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Singularité des NTIC en Afrique noire : une illustration à  travers le téléphone portable dans la ville de Lomé (Togo).

( Télécharger le fichier original )
par Napo Mouncaïla GNANE
Université de Lomé - DEA 2010
  

Disponible en mode multipage

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Dédicace

À mon ami, FIKOU Gnon

Je dédie ce travail

Remerciements

Ce mémoire à été réalisé avec le soutien et l'aide de plusieurs personnes que nous tenons à remercier vivement.

Nous tenons d'abord à remercier notre directeur de recherche, le Professeur SAMBIANI Dago Djabéna Pierre, Maître de Conférences de sociologie urbaine à l'Université de Lomé, pour son sens de partage de connaissances et pour le sacrifice consenti dans l'encadrement de ce travail.

Nous disons également merci à :

- tous les membres du jury pour avoir accepté lire et évaluer ce travail ;

- tous les enseignants-chercheurs du Département de Sociologie, des autres Départements et Ecoles de l'Université de Lomé et à tous les autres enseignants-chercheurs des Universités soeurs pour leur sens de partage de connaissances ;

- monsieur NAPO Gbati, Assistant de sociologie des média et de la communication à l'Université de Lomé ;

- tous les camarades de la promotion du DEA pluridisciplinaire de la FLESH 2009-2010 ;

- notre très chère, TAGBA Sayi, pour tout son soutien et ses encouragements ;

- notre papa, GNANE G. Pondikpa et à notre maman, NATCHIPOU Aléwa, dont les soins et le soutien ne nous ont jamais fait défaut ;

- notre cousin Gabriel, notre frère Gafard et à notre ami Djabarou et sa femme Sandra ;

- Tous nos amis de l'ONG, Agence Adventiste d'Aide et de Développement (ADRA-Togo) ;

- tout nos frères et amis d'Ernesto's club ;

- tout le personnel de l'ONG Aides Médicales et Charité (AMC).

Que tous ceux qui ont participé de diverses manières à la réalisation de ce mémoire trouvent ici l'expression de nos profonds et sincères remerciements.

Sommaire

Pages

LISTE DES ACRONYMES..................................................................5

INTRODUCTION...................................................................................6

PREMIERE PARTIE : LES CADRES LA RECHERCHE................................9

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE............10

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE............................................................ .........42

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS............................52

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES......................................................................................53

CHAPITRE QUATRIEME : INTERPRETATION DES RESULTATS..............73

CONCLUSION..................................................................................87

BIBLIOGRAPHIE.............................................................................90

WEBOGRAPHIE.............................................................................92

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................95

LISTE DES GRAPHIQUES..........................................................................97

ANNEXES ...............................................................................................................98

TABLE DES MATIERES...................................................................105

Liste des acronymes

CFA  : Communauté Financière Africaine

FLESH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

GSM : Global System Mobile

GSMA  : Global System Mobile Association

IP  : Internet Protocol (Protocole Internet)

NTIC  : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

OCDE  : Organisation de Coopération et de Développement Economique

ONG  : Organisation Non Gouvernementale

OPTT  : Office des Postes et Télécommunication du Togo

PAS  : Programmes d'Ajustement Structurel

PIB  : Produit Intérieur Bruite

SMS : Short Message Service (Service de messages courts)

TIC  : Technologies de l'Information et de la Communication

UIT  : Union Internationale de Télécommunication (ITU en anglais)

WWW  : World Wide Web

Introduction

Depuis quelques années, les nouveaux moyens et outils de communication ont fait leur entrée en Afrique. Aujourd'hui, de nombreuses régions de ce continent sont connectées à Internet et couvertes par des réseaux de téléphonie mobile. Parmi ces Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), le téléphone mobile a connu un succès fulgurant.

Lorsque les premiers réseaux mobiles ont été mis en service en Afrique, il y a vingt ans, rares étaient ceux qui pensaient que le téléphone portable deviendrait l'outil de communication le plus préféré dans la région. En 1989, seule la République Sud-Africaine avait un réseau cellulaire mobile opérationnel et la région comptait moins de 4 000 abonnements. Il a fallu sept années pour dépasser le chiffre d'un million d'abonnements à la téléphonie mobile. L'augmentation du nombre d'abonnements à la téléphonie cellulaire au cours des cinq dernières années a fait mentir toutes les prévisions et l'Afrique reste la région où la progression de la téléphonie mobile a été la plus forte. A la fin de l'année 2008, on comptait, en Afrique, 246 millions d'abonnements mobiles, avec un taux de pénétration qui est passé de 5% en 2003 à plus de 30% aujourd'hui. Le nombre élevé d'abonnements à la téléphonie cellulaire mobile par rapport au nombre de lignes téléphoniques fixes et le fort taux de croissance de la téléphonie cellulaire mobile donnent à penser que l'Afrique a montré la voie en ce qui concerne le passage de la téléphonie fixe à la téléphonie mobile, tendance que l'on observe dans le monde entier (UIT, 2009).

La couverture de la téléphonie mobile est assez remarquable dans la plupart des zones urbaines de l'Afrique comme c'est le cas de la ville de Lomé au Togo, pays où le taux de pénétration du téléphone mobile s'estimait à 23% en 2008 (UIT, idem). Dans cette ville, l'adoption et la diffusion du téléphone mobile est aussi rapide que dans les autres villes Africaines ; cet outil est présent dans presque tous les ménages et utilisé par toutes les couches socioprofessionnelles de la population.

Ce constat nous amène à la question de savoir comment ce moyen de communication est-il parvenu à suscité autant d'engouement en Afrique et particulièrement dans la ville de Lomé ? Comment le téléphone portable à t-il réussit dans un environnement qui ne lui était pas favorable ?

La capitale togolaise comme la plupart des autres capitales des pays de l'Afrique subsaharienne d'ailleurs, se caractérise malgré l'influence du mode de vie occidental, par l'importance que les uns et les autres accordent à l'oralité et au contact face- à- face, c'est-à-dire au contact physique (Goffman, 1972). L'Afrique compte parmi les rares continents dans lesquels les liens entre les individus demeurent soudés. Au Gabon par exemple (et dans bien d'autres pays africains encore), les gens parcourent des kilomètres parfois à pied, pour se rendre visite. Or, si elle subsiste en Occident, cette manière de vivre la relation semble avoir fait son temps. Le lien social, par médias interposés (courrier, minitel, téléphone, etc.) dans les pays industrialisés, s'est depuis longtemps inscrit dans les moeurs. La primauté donnée au face-à-face par les Africains justifie sans nul doute la critique faite à la relation par médias interposés. Le jugement fait à ce genre de relation se manifeste par des exclamations du genre : «il a [seulement] téléphoné», ou «il n'a passé qu' [un simple] coup de fil» la préférence étant que la personne se présente physiquement. Assurément pour les peuples d'Afrique le fait de se voir face- à -face garde encore toutes ses lettres de noblesse (Modandi, 2005).

A cette réalité, s'ajoute le fait que de nombreuses personnes sont encore analphabètes1(*) et vivent dans un état de pauvreté2(*) qui ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins de subsistance. Or, l'acquisition et l'usage du téléphone portable requiert un minimum de connaissance (instruction) et d'investissement (achat de l'appareil, achat des cartes prépayées...). L'on note aussi dans la ville de Lomé, l'absence de véritables infrastructures de base nécessaires à l'utilisation des moyens modernes de communication et d'un environnement socio économique et culturel non propice à l'implantation des compagnies de téléphonie mobile.

Dans ces conditions, la logique aurait voulu que le téléphone portable ait du mal à réussir son expansion dans la ville de Lomé, ce qui n'est pas le cas. C'est le constat de ce paradoxe qui nous amène à nous interroger sur un certain nombre de points qui constituent notre problématique.

Ce travail, loin d'être pionnier dans le domaine, se veut une recherche sociologique basée sur les approches explicatives et descriptives visant à élucider et à mettre à jour les facteurs explicatifs de la vulgarisation et de l'engouement pour le téléphone mobile dans la ville de Lomé.

Pour mener à bien cette recherche, il s'est avéré nécessaire de la structurer en deux grandes parties.

La première, subdivisée en deux chapitres, est réservée aux cadres de la recherche. Elle présente le cadre théorique et conceptuel, quelques caractéristiques du cadre de l'étude et le cadre méthodologique.

La deuxième partie comporte, elle aussi, deux chapitres et est consacrée à la présentation et à l'analyse des données. Elle comporte également l'interprétation des résultats et la discussion de ces résultats.

PREMIERE PARTIE : LES CADRES DE LA RECHERCHE

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE LA

RECHERCHE

1.1-Intérêt de l'étude

Ce travail s'inscrit dans le vaste champ des recherches sur la ville et la communication. Il s'intéresse à la singularité des NTIC en Afrique et plus particulièrement dans la ville de Lomé au Togo. Les raisons de son choix peuvent être situées à trois niveaux : motivations personnelles pour le sujet, intérêts scientifique et pratique.

Les motivations personnelles qui nous ont conduits au choix de ce sujet résident dans une certaine mesure, dans notre désir d'approfondir nos connaissances dans le domaine de la sociologie urbaine à travers un aspect particulier (ville et communication).

Le premier intérêt de cette recherche est d'ordre théorique et scientifique. En effet, les pays africains se sont ouverts aux TIC dans les années 1990. Depuis, les africains ont témoigné leur intérêt pour ces nouvelles technologies et surtout pour le téléphone mobile. Ainsi, à l'instar des autres continents, le téléphone mobile connaît en Afrique un succès qui dépasse les prévisions les plus pessimistes, succès plus immédiat que celui de l'Internet (Chéneau-Loquay, 2001). Dès lors, de nombreuses études ont été réalisées pour souligner entre autres, cette expansion rapide du téléphone mobile, expliquer les modes d'usage et d'appropriation de cette nouvelle technologie, mettre en exergue les transformations sociales induites par les NTIC ou encore illustrer le contexte de paupérisation, d'analphabétisme et d'inexistence des infrastructures physiques de base indispensables à la vulgarisation des NTIC (Chéneau-Loquay, 2001 et 2004 ; Do-Nascimento, 2004 ; Alzouma, 2008 ;Dibakana, 2008).

Les quelques années d'expérience d'utilisation des TIC en Afrique ont montré qu'elles sont plus localisées en milieu urbain (Chéneau-Loquay, 2004). L'émergence de ces Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) est donc un phénomène urbain et appelle l'attention du sociologue de la ville. Pour L. Wirth (cité par Grafmayer et Joseph) :

« Le problème central du sociologue de la ville est de découvrir les formes types d'action et d'organisation sociales qui émergent dans des implantations relativement permanentes et denses d'individus hétérogènes » (Grafmayer et Joseph, 2004 :264).

Perplexe devant l'évolution fulgurante du téléphone mobile dans un contexte qui ne lui était pas en principe favorable en Afrique noire, nous voulons, dans une perspective théorique, élucider les facteurs explicatifs de ce phénomène à Lomé. Cette étude est donc une étape d'un processus de recherche pouvant amener à des connaissances plus approfondies et étendre les champs de réflexions des chercheurs sur les facteurs de la révolution des TIC en Afrique.

Le deuxième intérêt du choix de ce sujet est d'ordre pratique. Elle réside dans notre désir d'approfondir les réflexions sur certains problèmes nés de l'introduction et de l'évolution des TIC ou à en faire un facteur de développement des villes africaines. Car, pour être pertinent et efficace, la régulation du phénomène urbain, qu'il s'agisse du développement territorial en général, de politique sectorielle ou de gestion de problèmes urbains, suppose une connaissance de la ville en tant que telle, de l'alchimie d'ingrédients qui font sa richesse et son attrait.

L'intérêt pratique de ce travail réside donc dans le fait qu'il pourra constituer une source d'inspiration à l'élaboration d'actions par les pouvoirs publics et leurs partenaires, susceptible de réguler les problèmes urbains (liés aux TIC), de manière innovante et dans le cadre du développement durable.

1.2- Problématique de l'étude

Au cours des trois dernières décennies, il est apparu indéniable que les progrès des télécommunications et de la microélectronique, résultat de la révolution industrielle associée aux NTIC, ont révolutionné le monde moderne. Les changements rapides enregistrés dans tous les domaines de la vie sont à mettre à l'actif de cette révolution technologique. On peut dire avec Barlow (1996), Negroponte (1996) et Castells (1997), que les NTIC sont au coeur des transformations qui affectent les sociétés modernes. Pour ces auteurs, la notion de société de l'information est aussi née de cette idée que des changements pareils à ceux qui ont marqué l'humanité avec l'avènement de l'écriture et l'invention de la machine à imprimer sont actuellement en cours et qu'ils sont tout ce qu'il y a de plus révolutionnaire ; ils touchent toutes les sphères de la société.

Les TIC (Internet, téléphone mobile...) se sont développées et diffusées à un rythme effréné sur toute la planète. Même si l'on peut remarquer des disparités régionales en termes de disponibilité, d'expansion ou encore en termes d'usage et de mode d'acquisition, il est aujourd'hui incontestable d'affirmer que ces technologies, TIC envahissent extraordinairement le monde.

D'après les dernières statistiques de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT), le secteur des TIC connaît, dans beaucoup de régions du monde, une croissance rapide, alimentée essentiellement par la téléphonie mobile. Ces données, prévisions et analyses très complètes montrent en effet que le marché de la téléphonie mobile poursuit son essor, puisque le nombre d'abonnés dans le monde a atteint 4,6 Milliard soit 67% de la population mondiale à la fin de l'année 2009 (UIT, 2009).

En Afrique, depuis leur introduction dans les années 1990, le paysage des NTIC a connu un changement spectaculaire grâce à l'action internationale à travers les accords multilatéraux. Cette action de développement a suivi le mouvement et les orientations établis par les conventions et traités. L'expansion rapide des TIC a été en grande partie encouragée et soutenue de l'extérieur (pays occidentaux) comme cela fut le cas de la radio et de la télévision dans les années 1960. Les Etats africains se sont donc ouverts aux NTIC dans le contexte des années 1990. Un contexte de l'afro-pessimisme qui a suivi la faillite des modèles de développement et la dégradation des indicateurs sociaux consécutifs aux Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) des décennies précédentes. Un afro-pessimisme que l'opinion politique, les experts et les Gouvernements en Occident ont traduit par une perception de l'urgence humanitaire et de la lutte contre la pauvreté. Cette ouverture des Etats africains aux TIC n'a pas manqué de susciter auprès de certains acteurs de la coopération internationale, l'espoir que ces outils puissent jouer sur ce continent le rôle d'un levier d'accélération du progrès socioéconomique (Do-Nascimento, op.cit).

En 1990, seuls trois pays du Maghreb, l'Egypte, l'Afrique du sud, le Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) et le Gabon avaient les systèmes de téléphonie mobile. Cinq ans après, le nombre d'abonnés au téléphone mobile atteignait celui du téléphone fixe dans cinq pays (Botswana 50% ; Côte d'Ivoire 54% ; Rwanda 50% ; Afrique du Sud 49% ; Ouganda 50%) et il ne restait plus que certains pays de la frange sahélienne (Tchad, Erythrée, Somalie...) qui n'étaient pas encore concernés par la mise en place des réseaux de téléphonie mobile (Chéneau - Loquay, 2001). A partir de l'année 2004, l'UIT, (2004) soulignait que l'Afrique est la partie du monde où la progression de l'utilisation de la téléphonie mobile est la plus rapide au monde. Cette observation de l'UIT est d'une certaine manière soutenue par les rapports de la GSMA (2007). D'après les données de cette association, au cours de la seule année 2007, plus de soixante dix millions de nouveaux utilisateurs de la téléphonie mobile se sont ajoutés à ceux qui existaient déjà, élevant le nombre total d'utilisateurs du téléphone mobile à deux cent quatre vingt deux millions (258 000 000) en Afrique.

En 2009, les abonnements aux larges bandes mobiles vont à plus de quatre cent millions en Afrique (UIT, 2009). La rapidité de la diffusion des NTIC en Afrique s'est surtout traduite par une prolifération du téléphone mobile dans les grandes villes. Pour Alzouma l'adoption du téléphone mobile en particulier est l'un des phénomènes les plus saillants de ce que certains média présentent comme une révolution. Poursuivant son analyse il affirme que : « ...dans les villes, et dans une moindre mesure dans certaines campagnes, beaucoup de jeunes et vieux, de femmes et d'hommes, de riches et de pauvres ont fait leur, cet instrument de communication avec une rapidité qui a étonné tous les observateurs » (Alzouma, 2008 :39).

L'Afrique s'est donc engagée sur les autoroutes de l'information à travers l'utilisation du téléphone portable. En dépit de la fracture numérique qui restitue l'existence d'un fossé économique entre les utilisateurs du Nord et ceux des pays en voie de développement, l'accroissement de la consommation des services liés aux technologies de l'information et de la communication est donc devenue important.

Le Togo n'est pas restée en marge de cette expansion de la téléphonie mobile. Cet outil de communication a été introduit dans ce pays en 1998 par la société TOGOCELLULAIRE, le premier opérateur de téléphonie mobile (filiale de la société TOGO TELECOM) dont le réseau couvre 95% de la population, et 75% du territoire dont Lomé la capitale (TOGOCEL INFO, mai/juin 2008). Structure à composante étatique, cette société a été secondée plus tard par un second operateur privé Telecel Togo, qui cédera sa place à la société Moov Togo du groupe Atlantis Telecom. Ces compagnies assurent aujourd'hui l'offre des services liés à la téléphonie mobile dont l'expansion rapide est plus remarquable à Lomé, la plus grande agglomération urbaine du Togo.

Pour la compagnie TOGOCELLULAIRE, le nombre d'abonnés est passé de 14.600 en 1998 à 380.001 en 2005 pour atteindre 820807 à la fin de l'année 2007 (TOGOCEL INFO, idem). Ces chiffres témoignent de l'adoption rapide de cet outil de communication par les togolais en général et les loméens en particulier. Appelé « portable » ou encore « cellulaire », cet outil de communication a été très rapidement intégré dans les habitudes et les différentes pratiques quotidiennes des populations. Il est présent dans presque tous les ménages où l'on en fait plusieurs usages (appel, envoi de SMS, navigation sur le web, chronomètre...). Son utilisation est rentrée dans les moeurs et n'est plus l'apanage d'une classe sociale privilégiée ou d'une tranche d'âge et a introduit de nouveaux concepts dans le langage, des nouvelles formes de sociabilités, bref des changements sociaux.

Cette vulgarisation rapide du téléphone mobile dans la ville de Lomé tout comme dans toutes les autres villes de l'Afrique noire revêt un caractère particulier et contradictoire. Ceci parce que les TIC, en général, ont été introduites dans ces milieux dans un contexte de morosité économique caractérisée par un endettement très élevé des pays et une stagnation, voire une régression de la croissance économique, de manque d'infrastructures électriques et téléphoniques indispensables au fonctionnement de ces TIC3(*) (Kokou ,2009 ; Dibakana, 2008). Néanmoins, l'utilisation et la consommation des services liés aux TIC vont connaître une croissance très importante notamment dans l'utilisation de la téléphonie mobile dans cette partie du monde.

Ce constat, replacé dans le contexte de la ville de Lomé, nous amène à poser plusieurs questions de recherche.

1.3- Questions de recherche

1.3.1-Question générale de recherche
Comment peut-on expliquer le paradoxe de l'adoption et de l'expansion rapide du téléphone mobile dans un environnement socio économique, culturel et technique a priori défavorable à sa diffusion ?

1.3.2-Questions spécifiques de recherche

Les questions spécifiques de recherche sont :

1. Qu'est-ce qui a influencé la réussite du téléphone mobile dans la ville de Lomé malgré un environnement socio économique culturel et technique défavorable ?

2. Quels sont les besoins des populations auxquels le téléphone mobile permet de répondre ?

3. Comment le téléphone mobile est-il perçu par les utilisateurs loméens ?

4. Qu'est-ce qui a pu susciter son engouement pour les populations loméennes ?

1.4-Les hypothèses

Tout travail de recherche scientifique doit se structurer et se fonder sur une ou plusieurs hypothèses, qui selon Guidère : « Constitue une explication admise temporairement concernant des phénomènes donnés et cela, jusqu'à sa confirmation ou sa réfutation par l'expérience ou par la démonstration » (Guidère, 2004 : 72).

Ainsi donc, la présente recherche s'articule autour de plusieurs hypothèses.

1.4.1-Hypothèse principale

Le paradoxe de l'adoption et de l'expansion rapide du téléphone mobile à Lomé s'explique par son utilité et les représentations que se font les loméens de cette nouvelle technologie de la communication.

1.4.2-Hypothèses secondaires

Elles sont les suivantes :

1. Le succès du téléphone mobile dans la ville de Lomé, malgré un environnement socio économique, technique et culturel défavorable, est influencé par son utilité (répond à des besoins pratiques et communicationnels des loméens) ;

2. L'engouement pour le téléphone mobile à Lomé est déterminé par sa possession qui est considérée comme une marque de distinction et de prestige.

1.5-Les objectifs de la recherche

1.5.1-L'objectif général

Cette étude a pour principal objectif d'élucider le contexte économique, social et technique dans lequel est apparu le téléphone mobile tout en mettant en évidence les principaux facteurs de sa vulgarisation dans la ville de Lomé.

1.5.2-Les objectifs spécifiques

De manière spécifique, cette étude vise à :

- Analyser les infrastructures de communication téléphonique à Lomé ;

- Analyser les principaux facteurs explicatifs de l'engouement pour le téléphone portable dans la ville de Lomé ;

- Identifier et analyser les différents usages du téléphone mobile à Lomé ;

- Analyser les différentes perceptions qui font du téléphone mobile, un instrument de prestige et de reconnaissance sociale ;

- Identifier les stratégies d'acquisition et d'appropriation du téléphone portable dans la ville de Lomé.

1.6-Choix et justification des variables et indicateurs

1.6.1-Variable dépendante

La variable dépendante retenue dans le cadre de cette étude est : « le paradoxe de l'adoption et de l'expansion rapide du téléphone mobile à Lomé ».

1.6.2-Variables modératrices

Ces variables sont relatives aux profils et aux caractéristiques sociodémographiques des individus. Elles peuvent êtres très déterminantes dans l'adoption ou l'usage des TIC.

· Sexe 

Permet d'analyser l'influence du genre dans l'adoption du téléphone portable. Les usages du téléphone portable et la maîtrise de leur utilisation peuvent prendre des variantes selon qu'on soit en présence des individus de sexe masculin ou des individus de sexe féminin. Les femmes et les hommes en raison des différents rôles qu'ils sont amenés à jouer conformément à leurs statuts n'utiliseront pas le téléphone portable à des mêmes fins ni à une même fréquence.

· Age 

Cette variable intervient dans cette analyse en ce sens qu'elle permet de catégoriser la population étudiée en différentes tranches d'âge en tenant compte du degré d'adoption et des différents usages fait des technologies de l'information et de la communication. Les plus jeunes par exemple utiliseront plus le téléphone portable pour l'envoi des messages, appareil photographique, lecteur de musique (vidéo ou audio), pour la navigation sur le web etc. Ils seront donc plus poussés contrairement aux plus âgés à adopter les appareils téléphoniques capables d'assurer ces fonctionnalités.

· Revenu 

Le revenu d'un individu est très déterminant dans sa décision d'adopter une innovation. Cette variable peut déterminer le type du téléphone portable adopté. En effet les prix des appareils téléphoniques (téléphone mobile) varient selon leurs caractéristiques (appareil avec multimédia, appareil capable de supporter deux réseaux téléphoniques...) et fonctionnalités. Plus l'appareil est sophistiqué plus son prix est élevé.

· Niveau d'instruction 

Lorsqu'une personne comprend ou maîtrise l'utilisation d'une technologie, il est plus disposé à l'adopter par rapport à celui qui ne maîtrise pas l'utilisation de cette technologie. Or la maîtrise et la compréhension de l'utilisation d'une technologie généralement consignée dans une notice peuvent être très fortement liées au niveau d'instruction du potentiel utilisateur. Ainsi donc le niveau d'instruction d'un individu peut être déterminant dans l'adoption du téléphone portable et peut déterminer les usages qu'il fera de cette nouvelle technologie de l'information et de la communication.

· Profession

L'activité exercée par un individu joue un rôle déterminant dans ses besoins de communication. Un chef d'entreprise et homme d'affaires qui a plus besoin de rester en permanente communication avec des dizaines de clients ou fournisseurs et avec son bureau lorsqu'il voyage, n'a pas de toute évidence les mêmes besoins de communication qu'un producteur saisonnier de tomates qui ne dispose que de quelques clients. Ces besoins de communications variables selon le métier exercé peuvent influer l'adoption et la fréquence d'utilisation. Le téléphone portable dans ce cadre peut se révéler plus utile à certaines catégories professionnelles qu'à d'autres.

1.6.3-Variables indépendantes

· Influence sociale

Désigne la place du groupe social dans l'adoption du téléphone portable. L'on peut être amené à adopter le téléphone portable pour des besoins de prestige et d'intégration à son groupe social d'appartenance.

· Utilité

Le téléphone portable au regard de ses caractéristiques est utilisé pour répondre à divers besoins (communiquer pour maintenir ses relations avec des amis et proches, maintenir la clientèle, gagner du temps dans la recherche de l'information...). Ces utilités que l'on peut espérer de l'usage du téléphone portable déterminent son adoption par les individus qui espèrent tirer un maximum de profits.

· Facilité d'utilisation

Plus l'utilisation d'une innovation est facile plus facile sera son adoption. C'est donc une variable déterminante dans l'adoption et l'utilisation du téléphone portable.

· Perception

Cette variable peut se révéler très déterminante dans l'explication de la vulgarisation du téléphone portable dans la ville de Lomé. Elle renvoie à la manière dont l'individu perçoit la possession du téléphone mobile. Cette possession peut être pour l'individu facteur de prestige ou d'intégration sociale ; elle peut aussi renvoyer au désir de donner une bonne image de soi aux autres et de ne pas se sentir différent et inférieur aux autres.

1.6.4- Les indicateurs

· Taux de pénétration du téléphone mobile

Le taux de pénétration indique et permet d'apprécier la vitesse à laquelle la technologie est adoptée et le nombre de nouveaux abonnés.

· Les infrastructures techniques de la téléphonie mobile

Elles indiquent la couverture du territoire par les réseaux téléphoniques et donc la tranche de la population couverte.

· Disponibilité du téléphone mobile sur le marché

Indique l'ampleur de la demande et le degré de vulgarisation du téléphone mobile.

· Le nombre des opérateurs de téléphonie mobile

Le nombre d'opérateurs de téléphonie mobile est révélateur des opportunités offertes par le marché de la téléphonie. Les opérateurs envahissent les marchés (territoires) quand celui-ci est favorable (plus de demandes).

· Nombre d'abonnés à la téléphonie mobile

Permet d'apprécier l'ampleur de l'adoption et du succès du téléphone portable au sein d'une population.

· Les différents types d'usages

Montrent les différents usages faits du téléphone portable et ses capacités à répondre aux besoins des utilisateurs.

1.7- Revue critique et thématique de la littérature

Cette partie est essentiellement consacrée à la recension des écrits se rapportant au présent sujet de recherche. En effet de nombreuses recherches ont été réalisées dans le domaine de l'adoption et de la vulgarisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication et particulièrement du téléphone mobile. Cette démarche a donc pour but de faire un bilan critique (état des lieux) de certains travaux significatifs qui ont été réalisés dans ce domaine. C'est une occasion pour nous de connaître la portée des concepts, de découvrir les théories les plus explicatives des faits observés et de participer de cette manière au débat scientifique pour l'avancement des connaissances dans le domaine de la sociologie urbaine et de la communication.

Les recherches réalisées dans le domaine des usages des médias et des technologies se caractérisent par une grande variété, à la fois dans les objets de recherches privilégiés, les problématiques développées et dans les positions théoriques qui les fondent. Nous subdivisons pour notre part cette revue en deux grandes parties :

- La première est consacrée à quelques approches explicatives de l'adoption des NTIC ;

- La deuxième partie est réservée à la place des NTIC dans la problématique du développement en Afrique.

1.7.1- Approches explicatives de l'adoption des NTIC

L'invention et la diffusion des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ont généré, chez les chercheurs, un large éventail d'idées et de points de vue sur la façon dont elles sont adoptées et diffusées au sein d'un groupe social. On peut diviser les prises de positions et les orientations épistémologiques qui les sous-tendent en plusieurs catégories. Mais dans le cadre de ce travail, nous avons retenu quatre approches explicatives de l'adoption des NTIC.

1.7.1.1-Le paradigme diffusionniste

Le paradigme diffusionniste ou encore le modèle de la diffusion date de la fin des années 1980. Les recherches qui relèvent de ce type d'approche, analysent l'adoption d'une innovation technologique au moment de sa diffusion, c'est-à-dire sans prêter attention à l'étape de la conception de la technologie étudiée. Le paradigme diffusionniste est né du paradigme de la diffusion des innovations dont le principal instigateur est Rogers (1962). Les travaux de ce dernier s'inscrivent dans une longue tradition anthropologique placée sous le nom de « diffusionnisme ». Kroeber (cité par Belanger, 1992), le père du diffusionnisme s'est intéressé à la pénétration des innovations dans le tissu culturel.

Dans ce modèle qui contribue considérablement à alimenter les connaissances sur la façon dont une innovation circule à travers les réseaux sociaux, l'adoption est perçue comme un processus caractérisé par plusieurs phases, c'est-à-dire de l'exposition de l'usager à l'innovation jusqu'à la confirmation ou le rejet de l'adoption.

Selon Rogers (op.cit), les caractéristiques de l'innovation telles que perçues par les individus déterminent son taux d'adoption et dans ce cadre, les médias et donc l'information joue un rôle important, mais la communication interpersonnelle est déterminante dans le processus de prise de décision quant à l'adoption d'une innovation. Faisant appel à d'autres approches théoriques comme celle de la mondialisation, le paradigme diffusionniste identifie cinq attributs caractérisant une innovation : son avantage relatif, sa compatibilité avec les valeurs du groupe d'appartenance, sa complexité, la possibilité de la tester, et sa visibilité. Les usagers sont classés selon cinq profils types : les innovateurs, les premiers utilisateurs, la première majorité, la deuxième majorité et les retardataires. Cette typologie permet de suivre l'évolution du taux d'adoption (qui décrit une courbe en forme de S). Le profil des adoptants passerait d'un groupe marginal à un groupe plus large d'adoptant, puis à un bassin de plus en plus représentatif de la population en général.

Pour Flichy (1995), l'intérêt majeur du modèle diffusionniste est d'avoir permis de décrire tout le réseau social de circulation d'une innovation au sein d'une société. En définitive, Rogers et ses partisans partent du principe qu'il suffit d'introduire une technologie au sein d'un groupe pour que celui-ci l'adopte soit dans l'immédiat ou à un rythme plus lent. La technologie finit par s'imposer aux individus passifs. L'adoption d'une technologie est facilitée par le discours de l'action et des promoteurs qui magnifient ses bienfaits.

Replacée dans le cadre de l'adoption du téléphone mobile, cette théorie implique qu'il suffit que l'information soit divulguée sur cette technologie, et son adoption se fera progressivement et parfois par le biais de ses promoteurs que sont les opérateurs de téléphonie mobile à travers la publicité.

Néanmoins, ce modèle de la diffusion en raison de son déterminisme technologique a fait l'objet de nombreuses critiques. Parmi les plus courantes, on peut citer le caractère pro-innovateur de cette théorie, en particulier en ce qui concerne la typologie des adoptants en « types- idéaux » (Bardini, 1996).

La présence de ce biais empêche de tenir compte des phénomènes d'abandon après l'adoption, pourtant très importants dans l'analyse ; l'usager peut décider en effet de rejeter l'innovation à n'importe quel moment, et pas seulement lors de la prise de décision.

La critique majeure faite au modèle diffusionniste concerne le statut de la technique. Selon Boullier (1989), Rogers a contribué à propager une conception fausse de la notion de diffusion, à savoir celle selon laquelle la diffusion d'une innovation interviendrait seulement lorsque l'innovation est achevée et prête à être adoptée. Cette vision positiviste de la technologie révèle une passivité chez les usagers, qui acceptent l'innovation. Ce n'est qu'à la troisième édition de sa théorie que Rogers a intégré la notion de « réinvention » pour rendre compte de la façon dont les usagers modifient le dispositif qu'ils adoptent.

En définitive, le paradigme diffusionniste met en avant le caractère déterministe d'une innovation technologique qui finit par s'imposer aux membres (considérés comme passifs) d'un groupe social où il a été introduit. Mais, cette théorie ne tient compte que des aspects techniques lors de la diffusion d'une innovation technologique, occultant ainsi la dimension sociale, très chère au modèle de la traduction.

1.7.1.2-Le modèle de l'innovation ou de la traduction

Les recherches regroupées sous le label de la sociologie de l'innovation ou de la traduction s'attachent à l'étude des processus d'innovations techniques, c'est-à-dire au moment particulier de la conception des innovations, qui implique les prises de décision et des choix d'ordre technique, social, économique et politique. Le courant de l'innovation est représenté par les sociologues (Callon, Latour, Akrick) du Centre de Sociologie de l'Innovation (CSI) de l'Ecole des Mines de Paris (EMP), dont les recherches s'inscrivent aussi dans l'école de la traduction. Pour la plupart, ces travaux s'appuient sur des études de cas d'innovations techniques qui n'ont pas réussi à s'imposer. Dans cette perspective, l'accent est aussi mis sur la nécessité d'impliquer l'usager potentiel dès le moment de la conception de l'objet technique, ceci pour maximiser les chances pour cet objet d'être adopté avec succès (Millerand, 1998).

C'est cette idée que semblent marteler Vedel (1994) et Vitalis (1994) en développant une sociopolitique des usages qui plaide pour une réintégration au moment de la conception, de la figure du citoyen dans le modèle de l'usager qui a une position particulière définie par ses besoins et désirs.

L'une des préoccupations des tenants de ce courant et particulièrement ceux de l'école de la traduction, consiste à dénombrer la dimension sociale de l'innovation technique et à identifier le jeu d'interaction des divers acteurs qui participent à l'élaboration de l'innovation. Ils s'inscrivent principalement du socioconstructivisme qui s'attache à montrer en quoi la validité d'une proposition scientifique ne relevait pas seulement d'arguments techniques ; mais résultait également de négociations et de débats au sein de la communauté scientifique (Millerand, idem).

Le modèle de l'innovation ou de la traduction contrairement au paradigme diffusionniste ne fait pas de l'usager un acteur passif, déterminé par la technologie ; c'est un coproducteur de technologies dont la conception doit tenir compte de ses besoins et désirs pour une adoption massive et réussie de la technologie en question.

Dans le cas des NTIC et du téléphone mobile en particulier, il faut alors tenir compte et associer les potentiels usagers dans la phase de conception pour assurer leur adoption massive.

Cependant, même si cette approche réussit à démontrer comment le dispositif prend en charge les actions futures de l'utilisateur, elle ne permet pas d'en restituer les pratiques effectives. Elle ne tient pas compte du fait que les acteurs qui contribuent à la phase de conception de l'objet technologique par exemple n'ont pas les mêmes compétences, vivent dans des cadres sociaux différents et ont chacun des stratégies (rationalité) et donc ne participent pas de la même manière ou, parfois ne contribuent pas du tout à la conception de l'objet d'innovation.

Ce sont ces insuffisances que tente de combler la théorie des déterminants psychosociaux en prenant en compte les facteurs liés aux cadres de vie (culturels, économiques...) des usagers, dans l'explication de leur adoption d'une technologie.

1.7.1.3-La théorie des déterminants psychosociaux

La théorie des déterminants psychosociaux considère que l'adoption d'une technologie est déterminée par des facteurs liés à l'individu appartenant à un groupe, à une culture et à un environnement qui influencent ses attitudes et ses motivations. Cette théorie utilisée aussi en psychologie sociale fait référence à l'influence sociale et à la motivation sociale pour expliquer l'adoption d'une technologie.

Fischer (2003), l'une des tenants de ce courant de pensée met l'accent sur l'influence sociale qui modifie selon lui le comportement ou les croyances d'un individu sous l'effet d'une coercition réelle, imaginaire ou volontaire exercée par une personne ou un groupe de personnes. L'individu dans cette situation est amené à adopter un modèle de comportement sous l'influence de son groupe social d'appartenance ou sous l'influence d'un leader. Pour cet auteur, l'influence sociale s'exprime sous la forme de la normalisation ou sous la forme de la conformité. La normalisation désigne le fait pour un individu de se conformer aux normes mises en place par son groupe social d'appartenance dans le but d'être accepté et jugé positivement par les autres membres du groupe. Ces normes auxquelles se conforme l'individu peuvent être absentes au départ dans le mode de vie du groupe, mais finissent, par les influences mutuelles, par s'imposer progressivement. La conformité quant à elle désigne l'incapacité de l'homme d'évoluer en dehors de son environnement immédiat qui lui impose ses manières de faire.

Dans la même perspective, Mayo (Cité par Mousli, 2007) met l'accent sur la motivation sociale de l'individu qui dans ses manières de faire, cherche à devenir visible aux yeux des autres, à obtenir considération et reconnaissance et à développer un sentiment d'appartenance. Dans ces conditions, il se conforme aux pratiques et au modèle de comportement dominant dans son cadre social de vie.

Replacée dans le contexte de l'adoption des NTIC, cette théorie nous amène alors à considérer l'adoption d'une technologie par un individu comme déterminée par son groupe social d'appartenance auquel il cherche à s'intégrer et à être accepté et même considéré.

Portant son analyse sur la particularité des NTIC en Afrique noire, Dibakana (op.cit) fait remarquer que dans cette partie du monde, l'utilisation du téléphone portable remplit d'abord des fonctions de distinction et de reconnaissance sociale. Le téléphone portable permet non seulement de situer socialement ses consommateurs, mais également leur permet de se situer par rapport aux autres membres de la société ; de montrer leur appartenance à telle classe, leur distance par rapport à telle autre.

Il ressort de l'analyse précédente que la théorie des déterminants psychosociaux s'inscrit dans une certaine mesure dans l'holisme sociologique prôné par Durkheim (2004), l'un des pères fondateurs de la sociologie, qui considère que les comportements de chaque individu sont déterminés par des normes et règles de son groupe social d'appartenance qui exerce une contrainte sur lui.

La théorie des déterminants psychosociaux, même si elle permet de tenir compte de l'influence du groupe sur le comportement de l'individu à l'occasion de l'adoption d'une nouvelle technologie, contribue à confiner celui-ci dans un déterminisme psychosocial et ne tient pas compte de son caractère rationnel et calculateur. L'individu en effet adoptera une technologie en tenant compte des moyens à mettre en oeuvre pour acquérir cette technologie et de ses intérêts et surtout de l'utilité éventuelle de cet outil.

Pour comprendre ce caractère rationnel et calculateur de l'individu dans son adoption d'une innovation technologique, nous ferons appel pour la suite, au modèle de l'acceptation technologique.

1.7.1.4-Le modèle de l'acceptation technologique

Ce modèle s'inscrit en faux contre la tendance à considérer l'individu comme un acteur passif sous l'emprise d'un déterminisme technologique comme le soutient le diffusionnisme ou sous l'emprise des déterminants psychosociaux. Pour eux, l'individu opère des choix et adopte des comportements sur la base d'un calcul rationnel en termes d'investissement et de gain.

Pour les tenants de ce modèle d'analyse, l'adoption d'une technologie ne passe pas par sa mise à disposition, il faut en réalité que les destinataires soient rassurés que cette technologie répondra à leurs besoins et qu'ils aient les moyens de l'adopter.

Appliquant le modèle de l'acceptation technologique (TAM) à l'adoption et à l'usage des TIC, Davis (Davis et al, 1989) se base sur deux croyances ; l'utilité perçue et la facilité d'utilisation perçue. Ces deux croyances expliquent les comportements d'adoption des TIC par les individus. L'adoption d'une technologie par un individu ou un groupe social est donc favorisée par l'aspect utilitaire de la technologie perçue. Si l'utilisation de cette technologie répond à leurs besoins, ils sont disposés à l'adopter.

En nous replaçant dans le contexte de l'Afrique, nous pouvons constater que l'expérience africaine de la téléphonie mobile montre que plusieurs facteurs ont concouru et concourent toujours largement à son développement. Il s'agit du caractère utilitariste du téléphone mobile, du caractère hyper relationnel du tissu social africain et de la stratégie des opérateurs économiques.

Dans un premier temps, cette innovation dans les usages est l'expression d'un rapport foncièrement utilitariste que les populations africaines entretiennent à l'égard du téléphone portable et des NTIC en général. Ce rapport utilitariste découle des caractéristiques même de leur environnement politique et économique (Do-Nascimento, op.cit). En effet, il apparaît qu'en Afrique les desseins d'appropriation des NTIC répondent à des desseins caractéristiques de sociétés marquées par la pénurie. Ces desseins sont : d'une part, la recherche de palliatifs aux carences de l'environnement politique et économique ; d'autre part, la quête permanente d'opportunités au sein d'un espace social de développement inégal. Dans un tel contexte socio-économique, l'adoption des NTIC répond à un besoin spécifique. Celui d'accéder à des ressources qui amplifient la marge de manoeuvre des acteurs sociaux à l'endroit d'un environnement politique et économique caractérisé par la pénurie. Pénurie des infrastructures, des prestations d'intérêt général, des libertés publiques, des emplois, des soins et des aliments etc.

Les usages du téléphone portable en Afrique confirment cette analyse de Do-Nascimento (idem). Ainsi, le téléphone portable en Afrique, comme tous les NTIC en général, apporte une réponse moderne, c'est-à-dire efficiente, à une problématique d'origine et d'expression locale. En l'espèce, la recherche de moyens qui affranchissent des pesanteurs d'un contexte politique et économique caractérisé par la pénurie. Par cette fonction, le téléphone portable comme vecteur de la communication, présente en Afrique une utilité sociale qui lui affecte une valeur d'usage sans commune mesure. Cette valeur d'usage l'élève à la qualité d'un bien d'intérêt public ; en ce sens que sa diffusion permet à une majorité de citoyens en Afrique non seulement de jouir enfin de leur droit citoyen à la communication, mais aussi de s'affranchir de certaines pesanteurs d'un contexte politique et économique caractérisé par la pénurie.

En deuxième lieu, l'adaptation des opérateurs économiques au profil du consommateur africain a largement contribué à la diffusion du téléphone portable en Afrique. La majorité des consommateurs africains appartient au secteur informel. Or, au sein de ce secteur, le consommateur ne réunit pas les instruments de paiement habituels dans les transactions du secteur formel : chéquiers, comptes bancaires, prélèvement automatique etc. Pour ne pas s'aliéner cette fraction majoritaire des consommateurs potentiels, les opérateurs de la téléphonie mobile en Afrique ont adopté et généralisé le système de paiement par la carte prépayée. Selon Blanchard (2004) l'utilisation des cartes prépayées par opposition aux formules avec abonnement mensuel, représentant jusqu'à 90 % des abonnés dans certains pays, permet une meilleure maîtrise des dépenses par l'usager et simplifie grandement pour l'opérateur la gestion de sa base de clients.

Le système des cartes à prépaiement est intéressant dans des pays où les revenus sont faibles et où l'on préfère généralement tout régler d'avance. Pour les opérateurs, les services à prépaiement réduisent le risque du crédit, et pour les consommateurs qui parfois ne réunissent pas les conditions requises pour disposer d'un service d'abonnement, le service mobile devient accessible. En effet, un nombre croissant de réseaux mobiles africains sont uniquement à prépaiement, tandis qu'à l'échelle du continent, quatre abonnés sur cinq utilisent des services à prépaiement, soit près du double de la moyenne mondiale (UIT, 2001).

Notons en dernière position que le ressort interne du développement de la téléphonie mobile en Afrique réside dans le caractère hyper relationnel des sociétés africaines. Celles-ci présentent en effet une disposition contingente à un usage intensif du téléphone en raison d'un tissu social hyper relationnel. L'individu en Afrique (il faut le noter) est inséré dans un tissu relationnel extrêmement dense. Ce tissu est constitué par deux réseaux : un réseau familial et un réseau amical. A l'intérieur de ces deux réseaux la communication interindividuelle est particulièrement dense. L'individu en Afrique n'hésite pas à parcourir des kilomètres à pied ou en voiture dans la journée pour prendre des nouvelles ou donner des nouvelles à la parenté et aux amis. Dans un tel contexte, l'arrivée du téléphone portable ne pouvait que constituer une véritable opportunité. Il affranchit de la contrainte kilométrique tout en maintenant l'intensité du lien social, l'intensité du réseau communicationnel. Dans un tel contexte hyper relationnel du tissu social, le téléphone en soi ne pouvait qu'être porteur d'une valeur d'usage sans commune mesure.

Mais en raison des carences du service public des télécommunications en Afrique, jusqu'aux années 1980, la majeure partie des populations africaines s'est retrouvée en marge de cet outil moderne de communication. L'arrivée du téléphone portable ne pouvait donc que bouleverser le tissu communicationnel en Afrique. Elle a permis de satisfaire la demande sociale d'accès au téléphone en palliant les carences des prestations du service public des télécommunications (Do-Nascimento, op.cit).

De ces facteurs vient le succès inattendu du marché du téléphone portable en Afrique. La rapidité de mise en service de cet outil qui répond aux multiples besoins pour l'usager l'a fait immédiatement apparaître aux populations africaines comme un outil dont l'adoption vaut le sacrifice.

Ces exemples tirés du cas spécifique de l'Afrique confirment alors l'importance de tenir compte de la rationalité et du caractère calculateur de l'individu dans l'explication de ses stratégies d'adoption d'une technologie.

Les modèles d'analyses qui s'inscrivent dans cette logique peuvent être classés dans une perspective théorique plus large, qui est, l'individualisme méthodologique et de l'analyse stratégique qui reconnaissent ce caractère calculateur et rationnel de l'homme.

Le modèle de l'acceptation technologique, même s'il prend en compte les aspirations et motivations des individus dans leurs stratégies d'adoption des NTIC, ne peut à elle seule servir de modèle d'explication privilégié de l'adoption des innovations.

Les NTIC, au regard de leur fulgurante vulgarisation à travers tout le continent africain, suscite une importante interrogation, celle de savoir si elles constituent une aubaine pour le développement de ce continent ?

1.7.2-NTIC et développement en Afrique

L'introduction et la diffusion des NTIC en Afrique a suscité chez de nombreux auteurs un éventail de point de vue sur la contribution de celles-ci au développement de l'Afrique. L'on peut regrouper les recherches réalisées à ce sujet en deux groupes : d'un côté ceux qui estiment que les NTIC contribuent de façon significative au développement du continent noir, et de l'autre, ceux qui militent pour le pessimisme technologique.

1.7.2.1-Déterminisme technologique ou technocentrisme

L'introduction des TIC en Afrique a développé chez bien d'auteurs, l'idée selon laquelle l'utilisation de ces technologies a sensiblement amélioré ou même transformé certains domaines de la vie sociale sur ce continent (éducation, santé, économie, politique...).

Dans un dossier spécial d'Afrique Report consacré aux TIC en Afrique, Norbrook (Alzouma, op.cit) écrit par exemple que La Banque Mondiale estime qu'une hausse de 10% du taux de pénétration du téléphone mobile entraîne une croissance du PIB de 0,6%, mettant à jour la stimulation énorme en termes de productivité que les technologies de communication modernes apportent à une économie. Ceci constitue un véritable levier économique et un facteur de réduction de la pauvreté.

Toujours dans le domaine économique, Tall (2004) après analyse du paysage des TIC au Sénégal constate que le téléphone mobile a favorisé la connexion de la famille élargie particulièrement dans les régions rurales de ce pays. Les échanges (notamment financiers) entre membres éloignés et ceux restés au pays sont devenus plus nombreux et plus réguliers. Dans la même perspective, il est aussi important de noter que l'accès au téléphone mobile et aux autres TIC peut rendre le paiement des envois plus fiable, plus efficient (avec moins d'intermédiaires) et éventuellement plus régulier parce que la communication aide à maintenir la famille étendue en contact plus étroit à entendre T. Kelly (2004).

Sachs, directeur de la Earth Institute (Institut de la Terre) à la « Columbia University » a aussi récemment soutenu que le téléphone mobile est « l'unique » technologie transformationnelle pour le développement. Cette idée, selon Sachs, repose sur le fait que le téléphone mobile est un puissant outil pour joindre les pauvres là où ils sont tout en créant pour eux des opportunités d'affaires. C'est en quelque sorte un moyen de briser l'isolement économique en réintégrant les pauvres qui en étaient exclus, dans les circuits du marché. Car ce qui avait toujours défini la pauvreté rurale selon Sachs, c'était l'absence de moyens de transport, d'infrastructures routières, d'électricité pour des communautés qui vivaient repliées sur elles-mêmes, en autarcie, sur la base d'une économie de subsistance. Cette situation rendait impossible l'obtention d'informations sur les prix des produits alimentaires dans les marchés locaux ; elle empêchait également les paysans de joindre rapidement l'hôpital en cas d'urgence ou d'avoir accès à des opportunités d'affaires. Pour Sachs, le téléphone mobile est un moyen de résoudre tous ces problèmes en permettant aux usagers de trouver des clients pour leurs produits, de faire des commandes ou d'obtenir des approvisionnements (Shiner, 2008).

D'après certains auteurs (Hahn et Kibora, 2008 ; Donner, 2007), et à en croire Alzouma (op.cit), il y a par exemple un changement notable des pratiques discursives observées chez les utilisateurs. Les échanges tendent à être brefs et concis et les salutations sont réduites au minimum. Les utilisateurs vont jusqu'à « bipper » leurs interlocuteurs, comme on dit en Afrique, c'est-à-dire à appeler, laisser sonner quelques instants et raccrocher juste à temps pour se faire rappeler par ces derniers (Donner, idem). Pour des organisations comme, le Fonds de Développement des Nations Unies pour les Femmes, le téléphone mobile et les TIC en général sont aussi vus comme des technologies pour l'augmentation des capacités des femmes et l'égalité des genres. Les radios rurales et le téléphone mobile sont conçus comme de puissants outils pour l'éducation sexuelle, le plaidoyer pour l'égalité des sexes, la lutte contre les violences domestiques qui sont ainsi plus facilement reportées et stigmatisées, tout autant que les opportunités d'affaires ciblées en faveur des femmes (Women, 2000 et Beyond, 2005). C'est ainsi qu'au Sénégal l'usage du téléphone mobile aurait permis aux femmes rurales d'améliorer leur statut économique en leur donnant les moyens d'écouler leurs produits agricoles. Plus généralement, certains auteurs considèrent que les TIC ont « libéré la parole » et créé de nouveaux espaces de sociabilité où les possibilités de contrôle et de répression étatiques autant que le contrôle social ordinaire sont réduites (Ott, 1998).

Selon toujours Alzouma (op.cit), en dehors du téléphone mobile, il y a peu d'exemples de technologies dont l'usage est presque aussi répandu dans certains pays d'Afrique qu'en Europe et s'il existe un domaine où, pour la première fois, le fossé entre habitants des pays développés et habitants des pays en développement semble en voie d'être comblé, c'est bien celui-là.

Dans la perspective de l'optimisme technologique, les secteurs auxquels des programmes et projets de développement centrés autour du téléphone mobile sont aujourd'hui consacrés apparaissent nombreux comme le souligne Alzouma (idem). En matière d'éducation, il y a par exemple ce qu'on appelle le « mobile e-Learning » (l'apprentissage par le téléphone mobile) qui permettrait, selon ses promoteurs, de joindre les communautés isolées, et de pallier à l'insuffisance de connectivité, d'électricité ou d'infrastructures routières.

Dans le domaine de la santé l'application des TIC est souvent abordée sous le terme général d'e-Heath (e-santé) et correspond aux activités liées à la télémédecine et à l'usage des technologies de l'information et de la communication pour lutter contre le Sida ou même les maladies des animaux. Ici, l'utilisation du téléphone mobile est supposée permettre aux travailleurs de la santé d'échanger des données et des informations sur les patients.

On trouve également l'e-Gouvernance (l'utilisation des TIC pour améliorer les performances des administrations africaines, les processus électoraux ou accroître la participation politique, etc.). Ici aussi le téléphone mobile est censé jouer un rôle croissant pour la transmission des résultats des élections et la transparence des processus électoraux. Le Centre pour la démocratie et la Technologie (Center for Democracy and Technology) basé à Washington ainsi que de nombreuses autres organisations sont actives en Afrique et participent à la « promotion des valeurs démocratiques et des libertés constitutionnelles » (site de la CDT) au travers du téléphone mobile et des TIC en général.

Dans le domaine commercial on peut noter l'e-Business pour les femmes rurales africaines, auxquels on peut ajouter l'e-Advocacy (ou e-Plaidoyer en Français), l'e-Banking, etc. Dans tous ces domaines le téléphone mobile est utilisé comme un moyen de lutte contre la pauvreté (Alzouma, op.cit).

Le point commun à toutes ces entreprises et points de vue de tous ces auteurs que nous venons de citer est la conviction que cet outil de communication (et parfois cet outil à lui tout seul) va permettre aux Africains de faire un bond de géant sur la voie du développement. Ce point de vu n'est pas partagé par ceux que l'on peut regrouper sous le courant du pessimisme technologique.

1.7.2.2-Pessimisme technologique ou dystocie

Les auteurs que l'on peut classer dans cette catégorie des pessimistes technologiques ont une position plus nuancée et mettent en doute l'idée selon laquelle l'introduction des TIC en Afrique est une opportunité pour accéder au développement.

Pour Alzouma (idem), il est possible de replacer la technologie dans le contexte socioéconomique et sociopolitique qui oriente son usage et de montrer les limites lorsqu'elle n'est pas conçue et appliquée dans une perspective intégrée qui prend en compte le caractère multidimensionnel du développement. Alzouma ne cherche pas à mettre en cause l'utilité du téléphone mobile, d'internet et des ordinateurs pour le développement de l'Afrique, mais à rappeler les conditions sous lesquelles le déploiement technologique peut véritablement contribuer au développement. Il critique le technocentrisme ou déterminisme technologique qui sous-tend la démarche de beaucoup d'organisations d'aide internationales, notamment l'idée très répandue aujourd'hui que l'introduction du téléphone mobile en particulier et des autres TIC en Afrique serait à l'origine de transformations socioéconomiques miraculeuses, qu'elle représenterait une révolution et que les TIC se suffiraient à elles-mêmes pour résoudre tous les problèmes auxquels sont confrontés les peuples africains.

Basant sa recherche sur une approche documentaire en analysant surtout les données de l'Union internationale de Télécommunication, l'auteur s'aperçoit donc que l'entrée tant vantée de l'Afrique dans la société de l'information ne repose que sur les chiffres de la pénétration du téléphone mobile qui sont eux-mêmes marqués par de fortes disparités entre pays. Pour ce qui concerne les autres technologies, en particulier le téléphone fixe, les ordinateurs et Internet, les chiffres demeurent particulièrement bas. C'est surtout avec l'Internet que le contraste entre pays et au sein d'un même pays entre couches et groupes sociaux, est le plus apparent notamment en raison des coûts et des problèmes de formation qui rendent l'accès à l'ordinateur et à Internet plus difficile. De plus, poursuit l'auteur, pour utiliser l'ordinateur et Internet, il ne suffit pas de disposer de l'instrument : il faut encore savoir lire et écrire.

Une bonne partie de la population africaine étant analphabète dans les langues européennes en usage sur Internet, elle ne peut accéder à cette technologie. Même lorsqu'ils sont éduqués, le coût d'un ordinateur se révèle généralement inaccessible pour l'écrasante majorité des utilisateurs africains. C'est donc l'usage collectif des ordinateurs qui est observé dans les cybercafés ou sur les lieux de travail. Bien que les prix aient baissé au cours de ces dernières années, l'ordinateur reste encore inaccessible à une large majorité de la population à la différence du téléphone mobile qui est à la portée de beaucoup de bourses. Cette analyse amène Alzouma à conclure que le fort taux de pénétration d'objets techniques, isolé de tous les autres facteurs qui eux demeurent très bas (taux d'instruction, revenu...) ne peut accomplir le miracle tant prôné par le technocentrisme.

Pour soutenir sa position, Alzouma (op.cit) étend son analyse à d'autres auteurs (Jagun, Heeks, Whalley et Kaplan) et constate que les nombreuses études d'impact de la téléphonie mobile sur la croissance et le développement portent exclusivement sur l'effet d'un projet sur une communauté quelconque ou des producteurs isolés de l'ensemble du contexte socio-économique dans lequel ils évoluent. Les résultats sont souvent rapportés sous le mode de la « success story » et sans considération pour le reste de la société globale où ils sont intégrés. Or le succès d'une communauté dans un secteur particulier, dissocié de tous les autres secteurs, ne traduit pas un développement pour cette communauté et a fortiori pour la région ou le pays d'où ses membres sont issus.

D'autres analyses se situant dans la perspective du pessimisme technologique montrent que, dans bien des cas, les TIC, loin de réduire les inégalités existantes, n'ont fait que les renforcer. En Afrique, un fossé s'est creusé aujourd'hui entre ceux qui sont allés à l'école moderne, de langue européenne et qui sont à même d'utiliser Internet et ceux que l'introduction et l'utilisation de plus en plus courante de cette technologie n'a fait que marginaliser un peu plus. La barrière linguistique et éducationnelle est à l'origine de deux types de communautés nées de l'usage différentiel des TIC: ceux qui sont capables de lire sont en mesure de s'intégrer à des réseaux virtuels, de devenir membres de cybercommunautés tandis que cette possibilité est exclue pour les analphabètes chez qui l'usage de la téléphonie mobile tend plutôt à recréer ou renforcer les réseaux de sociabilité et les liens communautaires traditionnels, déjà existants: familles, groupes d'amis, groupes professionnels et réseaux d'affaires. Il en est ainsi parce que ceux qui ont un certain niveau d'instruction tendent à utiliser l'e-mail, les forums de discussion en ligne, en plus du téléphone mobile tandis que les analphabètes utilisent surtout le téléphone portable. Cette césure se reproduit également dans les communautés émigrées : pour le premier groupe, « l'ère de l'information et de la communication permet...de s'identifier à un espace élargi, qui dépasse les frontières physiques. Il est aujourd'hui dans un contexte d'hyper mobilité, qui est à la fois matériel, imaginé, et virtuel. En revanche les analphabètes ne peuvent constituer un groupe diasporique de même nature et sont limités aux réseaux de sociabilité énumérés ci-dessus. S'ils constituent une diaspora nationale au sein d'un pays étranger, leur appartenance au réseau ne peut être maintenue que par la participation physique aux réunions et cérémonies de toute sorte (Stebig et Deverin, 2008). Ainsi donc l'introduction des TIC dans les sociétés africaines contribuent à accentuer les inégalités entre les couches sociales remettant ainsi en cause le développement durable tant souhaité pour l'Afrique.

Nous ne saurions clore cette revue sans préciser qu'elle nous a permis de rendre compte des principales théories explicatives de la diffusion des technologies et des différentes positions relatives à la place des NTIC dans le processus de développement du continent africain. Cette revue nous a ainsi permis de préciser nos hypothèses et d'inscrire notre démarche dans un cadre théorique bien déterminé.

1.8-Choix du cadre de référence théorique

L'adoption et la diffusion des nouvelles technologies a fait l'objet de plusieurs analyses inscrites sous plusieurs courants de pensées. Ce travail, dans la recherche de mise à jour des facteurs explicatifs de l'explosion du téléphone portable dans la ville de Lomé, ne saurait se faire en dehors d'une base théorique antérieurement constituée. En effet pour Guidère :

« ...Avant de se constituer une méthode personnelle, il faut s'acquérir et s'imprégner des méthodes existantes. Nulle recherche ne peut émaner du néant : elle s'inscrit nécessairement dans le prolongement des études antérieures sur la question, en se positionnant pour ou contre » (Guidère, 2004 : 27).

Après analyse des mérites et limites des différentes théories de la diffusion des technologies exposées dans la revue de la littérature, nous avons recours à deux théories complémentaires : il s'agit de la théorie des déterminants psychosociaux de Fisher (op.cit) et de Mayo (cité par Mousli, op.cit) et du modèle de l'acceptation technologique.

La première théorie nous permet de prendre en compte l'influence du groupe sur l'adoption du téléphone portable par les individus dans la ville de Lomé. La deuxième théorie quant à elle nous permet, en dehors du déterminisme prôné par la première théorie de prendre en considération le caractère rationnel et calculateur des individus dans le choix et l'adoption d'une technologie.

Ces deux théories en s'inscrivant sous les deux grands paradigmes sociologiques à savoir le paradigme holistique (pour la théorie des déterminants psychosociaux) et le paradigme atomistique (pour le modèle de l'acceptation technologique) nous permettent, à travers leur complémentarité, d'élucider les facteurs explicatifs de l'adoption rapide du téléphone mobile dans la ville de Lomé.

Cette partie laisse place à la définition des concepts opératoires de cette recherche.

1.9-Définition des concepts

Cette partie de notre travail est essentiellement consacrée à la définition des concepts jugés importants pour la compréhension du sujet dans sa formulation et des hypothèses telles que articulées.

· Adoption

L'adoption d'une technologie désigne dans le cadre de ce travail, le fait pour un groupe social (les loméens), de faire sien (par choix), une technologie, notamment le téléphone portable sans être à l'origine de sa conception. Ceux-ci ont fini par l'intégrer à leurs pratiques quotidiennes au point d'en faire aujourd'hui, une nécessité.

· Afrique noire

L'Afrique noire, encore appelé Afrique subsaharienne, est principalement peuplée d'individus ayant la peau de couleur noire. Elle est à mettre en opposition avec l' Afrique du Nord (dite Afrique blanche ) de qui elle est séparée par le Sahel.Cette partie de l'Afrique est subdivisée en quatre sous-régions ( Afrique de l'Ouest, Afrique de l'Est, Afrique centrale, Afrique australe) et est formée de 48 pays (îles comprises). http://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_noire

· Diffusion

Ce terme fait référence à la notion de distribution. Elle désigne la  mise à disposition et la propagation d'un produit (téléphone mobile) à travers un espace donné. Il peut être aussi associé au concept de vulgarisation pour désigner l'action de mettre les NTIC à la portée (rendre accessible) du grand public.

· Illustration

Une illustration est une représentation graphique ou picturale servant à décrire ou accompagner par image un récit, un roman, une poésie, ou à appuyer un texte informatif (scientifique, ou journalistique), une situation ou un fait, afin de le rendre plus claire. Ainsi, avons-nous choisi de montrer (rendre plus claire) la singularité des NTIC en Afrique noire à partir de l'exemple du succès du téléphone portable dans la ville de Lomé.

· Innovation technologique

L'innovation se distingue d'une invention ou d'une découverte dans la mesure où elle s'inscrit dans une perspective applicative. Le manuel d'Oslo de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique ( OCDE) propose les définitions suivantes, dont la première (cadrant avec les NTIC) est à considérer dans le cadre de ce mémoire : « On entend par innovation technologique de produit la mise au point/commercialisation d'un produit plus performant dans le but de fournir au consommateur des services objectivement nouveaux ou améliorés. Par innovation technologique de procédé, on entend la mise au point/adoption de méthodes de production ou de distribution nouvelles ou notablement améliorées. Elle peut faire intervenir des changements affectant (séparément ou simultanément) les matériels, les ressources humaines ou les méthodes de travail » ( OCDE,1997 : 9). http://fr.wikipedia.org/wiki/Innovation

· Nouvelles Technologie de l'Information et de la Communication

Les notions de Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) (en anglais, Information and communication technologies, ICT) regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l' informatique, de l' Internet et des télécommunications. Ces technologies regroupent un ensemble de ressources nécessaires pour manipuler l' information et particulièrement les ordinateurs, programmes et réseaux nécessaires pour la convertir, la stocker, la gérer, la transmettre et la retrouver.
On peut les regrouper par secteurs suivants :l'équipement informatique, serveurs, matériel informatique ,la microélectronique et les composants ,les télécommunications et les réseaux informatiques, les multimédia ,les services informatiques et les logiciels, le commerce électronique et les médias électroniques. http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologies de l'information et de la communication

· Représentations

Les représentations naissent toujours sous l'influence des conditionnements et orientations émanant de nos sociétés ou de nos groupes d'appartenance .Ils sont une jonction entre les domaines de l'individuel et du social. La représentation peut donc prendre source dans un objet réel, extérieur, il figure dans le même temps une vision intérieure qui finit par devenir un objet social. Le caractère extérieur de cette technologie (objet portable différent du téléphone fixe) ravive la motivation de s'afficher avec ce média (Durkheim cité par Modandi, op.cit).

Une représentation est un ensemble de contenus, de savoirs qui nous sont propres mais que nous partageons aussi avec d'autres. Disons dans le cas présent, que les représentations (portable comme objet de distinction et de prestige social) se partagent entre usagers du téléphone mobile à Lomé.

· Singularité

La singularité des NTIC désigne l'extraordinaire succès (vulgarisation) des ces moyens de communication en Afrique noire, elle fait référence dans le cadre de ce travail à l'originalité de leur expansion dans un contexte socioéconomique et technique qui ne leur était en réalité pas favorable à Lomé.

· Téléphone portable

Le téléphone portable (ou mobile) est un moyen de télécommunication par téléphone sans fil. Ce moyen de communication s'est largement répandu dans le milieu des années 1990. La technologie associée bénéficie des améliorations des composantes électroniques, notamment leur miniaturisation, ce qui permet aux téléphones d'acquérir des fonctions jusqu'alors réservées aux ordinateurs. Quand il est doté de fonctions évoluées, c'est un Smartphone ou téléphone intelligent. A Lomé, le téléphone mobile est désigné par plusieurs terminologies ; les plus communément utilisées sont : portable, cellulaire.

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Ce chapitre est essentiellement consacré dans sa première partie à la description de quelques caractéristiques de la ville de Lomé. L a deuxième partie quant à elle est réservée à la présentation du cadre méthodologique de cette étude.

2.1-Description du cadre physique

2.1.1-Aperçu Historique de la ville de Lomé

La ville de Lomé fut fondée par les Éwés au XVIIIe siècle . Le chasseur Dzitri, fut le fondateur de la ville ; il s'était installé à l'intérieur des petits arbustes (appelés Alo en éwé) qui dominaient le site historique de Lomé. Le nom Lomé vient alors de « Alotimé » qui en éwé signifie littéralement « au milieu des plantes d'Alo » (un arbre dont le tronc est encore aujourd'hui commercialisé et utilisé comme cure-dent au Togo).

A la fin du XIXe siècle, les taxes douanières britanniques pèsent très lourdement sur les produits importés, comme l'alcool et le tabac. Les commerçants de la région située entre Aflao et Keta, à l'ouest de la frontière (c'est-à-dire des Éwés maritimes, ou Anlo) avaient donc besoin d'un lieu où débarquer les marchandises hors d'atteinte des douaniers. Le souci d'échapper aux impôts britanniques (contrôlant la Gold Coast, actuel Ghana) a donc conduit à la naissance de Lomé vers 1880.

Les éwés, premiers occupants, furent rapidement rejoints par des compagnies européennes, britanniques et surtout allemandes ( elle fût d'ailleurs la capitale de la colonie allemande, en 1897 sous le nom de Togo land.), ainsi que par des marchands itinérants de l'intérieur des terres, comme les caravanes Haoussa venues des routes de la cola. Beaucoup de personnes furent donc attirées par le nouveau pôle économique que représentait Lomé (Gayibor et al, 1998 ; Gervais-Lambony et Nyassogbo, 2007).

2.1.2-Situation géographique

La ville de Lomé, à sa naissance, se situait entre la lagune au Nord, l'océan Atlantique au Sud, le village de Bè à l'Est et la frontière d' Aflao (Ghana) à l'Ouest. A la fin des années 1950 et entre les années 1960 et 1970, l'on assiste à l'apparition de nouveaux quartiers vers le Nord (le long de la route nationale N°1) et le long de la route Lomé- Cotonou (Benin). Aujourd'hui, sous l'effet des facteurs liés à des conditions locales et régionales (dynamisme de la population, situation géographique de la ville, importance de la ville dans l'armature urbaine régionale), la ville de Lomé a connu une extension spectaculaire (Gervais-Lambony et Nyassogbo, 2007).

Conformément au décret N°87-159 du 23 octobre 1987 fixant les nouvelles limites, la commune de Lomé est limitée au Sud par l'océan atlantique, à l'Ouest par la frontière avec le Ghana (Aflao), a l'Est par la raffinerie de pétrole et Kagomé, au Nord-Ouest par les quartiers Sud du canton d'aflao, au Nord-centre par les quartiers Kélégougan et Atiégou et au Nord-est par le quartier Adakpamé. La capitale togolaise se situe donc entre 1°13' longitude Est, 6°07' latitude Nord. Avec une altitude moyenne de 10 m, elle est subdivisée en six arrondissements avec plus d'une cinquantaine de quartiers.

2.1.3-Evolution démographique

Les villes africaines se peuplent de plus en plus et on compte aujourd'hui de nombreuses mégalopoles comme Lagos au Nigéria, Abidjan en Côte d'Ivoire, Cotonou au Benin, Dakar au Sénégal, ou encore Ouagadougou au Burkina- Faso.

A l'image de ces grandes mégalopoles, Lomé n'est pas restée en marge de la forte poussée urbaine de ces dernières décennies. Elle a vu ses limites s'étendre très rapidement ces dernières années et a connu une explosion démographique.

En effet sa population est passée de 375 499 habitants en 1981 à 573 000 habitants en 1997. De 737 751 habitants en 2006 sa population s'estimait en 2008 à 1500000 habitants avec un taux d'urbanisation de plus de 42% (Dziwonou, 2008 : 8-9). Elle abrite les principaux services administratifs, et constitue ainsi le centre du pouvoir politique du pays et est caractérisée par une multiplicité d'activités autres que l'agriculture. Ces caractéristiques font aujourd'hui de la ville de Lomé, un véritable centre urbain en pleine mutation.

2.1.4-La vie socio économique

La dévaluation du Franc CFA depuis 1994 couplée d'une instabilité socio politico économique, a porté un rude coup à l'économie togolaise en générale et particulièrement à celle de la ville de Lomé où se concentrent les plus grands centres d'affaires du pays.

Lomé possède en effet un grand port qui dessert de nombreux pays voisins (Burkina Faso, Niger, Mali...), les grands centres commerciaux, le plus grand marché du pays (Adawlato) et des petits marchés périphériques (Hédzranawé, Gbossimé, Agoè assiyéyé...) animés majoritairement par les femmes. Au delà des grandes institutions financières que l'on peut remarquer ça et là, et de quelques usines de production dans la zone portuaire, le secteur informel reste un des piliers de la vie économique de la ville de Lomé.

2.1.5-Les opérateurs de téléphonie

Avec la scission de l'Office des Postes et Télécommunication du Togo (OPTT) en janvier 1997 et la promulgation en janvier 1998 de la loi sur les télécoms, l'on a assisté à l'ouverture des télécommunications au secteur privé et à la naissance de la première compagnie de téléphonie mobile au Togo. Aujourd'hui l'on compte deux principales compagnies offrant des services de téléphonie mobile au Togo.

2.1.5.1-Togo télécom

TOGO TELECOM est une société d'Etat née de la scission de l'Office des Postes et Télécommunication du Togo (OPTT) en deux sociétés d'Etat par le décret N° 96-22/PR du 28 février 1996. La seconde société née de cette scission est la Société des Postes du Togo (SPT).

TOGO TELECOM est régie par la loi N° 96-26 du 4 décembre 1990 portant reforme du cadre institutionnel et juridique des entreprises publiques. Elle est chargée de l'équipement et de l'exploitation du service public des télécommunications. Elle exploite à cet effet plusieurs réseaux et détient le monopole de l'offre des services Internet.

Aujourd'hui avec le produit « illico » TOGO TELECOM peut être d'une certaine manière comptée parmi les opérateurs de téléphonie mobile. Son parc d'abonnés s'élevait à 75 194 à la fin de décembre 2006 soit une croissance de 15,91% par rapport à l'année 2004 (TOGO TELECOM, 2007).

2.1.5.2-Togo cellulaire

Filiale de la société TOGO TELECOM, TOGO CELLULAIRE fut fondée en février 1998, suite à la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile. Premier opérateur de téléphonie mobile lancé au Togo, TOGO CELLULAIRE a dès le départ opté pour des technologies de pointe en mettant à la disposition de sa clientèle de nombreux services à forte valeur ajoutée.
Après plus de 10 ans d'activité dans le pays, TOGO CELLULAIRE représente aujourd'hui 75% du marché togolais, avec une couverture étendue à tout le territoire, soit plus d'un million (1.200.000) d'abonnés, surtout à travers son offre prépayée « libertis ».

Le réseau TOGO CELLULAIRE couvre 95% de la population, 75% du territoire dont Lomé, les principales villes et les grands axes routiers, 98% du littoral et plus de 85% du réseau routier international, grâce à 265 antennes radio installées sur tout le territoire ( http://www.ebizguides.com/guides/sponsors/alone.php).

2.1.5.3-Moov Togo

Filiale du Groupe Atlantique télécom, la société Moov Togo à été créée en décembre 2006, par l'achat d'actifs de Telecel Togo qui détenait la licence qu'elle utilise actuellement. Cette société a fait des investissements dans le secteur de la téléphonie mobile, en l'espace de deux ans (2006-2008) et a triplé son parc d'abonnés estimé en décembre 2009 à environ 600 000 usagers, concurrençant sérieusement Togo cellulaire, grâce à des innovations technologiques et un marketing original.

En effet depuis juin 2009 Moov Togo remplace son réseau GSM par un réseau de dernière génération, plus performant, et introduit la technologie GPRS/ EDGE avec laquelle Il est désormais possible d'envoyer et de recevoir tout type de fichiers, mais aussi d'accéder aux fonctionnalités Intranet et Internet directement depuis son téléphone mobile.

2.2-Cadre méthodologique de la recherche

L'analyse de la singularité de l'adoption rapide du téléphone mobile dans la ville de Lomé ne saurait, si elle se veut objective, se faire en dehors d'un cadre scientifique structuré autour d'une méthode appropriée. C'est donc à l'aide d'une méthode constituée d'un ensemble d'opérations intellectuelles et pratiques que l'on ira à la découverte de la réalité, à la recherche des éléments de vérification des hypothèses posées.

2.2.1- Population de référence

L'élucidation des facteurs explicatifs de l'explosion du téléphone portable dans la ville de Lomé passe dans une certaine mesure par la prise en compte et l'implication des acteurs concernés par le phénomène. Cette recherche implique plusieurs catégories d'individus.

Il s'agit de tous les abonnés à la téléphonie mobile dans la vile de Lomé, des responsables des compagnies de téléphonie mobile et des personnes ressources (chercheurs et analystes du phénomène urbain et de la communication).

2.2.2-L'échantillon

Procéder à une étude exhaustive impliquant l'ensemble de la population ciblée dans le cadre de cette recherche serait difficile, voire impossible, si l'on considère le facteur temps et des moyens matériels dont nous disposons. Pour ces raisons, l'étude portera sur un échantillon prélevé sur chaque catégorie d'acteurs concernés. D'ailleurs pour N'da :

« Il n'est pas toujours possible ni nécessaire d'étudier toute la population (que ce soient des étudiants, des électeurs ou des boîtes d'ananas sortant d'une usine) pour bien la connaître. On peut recueillir les informations utiles sur une fraction (échantillon) de l'ensemble (population) pour procéder à des généralisations » (N'da ,2006 : 101). 

L'ampleur de l'adoption du téléphone portable à Lomé nous amène à retenir tous les arrondissements (6 au total) de la ville comme champs d'investigation. Nous avons par ailleurs en raison de la diversité des acteurs concernés par le phénomène, comme préciser plus haut, opté pour la technique de l'échantillonnage aléatoire (ou probabiliste) stratifié. Celle-ci consiste à diviser la population cible en sous groupes homogènes ou strates, puis à tirer de façon aléatoire un échantillon dans chaque strate. L'ensemble des échantillons ainsi choisis constitue l'échantillon final qui fera l'objet d'étude. Ainsi donc trois strates ont été identifiées et pris en compte dans l'échantillon.

La première et la plus grande est celle constituée d'usagers de la téléphonie mobile. Les chiffres récents et précis n'ayant pu être obtenus, nous avons retenu (considérant le temps et les moyens disponibles) 18 abonnés (15 pour le questionnaire et 3 pour les entretiens individuels) par arrondissement, ce qui revient à 108 abonnés dans la ville de Lomé.

La deuxième strate concerne les personnes ressources (les responsables des compagnies de téléphonie mobile, chercheurs et analystes du phénomène urbain et de la communication...).Pour cette deuxième strate, nous avons retenu dix enquêtés.

Tableau N°1 : Répartition de l'échantillon par strate

Strates

Effectif

Usagers de la téléphonie mobile (Enquête par questionnaire)

90

Usagers de la téléphonie mobile (Entretiens individuels)

18

Personnes ressources (Entretiens individuels)

10

Total

118

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

2.2.3-Techniques et instruments de collecte des données

L'analyse des facteurs explicatifs de la diffusion rapide du téléphone portable dans la ville de Lomé à été possible grâce à la collecte de deux types de données. En effet ce travail intègre à la fois des aspects quantitatifs et des aspects qualitatifs dont l'analyse et l'interprétation permettront à terme la vérification des hypothèses. Nous avons donc dans ce cadre fait usage des techniques quantitatives (enquête par questionnaire) et des techniques qualitatives (l'observation, les entretiens individuels approfondis).

2.2.3.1-La méthode quantitative

Elle a permis la collecte des données observables et quantifiables ayant donné lieu à l'explication et à la description de certains aspects liés à l'adoption du téléphone portable dans la ville de Lomé. Elle s'est essentiellement basée sur une enquête par questionnaire précédée d'une pré-enquête. Elle a ciblé les abonnés à la téléphonie mobile de la ville de Lomé.

2.2.3.1.1-Le test du questionnaire

La pré-enquête a permis de tester le projet de questionnaire devant servir à la réalisation de l'enquête proprement dite. Elle s'est déroulée du 2 au 5 août 2010 sur un échantillon sacrifié de douze (12) personnes reparties dans les six arrondissements de la ville de Lomé. Elle nous a effectivement donné l'occasion d'affiner et d'obtenir le questionnaire définitif utilisé lors de l'enquête par questionnaire.

2.2.3.1.2-L'enquête proprement dite

L'enquête s'est déroulée du 10 au 25 septembre et a touché 90 abonnés de la téléphonie mobile répartis dans les six arrondissements de la ville de Lomé à raison de 15 enquêtés par arrondissement. Pour le choix des enquêtés, le système de choix accidentel (qui surtout compte de l'avis favorable et de la disponibilité de l'enquêté) pour entrer en contact avec les personnes interrogées.

Nous avons réalisé cette enquête avec l'aide de quatre étudiants qui se sont préalablement, avec des séances de travail et d'explication, familiarisés avec les outils et techniques de collecte. Le questionnaire est divisé en trois sections constituées chacune de questions fermées, à choix multiple et semi-ouvertes.

L'administration du questionnaire a été à 80% indirecte et s'est faite aux domiciles de certains enquêtés, dans les coins de rue ou au lieu de travail pour d'autres.

2.2.3.2-L'approche qualitative

Elle a été utilisée en complément à l'approche quantitative et a permis d'approfondir les aspects psychosociaux et culturels liés à l'adoption et aux représentations que se font les loméens du téléphone mobile. Au delà des données qualitatives recueillies, nous avons aussi fait usage de l'observation et des entretiens individuels approfondis.

2.2.3.2.1-La recherche documentaire

Ce mémoire est basé dans une large mesure sur une recherche documentaire. Celle-ci a consisté à l'analyse des ouvrages, revues, mémoires et thèses consultées à la bibliothèque universitaire, à la bibliothèque nationale, à l'Unité de Recherche Démographique (URD), au Centre Culturel Français (CCF), y compris de nombreuses pages consultées sur internet. Cette recherche documentaire nous a permis de mieux reformuler le thème et de mieux cerner ses contours, de même que ses aspects ayant fait l'objet d'une étude. Elle a aussi permis d'élaborer une revue critique de la littérature sur les théories de la diffusion des technologies de l'information et de la communication et sur la place de ces technologies dans le développement en Afrique.

Des données quantitatives ont été aussi obtenues au moyen de cette analyse documentaire portant sur des articles de journaux, des communications à des conférences, ainsi que sur divers résultats d'enquêtes statistiques disséminées par des organisations internationales telles que le GSMA (GSM Association), la Banque Mondiale et certaines agences des Nations Unies, particulièrement l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). Ces travaux fournissent de précieuses données sur l'état des technologies de l'information et de la communication en Afrique en générale.

2.2.3.2.2-L'observation

Cette technique a été utilisée pour recueillir des informations à partir de l'observation des situations, et comportements liés aux manifestations du phénomène (adoption et usages du téléphone mobile) dans la ville de Lomé. Des informations que l'on n'aurait pas pu obtenir à l'aide du questionnaire et du guide d'entretien ont été aussi obtenues par observation des différentes manières de faire et d'agir des enquêtés lors de nos entretiens.

2.2.3.2.3-Les entretiens individuels (le guide d'entretien)

Ce sont des entretiens menés sur la base de guides d'entretiens, sans liste exhaustive de questions et caractérisés par la flexibilité ; les thèmes suggérés ou induits par le processus de la conversation étaient fixés d'avance, néanmoins, de nouveaux sujets, de nouvelles questions pouvaient apparaître au cours de l'entretien. Toutefois, nous avons veillé à ce que les entretiens soient toujours circonscrits au cadre et aux objectifs que nous nous sommes fixés.

La première catégorie de participants était constituée de 18 usagers du téléphone mobile (trois enquêtés par arrondissement) choisis au hasard. La deuxième catégorie de participants est celle constituée de 10 personnes ressources (les responsables des compagnies de téléphonie mobile, chercheurs et analystes du phénomène urbain et de la communication...).Le choix des 10 participants a été guidé par leur disponibilité à nous accorder des rendez-vous. A chaque catégorie de participant, l'on a administré un guide approprié (cf. annexe p). Les entretiens ont couvert le mois d'août.

2.2.4-Méthodes d'analyse des données

Les informations recueillies sur le terrain ont été organisées, traitées et analysées. Cette analyse qui demande beaucoup d'attention et de rigueur ouvre à l'interprétation. Les informations ou données recueillies avec les techniques quantitatives ont fait l'objet d'une analyse statistique et celles recueillies avec les techniques qualitatives ont été analysées qualitativement.

2.2.4.1- Analyse des données quantitatives

Les données quantitatives ont été compilées manuellement et transformées en tableaux et graphiques par le truchement des logiciels Word et Excel. Chaque tableau et graphique a fait l'objet d'un commentaire narratif. Aussi des calculs de tendances ont-ils été effectués à des fins de comparaison, et des rapports établis entre variables indépendantes et dépendantes.

2.2.4.2- Analyse des données qualitatives

Le traitement des informations recueillies avec les entretiens et l'observation a porté sur des thèmes (analyse thématique ou de contenu). Se basant sur la régularité des réponses des interviewés et des observations faites, les grandes tendances ont été dégagées, des significations et explications trouvées aux pratiques et attitudes relatives à l'adoption du téléphone mobile dans la ville de Lomé.

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

Les données quantitatives provenant des faits observés au cours de la collecte des informations sur le terrain, pour être compréhensifs ont été structurées et organisées dans un système de relation explicatif. Elles ont été présentées sous forme de tableaux ou graphiques et analysées pour faire l'objet d'interprétation dans le prochain chapitre.

3.1-Profil des usagers de la téléphonie mobile

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon l'âge et le sexe

Sexe

Age

Masculin

Féminin

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

15 à 25 ans

19

21,11

10

11,11

29

32,22

26 à 35 ans

14

15,56

11

12,22

25

27,78

36 à 45 ans

11

12,22

6

6,67

17

18,89

46 à 55 ans

7

7,78

3

3,33

10

11,11

55 ans et plus

5

5,56

4

4,44

9

10

Total

56

62,22

34

37,78

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Les données de ce tableau révèlent que la majorité (62,22%) des usagers interrogés est de sexe masculin ; ceci laisse entrevoir une tendance à la masculinisation de l'appropriation et de l'usage du téléphone mobile dans la ville de Lomé. Les femmes, même si elles représentent une proportion assez élevée au sein de la population générale, ne sont pas assez représentées (37,78%) parmi les usagers de la téléphonie mobile.

Partant toujours des données de ce tableau, il ressort que l'adoption et l'appropriation du téléphone mobile concerne toutes les tranches d'âge avec une forte représentativité des jeunes âgés entre 15 et 25 ans qui représentent 32,22% des usagés enquêtés. Cette répartition des usagers par tranche d'âge est à l'image de la répartition des la population générale où l'on remarque une forte proportion des moins âgés.

Graphique n°1 : Distribution des enquêtés selon leur situation professionnelle

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

La possession et l'usage du téléphone mobile dans la ville de Lomé n'est pas l'apanage des individus appartenant à une catégorie socioprofessionnelle spécifique. Comme l'indique le graphique N°1, les usagers de la téléphonie mobile sont de différentes catégories socioprofessionnelles. Mais il faut néanmoins noter que même si la majorité (55,56%) sont des actifs (agriculteur, Artisan, Commerçant, Employé du secteur privé, Employé du secteur public), l'on note une proportion assez remarquable de sans emplois (23,33%), d'élèves ou d'étudiants (21,11%).

Partant alors des données présentées par ce graphique, nous pouvons alors comprendre que quelque soit leur situation socioprofessionnelle, les individus s'approprient le téléphone mobile qu'ils utilisent à des fréquences différentes selon leurs besoins et les exigences liés à leur profession.

Graphique n°2 : Répartition des usagers du téléphone mobile selon leur revenu mensuel (en FCFA)

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'on compte parmi les usagers de la téléphonie mobile de la ville de Lomé, des individus ayant un revenu mensuel assez élevé (plus de 90 000 FCFA) et ceux ayant un revenu mensuel relativement faible (moins de 15 000 FCFA). C'est dire que le téléphone portable est à la portée de toutes les bourses. D'ailleurs comme l'indique le graphique ci-dessus présenté, les individus ayant un revenu mensuel relativement faible (moins de 15 000 FCFA) sont plus représentés (35,55) parmi les usagers du téléphone mobile.

Il faut noter que la proportion des usagers diminue au fur et à mesure que le revenu mensuel augmente ; cet état de chose trouve une de ces explications dans le faible pouvoir d'achat et dans la situation de pauvreté dans laquelle vivent les loméens.

Graphique n°3 : Distribution des usagers en fonction de leur niveau d'instruction

 

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'utilisation du téléphone mobile (principalement l'émission et la réception d'appels) n'exige pas forcement de l'usager, un niveau d'instruction élevé. C'est une technologie dont l'utilisation est relativement facile et à la portée de tous les individus quelque soit leur niveau d'instruction. En effet, comme l'indiquent les données de ce graphique, les usagers du téléphone mobile dans la ville de Lomé ne sont pas tous instruits, l'on note 32,22% d'analphabètes, 31,11% ayant fait le niveau primaire, 21,11% ayant fait le secondaire et 15,56% d'usagers ayant un niveau d'étude supérieur.

Ces données, traduisent non seulement la diversité des usagers à travers leurs niveaux d'instruction mais aussi la relative facilité d'utilisation du téléphone mobile.

3.2- Acquisition et usages du téléphone mobile

Graphique n°4 : Répartition des enquêtés selon la durée d'utilisation du téléphone portable

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile ne cesse d'augmenter depuis son introduction en 1998 au Togo et particulièrement dans la ville de Lomé. Cette réalité largement rapportée dans la première partie de ce travail à travers les statistiques des opérateurs de la téléphonie mobile et de l'UIT s'expriment aussi à travers les données de ce graphique. Le graphique indique que les abonnés depuis trois ans occupent une proportion de 23,34%, ceux qui se sont abonnés depuis un, deux ou trois ans représentent 34,44% des usagers et ceux qui se sont abonnés il ya moins d'un an sont largement représentés (42,22%). Ces chiffres indiquent que le nombre d'abonnés augmente au fil des ans traduisant ainsi le succès que connaît cette technologie auprès des habitants de la ville de Lomé.

Tableau n°3 : Distribution des usagers selon leur possibilité de recharger leur téléphone mobile à domicile et le fait qu'ils ont utilisé le téléphone fixe avant le téléphone portable

Fixe avant mobile

Installation électrique 

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Oui

12

13,33

70

77,78

82

91,11

Non

-

-

8

8,89

8

8,89

Total

12

13,33

78

86,67

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Les données consignées dans ce tableau révèlent un paradoxe qui fait la singularité du téléphone mobile dans la ville de Lomé. Alors que les NTIC se sont développées de façon progressive avec des infrastructures indispensables à leur utilisation dans les pays développés, l'on note qu'à Lomé, la majorité des usagers du téléphone portable n'ont pas utilisé préalablement le téléphone fixe (86,67%). A côté de ce constat il faut aussi remarquer que parmi eux, 8,89 % des usagers ne disposent pas de l'installation électrique nécessaire à l'utilisation du téléphone portable (recharge de la batterie).Les usagers n'ayant pas utilisé le téléphone fixe avant le téléphone portale (13,33%) disposent tous de l'installation électrique nécessaire pour recharger les batteries de leur appareil téléphonique à domicile.

L'analyse des données de ce tableau témoigne du contexte technique (infrastructures communicationnels et électriques) défavorable dans lequel a émergé et évolue le téléphone portable dans cette ville. Ceci fait du succès de cet outil dans cette zone, une singularité.

Tableau n°4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction et l'appréciation de l'utilisation du téléphone mobile

Utilisation

Instruction

Difficile

Acceptable

Facile

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Analphabète

21

23,33

6

6,67

2

2,22

29

32,22

Primaire

3

3,33

20

22,22

5

5,56

28

31,11

Secondaire

1

1,11

10

11,11

8

8,89

19

21,11

Supérieur

-

-

-

-

14

15,56

14

15,56

Total

25

27,78

36

40

29

32,22

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'utilisation du téléphone portable à travers ses différentes fonctionnalités (appels, messagerie, multimédia, navigation sur le web...) nécessite un minimum d'instruction. En effet, au regard des données de ce tableau, il ressort que les appréciations faites par les usagers quant à la manipulation et aux différents usages du téléphone portable varient et sont fonction de leurs niveaux d'instruction. Parmi ceux qui trouvent l'utilisation du téléphone portable difficile (27,78%), la majorité est analphabète, et aucun usager ayant un niveau d'instruction équivalent au niveau supérieur n'est compté parmi cette catégorie. Ils se retrouvent tous (15,56%) parmi ceux qui trouvent l'utilisation de cet outil de communication, facile (32,22%).

Au total, au-delà de la diversité de leur niveau d'instruction, la majorité des enquêtés (72,22%) trouve l'utilisation du téléphone mobile acceptable ou facile. Ils arrivent à l'utiliser (manipuler) pour répondre à leurs divers besoins (communication, divertissement).

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés selon qu'ils font recours à l'aide d'un tiers pour la manipulation du téléphone mobile et leur appréciation de l'utilisation de cette technologie

  Utilisation

Aide d'un tiers

Difficile

Acceptable

Facile

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Jamais

-

-

24

26,67

23

25,56

47

52,22

Rarement

6

6,67

12

13,33

6

6,67

24

26,67

Toujours

19

21,11

-

-

-

-

19

21,11

Total

25

27,78

36

40

29

32,22

90

100

Source : Enquête, septembre 2010

Les usagers de la téléphonie mobile font généralement recours à l'aide d'un ami, parent ou proche pour l'utilisation du téléphone mobile (rechargement de crédit de communication, activation d'une fonction, consultation du crédit, choix d'une mélodie pour appels entrant) selon les difficultés qu'ils rencontrent à cet effet.

Selon les données de ce tableau, 21,11% des usagers font toujours recours à l'aide d'un tiers, ce sont généralement ceux qui trouvent cette manipulation difficile. Contrairement à ceux-ci, 26,67% font rarement recours à quelqu'un d'autre, et la majorité (52,22) ne fait recours à personne pour la manipulation de leur appareil téléphonique, car trouvant cette manipulation facile (25,56) ou acceptable (26,67%).En somme, même si une proportion non négligeable des usagers ont des difficultés à utiliser leur téléphone portable, ils bénéficient toujours de l'assistance et de l'aide d'un ami à cet effet.

Tableau n°6 : Distribution des usagers selon les fins auxquelles ils utilisent le téléphone portable et leurs principaux correspondants

Correspondants

Usages

Collègues

Partenaires

Famille

Amis

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Distraction

2

2,22

1

1,11

7

7,78

9

8,64

19

21,11

Travail/Affaires

11

12,22

10

11,11

-

-

1

1,11

22

24,44

Communiquer avec amis

2

2,22

6

6,67

8

8,89

9

10

25

27,78

Communiquer la famille

-

-

4

4,44

11

12,22

9

14

24

26,67

Total

15

16,67

21

23,33

26

28,89

28

32

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Les usagers du téléphone mobile, relativement à leurs besoins utilisent cet outil de communications à des fins multiples. Si d'autres (21,11%), l'utilisent à des fins de distraction (Vidéo, musique, photo, radio...), certains (24,44%) l'utilisent pour des raisons professionnelles (appel des clients ou fournisseurs, donner des instructions à ses employés...). D'autres encore l'utilisent pour prendre des nouvelles et maintenir les liens avec leurs amis ou proches (54,45%).

Généralement, les appels ou messages sont adressés aux collègues (16,67%), aux partenaires ou clients (232,33%), ou encore aux parents, amis et proches (32%), et ceci, selon les besoins ou situation. C'est dire que le téléphone portable à travers ses diverses fonctionnalités permet aux usagers de répondre à leurs multiples besoins.

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés selon le sexe et le nombre d'appels reçus

  Appels reçus

 Sexe

Moins de 5

5 à 10

Plus de 10

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Masculin

50

55,56

3

3,33

3

3,33

56

62,22

Féminin

10

11,11

18

20

6

6,67

34

37,78

Total

60

66,67

21

23,33

9

10

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'analyse de ce tableau montre que le nombre d'appels reçus par un usager varie en fonction du sexe. En effet sur les 10% d'enquêtés qui reçoivent plus de dix appels journaliers, la majorité (6,67%) sont de sexe féminin. Parmi les 23,33% qui reçoivent entre 5 et 10 appels journaliers, 20% sont des femmes. C'est dire que les femmes reçoivent des appels plus qu'elles n'émettent. Ces chiffres traduisent une féminisation des récepteurs et une masculinisation des appelants. Ce constat est sans doute lié à la situation de domination des hommes sur les femmes dans les sociétés africaines. Ainsi, l'homme est celui là qui prend des initiatives d'appel et les femmes en situation de dominées laissent penser que cet acte (appel) revenait sous forme de devoir aux hommes.

Il faut noter que ces chiffres, même s'ils laissent entrevoir une influence du sexe sur l'acte d'appel ou de réception, doivent être interprétés avec précaution en ce sens que cette situation peut varier selon le temps, les situations et autres facteurs socioéconomiques

Tableau n°8 : Distribution des enquêtés selon les avantages qu'ils trouvent liés à l'utilisation du téléphone mobile et le fait qu'ils trouvent que cet outil de communication améliore leur quotidien

  Amélioration du quotidien

Avantages

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Plus d'opportunités d'affaires

14

15,56

1

1,11

15

16,67

Elargissement du réseau de connaissance

23

25,56

-

-

23

25,56

Facilite la communication /Travail

21

23,33

-

-

21

23,33

Maintien et consolidation des relations sociales

20

22,22

-

-

20

22,22

Autres

7

7,78

4

4,44

11

12,22

Total

85

94,44

5

5,56

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'adoption massive du téléphone mobile par les loméens est étroitement liée aux avantages que son utilisation procure aux usagers. Selon les chiffres de ce tableau, la plupart (94,44%) des enquêtés trouvent que cet outil de communication a amélioré d'une certaine manière leur quotidien. Justifiant cette position, la grande partie (25,56%) de ces usagers trouve que son usage les a permis d'élargir leur réseau de connaissance, 23,33% trouvent que le téléphone portable leur facilite la communication et 22,22% justifient leur position par le fait que cet outil leur permet de maintenir et de consolider leurs relations sociales indispensables à la cohésion sociale. A ceux-ci s'ajoutent 12,22% qui évoquent comme avantages liés à l'utilisation du téléphone portable, la réduction des déplacements unitiles, la possibilité d'utiliser cet outil pour divers autres besoins (chronomètre, calculatrice, réveil, appareil photo, dictaphone...)

3.3- Implications économiques de l'utilisation du téléphone portable

Tableau n°9 : Répartition des enquêtés selon le mode d'acquisition du téléphone portable et le sexe

  Sexe

Mode d'acquisition

Masculin

Féminin

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Achat personnel

44

48,89

5

5,56

49

54,44

Don d'un proche

10

11,11

18

20

28

31,11

Cadeau d'un amoureux

2

2,22

11

12,22

13

14,44

Total

56

62,22

34

37,78

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'engouement suscité par le téléphone portable chez les loméens amène ces derniers à développer plusieurs stratégies d'acquisition de cet outil moderne de communication.

Le tableau ci-dessus représenté, relatif aux modes d'acquisition du téléphone portable par les usagers de la ville de Lomé révèle que plus de la moitié (54,44%) des détenteurs de cet outil l'on acheté sur fonds propres. Une proportion non négligeable des enquêtés l'a acquis sous forme de don ou de cadeau d'un ami, d'un proche ou d'un parent. A ces deux catégories s'ajoute une dernière catégorie représentant 14,44% des enquêtés. Cette dernière catégorie est constituée d'individus, majoritairement des femmes (12,22%) qui ont abstenu leur téléphone mobile sous forme de cadeau de la part d'un amoureux ou d'une amoureuse. Cette dernière stratégie d'acquisition est largement encouragée par les hommes qui cherchent à s'attirer les faveurs des femmes.

Graphique n°5 : Répartition des enquêtés selon le prix de leur téléphone portable

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Quelque soit son mode d'acquisition, l'appropriation d'un téléphone portable engage un investissement économique. Si à son introduction l'achat d'un téléphone portable engageait un investissement économique assez considérable, aujourd'hui, les prix de ces appareils sont relativement à la portée de toutes les bourses.

Comme l'indique en effet ce graphique, les appareils téléphoniques de plus de la moitié des enquêtés (56,67%) ont couté moins de 15 000 FCFA. L'analyse de ce graphique montre que très peu de téléphones portables ont coûté plus de 100 000 FCFA (2,22%).

Au total, le marché du téléphone portable offre d'énormes opportunités (prix abordables, diversité des produits...) aux potentiels usagers de faire leur entrée dans le monde moderne de la communication.

Tableau n°10 : Distribution des usagers selon les cartes de recharge généralement utilisées (en FCFA)

Cartes de recharge

200

450-500

1000

2000

4500-5000

Plus de5000

Total

Effectif

29

22

15

11

9

4

90

Pourcentage

32,22

24,44

16,67

12,22

10

4,45

100

Pourcentage cumulé

32,22

56,66

73,33

85,55

95,55

100

-

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

L'utilisation d'un téléphone portable engendre des dépenses liées à l'achat des crédits de communication. Mais les stratégies des opérateurs de se secteur qui consiste à mettre sur place des cartes prépayés à des prix variables permet aux usagers de créditer leur compte téléphonique.

Selon les données de ce tableau, une grande proportion des usagers enquêtés (32,22%) utilisent régulièrement les cartes de crédit des 200 FCFA ; 24,44% utilisent généralement des cartes de crédit d'une valeur comprise entre 400 FCFA et 500 FCFA selon la compagnie de téléphonie à laquelle ils sont abonnés. Au total une très large proportion des usagers utilise généralement des cartes de crédit d'une valeur équivalente ou inférieure à 1000 FCFA ; seulement 4,45% des abonnés utilisent des cartes de recharge de plus de 5 000 FCFA.

On peut alors retenir de l'analyse de ce tableau que la disponibilité des cartes de recharge à prix divers et abordables permet aux usagers de créditer et de maintenir leurs comptes actifs.

Tableau n°11 : Répartition des usagers en fonction de leur situation professionnelle et du montant de la dépense mensuelle consacrée à l'achat des cartes de recharge téléphonique (en FCFA)

Dépenses 

Profession

Moins de 2000

2000-5000

5000-8000

Plus de 8000

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Sans emploi

19

21,11

2

2,22

-

-

-

-

21

23,33

Elève/Etudiant

17

18,89

2

2,22

-

-

-

-

19

21,11

Agriculteur

5

5,56

1

1,11

-

-

-

-

6

6,67

Artisan

14

15,56

2

2,22

-

-

-

-

16

17,78

Commerçant

2

2,22

3

3,33

2

2,22

1

1,11

8

8,89

Employé du secteur privé

2

2,22

2

2,22

3

3,33

2

22,22

9

10

Employé du secteur public

3

3,33

4

4,44

3

3,33

1

1,11

11

12,22

Total

62

68,89

16

17,76

8

8,88

4

24,44

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Les dépenses engagées par les usagers de la téléphonie mobile varient proportionnellement à leur situation professionnelle. Il ressort, au regard de ce tableau que seulement 24,44% des usagers dépensent plus de 8 000 FCFA par mois pour créditer leur compte téléphonique ; parmi eux, la majorité (22,22%) sont des individus ayant un emploi et donc une rémunération mensuelle. La majorité (86,65%) des usagers dépense généralement moins de 5 000 FCFA pour créditer leur compte. Parmi cette catégorie l'on note majoritairement des sans emploi (23,33%) des étudiants ou élèves (21,11%) qui disposent de peu de moyens financiers.

Tableau n°12 : Distribution des usagers selon les avantages qu'ils trouvent liés à l'utilisation du téléphone mobile et le sexe

Sexe

Avantages

Masculin

Féminin

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Oui

52

57,78

32

35,56

84

93,33

Non

4

4,44

2

2,22

6

6,67

Total

56

62,22

34

37,78

90

100

Source : Enquête, septembre 2010

L'adoption et la vulgarisation grandissante qui marque le succès que connaît le téléphone portable dans la ville de Lomé s'expliquent par plusieurs facteurs dont l'utilité et les avantages liés à son utilisation.

En raison des multiples raisons évoquées au tableau N°8 (Plus d'opportunités d'affaires, Elargissement du réseau de connaissance, maintien et consolidation des relations sociales, facilite la communication ...) une très grande proportion (93,33%) des usagers du téléphone mobile de la ville de Lomé trouvent qu'il ya des avantages liés à l'utilisation du téléphone portable. Néanmoins une catégorie (6,67%) des usagers en raison des dépenses engendrées par l'usage de cet outil de communication trouve qu'il n'ya pas d'avantages liés à l'utilisation du téléphone portable.

C'est dire, au regard de l'analyse qui précède que, l'adoption du téléphone portable s'explique dans une large mesure par les avantages que tirent les usagers de son utilisation.

3.4 - Représentations et perception du téléphone mobile

Tableau n°13 : Répartition des usagers en fonction du nombre de portable utilisé et des déterminants du choix d'un téléphone portable

Nombre

Motif du choix

Un

Deux

3 et plus

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Son actualité (à la mode)

2

2,22

11

12,22

4

4,44

17

18,89

Sa marque

5

5,56

7

7,78

3

3,33

15

16,67

Ses fonctionnalités/ Efficacité

13

14,44

2

2,22

2

2,22

17

18,89

Son prix / Disponibilité

40

44,44

1

1,11

-

-

41

45,56

Total

60

66,67

21

23,33

9

10

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Plusieurs facteurs déterminent le choix du téléphone portable chez ses usagers. Le tableau ci-dessus indique qu'une grande proportion des usagers est orientée dans le choix du téléphone portable par son prix ou sa disponibilité sur le marché. Généralement cette catégorie d'usagers en fonction de leurs moyens financiers limités choisit des appareils dont les prix sont à la portée de leurs bourses (prix relativement bas).

A côté de cette catégorie, d'autres usagers sont orientés par l'actualité du téléphone (18,89%), sa marque (16,67%) ou encore ses fonctionnalités ou efficacité (18,89%).

Partant des données du même tableau, il est donné de remarquer que plus de la moitié (66,657%) des abonnés à la téléphonie mobile enquêtés utilise un seul appareil téléphonique. A cette catégorie, s'ajoute une autre constituée d'abonnés utilisant parfois plus de deux téléphones mobiles (33,33%). Ceux-ci expliquent ce choix par plusieurs raisons illustrées par le graphique N°6.

Graphique n°6 : Distribution des usagers en fonction des motifs explicatifs du choix du nombre de portable utilisé

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Trois principales raisons sont évoquées par les usagers utilisant plus d'un téléphone mobile (60 usagers) pour justifier leur choix. La grande partie (40%) de cette catégorie d'abonnés utilise deux à trois appareils téléphoniques pour avoir accès à tous les réseaux téléphoniques disponibles. Cette stratégie leur permet de profiter des opportunités de promotion ou de réduction tarifaires qu'offrent périodiquement les compagnies de téléphonie mobile. Aussi, avec cette stratégie, ces usagers économisent-ils en utilisant des réseaux spécifiques à leurs correspondants pour communiquer avec eux. D'autres usagers (26,67%) pour leur part expliquent que l'utilisation de plusieurs portables (plusieurs réseaux à la fois) permet d'élargir son réseau de correspondant et donc de relation. La dernière catégorie d'usagers avance des raisons liées au prestige ; pour eux (33,33%) l'on est plus visible et se fait plus remarquer lorsqu'il utilise plusieurs téléphones mobiles à la fois.

Tableau n°14 Répartition des enquêtés selon leur sentiment avant l'acquisition du téléphone portable face à ceux qui en possédaient et leur avis sur la nécessité de cet outil de communication

  Nécessité

Sentiment

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Indifférent

3

3,33

6

6,67

9

10

Frustrer

26

28,89

-

-

26

28,89

Mis à l'écart

48

53,33

1

1,11

49

54,44

Admiratif/ Impressionner

4

4,44

2

2,22

6

6,67

Total

81

90

9

10

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Les perceptions que les individus ont du téléphone portable jouent un rôle déterminant dans son adoption. Ces perceptions se traduisent aussi dans ce que ces derniers ressentaient avant l'acquisition du portable face à ceux qui en possédaient. Notons par ailleurs que cette adoption est aussi déterminée par la perception de la nécessité de cet outil de communication ; d'ailleurs une très grande majorité (90%) des usagers dit l'avoir adopté par nécessité. De nombreux abonnés se sentaient frustrés (28,89%) ou encore mis à l'écart (54,44%) de ceux qui en possédaient. Ces usagers représentent 82,22% de ceux qui trouvent que cet outil de communication est une nécessité. Ces sentiments font du téléphone portable un instrument d'intégration sociale aux yeux de ces usagers.

Contrairement à cette première catégorie d'usagers, une deuxième catégorie (6,67%) était, avant l'acquisition d'un téléphone portable, admirative impressionnée ou encore séduite par ceux qui en possédaient. A ces deux catégories, s'ajoute une troisième catégorie d'enquêtés qui se sentaient tout simplement indifférents face aux utilisateurs du téléphone portable.

Tableau n°15 Répartition des enquêtés selon les raisons qui font du portable une nécessité

 Les raisons

Effectif

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Facilite les affaires/ Travail

15

18,52

18,52

Maintenir ses relations sociales

21

25,93

44,45

Ne pas se sentir marginaliser

14

17,28

61,73

Se faire respecter

13

16,05

77,78

Etre à la mode

18

22,22

100

Total

81

100

-

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Au total, 81 enquêtés trouvent que l'adoption et l'utilisation du téléphone portable sont devenues une nécessité. Pour justifier cette position, ils évoquent plusieurs raisons. Ces abonnés évoquent en effet des raisons comme la facilitation du travail et du règlement affaires (18,52%), le maintien des relations sociales (44,45%). D'autres encore pensent que lorsque l'on en possède, il se sent moins marginalisé, au contraire (17,28%), il se fait respecter (22,22%).Une dernière catégorie non négligeables des abonnées considérant le téléphone portable comme une nécessité, pense qu'avec cet appareil, l'on est à la mode (22,22%)

C'est dire que plusieurs raisons liées aux différentes perceptions que se font les loméens du téléphone portable poussent ces derniers à considérer sa possession comme une nécessité.

Tableau n°16 Répartition des enquêtés en fonction de leur sentiment après l'acquisition du téléphone portable face à ceux qui en possèdent et de leur réaction face à ceux qui n'en possèdent pas encore

  Sentiment

Réaction

Accepter

Moins frustrer

Indifférent

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Indifférent

-

-

-

-

11

12

11

12

Etonnement / Surprise

15

16,67

12

13,33

1

1

28

31

Railleries

8

8,89

10

11,11

-

-

18

20

Supériorité

15

16,67

18

20,00

-

-

33

37

Total

38

42,22

40

44,44

12

13

90

100

Source : Enquête de terrain, septembre 2010

Si les usagers interrogés se sentaient frustrés, marginalisés ou mis à l'écart face à ceux qui possédaient le téléphone portable avant eux, quels sentiments ou réactions ont-ils après acquisition de cet outil de communication sans fil face à ces mêmes personnes ? L'analyse de ce tableau permet de comprendre que, si 13% sont indifférents, 44,44% se sentent de moins en moins frustrés tandis que 42,22% se sentent acceptés par ceux qui en possédaient déjà.

Ces usagers après acquisition réagissent différemment face à ceux qui n'en possèdent pas encore. En effet 31% sont étonnés ou surpris, 20% réagissent par des railleries tandis qu'une large proportion développe un sentiment de supériorité face à ceux qui ne possèdent pas encore le téléphone mobile.

CHAPITRE QUATRIEME : INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce chapitre consacré à l'interprétation des résultats, tient compte aussi bien des données issues de l'analyse quantitative et des données qualitatives.

4.1- Le paysage des télécommunications au Togo

Avant l'introduction du téléphone portable dans les années 1998, le téléphone fixe était l'un des principaux canaux de communication individualisés utilisé au Togo. Mais le réseau de ce moyen de communication était moins dense et les modalités et les coûts d'installation n'étaient pas à la portée de toutes les bourses. Les lignes de téléphonie fixe étaient plus utilisées par les établissements publics et privés qu'a l'usage domestique. Ce contexte, associé aux coûts de communication assez élevés le mode de payement (factures payables mensuellement) n'a pas permis à une population majoritairement pauvre (86,67%) d'utiliser progressivement, comme ce fût le cas dans les pays développés, le téléphone fixe avant le téléphone mobile (tableau N°3).

L'arrivé du mobile fut au début considéré comme un mythe car, il était impressionnant de voir une personne communiquée dans la rue à partir d'un petit objet non relié à un fil conducteur mais qui permettait un échange d'information. Cette image du mobile a facilité son intégration et son acceptation par la population qui d'ailleurs avait du mal à payer les frais de communication à partir des cabines téléphoniques fixes.

Il est aussi important de noter qu'il existe des facteurs ne favorisant pas le développement de secteur des télécommunications au Togo. Les redevances fixées par l'Etat, la monopolisation du marché par la première compagnie à caractère parapublic qui bénéficie de plus de privilèges ne favorise pas la concurrence et donc la venue d'autres opérateurs de téléphonie mobile. Or la concurrence a été l'un des principaux facteurs de la baisse des prix de la téléphonie mobile dans l'ensemble des pays Africains. Les tarifs ont chuté au fur et à mesure que les réseaux s'étendaient et que les opérateurs devaient s'adapter à la nouvelle donne du marché concurrentiel. A ce jour il n'existe que deux principales compagnies de téléphonie mobile au Togo ; ce qui n'est pas le cas dans les autres pays voisin comme le Benin, le Ghana ou le Burkina Faso où l'on note trois à quatre compagnies.

A cela s'ajoute le manque dans certaines zones ou ménages d'infrastructure électrique nécessaire à la recharges des batteries d'alimentation des téléphones portables (8,89 % des usagers du téléphone mobile ne disposent pas de l'installation électrique nécessaire pour recharger la batterie de leur téléphone portable).C'est dans ce contexte peu favorable que le téléphone portable a été introduit et connaît paradoxalement aujourd'hui une explosion spectaculaire.

4.2- Les usagers de la téléphonie mobile

Introduction au Togo en 1998, l e téléphone mobile connait aujourd'hui un succès sans précédent, surtout dans la ville de Lomé. Comme pour confirmer les tendances des statistiques présentées par les opérateurs de téléphonie mobile et l'UIT, les données issues de l'enquête que nous avons menée dans le cadre de cette étude dans la capitale togolaise montrent en effet que le nombre d'abonnés ne cesse en effet d'augmenter. Le graphique (N° 4) montre d'ailleurs que les abonnés depuis plus de trois ans sont peu (23,34%), comparativement à ceux abonnés depuis moins d'un an (42,22%). Ceci traduit une augmentation des abonnés tous les ans.

Ces usagers de la téléphonie mobile que l'on rencontre à Lomé, ne constituent pas une population homogène. L'on note des individus des deux sexes avec une légère domination des individus de sexe masculin (62,22% selon le tableau N°2). Ces observations traduisent une tendance à la masculinisation des usagers liée sans doute à la domination que les hommes tentent de reproduire et d'entretenir dans toutes les sphères de la vie sociale dans la société togolaise face aux femmes.

L'analyse des caractéristiques sociodémographiques des usagers du téléphone portable dans cette ville ouest africaine laisse paraître un paradoxe en ce sens que même si l'adoption et l'utilisation de cette technologie de communication nécessite un investissement économique, l'on remarque qu'une bonne partie des usagers de la ville de Lomé sont des sans emplois, des élèves ou étudiants ayant des revenus mensuels parfois inférieur à 15 000 FCFA. Le paradoxe tient aussi du fait que l'utilisation du portable exige un minimum d'instruction ; mais la majorité des usagers de la capitale togolaise sont soit analphabètes ou ont un niveau d'instruction assez faible (du moins ceux qui ont constitué l'échantillon de cette recherche).

Somme toute, les usagers de la téléphonie mobile de la ville de Lomé appartiennent à différentes couches sociales et différentes catégories socioprofessionnelles ; l'adoption et l'utilisation du portable ne sont ni la spécificité ni la caractéristique d'une catégorie d'individus donnés. C'est un outil que l'on retrouve pratiquement dans tous les ménages, chez les adultes, enfants ou personnes âgées qui l'utilisent à des fins diverses et à des degrés différents selon leurs besoins.

4.3-Facteurs favorisant l'adoption et la diffusion rapide du téléphone mobile dans la ville de Lomé

L'adoption rapide et l'explosion du téléphone portable sont favorisées par plusieurs facteurs. Il s'agit non seulement de facteurs conjoncturels et de facteurs liés à l'aspect utilitaire de cette technologie de la communication mais aussi de facteurs liés aux représentations sociales que se font les Loméens du téléphone portable.

4.3.1-Les facteurs conjoncturels et les facteurs liés à l'utilité

L'adoption et l'utilisation du téléphone mobile ne sont plus l'apanage d'un groupe social spécifique. L'enquête réalisée dans le cadre de cette étude à Lomé a révélée que les usagers de cet outil de communication appartiennent à toutes les couches socioprofessionnelles et sont de tous les âges. Ce succès du portable dans la ville de Lomé trouve l'un de ses fondements dans ses différents usages.

En effet cet outil de communication est utilisé à diverses fins. Il sert au-delà de ses principales fonctions (messagerie, appel) à d'autres usages utilitaires. Cet outil peut en effet servir de lecteurs de musique audiovisuelle, d'appareil photographique, de chronomètre, de réveil, d'agenda, de calendrier, de calculatrice, de dictaphone... (Tableau N°6).

Sur le plan économique, plusieurs facteurs militent en faveur de son adoption rapide. C'est désormais un outil à la portée de toutes les bourses. La majorité des usagers (56,67%) l'on acquit avec moins de 15 000 FCFA (Graphique N°5). Comme le témoigne un menuiser :

« Dès son introduction, le téléphone portable n'était réservé qu'aux personnes aisées, mais aujourd'hui il est à la portée de toutes les bourses, tous le monde peut s'en procurer ».

Il est aussi utilisé à des fins professionnelles ; il permet désormais au chef d'entreprise de donner des instructions à distance, à l'opérateur économique de négocier des marchés et de passer des commandes sans se déplacer. En somme cet outils facilite les échanges économiques et est un véritable soutien pour le développement des secteurs informels car abolit la distance et permet de gagner du temps (Tableau N°6).

L'un des aspects économiques favorisant l'explosion de cette technologie est la stratégie des compagnies de téléphonie. La mise sur le marché des cartes de prépaiement à des prix variables (Tableau N°10) permet aux usagers quelque soit leur revenu de créditer leurs comptes, de les maintenir actifs et de communiquer à moindre coût (Tableau N°11). Ce qui fait dire à Blanchard (2004), que l'utilisation des cartes prépayées par opposition aux formules avec abonnement mensuel, permet une maîtrise des dépenses par l'usager. Ce système des cartes à prépaiement est intéressant dans des pays où les revenus sont faibles et où l'on préfère généralement tout payer d'avance.

Certains facteurs socioculturels participent également au succès de la téléphonie mobile. Notons avec Do-Nascimento (2004, op.cit) que les sociétés africaines ont un caractère hyper relationnel fait de réseau, qui, pour se maintenir amènent les membres à développer diverses stratégies pour rester en contact. Le téléphone portable vient de se fait répondre à ce besoin communicationnel. Et pour Kelly (op.cit) les échanges (notamment financiers) entre membres éloignés et ceux restés au pays sont devenus plus nombreux et plus réguliers. Dans la même perspective, il est aussi important de noter que l'accès au téléphone mobile et aux autres TIC peut rendre le paiement des envois plus fiables, plus efficients (avec moins d'intermédiaires) et éventuellement plus réguliers parce que la communication aide à maintenir la famille étendue en contact plus étroit.

Une large proportion des usagers (54,34%) du téléphone portable de la ville de Lomé l'utilise pour communiquer avec leurs amis, parents ou proches sans plus désormais faire de longues distances à leur rencontre (Tableaux N°6 et N°8). Une commerçante nous livrais lors d'une interview que :

« Le téléphone portable nous permet à travers un appel de quelques secondes, un message ou parfois même un simple bip4(*), de rester permanemment en contact avec nos proches ».

Des cercles d'amis, des associations, des couples s'en servent pour se passer des informations en temps réduit. C'est un outil qui facilite les contacts, une nouvelle rencontre, un échange de numéro de téléphone et le contact est créé.

Au delà de tous ces facteurs précédemment évoqués et qui favorise l'explosion de la téléphonie mobile à Lomé, il importe aussi de souligner que malgré la diversité de leur niveau d'instruction, la majorité des enquêtés (72,22%) trouve l'utilisation du téléphone mobile acceptable ou facile (Tableau N°4). Même si une proportion non négligeable des usagers (27,78%) a des difficultés à utiliser le téléphone portable, elle bénéficie toujours de l'assistance et de l'aide d'un ami à cet effet (Tableau N°5).

En définitive l'adoption massive du téléphone mobile réside dans le fait que cette technologie répond aux multiples besoins (opportunités d'affaires, maintien et consolidation des relations sociales, facilite la communication /Travail, élargissement du réseau de connaissance...) et présente des avantages aux yeux de la population Loméens (Tableau N°12).

4.3.2- Les facteurs liés aux représentations sociales

Les résultats des enquêtes réalisées auprès des usagers du téléphone mobile de la ville de Lomé nous ont permis de comprendre, que les représentations mentales (individuelles et sociales) nourries à l'égard du téléphone mobile sont nombreuses. Seules deux sont ici examinées dans le cadre de ce travail : le téléphone mobile comme symbole de distinction sociale et de prestige ; téléphone portable comme facteur d'intégration sociale.

Le caractère valorisant et distinctif du téléphone mobile pour être compris doit s'appréhender aux débuts de cet outil dans la ville de Lomé. Il convient de retenir que l'un des facteurs faisant du téléphone portable dès les premières années de son introduction à Lomé un symbole de distinction, c'est son coût.

En effet, à ces débuts, le portable n'était pas à la portée de toutes les bourses ; ceux qui en possédaient n'hésitaient pas à l'exhiber comme un trophée, une marque de leur réussite sociale.

Aujourd'hui, il importe désormais de relativiser les faits à cause d'une part de la vulgarisation et de la généralisation de la détention de ce moyen de communication ; d'autres parts, son coût à relativement baisé (Tableau N°5). Néanmoins, le téléphone portable reste encore dans une large mesure un appareil de distinction sociale et de prestige. Désormais, la guerre des portables a changé de terrain. Elle se fait désormais sur un champ quantitatif et surtout qualitatif mais non plus au niveau de sa simple possession comme à ses débuts. A cet effet, des usagers mettent tout en oeuvre pour s'approprier les téléphones de marque, à haute technicité (Appareil pouvant supporter deux cartes SIM à la fois, servant de télévision, ayant un écran digital...) qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Ils n'hésitent plus à investir pour avoir la dernière venue de la téléphonie pour se démarquer et être à la mode (Tableau N°5).De nombreux usagers (16,67%) accordent plus d'importance à la marque (Nokia, Samsung, Siemens et Motorola) ou la qualité de l'appareil du téléphone portable (Tableau N°13).

Ce désir de se démarquer donne lieu à d'autres types de comportements qui ne laissent pas indifférents. C'est le cas de l'attitude de nombreux usagers qui consiste à posséder une multitude (deux et plus parfois) de téléphones (Tableau N°13). Certains encore se ruinent pour acquérir les portables les plus onéreux même s'ils éprouvent par la suite des difficultés pour maintenir leur compte actif, l'essentiel c'est de faire impression sur les autres (33,33% selon le graphique N°6).

Aussi important que la communication elle-même, être vu et reconnu comme détenteur d'un téléphone mobile met l'acteur dans une sorte d'état second lui procurant un certain satisfecit. Mue par cette illusion, le «branché» recherche par le fait de vouloir se faire remarquer une certaine reconnaissance (Modandi, op.cit).

La possession répond aussi à une logique identitaire. L'usager par la possession du téléphone portable cherche à s'identifier à un groupe social, à une classe sociale, celle des détenteurs du mobile. Ce groupe constitué autour du téléphone portable créent des exclus ; lorsqu'on en est pas détenteurs, on est mis à l'écart parfois victimes de railleries de la part des détenteurs (20 % selon le tableau N°16). Ainsi pour être à la mode, bien vu et accepté par le cercle de détenteurs, cercle devenant de plus en plus grand il faut s'approprier un téléphone portable.

Les sentiments partagés par les usagers avant l'acquisition de ce moyen de communication moderne, se traduisait en termes de frustration et d'exclusion (Tableau N°14 et N°15).

En réalité, la représentation du téléphone portable comme symbole de prestige et de distinction sociale étant largement partagée par l'ensemble de la société, elle exerce une pression sur ceux qui n'en possèdent pas. Ceux qui n'en possèdent pas encore manifestent un gène face aux détenteurs. De plus, les différents usages comme précédemment décrits permettent aux membres de la société de renforcer leurs liens de solidarité et d'élargir leur réseau de connaissance.

Il ressort alors de ce qui précède qu'en dehors des aspects utilitaires et purement communicationnels, le téléphone portable remplit d'autres fonctions. En même temps qu'il est représenté comme un symbole de distinction sociale, il permet aussi à travers ses différents usages de maintenir les liens entres membres d'une société.

4.4-Les stratégies d'acquisition

Le téléphone portable nous l'avons vu, remplit à Lomé comme dans les autres grandes villes africaines plusieurs fonctions. Ces fonctions résident non seulement dans les différents usages que les détenteurs en font mais aussi dans les représentations que ces derniers se font de ce moyen de communication moderne. Ces valeurs et représentations du téléphone portable, parce que partagées par l'ensemble des loméens, font de cette technologie une "nécessité". Dans ces conditions, son adoption devient une contrainte, une obligation.

Pour ce faire, plusieurs stratégies sont adoptées pour acquérir cet outil. Ces stratégies peuvent se résumées en deux principales : l'acquisition par achat personnel et l'acquisition par don.

En effet si la majorité (54,44%) des usagers a acquis leur téléphone mobile en l'achetant, d'autres (généralement les femmes et les plus jeunes) l'on obtenu sous la forme d'un cadeau, offert par un parent, un amis ou encore un amoureux ou amant (Tableau N°9).

La stratégie quia plus retenue notre attention dans le cadre de cette analyse est celle adoptée généralement par les femmes. De nombreuses femmes (12,22% selon le tableau N°9), généralement les plus jeunes, reconnaissent que leur téléphone mobile leur a été offert par leur amoureux. Ce sont habituellement des hommes mariés d'âge avancé jouissant de revenus confortables. Le désir de distinction sociale et d'être à la mode occupant une place importante chez ces jeunes filles, l'acquisition d'un téléphone portable de luxe par tous les moyens devient la règle. Pour les hommes, offrir un portable à une jeune fille permet d'obtenir d'elle le plus rapidement possible ce que l'on veut. Aussi ceci permet de la contacter à tout moment et de bien planifier les rendez-vous.

Face à ce constat, nous convenons avec Bernard (cité par Dibakana, op.cit), que le téléphone portable a encouragé dans une certaine mesure, la prostitution.

4.5-Quelques situations liées à l'usage du téléphone portable

Des différents usages du téléphone portable, il apparaît parfois des situations à priori banales, mais qui peuvent être source de problèmes. Ces situations ne feront pas dans cette partie de notre travail, l'objet d'une description exhaustive. Il s'agit pour nous de faire état de quelques situations observées dans la ville de Lomé.

Le téléphone portable eu égard aux disputes et situations de querelle qu'il engendre, est un instrument qui déséquilibre l'intimité de la vie conjugale. Ces disputes résultent généralement du fait que l'un des partenaires du couple cherche à avoir le contrôle de tous les appels et messages reçus par l'autre partenaire en procédant à de fréquentes consultations du journal d'appel et du répertoire de son portable. Ces pratiques résultent parfois des appels nocturnes qui viennent perturber l'intimité et la tranquillité du couple. Il arrive des cas où, pour éviter des accrochages avec la femme, l'homme n'enregistre pas les numéros de femmes sous leurs vrais noms, il les transforme en codes ou les remplace par des noms masculins.

Il n'est pas aussi rare de constater dans la circulation, des conducteurs de moto ou des chauffeurs au volant de leur voiture recevoir des appels. Ces situations sont parfois sources d'accidents graves. En plus de ces situations que nous venons d'énumérer il faut retenir que le téléphone portable est aussi vecteur de mensonges et de tromperie de tous ordres. Très souvent, lorsqu'ils sont avec leurs femmes et qu'ils reçoivent un appel venant d'une autre femme avec laquelle ils entretiennent des relations extraconjugales, les hommes prétextent une perturbation du réseau pour pouvoir s'éloigner afin de recevoir l'appel. Il arrive à certain de couper d'avance la communication et de mimer après une conversation avec une personne connu par la femme.

Se servant du caractère mobile de cet outil de communication ne permettant pas à l'appelant d'identifier la position géographique du répondant, certains usagers lancent à leur correspondant au bout du fil : « je suis à X », alors qu'en réalité il se trouve à un autre endroit Y (X et Y désignent ici deux lieux bien distincts).Ceci dit, le téléphone portable au delà de ses aspects utilitaires peut être source d'autres situations aux issus parfois défavorables aux usagers.

4.6-Vérification des hypothèses

Les TIC, et le téléphone portable en particulier ont été introduits à Lomé dans un contexte particulier qui fait d'ailleurs sa singularité. Ce contexte caractérisé par le manque d'infrastructures techniques adéquat, une paupérisation de la population, le niveau d'instruction relativement bas de la population. A ces conditions s'ajoute un contexte sociopolitique défavorable à la concurrence des opérateurs de téléphonie mobile, gage d'une vulgarisation accéléré de cet outil et un contexte social fait de relations sociales affectueuses privilégiant les contacts physiques (ce que ne favorise pas le téléphone portable, qui privilégie les contacts à distance).

Dans ces conditions, la logique aurait voulu que le téléphone portable ait du mal à s'implanter à Lomé, mais paradoxalement, cet outil de communication a connu un succès visible à travers son adoption rapide et généralisée. Comment expliquer alors ce paradoxe de l'adoption et de l'expansion rapide du téléphone mobile dans un environnement a priori défavorable à son succès ?

Comme réponse provisoire à cette question, nous avons retenu que le succès qu'a connu le téléphone mobile, dès son introduction dans un contexte socioéconomique et technique défavorable dans la ville de Lomé, s'explique par son utilité et les différentes représentations que se font les loméens de cette nouvelle technologie de la communication.

Cette hypothèse principale nous amène alors à vérifier dans un premier temps que La vulgarisation (succès) du téléphone mobile est influencée par son utilité, car répondant aux divers besoins pratiques et communicationnels des loméens. Dans un second temps, il fallait vérifier que l'engouement pour le téléphone portable à Lomé, est aussi déterminé par sa possession qui est conçue comme une marque de distinction et de prestige ; il est aussi facteur d'intégration sociale.

Le premier aspect de cette hypothèse nous a conduit à faire appel à la théorie de l'acceptation technologique (TAM). Pour les tenants de ce modèle d'analyse, une technologie est largement adoptée par ses destinataires lorsque ceux-ci sont rassurés que cette technologie répondra à leurs besoins et qu'ils aient les moyens de l'adopter. Pour Davis et al (op.cit) deux croyances guident l'adoption d'une technologie : l'utilité perçue et la facilité d'utilisation perçue. Ces deux croyances expliquent les comportements d'adoption des TIC par les individus. L'adoption d'une technologie par un individu ou un groupe social est donc favorisée par l'aspect utilitaire perçue de la technologie. Si l'utilisation de cette technologie répond à leurs besoins, ils sont disposés à l'adopter. Ce modèle d'explication tient compte, avec le paradigme atomistique (en sociologie) du caractère calculateur et rationnel de l'acteur social. Ce dernier n'agit pas mécaniquement sous le poids d'une contrainte extérieur, il n'opère des choix qu'après estimation de ses gains. Il ressort en effet que le téléphone portable répond à plusieurs besoins des loméens. Il revêt un intérêt économique (Outil à la portée de toutes les bourses, disponible...) et social (répond aux besoins communicationnels que n'a pas pu combler le réseau de téléphonie fixe, maintien des liens sociaux...).A cela il faut ajouter sa relative facilité d'utilisation (ceux qui ont des difficultés bénéficient toujours de l'aide d'un proche) et son caractère « personnel » dans un contexte urbain où s'enracine l'individualisme rendant l'individu plus rationnel et calculateur. Ainsi donc, le caractère utilitaire, la disponibilité (acquisition et gestion à des coûts relativement bas), la facilité d'utilisation, expliquent l'engouement de la population de Lomé pour le téléphone portable.

La vérification du deuxième aspect de notre hypothèse se base sur la théorie des déterminants psychosociaux de Fischer (op.cit) et de Mayo (cité par M. Mousli, op.cit) selon laquelle l'adoption d'une technologie est déterminée par des facteurs liés à l'individu appartenant à un groupe, à une culture et à un environnement qui influencent ses attitudes et ses motivations ; elle fait référence à l'influence sociale et à la motivation sociale pour expliquer l'adoption d'une technologie. L'influence sociale qui modifie alors le comportement ou les croyances d'un individu sous l'effet d'une coercition réelle, imaginaire ou volontaire exercée par une personne ou un groupe de personnes. Aussi a-t-on coutume d'admettre que la réalité ne peut exister qu'à travers le regard que l'homme porte sur elle, c'est-à-dire à travers la (les) représentation(s) qu'il se fait du monde qui l'entoure. Durkheim (Cité par Modandi, op.cit) aborde les représentations dans une analyse sociologique qui place au-dessus des individus ou des faits individuels les faits sociaux. Pour lui, l'unité de base sociologique est incontestablement le groupe social (la société), régi, selon lui (Durkheim), par une sorte de système : la conscience collective. Cette conscience collective est basée sur une opinion : « croire que ».

La conscience collective impose à l'individu des manières de penser et d'agir. Et les représentations du téléphone mobile ici sont en rapport avec les pratiques et les comportements quotidiens (individuels et collectifs) en ce sens qu'elles les légitiment. Pour toutes ces raisons, les représentations collectives comme c'est le cas pour le téléphone mobile forment la base fondamentale des jugements humains. Et pour le cas d'espèce, croire que l'on appartient à la haute classe sociale parce qu'on a un téléphone de marque. Ainsi donc, le fait pour les loméens de se représenter le téléphone portable comme un instrument de prestige concoure à sa vulgarisation et à son adoption rapide. Aussi, l'utilisation de cet instrument crée t-il un cercle d'utilisateurs ayant un langage spécifique, et des pratiques qui tendent à s'uniformiser. La possession de cet instrument répond dans ce cas à une logique identitaire, les potentiels usagers cherchent à s'intégrer au cercle des détenteurs de cet instrument de communication qui renforce dans ce cas les liens entre eux : c'est un instrument d'intégration sociale.

Au total, en plus du contexte (incapacité du réseau de téléphonie fixe de répondre aux divers besoins communicationnels des loméens) et de la stratégie adoptée par les opérateurs de téléphonie mobile (prix relativement bas de téléphone mobile, cartes de prépaiement à la portée de toutes les bourses...) le caractère utilitaire, pratique et les représentations que se font les loméens du téléphone portable ont favorisé le succès de ce moyen de communication dans cette ville du Togo.

4.7- Limites de l'étude et discussion

Il est important de faire remarquer que dans notre désir de satisfaire à notre curiosité à vouloir comprendre et expliquer la singularité et les facteurs explicatifs de l'adoption et de la diffusion rapide du téléphone mobile dans la ville de Lomé, nous avons été confrontés à des obstacles qui ne nous ont pas permis d'élucider certains aspects de notre sujet de recherche. Même si ces difficultés sont nombreuses et significatifs elles ne feront pas tous l'objet de cette partie qui se propose de relater les plus significatives.

Ces difficultés vont de l'absence de documentation (données statistiques récents) sur le terrain à Lomé, à la méfiance envers les chercheurs. Pour les responsables des compagnies de téléphonie mobile, en raison du contexte de concurrence, toutes les informations sont stratégiques et ne peuvent être mises à la disposition des personnes étrangères au service. Cette attitude ne nous a pas permis d'avoir des estimations assez récentes et exactes sur les abonnés et donc, une base de sondage assez fiable pour tirer notre échantillon. Aussi avons-nous vu nos rendez-vous, avec certains responsables des services publics et privés, reportés à plusieurs reprises. C'est à croire que le partage d'informations officielles relève du secret au Togo. Il faut aussi noter qu'hormis quelques travaux cités plus haut, une poignée de travaux (thèses et mémoires) d'étudiants togolais sur les NTIC est à souligner.

A ces difficultés il faut aussi ajouter celles rencontrées par la majorité des étudiants togolais : le manque de ressources financières et matérielles pour la réalisation de leurs travaux de recherches.

L'ensemble de ces obstacles n'ont pas permis d'étendre notre étude sur un échantillon plus grand, tiré d'une base de sondage assez fiable. Aussi, les conditions de réalisation des interviews ont-ils introduit des biais dans les réponses des enquêtés. Nous avons aussi été amenés à simplifier certains détails niveau de l'analyse et de l'interprétation des résultats. Nous sommes donc restés dans l'incapacité d'apporter les réponses à tous les aspects de notre sujet de recherche. Nous avons essayé de formuler quelques pistes de réflexions en s'inspirant des travaux antérieurs à celui-ci ; il serait souhaitable que ces pistes de réflexions s'enrichissent et s'élargissent dans d'autres perspectives de recherche.

Conclusion

La présente étude avait pour objectif de ressortir la singularité des NTIC en Afrique noire en l'illustrant avec l'exemple du téléphone portable dans la ville de Lomé. A cet effet, il a été supposé que le succès qu'a connu le téléphone mobile, dès son introduction dans un contexte socioéconomique et technique défavorable dans la ville de Lomé, s'explique par son utilité et les différentes représentations que se font les loméens de cette nouvelle technologie de la communication. Cette thèse part du constat du développement fulgurant qu'a connu le téléphone mobile dans la ville de Lomé depuis son avènement en 1998. Ce constat relève d'un paradoxe en ce sens que la ville de Lomé eu égard aux pratiques sociales (relations basées sur la primauté du contact physique), aux revenus et au niveau d'instruction relativement faible de sa population, au manque d'infrastructures adaptées et à l'existence d'un environnement politico-économique non favorable à la concurrence (gage de la baise des prix de communication), n'était pas favorable à sa vulgarisation.

Ce paradoxe a été au coeur de la problématique de cette étude et nous a conduit à l'élucidation des facteurs explicatifs de cette situation. Pour ce faire, nous avons adopté une démarche méthodologique basée sur une approche explicative et descriptive (méthode quantitative) et une approche compréhensive (méthode qualitative) et fait usage des techniques de collecte de données et d'analyse appropriées à chacune des approches.

S'inspirant des théories des déterminants psychosociaux et de l'acceptation technologique, il ressort de cette étude que la disponibilité (prix abordable), la stratégie adoptée par les opérateurs de téléphonie mobile (cartes de recharges prépayées et accessibles pour tous), la relative facilité d'utilisation (même ceux qui ont des difficultés bénéficient de l'aide d'un proche) sont des facteurs qui favorisent l'adoption du téléphone portable par les loméens. Ce moyens de communication à travers sa multifonctionnalité est utilisé à des fins diverses (calculatrice, appareil photo, réveil, outil de travail...) et répond surtout aux besoins communicationnels des usagers. Par cette fonction, cet outil permet aux usagers de rester en permanente communication par abolition de la distance et renforce ainsi les liens sociaux entre eux. En ce sens il est facteur d'intégration social.

Il ya aussi l'aspect lié à l'image que les gens se font de cette nouvelle technologie de la communication. Disposer de cet outil n'est plus la seule préoccupation. Il faut au- delà de sa possession se faire remarquer et se distinguer des autres à travers la marque, le nombre ou encore l'actualité de son appareil téléphonique. C'est un outil, un facteur de distinction social. Cette représentation, parce que partagée par l'ensemble de la population, favorise l'adoption de cet outil moderne de communication.

Il faut aussi noter que la téléphonie mobile, même si elle n'est pas la solution magique aux problèmes que connaît la population de Lomé et du Togo dans l'ensemble; elle n'en constitue pas moins un début de solution aux problèmes de développement : multiplication de petites et moyennes entreprise, forte activité autour des cartes de recharge et objets dérivés au mobile, facteur d'intégration, désenclavement des villes et villages, etc., constituent des signes positifs dans le processus de développement. Toutefois, son usage engendre des coûts non négligeables constituant une charge pour les usagers les moins nantis ; c'est aussi une source de déséquilibre de l'intimité, d'accident de circulation ou encore d'arnaques de tous ordres.

Il convient alors aux décideurs politiques d'adopter des stratégies appropriées pour en faire un véritable outil de développement. L'on pourra à cet effet créer un environnement favorable à la concurrence et ouvrir le marché à d'autres opérateurs ; prendre des mesures relatives à la baisse des coûts de communication qui comparativement aux autres pays voisins restent encore élevés.

Au total, tous les objectifs assignés à cette étude ont été tous atteints et toutes les hypothèses vérifiées. Mais, il convient toutefois de noter que les insuffisances relatives à la méthodologie, et aux difficultés de terrain ne nous ont pas permis de mettre à jours tous les facteurs explicatifs à l'adoption rapide du téléphone portable dans la ville de Lomé. Aussi n'avons nous pas pris en compte des aspects liés aux mutations sociales nées de l'introduction du téléphone portable dans la ville de Lomé. A cet effet des études plus étendues prenant en compte ces aspects et les insuffisances du présent mémoire doivent être envisagées dans la perspective d'une thèse.

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Liste des tableaux

Pages

Tableau N°1 : Répartition de l'échantillon par strate ...................................48

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon l'âge et le sexe..........................53

Tableau n°3 : Distribution des usagers selon leur possibilité de recharger leur téléphone mobile à domicile et le fait qu'ils ont utilisé le téléphone fixe avant le téléphone portable .............................................................................55

Tableau n°4 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

et l'appréciation de l'utilisation du téléphone mobile....................................59

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés selon qu'ils font recours à l'aide d'un tiers pour la manipulation du téléphone mobile et selon leur appréciation de l'utilisation de cette technologie...........................................................................60

Tableau n°6 : Distribution des usagers selon les fins auxquelles ils utilisent le téléphone portable et selon leurs principaux correspondants...........................61

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés selon le sexe et selon le nombre d'appels reçus ............................................................................................61

Tableau n°8 : Distribution des enquêtés selon les avantages qu'ils trouvent liés à l'utilisation du téléphone mobile et le fait qu'ils trouvent que cet outil de communication améliore leur quotidien....................................................62

Tableau n°9 : Répartition des enquêtés selon le mode d'acquisition du téléphone portable et le sexe............................................................................63

Tableau n°10 : Distribution des usagers selon les cartes de recharge généralement utilisées (en FCFA)............................................................................65

Tableau n°11 : Répartition des usagers en fonction de leur situation professionnelle et du montant de la dépense mensuelle consacrée à l'achat des cartes de recharge téléphonique (en FCFA).....................................................................66

Tableau n°12: Distribution des usagers selon les avantages qu'ils trouvent liés à l'utilisation du téléphone mobile et le sexe...............................................67

Tableau n°13 : Répartition des usagers en fonction du nombre de portable utilisé et les déterminants du choix d'un téléphone portable.......................................68

Tableau n°14 : Répartition des enquêtés selon leur sentiment avant l'acquisition du téléphone portable face à ceux qui en possédaient et leur avis sur la nécessité de cet outil de communication......................................................................70

Tableau n°15 : Répartition des enquêtés selon les raisons qui font du portable une nécessité.........................................................................................71

Tableau n°16 : Répartition des enquêtés en fonction de leur sentiment après l'acquisition du téléphone portable face à ceux qui en possèdent et de leur réaction face à ceux qui n'en possèdent pas encore...........................................................................................72

Liste des graphiques

Pages

Graphique n°1 : Distribution des enquêtés selon leur situation

Professionnelle.................................................................................54

Graphique n°2 : Répartition des usagers du téléphone mobile selon leur revenu mensuel (en FCFA)...................................................................55

Graphique n°3 : Distribution des usagers en fonction de leur niveau d'instruction....................................................................................56

Graphique n°4 : Répartition des enquêtés selon la durée d'utilisation du téléphone portable..........................................................................................57

Graphique n°5: Répartition des enquêtés selon le prix de leur téléphone portable.........................................................................................65

Graphique n°6 : Distribution des usagers en fonction des motifs explicatifs du choix du nombre de portable utilisé ........................................................69

ANNEXES

Annexe N°1 : Carte de la couverture nationale de la compagnie Togo cellulaire

251658240

Source : www.togocel.tg

Annexe N°2 : Outils de collecte des données

Questionnaire d'enquête

(Destiné aux usagers du téléphone mobile)

Madame/ Monsieur

Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de DEA en sociologie, nous voudrions recueillir des informations relatives à l'adoption et à l'utilisation du téléphone portable à travers les questions consignées dans ce questionnaire. Retenez que les informations recueillies seront utilisées à des fins scientifiques et qu'il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses. Toutes les réponses sincères nous intéressent.

Merci pour votre disponibilité et votre collaboration.

Arrondissement ..................................... . . . . . ... Date..................

Section I : Profil des usagers

N° D'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Saut

Q101

Sexe (noter sans poser la question)

-Masculin 1

-Féminin 2

 

Q102

Quel âge avez-vous ?

-15 à 25 ans 1

-26 à 35ans 2

-36 à 45 ans 3

-46 à 55 ans 4

- 55 ans et plus 5

 

Q103

Quelle est votre situation professionnelle ?

-Sans emploi 1

- Elève/ Etudiant 2

-Agriculteur 3

-Artisan 4

-Commerçant 5

-Employé du secteur privé 6

- Employé du secteur public 7

 

Q104

Quelle est votre niveau d'instruction ?

-Analphabète 1

-Primaire 2

-Secondaire 3

-Supérieur 4

 

Q105

A combien peut-on estimer votre revenu mensuel ?

-Moins de 15000 FCFA 1

- 15000 FCFA à 40000 FCFA 2

-41000 FCFA à 65000 FCFA 3

-66000 FCFA à 90000 FCFA 4

-90000 FCFA et plus 5

 

Section II : Acquisition et usages du téléphone mobile

N° D'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Saut

Q201

Depuis combien de temps utilisez-vous le téléphone portable ?

-Moins de 1 an 1

-1 à 3 ans 2

-3 ans et plus 3

 

Q202

Avez-vous utilisé le téléphone fixe avant le téléphone portable ?

-Oui 1

-Non 2

 

Q203

Disposez-vous de l'installation électrique pour la recharge de votre téléphone mobile à domicile ?

-Oui 1

-Non 2

 

Q204

Comment trouvez-vous l'utilisation du téléphone portable ?

- Difficile 1

- Acceptable/Moyen 2

-Facile 3

 

Q205

Faites vous recours à l'aide d'un tiers pour la manipulation de cet outil ?

-Jamais 1

-Rarement 2

-Toujours 3

 

Q206

A quelles fins utilisez-vous cet outil de communication ?

-Distraction 1

-Travail/Affaires 2

-Communiquer avec

des amis 3

- Communiquer avec

les membres de la famille 4

-Autres (à préciser) 5

 

Q207

Quels sont vos principaux correspondants ?

-Collègues 1

-Clients/Partenaires 2

-Membres de la famille 3

-Amis et proches 4

 

Q208

Combien d'appels et/ou messages recevez-vous par jour ?

-Moins de 5 1

-5 à 10 2

-Plus de 10 3

 

Q209

Combien d'appels et/ou messages émettez-vous par jour ?

-Moins de 5 1

-5 à 10 2

-Plus de 10 3

 

Q210

Quelle sont les avantages liés à l'utilisation du téléphone portable ?

-Plus d'opportunités

d'affaires 1

-Elargissement du réseau

de connaissance 2

-Facilite la communication

/Travail 3

-Maintien et consolidation

des relations sociales 4

-Autres (à préciser) 5

 

Q211

Pouvez-vous dire que l'usage de cet outil a amélioré votre quotidien ?

-Oui 1

-Non 2

 

Section III : Implications économiques de l'utilisation du téléphone portable

N° D'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Saut

Q301

Comment avez-vous obtenu votre téléphone portable ?

-Achat personnel 1

- Don d'un proche 2

-Cadeau d'un amoureux 3

 

Q302

A combien peut-on estimer le prix de votre téléphone mobile ?

-Moins de 15 000 FCFA 1

- 16 000 FCFA à 45 000 FCFA 2

-46 000 FCFA à 75 000 FCFA 3

-76 000 FCFA à 105 000 FCFA 4

-Plus de 105 000 FCFA 5

 

Q303

Quelles cartes de recharge utilisez-vous généralement ?

-200 FCFA 1

-450 FCFA ou 500 FCFA 2

-1000 FCFA 3

-2000 FCFA 4

-4500 ou 5000 5

- Plus de 5 000 FCFA 6

 

Q304

Combien dépensez-vous mensuellement pour l'achat des cartes de recharge

-Moins de 2000 FCFA 1

- 2000 FCFA à 5000 FCFA 2

-5000 FCFA à 8000 FCFA 3

-Plus de 8000 FCFA 4

 

Q305

Y a-t-il des avantages à espérer des dépenses engendrées par l'utilisation du téléphone mobile ?

-Oui 1

-Non 2

Q401

Q306

Pourquoi ?

-Dépenses supplémentaires

inutiles 1

-Endettement 2

-Angoisse face à l'expiration

de la période d'appel 3

-Autres (à préciser) 4

 

Section IV : Représentations et perception du téléphone mobile

N° D'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Saut

Q401

Combien de téléphones portables utilisez-vous ?

-1 1

-2 2

-3 et plus 3

Q403

Q402

Quelles sont les raisons de ce choix ?

- Avoir accès au deux réseaux 1

-Elargir mon réseau de correspondant 2

- Etre à la mode / Impressionner 3

 

Q403

Qu'est ce qui détermine chez-vous, le choix d'un téléphone portable ?

- Son actualité (à la mode) 1

-Sa marque 2

-Ses fonctionnalités/ efficacité 5

-Son prix / Disponibilité 4

 

Q404

Peut-on dire qu'aujourd'hui la possession d'un téléphone portable est une nécessité ?

-Oui 1

-Non 2

Q406

Q405

Pourquoi ?

-Facilite les affaires/ Travail 1

-Maintenir ses relations sociales 2

-Ne pas se sentir marginaliser 3

-Se faire respecter 4

-Etre à la mode 5

 

Q406

Avant l'acquisition du téléphone portable, comment vous sentiez-vous face à ceux qui en possédaient ?

-Indifférent 1

-Frustrer 2

-Mis à l'écart 3

-Admiratif/ Impressionner 4

 

Q407

Après acquisition du téléphone portable, comment vous sentez-vous face à vos amis qui en possèdent aussi ?

-Accepter 1

-Moins frustrer 2

-Indifférent 3

 

Q408

Quelle réaction avez-vous face à quelqu'un qui ne dispose pas d'un téléphone portable ?

-Indifférent 1

- Etonnement / Surprise 2

-Railleries 3

-Supériorité 4

 

Guide d'entretien destiné aux usagers du téléphone mobile

1. Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à adopter le téléphone portable ?

2. Que représente pour vous, la possession de cette technologie de la communication ?

3. Quelles modifications la possession et l'utilisation de cet outil ont apporté dans vos rapports avec votre entourage ?

4. Ya t-il des avantages liés à son utilisation ?

5. Quels sont les inconvénients de son utilisation ?

Guide d'entretien destiné aux personnes ressource

1. L'explosion du téléphone mobile dans la ville de Lomé est-elle liée à des facteurs :

- Economiques ?

- Socioculturels ?

- Politiques ?

- D'ordre structurel ?

2. Quelle analyse faites-vous de l'état des infrastructures de communication existantes au Togo et surtout dans la ville de Lomé ?

3. Quels avantages peut-on espérer de l'introduction de cette nouvelle technologie de l'information et de la communication ?

4. Quels impacts négatifs l'utilisation de cet outil peut-elle avoir sur le développement de la ville de Lomé ?


Table des matières

Pages

Dédicace ........................................................................................2

Remerciements ...............................................................................3

Sommaire .......................................................................................4

Liste des acronymes ...........................................................................5

Introduction ....................................................................................6

PREMIERE PARTIE : LES CADRES DE LA RECHERCHE .........................9

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE ......10

1.1-Intérêt de l'étude .........................................................................10

1.2- Problématique de l'étude ... ............................................................11

1.3- Questions de recherche ................................................................15

1.3.1-Question générale de recherche .....................................................15

1.3.2-Questions spécifiques de recherche ................................................15

1.4-Les hypothèses ..........................................................................16

1.4.1-Hypothèse principale .................................................................16

1.4.2-Hypothèses secondaires ..............................................................16

1.5-Les objectifs de la recherche ..........................................................16

1.5.1-L'objectif général ......................................................................16

1.5.2-Les objectifs spécifiques .............................................................17

1.6-Choix et justification des variables et indicateurs ...................................17

1.6.1-Variable dépendante ..................................................................17

1.6.2-Variables modératrices ...............................................................17

1.6.3-Variables indépendantes ..............................................................19

1.6.4- Les indicateurs ........................................................................20

1.7- Revue critique et thématique de la littérature .......................................20

1.7.1- Approches explicatives de l'adoption des NTIC .................................21

1.7.1.1-Le paradigme diffusionniste ......................................................21

1.7.1.2-Le modèle de l'innovation ou de la traduction ..................................23

1.7.1.3-La théorie des déterminants psychosociaux .....................................25

1.7.1.4-Le modèle de l'acceptation technologique .......................................27

1.7.2-NTIC et développement en Afrique ................................................31

1.7.2.1-Déterminisme technologique ou technocentrisme ..............................31

1.7.2.2-Pessimisme technologique ou dystocie ..........................................34

1.8-Choix du cadre de référence théorique ................................................37

1.9-Définition des concepts .................................................................38

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE ..........................................42

2.1-Description du cadre physique .........................................................42

2.1.1-Aperçu Historique de la ville de Lomé .............................................42

2.1.2-Situation géographique ...............................................................43

2.1.3-Evolution démographique ............................................................43

2.1.4-La vie socio économique .............................................................44

2.1.5-Les opérateurs de téléphonie ........................................................44

2.1.5.1-Togo télécom ........................................................................44

2.1.5.2-Togo cellulaire .......................................................................45

2.1.5.3-Moov Togo ...........................................................................45

2.2-Cadre méthodologique de la recherche ...............................................46

2.2.1- Population de référence ..............................................................46

2.2.2-L'échantillon ...........................................................................46

2.2.3-Techniques et instruments de collecte des données ..............................48

2.2.3.1-La méthode quantitative ............................................................48

2.2.3.1.1-Le test du questionnaire .........................................................48

2.2.3.1.2-L'enquête proprement dite ......................................................49

2.2.3.2-L'approche qualitative ..............................................................49

2.2.3.2.1-La recherche documentaire ......................................................49

2.2.3.2.2-L'observation .....................................................................50

2.2.3.2.3-Les entretiens individuels (le guide d'entretien) ..............................50

2.2.4-Méthodes d'analyse des données ...................................................51

2.2.4.1- Analyse des données quantitatives ...............................................51

2.2.4.2- Analyse des données qualitatives ................................................51

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS...........................52

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION

ET ANALYSE DES DONNEES .........................................................53

3.1-Profil des usagers de la téléphonie mobile ............................................53

3.2- Acquisition et usages du téléphone mobile ..........................................57

3.3- Implications économiques de l'utilisation du téléphone portable ...............63

3.4 - Représentations et perception du téléphone mobile ...............................68

CHAPITRE QUATRIEME : INTERPRETATION DES RESULTATS .............73

4.1- Le paysage des télécommunications au Togo .......................................73

4.2- Les usagers de la téléphonie mobile ..................................................74

4.3-Facteurs favorisant l'adoption et la diffusion rapide du téléphone

mobile dans la ville de Lomé ...............................................................75

4.3.1-Les facteurs conjoncturels et les facteurs liés à l'utilité ..........................75

4.3.2- Les facteurs liés aux représentations sociales ....................................78

4.4-Les stratégies d'acquisition ............................................................80

4.5-Quelques situations liées à l'usage du téléphone portable ..........................81

4.6-Vérification des hypothèses ............................................................82

4.7- Limites de l'étude et discussion ......................................................85

Conclusion ....................................................................................87

Bibliographie .................................................................................90

Webographie .................................................................................92

Liste des tableaux ............................................................................95

Liste des graphiques .........................................................................96

ANNEXES ....................................................................................97

Annexe N°1 : Carte de la couverture nationale de la compagnie Togo cellulaire ...98

Annexe N°2 : Outils de collecte des données ............................................99

* 1 Le taux brut de scolarisation sur le plan national est de 112% ; il est estimé à 114% pour la zone Lomé-Golf. Notons que ces ne taux traduisent pas le niveau d'instruction de la population, mais la capacité du système éducatif togolais à accueillir les enfants d'âges scolarisables (FMI, 2010 :20).

* 2 Le taux de pauvreté est estimé à 61,7% sur le plan national, il est de 79,9% en milieu rural et de en milieu urabain.Ce taux est de 24,5% à Lomé (FMI, 2010 :14).

* 3 Notons qu'au Togo, l'état de pauvreté généralisé et l'absence d'infrastructures téléphoniques et électriques ont été plus accentués par la crise sociopolitique que traverse ce pays depuis les années 1990.

* 4 Le bip désigne le fait pour un usager du mobile de faire sonner pendant un temps très court (une ou deux secondes) le téléphone d'un correspondant. Le bip est généralement utiliser pour faire passer des" messages " (salutation, rappel d'un évènement, demander au correspondant de vous rappeler...) sans dépenser sont crédit de communication.






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld