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DEPARTEMENT
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
************
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FSA)
*************
D'AMENAGEMENT ET DE GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT
*************
AMENAGEMENT ET GESTION DES FORETS ET PARCOURS
NATURELS
*************
5ème Promotion LMD
*************
THEME
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Etude diagnostique du fonctionnement du secteur
forestier d'Atchérigbé (Nontchédigbé) et
Caractéristiques structurales des plantations de Tectona
grandis
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Mémoire
Superviseur
Professeur
Titulaire
pour l'obtention du diplôme de Licence
Professionnelle en Sciences Agronomiques
Option : Aménagement et Gestion des Forêts
et Parcours Naturels
Grade de Licence-Bachelor's Degree
Présenté et soutenu par :
Akotchiffor Kevin Geoffroy DJOTAN
Le 29 Janvier 2015
: Membres du Jury :
Jean Cossi GANGLO Présidente : Dr Carolle
AVOCEVOU
de Foresterie Examinateur : Dr Gilbert
ATINDOGBE
Rapporteur : Dr Augustin AOUDJI
ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014
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ii
Certification
Je certifie que ce travail a été
réalisé par Akotchiffor Kévin Géoffroy DJOTAN, en
vue de l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Sciences
Agronomiques, Option Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours
Naturels (AGFPN).
Le superviseur
Professeur Jean Cossi GANGLO
Titulaire de Foresterie à la Faculté des
Sciences Agronomiques
iii
Dédicace
A
Mon feu frère Samson DJOTAN
iv
Remerciements
Ce travail est réalisé grâce aux
soutiens de diverses personnes. L'homme n'est rien sans l'homme dit-on. Il
s'agit de mon superviseur, mes parents, mes tuteurs, mes amis, mes enseignants
et tout le personnel de ma structure de stage.
J'exprime toute ma profonde gratitude à
l'endroit du Professeur Jean Cossi GANGLO, pour avoir accepté de
m'encadrer. Je le remercie également pour ses conseils, sa rigueur et le
soutien financier. Ce confort de travail m'a permis de travailler à bras
le corps pour obtenir le prix d'un travail bien fait.
Mes remerciements vont également à
l'endroit de mes soeurs Edwige, Sabine, Annette, Lydie et
Bénédicte DJOTAN pour leur soutien spirituel et les divers
services qu'elles m'ont rendus, mes oncles et tantes qui m'ont soutenu de
près ou de loin.
Je tiens à remercier
sincèrement
· Mes parents Basile DJOTAN et Marianne GLOTO
;
· Mes tuteurs et tutrices Jean-Marie NOBIME,
Roger ADJOVI, Ida Pascaline QUENUM et Carole AGBOGLA à qui je me confie
toutes les fois ;
· Je remercie l'Ingénieur Roméo
GBAGUIDI et les Ingénieurs Sunday KAKPO et Jaurès GBETOHO qui
n'ont cessé d'apporter leurs contributions pour parfaire ce travail
;
· Tous les enseignants de la FSA sans oublier Dr
Augustin AOUDJI et Dr Adi MAMA ;
· Toutes les personnes de bonne volonté
dont Sosthène, Josette, Joceline, Hortense, Micheline et Gildas NOBIME,
le Professeur OSSENI qui m'ont beaucoup aidé ;
· Tout le personnel de l'Office National du Bois
(ONAB) dont le chef secteur SOSSA Zackari, l'animatrice BARNOR Yolande, le
Lieutenant BELLO Abdel Aziz et le Dr Laurent DJODJOUWIN qui m'ont
accompagné dans l'atteinte de mes objectifs sans oublier Mr
Fidèle DIDAGBE du COGEPAF Atchérigbé qui m'a beaucoup
aidé sur le terrain ;
· Tous mes amis de la promotion 5 LMD dont
Rodrigue GOHOUNGBE, Kolawolé BONI, Thierno KANHOUNNON, Denis DOFONSOU,
Horace TOGONOU et d'autres promotions dont Evrardo EDOU, Anousse PAUL avec qui
j'ai passé de beaux moments à la Faculté.
v
Table des matières
Certification ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Liste des sigles et acronymes vii
Liste des figures viii
Liste des photos viii
Liste des tableaux viii
Annexes viii
Résumé ix
Abstract x
1. Problématique et justification 1
2. Objectifs 2
2.1. Objectif Général 2
2.2. Objectifs Spécifiques 2
3. Milieu de stage 3
3.1. Situation géographique 3
3.2. Climat 4
3.3. Relief, sols et hydrographie 4
3.4. Végétation et Faune 4
3.5. Population et situation socio-économique
5
4. Matériel et méthodes 5
4.1. Matériel 5
4.2. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 1 : présenter le secteur forestier
d'Atchérigbé dans sa structuration, ses activités, ses
produits, ses atouts, opportunités,
contraintes, faiblesses et menaces 5
4.3. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 2 : Décrire les caractéristiques
structurales des teckeraies d'Atchérigbé
6
4.4. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 3 : Identifier et hiérarchiser les
problèmes liés à la gestion du
secteur d'Atchérigbé 9
4.5. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 4 : Diagnostiquer le problème prioritaire lié
à la gestion du secteur d'Atchérigbé afin de proposer des
actions pour sa meilleure
gestion 9
5. Résultats 9
5.1. Présentation du secteur forestier
d'Atchérigbé 9
vi
5.2. Les institutions partenaires du secteur forestier
d'Atchérigbé 14
5.3. Apprentissages 16
5.4. Caractéristiques structurales des plantations
de Tectona grandis 21
5.5. Diagnostic du secteur forestier
d'Atchérigbé 25
5.6. Approche de solutions au problème de feux
criminels de végétation 31
6. Analyse générale des résultats
33
7. Enseignements tirés des apprentissages et
difficultés rencontrées sur le terrain 35
8. Projet de recherche 35
8.1. Titre du projet 35
8.2. Contexte de rédaction du projet de recherche
36
8.3. Objectif du projet de recherche 36
8.4. Matériel du projet 36
8.5. Déroulement du Projet 37
8.6. Résultats attendus 37
9. Conclusion et suggestions 38
Références Bibliographiques 39
Annexes 42
vii
Liste des sigles et acronymes
· AGFPN : Aménagement et Gestion des
Forêts et Parcours Naturels
· CEP : Cellule d'Encadrement
Participatif
· C/DRZSNC : Chef Division Reboisement zone Sud
Nord-Centre
· C/DRZCN : Chef Division Reboisement Zone Centre
et Nord
· C/DSIGC : Chef Division SIG et
Cartographie
· C/DPIRAS : Chef Division Planification,
Inventaire et réception des activités sylvicoles
· C/DSSPF : Chef Division Suivi des Stocks de
produits Forestiers
· C/DAOC : Chef Division Appui aux Organisations
Communautaires
· C/DAD : Chef Division Appui au
Développement
· C/DP/BFABP : Chef Division protection : Brigade
forestière Atchérigbé, Bassila,
Pénoussoulou
· C/DP/BFBDKA : Chef Division protection : Brigade
forestière Bonou, Dogo- Kétou, Agrimey.
· C/UEP : Chef Unité Encadrement
Participatif
· C/UEF : Chef Unité Exploitation
Forestière
· C/UPP : Chef Unité Protection des
Plantations
· C/UGF : Chef Unité Gestion
Forestière
· C/UGL : Chef Unité Gestion
Lama
· C/UR : Chef Unité Reboisement
· C/UPSEC : Chef Unité Planification et
Suivi-Evaluation et Contrôle
· dbh : Diameter at breath height
· DGFRN: Direction Générale des
Forêts et Ressourses Naturelles
· DG-ONAB : Directeur Général
ONAB
· DT-ONAB : Directeur Technique ONAB
· FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
· FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et
Menaces
· FSA : Faculté des Sciences
AgronomiquesGDFNR : General Direction of the Forests and Natural
Resources
· GPS: Global Positioning System
· NAOW : National Office of Wood
· ONAB : Office Nationale du bois du
Bénin
·
viii
RNIE : Route Nationale Inter-Etat
· SDA-FCA : Schéma Directeur
d'Aménagement de la Forêt Classée
d'Atchérigbé
· SNAFOR : Société Nationale pour
le développement Forestier
· UAC: Université
d'Abomey-Calavi
Liste des figures
Figure 1:Situation de la forêt classée
d'Atchérigbé dans la commune de Djidja, (GAI,
2013) 3
Figure 2 : Organigramme du secteur forestier
d'Atchérigbé (ONAB, 2013). 12
Figure 3: Diagramme de Venn du secteur forestier
d'Atchérigbé. 15
Figure 4: Positions des Placeaux sur la carte de la
forêt classée d'Atchérigbé 23
Figure 5: Structure en hauteur des plantations de Teck
de la FCA 24
Figure 6: Structure en diamètres des
plantations de Teck de la FCA 25
Figure 7: Hiérarchisation des problèmes
du secteur forestier d'Atchérigbé 27
Figure 8: Arbre à problème du
fonctionnement du secteur forestier d'Atchérigbé 29
Liste des photos
Photo 1: Corde servant au jalonnage Photo 2 :
Opération de piquetage 17
Photo 3: Transport de plants. Photo 4: Mise en terre.
17
Photo 5: Plants de Tectona grandis Photo 6:
Plants de Gmelina arborea 19
Photo 7: Plants d'Afzelia africana Photo 8:
Plants de Khaya senegalensis 20
Photo 9 : Plants de Terminalia superba Photo
10: Plants de Persea americana 20
Photo 11: Plants de Moringa oleifera Photo
12: Plants d'E. camaldulensis 21
Photo 13: Mesure de circonférence Photo 14:
Prise de visée 22
Liste des tableaux
Tableau 1: Nombre d'entretiens en fonction de
l'âge de la plantation 18
Tableau 2: Paramètres dendrométriques
des plantations de Tectona grandis de 3 ans
d'âge. 22
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire pour les enquêtes du
terrain. 42
Annexe 2: Carte de zonage de la forêt
classée d'Atchérigbé 44
Annexe 3: Hiérarchisation des problèmes.
44
Annexe 4: Liste des gens interviewés au cours
du stage 45
ix
Résumé
Cette étude a porté sur le diagnostic de
fonctionnement du secteur forestier d'Atchérigbé. D'une
superficie de 2947,40 ha, ce secteur est situé entre 7°30'et
7°34' latitude Nord et 2°04' et 2°09' longitude Est. L'objectif
général de l'étude est d'approfondir nos connaissances
théoriques par les connaissances pratiques tout en contribuant à
l'aménagement et à la gestion durable des teckeraies du
Bénin.
Pour atteindre cet objectif, nous avons
participé aux activités en cours dans le secteur, consulté
des documents dont les principaux sont des mémoires et des
thèses. Des entretiens structurés et semi-structurés, des
observations participantes étaient les principaux outils utilisés
et nous ont permis d'avoir des informations sur le fonctionnement, les forces,
faiblesses, opportunités et menaces du secteur, ainsi que les
problèmes liés à la gestion de ce secteur. En nous servant
de l'outil « pierres et cailloux » nous avons
hiérarchisé les problèmes. Nous nous sommes
également exercés à inventorier de jeunes plantations (de
trois ans) de Tectona grandis en vue d'étudier leurs
caractéristiques structurales.
Il ressort des résultats de notre étude
que l'activité principale du secteur est le reboisement et les
tâches y afférentes. La principale force du secteur est la mise au
point d'un schéma directeur d'aménagement. Cependant, la faible
profondeur du sol forestier avec les affleurements rocheux en constitue une
grande faiblesse. Ceci a rendu assez de parcelles improductives et les
résultats de l'inventaire l'ont montré. « Les feux criminels
de végétation » constituent le problème prioritaire
du secteur. L'une des principales causes de ce problème est l'occupation
non négociée des terres appartenant à la population
riveraine par l'ONAB. La communication et la sensibilisation, appuyées
par la punition des actes de destructions s'avèrent être les
meilleures solutions.
Mots clés : Etude diagnostique, inventaire,
plantation de Tectona grandis, Atchérigbé,
Bénin.
x
Abstract
This study aimed at diagnosing the functioning of
Atchérigbé forest sector. This sector cover an area of 2947,40 ha
and is located between 7°30' and 7°34' Northern latitude and
2°04' and 2°09' Eastern longitude. The general objective of the study
is to improve our theoretical knowledge by practicing while contributing to the
sustainable management of Teak plantations of Benin.
To achieve this goal, we participated to the
activities in progress in the sector, consulted documents of which the
principal were memories and thesis. Semi-structured and structured interviews
and participating observations were the main tools used to get information on
the activities, the Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats of the
sector, as well as the problems involved in the management of this sector. The
tool "hones and stones" was used to hierarchy the problems. Also, we
inventoried young plantations (of three years) of Tectona grandis in
order to study their structural characteristics.
Our results showed that the principal activity of the
sector is the afforestation and related tasks. The principal force of the
sector is the elaboration of a master development Plan. However, the shallow
soils with rocky outcrop are great weakness. This made unproductive enough
areas of the plantation as shown by the results of the inventory. The priority
problem identified was "the intentional burning of the plantation" by local
population. The main causes of this problem are the dispossessing, by ONAB, of
the bordering population from their land. Communication, sensitization, and
repression are the best solutions to solve this problem.
Key words: Diagnostic Study, inventory, plantation of
Tectona grandis, Atchérigbé, Benin
1
1. Problématique et justification
La gestion des ressources naturelles telles que le
sol, la végétation, la faune et les eaux s'impose à tous
et devient une question de plus en plus préoccupante. De toutes ces
ressources, les écosystèmes forestiers sont plus restés au
centre des débats internationaux et nourrissent nombre de
réflexions et d'actions depuis quelques décennies (Glin, 2000).
Cette prise de conscience est survenue en raison des menaces grandissantes que
subissent les ressources forestières (Dossa, 2004 ; Hounkpèvi,
2008 ; Kakpo, 2013). En effet, la perte de couverture forestière y a
atteint 13 millions d'hectares par an dans la décennie 2000-2010 et
l'Afrique avec seulement 17% du couvert forestier mondial a connu une perte
annuelle de 3,4 ha (FAO, 2010).
Le Bénin, malgré sa pauvreté en
ressources forestières n'échappe pas à ces profondes
mutations que subit le couvert végétal (Anoumou, 2007). Pour
limiter cette perte et suppléer à l'insuffisance des maigres
ressources forestières naturelles du pays, l'Etat béninois a
entrepris vers la fin des années 1940, de vastes programmes de
reboisement. A ce jour, environ 20 000 ha de plantations forestières
domaniales et 15 000 ha de plantations privées ont été
mises en place (FAO, 2010). Parmi les espèces forestières
utilisées à cette fin, le teck (Tectona grandis L.f.)
vient en tête. (Anoumou, 2007) remarque que le teck est la plus
importante essence utilisée en raison de son fort potentiel de
croissance, la grande qualité de son bois, son imputrescibilité,
son insensibilité presque complète aux variations
d'humidité, sa bonne résistance aux divers agents (termites,
champignons, ...).
Le teck a été introduit au Bénin
vers 1916, et est intensivement planté depuis 1949. En plantations
domaniales, sa gestion est principalement orientée vers la production de
bois d'oeuvre (Ganglo, 1999). Ces plantations sont très importantes pour
la population béninoise et elles offrent plus de deux millions d'emplois
en hommes par jour au Bénin (Ganglo, 1999).
Face à l'augmentation prévisible de la
demande en matières ligneuses, la plantation et l'exploitation de
petites parcelles forestières apparaissent clairement comme des
alternatives incontournables pour la satisfaction des besoins en bois
énergie et en bois de service, susceptibles également de procurer
des revenus que les activités agricoles traditionnelles ne seront plus
en mesure d'assurer au paysan (Anoumou, 2007).
Le constat général est que la gestion de
ces peuplements manque de recherche d'accompagnement permettant une
exploitation optimale des potentialités des stations forestières.
Or la sylviculture du teck assure que les plantations rendent un optimum de
productivité si leurs conditions d'installation et de gestion reposent
sur des recherches
2
forestières fiables. La gestion durable des
ressources naturelles nécessite une bonne connaissance du fonctionnement
du secteur forestier. L'observation des teckeraies plantées
révèle également des modes de gestion inadaptés,
voire inexistants, en raison d'un manque total de connaissances techniques
(Hounkpèvi, 2008). C'est ainsi que l'on observe dans la plupart de ces
plantations des problèmes de densité excessive, de hauteur de
coupe trop élevée, de mauvais choix des stations ou encore des
dégâts causés par des feux répétés,
entraînant des phénomènes de chablis et de pourriture dans
des proportions inquiétantes (Hounkpèvi, 2008).
La résolution des différents
problèmes liés à la gestion durable des forêts passe
par la formation de cadres compétents capables de les diagnostiquer et
de proposer des approches de solutions durables à travers des travaux de
recherche (Nouhoeflin, 2011). C'est en effet l'un des principaux buts de la
formation en licence professionnelle en Aménagement et Gestion des
Forêts et Parcours Naturels de la Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université d'Abomey-calavi. Ainsi notre étude
intitulée : « Etude diagnostique du fonctionnement du secteur
forestier d'Atchérigbé (Nontchédigbé) et
Caractéristiques structurales des plantations de Tectona grandis
», de façon générale, nous permettra
d'approfondir nos connaissances théoriques par les connaissances
pratiques tout en contribuant à l'aménagement et à la
gestion durable des teckeraies du Bénin. De ce fait, nous avons d'une
part diagnostiqué le fonctionnement du secteur forestier
d'Atchérigbé tout en proposant des actions pour sa gestion
durable, et d'autre part, nous avons caractérisé la structure des
teckeraies étudiées afin d'identifier les problèmes
sylvicoles auxquels elles sont confrontées.
2. Objectifs
2.1. Objectif Général
De façon générale la
présente étude a pour objectif d'approfondir nos connaissances
théoriques par les connaissances pratiques tout en contribuant à
l'aménagement et à la gestion durable des teckeraies du
Bénin.
2.2. Objectifs Spécifiques
De façon spécifique, les objectifs
poursuivis par cette étude sont de :
§ Présenter le secteur forestier
d'Atchérigbé dans sa structuration, ses activités, ses
produits, ses atouts, opportunités, contraintes, faiblesses et menaces
;
·
3
Décrire les caractéristiques structurales
des teckeraies d'Atchérigbé ;
· Identifier et hiérarchiser les
problèmes liés à la gestion du secteur
d'Atchérigbé ;
· Diagnostiquer le problème prioritaire
lié à la gestion du secteur d'Atchérigbé afin de
proposer des actions pour sa meilleure gestion.
3. Milieu de stage
3.1. Situation géographique
La forêt classée
d'Atchérigbé est située dans la commune de Djidja,
département du Zou à environ 40 km au Nord de Bohicon. Elle se
retrouve dans l'arrondissement de Setto et fait frontière dans sa partie
Nord avec le département des Collines. Elle est géographiquement
comprise entre 7°30'et 7°34' latitude Nord et 2°04' et
2°09' longitude Est. Elle est limitée au Nord et à l'Est par
le fleuve Zou et ses bras, au Sud par les villages Mangassa et Setto, à
l'Ouest par le village de Gbadagba et un bras du Zou., (figure 1). (GAI,
2013).
Figure 1:Situation de la forêt
classée d'Atchérigbé dans la commune de Djidja, (GAI,
2013) Source : Djotan, 2015
4
3.2. Climat
La forêt classée
d'Atchérigbé jouit d'un climat de type subéquatorial (GAI,
2013). La pluviométrie moyenne annuelle est de 1101 mm et suit une
distribution bimodale faisant ressortir quatre saisons dont deux pluvieuses et
deux sèches (GAI, 2013).
La température moyenne annuelle est de 28°
C.
L'insolation est en moyenne de 6h par jour. Quant
à la vitesse du vent, elle est très faible en
générale et est en moyenne est de 2 m/s (GAI, 2013).
3.3. Relief, sols et hydrographie
Le relief est constitué de plateaux avec des
dépressions, mais aussi des affleurements granitiques atteignant 100 m
d'altitude. Deux substrats géologiques portent les sols de la commune.
Il s'agit du continental terminal qui porte les sols ferralitiques du Sud et du
socle cristallin du crétacé qui porte les sols ferrugineux
(Afrique Conseil, 2006).
La forêt classée
d'Atchérigbé est traversée par plusieurs cours d'eau qui
ont tous un régime temporaire, essentiellement affluents du fleuve Zou
(Gouwakinnou, 2006).
3.4. Végétation et Faune
La végétation dans la FCA est
composée de végétation naturelle, de plantations, de
champs et de jachères.
La végétation naturelle comprend trois
types de formation végétale. Il s'agit de forêts claires et
savanes boisées, savanes arborées et arbustives et forêts
galeries. Les principales espèces de ces différents types de
formation sont Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch. & Dalz,
Isoberlinia doka (Craib & Stapf) et Parkia
biglobosa (Jacq.) R. Br. ex G. Don. (GAI, 2013).
Les estimations pendant les études du Groupe
Afriturible International révèlent que les forêts claires
et savanes boisées font 3.36 ha, les savanes arborées et
arbustives 1358.89 ha et les forêts galeries 170.86 ha. D'après
nos enquêtes, les plantations de 2009 à 2013 ont couvert 1756.064
ha avec trois essences principales que sont Khaya senegalensis Desr.
A. Juss., Tectona grandis L.f. et Gmelina arborea
Roxb.
On retrouve dans cette forêt les animaux tels
que le lièvre (Lepus crawshayi L.), l'aulacode (Thryonomys
swinderianus Temminck), l'écureuil (Xerus erythropus E.
Geoffroy Saint-Hilaire), les rats (Rattus norvegicus, Berkenhout), les
cricétomes (Cricetomys gambianus Waterhouse), les perdrix
(Alectoris Spp Meisner), les fourmis rouges (Solenopsis invicta
Buren) en abondance, etc. (cité par Gouwakinnou, 2006).
5
3.5. Population et situation
socio-économique
La forêt classée
d'Atchérigbé est entourée et en partie occupée par
une population rurale composée en majorité des Fons originaires
du Zou. Plus de 80% des populations sont des Fon. On y rencontre
également les ethnies Adja (7%), Peulh/fufulbé (6%), Goun (2%) et
Mahi (4%) (GAI, 2013).
Les populations riveraines de la forêt sont en
majorité des agriculteurs (Gouwakinnou, 2006). La carbonisation et le
commerce sont non négligeables mais secondaires.
4. Matériel et méthodes
4.1. Matériel
Le matériel d'étude utilisé est
constitué du matériel biologique et du matériel de
collecte. Le matériel biologique est constitué des teckeraies
d'Atchérigbé. Au cours de cette étude nous avons
utilisé différents outils pour la collecte des données
dendrométriques et écologiques. Ainsi, le GPS est utilisé
pour géoréférencer les placeaux à inventorier. La
prise des mesures de diamètre des arbres à inventorier est
réalisée avec le ruban de diamètre. Un
pentadécamètre nous a permis d'effectuer les différentes
mesures de longueur. Un clinomètre et la boussole SUUNTO sont
utilisés respectivement pour la mesure des hauteurs des arbres, pour
s'orienter en forêt et pour déterminer les azimuts pour la
vérification des angles droits. Pour se frayer un chemin dans la
forêt et pour dégager les alentours des pieds des arbres nous
avons utilisé une machette. Les vues des éléments
jugés importants pour notre étude sont prises grâce
à un appareil photo-numérique. Des banderoles de
différentes couleurs nous ont permis de marquer les arbres de bordure et
les arbres à mesurer. Des fiches d'inventaire, un carnet de note et une
écritoire sont utilisés pour la prise de note.
4.2. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 1 : présenter le secteur forestier
d'Atchérigbé dans sa structuration, ses activités, ses
produits, ses atouts, opportunités, contraintes, faiblesses et
menaces
La présentation du secteur est essentielle.
Elle nous permet d'aborder sa structuration en ce qui concerne sa gestion, la
manière dont les activités sont menées et les produits qui
en découlent ; ses atouts, ses opportunités, ses contraintes, ses
faiblesses et ses menaces sont
6
également présentés. Plusieurs
approches méthodologiques nous ont permis d'avoir ces
informations.
4.2.1. L'entretien structuré et l'entretien semi
structuré
Pour obtenir des informations axées sur les
modes de gestions, l'organisation du personnel et les problèmes auxquels
ils sont confrontés, toutes les catégories d'acteurs ont
été interviewées sur la base d'un questionnaire (Annexe
1). Ceci nous a permis d'avoir une idée globale et partagée entre
les différentes catégories d'acteurs (Koty, 2013).
4.2.2. L'outil « Pierre et Caillou »
A l'aide de pierres et de cailloux, il est
demandé à chaque individu d'identifier les relations et de
caractériser la taille de chaque relation existante entre les
institutions et les personnes physiques et/ou morales intervenant dans la
gestion de la forêt (Koty, 2013).
4.2.3. Le diagramme de Venn
Pour connaître les relations existant entre le
secteur forestier et les autres structures externes, nous avons
élaboré le diagramme de Venn (Tobada, 2012). Cet outil nous a
permis de connaître les différentes structures qui collaborent
avec l'Unité de Gestion de la plantation.
4.2.4. La triangulation
Nous avons utilisé la triangulation pour
analyser des informations recueillies auprès de plusieurs personnes afin
de nous assurer de la fiabilité et de l'authenticité de ces
informations lors des différents entretiens (Tobada, 2012).
4.2.5. L'outil Forces Faiblesses Opportunités
Menaces (FFOM)
Cet outil consiste à identifier les atouts
(forces et opportunités), les faiblesses et les menaces liés au
secteur d'Atchérigbé et à les hiérarchiser suivant
leurs degrés d'influence (Tobada, 2012).
4.3. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 2 : Décrire les caractéristiques
structurales des teckeraies d'Atchérigbé
Pour décrire les caractéristiques
structurales des teckeraies, nous avons procédé à
l'inventaire forestier pour ensuite traiter les données
dendrométriques recueillies.
7
4.3.1. Inventaire forestier
L'échantillonnage des unités
d'inventaire dans le cadre de cette étude a été de type
aléatoire. Ce dernier a été choisi du fait du grand
échec de boisement qui a laissé beaucoup de superficie vide.
L'inventaire a ciblé en effet la partie de la forêt qui a
réellement connu un succès de boisement et qui est digne d'une
plantation susceptible d'être inventoriée (Figure 4).
Les données sont collectées sur des
placettes de 3 ares (20 m × 15 m) chacune dans les plantations. Les
données dendrométriques collectées par placette sont le
diamètre de tous les arbres à hauteur d'homme (dbh) (1,3 m
au-dessus du sol), la hauteur de 3 arbres moyens du peuplement (diamètre
appartenant à la classe moyenne de diamètre [Dg-2,5 ; Dg+2,5]
où Dg est le diamètre quadratique moyen) ; la hauteur des 2 plus
gros arbres par placette; une description de la qualité des arbres est
aussi faite. Pour mesurer le diamètre des arbres, nous avons
utilisé le ruban métrique pour mesurer d'abord les
circonférences avant d'en déduire les diamètres. La
hauteur H exprimée en mètre, est calculée après
deux visées (au sommet et au pied de l'arbre) au moyen du
clinomètre SUUNTO à une distance déterminée de
l'arbre, cette distance doit atteindre au moins deux fois la hauteur de
l'arbre. La première visée sera faite au sommet de l'arbre, donc
à l'extrémité du bourgeon terminal et la seconde aura lieu
au pied de l'arbre. La formule suivante a permis d'estimer la
hauteur.
a : Visée haute, elle est exprimée en
pourcentage.
fi : Visée basse, elle est exprimée en
pourcentage.
d : Distance séparant l'opérateur de
l'arbre. Elle est exprimée en mètre.
L'effet de bordure pour l'échantillonnage est
rigoureusement respecté sur 50 m et la distance entre deux placettes est
de 100 m à compter du centre de la placette précédente.
Les arbres mesurés sont numérotés en ligne droite suivant
la longueur de la placette et la numérotation commence au Sud-Est du
centre de la placette.
4.3.2. Traitement des données
Les paramètres dendrométriques sont
d'abord calculés par placeau et ensuite la moyenne des valeurs des
placeaux est déterminée ainsi que les coefficients de
variations.
o L'écart-type est donné par la formule et
le coefficient de variation
Pour le traitement des données, nous avons
utilisé le tableur Excel lors de la saisie, également pour
réaliser les graphiques puis les analyses (Assogba, 2013).
o Densité de la population, N est le nombre moyen
d'arbres sur pied ramené à l'hectare:
n
N = ; n étant le nombre total d'arbres du
placeau de superficie s exprimée en ha.
s
o Diamètre de l'arbre de surface terrière
moyenne, (Dg en cm) obtenu par la relation:
n
1
D = å=
2 (1) ; avec n, le nombre d'arbres du
placeau et d i , le diamètre (cm)
g d i
n
i 1
de l'arbre i.
o La surface terrière (G , en
m2/ha) est la somme des surfaces des sections transversales à
1,30 m du sol de tous les arbres du placeau, puis ramenée à
l'hectare:
|
|
À
|
|
n
|
|
|
|
G
|
|
|
å=
i 1
|
d
|
2
|
avec di en cm et s en ha
|
|
40000
|
s
|
|
|
o
8
Hauteur moyenne
C'est la hauteur des arbres moyens du peuplement.
D'après les cours de sylviculture approfondie du Semestre 5 au
DAGE/AGFPN à la FSA, l'arbre moyen est l'arbre dont le diamètre
appartient à la classe moyenne de diamètre [Dg-2,5 ;
Dg+2,5]
o Structure en diamètre et en hauteur
L'étude du regroupement des tiges par
catégories de grosseur présente un grand intérêt en
matière de gestion forestière car elle est une expression de la
structure du peuplement (Rondeux, 1999 ). L'ensemble des individus est
réparti en classes de diamètre d'amplitude 2 cm. Ainsi, les
densités d'arbres (en arbres/ha) par classes de diamètre seront
déterminées.
En ce qui concerne la structure en hauteur, les arbres
sont également regroupés par catégories de hauteur. Des
classes d'amplitude 2 m sont constituées. Aussi, les fréquences
absolues par classes de hauteur sont-elles déterminées et ont
servir au calcul de la densité (en arbres/ha) par classes de hauteur
(Bonou et al., 2009).
Les densités par classe de diamètre et
de hauteur sont calculées avec la formule
suivante : di est la densité de la classe i,
Eff l'effectif de la classe i, Sp et Np
respectivement la surface d'une
placette en ha et le nombre de placettes.
9
4.4. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 3 : Identifier et hiérarchiser les problèmes
liés à la gestion du secteur d'Atchérigbé
Les différentes informations issues des
différents entretiens sont analysées. Ensuite, à l'aide de
l'outil « Pierre et Caillou » nous avons hiérarchisé
les problèmes relevés. Chaque participant a affecté un
ordre de priorité à chaque problème. Nous avons enfin
utilisé le logiciel Microsoft EXCEL 2010 pour traiter ces
problèmes affectés d'ordres de priorité pour
établir l'histogramme des problèmes (Koty, 2013)
4.5. Méthodes relatives à l'objectif
spécifique 4 : Diagnostiquer le problème prioritaire lié
à la gestion du secteur d'Atchérigbé afin de proposer des
actions pour sa meilleure gestion
Pour le diagnostic du problème prioritaire, les
informations reçues pendant les entretiens et nos observations sur le
terrain sont traitées et analysées et ont conduit à la
réalisation de l'arbre à problème. Ensuite, des solutions
adéquates ont été proposées.
5. Résultats
5.1.
Présentation du secteur forestier d'Atchérigbé
5.1.1. Historique et statut juridique du secteur
La forêt d'Atchérigbé a
été classée par le Gouvernement Général de
l'Afrique Française, Chevalier de Légion d'Honneur par
arrêté de classement n°3075/SEF du 05 Septembre 1942 en
forêt domaniale (GAI, 2013). A l'instar des forêts domaniales, elle
est gérée par la Direction Générale des
Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN) par l'intermédiaire de
la Direction des Forêts et de la Protection des Ressources Naturelles du
Zou (DFPRN/ZOU). Elle est sous la responsabilité du chef poste forestier
installé à Setto à 2 km environ de la limite Sud-Ouest du
domaine classé. En effet, après avoir installé et
entretenu 90 ha de plantation de Khaya senegalensis jusqu'à
l'âge d'auto-conduite par l'intermédiaire de la SNAFOR, la gestion
du secteur n'avait plus été une gestion digne de ce nom. Ainsi,
des populations s'étaient installées dans la forêt pour
exercer des activités de subsistance (Djèvi et al,
2013). Ceci a conduit à des défrichements de champs et même
aux coupes frauduleuses des essences de valeur. A travers les programmes de
reconstitution des forêts dégradées et de
10
protection des reliques forestières, l'ONAB a
obtenu l'accord de mise à disposition de la forêt auprès de
la DGFRN en 2009, où elle a commencé timidement ses
activités.
Conformément à l'article 32 de la loi
93-009 du 02/07/1993 portant régime des forêts, la forêt
d'Atchérigbé est exempte de tout droit d'usage portant sur le sol
forestier et toute installation sans autorisation préalable. Cependant,
des contrats de cultures ou des conventions peuvent être conclus entre
l'ONAB et les populations riveraines.
5.1.2. Infrastructures
L'accès à la forêt est
facilité par la Route Nationale Inter-Etats RNIE 2 Cotonou Parakou. Il
est identifié à l'intérieur du secteur un réseau de
pistes et des infrastructures existants ou en construction. Le réseau de
pistes (routes bitumées et pistes internes) occupe une superficie de
25,4 ha (GAI, 2013). L'intérieur de la forêt, est couvert par
27,100 km de pistes latérisées, hormis les pistes inter
parcellaires. Certaines parties de la forêt sont encore insuffisamment
accessibles. La forêt est également traversée par de
nombreux sentiers utilisés par les riverains.
On y trouve des paillottes qui abritent les gardiens
et les ouvriers et manoeuvres du secteur. L'approvisionnement en eau dans le
secteur est assuré par deux forages-pompes dont un est conduit en
château d'eau alimenté par un groupe
électrogène.
5.1.3. Organisation et fonctionnement du secteur
Le secteur forestier d'Atchérigbé est
sous la gestion de l'Office National du Bois (ONAB) qui est chargé de
l'élaboration et de l'exécution du plan d'aménagement. La
structure d'encadrement interne et de mise en oeuvre du plan
d'aménagement du secteur (figure 5) se compose de:
· un chef secteur et un chef travaux qui
interviennent essentiellement dans l'organisation et la supervision des travaux
sylvicoles du secteur ;
· deux contrôleurs des activités du
terrain, récemment mis en services pour aider le chef secteur
;
· une animatrice de la (CEP), chargé des
relations avec les populations dans le cadre de la gestion participative des
plantations. Elle veille donc à une organisation dynamique des riverains
et assiste le renforcement des capacités de chaque groupe d'acteurs sur
la base d'intérêts économiques clairement
identifiés;
·
11
la population représentée en
Comité d'Organisation de Gestion Participative des Forêts
(COGEPAF) qui assure la régularité des interventions de la
population dans la forêt;
· La plupart des activités sont
exécutées en sous-traitance avec la population.
DG-ONAB
DT-ONAB
C/DAD
C/DAOC
CPOGEPAF
C/DSSPF
Secrétariat
C/UGF
C/UR
C/DRZCN
Chef Secteur
Gardiens et
Garde-feu
C/DSIGC
C/DPIRAS
C/UExF
C/DP/BFABP
C/UPP
C/UEnP
C/UPSEC
Contrôleurs
Sous-traitants
12
Responsables ayant en charge uniquement la gestion du
secteur forestier d'Atchérigbé Responsables ayant aussi en charge
la gestion d'autres secteurs.
Figure 2 : Organigramme du secteur forestier
d'Atchérigbé (ONAB, 2013). Source : Djotan
(2015)
Légende pour l'organigramme
·
13
C/DRZSNC : Chef Division Reboisement zone Sud
Nord-Centre
· C/DRZCN : Chef Division Reboisement Zone Centre
et Nord
· C/DSIGC : Chef Division SIG et
Cartographie
· C/DPIRAS : Chef Division Planification,
Inventaire et réception des activités sylvicoles
· C/DSSPF : Chef Division Suivi des Stocks de
produits Forestiers
· C/DAOC : Chef Division Appui aux Organisations
Communautaires
· C/DAD : Chef Division Appui au
Développement
· C/DP/BFABP : Chef Division protection : Brigade
forestière Atchérigbé, Bassila,
Pénoussoulou
· C/DP/BFBDKA : Chef Division protection : Brigade
forestière Bonou, Dogo- Kétou, Agrimey.
· C/UEP : Chef Unité Encadrement
Participatif
· C/UEF : Chef Unité Exploitation
Forestière
· C/UPP : Chef Unité Protection des
Plantations
· C/UGF : Chef Unité Gestion
Forestière
· C/UGL : Chef Unité Gestion
Lama
· C/UR : Chef Unité Reboisement
· C/UPSEC : Chef Unité Planification et
Suivi-Evaluation et Contrôle
· DG-ONAB : Directeur Général
ONAB
· DT-ONAB : Directeur Technique ONAB
14
Le chef secteur reçoit des ordres directement
du chef d'unité de gestion forestière (C/UGF) et du chef
d'unité reboisement (C/UR). Il travaille en collaboration avec les
autres chefs secteurs, les chefs divisions, les techniciens et techniciens
adjoints d'encadrement participatif. L'animatrice est une technicienne de la
Cellule d'Encadrement Participative. Chaque début de semaine, le chef
secteur et les techniciens et techniciens adjoints se concertent à la
Direction Technique à Bohicon avant de se rendre sur le terrain. A la
fin de la semaine, le chef secteur dépose un rapport hebdomadaire
à la Direction Technique afin que le Directeur Technique puisse faire
passer les bordereaux à la direction générale de l'ONAB
à Cotonou.
Les sous-traitants signent un engagement
d'exécution des travaux afin que des parcelles leurs soient
attribuées. Ils déposent en avance à la Direction
Technique, un montant allant jusqu'à 80000 F CFA. Ceci les oblige
à bien faire le travail pour récupérer leur argent
après réception et payement des travaux. Ils cherchent des
ouvriers qu'ils amènent dans le secteur pour l'exécution des
activités. Leur rôle est ainsi de contrôler les ouvriers et
de les payer une fois le travail est bien terminé, avant la
réception.
Le chef secteur, le chef travaux et les deux
contrôleurs parcourent la forêt bande par bande, parcelle par
parcelle pour contrôler d'une part les prestataires et d'autre part
surveiller les plantations afin d'interdire toute mise à feu par les
paysans qui travaillent pour le compte du système Taungya.
L'animatrice quant à elle assiste les femmes
pépiniéristes des différents groupements, organise des
séances de communication d'enseignement, d'éducation, de conseils
et de sensibilisation des populations. Elle est également chargée
de donner des enveloppes financières aux paysans qui pratiquent le
système Taungya dans les plantations.
5.2. Les institutions partenaires du secteur forestier
d'Atchérigbé
Le secteur forestier d'Atchérigbé
entretient des relations avec peu d'institutions pour son bon fonctionnement
car les activités n'y sont qu'au début. Ces relations varient
d'une institution à une autre selon le mode d'intervention de chacune
d'elle dans le secteur. Les relations sont démontrées par le
diagramme de Venn (Figure 3).
Groupements
femmes
pépiniéristes
Stagiaires
(Lycéens
et
Universitaires)
Brigades de
gendarmerie de
Djidja
DT/ONAB
Direction des études techniques
CLCAM Djidja
Secteur forestier d'Atchérigbé
COGEPAF
Banques (BRS,
ECOBANK,
DIAMOND Bank)
Media TV (ortb, canal3, golfe)
Mairie de Djidja
Media radio
(Kétou
&
Zogbodomè)
15
Structures internes Relation faible
bidirectionnelle
Structures externes Relation forte
bidirectionnelle
Figure 3: Diagramme de Venn du secteur forestier
d'Atchérigbé. Source : Djotan, 2015
La grosseur des flèches pleines pour les
relations fortes réversibles est proportionnelle à l'importance
des relations entretenues entre les partenaires concernés.
L'ONAB est le partenaire permanent du secteur. Il
assure la gestion durable de la forêt en suivant le Schéma
Directeur d'Aménagement de ladite forêt en attendant la
rédaction du Plan d'Aménagement. Il élabore le budget du
secteur suivant les activités qui s'y déroulent chaque
année. L'état actuel du secteur ne lui permet pas encore d'avoir
des partenaires comme opérateurs privés et exploitants. Ce
secteur a commencé par recevoir des stagiaires des collèges,
lycées et Universités. Les résultats des recherches qui
s'y dérouleront contribueront à sa gestion durable. Les
média télévisions et radios interviennent dans la
promotion du secteur par les communications. Des thèmes sont
développés sous forme de communication pour sensibiliser,
informer et éduquer les populations riveraines de la forêt et
même pour la promotion du secteur à l'échelle nationale et
internationale. Le Chef de la Brigade de
16
Gendarmerie de Djidja est en contact avec l'ONAB pour
gérer les arrestations dans le cadre de la protection de la forêt.
L'ONAB fait ses transactions financières par l'intermédiaire des
banques telles que Diamond Bank, BRS. Quant aux COGEPAF, ils ont choisi la
CLCAM Djidja pour la sécurisation de leurs ressources
financières. L'office fait recours aux autorités administratives
de la mairie pour résoudre certains problèmes d'ordre foncier. La
mairie a droit à 5% sur le revenu annuel du secteur après
présentation du rapport annuel. La Direction des Etudes Techniques (DET)
de l'ONAB intervient dans le secteur par un contrat qu'elle établit avec
l'ONAB pour la confection des pistes et forages au sein du secteur. Les
populations organisées en COGEPAF protègent, surveillent la
forêt et participent au déroulement des activités de
nettoyage des parcelles après coupe. En retour, les rémanents
après-vente leur sont cédés et l'ONAB leur accorde aussi
les perches et petites billes issues des deux premières
éclaircies. Elles ont également un revenu sur vente de fagot dans
les anciennes plantations. Les groupements des femmes
pépiniéristes signent un contrat de production et de livraison de
plants à l'ONAB. Ce sont ces plants qui sont utilisés pour le
reboisement dans le secteur.
5.3. Apprentissages
5.3.1. Activités pratiquées au sein du
secteur forestier d'Atchérigbé
Les activités qui sont menées dans le
secteur ne peuvent être classées qu'en deux catégories. Il
s'agit des activités de reboisement et d'entretien d'une part et des
activités de protection d'autre part. L'exécution de ces
activités constitue en grande partie les occupations du secteur et les
résultats qui en découleront plus tard vont laisser apparaitre
d'autres activités telles que l'exploitation et les activités y
afférentes.
5.3.1.1. Les activités de reboisement et
d'entretien
Le reboisement est l'ensemble des activités qui
aboutissent à la mise en terre des plants. Ces activités
commencent par la préparation du terrain.
La préparation de terrain est manuelle ou
mécanisée. Lorsqu'elle est manuelle, des hommes munis de houe,
coupe-coupe, de hache, de pioche, de daba... travaillent à bras le corps
pour sarcler, faucher les herbes, enlever les souches et aplanir le sol autant
qu'ils peuvent. Quant à la mécanisation, des bulldozers se
chargent du nettoyage du terrain, du dessouchage et des redressements de
niveaux. Ces deux types de préparation se font dans le
secteur.
Le jalonnage et le piquetage suivent la
préparation du terrain. Le jalonnage consiste à déterminer
les lignes de plantation (photo 1). On place les jalons à 3 m les uns
des autres en ligne droite. A cet effet, une grosse corde est utilisée
pour aligner les jalons. Deux lignes de jalons sont distantes de 100 m ; cette
distance représente la longueur de la ligne de piquetage. Cette
opération consiste à marcher le long d'une corde nouée
à chaque 2 m pour mettre les piquets en terre. Ainsi, on couvre 1 ha
entre deux lignes de jalons et à cet écartement de 3m x 2m, on y
met 1650 piquets et donc 1650 plants à l'hectare.
Photo 1: Corde servant au jalonnage Photo 2
: Opération de piquetage
Source : Cliché Djotan, 2014. Source
: Cliché Attekokalle, 2014
L'équipe de trouaison et de mise en terre des
plants suit celle de jalonnage et de piquetage. La trouaison consiste à
creuser un trou cylindrique de diamètre 20 cm et de profondeur 40 cm au
moins, soit en forme de parallélépipède rectangle de
dimension 15 cm x 15 cm x 40 cm. Aussitôt que le trou est creusé,
le plant doit y être mis. Ainsi, des jeunes filles portent les plants
dans une bassine qu'elles déposent un à un auprès des
piquets et celui qui creuse plante en même temps. Pour planter, le
planteur coupe à l'aide d'un coupe-coupe la base du pot et retire le
sachet qu'il accroche au piquet.
17
Photo 3: Transport de plants. Photo 4: Mise
en terre.
Source : Cliché Djotan, 2014 .
Source : Cliché Attekokalle, 2014.
18
Les plants mis en terre ne peuvent pas se
développer de façon optimale sans entretien. Ainsi, il se fait
des désherbages, des élagages et des éclaircies. Le
désherbage se fait pendant cinq ans (voir tableau 1), le fauchage des
herbes se fait en bandes et les herbes fauchées sont rassemblées
en andain au milieu de deux lignes de plants. L'élagage commence la
troisième année et les éclaircies commencent la
cinquième année.
Tableau 1: Nombre d'entretiens en fonction de
l'âge de la plantation
Année
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Nombre
|
4
|
5
|
3
|
2
|
1
|
5.3.1.2. Les activités de protection
La protection des plantations contre les feux
criminels et les prélèvements illicites en forêt
s'avère obligatoire pour une bonne gestion des ressources
forestières. C'est ainsi que des séances de sensibilisation sont
faites à partir de Novembre pour expliquer aux populations les
méfaits des feux criminels sur les ressources forestières. L'ONAB
recrute des garde-feux pendant la saison sèche pour la surveillance de
la forêt contre ces feux. De même, des gardiens sont
recrutés par la sous-traitance pour surveiller les plantations contre
les prélèvements illicites.
5.3.2. Pépinières de quelques essences
forestières
Durant ce stage, nous avons découvert et
enquêté sur la façon pratique de produire des plants en
pépinière de certaines essences auprès des groupements de
femmes pépiniéristes d'Atchérigbé. Contrairement
à la littérature, ce sont de très simples
procédures pour obtenir des plants bien sûr en dehors de quelques
difficultés. Les espèces concernées sont : Tectona
grandis, Gmelina arborea, Afzelia africana, Khaya senegalensis, Terminalia
superba, Persea americana, Moringa oleifera, et Eucalyptus
camaldulensis.
La pépinière est un terrain où
l'on fait pousser de jeunes végétaux destinés à
être repiqués ou à servir de porte-greffes. Quelle que soit
la procédure pratique, elle a trois phases : la levée de dormance
ou pré-germination pendant laquelle le potentiel germinatif de la graine
est réveillé, la pré-pépinière ou
germination pendant laquelle les graines germent et la pépinière
qui est la phase où les plants issus de la germination sont
repiqués en pot (Agblaka, 2013).
5.3.2.1. Tectona grandis L. f. et Gmelina arborea
Roxb.
Les pépinières du Teck et du Gmelina
sont pareilles sauf que pour le premier, on fait l'habillage à partir du
moment où il commence à développer beaucoup de
feuilles.
En effet, après avoir obtenu les semences
(graines) dans la Lama, les graines subissent des successions de trempages et
de séchage pendant trois jours. Ensuite, on les dispose sur le lit de
semence qui est une planche de terreau et on couvre légèrement
ces semences avec le même terreau. Quinze (15) jours après, les
jeunes plants émergent et on peut ainsi commencer la mise en
pots.
Les petits escargots dérangent les plants de
Gmelina, la réaction immédiate à l'attaque est le
flétrissement de la feuille touchée. Il va falloir chaque fois
enlever la feuille atteinte pour arrêter le flétrissement qui
continuerait au cas contraire. Les photos 5 et 6 présentent la
disposition des plants en pépinière.
19
Photo 5: Plants de Tectona grandis
Photo 6: Plants de Gmelina arborea
Source : Cliché Djotan, 2014 .
Source : Cliché Djotan, 2014.
5.3.2.2. Afzelia africana Smith ex Pers. et Khaya
senegalensis (Desr.) A. Juss.
Les semences de Afzelia sont très rares et donc
très chères. Le semis est directement fait en pot sans
prétraitement. Il suffit juste d'enlever la coque qui protège la
graine. Pendant la première semaine, il faut arroser trois fois par jour
et ensuite on peut aller avec deux tours par jour.
Le semis peut être direct pour le Khaya, mais
ici on trempe les semences pendant trois jours pour lever la dormance. Il est
quand même préférable de faire la mise en planche
pour
procéder ensuite au repiquage en pot. Les
photos 7 et 8 montrent les pépinières d'Afzelia africana
et Khaya senegalensis.
Photo 7: Plants d'Afzelia africana
Photo 8: Plants de Khaya senegalensis
Source : Cliché Djotan, 2014. Source
: Cliché Djotan, 2014.
5.3.2.3. Terminalia superba Engl. & Diels. et
Persea americana Mill.
Les graines de Fraké sont directement
semées en pot ou mises en planche de germination sur du terreau sans
prétraitements. Après germination, il faut juste arroser trois
fois par jour.
Quant à l'avocatier, le semis est direct et
très délicat. Il faut y prêter beaucoup d'attention.
Pendant le semis, il faut que la partie plate soit en bas et celle pointue en
haut. Pour de bonnes graines, la germination commence après deux
semaines. Ensuite il faut arroser trois fois par jour. Les photos 9 et 10
présentent les pépinières de Fraké et
d'avocatier.
20
Photo 9 : Plants de Terminalia superba
Photo 10: Plants de Persea americana
Source : Cliché Djotan, 2014. Source
: Cliché Djotan, 2014.
5.3.2.4. Moringa oleifera Lam. et Eucalyptus
camaldulensis Dehnh.
Le semis du Moringa est direct sans traitement mais il
faut veiller à ce que la partie en forme d'arrête, entre deux
faces consécutives soit orientée vers le haut dans le pot de
terreau.
La production de plants d'Eucalyptus est très
difficile. Ceci est dû d'une part à la taille très
minuscule de ses graines, et d'autre part à la fragilité des
jeunes pousses. On prépare du sable blanc qu'on laisse refroidir avant
de le verser dans une caisse en bois. On éparpille les graines sur le
sable refroidi et avec la main on les mélange légèrement
au sable. L'arrosage se fait avec un arrosoir spécifique à fines
trouaisons ou à l'aide d'un asperseur. A défaut de ces
équipements, les femmes mettent de l'eau dans la bouche pour asperger.
Le repiquage en pot contenant du terreau peut commencer après quinze
(15) jours. Les photos 11 et 12 montrent les plants de Moringa oleifera
et d'E. camaldulensis en pépinière.
21
Photo 11: Plants de Moringa oleifera
Photo 12: Plants d'E. camaldulensis
Source : Cliché Djotan, 2014. Source
: Cliché Djotan, 2014.
Notons qu'il est également fait des
pépinières de Jatrofa curcas, Milicia excelsa, Carica
papaya et Cola nitida.
5.4. Caractéristiques structurales des
plantations de Tectona grandis
L'inventaire que nous avons fait dans le secteur
forestier d'Atchérigbé a fait partie de nos apprentissages. Ce
fut une occasion de rendre pratique nos connaissances théoriques prises
en salle. Il a porté sur les teckeraies. Au total 31 placettes de 15m x
20m ont été inventoriées dans des plantations de 3 ans,
c'est-à-dire des plantations de 2011 et 2012. L'inventaire a
été fait pied par pied sur chacune des placettes et a
porté sur 1359 pieds dont les circonférences ont
été mesurées, la mesure des hauteurs a porté sur
155 pieds.
22
Photo 13: Mesure de circonférence Photo
14: Prise de visée
Source : Cliché Gbaguidi, 2014.
Source : Cliché Gbaguidi, 2014.
5.4.1. Paramètres dendrométriques
L'inventaire que nous avons fait dans la plantation de
Teck du secteur a révélé qu'il a fallu trois ans pour
atteindre un diamètre moyen de 4,89 cm, une hauteur moyenne de 4,88 m.
Ainsi, rapportés au nombre d'années de végétation,
nous obtenons un accroissement en diamètre de 1,60 cm/an et un
accroissement en hauteur de 1,60 m/an. La surface terrière est de 2,67
m2/ha. Le tableau 2 présente les résultats
obtenus.
Tableau 2: Paramètres
dendrométriques des plantations de Tectona grandis de 3 ans
d'âge.
Paramètres Statistiques
Paramètres dendrométriques
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Coefficient de variation
|
Diamètre quadratique moyen en cm
|
4,9
|
1,0
|
0,2
|
Hauteur en m
|
4,9
|
1,0
|
0,2
|
Surface terrière en m2/ha
|
2,78
|
1,87
|
0,67
|
Densité
|
1462
|
463
|
0,3
|
La figure 4 ci-dessous présente les positions
des placettes sur la carte de la forêt classée
d'Atchérigbé.
23
Figure 4: Positions des Placeaux sur la carte de
la forêt classée d'Atchérigbé Source :
Djotan, 2015
5.4.2. Structure en hauteur
24
La figure 5 présente la structure en hauteur
des plantations de Teck de 3 ans d'âge de la forêt classée
d'Atchérigbé.
Densité observée
70
Densité (en arbres/ha)
|
60 50 40 30 20 10 0
|
|
Densité observée
|
0_2 2_4 4_6 6_8 8_10 Classes de hauteur (en
m)
Figure 5: Structure en hauteur des plantations de
Teck de la FCA Source : Djotan, 2015
La classe modale de hauteur représente ici les
individus de hauteur comprise entre 4m et 6m. Elle est immédiatement
suivie par la classe [2-4[. Les arbres de hauteur comprise entre [0-2[sont
très faiblement représentés.
5.4.3. Structure en diamètre
La structure en diamètre est
représentée par la figure 6.
Densité observée
700
600
500
400
300
Densité observée
200
100
0
0_2 2_4 4_6 6_8 8_10 Classes de diamètre (en
cm)
Densité (en arbre/ha)
25
Figure 6: Structure en diamètres des
plantations de Teck de la FCA Source : Djotan, 2015
Les individus les plus représentés sont
ceux appartenant à la classe de diamètre [4-6[. Cette classe est
immédiatement suivie par celle de valeurs [2-4[.
5.5. Diagnostic du secteur forestier
d'Atchérigbé
5.5.1. Inventaire des forces, faiblesses,
opportunités et menaces
La matrice suivante présente les facteurs
internes et ceux externes au secteur forestier
d'Atchérigbé.
26
Facteurs Internes
|
Forces
|
Faiblesses
|
1. Schéma Directeur d'Aménagement de la
Forêt Classée récemment validé ;
2. Traversée de la forêt par des cours
d'eau
3. Construction de ponts et de radis sur les pistes
d'accès et de desserte ;
4. Suivi rigoureux des prestataires;
5. Présence de pare-feu et d'une équipe de
protection de la forêt contre les feux criminels en saison sèche
;
6. Existence et intervention des structures de
cogestion ;
7. Présence de 17 groupements de femmes
pépiniéristes au sein et autour de la forêt ;
8. Présence permanente de gardiens ;
9. Volonté de l'ONAB à investir pour
protéger la forêt ;
10. Utilisation du système Taungya.
|
1. Impraticabilité des pistes en saisons
pluvieuses ;
2. Mauvais entretien des plantations et retard dans les
activités d'entretien ;
3. Rareté de main d'oeuvre locale ;
4. Sol très peu profond avec affleurement rocheux
;
5. Chablis dans les plantations
âgées.
|
Facteurs Externes
|
Opportunités
|
Menaces
|
1. Possibilité de bénéficier des
Appuis internationaux comme le MDP ;
2. Proximité de la brigade de gendarmerie de
Djidja;
3. Présence du site historique du Roi
Béhanzin ;
|
1. Croissance démographique des villages
riverains;
2. Erosion hydrique du sol forestier ; Chablis dans les
plantations
âgées ;
3. Pâturage du gros bétail pratiqué
par les Peulh ;
4. Mécontentement des populations et vente des
terres au sein du domaine classé ;
5. Aléas climatiques
|
Il y ressort que le secteur forestier
d'Atchérigbé dispose des forces très remarquables pouvant
corriger les faiblesses dans le futur. Les menaces sont surtout d'ordre
socio-économique. Les opportunités n'en manquent pas, mais celles
liées au financement des projets MDP, Mécanismes de
Développement Propre qui financent les marchés de
séquestration de carbone, seront saisissables des années plus
tard si des mesures d'aménagement rigoureux sont mises en
oeuvre.
27
5.5.2. Problèmes limitant la gestion durable du
secteur forestier d'Atchérigbé
Les problèmes recensés lors de nos
enquêtes auprès de tout acteur, tout gestionnaire et tout usager
de la forêt ont été hiérarchisés afin de
ressortir le problème prioritaire.
Nous avons identifié selon la perception des
acteurs comme problèmes les feux criminels de végétation
(P1), la non disponibilité de la main d'oeuvre (P2), les coupes
frauduleuses et l'écorçage des arbres (P3), le mauvais et tardif
entretien des plantations (P4), le retard dans le paiement des ouvriers, des
gardiens et des garde-feu (P5), l'occupation des Terres par l'ONAB sans accord
réel et effectif des populations (P6), la faible profondeur du sol (P7),
les dégâts naturels (P8), le manque de matériels de travail
et de protection (P9) et le manque de moyens financiers (P10). La figure 7
présente le résultat de la hiérarchisation des
problèmes à partir du tableau en annexe 3.
le manque de moyens financiers le manque de
matériels de travail et de protection les dégâts naturels
la faible profondeur du sol
l'occupation des Terres par l'ONAB sans .. le retard
dans le paiement des ouvriers, des..
le mauvais et tardif entretien des
plantations
|
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les coupes frauduleuses et l'écorçage des
arbres
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la non disponibilité de la main
d'oeuvre
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Les feux criminels de
végétation
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0 10 20 30 40 50 60
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Valeur d'importance
|
|
|
Figure 7: Hiérarchisation des
problèmes du secteur forestier d'Atchérigbé Source
: Djotan, 2015
Il y ressort que le problème prioritaire concerne
les feux criminels de végétation.
5.5.3. Diagnostic du problème prioritaire
28
Les feux de végétation constituent un
facteur clé de destruction des ressources forestières. Leur
passage détruit non seulement le couvert et le peuplement, mais aussi
progressivement le sol, la microfaune et la microflore.
Nos enquêtes sur le terrain ont
révélé que les causes de la mise à feu des
plantations sont nombreuses. Les conséquences actuelles et futures qui
en découleront le sont également. (Figure 8)
Plantations sans avenir
|
Echec de conservation de
la biodiversité
|
Disparition de la forêt
|
Perte des avantages du système
de cogestion
|
Feux Criminels de Végétation
Mécontentement de
la population
Manque de Terres
cultivables
Rareté de la main
d'oeuvre locale
Manque de motivation pour la protection
Occupation des
terres par
l'ONAB
Destruction des
plantations
privées
Pas de gardien,
garde-feu
et
sous-traitants
autochtones
Retard de
paiement
des
Garde-feu
Pâturage du
gros bétail
par les
Peulh
Manque
d'équipement
immédiat
de
travail
29
Causes du problème principal
Problème principal
Conséquences du problème
principal
Figure 8: Arbre à problème du
fonctionnement du secteur forestier d'Atchérigbé Source :
Djotan, 2015
30
31
Dans une forêt classée, les populations
sont interdites de tous droits d'usage du sol forestier, de la flore et de la
faune (Akouehou, 2009). La forêt d'Atchérigbé a
été classée depuis 1942. L'absence d'actions
concrètes de protection, d'aménagement et d'utilisation du sol
forestier par l'Etat a favorisé l'installation des populations
riveraines dans cette forêt. En effet, ces populations ont
dégradé la forêt naturelle existante et y ont
installé des plantations de Teck et d'Anacarde.
La présence de plantations privées dans
le domaine classé menace dangereusement la gestion participative des
forêts (Koty, 2013). En vue de mettre en valeur la forêt
d'Atchérigbé et d'y produire du bois d'oeuvre, d'après nos
enquêtes, l'ONAB aurait détruit ces plantations privées
sans avertir les propriétaires. La population se voit dès lors
privée à la fois des terres cultivables et des revenus que
devraient leur procurer les plantations privées et les champs.
D'après les populations d'Atchérigbé, le manque de terres
cultivables pourrait entrainer un retard de développement
socio-économique puisque des étrangers ne voudront pas s'y
installer pour exercer des activités agricoles et contribuer à
l'économie locale. Elle réalise également que la
superficie réservée pour leur évacuation de la forêt
n'est pas suffisante d'autant plus que la population croît et le besoin
en terres s'accroit également. Aussi, les garde-feu, les gardiens et les
sous-traitants travaillant dans la forêt ne sont-ils pas des autochtones.
La destruction des plantations privées, le manque de terres cultivables
et le non recrutement de travailleurs issus de la localité par l'ONAB
rendent la population mécontente. Ainsi, elle n'adhère pas aux
activités de l'ONAB, n'opte pas pour la prospérité de ces
activités. Elle met alors feux aux plantations. Les peulh et les
chasseurs sont également soupçonnés pour ces feux, les uns
dans le but de nourrir leur bétail avec du bon fourrage, les autres
à la recherche de gibier.
Par ailleurs, le manque de motivation des garde-feu
à cause des retards de paiement de ce qui leur revient constitue aussi
une cause de la prolifération des feux. A cela s'ajoute, le manque
d'équipements immédiatement disponibles pour éteindre
efficacement les feux occasionnés.
Les feux de végétation entraineront
comme conséquence une destruction des plants. En effet, dans le jeune
âge, comme c'est le cas pour les plantations d'Atchérigbé,
les plantations sont plus vulnérables au feu. La destruction de certains
plants entrainera une faible productivité des plantations. Si les
plantations n'ont pas d'avenir, les investissements de l'ONAB seront
infructueux. L'objectif de départ étant de conserver les reliques
forestières ne
sera pas aussi atteint. Les personnes qui tirent des
avantages des activités du secteur se retrouveront au statut quo. En
somme, le Bénin perdra une zone classée et les villages riverains
perdront les avantages qu'ils auraient pu tirer de sa gestion
effective.
5.6. Approche de solutions au problème de feux
criminels de végétation
Nos approches de solutions aux feux criminels qui
sévissent dans le secteur s'articulent autour de plusieurs
points.
5.6.1. La sensibilisation des populations et L'application
de la réglementation en vigueur
Le problème de feux criminels nous interpelle
à trouver des solutions aussi bien d'ordre social que technique.
L'information des populations riveraines, en particulier les agriculteurs, les
peulhs et les chasseurs sur la législation en vigueur devrait d'une part
resituer ces derniers sur les infractions commises en s'installant dans le
domaine protégé de l'Etat et justifierait par la même
occasion les interventions de l'ONAB. D'autre part, ces populations seront
informées sur les sanctions encourues en incendiant la forêt. On
pourrait également ériger des panneaux d'information à
leur endroit. Après ces séances d'information, l'ONAB doit
veiller au respect de la réglementation pour décourager les
pyromanes. La législation est très importante pour la
prévention des feux criminels dans la forêt naturelle et les
plantations (GAI, 2013).
La population doit aussi être
sensibilisée, prendre connaissance sur les avantages et
intérêts qu'elle a à protéger la forêt et
aussi des conséquences des feux de végétation. Koty (2013)
avait aussi soulevé cet aspect des maux qui mettent en évidence
l'importance de la sensibilisation dans la gestion durable des forêts et
préconisait comme solution la sensibilisation. Ainsi, il faudrait
poursuivre la sensibilisation des populations riveraines, en particulier les
agriculteurs et les chasseurs. La population doit prendre connaissance des
avantages et intérêts qu'elle a à protéger la
forêt et aussi des conséquences des feux de
végétation.
5.6.2. L'entretien des plantations
Le nettoyage doit se faire au moins deux (02) fois par
an dans les layons de surveillance, les layons de protection, les pare-feu
périmétraux et les bordures intérieures surtout à
l'approche des saisons sèches. Le système Taungya devrait
être appliqué afin d'entretenir les
32
plantations et de réduire le tapis d'adventices
qui entretiennent la propagation des feux. A ce propos, Koty (2013) avait
proposé dans son étude à Dogo-Kétou
d'améliorer le système de production Taungya. La mise en oeuvre
de ce système devrait amener les populations à oeuvrer pour la
protection des parcelles concernées contre les feux.
5.6.3. Les renseignements volontaires
Il faudra instaurer un système de
récompense, pour encourager les populations riveraines à
rapporter à tout moment au service de surveillance l'incendie de
forêts qu'ils ont découvert. (GAI, 2013).
5.6.4. Mise en place d'un système de surveillance et
de lutte contre les feux
5.6.4.1. Les Patrouilles de surveillance :
La prévention des feux par les patrouilles
permet de localiser les incendies avant qu'ils ne s'étendent. Le recours
à la patrouille de surveillance est l'activité la plus simple et
la plus facile (GAI, 2013). Les patrouilles volontaires de la part des
villageois doivent être fortement stimulées. Il est
préférable que les gardiens et les garde-feu soient des villages
environnants.
5.6.4.2. Les miradors :
Des miradors munis de poste d'observation seront mis
en place à des lieux stratégiques. Il serait essentiel
d'équiper les tours de guet d'appareils de mesure essentiels pour un
fonctionnement efficace (GAI, 2013), notamment : un altimètre, un GPS,
une binoculaire robuste, des cartes, une boussole, un instrument de mesure de
direction et de vitesse du vent et un détecteur de feux.
5.6.4.3. Les communications :
Un système de communication efficace doit
être mis en place et être opérationnel en vue d'une
intervention rapide. Les appareils radioélectriques doivent être
utilisés par les patrouilleurs et les observateurs des miradors. Il est
primordial d'établir de bons réseaux de communications pour
chaque secteur (GAI, 2013).
33
5.6.4.4. La mise en place des points d'eau mobiles
:
Des citernes doivent être disposées
à des points sensibles. Ces points seront définis en fonction des
zones de pressions ou à risques (GAI, 2013). Il serait
préférable que le conducteur soit un habitant des villages
riverains ou qu'il y réside pendant la période des
feux.
6. Analyse générale des
résultats
Le secteur forestier d'Atchérigbé,
énormément dégradé, mais déjà en
pleine reconstitution était un réserve de la petite faune et de
la flore. Il a connu une défragmentation longitudinale par la RNIE
Bohicon-Parakou. Ainsi, l'accès à cette forêt n'est plus
qu'un exercice de promenade. L'absence d'actions concrètes de la DGFRN
pour la conservation de cette forêt a abouti à un envahissement
abusif de ladite forêt par l'Homme, toujours à la recherche de
Terres cultivables. Des champs et plantations privées y sont
installés. Ceci pose un problème capital pour la gestion durable
de ces forêts classées, comme l'a évoqué Koty
(2013).
Dans le souci de restaurer les ressources
forestières du Bénin vue l'importance des services que nous
rendent les écosystèmes forestiers, notamment la
séquestration de carbone, la réduction des effets du changement
climatique dont les intérêts dépassent le cadre
régional, la survie de l'humanité en dépendant (Kakpo,
2013 ; Dossa, 2013), la DGFRN a décidé de signer avec l'ONAB un
accord sur la mise à disposition de certaines forêts
classées du pays, dont celle d'Atchérigbé. Cette structure
a entrepris des activités de reboisement et de délimitation d'une
zone tampon pour protéger la ressource restante.
Dans la mise en oeuvre de ses activités de
reboisement, l'ONAB a envisagé la destruction des plantations
privées et l'évacuation des habitants installés au sein de
la forêt. Mécontente et révoltée, la population se
serait officieusement résolue d'empêcher l'évolution des
opérations. Le meilleur moyen qu'elle a trouvé pour atteindre son
objectif est de mettre feu aux plantations. L'ONAB a déployé
beaucoup d'efforts pour pérenniser ces plantations. Dans une optique de
gestion participative des forêts, la destruction des plantations
privées constituent un handicap sérieux à
l'adhésion des populations aux activités. Nous avons alors
proposé des solutions à l'ONAB pour mieux maîtriser cette
situation.
34
L'inventaire des plantations de Teck de 3 ans du
secteur a abouti aux résultats qui suivent. La densité d'arbre de
ces plantations est de 3 ans est en moyenne de 1462 pieds/ha. Cette valeur
inférieure à 2500 pieds/ha (ONAB, 2007 ; Gbaguidi, 2011) pourrait
s'expliquer par les mortalités enregistrées pour diverses
raisons, surtout les feux de végétations et la structure du sol
qui n'est pas trop favorable pour le Teck. Néanmoins, cette valeur est
comprise entre les valeurs des densités observées par Trainer et
Ganglo (1992) dans les secteurs forestiers de Massi et de Koto qui sont de 71
à 1600 pieds/ha pour des plantations de 1 à 7 ans. En Tanzanie,
bien qu'établie à une densité de 2500 arbres/ha, les
plantations de teck sont réduites à 1250 arbres/ ha à 3
ans puis à 625 arbres/ha au bout de 6 ans par des éclaircies
(Bekker et al., 2004). Ainsi, avec cette densité que nous avons
à 3 ans d'âge, les éclaircies pourraient être faites
à 14,5% de la densité actuelle.
Le diamètre quadratique moyen que nous avons
calculé pour ces plantations de 3 ans d'âge est de 4,9 cm et la
surface terrière de 2,78 m2/ha. La grandeur de cette
dernière est explicable par la non réalisation de la
première éclaircie avant notre inventaire. Il serait
préférable que cette éclaircie soit faite avant
l'âge de 4 ans.
La hauteur moyenne que nous avons obtenue est de 4,9 m
avec un accroissement moyen annuel de 1,60m. Avec ces valeurs, à 4 ans
d'âge, la plantation aurait 6,4 m comme hauteur moyenne. Ces
résultats suivent approximativement le modèle de croissance du
Teck en fonction de l'âge réalisé par Gbaguidi
(2011).
La structure en diamètre de notre plantation
est très différente de celle obtenue par plusieurs auteurs dont
Toundoh (2012) pour des plantations de plus de 15 ans. Ceci est tout à
fait normal et pourrait être expliqué par une priorité de
croissance en hauteur des plants pendant les premières années et
une faible expression du potentiel individuel de croissance en diamètre
durant cette période.
Quant à la structure en hauteur, l'utilisation
des paramètres p1 et p2 tels que le premier soit le nombre de pieds
ayant une hauteur inférieure à la moyenne et le deuxième
celui ayant une hauteur supérieure à la moyenne (Toundoh, 2012)
révèle qu'il y a autant d'arbres de petites hauteurs que d'arbres
de grandes hauteurs car p1/p2 vaut 1,01, ce qui est sensiblement égal
à 1.
35
7. Enseignements tirés des apprentissages et
difficultés rencontrées sur le terrain
Notre séjour dans le secteur forestier
d'Atchérigbé nous a été très
bénéfique. En effet, beaucoup d'enseignements ont
été tirés des points de vue savoir, savoir-faire et
savoir-être.
Parlant du savoir, nous avons pu comprendre la gestion
d'un secteur forestier dans ses détails, approfondir nos connaissances
sur les pépinières de certaines essences forestières et
sur la conduite d'une plantation de Teck. Aussi, avons-nous enrichi nos
connaissances en botanique en nous familiarisant avec les essences souvent
rencontrées dans le secteur d'Atchérigbé.
Quant au savoir-faire, nous pouvons à partir de
ce moment gérer ou contrôler un secteur forestier, gérer
pacifiquement les conflits liés à la gestion d'un secteur,
conduire une plantation de Teck, installer et conduire des
pépinières de Tectona grandis, Gmelina arborea,
Afzelia africana, Terminalia superba, Persea
americana, Eucalyptus camaldulensis, Khaya senegalensis
et Moringa oleifera.
En ce qui concerne le savoir-être, nous avons
développé l'aptitude de travailler en groupe et de nous adapter
aux situations imprévues.
Il n'y a pas d'apprentissage sans difficulté,
et ce sont les difficultés que l'Homme affronte pour
réfléchir et développer son intelligence. Ainsi, sur le
terrain, nous avons été confrontés à des
difficultés dans l'atteinte de nos objectifs. Notre aptitude à
réagir en face des situations nouvelles, à trouver des solutions
immédiates et à en faire des compétences en nous, nous a
permis de surmonter ces difficultés et obstacles pour atteindre nos
différents objectifs. Entres autres difficultés, nous pouvons
citer l'indisponibilité des responsables à interviewer, absence
de logements dans le secteur, les irrégularités des pluies qui
interrompent les activités.
8. Projet de recherche
8.1. Titre du projet
Ce présent projet de recherche que nous
rédigeons et qui sera mis en oeuvre dans les prochaines études en
Foresterie est intitulé« Multiplication végétative et
pouvoir germinatif d'Afzelia africana »
36
8.2. Contexte de rédaction du projet de
recherche
Beaucoup d'essences forestières subissent des
pressions humaines et sont donc enclines à disparaître. Parmi ces
essences forestières figure Afzelia africana. Elle est l'une
des espèces de valeur au Bénin (Kakpo, 2013). Afzelia
africana est une espèce à usage multiple. Elle est
utilisée dans l'alimentation humaine et animale, et comme bois d'oeuvre.
Cependant, la germination de ces graines, ce qui permettra sa
pérennité reste difficile (Babou et al,
2000).
Depuis près d'une décennie l'on a
recours à la technique du semis direct pour pallier sa mauvaise
régénération dans les formations naturelles (Babou et
al, 2000). En effet, cette essence a une bonne qualité de bois
et ses parties non ligneuses sont exploitées pour divers usages. Au
Bénin, la législation forestière l'a classée parmi
les espèces menacées et la protège mais cela est
insuffisant.
Cependant, cette essence aurait la capacité de
se multiplier végétativement bien qu'il soit difficile de
retrouver un pied de cette essence forestière dans la forêt
classée d'Atchérigbé. Cette absence explique sa
difficulté à se proliférer. Notre projet de recherche
s'inscrit dans ce cadre pour répondre à beaucoup de questions
dont les réponses seront favorables à la prolifération de
cette essence forestière.
8.3. Objectif du projet de recherche
L'objectif général est de contribuer
à la sauvegarde des espèces forestières nobles
du
Bénin.
Spécifiquement, il s'agira d'identifier les
sous-populations de Afzelia africana les plus résistantes aux
conditions écologiques, ensuite de faire des essais de germination des
populations identifiées et enfin d'enrichir suivant les
prédilections écologiques de l'espèce les forêts du
Bénin.
8.4. Matériel du projet
Tout au long de ce projet, nous aurons besoin de
certains équipements et de prendre certaines dispositions pour atteindre
nos objectifs. Nous devons nous doter des matériels de collecte, du
matériel biologique et des matériels d'expérimentation. Il
nous faudra un ordinateur et un appareil photo numérique pour la saisie
et le traitement des données numériques et photographiques. La
traversée des forêts nécessite un accoutrement
adéquat.
37
Ainsi, nous aurons besoin de bottes, de coupe-coupe
pour se frayer le chemin et faire des prélèvements du
matériel biologique. Nous aurons également besoin d'un GPS pour
géoréférencer certains points importants et d'une boussole
pour la navigation. Il va falloir un sac pour contenir tous ces
équipements. Pour les expérimentations nous aurons besoin de
mètre ruban pour la mesure de la croissance des boutures et des
bourgeons de semis, de stérilisateur pour naturellement
stériliser nos outils (couteaux, coupe-coupe, sécateur, ciseau et
lames). Nous aurons aussi besoin de substances nutritives comme
compléments aux substrats d'expérimentation et d'un dispositif de
stérilisation de ces derniers. Nous devons également
prévoir un dispositif d'arrosage sur le site d'expérimentation.
Enfin, nous aurons besoin d'une clé de connexion pour les recherches
documentaires.
8.5. Déroulement du Projet
La mise en oeuvre de ce projet sera effective
après la soutenance du présent mémoire. Pour commencer,
des recherches documentaires sur Afzelia africana seront faites pour
compléter les informations que nous avons déjà. Nous
consulterons les mémoires, les articles, les résumés de
communications et tout autre type de documents issus de sources fiables. Une
synthèse bibliographique sera ensuite faite pour avoir une idée
des connaissances du monde scientifique sur l'espèce. Après avoir
parcouru différente forêt à l'échelle nationale pour
identifier les sous-populations les plus résistantes de l'espèce
nous collecterons leur semence et les parties du végétal pouvant
servir de boutures. Les semences nous serviront à faire les tests de
germination. Quant aux boutures, elles serviront pour le test de multiplication
végétative. Les nombres de bourgeons de boutures et de semis
seront comptés et mesurés par intervalles de temps
appropriés. A la fin des expérimentations, les données
seront traitées et analysées avec des logiciels et programmes
adéquats. Les résultats de nos recherches seront valorisés
sous forme de mémoire et d'article scientifique. En relation avec les
gestionnaires des forêts naturelles nous élaborerons des plans
d'enrichissement de ces forêts.
8.6. Résultats attendus
A la fin de cette recherche, les sous-populations
d'Afzelia africana les plus résistantes aux conditions
écologiques sont connues, le pouvoir germinatif des semences
d'Afzelia africana est connu et enfin les potentialités de
multiplication végétative de cette espèce sont
connues.
38
9. Conclusion et suggestions
Un secteur forestier qui connait une bonne gestion est
porteur de beaucoup de biens et services dont les gestionnaires et les
riverains sont bénéficiaires. La plupart des biens proviennent
des activités de reboisement et d'exploitation hors du noyau de
conservation afin que celui-ci soit effectivement conservé. Le secteur
forestier d'Atchérigbé sur lequel notre étude diagnostique
a porté est un secteur très dégradé. Ce secteur est
en pleines activités de reboisement. Ces activités sont surtout
celles relatives au reboisement. Leur déroulement connait d'une part
certains problèmes dont le principal est « les feux de
végétation » qui ruine les jeunes plantations. La
prédominance de ce problème est due à un accord non
effectif de la population sur l'occupation des Terres par l'ONAB.
Pour une gestion durable de la forêt
classée d'Atchérigbé, nous suggérons à
l'ONAB de prendre toutes les précautions possibles pour éviter
les feux de végétation. Et pour y parvenir il va falloir
considérer la population riveraine comme au centre de la gestion et non
comme des intruses perturbatrices et d'autre part de bien contrôler les
divers prestataires de service. A l'Etat, nous suggérons un appui
financier et technique à l'ONAB pour le bon suivi des activités.
Quant aux représentants des COGEPAF, nous suggérons un effort de
leur part pour le respect des engagements signés dans le cadre de
l'approche de gestion participative des forêts.
39
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appliquée à l'aménagement de la forêt classée
d'Atchérigbé. Mémoire pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome, 97p.
· Hounkpèvi A., 2008. Contribution
à la gestion durable et à l'amélioration de la
productivité des plantations privées de teck (Tectona grandis
L. f) au bénin : caractéristiques structurales,
écologiques et modes de gestion : cas de la commune d'Allada
(Département de l'Atlantique, Sud-Bénin), Protocole de
thèse pour l'obtention du diplôme d'ingénieur
agronome.
· Kakpo S.B., 2013. Caractéristiques
Structurales et Ecologiques des Forets de Bonou et D'itchèdè au
Sud Est du Benin. Thèse d'Ingénieur Agronome, Faculté des
Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi, 70 p +
annexes.
· Koty C., 2013. Etude diagnostique de la
gestion du périmètre forestier de Dogo-Kétou.
Mémoire pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des
travaux. 48p.
· Nouhoéflin A.M., 2011. Contribution
à la gestion durable des forêts Analyse de la cogestion de la
forêt classée d'Agrimey. Protocole pour mémoire de Licence,
Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.
11p.
· ONAB., 2007. Kit de vulgarisation de la
sylviculture du teck au Bénin. MEPN Cotonou.
· ONAB, 2013. Manuel de procédures
administratives.
· Rondeux J., 1999. La mesure des peuplements
forestiers. Presses agronomiques de Gembloux. 522p.
·
41
Tobada P., 2012. Etude diagnostique du fonctionnement
du mode de gestion de la forêt de Pobè au Sud-Bénin.
Mémoire de Licence, Faculté des Sciences Agronomiques,
Université d'Abomey-Calavi.
· Toundoh P.O., 2012. Caractéristiques
structurales, dynamique et productivité des plantations
forestières de teck de la Lama (Sud et Centre Bénin).
Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur de
Conception en Génie de l'Environnement. PDF, 42p.
· Trainer J., Ganglo J.C., 1992.
Procès-verbal d'aménagement des plantations forestières de
Djigbé. Rapport technique, ONAB. 418 p.
42
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire pour les enquêtes du
terrain.
Annexe 1a : Guide d'entretien sur la gestion de la
forêt
i. Structuration et fonctionnement
· Acteurs concernés: chef secteur, Animateur
de la CEP
· Identification de
l'enquêté
Nom....................................
Prénom.............................................
Sexe.............................. Fonction.....................
Ancienneté............... 1-Comment est constituée
l'administration qui gère le secteur forestier de Toffo? 2-Quels sont
les responsables qui ont en charge la gestion de la forêt et quelles sont
les fonctions assignées à chacun d'eux dans
l'organigramme?
ii. Cogestion
· Acteurs concernés : Animateur de la CEP,
président du COGEPAF, secrétaire
COGEPAF
1-Pourquoi avez-vous adopté cette approche de
gestion participative ?
2-Comment se fait le processus de la cogestion
?
3-Quelles sont les activités que vous menez dans
le cadre de la cogestion ?
4-Quels sont les acteurs impliqués dans la
cogestion de la forêt ?
5-Quels sont les intérêts de chacun des
acteurs intervenant dans la cogestion ?
6-Comment appréciez-vous cette gestion
participative ?
7-Quelles sont les difficultés que vous
rencontrez dans la mise en oeuvre de cette approche et
comment pensez-vous que l'on peut contourner ces
difficultés ?
Annexe 1b: Guide d'entretien sur la sylviculture du
teck
· Acteurs concernés : C/UGF, chef
secteur, sous-traitants, groupement de femmes productrices de
plants
· Identification de
l'enquêté
Nom....................................
Prénom.............................................
Sexe.............................. Fonction.....................
Ancienneté............... 1-Quelles raisons justifient le choix du teck
comme principale essence dans le secteur? 2-D'où proviennent les plants
que vous utilisez ?
43
3-Pouvez-vous nous faire la description des
activités qui se font dans le cadre de la mise en terre du
teck?
4- Quelles sont les activités sylvicoles que vous
faites depuis la plantation et la périodicité de leur
réalisation ?
5- Comment se fait l'exploitation des produits issus du
teck et quelle est la procédure de vente de ces produits?
6-Quelles sont les difficultés rencontrées
dans la conduite sylvicole des peuplements de teck ? Annexe 1c: Guide
d'entretien sur le diagnostic du secteur
i. Institutions partenaires du secteur
· Acteurs concernés : techniciens de l'ONAB,
chef secteur, président COGEPAF,
Animateur CEP
1-Quelles sont les institutions partenaires qui
interviennent et qui vous apportent de l'aide
dans la gestion de la forêt ?
2-De quelle manière ces institutions partenaires
vous aident-elles?
3-Depuis quand ces institutions travaillent-elles avec
vous ?
4-Souhaitez-vous continuer avec elles ? oui/non
pourquoi?
ii. Forces Faiblesses Opportunités
Menaces
· Acteurs concernés : techniciens de l'ONAB,
chef secteur, président COGEPAF,
Animateur CEP, sous-traitants, gardiens et autres usagers
de la forêt
1-Quelles sont les forces faiblesses opportunités
et menaces du secteur forestier?
2-Quels sont les problèmes que vous rencontrez
dans le secteur et quel est selon vous le plus
pertinent?
3-Quelles selon vous, les causes et conséquences
de ce problème pertinent ?
3-Comment pensez-vous qu'on peut trouver de solutions
à ces différents problèmes ?
44
Annexe 2: Carte de zonage de la forêt
classée d'Atchérigbé
Source : GAI, 2013
Annexe 3: Hiérarchisation des
problèmes.
Problèmes
|
Valeurs
|
P1
|
55
|
P2
|
12
|
P3
|
18
|
P4
|
23
|
P5
|
19
|
P6
|
38
|
P7
|
12
|
P8
|
8
|
P9
|
21
|
P10
|
11
|
Source : Djotan, 2015
45
Annexe 4: Liste des gens interviewés au cours du
stage
Noms et prénoms
|
Poste ou fonction
|
Capitaine DOSSA Léonce
|
Directeur Technique ONAB Bohicon
|
Lieutenant BELLO Abdel Aziz
|
Chef Unité Reboisement
|
SOSSA Zackari
|
Chef Secteur
|
Dr Laurent DJODJOUIN
|
Chef Unité Encadrement Participatif
|
BARNOR Yolande
|
Technicienne, animatrice CEP
|
HOUEDENOU Jacques
|
Chef Travaux Infrastructures
|
DIDAGBE Fidèle
|
Organisateur COGEPAF Atchérigbé
|
ZOUNON Hippolite
|
Secrétaire COGEPAF
Atchérigbé
|
ANAGONOU Georges
|
Ouvrier d'entretien
|
KPOLI Ruphin
|
Gardien
|
DAGAN Lazard
|
Prd Coordination/ Prd COGEPAF Setto
|
ATEKOKALLE Paul
|
Prd COGEPAF Gnizounmè
|
ADJAGOENON Angèle
|
Ouvrier mise en terre
|
HOUENAN Martin
|
Prd COGEPAF Atchérigbé
|
BOKONONVO Christophe
|
Sous-traitant
|
AGBALE Eloïque
|
Ouvrier désherbage
|
YALLEGNON Kinsihoundé
|
Ouvrier reboisement
|
TOGOU Sabine
|
Ouvrier reboisement
|
SEMINVO Reine
|
Pépiniériste
|
EKPEKOU Denis
|
Gardien
|
EKPINDA Hervé
|
Chef Village
|
DEGBOLI Bernadette
|
Pépiniériste
|
ATTEKOKALLE Césaire
|
Ouvrier mise en terre
|
EDOU Mahunan
|
Sous-traitant
|
AGBLONON
|
Garde-feu
|
AGBATO Aurelle
|
Contrôleur
|
Daniel
|
Contrôleur
|
Mr ATTAKPA
|
Sous-traitant
|
Mr B. Christophe
|
Sous-traitant
|