§3ème : Du Contexte général de la
République Démocratique du Congo
Dans ce denier paragraphe de cette section, il sied de tracer
le contexte général dans lequel la RDC est parvenue à
mettre en oeuvre les Objectifs du Millénaire pour le
Développement. Qu'en cela ne tienne, nous aborderons le contexte
géographique et démographique, suivi du contexte
politico-sécuritaire et pour parfaire avec le contexte
économique.
A. Contexte géographique et
démographique
Située à cheval sur l'Équateur dans la
région des grands lacs en Afrique sub-saharienne (ASS), la RDC est le
deuxième plus grand pays du continent africain avec une superficie de
2.345.410 km. Elle partage ses frontières avec 9 pays voisins.
Avec son relief diversifié, le pays dispose
d'évidents atouts en faune, flore et forêts ainsi qu'en ressources
naturelles. Son climat chaud et humide est caractérisé par une
forte pluviométrie atteignant parfois jusqu'à 2000 mm l'an dans
la cuvette. Son hydrographie dense et dominée par le bassin du fleuve
Congo, fournit d'immenses possibilités d'offre en eau potable, de
transport fluvial, d'exploitation halieutique, de production
d'électricité, etc.
Recensée à 30,7 millions en 1984, la population
congolaise est actuellement estimée à plus de 70 millions et
croît à un taux annuel de près de 3 %. Elle est à
prédominance féminine (53 %) et extrêmement jeune avec 50 %
ayant moins de 15 ans. La majeure partie de la population congolaise vit en
milieu rural.20
Cependant, à la suite des déplacements
successifs occasionnés par les conflits armés (dont les femmes et
enfants représentent 75 %), la proportion de la population urbaine,
estimée à 30 % en 1984, a connu une forte croissance et avoisine
40 % à ce jour.
La densité du pays est faible, mais en raison de la
concentration de la population dans certains coins, certaines villes comme
Kinshasa (avec plus de 8 millions d'habitants) affichent une forte
densité et sont confrontées à un important défi
d'aménagement.
B. Contexte politico-sécuritaire
Après plusieurs années de monopartisme, la RDC,
à l'époque Zaïre, s'était engagée sur la voie
du multipartisme en avril 1990. Une transition politique avait ainsi
été amorcée pour mettre en place des institutions
démocratiques et régler, dans un bref délai, la
19 Idem, p 36
20 Rapport bilan OMD 2000-2015, Evaluation des
progrès accomplis par la RDC, p. 4.
question de la légitimité des dirigeants par
l'organisation des élections libres et transparentes.
Cette transition, qui a duré 16 ans (de 1990 à
2006), a été émaillée d'importants
évènements politiques et des tensions sociales. Il s'agit,
notamment, des marches de protestation et journées « ville morte
» successives organisées par l'opposition politique, de la tenue de
la Conférence nationale souveraine en 1992,21 et du Conclave
des forces politiques, des pillages de 1991 et 1993 et des conflits
armés répétés, de 1996 et 1998 - 2003, ayant
respectivement abouti au changement de régime et à la partition
du pays.
Parmi les facteurs ayant négativement affecté la
situation sécuritaire du pays dans les années 1990, il y a lieu
de compter le génocide intervenu au Rwanda en 1994/1995. Ce dernier a
provoqué un afflux massif de réfugiés dans la partie Est
de la RDC qui a déstabilisé la région. La situation s'est
aggravée avec la guerre menée en 1996 par l'AFDL pour mettre un
terme au régime de Mobutu et avec la guerre menée contre le
Gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, en 1998, par des
mouvements rebelles MLC et RCD.
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