INTRODUCTION
Plongées dans un nouveau monde en pleine mutation
stratégique où la concurrence devient de plus en plus rude avec
une mondialisation oppressante pour les entreprises tâtonneuses, les
organisations n'ont dans leurs vocabulaires que des concepts telles
`'motivation'', `'implication'' `'performance''. Ces questions qui sont du
ressort des RH font de la gestion des ressources humaines un levier important
pour le maintien d'une organisation dans cette course.
Par ailleurs, si l'on s'en tient à la
définition de la motivation comme le construit hypothétique
utilisé afin de décrire les forces internes et /ou externes
produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la
persistance du comportement » (Roussel, 2000). Dès lors l'on
pourrait comprendre l'enjeu important par les entreprises de recourir aux
approches relations humaines (Maslow, 1940 ; Herzberg, 1959) axées
sur la motivation des travailleurs.
Le groupe SociétéNouvelle de Presse de Cote
d'Ivoire et d'Edition (SNPECI), Fraternité Matin ne peut ne pas adopter
cette attitude managériale puisque d'une part, il fait face à une
rude concurrence depuis son statut de semi-privé, d'autre part, le
groupe est confronté à un problème de productivité.
Autant de raisons d'une prise de conscience absolue.
C'est pourquoi, nous voulons apporter notre modeste
contribution à la recherche des facteurs susceptibles d'expliquer ce
phénomène (motivation). Nous inscrivons donc notre recherche dans
la lignée des recherches entreprises pour la compréhension des
caractéristiques et des facteurs susceptibles d'influencer la motivation
professionnelle au travail. Cette recherche se subdivise en trois (3) parties
fondamentales.
D'abord, la première partie porte sur les fondements
théoriques de la recherche.
Ensuite, la deuxième partie, quant à elle,
expose la démarche méthodologique.
Enfin, la troisième et dernière partie est
consacrée à l'analyse, à l'interprétation et
à la discussion des résultats.
Première partie :
Les fondements théoriques de l'étude
CHAPITRE 1 : SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE
Notre problématique s'articule autour de deux
principaux axes : la justification du sujet et la position du
problème à l'issue de laquelle nous déterminerons les
objectifs et les hypothèses de l'étude.
I. Justification du sujet
Cette justification comporte trois parties : la
motivation personnelle, la portée sociale et la pertinence scientifique
de l'étude.
I.1- Motivation personnelle du sujet
Quelques mois de stage nous ont permis de remarquer
que les travailleurs de Fraternité Matinne se donnent pas à fond
dans leur travail parce qu'ils n'ont pas une large visibilité en ce qui
concerne leur évolution dans l'entreprise. En conséquence,
d'autres se retrouvent pour parler de sport, de politique et de mets à
découvrir au déjeuner.
Un travailleur observé et questionné alors qu'il
commençait le travail à 10 heures répondait en ces
termes : « je suis arrivé à 7h, le temps de
saluer les bureaux voisins, discuter un peu de l'actualité sportive et
de feuilleter un peu le journal, il est 10 heures maintenant je commence le
travail »
Au travers de nos différentes observations,
nous avons remarqué aussi qu'à l'arrivée comme à la
descente, la majorité des travailleurs véhiculés sont des
femmes.Parmi celles-ci, nombreuses sont celles qui dégagentune
grande énergie au point de ne pas vite descendre tandis que certains
hommes s'en pressent pour rentrer en ces termes `'on ne dure pas au champ''.
Notre préoccupation se situe alors sur l'écart
qu'il y a entre le but des salariés qui est celui de travailler,
d'être assidu, d'accomplir entièrement les tâches
confiées et des faits constatés. Ces faits confirmés
d'ailleurs par les dirigeants, sont dans la récurrence des demandes
d'autorisation d'absence, la lourdeur dans le travail et le report intempestif
des tâches confiées et le déserte des bureaux.
Ces faits nous font soupçonner le profil de
carrière et le genre qui pourront avoir deseffetssur la motivation des
travailleurs.
Ainsi, pour être motivé, il faut donc des
facteurs propres qui visent à satisfaire les besoins du
salarié.
I.2- Portée sociale
La présente étude revêt plusieurs
intérêts en fonction de ces cibles (dirigeants, employés,
Etat). Par rapport aux dirigeants de l'entreprise, ils pourront s'inspirer des
résultats de la présente étude pour actualiser leur
stratégie de motivation au travail, car un travailleur non motivé
est difficilement performant.
Concernant l'état ivoirien, ces résultats lui
seront utiles dans la mesure où une entreprise composée de
personnel motivé atteindra toujours ses objectifs et jouira donc d'une
bonne santé financière et continuera de payer ses impôts.
Ce qui permettra donc à l'Etat de financer son projet de
développement.
I.3- Pertinence scientifique
Le souci majeur aujourd'hui des chercheurs,dans ce monde en
pleine mutation concurrentielle, est de trouver le juste équilibre de
satisfaction des besoins destravailleurs en les motivant à atteindre les
objectifs de l'entreprise.
Le problème de la motivation au travail est plus que
jamais d'actualité. Des panoplies d'ouvrages en parlent chaque
année, ce qui en fait largement une preuve de proue. C'est dans cette
dynamique que s'inscrit bienVallerand et Thill (1993), lorsqu'ils qualifient la
motivation comme le construit hypothétique utilisé afin de
décrire les forces internes et/ou externes produisant le
déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du
comportement.
D'autres recherches en parlent à l'instar deStephen
Robbins, comportements organisationnels, (2014) quand il qualifie la motivation
comme condition des comportements au travail et il est admis qu'elle est une
des composantes de la performance au travail.
II. Position du problème et question de la
recherche
Il n'est pas facile de définir le concept de
motivation. La définition varie selon les perspectives. On peut la
définir sous l'angle économique, managérial et
psychologique. Notre objectif n'est pas de la définir sous tous ces
aspects.
L'approche managériale nous semble réaliste
puisqu' intégrant plus ou moins les autres approches.
Pour Porter (1968), la motivation se définit comme ce
qui stimule le comportement humain. Ce sont « les forces
énergétiques qui, chez les individus, les poussent à se
comporter de certaines manières ». Il explique la motivation
comme « ce qui dirige ou canalise un tel comportement » ou
« comment ce comportement est maintenu et soutenu ».
En plus, Levy-Leboyer (1993) définit la motivation
comme un processus qui implique la volonté d'effectuer une tâche
ou d'atteindre un but. Elle précise que cette volonté est
à la fois dans le sujet et dans son environnement. Il s'agit des
« forces environnementales » qui sont les causes des
comportements manifestes des individus. Ces forces déclenchent les
conduites individuelles.
Dans le cadre de notre étude, nous adhérons
pleinement à la définition de porter qui stipule que la
motivation est ce qui stimule le comportement d'un individu.
Il ressort de ces définitions, que la motivation
revêt une importance capitale pour les gestionnaires. En effet, un
travailleur motivé est assidu, accomplitentièrement ses
tâches et travaille avec enthousiasme, autrement, c'est un travailleur
tout modèle. Après l'étude de ces facteurs l'on devrait
s'attendre à ce que les dirigeants d'entreprise conçoivent et
mettent en application des stratégies de motivation susceptibles de
déclencher des comportements positifs chez les employés.
Malheureusement, dans le cadre de Fraternité Matin, il
nous a été donné de constater que 89% des travailleurs ne
bénéficiant pas de profil de carrière ne sont pas
motivés. Et cela se traduit en ces fats : la récurrence de
l'absentéisme, la lourdeur dans le travail, le report intempestif des
tâches confiées.
Ces faits ne sont pasloin de mettre en évidence un
problème de motivation de travail. SelonMaslow (1954),Alderfer (1969),
Mc Gregor (1960, la motivation est poly-déterminée.Sous la base
des recherches théoriques exploratoires effectuées, ces facteurs
pourraient être soupçonnés : le salaire, les promotions,
les relations interpersonnelles, l'intégration. Nous ne pouvons prendre
en compte toutes les variables indépendantes ; une telle ambition
dépasse le cadre de ce travail, c'est pourquoi sommes-nous
limités au profil de carrière et sexe.
· Le profil de carrière
L'on entend par profil de carrière
« l'ensemble des emplois qu'un individu occupe durant sa vie
professionnelle et pour lesquels il reçoit une
rétribution » (PERETTI 2007). Il poursuit en
disant que l'expression « gestion des carrières » a
un sens plus large. On peut la définir comme un ensemble
d'activités entreprises par une personne pour introduire, orienter et
suivre son cheminement professionnel, en dedans ou en dehors de l'organisation,
de façon à lui permettre de développer pleinement ses
aptitudes, habilités et compétences.
Pour PERETTI (2007), une carrière dans une entreprise,
c'est une succession d'affectations. La gestion de carrière inclut le
suivi dans le passé, le présent et l'avenir des affectations d'un
salarié au sein des structures de l'entreprise. Elle apparaît
comme un compromis permanent entre les besoins de l'entreprise, des potentiels
disponibles et des désirs exprimés par les salariés. Ce
compromis s'exprime en décisions de recrutement, de formation et de
mobilité interne.
Il ressort de cette définition que le profil de
carrière est l'ambition de tous les travailleurs car ce n'est pas tous
les travailleurs qui préfèrent garder le même poste.
Dès lors, il est exact de soupçonner l'existence du désir
de bénéficier du profil de carrière chez les travailleurs
de fraternité matin.
· Le sexe
Le sexe est l'ensemble des caractéristiques biologiques
qui distinguent le mâle de la femelle dans les espèces
vivantes(Microsoft Encarta 2009).
Burgraff (2009) estime que les hommes et les femmes ressentent
et réagissent différemment au monde qui les entoure. C'est
pourquoi il n'est pas exagéré de dire que l'organisation est dans
un monde qui mesure la division du travail qui se fonde sur la psychologie
différentielle par sexe. Ce qui nous permet de soupçonner
l'existence de genre au travail.
C'est pourquoi sous la base de tous ce qui
précède,nous nous sommes demandé quel est l'impact du
profil de carrière et du sexe sur la motivation des salariés du
groupe fraternité matin ? Avant de répondre
à cette question, passons en revue l'étude littéraire qui
s'y est consacrée.
CHAPITRE II - REVUE DE LITTERATURE THEORIQUEDE REFERENCE
ET EMPIRIQUE
Nous nous attarderons sur la théorie des
objectifs. En nous référant à cette théorie, nous
pouvons comprendre l'effet du profil des carrières sur les
salariés de fraternité matin. En effet, le profil de
carrière (promotions, changement de poste, mobilité) sont des
objectifs que les travailleurs veulent atteindre ; cela les poussent
à donner le meilleur d'eux-mêmes pour y arriver. Autrement dit, le
travailleur, soucieux de ses défis, s'investit dans son travail afin de
gravir des échelons. Partant de ce fait, ils deviennent de plus en plus
motivés à leur poste de travail. Par conséquent, la
théorie des objectifs de Locke permet de justifier la pertinence de
l'effet du profil des carrières sur la motivation des
employés.
Cependant, elle est limitée lorsqu'il s'agit
d'expliciter l'effet du genre sur la motivation professionnelle des
salariés au travail. De ce fait, pour ce qui est de la relation du sexe
au travail la théorie de la comparaison sociale est mieux
indiquée pour expliquer.
I. Les théories de référence
Ici, les théories de référence seront
données avant de dresser les différentes de motivation au
travail.
1.1. La théorie des objectifs
1.1.1. La théorie de fixation des objectifs de Locke
(1968)
La théorie de la fixation des objectifs a
été énoncée par Locke en 1968 puis reprise
plusieurs fois par la suite. Elle stipule que la motivation au travail d'un
individu sera plus importante si des objectifs lui sont fixés. Plus
tard, Locke (1990) et afin d'optimiser son efficacité,
un objectif doit revêtir plusieurs aspects :
· La clarté de l'objectif
Être clair et précis, spécifique (cela
facilite son atteinte) ; » Être difficile mais réaliste (il
constitue alors un défi motivant) ; » Être accompagné
d'un feed-back quant à son atteinte ; » Être
accompagné d'un soutien pour l'atteindre ; » Avoir
été établi en faisant participer tous les collaborateurs
impliqués ; » Être accompagné de récompenses
lors de son atteinte. Pour Locke, la difficulté de l'objectif renforce
le niveau d'effort fourni et la persistance de celui-ci.
· Chalenge de l'objectif
En outre, si l'objectif est spécifique, il permet de
concentrer l'attention et les efforts de l'individu, ce qui lui permet de
développer des stratégies afin d'optimiser son travail.
L'individu guidé par un objectif est ainsi plus performant qu'un
individu livré à lui-même. Il convient de rappeler que la
théorie des objectifs connaît des limites notamment : - Si
l'objectif est trop difficile à atteindre, certaines personnes risquent
de se démotiver.
· Engagement pour l'objectif
Les individus qui n'ont pas un fort besoin de
réalisation ou d'accomplissement seront moins motivés par la
fixation d'objectifs que les autres. - Plus une tâche est complexe et
plus elle demande d'interactions entre individus, moins la fixation d'objectifs
sera efficace. - La simple fixation d'objectifs ne suffit pas à motiver
les individus, il faut pour cela qu'ils soient engagés, impliqués
dans l'objectif. Les travaux de Locke sont à l'origine du Management
Par Objectifs, très développé actuellement. Ils ont
également permis de dénoncer les pratiques managériales du
type « faites pour le mieux » et de spécifier les conditions
de succès inhérentes au MPO.
· Feedback
Un feedback régulier et approprié est
indispensable pour maintenir la motivation. Le feedback permet de renforcer les
comportements performants
1.1.2. La théorie de la comparaison sociale
On doit la théorie de la comparaison sociale à
Festinger L. (1954, 1971). Selon cet auteur, l'individu ne
possède pas toujours de base objective (c'est-à-dire qu'il ne
peut parfois pas se référer à la «
réalité physique ») pour évaluer ses opinions ou
certaines de ses capacités. Dans ce cas, il n'a pour seul moyen de
comparaison que la « réalité sociale »
c'est-à-dire le consensus. Si son opinion est partagée, il en
conclura qu'elle est valide, de la même manière, si ses
capacités sont appréciées par autrui (ou si elles se
situent correctement par rapport aux capacités d'autrui) il en conclura
qu'elles sont satisfaisantes.
Festinger (1954, 1971), Théorie des processus de
comparaison sociale, in : Faucheux et Moscocvici, (Ed.), Psychologie sociale
théorique et expérimentale, Mouton, Explique par exemple, pour
évaluer ses capacités d'écrivain, ou ses capacités
intellectuelles ou encore la validité de son opinion concernant un sujet
quelconque, le sujet ne pourra pas se référer au monde physique
(comme il pourrait le faire pour ce qui concerne sa capacité à
casser un morceau de bois). Il essaiera de recueillir des avis concernant son
travail pour en évaluer la pertinence.
- Champs de comparaison et de référence
La notion de champ de comparaison : Selon Festinger l'individu
va opérer une comparaison avec d'autres individus. On désigne par
champ de comparaison l'ensemble de ces individus auxquels peut potentiellement
se comparer le sujet
La notion de champ de référence : Selon
Festinger l'individu opère un redécoupage au sein du champ de
comparaison. Ce redécoupage conduit l'individu à ne se comparer
finalement qu'aux individus les plus semblables à lui. Le champ de
référence que l'individu choisit n'est donc pas l'ensemble de la
communauté mais le plus souvent son groupe de référence
(et plus exactement les individus qui ont des opinions et aptitudes proches des
siennes).
Pour évaluer ses capacités intellectuelles un
individu se tournera vers ses pairs, et pour évaluer ses
capacités au tennis, il se tournera vers des individus qui ont un nombre
d'années de pratiques à peu près équivalent, un
âge à peu près semblable, le même sexe etc.
Il en va de même pour les opinions. Si un sujet cherche
à savoir être totalement opposé à l'utilisation des
OGM est une opinion valide il pourra se retourner vers son groupe politique de
référence.
Dans le cas où l'individu s'aperçoit que son
groupe de référence a des opinions ou aptitudes
éloignées des siennes il tentera de réduire ces
divergences. Pour ce faire, il peut adopter trois solutions complètement
différentes selon Festinger :
Il peut tenter de se rapprocher de ces individus,
il peut au contraire chercher à rapprocher les autres
de lui,
il peut enfin réduire plus encore son champ de
référence.
- Comparaison sociale : Caractéristiques
Opinion et Attitude dans la comparaison sociale
Ce que précise Festinger, c'est que les solutions
adoptées par l'individu ne sont pas tout à fait les mêmes
selon qu'il s'agit d'opinions ou d'aptitudes.
Selon Festinger cela provient d'une différence de
nature essentielle entre les opinions et les aptitudes. S'il est en
général assez aisé d'obtenir une assez grande
homogénéité des opinions et donc un ajustement dans un
sens ou dans l'autre, pour les aptitudes, le phénomène est
différent il ne peut y avoir toujours stricte égalité.
· Pour ce qui concerne les opinions, il y a en
règle générale ajustement de l'individu au groupe.
L'individu abandonne son opinion « déviante » pour s'ajuster
à l'opinion du groupe. Ce phénomène résulte de la
recherche d'un état d'équilibre, un repos social
c'est-à-dire un consensus. Cette recherche de consensus est d'autant
plus forte que l'opinion est pertinente pour le groupe et l'ajustement de
l'individu au groupe sera d'autant plus important que le groupe est
considéré comme fondamental.
· Pour ce qui concerne les aptitudes il est difficile
d'obtenir une telle homogénéité, en effet le sujet ne peut
pas toujours s'ajuster au groupe pour deux raisons fondamentales.
- Il y a des différences physiologiques qui ne
pourront absolument pas être gommées ;
- Dans nos sociétés occidentales, il y a
toujours un désir d'améliorer ses performances, ce qui implique
que l'individu cherche à être légèrement
supérieur à la moyenne de ceux à qui il se compare,
conformément à un esprit de compétition.
· Comparaisons latérales, descendantes,
ascendantes
La tendance à se comparer serait moins probable si la
différence entre l'individu et ceux auxquels il se compare est trop
grande. De plus, la rupture de la comparaison avec d'autres s'accompagnerait de
la volonté de les abaisser. Cette stratégie vaut surtout en
matière d'opinions ; en matière d'aptitudes, en revanche,
l'individu attribue à ceux qu'il met hors de comparaison une place soit
inférieure soit supérieure à la sienne. Cette tendance
à la comparaison évaluative se situerait donc à l'origine
de comportements individuels visant à se placer dans une situation
où ceux avec lesquels on se compare sont relativement proches. Par
symétrie, les situations où les autres ont des opinions et des
aptitudes trop différentes seraient évitées. Le
modèle du sujet de
Festinger se présente donc comme celui d'une personne
rationnelle. On admet aujourd'hui l'existence de plusieurs stratégies de
comparaison : latérale (avec des individus semblables à soi),
ascendante (avec des individus supérieurs à soi), descendante
(avec des individus inférieurs à soi).
Si la similitude soi/autrui demeure un facteur majeur du
processus de -comparaison sociale, la nature des attributs (distinctifs ou non
distinctifs), permettant de définir le degré de proximité
avec autrui, est tout aussi déterminante. Le sujet et ne se satisfait
pas de savoir.
L'influence sociale d'autrui (similitude - il veut aussi
savoir comment se comparer avec celui avec qui il peut envisager des liens plus
étroits.
Le paradigme de sélection d'une cible (angl. Rank
OrderChoiceParadigm) qui s'impose comme dominant pour repérer la
direction de la comparaison. Les sujets expérimentaux doivent y
sélectionner, parmi plusieurs cibles ordonnées de façon
hiérarchique, celle avec laquelle ils préfèrent se
comparer. Cette méthode permet de repérer et d'identifier la
direction de la comparaison, ascendante ou descendante.
L'orientation et la stratégie de comparaison sont
choisies par les sujets pour atteindre un but d'autoévaluation
(comparaison ascendante) soit un but d'auto valorisation (comparaison
descendante). Si l'existence de ces stratégies semble aujourd'hui
confirmée, les conditions d'activation demeurent mal connues. La
situation dans laquelle est inscrite la comparaison, la position sociale ou le
statut des acteurs sont néanmoins considérés comme des
facteurs déterminant le choix de la direction de comparaison.
La théorie de Festinger nous montre 5 points principaux
de fonctionnement :
- Il existe chez tout individu un besoin d'évaluer ses
opinions et aptitudes ;
- S'il ne peut les évaluer de façon objective,
dans le monde physique, il se réfère à autrui ;
- Le champ de référence se limite aux individus
proches de lui (groupe de référence) ce besoin de comparaison est
motivé par une recherche de stabilité
- Le processus de comparaison sociale a des
répercussions directes : - dans le fonctionnement des groupes, ce qui se
traduit par une recherche de consensus en ce qui concerne les opinions que le
groupe estime pertinentes et donc par une pression vers la conformité
envers certains de ces membres lorsque leurs opinions sont au départ
divergentes. Pour ce qui concerne les aptitudes, le phénomène est
quelque
- Peu différent parce que d'une part il y a parfois une
dissymétrie qui est la résultante de différences
physiologiques ; et d'autre part il y a un phénomène de
compétition. - au niveau individuel, ce qui se traduit (pour ce qui
concerne les opinions) par une recherche de conformité qui peut prendre
deux formes : l'individu pouvant soit se plier au consensus, soit tenter de
convaincre les autres.
II. Etudes empiriques
Pour montrer l'originalité et la
fécondité de notre étude, il nous incombe de faire une
revue des travaux qui exposent les différentes recherches
effectuées sur la motivation professionnelle. En effet, il ressort des
travaux déjà effectués que la motivation est
déterminée par plusieurs facteurs. Ceux-ci ont été
catégorisés. On a les facteurs psychologiques, sociologiques
et financiers.
1.2. Les études portant sur le concept de la
motivation au travail
Les premières études portant sur la motivation
au travail se sont intéressées d'abord à
systématiser ce concept, c'est-à-dire à
l'opérationnaliser sous forme de variable, dimension et indicateur.
Toutefois, à la suite de Kanfer (1990), la plupart des
auteurs reconnaissent qu'il n'est pas facile de définir la motivation de
manière systématique, car elle est une variable non directement
observable. Dans cette perspective, pour Vallerand et Thill (1993, p.18) :
« le concept de motivation représente un construit
hypothétique utilisé, afin de décrire les forces internes
et/ou externes produisant le déclenchement, la direction,
l'intensité et la persistance du comportement ».
C'est pourquoi, pour Roussel (1994), même si la
motivation est une variable non directement observable, elle peut être
appréhendée au travers de l'effort que l'individu déploie
pour atteindre les objectifs qui lui ont été fixés par
l'organisation. L'effort exprime la motivation lorsqu'il est
développé volontairement en direction de l'objectif
fixé.
La difficulté de systématiser le concept de
motivation et les intérêts pratiques des managers ont
emmené les chercheurs à s'intéresser de plus en plus aux
déterminants de la motivation.
La mise à l'épreuve des modèles
théoriques de la motivation (Maslow (1954), Herzberg (1959),mc Gregor
(1960), Mc Clelland(1961), Alderfer(1969) a abouti à la mise en
évidence de plusieurs déterminants.
1.1.3. Les déterminants sociologiques de la
motivation
Ce sont des facteurs qui sont centrés sur le
comportement social des individus au travail et les relations
interpersonnelles.
Ainsi, selon une étude entreprise par Coach et French
in Francès(1995) sur les ouvriers d'une entreprise qui fabrique du linge
de corps, la participation résultant du style managérial du chef
d'entreprise constitue un facteur de motivation des ouvriers.
Gharib(2006) quant à elle, a mené
uneétude sur 25 % des 56 écoles francophones deBeyrouthet 12
Chefs d'établissementen vue d'examiner l'influence du système
managériale des chefs d'établissent sur la motivation des
enseignants. Il en est ressorti que les leviers de motivation suivantes sont
à mettre à l'actif du style managérial des
établissements :
· La satisfaction du sentiment de responsabilité
· La satisfaction du besoin de se réaliser et de
l'engagement cognitif
· La satisfaction au travail
Par ailleurs, M. Inga (2010) dans son étude
sur les facteurs de motivation au travail du personnel au sein d'une
entreprise industrielle à GOMA a remarqué que les
difficultés auxquelles se heurte le personnel de l'entreprise
industrielle BRALIMA dans l'exécution de leur travail, sont liées
au manque de motivation au travail du personnel au sein de cette entreprise. Il
souligne que la motivation constitue un élément important pour
atteindre la productivité et la rentabilité. Cela passe par la
prise en compte des salaires sociaux, des primes et autres avantages. Par
ailleurs, il a observé que la meilleure idée pour le manager est
celle d'avoir toujours à l'esprit que tout employé quelle que
soit sa place dans l'organisation peut devenir un bon manager s'il existe une
volonté de la part de ses supérieurs de lui faire percevoir le
sens de son travail ; ce qui lui permettra d'adhérer à la
planification, au contrôle voire à l'exécution de son
travail. C'est la saine pratique des affaires qui profite à la fois
à l'entreprise et à ses membres.
Enfin, Fall (2014) dans son étude visant à
examiner l'influence de la précision des objectifs, du feedback de
performance et de la justice organisationnelle sur la motivation auprès
de 36 entreprises canadiennes a identifiéles leviers sur lesquels
devraient agir les managers, en priorité, pour inciter les
salariés à faire des efforts au travail.
Ses travaux ont permis de démontrer que la
reconnaissance venant des supérieurs, la justice organisationnelle sont
positivement associées à la motivation des travailleurs.
1.1.4. Les déterminants psychologiques de la
motivation
Cette catégorie de déterminants se focalise sur
faculté à comprendre ou à deviner et les sentiments de
l'employé. Elle pourrait varier selon la personnalité et les
traits psychiques de chaque personne.
Ainsi, Levy-Leboyer (1993) s'intéresse-t-elle à
l'image de soi comme facteur déterminant de la motivation. Pour
l'auteur, la construction de l'image de soi se fait sur la base des
expériences du passé. Les nouvelles informations et les nouvelles
expériences intégrées dans les structures cognitives sont
déterminées par l'image de soi, de même que la
manière dont les structures cognitives vont se différencier pour
se capter de nouvelles données. Pour l'auteur, l'image de soi intervient
dans les différentes actions de la vie professionnelle. En l'occurrence,
au niveau de l'orientation de l'effort et aussi au niveau comportemental. Elle
amène le travailleur à agir, à se fixer des objectifs
précis et plus élevés. Levy-Leboyer, (op.cit.) conclut que
si le travailleur perçoit que ses efforts sont infructueux, il ne sera
pas prédisposé à en faire davantage pour accroître
sa performance.
En (2005),Minkouloudans son étude sur
GuinnessCamerounS.A a constaté que la fidélisation est un facteur
de performance au travail. Parmi les indicateurs de la fidélisation, il
a identifié le profil de carrière qui permet de tisser un contrat
psychologique avec l'entreprise.
Aussi, Boisvert et Paradis (2008), dans une
étude menée au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu sur Les
déterminants et indicateurs de la motivation : entre garçons et
filles en Sciences humaines. L'étude a révélé
certains déterminants de la motivation notamment :
· La perception de la valeur d'une activité
· La perception de ses motivations à accomplir une
activité
· La perception de la contrôlabilité d'une
activité
· La perception de sa propre motivation
Ces déterminants sont observables à travers
certains indicateurs qui sont :
· Le choix d'entreprendre une activité
· La persévérance
· L'engagement cognitif à accomplir une
activité
· La performance
Brunin(2010) va dans le même sens, en
s'intéressant aux indicateurs de la motivation au travail à
partir des questions suivantes :Qu'est-ce qui nous fait dire qu'une
personne est motivée ? A quoi reconnaît-on la présence de
la motivation chez un individu ? Il en a relevé quatre principaux :
· Le choix : un élève
motivé choisit d'entreprendre une activité d'apprentissage. Un
individu en perte de motivation aura tendance à éviter et
attendra d'être obligé avant d'entreprendre cette
activité.
· La persévérance : elle
se mesure en laps de temps que l'élève accorde à une
tâche telle que la prise de notes, la lecture, ... Outre le temps fourni,
il faut également fournir un effort de qualité. Une personne
motivée s'efforcera de réaliser un travail et ne renoncera pas
à la première difficulté.
· L'engagement cognitif : si
l'élève est motivé, il adoptera alors divers moyens lui
permettant d'acquérir, d'intégrer et de se rappeler ce qu'on lui
enseigne. Il s'assurera que ses méthodes sont bonnes et dans le cas
contraire, les modifiera. L'élève n'est pas un simple
récepteur du savoir mais un optimisateur des connaissances.
· La performance : il ne s'agit pas de
l'exploit mais d'une démonstration du savoir que l'élève
possède. Tout d'abord, la performance est une conséquence de la
motivation car un élève motivé variera ses méthodes
d'apprentissage et améliore ses performances. Mais la performance est
aussi une source de motivation car c'est à partir de celle-ci que
l'élève se fera une idée de ses compétences.
1.1.5. Les déterminants financiers de la motivation
au travail
Cette catégorie de déterminants renvoie aux
rétributions financières des salariés, c'est-à-dire
à la rémunération, aux avantages sociaux et autres
périphériques salariaux susceptibles de motiver les
employés d'une entreprise. C'est dans cette perspective que les
études menées par Igalen et Roussel (1996) sur la comparaison des
liaisons entre rémunération, motivation et satisfaction des
cadres et des non cadres ont abouti aux conclusions suivantes : toute
forme de rémunération n'est pas forcement source de motivation.
C'est le cas des rémunérations flexibles qui ne peuvent pas
motiver les individus, ni accroître leur satisfaction. Mais, la
rémunération individualisée constitue un facteur de
motivation des employés. Elle se traduit par une augmentation salariale
et non par des primes.
Puis,Muhindo (2007-2008) s'est intéressé
d'étudier la politique salariale au sein d'une régie
financière. Il voulait connaître les conditions salariales qui
pouvaient pousser le personnel de la DGRAD à une bonne mobilisation des
recettes de l'Etat et atteindre ainsi ses objectifs. A l'issue de sa recherche,
l'auteur a constaté que cette politique salariale constituait un des
obstacles que connaissaient les agents de cette régie financière.
Les salaires et primes payés ne permettaient pas aux agents de faire
face à la situation socio-économique en perpétuelle
dégradation. A cet effet, il a suggéré que le salaire et
les primes devraient être adaptés au coût de la vie, afin de
pouvoir motiver le personnel de la DGRAD.
Dans la même perspective,Kambere(2009-2010),tout au long
de ses recherches dans une entreprise publique en l'occurrence la REGIDESO Goma
a démontré que la faible rémunération des Agents de
la REGIDESO les pousse à privilégier des activités
extérieures au service appelées`'arrangement clandestin'', soit
avec les chefs qui occasionnent les détournements, soit avec les
contribuables qui sont favorables à la corruption. Il a fini par
affirmer que les agents ne sont pas motivés et cela occasionne un faible
rendement dans l'entreprise.
Selon Coulibaly (2011), dans son
mémoire sur l'impact de la motivation sur la performance des ouvriers, a
démontré que ceux-ci sont démotivés parce qu'ils
perçoivent un salaire très insignifiant. A ce titre, elle propose
une offre de récompense annexe qui pourrait contribuer à
l'amélioration des conditions de travail et ce, leur motivation.
Quant à Clément, (2011) c'est à la
régularité de rémunération, l'assurance des soins
suivis par l'indemnité de transport, la gratification de fin
d'année, les allocations familiales, l'augmentation des salaires et la
prime de scolarité des enfants que nous devons la motivation des
travailleurs.
Enfin, Akochi (2014)montre que le salaire et les avantages
sociaux influencent le niveau de motivation au travail chez les enseignants de
GSET. Il propose donc que les employeurs octroient aux salariés des
salaires et avantages sociaux correspondant à leur niveau de
qualification.
En somme, ces développements théoriques et
empiriques laissent comprendre que de nombreuses études ont
été faites pour comprendre la motivation au travail. Il y a
également de la matière à effectuer des recherches pour
étudier d'autres déterminants de la motivation chez les
employés de la SNPCI. Nous pensons y apporter notre contribution par une
tentative de compréhension de l'effet du profil de carrière et du
sexe sur la motivation des travailleurs de fraternité matin.
IV : OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE TRAVAIL
I. Objectif de l'étude
Cette partie comporte deux parties :
l'objectifgénéral etdeux objectifsspécifiques.
1.1. Objectif général
De manière générale, cette étude
vise à montrer l'effet du profil de carrière et du genresur la
motivation des travailleurs de Fraternité Main. Cet objectif
général se divise en objectifs spécifiques.
1.2. Objectifs spécifiques
Nous voulons de manière spécifique montrer
:
- L'effet de l'absence du profil de carrière sur les
travailleurs de Fraternité Matin ;
- L'effet du genresur la motivation des travailleurs.
- Ces objectifs de recherche ont été traduits
sous la forme ici d'hypothèses de travail
II. Hypothèses de travail
Les hypothèses de cette étude se subdivisent en
deux types : l'hypothèse générale et les
hypothèses opérationnelles.
H-1-hypothèse générale
Le profil de carrière et le genreinfluencent la
motivation au travail chez les salariés de Fraternité Matin.
H-2- Hypothèses opérationnelles
H1 : les travailleurs qui
bénéficient d'un profil de carrière sont plus
motivés que ceux qui n'en bénéficient pas.
H2 : les travailleuses sont plus
motivéesau travail que les travailleurs
Ce chapitre achève la première partie où
nous avons mis en exergue, de manière générale, l'aspect
théorique de notre travail de recherche. Toutefois, cette étude
n'aura de valeur scientifique que si nous l'inscrivons dans un cadre
méthodologique, qui fera l'objet de la deuxième partie.
Deuxième partie :
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE III : CARCTERISATION DES VARIABLES ET
PRESENTATION DU TERRAIN D'ETUDE
La seconde partie de ce travail a trait à la
méthodologie. Celle-ci comporte plusieurs étapes. Après la
caractérisation des variables, nous constituerons un échantillon
auquel s'appliquera la technique d'enquête. Par la suite, seront
présentées les conditions dans lesquelles l'enquête s'est
déroulée.
I. Caractérisation des variables
Les hypothèses émises mettent en évidence
deux types de variables, à savoir des variables indépendantes
(profil de carrière et sexe) et une variable dépendante (la
motivation au travail).
1.1. Les variables indépendantes
ü Le profil de carrière :
C'est le projet de mobilité que l'entreprise propose
à ses salariés. C'est donc une variable qualitative ayant deux
modalités, à savoir, un travailleur qui bénéficie
d'un profil de carrière et celui qui ne bénéficie pas d'un
profil de carrière
ü Le sexe :
C'est une variable de nature qualitative ayant deux
modalités non ordonnées à savoir lestravailleuses et les
travailleurs.
1.2. Variable dépendante : la motivation
Elle désigne les réactions observables
affichées par le salarié et qui témoignent de son effort
et de son goût pour le travail. C'est une variable qualitative ayant deux
modalités : plus motivé et moins motivé. Ainsi, un
salarié est qualifié de plus motivé lorsqu'il affiche plus
de comportements professionnels positifs (ponctualité, assiduité,
efficience et efficacité au travail). En revanche, un travailleur est
qualifié de moins motivé s'il affiche des comportements
décriés par ses supérieurs, notamment les retards,
l'absence injustifiée récurrente, inefficience au travail.
II. Présentation du terrain
de l'étude : fraternité matin
2.1. Historique
Après l'indépendance, en 1960, la
Côte-d'Ivoire comptait trois (3) organes d'information : une station
radio diffusion (RADIO ABIDJAN), un hebdomadaire FRATERNITE et un quotidien
ABIDJAN MATIN, édité par le groupe de presse française du
Baron Breteuil ; Mais, à l'exception de l'hebdomadaire qui
appartenait au PDCI-RDA, les organes de presse, hérités de la
colonisation, échappaient totalement au contrôle du gouvernement
ivoirien du fait qu'ils ne lui appartenaient pas.
A cause des difficultés techniques, l'hebdomadaire
était imprimé hors de la CI et sa rédaction n'était
pas faite par les journalistes ivoiriens. Face à une telle situation la
C.I devait se doter d'une agence de presse nationale.
C'est ainsi qu'en MARS 1962, avec la collaboration et le
soutien de M. Robert Bine, représentant de la société
nationale des Entreprises de Presse française (SNEP) que le
Président Félix. Houphouët Boigny décide la
création du premier quotidien ivoirien.
L'inauguration de la première maison de presse
ivoirienne (le groupe Fraternité Matin) a été effective le
07 décembre 1964 et le premier numéro parut deux jours
après, c'est-à-dire le 09 décembre 1964.
Crée le 9 décembre 1964 par le président
FELIX Houphouët Boigny, quatre (4) ans après l'accession à
l'indépendance de la Côte D'Ivoire, ABIDJAN MATIN premier
quotidien ivoirien d'information générale, avait pour but
d'informer les ivoiriens sur l'actualité nationale et internationale.
Avec cette réussite pour les ivoiriens et son grand label en Afrique
noire francophone, l'entreprise passe au groupe FRATERNITE MATIN et SNPECI
(Société Nouvelle De Presse De Cote d'Ivoire).
Suite au décret n°93/780 du 27 septembre 1993 pris
en conseil de ministre, la SNPECI société Nouvelle de Presse et
d'Edition de Cote d'Ivoire est née de la fusion et de la structuration
de la SPECI (Société de presse et s'édition de ci) et la
SII (société d'imprimerie Ivoirienne).
Le groupe Fraternité matin, société
nouvelle de presse et d'édition de Côte d'Ivoire, aujourd'hui,
avec en sa tête monsieur Venance KONAN négocie son virage d'un
journal continental voire internationale. Dans cette dynamique, il a
répondu aux soucis des standards internationaux en lançant sa
première parution en ligne en février 2004 :
www.fratmat.info.
Aujourd'hui, sa notoriété est importante
à tel enseigne qu'il ouvre ses portes sur des perspectives
rayonnantes ; les internautes peuvent leur journal complet,
actualisé sur 4 éditions (00H 11H 16H 20H), aux articles de
journal s'ajoutent des contenus spécifiques tels que des reportages, des
enquêtes, des dernières nouvelles du pays profond,
l'actualitémusicale, la découverte du livre et des nombreuses
autres innovations qui font de fratmat.info un portail de
référence en Côte d'Ivoire.
2.2. Organisation administrative
Fraternité matin compte plusieurs directions qui sont
entre autres :
ü Le conseil d'administration
ü La direction générale
ü La direction du développement et des
rédactions (DDR)
ü La direction des ressources humaines
ü La direction technique et production
ü La direction marketing et commerciale
ü La direction financière et comptable
ü Le service informatique et maintenance (SIM)
ü Service recouvrement (SR)
ü Le service distribution, Diffusion et Vente.
2.3. Les activités du groupe fraternité
matin
ü L'édition
Son activité principale est basée sur
l'édition de ses propres journaux dont le quotidien Fraternité
Matin et la mise en page des ouvrages spécialisés. Et son niveau
de tirage équivaut à 2500 exemplaires par jour et le prix est
fixé à 300f FCFA
ü L'impression
Ses machines sont d'une capacité à haute pointe
qui permet de d'imprimer un plus de 2500 exemplaires par jour. La seconde
activité est l'impression avec les manuels scolaires, les calendriers,
les oeuvres littéraires, les agendas, etc.
ü La publicité
C'est la partie la plus importante pour le groupe. Elle
concerne la vente d'espaces publicitaires aux annonceurs ; dans les
différents titres appartenant au groupe. Ces espaces sont
réservés aux annonces légales (avis de notaire), aux
petites annonces (recherches et offres d'emploi), aux avis et
communiqués et aux publicités.
2.4. Présentation de la direction des ressources
humaines
1. Organigramme de la direction des ressources humaines
(cf. : annexe 1)
2. Les différents services des ressources humaines.
- Service administration, personnel et paie
- Service formation
- Service GPEC
- Service social
- Service médical
CHPITRE IV : POPULATION, ECHANTILLON, INSTRUMENT
DE COLLECTE DE DONNEES, ENQUETE ET STRATEGIE D'ANALYSE
Cette troisième partie de notre étude constitue
la dernière. Elle est composée de trois chapitres. D'abord, la
population, échantillon et instruments de collecte de données,
ensuite, la présentation, analyse et interprétation des
résultats enfin, la discussion des résultats et suggestions.
I. Population et échantillon
1.1. Population
La population est constituée des salariés de
fraternité matin qui sont au nombre de 318 dont 250 hommes et 68 femmes.
Parmi ceux-ci, il y a 63 cadres, 78 techniciens agents de maitrise et 177
ouvriers. La population repartie selon la catégorie
socio-professionnelle et selon le genreest la suivante :
Tableau I : Présentation de la population par
rapport à la catégorie socio-professionnelle
catégorie professionnelle
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Cadres
|
63
|
19%
|
Technicien agent de maitrise
|
78
|
24%
|
Ouvriers
|
177
|
55%
|
Total
|
318
|
100%
|
Source : Effectif du personnel (RH, 2016)
Tableau II : Présentation de la population par
rapport à la variable genre
genre
|
effectif
|
Pourcentage
|
Homme
|
250
|
78%
|
Femme
|
68
|
22%
|
Total
|
318
|
100%
|
Source : Effectif du personnel (RH 2016)
Eu égard au nombre élevé de la population
il ne nous est pas aisé d'interroger les 318 personnes. Mais une
technique nous permet de travailler sur un nombre soutenable appelé
échantillon.
1.2. Échantillon
Nous pouvons considérer l'échantillon comme le
prélèvement d'un certain nombre d'éléments dans un
ensemble qu'on veut observer ou traiter et dont la partie souhaitée,
observée tire ses caractéristiques.
Pour notre travail, la méthode probabiliste
s'avère pertinentecar elle permet de questionner au moins un tiers de la
population et chaque individu a la même probabilité d'être
choisi dans les mêmes conditions.
Sur la base de la table d'estimation de la taille d'un
échantillon qui stipule que pour une population de 318 individus on peut
prendre 173. Ainsi, nous avons pris 173 personnes choisies au hasard de sorte
à atteindre le quota, ce qui est largement supérieur au un
tiersdes 318 (cf. : tableau5). Ce tableau consigne les nombres de
personnes à interroger par catégorie socio-professionnelle et par
genre.
Tableau III : Echantillon de la population à
étudier par catégorie socio-professionnelle et par genre
251659264 Genre
CSP
|
Homme
|
femme
|
total
|
Cades
|
20
|
5
|
25
|
Tam
|
32
|
12
|
44
|
Ouvriers
|
72
|
32
|
104
|
total
|
124
|
49
|
173
|
(Source : table d'estimation de la taille d'un
échantillon1(*).)
Après la détermination de la population, quels
instruments pourrons-nous utiliserpour collecter nos données ?
II. Instrument de collecte de données et
enquête
L'instrument de collecte de données utilisé pour
cette étude est le questionnaire.
2.1. Questionnaire (cf. annexe II)
Le choix de cet outil de collecte de données pour
cette étude se justifie par les nombreux avantages
présentés par celui-ci. Il permet d'atteindre un très
grand nombre de salariés et de quantifier les résultats. Par
ailleurs, Le questionnaire permet d'interroger les sujets dans les mêmes
conditions. De plus, selon M'BRA, (2010), le questionnaire est un instrument
qui nous permet d'atteindre un grand nombre de sujets. Les données
peuvent être également traitées statistiquement. Les
sujets seront donc soumis aux mêmes questions et aux mêmes
éventualités de réponses
Toutefois, la validité d'un questionnaire
dépend de la manière dont il été conçu et
pré-testé. Les articulations du questionnaire sont les
suivantes : précision du genre, l'existence du profil de
carrière, et mesure de la satisfaction.
Pour mener à bien ce travail une enquête est
salutaire.
2.2. Enquête
Elle s'est réaliséeen deux étapes : la
préenquête et l'enquête proprement dite
2.3. Préenquête
Cette phase préparatoire nous a permis dans un premier
temps, de vérifier la pertinence du questionnaire sur 15
salariés. Et ceux-ci n'ont eu aucun problème à
répondre à chaque question. Ce qui donne 100% d'indice
d'ambiguïté.
Dans un deuxième temps, cela nous a permis de
préparer l'enquête d'un point de vue financier et matériel
et d'élaborer un chronogramme d'intervention.
2.4. Enquête proprement dite
L'enquête n'a duré que deux jours. La note
d'autorisation d'enquêtedélivrée par l'école nous a
suffi avec la signature à l'entête du chef du personnel, de
l'administration et de la paie. Nous avons distribué 173 questionnaires.
Cependant, comment ces données ont été
dépouillées ?
2.5. Procédure de dépouillement
L'opération de l'identification des
enquêtés a tenu compte des deux variables indépendantes, la
variable profil de carrière et celle du genre.
- Par rapport à la variable profil de carrière,
son identification a été possiblepar le biais desquestions
n°1,2,3 :
Ce sont des questions fermées à réponse
dichotomiques (OUI ou NON). Chaque réponse choisie est codée un
(1) point, autrement dit, si les trois points correspondent aux trois (3)Oui
alors, nous pouvons affirmer que le travailleur a
bénéficié d'un profil de carrière dans le cas
contraire, le travailleur ne bénéficie pas d'un profil de
carrière c'est-à -dire s'il a coché au moins un (1)
non.
Par rapport à la variable sexe, son identification a
été facile car nous connaissons le nombre de femme et d'homme
à interroger. Et pour cela, nous mis les indices `'F'' pour les femmes
et `'H'' pour les hommes.
Par rapport à la variable motivation, étant
donné que nous n'avons pas eu accès à l'évaluation
annuelle des travailleurs et le cahier de pointage, quasiment inexistants,
lesquels outils qui aideraient à appréhender la motivation des
salariés, nous l'avons inféré à partir de la
satisfaction des enquêtéspar rapport à la politique de
santé, la politique de carrière (introduction de cette
indépendante parce qu'il y a des nominations sans l'existence d'un plan
de carrière à Fraternité Matin),au salaire et à
l'ambiance au travail. Ces faits nous ont permis d'apprécier la
motivation des travailleurs même si certaines variables parasites
pouvaient s'afficherà l'instar de la catégorie
socio-professionnelle c'est-à-dire qu'un cadre qui touche un gros
salaire n'a pas le même niveau de motivation qu'un ouvrier qui touche un
salaire moyen, cela ne n'impacte pas significativement l'appréciation de
la motivation.
Ces critères ont fait l'objet d'une évaluation
sur une échelle ordinale que nous avons transformé en une
échelle nominale après pré-test où le sujet est
appelé à répondre par OUI ou par NON ensuite nous avons le
total des Oui et Non. Si le nombre de Oui est supérieur au Non alors le
sujet est satisfait. Par contre, si le nombre de Non dépasse le nombre
de Oui, alors, le sujet est non satisfait.
III. Technique d'analyse
Soulignons que les variables sont qualitatives. Pour
vérifier les relations de dépendance entre ces de deux types de
variables, nous avons recouru au test statistique khi-deux dont la formule
est2(*):
X²=??(fo-fa) ²
Fa
Notre seul souci pendant cette enquête était
d'interroger les employés dans les mêmes conditions pour
l'administration de notre questionnaire afin de limiter les biais dans le
recueil d'informations. Cela garantit l'obtention des données
aboutissant à des résultats fiables et scientifiquement
incontestables. Une fois les résultats obtenus, c'est le lieu de
présenter les analyses et les interprétations.
Troisième partie :
Présentation, analyse, interprétation et
discussion des résultats
CHAPITRE V : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Cette section consistera à présenter nos
résultats suivis de leur interprétation.
I. Présentation, analyse et
interprétation des résultats
La présentation de ces résultats présente
le taux de motivation des salariés qui bénéficient d'un
profil de carrière par rapport à ceux qui n'en
bénéficient pas.
Tableau IV : résultats relatifs au croisement
de la variable du profil carrière à la motivation
|
Plus motivés
|
Moins motivés
|
Total
|
Bénéficie de profil de carrière
|
16
|
30
|
46
|
Ne bénéficiepas de profil de carrière
|
18
|
109
|
127
|
Total
|
34
|
139
|
173
|
Nous constatons qu'au seuil de probabilité 0.05 et
à un degré de liberté, ddL=1, khi-deux calculé,
X2c (7.46)est strictement supérieur au khi-deux lu dans le
tableau X2l (3.84). Alors, on rejette l'hypothèse nulle. On
retient l'hypothèse alternative. La variable profil de carrière
introduit une différence significative par rapport à la
motivation des travailleurs de fraternité matin. Autrement dit, les
travailleurs qui n'ont pas bénéficié de profil de
carrière sont moins motivés que ceux qui en
bénéficie.
Alors, quellesinterprétationssuscit
ent ces résultats ?
Ces résultatsse justifient par le fait qu'un individu
sans objectif ne sait où il va, car il ne sait pas ce qu'il veut et a
tendance à sombrer dans l'oisiveté. Celle-ci peut conduire les
travailleurs à une démotivation.
La théorie des objectifs explique bien ces
résultats. Pour Locke (1968), un individu est motivé quand on lui
fixe des objectifs clairs à atteindre et qu'on lui fait le retour
(feedback) de ses capacités.
Le fait de travailler pour atteindre un objectif est une
source majeure de motivation, mais cela aussi permet d'améliorer les
performances de l'individu : des objectifs bien définis et difficiles
à atteindre conduisent à une meilleure performance que des
objectifs vagues ou aisés à atteindre. L'individu est
stimulé par la recherche d'un accomplissement. Il a le sentiment de
développer ainsi ses capacités professionnelles. Par la suite,
Locke a travaillé avec Latham en 1990. Ils ont précisé les
conditions pour qu'un objectif soit motivant pour le salarié.
Dans cette perspective, le profil de carrière qui est
une montée échelonnée que le travailleur veut atteindre
représente des objectifs importants à réaliser pour lui.
Ainsi, cette volonté de gravir des échelons l'amène
à travailler ardemment. Ce qui va l'amener à être assidu
à se conformer aux règles managériales et accepter le
recyclage, les formations dans l'optique d'avoir de bonnes notes de la part de
son supérieur hiérarchique. Ce qui sera déterminant dans
ces avancements espérés.
Pour le tableau suivant la présentation des
résultats présente le taux de motivation des travailleuses et des
travailleurs.
Tableau V : résultats relatifs au croisement
du sexe à la motivation
251658240Motivation
Genre
|
Plus motivés
|
Moins motivés
|
Total
|
Femme
|
21
|
28
|
49
|
Homme
|
10
|
81
|
91
|
Total
|
31
|
109
|
140
|
Au seuil de 0.05 avec un degré de liberté, DL
(1), khi-deux calculé, X2c (18.72) est strictement
supérieur au khi-deux lu dans le tableau X2l (3.84), Donc
l'hypothèse nulle est rejetée au détriment de
l'hypothèse alternative. La variable genre introduit une
différence significative par rapport à la motivation des
travailleurs de fraternité matin. En d'autre terme, le personnel
féminin est plus motivé que celui de genre masculin.C'est
d'ailleurs ce que traduisent les résultats
dutableauV : en effet sur les 49 femmes, 43% sont
motivées. Tandis que chez les hommes, ce pourcentage n'atteint que
11%.
Du point de vue personnel, ce résultat peut
paraître surprenant au regard du préjugé tendant à
dévaloriser les femmes. D'ailleurs, un adage africain dit que la place
de la femme c'est au lit et non au bureau.
En revanche, du point de vue théorique ce
résultat est plutôt compréhensible.
En effet, selon la théorie de comparaison sociale, tout
individu a tendance à se comparer à autrui afin de s'assurer une
certaine crédibilitésurtout lorsque le premierest victime d'un
certain nombre de préjugés. C'est ainsi que les africains ont
tendance à se comparer aux occidentaux.Il n'est donc pas étonnant
que dans le cadre de notre étude, les femmes ont tendance à se
comparer aux hommes. Ce qui les pousse à se surpasser, autrement dit
à être plus motivés que les hommes.
Ce dernier chapitre laissera entrevoir la discussion des
résultats et des recommandations à faire.
CHAPITRE VI : DISCUSSION ET SUGGESTIONS
Le dernier chapitre de cette partie va confronter les
résultats aux études réalisées sur la motivation au
travail avant de suggérer des solutions aux gestionnaires de
fraternité matin.
I. Discussion
Cette étude a été menée dans le
but d'examiner l'effet du profil de carrière et du sexe sur la
motivation au travail chez les salariés de fraternité
matin.Aussi, avons-nous soutenu :
· D'une part, que les employés
bénéficiant d'un profil de carrière sont plus
motivés au travail que ceux qui n'en bénéficient pas et
· D'autre part, que les employés de sexe
féminin, sont plus motivés au travail que ceux de sexe
masculin.
Les résultats de cette étude ont confirmé
nos hypothèses opérationnelles. Ce qui signifie que le profil de
carrière et le sexe influencent significativement la motivation au
travail chez les employés de fraternité matin.
L'existence du profil de carrière amène les
travailleurs à s'impliquer plus dans leurs tâchesafin
d'espérer à un avancement. Cette confirmation va dans le sens de
plusieurs travaux antérieurs.
En effet, MINKOULOU (2005),dans son étude sur Guinness
Cameroun S.A a constaté que la fidélisation est un facteur de
performance au travail. Parmi les indicateurs de la fidélisation, il a
identifié le profil de carrière qui permet de tisser un contrat
psychologique avec l'entreprise.
En effet, un nouvel employé a tendance à se
donner des projections, des objectifs à atteindre. Il peut y arriver que
lorsque l'entreprise lui en facilite avec une visibilité sur le
schéma d'avancement durant sa carrière.
En revanche, en l'absence de cette visibilité et
d'opportunité de promotion et de mobilité, le salarié ne
pourra pas déclencher des comportements nouveaux susceptibles de
favoriser sa motivation.
Dans cette même optique, les études de Locke
(1990)dans le positionnement d'objectif nous permet de comprendre le manque de
motivation des travailleurs en relation avec le profil de carrière.
La présence du profil de carrière comme source
de motivation est aussi abordée par Paille(2004),Rehm (2003),
Tanguayy(2004), Litumbal(2005). Ils ont déterminé la
fidélisation comme facteurs de motivation et de performance au
travail.
Par ailleurs, le sexe (personnel masculin et féminin)
s'affiche comme un facteur significatif sur la motivation au travail.
L'étude réalisée parSCOTT (2000) explique
que l'injustice faite aux femmes, durant toutes ces années, a
suscitée, au contraire, chez elles une certaine motivation à
occuper de hauts postes aujourd'hui.
Dans cette même dynamique, les femmes de
fraternité matinsont plus motivées que les hommes. Cela montre
bien un complexe d'infériorité qui a amené ces femmes
àdonner le meilleur d'elles même sinon à se surpasser pour
prouver le contraire des préjugés à leur égard.
Boisvert et Paradis (2008) ont également
démontréque le niveau de motivation des filles est un peu plus
élevé que celui desgarçons du fait de leur perception de
contrôlabilité du travail, de leur gestion du temps, leur
persévérance et de leur volonté personnelle à
entreprendre, à vouloir toujours tricoter quelque chose.
Kolsi(2007), a également démontré la
relation entre le sexe et la motivation au travail à condition
d'aménager l'emploi du temps professionnel et domestique des femmes,
c'est-à-dire en conciliant vie privée et vie professionnelle.
Nous retrouvons la même préoccupation chez D.Tremblay 2004 et
Gérard 2004.
Après cette discussion quelles suggestions peut-on en
déduire ?
II. Suggestions
Les suggestions que nous allons formuler dépendent de
nos deux hypothèses opérationnelles
Par rapport à la première hypothèse
affirmant l'influence significative du profil de carrière sur la
motivation, nous préconisons ce qui suit :
Elaboration et mise en place d'un plan de carrière
collectif et individuel répondant aux aspirations du personnel.
Toutefois, un plan de carrière adapté doit
prendre en compte les critères suivants :
- Entrée des préférences de
l'employé en matière d'emploi, de lieu de travail et de
disponibilité;
- Définition du cheminement de carrière de
l'employé;
- Classement du potentiel des employés;
- Entrée des objectifs de carrière;
- Entrée de données sur l'orientation
professionnelle;
- Évaluation des points forts et des points faibles
d'un employé ;
- Synchronisation des données sur les
compétences ;
- Entrée et mise à jour des programmes de
formation.
· L'établissement d'un référentiel
d'emploi et de compétence ;
· L'élaboration d'un plan de mobilité
(possibilité de changement de poste de façon horizontale et
verticale en tenant compte :
ü Du niveau d'étude
ü De l'expérience professionnelle
ü De l'ancienneté.
Proposition de plan de carrière de la DRH :
Assistante RH
Secrétaire RH
Médecin
Chef du Département RH
Chef du personnel, PAIE administration
Chef du s. GMO et Chargé des dossiers CNPS
Chef du Service GPEC
Chef du Service Courrier
Infirmier Major
Aide-Soignante
Auxiliaire de santé
Agent Administratif Chargé du carburant et des
Journaliers carburant
Responsable des Agents de Sécurité
Coursiers
Planton
A travers cet organigramme on perçoit bien les
possibilités d'avancement des travailleurs :
Les agents administratifs espèrent, un jour occuper le
poste de chef de cellule GMO ou Administration.
- Les chefs de cellules visent le poste de chef de
service ;
- Les chefs de services peuvent avoir des mutations horizontales
c'est-à-dire le chef d'Administration peut moover vers le chef de
service GPEC, social et formation.
- Les chefs de services espèrent tous à poste de
DRH.
- La secrétaire peut aller au poste d'assistante de
direction ;
- La mobilité dans le service médical est
impossible car chaque poste exige une formation spécifique.
- L'assistante de direction peut travailler au poste d'agent
Administratif.
- Tout cela doit être couronné d'une formation
continue avec des recrutements internes ou des promotions.
Par rapport à la seconde hypothèse affirmant
l'influence significative du sexe sur la motivation des travailleurs, nous
proposons :
ü Encourager la politique du genre c'est-à-dire
célébrer de façon spécifique leur mérite
afin de propulser leur motivation ;
ü La formation des femmes par rapport aux nouveaux
défis de l'entreprise car disons-nous le plus souvent qu'une femme
éduquée c'est une nation qui est éduquée.
Conclusion
Cette étude avait pour objectif d'examiner l'influence
du profil de carrière et du genre sur la motivation au travail des
employés de fraternité matin. Pour ce faire, une enquête a
été diligentée auprès d'un échantillon de
173 personnes choisies au hasard sur les 318 employés de la SNPECI,
à l'aide d'un questionnaire.
. C'est l'ensemble des individus constituant cet
échantillon qui a répondu aux questionnaires que nous avons
choisis comme instrument de recueil des données. Le traitement
statistique des données recueillies s'est fait par le biais de la
technique khi-deux. Les résultats ainsi obtenus permettent de
dégager deux conclusions qui confirment nos hypothèses :
- La première indique que les employés ayant un
profil de carrière sont plus motivés ;
- La deuxième indique que le personnel féminin
est plus motivé que le personnel masculin.
Aussi avons-nous constaté que ces résultats vont
dans le sens des études antérieures. C'est pourquoi nous avons
suggéré au responsable de fraternité matin d'une part de
concevoir et de mettre en application une politique de carrière
répondant aux aspirations de tout le personnelet d'autre part, de
promouvoir une politique d'équité basée sur le genre.
Rappelons que plus le salarié a une large
visibilité sur sa carrière, plus il s'investit dans son
activité professionnelle. Par ailleurs, de plus en plus les femmes se
donnentplus au travail pour montrer le contraire des préjugés
faits à leur égard.
Toutefois, sachant que la motivation est
poli-déterminée, la présenteétudedemeure ouverte
c'est-à-dire d'autres chercheurs pourraient s'intéresser à
l'examende l'influence d'autres variables indépendantes sur la
motivation au travail.
Tout compte fait, nous n'avons privilégié que
deux facteurs qui sont le profil de carrière et le sexe comme variables
indépendantes explicatives de la motivation professionnelle des
employés defraternité matin. Or, en sciences humaines, un
comportement ne peut s'expliquer par un seul facteur, mais, par unemultitude de
déterminants, d'où sa complexité. Fort de cette certitude
scientifique,nous estimons que beaucoup de facteurs de motivation
professionnelle au travail restent encore inexplorés pour montrer
l'importance de ce phénomène chez les employés de la
SNPECI. Ainsi, toute recherche sur ce thème, qui analyserait d'autres
facteurs motivationnels, professionnels, nouveaux serait la bienvenue. Ainsi va
la science.
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