RÉSUMÉ
Quel haïtien n'a jamais entendu parler de la Plaine du
Cul de Sac, zone jadis agricole, qui de nos jours, est transformée en
zone de résidence à tous ceux qui fuient la chaleur et la
pollution de toutes sortes de la capitale Haïtienne ? Cela au moins
tout le monde le sait. Ce que peut-être on ignore, c'est que le sous-sol
de cette région constitue l'un des plus grands réservoirs d'eaux
souterraines du pays. On ne connaît pas trop bien le volume de cette
réserve aquifère, (elle est estimée à
environ 8 milliards de m3) ce qui est bien dommage ; mais ce
qui est certain c'est que le niveau atteint par l'eau de cette nappe vers les
années 80 était à quelques dizaines de centimètre
de la surface du sol, puisqu'il suffisait de creuser les tranchées pour
l'implantation des fondations d'une construction, aussi petite soit-elle, pour
que l'eau fasse son apparition.
A l'heure où nous parlons, cette eau couvre à
plus de 60 % les besoins quotidiens de la communauté Port-au-Princienne,
sans compter les multiples usages qu'on en fait dans le domaine industriel et
agricole. Cette relative importance que revêt cette nappe suscite
certaines réflexions quant à sa gestion, car sa
pérennité en dépend. Et, il n'est pas sans savoir qu'une
mauvaise gestion ou du moins une exploitation abusive des eaux souterraines
puisse avoir des conséquences désastreuses et dans la plupart des
cas irréversibles sur notre environnement.
En théorie, P-au-P est desservie en eau par la CAMEP.
En effet, la CAMEP possède un réseau qui dessert tous les
quartiers officiels. Dans la Plaine du Cul de Sac aussi la CAMEP fait ressentir
son poids dans l'exploitation de la nappe de cette zone.
En vue de parvenir à notre objectif qui est
d'évaluer le degré d'exploitation des réserves en eau
souterraine de la Plaine du Cul de Sac, on a inventorié les grands
exploitants au niveau de cette Plaine et les résultats trouvés
montrent que la CAMEP, utilisateur non privé, exploite une quarantaine
de forages dont l'exploitation totale avoisine les 71 millions de
m3/an. Les autres utilisateurs qui sont dits utilisateurs
privés, utilisent eux aussi près d'une cinquantaine de forages,
et ces compagnies privées sont au nombre d'une trentaine dans la Plaine
du Cul de Sac.
Leur exploitation annuelle s'élève à
près de 75 millions de m3. Donc les deux types
d'utilisateurs, privés et non privés, exploitent conjointement
près de 146 millions de m3 d'eau par an. Toutefois, plus
d'une dizaine de pompes sont aussi installées au niveau de la plaine au
bénéfice de l'agriculture, leur exploitation
s'élève annuellement à près de 21 millions de
m3, ce qui fait que l'exploitation de toutes les entités
susmentionnées s'élève à 167 millions de
m3/an.
Par conséquent, l'exploitation vient presque de toute
part et les stations de pompages sont légion dans la Plaine du Cul de
Sac et leur nombre n'arrête pas d'augmenter. C'est une
réalité dont il faut tenir compte et il est vivement
recommandé de procéder à des mesures de protection
à long terme et de renforcement de la nappe car si l'on force la note on
pourrait atteindre ou même dépasser la surexploitation de cette
nappe qui, comme on l'a déjà souligné, est l'un des plus
grands réservoirs d'eau du pays.
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