|
NURSING CHIRURGICAL
|
Troisième année de Graduat Sciences
Infirmières, Option Hospitalière.
|
|
Assistant Justin Marie NGUBA ESSOSA
|
27/03/2013
|
« La science sans conscience n'est que la
ruine de l'âme. »
|
NURSING CHIRURGICAL
|
Troisième année de Graduat Sciences
Infirmières, Option Hospitalière.
|
|
Assistant Justin Marie NGUBA ESSOSA
|
|
« La science sans conscience n'est que la
ruine de l'âme. »
|
Année Académique 2012 - 2013
République Démocratique du
Congo
Enseignement Supérieur Universitaire et
Recherche Scientifique (ESURS)
Institut Supérieur Technique, des Arts et de
Développement
ISTAD -Goma
Table des
matières
Table des matières
3
Plan du cours
5
Objectifs Global et Spécifiques.
6
0. INTRODUCTION
6
I. GENERALITES
7
1.1. RELATION SOIGANT - SOIGNE (RELATION
INFIRMIER - PATIENT)
8
1.2. COMPREHENSION ET INTERACTION
10
1.3. NOTION DU PATIENT
10
II. ASEPSIE ET ANTISEPSIE
13
2.1. PREVENTION DES INFECTIONS
13
2.2. PROPAGATION DES MICROBES
15
2.3. LE LAVAGE DES MAINS
22
III. PANSEMENTS DES PLAIES AIGUËS
24
3.1. Introduction
24
3.2. Principes généraux des
pansements
33
TABLEAU DE DIFFERENTS TYPES DE PANSEMENTS
40
Fiche de suivi de pansement
42
3.3. Pansement sans drainage
44
3.4. Pansement simple
44
3.5. Pansement de plaie aiguë
ouverte
46
3.6. Irrigation de plaie
47
3.7. Trempage d'une plaie en
traumatologie
48
3.8. Pansement avec drainage
49
3.9. Drainage par mèche simple
50
3.10. Drainage par lame, Penrose
51
3.11. Drainage aspiratif : drain de
Redon
53
3.12. Ablation de sutures
55
PANSEMENTS DE FIXATEUR EXTERNE OU DE TRACTION
57
IV. LE PATIENT CHIRURGICAL
59
4.1. LES SOINS PREOPERATOIRES
60
Comment remplir le bon de laboratoire ?
72
4.2. LES SOINS PER OPERATOIRES
75
4.3. LES SOINS POSTOPERATOIRES
76
V. SOINS SPECIAUX
81
5.1. SOINS A LA TRACHEOTOMIE
81
5.2. SOINS A L'ANUS ARTIFICIEL
81
Bibliographie sélective
82
NURSING CHIRURGICAL
Volume horaire : 30 heures
Plan du cours
0. Introduction
1. Généralités
1.1. Relation soignant - soigné (relation
infirmier-patient)
1.2. Compréhension - interaction
1.3. Notion du patient (malade)
2. Asepsies et antisepsies
2.1. Prévention des infections
2.2. Propagation des microbes
2.3. Lavage des mains
2.4. Antisepsie
2.5. Stérilisation
2.6. Manipulation des matériels de soins
2.7. Différents procédés de
stérilisation
3. Pansements des plaies aiguës
3.1. Introduction
3.2. Principes généraux des pansements
3.3. Pansement sans drainage
3.4. Pansement simple
3.5. Pansement de plaie aiguë ouverte
3.6. Irrigation de plaie
3.7. Trempage d'une plaie en traumatologie
3.8. Pansement avec drainage
3.9. Drainage par mèche simple
3.10. Drainage par lame, Penrose
3.11. Drainage aspiratif : drain de Redon
3.12. Ablation de sutures
3.13. Pansements de fixateur externe ou de traction.
4. Malade chirurgical
4.1. Soins préopératoires
4.2. Soins per opératoires
4.3. Soins postopératoires
5. Soins spéciaux
5.1. Soins à la trachéotomie
5.2. Soins à l'anus artificiel
Objectifs Global et
Spécifiques.
Au terme de cet apprentissage, l'étudiant
développera les aptitudes, les capacités, les attitudes et les
pratiques pour poser le diagnostic des pathologies chirurgicales, pour orienter
le patient selon le cas vers une prise en charge adéquate et pour
assurer les premiers gestes et les soins d'urgence.
Les objectifs spécifiques se rapportent à chaque
chapitre du cours. Le praticien développera les capacités, les
aptitudes, les attitudes pour :
1) Maitriser les techniques de base des soins infirmiers dans
les pathologies chirurgicales ;
2) Comprendre tous les contours liés aux pathologies
chirurgicales pour les expliquer et en définir une conduite à
tenir ;
3) Maintenir le standard requis d'asepsie et d'antisepsie dans
le service/le département chirurgical ;
4) Réaliser avec succès les différents
types de pansement des plaies aiguës ;
5) Assurer une prise en charge complet des patients atteints
des pathologies spéciales en chirurgie.
INTRODUCTION
L'évolution chirurgicale de ces dernières
années est caractérisée par la complexité
croissante des techniques chirurgicales et des soins à donner aux
patients chirurgicaux.
De plus en plus la chirurgie est devenue un travail
d'équipe : chaque membre de l'équipe (chirurgien,
anesthésiste-réanimateur, infirmier,
kinésithérapeute, ...) a un rôle à jouer et le
succès ne peut être espérer que d'une coordination parfaite
de différents membres de l'équipe chirurgicale
c'est-à-dire en chirurgie, aucun membre de l'équipe ne peut se
prévaloir ou se prétendre le moteur.
Le rôle de l'infirmier au sein de cette équipe
est devenu à la fois de plus en plus étendu, de plus en plus
complexe, de plus en plus important au fur et à mesure de ses
progrès. Ses connaissances se sont par nécessité
considérablement élargies. Une certaine spécialisation
des infirmiers allant de pair avec la spécialisation des services
chirurgicaux est même apparue. Entre autres :
Æ Infirmier de centre chirurgical
Æ Infirmier panseur
Æ Infirmier d'urologie
Æ Infirmier manipulateur d'appareil
orthopédique
LE ROLE DE L'INFIRMIER AU SERVICE ET/OU AU DEPARTEMENT
DE LA CHIRURGIE
o Le praticien a un rôle paramédical par
l'application de la prescription ainsi qu'en effectuant les demandes de soins
permettant une prise en charge globale du patient.
o L'infirmier doit être capable de définir son
propre rôle par les actes permettant l'entretien et la continuité
de la vie du patient en compensant un manque partiel ou complet d'autonomie
d'une personne (il doit sans cesse revisiter les 14 besoins fondamentaux).
I. GENERALITES
En dehors des urgences, l'entrée des patients en
chirurgie est toujours programmée.
Les pathologies :
1. Chirurgie Générale :
les infections en chirurgie ; les plaies ; les brulures ; les
gelures ; l'électrocution ; la circoncision ;
2. Chirurgie digestive : les
ulcères gastroduodénaux ; la chirurgie biliaire ; Les
pathologies courantes en chirurgie ; la péritonite ;
l'occlusion intestinale aigüe ; les appendicites ; les
hémorroïdes ; les hernies ; la sténose de
pylore ; la sténose pylorique congénitale chez les
enfants ; la hernie diaphragmatique ;
3. Pathologie chirurgicale
urogénitale : la lithiase urinaire (calcul
urinaire) ; la cystite ; les pathologies de la prostate :
l'adénome prostatique, le cancer de la prostate, les prostatites
aigües et chroniques ; l'obstruction des voies urinaires
(rétrécissement urétral) ; la rétention
urinaire : complète et incomplète (partielle),
aiguë et chronique ; l'hydrocèle ;
4. Traumatologie orthopédique
(chirurgie des os) : la chirurgie traumatologique (les
traumatismes) : les fractures, les luxations, les contusions, les
entorses ; la chirurgie orthopédique (la chirurgie infectieuse des
os et des articulations) : l'ostéite, l'ostéomyélite,
la tuberculose osseuse (Mal de POTT) ; les tumeurs des os (bénignes
et malignes).
1.1. RELATION SOIGANT - SOIGNE
(RELATION INFIRMIER - PATIENT)
Quatre points sont à envisagés ici, à
savoir :
1) L'attitude du soignant durant l'acte
médical ;
2) L'examen physique du patient ;
3) Que communiquer au patient et à son
entourage ;
4) La prescription.
1.1.1. L'attitude du soignant durant l'acte
médical
Dans ce paragraphe, nous nous intéresserons au
rôle du soignant doit jouer durant l'acte médical de façon
à pouvoir donner une réponse adéquate à la demande
émotionnelle du patient et conduire ce dernier vers la guérison.
Ce rôle du soignant varie selon qu'il s'agit des affections aiguës,
de l'état de convalescence ou des pathologies chroniques.
Dans les affections aiguës : le rôle du
soignant est de conseiller et guider (il donne des conseils et fait des
prescriptions). Le malade doit collaborer et exécuter les traitements
prescrit par le soignant. Cela nécessite chez le malade, une attitude de
régression temporaire, de dépendance passive et
d'infériorité.
Dans la phase de convalescence et dans les pathologies
chroniques : le soignant devient partenaire ou mieux collaborateur dans
une situation de participation mutuelle : le patient participe à
l'élaboration du programme thérapeutique, cela suppose chez lui
(patient) une évolution vers l'autonomie. Il importe de noter que
l'entretient de la passivité du patient dans la phase de convalescence
peut conduire à la chronicité.
1.1.2. L'examen physique du patient
La caractéristique essentielle de cet examen est le
contact très proche entre le patient et le soignant. Ce contact peut
provoquer chez le patient un sentiment de rassurance et de
sécurité qui reflète inconsciemment le sentiment qui nait
chez un petit enfant lors des soins maternels attentifs. Une réaction de
reflexe contre ce qu'il considère comme intrusion soit comme une
coloration sexuelle, soit un viol de son intimité.
1.1.3. Que communiquer au patient et à son
entourage ?
Il n'y a pas de règle générale relative
à ce qu'il faut ou qu'il ne faut pas communiquer. Le soignant doit
connaitre le patient et prévoir les réactions éventuelles
de ce dernier. C'est cette connaissance qu'il a du malade et de ses modes de
réactions qui pourra le guider. Le soignant doit se poser la question
essentielle suivante : « Quel effet sur ce patient s'il
aura la communication de tel ou tel élément de
diagnostic ? » Le soignant doit être
particulièrement attentif si le soigné est anxieux, si donc le
praticien a à faire à un malade anxieux, il devra éviter
de lui communiquer des doutes des indices incertaines, des suspicions. Il doit
lui-même les poids de ses doutes et de ses projets incertains
1.1.4. La prescription
Le fait de prescrire est en lui-même
thérapeutique en ce sens qu'il introduit un ordre dans la
comptabilité du soigné qu'il sait désormais ce qu'il doit
faire. Il en va de même pour l'entourage dont l'anxiété
exige qu'on fasse quelque chose. Si le soignant est un remède vivant, la
prescription est un substitut du praticien, qu'il le représente entre
les deux consultations.
La première qualité de la prescription est
d'être apaisante, de donner confiance quelques conditions favorisent cet
effet : le soignant doit être attentif et calme ; ses gestes
doivent être lents et précis, il ne doit manifester ni hâte,
ni hésitation. Il doit savoir ce qu'il faut faire même s'il s'agit
de décider d'attendre avant d'agir.
1.2. COMPREHENSION ET
INTERACTION
Se comprendre soi-même et comprendre les autres, se
mettre en interaction avec les autres dans un but thérapeutique qui est
de maintenir ou de redonner la santé, tels sont les
éléments de base de l'activité de tout infirmier.
L'interaction entre le patient et l'infirmier commence
dès la première rencontre, mais cette interaction est
influencée par les expériences passées et les
préjugés de l'un et de l'autre. Par vos études, vous
apprendrez à poser certains gestes spontanément, mais
correctement. Le soignant est tenu à l'obligation des moyens et non des
résultats.
Toutefois, si vous apprenez de plus en plus à
évaluer d'une manière systématique les besoins
émotifs, culturels, sociaux et physiques du patient, vous pouvez alors
agir selon le plan déterminé de manière à amener le
patient à l'objectif que poursuit la thérapeutique.
Ainsi, grâce à l'analyse précise et
fouillée, les réactions du patient et de ses propres
réactions, l'infirmier peut atteindre avec le patient le but à
long terme, à moyen terme et à court terme du traitement.
1.3. NOTION DU PATIENT
Dans l'enseignement infirmier, on répète souvent
des aphorismes1(*) comme
« le patient est une personne » ou « les patients
sont des êtres humains ». Ces aphorismes servent de rappeler
à l'infirmier que le patient quel qu'il soit est un être humain
avec des espoirs, des désirs, des goûts, des répulsions,
des forces et des faiblesses.
Le patient peut être un homme ou une femme, un
garçon ou une fille, un nourrisson ou un vieillard, employé ou
employeur, cultivateur ou chômeur, etc., mais ce qu'il y a d'important
c'est son identité propre et la place qu'il occupe en ce monde. En tout
cas ces choses sont d'une extrême importance pour lui et il faut en tenir
compte dans les soins qu'on lui donne.
La maladie place le patient dans un contexte inhabituel. Le
malade peut recevoir aujourd'hui des soins dans des circonstances fort
diverses. On peut le considérer à ce jour comme le patient de
soignant X ou de l'hôpital Y, il peut être soigné au cabinet
médical, en ambulatoire, en hospitalisation, à domicile, ... mais
il faut se rappeler quelque soit l'endroit chaque expérience est
particulièrement significative pour le patient et que de toutes ces
expériences, c'est celle du milieu hospitalier qui est plus
chargé de sens.
En réalité, le fait pour une personne
d'être éloignée de son domicile, de sa famille, de ses
amis, de sa zone de confort et de son monde habituel même pour un laps de
temps comme le fait de se sentir menacer par une pathologie et la souffrance
peuvent facilement épuiser ses capacités de compréhension
et d'adaptation. Celui qui est admis à l'hôpital change pour ainsi
dire d'état et se trouve encadrer d'une manière
différente.
Le malade interne à l'hôpital est sujet de
suggestion, de directive, d'explication et de traitement. On l'observe, on le
fait subir des épreuves, on le place dans des situations où il
n'a aucune autorité, on lui prescrit de nombreux médicaments et
des traitements variés, on peut même lui faire subir une
intervention chirurgicale.
S'il guérit ou parvient au terme des examens qu'on lui
a fait subir dans un but diagnostic, après vérification finale,
on lui ordonne de rentrer chez lui ou on lui envoi dans un autre
établissement où le traitement doit être poursuivi. Dans
certains cas, le séjour à l'hôpital peut être pour le
patient la dernière expérience de sa vie.
La conception que le patient se fait du
soignant
L'infirmier doit savoir que chaque patient se fait une
idée particulière des soignants en général et que,
à cet égard, il existe des variations importantes. Or, ces
facteurs qui influencent le comportement du patient devant sa pathologie et
les soins qu'elle entraine influence également sa conception de
l'infirmier et ce qu'il attend de lui.
L'idée que le patient se fait de l'infirmier peut en
fait accélérer ou retarder le processus d'acceptation de celui-ci
et de ce qu'elle désire obtenir du patient.
La notion que le malade se fait de l'infirmier est la plus
souvent celle qu'a le public en général surtout si le patient n'a
jamais eu le contact avec des infirmiers. Or, l'infirmier est
généralement respecté du public, on l'imagine le plus
souvent parfaitement dévoué, disponible, efficace,
compétent, tolérant, etc. on le considère en un mot comme
« celui qui se dévoue pour les patients ».
Certains patients peuvent avoir gardés des mauvais
souvenirs de leurs expériences antérieures, ce qui les
amènera à se méfier de l'infirmier ou même à
le repousser. D'autres auront entendus de leurs amis des histoires navrantes et
auront des préjuger défavorables dès le départ.
L'infirmier devra par conséquent aider le patient
à corriger ses préjuger en l'encourageant à s'allier
à lui entant que personne.
Des facteurs psychologiques peuvent aussi influencer les
réactions de patient à l'égard du soignant.
Donc, il faut d'abord comprendre le patient puis poser le
geste approprié. La façon dont nous interprétons ce que
nous voyons dépend de nos connaissances et de nos expériences
antérieures. Par conséquent, il n'est pas surprenant que le
soignant donne lui-même une image qui varie selon les personnes ceci
étant admis, l'infirmier doit se forcer à réagir devant
chaque patient d'une manière individuelle, en respectant les
différences mais en se rappelant ce que les malades ont entr'eux de
commun. C'est de cette manière qu'il pourra dispenser des soins les plus
efficaces.
II. ASEPSIE ET
ANTISEPSIE
II.1. PREVENTION DES
INFECTIONS
1) Intégrer la prévention du risque infectieux
dans la planification et la réalisation des soins ;
2) Respecter les bonnes pratiques en hygiène
hospitalier et les procédures dans la réalisation des soins.
PRECAUTIONS
Des précautions d'hygiène doivent être
appliquées pour tout patient, quel que soit son statut infectieux afin
d'assurer une protection systématique des patient et du personnel
vis-à-vis du risque infectieux.
La maitrise du risque de transmission d'agents infectieux
impose le respect par le personnel soignant des précautions
« standard » lors de tout risque de contact avec le sang,
les liquides biologiques ou tout autre produit d'origine humaine.
Lavage et/ ou désinfection des mains
|
1) Après le retrait des gants ;
2) Entre deux patients ;
3) Entre deux soins.
|
Port de gant : les gants doivent être
changés entre deux patients, deux activités.
|
1) Si risque de contact avec le sang, ou tout produit
d'origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient,
notamment à l'occasion de soins à risque de piqûre (pose et
ablation de cathéter veineux, prélèvements sanguins,
etc.) ;
2) Lors de la manipulation de tubes de
prélèvements biologiques, linge et matériel
souillé, etc. ;
3) Lors de tout soin quand les mains du soignant comportent
des lésions.
|
Port de sur blouse, lunette, masque.
|
Si les soins ou manipulations exposent à un risque de
projection du sang ou tout autre produit d'origine humaine (aspirations, actes
opératoires, manipulation de matériel et linge souillé,
etc.
|
Gestion du matériel souillé.
|
1) Matériel piquant/ tranchant à usage
unique :
i. Ne pas ré-capuchonner les aiguilles, les adapter
à la main, les déposer immédiatement après usage,
sans manipulation, dans un collecteur à piquants-tranchants ;
ii. Placer le collecteur à piquants-tranchants au plus
près de soin ;
iii. Vérifier et respecter le niveau maximal de
remplissage du collecteur.
2) Matériel réutilisable : manipuler avec
précautions le matériel souillé par le sang ou tout autre
produit d'origine humaine : vérifier que le matériel a subi
un procédé d'entretien (stérilisation ou
désinfection) approprié avant d'être
réutilisé.
|
Entretien des surfaces souillées.
|
Nettoyer et désinfecter avec un désinfectant
approprié les surfaces par des projections de sang, ou tout autre
produit d'origine humaine.
|
Transport de prélèvements biologiques, de linge
et de matériels souillés.
|
Transporter les prélèvements biologiques, le
linge et instruments souillés par du sang ou tout autre produit
d'origine humaine dans un emballage étanche, fermé.
|
Si contact avec du sang ou liquide biologique.
|
1) Après piqûre ou blessure : laver et
désinfecter la plaie ;
2) Après injection sur les muqueuses
(conjonctives) : rincer abondamment à l'eau et se
référer au guide d'hygiène dans les soins de
santé.
|
En complément des précautions
« standard », certaines infections (ou suspicions
d'infection) nécessitent la mise en oeuvre de précautions
particulières d'isolement géographique et/ ou technique visant
à prévenir la transmission ou la diffusion des micro-organismes
dont le patient est porteur.
II.2. PROPAGATION DES
MICROBES
Dans l'éducation familiale, les parents responsables
auront sans doute habitué leurs enfants à l'ordre et à la
propreté.
La propreté est nécessaire non seulement au
point de vue de l'esthétique, mais elle est la base de la prophylaxie
des infections et de toutes maladies contagieuses.
En effet, la bactériologie nous enseigne qu'il y a des
microbes dans l'air (aérobies), dans la poussière
(anaérobies), l'eau, sur nos mains, nos habits, sur tout ce qui nous
entoure. S'il y a en d'inoffensifs, d'autres par contre, sont
pathogènes. Tout être humain est porteur de germe nocif ou non,
à l'intérieur de la surface du corps. Certaines personnes y sont
plus sensibles à l'instar des nouveau-nés, des
prématurés, des enfants sous cinq, les opérés, les
anémiques et les débiles. De plus, toute personne qui
présente une égratignure de la peau, une fissure ou une plaie est
en danger d'infection dès que cette blessure même
légère vient en contact avec une surface porteuse de germe
microbien.
Les portes d'entrées des microbes les plus ordinaires
sont : les lésions de la peau ou des muqueuses, la voie
gastro-intestinale, la voie respiratoire, etc. le personnel soignant
véhicule parfois les microbes potentiellement nuisibles sans en souffrir
lui-même et qu'il peut transmettre à des personnes moins
résistantes et plus sensibles.
Les infirmiers à devenir que nous, avons la rigoureuse
obligation de prévenir l'occurrence de l'infection pour nous-mêmes
et pour nos patients. Nous avons aussi le devoir par une vigilance constante
d'en combattre toute source possible pour en bien saisir l'importance, il est
essentiel de se rappeler constamment comment la contamination se produit et
quelles en sont les sources possibles.
Les sources possibles de contamination
- Les secrétions bucco-pharyngées et
naso-bronchiques :
|
§ Les secrétions nasales ;
§ Le crachat ;
§ Les secrétions de la gorge ;
§ Les gouttelettes de salive projetées par la
toux et l'éternuement;
|
- Les produits cutanés :
|
§ Les sérosités des infections
cutanées ;
§ Les croutes ;
§ Les pustules ;
§ Les pellicules du cuir chevelu
§ L'écoulement purulent des yeux, des oreilles, de
l'urètre2(*), du
vagin, ...
|
- Les déjections :
|
§ Les régurgitations3(*),
§ Les vomissements,
§ Les selles,
§ Les urines
|
- Le sang et le LCR4(*) :
|
|
- Les mains :
|
§ Surtout s'elles sont venues en contact d'un patient
infecté et contagieuse.
|
- L'eau et les aliments contaminés :
|
§ De même que les insectes surtout les
mouches ;
|
Méthodes thérapeutiques
généralement anti-inflammatoires
Ces méthodes sont utilisées lorsque l'infection
tend à se développer dans tout l'organisme. Il s'agit de la
sérothérapie, de la vaccination, de la
sulfamidothérapie et de l'antibiothérapie. Les deux
derniers s'appliquent sur le plan général différent de
saupoudrage.
La sérothérapie : apporte au patient des
antitoxines qui lui manque et on réalise la sérothérapie
par une injection en sous cutanée ou en intraveineuse d'un sérum
emprunté à un animal préalablement immunisé et la
neutralisation de toxine microbienne est immédiate. Mais, l'action du
sérum n'est qu'éphémère. La
sérothérapie est susceptible de donner les accidents et le
sérum couramment utilisé est le Sérum Antitétanique
(S.A.T).
La vaccination : est l'injection dans l'organisme des
microbes atténués ou tués et cela stimule la production
des antitoxines et cet action a un effet retardé, mais persistant
pendant un certain temps. Ex : V.A.T.
La sulfamidothérapie : les
sulfamidés sont administrés pour agir par la voie
générale (ex : Bactrim® ou
Cotrimoxazol®). Les sulfamidés sont des
bactériostatiques.
L'antibiothérapie : on ordonne les antibiotiques
sur le plan général (Penicilline®,
Gentemycine®, Chloramphénicol®) et l'action
des antibiotiques est bactériostatique et
bactéricide.
Les conséquences de l'inflammation
1) Abcès : les abcès se
subdivisent en deux groupes : les abcès chaud et les abcès
froid.
Æ Les abcès chauds : sont
des collections purulentes aiguës qui présentent tous les signes
d'inflammation. Cette collection est localisée et se constitue dans une
cavité néo-fermée. Dans le langage courant, on appelle
PHLEGMON DIFFUS ;
Æ Etiologie des abcès chauds : les germes
les plus souvent en cause sont les streptocoques et les staphylocoques. Le
contenu est purulent.
Æ Clinique des abcès chauds : les
abcès chauds présentent tous les signes de l'inflammation et
également des signes généraux (céphalée,
fièvre, ...). L'abcès se constitue en quelques jours (3-4)
après il murit. Les signes de la maturité d'un abcès chaud
sont : le ramollissement et la fluctuation.
Æ Principe de traitement des abcès chauds :
le traitement est médical et chirurgical.
Le traitement médical : les anti-inflammatoires et
antibiotiques au début (avant la fluctuation) ;
Traitement chirurgical : s'applique dès que la
fluctuation s'installe. On fait l'incision et l'évacuation du pus.
Æ Abcès froid : est la
collection de pus caractérisée par sa formation lente et absence
des signes cardinaux de l'inflammation.
Æ Etiologie des abcès froids : c'est bacille
de Koch (responsable de la tuberculose).
Æ Clinique des abcès froids : on note une
tuméfaction si cet abcès se développement en sous
cutanée généralement ces abcès sont profonds et on
ne note pas la tuméfaction.
Æ Traitement des abcès froids : si
l'abcès froid n'est pas fistulisé, il faut l'enlever dans sa
totalité en passant aux larges des tissus sains.
2) Ecchymose : est une hémorragie
sous cutanée ou des muqueuses, elle est large et
irrégulière. Cette hémorragie apparait sur des peaux
claires comme une tache d'abord bleue-noire puis jaunâtre (en fonction de
la dégradation de l'hémoglobine). C'est une hémorragie qui
est due à un traumatisme ou à une coagulopathie avec
déficience de certains facteurs de la coagulation. Le traitement est
étiologique.
3) Furoncle : est une infection d'un
follicule pilosébacé qui aboutit à sa nécrose.
Æ Cause des furoncles : staphylocoque doré
et le siège le plus fréquent c'est la nuque. Les furoncles sont
beaucoup plus trouvables chez les diabétiques.
Æ Cliniques des furoncles : au début le
tableau est dominé par les prurits ensuite il y a une sensation de
cuisson et on remarque une saillie rouge au niveau de la peau centrée
par un poil. Au 3ème jour, le furoncle se constitue et il est
très douloureux et c'est une masse dure comparable à un oeuf de
pigeon.
Æ Complication des furoncles : ils évoluent
vers une septicémie à staphylocoque.
Æ Traitement des furoncles est purement
médical : antibiotique et anti-inflammatoire.
4) Anthrax : est une
agglomération de furoncles ; son étiologie est la cause
prédisposant de l'anthrax c'est le diabète. Le traitement est
médical (antibiotique et anti-inflammatoire).
5) Panaris : est tout inflammation
aiguë des doigts quelque soit leur nature, leur étendue, leur
profondeur. Il faut distinguer la tourniole qui est le panaris
sous-unguéal ou péri-unguéal (sous les ongles ou les
pourtours des ongles). Lorsque l'exsudat soulève l'épiderme, on
l'appelle « mal
blanc ».
Æ Variétés du panaris : Panaris de la
pulpe, comme signe essentiel, la perte du pseudo fluctuation normale de la
pulpe.
Æ Traitement : médical et chirurgical
Traitement médical : antibiotique et
anti-inflammatoire.
Traitement chirurgical est la règle lorsqu'il y a eu
échec du traitement médical ou lorsque le panaris évolue
avec ou sans traitement médical : on fait une incision avec une
immobilisation de la main (sous anesthésie générale).
L'incision se fait de part et d'autre de la démarcation
de la peau palmaire et la peau dorsale et les deux incisions doivent
communiquer et la mèche passe d'une incision à l'autre.
PRINCIPALES SOLUTIONS ANTISEPTIQUES
SOLUTIONS
|
TENEUR
|
USAGE
|
Formaline® (liquide)
|
5%
2 à 5%
|
Pince anatomique
caoutchouc
|
Permanganate de potassium
|
1/10.000
|
Gargarisme (1/4%)
Lavage des yeux
Lavage de l'urètre
Irrigation rectale et vaginale
|
La durée nécessaire pour la stérilisation
par la chaleur sèche
Poupinel
|
La verrerie
|
60 minutes
|
Les instruments tranchants (ciseaux, bistouri)
|
120 minutes
|
Les aiguilles
|
120 minutes
|
Les huiles
|
120 minutes
|
La vaseline
|
120 minutes
|
Les poudres
|
120minutes
|
Les gazes de vaseline
|
150 minutes
|
Les méthodes physiques de stérilisation
méthodes
|
avantages
|
désavantages
|
Chaleur sèche (poupinel)
|
Stérilise les huiles, les poudres, les gazes de
pommade, la verrerie de laboratoire.
|
Demande beaucoup de temps, il faut 1heure pour atteindre
160°C et 1 à 2 heures pour y exposer les matériels ensuite
1heure pour refroidir.
|
Eau bouillante
|
Peut s'employer au dispensaire à la brousse ou à
la maison dans un cas d'urgence à l'absence de l'autoclave.
|
Ne détruit ni les spores, ni certains virus ;
émousse les instruments tranchants ;
Dépose des sels sur les objets bouillis
fréquemment
|
Autoclave ordinaire (chaleur humide sous pression)
|
Tue les spores
|
Demande beaucoup de temps, il faut de 15 à 20 minutes
pour atteindre la température de 20°C ; de 30 à 45
minutes pour y exposer les matériels et ensuite 20 minutes pour les
sécher ;
Inutilisable pour stériliser les substances anhydres
comme l'huile, la pommade, la poudre ;
Pas convenable pour les objets en plastique et les instruments
à lentilles ;
Il faut la charger très soigneusement pour assurer la
pénétration des objets par la chaleur.
|
Autoclave à grande vitesse
|
Rapide, un cycle de stérilisation de 5 minutes sur tout
pour les instruments et d'autres objets sans emballage ;
Tue les spores.
|
Sa capacité est petite ;
Très couteux.
|
II.3. LE LAVAGE DES MAINS
LA DESINFECTION DES MAINS AVEC UN PRODUIT
HYDRO-ALCOOLIQUE
Un produit hydro-alcoolique est un antiseptique
présenté en gel ou en solution, pour la désinfection des
mains.
Indication : Désinfection
standard des mains par frictions, entre les soins, que des gants aient
été portés ou non.
Contre - indications : La
désinfection des mains par un produit hydro-alcoolique est contre -
indiquée devant les situations ci-après :
1) Sur les mains visiblement sales ou souillées par des
liquides ou des matières organiques ;
2) Sur les mains poudrées ;
3) Après un contact avec un patient atteint de
parasitose cutanée (gale, poux). Dans ce cas, se laver les mains
à l'eau et au savon ou savon antiseptique ;
4) Sur les mains mouillées (se sécher les
mains) ;
5) Lors de l'usage simultané avec le savon ou un autre
antiseptique (antagonisme ? inactivation, etc.) ;
6) Pour la désinfection des surfaces du
matériel, des muqueuses, de la peau des patients.
Effets pervers
1) Peut provoquer une sensation de brulure en cas de
lésions des mains ;
2) En cas de contact accidentel avec les yeux, rincer
abondamment à l'eau.
Matériel : Flacon de solution ou
du gel hydro-alcoolique.
Technique : Les produits
hydro-alcooliques peuvent être utilisés uniquement si les mains
sont visiblement propres (pas de souillures visibles), sèches et non
poudrées (utiliser les gants non poudrés). Le produit s'utilise
pur, ne pas le diluer.
1) Remplir le creux de la main avec 3 millilitres de solution
ou de gel et étaler le produit pour imprégner la surface des
mains en totalité ;
2) Frictionner les mains pendant 20 - 30 secondes, en suivant
les étapes décrites ci - dessous jusqu'au séchage
spontané et complet du produit ; une fois les mains
frictionnées, ne pas les rincer à l'eau ni les essuyer ;
3) A l'absence de souillure visible, la désinfection
est renouvelée entre chaque soin, sans se laver les mains au savon, ni
avant, ni après l'application du produit.
Remarquons que :
1) La dose nécessaire et la durée de friction
peuvent être différentes selon le produit utilisé. Lire
attentivement la notice du fabriquant pour connaitre la dose efficace et la
durée requise de friction ;
2) Les mains peuvent donner la sensation d'être
collantes après un certain nombre de friction. Dans ce cas se laver les
mains.
Technique pour l'hygiène des mains avec une
solution hydro-alcoolique
1
|
Paume contre paume.
|
2
|
Paume de la main droite sur le dos de la main gauche et paume
de la main gauche sur le dos de la main droite.
|
3
|
Paume contre paume, doigts entrelacés.
|
4
|
Dos des doigts contre la paume opposée avec les doigts
emboités.
|
5
|
Friction circulaire du pouce droit enchâssé dans
la paume gauche et vice-versa.
|
6
|
Friction en rotation en mouvement va-et-vient et les doigts
joints de la main droite dans la paume gauche et vice-versa.
|
III. PANSEMENTS DES PLAIES
AIGUËS
Introduction
Dans ce chapitre nous allons aborder la classification des
plaies, les plaies aiguës qui comprennent les plaies simples ou
chirurgicales et les plaies complexes ou traumatiques accidentelles ainsi que
la conduite à tenir face aux solutions de continuité y
afférentes pour chuter sur les plaies chroniques ; les brulures
dans leur étiologie, circonstances de production, terrain, anatomie
pathologique, physiopathologie, la clinique et la conduite à
tenir ; les gelures et la cicatrisation. En filigrane, nous allons
explorer un tout petit peu la notion de la peau et ses structures.
3.1.1. La classification des plaies
Une plaie est définie comme une lésion portant
atteinte à l'intégrité du revêtement cutané.
Les plaies présentent un risque d'infection important.
Une plaie est toute solution de continuité de la peau
simple ou associée à d'autres lésions des tissus sous
jacents.
La plaie, est l'ouverture ou la déchirure des tissus
causée par un traumatisme tel qu'une blessure ou une coupure. Il existe
différents types de plaies, qu'elles soient produites par un instrument
tranchant ou par un objet pointu et acéré ; les plaies sont
dites pénétrantes quand elles traversent une partie
entière du corps et sous-cutanées si les tissus sont très
touchés avec une ouverture très réduite ou inexistante.
Enfin lorsque les plaies sont infestées de bactéries, on dit
qu'elles sont infectées ; les tissus risquent alors d'être
purulents.
Les conséquences d'une plaie sont diverses :
sectionnement d'un vaisseau sanguin entraînant une hémorragie, ou
introduction d'un corps étranger ou d'une bactérie
pathogène qui pourraient entraîner une infection. C'est pourquoi
il est important de nettoyer correctement la plaie et de retirer les tissus
nécrosés. Les antibiotiques combattent efficacement l'infection
éventuelle. Il est également possible d'administrer du plasma ou
un substitut plasmatique pour traiter le choc hémorragique. Les plaies
se referment grâce à la formation de tissus fibreux et granuleux
qui constituent une cicatrice5(*).
a) Les plaies aiguës :
§ Les plaies simples ou les plaies
chirurgicales : caractérisées par une effraction des tissus
de revêtement et les bords sont nets ou déchiquetés.
Exemple :
Une plaie à bord net et ce sont les coupures par
couteau, ciseaux, lame de rasoir, bistouri, ...
Une plaie déchiquetée : ce sont des plaies
de contuses qui sont des effilochages6(*) cutanés ou délabrement cutané.
§ Les plaies complexes ou composées ou les
plaies traumatiques accidentelles : comportent en plus d'une section ou
coupure cutanée une atteinte des tissus sous jacents
(aponévroses, muscles, nerfs, tendons, os, vaisseaux.) les plaies
complexes se produisent au cours des accidents de circulation. Cette
variété des plaies est grave à cause des lésions
multiples (fracture, ...)
Conduite à tenir :
dépend du type de la plaie, l'asepsie est de rigueur et la
sérothérapie antitétanique si la plaie est souillée
si petite soit-elle.
Æ Plaie simple : désinfection et suture (si
nécessaire).
Æ Plaie complexe : deux possibilités
§ Première possibilité :
o Anamnèse précise ;
o Hémostase d'urgence par compression locale ou
à la rigueur une hémostase par application d'un garrot pendant
quelque temps ;
o Transfert du blessé dans un centre
spécialisé.
§ Deuxième possibilité :
o Anamnèse précise et convenable ;
o Nettoyage de la plaie à grande eau savonneuse de
préférence avec le savon antiseptique si la plaie est très
souillée ;
o Désinfection (Chloramine®, Cetavlon®,
...)
o Parage chirurgical sous anesthésie soit local ou
général.
o Le parage chirurgical consiste à :
ü Débrider des tissus dévitalisés
(excision) ;
ü Faire l'hémostase ;
ü Faire l'ablation de tous les corps étrangers
(pendant l'exploration) ;
ü Réduire des fractures à vue s'il y a
en ;
ü Suturer ;
ü Transférer si nécessaire.
En dehors de ces conduites à tenir que nous venons de
passer en revue, il faut ajouter : les antibiotiques, les
anti-inflammatoires, le sérum antitétanique (SAT), le vaccin
antitétanique (VAT), l'immobilisation. Les deux derniers sont des
rappels.
b) Les plaies chroniques
Les plaies chroniques font souvent suite à des
disfonctionnement métaboliques ou vasculaires, à l'instar des
escarres et des ulcères.
c) Les brûlures
i- Définition :
Les brûlures sont des lésions produites par la
chaleur, l'électricité ou des substances chimiques.
La brûlure est la lésion locale détruisant
partiellement ou totalement le recouvrement cutanée et
éventuellement les structures sous jacentes produite par les agents
thermiques, électriques, chimiques et radiations.
ii- Etiologie
Les brûlures thermiques sont les plus fréquentes
et ce sont ces brûlures que nous étudierons en premier lieur. En
second lieur, nous allons examiner les agents vulnérants : corps
solide portés à haute tension et agissant par contact direct, les
liquides chauds, les corps gazeux (explosifs), les flammes.
iii- Les circonstances de production des
brûlures :
o Les accidents de travail ;
o Les accidents domestiques (souvent par imprudence de la
mère) ;
o Les accidents du trafic.
iv- Le terrain
Toutes les catégories de la population peuvent
être atteintes, mais les plus largement touchées sont : les
enfants ; les malades neurologiques (souvent autour de coma) ; les
épileptiques (dans sa crise d'épilepsie) ; les malades
mentaux (schizophrène, débiles) : indifférents aux
dangers ; les éthyliques (au cours des intoxications
aiguës) ; les classes sociales sous développées.
v- L'anatomopathologie
La profondeur et l'étendue de brûlure
ü La profondeur : au niveau de la peau, les
brûlures se classent en trois degrés qui sont :
Ø Le premier degré : c'est une atteinte
superficielle dépassant à peine la couche du corné de
l'épiderme ;
Ø Le deuxième degré : il y a une
destruction de l'épiderme, mais il y a respect de la couche de
Malpighi ;
Ø Le troisième degré : c'est la
destruction totale de l'épiderme et du derme sous jacent.
La brûlure des aponévroses, des muscles et des os
s'appelle la BARBONISATION. Cette carbonisation fait
toujours partie intégrante du troisième degré des
brûlures.
ü L'étendue des brûlures :
l'étendue ou la surface de la brûlure s'apprécie suivant la
règle de neuf (9) de WALLACE. Et cette
règle se présente comme suit :
La tête : 9%
Les membres supérieurs : 9% X 2 = 18%
Le tronc : 18% X 2= 36% (18% chaque face)
Les membres inférieurs : 18% X 2= 36% (18% par
membre)
Le sexe : 1%
Total : 100%
vi- La physiopathologie
Les brûlures qui sont des lésions locales ont des
conséquences in situ si la surface est peu grande. Dès que leur
étendue est importante, ces lésions entrainent un
rétrécissement général qui met en jeu le pronostic
vital. Les brûlures étendues qui menacent la vie se notent
à 15% chez l'adulte et 5 - 10% chez l'enfant. Au-delà de 50%, les
chances de survie sont réduites.
Trois périodes peuvent être distinguées
dans l'évolution des phénomènes
physiopathologique :
La période initiale ;
La période de résorption des
oedèmes ;
La période secondaire et c'est cette période
qu'on appelle « Période de la maladie de
brûlé »
La période initiale : cette
période est caractérisée par les chocs
hypo-volémiques et ces chocs sont dus à l'exsudation plasmatique
au niveau des lésions (plaies), tout ceci s'appelle
pertes définitives pour l'organisme,
d'une part et d'autre part, ces chocs sont dus à un oedème
interstitiel sous et péri lésionnelles. C'est cet oedème
interstitiel qui constitue les pertes temporaires et ces pertes sont
susceptibles d'être remis en circuit ultérieurement. Le liquide
d'oedème et d'exsudation est un filtrant de plasma riche en
électrolytes (Na+, Cl-, K+), mais ce
liquide est pauvre en protides7(*). Cette fuite liquidienne hors des vaisseaux entraine
un appel d'eau des compartiments interstitiel et intracellulaire, il se produit
la déshydrations globale qui menace aussi le patient brûlé,
c'est ce qui explique également la soif, la
pâleur, la diminution
de la tension artérielle.
Ensuite, vous allez avoir l'hémoconcentration qui cache
l'hypo-protéinémie, il y aura
anémie comme signe biologique.
L'hypo-volémie, elle-même entraine l'anorexie tissulaire. Tous les
organes souffrent de cette anorexie, plus particulièrement
les organes nobles (foie, cerveau, rein). L'anorexie
de rein peut conduire à l'anurie (absence d'urine dans la vessie).
BRULURES
EXUDATION PLASMATIQUE
HYPOVOLEMIE
ANOXIE TISSULAIRE (Foie, Cerveau, Rein)
TROUBLES DE LA PERMEABILITE CAPILLAIRE
Fig1. Physiopathologie des brûlures dans la
phase initiale.
Période de résorption des
oedèmes (à partir de 3-4èmes
jours) : ces pertes temporaires se résorbent et les
thérapeutiques doivent tenir comptes de cette phase sous peine de
surcharge liquidienne. L'accident le plus dramatique de cette surcharge est
l'oedème aigu du poumon (OAP).
Période secondaire ou la maladie des
brûlés : c'est la phase la plus longue de toutes et cette
période s'étend de 7ème -
8ème jour jusqu'à la guérison ou à
l'exitus du patient. Cette période marque la défaillance
progressive de l'ensemble de l'organisme avec atteinte
hépatique sévère et surtout l'infection et
la dénutrition.
En ce qui est de l'infection : il y aura d'abord une
infection locale qui peut conduire à la septicémie.
La dénutrition qui est traduite par l'amaigrissement
provient de la baisse protidique due au mauvais fonctionnement hépatique
et des partes continues de plasma. Pendant cette période, le sujet reste
en phase catabolique.
vii- La clinique des brûlés
Nous pouvons distinguer des signes locaux et des signes
généraux :
Les signes locaux : les signes
locaux sont différents selon la profondeur de la brûlure et selon
les stades évolutifs.
o Prenons la brûlure de premier degré : elle
est caractérisée par l'érythème (c'est une
vasodilatation cutanée = la rougeur) ; la douleur spontanée
et provoquée.
o Prenons la brûlure de second degré : elle
se traduit cliniquement par la phlyctène (une bille translucide remplie
de liquide clair ou rosé intacte ou déjà
rompue « perte définitive ») ; douleur
vive et oedème (perte temporaire) ;
o La brûlure de troisième degré :
elle est caractérisée par l'escarre profonde non douloureuse
(anesthésie due à l'atteinte des nerfs) et oedème.
Les signes
généraux : TP
viii- La conduite à tenir : TP
d) Les gelures
La gelure est la lésion de la peau ou des tissus due au
gel ou à la formation des cristaux de glace dans les tissus cellulaires.
Engelure et crevasse sont ses synonymes en français.
Les gelures se développent en trois
étapes : rougissement de la peau, formation de vésicules, et
finalement mort de certaines cellules cutanées et des tissus
sous-jacents. Des caillots se forment souvent dans les vaisseaux sanguins. Les
cas légers ne provoquent que des engelures ; dans les cas plus
graves, il peut y avoir une gangrène. La libre circulation du sang
empêche l'apparition des gelures.
Gelures du pied
Les gelures graves comptent parmi les premières causes
de gangrène. L'exposition à un froid intense peut en effet
conduire, dans les cas graves, à une obstruction des vaisseaux sanguins.
L'arrêt de la circulation sanguine dans les zones touchées (le
plus souvent les mains et les pieds) conduit à la mort des tissus.
Fig2. Gelure
Les parties du corps le plus souvent atteintes sont les mains,
les pieds (en particulier les talons et les orteils), les oreilles, les joues
et le nez. Le traitement de première urgence préconisé est
de réchauffer les parties atteintes qui doivent être, si possible,
trempées dans de l'eau chaude. Les massages doivent être
évités, car ils risquent d'augmenter les lésions des
tissus.
La cicatrisation
La peau a un rôle de protection des blessures et des
agressions et joue un rôle de barrière empêchant les
bactéries de pénétrer l'organisme. La peau est
constituée de trois couches superposées, de la surface vers la
profondeur du corps : l'épiderme, le derme et hypoderme.
Structure de la peau
Chez les mammifères, la peau est constituée
d'une couche protectrice externe, l'épiderme, et d'une couche profonde,
le derme. La couche la plus superficielle de l'épiderme contient de la
kératine, qui est aussi un constituant des cheveux et des ongles.
Fig2. Coupe de la peau
o L'épiderme : couche
superficielle qui ne contient aucun vaisseau sanguin ni lymphatique mais de
nombreuses terminaisons nerveuses libres ;
o Le derme : tissu
conjonctif, lâche en périphérie, plus dense en profondeur.
Il contient de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques, et des
nerfs ;
o L'hypoderme : tissu conjonctif
lâche richement vascularisé. En fonction des conditions de
nutrition et des régions de la peau, il contient plus au moins de tissu
adipeux.
Selon les types de plaie, il existe deux approches pour
favoriser la cicatrisation :
Les deux berges de la plaie sont rapprochées et
suturées : cicatrisation de première intention. La
quantité de tissu cicatriciel est faible et donne ainsi de bons
résultats esthétiques et fonctionnels.
Les deux berges de la plaie sont éloignées et
ne peuvent pas être suturées, la présente une perte de
substance : cicatrisation de seconde intention (ou cicatrisation
dirigée). La quantité de tissu cicatriciel est importante et la
cicatrice va présenter des résultats esthétiques et
fonctionnels moindres.
La cicatrisation est processus naturel qui a pour but de
rétablir la continuité du revêtement cutané. Le
processus de cicatrisation est caractérisé par trois
étapes principales :
La détersion : permet d'éliminer tout ce
qui peut gêner le tissu conjonctif pour effectuer son bourgeonnement
ultérieur ;
Le bourgeonnement : l'organisme commence à
combler la perte de substance par un nouveau tissu (tissu de
granulation) ;
L'épidémisation : le tissu de granulation
se transforme en tissu cicatriciel.
Afin d'améliorer la cicatrisation, des soins
spécifiques à chaque étape peuvent accompagner le
processus.
La rapidité et la qualité de la cicatrisation
d'une plaie dépendent de :
L'état général de l'organisme ;
La cause de la lésion ;
L'état et la localisation de la plaie ;
La survenue ou l'absence d'une infection.
3.2. Principes généraux des pansements
Un pansement est un dispositif permettant de recouvrir la
plaie pour la protéger (contre les infections, les irritations), faire
cesser un saignement et permettre la cicatrisation.
Caractéristiques d'un pansement
o Maintenir un environnement humide : l'humidité
favorise l'épidémisation ;
o Etre absorbant : absorber le mieux possible tous les
exsudats (ensemble de liquide produit par les plaies aiguës et chroniques)
de la plaie et sans provoquer la macération ;
o Etre changé le moins souvent possible pour
éviter la douleur, l'arrachement de bourgeons de cicatrisation ;
o Etre non adhérant à la plaie pour ne pas
arracher les tissus nouvellement
régénérés ;
o Etre imperméable aux micro-organismes ;
o Etre stérile ;
o Protéger la plaie des traumatismes.
Organisation des soins dans le service
Pour la réalisation des pansements, une organisation
rigoureuse dans les services permet de réduire le risque de
contamination accidentelle d'une plaie ou la transmission de germe d'un patient
à un autre.
o Réaliser les pansements après la
toilette ;
o Toujours procéder du plus propre au plus sale :
commencer par les soins aux patients dont les plaies ne sont pas
infectées. Chez un même patient, commencer par les pansements
propres, puis réaliser les pansements les plus sales ou
infectés ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcooliques entre chaque patient, avant et après chaque
soin chez un même patient ;
o Utiliser un set ou une boite à pansement par patient
et par pansement (si plusieurs pansements sont réalisés chez un
même patient) ;
o Eviter au maximum l'utilisation de tambours et de pinces
à servir ;
o Réserver pour les patients valides une salle
spéciale pour les pansements : désinfecter la table de soins
entre chaque patient, nettoyer la salle et éliminer les déchets
chaque jour ;
o Réaliser le pansement au lit du patient si son
état de santé ou son degré de mobilité l'exige.
Utiliser un chariot de soin propre et désinfecté avec sur le
plateau supérieur le matériel stérile et/ou propre (set
à pansement, compresses, etc.) et sur le plateau inférieur le
matériel septique (collecteur à piquants-tranchants, sac
poubelle, etc.) ;
o S'assurer que tout le matériel nécessaire est
disponible, que la pièce est suffisamment
éclairée ;
o Prévoir de se faire aider d'un assistant si
nécessaire ;
o Porter un tablier, des lunettes de protection s'il y a
risque de souillures ou de projections par une plaie très
suintante ;
o Installer le patient à l'abri des regards, mettre un
paravent si nécessaire.
Prise en charge de la douleur
Dans le cadre de la réfection d'un pansement, la
douleur aiguë doit être prise en charge par le soignant.
o Se référer au protocole de prise en charge de
la douleur s'il existe ou obtenir une prescription médicale d'antalgique
pour tout patient dont la réfection du pansement est
douloureuse ;
o Administrer l'antalgique avant le soin et attendre le temps
nécessaire à son efficacité avant d'intervenir ;
o Si l'antalgique prescrit n'est pas suffisamment efficace,
informer le médecin pour qu'il modifie la prescription.
Technique de réfection d'un
pansement
La réfection d'un pansement est un soin
évolutif. Elle doit tenir compte de l'observation de la plaie et des
changements de protocole (en fonction du stade de cicatrisation ou en cas de
complication) mentionnés dans le dossier de soins ou sur la fiche de
suivi des pansements.
Le renouvellement d'un pansement doit tenir compte de la date
prévue par le protocole ou la prescription médicale. En cas de
souillure de pansement ou de doute sur la date de renouvellement du pansement,
il relève de la responsabilité du soignant de
réévaluer le pansement avant la date prévue et d'informer
le staff ou le médecin pour ajuster les soins en fonction de
l'évolution de la plaie.
Préparation du matériel
Pour la liste du matériel nécessaire à
chaque type de pansement. Nous allons passer en revue la préparation du
matériel avec des instruments stériles et avec les gants
stériles.
a) Avec des instruments stériles
Le technique avec des instruments stériles
nécessite d'utiliser toujours la même pince pour attraper les
compresses stériles, l'autre pince pour nettoyer la plaie.
§ Vérifier l'intégrité du set et de
la boite à pansement et la date de stérilisation ;
§ Ouvrir le set ou la boite de pansement ;
§ Attraper une pince stérile sans bien toucher
d'autre avec les doigts. Prendre la seconde à l'aide de la
première ;
§ Saisir une compresse stérile avec l'une des deux
pinces et faire un tampon en la pliant en quatre à l'aide de l'autre
pince ;
§ Verser l'antiseptique ou le sérum physiologique
sur le tampon en maintenant le flacon en hauteur pour ne pas le toucher.
b) Avec des gants stériles
La technique avec des gants stériles nécessite
de préparer tout le matériel avant de commencer le soin, ou de
réaliser le soin avec un assistant. Utiliser toujours la même main
pour attraper les compresses.
§ Ouvrir le sachet contenant les gants stériles et
se servir du papier comme champ stérile pour y déposer le
matériel ;
§ Déposer les compresses sur le champ
stérile ans les toucher ;
§ Verser le sérum physiologique sur un paquet de
compresses et/ou l'antiseptique sur un autre paquet des compresses en
maintenant le flacon en hauteur pour ne pas les toucher ;
§ Mettre les gants stériles ;
§ Saisir une compresse et faire un tampon en la pliant en
quatre.
Ablation du pansement sale
o Placer un champ propre sous la plaie ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Mettre les gants non stériles ;
o Enlever les bandages, le sparadrap et les compresses
superficielles ;
o Enlever le pansement en totalité, en veillant
à ne pas arracher les bourgeons régénérés.
Si tout ou partie du pansement adhère à la plaie, l'humidifier
largement avec le sérum physiologique et laisser agir quelques minutes
pour faciliter le décollement, sauf si pansement humide (wet to dry
dressing)8(*) ;
o Eliminer les déchets ;
o Enlever les gants ;
o Noter l'aspect, l'odeur et la couleur des
écoulements.
Examen de la plaie
Cette section s'intéresse à l'examen d'une plaie
non suturée et à celui d'une plaie suturée.
a) Examen de la plaie non suturée
Le soignant prendra en compte les observations
suivantes :
§ La taille et la profondeur de la plaie ;
§ L'odeur : une plaie infectée est
malodorante (odeur caractéristique du pyocyanique par exemple) ;
§ La couleur : elle correspond à la
production plus ou moins importants de l'exsudat, renseigne sur la
présence ou non d'une infection.
Æ La couleur noire : tissu
nécrosé ;
Æ La couleur jaune ou verdâtre :
présence de fibrine ou surinfection avec une présence de
pus ;
Æ La couleur rouge : bourgeon charnu, signe d'une
cicatrisation en bonne voie, sauf si l'hypertrophique. Les berges rouges
indiquent une inflammation voire une infection ;
Æ La couleur rose : épidémisation,
dernière phase de la cicatrisation qui s'effectue par les berges de la
plaie.
b) Examen de la plaie suturée
Les signes locaux de l'inflammation sont à
rechercher :
§ Berges indurées rouges et douloureuses ;
§ Ecoulement de pus entre les points, soit
spontanément, soit par pression de part et d'autre de la plaie ;
§ Crépitation sous-cutanée par pression aux
alentours de la plaie ;
§ Lymphangite.
Nettoyage de la plaie
Les différentes familles d'antiseptiques ne doivent pas
être mélangées afin d'éviter l'interaction : ne
pas utiliser deux familles d'antiseptiques différentes sur une
même plaie (pas de polyvidone®iodée avec
chorhexidine-cetrimide®), toujours utiliser un
antiseptique chez un même patient.
Le nettoyage de la plaie s'effectue en deux
temps :
§ Les plaies suturées :
Æ Non infectée : nettoyer les sutures puis
le pourtour de la suture ;
Æ Infectée : nettoyer largement le pourtour
de la suture puis la suture.
§ Les plaies ouvertes infectées ou non :
nettoyer le pourtour de la plaie puis l'intérieur de la plaie.
Une plaie se nettoie avec des compresses stériles
imbibées de sérum physiologique ou de
polyvidone®iodée savon si elle est
infectée, en allant des berges de la plaie vers l'extérieur, en
changeant de compresse à chaque passage. La
polyvidone®iodée savon doit être
rincée avec des compresses stériles imbibées de
sérum physiologique. Entre les deux temps et à la fin de
nettoyage, la plaie est séchée par tamponnement avec des
compresses stériles.
Choix du pansement ou de l'antiseptique
Selon le type de plaie et la prescription, un antiseptique ou
un pansement ou les deux peuvent être appliqués.
Le choix du pansement doit prendre en compte : La cause
de la plaie ; la localisation et la profondeur de la plaie ; la
quantité d'exsudats ; le stade de cicatrisation ; la
présence ou non de l'infection
Pour la cicatrisation de première intention (plaie
suturée) : pansement sec.
Pour la cicatrisation de deuxième intention :
Pansement
|
Critères d'utilisation
|
Etapes de cicatrisation
|
Détersion
|
bourgeonnement
|
Epidémisation
|
Alginate compresses ou mèches
|
Plaie sale, exsudative infectée ou non, plaie
hémorragique
|
X
|
X
|
X
|
Pansement gras
|
Plaie peu exsudative infectée ou non
|
|
X
|
X
|
Hydrocortisone
|
Bourgeon hypertrophique
|
|
X
|
|
Pansement humide (wet to dry dressing) compresses
|
Nécrose, plaie sale, exsudative infectée ou
non
|
X
|
|
|
TABLEAU DE DIFFERENTS TYPES
DE PANSEMENTS
Type de pansement
|
Action
|
indications
|
Durée d'application
|
Alginates compresses ou mèches
|
Absorption
|
Utilisés de la détersion jusqu'à la phase
de bourgeonnement. Plaies modérées à forte exsudation,
hémorragiques ou non, infectées ou non. Plaie aiguë
suintante et hémorragique : plaie postopératoire,
brûlure, site donneur de greffe, moignon d'amputation, fistule,
abcès.
Plaie chronique : escarre, ulcère veineux ou
artériel.
|
Renouveler le pansement tous les jours puis espacer.
Sur les plaies infectées, renouveler le pansement tous
les jours.
|
Pansement gras compresse
|
Eviter le desséchement de la plaie
|
De la phase de bourgeonnement jusqu'à
l'épidémisation.
Plaie infectée ou non : brûlure, site donneur
de greffe, escarre, ulcère, excoriation.
Risque d'arracher les bourgeons charnus à l'ablation du
pansement.
|
Renouveler le pansement selon l'état de la plaie ou la
prescription médicale.
|
Pansement humide compresses
|
Détersion, nettoyage avec compresses imbibées de
sérum physiologique
|
Détorsion de plaies sales exsudatives, infectées
ou non
|
Renouveler le pansement tous les 2 jours
|
Hydrocortisone 1% pommade
|
Corticothérapie locale
|
Traitement des plaies et brûlures présentant des
granulomes inflammatoires, hypertrophiques.
|
Renouveler le pansement tous les 2-3 jours selon l'état
de la plaie.
|
Fiche de suivi de
pansement
Nom du patient : Justin Marie NGUBA ESSOSA
Service : Chirurgie/homme.
Localisation de la plaie : face latérale
gauche de l'abdomen.
Date de réfection du pansement
|
|
|
|
|
|
|
Nom du soignant
|
|
|
|
|
|
|
Aspect de la plaie
|
Nécrose**
|
|
|
|
|
|
|
Fibrine**
|
|
|
|
|
|
|
Bourgeonnement**
|
|
|
|
|
|
|
Infection**
|
|
|
|
|
|
|
exsudation
|
Préciser (élevée, modérée,
faible)
|
|
|
|
|
|
|
Saignement**
|
|
|
|
|
|
|
Plaie sèche**
|
|
|
|
|
|
|
Aspect des berges de la plaie
|
Sain**
|
|
|
|
|
|
|
Rougeur**
|
|
|
|
|
|
|
Pansement utilisé
|
|
|
|
|
|
|
Douleur
|
Préciser (continue, au retrait, après le
soin)
|
|
|
|
|
|
|
Traitement reçu
|
|
|
|
|
|
|
Date prévue du prochain pansement
|
|
|
|
|
|
|
* Utiliser une fiche par plaie.
** Mettre une croix dans les cases correspondantes.
Appliquer le pansement :
Pansement type alginate, pansement gras : saisir le
pansement avec les pinces stériles ou des gants stériles.
Appliquer le pansement de manière à combler ou recouvrir
l'ensemble de la plaie tout en suivant son contour. Recouvrir par des
compresses stériles fixées par un bandage ou du sparadrap.
Hydrocortisone : appliquer le produit directement dur la
plaie en veillant à ne pas toucher la plaie avec
l'extrémité du tube. Recouvrir avec des compresses
stériles fixées par un bandage ou du sparadrap.
Pansement humide : déplier une compresse
stérile, l'humidifier largement avec le sérum physiologique,
l'essorer puis l'appliquer sur la plaie. Utiliser autant de compresses humides
que nécessaire pour combler le trou. Recouvrir par des compresses
stériles fixées par un bandage ou du sparadrap.
A la fin du soin :
Eliminer les déchets ;
Enlever les gants ;
Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
Immerger les instruments et la boite à pansement dans
l'eau claire maximum 30 minutes puis suivre les recommandations du guide de
stérilisation ;
Inscrire la date de réfection sur le
pansement ;
Inscrire le soin dans le dossier de soins ou sur la fiche de
suivi du pansement, en précisant la date prévue de renouvellement
du pansement.
Surveillance
La surveillance des pansements repose sur :
L'aspect extérieur des compresses au moment du
soin : présence ou non d'écoulement, couleur,
odeur ;
L'aspect de la plaie et l'environnement : coloration des
tissus, présence d'induration, réaction allergique,
hématome, saignement, secrétions ;
La douleur : spontanée ou à la
palpation ;
L'état général du patient :
fièvre, frisson, douleurs en dehors des soins, altération de
l'état général.
3.3. Pansement sans drainage
Les paies aiguës résultent d'une blessure
chirurgicale ou traumatique dans un tissu sain.
Matériel
Plateau ou surface de travail propre ; Solution
hydro-alcoolique ; Champ propre ; Set à pansement 3
instruments et/ou gants stériles à usage unique ;
Sérum physiologique ; Polyvidone®iodé
7,5% savon si nécessaire ; Antiseptique:
Polyvidone®iodé ou chlorhexidine®
cétrimide® ; Compresses stériles ;
Pansement prescrit (alginate, tulle gras, etc.) ; Gants non
stériles à usage unique ; Bande ; Sparadrap ;
Paravent si nécessaire.
Installation
Préparer le matériel dans le plateau ou sur la
surface de travail ; expliquer au patient le déroulement du
soin ; installer le patient ; placer le champ propre sous la
plaie ; se laver les mains ou les désinfecter avec une solution
hydro-alcoolique ; mettre les gants non stériles ; retirer le
pansement ; jeter le pansement ; enlever les gants ; si le
pansement est réalisé avec les gants stériles,
préparer le matériel stérile et mettre les gants
stériles.
3.4. Pansement simple
Indications :
o Petite plaie sans perte de substance ;
o Plaie suturée (cicatrice postopératoire par
exemple).
Fréquence du pansement :
o Plaie propre suturée : le pansement est
retiré de 24 heures à quelques jours après l'intervention,
suivant la prescription médicale ;
o Plaie propre non suturée : 2 fois par semaine en
l'absence de complications, jusqu'à la cicatrisation ;
o Plaie infectée, suturée ou non : tous les
jours.
Déroulement du soin :
o Observer l'état de la cicatrice ou de la plaie pour
rechercher des signes d'inflammation ou d'infection. En cas d'infection,
informer le médecin pour adapter la prescription
médicale ;
o Nettoyer la plaie :
Æ Plaie suturée propre : nettoyer la suture
puis son pourtour avec des compresses imbibées de sérum
physiologique ;
Æ Plaie suturée infectée : nettoyer
le pourtour de la plaie puis la suture avec des compresses imbibées de
polyvidone®iodée savon;
Æ Plaie non suturée : nettoyer le pourtour
de la plaie puis la suture avec des compresses imbibées de
polyvidone®iodée savon si la plaie est
infectée;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o En cas de plaie suturée infectée
(écoulement de pus entre les points, soit spontanément, soit par
pression de part et d'autre de la plaie) : retirer 1 ou 2 fils de suture
pour permettre au pus de s'écouler ;
o Appliquer un antiseptique sur la plaie ;
o Recouvrir ou non la plaie :
Æ Plaie propre non infectée : laisser la
plaie à l'air ou la recouvrir d'un pansement sec avec des compresses
stériles fixées par un bandage ou du sparadrap. La
décision de recouvrir la plaie ou de la laisser à l'air
dépend de l'état et de la localisation de la plaie, du contexte
et des habitudes locales ;
Æ Plaie infectée : recouvrir la plaie d'un
pansement sec avec des compresses stériles fixées par un bandage
ou du sparadrap ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin dans le dossier de soin.
3.5. Pansement de plaie aiguë ouverte
Indications :
Plaie avec perte de substance : plaie post-traumatique,
moignon d'amputation ouvert, morsure peu importante, etc. ;
Pansement de greffe, de lambeau.
Fréquence du pansement :
Plaie non infectée : dépend de
l'étape de cicatrisation de la plaie et du type de pansement
utilisé (voir le tableau des différents types de pansements -
supra) ;
Plaie infectée : tous les jours.
Déroulement :
Le soin est généralement douloureux et
nécessaire de prévoir l'administration d'un antalgique avant la
réfection du pansement si nécessaire.
Observer l'état de la plaie :
Æ Rechercher les signes d'inflammation et
d'infection : aspect des berges de la plaie, couleur et odeur de la
plaie ;
Æ Evaluer l'évolution de la plaie :
profondeur et étendue ;
Æ Evaluer l'étape de cicatrisation.
Nettoyer le pourtour de la plaie avec des compresses
imbibées de sérum physiologique ou de
polyvidone®iodée savon en cas
d'infection ;
Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
Nettoyer la plaie avec des compresses imbibées de
sérum physiologique ou de polyvidone®iodée
savon en cas d'infection ;
Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
Appliquer un pansement en fonction du stade de cicatrisation,
des caractéristiques de la plaie, de la prescription
médicale :
ü Détersion :
Æ Plaie exsudative, infectée ou non :
Alginate ou pansement humide (wet to dry dressing) ;
Æ Plaie sèche ou plaque de nécrose sur
plaie non infectée : pansement humide ;
Æ Plaie hémorragique : alginate ;
ü Bourgeonnement :
Æ Bourgeonnement normal : pansement gras ;
Æ Bourgeonnement hypertrophique : pommade
hydrocortisone ;
ü Epidémisation : pansement gras ou pansement
sec.
Recouvrir avec des compresses stériles fixées
par un bandage ou du sparadrap ;
Eliminer les déchets ;
Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
Inscrire le soin dans le dossier de soin.
Note : Pour le pansement humide, ou « wet
to dry dressing », enlever le pansement sans l'humidifier afin de
retirer toutes les impuretés.
3.6. Irrigation de plaie
Indications :
Détersion des plaies plus au moins
nécrosées en traumatologie : plaie post-traumatique
souillée, écrasement, morsure importante, etc.
Matériel supplémentaire :
Cuvette, poche de sérum physiologique (250 ou 500 ml) +
perfuseur, arceau, coton, champ propre ou stérile.
Fréquence du pansement : 1-2 fois
par jour en fonction de l'état de la plaie.
Déroulement du soin :
Le soin est généralement douloureux et
nécessaire de prévoir l'administration d'un antalgique avant la
réfection du pansement si nécessaire.
o Brancher le perfuseur à la poche de sérum
physiologique ;
o Protéger les bords de la cuvette avec du
coton ;
o Installer le membre à irriguer au dessus de la
cuvette de recueil puis l'arceau au-dessus du membre ;
o Fixer le perfuseur sur l'arceau : orienter la tubulure
de manière à ce que le liquide s'écoule sur la partie
à détenser, à environ 20 cm au-dessus de la
plaie ;
o Régler le débit du lavage pour une
durée de 30 minutes à 1 heure suivant l'état de la plaie
et la prescription ;
o Quand l'irrigation est terminée, installer un champ
et poser le membre dessus ;
o Sécher plus ou moins la plaie avec des compresses
stériles selon l'état de la plaie ;
o Appliquer le pansement gras ;
o Recouvrir la plaie avec des compresses stériles
maintenues par un bandage ;
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin sur la fiche de suivi des pansements.
3.7. Trempage d'une plaie en traumatologie
Indications :
Facilite le nettoyage et le décollement des
nécroses lors de plaies traumatiques de mains, doigts, pieds ou
orteils.
Matériel
supplémentaire :
o Grande cupule stérile ou cuvette
stérile ;
o Champ propre ou stérile.
Fréquence de pansement : 1
à 2 fois par jour selon la prescription médicale.
Déroulement du soin :
o Préparer le bain dans la cupule ou la cuvette
stérile en diluant 2/3 de sérum physiologique pour 1/3
d'antiseptique ;
o Faire tremper la plaie dans la solution pendant 30 minutes
environ ;
o Quand le soin est terminé, installer un champ et
poser le membre dessus ;
o Sécher plus ou moins la plaie par tamponnement avec
des compresses stériles selon l'état local ;
o Appliquer un pansement gras ;
o Recouvrir la plaie avec des compresses stériles
maintenues par un bandage ;
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin sur la fiche de suivi des pansements.
3.8. Pansement avec drainage
Le drainage est le procédé qui consiste à
évacuer les exsudats (sang, sérosités, pus) pour favoriser
la cicatrisation et éviter une surinfection.
Un drain peut être placé dans une cavité
infectieuse ou traumatique (abcès, hématome, plaie,
décollement chirurgical ou traumatique, etc.), ou dans une cavité
naturelle (cavité péritonéale, vessie, plèvre,
péricarde, articulaire, voie biliaire, etc.).
Matériel :
Plateau ou surface de travail propre ; solution
hydro-alcoolique ; champ propre ; set à pansement 3
instruments ; sérum physiologique ;
polyvidone®iodée 7,5% savon si
nécessaire ; antiseptique :
polyvidone®iodée ou chlorhexidine
cétrimide ; compresses stériles ; gants non
stériles à usage unique ; sparadrap ; paravent si
nécessaire.
Installation :
o Préparer le matériel dans le plateau ou sur la
surface de travail ;
o Expliquer au patient le déroulement du soin ;
o Installer le patient ;
o Placer le champ propre sous la plaie ;
o Se laver les mains ou le désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Mettre les gants non stériles ;
o Retirer le pansement ;
o Jeter le pansement ;
o Enlever les gants.
3.9. Drainage par mèche simple
Matériel
supplémentaire :
o Seringue stérile ;
o Mèche de gaze ou d'alginate ;
o Cupule stérile.
Fréquence du pansement : tous les
jours jusqu'à l'ablation de la mèche.
Déroulement du soin :
Le soin peut être douloureux ou redouté par le
patient, la prescription d'un antalgique est parfois nécessaire.
Le pansement de drainage par mèche simple consiste
à retirer et à remettre en place une mèche de gaze ou
d'alginate.
o Observer l'état cutanée à la recherche
de signes d'inflammation ou d'infection : couleur, odeur, aspect de la
plaie et de la mèche ;
o Nettoyer le pourtour de la plaie avec des compresses
imbibées de sérum physiologique ou de polyvidone iodée
savon en cas d'infection ;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o Humidifier largement la mèche avec le sérum
physiologique avant de procéder à l'ablation ;
o Avec une pince stérile, tiré doucement mais
fermement sur la mèche pour l'enlever ;
o Dans la cupule stérile, préparer le
sérum physiologique ou de la polyvidone iodée savon
dilué9(*) si la
plaie est infectée ;
o Nettoyer la cavité à l'aide de la seringue
remplie de sérum physiologique ou polyvidone iodée savon
dilué ;
o Prendre la nouvelle mèche stérile et la couper
avec des ciseaux stériles selon la longueur
désirée ;
o Introduire doucement la mèche jusqu'au fond de la
cavité à l'aide d'une pince Kocher stérile. La
mèche doit être tassée si le but est hémostatique,
lâche s'il s'agit d'un simple drainage ;
o Recouvrir la plaie avec des compresses stériles
fixées par un bandage ou du sparadrap
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin sur la fiche de suivi des pansements.
3.10. Drainage par lame, Penrose
Dès qu'il n'est plus productif, le drain est
mobilisé et retiré progressivement de quelques centimètres
chaque jour. Le drain est généralement mobilisé vers le
3ème jour, et retiré vers le 6ème
jour.
Matériel
supplémentaire :
o Epingle à nourrice stérile ;
o Poche de recueil stérile si
nécessaire ;
o Gants stériles pour fixer l'épingle à
nourrice, si nécessaire.
Fréquence du pansement : tous les
jours jusqu'à l'ablation du drain.
Déroulement du soin :
Le pansement de drainage est réalisé
après le pansement de la plaie chirurgicale.
Réfection du pansement
o Observer l'état cutané à la recherche
de signes cutanés d'inflammation ou d'infection : couleur, odeur,
aspect de la plaie et des sécrétions ;
o Nettoyer le pourtour de la plaie avec des compresses
imbibées de sérum physiologique ou polyvidone iodée
savon en cas d'infection ;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o Lors du premier pansement, couper le fil de fixation avec
des ciseaux stériles si nécessaire (au bloc opératoire, le
drain ou la lame peuvent être fixés avec un fil ou une
épingle à nourrice) ;
o A l'aide d'une pince stérile, mobiliser le drain ou
la lame, le tirer de 1 à 3 centimètres en fonction de
l'écoulement et du type de plaie ;
o Fixer une épingle à nourrice stérile au
plus près de la peau pour éviter que le drain ne tombe dans la
plaie : utiliser des pinces stériles, ou mettre des gants
stériles pour fixer l'épingle stérilement ;
o Couper le drain si nécessaire avec des ciseaux
stériles ;
o Vérifier que le drain est en position déclive
pour permettre un bon écoulement ;
o Recouvrir le drain avec des compresses stériles ou
appliquer une poche de recueil :
Æ Ecoulement peu importante : appliquer 2
compresses sèches en les coupant de façon à encercler le
drain, puis poser suffisamment de compresses au dessus du drain de
manière à absorber l'écoulement. Maintenir le pansement
avec du sparadrap ou un bandage ;
Æ Ecoulement important : découper
stérilement une poche de recueil au diamètre de l'orifice du
drain et la coller sur la peau bien asséchée. S'assurer de
l'absence de fuites au niveau de la poche.
Ablation du drain :
o Après avoir nettoyé le pourtour de la plaie,
demander au patient de respirer profondément et tirer sur le drain
à l'aide d'une pince stérile : il viendra sans effort s'il a
été mobilisé tous les jours jusqu'à son
ablation ;
o Comprimer le site d'insertion du drain en cas de
saignement ;
o Appliquer un antiseptique ;
o Recouvrir la plaie avec des compresses stériles
maintenues par un bandage ou du sparadrap. Faire éventuellement un
pansement compressif en cas de saignement.
A la fin du soin :
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin sur la fiche de suivi des pansements.
3.11. Drainage aspiratif : drain de Redon
Le drain de Redon est relié à un flacon sous
vide qui assure l'aspiration. Il est généralement enlevé
48 heures après la pose, quand il n'y a plus de
sécrétions.
Matériel supplémentaire :
flacon de Redon
Fréquence de soin : Le pansement
du drain est refait uniquement en cas d'écoulement au niveau de
l'orifice du drain. Le flacon d'aspiration est changé au moins une fois
par jour lorsqu'il est plein.
Déroulement du soin :
a) Changement du flacon d'aspiration
Æ S'assurer que le flacon de Redon stérile est
sous vide : les deux antennes sont écartées. Clamper le
bouchon et retirer le fosset à l'aide de compresses stériles
imbibées d'antiseptique ;
Æ Mettre les gants stériles ;
Æ Observer l'aspect et la quantité des
secrétions ;
Æ Clamper la tubulure du drain et le bouchon de la
façon à changer ;
Æ Enlever le flacon usagé à l'aide de
compresses stériles imbibées d'antiseptique et le remplacer par
le flacon stérile clampé ;
Æ Déclamper le bouchon du flacon puis la
tubulure ;
Æ Enlever les gants.
b) Réfection du pansement
Le pansement de drainage est réalisé
après le pansement de la plaie chirurgicale.
Æ Observer l'orifice de sortie et l'état
cutané à proximité du drain à la recherche de
signes d'inflammation ou d'infection ;
Æ Nettoyer le pourtour de l'orifice du drain avec des
compresses imbibées de sérum physiologique ou de polyvidone
iodée savon en cas d'infection ;
Æ Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
Æ Appliquer une compresse stérile en la coupant
de façon à la mettre à cheval sur le drain et la fixer
avec du sparadrap.
c) Ablation du drain
Æ Nettoyer le pourtour de l'orifice du drain avec des
compresses imbibées de sérum physiologique ou de polyvidone
iodée savon en cas d'infection ;
Æ Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
Æ Retirer le fil de fixation du drain avec des ciseaux
stériles ;
Æ Clamper le drain pour éviter une douleur trop
vive ;
Æ Tirer drain à l'aide d'une compresse
stérile, sans forcer ;
Æ Appliquer un antiseptique ;
Æ Recouvrir l'orifice avec une compresse stérile
maintenue par du sparadrap.
d) A la fin du soin :
Æ Réinstaller le patient ;
Æ Eliminer les déchets ;
Æ Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
Æ Inscrire le soin sur la fiche de suivi des
pansements.
3.12. Ablation de sutures
L'ablation de points de suture est effectuée suivant la
prescription médicale ou en fonction de protocole établis,
généralement de 3 à 10 jours après leur mise en
place.
Matériel :
Plateau ou surface de travail propre ; solution
hydro-alcoolique ; champ propre ; set à pansement 3
instruments ; sérum physiologique ; polyvidone
iodée 7,5% savon si nécessaire ;
antiseptique : polyvidone iodée ou
chlorhexidine cétrimide ; compresses
stériles ; gants non stériles à usage unique ;
sparadrap ; paravent si nécessaire.
Déroulement du soin :
o Préparer le matériel dans un plateau ou sur
une surface de travail ;
o Expliquer au patient le déroulement du soin ;
o Installer le patient et placer le champ propre sous la
plaie ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Mettre les gants non stériles et retirer le pansement
s'il existe ;
o Enlever les gants ;
o Examiner la suture : en cas de retard de cicatrisation
ou de désunion, ne pas retirer les fils et informer le staff ou le
médecin ;
o Nettoyer la plaie avec des compresses imbibées de
sérum physiologique ou de polyvidone iodée savon si la plaie est
infectée (voir pansement simple - supra) ;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o Poser une compresse sèche à côté
des sutures pour déposer les fils enlevés ;
o Retirer les sutures : le fil
extérieur ne doit jamais passer dans la partie
sous-cutanée.
Ablation des points
séparés :
Si la suture est longue, retirer d'abord 1 fil sur 2, et
s'assurer que la plaie est bien cicatrisée avant de retirer le reste.
o Saisir les 2 extrémités du noeud avec une
pince stérile. Mobiliser le noeud pour le décoller ;
o Couper un des brins du fil au ras de la peau et tirer
doucement le fil ;
o Déposer la suture sur la compresse et vérifier
l'intégrité du fil ;
o Renouveler l'opération pour chaque fil et
vérifier l'ablation totale de chaque fil.
Ablation du sujet :
o Tenir le noeud de départ avec une pince
stérile et couper le fil au ras de la peau ;
o Maintenir le noeud avec une pince stérile, couper le
deuxième brin du noeud au ras de la peau à son point
d'entrée, puis tirer le fil et le déposer sur la
compresse ;
o Couper le point suivant, toujours au ras de la peau et
à son point d'entrée, puis tirer le morceau de fil ;
o Renouveler l'opération pour chaque point en
déposant chaque morceau de fil sur la compresse ;
o Arrivé au point d'arrêt, couper le fil au ras
de la peau, côté noeud et tirer le fil ;
o Nettoyer de nouveau la plaie avec des compresses
imbibées de sérum physiologique ou de polyvidone iodée
savon si la plaie est infectée ;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o Appliquer l'antiseptique ;
o Laisser la cicatrice à l'air ou recouvrir d'un
pansement sec avec des compresses stériles et du sparadrap ;
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Inscrire le soin dans le dossier de soins.
PANSEMENTS DE FIXATEUR
EXTERNE OU DE TRACTION
Le soin consiste à faire le pansement de la plaie et
des sites d'insertion des fiches métalliques du fixateur externe ou du
matériel de traction, afin de prévenir une infection.
C'est un soin douloureux qui nécessite de
prévoir l'administration d'un antalgique avant la réfection du
pansement.
Matériel :
Plateau ou surface de travail propre ; solution
hydro-alcoolique ; champ propre ; set à pansement 3
instruments et/ou gants stériles à usage unique ;
sérum physiologique ; polyvidone iodée
7,5% savon si nécessaire ; antiseptique :
polyvidone iodée ou chlorhexidine
cétrimide ; compresses stériles ; gants non
stériles à usage unique ; sparadrap ; paravent si
nécessaire.
Déroulement du soin :
Le renouvellement du pansement est effectué tous les
jours en cas d'écoulement au niveau des orifices, ou selon la
prescription médicale en l'absence de complications.
Les soins sont réalisés du plus propre au plus
sale. L'ordre de réalisation des soins dépend de l'état de
la cicatrisation et des orifices des fiches. Pour le pansement de la plaie,
voir la fiche correspondante (supra).
Installation :
o Préparer le matériel dans le plateau ou sur la
surface de travail ;
o S'assurer que la patient a reçu l'antalgique
prescrit ;
o Expliquer au patient le déroulement du soin ;
o Installer le patient et placer le champ propre sous la
plaie.
Technique :
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique ;
o Mettre les gants non stériles et retirer les
compresses qui entourent chaque fiche ;
o Enlever les gants ;
o Examiner les orifices des fiches à la
recherche :
Æ D'écoulement séreux ou
purulent ;
Æ D'inflammation persistante ;
Æ De douleur ou de tuméfaction autour des
fiches.
o Si pansement est réalisé avec des gants
stériles, préparer le matériel stérile et mettre
les gants stériles ;
o Nettoyer le pourtour de chaque fiche avec des compresses
imbibées de sérum physiologique ou de polyvidone
iodée savon en cas d'infection, en veillant à
enlever les croutes et en changeant de compresse pour chaque fiche ;
o Rincer si nécessaire et sécher par
tamponnement ;
o Appliquer l'antiseptique autour de chaque fiche en changeant
de compresse pour chaque fiche ;
o Placer des compresses stériles pliées dans le
sens de la longueur autour des fiches et les fixer avec du sparadrap.
A la fin du soin :
o Réinstaller le patient ;
o Eliminer les déchets ;
o Se laver les mains ou les désinfecter avec une
solution hydro-alcoolique et inscrire le soin sur la fiche de suivi des
pansements.
IV. LE PATIENT
CHIRURGICAL
La chirurgie, discipline médicale concernant
le traitement des maladies, la correction des malformations et des anomalies
physiques par interventions manuelle ou instrumentale, des actes
opératoires éventuellement associés à un traitement
médicamenteux.
Cette branche de la médecine
comprend différentes spécialités en fonction de la nature
des pathologies et des techniques employées. La chirurgie
générale traite toutes les pathologies. La chirurgie
orthopédique corrige les déformations des membres. La chirurgie
plastique a pour but de reconstruire les tissus et de réparer les
organes, notamment par la greffe tissulaire. On divise également la
chirurgie en fonction de l'organe concerné : neurochirurgie
(cerveau), chirurgie otologique (oreille), chirurgie cardio-vasculaire (coeur
et système vasculaire) et chirurgie viscérale. De nombreux
éléments ont contribué au développement de la
chirurgie. D'abord l'accumulation progressive de connaissances anatomiques et
physiologiques, la description anatomique de la circulation sanguine, puis le
perfectionnement du microscope, la découverte des rayons X et
l'invention d'instrumentations sophistiquées tels que les appareils
utilisant le laser et les ultra-sons. Plus généralement,
l'anesthésie et l'asepsie ont permis d'élargir le champ d'action
de la chirurgie, si bien que les patients autrefois traités par des
pansements et des médications peuvent maintenant
bénéficier d'interventions chirurgicales.
Une opération avec tout ce qui s'y rattache est une
épreuve bouleversante pour le patient, pour sa famille et pour sa
collectivité quelque soit les circonstances dans lesquelles la chirurgie
est pratiquée.
L'attention est grave lorsque sur le coup d'une maladie subite
ou d'un accident le patient est conduit à l'hôpital en ambulance
pour une intervention chirurgicale d'urgence ; bien différente,
mais également grave est l'expérience d'un patient qui doit se
soumettre à une période d'observation ainsi qu'à des
nombreux examens avant une opération.
D'autre part, le patient qui doit subir les interventions
répétées est en butte à des frustrations et des
craintes qui intensifient sa réaction. En fait, il n'y a pas de petite
chirurgie pour le patient et sa famille.
Dans notre société, de même bien de gens
meurent à l'hôpital dans son esprit le malade se représente
une opération chirurgicale comme une chose douloureuse
accompagnée d'une anesthésie aux effets secondaires
déplaisants, il constitue une sorte de rencontre physique où il
n'est pas à son avantage en ce sens qu'il ne peut pas riposter ou
éviter l'affrontement.
Une opération chirurgicale implique également
une mutilation et entraine souvent la perte d'une partie du corps ce qui porte
atteinte au respect qu'on a de soi-même et par conséquent à
la notion du soi. De plus l'acte chirurgical suscite souvent des criantes
à cause de ce qui peut être découvert à l'organisme
et qui peut modifier l'existence du patient et de sa famille. C'est pourquoi
l'infirmier qui est l'un des membres essentiel de l'équipe de
santé doit s'efforcer de faire de l'opération chirurgicale
sûre et tolérable pour le patient et pour ce, aider d'abord le
médecin à mieux connaitre le malade et sa famille. Il arrive que
le chirurgien connaisse bien le client et ses proches, il arrive aussi qu'il
les connaisse très peu. Il doit alors s'en référer
à l'infirmier qui était à l'urgence ou à celui qui
s'occupe du patient une fois hospitalisé et celui qui s'occupe de leur
observation.
Donc, toute intervention chirurgicale constitue dans la vie
d'un individu une aventure qui ne doit pas être entreprise à la
légère à la quelle il doit être soigneusement
préparé afin de ne pas courir à l'opéré
aucun risque c'est-à-dire la nécessité de soins
préopératoires, d'un bilan préopératoire complet du
patient (bilan clinique et bilan biologique). Les soins
préopératoires permettent de mettre le malade dans le meilleur
état possible avant la chirurgie.
IV.1. LES SOINS
PREOPERATOIRES
Le but des soins préopératoires est d'assurer au
patient une préparation tant physique que psychologique lui permettant
de subir les effets de l'anesthésie et de la chirurgie. La durée
de la préparation dépend à la fois de l'état du
malade et du genre de l'opération qui l'attend. Elle peut être
très courte ou se prolonger pendant des semaines. La nature de la
préparation relève surtout du chirurgien qui, se fie à
l'infirmier pour l'aider et qui, lui délègue certaines
responsabilités. Il doit étudier les prescriptions
préopératoires du médecin et les appliquer de
manière à assurer au client le plus grand confort et la meilleure
sécurité possible.
Le patient entre dans le service la veille de son
intervention. Il aura été hospitalisé auparavant dans un
service de chirurgie dans lequel la découverte de la pathologie aura
conduit à effectuer la majorité des examens indispensables
à l'intervention.
Après avoir effectué son admission le patient
est accueilli suivant le protocole par la surveillance.
Déroulement du séjour :
bilan des entrées
examens complémentaires : Rx, Doppler veineux,
recherche des foyer infectieux (ORL, Stomato), fibroscopie si le patient a des
antécédents d'ulcère gastrique, échographie,
etc.
examens biologiques : groupe sanguin complet et facteur
Rhésus + phénotypes complets (3 jours avant l'intervention),
hémostase complet, NFS plaquettes, sérologies HCV
(hépatite) et HIV1 et 2, ionogramme sanguine, bilan hépatique
complet, ...
examens physiques : température, fréquence
respiratoire, tension artérielle, pouls, poids et taille, ...
les consultations anesthésiques doivent être
effectuées obligatoirement 48 heures avant l'intervention.
Remarque: si l'intervention est prévue
suffisamment à l'avance et que l'état du patient le permet, il
peut subir une autotransfusion => prélèvement de 3 culots
à la banque du sang, faits quelques semaines auparavant au site
transfusionnel du l'hôpital.
3.12.1. La préparation socio-psychologique
à la chirurgie
Préparation à l'admission à
l'hôpital : cf. Cours de psychologie médicale en
première année de graduat : « Le malade devant
l'acte chirurgical).
L'attitude du malade a une influence indéniable sur le
processus thérapeutique. Nous allons envisager cette attitude à
trois niveaux, à savoir :
Æ L'attitude du malade vis-à-vis de la
pathologie ;
Æ L'attitude du malade vis-à-vis du soignant et
de soins ;
Æ L'attitude du malade vis-à-vis du remède
ou de la thérapie.
· L'attitude du malade vis-à-vis de la
pathologie
D'une façon générale, toute atteinte
à l'intégrité de la personne qu'il s'agisse d'une
blessure, d'une perturbation fonctionnelle ou de toute autre maladie, entraine
une réaction de recherche de protection de type régressif.
L'organisme se repli sur lui-même dans le sens de la position foetale et
recherche les conditions qui permettent de réduire le contact avec le
milieu trop hétérogène. Ce comportement se rencontre chez
l'animal comme chez l'homme. L'organisme se blotti et recherche une protection
du type parental. Chez l'homme, on observe une régression qui se traduit
par une reprise d'attitude infantile dont les principales
caractéristiques sont les suivantes :
o la réduction d'un temporo-spatiale ;
o l'égocentrisme ;
o la dépendance.
La réduction temporo-spatiale
Le patient comme l'enfant ne vit plus que dans le moment
présent et dans l'espace proche. Il se désintéresse de
tout ce qui ne concerne pas l'avenir immédiat et le cadre de son
existence. Il ne supporte pas l'attente.
L'égocentrisme
Le malade à l'instar d'un enfant, envisage le monde par
rapport à lui et il ne peut se mettre à la place d'autrui. Il
n'imagine pas par exemple que les autres puissent être
fatigués.
La dépendance
Comme l'enfant, le patient a besoin des autres : il faut
qu'on le nourrisse, qu'on s'occupe de lui, qu'on lui apporte fréquemment
un tel ou un tel objet (boisson, aliment, ...) comme chez l'enfant cette
dépendance peut devenir une tyrannie.
Quels sont les facteurs dont dépend le patient
qui a déjà vu le soignant ?
L'attitude du patient à l'égard de la maladie
est en grande partie fonction du tempérament individuel, des normes
culturelles et d'intensité des symptômes. Il y a effet des milieux
où l'on considère comme une forme de lâcheté, du
captiver devant la maladie. Cette dernière est de ce cas
considérée comme un ennemi auquel ce refus de la maladie peut
qu'on en a c'est le cas en particulier pour toute celle qui mette en danger
l'intégrité de la personne qui constitue soit un danger de mort
soit un danger de phobie. C'est ainsi que les symptômes annonciateurs
d'une affection cancéreuse sont bien souvent ignorés de la
conscience du sujet. Leur perception inconsciente se manifeste parfois sous
forme d'une rationalisation (c'est le surmenage) ou sous forme d'un
déplacement (c'est le coeur). Parfois au niveau des rêves dans
bien de cas l'annonce du cancer pour son évidence sont à ce point
refoulé que le sujet se comporte comme s'il l'ignorait (mécanisme
de négation).
Il en va de même et de façon plus typique pour ce
qui concerne les troubles mentaux. En effet, les maladies psychiques sont
presque toujours exprimées sous forme d'une plainte physique.
Le névrosé manifeste, par sa peur du psychiatre,
la peur inconsciente que sa névrose me soit mise en évidence (le
psychiatre voit des fous partout).
L'attitude du patient vis-à-vis de sa pathologie peut
avoir des multiples conséquences. Bien de malaises s'aggravent dans la
mesure où l'on y prête attention et s'évanouissent si l'on
est fortement motivé par d'autres soucis ou par une source
d'intérêt suffisamment vive.
La maladie offre aussi des avantages appelés
bénéfices secondaires : la
régression qui entraine une irresponsabilité et un
dégagement des soucis quotidiens qui peuvent être
agréablement ressenti.
Devenir le centre d'intérêt de la famille ou
l'objet d'étude d'un soignant peut satisfaire
l'égocentrisme et le narcissisme qui
accompagnent cette régression.
Il arrive aussi qu'une grave atteinte à la santé
donne un sens à la vie de quelqu'un dont l'existence était terne
(sans éclat) les mécanismes de surcompensation peuvent jouer un
rôle considérable dans la réhabilitation des patients.
L'effort de rééquilibration impose par
déficience fonctionnelle permet parfois de mobiliser chez le patient une
énergie considérable pour développer des aptitudes
physiques et une vie intérieur qui serait resté latente.
Ajoutons afin qu'à l'inverse de ce que l'on vient de
dire, les mesures de contrôle et des attitudes méfiantes et
culpabilisantes imposées parfois par des expertises entrainant souvent
une reprise des attitudes régressives et oriente dangereusement
l'évolution vers la chronicité.
· L'attitude du malade vis-à-vis du
soignant et de soins
Dans beaucoup de cultures (sociétés), la
pathologie est perçue comme un châtiment. Elle résulterait
soit d'un élément étranger qui s'est introduit ou a
été introduit dans le corps du malade, soit que le malade a perdu
un élément de sa personne, son âme ou son esprit. C'est sur
cette conception fondamentale que se constitue le rôle du
thérapeute dans sa forme la plus primitive.
Le thérapeute est celui qui extirpe du patient
l'élément étranger nocif qui s'est introduit en lui ou
bien il va capturer son âme en fuite et la restituer au malade, mais la
cure du thérapeute est loin d'être une activité uniquement
bénéfique au profil du malade, souvent elle entraine des
pratiques angoissante ou douloureuse.
Pour guérir, le soignant est amené à
faire souffrir parfois même il fera mourir pour ensuite ressusciter.
Ainsi, le pouvoir du soignant s'exerce au niveau de la douleur
et de la mort ; et au niveau du soulagement et de la vie. Le
guérisseur traditionnel est le familier des forces de mort comme des
forces de vie.
La relation malade-soignant est elle aussi sous tendue par le
thème que nous venons d'évoquer, à savoir :
1°) Le thème de la puissance qui s'exerce sur les
forces de vie et sur les forces d mort ;
2°) Le thème de la prise en charge par le soignant
des forces maléfiques de la pathologie.
Selon le patient, le soignant va se charger de la maladie et
mener le combat contre elle. Le soulagement du patient après le passage
du soignant nait du sentiment que l'infirmier a identifié la maladie
ennemi et va la combattre.
Le médicament est une arme du soignant dans ce combat
contre les forces de destructions ou de mort, mais cette puissance du soignant
a aussi des aspects redoutables aux yeux du patient. Celui-ci a notamment la
crainte de voir les armes du soignant se détourner de leur objectif, la
maladie, pour frapper le malade.
La crainte du soignant, la peur confuse qu'éprouve
certains malade à l'égard des médicaments
révèle cette face maléfique de l'image du soignant.
Tout malade devient patient c'est-à-dire qui s'adresse
à un soignant pour en recevoir l'aide se place dans une situation de
dépendance à l'égard de ce praticien.
L'état de maladie, qui constitue pour un soignant un
problème scientifique et objectif, constitue pour un patient un
problème émotionnel et subjectif. Le sentiment de ne plus jouir
de l'intégrité de ses fonctions corporelles, le fait de prendre
conscience qu'on est malade ou qu'une partie de soi est malade entraine
habituellement un certain degré d'anxiété.
Dans sa relation avec le soignant, le patient va montrer son
mode de réaction habituelle dans certaine situation de dépendance
anxieuse. Il va chercher à établir avec le soignant une forme de
relation privilégiée pour lui c'est-à-dire la relation la
plus gratifiante ou le moins pénible.
On peut distinguer ainsi quatre catégories
d'individus :
1°) Catégorie de ceux qui montrent ouvertement
leur anxiété. Ils vont montrer qu'ils attendent tout du soignant,
ils vont s'accrocher à lui.
2°) Catégorie des malades qui présentent au
soignant un masque d'indifférence et d'objectivité.
3°) Catégorie des patients qui se montrent passifs
et cherchent surtout à comprendre ce que seront les ordres du soignant
et cherchent à les exécuter scrupuleusement.
4°) Catégorie des soignés qui
réagissent à l'anxiété en prenant à
l'égard du soignant une attitude catégorique, exigeante, plus au
moins agressive en transformant à son contraire.
Toutes les attitudes que nous venons de décrire,
montrent ce que le patient attend du soignant. Dans tous les cas, il attend du
praticien qu'il se montre expert.
Les malades qui montrent ouvertement leur
anxiété et attendent que le soignant se montre une bonne
mère-protectrice. Ceux qui se présentent comme des sujets passifs
prêts à obéir scrupuleusement aux ordres du soignant
cherchent en ce dernier une figure parentale omnisciente à la quelle
obéir ; ceux qui réagissent à l'anxiété
en prenant à l'égard du soignant une attitude catégorique,
exigeante, plus au moins agressive sont des malades qui ont peur d'être
dominé par le soignant.
En somme, chaque malade va à sa manière chercher
à susciter chez le soignant une position complémentaire à
la sienne.
Le transfert et le contre transfert
Un phénomène caractéristique de la
relation « soignant - soigné » est celui de
transfert. Le transfert englobe l'ensemble des sentiments et d'attitudes
teinté de sexualité que le patient développe à
l'égard du soignant.
Selon les psychanalystes, les sentiments que le patient
éprouve à l'endroit du thérapeute dans la situation
thérapeutique actuelle sont ceux qui l'avaient éprouvé
jadis lorsqu'il était enfant à l'égard des personnes qui
avaient joué un rôle important dans sa vie. Le patient transfert
donc ses sentiments et attitudes anciens dans la situation présente et
reproduit à l'égard de l'infirmier les attitudes et les
sentiments jadis élaborés à l'égard de la
mère et envers le médecin ceux inspiré par le
père.
Le transfert est positif lorsque les attitudes et les
sentiments transférés sur le soignant sont de dépendance
confiante. Il est négatif lorsqu'il s'agit d'opposition
méfiante, on sait que les attitudes à l'égard des
parents sont suivant les cas et surtout suivant les périodes
d'évolution affective plus au moins ambigüe. On trouve donc, des
attitudes plus au moins confiantes plus au moins opposante. L'alternance de ces
attitudes est fréquente et leur ambigüité habituel.
A ce transfert d'attitude et de sentiment infantile sur le
soignant. Ce dernier répond par une attitude complémentaire
appelée contre transfert.
L'attitude régressive de totale dépendance
éveille chez l'infirmière des sentiments maternels et chez le
médecin des sentiments de responsabilité total de type paternel.
A l'inverse, une attitude de méfiance ou d'opposition risque
d'éveiller chez le soignant les sentiments d'agacement,
d'hostilité, pouvant s'ils restent inconscients et ne sont pas
contrôler, entrainer des comportements sadiques.
En règle générale, plus l'atteinte
morbide est importante, plus profonde est la régression d'où ce
fait bien connu des infirmières selon lequel les moins malades sont les
plus difficiles et les plus ingrats tandis que les grands malades sont plus
attachants. Le plus savant des soignants lorsqu'il est malade est dans la
même situation que quiconque à l'égard de sa pathologie et
de ses soignants. Et le prince légal du plus humble de ses
sujets.
La reprise de l'autonomie
Si l'atteinte morbide entraine une régression
émotionnelle, la guérison implique une reprise d'autonomie. De
même que l'enfant se pose en s'opposant, le patient, au fur et à
mesure que son état de santé s'améliore tend à
échapper à l'emprise de soignant en usant d'attitudes et de
comportements d'indépendance qu'ils peuvent prendre des apparences
d'hostilité et d'ingratitude.
Il y a donc un double mouvement : celui de
régression et celui de reprise d'autonomie. Ces deux mouvements
correspondent en thérapeutique aux deux phases dites de traite et de
rééducation fonctionnelle.
Dans les états aigus, seule la première phase
est valorisée : le soignant est actif et le patient est passif. La
seconde phase est alors connue sous le nom de convalescence : dès
que l'atteinte fonctionnelle tend à disparaitre, une phase active doit
succéder à la précédente.
Désormais, c'est le patient qui tend à prendre
à main son propre destin. Le soignant n'est qu'un guide, un conseiller.
Le patient devient libre de suivre ou non son régime, de faire ou non
des exercices recommandés. Le malade ne sera vraiment guérit que
lorsqu'il aura trouvé un nouvel équilibre lui permettant une
relative indépendante à l'égard de son soignant.
Le chirurgien ne pense pas avoir terminé sa tache avec
l'acte opératoire. Ce dernier est suivi de la rééducation
fonctionnelle.
La convalescence est considéré habituellement
comme une période de vacance exceptionnelle en vue de retrouver les
forces et qui consiste essentiellement en repos est de plus en plus remplacer
par des méthodes actives de rééducation.
Le soignant, personnel médical, paramédicaux et
auxiliaires de santé doivent toujours avoir en mémoire la double
nécessité où se trouve le patient de régresser pour
être mieux soigner ; de reprendre son autonomie pour mieux
guérir.
· L'attitude du malade vis-à-vis de la
thérapeutique (remède)
Il est un fait bien connu que la valeur d'un médicament
dépend en grande partie de la confiance qu'on lui accorde. Cette
confiance tient à plusieurs facteurs :
§ L'attitude du patient à l'égard de soins
(la thérapeutique ou le remède) ;
§ La confiance que le malade a dans la personne qui a
conseillée ou prescrite le régime (le médicament ou le
remède)
§ La réputation ou l'apparence du remède
(marque, emballage, forme pharmaceutique, prix, lieu de provenance et/ou de
fabrication).
La plupart de ces facteurs agissent de façon
inconsciente. Le mot placebo du verbe latin placere
c'est-à-dire désignait jadis un remède prescrit davantage
pour plaire au malade que pour lui être utile. On distingue ainsi le
remède véritable de son simulacre. Par exemple :
Aquasimplex® (l'eau simple) ou mucapanis®. Mais, il
a fallu bien convenir que dans certains cas privilégiés (par
exemple : maux de tête, insomnie) le remède simulacre avait
une véritable action thérapeutique. Par ailleurs, ont dû
constater aussi que le remède le plus actif du point de vue
pharmacologique tenait, d'une part de leur action des facteurs psychologiques
favorables ou défavorables. Aussi doit-on distinguer entre le
placebo et l'effet placebo.
Le placebo est un médicament ayant une forme
pharmaceutique, mais ne contenant aucun produit pharmaceutiquement actif.
L'effet placebo désigne, après l'application d'une mesure
thérapeutique la différence entre l'effet constaté et
celui qui est imputable à la nature physico-chimique du remède.
Ce remède peut être autre chose qu'un produit
pharmaceutique : un traitement physio thérapeutique, par
exemple.
Vers 1945, l'époque où les médicaments
très actifs deviennent plus nombreux que l'effet placebo fait l'objet
d'étude suivie. Ce fut d'abord en raison d'un effet de surprise
provoqué chez certains cliniciens peu enclins à prendre au
sérieux les effets psychologiques. A la fin de la seconde guerre
mondiale, des minimes quantités d'antibiotiques furent mise à la
disposition de quelques services hospitaliers en Europe. Il fallait en user
avec entière parcimonie (économie) en particulier la
streptomycine® pu être utilisé dans certains services de
tuberculose. Les chefs de services eurent la douloureuse responsabilité
de choisir ceux des patients qui pouvaient bénéficier du
remède miracle. Cependant, pour ne pas désespérer les
abandonnés, il arriva qu'on fut le simulacre, en utilisant les ampoules
remplis d'un liquide inoffensif au lieu de leur injecter le précieux
produit. A la surprise des médecins et des infirmiers, on vit ces
malades qui, cependant n'avaient reçu qu'un produit sans action,
présente une amélioration de l'état général,
diminution de la toux, chute de la température.
Au point qu'au début, les résultats
étaient analogues à ceux obtenus avec la drogue véritable.
Cependant, l'effet placebo ne suffisait pas à réduire la
présence de bacille dans le crachat après quelques semaines,
seuls les malades ayant reçus le vrai remède voyaient leur
amélioration se poursuivre. Dans quelque rare cas, cette reprise de
l'état général avait suffit pour faire pencher du bon
côté la balance de l'évolution spontanée.
En conclusion, la maladie est un combat entre les facteurs
d'agression et les mécanismes de défenses. Il suffit parfois d'un
apport minime au niveau de défense à un moment favorable pour
transformer le cours d'une maladie grave. L'effet placebo peut fournir cet
apport. Il ne doit donc pas être négligé.
C'est pourtant comme une gêne qu'il fut d'abord
considérer par les pharmacologistes : il se présente en
effet dans les études de laboratoire comme un facteur parasite qu'il
faut éliminer, et, dans les études cliniques, comme facteur
irrationnel entravant la mesure objective des effets de drogue, qu'il s'agisse
d'effets thérapeutiques ou d'effets secondaires (malaises divers).
Pour se débarrasser de ce gêneur, il fallait
mieux le connaitre et c'est ainsi que de nombreuses études faites au
cours de ces derniers années permirent de considérer ce
phénomène non plus comme irrationnel, mais comme relevant des
mécanismes psychologiques qui, pour être complexes n'en
n'était pas moins scientifiquement mesurable.
3.13. Les examens cliniques et préparation
à l'acte chirurgical
La chirurgie et l'anesthésie entrainent des
modifications dans l'organisme et le patient doit être dans les
meilleures conditions physiques et psychologiques possibles pour subir ce
changement. Le coeur et les appareils circulatoire, respiratoire et urinaire
sont déprimés sous l'effet de l'anesthésie. On doit donc
évaluer la fonction avant d'entreprendre une intervention chirurgicale.
Le patient subit un interrogatoire portant sur ses antécédents
immédiats et lointains, un examen clinique complet et des
épreuves de laboratoire qui permettront de juger de son état
physique et de dépister toute infection intercurrente.
La radiographie du coeur et de poumons cherche à
éliminer la présence des pathologies pulmonaires susceptibles de
compliquer l'intervention ou d'en aggraver par l'anesthésie.
L'infirmier doit signaler la présence des signes
d'infection des voies respiratoires supérieurs. D'habitude, le
chirurgien préfère ne pas intervenir chez un client avant que le
symptôme d'un rhume ou d'une infection respiratoire quelconque ne soit
disparu depuis une semaine.
L'analyse d'urine doit être pratiquée dans chaque
cas enfin de dépister la présence d'infection urinaire ou toute
autre maladie capable d'entrainer un problème quelconque dans la
période postopératoire.
Ainsi, la présence du sucre peut révéler
le diabète ; l'albumine ou faible densité la néphrite
chronique ; l'acétone surtout chez un petit enfant, la
dénutrition ou la déshydratation. Chacun de ces affections
modifiera grandement le traitement qui s'impose avant, pendant et après
la chirurgie.
Les épreuves hématologiques telles que la
numération globulaire10(*), la détermination de
l'hémoglobine11(*),
la vitesse de sédimentation12(*), le temps de saignement13(*), le temps de
coagulation14(*), ...
contribueraient à desceller une infection, une anémie ou une
dyscrasie sanguine.
Comment remplir le bon de
laboratoire ?
Demande d'analyse
Nom du patient : Justin NGUBA
Service : Chirurgie
Chambre : 28
Lit : A
Sexe : M
Age : Adulte
Nature de l'échantillon
Sang :
GB Hb
GE GF
GR TS
FL VS
GS TC
Date:
Signature du demandeur
|
Selon l'état du patient, il faut apprécier
l'examen qu'il faut demander en urgence:
Hb
GB
GR
FL
Nature de l'échantillon : Sang
Examen demandé : Groupage
GS
Rh
|
Chacune de ces perturbations peut créée des
complications pendant l'opération ou s'opposer à la cicatrisation
normale plongeant ainsi la convalescence. Dans les grandes chirurgies, il faut
toujours procéder à la détermination du Groupe Sanguin
(GS) et du Rhésus (Rh) et à l'épreuve de
compatibilité (le test de cross match) dans l'éventualité
d'une transfusion sanguine.
Si le patient dépasse l'âge moyen, il convient de
faire une glycémie15(*) afin de s'assurer qu'il n'existe pas un
diabète latent ou non déclarer qui, laisser à
lui-même provoquerait des complications postopératoires comme
l'infection ou un retard de la cicatrisation.
La détermination du volume sanguin permet pour sa part
un remplacement plus exact de la déperdition plasmatique ou sanguine et
réduit les risques de choc ou d'autres complications.
L'ECG : l'électrocardiogramme s'impose chez les
sujets que l'on soupçonne atteint d'une lésion cardiaque, on peut
l'exiger également chez tous les patients âgés.
Lorsque les examens préliminaires
révèlent la présence d'une affection coexistant, on
procède à des analyses plus poussées. Même s'il
n'est pas possible de guérir ces affections avant l'opération le
simple fait que l'on sait qu'elles existent oriente le genre de soins que doit
recevoir le patient dans les périodes préopératoire,
per-opératoire et postopératoire.
L'infirmier observe le patient pendant qu'il subit les
différentes épreuves prescrites et qu'on le prépare
à l'opération ; il doit apprendre à le connaitre, il
doit rapporter au médecin ce qu'il a appris.
Le malade peut omettre de parler d'une hypersensibilité
aux médicaments au moment où il s'entretien avec le
médecin, mais il le mentionnera peut être à l'infirmier.
3.13.1. La nutrition
Le patient doit être dans le meilleur état
nutritionnel avant de subir l'intervention.
Per oral : alimentation par la voie buccale ;
Par voie parentéral : perfusion pour alimenter le
patient ou pour garder la veine.
3.13.2. Les soins à la veille de
l'opération
Les soins à la veille de l'opération consistent
à l'exécution scrupuleuse de la prescription
préopératoire et à maintenir le régime alimentaire
équilibré.
o A la veille J - 1:
Æ rasage de tout le corps,
Æ vernis à ongle,
Æ maquillage, bijoux ;
Æ 1 ère douche Bétadine avec change complet
de la literie et des vêtements personnels
o Matin J - 0 :
Æ 2ème douche Bétadine +
vérification de l'état cutané (hygiène rigoureuse)
Æ Badigeonnage Bétadine + blouse, charlotte, sur
chaussures, pose de bracelet
Æ Vérifier si dentier ou prothèse oculaire,
auditive
Æ Prise de constantes:
Æ Vérifier le dossier : feuille d'anesthésie,
billet de salle, Étiquettes, feuille d'inventaire, dossier
transfusionnel, examens biologique et complémentaire, feuille de liaison
pour le bloc et le retour en réanimation.
Les prescriptions
préopératoires
Lorsque le patient est près pour l'intervention
chirurgicale, le médecin formule ses prescriptions
préopératoires. Ces prescriptions annulent celles qui
étaient fait auparavant. L'infirmier doit voir avec le médecin
à ce que ces prescriptions répondent à tous les besoins du
patient.
Le régime alimentaire
A moins que le patient ne suive un régime
spécial, on le servira un diner normal la veille de l'opération.
Si l'opération doit avoir lieu tard le lendemain ou doit se faire sous
l'anesthésie locale ou rachidienne, le médecin habituellement
permet un petit déjeuner léger et des liquides par la bouche
jusqu'à 6 heures avant l'intervention.
Si l'opération doit se faire sous anesthésie
générale, le lendemain matin, on permettra le liquide
jusqu'à minuit seulement. On avertira le patient adulte qu'il ne doit
rien prendre par la bouche passé cette heure à cause de danger de
vomir pendant l'anesthésie.
IV.2. LES SOINS PER
OPERATOIRES
Soins hospitaliers d'urgence
Les urgences graves sont prises en charge en milieu hospitalier
par une équipe médicale et paramédicale, à la fois
spécialisée et pluridisciplinaire. Ici, on peut voir un
médecin réanimateur pratiquer une laryngoscopie (examen du
larynx) sur un malade inconscient.
Hank Morgan/Science Source/Photo Researchers, Inc.
Les soins per opératoires : sont des
procédures de soins aux patients exécutés pendant
l'opération en parallèle à la chirurgie proprement dite.
Cela inclut la surveillance, le traitement par apport liquidien, les
médications, la transfusion, l'anesthésie, la radiographie, et
les examens de laboratoire.
IV.3. LES SOINS
POSTOPERATOIRES
Trois temps fort caractérisent cette phase de
soins : en réanimation (1) ; lors du séjour hospitalier
du patient chirurgical (2) l'éducation du patient sur la vie future ou
son devenir (3) et l'hygiène de vie après la chirurgie (4). C'est
ce que nous allons décortiquer point par point dans cette paragraphe.
1. En réanimation :
Après l'intervention qui dure entre 5 et 6 heures, le
patient remonte en réanimation entouré d'un anesthésiste,
d'un infirmier, ...
Patient avec une sonde urinaire, une sonde gastrique, des
électrodes auriculaires et ventriculaires (dans la chirurgie cardiaque),
...
a) Installation
Brancard => Lit : poignets attachés aux
électrodes auriculaires et ventriculaires.
Monitorage : du bilan sanguin,
des différentes voies, de la sonde gastrique, et drains et mise en
aspiration quantification de la et diurèse
Remarque : Le patient reste au
minimum quarante-huit heures en réa avec surveillance horaire : toutes
les heures puis toutes les quatre heures
L'infirmier est responsable du confort, de
l'intégrité cutanée : toilette, soins d'escarre, soins des
yeux, bouche...
b) Bilan et surveillance clinique et soins
infirmiers
o auscultation cardiaque et pulmonaire
o examen neurologique
o coloration cutanée
o Pouls, Tension Artérielle, Pression Veineuse Centrale
(PVC), Température, ...
o Surveillance de la fonction respiratoire
o signes cliniques à la recherche de
dysfonctionnements: pâleur, cyanose, fréquence respiratoire
Remarque: intubation : poumons
hypersécrétions => vers la base du poumon => poumon blanc
= atélectasie, sueur, cyanose, marbrure, sifflement, encombrement, signe
de lutte, désynchronisation avec le respirateur, sensation
d'étouffement, Fixation de la sonde à oxygène => le
patient se réveille
Remarque : les réglages des alarmes et
paramètres des respirateurs sont effectués par un médecin
en fonction des résultats de la gazométrie
Aspiration trachéale en fonction de l'encombrement +
asepsie
Bilan sanguin : hémostase, NFS,
enzymes cardiaques et hépatiques, ionogramme sanguine,
Bilan entrées et sorties, voies d'abord, surveillance
et d'administrer les produits à Jour-2 avant le départ en salle,
changement de pansement tous les 2 jours, asepsie, stérilité,
occlusion
Surveillance de la tension artérielle :
pression artérielle
Prélèvement biologiques lors du passage en
salle relais voies périphérique : soluté de
macromolécules écules, culots globulaires gardés en
salle, changement de la posture tous les jours en réanimation, puis tous
les 2 jours.
Sentinelle : Surveillance des positions
postopératoires de maladies vasculaires en salle, après bloc :
patient => salle de réveil puis revient en salle il n'y a pas de
drain, parfois un ou pouls.
Paramètre: Pouls, coloration membre
inférieur : chaleur, motricité, sensibilité du mb
opéré surveillance de l'oedème et revascularisation
(surtout que le membre était ischémique auparavant), mettre en
place un arceau avec légère surélévation du membre,
pas de flexion ni croisement des jambes, surveillance hémodynamique,
anticoagulant précoce.
c) Réveil du patient :
Signes cliniques et biologiques favorables à
l'extubation du patient (6 à 8 heures après l'intervention si
tous les paramètres: TA, PV, hémodynamique, gaz du sang,
correctes sonde à intubation: patient mis en position ½ assise,
respiration spontanée sur tube puis sonde nasale
(Oxygénothérapie : 5l/min avec débit en fonction des gaz
du sang), ablation de la sonde faite par un médecin selon
réponse neurologique
Avant passage en hospitalisation: sonde urinaire, des drains,
Radiographie, ECG
2. En Hospitalisation
a) installation du patient
o état à son arrivée: position des
membres, fixation correcte des dispositifs
o état du patient
o constantes: pouls, TA, FR, FC, température, ...
b) Examen complémentaires
Le jour même : (...)
Le lendemain : tous les jours jusqu'à J1 de l'ablation
des sutures
c) Examens biologiques
Le jour même : TCA
Le lendemain : NFS et plaquettes / ion sanguin /
hémostases
d) Relais Anticoagulants.
e) Soins infirmiers : tous les 2
Jours ; surveillance : sanguin, écoulement, suintement,
fièvre ; nettoyage Béta rouge => rinçage
sérum physiologique => application Béta dermique après
séchage ; pose d'un pansement sec ou laisser à l'air si la
cicatrice est propre ; si suspicion de l'infection : antibiogramme
à J-5 + mise en culture si signes infectieux, ablation des fils à
J-10 (soins sur pm datée et signée)
Nursing + Prise en charge régulier des besoins
perturbés.
Distribution et administration des différents
traitements et validation de la bonne prise des médicaments.
Évaluation de l'état psychologique du patient
(présence et écoute du soignant)
Anxiété = troubles du sommeil, excitation,
agitation
Surveillance et évaluation de la douleur.
f) Surveillance nutritionnelle
o Reprise de l'alimentation : régime adapté en
fonction habitudes normosodé, diabétique,
hypocholestérolémiant, hyper protidique, hypocalorique
o surveillance : poids / diurèse / élimination
tous les jours / glycémie capillaire
g) Soutien psychologique
o patient chirurgical relève souvent son statut «
il est malade, handicapé par sa maladie »
o famille et entourage amplifient ce statut, limitant son
autonomie dans la vie quotidienne
Le rôle du soignant est d'aider le patient à sa
réadaptation.
3. EDUCATION DU PATIENT ET SON DEVENIR
Poursuite de traitement, de régime et des rendez-vous
réguliers avec le médecin, éducation sur les facteurs de
risque, effet secondaire des médicaments : hémorragie
4. HYGIENE DE VIE
Après 10 jours d'hospitalisation en chirurgie, les
malades sont orientés vers le service d'origine qui prévoit leur
convalescence dans un centre de rééducation et de
réadaptation parfois retour à domicile + soins externes.
Rendez-vous prévu un mois après avec chirurgien
chargés du suivi.
Rôle de l'infirmier est
éducatif: contre tabac, obésité,
sédentarité, et autres - suivi du traitement et des examens,
observance thérapeutique, surveillance du poids, régime
alimentaire, surveillance de l'Hypertension Artérielle, orientation vers
un sport: gymnastique, natation marche, vélo endurance mais pas de sport
violent, conduite auto à partir de 3 mois, pas de CI pour prendre
l'avion, éviter l'altitude pour les malade pontés, vie sociale et
sexuelle raisonnable.
V. SOINS SPECIAUX
V.1. SOINS A LA
TRACHEOTOMIE
La trachéotomie est la pratique chirurgicale qui
consiste à l'ouverture artificielle du canal faisant communiquer le
larynx avec les bronches, destinée à faciliter une respiration
défaillante
? Une trachéotomie est généralement
suivie de la mise en place d'une canule
La canule est un petit tuyau qu'on introduit dans l'organisme,
dans un but thérapeutique, pour faire passer ou extraire une substance
? Une canule de trachéotomie
1.2. SOINS A L'ANUS ARTIFICIEL
La colostomie totale du rectum, conservatrice
ou non, est une amputation indiquée dans les atteintes
sévères. Cet acte chirurgical consiste à créer un
anus artificiel par une ouverture dans l'abdomen, en abouchant à
l'extérieur le côlon descendant pour éliminer les selles
dans un sac extracorporel. Ce procédé peut se compliquer d'une
impuissance et de troubles urologiques et des récidives sont
possibles16(*).
Bibliographie
sélective
1. Généralités sur les soins
infirmiers pré et postopératoire, ifsi20062009-free.fr,
consulté le 03 avril 2013.
2. LAUSIER, S., CHAZAL, E., GROUZARD, V. : Soins
infirmiers, Manuel pour les missions, MSF, France, 2007.
3. Microsoft Encarta, 2009, DVD
4. NGUBA, E. : Techniques Générales des
Soins Infirmiers (première partie), cours inédit,
ISTAD-Goma, 2013.
5. Pré- et post - opératoire, Plan de soins
standard,
www.ferronfred.eu,
consulté le 03 avril 2013.
6. Soins infirmier en pré et post opératoire
en chirurgie cardio-vasculaire,
www.fichier-pdf.fr/cours
soins infirmiers, France, consulté le 03 avril 2013.
7. Soins préopératoire : sites et
documents en langue française,
www.chu-roven.fr/ssf/ther/soinspreoperatoire,
consulté le 03 avril 2013.
PATHOLOGIE CHIRURGICAL
1ère Partie : CHIRURGIE
GENERALE
Æ Chapitre 1. Les infections en chirurgie.
Æ Chapitre 2. Les plaies.
Æ Chapitre 3. Les brulures.
Æ Chapitre 4. Les gelures.
Æ Chapitre 5. L'électrocution.
Æ Chapitre 6. La circoncision.
2ème Partie : CHIRURGIE
DIGESTIVE
§ Chapitre 7. Les ulcères
gastroduodénaux.
§ Chapitre 8. La chirurgie biliaire.
§ Chapitre 9. Les pathologies courantes en
chirurgie.
§ Chapitre 10. La péritonite.
§ Chapitre 11. L'occlusion intestinale aigüe.
§ Chapitre 12. Les appendicites.
§ Chapitre 13. Les hémorroïdes.
§ Chapitre 14. Les hernies.
§ Chapitre 15. La sténose de pylore (la
sténose pylorique
congénitale chez les enfants).
§ Chapitre 16. La hernie diaphragmatique.
3ème Partie : PATHOLOGIE
UROGENITALE
o Chapitre 17. La lithiase urinaire (calcul urinaire).
o Chapitre 18. La cystite.
o Chapitre 19. Les pathologies de la prostate
ß L'adénome prostatique ;
ß Le cancer de la prostate ;
ß Les prostatites aigües et chroniques.
o Chapitre 20. L'obstruction des voies urinaires
(rétrécissement
urétral).
o Chapitre 21. La rétention urinaire
· Complète ;
· Incomplète (partielle) ;
· Aigüe ;
· Chronique.
o Chapitre 22. L'hydrocèle.
4ème Partie : TRAUMATOLOGIE ET
ORTHOPEDIE (Chirurgie des os)
· Chapitre 23. La chirurgie traumatologique (les
traumatismes) :
· Les fractures ;
· Les luxations ;
· Les contusions ;
· Les entorses.
· Chapitre 24. La chirurgie orthopédique (la
chirurgie infectieuse
des os et des articulations.)
· L'ostéite ;
· L'ostéomyélite ;
· La tuberculose osseuse (Mal de POTT)
· Les tumeurs des os (bénignes et malignes)
* 1 Maximes, opinions,
raisonnements,...
* 2 Conduit par lequel
s'écoule l'urine à l'extérieur du corps et qui, chez
l'homme, sert aussi au passage du sperme - Microsoft® Encarta®
2009.
* 3 Remontée des aliments
(dans la bouche) avant la digestion complète.
* 4 Liquide
céphalo-rachidien.
* 5 Microsoft Encarta 2009,
DVD.
* 6 Opération qui
consiste à défaire les fils d'un tissu pour en
récupérer la fibre.
* 7 Substance azotée qui
contient un ou plusieurs acides aminés.
* 8 Dans ce cas là, les
compresses ne doivent pas être humidifiées pour l'ablation du
pansement, afin de permettre de retirer toutes les impuretés.
* 9 Diluer 1 volume de
polyvidone iodée savon pour 10 volumes d'eau.
* 10 Technique de laboratoire
qui permet d'effectuer le décompte des globules blancs, des globules
rouges et des plaquettes dans un échantillon de sang
précisément dosé.
* 11 Composant protéique
qui transporte l'oxygène dans le sang et lui donne sa coloration rouge.
* 12 Processus au cours duquel
se produit la formation d'un dépôt de l'un des constituants d'un
liquide organique
* 13 Période pendant
laquelle le sang coule à la suite de l'incision pratiquée sur le
lobe de l'oreille dans le cadre d'un examen médical.
* 14Période pendant
laquelle se produit la transformation d'un liquide organique en masse solide
* 15 Taux de glucose dans le
sang.
* 16 Microsoft Encarta, 2009,
DVD.
|