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à‰valuation du degré d'exploitation des réserves en eau souterraine de la plaine du cul de sac.

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par Paul Jude SIMILIEN
FAMV (FACULTÉ Dà¢â‚¬â„¢AGRONOMIE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE) - Licence d?ingénieur Agronome 2007
  

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CHAPITRE V

V.- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1.- Conclusion

Il est peut-être impossible de cerner de façon synoptique, exhaustive, tous les travaux réalisés dans la Plaine du Cul de Sac en vue de l'exploitation de la réserve en eau de cette dernière. Toutefois, la question des réserves en eau est une question de taille. De plus, l'exploitation de la nappe va croissant.

Dans le cas où la Plaine parviendrait à connaître une série d'années à pluviométrie déficitaire, les réserves en eau pourraient diminuer davantage, ce qui contribuerait à aggraver la situation. Certes, il est apparu au cours de cette étude que les prélèvements actuels ne sont pas près d'atteindre les limites des réserves exploitables de la nappe, toutefois, un jour viendra rapidement où il ne sera plus possible d'accroître encore l'exploitation de la nappe de la Plaine du Cul de Sac, sans mettre en danger la qualité de l'eau dans les zones qui sont proches de la mer. Par qualité de l'eau on peut voir notamment la salinisation de la nappe. En effet, il ne faut pas oublier que la nappe en question est située dans une zone côtière, c'est pour dire que le risque d'intrusion d'eau de mer dans l'aquifère est fort possible. Durant les années 90, il semblerait que la nappe ne courait pas de danger grave si l'on croit à un spécialiste qui a mené des mesures de piézométrie ponctuelles en 1992. Cependant, vu le rythme actuel d'exploitation de cette nappe, l'absence totale de gestion et l'affection de manière tout à fait négative des paramètres d'infiltration ou de recharge du réservoir, il est évident que d'ici peu la tendance sera inversée. La nappe sera vidée de son eau et le niveau piézométrique de la mer sera supérieur. Ainsi, il va y avoir un mouvement d'eau qui se fera de la mer vers la nappe. Ce processus va entraîner la salinisation de l'eau de la nappe et par remontées capillaires, les sols de la région vont être aussi affectés par le sel et deviendront inaptes à l'activité agricole là où c'était encore possible.

L'affaissement des sols pourrait être aussi une conséquence négative de la surexploitation de la nappe. En effet, dans un terrain aquifère tous les vides du sol sont remplis par de l'eau. Cette eau qui constitue l'une des composantes les plus importantes en volume du réservoir, reçoit en grande partie la charge qui se trouve au dessus du réservoir. De ce fait lorsque la nappe est remplie on ne court aucun risque car la réaction de l'eau équilibre la charge de dessus.

De nos jours, le pompage abusif de la nappe en question, couplé d'une recharge insuffisante à cause de l'urbanisation, risque de nuire à l'équilibre des recharges. En effet, l'eau puisée et qui n'est pas remplacée par l'eau d'infiltration va laisser derrière elle un vide qui, un jour ou l'autre, peut être la cause de l'affaissement du sol. Et les conséquences qui en découlent, seront catastrophiques. Ce sera semblable à un choc provoqué par un séisme. A coup sûr toutes les constructions se trouvant dans l'aire de recharge de la nappe seront effondrées ou endommagées dans le meilleur des cas.

Tout ce qu'on vient d'évoquer ce ne sont que les impacts les plus directs, mais à coté de ceux-là, c'est toute la communauté Port-au-Princienne actuelle et les générations futures qui paieront les conséquences, car elles seront privées de ce précieux liquide sans lequel leur bien-être sera compromis, d'autant plus que globalement les populations n'arrêtent pas d'augmenter.

Il est unanimement reconnu que les premiers pas dans la gestion d'une nappe d'eau souterraine sont l'évaluation de la surface d'alimentation de l'aquifère, l'estimation du volume d'eau emmagasiné dans ce réservoir souterrain et l'installation de matériels de suivis piézométrique. Ainsi, à un rythme d'exploitation imposée on peut se rendre compte avec une relative précision de l'évolution des fluctuations de la réserve et donc prendre des mesures adéquates quand cela s'avère nécessaire. Malheureusement, aucune action n'est menée en ce sens, ce qui est très dangereux.

De cette façon, le champs est laissé libre aux exploitants de la nappe de puiser l'eau comme bon leur semble selon la capacité maximale de leur dispositif de pompage, sans se soucier des problèmes qui puissent être engendrés par une telle ignorance.

De nos jours, Cet aspect de la question constitue le plus grand problème. Sans aucun permis, n'importe qui peut installer ses dispositifs de pompage et siphonne des tonnes d'eau impossible d'évaluer et ce au jour le jour.

Les stations de pompage sont légion dans la Plaine du Cul de Sac, et leur nombre n'arrête pas d'augmenter. Avec la demande en eau de consommation qui devient de plus en plus croissante à cause de l'augmentation vertigineuse de la population de la zone métropolitaine et de la défaillance de la CAMEP, ces micros entreprises deviennent de plus en plus abondantes. Dans les années à venir, si aucune initiative n'est prise afin d'instaurer certaines règles pouvant régir l'exploitation anarchique et abusive de ces entreprises, les conséquences du degré d'exploitation pourraient encore s'aggraver.

Il devient évident que le danger de surexploitation de la nappe de la Plaine du Cul de Sac est une réalité et qu'il requiert l'attention de tous, donc la gestion de la nappe s'impose. Une gestion qui sera possible par la mise en place d'un observatoire d'où émaneront les principes et les conditions d'une exploitation raisonnée des réserves. De plus, il est nécessaire d'envisager dès maintenant de faire appel au complément d'autres ressources mobilisables dans la région de la Plaine du Cul de Sac.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille