IV.2.2. Dynamique des ravinements
IV.2.2.1. Emplacement, origine et évolution des
ravinements
Les vingt deux ravinements répertoriés sont tous
situés sur les versants de la zone d'étude, dix sept sont
localisés en aval des voiries. Chaque ravinement naît à la
base du versant et en aval d'un collecteur d'eau puis remonte progressivement
le versant par érosion régressive. Ces ravinements s'agrandissent
par glissements des pans de leurs parois après affouillement des
planchers par les
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eaux de ruissellement. A un stade donné de leur
élargissement, ces ravinements vont commencer à ronger les
parcelles riveraines et à détruire des habitations.
Dans le cas des ravins évoluant dans les avenues, des
digitations sont parfois formés aux endroits où les eaux des rues
sont déversées dans ces ravins. En évoluant, ces ravins
coupent les rues situées en amont.
Les ravins actifs Nkouka et Bikoumou ne sont pas nés
dans ces voiries. Leur origine est probablement liée au fait qu'un
nombre donné de rues traverse une zone de dépression. Au niveau
de ces dépressions, les eaux de ruissellement quittent les
différentes rues et se dirigent vers le talweg en aval,
générant ainsi des incisions profondes à l'origine de ces
ravins.
Les trois ravinements du cimetière sont dans une zone
où il n'y a pas de voiries et sur le versant du ruisseau Kangoula. Le
cimetière étant constitué des tombes dallées, leur
extension spaciale en amont explique le déclenchement et
l'évolution de ces ravinements, du fait que ces tombes dallées
imperméabilisent une grande surface du cimetière.
IV.2.2.2. Caractéristiques des ravinements
Les ravinements de la zone d'étude sont
généralement colonisés par des végétaux
(herbes et arbustes) quand la dynamique érosive essaie cesse. Les parois
sont totalement nues qu'aux endroits où les ravinements sont actifs. La
déclivité des parois varie de 60% à 150%. Dans les
ravinements devenus quelque peu inactifs, il est fréquent de rencontrer
des déchets solides au niveau de leur tête. Les dimensions des
différents ravinements figurent en annexes (tableau n°III). Pour le
cas des ravins très actifs que sont Intali (photo n°16), Massengo
(photo n°12), Ndouna Paul (photo n°15) et le grand ravin de Balimalou
(photo n°14), les tentatives de leur comblement par des déchets
solides et de plantation de végétaux ont échoué en
raison des quantités importantes des eaux qu'ils reçoivent.
Le ravin Mvouloungia est le plus long ravin et celui qui a
plus coupé de voiries. Son évolution est ralentie par son
comblement en ordures ménagères (photo n°2). Un
écoulement des eaux est
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observé dans la moitié aval, mais s'infiltrant
dans les quantités importantes de sables déposées à
la fin de ce ravin.
L'évolution des ravins Biyendolo (photo n°1),
Ngouata (photo n°4), Mantsanga Pierrette (photo n°6), Malonga
Ferdinand (photo n°10), Bikoumou non recouvert de gabions (photo
n°11), Nkouka (photo n°17) et Ntsouelé du cimetière est
freinée par les ordures ménagères déversées
au niveau de la tête et/ou le planting de bambous et autres
espèces végétales à la tête et sur les
parois. Les ravins Salabiakou (photo n°3), A. Bitsindou (photo n°8)
et le grand Bikoumou sont stabilisés par des gabions. Les ravins Nkombo
(photo n°13) et petit Balimalou sont contrôlés par des sacs
de terre disposés au niveau des parois de la tête et du plancher
en forme de barrages. Le ravin Matensama et la ravine Badiantséké
sont stabilisés par un couvert végétal important sur leurs
parois et un système d'entonnoir en béton recevant toutes les
eaux de ruissellement et les déversant sans risque d'érosion
directement sur le plancher. Dans le cimetière, le ravin Kibossi
constitue un dépotoir d'épaves de voiture où croissent des
Bambous stabilisant celui-ci, mais la ravine Samba Cher est stabilisée
par les ordures ménagères et la végétation herbeuse
spontanée.
Photos de quelques ravins de la zone
d'étude
n°1. Partie centrale du ravin Biyendolo n°2. Tête
du ravin Mvouloungia
n°3. Parois encore ménacées de Salabiakou
n°4. Ravin Ngouata après sa tête
n°5. Tête du ravin Maténsama n°6. Bras du
ravin Mantsanga Pierrette
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n°7. Paroi de Mantsanga Pierrette n°8 Partie centrale
du ravin Alphonse
Bitsindou avec parois encore ménacées
n°9. Ravine Alphonse Bitsindou bis.
n°11. Ravin Bikoumou non stabilisé
n°10. Tête du ravin Malonga Ferdinand
par les gabions n°12. Tête du ravin Massengo
n°13. Sacs de terre dans le ravin Nkombo
n°14. Paroi très active de Balimalou
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(très actif) n°16. Tête du ravin Intali
(très actif)
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n°17. Bambous stabilisant la tête du n°18.
Palmiers stabilisant la tête Nkouka
ravin Nkouka
IV.3. Effets de l'érosion hydrique à
Kingouari et les stratégies anti-érosives appliquées
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