même ressort
du développement. Une image positive est bénéfique pour
assurer et pérenniser le dynamisme et partant, l'économie, la
culture, l'éducation, la qualité de vie..., tout ce qui tisse le
quotidien des hommes qui y vivent.
Une stratégie de communication d'image peut, à
l'aide d'un ensemble de techniques regroupées sur le nom de
marketing territorial, contribuer à remodeler
l'image et « vendre » un territoire, y compris ses
propres habitants.
Promouvoir le territoire en valorisant la personnalité,
les savoir-faire et les ressources qui construisent son attractivité et
composent son image reste l'un des axes forts du travail des communicateurs
territoriaux. Mais ce travail loin de se réduire à une action
ponctuelle, s'inscrit dans la stratégie de communication de la
collectivité.
La promotion du territoire ne se traduit pas seulement par
l'image : intégrant toutes les composantes de l'identité,
elle s'appuie sur la valorisation des savoirs faire et cherche à
maintenir ou à créer la fierté d'appartenance de ses
habitants.
Elément permanent de la communication des
collectivités locales au sens le plus large du terme, elle inclut les
organismes périphériques spécialisés dans la
promotion touristique ou économique et dans le développement
local et essaie de se construire en partenariat pour mettre en avant un
territoire de vie et pas seulement une institution ou un organisme19(*).
1.9.3 Relation entre
marketing politique et marketing territorial
Le
marketing
(mercatique) est une discipline qui cherche à déterminer
les offres de biens et services en fonction des attitudes des consommateurs et
à favoriser leur commercialisation. Il comporte un
ensemble
de méthodes et de moyens dont dispose une
organisation
pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, et pour utiliser,
voire susciter, des comportements favorables à la réalisation de
ses propres objectifs20(*).
Le marketing territorial constitue un outil de
développement d'un territoire, à cheval entre communication,
marketing et stratégie économique.
Les collectivités territoriales cherchent à
s'entourer de cette compétence. Le marketing politique promeut le
politique ainsi que son programme politique, aussi toutes les activités
et réalisation conséquentes. Le marketing territorial quand
à lui se focalise sur le territoire, sa population et ses
capacités, ses subdivisions territoriales, son sol et sous-sol, ses
potentialités, bref tout ce dont la collectivité peut offrir.
Alors que le marketing politique trouve ses origines en
marketing commercial, celui territorial en trouve dans le politique où
un homme politique se met à vanter sa circonscription.
2 Concepts liés au
développement
La conception des concepts liés au développement
ne peut en aucun cas être identique de plus que les
intérêts ne sont pas les mêmes. D'où, il importe pour
nous d'apporter des clarifications à ces notions.
2.1 Développement
Le développement peut être défini comme
étant un long processus de changement d'ordre quantitatif et qualitatif
intervenant dans une société au plan politique,
économique, social, culturel et scientifique et menant vers un
bien-être individuel et collectif21(*).
2.2 Développement Humain
Durable
Est dit Humain Durable le développement qui
permet de satisfaire les besoins des générations actuelles sans
compromettre la satisfaction de ceux des générations futures et
qui est centré sur l'homme (développement de
l'homme par l'homme et pour l'homme, de tout l'homme et de tous les hommes) et
sur la planète (sauvegarde de l'équilibre
écologique)
Le développement humain durable implique trois
conditions essentielles :
i) vivre longtemps et en bonne santé
ii) acquérir un savoir
iii) avoir accès aux ressources nécessaires pour
jouir d'un niveau de vie convenable22(*)
Tout développement fait appel à la
communication. Ainsi, l'analyse des concepts liés à la
communication s'avère nécessaire.
3 concepts liés au
mode de gestion des services publics
En Droit administratif, le mode de gestion des services
publics est dominé par deux formes, à savoir :
Ø La
centralisation qui est le mode d'organisation administrative qui
consiste à concentrer la puissance publique entre les mains des
gouvernants de l'Etat et à faire assumer par ceux-ci,
généralement depuis la capitale, travaillant sous
l'autorité directe du gouvernement, une liaison immédiate avec
lui sans pouvoir de gestion autonome23(*). En son sein on trouvera la concentration et la
déconcentration.
Ø La
décentralisation qui correspond à l'attribution
d'une certaine autonomie à des collectivités qui
«s'administrent librement par des conseils des élus" sous le
contrôle du gouvernement. Décentraliser consiste à confier
l'exercice d'une compétence qui pourrait appartenir aux seuls organes de
l'Etat à plusieurs autorités dont chacune n'a en charge qu'une
fraction de la collectivité étatique24(*).
Plus d'éclaircissements en rapport avec ces concepts
sont disponibles dans le chapitre qui sui.
Conclusion partielle
Après l'éclaircissement de quelques concepts
récurrents tout au long du présent travail de recherche, concepts
en rapport avec la communication, la décentralisation, et ceux en
rapport avec la communication pour les collectivités locales, nous
trouvons la possibilité de pouvoir aborder avec beaucoup plus de
facilité le présent sujet. En plus, cela donnera l'occasion au
lecteur de mieux comprendre le contenu de ce travail.
Dans le chapitre qui suit, nous allons essayer de
décrire et d'analyser le processus de décentralisation au
Burundi.
Chapitre II : LE
PROCESSUS DE DECENTRALISATION AU BURUNDI
Introduction
Le processus de décentralisation n'est pas un effet de
hasard, mais l'expérience d'autres pays à travers le monde
inspire l'origine et la pratique burundaise. En vu de pouvoir bien comprendre
le processus de décentralisation au Burundi, le rappel de ladite notion
est de grande importance. Ce rappel se fait avec des détails sur les
notions de décentralisation, de concentration, de
déconcentration. Après ces notions, la décentralisation
peut alors être abordée sans oublier d'autres notions qui lui sont
connexes, entre autres : la tutelle administrative, la gouvernance locale
et l'intercommunalité, pour n'en citer que celles là.
Dans ce creuset, le tableau qui suit nous donne un
aperçu sur le mode d'organisation et de gestion de des services
publics.
Tableau N° 1 : Mode de gestion des services
publics
Mode de gestion des services publics
|
251660800251659776
Centralisation
|
251661824251658752
|
Décentralisation
|
251655680251654656251657728251656704
Concentration
|
|
Déconcentration
|
|
Décentralisation territoriale
|
|
Décentralisation technique
|
Source : Auteur de
l'enquête, schéma conçu sous l'inspiration de DUPUIS
Georges, GUEDON Marie-José, et CHRETIEN Patrice, Droit Administratif,
8e Edition, Armand Collins, Paris 2002, de la page 223 à 227
Selon le mode de gestion des services publics, il existe deux
systèmes à savoir ; la centralisation et la
décentralisation.
Au sein de ces deux systèmes, existent d'autres
systèmes (sous-systèmes) qui sont la concentration et la
déconcentration pour la centralisation. Une déconcentration
avancée donne lieu à la décentralisation. Celle-ci est fit
de la décentralisation territoriale et la décentralisation
technique.
1. Approche sur la définition de
centralisation
La centralisation est caractérisée par deux
formes : la concentration et la déconcentration.
La concentration est un système d'organisation
administrative dans lequel le pouvoir de décision et la
compétence d'accomplir des actes juridiques engageant la personne
publique est réservée à l'autorité centrale et
suprême de l'Etat25(*).
Il serait mieux d'ajouter que dans un Etat concentré,
la gestion et l'administration se verrait inapplicable suite aux
difficultés d'accéder aux différents pôles
administratifs.
Rappelons que la centralisation peut se définir comme
étant le mode d'organisation administrative qui consiste
à concentrer la puissance publique entre les mains des gouvernants de
l'Etat et à faire assumer par ceux-ci, généralement depuis
la capitale, travaillant sous l'autorité directe du gouvernement, une
liaison immédiate avec lui sans pouvoir de gestion autonome26(*).
Elle implique ainsi la centralisation du pouvoir au triple
point de vue :
o de la force publique ;
o de la compétence technique ;
o des facultés de décision et de nomination.
Elle revêt ainsi trois traits fondamentaux :
· La centralisation de la puissance publique qui
s'opère de deux manières :
1° les gouvernants de l'Etat se réservent le
monopole de l'émission des règles juridiques liant la
collectivité (puissance normative) ;
2° ils centralisent à leur profit les moyens
matériels d'en assurer l'exécution (force publique).
· Tous les services administratifs relèvent d'une
unique personne : l'Etat, avec comme conséquences que :
o pas de personnalité juridique distincte ;
o budget unique, celui de l'Etat ;
o tous les biens constituent le domaine (patrimoine) de
l'Etat ;
o tous les agents sont des agents de l'Etat.
· Le pouvoir hiérarchique qu'exercent sur tous les
services centralisés les autorités centrales de l'Etat.
Un tel système est invivable
pratiquement. C'est pour cela que l'on dit qu'un système
centralisé ne peut survivre que moyennant une certaine
déconcentration27(*).
La déconcentration
s'analyse comme étant « un transfert d'attributions
à l'intérieur de l'administration d'Etat, comme une
délégation de l'exercice des compétences, la
décision pour la solution des affaires régionales et locales
étant confiée à des agents du pouvoir central,
gérant sur place certains intérêts généraux,
mais demeurant sous la dépendance hiérarchique du pouvoir
central »28(*).
La déconcentration constitue en réalité
une condition d'exercice de la centralisation administrative, comme
étant une condition de survie d'un système centralisé. Une
déconcentration très poussée aboutie à la
décentralisation.
2 Approche sur la définition de
décentralisation
Alors que l'Etat centralisé présente un corps
unique de services dépendants, les agents d'exécution,
disséminés sur l'ensemble du territoire se trouvant
étroitement subordonnés et ayant pour seule charge de traduire
les ordres reçus, de l'Etat décentralisé
comporte :
o une multiplicité d'organes de décision et de
centres particuliers d'intérêts ;
o une autonomie de ces corps possédant des
autorités propres, autonomie dont l'étendue résulte
souvent de leur mode de désignation ;
o une soumission de ces autorités à un
contrôle appelé tutelle, contrôle portant sur les organes et
les actes.
2.1 Définition
Reprenons la définition sus mentionnée qui
précise que la décentralisation correspond à
l'attribution d'une certaine autonomie à des collectivités
qui «s'administrent librement par des conseils des
élus" sous le contrôle du gouvernement.
Décentraliser consiste à confier l'exercice d'une
compétence qui pourrait appartenir aux seuls organes de l'Etat à
plusieurs autorités dont chacune n'a en charge qu'une fraction
de la collectivité étatique29(*).
2.2 Condition de
réalisation
Pour qu'un service public ou une collectivité
(territoire) soient décentralisés, il faut :
1° qu'il ait une personnalité juridique distincte
de celle de l'Etat : condition nécessaire
2° qu'il jouisse de l'autonomie organique,
c'est-à-dire un pouvoir propre de décision dans la gestion des
intérêts qui lui sont confiés, pouvoir exclusif de tout
contrôle hiérarchique et soumis au contrôle de tutelle.
2.3 Formes de
décentralisation
Il existe deux formes de décentralisations :
Ø la décentralisation territoriale ;
Ø la décentralisation par services.
2.3.1 La décentralisation territoriale
On parle de décentralisation territoriale lorsque la
gestion de l'ensemble des intérêts régionaux et locaux est
confiée à des autorités régionales et locales
élevées, dotées, vis-à-vis du pouvoir central, de
l'autonomie organique, celle-ci impliquant l'octroi, à ces
autorités, d'un pouvoir propre de décision, qu'elles exercent,
non comme représentant du gouvernement central, mais comme
représentant des collectivités secondaires. Il est à noter
que celle-ci a une portée politique et intéresse davantage le
droit constitutionnel.
2.3.2 La décentralisation par services
On parle de décentralisation par service lorsque c'est
seulement la gestion d'un intérêt public déterminé
(qu'il soit général, régional ou local) qui est
confiée à une autorité organiquement autonome30(*).
Cette forme est appelée également
décentralisation technique ou encore la décentralisation
fonctionnelle.
2.4 La tutelle
administrative
Si indispensable que paraisse la décentralisation
administrative, elle serait à condamner, si elle devait priver l'Etat de
tout droit de regard sur les services publics qu'il crée, et conduire
à la dilution de toute autorité dans une féodalité
d'organisme trop indépendants, à tendances souvent divergentes.
Ce droit de regard, est la tutelle administrative, que Jacques
Dembour - auteur d'une remarquable thèse d'agrégation
intitulé ``les actes de tutelle administrative en droit belge''
(Larcier, 1955)-, définit comme « l'ensemble des pouvoirs
limités accordés par la loi ou en vertu de celle-ci à une
autorité supérieure aux fins d'assumer le respect du droit et la
sauvegarde de l'intérêt général contre l'inertie
préjudiciable, les excès et les empiètements des agents
décentralisés 31(*)»
Lorsque la décentralisation est très
poussée, elle aboutit au fédéralisme que nous relatons au
point qui suit.
2.5 La gouvernance locale
La gouvernance est en effet conditionnée par
l'existence d'un partage minimum de repères que peut constituer par
exemple un projet commun, constitutif d'une proximité institutionnelle
entendue comme une condition certes contraignante, mais aussi permissive
à la coordination. La réalisation concrète d'un projet
commun implique, quant à elle, des actions collectives, une
activité commune finalisée, bref une proximité
organisationnelle.
La gouvernance locale consiste en un ensemble d'institutions,
de mécanismes et de processus qui permettent aux citoyens et aux
groupements de citoyens d'exprimer leurs intérêts et leurs
besoins, de régler leurs différents et d'exercer leurs droits et
obligations à l'échelon local.
Une bonne gouvernance locale est fondée sur plusieurs
piliers : la participation citoyenne, des partenariats entre des
acteurs-clés à l'échelon local, la compétence
transdisciplinaires des acteurs locaux, des sources d'information multiples,
des institutions de redevabilité et une orientation à priori en
faveur des pauvres. 32(*)
2.6 Intercommunalité
Relatif à l'intercommunal, c'est-à-dire ce qui
relève de plusieurs communes33(*), c'est toute activité concernant plusieurs
communes en d'autres termes. L'expression intercommunalité
désigne les différentes formes de coopérations existantes
entre les communes. L'intercommunalité permet aux communes de se
regrouper au sein d'un établissement public, soit pour assurer certaines
prestations soit pour élaborer de véritables projets de
développement économiques.
On distingue deux types d'intercommunalité :
ü La forme souple ou associative : financée
par les contributions des communes qui sont membres. Elle leur permet de
gérer ensemble des activités ou des services publics.
ü La forme approfondie ou fédérale (dite
à fiscalité propre) visée par l'existence de
compétences obligatoires et par une fiscalité propre.34(*)
Il est bien connu selon les lois et règlement qu'aucune
commune ou collectivité n'a de droit de tutelle sur une autre.
Cependant, lorsque l'exercice d'une compétence nécessite le
concours de plusieurs collectivités territoriales, la loi prévoit
le système de l'intercommunalité.
Une fois la décentralisation bien menée,
celle-ci aboutit au développement. D'où, il convient d'apporter
des clarifications aux concepts liés à ce dernier.
3 Le processus de
décentralisation en Afrique
Bien qu'initié depuis très longtemps à
travers le monde (1789 en France, 1813 au Pays-Bas, 1831 en Belgique, 1843 au
Luxembourg...), la décentralisation a vu le jour dans beaucoup de pays
Africains vers la fin des années 1980 et le début des
années 1990. En Afrique comme ailleurs, la décentralisation
s'inscrit de façon substantielle dans la trajectoire de l'Etat et la
problématique nationale.
Elle intervient, pour sa phase récente (fin des
années 80-début des années 90) dans un contexte de
décrédibilisation de la forme
« institutionnelle-occidentale » des Etats,
confrontée à la vigueur des relations d'allégeances
sociales, rémanentes en Afrique comme ailleurs, et aux échecs des
ambitions développementistes puis des politiques d'ajustement structurel
(PAS)35(*).
Depuis la fin des années 80, la décentralisation
est devenue une priorité politique affichée par de nombreux Etats
du Sud, en Afrique mais aussi en Asie et en Amérique latine.
Dans le contexte global de revalorisation du local et de
redéfinition de l'Etat, la crise économique et financière
et la pression des bailleurs ont poussé les gouvernements centraux
à adhérer à cette nouvelle forme d'organisation de
l'action publique.
Cette évolution contribue à structurer des
formes d'organisation du pouvoir et de répartition des ressources qui
répondent aux stratégies des acteurs politiques,
économiques ou sociaux africains. Ainsi les revendications
démocratiques et l'organisation de grandes conférences nationales
au début des années 90 au Bénin, au Burkina Faso, au Mali
ou encore au Congo ont trouvé un débouché dans des
constitutions instituant le principe de libre administration locale.
Des anthropologues ont également montré que la
création de nouvelles opportunités politiques à
l'échelon local a permis la régulation des concurrences entre
élites et que la révision à la baisse des Etats,
liée à l'ajustement structurel, avait rendu plus difficile les
perspectives d'insertions dans la machinerie politique centrale.
Dans certains cas, la décentralisation a aussi
été une des modalités de sortie de conflits
régionaux et de guerres civiles par la création de nouvelles
possibilités de participation politiques à différents
niveaux dans l'administration du pays.
Enfin elle constitue une façon de
rééquilibrer des dynamiques territoriales survalorisant les
métropoles et les grandes villes au détriment d'immenses zones
rurales sous-exploitées et sous-administrées.
Dans les pays africains francophones au sud du Sahara,
l'organisation territoriale est restée pendant longtemps fidèle
à la tradition Jacobine française caractérisée par
une forte centralisation. Cependant, avec le vent de démocratisation,
une tendance à plus de décentralisation voit le jour depuis le
début des années 90. Dans l'ensemble, le processus de
municipalisation n'est pas achevé et il existe encore dans bien de pays
un mélange confus de déconcentration administrative et de
décentralisation.
4 Bref historique de
l'institution communale et de la décentralisation au Burundi
Il convient de rappeler que le Burundi a une tradition de
décentralisation, à travers la consécration avant
l'indépendance du pays, de l'institution communale. C'est en effet,
vers la fin du régime colonial qu'on a vu naître les communes du
Burundi. Leur introduction fut consacrée par le Décret
intérimaire du 25 décembre 1959 sur l'organisation politique du
Rwanda - Urundi.
Ce texte prévoyait que les circonscriptions urbaines,
et les sous-chefferies éventuellement agrandies, seraient
transformées en communes provisoires, seules entités
décentralisées, tandis que les chefferies subsisteraient comme
simples circonscriptions déconcentrées.
Le regroupement de ces circonscriptions administratives en
communes devait tenir compte de deux éléments principaux à
savoir :
· Le nombre d'habitants afin de rendre les communes
financièrement viables ;
· Le fait est que pour assurer une meilleure
administration, la population ne devait pas être trop
éloignée du centre administratif.
Plus tard, par Ordonnance législative n° 02/43 de
février 1961, l'appellation « commune provisoire »
est remplacée par celle de « commune »,
administrée par un bourgmestre. Il sera assisté par un Conseil
communal élu pour un mandat de 3 ans. C'est le Conseiller qui avait
obtenu le plus de suffrages qui était proposé à la
nomination de bourgmestre.
Il sera remplacé par l'Administrateur communal en 1965.
Cette pratique démocratique a reculé depuis lors. Les
régimes d'après l'indépendance, tout en faisant de la
commune la base du développement local, ne reconnaissaient pas en
réalité ses prérogatives et son autonomie administrative
et financière.
La tutelle administrative a été toujours
transformée en pouvoir hiérarchique. On se rappellera notamment
qu'en 1989, la loi communale créait une administration communale
dirigée par un administrateur nommé par le Président de la
République, avec seulement un conseil communal consultatif de
développement.
La promulgation de la loi communale du 20 avril 2005, cadre
légal de la décentralisation, et la tenue des élections
locales ont jeté les bases de la décentralisation. Elles ont
confirmé la volonté du gouvernement de donner une place de choix
aux collectivités locales et à leurs populations, dans le
processus de reconstruction et de développement du pays. Cette loi a
fait l'objet de révision et a été abrogée en
janvier 2010. Avec la nouvelle loi communale venue dans le cadre du nouveau
contexte démocratique, la commune connaît une nouvelle
organisation. Elle est administrée par le Conseil communal et
l'Administrateur communal, tous élus, et jouit d'une autonomie
administrative et financière.
Les principales caractéristiques de la loi communale
sont :
Ø la reconnaissance de la collectivité locale
qu'est la commune,
Ø la mise en place d'une administration communale
représentative,
Ø la promotion de la fonction publique communale
Ø l'établissement des prévisions
financières pour les collectivités locales.
Par la suite, le Gouvernement a engagé des
réformes institutionnelles pour soutenir le mouvement de
décentralisation et accompagner les collectivités locales. Il a
été notamment confié au Ministère de la
Décentralisation et du Développement Communal des missions de
conduire le processus devant aboutir à la mise en place d'un cadre
efficace et adapté pour la décentralisation, et la promotion du
développement des communes et des communautés de base.
La décentralisation s'inscrit dans un processus plus
large de reformulation de l'idée démocratique. Ce n'est pas une
affaire nouvelle.
Rappelons ce qu'en disait Alexis de Tocqueville, il y a
déjà un siècle et demi : " La
décentralisation n'a pas seulement une valeur administrative ; elle
a une portée civique puisqu'elle multiplie les occasions pour les
citoyens de s'intéresser aux affaires publiques ; elle les
accoutume à user de la liberté."36(*) Elle correspond à une très forte
revendication de démocratie de proximité et de participation.
L'institution de collectivités territoriales dont les
organes chargés de la gestion des affaires sont élus au suffrage
universel doit être symbolique de cette nouvelle organisation
démocratique. Une nouvelle citoyenneté plus active et
engagée doit émerger.
La description de l'état actuel de la
décentralisation au Burundi va nous permettre d'aborder le
présent sujet dans ses contours en misant sur les aspects juridiques,
institutionnels et financiers.
5 Du cadre juridique
actuel
La décentralisation est reconnue par les textes
fondamentaux, législatifs et réglementaires qui régissent
le Burundi : l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au
Burundi, la Constitution de la République, la Loi communale, le Code
Electoral, le Code foncier et bien d'autres textes.
5.1 L'Accord d'Arusha pour la
Paix et la Réconciliation au Burundi
L'Accord d'Arusha, signé le 28 août 2000 et
adopté par le Parlement le 1er décembre 2000,
prévoit, dans ses quatre protocoles, une série de réformes
institutionnelles visant à organiser une décentralisation, mais
aussi une déconcentration accrue de l'administration de l'Etat. La
stratégie de décentralisation prévue par l'Accord d'Arusha
comporte deux volets principaux : d'une part, l'élection au
suffrage universel direct ou indirect des autorités communales ;
d'autre part, l'accès équitable aux infrastructures
économiques et sociales et aux services publics de l'Etat.
La forme de décentralisation vise notamment les
objectifs suivants :
Ø réduire la pesanteur du gouvernement
central ;
Ø accroître la démocratie et la
participation locale ;
Ø améliorer l'efficacité et
l'équité dans la fourniture des services au niveau
local ;
Ø renforcer les collectivités locales.
5.2 La Constitution de la
République du Burundi
La loi n° 1/10 du 18 mars 2005 portant promulgation de la
Constitution de la République du Burundi prévoit la
décentralisation spécialement en ses articles 262 à 267.
Une des innovations qu'on peut signaler, par rapport aux
textes précédents est l'admission des candidats
indépendants aux élections au niveau des collines. (Art. 265, a).
5.3 La loi communale
La loi n° 1/016 du 20 avril 2005 portant organisation de
l'administration communale, met en place, dans tout son contenu, le
système de la décentralisation. La loi communale a apporté
deux principales innovations :
Elle a reconnu l'autonomie organique des communes. Elle
dispose que la commune est administrée par un Conseil communal
élu au suffrage universel direct et par un Administrateur communal
élu par le Conseil communal en son sein.
Elle a diminué sensiblement la pesanteur du Gouverneur
de province sur l'Administrateur communal. La loi communale ne reconnaît
plus le prescrit de l'article 13 du Décret-loi n° 1/011 du 8 avril
1989 portant réorganisation de l'Administration communale.
Cette loi a été révisée et
abrogée par celle N°1/02 du 25 janvier 2010 où les articles
10, 28, 30, 33, et autres ont connus des modifications. Le constat est que la
nouvelle loi qui organise l'administration communale est plus ou moins expresse
que la précédente même si restent des notions
méritant une amélioration.
5.4 Le Code
électoral
La loi n° 1/015 du 20 avril 2005 portant Code
électoral, fixe les principes de base de l'élection des
conseillers de colline ou de quartier, des chefs de colline ou de quartier
ainsi que des conseillers et des administrateurs communaux.
Les conseillers de colline ou de quartier sont élus au
suffrage universel direct. Le conseiller qui a obtenu le plus grand nombre de
voix devient le chef de la colline ou de quartier. Les conseillers de colline
ou de quartier ne sont pas élus sur base des listes de partis
politiques ; tous les candidats se présentent à titre
indépendant.
Les conseillers communaux sont élus au suffrage
universel direct sur base de listes bloquées des partis politiques ou
des indépendants à représentation proportionnelle. Le
Conseil communal élit en son sein l'administrateur communal.
5.5 Le Code foncier
L'article 249 du Code foncier détermine la constitution
du domaine foncier des communes. Celui-ci est constitué des terres
acquises à titre onéreux ou gratuit directement par la commune
auprès des tiers d'une part, et des terres lui cédées
à titre onéreux ou gratuit par l'Etat d'autre part. Les droits
fonciers reconnus aux communes doivent être constatés dans un
certificat d'enregistrement (article 253).
5.6 Le code de
l'environnement
La protection de l'environnement concerne à plus d'un
titre les collectivités locales. Ainsi, l'article 6, alinéa 2 de
la loi n° 1/100 du 31 juin 2002 portant Code de l'environnement de la
République du Burundi assigne aux pouvoirs publics le devoir
d'établir des procédures et mécanismes susceptibles de
permettre aux populations de prendre une part accrue, en matière
d'environnement, aux décisions qui les concernent, notamment en rapport
avec les stratégies relatives à la conservation des sols et
marais, à la création et à la gestion des forêts et
des autres espaces protégés.
5.8 Les autres instruments
juridiques
Il existe d'autres lois et règlements relatifs à
la décentralisation. Les principaux sont les suivants :
Le Décret n° 100/72 du 18 octobre 2005 fixant la
structure et les missions du Gouvernement de la République du
Burundi.
Le Décret n° 100/104 du 21 novembre 2005 portant
réorganisation du Ministère de l'Intérieur et de la
Sécurité Publique.
Le Décret n° 100/145 du 12 octobre 1995 portant
réorganisation des services provinciaux.
Le Décret du 21 avril 1990 portant statut des
personnels communaux et municipaux.
Le Décret du 31 juillet 2000 portant reclassement des
centres urbains.
Le Décret du 21 novembre 2005 portant application du
décret du 18 octobre 2005 concernant le renforcement institutionnel de
la décentralisation.
Le Décret du 30 août 2007 portant transformation
du Fonds de Développement Communal en Fonds National d'Investissement
Communal.
La Loi n° 1/004 du 23 mars 1994 portant organisation
générale de l'administration.
Le Décret-loi n° 1/017 du 17 juin 1988 portant
transfert de certaines recettes administratives au profit des communes tel
qu'amendé à ce jour.
Le Décret-loi n° 1/026 du 21 juillet 1989 portant
transfert de l'impôt foncier perçu sur le territoire du Burundi au
profit des communes et de la Mairie de Bujumbura.
Le Décret-loi n° 1/027 du 21 juillet 1989 portant
transfert de l'impôt sur les revenus locatifs perçus sur le
territoire du Burundi au profit des communes et de la Mairie de Bujumbura. Et
bien d'autres.
6 Du cadre institutionnel
de la décentralisation
Le cadre institutionnel fait référence aux
institutions chargées de la mise en oeuvre de la politique de
décentralisation : le Gouvernement, la Province, le Commune, la
zone, la colline et/ou le quartier. Il s'agit de l'ensemble des structures qui,
de part leurs missions jouent un rôle important dans le
développement des collectivités locales.
6.1 Le Gouvernement
Les missions du gouvernement ou de l'Etat en matière de
décentralisation émanent de la constitution et du décret
n°100/13du 29 janvier 2009 portant structure, fonctionnement et missions
du gouvernement de la République du Burundi.
Outre la Présidence de la République et les deux
Vice - Présidences, les Ministères sont nombreux à
intervenir dans le processus de décentralisation.
Il s'agit notamment du Ministère de la Bonne
Gouvernance et de la Privatisation, du Ministère de l'Intérieur,
du Ministère de la Décentralisation et du Développement
Communal, du Ministère de la Sécurité Publique, du
Ministère des Finances, du Ministère des Travaux Publics et de
l'Equipement, du Ministère de l'Energie et des Mines, etc.
6.2
La province
La Province est une entité déconcentrée
de l'Etat.
L'Administration provinciale est dirigée par le
gouverneur de province.
Il est assisté par trois conseillers : le
Conseiller principal, le Conseiller économique, le Conseiller
socio-politique.
Le Conseil Provincial est composé du Gouverneur et de
son Conseiller principal ainsi que de deux représentants par commune. Il
a un mandat consultatif de trois ans renouvelable une seule fois.
D'autres acteurs oeuvrent dans la
décentralisation : le Comité Provincial de
Développement Communautaire (CPDC).
Les services sectoriels déconcentrés, que sont
notamment les directions provinciales au niveau technique.
6.3
La commune
6.3.1 Subdivision du territoire national
Actuellement, le territoire comprend 129 communes rurales et
urbaines (116 communes rurales plus 13 communes urbaines), 375 zones, 2811
collines de recensement et 97 quartiers en Mairie de Bujumbura. La commune
rurale est subdivisée en zones et en collines de recensement. La commune
urbaine est subdivisée en zones et quartiers.
Cependant, il faut faire remarquer que le processus de
décentralisation des communes urbaines n'est pas encore terminé.
Les communes urbaines fonctionnent encore en réalité comme des
zones de la Mairie de Bujumbura.
6.3.2 Les organes de
conception et de direction
Ce qu'on peut appeler "organes de direction" comprend
l'administrateur communal, les membres du Conseil communal, deux conseillers
techniques et d'autres fonctionnaires détachés auprès des
communes. La commune est administrée par le Conseil communal et
l'Administrateur communal.
a) Le Conseil
communal
Le Conseil communal (CC) est composé de l'ensemble des
conseillers communaux démocratiquement élus sur la base de leur
appartenance politique pour un mandat de cinq ans (voir la Loi Communale).
b) L'Administrateur
communal
Nommé par Décret présidentiel avant
d'entrer en fonction, l'Administrateur communal (AC) est le représentant
légal de la commune et de la population. La fonction d'Administrateur
communal est exercée à plein temps et rétribuée par
l'Etat.
c) Les Conseillers
techniques
Les conseillers techniques sont des cadres de l'Etat
transférés au niveau de la commune et à charge du budget
de l'Etat.
d) Les agents de
collaboration et d'exécution
Il s'agit notamment du (de la) Comptable communal (e), du (de
la) Secrétaire, de l'Agent d'état-civil, du chef de zone et du
chef de colline. D'autres agents sous-contrat peuvent être
engagés.
6.3.3 Les organes
consultatifs
Ce sont essentiellement : le Comité Communal de
Développement Communautaire (CCDC), les comités sectoriels,
les comités locaux de développement et de lutte contre la
pauvreté.
Les autres organismes communautaires dont les plus actifs
sont : les organisations paysannes, c'est-à-dire des groupements
liés à la production agricole, à l'origine d'inspiration
plus ou moins coopérative ; les groupements
d'épargne-crédit; les organisations de développement
social, les comités de santé et les associations locales de
développement, en général liées aux structures
politico-administratives.
6.4
La zone : organe déconcentré
La zone est une circonscription administrative
déconcentrée de la commune, intermédiaire entre celle-ci
et la colline de recensement ou le quartier. La zone est dirigée par un
chef de zone nommé par le Conseil communal sur proposition de
l'Administrateur. Il est choisi parmi les citoyens natifs ou résidents
de la commune.
6.5 La colline/quartier
La colline de recensement constitue la cellule de base de
l'administration territoriale en milieu rural. Elle peut regrouper deux ou
plusieurs collines géographiques simples. Le quartier constitue la
cellule de base de l'administration territoriale dans une commune urbaine. Un
quartier est constitué par un nombre variable de rues.
7 Du cadre financier
La décentralisation territoriale ou administrative ne
peut être possible que si les ressources l'accompagnent.
7.1 Les ressources
financières et matérielles
L'article 63 de la Loi communale du 25 Janvier 2010 stipule
que les ressources de la commune sont constituées notamment
par :
7.1.1 Les recettes fiscales
communales :
ü les revenus et produits d'aliénation du
patrimoine et du portefeuille ;
ü les emprunts ;
ü les subventions de l'Etat ou d'organismes visant le
développement économique et social ;
ü les dons et legs ;
ü les contributions de la population à divers
projets ;
ü la taxe sur les cultures de rente ;
ü l'impôt foncier et l'impôt sur les revenus
locatifs.
7.1.2 Les ressources
matérielles sont : les bureaux, les véhicules, les
équipements de bureaux (ordinateurs, machines à écrire,
etc.).
7.2 Les ressources
transférées à la commune
Les ressources décentralisées sont celles
cédées directement aux communes par l'Etat sous forme
d'impôts et taxes, les transferts budgétaires sous forme de
subventions ainsi que les interventions des différents Fonds
créés par l'Etat pour financer le développement des
communes. Les impôts cédés par l'Etat aux communes
sont :
ü l'impôt sur le gros bétail "I.G.B";
ü l'impôt sur les cycles et les
cyclomoteurs ;
ü l'impôt sur les revenus locatifs ;
ü l'impôt foncier.
ü les recettes réalisées par les
dispensaires et centres de santé publics aux communes.
Les ressources décentralisées provenant des
cultures de rente sont gérées par le Fonds d'Appui à
l'Administration Territoriale "FAAT" tel que prévu aux articles 64 et
75 de la Loi communale.
Il est à noter qu'un Fonds National d'Investissement
Communal (FONIC) a été créé. Il est chargé
de promouvoir le développement intégral du pays en
général et celui des communes et des collectivités locales
en particulier, notamment par l'appui financier de leurs initiatives de
développement local.
7.3 Les instruments de gestion
et de contrôle des ressources communales
L'outil principal de gestion des ressources communales est le
Budget communal qui d'après l'article 55 de la loi communale comprend
deux chapitres : le budget de fonctionnement et le budget
d'investissement.
L'autre instrument de gestion des finances communales est le
règlement général de la comptabilité communale qui
reste le seul garde-fou pour contrer les abus.
Les ressources communales sont soumises à un
contrôle interne et externe. Les organes de contrôle des ressources
communales prévues par la loi sont :
ü l'Inspection provinciale des finances communales ;
ü le Département des finances communales ;
ü la Cour des comptes ;
ü l'Inspection Générale de l'Etat ;
ü la Commission des Finances du Conseil communal.
Un service de contrôle interne qui serait le garant du
respect des procédures comptables et financières, est à
instaurer. Il limiterait les malversations en matière de gestion
financière communale.
Conclusion partielle
De tout ce qui précède, il découle qu'il
faut maintenir ou accroître la décentralisation. Le pouvoir local
devrait disposer des compétences suffisamment larges pour que l'on
puisse véritablement parler de décentralisation.
Le processus de décentralisation au Burundi prend ses
racines à l'époque coloniale. Dans la théorie nous
trouvons que le Burundi est un pays à tradition
décentralisatrice. Ce qui devrait rendre le processus aisé.
Mais les textes de lois au Burundi s'inspirent de
l'héritage belge lui-même héritier du système
français traditionnellement hypercentralisé, et voit dans les
collectivités locales des démembrements de l'Etat. Se sont des
créations de la loi à des fins de commodité
administratives, de simples circonscriptions territoriale élevées
à la dignité des personnes morales investies de certains droits
par bienveillances du pouvoir central qui fait peser sur elle une tutelle
assez stricte.
Ayant parlé du processus de décentralisation de
manière succincte, il est opportun d'aborder la problématique et
l'état des revenus des collectivités locales ou entités
décentralisées. C'est l'objet du chapitre qui suit.
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE ET ETAT DES REVENUS
DES COLLECTIVITES LOCALES
Introduction
Ailleurs comme au Burundi, le niveau d'engagement politique en
faveur de la décentralisation se mesure à l'aune du volume des
ressources affectées aux collectivités locales. Les ressources
nécessaires à l'exercice par les collectivités locales de
leurs compétences leur sont dévolues soit par transferts de
fiscalité, soit par dotation, ou par les deux. Au Burundi, les communes
disposent, en vertu de la loi, de ressources devant garantir leur autonomie
financière.
1 Problématique des
revenus des collectivités locales
Il est essentiel de mener une
réflexion sur le processus de décentralisation rurale
actuellement en cours, sur les enjeux et les risques et sur les approches
possibles pour arriver à un développement dynamique, durable et
équitable. Le succès de ce processus dépendra de sa
capacité à intégrer les connaissances et les
expériences existantes et à parvenir à une synergie des
interventions au niveau local.
Les contraintes identifiées comme les plus importantes
pour communes au Burundi sont au nombre de quatre à savoir :
Ø des moyens financiers insuffisants ;
Ø le manque de personnel communal
qualifié ;
Ø le manque du matériel et
d'infrastructure ;
Ø le manque du cadre légal et les pouvoirs
exécutifs.
Ceci est le résultat de l'enquête menée
par l'ABELO, présentée en Octobre 200937(*).
Des moyens financiers insuffisants constituent la contrainte
la plus ultime pour la performance de l'administration communale. Les seules
sources de revenu sont issues des taxes et des services locaux. Alors que dans
d'autres pays la collectivité locale est subventionnée en grande
partie par ses habitants, en générant des intrants taxables, au
Burundi, c'est le contraire où les habitants attendent beaucoup de leur
collectivité.
Aujourd'hui, les burundais ont perdu la bonne tradition de
travailler en synergie ce qui amène à la perte d'une bonne
production. Sur ce il est vrai que le travail solitaire gaspille
l'énergie pouvant en principe aboutir à un rendement non
négligeable.
Un des enjeux de la décentralisation est de faire en
sorte que les collectivités locales burundaises assument davantage et
mieux leurs responsabilités dans la fourniture des principaux services
de base aux populations dans une dynamique de gestion partagée.
Mais aussi, les lois et règlements organisant et
réglementant la gestion ainsi que la comptabilité communale sont
en quelque sorte vétustes. Ce qui fait que chaque commune a sa propre
conception quant à l'organisation et à la gestion des biens de la
commune (même si ces différences ne sont pas énormes, elles
rendent par contre complexes et difficiles l'appréciation, l'audit et le
suivi-évaluation des biens des communes).
Des mécanismes ont été mis sur pied pour
s'assurer du bon déroulement de l'ensemble du processus, mais rien
n'empêche qu'il y ait des acteurs qui restent réticents ou plus
grave aillent au delà de leurs attributions. De ce fait, peu sont les
administratifs à la base qui se comportent comme si le pouvoir reste
toujours centralisé ou, pire, concentré. Mais alors, nombreux
sont ceux qui confèrent à la décentralisation des
attributions fédérales.
Pendant que les premiers ont des difficultés avec les
administrés et surtout avec le personnel de la collectivité, les
seconds trouvent leurs challenges vis-à-vis de la hiérarchie ou
autorité de tutelle.
2 Etat des revenus des
collectivités locales
Pour savoir ce qui compose en quelque sorte les revenus des
communes, il suffit de savoir leurs ressources.
2.1 Les ressources
financières des communes
Au chapitre IV section 2 de la loi portant organisation de
l'administration communale du 25 Janvier 2010, ½Des ressources
communales½ s'étendant de l'article 63 à74. L'article 63 de
cette loi, dispose que les ressources de la commune sont constituées
entre autres par :
ü les recettes fiscales communales ;
ü les revenus et produits d'aliénation du
patrimoine et du portefeuille ;
ü les emprunts ;
ü les subventions de l'Etat ou d'organismes visant le
développement économique et social ;
ü les dons et legs ;
ü les contributions de la population à divers
projets ;
ü la taxe sur la culture de rente ;
ü l'impôt foncier et l'impôt sur les revenus
locatifs.
A ces ressources, il faut ajouter les ressources
décentralisées sont celles cédées directement aux
communes par l'Etat sous formes d'impôts et taxes, les transferts
budgétaires sous formes de subventions ainsi que les interventions de
l'Etat pour financer le développement des collectivités
locales.
Les impôts cédés par l'Etat aux communes
sont :
ü l'impôt sur le gros bétail
« IGB » ;
ü l'impôt sur les cycles et les
cyclomoteurs ;
ü l'impôt sur les revenus locatifs ;
ü l'impôt foncier.
Tableau n°2 Taxe sur la
propriété
Code
|
Désignation de la matière taxable
|
Tarif FBu/an
|
1000
|
Cycle (vélo) par engin
|
750
|
1001
|
Cyclomoteur (motocyclette par engin)
|
1500
|
1002
|
Gros bétail par tête
|
300
|
1003
|
Machine à coudre (par machine)
|
3000
|
Source : Ministère de
l'intérieur et du développement communal, op. cit., Bujumbura,
Août, 2008, page 145
Il est à noter qu'en matière juridique le Droit
des biens distingue principalement deux types de propriété
à savoir les meubles et les immeubles. Dans les immeubles on
distingue :
ü Les immeubles par nature : Ils se
caractérisent par leur immobilité. Ainsi, sont par exemple
immeubles par nature, les fonds de terre et les bâtiments. Un meuble
incorporé à un immeuble est aussi considéré comme
un immeuble par nature ;
ü Les immeubles par destination : Il y a deux types
d'immeubles par destination. En premier lieu, les meubles que le
propriétaire a attachés pour le service de l'exploitation d'un
fonds sont des immeubles par destination. Le Code civil donne comme exemple les
animaux attachés à la culture.
En second lieu, les meubles attachés à
perpétuelle demeure par le propriétaire sont des immeubles par
destination.
Le reste faisant partie des meubles parce qu'ils sont
susceptibles d'être déplacés chaque fois que le besoin se
fait sentir, ceux-ci constituent les différentes marchandises que l'on
trouve à l'état de biens.
Dans le même sens, la loi n°1/009 du 4 Juillet 2003
propose que les recettes des centres de santé et des tribunaux de
résidence restent dans les communes mais soient gérés de
manière mixte par le personnel ces institutions et par la commune via un
comité de gestion.
Mais alors, une ordonnance précisant les
modalités d'exécution de cette loi n'a jamais été
prise pendant que la loi du 29 Janvier 1997 désigne quels produits sont
taxables, leur modalité de perception ainsi que leur destination.
Ainsi, l'article 7 précise que « la
répartition des recettes de la taxe communale entre les communes et le
fonds de péréquation est déterminée suivant le
tableau ci-après :
Tableau n°3 La répartition des
recettes de la taxe communale entre les communes et le fonds de
péréquation
|
Produit
|
Part communale en %
|
Fonds de péréquation en %
|
1
|
Café
|
65
|
35
|
2
|
Coton
|
65
|
35
|
3
|
Sucre : produit en bloc industriel
|
10
|
90
|
4
|
Sucre : production villageoise
|
65
|
35
|
5
|
Thé : produit en bloc industriel
|
20
|
80
|
6
|
Thé : production villageoise
|
65
|
35
|
7
|
Riz
|
50
|
50
|
8
|
Huile de palme
|
50
|
50
|
9
|
Quinquina
|
65
|
35
|
10
|
Tabac
|
65
|
35
|
Source : Ministère de
l'intérieur et du développement communal, op. cit, Bujumbura,
Août, 2008, page 141
C'est ainsi que, la loi portant organisation de
l'administration communale prévoit en son article 71 qu'« afin
d'assurer un développement équilibré entre toutes les
communes et régions du pays, en particulier en ce qui concerne les
infrastructures socio-économiques de base, l'Etat accorde à la
commune, en complément de ses ressources propres, les moyens suffisants
pour se doter d'une politique de développement de ces infrastructures,
notamment dans le domaine de l'éducation, de la santé, du
réseau routier, de l'électricité et de l'eau ».
L'article 74 de la même loi prévoit, dans cette
perspective, que « le Gouvernement veille à
l'amélioration des procédures de perception effective des taxes
destinées à l'alimentation du Fonds d'Appui à
l'Administration territoriale. Il met en place des mécanismes de
reversement de la taxe destinée aux ressources communales en vertu de
l'article 63 point 7 ; il veille également à la
répartition et au reversement effectif des ressources destinées
à la péréquation entre les communes du pays ».
C'est dans ce sens que les ressources
décentralisées prévues aux articles 63 et 64 de la loi
portant organisation de l'administration communale provenant des cultures de
rente sont gérées par le Fonds d'Appui à l'Administration
Territoriale « F.A.A.T. » institué par le
Décret-loi n°1/003 du 10 octobre1996 portant création de
la taxe communale sur les produits de certaines cultures industrielles.
Il y a aussi l'ordonnance d'application n° 530/540/059
du 20 janvier 1997 portant fixation du taux, du mode de perception ainsi que
des modalités de gestion de la taxe communale sur certaines cultures
industrielles.
Le second Fonds chargé de promouvoir les communes en
ressources est le Fonds de Développement Communal
« F.D.C. ». Dans sa conception originelle, ce fonds devait
être une institution financière des communes afin que ces
dernières puissent financer leur auto-développement. Il a
été créé par le décret n°100/140 du 21
août 1991. Le fonds avait comme capital libéré de
482.000.000 Bif, répartie entre l'Etat du Burundi pour 200.000.000 Bif,
la mairie de Bujumbura pour 30.000.000 Bif et les communes rurales pour
252.000.000 Bif, soit respectivement 41,4%, 6,2% et 52,2% du capital social.
Ainsi, est-il opportun de se demander si ces ressources ont
effectivement permis et/ou permettent une autonomie financière de
collectivités locales les rendant capables de faire face aux demandes de
services sociaux de base des populations et de promouvoir le
développement communautaire.
2.2 La faiblesse des ressources
et l'inefficacité de l'appui financier aux communes
La question fondamentale qui se pose est de savoir si les
ressources financières propres à la commune et celles qui lui
proviennent de transferts de l'Etat sont à même de lui garantir
une autonomie financière et faire face aux dépenses ;
surtout celles qui sont obligatoires et qui sont, d'après la loi
communale, les suivantes :
ü la rémunération du personnel ainsi que
les indemnités de l'Administrateur communal et ses conseillers ;
ü les frais de fonctionnement des services et les
participations de la commune au plan de développement
communautaire ;
ü les frais d'entretien des infrastructures
socio-économiques à la charge de la commune ;
ü les dépenses relatives à l'hygiène
et l'assainissement, les frais d'entretien de la voirie communale ;
ü les frais relevant de la prise en charge des
élèves et malades indigents ;
ü toute autre charge que la loi met à la charge de
la commune.
De façon générale, d'après une
étude sur l'évaluation de la gestion des finances publiques dans
le cadre de la décentralisation38(*), le niveau des ressources communales est très
faible pour plusieurs raisons qui peuvent être
évoquées :
ü d'abord, la vieillesse et l'étroitesse de
l'assiette fiscale à laquelle échappent de nombreuses
activités économiques réalisées dans le territoire
de la commune ;
ü ensuite, le système de recouvrement des taxes ne
favorise pas un taux appréciable de recouvrement et n'est pas dissuasif
par rapport aux fraudes fiscales ;
ü enfin, le caractère récurrent des
malversations dont sont auteurs la plupart des comptables et percepteurs
communaux.
A ce point un petit inventaire a été fait sur
les taxes et impôts les plus touchés et les malversations les plus
fréquentes, on citerait entre autres :
ü la taxe sur des produits au marché (le
percepteur perçoit et met directement dans sa poche) ;
ü la double quittance (le comptable et/ou
l'administrateur prévoit deux quittanciers : l'un pour les comptes
de la commune et l'autre pour son compte).
Il y a lieu d'ajouter la faiblesse du niveau de
l'activité au niveau de la commune, une situation qui entraîne le
chômage et l'exode rural. Il s'agit là d'un problème
complexe qui ne peut être résolu dans un cadre cohérent de
promotion des investissements au niveau communal, ce qui a poussé la
mise en place du FONIC.
Actuellement, les ressources des collectivités locales
en général, sont dérisoires et ne permettent pas à
ces dernières de dégager de marge d'autofinancement pour
réaliser les investissements communautaires. Il s'y ajoute
l'avènement de la loi communale de 2005 qui vient d'être
abrogée par celle de Janvier 2010, mais dont les contenus restent
proches, prévoit des indemnités de fonction pour l'Administrateur
Communal et ses conseillers techniques. L'on ne peut pas manquer de mentionner
les jetons de présence pour les membres du conseil communal et les
conseillers de collines.
Avec le niveau actuel des ressources (allant de 9.000.000Bif
à 180.000.000 Bif pour les communes rurales)39(*) et des charges des communes,
il leur est pratiquement impossible de réaliser un projet
d'infrastructure comme construire une école primaire ou un centre de
santé sans recourir aux subventions ou aux emprunts bancaires.
Le constat va de soi que les ressources communales sont
dérisoires et couvrent à peine les charges de fonctionnement,
notamment les salaires, le carburent du véhicule pour l'Administrateur
Communal et les jetons de présence des conseils communaux et
collinaires. Ceci met la plupart des communes dans une situation d'endettement
et de déficit budgétaire auxquels seul une intervention de l'Etat
peut mettre fin.
Cependant, il peut être constaté que le
système d'appui financier de l'Etat aux collectivités locales mis
en place jusqu'ici n'a pas été satisfaisant. Ainsi, c'est face
à l'inefficacité de son appui financier aux communes que le
Gouvernement a introduit des innovations. Et ainsi, le FAAT qui était un
compte extrabudgétaire créé par le décret-loi et
dont la cogestion est confiée aux ministres ayant l'Intérieur et
les Finances dans leurs attributions et alimenté par les recettes
perçues sur les cultures de rentes, va voir son mode de gestion
amélioré.
En effet, le rapport de l'Inspection Générale de
l'Etat sur la gestion du fonds FAAT a proposé au Gouvernement de
transférer le FAAT au FONIC pour constituer une ressource additionnelle
au profit de l'investissement des communes. Cette proposition a
été acceptée et concrétisée dans le
décret portant création du FONIC qui mentionne le FAAT comme
ressource additionnelle du FONIC.
Dans le même sens, le Gouvernement a
décidé de mettre fin à l'expérience du FDC. Car,
après plus d'une quinzaine d'années de fonctionnement, les
organes de gestion (Assemblée Générale des Actionnaires,
le Conseil d'Administration, la Direction), les organes de contrôle (les
Commissaires aux Comptes, l'Inspection de la Banque Centrale, l'Inspection
Générale des Finances, les Auditeurs Externes) se sont
accordés sur le constat selon lequel le niveau des activités du
FDC est trop faible pour permettre à l'institution d'atteindre le seuil
de rentabilité.
Autrement dit, même si le non remboursement des
créances communales est une des causes de la faillite du FDC, la raison
majeur qui fait que le FDC n'aie pas été capable de
répondre aux besoins des communes en termes d'investissement est surtout
sa sous capitalisation (seulement 480.000.000 Bif).
C'est pourquoi ultérieurement, la transformation du FDC
en FONIC a été précédée par des
études d'experts qui ont proposé un cadre plus approprié
avec des moyens conséquents pour être à la hauteur des
besoins d'investissement des communes. Le FONIC constitue donc un cadre
amélioré de financement des communes dans le nouveau contexte de
décentralisation. Les études faites ont
révélé que le système de financement par
crédit n'est pas approprié de par la nature des investissements
des communes qui ne sont pas toujours financièrement rentables.
En définitive, c'est avec le constat
d'inefficacité de son système d'appui financier des communes que
le Gouvernement du Burundi a mis en place un nouveau mécanisme pour
promouvoir l'investissement communal : le Fonds National d'Investissement
Communal « FONIC. ».
Le décret n°100/014 du 21 novembre 2005 portant
réorganisation du Ministère de l'Intérieur et de la
Sécurité publique institue le FONIC comme Etablissement public
administratif placé sous la tutelle du Ministère. L'organisation
et les attributions de la structure sont fixées par le décret
n°100/260 du 30 août 2007 portant transformation du FDC en FONIC. Le
FONIC est ainsi une structure qui vient en remplacement du FDC dont il
hérite de l'actif net.
Le nouveau Fonds est chargé de promouvoir le
développement intégral du pays en général et de
celui des collectivités locales et des communes en particulier,
notamment par l'appui financier de leurs initiatives de développement
local. Les ressources financières du FONIC seront d'ordre interne et
externe. A ce titre, le Gouvernement devra consacrer une part significative de
ses recettes budgétaires au FONIC pour lui permettre de réaliser
sa mission.
Le Gouvernement fera une campagne de mobilisation des
ressources extérieures destinées au développement des
collectivités locales et les canalisera vers le FONIC. Cependant, le
FONIC comporte, dans le cadre de ses missions d'appui financier à
l'investissement communal, quelques faiblesses (non effectivité du
financement, insuffisante représentation au niveau de la commune...)
qu'il faudra couvrir par l'action de la commune.
Conclusion partielle
Les ressources nécessaires à l'exercice par les
collectivités locales de leurs compétences leur sont
dévolues par transferts de fiscalité et par dotation.
Il est à signaler qu'il a été
constaté que des moyens financiers insuffisants constituent la
contrainte ultime pour la performance de l'administration communale. Mais des
mécanismes ont été mis sur pied pour s'assurer du bon
déroulement de l'ensemble du processus, et une série de mesures a
été prise pour relever ce défi. C'est la raison de la
création du FONIC et autres établissements en vue de soutenir la
santé financière des communes.
Il importe de préciser que certaines pratiques
perpétuées dans différentes communes rendent celles-ci de
plus en plus dépendantes alors qu'elles pourraient subvenir à une
bonne partie de leurs besoins. Il est clair que ces fonds se perdent sous les
yeux des autorités communales, et même avec leur
complicité.
Malgré un grand nombre de
ressources transférées aux communes, leur gestion et le
fonctionnement normal des collectivités locales laissent à
désirer. Quelle pourrait être la contribution de la communication
pour relever ce défi ? C'est à cette question que les pages
qui suivent vont tenter d'apporter des pistes de réponses.
CHAPITRE IV : DESCRIPTION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Dans le présent chapitre, il est question de
décrire des données et les variables qui ont fait objet
d'enquête, avant de les analyser. Nous y trouvons une opportunité
d'aborder l'univers d'enquête et l'échantillon qui le
présente. L'analyse se fait aussi du point de vue quantitatif et
qualitatif.
1 description des
données
1.1 Les différents niveaux de territorialité
Les données sont les faits et les chiffres qui sont
collectés, analysés et résumés pour pouvoir les
interpréter. Ensemble, les données collectées dans une
étude particulière forment l'ensemble des données de
l'étude. Parmi les données nous trouvons des données
quantitatives et celles qualitatives.
Alors que les données qualitatives sont des
étiquettes ou des noms utilisés pour identifier une
caractéristique de chaque élément, les données
quantitatives ont un caractère nombrable. Les données
quantitatives sont toujours numériques, tandis que les données
qualitatives peuvent être numériques ou non
numériques.40(*)
A titre de rappel, le Burundi compte quatre niveaux de
territorialité comme illustré dans la pyramide ci-dessous. Ceci
donne une idée succincte de l'organisation territoriale et
administrative du pays.
Tableau N° 4 Niveaux de
territorialité au Burundi
17 Provinces
|
129 Communes
|
575 Zones
|
2908 Collines/Quartiers
|
Source : Ministère de la
décentralisation et du développement communal, Document
de politique nationale de la décentralisation du Burundi,
Bujumbura, Mai, 2009, p16
A la base, la colline de recensement en milieu rural ou le
quartier en milieu urbain constitue la cellule de l'administration du
territoire. Elle/il est constitué(e) de différents ménages
répartis sur son territoire.
La gestion des affaires publique et les intérêts
de l'Etat sont assurés par un conseil collinaire ou de quartier
élu au suffrage universel direct, présidé par un chef de
colline ou de quartier.
Ce conseil est composé de 5 membres où un des
membres préside le conseil. L'on dénombre 2908 circonscriptions
de base avec 2811 collines et 97 quartiers.
La zone est une entité administrative
déconcentrée depuis la commune et se compose de plusieurs
collines ou quartiers. La zone est dirigée par un chef de zone
nommé par le conseil communal (sur proposition de l'administrateur
communal). Il est le représentant de l'administrateur dans territoire.
Le Burundi compte 575 zones. Aujourd'hui les zones sont perceptibles dans les
communes rurales, tandis que dans la mairie de Bujumbura, se sont les anciennes
zones qui sont devenues des communes et le dispositif juridique en
rapport avec les zones urbaines restent en attente.
Composée par plusieurs zones, la commune est la seule
entité administrativement reconnue de décentralisée au
Burundi. Ainsi, elle est dotée d'une personnalité juridique et
d'une autonomie financière. La commune est dirigée par
l'administrateur communal et le conseil communal élu au suffrage
universel direct, et ce conseil est composé de 15 membres.
Elle (la commune) constitue la base du développement
économique et social de la population établie sur son territoire.
129 communes font le pays.
La province est une subdivision de l'Etat central. Elle est
dirigée par un Gouverneur province nommé par le Président
de la république et qui représente ce dernier sur son territoire.
Le Burundi est subdivisé en 17 provinces.
Tableau n°5 Répartition des
différentes unités administratives sur le territoire burundais
Province
|
Nbre de Communes
|
Nbre de Zones
|
Nbre de Collines/Quartiers
|
BUBANZA
|
5
|
15
|
90
|
BUJUMBURA
|
11
|
34
|
205
|
BURURI
|
9
|
39
|
198
|
CANKUZO
|
5
|
11
|
87
|
CIBITOKE
|
6
|
21
|
130
|
GITEGA
|
11
|
32
|
265
|
KARUZI
|
7
|
19
|
145
|
KAYANZA
|
9
|
29
|
262
|
KIRUNDO
|
7
|
25
|
193
|
MAKAMBA
|
6
|
24
|
139
|
MURAMVYA
|
5
|
15
|
99
|
MUYINGA
|
7
|
24
|
230
|
MWARO
|
6
|
16
|
131
|
NGOZI
|
9
|
32
|
298
|
RUTANA
|
6
|
18
|
161
|
RUYIGI
|
7
|
21
|
178
|
MAIRIE DE BUJUMBURA
|
13
|
-
|
97
|
TOTAL
|
129
|
375
|
2908
|
Source : Ministère de la
décentralisation et du développement communal, Document
de politique nationale de la décentralisation du Burundi,
Bujumbura, Mai, 2009, p17
Le point fort de ce tableau, est qu'il met en exergue les
différentes provinces du Burundi en montrant le nombre de communes pour
chacune, le nombre de zones et le nombre de collines ou de quartiers.
Il serait à noter que selon le découpage
administratif actuel du territoire du Burundi, la mairie de Bujumbura est
dépourvue de zones. Lorsque les anciennes zones urbaines sont
passées pour des communes urbaines, la circonscription
dénommée zone n'a pas été prévue,
mais le quartier qui est équivalent de colline reste intacte.
1.2 Univers de l'enquête
Selon Nicole BERTHIER, "une enquête
sociologique est une technique de collecte d'informations. Signe distinctif,
la quête de l'information est réalisée par interrogation
systématique de sujets d'une population déterminée, pour
décrire, comparer ou expliquer : il s'agit d'une démarche de
type scientifique." 41(*)
Une enquête s'opère sur un groupe d'hommes comme
le précise bien MUCCHIELLI Roger : "On appelle univers
d'enquête, l'ensemble du groupe humain concerné par les objectifs
de l'enquête"42(*)
L'enquête a misé essentiellement sur les acteurs
à la base au processus de décentralisation c'est-à-dire au
niveau de collectivités locales à savoir : les membres des
conseils communaux, des comités communaux de développement
communautaire (CCDC), des comités de développement communal
(CDC), des représentants des confessions religieuses, des associations
oeuvrant dans les communes, les représentants des services
déconcentrés et tout ceux qui s'intéresse au
développement communal au premier plan.
Nous avons profité au déroulement des ateliers
sur la clarification des rôles et responsabilités des
acteurs locaux dans le processus de décentralisation au Burundi
qui ont eu lieu entre le 09 septembre 2009 et février 2010
pour mener l'enquête. Au cours de cette période, il y a eu 129
ateliers communaux, 17 ateliers provinciaux et un atelier national.
L'enquête s'est focalisée sur les communes :
Bisoro de la province Mwaro, Rumonge de Bururi, Gitanga et Bukemba de la
province Rutana.
1.3 Echantillon
C'est une sélection de personnes dans une population
totale selon des critères précis. En recherche, on travaille
souvent avec un échantillon qualifié de représentatif et
susceptible de représenter l'ensemble de la population.notre
échantillon est de 110 individus, repartis comme suit : 27
individus dans Bisoro, 30 dans Bukemba, 21 dans Gitanga et 32 dans Rumonge. Cet
effectif constitue un échantillon représentatif.
Le présent échantillon est dit aléatoire
du fait qu'il est probabiliste et que chacun des individus de la population a
la même probabilité d'être retenu dans l'échantillon.
En vue de mieux faire comprendre le contenu de ce travail nous avons
jugé bon de montrer sa composition selon le rôle dans le processus
de décentralisation et compte tenu des communes qui ont fait objet
d'enquête. Le tableau ci-après présente ces
données.
1.3.1 Composition de
l'échantillon
Tableau n° 6 Composition succincte
de l'échantillon
Rôle de
l'enquêté
|
Bisoro
|
Bukemba
|
Gitanga
|
Rumonge
|
Effectif
|
%
|
Administrateur
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
1,82%
|
Conseiller de l'administrateur
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
3,64%
|
Membre du CC
|
10
|
11
|
9
|
11
|
41
|
37,27%
|
Membre du CCDC/CDC
|
8
|
9
|
5
|
10
|
32
|
29,09%
|
Représentant de services déconcentrés
|
1
|
3
|
1
|
3
|
8
|
7,27%
|
Elus de base (colline)
|
2
|
2
|
2
|
2
|
8
|
7,27%
|
Représentant de confessions religieuses
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
3,64%
|
Membre de la société civile
|
2
|
2
|
1
|
1
|
6
|
5,45%
|
Commerçant
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
3,64%
|
Journaliste local
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0,91%
|
Total
|
27
|
30
|
21
|
32
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
Le présent tableau nous montre la répartition
des répondants selon les communes, selon leur fonction et/ou leur
domaine d'intervention dans le processus de décentralisation. Il y est
dressé la part de chaque composant en pourcentage pour mieux
appréhender la place de chacun d'eux.
En vue de renforcer l'aperçu de l'échantillon
vis-à-vis de sa composition, nous avons jugé bon
d'élaborer un graphique pour venir à l'appui au tableau.
Graphique n° 1 Composition de
l'échantillon
251653632
Source : Auteur de l'enquête
Source : Auteur de l'enquête
La représentation graphique a pour but ici de donner
une image de l'échantillon et de faciliter la lecture pour une
interprétation aisée. Elle apporte un soutien au tableau qui la
précède. Dans l'échantillon nous sommes parvenu à
interroger 2 administrateurs. L'un de la commune de Bisoro et l'autre de la
commune de Rumonge qui constitue 1,82% des personnes enquêtées.
A chaque commune un conseiller de l'administrateur a fait
l'objet d'enquête ceci totalise 4 répondants qui font 3,64%. Les
membres des conseillers communaux ont été les plus
représentés en raison de 10 personnes à la commune de
Bisoro, 11 personnes à la commune de Bukemba, 9 personnes à la
commune de Gitanga et 11 personnes à la commune de Rumonge, faisant
ainsi, un total de 41 répondants qui correspondent à 37,27% des
personnes enquêtées.
Pour les CDC et CCDC, ils ont été
considérablement représentés en raison de 8 personnes
à la commune de Bisoro, 9 personnes à la commune de Bukemba, 5
personnes à la commune de Gitanga et 10 personnes à la commune de
Rumonge. Cela fait un effectif de 32 répondants pour correspondre
à 29,09%. En ce qui concerne les représentants des services
déconcentrés, ils sont de 1 personne en communes Bisoro, 3
personnes en commune Bukemba, 1 personne en commune Gitanga et 3 personnes en
commune Rumonge, faisant un effectif de 8 répondants qui correspondent
à 7,27%.
A ce qui est des élus de base au niveau des collines 2
pour chaque commune et faisant 8 répondants qui correspondent à
7,27%.
A chaque commune 1représentant de confessions
religieuses faisant 4 répondants correspondant à 3,64%. Les
membres de la société civile se présentent en 2 personnes
à la commune de Bisoro, 2 en commune de Bukemba, 1 en commune Gitanga et
1 en commune Rumonge qui fait 6 répondants correspondant à 5,45%.
Les commerçants se présentent en raison de 1 par commune faisant
ainsi 4 répondants qui correspondent à 3,64%. Un journaliste
local en commune de Rumonge y figure et correspond à 0,91%.
2 Analyse quantitative
A chaque fois, nous sommes passé d'une question
à une autre et nous avons dressé des tableaux explicatifs qui
font ressortir les résultats ainsi dégagés.
Question N°1 Est-ce que les gens viennent assister
aux audiences publiques du conseil communal ? Si oui qu'est-ce qui les
encourage, si non qu'est-ce qui les en empêche ?
Tableau n°7 : La population assiste
aux audiences publiques
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
27
|
24,55%
|
0
|
0,00%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
16
|
14,55%
|
14
|
12,73%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
20
|
18,18%
|
1
|
0,91%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
20
|
18,18%
|
12
|
10,91%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
83
|
75,45%
|
27
|
24,55%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
Nous avons voulu savoir par le biais des acteurs locaux dans
le processus complet de décentralisation si la population à la
base assiste aux audiences publiques du CC.
Dans la commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 27 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 24,55% de l'échantillon que la population
assiste aux audiences publiques de leur CC.
Dans la commune de Bukemba, 16 répondants contre 14
l'ont affirmé équivalent à 14,55% contre 12,73%. En
commune Gitanga, 20 répondants sont pour alors que 1 est contre ce qui
fait 18,18% contre 0,91%. En commune Rumonge, 20 répondants affirment
alors que 12 réfutent, correspondant à 18,18% contre 10,91%.
Dans l'ensemble, 83 répondants ont donné une
réponse affirmative s'élevant à 75,45% contre 27 qui ont
réfuté correspondant à 24,55%. Ceci prouve que la
participation de la population aux audiences publiques des CC est reconnue.
Tous les membres des CC ont affirmé la présence
de la population aux audiences publiques de leurs activités. Mais alors
des explications qui accompagnent cette affirmation sont variées. Les
uns dénoncent une communication déficiente voire inexistante
à l'endroit de la population en ce qui concerne les activités des
CC. Les autres ne daignent pas d'affirmer que la population n'est
communiquée des audiences publiques que pendant des périodes
agitées comme la destitution de l'Administrateur communal et autre.
Du reste, la communication à leur endroit n'est pas
susceptible de leur mettre au courent quoi que ce soit. Les religieux nous ont
affirmé que bon nombre d'activités communales leurs sont
communiquées, mais ce qui concerne les audiences publiques des CC, ils
ne sont pas impliqués à par entière. « Dans
cette commune seule l'activité de communication pour informer la
population est l'affichage de la lettre d'invitation pour les conseillers
communaux, et cela n'arrive qu'occasionnellement » affirme
l'administrateur de la commune de Rumonge Monsieur Alexar MINANI BIRIKUNZIRA
Ainsi, la communication publique s'avère
obsolète pour pouvoir donner accès égal à
l'information disponible à la commune, aux différentes couches de
la population. Il conviendrait de reconnaître la faible utilisation des
vecteurs de la communication de manière diversifiée.
QUESTION : 2 La population connaît-elle les
services offerts par la commune dans l'ensemble ? Si oui comment et par
qui, si non pourquoi ?
Tableau n°8 : Connaissance des
services offerts à la commune
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
24
|
21,81%
|
3
|
2,72%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
22
|
20,00%
|
8
|
7,27%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
16
|
14,55%
|
5
|
4,55%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
12
|
10,91%
|
20
|
18,18%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
74
|
67,27%
|
36
|
32,73%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
Cherchant à savoir si la population serait au courent
des activités, des services offerts par la commune de façon
générale, le constat est la suivante :
Dans la commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que la population est
au courent des services offert par la commune, mais 3 répondants
réfutent qui correspondent à 2,27%. Dans la commune de Bukemba,
22 répondants contre 8 l'ont affirmé équivalent à
20,00% contre 7,27%. En commune Gitanga, 16 répondants sont pour alors
que 5 en sont contre ce qui fait 14,55% contre 4,55%. En commune Rumonge, 12
répondants affirment alors que 20 réfutent, correspondant
à 10,91% contre 18,18%.
Par le biais de ce tableau, nous trouvons que une grande part
des répondants ont affirmé que la population est au courent de
services offert par leur commune. Ils disent que ces services leurs sont connus
via les officiers de l'Etat-civil, les travailleurs de la commune en
général, les administratifs à la base ou encore ceux qui
ont déjà fait recours aux services de la commune.
Aucune sorte de communication formelle n'existe pour informer
la population sur ce qui concerne les services disponibles dans leurs communes
et l'importance que ceux-ci présentent pour la plupart des communes.
Or quelques communes ont d'affichages (pancarte) sur les
routes (nous pouvons citer entre autres la commune Rumonge, la commune
Muramvya...). Mais, la disposition de la pancarte ne facilite pas la tache au
lecteur du Kirundi. Car la face la mieux disposée à la lecture
est en Français. Ce qui est étonnant est que les
enquêtés ne se souviennent même pas de l'existence de ces
pancarte. Les autres services leurs sont appris par les administratifs et les
membres de CC, de CCDC comme ceux de CDC, mais il est évident
d'après les réponses données que la population ne
connaît que quelque des ces services.
Tableau N°9 Services offerts par
l'administration à la population
· Enregistrement à l'état civil :
naissances, décès, mariage et autre
· Délivrer des cartes d'identités,
délivrer d'autres extraits et déclarations
· Ordre public et sécurité
· Assistance alimentaire aux pauvres et autres formes
d'assistance sociale
· Allégement de la pauvreté
· Assainissement
· Soins de santé et lutte contre les maladies
· Education
· Protection de l'environnement
· Ecoute et conseil à la population
· Gestion des conflits
· Informer la population sur les développements
importants
· Mobilisation du public pour travailler sur le
développement de la commune : construction des écoles, de
centres de santé, ...
· Enregistrement de la terre
· Evénements culturels
· Régulation et facilitation du commerce et des
échanges (marchés)
· Collecte des taxes
|
Source : ABELO, Etude de base
2009 : l'état actuel de la décentralisation et la situation
des communes au Burundi, Bujumbura, Octobre, 2009, p30
Essayant de comparer les services connus de la population et
ceux disponibles à la commune, nous en déduisons que la
population connaît les deux premiers services sus-dénommés.
Les autres services sont attribués à l'autorité centrale
qui à leurs yeux doit tout faire. Ce constat est malheureusement
tiré des acteurs locaux dans la décentralisation.
Ce qui est souhaitable, est qu'il y ait des séances
d'information à la population sur les services disponibles à la
commune en leur faveur. Ceci amènerait la population à demander
ces services.
Question N°3 Après avoir conçu les projets
de développement de la commune, ces projets sont-ils expliqués
à la population pour leur demander des avis sur ceux-ci ? Si oui
qui le fait et comment, si non pourquoi ?
Tableau n°10 : Les projets sont
expliqués et les avis donnés
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
24
|
21,81%
|
3
|
2,72%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
22
|
20,00%
|
8
|
7,27%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
15
|
13,64%
|
6
|
5,45%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
17
|
15,46%
|
15
|
13,64%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
78
|
70,90%
|
32
|
29,10%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
En commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que les projets une
fois conçus, avant d'entrer en exécution sont expliqués
à la population où 3 répondants le réfutent faisant
2,27%. Dans la commune de Bukemba, 22 répondants contre 8 l'ont
affirmé équivalent à 20,00% contre 7,27%. En commune
Gitanga, 15 répondants sont pour alors que 6 sont contre ce qui fait
13,64% contre 5,45%. En commune Rumonge, 17 répondants affirment alors
que 15 réfutent, correspondant à 15,46% contre 13,64%.
Pour les explications données à l'endroit de la
population sur les projets conçus, même si un bon nombre de
répondants l'affirme, ils ne daignent pas dire que cette communication
est désuète car elle reste informelle. Les membres des CCDC et
CDC s'en chargent, mais ils informent ceux qui sont essentiellement dans les
centres. Ceci fait que : ceux qui ne sont pas dans les centres ne savent
absolument presque rien sur les projets des communes. Même ceux des
centres reçoivent des informations qui ne leur permettent pas d'apporter
convenablement leur contribution.
Dans toutes les communes qui ont fait l'objet de recherche,
les enquêtés, y compris les membres des CC, reconnaissent qu'il
n'y a pas eu de rencontres avec la population comme prévu dans l'article
15 de la Loi communale.
Cet article stipule que : le conseil communal
organise au moins deux fois des rencontres ouvertes aux conseils de collines et
aux représentants des associations oeuvrant dans la commune pour les
informer de manière transparente sur la situation politique, sociale et
économique prévalant dans la commune et ses perspectives
d'avenir. Les participants à ses rencontres ont droit de poser des
questions et de proposer des solutions au Conseil communal43(*).
Ceci fait que la population ne puisse être en mesure de
savoir les différents acquis leur accordé par la loi. Elle ne
sait non plus de quoi s'agit-il de leurs droits et devoirs pour pouvoir
contribuer à la construction de leur localité. Mais comme nous
l'avons souligné dessus, il est difficile d'apporter une contribution
à une activité dont l'information détenue reste
informelle, quelques fois non exacte, car l'informateur est susceptible d'y
apporter des modifications et/ou des ajouts comme bon lui semblent.
Question N°4 Y a-t-il des initiatives pour vanter ou
promouvoir votre commune ? Si oui qui s'en charge et comment, si non
qu'est-ce qui manque ?
Tableau n°11 : Existence des
initiatives de promotion
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
24
|
21,81%
|
3
|
2,72%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
16
|
14,55%
|
14
|
12,73%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
11
|
10,00%
|
10
|
9,09%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
19
|
17,27%
|
13
|
11,82%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
70
|
63,64%
|
40
|
36,36%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
En commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que des initiatives
pour venter la commune existent où 3 répondants le
réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 16 répondants
contre 14 l'ont affirmé équivalent à 14,55% contre 12,73%.
En commune Gitanga, 11 répondants sont pour alors que 10 sont contre ce
qui fait 10,00% contre 9,09%. En commune Rumonge, 19 répondants
affirment alors que 13 réfutent, correspondant à 17,27% contre
11,82%.
Sur 110 répondants, 70 ont reconnu que des initiatives
pour venter leur commune existent, ce qui revient à 63,64% de
l'échantillon où seulement 40 ne l'acceptent et qui fait 36,36%.
Ils reconnaissent que ces initiatives sont la plupart de fois l'oeuvre des
membres des CCDC et CDC et quelque fois ceux des CC, mais qu'elles restent
insuffisantes et mal coordonnées pour pouvoir des changements favorables
aux communes et ses populations.
La fâcheuse réalité est que même les
membres de CDC et de CCDC comprennent mal à prime a bord en ce qui
concerne la promotion des communes et la manière de l'opérer. Des
activités gigantesques de communication sont confiées à
des personnes la compétence en la matière croyant que n'importe
qui peut s'en charger sans aucun problème.
Le confirme d'ailleurs Monsieur Jean Marie
MUHIRWA : « nous avons tendance à confier les
responsabilités en matière de communication des
collectivités locales à des personnes qui n'en sont pas capables
faute de personnel. »44(*)
Question N°5 Si l'on vantait votre commune, à
votre avis, quelque chose changerait-il ? Les investisseurs viendraient-il
y investir et les touristes viendraient-ils la visiter ?
Tableau n°12 : La promotion des
communes amènerait investisseurs et touristes
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
24
|
21,81%
|
3
|
2,72%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
28
|
25,46%
|
2
|
1,82%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
19
|
17,27%
|
2
|
1,82%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
27
|
24,55%
|
5
|
4,55%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
98
|
89,09%
|
12
|
10,91%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
En commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que si la commune est
ventée, touriste et investisseurs viendraient où 3
répondants le réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba,
28 répondants contre 2 l'ont affirmé équivalent à
25,46% contre 1,82%. En commune Gitanga, 19 répondants sont pour alors
qu'un 2 sont contre ce qui fait 17,27% contre 1,82%. En commune Rumonge, 27
répondants affirment alors que 5 réfutent, correspondant à
24,55% contre 4,55%.
Pendant que 98 répondants revenant à 89,09%, une
fois les communes ventées comme il le faut avec des approches touchant
les différents intéressés, rien n'empêcherait
l'afflux des investisseurs et touristes car il y a de quoi investir.
Ceux qui ont réfuté sont au nombre de 12 et
reviennent à 10,91% de l'échantillon, avancent la raison que tant
que la mauvaise gestion de l'appareil des Etats des collectivités
locales perdure personne ne viendrait jeter son argent, investir dans des
milieux où la sûreté de leur fond n'est pas
assurée.
A fond, ils ont reconnu que leur communes ont besoin
d'être ventées pour pouvoir valoriser les potentialités
qu'elles renferment.
Ils croient en outre que si une bonne communication
était menée les touristes viendraient, mais il faudrait des
infrastructures pour les accueillir.
Le problème qui se pose est qu'ils ne savent pas ce qui
devrait être fait pour attirer les investisseurs alors que ceux-ci
(investisseurs) restent dans les localités pour une bonne durée.
Tableau n°13 : Domaine
d'investissement selon les communes
Commune
|
Attrait à l'investissement
|
Formes d'exploitation possibles
|
Bisoro
|
-Thé
-Culture maraîchère
-Rivières avec niveau
|
-Production et transformation des qualités
spécialisées
-Emballer pour exporter
-Mini barrage hydroélectrique
|
Bukemba
|
-Canne à sucre
-Vallées
|
- Fabrication de divers produits (alcool, détergents,
tequila...)
-Introduction des diverses cultures
|
Gitanga
|
-vastes espaces cultivables
-Rivière avec niveau
|
-Introduction des diverses cultures
-Mini barrage hydroélectrique
|
Rumonge
|
-Palmier à huile
-Lac Tanganyika
-Rivière avec niveau
|
-Fabrication de divers produits (cosmétiques)
-Transformation et conservation de poissons
-Mini barrage hydroélectrique
|
Source : Auteur de l'enquête
Ce tableau montre en esquisse ce qui peut être objet
d'attrait à l'investissement ainsi que ce qui est susceptible d'y
provenir. L'on constate que les communes du Burundi présentent des
atouts d'investissement, mais qu'ils ne sont pas exploités.
Tableau n°14 : Ce qui peut
être vanté dans les communes qui ont fait l'objet de
l'enquête
Commune
|
A vanter
|
Ses forces
|
Ses failles
|
Améliorations nécessaires
|
Bisoro
|
-chute : Agasumo ka Mwaro
-belles collines
|
-belle à visiter
|
-naturelle
-non aménagée
|
-infrastructures d'accueil pour les visiteurs
-aménager les alentours
|
Bukemba
|
-plaine de Kumoso
|
-belle à contempler
|
-non aménagée
|
-infrastructures d'accueil pour les visiteurs
|
Gitanga
|
-collines caillouteuses
|
-propice au
Marche à la montagne
|
-pas d'infrastructures d'accueil
|
-infrastructures d'accueil pour les visiteurs
|
Rumonge
|
-le lac Tanganyika
-le château Mauss
-les eaux thermales de Mugara
|
-beau à contempler
-éveil de l'histoire
-apport thérapeutique
|
-mauvaise répartition et insuffisance
d'infrastructures
-non aménagée
|
-aménager les alentours des eaux thermales
-bonne répartition d'infrastructures
|
Source : Auteur de l'enquête
Excepté la commune de Gitanga, les autres communes ont
des milieux qui feraient objet de promotion touristique. Mais alors, là
où il n'y a pas de sites touristiques l'on peut en créer pour la
beauté de la collectivité d'une part et pour l'attrait
touristique d'autre part.
L'idée qui se manifeste pour chaque commune est le
besoin d'investissement dans l'immobilier. Ce besoin se laisse sentir
différemment.
Tableau n°15 : Le sentiment de
fierté et d'appartenance
Commune
|
Répondant oui
|
Répondant non
|
Total
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Bisoro
|
24
|
21,81%
|
3
|
2,72%
|
27
|
24,55%
|
Bukemba
|
28
|
25,46%
|
2
|
1,82%
|
30
|
27,27%
|
Gitanga
|
17
|
15,46%
|
4
|
3,64%
|
21
|
19,09%
|
Rumonge
|
20
|
18,18%
|
12
|
10,91%
|
32
|
29,09%
|
Total
|
89
|
80,91%
|
21
|
19,09%
|
110
|
100%
|
Source : Auteur de l'enquête
En commune de Bisoro tous les enquêtés ont
confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune,
représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que la population a un
sentiment de fierté, où 3 répondants le réfutent
faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 22 répondants contre 8 l'ont
affirmé équivalent à 15,46% contre 1,82%. En commune
Gitanga, 17 répondants sont pour alors que 4 sont contre ce qui fait
15,46% contre 3,64%. En commune Rumonge, 20 répondants affirment alors
que 12 réfutent, correspondant à 18,18% contre 10,91%.
89 sur 110 répondants, qui font 80,91% affirment que la
population a un sentiment de fierté de leurs communes, mais que cela ne
suffisait pas car elle ne trouve pas assez de lien solide avec leurs
collectivités.
Ainsi, ils aimeraient qu'une sorte de politique serait mise en
place pour conscientiser la population de l'importance que représente se
sentir appartenir à une localité.
3 Analyse qualitative
Dans cette analyse, seront
examinés le rôle des médias Burundais dans le processus de
décentralisation, les enjeux et atouts liés à la
communication, ainsi que les contraintes.
3.1 Le rôle joué
par les médias Burundais dans le processus de
décentralisation
Au Burundi comme ailleurs, le processus de
décentralisation a fait recours à l'utilisation des
médias. A un moment donné la diffusion des quelques programmes en
rapport avec le processus de décentralisation été
assurée par les radios réunies autour de l'ABR avec le soutien du
PRADECS. Mais le contrat liant ces deux institutions était
éphémère et si biaisé que la couverture des
activités ont pris fin après seulement quelques temps du
démarrage du processus. Par contre, les medias Burundais diffusent des
émissions relatives à la décentralisation même s'ils
ne le font pas de façon permanente.
Comme nous le précise Monsieur Nestor NDIKUMANA chef de
programme à la Radio Isanganiro, « Il arrive que l'on
traite des sujets en rapport avec la décentralisation, mais les
émissions ne sont pas régulières. »45(*) La seule activité
de communication liée aux collectivités locales qui reste
convenablement médiatisée est celle relative aux
élections. La raison est que, tout le processus électoral a un
partenariat spécial.
Malgré les défis qui restent à surmonter,
les différents médias qui oeuvrent au Burundi sont prêts
pour diffuser les émissions relatives avec la décentralisation.
Mais il n'empêche que quelques uns parmi ces médias encourent la
barrière vis-à-vis des orientations des bailleurs : c'est ce
qui est fréquent pour un bon nombre de médias privés.
Ici, Monsieur NDIKUMANA le précise
bien « comme média privé nous avions
l'intention de travailler sur le thème de la décentralisation,
mais nous sommes heurtés à l'orientation des nos
bailleurs. »46(*)
Les partenaires qui financent ces médias ont une
orientation bien précise et ne peuvent pas tolérer un traitement
de faveur à l'égard des émissions à diffuser.
Il serait opportun de rappeler que l'Association Burundaise
des Radiodiffuseurs ABR en sigle comprend 15 médias locaux, entre
autres : la RTNB, la RPA, la radio Isanganiro, la RSF Bonesha, la CCIB
FM+, R.T. Renaissance, etc.
3.2 Enjeux et atouts
liés à la communication pour les collectivités locales
La communication pour les collectivités locales
connaît des enjeux et des atouts qui leur sont liés. Pendant que
les enjeux constituent ce que l'on peut gagner ou perdre en entreprenant une
action, les atouts eux sont ceux qui constituent un climat favorable.
3.2.1 Enjeux liées
à la communication pour les collectivités locales
La décentralisation est une priorité dans la
politique du gouvernement dans le domaine de l'administration du territoire.
Des programmes sont lancés : les administratifs
depuis le sommet jusqu'à la base, les associations, les organisations du
système des N.U. , les médias et autres, se sont investis et ont
abouti à la mise en place d'une politique nationale de
décentralisation.
3.2.2 Atouts liés
à la communication pour les collectivités locales
Avec les ateliers communaux qui ont eu lieu depuis le 09
septembre 2009 jusqu'en janvier 2010, les différents participants ont
affichés leur soif d'information. Ils ont en outre affirmé que le
processus de décentralisation en soit semble ne pas être
outillé de système de communication propre aux
collectivités.
Des exemples sur les limogeages en grande prétendus en
grande partie illicite est la conséquence de la déficience et
l'accès inégal à l'information d'une part et de mauvaise
fois d'autre part, bref, de réseaux de communication qui
amèneraient aux élus locaux et la population de maîtriser
leur rôles et responsabilités.
Jean Marie MUHIRWA, administrateur de la commune de
Bwambarangwe, nous a affirmé, que des radios communautaires, des
journaux locaux pourquoi pas de télévision communautaire,
aideraient à la maîtrise de la situation en rapport avec la
communication des collectivités locales47(*).
Dans la stratégie de renforcement des capacités,
la sensibilisation a emprunté le canal des médias. A cet
égard, des messages au contenu validé par les instances
désignées à cet effet ont été
diffusés à travers les radios et quelques journaux à grand
tirage.
Dans cette stratégie de sensibilisation sur les
rôles et responsabilités des acteurs et les valeurs de la
décentralisation il a été convenu de moduler et de
diversifier les moyens de la diffusion qui ont été des
débats sur des problématiques de décentralisation. Des
activités d'Information Education et de Communication (IEC) et de
Communication pour un Changement de Comportement (CCC) conformes aux principes
de la décentralisation et de la gouvernance locale, des émissions
radiophoniques, théâtres, sketches, et autres, ont
été initiées. Cette série d'activités a
été facilitée par l'élaboration d'un plan de
communication externe qui a identifié avec précision les
objectifs, les cibles, les canaux les plus appropriés et les ressources
qui ont été mobilisées à cet effet.
Dans le domaine médiatique, il y a les radios
réunies autour de l'ABR qui ont une possibilité de pouvoir
diffuser les programmes en rapport avec le processus de
décentralisation. En vue de préparer les
générations futures à acquérir de façon
précoce la culture de la décentralisation, le Gouvernement du
Burundi a l'intention de procéder à l'introduction progressive
dans les curricula de formation scolaires et universitaires de modules simples
et adaptés relatifs à la décentralisation et à la
gouvernance locale.
Dans le même sens, des filières et
spécialisation en décentralisation, développement local et
gouvernance locale seront ouvertes pour accueillir des jeunes qui ont
l'ambition de devenir des cadres en décentralisation et gestion des
collectivités locales.48(*)
3.3 Contraintes liées
à la communication pour les entités
décentralisées
La communication pour les collectivités locales fait
face à des contraintes de différentes nature parmi celles-ci nous
pouvons porter notre intérêt sur les suivantes : des
contraintes institutionnelles, socioculturelles et
communicationnelles.
3.3.1. Contraintes
institutionnelles
Depuis le démarrage à proprement parler du
processus de décentralisation au Burundi, à l'issue de l'Accord
pour la Paix et la Réconciliation, il n'y a pas eu de lois
spécifiques en rapport avec la communication pour les
collectivités locales. Nous pouvons savoir que la loi spécifique
abroge expressément celle générale (lex specialis abrogat
leg generalis) d'une part et qu'elle a plus de considération en
matière juridique d'autre part. En plus, aucune commune n'est
dotée d'un service chargé de ce qui relève de la
communication. Ici, on parlerait de porte-parole, de service chargé de
presse ou de communication.
Bref, cette activité quoique importante et
délicate, est assurée soit par l'administrateur (de
manière générale) soit par une personne autre qui est
employée à la commune sans tenir compte de ses savoirs ou
prérequis en la matière.
Le gouvernement du Burundi n'a pas de contrat avec les
médias pour la diffusion des émissions sur la
décentralisation depuis le niveau central comme au niveau local. Et le
peut d'émissions que le gouvernement est supposé accompagner sont
confiées aux seuls médias publics, à savoir la RTNB et le
Renouveau en Français et Ubumwe en langue nationale.
L'autre difficulté est celle encourue par les
médias, car, alors que l'opportunité se présente, ils se
heurtent aux problèmes de choix des invités. Malheureusement, ce
sont les hauts cadres qui présentent une réticence à
l'invitation alors que c'est auprès d'eux que nous trouvons une parole
crédible pour les auditeurs.
Les actions de communication sont menées avec moins de
rigueur. Le Directeur Général de la Décentralisation s'y
exprime en ses termes : « Comme vous pouvez le voir
vous-même, les actions de communication sont entreprises de
manière hâtive sans passer au préalable par une
préparation bien organisée. »49(*)
3.3.2 Contraintes
socioculturelles
« Avoir une communication apaisée avec la
population est vraiment difficile, ça il faut l'avouer.» nous
a affirmé toujours Monsieur NDIKUMANA.
Dans la conception socioculturelle des Burundais, les
échanges entre des personnes s'orientent et prennent des contours selon
les rapports sociaux existants. Ces rapports sont dominés par les
relations suivantes :
Ø Uwanje qui veut dire le mien. C'est
la personne chère à qui l'on tient beaucoup ;
Ø Incuti ce sont les proches, des
personnes avec lesquelles l'on est liées par un lien de
parenté ;
Ø Abagenzice sont les amis, les amis
des relatifs et des amis ;
Ø Ababanyice sont les voisins, les
personnes de l'entourage ;
Ø Murundi c'est l'inconnu, la
personne avec qui l'on n'a pas de relation particulière ;
Ø Umwansi c'est l'ennemi, la personne
que l'on traite avec haine.50(*)
Face à ces rapports entre personne (ici nous parlons
des rapports sociaux) le contenu de la conversation change d'une personne
à une autre. Les burundais ont tendance à donner une information
qui n'en n'est pas une dès qu'ils sont en face d'une personne
qualifiée de non confiante.
Un autre défi qu'il ne faut pas ignorer est le manque
d'habitudes de lecture. Comme le confirme le président du CC Giharo
« il est incompatible de lier les habitudes de boire (de 18
heures à 22 heures) et l'envie de lire ! Et par ailleurs un
journal, avec un air étonné, nous ne le lisons qu'une
fois à Bujumbura, ou après que l'information ait perdu attrait
à la lecture. S'il y avait des journaux intéressants, au niveau
local, peut-être que nos consommations en alcool se verraient à la
baisse. »51(*)
3.3.3 Contraintes
communicationnelles
Au Burundi, tel qu'approuvé par les enquête de
l'ABELO, 60% des communes du Burundi n'ont pas de connexion à la ligne
téléphonique. Aucune des communes n'a de Fax. Seule une a une
adresse électronique (mèl ou E-mail) et aucune n'a de site web.
Les communes qui ont bénéficié des
ordinateurs, même celles qui en avaient bien avant, ne s'en servent que
pour les petites opérations des calculs ou tout simplement le traitement
de texte.
Aucune de ces machines n'est utilisée pour le
traitement de l'information et de données informatiques. Des machines
sont restées longtemps dans des cartons d'emballage : c'est le cas
de la plupart de machines données dans le cadre des projets de
renforcement des capacités appuyés par le BINUB/PNUD. Ceci
étant, l'usage d'une administration informatisée reste affaire de
moins de 10% des communes du Burundi52(*).
Le sort des
hypothèses
Porter un jugement sur l'hypothèse globale requiert en
prémices une analyse sur les questions de recherche. Sur ce, nous
passons d'une question de recherche à une autre.
Primo : Pour une bonne prise de conscience des
services disponibles à leur commune, la population devrait prendre part
aux audiences publiques des conseils communaux. Cette question de recherche est
confirmée vu les résultats de l'enquête avec
questionnaire ainsi que les entretiens de groupe.
Secundo : Les habitants d'un territoire
devraient participer à l'élaboration des projets de
développement de leur terroir.
Se basant sur les résultats de l'enquête et les
interventions lors des entretiens, la présente question de recherche se
trouve confirmée.
Tertio : Une promotion efficace d'un territoire
attirerait investisseurs et touristes.
Selon les convictions exprimées des résultats de
l'enquête, les entretiens et les interviews prouvent la
nécessité de promotion qui nous poussent à
confirmer la présente question de recherche.
Quarto : Un sentiment de fierté et
d'appartenance susciterait l'accroissement des efforts au
développement.
Compte tenu des résultats, la fierté
d'appartenir à un territoire encourage certes la population à
travailler pour son territoire et ainsi la question de recherche se voit
confirmée avec un peu de nuance.
Après avoir passé les contours des quatre
questions de recherche, et ayant disséqué ce qui découle
des interviews, des entretiens et de l'enquête avec questionnaire, nous
avons analysé le sort de l'hypothèse. L'hypothèse selon
laquelle une bonne communication des collectivités locales dans le
domaine de marketing territorial aboutirait à accroître les
revenus et à développer les collectivités locales
s'est vue confirmée.
Conclusion partielle
La description des données nous a ouvert la porte
à l'interprétation des résultats après avoir
procédé à leur présentation. Nous avons d'abord
constaté que les gens suivent les audiences publiques de leur CC
malgré un taux très faible d'assistance. Nous avons ensuite
remarqué que les services offerts par la commune sont connus
théoriquement que pratiquement faute de communication. Puis, les
explications des projets de développement à la population par
manque de maîtrise de lois et d'insuffisance de pratique de
communication. Certes, la promotion se fait mais de manière à ne
pas provoquer un quelconque changement et éveiller
l'intérêt des investisseurs comme celui des touristes. Enfin, la
population a un sentiment de fierté en vers leurs communes même
s'il n'est aussi vif comme souhaité.
Bref, à chaque question posée qui a eu la
réponse oui, un mais portant d'énormes
explications suivait. Et lors des entretiens de groupe qui avaient lieu
à la fin des ateliers, vu que d'une certaine manière ce sont les
mêmes questions du questionnaire qui revenaient, les membres des CC comme
ceux des CCDC essayaient de présenter la situation en rose mais
finissaient par accepter les contraires aux leurs. Ce qui a frappé notre
attention et qui nous a étonné le plus, est la ressemblance des
interventions d'une commune à l'autre.
Nous avons abordé l'apport de la communication pour
pouvoir percer le rôle des médias dans le processus de
décentralisation au Burundi, puis, les atouts et enjeux liés
à la communication des collectivités locales qui font enfin
appel à l'analyse des contraintes. Nous avons pu examiner les
contraintes institutionnelles, les contraintes socioculturelles ainsi que les
contraintes communicationnelles.
La plupart des responsables administratifs et
communicationnels que nous avons rencontrés s'en montrent conscients. Et
pourtant, la réalité des actions apparaît insaisissable.
Ils ne perçoivent pas que la puissance de la communication permettrait
justement de maîtriser plus largement les évolutions potentielles
des collectivités locales.
CHAPITRE V :
PROPOSITION D'UNE STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR LES COLLECTIVITES LOCALES AU
BURUNDI
Souvent rythmé par les échéances
électorales, la communication des collectivités locales poursuit
des objectifs divers tels qu'attirer des touristes, faciliter l'implantation
des entreprises nationales et étrangères, développer le
comportement citoyen des administrés en matière d'environnement.
Elle s'intéresse aussi des finances de la collectivité, de ses
ressources qu'à ses dépenses. Cette communication utilise la
publicité-médias ainsi que les Relations Publiques, la
publicité par l'événement (clubs sportifs, manifestations
culturelles...) et la publicité directe. La communication qui reste
propre aux collectivités locales est dominée par le marketing
territorial avec toutes ses conséquences.
Dans la communication des collectivités locales se
rassemblent essentiellement quatre principaux types de stratégies de
communication à savoir :
o Les stratégies politiques
o Les stratégies territoriales
o Les stratégies citoyennes et
o Les stratégies managériales.
La stratégie de communication marketing peut être
utilisée dans l'une ou l'autre des stratégies
susmentionnées. Ainsi, la stratégie de communication marketing
territorial nous servira de mode de stratégie compatible avec la
nécessité des collectivités locales au Burundi pour
pouvoir surmonter les défis. Cette stratégie a pour
finalité ou objectif, la déduction d'une véritable
stratégie de développement territorial.
Un certain plan devra être suivi sachant que celui-ci
est un ensemble des dispositions prises pour la réalisation d'un projet.
Des étapes de la stratégie de communication marketing
seront suivies. Les plus importantes sont :
Ø Définition des objectifs de
communication
Ø Détermination des cibles de
communication
Ø Définition des messages à
transmettre
Ø Définition des moyens de transmission des
messages
Ø Allocation de budget
Ø Détermination de la campagne de
communication
Ø Mise en oeuvre de la campagne de communication
Ø Contrôle de la stratégie et de la
communication
Avant de procéder à la définition des
objectifs de communication qui est la première étape dans la
stratégie, il vaudrait mieux de parler des forces et des faiblesses de
la communication pour les collectivités locales.
1 Forces et faiblesses de
la communication pour les collectivités locales au Burundi
A l'efficacité ou cause capable de produire un effet on
l'attribue à la force, et le défaut de qualité revient
à la faiblesse. Ainsi, la communication pour les collectivités
locales connaît des forces et des faiblesses.
1.1 Les forces de la
communication pour les collectivités locales au Burundi
Au Burundi, les forces de la communication pour les
collectivités locales peuvent être classées selon qu'elles
appartiennent aux :
Forces technologiques ou techniques : la
couverture relative au système de transmission des sons utilisant les
propriétés des ondes électromagnétiques est
bonne ;
Forces socioculturelles : l'attachement aux
spectacles, l'habitude de se réunir dans des endroits qui ne
compromettraient la communication d'une thématique quelconque (à
la sortie de l'église, les marché, le respect des
autorités et autres) ;
Autres forces : les Burundais, du moins un bon nombre
parmi eux, peuvent se procurer d'un poste de radio.
Ils aiment aussi écouter la radio (dans la rue, au
travail, à domicile et ailleurs) accentué par les
téléphones portables avec radio pour ne citer que cela.
1.2 Les faiblesses de la
communication pour les collectivités locales au Burundi
Comme pour les forces, les faiblesses de la communication pour
les collectivités locales peuvent se classer selon qu'elles sont
des :
Faiblesses financières : qui amènent au non
accès aux médias performants comme la télévision et
l'Internet ;
Faiblesses liées à la capacité de pouvoir
manipuler l'ordinateur ;
Faiblesses socioculturelles : manque d'habitude de
lecture;
Faiblesses autres : il y a d'autres faiblesses pour
être bref.
2 Définition des
objectifs de communication
Le Burundi a été confronté, depuis
l'indépendance, à une situation sociale instable
caractérisée par de violences interethniques récurrentes.
Cette instabilité socio politique a fait de nombreuses victimes et a
touché les couches sociales et économiques du pays. A l'issue des
Accords d'Arusha, les négociateurs ont compris que la mauvaise
gouvernance était à l'origine de conflits. En vue de corriger
cette situation, une série de mesures ont été
proposées, et parmi elles, la décentralisation.
Ce fut une des solutions convenues pour implanter,
étendre et renforcer la démocratie et créer les conditions
économiques et sociales favorables au développement humain
durable.
Après avoir pris conscience de faiblesses qu'ont les
communes du pays en matière de ressources financières, nous
voulons secourir pour améliorer la situation. Ainsi, une
stratégie de communication s'impose.
2.1 Les objectifs du processus
de décentralisation
Les objectifs majeurs du processus de
décentralisation sont :
ü l'application de l'Accord d'Arusha pour la Paix ;
ü l'application de la constitution de la
République du Burundi ;
ü la consolidation du processus de paix et la relance
économique.
En ce qui concerne les objectifs
spécifiques du processus de décentralisation, il s'agit
de :
1. la responsabilisation des collectivités locales,
l'assouplissement des services publics susceptible d'être octroyés
par la collectivité,
2. la réallocation et/ou le transfert d'une partie des
ressources au paravent destinées à l'Etat vers les
collectivités locales ou communes pour une relance économiques et
une gestion saine des biens publics.
2.2 L'objectif de
l'information et sensibilisation sur la décentralisation
L'objectif de l'information et sensibilisation est de
favoriser l'établissement de bons instruments favorables au bon
déroulement du processus de décentralisation.
2.3 Pourquoi une
stratégie de communication des collectivités locales ?
De nombreux projets et programmes impliquant des groupes
cibles importantes ont échoué au Burundi et dans beaucoup
d'autres pays du monde. La raison est que l'approche utilisée dans
l'identification des problèmes qui affectent ou hypothèquent ces
cibles et leur avenir, les causes, les solutions alternatives, les ressources
disponibles localement et celles à chercher ailleurs, ainsi que dans
l'exécution et le suivi évaluation n'a pas été
participative.
Les autres groupes influents faisant partie de leur
environnement n'ont pas été écoutés,
informés, impliqués de façon qu'ils comprennent bien tout
le processus.
On a ainsi vu des populations s'opposer à
l'introduction de nouvelles technologies pourtant rentables, refuser de
nouveaux produits et services qui pouvaient améliorer leurs conditions
de vie. Mal informées, ces populations ne se sont pas
empêchées de mal penser. Les pertes ont été
énormes. Car, des millions de dollars ont été
débloqués sans que les projets et programmes n'atteignent les
résultats escomptés. L'absence de participation des groupes
cibles et les stratégies de communication inadéquates sont donc
les principales causes des échecs des projets et programmes de tous
genres : agriculture, santé, eau et assainissement,
décentralisation, et autres.
Concrètement, il y a eu :
ü une mauvaise planification et mauvaise formulation des
projets et programmes;
ü une information incomplète et
inadaptée;
ü la croyance que le développement viendra des
gestionnaires des programmes et que les bénéficiaires n'ont aucun
rôle à jouer ni aucun mot à placer;
ü l'utilisation de canaux et outils de communication
inefficace ou inappropriés;
ü la diffusion de messages ne tenant pas compte des
problèmes réels à résoudre et du contexte
socioculturel;
ü le recours à des agents de sensibilisation
n'ayant pas l'expertise voulue;
ü les techniques d'information, de sensibilisation et de
formation inefficaces;
ü un bas niveau de connaissance de l'importance de la
communication et de la participation communautaire dans la conduite des projets
et programmes.
Il y a lieu de se réjouir que la
décentralisation ait décidé de sortir des sentiers battus
pour se doter d'une stratégie de communication qui lui permettra de
favoriser l'établissement d'un climat favorable au bon
déroulement de la gestion, de la promotion, ... des collectivités
locales.
Une mission difficile, voire périlleuse, car les
groupes cibles sont à traiter avec délicatesse, le moindre
pépin pouvant entraîner une explosion aux conséquences
incalculables.
L'avenir du pays dépend en grande partie de la bonne
conduite de décentralisation. Une bonne stratégie de
communication pour les collectivités locales pourrait donc :
ü amener les Burundais à participer au
développement de leurs localités ;
ü amener la population Burundaise à s'acquitter
des droits d'impôts et de taxes communales ;
ü faciliter l'identification des préoccupations
des cibles vis-à-vis à la décentralisation;
ü permettre de préparer les esprits de la
population ;
ü aider à dissiper les craintes des uns et des
autres quant à la décentralisation;
ü prévenir et dissiper les rumeurs qui très
souvent constituent des entraves au bon déroulement des processus de
décentralisation;
ü faire adhérer les différents groupes
cibles aux intérêts locaux;
ü favoriser la cohabitation et la résolution
pacifique des conflits, le respect des droits de l'homme et de la femme, la
démocratie locale et la bonne gouvernance locale;
ü promouvoir la santé dans les
collectivités locales en général
ü promouvoir le développement humain durable;
ü finalement, renforcer le processus de paix au Burundi.
3 Détermination des
cibles de communication
Les différentes cibles qui seront visées par la
présente stratégie de communication sont entre autres :
ü Les élus locaux qui sont des acteurs à la
base
ü Les chargés des services
déconcentrés au niveau de la province qu'au niveau de la
commune
ü Les partenaires locaux dans le développement
communautaire : religieux, société civile, ...
ü Les opérateurs économiques locaux :
commerçants, entrepreneurs, ....
ü Les opérateurs économiques ou
investisseurs étrangers
ü Les partenaires internationaux : le système
des NU, les ONG et autres.
ü La population en général
Ces cibles quoique diverses se subdivisent en trois grandes
catégories, à savoir :
La cible interne : ce sont ceux qui
travaillent pour la collectivité, les élus locaux : elle est
la plus simple et relativement facile ;
La cible externe de 1er
ordre : la population de la collectivité, les
entrepreneurs locaux : cette cible n'est seulement large mais aussi
complexe et coûteux. Il n'empêche que les populations environnantes
s'y retrouvent aussi ;
La cible externe de 2nd
ordre : ce sont tous ceux qui n'appartiennent pas à la
collectivité : c'est la cible la plus difficile à toucher et
nécessitant beaucoup de moyens financiers.
4 Définition des
messages à transmettre
Les messages qui seront transmis dans la promotion des
collectivités locales sont classés en trois catégories
complémentaires à savoir : messages d'information sur les
collectivités locales ; les réponses aux questions des
différentes cibles et les informations d'orientation sur les
revenus des communes.
4.1 Messages d'information sur
les collectivités locales
Les principaux groupes cibles doivent être
informés sur les activités des collectivités locales au
Burundi pour équilibrer l'information.
Il s'agira de répondre, d'une manière
générale, aux questions suivantes :
ü Pourquoi la décentralisation : c'est la
question centrale. Elle est l'objectif même de la communication d'autant
plus que le choix du contenu et du canal en dépend de même que
l'effet ne peut être mesuré que par référence
à l'objectif initial ;
ü Comment est mené le processus de
décentralisation ;
ü D'où viennent les recettes des communes et
comment doivent-elles être gérées ;
ü Quelle information à l'intention de chaque
cible ;
ü Quelle attitude ou comportement particulier que la
population doit adopter ?
Bref, il s'agit de donner des réponses à la
formulation d'Harold LASWELL pendant qu'il décrivait le champ de la
communication, où nous avons ajouté « why, where et
when ». Where et when car le lieu et moment influent fortement sur le
message que l'on a intention d'adresser.
Il serait à noter que la formulation de LASWELL est Who
says, what, through what channel, to whom, with what effect? Voici quelques
exemples de ces messages d'information.
Tableau n° 16 : Exemples de ces
messages d'information
|
Message en Kirundi
|
Message en Français
|
1
|
Kwegereza intwaro abenegihugu vyorohereza abanyagihugu kuronka
ivyo bakeneye kuri komine
|
La décentralisation facilite la population à
recevoir les services communaux
|
2
|
Mu kwegereza intwaro abenegihugu amakomine aratera imbere
|
Avec la décentralisation nos communes se
développent
|
Source :
Auteur de l'enquête
4.2 Messages répondant aux questions des
différentes cibles
Afin de pouvoir répondre à ces questions, des
interviews devraient être organisées à l'intérieur
comme à l'extérieur du Burundi. Ainsi, les échantillons
par cibles donneront l'idée en ce qui concerne les craintes. Alors, une
liste des questions principales serait établie et des réponses
convenables seront trouvées. Ces questions et réponses serviront
de base à la communication pour les collectivités locales
à travers :
ü Les entretiens avec les élus locaux ;
ü Les émissions radiophoniques et
télévisées ;
ü Les rubriques dans les sites web ;
ü Les carnets de voyage et/ou les dépliants
touristiques ;
ü Des conférences à l'intention des cadres,
des intellectuels et des milieux universitaires ;
ü Visites et réunions à la
population ; et autres.
Ces cibles se retrouvent regroupées en trois
catégories et une communication spécifique et appropriée
leur peut être adressée à savoir :
La communication interne, celle qui concerne l'institution
elle-même, ses agents et ses services ainsi que les élus.
La communication externe, celle qui concerne la population du
territoire couvert par l'institution. C'est la plus complexe, l'habitant
étant tout à la fois usager, électeur, contribuable,
« être social », acteur local, citoyen...
La communication de promotion ou marketing territorial qui
intéresse investisseurs et touristes concerne l'attractivité et
l'image du territoire et vend la collectivité à
l'extérieur. Voici quelques exemples des messages répondant aux
questions de différentes cibles.
Tableau n° 17 : Exemples des
messages répondant aux questions de différentes cibles
|
Messages en Kirundi
|
Messages en Français
|
Cible
|
1
|
Uwutabonye agasohotse ntabona akinjira
|
Qui ne risque rien n'a rien
|
Opérateurs économiques
|
|
2
|
Kuganira hamwe ku vyerekeye amajambere bizotuma ingorane
zitorerwa inyishu
|
La communication participative pour le développement
nous permettra de résoudre les vrais problèmes
|
Elus locaux
|
|
3
|
Itwararike komine yanyu maze iterambere ribashwaremwo
|
Occupez-vous de votre commune pour asseoir le
développement
|
Agents communaux
|
|
Source : Auteur de l'enquête
4.3 Messages sur les revenus
des communes
Les communes burundaises connaissent le système de
décentralisation depuis les indépendances. Les administratifs
comme la population ne sont pas au courent des opportunités que
présente ledit système. Les collectivités locales vont
réunir les informations nécessaires sur les possibilités
d'emplois ou d'affaires dans les secteurs de l'agriculture, de
l'élevage, de l'artisanat, des industries et des services.
Ces informations seront mises à la disposition des
groupes cibles aussi longtemps que le processus de décentralisation
reste en cour. Les informations d'orientation concerneront également le
tourisme, la démocratie locale, la bonne gouvernance territoriale et les
questions genre.
Un forum réunissant les différents intervenants
dans le développement en général, le développement
communautaire en particulier sera organisé pour les sensibiliser et
aussi récolter leurs avis et suggestions en matière de la
décentralisation en générale, et de la
décentralisation financière en particulier. Voici quelques
exemples des messages informant l'orientation sur les revenus des communes.
Tableau n° 18 : Exemples des
messages sur les revenus des communes
|
Messages en Kirundi
|
Messages en Français
|
1
|
Amatagisi dutanga niyo atuma komine ibaho
|
ces impôts et taxes assurent la vie de la commune
|
2
|
Ugutunganya ibikorwa kurwego rwa komine bituma haba iterambere
ridakumira
|
La gestion des affaires au niveau local permettra un
développement harmonieux
|
Source :
Auteur de l'enquête
5 Définition des moyens de transmission des
messages
Il existe bien de moyens pour transmettre de messages que l'on
peut se servir. Nous pouvons citer entre autres :
Ø Les publications écrites : livres,
magazines, journaux et annuaire local ;
Ø Les publications audiovisuelles : la radio,
télévision, vidéo et le cinéma ;
Ø Les publications mixtes : l'Internet ;
Ø Les autres moyens de transmission : l'affichage,
dépliants, conférences, réunions, théâtres et
veillées culturelles.
Tableau n°19 :
Différents moyens de transmission de messages
Moyen de transmission
|
Forme
|
Atouts
|
Faiblesses
|
Publique cible
|
Publications écrites
|
Livres
|
-Longue durée de vie -Relecture possible
-Consultable à plusieurs
|
-Coût de production considérable -Peu
d'imprimeries -Peu de lecteurs locaux
|
-Population -les élus locaux
-Touristes -Investisseurs
|
Magazines
|
-Longue durée de vie -Relecture possible
-Consultable à plusieurs
|
-Peu d'imprimeries -Pas de magazine local -Peu de lecteurs
locaux
|
-Population -autorités locales
|
Journaux
|
-Longue durée de vie -Relecture possible
-Consultable à plusieurs
|
-pas de journal local -Peu d'imprimeries
-Peu de lecteurs locaux
|
-population -autorités locales
|
Annuaire local
|
-contient beaucoup d'éléments
|
-coût élevé
|
-élus locaux -population
|
Moyen de transmission
|
Forme
|
Atouts
|
Faiblesses
|
Publique cible
|
Publications audiovisuelles
|
Radio
|
-Accessible à tous -Relativement
moins coûteux -Répétition des messages -Propice
à la rétention
|
-pas de radio locale
|
-population -élus locaux -investisseurs
|
Publications audiovisuelles
|
Télévision
|
-propice à la rétention -haute
compréhension du message
|
-Audience limitée -Relativement
coûteux
|
-population
-investisseurs
|
Vidéo
|
-Relativement captivant -possibilité de
repasser le message -plusieurs messages à la fois
|
-le matériel difficile à déplacer
|
-population
-les élus locaux
|
Cinéma
|
-très captivant -possibilité de repasser le
message -plusieurs messages à la fois
|
-le matériel difficile à déplacer
-moins disponible
|
-population
-élus locaux
|
Publications mixtes
|
Internet (web)
|
-propice à la rétention -haute
compréhension du message -des explications avec détails
|
-Nombres limité d'accès
-Extrêmement coûteux
|
-les élus locaux et au sommet -Touristes
-Investisseurs nationaux -Investisseurs étrangers
|
Moyen de transmission
|
Forme
|
Atouts
|
Faiblesses
|
Publique cible
|
Autres moyens de transmission
|
Affichage
|
-Accès facile -Longue durée de vie
-Coût relativement abordable
|
- difficulté de déchiffrage
|
-population -Touristes -Investisseurs
nationaux
|
Conférence
|
-abordable
|
-Limitée à une audience très
cultivée
|
-les étudiants -les élus de bas en haut
|
Dépliants
|
-facile à produire -Accès facile
-Facile à distribuer -Coût relativement faible
|
-difficile de contrôler la distribution
|
-population -Touristes -Investisseurs
nationaux et étrangers
|
Réunions
|
-Facile à organiser -Messages facile
à retenir -Moins coûteux
|
-une participation difficile à contrôler
|
-population -Investisseurs nationaux
-élus locaux -employés de la collectivité
|
Théâtres
|
-Facile à organiser -Messages facile à
retenir -Moins coûteux
|
-pratique en désuétude
|
-population
|
Veillées
|
-facile à organiser -messages faciles
à retenir -Moins coûteux
|
-pratique en désuétude
|
-population
|
Source : Auteur de l'enquête
Il faut rappeler qu'il n'existe pas de meilleur média
que les autres, mais que seules les circonstances et les exigences de la
stratégie et à un moment donné déterminent le
média à utiliser.
Il importe de préciser que la force d'un média
est d'être réellement disponible, accessible et crédible.
C'est ce qui influence le choix d'un média pour une action et non pas
pour une autre. Pourtant, il faut savoir qu'un message sous une forme
légèrement différente et arrivant par des
différentes voies est celui qui a l'impact le plus fort et contribue le
plus au changement de comportement. En conséquence, les approches
multimédias sont habituellement les plus efficaces.
6 Allocation de budget
Tableau n°20 Budget communal de
communication pour une durée de cinq ans
Désignation
|
An1
|
An2
|
An3
|
An4
|
An5
|
Total
|
Personnel permanent
|
1.491.936
|
1.569.612
|
1.569.612
|
1.569.612
|
1.569.612
|
7.770.384
|
Personnel à temps partiel
|
234.000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
234.000
|
Equipement des médias communautaires
|
358.400
|
0
|
0
|
0
|
0
|
358.400
|
Equipement du SE
|
5.185.000
|
|
|
|
|
5.185.000
|
Fournitures de bureau
|
250.000
|
250.000
|
250.000
|
250.000
|
250.000
|
1.250.000
|
Première campagne de communication
|
5.492.742
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5.492.742
|
Campagne annuelle de communication
|
1.120.000
|
3.000.000
|
3.000.000
|
3.000.000
|
3.000.000
|
13.120.000
|
Formation
|
6.300.000
|
6.000.000
|
6.000.000
|
6.000.000
|
6.000.000
|
30.300.000
|
Evaluation annuelle
|
300.000
|
300.000
|
300.000
|
300.000
|
300.000
|
1.500.000
|
TOTAL
|
20.731.678
|
11.119.612
|
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11.119.612
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11.119.612
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65.210.126
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Source : Auteur de l'enquête
(toutes les sommes en BIF)
Les ressources du budget sont issues de la commune pour le
personnel qui est directement attaché à la commune, du
ministère ayant le tourisme dans ses attributions pour les
activités de la promotion touristique, les emprunts au FONIC pour la
promotion à l'investissement, le ministère ayant la
décentralisation dans ses attributions pour les évaluations et
les formations ainsi que les dons et legs en faveur de la commune.
En terme de publicité des activités des
commerçants locaux les recettes y relative peuvent être
affectées dans la subvention de campagne de communication.
7 Détermination de
la campagne de communication
La campagne de communication suivra une suite de phase
où le changement de la suite peut compromettre l'ensemble. Cette suite
sera composée de :
ü La préparation des esprits de la
population
ü Information et sensibilisation dans les centres
à vocation urbaines
ü Information et sensibilisation dans les
communautés rurales
ü Information à l'endroit des
opérateurs économiques nationaux
ü Information à l'endroit des investisseurs
étrangers
ü Information à l'endroit des
touristes
7.1 La préparation des
esprits de la population
La préparation des esprits de la population constitue
la toute première étape. Il s'agit de faire à ce que la
population soit prêt d'accueillir les communications concernant les
collectivités locales. La raison est que bon nombre de personnes pensent
qu'avec la décentralisation, elles vont avoir de difficultés
d'opérer leurs activités habituelles.
Il sera question de démontrer les raisons d'être
de la décentralisation et ses atouts, sans oublier relater sur les
difficultés que présente une organisation administrative
concentrée ou centralisée.
Les moyens de transmission de message propre à ce volet
restent la radiodiffusion et le journal local. Mais rien n'empêche que la
télévision soit utilisée aussi. Les réunions avec
la population constituent un moyen pour épauler ceux
précédemment cités.
7.2 Information et
sensibilisation dans les centres à vocation urbaine
Seront répétés les messages qui ont
étaient transmis à l'étape précédente mais
avec des améliorations et des détails pour rendre les messages
consommable par les populations des collectivités locales. A cette
étape les questions à apparence difficiles vont être
abordées, essentiellement celles relatives aux ressources des
collectivités.
Cette étape constitue le départ du civisme
fiscal. Expliquer à des populations la destination des taxes et
impôts versés par elles constituera le bon contenu des messages.
En plus, des affectations de ces ressources, une à une avec leur
importance à la collectivité et à la population de la
collectivité.
7.3 Information et
sensibilisation dans les communautés rurales
Dans les communes rurales, l'information qui y sera
diffusée devra être adaptée aux attentes et exigences des
populations. Il sera question de taper fort sur les différents aspects
des ressources de la commune en misant sur la possibilité de les
accroître pour l'autofinancement de quelques besoins de la
collectivité.
Les moyens tels que : les réunions (par
l'administration locale), les visionnages vidéo et/ou cinéma,
seront employés. Ces moyens devront être
précédés par la radiodiffusion.
7.4 Information à
l'endroit des opérateurs économiques nationaux
Nul ne peut nier que les hommes et les femmes d'affaires sont
emportés par le fisc, d'où, pour les attirer, un inventaire des
domaines rapporteurs d'intérêt sera la première
opération à démontrer devant eux. Des conférences
et des réunions à leur intention sera organisées
régulièrement et devra être enregistré dans les
informations courantes à transmettre.
7.5 Information à
l'endroit des investisseurs étrangers
Comme pour les investisseurs locaux, l'esprit d'affaire reste
le même. Des informations seront sélectionnées
traitées minutieusement pour attirer l'attention des investisseurs
potentiels. Les moyens qui seront les plus utilisés sont entre
autres : l'Internet, les dépliants, ...
7.6 Information à
l'endroit des touristes
Etant donné que les dépliants et l'Internet
constituent les moyens les plus efficaces pour cette catégorie de cible,
et vu que le Burundi est aujourd'hui membre de l'EAC et que les autres pays de
la communauté sont avancés dans le tourisme, des dépliants
seront déposés dans les différents hôtels et
restaurants de la sous-région. De plus, ces dépliants devront
être déposés dans quelques hôtes à travers le
monde.
Les messages seront accompagnés des images parlantes du
Burundi : commençant par le climat et les avantages qu'il
présente, les sites historiques, les éléments d'hors
communs se trouvant au pays, et ainsi que tout autre élément
jugé nécessaire à cette fin.
8 Mise en oeuvre de la
campagne de communication
La mise en oeuvre de la campagne de communication
s'aperçoit à travers le calendrier de son exécution.
Calendrier de mise en oeuvre : année
An1
Le présent chronogramme est indicatif. Des
chronogrammes détaillés des activités devront être
élaborés de façon que les activités trimestrielles,
mensuelles et hebdomadaires soient visualisées.
Tableau N°21 Esquisse des
activités de communication An1
Activités
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J
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F
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M
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A
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M
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J
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J
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A
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S
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O
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N
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D
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1. Elaboration de la stratégie
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2. Préparation et exécution de la 1ère
campagne de communication
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3. Information et sensibilisation dans les
collectivités locales
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4. Information et sensibilisation de la population locale et
externe
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5. Informations courantes et continue
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6. Evaluation de la première campagne
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Source : Auteur de l'enquête
9. Contrôle de la
stratégie et de la communication
Pour pouvoir mener un contrôle (évaluation)
efficace, nous partons de l'évaluation des indicateurs susceptibles
d'être vérifiés ou I.O.V.
9.1 Indicateurs de suivi évaluation
Les indicateurs de suivi évaluation de la
stratégie de communication pour les collectivités locales pour
l'année An1 sont les suivants :
ü 80% des acteurs de décentralisation au niveau
local auront reçu le dépliant et le guide d'information et de
sensibilisation sur les entités décentralisées ;
ü 50% de la population aura été
informée et sensibilisée sur la décentralisation ;
ü 100% des administratifs à la base auront
participé à des séances d'orientation;
ü 100% des Gouverneurs de provinces ou leurs
représentants et 100% des administrateurs communaux auront
été informés et sensibilisés sur la promotion
territoriale et ses effets;
ü les principaux acteurs du développement auront
été informés et sensibilisés et incluront les
collectivités locales dans leurs interventions au niveau
communautaire;
ü la perception du processus de décentralisation
sera globalement positive.
Les indicateurs pour les années suivantes, notamment
les communes qui auront réussi à monter des activités de
communication garantissant les revenus communaux seront fixés fin de la
première année d'exercice, An1 en sigle. Et ainsi de suite.
Le suivi et évaluation seront continus et en liaison
avec la mise en oeuvre. Le suivi et évaluation pourront
révéler que les activités de communication n'ont pas
apporté les résultats désirés une fois les tests
préliminaires seront réguliers. Ainsi, les informations obtenues
grâce au suivi seront utilisées pour améliorer la mise en
oeuvre. En d'autres termes, le type de message et les matériels seront
revus, plusieurs fois si nécessaires, afin de répondre
correctement aux problèmes révélés par le sui et
évaluation continus et cela jusqu'à ce que le travail atteint ses
objectifs.
Une évaluation finale et/ou récapitulative de
l'impact obtenu et des difficultés encourues sera effectuée
à la fin de chaque activité de communication, afin que les
leçons apprises soient incorporées dans les activités
courantes.
Conclusion partielle
Une fois les outils, les méthodes et les implications
de la communication maîtrisés, la présente stratégie
aborde la communication à destination des différents
interlocuteurs de la collectivité : administrés, partenaires,
agents, personnes publiques et privées ainsi de suite... Elle
présente les différentes recettes et méthodes pour
travailler efficacement avec des professionnels. De l'affichage à la
promotion sur Internet, en passant par la communication politique ou la
démocratie participative, sans oublier le journal et/ou le magazine
local, le blog de la collectivité locale, la propagande
électorale et l'annuaire des associations locales, cette
stratégie décrit des recettes d'un travail efficace de promotion,
d'organisation et de suivi.
Les problématiques auxquelles une collectivité
locale doit faire face sont de plus en plus larges (communication
financière, communication interne et/ou externe, communication
d'intérêt général...) et le marketing territorial
doit désormais être considéré comme une composante
essentielle de la stratégie d'une collectivité.
SUGGESTIONS
A l'issue du présent travail de recherche nous
formulons les suggestions suivantes :
Au gouvernement du Burundi :
v De reformuler les lois et règlements qui font que le
processus de décentralisation soie difficile à mettre en
application ;
v De procéder au transfert complet des ressources
financières aux communes pour assurer leur survie ;
v De mettre sur place une loi spécifique qui autorise
et oblige les collectivités locales à se doter de services de
communication ;
v De procéder à l'explication de la
décentralisation à chaque nouvelle équipe qui va
gérer la commune dès la fin des élections ;
v D'appuyer les communes, en se servant du ministère
ayant le tourisme dans ses attributions, à la promotion et la protection
des sites touristiques qui se trouvent dans les milieux ruraux ;
v De mettre en place les modalités d'exécution
du système d'intercommunalité ;
v De mettre sur pied les modalités de réduction
du nombre de communes au Burundi, soit par la simple fusion soit par le nouveau
découpage administratif ;
v Doter aux communes d'un personnel qualifié et
compétent ;
Aux gouverneurs des provinces :
v De restaurer un cadre spécial d'échange avec
la population des collectivités pour s'enquérir de la situation
locale.
Aux collectivités locales au Burundi :
v De songer à mettre sur pied une stratégie de
communication pour la commune vis-à-vis de ses besoins et de ses
ressources ;
v D'instaurer une politique de communication
communale ;
v De programmer les séances d'explication
régulière quant à la décentralisation aux
populations de leurs circonscription ;
v De mettre sur place les médias communautaires en se
servant de l'intercommunalité dans le premier temps pour les communes
qui ne sot pas aptes à se subvenir d'elles-mêmes ;
v De mettre sur pied une politique de communication locale.
Aux associations des élus locaux au
Burundi :
v D'être près des administratifs locaux pour leur
apporter soutien en cas de difficulté et orientation lors des nouvelles
lois qui concernent la décentralisation
Aux associations de développement communautaire
et local :
v D'inclure dans leurs actions de développement le
soutien aux collectivités locales.
Aux ressortissants et sympathisants des
communes :
v De faire des descentes régulières sur terrain
pour s'enquérir de la réalité des collectivités
locales ;
v De donner des orientations quant à la
coopération et/ou au partenariat.
Au PNUD et autres organismes des NU :
v De continuer à apporter leur soutien au processus de
décentralisation
Aux ONG nationales et étrangères :
v De multiplier leurs oeuvres pour le développement
local
CONCLUSION GENERALE
Notre travail comporte cinq chapitres. Après avoir
énoncé la présentation du sujet, la motivation de son
choix, la méthodologie, l'hypothèse et les questions de
recherche. Nous nous sommes lancés dans le vif du sujet où le
premier chapitre concerne le cadre théorique et conceptuel. La
clarification des concepts clés est l'objet du premier point où
une série des définitions est donnée pour faciliter la
compréhension de la suite du travail. Le deuxième chapitre
s'intéresse du processus de décentralisation au Burundi, depuis
l'aperçu de ce processus en Afrique, puis, le bref aperçu de
l'histoire de l'institution communale et de la décentralisation au
Burundi, enfin, l'état de la décentralisation au point de vue
juridique, institutionnel et financier.
Il a été par la suite question de la
problématique et l'état des revenus des collectivités
locales dans le chapitre trois. Dans ce même sens, le quatrième
chapitre est celui de description, analyse et interprétation des
résultats de l'enquête. A la lumière des notions du cadre
théorique et conceptuel, nous nous sommes trouvé capable
d'aborder l'enquête et de passer à l'analyse et
interprétation de ses résultats dans ce chapitre. Ici, l'analyse
et l'interprétation des résultats issus du questionnaire
d'enquête se font au point de vue quantitatif, et au point de vue
qualitatif. L'analyse et l'interprétation se font sur les
résultats des entretiens et des interviews. Après avoir
constaté le challenge qui est une réalité, nous avons
proposé une stratégie de communication pour les
collectivités locales au Burundi, ainsi faisant objet du chapitre cinq.
La communication pour les collectivités locales ou
encore la communication pour les entités décentralisées en
vue d'amener les collectivités locales à subvenir
elles-mêmes à leur besoins tel est l'objectif ultime de ce
travail.
Dans ce sens nous avions formulé quatre questions de
recherche auxquelles des réponses provisoires sous-formes
d'hypothèses avaient été avancées.
i) La population prend part aux audiences publiques des
conseils communaux ;
ii) La population est associée pour élaborer les
projets de développement ;
iii) Une promotion efficace d'un territoire attirerait
investisseurs et touristes ;
iv) Un sentiment de fierté et d'appartenance
susciterait l'accroissement des efforts au développement du
territoire ;
Concernant la première hypothèse selon
laquelle ; « la population prend part aux audiences
publiques des conseils communaux » ; nous avons
constaté que dans toutes les communes, la population prend part aux
audiences publiques des conseils communaux ; ceci nous pousse à
confirmer cette hypothèse.
Quoique faite de manière non uniforme dans les
différentes communes, les projets que les communes présentent,
proviennent des idées de la population. Ainsi, l'hypothèse selon
laquelle ; « la population est associée pour
élaborer les projets de développement est
confirmée » ;
Faute d'assez d'activités de communication qui visent
à vanter les territoires, les promoteurs ne sont pas informer où
investir et les touristes ne savent pas où visiter. Mais, par
activités de la communication, investisseurs et touristes serraient
attirés par des atouts des différents territoires. Par ce
constat, l'hypothèse selon laquelle ; « une promotion
efficace d'un territoire attirerait investisseurs et
touristes » ; est confirmée.
Concernant le sentiment d'appartenance et la fierté,
les résultats de notre recherche ont démontré que ceci
susciterait des efforts dans les travaux de développement, ce qui nous a
poussé à confirmer une hypothèse selon laquelle ;
« un sentiment de fierté et d'appartenance susciterait
l'accroissement des efforts au développement du
territoire. »
La confirmation de ces hypothèses opérationnelle
ont poussé à analyser et travailler sur l'hypothèse
globale selon laquelle «une bonne communication des
collectivités locales dans le domaine du marketing territorial
aboutirait à accroître les revenus et à développer
les collectivités locales » est à son
tour confirmé.
Nous pouvons affirmer aujourd'hui que le fait pour une
collectivité, de ne pas pouvoir s'engager périodiquement sur des
évolutions de la communication peut être interprété
comme le signe que la collectivité manque énormément de
capacité à répondre avec non seulement du tact mais aussi
de l'imagination aux modifications de l'environnement.
Au terme de ce travail, nous ne saurions prétende avoir
tout épuisé. Ce n'est que notre premier pas dans la recherche et
nous ne prétendons pas avoir mené une étude exhaustive.
Reconnaissant la modestie de notre travail, nous restons toujours ouvert
à toute critique et à tout complément en la
matière. En plus, nous n'avons pris la communication que sous l'aspect
de marketing territorial dans des collectivités locales ayant beaucoup
de similitudes et de dissimilitudes, mais d'autres aspects pourraient
être envisagés et/ou d'autres régions pourraient être
étudiées. Nous suggérons à toute personne qui
serait intéressée par le sujet de nous compléter et de
travailler par exemple sur les défis de la communication des
collectivités locales face au développement local.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux
1. ANDERSON David R., SWEENEY Denis J. et WILLIAMS Thomas
Arthur., Statistiques pour l'économie et la gestion, 2e
Edition, De Boeck, Bruxelles, 2001, 779 pages, traduit de l'anglais par Claire
BORSENBERGER.
2. ARCAND Richard et BOURBEAU Nicole, La communication
efficace : de l'intention aux moyens d'expression, Les
éditions CEC, Anjou (Québec), 1995, 468 pages.
3. BADDACHE Farid, Le développement durable au
quotidien, Paris, Editions Eyrolles, 2006, 223pages.
4. BERTHIER Nicole, Les techniques d'enquête en
science sociales, Méthode et exercices corrigés, Paris,
Armand Colin, 2004, 253pages.
5. CHAPUS René, Droit administratif
général, Tome I, Montchrestien, 15e
édition, 2001, 1427 pages.
6. DEBBASCH Charles, La décentralisation en
Europe, CNRS, Paris, 1981, 304 pages.
7. DECAUDIN Jean-Marc, La communication
Marketing : concepts, techniques, stratégies,
3e Edition, ECONOMICA, Paris, 2003, 381pages.
8. DELAHAYE Thierry, GROUSSET Louis-Marie et GUEZOU Yves,
L'art d'animer une réunion : en 70 fiches
illustrées, Nathan, Paris, 1996, 80pages.
9. DELECOURT Nicolas, HAPPE-DURIEUX Laurence et VERHELST
Francis, Les outils de la Communication pour les Entreprises, les
Association et les Collectivités, Editions du Puits Fleuri,
(Hericy) France, 2000, 167pages.
10. DEMON-LUGOL Liliane, Communication des
Entreprises, stratégies et pratiques, 2e Edition,
Armand Colin, Paris, 2006, 459 pages.
11. DROSBEKE J.J et LEBARTL., Enquête,
modèles et applications, Dunod, Paris, 2001, 578pages.
12. DUFUMIER Marc, Les projets de développement
agricole : Manuel d'expertise, CTA-CARTHALA, Paris, 1996,
354pages préfacé par René DUMONT.
13. DUPUIS Georges, GUEDON Marie-José, et CHRETIEN
Patrice, Droit Administratif, 8e Edition, Armand
Collin, Paris, 2002, 657 pages.
14. FLAMME Maurice-André, Droit
Administratif : Collection de la faculté de Droit de
l'ULB, Tome I, Bruylant, Bruxelles, 1989,655 pages.
15. FRASER Colin and VILLET Jonathan,
Communication : a key to human development, FAO, Rome,
1994, 36pages.
16. GERSTLE Jacques, La Communication
politique, 2e Edition, Armand Colin, Paris, 2008,
255pages.
17. HUREL DUCAMPART Sabine, La Communication
Corporate : Enjeux et acteurs (entreprises/agences) de la
communication, Dunod, Paris, 2003, 209pages.
18. JARDIN André, La
décentralisation : Tocqueville et la
décentralisation, Editions Ophrys, publication des annales de
la Faculté des Lettres Aix-En-Provence, 1964
19. JOSIEN Michel, Techniques de communication
interpersonnelle : Analyse transactionnelle, Ecole de PALO ALTO,
PNL, 3e Edition, Edition d'organisation Groupe Eyrolles,
Paris, 2007, 164pages.
20. LEON Antoine, Manuel de la psychologie
expérimentale, PUF, Paris ; 1977, 360 pages.
21. LIBAERT Thierry, La communication de
crise, 2e Edition, Dunod, Paris, 2005, 118pages.
22. LIBAERT Thierry, Le plan de
communication, 2e Edition, DUNOD, Paris, 2003, 96pages.
23. MATSUURA Koïchiro, Les enjeux du
développement durable : Discours choisis 2005-2006,
UNESCO, Paris, 2009, 324pages.
24. ROUQUETTE Michel-Louis, La communication
sociale, Dunod, Paris, 1998, 115pages.
25. TERRE François, Introduction
Générale au Droit, 7e Edition, Dalloz, Paris,
2006, 634 pages.
II. Publications
spécialisées
1. BENAISSA Sad, L'aide de l'Etat aux
Collectivités locales, Alger, OPU, 1983, 380 pages
(préface de Mahfoud GHEZALI).
2. DIARRA Soulaymane et al., La décentralisation au
Mali : Du discours à la pratique, Série :
Décentralisation locale, Bulletin 358, Institut Royal des
Tropiques(KIT)-Amsterdam, 88 pages
3. GHEZALI Mahfoud, Bilan critique de la
décentralisation territoriale, Alger, Septembre, 1978, 90
pages.
4. Gouvernement du Burundi, Document de Politique
Nationale de Décentralisation du Burundi, Bujumbura, Mars,
2009, 120pages.
5. LORANT Guy, Les collectivités locales face
aux défis de la communication, Paris, Harmattan, 2005,
182pages.
III. Rapports et documents
1. ABELO, Etude de Base 2009 : L'Etat Actuel de
la Décentralisation et la Situation des Communes au Burundi,
Bujumbura Octobre, 2009, 66pages.
2. FAO, Approche participative, communication et
gestion des ressources forestières en Afrique
Sahélienne : Bilan et perspective, Rome, 1995, 107pages.
3. FAO, La communication pour le
développement : Instructions et directives à l'intention des
planificateurs du développement et des élaborateurs de
projets, Rome, 1998, 19pages.
4. FAO, Manuel de la Communication pour le
Développement : Guide Méthodologique d'élaboration
d'une Stratégie de Communication Multimédia, Rome, 2002,
44pages.
5. FAO, PNUD et CESPA, Manuel de communication pour le
développement, Rome, 1999, 88pages.
6. FAO, Understanding farmers' Communication networks:
An experience in Philippines, Rome, 1995, 74pages.
7. Gouvernement du Burundi, Décret n°
100/260 du 30 Août 2007 portant création du Fond National
d'Investissement Communal, Bujumbura, 2007, 12pages.
8. Gouvernement du Burundi, La Constitution de la
République du Burundi, Bujumbura, 2005.
9. Gouvernement du Burundi, La Loi Communale de la
République du Burundi, Bujumbura, 2005.
10. Gouvernement du Burundi, La Loi Communale de la
République du Burundi, Bujumbura, janvier, 2010, 47pages.
11. Gouvernement du Burundi, Le Code Electoral de la
République du Burundi, Bujumbura, 2005.
12. Ministère de l'Intérieur et du
Développement Communal, Etude sur l'Etat de lieu de la
Décentralisation au Burundi, Bujumbura, Août, 2007,
97pages.
13. Ministère de l'Intérieur, Ministère
de la Décentralisation et du Développement Communal et le PNUD,
La décentralisation est un cadre privilégié dans
le renforcement de la paix et du développement communal.
Bujumbura, 2010, 34 pages.
14. OAG, Analyse du processus de
Décentralisation au Burundi (cas des Conseils Communaux et des
structures locales de Développement), Bujumbura, Octobre, 2007,
100pages.
15. République du Mali, Ministère de la Culture
et de la Communication, et la FAO, Politique nationale de communication
pour le développement, Rome, 1994, 34pags.
IV. Mémoires
1. BATUNGWANAYO Marie-Ange, Rôle de la
communication dans le processus de décentralisation au Burundi,
Bujumbura, ULBu, Avril 2009, 76 pages.
2. NDAYITWAYEKO Mireille, Analyse des messages et des
supports de communication utilisés dans la lutte contre le SIDA :
Cas de la SWAA-Burundi, Bujumbura, ULBu, mai 2005, 73 pages.
3. NDUWIMANA D. Richard, Analyse de la place de la
communication dans les programmes de développement au Burundi : Cas
du programme de relance et de développement du monde rural en province
de Gitega, Bujumbura, ULBu, Avril 2009, 83 pages.
4. NTIHINDUKA Edmond et IRAMBONA Yvette, La
communication comme moteur du développement
communautaire : (étude menée auprès des
clients de la micro finance « TURAME Community Bank» en
mairie de Bujumbura), Bujumbura, ULBu, fevrier 2009, 102 pages.
V. Documents non publiés
1. BANTEYE Noël, Elaboration des
stratégies et politiques sectorielles de communication pour le
développement, 2008, inédit, ULBu, 2008
2. BOLAP Henri Paul, La communication pour le
développement, syllabus, inédit, ULBu, 2008
3. NTAMBWIRIZA Zacharie, Introduction au Droit Public
et la théorie générale de l'Etat, syllabus, UB,
inédit, 2002
4. SINDAYIGAYAGaudence, Communication politique,
syllabus, inédit, ULBu, 2008
VI. Sites Web
1.
http://www.undp.org
2.
http://www.vie-publique.fr/
3. http : //www.olats.org/schoffer/definfo.htm
4.
http://www.stechno-sciences.net/
5. http://
www.fabrice.Hatem/08_01.14_F_Hatem
6.
http://fr.wikipedia.org/wiki/strat%C3%29gie_de_communication
7.
http://www.portals.wi.wur.nl/gouvernance/?D%E9centralisation
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http://www.aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article381
9.
http://www.ulaval.ca/sg20062007/FL_PC.pdf
10.
http://www.fao.org/docrep/v9886f/v9886f02.htm
VII. Dictionnaires et encyclopédies
1. Bernard L. et Ahmed S., Dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la
communication, ellipses/édition marketing, S.A, 1997, 590
pages.
2. DURAND Bruno et al., Le petit Larousse : Grand
format en couleur, Edition Larousse/HER, Paris, 1999, 1870 pages.
3. FREMY Dominique et FREMY Michèle, Quid
2007, Editions Robert Laffont, Paris, septembre 2006, 2190 pages.
4. OIF, NDIAYE Amadou Lamine et al., Dictionnaire
universel, 5e Edition, HACHETTE Edicef, Paris, 2008,
1555pages.
ANNEXES
ANNEXE 1 : RECETTES DES COMMUNES DU BURUNDI
Taux d'échange FBU-USD = 1200
N°
|
Commune
|
Recettes en 2006
|
Recettes en 2007
|
1
|
Gitega
|
200.013.550
|
232.915.519
|
2
|
Mairie
|
2.120.979.515
|
2.836.990.015
|
3
|
Rumonge
|
184.340.388
|
174.551.216
|
4
|
Ngozi
|
140.801.020
|
150.087.182
|
5
|
Mugina
|
148.863.769
|
113.678.300
|
6
|
Mutimbuzi
|
81.375.077
|
107.132.638
|
7
|
Nyanza-Lac
|
85.270.230
|
107.132.638
|
8
|
Muyinga
|
79.666.616
|
101.407.818
|
9
|
Butihinda
|
65.276.190
|
89.963.893
|
10
|
Kayogoro
|
37.055.240
|
89.879.760
|
11
|
Mpinga-Kayove
|
11.820.274
|
77.067.037
|
12
|
Gihanga
|
59.263.895
|
73.953.142
|
13
|
Bukinanyana
|
54.839.294
|
70.882.430
|
14
|
Busoni
|
62.007.552
|
70.083.919
|
15
|
Mabanda
|
67.032.050
|
68.438.910
|
16
|
Kayanza
|
127.894.137
|
65.184.977
|
17
|
Bukeye
|
56.690.420
|
56.765.697
|
18
|
Bwambarangwe
|
56.354.773
|
54.607.380
|
19
|
Muhuta
|
59.073.601
|
54.435.523
|
20
|
Ntega
|
48.272.315
|
54.326.833
|
21
|
Makamba
|
45.692.959
|
52.948.350
|
22
|
Matana
|
49.281.981
|
52.931.144
|
N°
|
Commune
|
Recettes en 2006
|
Recettes en 2007
|
23
|
Bururi
|
46.372.275
|
52.796.746
|
24
|
Gashikanwa
|
39.715.275
|
52.053.430
|
25
|
Musongati
|
31.416.530
|
51.985.521
|
26
|
Kirundo
|
45.290.233
|
51.174.982
|
27
|
Kanyosha
|
28.029.003
|
50.207.235
|
28
|
Rugombo
|
48.910.819
|
48.014.508
|
29
|
Buhiga
|
36.434.284
|
47.779.985
|
30
|
Bugabira
|
55.839.294
|
46.995.887
|
31
|
Mpanda
|
36.624.622
|
43.674.520
|
32
|
Kabezi
|
43.792.583
|
43.210.196
|
33
|
Murwi
|
45.022.343
|
43.127.615
|
34
|
Tangara
|
44.437.752
|
42.280.697
|
35
|
Cankuzo
|
38.892.137
|
41.877.068
|
36
|
Isare
|
35.666.930
|
41.465.650
|
37
|
Nyabihanga
|
37.374.567
|
41.406.790
|
38
|
Kibago
|
35.113.700
|
40.166.053
|
39
|
Vumbi
|
43.475.659
|
40.166.058
|
40
|
Kiremba
|
44.442.383
|
39.732.363
|
41
|
Gitanga
|
26.303.250
|
39.157.322
|
42
|
Mabayi
|
47.845.902
|
38.972.120
|
43
|
Bubanza
|
40.720.597
|
38.966.142
|
44
|
Mugongo-Manga
|
39.029.913
|
38.749.437
|
45
|
Muramvya
|
31.965.420
|
38.315.650
|
46
|
Giharo
|
42.835.811
|
37.525.286
|
N°
|
Commune
|
Recettes en 2006
|
Recettes en 2007
|
47
|
Gashoho
|
38.902.880
|
37.496642
|
48
|
Gisuru
|
43.194.965
|
37.313.345
|
49
|
Gitobe
|
37.527.313
|
36.990.170
|
50
|
Kayokwe
|
34.075.190
|
36.225.840
|
51
|
Nyabitsinda
|
31.100.865
|
35.795.228
|
52
|
Ruyigi
|
35.864.300
|
34.574.583
|
53
|
Mbuye
|
22.867.000
|
34.574.583
|
54
|
Itaba
|
35.725.503
|
33.922.427
|
5
|
Musigati
|
34.056.960
|
33.435.702
|
56
|
Gitaramuka
|
27.668.493
|
30.844.321
|
57
|
Matongo
|
26.219.133
|
30.376.500
|
58
|
Gishubi
|
31.535.265
|
30.097.848
|
59
|
Busiga
|
36.558.600
|
29.556.010
|
60
|
Rutegama
|
29.211.185
|
29.534.920
|
61
|
Bugendana
|
31.315.775
|
29.309.469
|
62
|
Kanyinya
|
31.628.085
|
29.184.640
|
63
|
Cendajuru
|
27.030.760
|
29.117.937
|
64
|
Rutana
|
30.514.000
|
28.997.737
|
65
|
Nyamurenza
|
29.333.144
|
28.512.649
|
66
|
Mwakiro
|
29.392 .730
|
27.227.910
|
67
|
Mishiha
|
45.520.070
|
27.944.050
|
68
|
Kabarore
|
30.514.000
|
27.704.400
|
69
|
Mugamba
|
33.082.000
|
27.414.316
|
70
|
Bugenyuzi
|
17.497.200
|
26.136.397
|
N°
|
Commune
|
Recettes en 2006
|
Recettes en 2007
|
71
|
Butaganzwa
|
25.346.675
|
25.696.985
|
72
|
Mutaho
|
34.432.790
|
25.545.070
|
73
|
Giheta
|
23.713.060
|
25.418.620
|
74
|
Gatara
|
26.642.110
|
24.911.280
|
75
|
Bukirasazi
|
27.436.815
|
24.549.422
|
76
|
Buyengero
|
26.507.799
|
23.990.380
|
77
|
Songa
|
20.334.424
|
23.964.988
|
78
|
Bugarama
|
26.681.340
|
23.923.516
|
79
|
Buhinyuza
|
22.919.058
|
23.838.598
|
80
|
Bukemba
|
32.645.108
|
23.364.980
|
81
|
Kigamba
|
31.496.035
|
22.898.535
|
82
|
Gahombo
|
21.540.820
|
22.784.069
|
83
|
Mutambu
|
28.196.420
|
22.581.326
|
84
|
Vugizo
|
19.967.900
|
21.909.600
|
85
|
Rusaka
|
22.171.370
|
21.748.182
|
86
|
Mubimbi
|
20.256.359
|
21.512.100
|
87
|
Butaganzwa
|
20.334.424
|
21.344.870
|
88
|
Makebuko
|
17.796.890
|
20.403.524
|
89
|
Bisoro
|
20.237.621
|
20.294.510
|
90
|
Nyabikere
|
17.273.818
|
20.066.893
|
91
|
Shombo
|
18.299.250
|
19.059.527
|
92
|
Gisozi
|
14.247.000
|
18.709.649
|
93
|
Ndava
|
17.739.559
|
18.663.647
|
94
|
Gihogazi
|
18.854.890
|
18.158.010
|
N°
|
Commune
|
Recettes en 2006
|
Recettes en 2007
|
95
|
Burambi
|
18.938.010
|
17.790.930
|
96
|
Nyabiraba
|
17.767.680
|
17.767.680
|
97
|
Mutumba
|
17.056.478
|
17.636.615
|
98
|
Rutovu
|
15.295.830
|
17.533.700
|
99
|
Butezi
|
19.442.524
|
17.344.870
|
100
|
Marangara
|
21.873.778
|
15.334.022
|
101
|
Kiganda
|
16.630.350
|
15.306740
|
102
|
Bweru
|
11.136.750
|
15.247.698
|
103
|
Buraza
|
18.658.000
|
14.870.840
|
104
|
Nyarusange
|
11.794.750
|
11.684570
|
105
|
Vyanda
|
9.721.100
|
11.184.865
|
TOTAL
|
6.311.111.980
|
7.265.677.173
|
Moyenne
|
60.105.828
|
69.196.925
|
Max
|
2.120.979.515
|
2.836.990.015
|
Min
|
9.721.100
|
11.184.865
|
Mode
|
30.514.000
|
40.166.053
|
Source : ABELO, Etude de Base 2009 : L'Etat
actuel de la Décentralisation et la situation des communes au
Burundi, Bujumbura, Octobre 2009, 53 pages.
ANNEXE 2 : Questionnaire d'enquête
A. Version française
Nom et
prénom........................................
Province........................
Commune...........................
Colline..................
Age ...................
Sexe ..............................
Etat-civil ..........................
Fonction ............................................
Q1. Est-ce que les gens viennent assister aux audiences
publiques du conseil communal ?
Si oui, qu'est-ce qui les encourage à
venir ?
Si non, qui les en empêche ?
Q2. La population connait-elle les services offerts par la
commune dans l'ensemble ?
Si oui, comment et par qui (par quel canal) ?
Si non, pourquoi ?
Q3. Après avoir conçu les projets de
développement de la commune, ces projets, sont-ils expliqués
à la population pour leur demander des avis sur ceux-ci ?
Si oui, qui le fait et comment ?
Si non, pourquoi ?
Q4. Y a-t-il des initiatives pour vanter ou promouvoir votre
commune ?
Si oui, qui s'en charge et comment ?
Si non, qu'est-ce qui manque ?
Q5. Si l'on vantait votre commune, à votre avis,
quelque chose changerait-il ?
Les investisseurs viendraient-ils investir ?
Et les touristes viendraient-ils la visiter ?
Q6. Y a-t-il ce qui peut être vanté dans cette
commune ?
Quoi par exemple ?
Q7. Est-ce que la population a un sentiment de fierté
et d'appartenance à la commune ?
B. Version kirundi
Q1. Mbe burya abajenama ba komine bakoranye, abanyagihugu
baraza gukwirikirana ibikorwa vyabo ?
N'igiki gituma baza ?
Canke babuzwa n'iki kuza ?
Q2. Hoho, abanyagihugu barazi ibikorwa birangurirwa kw'i
komine muri rusangi ?
Babimenyeshwa gute, na bande ?
Canke babuzwa n'iki kubimenya ?
Q3. Bateguye imigambi y'iteralbere rya komine, barasigurira
abanyagihugu kugira
bumve ico bagona kuri iyo migambi ?
Babimenyeshwa gute ?
Canke ni kuki batabibamenyesha ?
Q4. Mbega hariho utwigoro two kurata ino komine
yanyu ?
Nimba turiho dukorwa na bande?
Canke habuze iki?
Q5. Mbe borate ino komine yanyu, ku bwawe, ubona hari ico
hinduka? Abagwizatunga bozana imitahe yabo?
Ingenzi zoza kuratira ijisho?
Q6. Mbe burya, hariho icortwa muri ino komine ?
Ni nk'igiki ?
Q7. Abanyagihugu bariyumvamwo ikomine yabo bagatako
bakayishimira.
ANNEXE 3 : Guide de l'interview.
Q1 : Quel est le rôle joué par les
médias burundais dans le processus de décentralisation ?
Q2 : Dans le processus de décentralisation quels sont
les enjeux et les atouts de la communication pour les collectivités
locales ?
Q3 : Il y a certes des contraintes liées à la
communication pour les collectivités locales, comment se
présentent-elles (les contraintes) ?
-sous l'aspect institutionnel ?
-sous l'aspect socioculturel ?
-sous l'aspect communicationnel ?
Q4 : Croyez-vous que le niveau actuel de communication pour
les collectivités locales soit satisfaisant ?
ANNEXE 4 : PERSONNES INTERVIEWEES
1. Jean Marie MUHIRWA, Administrateur de la commune Bwambarangwe,
le 10 Septembre 2009 ;
2. Alexar MINANI BIRIKUNZIRA, Administrateur de la commune
Rumonge, le 30 Octobre 2009 ;
3. Nestor NDIKUMANA, Chef des programmes de la Radio Isanganiro,
le 26 Avril 2010
4. Joseph NTAKABURIMVO, Président du conseil communal de
de Giharo, le 23 Octobre 2009 ;
5. Jean Marie NTIHIRAGEZA, Directeur Général de la
décentralisation, le 24 Avril 2010
ANNEXE 5 : pancarte érigée pour la
promotion communale
N.B : Cette pancarte se trouve au centre-ville de Gitega.
Elle a été érigée par le Ministère de
l'intérieur et le Ministère de la Décentralisation et du
Développement Communal avec l'appui du PNUD dans le projet Appui
à l'Amélioration de la qualité des services locaux.
ANNEXE 6 PANCARTE MONTRANT LES SERVICES OFFERTS PAR LA
COMMUNE
A : Version : Kirundi
La pancarte a été érigée
à Rumonge par le Gouvernement du Burundi en partenariat avec l'OLUCOME
et le USAID.
B : Version : Française
* 1LEON Antoine,
Manuel de la psychologie expérimentale, PUF, Paris,
1977, page51
* 2Kochiro Matsuura, Les
enjeux du développement durable : Discours choisis
2005-2006, UNESCO, Paris, page2
* 3 Kochiro Matsuura, Op.
cit, page 3
* 4 LAMIZET Bernard, SILEM
Ahmed, Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information
et de la communication, Paris, ellipses/édition marketing, S.A,
1997, p 152
* 5
http://www.olats.org/schoffer/definfo.htm
* 6Préfacière de
LIBAERT Thierry in Le plan de communication, 2e
édition, Paris, Dunod, 2003,
* 7 LIBAERT Thierry in
Le plan de communication, 2e édition, Paris, Dunod,
2003
* 8FAO, Op. Cit., p2
* 9
http://www.techno-sciences.net/
* 10 FAO, Op. cit. p3
* 11 LAMIZET Bernard, SILEM
Ahmed, Op. cit
* 12 BANTEYENoël,
Elaboration des stratégies et politiques sectorielles de
communication pour le développement, 2008, inédit,ULBu,
notes de cours
* 13 SINDAYIGAYAGaudence,
Communication politique, 2008, inédit,ULBu, notes de
cours;
* 14 FAO.Op. Cit, p8
* 15 FAO.Op. Cit, p8
* 16 LIBAERT Thierry,
Le plan de communication, 2e Edition, DUNOD, Paris,
2003.
* 17
http://www.wikpédia.fr/
* 18
http://www.wikpédia/ visité le
26 décembre 2009
* 19
http://www.wikpédia/ visité le
26 décembre 2009
* 20
http://www.fabrice.Hatem/08_01.14_F_Hatem
* 21 FAO, Manuel de la
communication pour le développement : Guide méthodologique
d'élaboration d'une stratégie de communication
multimédia, Rome, 2002, p2
* 22 FAO Op cit p2
* 23FLAMME
Maurice-André, Droit Administratif : Collection de
la faculté de Droit de l'ULB, Bruylant, Bruxelles, 1989, page 105
* 24DUPUIS Georges, GUEDON
Marie-José, et CHRETIEN Patrice, Droit Administratif,
8e Edition, Armand Collin,
Paris 2002, page223
* 25 NTAMBWIRIZA
Zacharie, Introduction au Droit Publique et la théorie
générale de l'Etat, syllabus, UB, inédit, 2002
* 26 FLAMME
Maurice-André, Droit Administratif : Collection de
la faculté de Droit de l'ULB, Bruylant, Bruxelles, 1989, page 105
* 27 FLAMME
Maurice-André, Op. Cit. page121
* 28 NTAMBWIRIZA. Z., op.
cit
* 29 DUPUIS Georges, GUEDON
Marie-José, et CHRETIEN Patrice, Droit Administratif,
8e Edition, Armand Collin,
Paris 2002, page223
* 30 FLAMME
Maurice-André, pp117-118
* 31 FLAMME
Maurice-André, page 121
* 32
http://www.undp.org
* 33 OIF, NDIAYE Amadou Lamine
et al, Dictionnaire universel, 5e Edition, HACHETTE
Edicef, Paris, 2008 ;
* 34
http://www.vie-publique.fr/
* 35http://www.undp.org
* 36 Tocqueville, A.
cité in La décentralisation est un cadre
privilégié dans le renforcement de la paix et du
développement communal.
* 37 ABELO, Etude de
base 2009 :l'Etat actuel de la décentralisation et la situation des
communes au Burundi, Bujumbura, octobre, 2009, page 26
* 38 Gouvernement du Burundi,
Document de politique nationale de décentralisation du
Burundi, page 95
* 39 ABELO, Op. Cit.
* 40 ANDERSON David R, SWEENEY
Denis J. et WILLIAMS Thomas A., Statistiques pour l'économie et
la gestion, 2e Edition, De Boeck, Bruxelles, 2001, traduite de
l'anglais par BORSENBERGER Claire, p19 et 20
* 41 Joseph NDAYISABA, Op.
Cit.
* 42MUCCHIELLI, R. Le
questionnaire d'enquête psychologique, Paris, ESF, 1973, p16
* 43Loi portant organisation
communale de Janvier 2010
* 44 Interview accordé
à Jean Marie MUHIRWA, Administrateur de la Commune Bwamabangwe, Kirundo,
10/9/2009
* 45Interview accordé
à Nestor NDIKUMANA, Chef des Programmes de la radio Isanganiro,
13/10/2009
* 46 Nestor NDIKUMANA, op
cit
* 47 Jean Marie MUHIRWA, op
cit
* 48 Ministère de la
Décentralisation et du Développement Communal, Document
de Politique Nationale de Décentralisation du Burundi, page 76
* 49Propos recueillis lors
d'une interview accordée au Directeur général de la
décentralisation, Jean Marie NTIHIRAGEZA
* 50 Propos recueillis lors de
l'entretien avec l'Abbé NTABONA A.
* 51 Propos recueillis lors des
Ateliers communaux de 2009, 23 Octobre
* 52 ABELO, op cit, page 25
|