1.2. Le milieu humain
1.2.1. Données démographiques
La commune urbaine de Diffa est la plus peuplée de toutes
ces communes dudit département. Selon une étude faite par un
Projet d'Appui à la Commune Urbaine de Diffa (PACURD), la commune
dispose de certains indicateurs de développement, résumés
dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°1 : Données
démographiques :
Nombre de village : 21
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Nombre de quartiers : 12
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Populations totale : 31 284 habitants
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Densité : 136 hts / km2
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Nombre de ménages : 4 588
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0% enfants de 0 -6ans : 26,16%
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0% femmes 48,2%
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Taux d'accroissement
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0% enfants de 7 - 12 ans : 19,11%
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Ration médecin / habitants : 0/31 284 hts
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Ratio infirmier /hts 1/3 128
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Ratio sage femme /hts 1 / 1 368femmes
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Source : PACURD/Diffa
1.2.2. Historique du peuplement
L'histoire de Diffa se rattache à l'histoire du Sud-est
nigérien considéré jusqu'en 1900 comme la partie
septentrionale de l'empire du Bornou.
Elle est reconnue comme la région la moins
peuplée dans la zone sédentaire du pays.
Les populations qui la composent sont en majorité des
Kanouris, avec cependant des caractéristiques culturelles et même
physiques propres à chaque sous groupe ethnique; les autres
communautés (Toubou, Haoussa, Arabe, Peulh), confèrent à
la région sa grande diversité des langues et de cultures. Tout
d'abord, il importe de souligner que ces populations étaient d'origine
diverse.
En effet, même si on note chez la plupart d'entre elles
une prétention à une ascendance Sao et une tendance à
faire venir leurs ancêtres du YEMEN, même si en majorité
elles sont KANOURIPHONES, la réalité sociale actuelle indique
bien que nous avons à faire à des peuples distincts. Aussi, les
traditions historiques insistent bien sur le fait qu'ils soient venus
d'horizons diverses et à des périodes différentes. Pour la
plupart, leur installation à l'Ouest du Lac Tchad semble être
postérieure à la conquête du Bornou par les Sefuwa (XVI
ème siècle).
Après cet événement, on ne parle plus des
Sao (reconnus pourtant comme les maîtres du pays avant la conquête)
mais d'un certain nombre de peuples : Kanouri, Mober, Manga, D'Agra (qui
tous se représentent comme des sous groupes ethniques de l'ensemble
Kanouri phone), Boudouma, Sougourti, Toumari Kuburi, Jetko, Toubou etc....
En dehors du contexte politique et de diversité
d'origines qui fait que les populations concernées n'ont pas les
mêmes préoccupations, les mêmes modes de vie, les
mêmes conceptions politiques, économiques et culturelles, il faut
reconnaître que le processus même de l'occupation de l'espace ne
contribuait guère à promouvoir la naissance d'entités
politiques durables au niveau de la région.
Les mouvements de population qui doivent être
perçus comme un phénomène lent, étalé sur
plusieurs siècles, sont avant tout, dus à des raisons climatiques
et politiques.
Ce sont, en effet le souci d'assurer une base vivrière
et la quête d'une plus grande sécurité qui a souvent
poussé les hommes à se déplacer en vue de rechercher des
terrains propices à leurs activités (agricultures,
élevage, chasse, cueillette etc....) et des sites défensifs pour
fonder leurs communautés villageoises.
On pourrait de ce fait, expliquer le peuplement assez ancien
relativement dense des parties orientales ( contrées riverains du Lac
Tchad et de Komadougou , aux terres fertiles et où une paix relative
existe grâce à la proximité du pouvoir central bornouan) et
occidental ( Mounio et Koutous , zone accidentée , parsemée de
collines pouvant servir de refuge en cas d'attaques) de la région et
celui plus récent et clairsemé de sa partie centrale , pays de
dunes et de cuvettes , où la vie se réduit autour de ces
dernières et où les moyens de défense sont
limités.
Malheureusement, l'insuffisance de données et
l'imprécision de celles disponibles, rendent difficile
l'appréciation de la situation démographique à travers
l'histoire.
Mais tout incite à penser que la région en
général était comme de nos jours, faiblement
peuplée, que ses quelques habitants séparés par de vastes
espaces incultes, se connaissent à peine, communiquaient très peu
entre eux et que la solidarité les limitait tout juste au cadre
villageois.
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