CHAPITRE I : GENERALITE ET REVUE DE LA LITTERATURE
1.1.Définition des concepts
La Communication
L'être humain débute sa carrière de
communicateur très tôt. A peine sorti du ventre de sa mère,
il se met à hurler, crier, pleurer. Ces pleurs manifestent-ils la
douleur, la colère, la peur ? On ne sait trop. Peut- être tout
cela à la fois ... Pour l'entourage, c'est un premier « signe
» : le bébé est donc bien vivant. Ainsi que l'on
commence à communiquer. Le premier cri du nouveau- né n'est pas
un acte de communication intentionnel, l'/expression de ses cris sont un moyen
pour entrer en contact avec les personnes qui l'entourent, pour appeler maman,
lui faire comprendre qu'il a faim, qu'il a mal, ou tout simplement qu'il veut
être pris dans les bras, bercé caressé... tous les
bébés ne communiquent pas de la même façon :
certains sont très sociables, d'autres craintifs, certains expressifs,
d'autres peu communicatifs17, etc. C'est ainsi que
Jean-François Dortier définit18, la communication
comme étant un « processus d'ajustement interactif.
Certains considèrent la communication comme un
système complexe qui prend en compte tout ce qui se passe lors que les
individus sont en interaction et fait intervenir à la fois des processus
cognitifs, affectifs et inconscient, dans son texte intitulé: «
l'anthropologue et linguiste américain montre que la communication
désigne : « soit l'échange d'informations entre deux
personnes, soit la transmission de message par les médias ».
Après avoir brossé écheveau de concept de--communication
d'un apport les différentes définitions tirées chez les
différèrent auteurs nous ne pouvons pas passer inaperçu
sans dire un mot sur ce concept. Quant a la Communication, c'est un ensemble
des modalités spécifiques et explicite de transmissions
d'informations.
Face à cette complexité humaine, les
connaissances ne doivent pas être déconnectées des
représentations individuelles et collectives. Elles doivent entrer dans
« la réalité de nos situations, c'est-à-dire dans un
ordre constitué de croyances, de valeurs, de repères ».
Cette approche suppose que les informations soient coproduites avec les
personnes concernées car elles possèdent leur propre savoir et
c'est la condition pour qu'une appropriation d'information soit possible.
17 MUMBU Pierre, communication au
développement, cours inédit, 2015-2016, Isdr-Bukavu,
18 François dortier, 1994, « Le monde
rural », in Communiquer demain, NTIC, Coordination P. MUSSO,
Editions de l'Aube, Chapitre 14, 287 pages.
16
Nature et définition des NTIC
Les notions de technologies de l'information et de la
communication (TIC) et de nouvelles technologies de l'information et de la
communication (NTIC) (en anglais, Information and communication technologies,
ICT) regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la
transmission des informations, principalement de l'informatique, de l'internet
et des télécommunications. Par extension, elles désignent
aussi le secteur d'activité économique de technologies de
l'information et de la communication. Le concept de « technologies de
l'information et de la communication » présente deux
caractéristiques typiques des notions nouvelles : s'il est
fréquemment évoqué dans les débats contemporains,
sa définition sémantique reste floue. On peut d'ailleurs observer
que dans cette expression le terme technologie, qui en toute rigueur signifie
discours sur la technique, est utilisé à la place de technique
qui serait à la fois plus simple et plus exact. Les Nouvelles
Technologies de l'Information et des Communication (NTIC) désignent les
TIC qui viennent d'être inventées. Les premiers pas vers une
société de l'information furent entamés lors de
l'invention du télégraphe électrique, du
téléphone fixe, de la radiotéléphonie et, enfin, de
la télévision. L'Internet, la télécommunication
mobile et le GPS peuvent être considérés comme des NTIC. Le
rapprochement entre l'informatique et les télécoms date de la
dernière décennie du XXe siècle ; les appareils
miniaturisés « multifonctions » sont sur le marché en
2005-2006 (suivi de programmes télévisuels sur
téléphone portable).
Cette notion de NTIC a été créée
à l'initiative de nombreux ingénieurs réseaux qui, suite
à l'évolution des technologies réseaux ont pensé
nécessaires de distinguer ces technologies des anciennes. Toutefois
aucune délimitation n'existe entre les TIC et les NTIC et donc on peut
légitimement se demander quand est-ce qu'une NTIC devient ancienne. Cela
conduit à une tendance qui est la disparition de ce terme. Dans les
différentes littératures on constate qu'il n'y a pas un consensus
sur la définition des TIC vu leurs
hétérogénéités et leurs complexités.
En effet, on peut distinguer selon les auteurs les définitions suivantes
:
HERBERT SIMON,1998 : (prix Nobel des sciences
économiques 1998). Selon cet auteur ces technologies aident à
rendre :"Toute information accessible aux hommes, sous forme verbale ou
symbolique, également sous forme lisible par ordinateur; les livres et
mémoires seront stockés dans les mémoires
électroniques..." Ainsi les technologies d'information et de
communication peuvent être définies comme étant:"
L'ensemble des technologies d'informatiques et de
télécommunication, elles sont les résultats d'une
convergence entre technologies. Elles permettent l'échange des
informations ainsi que leurs traitements. Elles offrent aussi de nouveaux
moyens et méthodes de communication".
17
CHARPENTIER : « Les (TIC) sont un ensemble de
technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de
l'information, plus spécifiquement des données
numérisées. La naissance de ces TIC est due notamment à la
convergence de trois activités. Au sens strict, les TIC sont
composées :
? Du domaine des télécommunications qui comprend
lui-même les services et les équipements du domaine de
l'informatique qui comprend le matériel, les services et les logiciels ;
du domaine de l'audiovisuel qui comprend principalement la production et les
services audiovisuels ainsi que l'électronique19 »
? Quant à l'OCDE (Australie, Nouvelle-Zélande,
Canada), sa définition est un peu plus large puisqu'elle inclut en outre
le commerce de gros équipements industriels. Le principe consiste
à retenir l'ensemble des secteurs d'activités économiques
qui contribuent à la visualisation, au traitement, au stockage et
à la transmission de l'information par des moyens électroniques.
Le paradoxe de la productivité concerne la non-manifestation des gains
de productivité au sein des économies modernes, alors que
même l'adoption des ordinateurs n'a cessé d'augmenter (Solow,
1987).Diverses interprétations ont été
suggérées pour l'expliquer. Pour certains ce paradoxe est
lié à l'incapacité du système statistique pour le
cerner (Mairesse, 2003).Des lors que des efforts substantiels ont
été fait, des gains de productivité ont pu être
observés, notamment aux Etats-Unis. Pour d'autres auteurs, le paradoxe
de la productivité est à la non-adoption d'innovations
complémentaires (Askenazy et Gianella, 2000 ; Greenan, L'horty et
Mairesse, 2002).Dès lors que les firmes américaines ont
modifié leurs pratique organisationnelles, on a observé des gains
de productivité importants. D'autres encore affirment l'existence
d'effets de seuil : il est nécessaire d'accumuler du capital
jusqu'à un certain seuil avant que les effets macro-économiques
ne se manifestent. Pour un auteur comme Boyer(2002),
l'accélération de la productivité, après une phase
longue de ralentissement, prend son origine dans les années 80.Ceci
confirme la thèse de l'absence de lien direct et synchrone entre TIC et
accroissement de la productivité.
La conférence ICT4Ag tenue à Kigali/Rwanda du
4-8 novembre 2013 : Les TIC comptent parmi les moteurs les plus efficaces de la
croissance et de la transformation agricoles dans les pays ACP, une
étape clé dans la promotion de l'application des TIC au secteur
agricole et elle mettra tout particulièrement l'accent sur les
filières , les politiques propices et la poursuite de l'innovation ,
tisser des liens lors de laquelle les délégués pourront
échanger des idées sur des solutions envisagées face aux
principaux problèmes que rencontre l'usage commun
19 RALLET A., 1993, « Les
télécommunications : un facteur clé du
développement régional ? », Revue d'Economie
Régionale et Urbaine, n° 1, pp. 97-120.RALLET A., 1994, «
La polarisation de l'espace », in Communiquer demain, NTIC,
Coordination P. MUSSO, Editions de l'Aube, Chapitre 12, 287 p.
18
des TIC dans les pays PED, partager les dernières
innovations en matière de l'agriculture et de développement rural
, faire le point de recherche et des dernières évolutions
technologiques , favoriser le maillage , la collaboration et les
échanges de savoirs et de communication. On a notamment assisté
depuis un quart de siècle à des enthousiasmes
successifs20. Ce furent la vidéocassette et le câbles
pendant les années 70, puis la radio FM, la télématique,
la micro - informatique, la télévision haute tension puis
interactive et, enfin, aujourd'hui Internet et les autoroutes de
l'information.
Chacune de ces nouvelles technologies trouva ses
idéologues qui annonçaient une nouvelle révolution de la
communication. C'est pourquoi, en 1972 Jean -- Claude Batz écrit que :
« l'apparition de la vidéo cassette constitue un
événement d'une portée considérable. Dans
l'histoire des moyens d'expressions audiovisuels, cet événement
est aussi important que le fut, il y a vingt-ans, l'apparition de la
télévision elle -même ».
Après quelques années qui ont suivi la
période de l'apogée de la vidéocassette, quelques
idéologues montent au créneau pour enfoncer les clous sur la
télédistribution. Il en est le cas de jean d'Arcy qui fut l'un
des premiers responsables de la télévision française qui a
dit : « jusqu'à nos jours, la communication à distance
était demeurée ce qu'elle était depuis les premiers
âges. Elle devient soudain abondante, facile, à la portée
potentielle de tous sans les intermédiaires de magiciens. L'ordinateur
et son cortège de langage digital, investi comme un tourbillon tous les
secteurs de la vie moderne. Il a poussé l'homme à chercher
comment faire passer les données (informations) d'un ordinateur à
un autre comme toute technologie a évolué en allant du
réseau local à l'Ethernet, de l'Ethernet à l'Arpanet qui
se trouve à l'articulation de plusieurs mondes sociaux : celui de la
recherche militaire, de la recherche académique et celui de l'industrie
informatique. Il s'agit d'un pas ultérieur de la révolution
informatique dans le sens qu'elle dépasse le concept d'ordinateur
personnel et permet la création des réseaux d'ordinateurs qui
socialise l'informatique. Structurellement, l'internet est un moyen de
communication de plusieurs à plusieurs qui transforme la communication
de système informatique en forme existentielle. La communication
d'Internet est modulaire, extensible, élastique foncièrement
adaptée à plusieurs voix où le dialogue, la confrontation
et le débat sont réciproques. Plus particulièrement,
l'Internet personnalise et démocratise l'information, la transformant en
redoutable arme politique.
20 David Rirangirwa, ICT4Ag update, 4-8 novembre 2013, Rwanda
19
La Politique sectorielle des TIC est une
formulation des orientations stratégiques que le gouvernement d'un pays
décide de mettre en oeuvre pour développer l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) visant
à assurer le développement économique et social du pays.
Une politique sectorielle des TIC consiste à21 :
- Préparer en relation avec le Parlement la mise
à jour du cadre juridique et réglementaire en tenant compte de
l'évolution des technologies de l'information et de la communication, en
particulier de l'impact de la convergence de ces technologies et des
obligations ou recommandations venant des institutions internationales :
- Définir des objectifs de diffusion et d'utilisation des
services des TIC;
- Définir et mettre en oeuvre des plans d'action pour
atteindre ces objectifs ;
- Encourager les investissements dans les infrastructures,
favoriser le partage des infrastructures entre les opérateurs
concurrents et assurer un usage rationnel de ces infrastructures ;
- Favoriser le développement de fournisseurs de
services locaux, en particulier pour défendre la culture et l'usage des
langues nationales ;
- Mettre en oeuvre la mission de service et d'accès
universel selon les obligations réglementaires ; - Définir et
mettre en oeuvre un système d'évaluation et de suivi de ces plans
d'action.
Les besoins en NTIC
Les besoins en NTIC, bien que diffus, sont réels. Ils
sont bien entendu importants avec l'utilisation de la radio et de la
télévision en raison d'une grande majorité
d'analphabètes dans la population, mais aussi avec le
téléphone qui relève de l'oralité.
Les listes des personnes qui utilisent NTIC pour le service
téléphonique témoignent que la demande est nettement
supérieure à l'offre actuelle.
L'intérêt des populations pour le service
téléphonique s'explique par son utilité et par la
simplicité de la technique au niveau de l'usager, par le
caractère oral de la communication, accessible même aux
analphabètes, et par sa nature d'échange immédiat qui
permet de donner des informations et d'en recevoir directement de son
interlocuteur ce qui, au-delà de son efficacité, confère
une chaleur humaine à la communication.
L'accès aux NTIC
Une façon économique de
«démocratiser» l'accès aux NTIC est de mettre à
la disposition de chaque communauté d'une zone géographique
socialement moins favorisée, des téléservices
(téléphone, télécopie, Internet, télex,
Radio).
21 www.google, politiques sectorielles des
TIC
20
Parce que le télécentre concentre toutes les
facilités disponibles en télécommunications ainsi que les
autres services assistés par ordinateurs pour toute la communauté
en lieu et en place de detenir un telephone portable et un post
récepteur par ménage, il est dit communautaire. Ce faisant, les
radios communautaires permettent aux populations qui n'ont ni les moyens
d'acquérir de telles installations à titre individuel, ni les
compétences voulues pour les utiliser, de pouvoir
bénéficier des NTIC.
Les radios communautaires peuvent être utilisés
par les communautés pour créer, compiler et partager leurs
informations avec l'extérieur. Par exemple, des solutions mises au point
à l'échelon local pour des problèmes agricoles
particuliers peuvent être transmises et partagées avec d'autres
communautés ayant des problèmes et des conditions biophysiques
similaires.
En outre, relier les informations du milieu aux autres
médias peut renforcer l'impact local. Par exemple, utiliser les
informations recueillies sur Internet dans les programmes radiophoniques locaux
peut permettre au public, qui ne peut se rendre au centre, de jouir de ses
services.
En Afrique, l'UNESCO et le Centre de recherches pour le
développement international (CRDI) du Canada se sont unis à l'UIT
pour regrouper leurs ressources dans un «Fonds pour les
télécentres africains». Ce fonds est en train de financer
des projets pilotes de TCP dans plusieurs pays d'Afrique (Bénin, Mali,
Mozambique, Tanzanie et Ouganda) en partenariat avec des actionnaires locaux et
nationaux (y compris le secteur privé). L'analyse de la situation laisse
apparaître quelques atouts mais aussi et surtout trois types de
contraintes qui s'opposent au développement rural des NTIC dans le
territoire de Kalehe :
? la vétusté et l'insuffisance des
infrastructures et des équipements;
? un cadre institutionnel et réglementaire
contraignant;
? des ressources insuffisantes.
La recherche de stratégies d'utilisation des NTIC au
bénéfice du monde rural et de leur contribution à la
couverture médiatique du pays a tout d'abord consisté à
vérifier s'il existe véritablement des besoins en NTIC et,
surtout, si les NTIC présentent des opportunités pouvant
contribuer au développement du pays. Cela étant
vérifié, il s'agit donc d'identifier les stratégies
pouvant permettre un développement des NTIC dans le territoire de
Kalehe, comme nous l'avons énumérer dans le
4ème chapitre.
En intégrant les télécommunications,
l'informatique, l'Internet et la radio rurale avec la convergence
numérique permettent que les NTIC soient utilisées dans le
territoire de Kalehe. Cette extension est inévitable, compte tenu de la
profonde interaction entre les projets relatifs aux
télécommunications, à l'informatique, aux services
Internet et à la diffusion de la radio et de la
télévision. Quant à ce qui est de radios communautaire,
c'est à partir du moment où les moyens de communication et
d'information
21
(mass-médias) sont devenus les canaux principaux de la
diffusion de la culture , une politique culturelle devient nécessaire
car s'ils désirent, peuvent orienter , filtrer, manipuler les messages
qu'ils doivent diffuser. Voilà donc une raison évidente qui nous
pousse à étudier la contribution au développement rural
des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le
territoire de Kalehe de telle sorte que, grâce aux NTIC et avec les
medias, on peut bien orienter , et bien arriver à changer un milieu,
passer du sous-développement vers le développement. L'ultime dans
cette étude est résumé dans la capacité des NTIC a
pouvoir supprimer les distances, accès rapide à l'information
dans un temps précis et avec un faible coût, se résumant
dans la capacité aux ruraux de pouvoir entrer en contact avec leurs
frères à l'étranger ou dans les autres provinces ou villes
étant donné que la RDC est tellement vaste. Les NTIC, du fait des
leurs propriétés, permettent de réduire ces coûts de
participation (ex. coûts liés à l'éloignement
géographique, à la reproduction et à la diffusion des
informations, à l'organisation des procédures
décisionnelles, etc.) tout en tolérant un grand nombre de
participants.
La diffusion rapide et à faible coût des
informations pertinentes, leur discussion par le biais de forums de discussion,
par exemple, les possibilités offertes par le vote électronique,
la visioconférence, etc. peuvent contribuer au renforcement de la
gouvernance participative et démocratique, en facilitant l'expression de
chacun indépendamment de son environnement. Les NTIC permettent de
réduire l'espace- temps, notamment lorsque des décisions rapides
doivent être prises et permettent ainsi de réduire fortement le
temps de consultation des individus concernés. Les nouvelles
technologies peuvent ainsi contribuer au renforcement de l'un des principes de
base de l'économie sociale "Un Homme = Une Voix". Les
possibilités de participation sont accrues, la démocratisation
est potentiellement renforcée, mais la réalisation de ces
objectifs suppose l'appropriation des outils et la mise en oeuvre des
changements organisationnels déterminants de leur efficacité. Une
étude empirique (Burt et Taylor, 1999) consacrée à la
quantification des NTIC dans le "secteur volontaire" au Royaume-Uni et à
leurs effets aboutit au développement. Ainsi , bien que notre
contribution soit focalisée sur les NTIC et leur application au
développement rural : cas du territoire de Kalehe, nous tenons à
évoquer certains effets négatifs (tels que l'affaiblissement de
la protection de la vie privée, la désinformation et la
saturation du réseau, l'existence d'une "barrière
numérique" pour une fraction importante de la population, la
difficulté à réguler le cyberespace et à
protéger les droits de propriété, les
ambiguïtés liées à l'anonymat relatif des individus,
etc.) susceptibles d'atténuer dans une certaine mesure les impacts
positifs de ces nouvelles technologies d'information et de communication.
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